COMMISSION INTERNATIONALE SUR LE …unesdoc.unesco.org/images/0022/002218/221866fo.pdf · presque...

18

Transcript of COMMISSION INTERNATIONALE SUR LE …unesdoc.unesco.org/images/0022/002218/221866fo.pdf · presque...

COMMISSION INTERNATIONALE SUR LE DEVELOPPEMENT DE L'EDUCATION

Traduction provisoire

Original : Anglais

NECESSITE D'UNE NOUVELLE STRATEGIE DU DEV"'ELOFPE~NT--.-.- - ...._-~

DE L'EDUCATION (1)... --"'"' ..-

par Philip H. Coombs

Ce document fait partie de la deuxième série ù!étud~s (Série A : Situation,

Serie B : Opinions, Série C : Inncve.tions) préparées à l'intention de la

Cormnission internationale sur le d.éveloppement de l'éduca.tion, créée en

application de la résolution 1 ..J31 adoptée par la Conférence générala de

l'Unesco lors de sa seizième session. En raison de son ini#érêt général,

il est également mis à la disposition de ceux: que le sujet traité ï...'1tér0sse.

Les vues exprimées par l'auteur engagent sa 3eule responsabilité,> 1

UNESCO-.. .1971

(1) 110 Philip H.. Cocmhs a suggéré que la Commissi.on utiJJ.se son artic,la"The neer1. for a new strategy of educn.tiollé:.l devcl"pm.ent fl et De 1a:rgesextraits de cet al·tic1e sont ici rep~odl1itso

Philip H. OOOMBS (191.5) - Etats-Unis o Vice-Prâsident de l'InternationalCOUDcil for Educational Developmellt (New York). Ancien Direoteur de1 i Institut intern.ational de planification de l'édueation (Unesco, Paris)(1963-1968). Ancien professeur de sciences économiques au Oollege Amherst(Etats-Unis). Avant d'@tre Sacré'taire d'Etat adjoint à l'éducation inter­nationale et aux affaires culturelles (1961-1962), il a exercé pendant8 ans les fonctions de direoteur de :-echerches et directeur du programmedu Fund fOl" the Advancement of Education de la Fondation Foldi.

Auteur de "The Wor1d Educational Orisis" (1968).

TABrE DES M.4.TIERES

l - Les prol>l~I1l"'!s ~ntial s d~ la st.ratéœ,e de l' a7"nir 1

a) L t éoart entre l'ofrre et la demande dt éducation 2

b) LI écart entre les ressources et les bosoins 3c) Disproportion ent.re la nombre des jeunes qui ont

terIl'irJ.é leurs études et le nombre d 1emplois offerts 4d) Cara.otère désuet et défauts dl adaptation des 'P~O­

gra..1'Jl13S d'enseignement et des méthodes pédagcgiques 5e) Déséquilib1"C entre l' éd.ucation soolaire et l' éd.u-

oat1on E:xtrascolaire 6

II - Pour UTle nouvelle stratégie du dévelop~nt deliêducat":ron-"' - - - -.., - 7

III - Objectifs fut}:l.!'!-~~~~~~p.tde 1 '~È,!o..!!. 9

a) La modclmsation de l' ad~rJ.nistration de l'ensei-gnement 10

b) La moo.el'"!l'tsat1on du contenu de l'enseignemeD.tet des mét.hodes péds.gog::"ques 11

c) 1.90 modcr;:rl.s!ltion da la prcfession enseienante li

d) Util1satton plus efficace des ressources arfe/)-tées à l'éduèatlon 12

IV - Con~lus:t01.l 13~-...~

n semble é1r1.dan't que l'évolution de l' édu.cation au cours desdix années à "Tenir exercera, pour longtemi)s, une g1'a11d_~ influencesur l'enserr.ble du développerrnnt écor..omiqus et soclal de 'OOllS 1(~.9

pays. Aussi incertaines que soient les percpect.ives da l' éduc=.tlon,ceci du moins semble clairg La stratégie du développAmm.'lt linéw-eadoptée uar le système d'enseignement de la plupart des paya dumonde, d9puis r,>J.us de dix ans a")partient désormais au pa'3sé et aallonti à uce c:ï:"ice. Il faut donc d':l toute urgence procéde:t" à unerévision radicale de ~ette stratégie.

~a tendance essentielle de la simple ~!a!-§jl~~~~~!2EE!~~aG.optee oar tous les poys, riches et. paU'\"1~es, df.lDui.S quei.q1J.8S anJ.leesa été d' a\1gm.~ntcr a.us8i v:i:te que possible les effectifs s·::ola1res enmr.:·d:i.fi:mt rolntiv8rnent ;>eu la stI"UCture, la lo:1.1'1t:1.qlJ.<:).~ lf:)s pt'"of'l'ammesfJt les méthodes de l'enseignement.. L'objectif m,J.jeu!' - et cGl'taiw:lraentlouable - a été de faire <n'oître à tout prix le nombre et le pOU.T'0f;~11ja.ge

des jeunes fréquentant les établi.ssements d tenseigneœnt de toœ lesdegrés. En conséquence, on a surtout évalué le progrès en fonction dunombre è-es élèves inscrits et d':lS "taux de participa.tion" ainsi qœdu montant global des dépenses au titre de l'éducation.

1\. en juger par ces chiffres et 1?ar les faits, cotte stratégi.ea abouti à des rÉ'sultats fraopa.nts. En mcins d :w,e génération, lanombre des élèves inscrits dans les éttibli~[ienr3nts d tr;:nse5.g:1emer..tdu monde entier a ,:>lus que doublé.. Il en ost de mâme des d,épcIl8esafférentes à l'éducation dans la plupart des pa,vso 0 'est là, entout état de cause, un résultat remarquable .. Jamais auparavant lespeuples et les gouvernerr.enta du monde ent:i.er ni ont témoif,né d'U116telle foi dan'3 l'éducation, clé G.u p....ogrès ind:tviduel et naticna]~lt

Et jamais auparavant, les ressources humaines e·i:, le potentielproductif des nations n'ont. été à ce point em'icllis par 1 t éducat.iono

0:1 serai.t donc tenté de eo:nclu~ que le déve10~pemer..t d~ l' édl.l­catton a "f;,"a.."1.chi le cap d5..f.ficile tl ct peut dé3Cr[j;a:Ï.s progressel'beaucoup ·)lus facilement, ca qui est, hélas, absclu.rnent i'alL"'{o En vérité,presque partout dans le monde, l'enseigTlement traverse une g:o:ave crisedont on ne prévoit nullement la fin o (:1.)

(1) les proposi.tions présentées ct-après sont exposées <1.3 façonplt:.., à.éta.illée5 a"'lec réf'é::Gnces à l'app1ü:", dans l'mrn-age publ:i.érécemm~nt pa!' l! auteur : '.I.'11e ill10rld Mlleational 011.sis - A Syst.emaAna.::;.ysis, Q....:ford University Pre5;:;;, New York et Londres, 1968.

-2-

Cette crise se présente sous des tormes et avec une intensitéqd. varient d'un pays à l'autre selon les conditions locales. ~fuis

ses pr...ncipales lignes de force et ses caractères essentiels sontles mGmes partout. C'est avant tout tme crise due à un manqued'adaptation - à des différences qui revêtent des tormes trèsdiverses - entre les systèmes dtenseignement et leur milieu socio­économique.

a) L'écart entre !loffre et la demande dtéducation

Malgré leur rapide expansion, les systèmes dtenseignement n'ontpas été en mesure dl aller de pair avec l'augmentation de la demandede la pOJulation ; ainsi, l'écart entre l'offre et la demande siestmaintenu et a souvent augmenté.

L'une des raisons en est que dans le domaine de l'éducat1-'2!!'la demande susc!te la demande - plus elle est satIstâtt~iJrapIdement elle augmente, quëlle que soit l'aptitude de l'économieà satisfaire les besoins. Une grande augmenta.tion du norrbre desélèves inscrits dans les écoles primaires se traduit bient8t parune augmentation du nombre de demandes dl admission dans les éèolessecondaires" puis à 11université 0 Une importante expansion de 1 t édu­cation à une génération fait augmenter davantage encore la demandedléducation à la génération suivante.

Une autre raison qui explique cette augment,ation de la dema..'1d.,j,en O)articulier dans les pays en voie de dévelopœment, est 11a~-~9n extt:~rdinaire ?.E-no!flbre C:i2 Jerso De ce fait, les êèOlesdoivent se developper rapIéiemant, ne ft-ce que pour se maintenir au~ niveau par rapport au nombre total d'enfants. Les écoles desvilles doivent se dévelo'Pper encore plus vite en raison d3s migrationsde familles des régions ruraleso Les taux de participation ne pourron-taugmenter que lorsque cette croissance démographique aura pu êtreabsorbée.

Face à une darna~de croissante et à des ressources limitées,les systèmes d'enseignement ont tenté da résoudre le problème el•.

répartissant de plus en plus chichement leurs ressources entre desélèves dont le nombre croit sa..~s cesse .. Le triste résultat de cettepolitique - que l'on dissimule derrière les apparences favorables del'augmentation du nombre des élèves inscrits - a été l t augmentat.ionef.farante du taux des éJ.èves qui abandonnent leurs ét.udes oUiIuiredoublent leur classe et uue ba11isè~Sl.;ii~n~râ1ëJle la âU].té del Jéducation. Il faut don/) faire la partde 1:exagération d&"lS letâEle'àüàü'prcgrès présenté en fonction des indicateurs statist.iquesmentionnés ci-dessus"

-3-

b) L'écArt ent.re les ressources et les besoi.ns...........--... ...... --- . ".---'-"'-""-'-~

Il n 'y a aucune raifton d'espérer que l' éca~ eroil'3sant ent:rela demande et l'offre di éducation ou ses conséqu.ences fâcheuses 'Pourla qualité et l'ef'fï.eacité de l'enseignement puissent diIn:1nuer b.U

cours des dix années à veniro Bien all contraire. la situation menaeede s'aggraver en ra1.son de restrictions écononrtques croissantes quesubis~6nt toU3 les syst.èmes dtenseiWlement· o Ces restrl.cti0113 résultentd'un iné1'1:t.able r.alent:tsoo:ment do l'augmentation de.s resso\:·:rces finar.~

cières da l'enseignemenl;, et da l'augmentation inexorable des ooütsunitaires.

Depuis 10 à 15 ans, le taux de oroissance des ~~~~!lse& afré~n:tcs~J.~ édu~ati.~!!. Do augmenté al} r.1Oins deux f~s..~si ~3~:1~~!J~O!l.qnae .....D!.tio..E,~ et de l'~JE..2mble du b~...L~~:~ <;.ui d~:&.t.financer ItenseigneIll:3nt. Malheureusement, i1 est :i.InpoRfd.ble de reduireces différences ds taux d'a croissaneeJl pour da s:1mples raisonsd' arithrr.ét.ic.ue. En raison de l'rodstent:e d' a'xt,!'{1::3 basoins nat1.onauxpressants ... -notarnroont d&:ls le domaine du logement et de la sa.."'ltép!de l'agl':tculture et dtl l i industrie .. et da.n.CJ bien des ~as, Il'!aJ.hetè>'

reu..CJelœnt ~ de l'augmentation. des dépenses mi.litaires et des dépel.1SeSafférentes à la police, l' éduca.tion ne pe11t pas cont11:l'tt.er ind~finime.nt

à bénéfi.oier. d'une part c::-oissante du budget national.

La preuve en est, s'il est besoin d'en fournir une, que. danstous les oays, l'augmentation du budGet de l'éducation CCJl'llI!e)nc13 àse ralentir et que dans certains cas il y a été mis cornplètlilmentfin. Il y a naturaJ.le7:'1Elnt des exceptions (et l'on pense, pa:rexemple, au Pakistan) d&ïS les pays où l'augmentation cl~c C:épt?naasa commencé lentement et où il y a donc encore un long chem.t,.n àparcourir. Mais dans la plupart des pays, l'ère de l'expansionrapide des budgets touche à sa fin ; désormais, la crois~ance de13déuenses af:r8~"'entes à l' éducutioll d9V'ra sutv:-e 13. craisea....,.èP. éC:'lfD"!!!-i~~ ._-" -

Ceai nous amène à l'autre aspect de la question ~ l'e:u~ntationdes con.ts pal' élève. La cause la plus évide:':lt.e da l'augmf't'lt,ation desdépen~es at'rérentes à 1 téducation est natu...-ell'Jmcnt 1 ~il1flation

générale - dont l'éducat.ion tend à souffrir de façon disproport,ionnéaen raison du temps qui s'écoule avant que l'on aligne las 'traitementsdes enseignants et les coftts de divers fa~~t,.)urs da l! Mueat.ion su.t'C3UX d'al1tres domaines. Toutefois, ce qui eg"t, plus itrport,P'Xl't, encore,olest qua m:1me quand il TI 'y a pas d 1ini'lat::i..on1 l 'édl:Zf'..t~~n de:aeu.":'eune a::r\iivitésgotique utllisant dtl6 teGilm.q'Usa 8,!'·Usanël.1as rela:ti­veIllent statiques, qui doit disputer une mat..'1-d!Ot~UVl-e ha'ltemet'.tqualifiée à des domaines d'aotivi't.é looi.ns~otiqua util:L.sant d~s

-4 ...

techniques plus avanoées et dont, par conséquent, la productivitéet les salaires réels augmentento T8t. ou tard, l!enseignement doitaccepter les augmentations offertes dans ces domaines rivaux, bienque sa productivité n'augmente pas, ce qui signifie que les coll.tsréels par élève aueenteE!'. m@me lorsque la qualité demeure in"'clïangée.

Les systèmes d tenseignement peuvent reta."f"C1er 1 'heure du règlementdes comptes, comme beaucoup l'ont fait, en ménageant au maximum leursressources - aux dépens de la qualité. On peut abaisser les cofttspar élève en recrutant des ma1tres non qualifiés1 en remplissant lesclasoes jusqu'à ce qu!elles soient pleines à craquer et en achetantmoins de manuels ou autres moyens dtenseigneme...'"lt, mais ces échappa­toires ont des limites et beaucoup de pays les ont déjà atteintes.Lorsque son efficacité et sa qualité diminuent, il vient url momentoù l'éducation cesse dt~tre un investissement social rentable etdevient un désinvestissement onéreux.

Il est certain que, malgré tout" les autorités da l'enselgnementdoivent continuer de s'e.fi"orccr d'obtenir par tous les moyens possiblesdes ressources financières supplémentaires. Mais la conclusion essen­tielle est la suivante : le principal problème auquel p~sque tous lessystèmes d tenseignement doivent faire face est le suivant : 11 leurfaut trouver les moyens qui permettront à IIéducation, à l'aide desressources d~nt elle dispose, di.~éliorer ~~i.téFt.i·\Tement~ 9...ualitati­vement les resultats ob-tenus ou, en diautres termes, d1amâioreJ:" S011

!.fficacit~ et_ sà Eroduê-iiVltéo

La disproportion qui eJè.ste, lo!"3de l'entrée à 1f~le, entrel'offre et la demande se retrou;.·e sous plusieurs formas, à la sortie,entre les ":erwuits finals" da l'éducation d'une part, les besoinsenart21~-d'oeuvre ei""lâ caeâërtê'diabs2œt1on de l' éeono~'iautrep •

A mesure que le temps passe et que l'on remédie à J.a pénuriE­de main-d:oeUÇ'"1'8 dans tel ou tel domaine particlÙ.ier, 1'"excédent"général da main-à. f oeuvre instruite par rapport au nombre total desdébouchés de toutes sortes crée un problème plus vagte. Ce problèlfl,~

se pose, pat" exemi.Jle, dans des pays €ln voie de développement COITl1Tl(j

llInde, la Républiq1.1e Arabe Unie et les Pi:illppines, où le dévelop­pement de l'éducation a commenoé très t8t et a été tr-ès import:mt..Il serait tout.efois absurde de c.onsidé:œr oes pa,.VS comme "tropinst.ruits" au sens propre du temeo OOl'lll1'lS tous les autres pays envoie de développelli9nt, ils doivent rer.aforcer raoidemnt leursressources humaines afin de pouvoir accélérer leur croissance

..

-5-

économique et leur développement social. Malheureusement" en raisonde la rigidit.é et des i"llper!ections de structure qui caractériaentces économies, leUl~ besoins théoriques en main-dtoeuv!~ sont 'trèssupérieurs à ce que le maretié du travail ~xise réellement et esten mesure de payer0

Les difficultés créées par la disproport.ion entre le "prod1.rl:tttde l'éducation et les emolois offerts sont dans l'ensen.ble moinsgraves dans les pays pluS avancas où la mobilité dA la main-d1oeuvreet la capacité dtabsorption de lIéconomie sont plus gTandes o Toutefois"m8me dans ces '9ays;, elles sont parfois très sérh-,uses comme on l'avu, en France par exemryle, au printemps de 1968. L9S "évènements demai" à Paris ont été en grands partie dé~lenchés par l'inquiétudede certains étudiants, nota1'JlIllent des étudiants en scienct)s sociales"qui se rendaient compte que leur nombre était. très supérieur aunombre d'emplois auxquels ils pourraient avoir accès dans un procheavenir.

Tout ceei ne veut pas dire que l'enseignement dovrait @treplanifié et déveloP'9é exclusivement en vue de répondre aux besoinsnationaux en mg,in-dJoeuvre (même s'il était pœsib19 de prévoir Ct':l9

besoins aveo précision" ce qui n'est pas le cas)" mais il e3t corle.inqu'un système d'enseignement qui ne se préoccupe pas de ce qui l'en­toure et ne tient pas compte des besoins futurs en main-dtoeuvre et desdébouchés offerts, ne peut qua se heurter à des difficultés de plusen plus graves.

d) Caractère désuet et défauts d1ada'Otation des pro~~dT~seiWimëi\ié;-'fdësmêihodes p4ëfâë"OgIqùëS

Les disproportions que nous avons considé.L"É:es jusqu'à présentpeuvent s'exprimer dans une large mesure en termes quantitatifs :il y a trop d'une chose par rapport à uœautre (par exemple, une:demande d'édulJation trop importante par rapport à l'off:-e, tropde besoins par ra')')ort aux ressourcas dis?onibles, trop dtamploi:sdemandés par rapport aux emplois disponibles). Yms les défautsdt adaptation qui c aractÉ'risent aujourd t hui la crise de l'enseignementsont également ~ualitatifs, en particulier lorsqu'il stagit dGdéterminer ce qu'il convient d' apprendre et comment il convient del'enseigner. Dans ce domaine, en parliculier, l':t:!,lertie inhérent~

aux systèmes d'enseignement a largement contribué à la crise.

Un réformateur de l'onseignement dont les espoirs avaient étédéçus pré-t.endait un jour qu'il était plus fac:Ue de remuer ~_e tombequ'un prograrn.T!I&. Qne ce soit ou non une e:&:agérat/ion, il est :cc)l·tatnen tout cas que depuis d1.x à vingt ans, dans la grande major:i.ta desécoles et des universités du monde entier, le conteml des progrBJ'llIll0s

-6-

et les méthodes pédagogiques sont lamentablenent en retard sur leprogrès rapide des oonnaissances et l'évolution des besoins réelsde l'éducation. Ceci nous ramène à la stratégie du développementlinéaire. Les systèmes d'enseignement se sont considérablementdéveloppés, mais en fin de compte~ demeurent très proches dece qu'ils étaient aupara"lant, si ce n'est qu'ils sont plus vastes(et souvent plus .E...~). Ils n'ont si.m9lement pas su s'adapter àun monde en évolution rapide.

Le résultat est qu1une grande partie de ce que l'on enseigneaujourd'hui ne correspond plus à ce dont les étudiants auront besoinpour vivre utilement dans le dernier tiers du vingtième siècle etdans la oremière partie du vingt-et-unième. E.."l outre, dans de nombreusessituations" ce que l'on enseigne ne corres~nd pas non plus au contexteculturel, social et économique des pays et des élèves ou étudiantsintéressés.

Les méthodes pédagogiques et la 10gistiq~le de l'éducat:i.on - enbref la technologie de l'éducation - originairement conçues à l'intentiondtun groupe homogène r131ativement restreint d'étudiants dfllélite" (etqui correspondaient tout à fait à ce que l'on en attendait) ont étéappliquées à un groupe beaucoup plus vaste et beaucoup plus hétérogène.Tout cela ne convient plus" Le programme standardisa avec ses "normesuniformes" dont le système vénéré dtexameœ impose le respect; lafilière univerai.taire à suivre comme si tous les étudiants progressaientau même rythme ; la classe normale, le nombre norl1lal d'élèves parma1tre:l et tout le reste de l'attirail pédagogique d tune ère différenteet révolue, craquent et se désagrègent sous la pression que leur imposela nécessité de s'adapter à un groupe d'élèves et d'étudiants d'un typetout à fait nouveau. Ce qu'il faut, de toute évidenoe, o'est une orga­nisation pédagogique plus souple et plus diversifiéeJ convenant à des,jeunes issu::l de milieux famiJ.iaux et culturels plus variés, ayant desaptitudes et dos motivations) des aspirations et des perspectivesprofessionnelles très différentes. Mais du point de vue pédagogique,il est bea.ucoup plus difficile de faire fonctionner efficacement unsystème d'éducatj_on po!,)ulaire, qu'un système destiné à une éliteo

Malheureusement, la façon de le faire ne se dégage pas encore nettement,en raison de la pauvreté, de l'insignifiance, et de l'inopportunité dela plupart des recherches pédagogiques.

e) Pi~éSu..i.ltb..;·ementre l'éducation scolaire et l' éd~atior~ex't.ra.'3co.~aJ.1:'e

1

Le dernier aspect do l'inadaptation que nous mentionnerons ici,bie..."'l qu'il y en ait d'autres - se rapporte à la répartition desressources et aux relations entre le système d'enseignement scolaireet ce mélange disparate d Jaotivités non institutionnelles de formatronet di éducation que l'on peut appeler l'éducation extrascolaireo

..

(,

- 7 -

La plupart d9S oboervat.,,'Q,!"s reconnaisSDnt qua ce~te fol"fl'B dtéducationa un l'Ble extrêmement important à jouer, qu lil s ç agisse de permettreaux personnes déjà ltir:s'liruites", en p:n-ticulier dans les pays avancés,.de conroléter leur instru~'Îiion ou d!alphab6t.iser los ma.sses des paysen voie de développement, qui ne sont pas scolarisées et de lou!"enseigner les teOJ.'miques ut:!.les .. Toutei"ois la plupart de ces obsel:vateursreconnattraient égalell'li:lD:t que l'éducation e.xtra..'3"olw'e, qui a fortpeu changé, est aujourd'hui sous-développéeo

Quatre conclusions géné-rales se dégagent immédiatement de l' expol'é~ci-del'!B'tl.s des princip!:n.l,x problèmes qui se poseront. daus le domaine dudéveloppement de 1 réducati.o..''l dans le monda entier au cours des sr..nées1970.

, La E!',.C~~o...ncl~~ est que l'ancienne st~a.tégie du déve~oppementlineaire ne sert plus a rien et doit @tre rempl~..ogeo S'obstiner a tenterexclusivement d'élargir les systèmes d tanseigne!llent en leU!" conserva..~

leur forme oot.uelle serait courir à la cataat.roIile ; leurs défautsdl adaptation au milieu, qui sont déjà gl'ay'ea, ne feraient que SI agsravor,leurs quaLités et leurs a.vantages diminueraient encore, et la c:d.~9.:

actuelle de l'éducation deviendrait plus ai~..

La deuYièma cO'lClusion est que la nouvelle stratégie à aclopter;tout en per:œt.ta."1t aüSYSt~me d!enseignement de oontinuer à ~e développer,doit surtout mettre l'at.~cent sur l'aspect qualitatif de son développezœnt •c'est-à-dire favoriser les réformes pédagogiques requises pour a.ci~r

les systèmes d lenseignemeut à un monde en él7'olutior.:. et les rendrê-p1îtâ'ÎffiCactS~ et plus à;ZRamisues. Ce doit être, en b:;;oe.f, lr.1e !'l:i~t&L~'W{l!

'innqvatio,!!o

J.a t;:-o.is:i.ème conclusion est qu'U faut pr§ter UX1e plus gra..'!1.deattention! '1'!;Si;a1:il15:ëtâ l'J,?!,éÇ!at2:.~ du dével~ppcnllmt de ,1 f éd~e:tiondans le cadi."e dûs d:>jectifs et dos strc.tegies p1ns vaGtes du delT€'J.o')pamentnational et. des plans et objeotifs des secteurs apparenté.'8o

La 921atr:i.è."l\S conclusion est que, 8i ohaque pays doit élaborer sapropre str'âi'êifédu d~ëïëP~ement de l'éducati.on compte tenu des cond1:~ionsqui le caractérisent, il Y a également lieu cl' élatorel' une stratégi.einternationa:e fondée sur le fait que presqUè toutes les nations ont en~mmi'înn'OIF:t;;"d1ob jecrtif's et da problèmes mtl. ma.'Üère d" éd'n.cati.on,notamment C:)U1t qui sent énumérés dDns la p"t'eyllJ ~re pa..-t.ie de la pré::oenteétude. L'ob.iectif da la st.re.tégie irlterna:t:bnalJ? dcv;...a:tt donc ~t;;.~e cl.a~IJ!2.;~~.r*,_9J?:acU'.J.e de,~str..!tt.jiies n~~~~1!:.! dans 1 'in'té.,~t mutuel detous les paya.

- 8 -

o Pour aller au-delà de ces conclusions de caractère général, ilfaut pouvoir répondre à deux questions précises : Quelle devra @trela nature de cette stratégie internationale et des objectifs qu'ellepropose ? Dans quelle mesure les organisations internationales elles­:m@mes devront-elles se transformer pour pouvoir contribuer au maximumà l'élaboration et à l'applicatiol.l de cet,te stratégie ?

Tout d' abord, ~our que cOe mot do stratégie ait lm sens réel,il faut qu'il englobe autre chose qu'un ensemble décousu de pimusesrésolutions adoptées 1)ar div-erses conférences internationales. Ici,la stratégie du développement de l'éducation "est le cadre de poli­tiques spécifiques de l'éducation grâce auquel ces politiques pourront~tre raisonnablement équilibrées et intégrées, opportunément mises enoeuvre, judicieuselll3nt pondérées et orientées dans la bonne direction"(1).

Pour qu'une stratégie internationale de cette sorte puisse avoirune innuenee sérieuse, Ufaûi quelëSëonditions ci-après soientremplies. Tout dtabord, cette stratégie doit être séleotive et unifiée;elle ne peut pas être un salmigondis des idées favorites ou préconçuesde chacun.. Elle doit être nettement axée sur les buts essentiels et lesprincipaux problèmes COIi1I!lUllS à de nombreux p~s ; elle ne peut pastenter de tenir conlpte des préoocupations particulières de chaquenation. Elle doit être soigneusement conçue comma un tout_~ié ;elle ne doit pas êt.re simplement une ét.iquet.te commune recouvran"tun ensemble disparate de stratégies distinct.es conçues respect.iveœntpour 11 enseignerœnt. primaire, 11enseignement secondaire et l'enseignementsupérieur ; pour la formation des ma1tres, les nouveaux moyens d tensei­gnerr.ent, la product.ion de manuels scolaires; pour la const.ruction desbâtiments scolaires ; pour l'enseignement des soiences exactes etnaturelles, des sciences humaines et des soiences sooiales ; pour laformation technique et l'enseignement de carootère général J pour laplanification de l'éducation par opposition à l'adIr.inistration dttl'ooucation et., surtout" pour l'éducation scolaire par opposition àl'éducation extrasoolaire.

En seoond lieu, cette stratégie internationale ne doit passimplement être "aptU"ouvée" par un groupe majoritaire d'une assembléede reprâsentants nationau..,;, elle doit être l'evdtue de l'autorlté quecentère Itassentiment profond et la volonté sincère etaction d'ungrand nombre de n~:tions. Faute de quoi, eliëïi"iàüi-ili pas pius dechances de se traduire da:1S les faits que les bonrles résolutionsusuelles du Nouvel a..">lCl

Enfin, cette stratégie ne devra pas @tre simplemsnt une sérlec:e directives données sur le plan inl:emational pour que les nationss Sen inspirent chacune de leur côté. Elle doit @tre un cadre ~rmet:lja..'"l{,

d~ déterminer les priorités réelles et 1esyrogrammes dfa~tiv1t~ d;;)sorganlsat.IôiiS'fiîternatIônâles ..~ïles-rr!SlI~e -

(1) Op. cit o , po 16), The World Educatior.a1 Crisis - A Systems Analysis

(

... 9 -

III ... ~jE',,'ttfs futur~ du 9-.~).oppeIl!.nt de l' édl~'lti0I!

Les stratégies sent, au m..i.eux, des cartes routières indiquantles grandes voies à suivree I.es ol;)'i1e~tifs du détr9100pement de l'édu...cation sont - ou devraient @tre :=-rr&xpression pratiqua d lune stratégiee·t d'un ensemble de prlor:!.tés approuvéos q Tel atait le cas pourl'ancien..'1e stratégie du développement linéaire ; les objeoti.fs del'éducation se présentaient exclusivement sous forme cl ~objeotlf'sstatistiques d.'augmentation du nombre dtélèvos inscrits et. destaux de pa'Miicj.patione L'emmule le pll.'l.s frappant., SUT le pl....ninternationéÙ, est celui des "objectifs régionauxrl d.3 l fUne:-:;~o

adoptés au début des années 1960, pour l'Asie, IlAf:i:'iquo et llJuné-rique latine, par les conférences régi.onales de ministres de l' adu­cation organisées sous les auspices de lIUnes~o. Ces Obje~ti1's régionaux,qui ét.ai.ent des objol1ttrs quantitatifs dfexpa'-:'I.B:tn.'l;l à lOfl.g t.crJ'll.a, ontsuscité nombre de cr.ttiques inn;>ort.ant.es qu'il n'y a pa.3 )j.eu es rappelerici mais, en tout éta.t de oauoe, dans les condit.ions q1.à pl'&valaient.alors, ils ont été incontestablement utileso 'l'outefois)) ces conditionsont changé ot le moment est venu dt~ proposer o.'9S objectjf.s différentscorrespondant aux besoins et aux aspirations d :lune st.ratégts pItiScomplexe et qui puiasent. s'adapter à des condit~ions va:rian.t aoveoles pays..

Ces nouveaux objeotifs ne peuvent ma.lheu!"l3usement pas avoir lasimplicité rhétorique des objeotifs quantttatifs e't, ne peuvent p·1.5exercer le même attrait sur la populatioIlo Mais, par ailleurs, Usont le grand avantage d l ~.voir un caractère plus prat.ique èt depermettre d'organiser plus facilement des activités internationalesspécifiques.

n convient de souligner qu'il ne s'agit pas simplement, ici,de fournir des normes internationales en espérant que chaque payss'efforcera lui-même de les atteindre(comme ca fut le cas pour lesobjeotifs régtcnaux de lIUnesco). Il faut égal"lInent vj.se:a.' toutd'abord à élaborer le cadre très ~1et des priorités et èss prog:ra"lIll3Sdes organisattons internationales elles-m.@mes (et. des prograrmnes d~aidebilatéraux, si les responsable:J veulent bien l'accepter) et" ensecond lieu, à délimiter les secteurs d t import,an09 capitale danslesquels les nations pourrnh~nt entreprendre .!!!-~~ ~11~e:.lJl~12Ples activit.és importantes qu!olles ne pourrai~l~t. pa.'3 ent.::eprendreou exécuter, du moins aussi bien, sépaxérîlent. Rn b:::-ef, ces objectifsinternational1X de Il :Nenir dfjvraient non se111em.ent inciter les paysà l''gir mais tenter d'orienter les ressources inte-rnat:ionalesdisponibles vers les doma.i4:.es prioritaires ct-(i'fàmoura.Ser fadéveloppement de la oollabol'at.ion d1.recte G<38 nation:J on vue d3l 't'lxécution de progra1iJmes éducatir~rIôr.ltai:;:"8s ayant ;pour ellesun intérêt commun. Bien conçus et claireInGnt délimités,. oos objeotii's

- 10-

pourraient également exercer une très grande influenoe sur lastructure de l'aide bilatérale en matière dlMuoation et permettrede l'harmniser bea:llCOup mieux qu'auparavant avec l'aide multila­térale.

La tâche essentielle sera de déterminer judicieusement lespriorités et les domaines d 1activité offrant le plus de promessespour cette collaboration ainsi que de mettre en place les méoanismespratiques de collaboration. Les orga.'1Î.sations internationales ;eeuvents'acquitter de cette t&he. Non seulement elles ont leur programmeopération.l'lel, mais elles sont -les seules à pouvoir jouer le 1'6le deoatalyseur qui rendra possible une ooopérati.on directe de grandeenvergure entre les systèmes nationaux d tenseignement; il existeinoontestablement, dans presque tous les pays, d'immenses ressourcesencore inexploitées en hommes de bonne volonté pr@ts à entreprendredans oe domaine une action coopérative au-delà des frontières natio­nales et l'on pourrait en tirer plus pleinement profit si lIonadoptait une stratégie internationale orientée vers des objeotifsnettement définis à condition que ceux-ci soient en harmonie avecles préoccupations réelles et pratiques de nombreuses nations enmatière d'éducation.

Il convient donc de nous demander quels pourraient §tre certainsde ces domaines prioritaires et de ces objectifs spécifiques de natureà susciter llintér@t actif et les forces créatrices de divers Etatsmembres. Compte tenu de ce que nous avons dit ci-dessus à propos dela crise mondiale de l'enseignement, nous pouvons suggérer, à titred 1exemple, les domaines ci-après d'activité en soulignant, qu'àl'intérieur de chacun des seoteurs mentionnés, il conviendrait dedéfinir les objectifs spécifiques méritant de retenir l'attentionen priorité.

a) L-8. modernisation de l'admin:tstration de l'enseignemen~

Il faut tout d tabord constater que tous les systèmes d'ensei­gnement se sont développés T;>lus vite que leur cadre admini.stratiftraditionnel et que si l'on ne commence oas par Ï-l'lnover dans ledo1l18:1ns de l'administration, (conçu en gros comme le domaine groupanttous les individus et tous les processus nécessaires au fonctionnementefficace des systèmes d lenseigneIlBnt) on ne peut pas espérer que lesillnovations mèneront très loin dans d'autres domaines. Partant deces prémisses, nous citerons quelques-uns des objectifs internationauxd'amélioration collective qui peuvent être envisagés, à savoir 1(a) recruteme.."lt et fvrmation professionnelle - y compris le perfec­tionnement professionnel permanent - plus efficaces des représentantsdes diverses spécialités composant les "équipes de gestion" del'enseignement (équipes comprenant des planificateurs compétentsde 1 t éducation) ; (b) mise au point et utilisation d lune série

..

-11-

d'''indicateursu pel'W3ttal'lt de contr8ler, dtéva]Jler et de planifierplus utilerrr.nt les réfJUltats de l'erwe:fgnement ; (0) organi"Pationde nots d i1L'1fcrr.tatiom do base qui permet~·ra:ip.ntdt évaluer cesf1indioateuro:t et grâce aU='iI!ue]s les systèmes d7ensoienament oules établis5e!11e.nts seraient en mesure de fai.re le poil1t da lasituation et do voir nettement da."1S quelle mesure ils progressentet vers que.i ils s'orientent ; (d) roioe au poi.~l"t et diffusion deteohni.ques améliorées de planifioation de l! éducation pel"!1'16tt.antà l tenseigneœnt de st organiser plus rationnelle!llent 6 t plus effi­cacement à li aveniro

ù) La modernisat.i.on du contenu de llenseignement et des--;t ~

méthodes pedaf$9~ues.

Clest là, sans conteste, un besoin urgent POU.1' tous les pays,quel que soit lellr niveau da développement., et pourtant aucuu d 1entreeux n'a encore trouvé de solution satisfaisante~ Lle~sgrrtiel est dGtrouver le moyen qui permettra allX ma1tres, au matl~:l"iel cl vcnselg:.'lementet à l'enseignement scolaire de suivre cont.inuellP.ment l' êvolu:tion desconnaissancp,s et de la technologie. Il faudra éga.l61ment trouver lemoyen d'adapter la logistique des systèmes d'ensoignôIllnnt - leurstructure, leurs emplois du temps et leurs moyens - à la granrl.e d:i.ver­sité des besoins et des capacités des élèves et étudiants, con~idéré:3

en tant qulindividus. En tra.vaillant ensemble à des projets de reohercheëtë1ë-d'~:lëj_oppe"iiim'rvisantà satisfaire ces besoins et en échangeantsystémctiquement les données dtex,ériene~ - comme le font déjà lBSphysiciens, les chimistes et les biologistes du monde entter - lesnations trouveraient plus ra;)id.ement des réponses prati.ql:.es auxquestions qui se posent. L'Unesco pourrait acçomplir une tâche impor­tante dans ce domaine en améliorant le réseau de commurJ.ications et encréant un se:-vice d'informations profession11eD.es S1Jr qui ferattconna1tre plus rapidement et avec plus de précision les c0ncl11sionsimportantes d6S trava.ux de r61,jherche et les faits nouveaux intéressant11 éducation.

c) La m:xiernisation de la. prl"\fession e11sej,œ!,,-nto

Chacun reconna1t 1?vec respeot que le "mai.tre" est le centre duprocessus d' éducation et le facteur déterminant è.e la qualité et del'efficooité da ses résu.ltats" La pénurie d t en6ei.enanta de qualité eat,dit--on également., la cause o::lsentiella du goulet dtétranglement qui.se constitue dans ce domaine. Et pou...~ant il n'ost pas de domaine oùles aolutions proposées soient plus non~"'lreuses .• et moins opportunes.Pa't'tout, la formation des maîtres est moribonde et demande à êtreréexaminég de façon très approfondie. Il en est de même d0s notionstraditionr..elles de "ma!~re" et dtlle:lseigr.eœnt" ainsi qu~ des pratiquesusuelles en ma.ti~re d lutili.sation, de promotion et de rémunérationdes ma1trea. n faudrait donc définir des obj'9ctifs internatio~1aUX

- 12 -

de développement de 11éducation dans ce domaine où les innovationscourageuses d'esprits inventifs seraient extrêmement utUes ?Ourtous les intéressés, notamment pour le médtre et ses élèvesc.D'innombrables millions de dollars ont été récemment investis, autitre da l'assistance extérieure tnnt bilatérale que multilatérale,pour développer et perpétuer les formes traditionnelles dtenseignementet de formation des ma.1tres dans les pays en voie de d~eloppement.A l'avenir, cette aide pourrait. @tre à la pointa de l'effort déplo,-épour moderniser l'enseignement, ainsi que la formation, l'utilisationet la rémurléraid.on des ma!tres.

d) l&Wsation plus efficace des ressources affectées àl'éducation

Oe domaine se rattache à celui de l'administration de 11ensei­gnement et aux autres objectifs déjà mentionnés, mais il mérite d'@treexaminé séparément. Il n'est pas exagéré de dire que, E2"tentiellement,même avec les méthodes administratives et pédagogiques que nousconnaissons déjà, il serait possible de doubler rapidement l'efficacitéde tout système d l enseignemant. Ce ne serait naturellement pas unetache aisée, mais le fait qu'il y a déjà place pour des améliorationspratiques devrait permEr~tre d'en taire un objectif intemationalessentiel.

Toutes sortes de moyens peuvent @tre envisagés pour améliorerl'efficacité et la productivité des systèmes dl~nseignement ; onpourl-ait, par exemple, mettre les programmes à jour et les adapteraux besoins, améliorer les méthodes d'enseignement et d'apprentissage,consacrer davantage de ressources à l' acquisition de bons manuels etautres moyens d'enseignement, a..'Tlénager et utiliser plus efficacementles locaux et le matériel, et surtout (en particulier dans les oqsen voie de déve1ooperœnt) trouver le moyen de réduire le taux exces­sivement élevé des abandons en cours d'études et des redoublementsde classes (qui requièrent so~vent un investissement équivalant àdouze ou qu:1.nze années/élèves d'enseignement pout" obtenir seulementun élève accolllplissant "normalement" ses six années d1études).

Toutefois, pour déaeler ces possibilités et en tirer profit,il fau<1l'"sit pouvoir disposer de meilleurs instruments de diagnostic ­en particulier de meilleures l'léthodes dl analyse des coftts, résultatset bénéfices des divers processus d'éducation. La mise au point et1 f utilisation pratique de ces instruments pourraient également devenirl'un des objectifs utiles de l'action internationale. . .

- 13 -

ri - Conclusion-....-,.......... ...,-._ ..-

Les "objectifs" ci-dessus mentionnés n'3 sent cités ~u!à t:ttred1exemple. on pourJ'ait en citer d t au'iire9, tout aussi irrrpo4"tants, dansles domaines, '::'ar exemple, de 11 éùueation extraI3cola5.re, de l'éducationruT.'ale et des "point.s chauds" de l l enseignem!O:nt universitaire etautre COIl1IlIlll1S à da nombreux pays. Mais la conclus:J.on e'3s~:mt~.elle

ressor'~ peat---être suf'fisam.1lCnt è.es exomp1es cités .. C'Z1tt,e conclusionest la suivante: les principa1;X objeot,ifs internationaux de l'éduca­tion pour les ennées 1970 ne pe'l.1Vent, être défirlis simplement en termesnumériques {bien qu 1on puisse souvent les mettre utileI118nt en lumièreà l'aide d 3jndioateurs quantitatj.fs judicieustimen.t chois1s)o C1est làun inconvé.."lient et peut-être una déception, surtout pour Ce'llX quisont enclins, pour évaluer le progrès, à jouer a;;[ec les chiffres"Mais le pire est qt'!e la seconda décennie pour le développom.cnt nepeut pas se contenter de co jeu si l'on veut que, dafl.s le lllOnde entier,l'enseigneIll0nt surmonte la crise à laquelle il ào:!t faire face et soitcapable de faire rapid3ment les progrès e'~ les aj't1f.itemr::nt.s qualitatifsqui sfimposent.o Il ne slagit pas de nier ou de n:.:i.nimlsor le !"üleessentiel que les statistiques et 11 analyse statistique do:i.vent jouerdans la 'Jlanification et, 11 adlTli.nistration des systèmes d ienseig!)ement,mais sim"91ement. de souligner une fois de plus que dans les a.D.s.'"léos 19'(0,les t§.ches les "lus difficiles seront avant. tout de caI"a.t;tère qualita­tif. Il nous faut donc choj.sü· des objeot,ili :qui nous permettront denous en acouitter et définir cos objectifs en termes clairs, préciset de nature à susciter un large appui et une action énergiq1190La tâche, comme nous l'avons constamment souligr..é, ne sora pas simple­ment di~l~~-!. nos établissements d 1ensoignemanli, mais de le3 !!!S@~.!

et de les moderniser de toutes sortes de façon qu'ils soient mieuJC enhar'nonie aVëôîêS1:>ësoins changeants de l'éducation au sein d t u.."1.

monde en évolutionô

En àerro.er ressort, cette tache exige des innovatiOi."ls radicaleset massives o lllfai.s llinnovation ne sera. pas un 'fait, nouveau dans cedomaine, Jusqu!à ce jour, le monde a survécu, en en t:t.rant profitg

à une Suit3 d 11n'1O.. vations révol'1.tionnaires in.téressant llagriculture,llindust,rie, la médecine, les trnnsports et les COIlL"1l'.x::dcatio!l3. n ya longœmps déjà que cette !.~'2!~ aurait dû intervenir da."'19 ledoma';'ne de l'éducation et c test ce Tetard que le monde paie trèsë'iiê'r aüjourdlhûi; 'LêDut primordial de la stratég:te dos objectifsinternationaux du développement de l' éducattcn dans la dé...~nrrl.e àvenir davrai:li être dt a.:i.der catte révoJ.ution néoessaire de l'éducationà s' a.ccomplir :oapidement.

-14-

C'est peut-être demander l'impossible, aux yeux de ceux quifinissent par ne plus croire à la réforme de l'enseignement, maisl'auteur de ces lignes ne le panGe pas. Quiconque a participérécemment à des réunions internationales de personnalités dirigeantesdu domaine de l t éducation telles que la Conférence internationalesur la crise mondiale de l'Education qui s'est tenue à Williamsburg,à la fin de 196'/, la Conférence internationale sur la Planificationde l'Education, organiséo par l'Unesco" qui s :est tenue au cours de1 J été 1968, ou la Conférenee générale de l' Unesoo réunie à la finde 1968, ont da sentir que les responsables prenaient plus profon­dsnt conscience de la gravi.té des problèmes aux.quels ils doivent

. faire faCe et de la néceSSité, pour les résoudre, d'avoir recours àdes méthodes et à des moyens novateurs d'une grande portée. De même,les hauts fonciion."laires da l'Unesco, du PNUD et de la Banque Mon­diale, de même que les dirigeants de plusieurs institutions etfonda.tions privées bilatérales, se sont rbmrnent montrés plus quejamais décidés à offrir le' concours de leurs organismes respectifspour favoriser la réforme de l'enseigneœnt. ce sont là, entrebeaucoup d f autres, des signes que la révolution nécessaire del'éducation a déjà commencé et s'accomplira désormais à un rythmeplus ra'T)ida" n n'est donc pas interdit d'espérer que, de marne q.l eles années 1960 ont été la décgnnie d'un d~·eloppem.ent 1:J..néairetI'las~if de l' éducatio~ les alù"'léeS 1970 seront celles d tuiiè ­:Iîîiiôvation massive dans le domaine de l'éducation.

,1