Communiqué exposition Victor Baltard

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Communiqué de presse Victor Baltard (1805-1874) Le fer et le pinceau Niveau 5 Nouvelle galerie d’exposition 15 octobre 2012 – 13 janvier 2013 Anonyme, Les Halles, vue prise des galeries de l’église Saint-Eustache (détail), estampe couleur Paris, Collection Debuisson © Musée d’Orsay / Sophie Boegly Victor Baltard appartient au cercle étroit des architectes du XIXe siècle dont le nom résonne encore dans la mémoire collective. En effet, il évoque à tous les Parisiens un lieu fortement symbolique de la capitale, les halles de Paris. Leur démolition en 1971 marqua profondément les esprits et suscita un nouvel intérêt pour le patrimoine du XIXe siècle qui incita le gouvernement à conserver la gare d’Orsay. Le musée d’Orsay est donc particulièrement heureux d’inviter le public à la redécouverte de cet architecte qui n’a jusqu’à présent jamais fait l’objet d’exposition rétrospective. L’histoire mouvementée de la reconstruction des halles de Paris au XIXe siècle, marquée par l’ombre subjective des mémoires d’Haussmann qui retira tout mérite à Baltard en attribuant l’idée fondatrice du bâtiment à l’empereur, fit de cet artiste une figure mal aimée que certains allèrent jusqu’à qualifier d’architecte faussaire. Artiste complexe, Baltard fut en effet sans cesse tendu entre l’affirmation de l’aspect artistique de son métier d’architecte, dans le respect de la tradition vitruvienne, et la soif du progrès, social et technique. Egalement formé à la peinture auprès de Guillon-Lethière, il fut proche des peintres de son époque, notamment Jean Auguste Dominique Ingres et Hippolyte Flandrin. Baltard consacra du reste une part importante de sa carrière à des fonctions administratives destinées à défendre l’alliance nécessaire à trouver entre architecture et ornement. Il supervisa pendant presque vingt ans le décor des grandes églises parisiennes, fut le coordinateur des vastes chantiers destinés à aménager l’Hôtel de ville agrandi sous la monarchie de Juillet et le concepteur du décor éphémère des fêtes de la municipalité parisienne. Il est très probable que le sculpteur Gatteaux qui avait, avec Ingres, recommandé le jeune architecte dans ses premières fonctions, conseilla à la municipalité de recourir à Baltard pour la reconstruction des halles centrales. Ce projet où primaient l'économie et la fonctionnalité incita l’architecte à faire un usage systématique du principe modulaire et du fer, associé à un décor raffiné. Issu de plus de dix années de réflexion, le bâtiment qui fut bâti à partir de 1854 devint un modèle, comme en témoignent les nombreux marchés qui, en France et à l'étranger, furent construits à son image. Devenant Le Ventre de Paris raconté par Zola, il marqua profondément l’imaginaire des Parisiens.

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Communiqué de presse

Victor Baltard (1805-1874) Le fer et le pinceau Niveau 5 Nouvelle galerie d’exposition 15 octobre 2012 – 13 janvier 2013

Anonyme, Les Halles, vue prise des galeries de l’église Saint-Eustache (détail), estampe couleur Paris, Collection Debuisson © Musée d’Orsay / Sophie Boegly

Victor Baltard appartient au cercle étroit des architectes du XIXe siècle dont le nom résonne encore dans la mémoire collective. En effet, il évoque à tous les Parisiens un lieu fortement symbolique de la capitale, les halles de Paris. Leur démolition en 1971 marqua profondément les esprits et suscita un nouvel intérêt pour le patrimoine du XIXe siècle qui incita le gouvernement à conserver la gare d’Orsay. Le musée d’Orsay est donc particulièrement heureux d’inviter le public à la redécouverte de cet architecte qui n’a jusqu’à présent jamais fait l’objet d’exposition rétrospective. L’histoire mouvementée de la reconstruction des halles de Paris au XIXe siècle, marquée par l’ombre subjective des mémoires d’Haussmann qui retira tout mérite à Baltard en attribuant l’idée fondatrice du bâtiment à l’empereur, fit de cet artiste une figure mal aimée que certains allèrent jusqu’à qualifier d’architecte faussaire. Artiste complexe, Baltard fut en effet sans cesse tendu entre l’affirmation de l’aspect artistique de son métier d’architecte, dans le respect de la tradition vitruvienne, et la soif du progrès, social et technique. Egalement formé à la peinture auprès de Guillon-Lethière, il fut proche des peintres de son époque, notamment Jean Auguste Dominique Ingres et Hippolyte Flandrin. Baltard consacra du reste une part importante de sa carrière à des fonctions administratives destinées à défendre l’alliance nécessaire à trouver entre architecture et ornement. Il supervisa pendant presque vingt ans le décor des grandes églises parisiennes, fut le coordinateur des vastes chantiers destinés à aménager l’Hôtel de ville agrandi sous la monarchie de Juillet et le concepteur du décor éphémère des fêtes de la municipalité parisienne. Il est très probable que le sculpteur Gatteaux qui avait, avec Ingres, recommandé le jeune architecte dans ses premières fonctions, conseilla à la municipalité de recourir à Baltard pour la reconstruction des halles centrales. Ce projet où primaient l'économie et la fonctionnalité incita l’architecte à faire un usage systématique du principe modulaire et du fer, associé à un décor raffiné. Issu de plus de dix années de réflexion, le bâtiment qui fut bâti à partir de 1854 devint un modèle, comme en témoignent les nombreux marchés qui, en France et à l'étranger, furent construits à son image. Devenant Le Ventre de Paris raconté par Zola, il marqua profondément l’imaginaire des Parisiens.

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Baltard poursuivit sa réflexion sur l'usage du métal à l'occasion d'autres projets, comme celui du marché du Temple, de l’église Saint-Augustin, des abattoirs de la Villette ou encore des entrepôts de Callao (Pérou). Enfin, il devint un des acteurs majeurs de la modernisation de la capitale puisqu'en 1860, Haussmann, son ancien condisciple d'étude au lycée Henri IV, en fit le directeur du service d’architecture de la ville de Paris. Ce poste acheva d’en faire un des plus importants et célèbres architectes du Second Empire. L’exposition illustrera la diversité des réalisations de Baltard, marquée par sa double compétence d’artiste et de constructeur, qui fut particulièrement féconde. Dessins d'architecture mais aussi maquettes, objets d'art, peintures, médailles et photographies en témoigneront. En particulier, de nombreuses œuvres provenant de collections privées, principalement des descendants de l’architecte, permettront d’éclairer d’un jour nouveau la riche carrière de cet artiste emblématique du second Empire.

Commissariat : Alice Thomine-Berrada, conservateur au musée d’Orsay avec la collaboration d’Isabelle Loutrel, conservat eur des Monuments historiques à la Drac de la Champagne-Ardenne

Cette exposition bénéficie du soutien de Rungis Mar ché Internationnal Et de la participation de Sony

Partenaires médias : RATP, TéléObs Paris

Autour de l'exposition Publication Découvertes Gallimard , Baltard, Architecte de Paris par Alice Thomine-Berrada, coédition musée d'Orsay / Gallimard, 128 pages, env. 110 illustrations, 13,60 € Café littéraire au petit salon du restaurant Dimanche 9 décembre 2012 à 16h, Dans le ventre de Paris Jeune public / Ateliers pour enfants Du 24 octobre 2012 au 12 janvier 2013, De fer et de verre Visites conférences de l’exposition Du 24 octobre au 20 décembre 2012, les mercredis à 14h30 et les jeudis à 11h Conférence virtuelle sur le site musee-orsay.fr Making Modern Paris and the Halles centrales of Victor Baltard Christopher Mead, professeur, Université du Nouveau Mexique Cinéma et conférences au Forum des images Du 2 au 30 octobre 2012 - Mardi 2 octobre à 20h, Conférence, Exposer Victor Baltard par Alice Thomine-Berrada, conservateur, musée d’Orsay et Isabelle Loutrel, conservateur des monuments historiques, région Champagne-Ardenne Cinéma, Les Halles centrales de Boris Kaufman (1927) et Crainquebille de Jacques Feyder (1922) Avec accompagnement musical : Sandrine Marchetti, piano; Basile Mouton, contrebasse - Mercredi 24 octobre à 19h30, Conférence, Une nouvelle architecture de fer et verre : Baltard, Hittorff, Labrouste par David van Zanten, professeur, Northwestern University (Chicago) Cinéma, La Nuit fantastique de Marcel L’Herbier (1941) - Mardi 30 octobre à 19h30, Conférence, Victor Baltard et les Halles de Paris par Bertrand Lemoine, directeur de l’Atelier international du Grand Paris Cinéma, Touche pas la femme blanche de Marco Ferreri (1973) Informations pratiques Horaires : tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi jusqu’à 21h45. Tarification : droit d'entrée au musée : plein tarif : 9 € ; tarif réduit : 6,50 € Accès : entrée par le parvis, 1, rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris Informations et standard : www.musee-orsay.fr - +33 (0)1 40 49 48 14 Service de communication : Amélie Hardivillier : 01 40 49 48 56 – [email protected] Contact presse : Marie Dussaussoy : 01 40 49 49 96 – [email protected]

Coralie David : 01 40 49 49 20 – [email protected]