Comment le brand content peut créer du R.O.E quand la cible n'a plus le temps de répondre ?
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Sommaire
Introduction
Pourquoi cette problématique…………………………………………………………………page 1
Quelques définitions………………………………………………………………………………page 2
La problématique………………………………………………………………………………….page 4
Le plan…………………………………………………………………………………………………page 5
I. Une cible qui a de moins en moins le temps et l’envie de répondre et des
marques en recherche de solutions.
Une exaspération face à la publicité et une méfiance des marques…………….page 6
Des marques en recherche de solution……………………………………………………page 9
Un bref historique du brand content………………………………………………………page 12
II. La tentative de création d’engagements de la part des marques
aujourd’hui.
Des marques et des people…………………………………………………………………page 16
Des marques et des événements…………………………………………………………page 19
Des marques et leurs clients……………………………………………………………….page 23
Des marques et leurs univers………………………………………………………………page 28
III. Les pratiques pour un brand content efficace et qui pousse à l’engagement. Un territoire légitime……………………………………………………………………………page 32 Des contenus de qualité………………………………………………………………………page 33 L’équilibre entre brand et content………………………………………………….………page 34 Le bon ratio production / diffusion………………………………………………….…….page 35 Des contenus facilement partageables………………………………………….……….page 36 Des process à la hauteur des objectifs………………………………………….……….page 37
Conclusion Le mot de la fin…………………………………………………………………………………..page 38 Ce que cette recherche m’a apporté………………………………………………………page 39
Introduction
Pourquoi cette problématique :
Avec ce mémoire, je termine ma seconde année en Communication et Création
Numérique à l’ISCOM. J’ai donc rédigé une recherche appliquée l’année passée dont la
problématique était « Faut-il inciter les enfants à l’utilisation des tablettes
numériques ? ». Cette problématique m’a permis de découvrir le développement de
l’enfant, ses mécanismes d’apprentissage, ce que le numérique peut y apporter et les
risques que cela engendre. Ayant été développeur web professionnel avant d’entrer à
l’ISCOM, cette problématique très numérique me semblait adaptée à mon parcours.
Cependant, je souhaite désormais poursuivre mon cursus avec une cinquième année à
l’ISCOM, non plus en CCN, mais en MMI (Marques et Management de l’Innovation). Je
pense avoir suffisamment exploré le monde numérique, c’est pourquoi je m’oriente vers
un cursus plus général pour acquérir une vision globale de la communication.
De plus, l’accompagnement et l’analyse des marques sont pour moi une réelle passion.
C’est pourquoi lors de cette quatrième année, j’ai rejoint un poste d’assistant de
directeur de contenus dans une agence événementielle. Ce stage me permet à la fois
de décrocher de la communication numérique et de me plonger dans l’ADN des
marques pour trouver la stratégie la plus adaptée à leurs besoins.
Pour la suite, je souhaiterais idéalement rejoindre le pôle de planning stratégique d’une
agence 360, où je pourrais appliquer les méthodes que j’ai apprises et enrichir mes
compétences.
Le brand content m’est apparu comme une évidence lors du choix de mon sujet de
mémoire. Digital native, j’en consomme quotidiennement et j’aime voir les marques
déployer leurs imaginations pour nous faire voyager dans leurs univers. De plus, je suis
persuadé que cette méthode de production va continuer d’exister pendant de
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nombreuses années et qu’elle est vitale pour les marques, quelque soit leurs tailles et
leurs secteurs d’activités.
De plus, la notion de ROI commence à laisser place à la notion de ROE, encore
difficilement mesurable. Les marques ont compris qu’avec un contexte économique
compliqué il vaut mieux cibler l’engagement et l’adhésion à une marque, que
simplement un retour sur investissement. Le ROE pouvant mener au ROI et fidélise
mieux le client cette notion me semble importante et indissociable du métier de
communicant.
Nous vivons dans un monde de plus en plus connecté et toujours plus soumis aux
messages publicitaires. Ce qui rend la cible toujours plus difficilement attentive. Je
pense que capter l’attention dans cet environnement saturé de publicités représente
l’un des enjeux majeurs de la communication.
Quelques définitions :
Avant d’aller plus en avant, quelques définitions s’imposent :
• Return On Engagement (ou ROE) : dérivé du Return On Investment, le ROE ne sert
pas à mesurer une valeur financière, mais un engagement de la part du public (on
parle de public et non plus de consommateurs). Le ROE est la métrique servant à
mesurer le temps ou l’investissement passé à interagir avec d’autres personnes
autour d’une marque. Cette notion a vu son apparition avec les réseaux sociaux où
cette notion est plus facilement mesurable.Source : http://www.socialmediatoday.com/content/roi-how-measure-return-investment-social-media
• Le Brand Content : le brand content, ou contenu de marque, est le « contenu éditorial
créé ou largement influencé par une marque. La marque ne se contente pas de
parrainer ou d’utiliser un contenu préexistant, mais assume jusqu’au bout un vrai rôle
d’éditeur, finance et fabrique un contenu souvent à partir de son propre fonds. Les
marques dont l’offre de Brand Content est suffisamment étoffée deviennent des
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marques médias. »Source : Brand Content : Comment les marques se transforment en médias
Cependant, Nicolas Bordas s’oppose en partie à cette définition et il me semble
important de prendre en compte ses remarques. Le brand content englobe tout ce qu’une marque peut produire et donc les publicités.
Bien souvent, on fait la différence entre brand content et publicité en pensant que la
publicité n’a pour but que de vendre un produit. Or, il semblerait absurde de dissocier la
dissocier du brand content, qui bien souvent s’incarne dans les actions de promotions.
Enfin, Daniel Bô exclut avec sa définition tout contenu parrainé par les marques, le
contenu dit « branded content ». D’après Nicolas Bordas, la limite entre les deux est
floue et va tendre à disparaître. Il conclut que le « brand content » ne se contente pas
d’être une partie des productions liées à une marque, qu’elle les ai produit directement
ou non, mais l’ensemble de ces productions.Source : http://www.nicolasbordas.fr/archives_posts/et-si-on-demystifiait-triplement-le-brand-content
La notion de brand content a fait apparaître plusieurs « sous-catégories », que je vais
tenter de répertorier et de définir ci-dessous :
• La Brand Culture : la brand culture, ou culture de marque, sert à donner vie aux
valeurs de la marque, ses produits, sa philosophie, son savoir-faire et son histoire.
Tous ces éléments réunis créent un univers aspirationnel. Contrairement au brand
content, elle ne demande pas forcément de production de la part de la marque. On
peut citer Red Bull en exemple, dont la culture est basée sur les sports extrêmes et le
dépassement de soi.
• Le Branded Entertainement : le branded entertainement, ou marketing du
divertissement, est une communication basée sur le divertissement. Elle peut prendre
plusieurs formes, notamment celle d’un film, une websérie, d’un jeu vidéo, d’un
événement sportif, etc. On peut prendre en exemple Fanta avec son roman interactif
« Play Fante : Saving the Source ».
• Le Brand Journalism : le brand journalism, ou journalisme appliqué aux marques, est
la mise à disposition, de la part d’un annonceur, d’un contenu informatif de qualité lié
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à son activité. Ce contenu doit être pertinent et non voué à faire la promotion directe
d’un produit ou service de la marque. Il est là pour apporter une réponse précise à une
problématique et démontrer l’expertise de la marque. Le brand journalism devient alors
média à part entière. Quechua l’a réalisé avec son programme « Hiking on the moon »
dérivé en magazine, blog et web-TV.
• Le Storytelling : le storytelling est une histoire racontée par une marque. Imaginaire
ou réelle elle sert la communication de la marque et sa notoriété. Le storytelling
permet de communiquer auprès de son public sous une forme différente, bien
souvent forte en émotion. L’un des exemples les plus connus de ces dernières années
est « La légende de Shalimar » de Guerlain.
• Le Storymaking : le storymaking est un dérivé du storytelling. Au-delà du fait de
raconter une histoire, il en crée une. La marque s’investit dans une personne et l’aide
à atteindre ses objectifs et à parvenir au succès. Cette personne extérieure à la
marque l’incarne et l’humanise. On peut prendre en exemple Winamax qui a
accompagné Gaëlle Baumann championne internationale de poker.
• Le User Generated Content (UGC) : l’UGC, ou contenu généré par les utilisateurs, fait
référence aux contenus produits par un public. Très souvent numérique, il se traduit
par le partage de photos, musiques, vidéos, commentaires, articles, etc. Airbnb a
mené une campagne UGC grâce à Vine pour l’opération « Hollywood & Vines ».
Source : http://www.culturecrossmedia.com/brand-content/brand-content-definitions-contenu-de-marque/
La problématique :
Comment le brand content peut créer du R.O.E alors que la cible est sur sollicitée et n’a
pas le temps de répondre à toutes ces sollicitations ?
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Le plan :
Lors de la première partie, nous étudierons les comportements des publics cibles du
brand content. Nous traiterons de la rupture qui s’est installée entre les marques et
leurs cibles, ainsi que les raisons qui ont amené à la méfiance du grand public envers la
publicité. Nous expliquerons ensuite en quoi les campagnes de brand content semblent
être une solution pour renouer le dialogue entre les marques et les consommateurs, en
abordant l’aspect bénéfique pour les marques comme pour leur public. Nous
terminerons cette première partie avec un rapide aperçu des premiers contenus
produits par les marques, en expliquant à chaque fois quel était leur objectif et sur
lequel technique ces contenus s’appuyer.
Dans la seconde partie, nous étudierons les pratiques des marques aujourd’hui. Nous
étudierons les méthodes mises en place part typologies d’actions, à savoir l’utilisation
de personnalités dans les campagnes, la création ou appropriation d’événement par les
marques, la mise en place d’une relation directe entre annonceurs et clients et les
univers déployés par les marques. Nous analyserons pour chacune de ces campagnes
les objectifs et les résultats. Nous terminerons cette analyse par une explication des
raisons du succès ou de l’échec de chacun de ces cas.
Lors de la troisième partie, nous mettrons en avant les bonnes pratiques que doivent
mettre en place les marques pour réussir à créer une relation privilégiée avec leur
public. Nous aborderons la question de la légitimité des territoires d’expression des
marques. Nous qualifierons ensuite ce qu’est un contenu de qualité. Nous définirons ce
qui crée la virilité d’une campagne. Nous terminerons sur des aspects plus techniques à
savoir où se situe le juste équilibre entre brand et content, quel est le bon ratio entre
diffusion et production et enfin quelles méthodologies de travail doivent être mises en
places entre annonceurs et agences pour un travail efficace.
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I. Une cible qui a de moins en moins le temps
et l’envie de répondre et des marques en
recherche de solutions.
Une exaspération face à la publicité et une méfiance des marques.
De nos jours, l’individu est soumis en moyenne à 500 messages publicitaires par jour.
Ce chiffre dépasse les deux milles quand il s’agit de grandes villes comme Paris, Tokyo
ou New York (1). Il est donc de plus en plus compliqué pour les marques d’attirer les
regards ou encore mieux de marquer les esprits.
Cette surexposition aux publicités a engendré un phénomène de publiphobie qui gagne
de jour en jour de nouveaux adeptes. On peut notamment se rappeler la ville de
Grenoble qui a annoncé le retrait de l’ensemble des affichages publicitaires. On parle
également de « pollution visuelle », ce terme très péjoratif est défini comme nuisances
gâchant un espace ou un paysage (2). Les abus qui ont pu être faits par le passé
amènent aujourd’hui à une hostilité grandissante vis-à-vis de la publicité.
En plus de cela, les gens naviguent d’un écran à l’autre en tout lieu et à chaque instant.
Les médias en ressentent les effets avec de fortes chutes des investissements
publicitaires. Cependant, il faut nuancer ce propos, tandis que les médias dits
« classiques » voient leurs investissements reculer, comme la télévision (-3,4%), la
presse (-7,9%) ou le plus touché le cinéma (-13%), les médias digitaux ont le vent en
poupe et continue de gagner des parts de marchés avec internet (+3,8%) (3) et le
mobile (+57%) (4).
L’arrivée du digital a amené avec elle de nouveaux modèles publicitaires. Au début de
l’expansion d’internet, les publicitaires ont tenté de reproduire le modèle offline en
online avec des pavés publicitaires très souvent placés sur le côté des pages internet.
La technologie offrant de nouvelles possibilités et l’internaute étant peu attiré par cette
forme de publicité, nous avons vu fleurir sur nos pages internet des visuels toujours
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plus colorés qui ont commencé à s'animer. Les messages ont cherché à attirer en
faisant appel aux émotions des internautes, que ça soit l’amusement, la surprise ou
l’envie par exemple. Des bannières ont commencé à sortir des marges des pages pour
se glisser dans les en-têtes, des pop-up s’ouvrent dès l’arrivée sur un site, des pop-
under plus sournoises se glissent sous les pages consultées. Des vidéos sont diffusées
pendant les temps de chargement des pages internet, des habillages entiers de sites
s’installent, des slideshow se déploient lorsque la souris la survole. Ces nouveaux
formats de publicité en ligne lui ont permis de ne plus rester au second plan et de
pouvoir proposer des contenus toujours plus riches. La publicité a ainsi pu « rivaliser »
avec le contenu de la page et ainsi de pouvoir captiver l’attention de l’internaute. Une
multitude de publicités ont envahi les sites internet avant de s’attaquer au mobile. Là
encore, on retrouve quantité de modèles comme des affichages en introduction
d’applications ou qui se déclenchent lors de leurs utilisations, des affichages sous forme
de bannières, etc. La multiplication des publicités sur les médias digitaux a créé une
exaspération de la part des visiteurs, qui se traduit par l’apparition de logiciel dit
« Adblock ». On a commencé à parler de publicité « intrusive », qui comme son nom
l’indique apparaît sans que l’internaute le veuille. Ainsi, le seuil de tolérance à la
publicité semble être bien plus bas sur des médias digitaux que sur les médias
classiques (5).
L’utilisation par le grand public du digital créée de nouvelles tendances dont une forte
augmentation de l’impatience générale. Elle s’applique à tous les domaines, mais
particulièrement à ceux du service. Les individus, de plus en plus pressés, supportent
de moins en moins d’être interrompus dans leurs actions (6). Ce phénomène se
constate aussi bien « in real life » que lorsqu’ils sont dans des univers online. C’est
pourquoi les publicités dites intrusives agacent de plus en plus, car elles viennent
entrecouper l’action entreprise.
Le digital n’a pas seulement rendu les gens plus impatients, il les a également rendus
plus exigeants. Grâce à internet, l’ensemble de la population peut accéder à un savoir
digne d’un expert. Les informations sont de plus en plus qualitatives et accessibles à
tous. La maitrise des moteurs de recherche a créé des requêtes de plus en plus
précises. Les « mots clés » laissent leurs places à des phrases de plus en plus longues
et toujours plus précises afin d’éviter les résultats erronés (7).
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Cet accès à la connaissance et à la véritable information a permis également aux
internautes d’observer de plus près les marques. Ainsi, n’importe quel individu peut
avoir accès à une grande quantité d’informations sur ces dernières. Le grand public a
pris conscience du pouvoir des marques et il s’en méfie. Ce phénomène de paranoïa a
pris encore plus d’ampleur avec la crise qui a frappé le monde économique, alors que
les marques continuent à réaliser des profits parfois records (7). Les scandales
alimentaires comme celui de la viande de cheval ou le phénomène de « greenwashing »
ont également amplifié la méfiance des consommateurs. Il se sent incompris par les
marques. Certains vont même jusqu’à parler d’un « manque de respect » et même
« qu’elles essaient de [les] berner » (8). Ils réclament que les marques s’adressent à
eux « comme à quelqu’un d’intelligent », car une majorité de consommateurs se
sentent pris pour des « gogos » (8).
De plus, les consommateurs attendent des marques qu’elles deviennent proactives et
devancent leurs attentes. Pour conserver leurs clients, la guerre des prix ne suffit plus,
elles doivent anticiper leurs besoins et leurs attentes. Aujourd’hui, le consommateur a
besoin de retrouver confiance et de sentir que les marques le comprennent. Le public
ne supporte plus d’être de simples clients aux yeux des enseignes, il cherche de plus en
plus à créer une relation gagnant-gagnant avec les marques. Ces dernières ont besoin
de retravailler leur image, de devenir plus éthiques, plus responsables et plus humaines
(9).
(1) http://www.definitions-marketing.com/Definition-Pression-publicitaire
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Pollution_visuelle
(3) http://www.uda.fr/chiffres-et-documents/chiffres-cles/chiffres-cles-de-luda/2014/chiffres-2014/les-
investissements-en-communication-des-annonceurs-2013/
(4) http://www.latribune.fr/technos-medias/20140130trib000812822/la-publicite-sur-mobile-decolle-enfin-un-peu-en-
france.html
(5) http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-87624-brand-content-native-advertising-vers-une-publicite-
responsable-1000897.php
(6) http://www.memoireonline.com/10/12/6274/m_En-quoi-lessor-des-medias-sociaux-influence-et-fait-evoluer-le-
marketing5.html
(7) http://lentreprise.lexpress.fr/marketing-vente/il-y-a-une-vraie-defiance-du-consommateur-vis-a-vis-des-
marques_1521471.html
(8) http://www.lefigaro.fr/medias/2008/11/21/04002-20081121ARTFIG00142-mefiance-accrue-a-l-egard-de-la-
pub-.php
(9) http://www.e-marketing.fr/Marketing-Magazine/Article/Consommateur-mefiant-cherche-marque-de-
confiance-16298-1.htm
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Des marques en recherche de solution.
Marco Tinelli, PDG du groupe Fullsix : « C'est donc une intelligence collective de
consommation qui émerge créant une sorte de contre-pouvoir au discours unilatéral des
marques. »
Face au mécontentement général des consommateurs vis-à-vis des marques, le public a
fini par prendre le pouvoir. Il est intéressant de noter que les services marketing des
grandes entreprises ont mis un temps à réagir et sortir des modèles qu’ils appliquaient
jusqu’alors au quotidien. Ils se sont rapidement trouvés face à un monde où la
réputation de leur marque n’était plus entre leurs seules mains. Cette réputation était
alors plus compliquée à maitriser. Les marketeurs ont dû chercher de « nouvelles »
idées pour reprendre le pouvoir, défendre l’image de leurs entreprises sur internet. Il
leur a fallu apprivoiser les nouvelles technologies pour limiter leurs effets négatifs, mais
surtout profiter de leurs effets vertueux. Après réflexion, la production de contenus
réadaptée aux nouvelles technologies actuelles semble être une solution. Désormais,
une nouvelle version du brand content prend forme et redéfinit quelque peu les rôles.
Les annonceurs deviennent directeurs des programmes, ils doivent maîtriser leurs
contenus et imaginer une stratégie de communication répondant aux demandes de l’ère
du divertissement. Les consommateurs deviennent un public. De plus en plus sollicités,
ils vont se diriger vers le contenu qui leur offre une réelle valeur et délaisseront les
autres. Le brand content permet de passer du marketing de l’interruption à celui de
l’attention et transforme donc le « consommateur » en public (10).
Aujourd’hui, ce nouveau public feuillète l’espace internet. Cet espace requiert une
exploration tactile, car l’internaute a conscience de sa présence devant la page et
s’attend à être impliqué dans l’expérience proposée. Il n’est plus simple spectateur.
Étant fragmenté, internet permet de solliciter le visiteur de manière visuelle, audio ou
textuelle simultanément ou séparément. C’est donc aux marques de choisir le mélange
le plus opportun pour faire passer leurs messages. Il est aussi intéressant de noter
qu’internet est à la fois un espace écran et rouleau. On peut faire l’analogie avec un
texte qui existe sous deux formes : celle du livre que l’on feuillète passant d’une page à
l’autre, comme les écrans sur internet et celle du codex que l’on déroule pour découvrir
le contenu à la manière des sites dits en scrolling d’aujourd’hui (11).
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Le brand content a plusieurs avantages pour les marques. La marque n’est plus
simplement marque, mais devient un média à part entière. On peut le constater avec la
prolifération des sites de marques (www.planete-energies.com pour Total), des films
(Opération 404 d’Orangina), des magazines (Air chez Mc Donalds) et autres supports.
Ces supports permettent aux marques d’assoir leurs notoriétés, de leur offrir de
nouveaux points de contact, de démontrer leur expertise et leurs savoir-faire. Ils leur
offrent aussi la possibilité d’obtenir l’adhésion du consommateur méfiant et de renouer
des liens de confiance avec lui. Les marques peuvent lui montrer qu’elles le
comprennent et qu’elles sont là pour lui : que cela soit pour l’aider, le divertir ou
l’informer. D’après Daniel Bô, les marques doivent être « intéressantes avant d’être
intéressées ». Ainsi, la marque crée une nouvelle relation avec son public, une relation
plus privilégiée, plus intime appelée relation « one to one ». On entre dans un échange,
une relation gagnant-gagnant ou la marque donne avant de recevoir. L’idée maitresse
du brand content est que si la marque offre davantage que son produit et de manière
« gratuite », son public lui sera plus fidèle, plus enclin à défendre la marque et in fine à
acheter (12). Je parle ici de manière « gratuite », car si l’on met de côté la conversion à
l’acte d’achat, rien n’est vraiment gratuit et pour avoir droit au contenu nous
échangeons toujours de l’information. Cette information est vitale pour les marques à
l’ère de la Big Data. N’oublions pas non plus que la transformation des marques en
média permet à ces dernières de générer d’importants revenus grâce aux espaces
publicitaires qu’elles peuvent vendre et ainsi rentabiliser leurs productions.
D’après l’ouvrage coécrit par Daniel Bô et Matthieu Guével « Le Brand Content :
Comment les marques se transforment en médias », le contenu de marque peut
prendre trois formes :
• Le ludique et divertissant : ce contenu fait appel à l’émotion et connait un fort succès.
Au-delà du simple fait que le public visé aime se divertir, il aime divertir ses proches.
Ce phénomène se constate notamment sur les réseaux sociaux où ces contenus sont
massivement partagés, jusqu’à créer le fameux « buzz ». En partageant, LE contenu
de la semaine qui va plaire à tous ses amis, l’utilisateur nourrit son ego en étant le
« premier ». Le phénomène s’illustre parfaitement sur YouTube avec les « FIRST » en
commentaire. Ce type de contenu est clairement destiné à être viral, seulement
l’exercice est périlleux et il arrive régulièrement qu’il n’atteigne pas ses objectifs et
reste méconnu du public.
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• L’utile et divertissant : ce contenu fait appel à des aspects cognitifs. Avec cette forme,
la marque cherche à rendre service et à simplifier la vie de son public. Ce type de
contenu peut aussi être destiné au partage, l’utilisateur souhaitera se rendre utile et
aider ses proches. Ikea est un bon exemple, la marque suédoise à d’abord développer
des logiciels 3D permettant de visualiser ses produits, puis une série de tutoriels pour
les monter et plus récemment une application utilisant la réalité augmentée pour
prévisualiser son meuble chez soi.
• L’informatif et découverte : là aussi le contenu appel à des aspects cognitifs. Les
marques vont chercher à informer leur public autour d’un sujet où la marque est
légitime. Cela permet à la marque de démontrer son expertise et de délivrer de
l’information à un public qui en demande toujours plus, mais de manière non
commerciale. American Airlines Cargo par exemple, avec son site Business Insights
analyse l’industrie du fret aérien.
Bien entendu ces types de contenu peuvent ensuite être mixés entre eux, comme l’a
fait Nivea avec une websérie intitulée « En tête à tête avec… Moi ». Ce contenu est à la
base utile en délivrant des bonnes pratiques et des conseils beauté, cependant il tend à
être également ludique. Tous les mélanges sont possibles, tant que la marque reste sur des territoires qui lui
sont ou semblent lui être légitime et que le contenu comporte une réelle valeur pour
son public. Je parle de territoires qui semblent être légitimes aux marques, car les
marques arrivent à légitimer des territoires qui sont à la base loin de leur coeur de
métier. Prenons Red Bull en exemple, aujourd’hui personne ne remet en question sa
légitimité sur le territoire des sports extrêmes, pourtant le métier de base de la marque
est de vendre des canettes de boisson énergisante.
Il est important de comprendre également que le brand content doit être entièrement
intégré à une stratégie marketing et de communication. Ce n’est pas simplement une
manière de prendre la parole, un coup tactique ou un exercice créatif. S’il n’est pas
entièrement intégré à la plateforme stratégique des moyens, il sera purement inutile
(10).
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Dans la partie précédente, j’ai évoqué la multitude de supports qui génère une
fragmentation de l’audience. Au début, nous avions l’affichage que ce soit dans les
journaux ou la rue, puis la radio. Plus récemment sont apparus la télévision et
l’ordinateur. Aujourd’hui nous disposons de mobiles, de tablettes numériques, de
montres connectées et demain… de lunettes ou d’autres choses. La cible des
communicants n’est pas prête de se rassembler derrière un média unique et va
continuer à en utiliser de plus en plus. Le brand content permet de pallier ce problème.
Il est le fil rouge narratif de la marque et tisse un lien entre les médias. Le contenu de
marque est un remède potentiel à la fragmentation de l’audience sur des canaux
toujours plus nombreux (10).
(10) http://www.udecam.fr/docs_square/brandcontent/UDECAM%202011%20BrandContent_MANIFESTO.pdf
(11) http://testconso.typepad.com/brandcontent/2011/11/le-brand-content-et-la-publicite-online.html
(12) http://www.adsandtrends.com/brand-content/
Un bref historique du brand content.
À l’heure des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, le brand content prend de
multiples formes et s’accentue particulièrement sur le divertissement. Les marques sont
en quête du buzz et espèrent qu’un contenu de qualité les y amène. Cependant, il n’en
a pas toujours était ainsi, je propose donc un petit retour en arrière et une revue des
premiers exemples de brand content.
La carte-réclame :
Largement diffusée entre 1860 et 1914, la carte réclame s’appuyait sur les progrès
techniques de l’estampe et sur le développement du capitalisme. Inventées par les
nouveaux industriels, la plupart de ses « cartes-réclames » étaient de la taille d’une
carte de visite. Elles étaient destinées à faire la promotion de produits nouveaux, de
luxe ou de nouveaux concepts. Aristide Boucicaut, directeur du « Bon Marché » offrait
une carte historiée à chaque achat. Les cartes étaient produites par série de six
fidélisant les mères harcelées par leurs enfants collectionneurs de vignettes.
Les chromos : Les chromos étaient des séries d’images destinées à être collectionnées. L’instigateur de
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ses images est Albert Poulain, chocolatier ciblant les jeunes écoliers, il mit les chromos
sur le marché. Ces images abordaient toutes sortes de sujets : histoire, littérature,
monde du cirque, devinettes, rébus… Bientôt, ces images furent tirées à larges exemplaires, souvent vierges permettant aux
petites enseignes de faire imprimer leur nom dessus et de s’ouvrir une promotion à prix
modéré. Les couleurs de ces cartes font preuve d’une finesse remarquable et
continuent d’attirer la convoitise de nombreux collectionneurs, car bien que très
nombreuses en leur temps elles sont très rares aujourd’hui.
Focus sur la marque Poulain :
La marque Poulain a été l’une des premières à innover dans le domaine du contenu de
marque.
En 1884, Albert Poulain décida d’offrir un jouet dans ses boîtes de cacao afin de
fidéliser les enfants. L’opération ne dura qu’un an, car elle fut jugée comme trop
coûteuse. Les petits soldats furent remplacés par des petits livrets de contes.
L’usine étant équipée d’une imprimerie, la marque lança une série d’images. Ces
chromos publicitaires ont évolué au fil du temps. Jusqu’en 1890, ils illustraient des
enfants jouant le rôle des adultes. À la suite de l’Exposition Universelle de 1889, les
illustrations traitaient de l’ouverture sur le monde. Lorsque l’enseignement primaire
devint gratuit en 1881, la société décida d’offrir des images instructives afin
d’accompagner la scolarisation des enfants.
La marque offrait également aux instituteurs des « musées scolaires » (ancêtres des
kits pédagogiques) pour les aider à apprendre à leurs élèves les ingrédients qui
entraient dans la composition du chocolat. En 1909, les professeurs disposaient de
supports pédagogiques, affiches ou tableaux muraux, afin d’instruire sur la cueillette du
chocolat. De plus, les enfants pouvaient protéger leurs cahiers avec des protège-cahiers
Poulain.
En 1907, la société Poulain acheta sa première salle de cinéma et promut le septième
art à l’aide de distribution de coupons de réduction placés dans les tablettes de
chocolat.
Après la Seconde Guerre mondiale, la marque a continué d’innover en devenant
partenaire du Tour de France et créa la célèbre caravane. Elle mit aussi en place le
grand prix de la montagne.
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Banania et son Cinébana :
La marque Banania a produit le Cinébana. Il s’agissait d’un projecteur à construire soit
même à partir d’une boîte de Banania et d’une lampe de poche. Il fallait ensuite obtenir
16 points et 7 timbres que la marque échangeait contre différentes histoires.
Le Guide Michelin :
Il s’agit d’un cas d’école. Il faut d’abord retenir que les premiers guides ont été
imprimés en 1900 et qu’il est remarquable pour un constructeur de pneumatiques
d’avoir réussi à s’imposer dans l’évaluation des sites touristiques et des restaurants.
Le guide Michelin a été créé pour pousser les conducteurs à utiliser leur voiture. La
clientèle automobile faisait partie des classes aisées, c’est pourquoi Michelin leur a
proposé un guide pour découvrir les meilleurs restaurants du monde.
Grâce à son guide, la marque a développé un fort rayonnement mondial et a créé une
image très positive.
Le livre de cuisine de Seb :
Dans les années 60, la marque Seb a commercialisé un nouveau produit : la cocotte-
minute. Il fallait donc apprendre aux cuisinières de l’époque comment se servir de ce
nouveau produit. Seb glissa alors un exemplaire d’un livre de cuisine, signé Françoise
Bernard, dans chacune de ses cocottes-minute. Ce guide de cuisine comprenait
également une partie de recettes présentées par de grandes marques (Maïzena,
Mousline, Lanvin…)
La Croisière Jaune organisée par Citroën :
Fort des retombées positives de la précédente expédition, « la Croisière Noire », André
Citroën organisa avec Georges-Marie Haardt un nouveau raid automobile appelé « la
Croisière Jaune ». Il s’agissait d’une expédition automobile destinée à démontrer les
progrès et les innovations réalisés par la marque automobile. Cette expédition s’est soldée par un grand succès, car elle remporta le prix Henry
Deutsch de la Meurthe de l’Académie des sports en 1932 (faitXsportif
pouvantXentraînerXun progrèsXmatériel, scientifiqueXouXmoral pour l’humanité).
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �14 55
Le Casino-Journal :
Afin de présenter sa gamme de produits aux ménagères et de garantir un prix égal
dans toutes ses enseignes, la marque Casino lança le Casino-Journal. Il s’agissait d’un
mensuel distribué gratuitement dans toutes les régions où l’enseigne était présente. En
plus de présenter les prix et les produits, on y trouvait des tickets primes destinés à
fidéliser sa clientèle.
Votre Beauté de L’Oréal :
En 1933, Eugène Schueller décida deXfaireXévoluerXsonXmagazineX« Coiffure et
mode » qui est devenu « Votre beauté ». Dans ce dernier, il n’était pas question de
promouvoir des produits de beauté, mais de conseiller les femmes sur des pratiques
quotidiennes, comme faire attention à ce qu’elles mangent ou faire de l’exercice. On y
trouvait notamment des courriers de lectrices posant des questions sur leurs problèmes
intimes, des interviews de couturiers ou d’actrices et des tendances beautés.
Aujourd’hui, ce magazine existe encore, mais il est géré par le groupe Marie Claire.
Il y a encore de nombreux exemples que l’on pourrait citer en exemple. Il est important
de noter que ces cas de brand content sont tous apparus ou se sont adaptés aux
découvertes technologiques de leurs temps. Le chromo a su profiter d’une nouvelle
technique d’imprimerie, Poulain et Banania de l’explosion du cinéma, le livre de cuisine
de Seb de la cocotte-minute, etc. Cela explique bien pourquoi aujourd’hui c’est le brand
content digital qui est plébiscité. Lors de l’arrivée des séries télé, Procter & Gamble ont
inventé le « soap opera », aujourd’hui BMW nous propose « The Hire ».
Finalement, le brand content n’est pas nouveau, il s’adapte en fonction de l’époque et
de la technique que lui offre. Les magazines de marques seront probablement
numériques d’ici quelques années, les vidéos deviendront des univers immersifs que
l’on explorera avec des lunettes de réalité augmentée. De plus, il séduit de plus en plus,
car le public semble devenir de plus en plus technophile. Les réseaux sociaux jouent
aussi leur part dans les formats d’aujourd’hui. Ces nouveaux formats sont destinés aux
partages, aux cliques et permettant une interaction toujours plus intime avec
l’utilisateur, comme le fait très bien Oasis avec des jeux-concours sur Twitter.
Cependant, si certains réussissent parfaitement l’exercice, remportent de Grands Prix et
sauront probablement cités comme cas historiques plus tard, d’autres, moins chanceux
ou moins talentueux, restent dans l’indifférence générale.Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �15 55
II. La tentative de création d’engagements de
la part des marques aujourd’hui.
Nous allons maintenant étudier ensemble des campagnes de brand content des cinq
dernières années et tenter de comprendre les raisons des succès ou des échecs de ces
dernières. Ce focus est réalisé sur des campagnes post 2010, car elles nous
permettront une analyse prenant en compte l’utilisation des réseaux sociaux et des
nouveaux moyens de communication. Seules les dernières technologies ne seront pas
abordées, comme les Oculus Rift ou l’utilisation de robots dans le brand content.
Les campagnes vont être présentées par type d’action utilisée à savoir l’utilisation de
personnalités ou d’événements, la mise en place d’un dialogue entre la marque et son
public et la découverte de l’univers de la marque.
Des marques et des people.
« The Hire » de BMW :
En 2000, la marque automobile allemande BMW constate une baisse de ses ventes.
Craignant que cette tendance ne se confirme, la filiale décide d’utiliser internet pour
séduire à nouveau son public. C’est ainsi que la série « The Hire » voit le jour. Cette
série se compose de cinq épisodes reprenant les codes des films d’action et mettant en
scène les modèles de la marque. Avec un budget de quinze millions de dollars, « The
Hire » est le premier projet de brand content de cette envergure. La qualité des films
est à la hauteur de l’investissement. Des réalisateurs de renom s’associent au projet, on
peut notamment citer John Frankenheimer ou Guy Ritchie et le casting se compose de
grandes stars comme Madonna, Clive Owen, Forest Whittaker ou Mikey Rourke.
Cette websérie faisant appelle à des personnalités est une réussite totale puisque
l’objectif premier de rebooster les ventes est atteint. En effet la marque constate une
augmentation de 17,3% lors de la première année. Au-delà, du simple impact sur les
ventes BMW gagne en popularité, avec 45 millions de vues en deux ans. L’ensemble de
la profession plébiscite cette campagne en lui accordant le tout premier Lion Titane.
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �16 55
Les raisons du succès de cette campagne : BMW a su rester sur un territoire où
l’automobile est déjà bien implantée, celui des films d’action. En effet, les films d’action
font souvent appel aux marques de voiture sportives, comme l’alliance entre James
Bond et Aston Martin. La marque allemande a aussi fait appel à des poids lourds de l’industrie du cinéma, du
côté des réalisateurs, pour se garantir une qualité de film digne des salles de cinéma,
mais également côté face caméra. Les acteurs employés sont connus dans l’univers du
film d’action, Clive Owen a participé à Inside Man ou Sin City. Dans l’un de ces films, le
personnage d’une star très capricieuse a été créé, pour l’incarner la marque a fait appel
à Madonna, star planétaire de la chanson. Tous ces noms connus du grand public et qui
sont synonymes de luxe ont participé au succès de cette campagne.
« Mission 404 : Internet doit rester vivant » d’Orangina :
En 2013, c’est au tour d’Orangina d’investir la toile avec un film intitulé « Mission 404 :
Internet doit rester vivant ». L’objectif d’Orangina est de séduire les jeunes très
connectés. Pour toucher cette cible, la marque choisit la vidéo et la plateforme de
partage de vidéo YouTube pour diffuser son nouveau film. Pour maximiser l’impact de la
campagne, Orangina fait appel à un studio de création de Youtubers français, le Studio
Bagel.
« Mission 404 : Internet doit rester vivant » est encore un énorme succès, elle a
aujourd’hui dépassé les six millions cinq cent mille vues. Au-delà de ce nombre de
vues, le succès de cette opération a rendu Orangina légitime dans la comédie sur
YouTube, puisqu’un an plus tard la marque organise les premiers « Web Comedy
Awards ». Cet événement récompense les comiques français les plus talentueux de
YouTube. La cérémonie a été évidemment diffusée en direct sur YouTube, mais
également sur la TNT en partenariat avec la chaine W9. Ces deux canaux ont capitalisé
1,1 million de téléspectateurs, ce qui a permis à Orangina de toucher une nouvelle fois
sa cible. Il est aussi intéressant de noter que le succès de cette campagne a également
été bénéfique au Studio Bagel, puisqu’il travaille maintenant pour la chaine Canal +.
Les raisons du succès de cette campagne : Orangina a su capitaliser sur ses valeurs
existantes, à savoir l’humour et un côté jeune. Elle a su s’associer avec l’un des studios
de production les plus connus en France. Au moment de la réalisation du film, le studio
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �17 55
bénéficiait d’une image jeune, décalée et d’une très forte notoriété. De plus, la vidéo
joue sur les codes d’internet connus de la cible d’Orangina, comme les tweets, les
lolcats et les plateformes sociales. Enfin, l’apparition de la marque dans le film se fait de
manière discrète et de façon amusante, en jouant une fois de plus sur les codes connus
de la cible. En effet, lors d’une scène d’action particulièrement épique l’image se fige et
l’animation de chargement d’une vidéo YouTube se lance, comme si le chargement avait
« planté ». Là, un vendeur vient proposer un Orangina en attendant le chargement de
la vidéo et est renvoyé par le héros.
« Je rêve d’une banque » de LCL :
En 2005, entaché par l’affaire Tapis, le Crédit Lyonnais décide de laisser place à LCL.
Pour augmenter la notoriété de la nouvelle marque, une série de spots publicitaires est
lancée. La campagne « Alors heureux ? », mettant en scène de nombreuses personnes
connues est un franc succès. En effet, avec un budget presque moitié moins que ses
concurrents LCL devient connue de neuf Français sur dix (13).
En 2014, la marque revient dans une nouvelle campagne intitulée « Je rêve d’une
banque », reprenant le célèbre « I have a dream » de Martin Luther King. L’objectif de
celle-ci n’est plus un objectif de notoriété, mais la mise en avant des attentes de leurs
clients en matière de digital et de relationnel (14). Pour illustrer la campagne, l’agence
Aubert Storch Associés Partenaire a fait appel à l’un des comiques les plus appréciés
des Français : Gad Elmaleh.
Cette campagne a été très rapidement critiquée et classée dans la série des « bad
buzz ». Les twittos se sont enflammés et n’ont pas hésité à critiquer non seulement le
spot, mais également la star et la marque. La mise en scène aussi est très critiquée,
puisqu’on parle d’un public « qui met mal à l’aise » et de « faux rire ». Puis les blogs et
sites médias ont repris les critiques, la publicité est catégorisée comme « la plus
critiquée », le site de Stratégies va même à la classer dans un top des « 7 publicités les
plus énervantes en février 2014 » (15). Enfin, la dernière phase de la critique arrive
avec l’apparition des nombreuses vidéos parodiques.
Les causes de l’incompréhension de cette campagne : la marque s’incarne à travers
Gad Elmaleh, énorme célébrité de la comédie française et compte Twitter le plus suivi
des comiques français. Les réactions sur Twitter étaient donc prévisibles. Cependant,
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �18 55
cette publicité s’adresse-t-elle à ce public ? Non, bien évidemment puisque l’âge moyen
sur Twitter est de 22 ans et que la campagne s’adresse à un public plus âgé. N’oublions
pas non plus, que l’agence responsable de cette campagne est aussi celle de la MAAF
par exemple, avec son célèbre « Appelez-moi le directeur ». Spot, certes exaspérant à
force de répétition, mais qui fonctionne très bien auprès de sa cible. La mise en scène
de ce film publicitaire renvoie aux mêmes codes avec ses faux rires et son texte
prévisible. Il est encore trop tôt pour juger de l’efficacité de la nouvelle campagne du
LCL, car une deuxième vague de films est encore en cours de diffusion, cette fois sans
Gad Elmaleh. Cependant, on peut toutefois noter que l’humoriste est passé de 1,4
million de followers à 3,6 millions. Même si on ne peut imputer cette augmentation à la
campagne publicitaire, il est certain qu’elle ne lui en pas fait perdre.
(13) Kantar Media
(14) http://www.qualisteam.fr/actualites/Gad-elmaleh-patrice-leconte-et-lcl-sont-dans-un-bateau-8922.html
(15) http://www.strategies.fr/actualites/marques/1000808W/fevrier-0-les-publicites-preferees-de-strategies-et-les-
plus-enervantes.html
Des marques et des événements.
« Stratos » de Red Bull :
On parle d’un événement qui a marqué l’histoire. Le 14 octobre 2012, Félix
Baumgartner et Red Bull s’apprêtent à réaliser un exploit historique. Le parachutiste
australien va devenir le premier homme à dépasser le mur du son en chute libre. Pour
arriver à cet exploit, il s’est hissé jusqu’à la stratosphère. La marque a déployé le
budget colossal de 65 millions de dollars afin d’écrire cette page d’histoire. En plus de
cela, Red Bull a mis en place un écosystème complexe pour relayer et monétiser cet
événement : vidéos, plateformes web et produits dérivés sont là pour assurer le succès
médiatique de ce saut pas comme les autres.
C’est un véritable succès pour la marque au taureau rouge. Lors du saut, huit millions de
spectateurs étaient présents sur le livestream. Les vidéos relayées sur YouTube ont atteint
les 100 millions de vues. Les réseaux sociaux n’ont cessé de parler de cet événement, on
parle même d’engagement historique (16). De plus, l’événement a été repris de manière
colossale par la presse. Enfin, un nouveau record du monde s’est écrit et reste encore
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �19 55
d’actualité.
Les raisons du succès de cette campagne : l’événement en lui même est la raison numéro
un de ce succès. On parle d’un événement historique, un peu comme a pu le faire Citroën
avec sa « Croisière Jaune ». Ce que Red Bull et Félix Baumgartner ont réalisé aucun
Homme ou marque ne l’avait fait avant. Cela pourrait être comparé à l’expédition Apollo
11, si elle avait été organisée par une marque. Le simple fait que Red Bull ait écrit une
page d’histoire suffisait à rassembler une audience record. Mais la marque, spécialiste des
sports extrêmes, ne s’est pas arrêtée là. Effectivement, Red Bull est connu pour toujours
diffuser des images de qualité des grands événements sportifs. C’est pourquoi un dispositif
vidéo complexe a été mis en place : caméras à l’intérieur et à l’extérieur de la capsule,
possibilité de suivre le saut dans son intégralité. Les spectateurs ont pu voir ce que voyait
le parachutiste, suivre sa chute et vivre une réelle émotion tout le long du saut. On dit
souvent que pour réussir un bon brand content les marques doivent prendre des risques,
ici Red Bull a su en prendre. Si le saut avait été un échec, cela aurait une catastrophe et
des millions de personnes auraient été témoins de cela. Heureusement pour la marque,
tout s’est bien passé et elle s’est vue largement récompensée pour la prise de risque.
« Superbowl Polars Bears » de Coca-Cola :
Le Superbowl est un événement majeur de l’année pour les marques américaines. Suivi
par des millions d’Américains et de spectateurs autour du monde, les marques déploient
énormément de moyens et de créativité lors de cet événement. L’une des marques
américaines les plus connues, Coca-Cola, s’illustre en 2012, en lançant « Superbowl Polars
Bears ». Il s’agit d’une famille d’ours polaires représentant la famille américaine moyenne,
confortablement installée dans leur caverne de glace prête à suivre le Superbowl. Les
internautes peuvent se rendre sur un livestream et suivre en direct les réactions des ours.
Grâce à dexnombreusesxséquencesxpréenregistrées, les réactions des ours sont drôles et
pertinentes. Papa ours cache les yeux du petit lors du passage d’une publicité un peu trop
sexy, laxpetitexfamillexs’endortxlorsxdexlaxdiffusionxduxspot d’un concurrent, etc. Bien
entendu, la « famille ours » a prévu une quantité non négligeable de bouteilles de Coca-
Cola pour suivre le match. Enfin, ils interagissent avec les spectateurs en temps réel via
les réseaux sociaux.
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �20 55
Coca-Cola qui enregistre 9 millions de connexions sur son livestream lors de sa diffusion.
Le temps moyen passé par les visiteurs à suivre la famille d’ours est de 28 minutes, ce qui
est considérable quand on sait que le temps moyen passé sur un site internet en 2012 est
d’un peu plus de 6 minutes aux États-Unis. De plus, la marque enregistre 500 mille
commentaires par minute lors de cet événement. Cette opération est donc un franc succès
pour la marque.
Les raisons du succès de cette campagne : Coca-Cola a déployé un dispositif très
important pour promouvoir sa campagne : affichage, spot TV, articles sur internet, etc.
Cela a pu informer et attirer le public initial de l’événement. Ce dispositif en amont s’est vu
complété par une stratégie sociale efficace lors de la diffusion du Superbowl, ce qui a
amené encore plus de personnes sur le livestream. Comme il a été démontré dans la
première partie, nous sommes toujours plus enclins à cliquer sur un lien s’il provient d’un
de nos proches. De plus, Coca-Cola a su jouer sur l’actualité en capitalisant sur ses acquis.
Le personnage de l’ours polaire est cher à la marque et largement utilisé lors des fêtes de
Noël. On peut également noter que l’humour présent dans la diffusion renvoie directement
aux notions de partage et de bonheur qui sont les piliers de la communication de la
marque. Enfin, il est intéressant de noter que Coca-Cola aime surprendre dans ses actions
de communication et déploie très souvent des dispositifs d’une grande ampleur, souvent
couronnés de succès.
« Je 3 SuisSSES Charlie » des 3 Suisses :
Les attentats de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015, déclenchent une vive émotion sur
l’ensemble de la planète. Les 3 Suisses inaugurent alors depuis peu leur nouvelle
plateforme de marque. Fini le catalogue papier, bienvenu dans le 100% numérique. Cette
nouvelle entité est renforcée par une stratégie social média complète et un grand nombre
de community manager. Lors du sombre événement de début d’année, les réseaux sociaux
voient fleurir bon nombre de « Je suis Charlie ». Le spécialiste de la vente par
correspondance veut rendre hommage aux victimes à sa façon en publiant un « Je 3
Suisses Charlie » :
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �21 55
Il ne faut pas attendre longtemps avant de voir des réactions apparaître sur les réseaux
sociaux. Les gens s’indignent face à cette publication jugée comme promotionnelle.
Certains parlent d’indécence en disant : « Il manque un gros SOLDES jusqu’à -60% sur
votre logo pour aller au bout de l’indécence ». La communauté hurle au scandale et
somme la marque de retirer cette image. Face à ces réactions pour le moins négatives, les
3 Suisses décident de présenter des excuses, expliquant qu’ils ne souhaitaient pas
choquer, mais rendre hommage à leur manière aux victimes des attentats. Une fois de
plus, le public ne semble pas vouloir croire la marque. Au final, les 3 Suisses créer un
énorme « bad buzz » et la marque prend des décisions drastiques en interne en
changeant de direction marketing.
Les causes de l’incompréhension de cette campagne : comme l’explique le « Manifesto
du Brand Content » publié par l’Udecam, le contenu de marque doit s’inscrire dans une
stratégie bien pensée. Même si la stratégie des 3 Suisses met l’accent sur les réseaux
sociaux pour légitimer la marque sur le numérique, il s’agit clairement d’une action
rapide et que l’on n’a pas assez challengée. L’équipe de communication a dû vouloir
s’approprier l’événement et sortir de la foule des « Je suis Charlie » en rendant un
hommage plus « original » que les autres. Cependant, cet événement tragique a suscité
une vive émotion et cette tentative d’originalité a été très mal reçue. La marque a voulu
réagir en s’excusant après coup, en expliquant qu’il ne s’agissait pas d’un acte de
promotion, mais d’un hommage. Cette action a été une nouvelle fois très mal reçue.
Comment expliquer qu’ils voulaient rendre un hommage différent sans attirer l’attention
sur la marque… cela semble impossible. Je cite ici les 3 Suisses, mais ils n’ont pas été
les seuls à faire les frais d’une mauvaise action de communication lors des attentats de
janvier. Tous individus ou marques ou qui ont tenté d’utiliser cet événement ont dû
essuyer la colère des réseaux sociaux. Seul Dieudonné a réussi cet exercice, mais la
polémique est à la base de sa stratégie de communication.
(16) http://fr.slideshare.net/Vanksen/brand-content-strategy
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �22 55
Des marques et leurs clients.
« Your Bank » de Barclays :
En 2013, Barclays souhaite améliorer son image auprès de ses clients. L’opinion publique
n’étant pas très tendre envers les établissements bancaires, la marque décide de mettre
en place un dispositif digital pour paraître plus sympathique aux yeux de leurs clients.
Cette campagne suit deux axes, un premier qui consiste à mettre en place un dialogue
avec les clients. Pour ce faire, Barclays demande à ses clients de soumettre leurs idées
pour la banque de demain. Le second est une série de vidéos d’animation qui illustrent ce
que la marque fait déjà pour eux au quotidien.
Cette campagne est un succès, lors des trois premiers moins Barclay reçoit près de trois
milles sept cents idées. Plusieurs sont conservées par la marque. Les vidéos sont
consultées 300 mille fois. Enfin, le dispositif participatif permet de nombreuses interactions
entre la banque et ses clients. Un dialogue digital s’installe et perdure entre la marque et
ses clients.
Les raisons du succès de cette campagne : les clients cherchent de plus en plus à être
écoutés par les marques et Barclay l’a bien saisi. Les banques en général ont mauvaise
réputation même auprès de leurs clients. L’axe de la vidéo a permis à la marque de
démontrer qu’elle était déjà à l’écoute de ses clients et qu’elle mettait déjà en place des
actions pour leur simplifier la vie. L’axe participatif a permis aux clients de s’approprier
leur banque. Ils pouvaient ainsi s’exprimer et donner leur avis sur les services déjà
existants, mais Barclay les a incités à aller plus loin en proposant des idées pour le
futur. Plusieurs idées ont été retenues par la marque, ce qui offre à son public le
sentiment d’être écouté et d’avoir une influence sur les actions de sa banque. Ce n’est
pas sans rappeler ce que fait le Crédit Mutuel, « la banque qui appartient à ses
clients ». Donner le pouvoir aux clients est une excellente idée, car ils se sentent
rassurés et ont le sentiment que leurs intérêts seront respectés.
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �23 55
« Our food. Your questions » de Mc Donald’s :
Nous sommes en 2012, l’enseigne de fast food américaine subit de violentes critiques sur
ses produits. Face à cette multiplication de mentions négatives, la marque décide de
lancer « Our food. Your questions. » Cette campagne invite les internautes à poser toutes
les questions qu’ils souhaitent sur la marque, que ce soit en lien avec les produits, la
communication de la marque, etc. Les réponses sont mises en ligne sur un site dédié afin
de créer une FAQ participative et interactive. Ainsi, une gigantesque bibliothèque
composée d’images, de textes ou de vidéos voit le jour. La campagne est relayée sur de
nombreux supports, que ce soit sur internet, dans la rue, la presse et même à la
télévision.
Avec 14 millions de vues sur les vidéos les plus populaires, on peut parler de succès sans
se tromper. Mc Donald’s comptabilise plus de 20 000 questions d’internautes auxquelles il
a apporté une réponse. La marque a ainsi ouvert un dialogue avec son public et se
positionne sur la transparence de ses produits et services.
Les raisons du succès de cette campagne : les scandales alimentaires sont de plus en
plus nombreux et une méfiance accrue envers les produits des fast foods s’est installée,
il était important pour Mc Donald’s de réagir. Le continent américain prend conscience
que l’heure est au manger sain et devient très sévère et méfiant vis-à-vis des enseignes
de fast food. Étant la marque avec la plus forte notoriété, Mc Donald’s est souvent mis
en avant et pointé du doigt. C’est pourquoi il était important de mettre en place cette
campagne et d’entamer une campagne de transparence. Il est intéressant de noter que
la marque continue d’évoluer sur ce territoire, puisque récemment elle affiche le
nombre de calories à côté de ses produits dans les enseignes américaines.
« #Venezverifier » de Fleury Michon :
L’enseigne Fleury Michon constate que le surimi, l’un de ses produits, dispose d’une
réputation très négative, jugé trop gras, pas assez naturel et sans poisson à l’intérieur.
Pour contrer ces critiques, la marque lance « #Venezverifiez ». Cette campagne
commence par un événement réunissant les grands influenceurs du secteur. Lors d’une
soirée, la marque présente son processus de fabrication et offre la possibilité d’aller
vérifier par eux même le discours tenu. Ainsi plusieurs bloggers se retrouvent en Alaska
à bord d’un bateau de pêche pour attester la présence de poisson dans le surimi.
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �24 55
Cette campagne est fortement relayée par les invités de l’événement, ce qui permet à
Fleury Michon de diminuer la méfiance autour de son produit. La vidéo dépasse très
vite les 100 mille vues sur YouTube. Fort de ce succès, le concept du hashtag
« #Venezverifier » est repris sur le site de la marque pour présenter d’autres produits,
comme le rôti de porc. Cette campagne a été récompensée en remportant le Grand Prix
du Brand Content 2015.
Les raisons du succès de cette campagne : la marque a su réagir face à la méfiance que
les nombreux scandales alimentaires, comme celui de la viande chevaline, ont générée
face aux produits alimentaires industriels. En créant un événement avec des
influenceurs et leur proposant de vivre une expérience unique, elle a su les convaincre
et générer plusieurs articles en faveur de leur produit. Puis consciente que le surimi
n’était pas le seul produit générant une forte méfiance de la part des consommateurs,
elle a su réadapter son concept à d’autres produits. Même si je ne suis pas sûr que tout
le monde ait envie d’aller visiter un élevage de porcs, il est très malin de la part de
Fleury Michon de capitaliser sur le succès de la première campagne.
« PreparaParMim » de Hellmann’s :
Hellmann’s est une marque de mayonnaise américaine. Constatant que les gens sont
souvent embêtés pour cuisiner avec les ingrédients qu’ils leur restent dans le fond du
réfrigérateur ou de leurs placards, la marque décide de lancer la campagne
« PreparaParMim » en 2014 au Brésil. Les utilisateurs de Twitter peuvent envoyer les
ingrédients dont ils disposent. Suite à quoi le compte brésilien de la marque
(@hellmannsbrasil) répond en envoyant des idées de recettes au bout de quelques
minutes.
Succès de l’opération, en seulement quinze jours la campagne génère plus de 85 mille
mentions sur Twitter. La marque progresse également sur Facebook en gagnant deux mille
fans sur sa page.
Les raisons du succès de cette campagne : cette campagne s’inscrit clairement dans la
case d’un contenu de marque dit utile. Hellmann’s a su répondre à un problème qui
concerne quasiment l’ensemble de la population. Ce qui lui a permis de ne pas se
limiter à son public habituel, mais de toucher une cible beaucoup plus large. De plus,
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �25 55
cette campagne s’articule autour de son produit phare la mayonnaise. Ce produit
permet de réaliser une grande quantité de recettes. On peut également imaginer que si
par hasard l’association d’aliments ne s’adapter pas à une recette la marque pouvait
proposer un autre de ses produits.
« Dropped » et « Dreams Island » d’Heineken :
En 2013, Heineken propose une série sous forme de télé-réalité, intitulée « Dropped ». La
marque met en scène quatre participants qui doivent survivre en milieu hostile. Lors du
premier épisode, nous pouvons découvrir Rikar Gil, un Espagnol rêvant d’être déposé sur
une île déserte où il fait chaud. Malheureusement pour le participant, il se retrouve
littéralement largué en plein milieu de l’Alaska. Loin du soleil dont il rêvait temps, il doit
repousser ses limites et affronter des températures polaires tout au long de l’aventure. Le
pitch était lancé « Legends aren’t born, they’re dropped ».
Cette campagne illustre parfaitement la signature de la marque « Open Your World ». Ce
brand content permet à Heineken de montrer ce dont l’Homme est capable une fois sorti
de sa zone de confort et ce dont il est fait. C’est une fois lâcher en pleine nature, via un
hélicoptère, que ces hommes peuvent se dépasser et illustrer le positionnement
d’Heineken. Cependant, suite au crash de l’hélicoptère de l’émission de télé-réalité éponyme, Heineken
décide de fermer la chaine YouTube dédiée à cette expérience. Ce qui nous empêche
d’avoir accès aux données de la campagne. Les films restent cependant disponibles sur
des chaines des fans de la marque.
Fort de cette expérience, Heineken retravaille le concept et lance fin mars 2015 « The
Dream Island ». Après avoir demandé à des Italiens quels sont leurs rêves, la marque les
emmène sur une île paradisiaque. Chacun des candidats découvre en explorant l’ île qu’un
lieu lui est dédié. Un élément délabré l’attend avec la mention « Don’t let your dreams
die ». Nos nouveaux héros se voient remettre les éléments nécessaires à la remise en état
de leurs « rêves ». Après restauration de leurs « rêves », chacun peut le vivre.
Cette campagne récolte en un mois 500 mille vues sur la chaine YouTube d’Heineken. Là
encore, le concept d’ « Open Your World » prend vie. Une fois de plus, Heineken tend à
démontrer de quoi l’être humain est fait, en illustrant les rêves d’inconnus.
Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �26 55
Les raisons du succès de cette campagne : ces deux campagnes s’appuient sur une
émotion forte. Dans la première, on trouve de l’humour avec la déception des
protagonistes quand ils découvrent le lieu dans lequel ils sont « lâcher ». Ensuite, la suivie
de l’aventure des héros est mise en scène pour délivrer un maximum d’émotions aux
spectateurs. La seconde campagne est également forte en émotion, lorsque les personnes
à l’écran découvrent le lieu où ils vont pouvoir accomplir leurs rêves. On ressent
également une grande joie lors de l’accomplissement de leurs rêves.
« Starbucks Digital Network » de Starbucks :
Starbucks devient plus qu’un simple lieu où l’on consomme du café. Il se transforme en
un lieu de vie pour ses clients, où ils peuvent profiter d’un café avec une connexion
internet. Conscient de cette évolution la marque lance le « Starbucks Digital Network ».
En se connectant au réseau Wi-Fi de l’enseigne, Starbucks offre des contenus gratuits à
ses clients. Il peut s’agir d’information sur des sites de presse payants, de vidéos
exclusifs, etc.
L’accès au Wi-Fi en illimité et à des contenus exclusifs change complètement la
dimension des enseignes Starbucks. Le lieu ne devient plus un simple espace de
consommation, mais peut se transformer en endroit de détente ou de travail. Ce qui a
permis à la marque de garder ses clients plus longtemps dans leurs cafés.
Les raisons du succès de cette campagne : Starbucks a su dépasser le simple lieu de
consommation d’un café et capitaliser sur un phénomène déjà existant, les gens restent
après avoir bu leur café. En offrant ce service, Starbucks démontre une réelle attention
envers ses clients et les incite à rester plus longtemps dans leurs enseignes. Ce qui accroit
leur capital sympathie et les ventes de leurs produits.
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Des marques et leurs univers.
« L’Effet Papayon » d’Oasis :
Oasis met en place un univers rempli d’humour où les personnages sont des fruits et
parlent en insérant des noms de fruits dans leur discours (« la baiebysitter » pour « la
babysitter » ou « le cocoloc » pour « le coloc » par exemple). Fort du succès de ses
premiers spots, la marque décide en 2014 de mettre en place une websérie intitulée
« L’Effet Papayon ». L’idée est de faire vivre le quotidien fantastique de leurs héros.
L’histoire se situe entre un épisode des Feux de l’Amour avec des relations amoureuses
compliquées, un Indiana Jones remplit d’aventure et un Moi Moche et Méchant avec des
personnages déjantés. Un joyeux mélange destiné à une cible jeune et très connecté.
Le succès est immédiat, la communauté d’Oasis sur Twitter est déjà accro aux jeux de
mots de la marque, ce qui rend la série très attendue. La qualité étant au rendez-vous,
elle est plébiscitée par le public de la marque. Les jeunes en parlent sur les réseaux
sociaux, le « buzz » est fait et la vidéo affiche un an plus tard plus de trois millions six
cent mille vues. Le succès est tel que la marque poursuit la saga, aujourd’hui quatre
épisodes sont disponibles, et la met en avant grâce à un site dédié. Enfin, L’Effet Papayon
déclenche tellement de passion qu’Oasis décide d’articuler l’ensemble de ses actions
digitales et offline autour de cette campagne, à mûrir de rire. L’agence Marcel a remporté
un prix lors de la remise des récompenses pour le brand content en 2015, même si le
Grand Prix revient à Fleury Michon.
Les raisons du succès de cette campagne : Oasis a su mettre en place un univers qui lui
est propre et en adhésion totale avec sa marque et son public. Les jeux de mots de la
marque fonctionnent remarquablement bien, le discours est adapté à une cible jeune et
connectée et chaque épisode donne lieu à une série d’actions de communication. On peut
ainsi noter le concours pour gagner une canette en partager le clip de rap de Ramon. Lors
de l’arrivée des lots, les participants diffusent largement des photos où ils posent avec leur
canette d’Oasis générant un grand nombre d’earned media. De plus, la marque est très
active sur les réseaux sociaux, répondant ou reprenant la quasi-intégralité des posts de
son public, surfant sur les événements d’actualités qu’elle adapte à son univers ou
s’invitant sur le compte d’autres marques.
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« Scarecrow » de Chipotle :
Si Mc Donald’s essuie les scandales sur la « malbouffe », Chipotle est l’exact opposé.
Capitalisant sur ses valeurs d’aliments sains, la marque décide de lancer « Scarecrow »
une application décrivant un univers catastrophique où une filiale alimentaire monopolise
la production et la distribution de nourriture. Cette production se fait en surexploitant les
ressources de la planète. L’utilisateur est donc invité à créer un monde meilleur et plus
sain. Pour maximiser l’impact de son application, Chipotle met aussi en place une série
dans le même univers intitulée « Farmed and Dangerous ».
Cette campagne connait un grand succès, plus de douze millions de vues en six mois de
teasing. La série a même été notée par IMDB, qui lui accorde la prestigieuse note de 8/10.
Note réservée jusque là aux grosses productions production hollywoodienne.
Les raisons du succès de cette campagne : Chipotle a su rester sur son terrain
d’expression, à savoir une alimentation saine et une agriculture respectueuse de
l’environnement. De plus, les contenus offerts par la marque sont d’une grande qualité et
s’attaquent à un problème universel. La société prend conscience des abus liés à une
agriculture intensive et s’oppose à ce type de pratique. De plus, l’alimentation reste une
préoccupation majeure, les personnes en ont assez de ne pas savoir ce qu’elles mangent.
Chipotle a créé un univers touchant, qui pourrait très bien décrire le futur de notre planète
si nous n’agissons pas. Concept parfaitement illustré dans son application.
« Game of Social Thrones » d’Hootsuit :
En 2014, la série Game of Thrones est un énorme succès. Hootsuit, outil de monitoring de
compte sur les réseaux sociaux en est bien conscient et compte surfer sur le succès de la
série. La marque décide donc de s’appuyer sur l’univers de la série en lançant le « Game
of Social Thrones ». Les réseaux sociaux deviennent alors des royaumes et le message est
lancé « Unite your social kingdoms ». Un clip vidéo est créé, reprenant le générique de la
série. Il illustre le concept de « royaume social » et place au coeur de ces royaumes la
célèbre chouette de la marque, lieu où siège le Trône de fer de la série.
Le clip approche les un million de vues sur YouTube et devient très vite viral, ce qui accroit
fortement la notoriété de la marque. Depuis, le concept de reprise du générique de
« Game of Thrones » a été réutilisé plusieurs fois par de grandes marques.
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Les raisons du succès de cette campagne : Hootsuit mise sur le succès de la série du
moment. Il reprend les codes de la série et les adaptes à son univers. Le choix de la série
n’est pas lié qu’à son succès, mais également à son adaptabilité au métier de Hootsuit. Les
réseaux sociaux ont été décrits plusieurs fois comme des pays, il est donc simple de les
transformer en royaume. De plus, pour un outil lié aux réseaux sociaux il parait logique
que la vidéo produite devienne très vite virale.
« La légende de Shalimar » de Guerlain :
Les marques de luxe créent régulièrement des univers oniriques. En 2013, Guerlain décide
de nous faire découvrir l’histoire d’un de ses produits historiques, le parfum Shalimar. La
marque débloque un budget deux millions d’euros et fait appel à Bruno Aveillan pour
réaliser une clip vidéo de près de six minutes. La vidéo nous plonge 400 ans en arrière et
nous fait découvrir une version imaginaire de l’Inde. Un jeune prince se lance dans une
épopée pour rejoindre son amour. Le film est diffusé dans les salles de cinéma et sur la
chaine YouTube de la marque.
Ce film est consulté près de 850 mille fois sur YouTube. Cependant, sa notoriété n’est pas
due à son succès. Rapidement, de nombreuses critiques sont apparues sur internet, de
public mécontent qui juge avoir vu trop de fois le spot, qu’il est trop long et bien trop
incohérent et irréaliste.
Les causes de l’incompréhension de cette campagne : Guerlain a souhaité diffuser
massivement son film dans les salles de cinéma lors des fêtes de fin d’années, période de
fortes ventes pour la marque. Cependant, cette période est aussi l’une des plus propices
au cinéma. Les spectateurs ont donc vu plusieurs fois le film de la marque. De plus, ce
film publicitaire est relativement long, assez pour qu’aucune de ses apparitions ne passe
inaperçue. Cette forte diffusion et ce « manque » de discrétion, qui auraient dû faire la
force de la campagne, en fur ses pires ennemis. Le public, lassé, a l’impression de subir le
film. On peut également noter que si la réalisation est d’une grande qualité, l’univers
dépeint par le film ne semble pas crédible. Le prince typé oriental et le vieux sage font
très stéréotypé, mais pour un film réalisé par une marque de luxe c’est pardonnable. La
« princesse » qui languit dans son château renvoie à tous les stéréotypes des contes de
fées, mais nous avons une princesse svelte de type européen et blonde. Je pense que
c’est abusé de la naïveté du spectateur que de faire croire que cette princesse est issue
d’un pays oriental. Enfin, la dernière critique faîte à ce film est la sortie du Taj Mahal des
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eaux. Au final, le public est perdu entre références européenne et indienne ce qui
décrédibilise fortement le film.
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III. Les pratiques pour un brand content
efficace et qui pousse à l’engagement.
Après l’étude de ces nombreux cas, nous avons pu mettre en avant des campagnes de
contenu de marque ayant rencontré un fort succès comme ceux qui ont été reçus avec
plus d’hostilité de la part du public. Dans cette partie, nous allons résumer les bonnes
pratiques à mettre en place pour la production de contenu efficace et engageant pour son
public.
Un territoire légitime.
La première règle à respecter est la légitimité d’une marque sur un territoire.
Même si ce territoire peut sembler éloigner du coeur de métier de la marque, cela ne
signifie pas que la marque ne peut y aller. Nous avons vu l’exemple de Red Bull, à la base
fabriquant de boisson énergétique, la marque a su se légitimer sur le territoire des sports
extrêmes et en devenir un média incontournable. Fort de ce nouveau territoire, la marque
a pu mettre en place un ensemble de contenu jusqu’à dépasser le stade de média et
devenir partenaire d’un événement planétaire. Starbucks a également su évoluer. La marque est passée d’un vendeur de café, à un
espace de travail ou de détente où les gens prennent plaisir à rester. On peut également citer Orange, qui a su passer du service téléphonique à la production
de concert.
Le brand content ouvre de nombreuses portes aux marques, elles ont tout intérêt à les
emprunter. Cependant, il faut qu’il reste un moyen et non une justification. Il serait
absurde de prétendre qu’au nom d’un contenu réalisé la marque peut entrer sur n’importe
quel territoire. Il semblerait absurde qu’Oasis se mettent à produire un contenu destiné à
la prise en charge de senior. La santé n’est pas dans les territoires abordable par cette
marque et les seniors sont une cible trop éloignée de leur communication actuelle.
Enfin, le contenu produit de la marque ne doit pas être opportuniste, les 3 Suisses en ont
fait les frais lors des attentats contre Charlie Hebdo. De plus, il doit être partie intégrante
de la plateforme stratégique des moyens.
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Il ne faut pas non plus perdre de vue que le public cherche à être surpris par les marques.
La marque doit savoir oser et prendre des risques. Forcement, ces risques ne sont pas
toujours payant et peuvent être synonyme d’échec marketing. Seulement, si la marque se
cantonne à son territoire et à des contenus jugés trop classiques par le grand public, elle
risque de perdre la relation particulière avec ses clients. Si la prise de risque n’est toujours
pas payante pour les marques, la non-prise de risque s’avère bien souvent plus
catastrophique.
Des contenus de qualité.
Nous l’avons vu les contenus de marque évoluent en fonction des avancées techniques
réalisées. Le chromo est arrivé grâce à une nouvelle technique d’impression, la Course
Jaune souligne une avancée dans le domaine de l’automobile et Red Bull s’est appuyé sur
de nombreuses nouveautés pour réaliser la campagne Stratos.
Le numérique permet aujourd’hui d’augmenter l’interactivité entre le public et la marque.
Nous avons eu des vidéos interactives, comme le « Hunter shoot a bear » de Tipex. Puis
des dialogues entre les marques et les clients, comme la campagne de Mc Donald’s « Our
food. Your question. ».
J’ai relevé au cours de l’étude de différentes campagnes, que les marques tentent de plus
en plus d’établir une relation one to one. Cette tendance peut prendre la forme d’un
dialogue sur les réseaux sociaux, d’un appel à la co-création via des campagnes d’User
Generated Content ou d’une immersion plus ou moins totale dans l’univers de la marque.
J’ai été très surpris par les possibilités offertes par le numérique, j’ai eu l’occasion de
tester deux programmes de communication avec des Oculus Rift. Il s’agit d’un casque qui
plonge l’utilisateur dans un univers entièrement numérique. J’ai pu découvrir un univers
créé pour les métiers de la métallurgie et revivre une course du PMU à la place d’un
cavalier.
Je pense que bientôt les marques seront capables de créer des univers très immersifs,
dans lesquels nous pourrons évoluer et interagir avec elle. Cela ira bien au-delà, du simple
échange sur un réseau social, nous pourrons bientôt dialoguer physiquement avec la
marque.
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Il ne faut pas perdre de vu qu’un contenu de qualité fera forcement parlé de lui. Même les
mauvais exemples de brand content ont rapporté de la notoriété aux marques. Des
parutions souvent négatives, mais si l’on regarde la campagne de Guerlain, décriée sur
internet, la vidéo est un succès. Les spectateurs qui se sont plains d’avoir trop vu cette
vidéo ont suscité l’envie aux d’aller consulter le film. Cela peut paraître paradoxal, mais il
n’y a pas vraiment de mauvaise publicité tant que l’on parle de la marque. Plus récemment
la marque Protein World a déchainé la fureur des internautes avec son affiche dans le
métro londonien « Are you beach body ready ? ». Pendant que la toile hurlait au sexisme
et au body shamming, Protein World voyait ses ventes augmenter en flèche.
L’équilibre entre brand et content.
Pour susciter l’attention d’une audience toujours plus fractionnée, les contenus produits
par les marques doivent être qualitatifs, mais également présenter un intérêt. Les
contenus ne doivent pas être trop brand centric. Cela apparenterait une campagne de
brand content à une campagne de publicité classique, ce qui ramènerait le public dans une
méfiance vis-à-vis des marques et dans un sentiment que les marques ne le comprennent
pas et le considère comme assez bête pour croire tout et n’importe quoi.
La qualité des contenus va passer de plus en plus par leur utilité. La tendance aujourd’hui
est au divertissement, on peut le voir avec la campagne d’Oasis qui en joue et obtient de
très bons résultats. Cependant pour l’avenir, les marques doivent dépasser cela sans
l’abandonner. Le public aimera toujours être diverti par les marques et il en a besoin, mais
les contenus produits par les marques vont devoir également mettre l’accent sur leur
utilité ou leur qualité informative. Les marques les plus plébiscitées par les consommateurs
sont celles qui les aident aux quotidiens ou leur délivrent des informations auxquelles ils
n’ont pas accès. Cette tendance s’illustre avec le Grand Prix du Brand Content 2015 qui a
été remis à Fleury Michon qui informe son public. Barclays s’illustre aussi avec sa
campagne « Your Bank », dans laquelle non seulement elle informe, mais en plus elle offre
la possibilité à ses clients de s’approprier et de s’investir dans la marque. Le brand content
est là pour réconcilier les consommateurs et les marques, l’aspect purement divertissant
ne suffira pas et n’est pas à solide pour créer cette nouvelle relation. En effet, si Oasis
avait commis l’erreur des 3 Suisses lors des attentats de janvier, la marque aurait perdu un
capital sympathie énorme, qui n’aurait pu être rattrapé par de nouveaux contenus de
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divertissement. Les marques doivent apporter de réelles solutions pour rassurer leur
public.
Cependant, l’utilité d’un contenu ou sa qualité divertissante ne doit pas faire oublier la
marque derrière. Ce qui irait à l’encontre des objectifs business de la campagne et de
l’annonceur.
Il faut donc respecter un équilibre vertueux entre contenu et marque pour satisfaire à la
fois le public qui attend une nouvelle relation avec la marque et la marque qui a des
objectifs marketing à accomplir.
Le bon ratio production / diffusion.
On pourrait croire qu’une diffusion intensive pourrait pallier la qualité d’un contenu de
marque. Or c’est une erreur flagrante, n’oublions pas que le public est de plus en plus
volatile, mais surtout à une quantité de choix sans précédent. Ce n’est pas parce que votre
campagne le suivra sur l’ensemble de ses supports et à une haute fréquence qu’il sera
tenté d’y accéder. Le public aujourd’hui est roi et décide de la vie ou de la mort d’un
contenu, si ce dernier est jugé comme inintéressant, de mauvaise qualité ou trop brand
centrais il le boudera et laissera de côté.
La réciproque est elle aussi vraie. Un contenu d’une grande qualité et d’un grand intérêt
pour le public aura de grandes chances de passer inaperçu sans un plan de diffusion
efficace. Beaucoup de services sont restés méconnus du grand public à cause d’une
diffusion trop faible. Ce plan de diffusion doit être également adapté à la campagne elle-
même.
La mécanique reliant le support de diffusion au contenu doit être simple et sembler
évidente au public. On peut y appliquer une règle de webdesign qui dit « une interface
c’est comme une blague, si on doit l’expliquer c’est qu’elle n’est pas bonne ». La
campagne de promotion du film Eragon en a fait les frais, tout était très bien pensé
excepté l’accès au contenu. La campagne était diffusée en habillage sur le site Lycos, ex-
leader des moteurs de recherches en France, l’habillage comportait l’accès à un player
vidéo. Seulement ce player était masqué sous un texte qu’il fallait survoler avec sa souris.
Rien de très compliqué en soi, mais cette action n’est ni naturelle ni évidente, ce qui
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explique le manque de résultat de la campagne. L’affichage direct du player avec un
pictogramme incitant à cliquer pour lancer la vidéo aurait pu multiplier les vues de la
vidéo.
Le public n’aime pas être harcelé. Si une diffusion massive n’est pas suffisante pour
garantir une campagne basée sur un contenu de faible qualité, elle peut également être
néfaste à un contenu intéressant pour son public. Il faut savoir laisser les choix à
l’utilisateur, s’il ne désire pas consulter un brand content ce n’est pas dans la répétition
que la marque aura son adhésion. Si il boude le contenu proposé c’est qu’il n’y trouve pas
d’utilité, pour arriver à le conquérir la marque doit alors repenser sa stratégie, étudier ses
envies et ses demandes pour produire un nouveau contenu qui saura créer une relation
spécifique entre eux.
Des contenus facilement partageables.
Le numérique a amené avec lui de nouvelles interactions sociales. Les utilisateurs n’ont
jamais partagé aussi facilement des contenus.
Les marques doivent produire des contenus dans cette perspective. Les campagnes à
succès ont toute incorporé une stratégie de social media importante. Hootsuit spécialiste
des réseaux sociaux a su réaliser un clip qui serait forcement viral, en s’appuyant sur un
phénomène de société, à savoir la notoriété de la série Game of Thrones.
Cependant une campagne facilement partageable ne signifie pas une campagne purement
numérique. Une campagne offline peut très bien provoquer de fortes retombées de la part
des internet, qui aujourd’hui ne se sépare plus de leur smartphone. Il suffit d’établir une
stratégie permettant de quantifier ces retombées sur internet.
Nous touchons là à l’un des problèmes de brand content, à savoir comment mesurer et
quantifier son impact. Aujourd’hui, nous commençons à avoir les outils nécessaires pour
évaluer un impact sur des plateformes numériques. Cependant, il reste très compliqué de
mesurer les répercutions en offline. C’est aux agences d’imaginer de nouveaux dispositifs
de mesures. TWA a déjà proposé un objet connecté qui serait l’équivalent d’un cookie
internet, mais dans le monde réel. La technologie de la Radio Frequency Identification
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(RFID) qui s’appuie sur les puces sans contact est piste intéressante aussi que de plus en
plus de marques explorent.
Si le brand content veut réellement convaincre les annonceurs de son efficacité, il va falloir
qu’il démontre son efficacité au travers de nouveaux métriques.
Des process à la hauteur des objectifs.
Pour produire des contenus de qualité, les annonceurs font souvent appel aux agences.
Nous avons donc deux entités qui se rencontrent, une spécialiste dans la production,
l’autre experte sur sa marque. C’est pourquoi des processus clair et précis doivent être mis
en place pour maximiser l’efficacité de leurs travaux.
Les annonceurs doivent comprendre que même s’ils incarnent une marque à forte
notoriété, ils sont les experts de leur marque. Ils se doivent donc de fournir aux agences
des briefs suffisamment clairs et détaillés sur l’identité de la marque pour permettre aux
agences de trouver les contenus les plus appropriés. Les annonceurs n’ont pas non plus à
avoir honte de transmettre leur objectif business et si c’est le cas leurs faiblesses actuelles.
Les agences sont là pour les accompagner et les aider à atteindre ces objectifs, non pour
les juger.
Les agences doivent quant à elles être transparentes sur leurs méthodes de travail. Elles
doivent rationaliser l’élaboration des contenus pour la marque, afin de transmettre des
reporting honnêtes et réguliers aux agences avec lesquelles elles travaillent.
La mise en place de ses méthodes de travail aidera à créer un cercle vertueux où les
annonceurs feront confiance aux agences. Ainsi les annonceurs accepteront plus
facilement de les rémunérer pour leurs travaux et hésiteront moins à mettre en application
leurs conseils.
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Conclusion
Le mot de la fin.
La société et les nouvelles technologies ont rendu les gens de plus en plus méfiants et
exigeant en vers les marques. La multiplicité des supports qu’a apportée le numérique a
créé une fragmentation de l’audience. Ces facteurs rendent sont un véritable problème
pour les marques. En effet, elles ne savent plus comment convaincre leur audience ni
comment conserver leur attention. À l’heure du numérique, capter l’attention de sa cible
pendant cinq minutes devient de plus en plus compliqué. Le brand content semble être un
remède à cette crise des marques. Il permet de devenir le fil rouge des actions de
communication et se décline aisément sur l’ensemble des supports disponibles.
Cependant, il doit s’inscrire dans une réelle stratégie de communication pour rester
efficace et pertinent.
Les cas étudiés montrent l’avènement des réseaux sociaux dans les stratégies de
productions de contenus. On peut voir que ceux qui ont mis en place une réelle stratégie
arrivent à sortir du terrain d’expression de la marque. Cela lui permet de toucher un public
plus large que ses clients. L’utilisation de personnalité qui incarne la marque est aussi une
bonne pratique, elle permet de la personnifier et de toucher le public de l’égérie choisie.
Cela donne plus d’impact dans l’expression des valeurs de la marque et la tonalité de la
campagne. Dans leurs productions de contenus, les marques peuvent également
s’approprier ou créer des événements. Cela ancre la marque dans le présent et peut soit la
remettre au goût du jour, soit la rapprocher de son public. Le brand content reste un outil
très efficace pour que les marques montrent à leur public qu’elles les comprennent et
tentent de leur être toujours plus utiles. Enfin, la production de contenu permet aux
marques de faire découvrir leur univers. Il doit leur être propre et unique. Le public, une
fois transporté dans cet univers, pourra se sentir en adéquation à la marque et sera
fortement engagé avec celle-ci.
Pour conclure, les clés maîtresses de la réussite d’un contenu de marque sont la qualité du
contenu. L’utilisateur habitué à une haute qualité évitera de se pencher sur un contenu
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qu’il juge trop peu qualitatif. L’utilité du contenu, les marques ne sont plus là que pour
faire la promotion du produit. Le public a besoin de se sentir écouté et aimé des marques,
c’est pourquoi elles doivent leur devenir utiles. De plus, l’utilité d’une marque crée une
relation forte entre elle et sa cible. Une intégration totale entre la stratégie de
communication et les contenus diffusés par la marque, cela permet d’éviter les dérives et
les actions opportunistes qui seraient mal reçues de la part du public. Le ratio entre
contenu et marque, le contenu ne doit pas faire oublier la marque et réciproquement.
Enfin, les agences et les annonceurs doivent se faire confiance et créer des méthodologies
de travail. Sans cette confiance la production d’un contenu crédible de qualité devient très
laborieuse.
Ce que cette recherche m’a apporté.
D’un point de vue plus personnel, la rédaction de ce projet de recherche appliquée m’a
permis de rencontrer des experts dans le brand content. Leur rencontre m’a beaucoup
aidé à la rédaction de mon travail. Ils ont su me délivrer des méthodes mises en place
dans leur agence afin de réaliser des contenus de qualité pour les marques.
Ces rencontres avec les professionnels m’ont également permis d’étoffer mon portefeuille
de contact et de découvrir les lieux dans lesquels ils exercent leur profession. Après avoir
échangé avec certains, des propositions de formation en alternance pour ma cinquième
année m’ont été faîtes.
J’ai également pu profiter des conseils de mon directeur de mémoire, qui a su m’accorder
du temps pour ce projet alors que son travail en agence lui en demande beaucoup.
Mon stage actuel m’a également permis de rencontrer la direction de la communication de
Prince de Lu de mieux comprendre la vision que les annonceurs peuvent avoir du brand
content.
Fort des nouvelles connaissances que j’ai pu acquérir tout au long de mes recherches, je
suis confiant dans la poursuite de mon cursus. Je suis désormais certain de vouloir évoluer
dans cette voie. L’ensemble des méthodes recueillies m’aide déjà au quotidien afin de
mener à bien mon stage.
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Fiche de Lecture 1 : Du Brand Content à la Brand Culture : renforcer l’engagement des consommateurs grâce au potentiel culturel de la marque Quali Quanti (Daniel Bô; Matthieu Guével) http://testconso.typepad.com/files/le-potentiel-culturel-de-la-marque-1.pdf
« Elles éditent des magazines, produisent des jeux vidéos, des courts métrages, des vidéos pédagogiques, parfois sur des sujets qui n’ont pas de contact direct avec leurs produits. Elles se rapprochent des créateurs de contenus et se comportent comme de véritables médias, avec une ligne éditoriale et une offre de contenus divertissants, pratiques ou de découverte. »
« De leur côté des personnalités connues pour incarner « l’univers du contenu » s’intéressent aussi à la vie des marques. En 2008, le cinéaste Luc Besson s’est associé au publicitaire Christophe Lambert pour lancer l’agence Blue. Dans le même temps Dominique Farrugia, humoriste devenu célèbre avec les Nuls, s’est rapproché de l’agence Publicis pour mettre son savoir faire comique au service des marques pour créer du contagious content, du contenu divertissant viral. »
« Quelques exemples de marques, précurseurs en matière de brand content Michelin, modèle dans le contenu éditorial de marque Le livre de recettes offert avec les cocottes Seb dans les années 60 La croisière jaune organisée par Citroën en 1931 Le Casino-Journal, consumer magazine créé en 1901 Votre Beauté, ancien brand content de L’Oréal »
« Eric Scherer, responsable de la stratégie de l’AFP, a évoqué la multiplication des producteurs d’information, qui viennent concurrencer les journalistes. :
Le premier concurrent est le grand public qui filme, photographie, publie et partage. Les Etats se mettent également à produire des contenus au service de leurs intérêts. Troisième intervenant, les services publics ont développé à leur tour leurs services de production de contenu. Les ONG produisent, elles aussi, de plus en plus de contenus pour sensibiliser le grand public à des causes et par là même recueillir des fonds. Les personnalités elles-mêmes (sportifs, hommes politiques, artistes) ont leur blog, leur fil twitter et prennent la parole directement sur le Web. »
« Faire fructifier le capital immatériel des marques Face à ce mouvement de défiance, la réponse est la mise en place d'une démarche authentique et engagée tournée vers le long terme. Laurent Habib intitule sa méthode Brand Program, composé d'un programme éditorial, d'un programme créatif et d'un programme d'engagement. L'auteur considère qu'il faut dépasser la vision restrictive de la marque, focalisée sur un prisme fonctionnel et orientée sur l'acte d'achat. La marque totale doit investir tout le champ symbolique et prendre en compte la marque employeur, ses engagements idéologiques, son éthique, son projet, etc. »
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« Lors de différents tests d'opérations de brand content, nous avons été
frappés par l'effet de vérité du contenu de marque. Les interviewés sont unanimes à estimer qu’un des intérêts majeurs de la création de contenus éditoriaux par les marques est que « ça fait vrai », « ça sonne juste », « ça fait authentique ». La complexité ressentie de la création de contenu, la richesse de certains contenus proposés, la valeur ajoutée qu’ils apportent sont des preuves tangibles que le brand content n’a pas pu être réalisé « à la légère » comme un placard publicitaire. Il est le fruit d’une réflexion profonde de la part de la marque. »
« − La vérité « correspondance » ou sémantique : un système est vrai lorsqu’il correspond à la réalité (le critère de la vérité est externe) − La vérité « cohérence » ou syntaxique : un système est vrai lorsque ses éléments ne sont pas contradictoires, que “tout se tient” (le critère de la vérité est interne) − La vérité « pragmatique » : est vrai ce qui marche, ce qui est utile. »
Brand content, brand expérience, brand utility partie entière Mécénat et brand content, de très fortes affinités partie entière
« De la nécessité de créer un laboratoire de recherche Le contenu généré par les marques doit être communicatif et susciter l’enthousiasme. Le contenu est un cadeau offert par la marque qui ne peut se permettre d’être médiocre. En deux mots, il doit être passionnant. Pour créer du contenu passionnant, il faut être passionné par son sujet et s’investir en profondeur. Chez QualiQuanti, nous pensons que les entreprises et leurs conseils doivent mettre en place des laboratoires de recherche culturelle, capables d’étudier un sujet très en profondeur. Ces laboratoires peuvent associer des capacités journalistiques ou rédactionnelles avec des capacités de recherche et d’études (recherche documentaire, veille internationale, mobilisation d’experts, recherche-développement, interrogation du public, etc.). L’objectif de la recherche est d’abord d'explorer les facettes culturelles de son métier. Il est ensuite de produire des contenus innovants et inédits, d’éditer un flux abondant et renouvelé de contenus pour les publics visés en vérifiant leur bonne réception. Beaucoup d'entreprises créent des observatoires ou des fondations afin d'étudier leur domaine. Coca-Cola a créé un Observatoire du bonheur (en ligne avec sa Happiness Bottle), Cetelem a un observatoire sur la consommation, Nivéa sur le corps et le paraître, Veolia sur les modes de vie urbains. Bonduelle et Nestlé ont chacun créé une fondation pour faire évoluer les comportements alimentaires, Leroy Merlin pour un habitat adapté à tous, Médéric sur Alzheimer, Macif sur les aidants, Yves Rocher pour un monde plus vert, etc. Ces institutions illustrent les notions d'engagement et d'exploration de son métier mais ne débouchent pas toujours sur de la production éditoriale. Elles représentent néanmoins un réservoir de contenus potentiels. Pour élaborer du contenu sur la puériculture et l'éveil des petits (actuellement Pampers Village), la marque s'appuie sur l'institut Pampers : L'Institut Pampers est un réseau international d'experts qui se consacrent à la compréhension de tous les domaines du développement et de la santé des bébés. Les conseils donnés par l'Institut Pampers sont rédigés par des experts de la santé et du développement de l'enfant ; ils ont pour objet d'informer, guider et soutenir les familles. Canopée est la revue de référence Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �42 55
de Nature et Découvertes créée par Françoise Lemarchand, fondatrice de la marque : En 2003 est née la revue Canopée, fruit d’une collaboration entre des hommes et des femmes passionnés par l’écologie et par un même désir de plus de liens, de sens, de sobriété et d’humanisme. La phrase de Théodore Monod symbolise cette revue « Conservons notre curiosité, respectons la vie, ne cessons jamais de nous émerveiller. » et sa base-line : « Pour une écologie de la Terre, du corps et de l’esprit » exprime bien l'engagement des fondateurs. Pour trouver des idées neuves sur l'eau, la Lyonnaise des eaux a élaboré une plateforme collaborative dédiée. Wrigley Science Institute a pour fonction d'explorer les bienfaits du chewing-gum : poids, stress, concentration, hygiène dentaire. Ces activités de recherche des marques peuvent porter sur l'histoire de leur domaine, l'observation des usages en France et à l'étranger, la mobilisation de scientifiques, d'experts ou du public. Www.womenology.fr, laboratoire de recherche d’AuFeminin auquel nous participons, est une belle illustration. C’est une aventure intellectuelle pour mieux comprendre les femmes, leurs différences avec les hommes, leurs comportements sur différents marchés, leurs attentes vis-à-vis des marques. Pour ce laboratoire, nous interrogeons des experts, lisons beaucoup de livres et d’études, repérons des best pratices, menons des études,… De cette recherche sortiront notamment de nouvelles offres pour les entreprises qui veulent mieux prendre en compte le public féminin. Le contenu est de l'ordre du Faire et pas seulement du Dire : en le produisant, il nous fait réfléchir et évoluer. La démarche est autant une démarche de recherche que de rédaction et cette recherche engage l’entreprise, qui explore son métier en même temps qu’elle se procure une visibilité. Le métier d’institut d’études a vraiment du sens lorsqu’il s'agit d’accompagner les marques dans l’exploration de leur identité culturelle. »
Les égéries, ambassadeurs et utilisateurs des produits à l'intérieur des contenus sportifs : partie entière
III – LES DIFFERENTS TYPES DE CONTENUS DE MARQUE : exemples sur tous types (cuisine, musique, santé, BtoB…)
VI - L’EVALUATION DE L’EFFICACITE DU BRAND CONTENT : chapitre entier
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Fiche de Lecture 2 : Brand Content Strategy - Quand la marque devient media Vanksen
Le brand content se distingue généralement du branded content ou parrainage / sponsoring où la marque vient se greffer sur un contenu qu’elle ne contrôle pas ou dont elle n’est pas à l’initiative. Brand content est le terme anglais qui désigne le contenu de marque : des contenus produits directement par une marque à des fins de communication publicitaire et d’image auprès de leur communauté (prospects et clients). Cela désigne généralement des contenus éditoriaux (conseils, articles pratiques, forums, reportages, ...) proposés sur Internet, supports papier ou en TV, mais il peut également prendre la forme de nombreux autres contenus (vidéos, jeux, expositions, livres, etc.).
Le contenu, pierre angulaire de la visibilité 5 Nous sommes dans l’ère du content/inbound marketing : le contenu pour générer des leads et ce contenu a des particularités ! CONTENU FACILEMENT PARTAGEABLE Permet à la marque d’être présente sur de nombreuses plateformes et facilite les interactions des internautes avec le contenu. Il ne suffit plus de donner des informations sur ses produits, le contenu doit être utile ou divertissant. Pour obtenir l’intérêt des internautes. CONTENU UTILE Fournir un simple message promotionnel à travers son contenu n’est plus suffisant. Les internautes auront plus d’affect pour les marques qui partagent leurs valeurs ou leur proposent du contenu utile ou divertissant. CONTENU VISIBLE Il faut maximiser la visibilité de son contenu. Il est nécessaire de le relayer sur de multiples plateformes optimisées.
Brand journalism : il s’agit du journalisme appliqué aux marques, c’est-à-dire lorsqu’une entreprise propose du contenu informatif, qualitatif ou exclusif lié de manière plus ou moins prégnante à son activité. Brand culture : c’est la faculté qu’ont les marques à se transformer en agent culturel en s’inspirant de leur environnement et en devenant elle-même génératrice de modes de vie, innovations ou tendances culturelles. Brand utility : il concerne les entreprises fournissant du contenu et des informations utiles pour l’utilisateur final. L’objectif est de lui rendre service en lui facilitant la vie afin de renforcer l’attachement envers la marque. Brand experience : il s’agit de la manière dont un consommateur perçoit une marque en fonction des différents points de contact et interactions que l’entreprise aura établis avec lui. La brand expérience peut aussi signifier un brand content qui fait participer l’internaute pour lui faire vivre une expérience (interactive, immersive…).
Si les cas étudiés sont très différents, il est possible d’identifier des points communs et de définir certaines des conditions nécessaires au succès d’une opération de Brand Content: Le contenu doit être cohérent avec l’univers de la marque. Le contenu doit se démarquer par sa qualité. Une conception particulièrement aboutie ne passe pas inaperçue. Le meilleur des contenus n’aurait aucune visibilité sans un plan de diffusion adéquat. Le contenu doit présenter un intérêt pour la cible. Inspiration, divertissement, utilité… Même si ces 4 points clés soient indispensables, ils ne sont que les fondations d’une stratégie de contenu efficace et bien pensée.
LES MARQUES ET LA CREATION DE CONTENU MULTIPLICITE DE SUPPORTS WEB PLUS D’OPPORTUNITES Cette multiplicité de supports web offre de nombreuses opportunités aux marques afin de s’exprimer auprès de leurs audiences. DEMOCRATISATION SUREXPOSITION Mais cette démocratisation du brand content crée une surexposition qui demande aux marques de se différencier de leurs concurrents
Il ne faut pas vouloir prendre la parole à tout prix, cela peut avoir un effet négatif sur la marque. Pour se différencier et offrir une bonne visibilité à votre contenu il faut déjà qu’il s’appuie et réponde à ces 5 critères : LEGITIME Du contenu sur lequel votre marque soit légitime à prendre la parole : rapport avec son secteur d’activité, ses valeurs, ses partenariats, ses clients… CREDIBLE Vous devez être crédible lorsque vous prenez la parole sur un sujet, vos actions doivent être en
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accord avec vos paroles. UTILE ET/OU ATTRACTIF Votre contenu doit avoir un impact sur la cible : être attractif ou utile pour votre audience. Les consommateurs sont très réceptifs aux contenus qui vont les aider dans leurs décisions, dans leur quotidien ou qui offrent une valeur ajoutée à l’utilisation d’un produit/service. PARTAGEABLE Produire du contenu c’est avant tout penser à son côté « shareable », faire en sorte qu’il soit facilement consultable (sur tous les terminaux, dans différents contextes…) et partageable (réseaux sociaux…)
Il faut enfin s’assurer de l’adéquation du contenu et de la cible. Le discours ainsi que sa diffusion doit prendre en compte les comportements et les intérêts de la population ciblée. DIFFUSION Sur un même secteur d’activité, une marque s’adressant à des néophytes et une autre ciblant des experts auront des stratégies de contenu aux antipodes. Le discours doit s’adapter à la cible ainsi qu’à ses intérêts. Un adolescent geek et un retraité peu digitalisé n’ont pas les mêmes reflexes sur le digital. Si l’engagement du premier est courant, le deuxième utilisera des supports moins actifs et devra être guidé vers le contenu de la marque. Les canaux de diffusion doivent être choisis en fonction du comportement web de la cible. Le contenu doit être pensé en amont par rapport à la cible. Se contenter de produire un contenu de qualité centré sur la marque entrainerait un manque de visibilité.
Diffuser son contenu sur toutes ses plateformes est essentiel pour lui assurer un maximum de visibilité. Pour cela, il convient de mettre en place une stratégie de diffusion social media mais également de placer des liens récurrents sur tous les sites de la marque. Avec la mise en place d’une stratégie de contenu, c’est tout l’écosystème digital de la marque qui sera modifié et devra être optimisé. Les différentes plateformes de marques devront intégrer ce contenu ou emprunter la ligne éditoriale définie pour plus de cohérence, par exemple. #3 ETABLIR UNE STRATEGIE DE CONTENU Une stratégie de contenu impacte l’ensemble de l’écosystème 41 Une stratégie de Brand Content est un procédé complet et multicanal qui impacte le contenu existant et à venir. Une stratégie de Brand Content impacte l’intégralité de l’écosystème d’une marque et demande la mise en place de nouveaux procédés de gestion de contenu.
La nécessité d’une ligne éditoriale élaborée La ligne éditoriale est la fondation d’une stratégie de Brand Content efficace et cohérente. Elle détermine l’ensemble des sujets à aborder, la tonalité et la manière de mettre en scène sa marque et ses contenus sur les différents outils digitaux en étant en accord avec la cible, le positionnement et les objectifs de communication. POUR QUOI ? Définir dans un premier temps les objectifs. Est-ce pour diffuser des informations sur la marque, ses produits ou ses services ? Pour gagner en notoriété ? Pour fédérer une communauté ? Le contenu sera adapté en fonction des objectifs précis qui font que la marque prend la parole aujourd'hui. COMMENT ? La ligne éditoriale doit également préciser le ton à adopter face à la communauté. Faut-il opter pour le tutoiement ou le vouvoiement ? Le discours doit-il être institutionnel ou plus décomplexé ?La typologie de la cible et ses attentes définiront la relation à entretenir. QUOI ? Les différentes thématiques et sujets à éditer seront déterminés en fonction des intérêts de la cible. Avant de savoir comment diffuser du contenu, il faut statuer sur quel contenu aura plus de succès auprès de la communauté.
La ligne éditoriale au service d’un storytelling puissant Coca-cola déploie son discours « Open Happiness » depuis plus de 60 ans et en a fait un véritable storytelling sur le digital. Chaque contenu répond à une checklist définie par la marque : le contenu est-il surprenant ? A-t-il un attrait universel ? Est-ce qu’il éveille l’intérêt ? Etc. Oreo fait de son cookie une icône en le mettant au centre de toutes ses interventions. Sur le digital la marque créé des contenus aux insights forts et fédérateurs. L’animation de ses comptes sur les réseaux sociaux se base sur la réactivité, l’humour ou l’émotion. RedBull se donne pour mission de motiver les sportifs à toujours se surpasser et d’inspirer les plus amateurs. La marque réussit à faire oublier qu’elle vend une boisson et se positionne au même niveau qu’une marque de sport. Le contenu que RedBull propose sur le digital s’inscrit dans un storytelling lifestyle propre à la marque et son positionnement.
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Focus Group : Guide d’entretien 1 groupe 20/30 ans, mixtes 1 groupe 35/45 ans, mixtes 1 groupe 50/65 ans, mixtes
1) INTRODUCTION / RÈGLES DU JEU
- non-censure - écoute des autres - débat encouragé - critique argumentée
2) ECHAUFFEMENT: TOUR DE TABLE PRESENTATION - Âge - Situation de famille - Profession - Domicile - Passe temps - Réseaux sociaux
3) L’UNIVERS DU BRAND CONTENT
- Imaginaire associé au contenu de marque : toutes les évocations spontanées - Connaissance spontanée de contenu de marque - Vidéo, journaux, musique… Perceptions comparées, motivations. Quand consomme-t-on l’un ou l’autre? - Les contenus spécifiques jeunes - Description / Portrait robot de la marque productrice - Description / Portrait robot de la cible 4) USAGE ET ATTITUDES
- Fréquence de consultation des contenus de marques - Temps de consultation passé - « Lieu » de consultation - Avant / après l’expérience du contenu de marque : changement de la perception de la marque - Moment de consommation : travail / études, déplacement, domicile… - Préférence dans la forme : jeux, vidéos, journaux… - Légitimité de la marque sur territoire : bon / mauvais - Importance de la marque dans la qualité du contenu - Connaissance de « people » dans le brand content - Importance des « people » - Risques encourus par ces derniers - Idée de mariage personnalité / marque - Connaissez-vous d’autres personnes qui consomment du contenu de marques ? Sous quelle forme ?
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5) LES MARQUES EN PRÉSENCE (diffusion d’exemples ?)
- Niveau d’engagement : soutien, encouragement, défense, financier… - Motivation et freins: pourquoi préférer un contenu à un autre - Ensemble des marques connues : spontané - Injection des marques non citées : Mercedes… - Les classements par contenu vs par marque - Image des marques Oasis et Fanta (changer les marques en fonction de l’âge) Portraits chinois ( animal / voiture / pays / style musical / célébrité / recette) Le consommateur Oasis / Fanta - Oasis / Fanta: cible, pourquoi ce contenu, efficacité perçue
Synthèse Groupe 1 :
Typologie : 3 femmes 4 homes,personnes de 22 à 28 ans, mixte, étudiants ou jeunes actifs, urbains et ultra-connectés.
Évocations suite à l’énoncer « contenu de marque » : publicité et site internets. Après explication de ce que c’est : vidéo, jeu internet, application, événement
Vidéos : Oasis (websérie), Guerlain (court métrage), Cartier (court métrage), Leroy Merlin (du côté de chez vous). Consommation : un peu partout (transport en commun, école/travail, domicile, cinéma). Cette génération hyper connectée et accro au mobile consulte sans cesse les réseaux sociaux. La 4G leur a permis de consulter de la vidéo de façon nomade. Lorsqu’ils le peuvent ils utilisent un poste fixe (plus de confort). Si il s’agit d’une série, ils peuvent regarder la série d’un seul coup.
Jeu internet : Fanta (Saving the Source), Poulain (la Choco Aventure), Oasis (la Chuuute). Consommation : principalement au domicile, des fois au travail. Les jeux sur internet sont perçus comme non adaptés à une consommation mobile. Après quelques essais, si le jeu n’est pas vraiment novateur il sera abandonné.
Applications Mobiles : Heineken (paris sportif), Nivea Sun (bronzer en sécurité), Ikea (réalité augmentée), Kim Kardashian (jeu). Consommation : tout dépend du type d’application. Les applications jeux sont utilisés dans les transports en commun, au domicile mais aussi à l’école/travail. Le jeu cité a un côté addictif et marche sur une mécanique de timer, il faut donc pouvoir réagir en temps et en heure. Les applications utilitaire (paris / nivea / ikea) : usages ponctuels mais périodique.
Événements : défilés de mode (Victoria’s Secret, grands couturiers), concerts (Orange, Galerie Lafayette), sport (Redbull le saut, course de caisse de savon, les sports extremes). Consommation : ponctuelle, en relation avec l’événement. Cependant, RedBull se différencie, organisant plusieurs événements dans l’année les jeunes ont tendance à suivre la marque sur les réseaux sociaux et donc à consulter ses contenus dès qu’elle en produit. Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �47 55
Visuels : 3 Suisses (bad buzz je 3 suisSSES Charlie), casque de scooter (suite à l’affaire Gayet). Consommation : ponctuelle. Ils consomment ces visuels au fur et à mesure que les marques les produisent via les réseaux sociaux.
Portrait Chinois : les marques produisant du contenu sont séparés en groupe. Celles qui produisent du contenu digital sont vu comme jeune et cool, lorsque l’exercice est réussi. Mais choquante lorsqu’elles font un bad buzz. RedBull qui produit des événements offline est rattaché à ce groupe, car il les distribue principalement sur internet. Les jeux sur internets perdent en puissance, faisant un peu « ringard ». Il serait associé à une personne d’un quarantaine d’année qui commence à vieillir. Les courts métrages de marque de luxe renvoient une image d’une personne sage, féminine et riche. Vivant dans un monde de conte de fée. Les défilés de mode se rattachent à la marque mais sont quand même perçus comme jeune en utilisant de nouvelles technologies. Les concerts Oranges sont vus comme très jeunes et engagés pour la bonne cause.
La cible décrite ressemble au groupe, jeune, urbain et hyper connectée.
Avant / après la consultation :
La perception de la marque change grâce au brand content. « Je pensais qu’Oasis ne s’adressait qu’aux enfants alors que je les adore sur Twitter ». Les marques qui diffusent trop leur contenu comme l’a fait Guerlain dans les salles de cinéma sont mal perçu « Je l’ai vu tellement de fois ». Cela s’apparentent à du matraquage et non plus à du divertissement. Certains semblent laisser peu de trace. Après avoir participer à un concert Orange, il semblerait qu’on participait à un concert… pas forcement Orange.
En général, la perception des marques est bien meilleure grâce au contenu de marque. Seul quelques uns semblent soit laisser que peu de trace ou une mauvaise image.
Les peoples : Évocation spontanée : Norman (opération Crunch), Kevin Razy (les Dumas) Importance : donner un visage humain à la marque Risques : subir la mauvaise image d’une marque Mariage : la personne devient un produit de la marque
Contenu diffusé à ce groupe : Effet Papayon (Oasis) / Mission 404 (Orangina) / Odyssée (Cartier) C’est un succès Je n’avais pas compris Découverte d’un monde imaginaire que c’était pour Orangina
Groupe 2 :
Typologie : 5 femmes 2 homes,personnes de 32 à 44 ans, mixte, actif, CSP+, parents, connectés.
Évocations suite à l’énoncer « contenu de marque » : publicité et tutoriels vidéos. Après explication de ce que c’est : vidéo, événement, livre de cuisine, sites internet Camille LEBRE - CCN 4B Page � sur �48 55
Vidéos : Castoroma (tutoriels), Bonne maman (recette de cuisine), Loreal (conseils beautés). Consommation : à la maison que ça soit sur ordinateur ou tablette. Plutôt ponctuelle et selon le besoin même si ils y reviennent régulièrement (cuisine avec les enfants / tuto beauté).
Livre : Francine, Michel et Augustin. Consommation : domicile, seul ou en groupe (famille ou amis). Ponctuel
Événement : Kia (pique-nique) Consommation : annuelle, lors de l’événement. Même si ils revoient les personnes rencontrées en dehors de l’événement.
Visuels : les memes proposés par les marques. Consommation : plusieurs fois par jour à la maison et au travail. Principalement sur ordinateur. Sur Facebook. Partage d’humeur, d’humour et de philosophie.
Sites internet : Oxybul (grainedecurieux.fr) et Blédina (bledina.com) Consommation : période, à la maison. Utilisé lors d’une préparation à la grosse et dans les premières années de l’enfant.
Portrait Chinois : Les marques « pratiques » : qui sont là pour aider ou faire découvrir de nouvelle chose. Les marques « humaines » : drôle, légère, « plus comme nous »
La cible : qui a besoin d’aide, manque d’imagination, maladroit, qui ne sait pas tout.
Avant / après la consultation :
une meilleure perception de la marque. Une identification dans ces actions. « Je ne pensais pas que cette marque pensez comme moi ». Aide à se sentir en accord (ou en désaccord : Zara bad buzz du t shirt à l’étoile jaune) avec une marque.
Les peoples : Évocation spontanée : Philippe Etchebest (danone) Importance : jouer sur l’humour, montrer la qualité des produits Risques : décrédibiliser le professionnel Mariage : ce n’est pas une bonne idée : Gad Elmaleh (LCL) / Ramzy (M6 Mobile) réussite : mode (pochette Penelope Bagieu, chaussure de bloggeuses avec André)
Contenu diffusé à ce groupe : Astuces de Maman (Champomy) / Stratos (RedBull) / Odyssée (Cartier) « On cherche toujours à de « Un événement « Ça me permet de rêver » nouvelles choses avec historique » nos enfants. »
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Groupe 3 :
Typologie : 3 femmes 3 homes,personnes de 52 à 62 ans, mixte, actif / début de retraite, CSP+(+), provinciaux.
Évocations suite à l’énoncer « contenu de marque » : publicité et site internet. Après explication de ce que c’est : vidéo, site, packaging, application.
Vidéos : Castoroma et Ikea (tutoriels) Consommation : à la maison que ça soit sur ordinateur ou tablette. Ponctuelle.
Sites internets : Mercedes (coupe class C) / Wilkinson (bébé contre papa) Consommation : domicile. Ponctuel : quand l’événement s’y prête
Packaging : Bonne Maman (recette de cuisine) Consommation : lors de l’achat d’un produit. « Si le produit me plait je lis la recette. Si je peux la faire je la garde. »
Application : Maïf (application pour réalisé des devis) Consommation : ponctuelle. « Je l’ai mais j’espère ne pas avoir à m’en servir ».
Sites internet : Oxybul (grainedecurieux.fr) et Blédina (bledina.com) Consommation : période, à la maison. Utilisé lors d’une préparation à la grosse et dans les premières années de l’enfant.
Portrait Chinois : qui est là pour me faciliter la vie.
La cible : tout le monde. « On a tous besoin de conseils à un moment ou à un autre », les marques étant des experts sont très bien placées pour nous aider
Avant / après la consultation :
une meilleure opinion de la marque « On ne nous voit plus comme de simple planches à billets ». Un sentiment de compéhension au niveau des marques
Les peoples : Évocation spontanée : Gad Elmaleh et « les autres qui ont fait de la pub pour LcL » Importance : utiliser des peoples dont les gens se sentent proches, pour créer de l’adhésion « même si on n’est pas naïfs ». Risques : une très mauvaise pub pour le people, qui semble ne plus savoir comment trouver de l’argent Mariage : mauvaise idée, sauf quand l’initiative vient d’un people (Resto du Coeur)
Contenu diffusé à ce groupe : Guide Michelin (Michelin) / Stratos (RedBull) / The One That I Want (Chanel) « Je n’avais jamais compris « RedBull joue beaucoup « On découvre que Dior a perdu le rapport entre les pneus et sur le sports et ça le sens des réalités. En plus, les restaurants. » marche » (Formule 1 aussi) je ne comprends pas du tout le sens de cette pub. »
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Étude quanti : Efficacite du brand content. Etude sur 14 campagnes de branded entertainment françaises significatives de 2013 auprès de 300 consommateurs en février 2014. Hyperworld, ebuzzing, jeremy dumont.
http://fr.slideshare.net/jeremydumont/efficacite-du-brand-content-etude-sur-14-campagnes-de-brand-entertainment-franaises-significatives-de-2013-auprs-de-300-consommateurs-en-fvrier-2014-hyperworld-ebuzzing-jeremy-dumont
Résultats :
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Webographie : - Brand content, native advertising : vers une publicité "responsable" ? - Les Échos http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-87624-brand-content-native-advertising-vers-une-publicite-responsable-1000897.php
- Et si on démystifiait triplement le Brand Content ? - Nicolas Bordas http://www.nicolasbordas.fr/archives_posts/et-si-on-demystifiait-triplement-le-brand-content
- Et si on débattait avec Nicolas Bordas sur sa définition du Brand Content ? - Daniel Bôhttp://testconso.typepad.com/brandcontent/2011/11/et-si-on-debattait-avec-nicolas-bordas-sur-sa-definition-du-brand-content-.html
- En quoi l'essor des médias sociaux influence et fait évoluer le marketing? Raphaëlle BROWAEYS http://www.memoireonline.com/10/12/6274/m_En-quoi-lessor-des-medias-sociaux-influence-et-fait-evoluer-le-marketing5.html
- Les Nouveaux Défis du Brand Content 2 : l'engagement du consomateur, une promesse forte - Influencia http://www.influencia.net/fr/actualites/in,pas-manquer,nouveaux-defis-brand-content-2-engagement-consomateur-promesse-forte,3991.html
- Publicité online : en quoi le brand content représente une réponse clé aux questions d’intrusion - Daniel Bô http://testconso.typepad.com/brandcontent/2011/11/le-brand-content-et-la-publicite-online.html
- La marque media : le brand content permet-il aux marques de se passer des medias ? Vidéo :
Intervenants : - Daniel Bô, expert en branded content, PDG de Qualiquanti , France - Guillaume Olivieri, co-fondateur Slideo , France - Vincent Balusseau , Directeur général du groupe Première Heure , France - Christian Baumard, co créateur de kabo-productions , France - Emmanuel Torregano, directeur de le rédaction d'Electron Libre , france - David Deslandes , directeur commercial de Blog Bang , France - Hugues de la Rochefordiere, Directeur Editorial, La Télé des Marques , France - Xavier Blanchot, directeur des e-contenus, Via-France , France - Ludovic Bleicher, responsable liberation.fr , France
http://techtoc.tv/event/326/uses-and-web-2.0/paris-2.0/la-marque-media--le-brand-content-permet-il-aux-marques-de-se-passer-des-medias
- À LA RENCONTRE DU BRAND CONTENT - Bryan Coste http://www.adsandtrends.com/brand-content/
- Brand Content et Social Media : le cas Coca Cola http://news.social-dynamite.com/brand-content-et-social-media-le-cas-coca-cola
- Brand Content: quelles sont les pratiques des annonceurs ? - Viuz http://www.viuz.com/2013/05/14/brand-content-quelles-sont-les-pratiques-des-annonceurs/
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- BRAND CONTENT, STORYTELLING, BRAND JOURNALISM… TOUTES LES DÉFINITIONS AUTOUR DU CONTENU DE MARQUE - Culture Cross Mediahttp://www.culturecrossmedia.com/brand-content/brand-content-definitions-contenu-de-marque/
- LE BRAND CONTENT EST-IL L’AVENIR DE LA PUBLICITÉ ? - Blueaccacia http://www.blueacacia.com/actualites/le-brand-content-est-il-lavenir-de-la-publicite/
- 9 EXEMPLES DE BRAND CONTENT- Gabriel Dabi-Schwebelhttps://www.1min30.com/brand-marketing/brand-content-5470
- Du Brand Contente à la Brand Culture Volume 2 - Daniel Bôhttp://fr.slideshare.net/qualiquanti/les-cles-du-contenu-de-marque
- Le Brand Content est mort, vive le… - Influenciatendance http://www.influenciatendance.net/brandcontent/pdf/CarnetTendance_N4_Brand-Content.pdf
- Storytelling & Brand Content : « Nous allons vers un storytelling de coopération et dialogue » - le blog du communicant 2.0 http://www.leblogducommunicant2-0.com/2012/10/07/storytelling-brand-content-nous-allons-vers-un-storytelling-de-cooperation-et-de-dialogue/
- L'importance de l'image dans la communication des marques : le livre blanc d’Olapic - Daniel Bô http://testconso.typepad.com/brandcontent/
- Dossier Spécial : Brand Content - Vanksenhttp://www.vanksen.fr/blog/dossier-special-brand-content-2/
- Vanksen publie sa nouvelle étude “Brand Content Strategy” - Vanksenhttp://www.vanksen.fr/blog/vanksen-publie-sa-nouvelle-etude-brand-content-strategy/
- Interview : avec Gouzi, evian réaffirme son intérêt pour le brand content - Blog du Modérateurhttp://www.blogdumoderateur.com/gouzi-evian-brand-content/
- Les baromètres, une forme de brand content qui se renouvelle - Daniel Bôhttp://testconso.typepad.com/brandcontent/2015/02/les-barometres-une-forme-de-brand-content-qui-se-renouvelle-tribune-dans-offremedia.html
- Quand les médias créent du contenu de marque : la proposition d'Uzbek & Rika - Uzbek & Rika http://testconso.typepad.com/brandcontent/2014/12/quand-les-medias-creent-du-contenu-de-marque-la-proposition-duzbek-rika.html
- Quand les médias créent du contenu de marque : La réponse de Studio Clés - Studio Clés http://testconso.typepad.com/brandcontent/2014/12/quand-les-medias-creent-du-contenu-de-marque-la-reponse-de-studio-cles.html
- Quand les médias créent du contenu de marque : L'offre de TF1 Publicité - Daniel Bôhttp://testconso.typepad.com/brandcontent/2014/12/quand-les-medias-creent-du-contenu-de-marque-loffre-de-tf1-publicite.html
- L'engagement, faux-ami des marketeurs qui rêvent d'embrigader les consommateurs - Daniel Bôhttp://testconso.typepad.com/brandcontent/2014/11/lengagement-faux-ami-des-marketers.html
- Outils et solutions brand content - QualiQuantihttp://fr.slideshare.net/qualiquanti/qualiquanti-outils-et-solutions-content?qid=b71f4dad-4538-4124-a82a-2a24edd57e98&v=qf1&b=&from_search=5
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- LUXE ET BRAND CONTENT : DES LIAISONS DANGEREUSES ? - Dagobert http://fr.slideshare.net/agencedagobert/luxe-et-brand-content-des-liaisons-dangereuses
- Le Brand Content : quand les marques prennent le pouvoir ? - Nurunhttp://fr.slideshare.net/obinisti/le-brand-content-quand-les-marques-prennent-le-pouvoir
- Brand Content L U X E - QualiQuantihttp://fr.slideshare.net/qualiquanti/brand-content-l-u-x-e
- Tendances du Brand Content digital Food - Kingcomhttp://fr.slideshare.net/KingcomAgence/brand-content-digitalfood
- Le consommateur, ce paradoxe en puissance… - Influenciahttp://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,etudes,consommateur-paradoxe-puissance...,5281.html?PHPSESSID=rvjqo1ua2cramtcir7rtgebje6
- Méfiance face à la publicité en ligne : une fatalité ? - Siècle Digital http://siecledigital.fr/2015/02/mefiance-face-la-publicite-en-ligne-une-fatalite/
- Comment devenir une marque engagée ? - L’ADN http://www.ladn.eu/actualites/comment-devenir-marque-engagee,article,25798.html
- Les vainqueurs du Grand Prix du Brand Content 2015 - Journal du Net http://www.journaldunet.com/ebusiness/marques-sites/grand-prix-brand-content-2015.shtml
- La culture produit pour nourri l’expertise du consommateur - Influenciahttp://www.influencia.net/fr/actualites/design-lab,brand-culture,culture-produit-pour-nourrir-expertise-consommateur,5328.html
- Manifesto du brand content - Udecamhttp://www.udecam.fr/docs_square/brandcontent/UDECAM%202011%20BrandContent_MANIFESTO.pdf
- Méfiance accrue à l’égard de la pub - Figaro http://www.lefigaro.fr/medias/2008/11/21/04002-20081121ARTFIG00142-mefiance-accrue-a-l-egard-de-la-pub-.php
- Consommateur méfiant cherche marque de confiance - emarketing.fr http://www.e-marketing.fr/Marketing-Magazine/Article/Consommateur-mefiant-cherche-marque-de-confiance-16298-1.htm
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