Compilation Socialisme & Souveraineté : Chapitre V

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1 Les analyses La crise

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Le premier chapitre de la compilation 2009-2011 de Socialisme & Souveraineté, consacré à la crise mondiale.

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Les analyses

La crise

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Deux ans après le début « officiel » de la crise économique (et trois ans après le début de celle des « subprimes »), nous avons choisi de traiter ce sujet fondamental du point de vue de la dette publique. Car c’est aujourd’hui ce qui nous menace tous. Notre rôle devait être d’expliquer l’origine de cette dette, en faisant la part des explications circonstancielles (le véritable dérapage des comptes publics depuis 2008, tant pour la France que d’autres pays européens) et tendancielles (l’accumulation de déficits depuis le milieu des années 70). Nous avons bien entendu évoqué le rôle des intérêts dans la formation de la dette, comme cela avait déjà été fait pour les dettes de pays du Tiers-Monde, qui avaient déjà remboursé les capitaux empruntés depuis longtemps, et se retrouvent toujours aux prises avec les intérêts. Entrait donc en ligne de mire la loi de Janvier 1973, que décrient également nombre de sites sur la Toile. Cette obligation du recours au prêt à intérêt et l’interdiction de la création monétaire par un état souverain tel que la France n’est quasiment jamais évoquée par les partis de la « gauche officielle » : ni au PCF, ni au PG, encore moins au PS. Parce que cette critique imposerait de revendiquer la sortie de l’Euro (ou de passer à un état européen créant de la monnaie, ce qui est la voie choisie les européistes de gauche, piétinant toujours plus notre souveraineté). Notre particularité fut donc de préciser les limites que cette explication des dettes par l’intérêt rencontrait. D’abord, que l’abolition de cette loi n’exonèrerait nullement l’Etat de son obligation de rééquilibrer ses comptes, les multiples relances et les déficits massifs ayant montré leur incapacité à ramener la croissance depuis 2008, des deux côtés de l’Atlantique. Il fallait aussi appuyer sur le risque inflationniste que la loi de 1973 était censée conjurer. Sans diaboliser l’inflation, notre devoir est de créer des garde-fous contre la tentation de l’Etat d’y recourir, tentation historiquement moultes fois démontrée. Emettre de la monnaie pour diluer la valeur de celle déjà en cours, c’est, pour l’Etat, une sorte d’impôt rapide à mettre en œuvre, et sans contrôle démocratique. Nous partageons l’idée que ce recours soit très restreint pour l’Etat, sauf si le peuple lui donne expressément son accord.

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Journal N°1 – La dette publique

Editorial par Jimmy R Le moins que l'on puisse dire, c'est que la période choisie par Socialisme

& Souveraineté pour lancer son nouveau journal est révélatrice de l'état de décomposition avancée dans lequel se trouve la classe politique.

A l'heure où la dépolitisation générale gagne sans cesse du terrain,

notamment chez les jeunes mais pas seulement, et où la culture du débat politique est ravalée au rang d'antiquité (parler sérieusement de politique dans un diner de famille est fortement déconseillé, et pour draguer n'en parlons pas, la politique est le meilleur moyen de casser son coup.....), que nous propose la classe politique ?

La majorité présidentielle empêtrée dans l'affaire Woerth-Bettencourt et dans les résultats médiocres de son injuste politique économique et sociale commence à se déchirer ouvertement en vue de la succession à Sarkozy en 2012. En effet, plusieurs "mange-gamelles" que sont les Fadela Amara, Bernard Kouchner, Hervé Morin, François Fillon feignent de s'indigner de l'opération de communication du Président face aux problèmes, réels eux, d'insécurité et d'immigration, mais lui permettant tout de même de faire des Roms des boucs émissaires idéaux alors que ces derniers ne sont pas, loin de là, les principaux fauteurs de troubles en France. Pendant ce temps, le beau Dominique Galouzeau de Villepin arrive sur son cheval blanc pour nous resservir la sempiternelle même soupe périmée chiraquienne et vaguement gaulliste. Puis on fait monter Marine en espérant que se réitère un 21 avril, à l'envers cette fois-ci, pour faire passer à l'aise un soi-disant candidat de "gauche"...

La gauche justement, fidèle à elle-même, agite le drapeau de la "lutte contre le fascisme et le racisme" pour protester contre la soi-disant politique sécuritaire du chef de l'Etat envers les truands qui prennent en otage des quartiers entiers et la reconduite à la frontière de Roms roumains, alors qu'elle agit, la gôche, de la même façon lorsqu'elle est aux affaires (les expulsions et reconduites aux frontières n’ont jamais cessé entre 1997 et 2002…). C'est ainsi que le petit Olivier Besancenot, toujours habile pour faire diversion et ainsi mieux faire oublier que son soi-disant "anticapitalisme" ne s'accompagne d'aucun projet alternatif crédible au

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capitalisme, parle des "heures les plus sombres de notre histoire". Et manifeste en compagnie de ses "idiots utiles" antiracistes, donnant ainsi l'occasion au mondialiste Sarkozy de montrer qu'il se soucie réellement des préoccupations populaires. Ainsi, alors que les violences aux personnes ont augmenté de 30 % depuis 2002 (près de 460 000 en 2009), alors que chaque année notre "Etat autoritaire" supprime des milliers de postes dans la gendarmerie et la police, alors que nos juges relâchent illico presto des multirécidivistes auteurs de vol à main armée et mettent au cachot d'honnêtes citoyens dont le seul tort est de se défendre, nous avons le PS et sa gauche (NPA, Front de Gauche, ...), censés protéger les couches populaires (pourtant victimes de l'insécurité, comme quoi tous les pauvres n'ont pas vocation à devenir des délinquants en puissance), qui crient à l'oppression alors qu'ils ne font qu'objectivement servir la propagande sarkozyste. Surtout, nous apprenons de la part des médias qu'il est inutile de se déplacer pour voter en 2012, Dominique Strauss-Kahn, l'homme du FMI, étant d'ores et déjà plébiscité par le peuple français et élu président de la République. Nous les remercions infiniment pour leur travail d'information, comme d'habitude impeccable.

Au milieu de tout cela, au milieu de ce champ de ruines tragi-comique, Socialisme & Souveraineté arrive modestement, pour essayer de redonner tout aussi modestement ses lettres de noblesse à la politique, pour que l'analyse sérieuse l'emporte sur les basses manœuvres de communication, pour la primauté de l'idée face à l'ambition personnelle.

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Dossier : la dette publique et la monnaie Par Pablito Waal

En 2007, François Fillon annonçait que la France était en faillite.

Trois ans après, il annonce trois ans de rigueur. Ou en sont vraiment notre pays et ses voisins ? Le PIB de la France, en récession en 2009

Avec près de 1907 Mds d’euros de PIB (le revenu national) en 2009, la France est la deuxième économie dans l’Union Européenne à 27 (la baisse de la livre a réduit en valeur le PIB britannique). Mais en revenu par habitant, elle n’est que 11ème sur 27. La crise financière de 2007-2008 a entrainé une réduction des crédits accordés par les banques aux entreprises et aux ménages, et un recul de la production et des échanges internationaux. L’Allemagne a essuyé en 2009 une récession de 5% de son PIB, le Royaume-Uni idem, et la France de 2,6%. L’année 2010 devrait être l’occasion d’une fragile reprise, à +1,6%, mais le chômage n’a pas cessé de remonter depuis fin 2008, atteignant aujourd’hui (officiellement) 9,5% des actifs.

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Le budget et les recettes des administrations rapportées au PIB en 2009

L’année 2008-2009 a été l’occasion de lourdes dépenses de l’Etat :

plan de soutien aux banques (40 Mds d’euros directement injectés, dont 10,5 Mds dès 2008) et relance, et la récession a fait chuter les recettes fiscales : les déficits publics (Etat, collectivités territoriales, Sécurité Sociale) se sont portés à 3,3% en 2008 puis 7,5% en 2009. François Fillon a annoncé un plan de rigueur gelant les dépenses étatiques en valeur (elles baisseront donc si on compte l’inflation) sur trois ans, pour revenir à un déficit de 3% en 2013. Cela passerait notamment par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants en retraite.

La dette publique en France et dans plusieurs pays d’Europe

La dette publique (Etat, Sécurité Sociale principalement) équivalait à 20% du PIB français en 1980, puis a progressé, tant sous les gouvernements PS que RPR, UDF ou UMP, pour atteindre 60% au début des années 2000, et 65% avant 2008. La crise l’a propulsée à 77,% en 2009, et la perspective des 90% peut difficilement être écartée… Si nous ne sommes ni encore au niveau de l’Italie (110% en 2010) ou de la Grèce (120%), la France suit le mouvement général de progression de la dette dans la zone Euro (de 70% à 80% du PIB en cette seule année 2010).

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Comment la monnaie se crée

Il est très courant d’entendre dire, au sujet du déficit public et de la

dette publique, que l’Etat agit d’une façon qui pousserait n’importe quel ménage à la faillite, en dépensant un argent qu’il n’a pas. Cette vision absolument fausse suppose que « l’argent » est une réalité naturelle, existant en soi. Or l’argent se crée.

Et il a deux créateurs : les banques centrales, qui impriment la monnaie fiduciaire (pièces, billets, monnaie électronique, monnaie en écritures), la monnaie « centrale » que toutes les banques privées doivent détenir pour pouvoir accorder des crédits. Et les banques privées (ou commerciales publiques) créent elles aussi de la monnaie, à chaque fois qu’elles génèrent une dette. Il s’agit là seulement de monnaie scripturale, donc des écritures, tandis que la banque centrale produit également de la monnaie solide. Les banques commerciales ont besoin de monnaie « centrale » pour le faire, mais peuvent créer bien plus de crédit en valeur. A partir de quoi ? De rien. Elles ne prêtent pas l’argent que leurs clients déposent chez elles ? Non, c’est tout le contraire.

En fait chaque dette qu’une banque crée (qui devient un actif pour la banque, sa possession) engendre immédiatement l’apparition de la même

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somme comme dépôt que l’emprunteur a dans la banque (à son passif, ce qu’elle doit à autrui). Si vous êtes l’emprunteur, le fait que vous contractiez une dette (qui est à votre passif) signifie aussi que vous détenez une somme (à votre actif). Ce sont donc les crédits qui font les dépôts et non le contraire. Les banquiers commerciaux donnent parfois l’impression qu’ils ne créent pas de monnaie puisque chaque euro qu’ils ont en actif (crédit) doit être compensé par un euro en passif (dépôt). Mais tous ces crédits et ces dépôts, ce sont des banquiers comme eux qui les ont créés !

Et le fait que vous puissiez déplacer votre somme sur un compte dans une autre banque ne change rien à l’affaire : la banque où vous déposerez crée elle aussi de la monnaie, donc des dépôts, dont une partie lui échappera au profit d’autres banques. Afin d’équilibrer leurs actifs et passifs, les banques peuvent toujours s’endetter entre elles. En fait, tant que les banques ont de la monnaie « centrale », elles peuvent accorder de nouveaux crédits : c’est pour cela qu’elles doivent se « refinancer » régulièrement auprès de la Banque Centrale, qui leur impose de transformer une partie de cette monnaie en réserves, pour limiter la création de crédit (et donc de monnaie) par les banques commerciales.

Le rapport entre monnaie et dette Quel rapport avec la dette de l’Etat, me direz-vous ? Et bien c’est très simple : il fut un temps, dans la plupart des pays, où l’Etat pouvait emprunter directement auprès de la banque centrale. C’est-à-dire que lorsque l’Etat avait un déficit, la banque centrale créait de la monnaie, et la prêtait à l’Etat. C’est maintenant une politique généralement bannie dans la plupart des pays (voir en pages suivantes comment on y est arrivé). Les banques centrales sont devenues « indépendantes », pour ne plus recevoir d’ordres des états. Et donc la dette publique se fait par emprunts d’état (les « Obligations Assimilées au Trésor ») auprès du secteur privé. Soit il emprunte à des banques (c’est une minorité des cas) et dans ce cas il doit payer des intérêts à des banques qui créent cet argent à partir de rien (elles ont bien des coûts de fonctionnement, mais c’est loin de justifier l’intérêt dans sa totalité). Soit alors il emprunte à des particuliers, des fonds d’investissement, des compagnies d’assurances…

Et quelle est la différence avec les emprunts auprès de a banque centrale ? Et bien cela impose à l’Etat de payer davantage d’intérêts que s’il n’avait eu recours à la création monétaire de la banque centrale. Car si la

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banque centrale est obligée de répondre aux demandes de l’Etat, le taux d’intérêt peut-être très bas (par exemple égal au niveau de l’inflation, soit du 1 ou 2% en 2010). Tandis qu’il sera impossible d’attirer les prêteurs privés avec des taux aussi bas. Si on ne leur propose pas des taux supérieurs, ils préfèreraient consommer leur argent, le prêter à des entreprises, ou à des banques, qui leur serviraient des dividendes ou des intérêts. L’Etat (en France du moins, pour l’instant) est considéré comme un emprunteur sans risque de faire défaut (c’est-à-dire de ne pas rembourser ses emprunts) ; les taux d’intérêts qu’il offre sont donc parmi les plus bas du marché. Mais ils sont supérieurs à ceux que l’Etat pourrait avoir s’il empruntait directement à la Banque Centrale.

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Quelques définitions à connaître… Par Pablito Waal

Des définitions à connaître sur la monnaie :

Actif/Passif : L’actif est ce que vous possédez (terrains, bâtiments, patrimoine financier, crédit sur une autre personne, stocks, trésorerie…), le passif est ce que vous devez à d’autres (dettes, provisions, capitaux propres – qui appartiennent non à l’entreprise mais à ses propriétaires ! -, les résultats d’exploitation -idem !) Intérêts : Valeur correspondant à une fraction d’un capital, qui sera versée au propriétaire du capital (créancier, ou déposant dans une banque) par l’emprunteur (débiteur ou banque). Un prêt de 100€ à 5% annuels rapporte 5 € par an. Obligation : Titre que son propriétaire a acheté, en l’échange du paiement d’intérêts réguliers puis du remboursement de son capital. Une obligation, par exemple celle que vend une entreprise, ne donne pas de droit de vote dans l’entreprise, contrairement à une action (qui elle, n’est jamais remboursée, et donne droit aux dividendes, non à des intérêts). L’Etat vend une grande quantité d’obligations (Obligations assimilées au trésor, ou OAT), qui constituent l’essentiel de sa dette. Qu’est-ce que l’inflation ?

Fondamentalement, l’inflation, c’est l’insuffisance de marchandises à vendre par rapport à la quantité de moyens de paiement (la monnaie). On pense plus généralement à « la hausse des prix », mais ce n’est pas forcément ainsi qu’elle s’exprime : en URSS, où les paix étaient fixés, où l’argent était abondant mais les magasins couramment vides, l’inflation se manifestait par des files d’attente. Comment se crée-t-elle ? Elle est généralement (toujours selon les économistes tels que Milton Friedman) due à une création de monnaie trop importante, supérieure à la progression des marchandises produites et

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échangeables. Mais il se peut aussi que même si les banques émettent plus de monnaie, qu’une partie de celle-ci aille sur des marchés financiers pour acheter des titres, des actions, des obligations, et que cette monnaie ne se dirige pas vers l’achat de marchandises réelles (du pain, des voitures, l’intervention d’un plombier) et ne fasse donc pas monter les prix à la consommation. Par exemple, dans la zone Euro, depuis 1999, la masse monétaire (dite M3) s’est accrue de plus de 8% par an, et l’inflation n’a été que de 2%, malgré une croissance réelle de la production de 2 à 3% seulement. Où est le problème ? L’inflation ne réduit pas forcément la croissance dans l’immédiat : au contraire, on observe couramment des économies qui connaissent une croissance forte mais avec une hausse des prix relativement élevée (+5, +10% par an). Mais l’inflation casse l’épargne : si les prix doublent, votre compte en banque de 100 euros ne vaut plus que ce que valaient 50 euros avant la hausse des prix. Seuls ceux qui ont des patrimoines « en dur » (bâtiments par exemple) s’en sortent (ils pourront les revendre encore plus cher). Mais on est découragé d’investir, de prêter des sommes que l’inflation réduira, on trouvera moins de gens prêts à vous prêter de quoi investir, acheter de nouveaux outils de production, et à terme l’économie stagne ou régresse.

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Pourquoi la dette publique ? Comment la réduire? Par Julien B.

En 2010, la dette publique est de l'ordre de 1 535 milliards d'euros, soit environ 75% du revenu national contre 60% en 2005. Depuis 2007 et plus encore 2008, la dette publique augmente plus vite que le PIB, principalement en raison de l'effondrement des recettes consécutif à la crise économique et des dépenses du plan de relance de Nicolas Sarkozy.

Cependant, la dynamique de l'endettement public ne date pas de ces dernières années, même si des raisons conjoncturelles peuvent expliquer sa brusque accélération récente. En effet, en 30 ans, le rapport dette publique/PIB a été multipliée par 3, et il convient ainsi de lui chercher d'autres explications plus structurelles.

1ère idée : les dépenses sont-elles excessives ?

Pour la droite, la montée structurelle de l'endettement public, observée durant les 30 dernières années, trouverait son origine dans l'alourdissement des comptes publics avec des décisions telles que le passage de l'âge minimal du départ en retraite de 65 à 60 ans en 1982, les nationalisations, le recrutement de centaines de milliers de nouveaux fonctionnaires, ou encore les 35 heures sous Lionel Jospin. Pourtant, ce qui créé la dette publique, ce n'est pas la création d'une nouvelle dépense mais l'incapacité de pouvoir la couvrir par des recettes supplémentaires. Or, nous pouvons constater que la hausse des recettes pour faire face à de nouvelles dépenses est une voie qui a été longtemps empruntée : c'est ainsi par exemple que la France est passée de 43.7 % de prélèvements obligatoires en 1992 à 45.3% en 1999. L’essentiel de la dette publique vient du déficit de l’Etat, non de la Sécurité Sociale, et encore moins des caisses d’assurance-vieillesse, en équilibre jusqu’à 2005. Les dépenses sociales excessives, ou encore le fait que l'Etat soit parfois mal géré et incapable de se réformer, ne semblent donc pas être l'explication première à la dynamique de l'endettement public.

2ème idée : la responsabilité des intérêts de la dette

Le premier décrochage entre les recettes et les charges est apparu en

1975 avec la relance Chirac. Après 1981, un décalage permanent s'installe.

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Plus intéressant encore, on s'aperçoit que l'écart entre les courbes de recettes et de dépenses depuis les premiers décrochages correspond à la montée des "revenus de la propriété", c'est à dire des coûts que l'Etat supporte pour payer les intérêts de la dette. Le service de la dette publique, c'est à dire le poste du budget public destiné à payer les intérêts de la dette, représente 42,9 milliards d'euros en 2009, soit presque autant que le produit de l'impôt sur le revenu. Les charges d'intérêt de la dette représentent le deuxième poste du budget de l'Etat, derrière l'enseignement scolaire. Aujourd'hui, les Etats ne remboursent plus le capital de la dette mais seulement les intérêts. Le cercle vicieux de la dette, ou l'effet boule de neige, fait que la dette engendre la dette, qu'une augmentation de la dette ou des taux d'intérêts augmente les charges d'intérêts jusqu'à creuser les déficits.

Il a été calculé, à partir des comptes nationaux de l'INSEE, que si l'Etat avait pu emprunter à 0% d'intérêts réels (c'est à dire hors inflation), et en tenant compte des intérêts que l'Etat reçoit via les dividendes des entreprises publiques et les intérêts de prêts qu'il accorde, la dette publique totale se situerait sur la période 1978-2008 entre 100 et 300-350 milliards d'euros, c'est à dire 80 à 90% de moins que le niveau de notre dette réelle (de l'ordre de 1 500 milliards d'euros).

Les intérêts de la dette semblent donc être la cause principale de la dynamique de l'endettement public. Voyons maintenant comment la réduire.

En soi, la dette publique n’est pas un pêché mortel. Tous les états du

monde vivent avec une dette plus ou moins importante. L’Etat, acteur immortel, contrairement à un ménage, peut avoir raison de recourir à l’emprunt plutôt qu’à l’impôt. Mais la croissance folle de la dette publique depuis 2008 nous amène à l’obligation de la freiner et la réduire.

-1ère idée : abolir la loi de 1973

En 1973, Pierre Messmer, premier ministre de Pompidou, faisait

voter une loi qui interdisait les avances de la Banque de France au Trésor Public, dans l'objectif principal de lutter contre l'inflation.

Ce faisant, il contraignit les Etats à avoir massivement recours à l'endettement auprès du secteur privé (banques, entreprises, ménages), ce qui devait non seulement "faire" les intérêts de la dette, mais ce qui allait aussi

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créer un "effet d'éviction" (l'Etat utilisant l'épargne pour se financer au détriment du secteur non étatique).

Afin de lutter contre les intérêts de la dette, première cause de la dynamique négative de l'endettement public, il faudra donc commencer par abolir cette loi de 1973, qui a été confirmée par l'article 104 du Traité de Maastricht et ré-incluse dans le Traité de Lisbonne... ce qui nous donne une raison supplémentaire de sortir la France de l'Union Européenne.

Il faudra ensuite que la Banque de France rachète les obligations d’Etat pour les faire passer à un taux minimal, c'est à dire qu'elle procède à une "nationalisation complète de la création monétaire" comme le préconise l'économiste libéral Maurice Allais.

Enfin, reste à savoir comment éviter que le retour à la liberté de création monétaire en sortant de l'euro ne dégénère en de nouvelles phases de création monétaire abusive et donc d'inflation. Une idée pour calmer cette tentation pourrait être de soumettre régulièrement le gouvernement à une consultation populaire afin de l'obliger à rembourser les avances de la Banque Centrale (ce qui détruit de la monnaie), sous peine de voir son crédit politique et ses chances de réélection s'effondrer.

-2ème idée : réduction des dépenses, lutte contre les gaspillages,..

Après que fut longtemps favorisée la hausse des recettes, beaucoup

considèrent aujourd'hui que la voie à suivre est celle de la baisse des dépenses. Certains pays ont récemment mené ce genre de politiques avec un certain succès. On peut citer les cas du Canada et de la Suède qui avaient un endettement valant respectivement 100% et 85% de leur PIB en 1995, et qui ont pu le ramener autour de 50% par la suite en supprimant des emplois dans le secteur public et en baissant ou réorientant des dépenses sociales.

Même si nous avons vu que les dépenses de fonctionnement des administrations ne sont pas la cause principale de la dette publique, il est indéniable, alors que les dépenses de santé et retraites ne peuvent que progresser, que nous ayons besoin d’éviter au maximum les gaspillages publics. Des dépenses de fonctionnement inutiles représentent également une perte de fonds pour les investissements publics. La France a un des états les plus chers d’Europe, Suède et Danemark exceptés : 24% du PIB passe dans les budgets de l’Etat et des collectivités territoriales, sans compter la Sécurité Sociale (qui coûte 29% du PIB en plus). L’état allemand ne coûte que 19% du PIB.

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La gauche social-démocrate ou encore les gauchistes refusent d’admettre l’existence même de ces gaspillages, voyant dans leur dénonciation un « complot ultralibéral ». Ce se faisant, cette gauche prête le flanc à la critique selon quoi elle défend davantage des intérêts corporatistes (le gros de leurs troupes comme des syndicats se trouvant dans la fonction publique) que l'intérêt général. Les formations de gauche font croire à l'opinion que le caractère de gauche d'une politique publique se mesurerait d'abord au nombre de fonctionnaires recrutés ou au niveau des dépenses étatiques plutôt qu'à la qualité du service public rendu.

La Loi Organique des Lois de Finances, votée en 2001 (sous Jospin !) a introduit le principe de relier chaque dépense à un projet, permettant d’évaluer l’efficacité de la dépense. La RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) doit aussi être saluée dans son principe. De nombreuses mesures fortes ont été prises, par exemple la création de la DGFIP (Direction Générale des Finances Publiques) qui en regroupant le Trésor Public et les Impôts permet de réaliser des économies substantielles, d'améliorer les conseils aux usagers et de faciliter leurs démarches.

Cependant, cette lutte contre les gaspillages et pour la rationalisation de la dépense ne doit pas être confondue avec la rigueur, qui tend à considérer toute dépense publique comme un mal en soi. En effet, il n'est plus à démontrer que les dépenses publiques permettent de soutenir la demande et ont un effet contra-cyclique en période de régression de la demande privée, ou encore qu'un surplus de dépenses publiques peut dans des secteurs stratégiques contribuer à améliorer la productivité des entreprises privées.

C'est ainsi que si la lutte contre les gaspillages et pour la rationalisation de la dépense publique parait saine et nécessaire, il ne faut pas non plus y voir la panacée pour lutter contre un endettement public qui comme nous l'avons vu trouve sa source principale dans les intérêts de la dette.

Conclusion : Vers un endettement public porteur de croissance et de

prospérité

Une fois que le problème des intérêts de la dette sera résolu, et ce n'est pas là une mince affaire comme vous pouvez le constater, il sera plus facile à l'Etat de financer des investissements publics d'ampleur pour favoriser la croissance et la prospérité.

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Car si le président Monsieur Nicolas Sarkozy a lancé en 2009 un plan de relance avec un grand emprunt de 35 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur, la recherche, les PME-PMI,......, nous sommes obligés de constater que le fardeau de la dette actuelle empêche de mettre en œuvre des investissements plus ambitieux, qui seraient véritablement à même de combler le déficit d'investissement dans la recherche-développement ou encore l'enseignement supérieur dont la France souffre depuis trop longtemps et qui affecte grandement son potentiel de croissance.

Ce n'est que quand le problème des intérêts de la dette sera réglé que la dette publique pourra retrouver toute son utilité en tant qu'instrument de politique économique qui a prouvé son efficacité en de multiples occasions.

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Articles

Dette publique : Marine nous mène-t-elle en bateau? (Mercredi 8 Décembre 2010)

Dans cette vidéo, Marine Le Pen dénonce, comme Socialisme &

Souveraineté, la loi de Janvier 1973 qui a, comme nous l’avons exposé dans notre numéro de Septembre, et qui a provoqué le gonflement de la dette publique, principalement par cumul d’intérêt. Dans une autre séquence radiophonique, Marine Le Pen prétend que si elle pouvait exercer les responsabilités dès aujourd’hui, et rétablir illico le franc, elle aurait remboursé la dette d’ici 2015 (en fait 2025 selon un erratum qu’elle fit ultérieurement). Et ce sans avoir à réaliser des excédents budgétaires, ni même en coupant sec dans les dépenses publiques. Alors que selon elle, l’UMP comme le PS ne pourraient rembourser cette dette avant le 22ème siècle, et ce uniquement par une politique de rigueur radicale.

La proposition faite par Marine Le Pen reprend une astuce toute simple : récupérer une monnaie nationale, une banque centrale soumise à l’Etat, et lui faire créer de la monnaie pour payer tout le capital de la dette publique, et en plus pour relancer d’autres dépenses à l’avenir. Ce qui représenterait bien entendu un montant de création monétaire énorme.

Bien sûr, le Front National n’est pas le seul à proposer d’utiliser la création monétaire pour réduire le poids de la dette publique. Mais la plupart de ceux qui le proposent suggèrent non pas de rembourser la dette ainsi, mais de la racheter afin d’en réduire le taux d’intérêt. Et l’Etat aurait toujours ensuite la charge de rembourser le capital, et pour cela l’Etat ne pourra se permettre des déficits réguliers et massifs. Et pourquoi donc ? Car le rachat de la dette représenterait, actuellement, plus de 1500 milliards d’euros (ou l’équivalent en francs, puisqu’une telle opération nécessiterait la ré-acquisition de la monnaie nationale) d’injection monétaire. Et ensuite, le remboursement de ce capital par l'Etat diminuerait la masse monétaire en circulation. Ce qui serait nettement moins inflationniste que le remboursement pur et simple de la dette par la planche à billets que propose Le Pen, sans compter les dépenses qu'elle envisagerait par la suite.

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Il va de soi que formulée ainsi, la proposition de Marine Le Pen ne peut que faire sourire toute personne dotée d’un minimum de bon sens. Rembourser sur quinze ans 1500 milliards d’euros, c’est 100 milliards d’euros par an de création monétaire, sans compter la création qui permettrait de combler les déficits (puisque Marine Le Pen prétend ne pas diminuer les dépenses publiques, et que le FN n’a jamais prêché la hausse globale des impôts). On aurait donc une création monétaire représentant au moins 4% du PIB actuel (2000 milliards d’euros), et sans doute le double en y intégrant les déficits publics actuels. Autant dire que les effets sur les prix à la consommation ou du logement se feraient sentir.

On peut tout à fait envisager une opération de rachat de la dette publique par une banque centrale nationale, mais de façon beaucoup plus progressive, par exemple à 60 milliards d’euros annuels (3% du PIB en création monétaire), ce qui nous laisserait pas moins de 25 ans de rachats pour « nationaliser » la dette, et ce tout en pratiquant une politique de réduction des dépenses publiques inutiles, afin de réaliser des excédents. L’inflation qui résulterait quand même d’une telle politique de rachat pourrait être compensée par une politique fiscale juste : aux ménages à faibles revenus (et aussi souvent sans grand patrimoine matériel – logement surtout – capable de monter en valeur nominale avec l’inflation), on diminuera la charge fiscale, et s’ils ne paient pas d’impôts, on leur octroiera une subvention (un impôt négatif) financé par un impôt supplémentaire sur le patrimoine (taxant ceux qui gagneraient à l’inflation en voyant leurs biens s’apprécier).

Cette ligne ne promet donc pas de raser gratis, mais au moins de nous éviter le risque d’une explosion de notre dette et de réduire le coût de ses intérêts, actuellement à plus de 40 milliards d’euros pour la dette de l’Etat, sans s'orienter vers l'hyperinflation. Elle correspond aux thèses développées dans le n°1 de Socialisme & Souveraineté.

Il y en a encore un qui croit en l'euro... (Samedi 11 Décembre 2010)

Hier, François Bayrou donnait un entretien au Figaro, dans lequel il a ré-assené la ligne de défense des partisans de la monnaie unique :

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- pour lutter contre la crise des dettes publiques européennes (Grèce, Irlande, Portugal, en attendant le suivant...), il demande la création d'emprunts européens ;

- permettre à la Banque Centrale Européenne de prêter directement aux états, non pas pour envisager la suppression des intérêts à verser aux personnes privées (physiques ou morales), intérêts que l'état français s'est imposé à lui-même en 1973, mais pour qu'un gouvernement économique européen puisse imposer ses critères de gestion aux états;

- ne surtout pas abandonner l'euro, car notre dette publique est libellée en euros, donc le retour au franc (qui serait sans doute dévalué) signifierait l'accroissement net de la dette, et une forte hausse des intérêts. Bref: toujours plus de négation des souverainetés nationales, et une prise en charge des emprunts par la BCE (ce qui est d'ailleurs déjà entamé). Non pas pour supprimer le versement illégitime des intérêts à des personnes privées sur des dettes que les états auraient pu prendre auprès de leurs banques centrales s'ils avaient conservé leur monnaie. Mais juste pour stabiliser les dettes et que les états continuent à payer ces intérêts. Et toujours la même défense de l'euro, en se basant sur une menace ponctuelle (la hausse des dettes du fait de la sortie de l'euro et de la dévaluation du franc) au mépris des contraintes que l'euro nous impose en permanence (monnaie trop chère par rapport au monde non-européen, et favorisant les importations allemandes en France). Sans parler de l'incitation à l'emprunt que les intérêts bas générés par la monnaie unique ont occasionné, et dont on voit les conséquences en Irlande, en Grèce, au Portugal... Avec de belles entourloupes au passage : Bayrou promet qu'en cas de sortie de l'euro, les taux d'intérêts sur la dette passeraient à 9 ou 10%, obligeant notre service de la dette à passer de 45 à 145 milliards d'euros ! En oubliant que cette montée des taux s'appliquerait essentiellement aux nouveaux emprunts, ainsi qu'aux emprunts que l'état renouvelle périodiquement (c'est-à-dire pas toute la dette, puisque les obligations d'état courent sur plusieurs années, voire décennies). Pendant les années nécessaires au renouvellement du stock d'obligations de l'Etat, celui-ci, s'il recouvre sa liberté de création monétaire, pourra racheter les capitaux et les réduire au niveau d'intérêt réel minimum. En plus de cela, la France peut limiter le risque de dévaluation du franc et d'explosion de la dette lors de la recréation de la monnaie française en prenant plusieurs années préparatoires :

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- pour diminuer son déficit extérieur (par exemple en testant un nouveau système économique, même à l'échelle régionale);

- pour diminuer ses déficits publics, en supprimant des dépenses publiques inutiles et en réduisant ses subventions aux entreprises; mais cela ne supprimera pas pour autant la nécessité de sortir de l'euro;

- en proposant des échanges de titres entre détenteurs non-résidents d'obligations publiques françaises, et détenteurs français de titres étrangers. Les résidents récupèreraient des titres de l'Etat français, qui seraient convertis en francs à raison de 1 euro = 1 franc lors de la sortie de l'euro, quitte à leur promettre un taux d'intérêt légèrement supérieur, et ce jusqu'à ce que l'Etat rachète leurs obligations. Et ce afin que la proportion de dette publique détenue par des non-résidents (70% actuellement pour la France) diminue.

La position des partisans de l'euro ressemble au discours d'un terroriste qui, après vous avoir séquestré et maltraité, vous informe que si vous tentez de vous enfuir, une mine vous attendra sur votre passage, déposée par ses soins.

Philippe Simonnot revendique la sortie de l'euro pour l'étalon-or (Mercredi 22 Décembre 2010)

Philippe Simonnot et un économiste et journaliste libéral, proche de l'école dite autrichienne (autour des économistes Von Mises et Hayek). Dans son dernier livre "Le jour où la France sortira de l'euro", il propose un scenario où le président élu, Dominique Strauss-Kahn, annonce que la France quittait l'euro... mais pas pour le franc. En effet, la perspective de Simonnot est fortement différente de la nôtre : s'il reproche à l'euro d'avoir suivi la banque fédérale américaine en émettant fortement de la monnaie depuis 2001, en revanche il attribue à l'euro le mérite d'avoir confirmé l'impossibilité, pour les états tels que la France, d'émettre directement de la monnaie via la Banque de France. Il propose donc le retour à une monnaie dont chaque unité aurait une valeur fixe en or, métal dont le stock est quasiment immuable sur le

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long terme. Ce qui aurait l'avantage (de son point de vue) d'empêcher une création monétaire soudaine de la part de l'Etat (si 1000 euros valent X grammes d'or, et qu'on n'a pas davantage d'or, on ne peut émettre davantage de monnaie, qu'on ne pourra pas garantir contre de l'or). De la part d'une telle monnaie - qui ne pourrait que s'apprécier face à un euro en forte émission -, on pourrait attendre une dévaluation des dettes françaises (libellées en euro), au contraire d'un retour au franc, qui, en raison des déficits extérieurs de la France, fera monter la valeur de la dette. Mais ce point de vue présente le souci suivant, en contradiction avec la ligne de Socialisme & Souveraineté (telle qu'exposée dans le premier numéro de notre mensuel) : on validerait, par une limitation nette de la création monétaire, définitivement la loi de 1973, empêchant l'Etat d'émettre de la monnaie pour financer un déficit passager, pour pouvoir le résorber ensuite. Du point de vue des libéraux, cette possibilité ne peut qu'être mal utilisée par l'Etat, pour finir ensuite en inflation. Donc l'Etat ne peut emprunter que sur les marchés, avec intérêts réels (hors inflation). On a montré quelle était la conséquence de cette politique salvatrice: alors que, de 1974 à 2008, les excédents budgétaires primaires (avant paiement des intérêts de la dette) que l'Etat français réalisa pendant plusieurs années couvraient à 80-90% les déficits primaires des autres années, l'existence des intérêts fit que le solde final de l'Etat français fut négatif de 1500 milliards d'euros au début même de la crise, rendant notre dette explosive. Et cela pour éviter une création monétaire qui n'aurait jamais atteint des niveaux comparables à ceux du Zimbabwe...

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Le problème de la dette publique (Samedi 23 avril 2011)

Suite aux nombreux effets d'annonces des différents gouvernements, il est intéressant d'analyser les résultats obtenus et les alternatives proposées. Pour une information complémentaire et qui permet une meilleure compréhension du sujet (de par la définition de certains termes etc..), nous vous invitons à consulter notre premier numéro (1) qui traite de la dette publique en France. Cet article comparera la situation de la France aux autres pays de l'Europe (UE et Hors UE). 1) La situation des pays de l'Union Européenne En 2009, selon Eurostat, les déficits publics les plus élevés, par rapport au PIB, ont été observés, dans l'ordre en Grèce (-15,4% du PIB national), en Irlande (-14,4%), au Royaume-Uni (-11,4%), en Espagne (-11,1%), en Lettonie (-10,2%), au Portugal (-9,3%), en Lituanie (-9,2%), en Roumanie (-8,6%), en Slovaquie (-7,9%), en France (-7,5%) et en Pologne (-7,2%). Aucun État membre n'a enregistré un excédent public en 2009. Les plus faibles déficits ont été enregistrés au Luxembourg (-0,7%), en Suède (-0,9%) et en Estonie (-1,7%). Au total, vingt-cinq États membres ont enregistré une détérioration de leur déficit public exprimé en pourcentage du PIB en 2009 par rapport à 2008, et deux (l'Estonie et Malte) une amélioration. Le déficit public des pays de l'Union Européenne est passé de 61,8% en 2008 à 74% en 2009. Il n'y a donc pas de "dynamisme" créé par l'Union Européenne puisque quatorze États membres de l’UE affichent une dette publique supérieure à 60 % du PIB. 2) La situation des pays Hors Union Européenne : Malgré tout ce phénomène ne touche pas que les pays de l'UE : en effet, même si la Norvège a réduit sa dette publique en 2009 (passant de 50,2 % en 2008 à 44,1% en 2009), l'endettement public de la Croatie est passé de 28,9% du PIB en 2008 à 35,3% en 2009, tout comme celui de la Turquie qui était de 39,5% en 2008 puis de 45,4% en 2009. D'ailleurs, grâce à ce tableau nous pouvons constater que la France est dans la moyenne des pays, ayant une dette publique supérieure à 60 %.

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3) La situation de la France: Ci-dessous, ce tableau nous permet d'avoir des constations intéressantes. En effet, même si les prévisions semblent très optimistes puisqu'elles supposeraient des efforts jamais réalisés depuis 50 ans pour réduire le déficit public, il semblerait que celui-ci va progressivement baisser avant d'atteindre en 2013 le plafond autorisé par Bruxelles (3% du PIB). Par contre, cet optimisme est à nuancer, puisque même si le service de la dette deviendra pour la première fois la principale dépense du pays en 2012, sa réduction drastique semble difficile à court terme comme nous pouvons en juger par le difficile recul prévu du déficit entre 2012 et 2014.

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Ainsi pour conclure sur cette première partie très chiffrée, nous pouvons noter que les problèmes du déficit public et de la dette ne sont pas inhérents à la France. Cependant pour résoudre ce problème, différentes solutions sont mises en œuvres, solutions que nous aborderons dans un 2éme épisode. Aequitas.

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Où en est la Grèce ? Quelques rappels... (Mercredi 22 Juin 2011)

La Grèce n’est toujours pas sortie de l’euro malgré les rumeurs d'il y a deux semaines, mais les évènements s’accélèrent, notamment avec l’obtention d’un référendum sur la politique d’austérité, et la démission d’un député, et plus récemment le vote de confiance des parlementaires au gouvernement.

Nous proposons aujourd’hui quelques éléments de rappels sur l’économie et la politique grecques au cours des dernières années, à prendre en compte pour savoir où en sont les grecs.

Faisons d'abord l'arrière-plan politique: depuis la chute du régime des colonels (1967-1974), la Grèce a été dirigée tantôt par la droite (parti de la Nouvelle Démocratie), et par le mouvement socialiste panhellénique (PASOK), de 1981 à 1989 puis de 1993 à 2004, et à nouveau à partir de 2009. C'est donc actuellement un gouvernement social-démocrate qui tente de gérer l'effroyable situation économique du pays.

Effroyable est le mot, et il suffit d'en juger par les graphes qui suivent.

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Sur le premier graphique, on voit que la Grèce avait connu de

belles performances en termes de croissance du PIB, en comparaison de la zone euro, jusqu'en 2007. Ensuite, la dégringolade a été pire que pour la moyenne des pays de la monnaie unique, le pays devant encore connaître une récession de 3.5% en 2011. Cela pourrait prendre fin en 2012, selon Eurostat, mais ces prédictions n'ont que peu de valeur, puisque les évènements des semaines à venir vont être décisifs: le pays peut soit tomber dans une faillite immédiate, soit continuer sur la voie des plans d'austérité et éviter (pour combien de temps?) cette faillite.

Les conséquences de la crise sur l'emploi se font sentir au même rythme que pour la zone euro depuis 2009, dans un pays où la proportion de personnes en âge de travailler employées était déjà relativement basse (mais où le temps de travail moyen par semaine est plutôt élevé par rapport aux autres pays d'Europe).

La récession a déclenché la crise de la dette publique grecque qui occupe nos écrans depuis 2010. Mais le pays a toujours connu, au cours de la dernière décennie, des niveaux de déficits assez forts, dissimulés par des trucages statistiques pour permettre à la Grèce d'entrer et de rester dans la zone euro, euro qui de surcroît diminuait les coûts des emprunts, aggravant la tentation dépensière de l'Etat hellénique. Les discussions pour attribuer la

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paternité des déficits au PASOK ou à la Nouvelle Démocratie sont assez oiseuses : comme le montre le graphe suivant, en 2004, le PASOK laisse une ardoise de 7.5% du PIB au gouvernement suivant, et la droite ensuite, après une brève amélioration (à 5.2% du PIB en déficit public quand même) reprend la course à l'abîme. Ayant projeté ses dépenses sur son rythme de croissance soutenu des années 2000 (cf. ci-dessus), l'Etat grec voit ses recettes fiscales se ralentir en même temps que ladite croissance, et dès lors le panier percé devient un gouffre : en 2009, le déficit public est de 15% du PIB.

Alors l'Etat grec voit s'envoler les taux d'intérêts auxquels il doit se plier pour emprunter, et la dette augmente de plus belle.

La dette publique a gonflé de plus d'un tiers entre 2007 et 2010, et

devrait atteindre 160% du PIB l'an prochain. En voyant cette dette croître de 10% du PIB par an, qui ne redouterait la cessation de paiement prochaine du pays?

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Mais cette dette, au fait, de quoi est-elle faite? Comme la France depuis 1973 (et fréquemment avant aussi), la Grèce s'endette auprès des marchés financiers (c'est-à-dire d'entreprises, de fonds d'investissements, de sociétés d'assurances, directement ou indirectement de particuliers) et l'Etat ne peut plus créer de la monnaie via sa banque centrale (puisque de toute façon la Grèce est dans l'euro). Donc les emprunts publics s'accompagnent d'intérêts. En France, ces intérêts sont responsables de l'essentiel de la dette publique, comme nous l'indiquons dans le premier numéro de notre journal, en Septembre. Ce qui signifie que si l'Etat avait pu financer ses déficits par de la création monétaire, et rembourser ensuite cette création dès qu'un excédent primaire (c'est-à-dire un excédent du budget de l'Etat, sans payer d'intérêts sur la dette) était réalisé, alors le secteur des administrations publiques françaises aurait pu éviter 80% à 90% de la dette publique cumulée de 1974 à 2008. Mais ce à condition que les autres dépenses publiques aient été identiques à ce qu'elles ont été (donc on ne peut surtout pas dire que sans la loi de 1973, l'Etat français aurait pu dépenser plus). C'est pourquoi la loi de 1973 est critiquée, le plus souvent avec raison, notamment sur Internet. Cependant, la grande majorité des critiques de cette loi oublient de préciser qu'elle avait aussi pour but de réduire le risque inflationniste de la

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création monétaire (mais Socialisme & Souveraineté propose d'autres garde-fous démocratiques dans son programme). Et surtout, les critiques oublient de dire que depuis 2009, le déficit public français est nettement supérieur aux intérêts payés par l'Etat. Donc, depuis deux ans, la loi de 1973 ne suffit plus à expliquer le gonflement de notre dette... Et pour la Grèce, qu'en est-il? Peut-on dire que l'Etat grec, s'il n'avait pas d'intérêts à payer, serait beaucoup moins endetté? Comme on le voit sur le diagramme suivant, entre 1999 et 2007, le solde primaire grec est peu dramatique (il est en moyenne de 0,13% du PIB). Donc, sans intérêts, la Grèce se serait peu endettée sur ces neuf années. Mais pour 2008-2010, on est au minimum à 5% de déficit (et 10% en 2009) sans intérêts. Par comparaison, la France a fait 0,4% de déficit primaire en 2008, 5% en 2009, 4.5% en 2010.

Conclusions - Quand bien même on imaginerait que les grecs n'auraient plus aucun intérêt à payer sur leur dette (en faisant défaut par exemple...), ils devraient quand même (et la France est quasiment dans la même situation en 2011) entamer des mesures de rééquilibrage budgétaire (d'austérité donc, par hausses d'impôts et baisses des dépenses) à hauteur de 5% du PIB. Car quand bien même l'Etat grec pourrait créer sa propre monnaie, continuer à émettre 5% du PIB en monnaie nouvelle par an serait très vite

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hautement inflationniste. Il n'est donc pas possible de dire que la crise de la dette grecque serait entièrement imputable aux marchés financiers ayant joué sur les taux d'intérêts des emprunts d'Etat; - Mais en même temps, notons que le déficit primaire de la Grèce n'était plus très différent de celui de la France en 2010. Et que les déficits primaires du Royaume-Uni (7% du PIB) et de l'Espagne (7% aussi) étaient même plus élevés. Donc, actuellement, dire que les grecs sont plus dépensiers que les autres pays européens est faux. Et on peut dire qu'ils ont déjà fait de gros efforts de réduction de leurs déficits. Disons-le tout net : il n'y aura pas de solution radicale à brève échéance pour la Grèce. Quand bien même les centaines de milliers de manifestants de ces derniers jours se lanceraient dans une révolution, renverseraient le gouvernement, et imposeraient un gouvernement révolutionnaire, annuleraient la dette et même pendraient les banquiers pour le plaisir...et bien il resterait ces 5% de déficit primaire de l'Etat. Et sans doute pire vu que les classes aisées frauderaient encore plus et que les capitaux fuiraient. Payer ce déficit par la création monétaire achèverait de désorganiser l'économie par l'inflation. D'autant que si la Grèce repassait à la drachme immédiatement, sa monnaie s'effondrerait aussitôt (par rapport à l'euro ou autres monnaies européennes renaissantes après une disparition de l'euro), générant une inflation fulgurante sur les importations. A terme, la Grèce devra pourtant sortir de l'euro (qui étouffe ses exportations), récupérer son pouvoir de création monétaire, et racheter progressivement sa dette pour ne plus en supporter les intérêts. Mais pas sans réduire son déficit (primaire et global) auparavant, et cela prendra plusieurs années. C'est le même programme que nous proposons pour la France.

A se taper le Front (de Gauche) contre un mur (Dimanche 26 Juin 2011)

Suite au vote des militants PCF de Jeudi à Dimanche dernier, Jean-

Luc Mélenchon a été intronisé comme candidat du Front aux présidentielles

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de 2012. Confirmant ainsi la "stratégie" du Front de Gauche (regroupant PCF, PG et Gauche Unitaire, plus d'autres mouvements moins connus). Pendant ce temps, le NPA tente de gérer l'après-Besancenot, désignant pour 2012 le camarade Poutou (Poutou qui, vu les sondages, semble surtout promis à une mandale - bon ok je sors).

Et voilà le tonitruant Mélenchon qui va affronter l'Union Européenne...enfin non: la dérive libérale de l'Union Européenne. Et qui somme (mais qui ça?) de laisser "Place au Peuple" (c'est-à-dire les 7% à 10% de votants qui pourraient, on a bien dit pourraient, le choisir en Avril prochain).

Juste quelques rappels sur l’orientation européenne du Front de Gauche :

http://www.frontdegauche.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=227:politique-budgetaire-les-derives-liberales-de-leurope-vont-loin&catid=100:argumentaires&Itemid=121

En clair, le Front de Gauche, dans ce document datant de 2009, appelait, pour sortir de la crise, à creuser massivement les déficits, au nom de la « politique de relance » – plus de dépenses publiques, autant ou moins d’impôts – si chère aux keynésiens (en oubliant que Keynes lui-même demandait aux gouvernements de réaliser des excédents en cas de croissance, volet qu’oublient toujours la gauche qui se réclame de lui).

Les quelques paragraphes d’introduction ressassent le schéma théorique : « le relance crée un déficit, mais relance l’activité et permettra des recettes fiscales futures qui combleront les déficits ».

En tant que socialistes, nous pensons comme le Front de Gauche qu’il n’y a pas de raison de penser que les dépenses de personnel et de fonctionnement du secteur public soient nécessairement improductives (et elles sont au contraire généralement bénéfiques pour la société, plus que nombre d’activités privées). Mais d’une part, les auteurs de l’argumentaire du Front de Gauche semblent croire que toutes les dépenses publiques passent dans les « services publics » alors qu’elles financent en majorité des prestations sociales (assurance-maladie, retraites, famille, invalidité, chômage).

Et surtout, ces keynésiens oublient que, sur le fond, les plans de relance ne font que déplacer du pouvoir d’achat, pas en créer. Pour financer les déficits occasionnés par les plans de relance, il faut soit : - Créer de la monnaie (et encore, si on avait ce droit…mais le Front de

Gauche raisonne probablement au niveau européen, comme nous le

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reverrons par la suite). Dans ce cas, l’inflation générée par cette création monétaire va réduire une partie des revenus et des patrimoines, tandis que ceux qui bénéficieront des dépenses de l’Etat seraient gagnants. Mais rien ne prouve que la société dans son ensemble y gagnerait. Au contraire, un effet connu est la montée de l’épargne des particuliers, voulant protéger leur patrimoine miné par l’inflation ;

- Soit, et c’est aujourd’hui beaucoup plus courant, financer le déficit par l’emprunt. Si on emprunte auprès des habitants du pays (la France, ou l’Europe selon le niveau où on raisonne), on ne fait en réalité que déplacer du financement du secteur privé (ou du moins non-étatique) vers le secteur étatique (ou du moins de ceux qui reçoivent ses largesses). C’est ce que l’on appelle l’effet d’éviction . Le document du Front de Gauche le mentionne parmi les arguments des libéraux, mais se plante complètement : l’argument de l’effet d’éviction ne revient pas à dire que le secteur public est forcément improductif et que le secteur privé forcément plus efficace, mais que la relance financée par l’emprunt n’aura pas créé de pouvoir d’achat supplémentaire. Et le fameux « coefficient multiplicateur » (on paie plus les fonctionnaires, qui achètent plus aux entreprises, qui paient plus leurs salariés…) aurait pu aussi bien jouer si l’argent était resté dans le secteur non-étatique.

- On peut aussi faire appel à l’emprunt étranger, mais dans ce cas on s’impute une charge de remboursement future, et il n’est absolument pas sûr que le pays se soit enrichi entre temps.

Voilà pourquoi, contrairement au Front de Gauche, Socialisme &

Souveraineté ne réclame pas des plans de relance. Voyons les faits : les plans de 1975 (Chirac) et 1982 (Mauroy) ont généré de petites sautes de croissance à court terme, puis ont lamentablement échoué. Le déficit massif de 1993 n’est pas responsable de la croissance forte des années 1997-2000, largement soutenue par un contexte international dynamique. Il ne s’agit nullement de cracher sur l’action et l’investissement publics, qui peuvent faciliter l'activité économique par la formation et les infrastructures. Mais cela peut se faire dans le cadre de comptes équilibrés. Les plans de relance, d’une part, ce n’est pas du socialisme (ce n’est le plus souvent que de la redistribution des revenus dans le cadre d’une économie de propriété majoritairement privée), et ça ne marche pas. Et il suffit de voir que depuis 2009, les états européens

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ont accru leurs déficits et leurs dépenses, sans tirer le continent de la dépression.

Notre politique, c'est d'accepter dans un premier temps le redressement de nos comptes publics, et ensuite non pas de "relancer" la machine capitaliste, mais de trouver un autre modèle.

Mais le pire, c’est que ces plans de relance ne peuvent qu’être conçus à l’échelle de l’Union Européenne. A aucun moment, le Front de Gauche ne parle de sortir de l’euro (contrairement au camarade André Gérin), encore moins de l’Union Européenne. On peut lire encore cette défense de l’édifice européiste par Pierre Khalfa, membre d’ATTAC, proche des vues du Front de Gauche : la croyance en « l’autre Europe » suivra certains jusqu’à la tombe. Le Front de Gauche parle encore de réorienter la Banque Centrale Européenne, martèle toujours son opposition aux plans d’austérité, considérés fallacieusement comme synonyme de baisse des dépenses (alors que dans tous les plans d’austérité en route en Europe, il y a des hausses d’impôts inclues, et qu'en fait les dépenses publiques ont de toute façon déjà bien progressé).

C’est donc vers le grand « plan de relance européen », promis certainement au même insuccès que les politiques de déficits massifs de l’Etat américain depuis 2008, que le Front de Gauche veut nous emmener.

En bref, toujours moins de souveraineté, plus de fédéralisme, plus de dettes...

Vous vouliez voyager en Grèce, mais vous n'aviez pas l'argent? Et bien ne vous inquiétez pas, avec Mélenchon, vous n'aurez pas

plus d'argent, mais ce sera la Grèce qui viendra à vous. Du moins sa faillite. Amis FrontDeGauchistes (le terme frontiste est déjà pris), … Bonne lose.