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ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
CARACTÉRISATION DES PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES ET THERMIQUES DES COMPOSITES ÉPOXY/GPOSS/NOIR DE CARBONE
PAR Eya ZRIBI
MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE COMME EXIGENCE PARTIELLEÀ L’OBTENTION DE
LA MAÎTRISE EN GENIE ELECTRIQUE M. Sc. A
MONTRÉAL, LE 9 AOÛT 2016
©Tous droits réservés, Eya Zribi, 2016
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PRÉSENTATION DU JURY
CE MÉMOIRE A ÉTÉ ÉVALUÉ
PAR UN JURY COMPOSÉ DE : M. Éric David, directeur de mémoire Département de génie mécanique à l’École de technologie supérieure M. Michel Fréchette, codirecteur de mémoire Institut de Recherche d’Hydro-Québec (IREQ) M. Vincent Demers, président du jury Département de génie mécanique à l’École de technologie supérieure Mme Martine Dubé, membre du jury Département de génie mécanique à l’École de technologie supérieure
IL A FAIT L’OBJET D’UNE SOUTENANCE DEVANT JURY ET PUBLIC
LE 1ER AOÛT 2016
À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
REMERCIEMENTS
Je remercie Pr. Éric David et Dr. Michel Fréchette, respectivement directeur et codirecteur de
mémoire pour leur disponibilité et l’encadrement qu’ils m’ont apportés ainsi que pour les
discussions tant formelles qu’informelles qui animèrent nos échanges.
Je remercie aussi mes collègues, Mme Christèle Vanga et M. Thomas Heid pour toute l’aide
qu’ils m’ont apportée et l’atmosphère de joie et d’entraide qu’ils ont su bâtir.
Je remercie Dr. Réjean Girard chef expertise du département Science des matériaux pour
m’avoir permis d’effectuer mon mémoire au sein de l’IREQ.
Je remercie les départements de Génie Électrique et Génie Mécanique de l’École de
Technologie Supérieure de Montréal pour la formation scientifique et humaine qui m’a été
transmise
Je remercie également mon papa Abdelwahed, ma mère Hajer, ma sœur Asma et mon petit
frère Ahmed, mes chers Akou et Mamoula et mon fiancé Mohamed ainsi que ma belle-
famille que j’aime énormément, de m’avoir toujours soutenue dans mes choix et d’être
présent à mes côtés.
Sans oublier mes amis à Montréal : Badr, Ali, Majed, Mehdi, Rim et Mouna et mes amies en
Tunisie : Henda, Meriam et Hajer : je vous adore.
CARACTÉRISATION DES PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES ET THERMIQUES DES COMPOSITES ÉPOXY/GPOSS/NOIR DE CARBONE
Eya ZRIBI
RÉSUMÉ
La production, le transport et la distribution de l’énergie électrique sont des domaines d’une grande importance dans le monde d’aujourd’hui. L’utilisation de matériaux isolants, conducteurs ou semi-conducteurs et la performance de ces matériaux constitue un élément très important. Récemment, une nouvelle classe a fait l’objet d’un grand intérêt scientifique, celle des nano diélectriques. Ce sont des diélectriques comportant des nano particules remplaçant ainsi les microparticules. C’est une nouvelle technologie prometteuse permettant l’amélioration des performances électriques et thermiques. Dans ce mémoire, les nano composites étudiés sont à base d’une résine d’époxy DER332 renforcée par des nano particules de noir de carbone. Pour d’autres composites, il y aura l’ajout d’un deuxième additif : le GPOSS. Les mesures faites au cours de cette maîtrise ont pour but de caractériser les propriétés thermiques et électriques de ces matériaux. La bonne fabrication de ces échantillons représente un élément majeur pour les résultats attendus. En effet, la bonne dispersion des nano particules dans la matrice hôte affecte considérablement les propriétés électriques et thermiques. Un autre paramètre qui influe sur les résultats est le temps de broyage mécanique des particules de noir de carbone qui sera expliqué dans ce mémoire. À partir de la spectroscopie diélectrique dans le domaine fréquentiel, on aura une idée sur différents paramètres électriques comme la conductivité complexe et la permittivité diélectrique qui sont liés mathématiquement. De même, les mesures de la rupture diélectrique nous donneront une idée sur la tenue en tension des nano diélectriques et leur dégradation ainsi que les différents paramètres sensibles à cette mesure, tels que l’épaisseur des échantillons et les conditions de mesure. Ensuite, la microscopie électronique à balayage (MEB) nous a permis de visualiser la structure et la morphologie des échantillons. Enfin, on pourra avoir une idée sur les propriétés thermiques grâce à deux expériences à savoir la mesure directe de la conductivité thermique et la calorimétrie différentielle à balayage (DSC). Mots clés : résine d’époxy DER332, noir de carbone, GPOSS, nano diélectrique, broyage, spectroscopie diélectrique, rupture diélectrique, MEB, conductivité thermique, DSC
CARACTÉRISATION DES PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES ET THERMIQUES DES COMPOSITES ÉPOXY/GPOSS/NOIR DE CARBONE
Eya ZRIBI
ABSTRACT
Production, transport and distribution of electrical energy are fundamental to the modern society. Conductive, semi-conductive and insulating materials are used in the different applications related to electrical energy. Recently, a new class of material has emerged, nanostructured materials for electrotechnical applications. Included in these materials are dielectric materials comprising nanoparticles replacing the micro particles. These new technologies could in the future allow to enhance the electrical and thermal performances of the various materials used in high voltage applications. In this work, the studied nanocomposites are based on an epoxy resin DER 332 reinforced with nanoparticles of carbon black. For other composites, there will be an addition of a second additive: the GPOSS. The aim of the measurements done during the master degree is to characterize the electrical and thermal properties of the nanodielectric. The establishing of an appropriate fabrication procedure represents a major asset to get the expected results. Indeed, the good dispersion of the nanoparticles in the host matrix is known to affect the electrical and thermal properties. Another parameter affecting the results is the milling time which will be explained in this paper. Using dielectric spectroscopy in the frequency domain, we will be able to characterize the various electrical parameters such as the complex conductivity and the complex dielectric permittivity that are mathematically related. Also, the measurements of the dielectric breakdown strength will allow to characterize dielectric breakdown voltage of the composites as well as the sensitive various parameters such as the thickness of the samples and the measurement conditions. Scanning electron microscopy (SEM) will allow us to visualize the structure and morphology of the samples. Finally, the thermal properties will be characterized through two experiences, the direct measurement of the thermal conductivity and the differential scanning calorimetry (DSC). Keywords: Epoxy resin DER332, carbon black, GPOSS, nano dielectric, milling, broadband dielectric spectroscopy, breakdown, SEM, thermal conductivity, DSC
TABLE DES MATIÈRES
Page
INTRODUCTION .....................................................................................................................1
CHAPITRE 1 LES MATERIAUX DIELECTRIQUES .....................................................5 1.1 Introduction ....................................................................................................................5 1.2 Les propriétés physiques des diélectriques ....................................................................6
1.2.1 Les propriétés thermiques ........................................................................... 6 1.2.2 Les propriétés mécaniques .......................................................................... 7 1.2.3 Les propriétés chimiques ............................................................................ 7
1.3 Polarisation des diélectriques .........................................................................................7 1.3.1 Permittivité et induction électrique ............................................................. 9 1.3.2 Différents types de polarisations ............................................................... 10
1.3.2.1 La polarisation électronique ....................................................... 12 1.3.2.2 La polarisation moléculaire et ionique ....................................... 12 1.3.2.3 La polarisation dipolaire ............................................................ 12 1.3.2.4 La polarisation interfaciale ........................................................ 13
1.3.3 Les phénomènes de relaxation .................................................................. 14 1.3.3.1 La relaxation alpha ..................................................................... 14 1.3.3.2 La relaxation béta ....................................................................... 14 1.3.3.3 La relaxation gamma.................................................................. 15
1.3.4 Relation de Clausius Mossotti .................................................................. 16 1.4 Les nano diélectriques ..................................................................................................16
CHAPITRE 2 LA FABRICATION DES NANO COMPOSITES ET LES MÉTHODES DE MESURE ............................................................................................19
2.1 Introduction ..................................................................................................................19 2.2 Les matériaux utilisés ..................................................................................................19
2.2.1 La résine d’époxy D.E.R. 332 ................................................................... 19 2.2.2 Le noir de carbone .................................................................................... 21 2.2.3 Glycidyl Polyhedral Oligomeric SilseSquioxanes (GPOSS) .................... 22
2.3 La fabrication des nano composites .............................................................................24 2.4 Les différentes méthodes de mesure ............................................................................26
2.4.1 La spectroscopie diélectrique .................................................................... 26 2.4.1.1 Fonction de la réponse dans le domaine temporel ..................... 27 2.4.1.2 Fonction de la réponse dans le domaine fréquentiel .................. 32 2.4.1.3 La percolation ............................................................................ 39
2.4.2 La rupture diélectrique : Claquage ............................................................ 40 2.4.3 La Microscopie Électronique à Balayage : MEB ..................................... 44 2.4.4 La Calorimétrie différentielle à Balayage ................................................. 46 2.4.5 La conductivité thermique ........................................................................ 50
2.5 Temps de broyage ........................................................................................................53
XII
CHAPITRE 3 RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS ..................................................57 3.1 Introduction ..................................................................................................................57 3.2 Résultats .......................................................................................................................58
3.2.1 La Spectroscopie Diélectrique .................................................................. 58 3.2.1.1 Résultats et interprétations avant post traitement ...................... 58 3.2.1.2 Résultats et interprétations après post traitement ....................... 81
3.2.2 Mesure de la rupture diélectrique ............................................................. 92 3.2.2.1 Avant post traitement ................................................................. 92 3.2.2.2 Après post traitement ................................................................. 95
3.2.3 Microscopie Électronique à Balayage : MEB ........................................... 97 3.2.4 La conductivité thermique ...................................................................... 102 3.2.5 La Calorimétrie Différentielle à Balayage .............................................. 107
CONCLUSION ......................................................................................................................113
RECOMMANDATIONS ......................................................................................................117
ANNEXE I DIELECTRIC PROPERTIES OF A FUNCTIONAL EPOXY THE CASE OF COMPOSITES CONTAINING CARBON BLACK AND REACTIVE POSS..........................................................................119
ANNEXE II EFFECT OF VARIOUS PARAMETERS ON THE DIELECTRIC BEHAVIOR OF AN EPOXY COMPOSITE CONTAINING 10 WT% OF CARBON BLACK…………………………………..……………..133
LISTE DE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES.............................................................145
LISTE DES TABLEAUX
Page
Tableau 3.1 La conductivité complexe de l’époxy pur à la fréquence 0,01Hz à différentes températures .............................................................................84
Tableau 3.2 Estimation des paramètres de la loi de Weibull .........................................94
Tableau 3.3 Estimation des paramètres de la loi de Weibull .........................................96
Tableau 3.4 Les valeurs numériques de la conductivité thermique pour des échantillons contenant le noir de carbone non broyé ........................103
Tableau 3.5 Les valeurs numériques de la conductivité thermique pour des échantillons contenant le noir de carbone à différents temps de broyage ................................................................................................105
Tableau 3.6 La variation de la conductivité thermique pour les échantillons 5% et 10% CB broyé 30min et effet du GPOSS ............................................106
Tableau 3.7 La température de transition vitreuse pour les nano composites contenant du noir de carbone non broyé…..............................................109
Tableau 3.8 Tg pour différents temps de broyage pour les échantillons contenant 5% et 10% CB massique………………………………………………..110
Tableau 3.9 Les valeurs de la Tg pour les composites contenant 1% massique GPOSS………………………………………………………………….111
LISTE DES FIGURES
Page
Figure 1.1 Dipôle électrique ........................................................................................8
Figure 1.2 Polarisation d’un matériau diélectrique ......................................................9
Figure 1.3 Mécanismes de polarisation .....................................................................11
Figure 1.4 Dépendance des mécanismes de polarisation de la fréquence ...................13
Figure 1.5 Les relaxations dans les polymères ............................................................15
Figure 2.1 a)Simple molécule d'éther diglycidylique de bisphénol A avec deux groupes époxyde b) structure chimique de la molécule de Jeffamine D230 ..........................................................................................................20
Figure 2.2 Photographie réalisée par microscopie électronique du noir de carbone et quelques agglomérats .............................................................................21
Figure 2.3 Le GPOSS :cœur en silice inorganique avec les groupes latéraux réactifs .......................................................................................................23
Figure 2.4 Illustration schématique de l’interaction entre le GPOSS et l’époxy formant un composite à l’échelle nanométrique à cause des liens covalents se formant entre les particules et la résine ...............................24
Figure 2.5 Principales étapes de fabrication ..............................................................25
Figure 2.6 Principe de la spectroscopie temporelle. Après un temps prédéterminé, le relai bascule vers la droite et le courant de dépolarisation est mesuré .................................................................................................30
Figure 2.7 Courants de polarisation et dépolarisation lors de l’application d’un échelon de tension suivi d’un court-circuit ................................................32
Figure 2.8 Représentation spatiale : électrodes-échantillon. .....................................34
Figure 2.9 Diagramme de phase entre le courant et la tension ...................................35
Figure 2.10 Appareil de la spectroscopie diélectrique dans le domaine fréquentiel .....38
Figure 2.11 Variation de la conductivité en fonction du pourcentage massique de l’additif ..................................................................................................40
XVI
Figure 2.12 Dispositif de la mesure de la rigidité diélectrique ....................................41
Figure 2.13 Microscope Hitachi SU-8230 ....................................................................44
Figure 2.14 Métalliseur .................................................................................................46
Figure 2.15 Appareil DSC .............................................................................................48
Figure 2.16 Les deux récipients ..................................................................................49
Figure 2.17 Différentes valeurs de conductivité thermique ..........................................51
Figure 2.18 Appareil de la conductivité thermique .......................................................51
Figure 2.19 Schéma du débitmètre de chaleur ..............................................................52
Figure 2.20 Le broyeur .................................................................................................54
Figure 3.1 Illustration du concept de percolation ........................................................58
Figure 3.2 Conductivité pour différents % massique de noir de carbone non broyé ..59
Figure 3.3 Grandeur de la conductivité complexe à 0,01 Hz en fonction de % massique du noir de carbone ......................................................................60
Figure 3.4 La permittivité réelle en fonction du % massique en CB non broyé .........62
Figure 3.5 La permittivité imaginaire en fonction du % massique en CB non broyé ...................................................................................................63
Figure 3.6 Les pics de polarisation interfaciale pour le composite 2,5% massique en CB .........................................................................................................64
Figure 3.7 La permittivité imaginaire pour les composites conducteurs. ...................65
Figure 3.8 La conductivité complexe pour le cas 5% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage ..............................................66
Figure 3.9 La permittivité réelle du cas 5% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage ...............................................................67
Figure 3.10 La permittivité imaginaire du cas 5% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage ..............................................68
Figure 3.11 La conductivité complexe pour le cas 10% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage ..............................................70
XVII
Figure 3.12 La permittivité réelle du cas 10% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage ...............................................................71
Figure 3.13 La permittivité imaginaire du cas 10% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage ..............................................72
Figure 3.14 La grandeur de la conductivité complexe du cas 5% massique CB non broyé en fonction de la fréquence ..............................................................74
Figure 3.15 La permittivité imaginaire du cas 5% massique non broyé en fonction de la fréquence ...........................................................................................75
Figure 3.16 La conductivité du cas 5% massique broyé 30min en fonction de la fréquence ....................................................................................................77
Figure 3.17 La permittivité réelle du cas 5% massique broyé 30min en fonction de la fréquence ................................................................................................78
Figure 3.18 La permittivité imaginaire du cas 5% massique broyé 30min en fonction de la fréquence .............................................................................79
Figure 3.19 La conductivité à 0,01 Hz pour les différents échantillons en fonction du pourcentage massique de noir de carbone ............................................80
Figure 3.20 La grandeur de la conductivité complexe pour l’époxy pur en fonction de la fréquence pour différentes températures ...........................................82
Figure 3.21 La permittivité imaginaire pour l’époxy pur en fonction de la fréquence pour différentes températures ....................................................................83
Figure 3.22 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB broyé 2 minutes ........................................85
Figure 3.23 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB broyé 30 minutes ......................................85
Figure 3.24 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0,01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB broyé 2 minutes ..................87
Figure 3.25 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0,01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB broyé 30 minutes ..............................87
Figure 3.26 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS ...............89
Figure 3.27 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB non broyé + 1% GPOSS ...........................89
XVIII
Figure 3.28 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0.01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS .......91
Figure 3.29 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0.01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB non broyé + 1% GPOSS ....91
Figure 3.30 Résultats de rupture diélectrique pour de l’époxy ainsi que deux composites..................................................................................................93
Figure 3.31 Résultats de rupture diélectrique pour de l’époxy ainsi que deux composites..................................................................................................96
Figure 3.32 Époxy + 5% massique CB non broyé à deux différents grossissements a) et b) et avec analyse élémentaire superposée c) ....................................98
Figure 3.33 Époxy + 5% massique CB broyé 2 minutes à deux différents grossissements a) et b) et avec analyse élémentaire superposée c) ..........99
Figure 3.34 Époxy + 5% massique CB broyé 2 minutes + GPOSS 1% à deux différents grossissements a) et b) et avec analyse élémentaire superposée c) ............................................................................................100
Figure 3.35 La conductivité thermique pour le cas des échantillons contenant du noir de carbone non broyé ........................................................................102
Figure 3.36 La variation de la conductivité thermique pour des échantillons contenant du noir de carbone à différents temps de broyage ...................104
Figure 3.37 La variation de la conductivité thermique pour les échantillons 5% et 10% CB broyé 30min et effet du GPOSS ............................................106
Figure 3.38 Le flux massique de chaleur en fonction de la température pour l’époxy pur ...............................................................................................108
Figure 3.39 Le deuxième cycle thermique pour l’époxy pur et ses composites .........109
LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES CB Noir de carbone CEIDP IEEE Conference on Electrical Insulation and Dielectric Phenomena DSC La calorimétrie différentielle à balayage EIC IEEE Electrical Insulation Conference GPOSS Glycidyl POSS ICD International Conference on Dielectrics IEEE Institute of Electrical and Electronics Engineers MEB Microscopie Électronique à Balayage POSS Polyhedral Oligomeric SilSesquioxanes Tg Température de transition vitreuse
LISTE DES SYMBOLES ET UNITÉS DE MESURE UNITÉS GÉOMÉTRIQUES m mètre cm centimètre mm millimètre μm micromètre nm nanomètre UNITÉS DE MASSE kg kilogramme g gramme UNITÉS DE TEMPS min minute s seconde ms milliseconde μs microseconde ns nanoseconde Fréquence MHz mégahertz kHz kilohertz Hz hertz
UNITÉS ÉLECTRIQUE ET MAGNÉTIQUE Différence de potentiel (ou tension) kV kilovolt V volt Résistance et conductance électriques S siemens Ω ohm Intensité du champ électrique V/m volt par mètre kV/mm kilovolt par mètre UNITÉS CALORIFIQUES K kelvin ˚C degré Celsius
INTRODUCTION
L’énergie existe depuis toujours sous forme primaire telle que l’énergie hydraulique, solaire
ou éolienne ou sous forme secondaire comme l’électricité. L’énergie est un besoin vital tant
pour les industriels que pour les particuliers. Plusieurs réseaux complexes de production,
transport et distribution gèrent cette énergie.
Afin de minimiser les pertes énergétiques et de diminuer les risques ainsi que les problèmes
liés aux courts circuits, il faut avoir recours aux isolants. En effet, les systèmes d’isolation
représentent un élément très important pour tous les appareils et applications haute tension.
Ils doivent être bien fabriqués et surtout très fiables. Afin de répondre à la demande
croissante de l’énergie, les isolants existent et s’améliorent dans le but d’éviter toute
dégradation ou vieillissement causés par des décharges électriques ou contraintes mécaniques
et d’améliorer les performances électriques, thermiques et mécaniques.
Plusieurs systèmes d’isolation sont des polymères renforcés par des particules de taille
micrométrique. Ces renforts permettent une amélioration des performances, surtout
mécaniques et la résistance aux décharges, mais comportent des inconvénients (diminution
de la rigidité diélectrique, sensibilité à l’absorption d’humidité, etc) ce qui mène à chercher
d’autres solutions afin d’améliorer les systèmes d’isolation. Après plusieurs recherches, une
nouvelle classe d’isolants émerge soit celle des nano diélectriques (Frechette et al., 2004).
Comme leur nom l’indique, ce sont des isolants renforcés par des particules de taille
nanométrique. Même à faible teneur d’additif, il y a une amélioration considérable des
différentes propriétés thermiques, mécaniques et électriques. Une condition nécessaire dans
la fabrication des nano composites est qu’il faut s’assurer de la bonne dispersion des
particules dans la matrice hôte afin d’éviter la formation des agglomérats de taille
micrométrique.
Dans ce contexte, mon projet de maîtrise lancé en mai 2015, comme une partie d'un projet de
recherche plus grand, appelé "recherche et développement coopératif» (RDC), en
2
collaboration entre l'École de Technologie Supérieure (ETS) et l'Institut de recherche
d'Hydro-Québec (IREQ), visait à adapter les propriétés diélectriques et thermiques des
composites à base d’une résine d’époxy DER332. Ces composites seront dotés de nano
particules à savoir le noir de carbone et d’un deuxième additif le GPOSS dans le but
d’améliorer les performances thermiques ainsi que le contrôle de la conductivité électrique.
En effet, les composites époxy/noir de carbone sont actuellement utilisés de afin de fabriquer
le revêtement conducteur extérieur dans un bon nombre d’applications et particulièrement
pour l’isolation statorique des machines tournantes. Le contrôle de la conductivité de ces
matériaux (qui ne doivent pas être ni trop conducteurs, ni trop isolants) ainsi que leurs
propriétés thermiques sont d’une grande importance.
Mon travail était divisé en deux parties :
La première partie consiste à fabriquer des échantillons à base de la résine d’époxy DER332
pour des différents pourcentages massiques de noir de carbone et à différents temps de
broyage. Pour certains échantillons, on ajoute un deuxième additif, le GPOSS. Le but était de
trouver les ratios les plus prometteurs pour l’amélioration des propriétés diélectriques pour
chaque temps de broyage.
La deuxième partie consiste à faire des mesures sur les différents échantillons fabriqués pour
évaluer les performances thermiques et électriques pour chaque cas. Les résultats trouvés ont
été interprétés et analysés.
Ce mémoire est divisé en trois chapitres :
Le premier chapitre comprend une partie de revue de littérature des diélectriques : les
propriétés physiques, les mécanismes de polarisation, les relaxations et leur apparition et une
dernière partie pour les nano diélectriques.
3
Le deuxième chapitre comprend une première partie sur les différents constituants des nano
diélectriques : résine d’époxy DER332, noir de carbone et le GPOSS. Une seconde partie est
dédiée à la procédure de fabrication des nano composites. Une troisième et dernière partie
concerne la partie théorique de toutes les mesures qui ont été réalisées pendant cette maîtrise.
Le troisième chapitre comprend tous les résultats et analyses trouvés pour les différents
échantillons. Certains résultats ont été rapportés dans des articles (Fréchette et al., 2016a) et
(Fréchette et al., 2016b). Ces articles seront présentés dans deux conférences différentes :
EIC (juin 2016) à Montréal et ICD (juillet 2016) à Montpellier en France. Un troisième
article qui sera présenté au CEIDP 2016 à Toronto (octobre 2016) est actuellement en cours
de rédaction.
Dans le cadre de ce mémoire, l’auteure a participé à la rédaction de deux articles de conférence,
soit (Fréchette et al., 2016a) et (Fréchette et al., 2016b).
CHAPITRE 1
LES MATERIAUX DIELECTRIQUES
1.1 Introduction
Les matériaux peuvent être subdivisés en trois classes : des conducteurs (métaux), semi-
conducteurs et isolants. Cette subdivision est faite en se basant sur la chimie quantique : la
théorie des bandes. En effet, on peut classer chaque matériau selon la présence de ses
électrons (libres ou liés) dans les différentes couches (de valence et de conduction).
Les métaux sont caractérisés par la présence d’électrons libres dans la couche de conduction
et par une forte conductivité thermique et électrique. Les semi-conducteurs sont caractérisés
par une bande interdite de relativement faible valeur de telle sorte que des électrons libres
sont présents dans la bande de conduction lorsque la température est suffisamment élevée.
Dans le cas des isolants, la quantité d’électrons libres dans la bande de conduction est
négligeable peu importe la température donc la conduction électrique l’est aussi.
Les diélectriques sont des isolants, qui en réalité, peuvent avoir une faible conductivité. Ils
sont caractérisés par la quasi absence de charges libres. Ces matériaux sont utilisés en génie
électrique, particulièrement dans la conception d’appareillage haute tension, et leurs
défaillances sont généralement dues à la rupture diélectrique (claquage). Cette dernière peut
être aussi causée par l’application d’un champ électrique élevé qui conduit à une dégradation
du matériau donc à un vieillissement prématuré.
Les diélectriques peuvent être classés en trois catégories :
• les diélectriques solides;
• les diélectriques liquides;
• les diélectriques gazeux.
6
Dans le cadre de ce projet, on va s’intéresser à la première catégorie, soit les diélectriques
solides.
1.2 Les propriétés physiques des diélectriques
Pour les applications à haute tension, les systèmes d’isolation sont soumis à plusieurs
contraintes de différentes natures : thermique, mécanique, électrique… Ces contraintes
peuvent conduire au vieillissement des matériaux et donc nuire aux propriétés des
diélectriques. Donc, lors de la conception du système d’isolation de la plupart des
applications, il est important de considérer un ensemble de propriétés, soit:
• propriétés électriques;
• propriétés thermiques;
• propriétés mécaniques;
• propriétés chimiques.
1.2.1 Les propriétés thermiques
La conductivité thermique constitue un facteur important pour les diélectriques qui sont très
souvent des matériaux organiques. En effet, s’il y a une grande augmentation de la
température dans le système d’isolation, il y aura une dégradation thermique accélérée et par
la suite un vieillissement prématuré.
D’après Mazzanti, Montanari et Motori (1994), la durée de vie du matériau exposé à une
température T peut être estimée par le modèle d’Arrhenius :
= ( ) (1.1)
Avec L la durée de vie en heures, L0 constante spécifique du matériau, R constante
universelle du gaz, E est l’énergie d’activation en (J/mol) et T la température en Kelvin. Plus
la conductivité thermique d’un matériau isolant est grande, plus il va pouvoir efficacement
7
dissiper la chaleur générée par les conducteurs et conséquemment plus il va opérer à basse
température ce qui aura pour effet de prolonger sa durée de vie.
Les polymères à base d’époxy DER332 performent à une température inférieure à la
température de transition vitreuse (Tg). Ce paramètre sera bien détaillé dans le chapitre
suivant.
1.2.2 Les propriétés mécaniques
Les systèmes d’isolation sont généralement exposés aux contraintes mécaniques qui peuvent
être élevées ou non selon l’application. Leurs propriétés mécaniques et thermomécaniques
(puisque ceux-ci opèrent à des températures très souvent supérieures à la température
ambiante) sont donc pratiquement toujours à prendre en considération.
1.2.3 Les propriétés chimiques
Une autre propriété importante des diélectriques est liée à la résistance aux attaques
chimiques provenant de l’environnement, de la pollution de l’air, de la présence de décharges
partielles, …
1.3 Polarisation des diélectriques
Un dipôle électrique est constitué de deux charges électriques q de signes opposés et séparées
par une distance l, tel qu’illustré ci-dessous.
8
Figure 1.1 Dipôle électrique Tirée de Daran-Daneau (2012)
Le moment dipolaire est donné par la formule suivante :
= ∗ (1.2)
Il y a deux types de dipôles : permanents et induits. En absence du champ électrique, les
dipôles sont alignés de façon aléatoire de telle sorte que la polarisation totale est nulle.
En appliquant un champ électrique, les dipôles s’orientent dans la direction du champ. Ceci
peut être expliqué par la figure (1.2).
9
Figure 1.2 Polarisation d’un matériau diélectrique Tirée de Daran-Daneau (2012)
1.3.1 Permittivité et induction électrique
L’induction électrique dans le diélectrique est définie par :
= ∗ + (1.3)
où ε0 est la permittivité du vide et est la polarisation, soit le nombre de dipôles par unité de
volume (C/m2).
En général, les diélectriques sont linéaires, homogènes et isotropes et conséquemment il
existe une relation entre la polarisation et le champ définie par l’expression suivante :
= ∗ ∗ (1.4)
Où χ est la susceptibilité diélectrique du matériau.
Ainsi, l’équation (1.3) devient :
10
= ∗ (1 + ) ∗ = ∗ ∗ = ∗ (1.5)
Avec ε la permittivité absolue du matériau et εr la permittivité relative appelée aussi la
constante diélectrique.
1.3.2 Différents types de polarisations
Il y a plusieurs types de mécanisme de polarisation qui peuvent avoir lieu dans le diélectrique
comme le montre la figure (1.3)
11
Figure 1.3 Mécanismes de polarisation Tirée de Daran-Daneau (2012)
Chaque mécanisme est caractérisé par son origine et son temps d’établissement.
12
1.3.2.1 La polarisation électronique
La polarisation électronique peut être considérée comme une polarisation moléculaire due
aux déplacements des charges liées. Son temps d’établissement est de l’ordre de 10-15 s. À
partir du schéma et en appliquant un champ électrique, on remarque qu’il y a un petit
déplacement du noyau atomique par rapport au nuage électronique qui l’entoure. C’est une
polarisation qui apparait à très hautes fréquences et pour cette raison cette polarisation est
plutôt reliée au domaine de l’optique.
1.3.2.2 La polarisation moléculaire et ionique
C’est une polarisation moléculaire due aux déplacements des noyaux atomiques dans une
molécule. Le temps d’établissement est de l’ordre de 10-12 s. En présence d’un champ
électrique, il y a une décomposition des centres de charges de molécules ou d’ions. On peut
introduire la notion de polarisabilité atomique symbolisée par la lettre α et elle définit la
facilité d’un élément apolaire à se polariser en présence d’un champ. C’est l’effet de la
déformation du nuage électronique.
1.3.2.3 La polarisation dipolaire
La polarisation dipolaire est appelée aussi la polarisation par orientation. Comme son nom
l’indique, elle consiste en une orientation des dipôles permanents des molécules et
groupements polaires dans la direction du champ électrique appliqué. Le temps
d’établissement est assez long et est très variable pouvant s’étendre des nanosecondes aux
secondes en fonction de la nature du dipôle. Par exemple le mécanisme de relaxation béta de
l’époxy dont il est question dans ce document a une fréquence typique de l’ordre 10 kHz à la
température de la pièce. Ce type de polarisation se produit à des fréquences moyennes plus
basses que celles des polarisations citées auparavant.
13
1.3.2.4 La polarisation interfaciale
La polarisation interfaciale est également connue aussi sous le nom de polarisation de
Maxwell-Wagner-Sillars (MWS). C’est la polarisation qui prend le plus de temps pour
apparaitre. En effet, son temps d’établissement est généralement supérieur à 10-3 s. Ce
phénomène se produit aux interfaces entre les hétérogénéités d’un matériau (matériaux
composites, matériaux semi-cristallin, …). À ces interfaces, il y a une dissociation des
charges positives et négatives, particulièrement lorsque les deux phases ont des différentes
propriétés électriques comme par exemple des conductivités électriques différentes. Ainsi, il
y a une création de dipôles induits due à cette séparation. Blythe et Bloor (2005)
Voici un schéma ci-dessous expliquant toutes les polarisations ainsi que leurs fréquences
caractéristiques.
Figure 1.4 Dépendance des mécanismes de polarisation de la fréquence Tirée de Heid (2015)
14
1.3.3 Les phénomènes de relaxation
Selon Hubin (2013) et Heid (2015), les mécanismes de polarisation vont induire des pertes
dans les diélectriques qui se manifestent par des phénomènes de relaxation diélectrique (pics
observés dans la partie imaginaire de la permittivité complexe).
Dans le cas des polymères amorphes comme l’époxy, on peut distinguer trois principaux
types de relaxation dipolaire, à savoir les relaxations alpha, béta et gamma et ceci tout
dépendamment de la fréquence de polarisation et de la température appliquée.
1.3.3.1 La relaxation alpha
Le mécanisme de relaxation α se produit généralement à des basses fréquences (quelques Hz
à quelques kHz) et à des températures proches de la température de la transition vitreuse (Tg).
Il est relié à la mobilité de la chaine principale du polymère, tel qu’illustré à la figure (1.5) ci-
dessous.
1.3.3.2 La relaxation béta
La relaxation béta se produit à des fréquences plus élevées que celles de la relaxation alpha
(de l’ordre de la dizaine de kHz dans le cas de l’époxy à la température de la pièce) pour une
température donnée (ou, de façon équivalente, à une température plus basse de la relaxation
alpha pour une fréquence donnée). Les températures d’apparition de cette relaxation sont
plus faibles que la température de transition vitreuse d’où son appellation de mécanisme de
relaxation sous-vitreux. Elle traduit les mouvements et vibrations observés de groupes
polaires sur la chaine secondaire (la chaine de ramification, les groupes éther-hydroxyle dans
le cas de l’époxy).
15
1.3.3.3 La relaxation gamma
Cette relaxation se produit à très hautes fréquences, de l’ordre des GHz, et à de très faibles
températures. C’est une relaxation secondaire qui traduit les mouvements de groupes polaires
secondaires. Les conditions de mesure utilisées dans le cadre de ce travail n’ont pas permis
d’observer ce mécanisme qui ne peut être observé dans le cas de l’époxy qu’à très basse
température.
La figure (1.5) montre les différents mouvements dans le polymère et les relaxations
associées.
Figure 1.5 Les relaxations dans les polymères Tirée de Heid (2015)
16
1.3.4 Relation de Clausius Mossotti
C’est une relation qui permet de lier la polarisabilité microscopique, αe, et la grandeur du
dipôle permanent μ (dans le cas des matériaux polaires) à la constante diélectrique
macroscopique εr. En effet, en se basant sur le calcul d’un champ électrique dans une cavité
sphérique et considérant les mécanismes de polarisation expliqués auparavant, nous pouvons
avoir une valeur approximative de εr.
Cette relation est donnée par la formule suivante :
− 1+ 2 = ∗3 ∗ ∗ 3 ∗ ∗ + (1.6)
Avec εr la constante diélectrique, la masse volumique du diélectrique, M la masse
molaire, NA le nombre d’Avogadro, ε0 la permittivité du vide, le moment dipolaire du
dipôle, k la constante de Boltzmann, T la température (K) et αe la polarisabilité.
Cette équation n’est valable que pour les gaz et liquides dilués mais peut être utilisée pour
des matériaux non polaires, c’est-à-dire ayant le moment dipolaire nul.
Ainsi l’équation se simplifie et devient :
− 1+ 2 = ∗3 ∗ ∗ (1.7)
1.4 Les nano diélectriques
Comme déjà mentionné, les systèmes d’isolation constituent un domaine important dans le
domaine du génie électrique de haute tension ou de l’électrotechnique. Plusieurs études sont
faites afin de garantir une bonne isolation avec un coût minimal pour les équipements et
l’appareillage utilisés en haute tension. Les diélectriques polymériques constituent des bons
17
éléments d’isolation de par leurs bonnes propriétés électriques et leur facilité de mise en
forme.
Par ailleurs, afin d’améliorer ce type de diélectriques, une nouvelle classe de diélectriques
émerge : celle des diélectriques formés de matériaux composites micrométriques. Mais cette
classe de matériaux ne présente généralement pas de très bonnes améliorations des propriétés
électriques et thermiques. Ces problèmes peuvent être dus à la mauvaise dispersion des
microparticules dans l’isolant ce qui provoque des agglomérations ou à des défauts aux
interfaces renforts-matrice qui constituent des points faibles dans le matériau
particulièrement pour l’initiation d’un mécanisme de dégradation.
Pour résoudre ce problème, les chercheurs ont pensé à diminuer la taille des particules afin
d’obtenir une dispersion des particules beaucoup plus fine ainsi que des meilleures propriétés
de la zone interfaciale dont la fraction volumique augmente considérablement avec la
diminution de la taille des particules de renforts. Les particules utilisées sont des particules
ayant au moins une dimension spatiale de l’ordre du nanomètre (généralement inférieure à
100nm). Les résultats trouvés sont prometteurs et permettent d’envisager une nouvelle classe
d’isolants ayant de meilleures performances électriques, thermiques et mécaniques. Les
performances observées sont par exemple au niveau d’une augmentation de la force de la
rupture diélectrique à de faibles quantités de nanoparticules ajoutées, Frechette et al. (2004).
Pour comprendre l’effet des nano diélectriques, il est important d’expliquer les phénomènes
observés au niveau des interfaces pour avoir des isolations nano-structurées aux propriétés
macroscopiques. Ceci peut être expliqué par plusieurs modèles comme le « modèle double
couche » élaboré par Lewis 2004, le modèle « Multi-Core » élaboré par Tanaka (2005), ou
encore le « Water Shell » modèle proposé par Zou, Fothergill et Rowe (2008).
L’accès aux propriétés de l’interface par des expériences ou mesures directes est estimé
difficile en vertu des limites des appareils existants sur le marché ainsi que le manque
d’investissement des laboratoires de recherche. Par contre, en effectuant des mesures
18
indirectes, on peut avoir accès à différentes propriétés des composites nanométriques,
propriétés étant reliées en partie aux propriétés de l’interface, tel que rapporté par Daran-
Daneau (2012) à l’aide des mesures suivantes :
• la Spectroscopie Diélectrique à large Bande (BDS) effectuée dans le domaine temporel et
fréquentiel;
• la rupture ou la rigidité diélectrique (le claquage);
• microscopie électronique à balayage : MEB;
• la conductivité thermique;
• la Calorimétrie Différentielle à Balayage (DSC);
• la conductivité électrique.
Ces techniques de mesure seront utilisées dans le cadre de ce travail et sont expliquées en
détail dans le chapitre suivant en donnant le principe de chaque mesure ainsi que quelques
images des appareils qui ont été utilisés. À ceci, s’ajoute la méthode de fabrication des
composites ainsi qu’une revue de littérature sur les matériaux utilisés.
CHAPITRE 2
LA FABRICATION DES NANO COMPOSITES ET LES MÉTHODES DE MESURE
2.1 Introduction
Malgré leur potentiel d’améliorations des propriétés diélectriques, les nano diélectriques ne
sont pas faciles à fabriquer ce qui constitue une source d’incertitude sur les résultats. En
effet, il faut avoir une bonne qualité de fabrication, basée sur la bonne dispersion des
particules dans la matrice polymérique pour éviter l’agglomération et l’accumulation des
particules devenant des particules micrométriques. Il faut s’assurer aussi de l’absence
d’humidité au sein du nano diélectrique et donc l’absence d’absorption d’eau
particulièrement aux interfaces matrice-particules, puisque très souvent les particules de
renforts sont considérablement plus hydrophiles que la matrice.
Dans le cadre de ce projet, les matériaux utilisés sont :
• la résine d’époxy D.E.R. 332 ainsi que le durcisseur Jeffamine D230;
• le noir de carbone (CB);
• le Glycidyl Polyhedral Oligomeric Silsesquioxanes (GPOSS).
2.2 Les matériaux utilisés
2.2.1 La résine d’époxy D.E.R. 332
C’est un matériau utilisé de manière fréquente dans les applications de haute tension pour ses
bonnes propriétés électriques, mécaniques et chimiques. Ce matériau est également utilisé
dans plusieurs autres domaines : navigation spatiale, la chimie, le transport, l’électricité
(installations électriques : transformateurs, turbines et interrupteurs). C’est un matériau
thermodurcissable : en effet, sous l’effet de la chaleur, les résines d’époxy D.E.R. 332
durcissent en présence d’un durcisseur par la création de liaisons chimiques covalentes. C’est
le processus de réticulation du matériau. La figure (2.1) ci-dessous montre la structure
20
chimique de la résine époxy D.E.R. 332 de base. Il s’agit d’une résine très commune connue
sous l’acronyme BADGE ou DGEBA (DiGlycidyle Ether de Bisphenol A).
a)
b)
Figure 2.1 a)Simple molécule d'éther diglycidylique de bisphénol A avec deux groupes époxyde Tirée de Heid (2015)
b) structure chimique de la molécule de Jeffamine D230 Tirée de la fiche technique du fabricant Huntsman
L’agent de durcissement ouvre « les anneaux » d’époxyde pendant la réticulation et active la
connexion de plusieurs monomères époxy pour former les chaines polymères.
Dans notre étude, le système époxy choisi est la résine D.E.R. 332 époxy (type bisphénol A)
qui est mélangé dans un rapport de 1000:344 parties avec le deuxième composant, un agent
durcisseur le Jeffamine D230, un diamine, illustré à la figure (2.1b). Ce système époxy est
connu pour ses bonnes propriétés d'isolation électrique et permet en outre des temps
relativement longs de traitement à la température ambiante, Fréchette et al. (2012).
21
2.2.2 Le noir de carbone
Il est aussi appelé noir de fourneau ou noir thermique. C’est l’une des formes amorphe et
élémentaire du carbone. Il se présente sous la forme d’une poudre inodore. Les particules
sont de taille nanométrique mais il peut y avoir, et en général il y a, une agglomération des
particules sous forme d’agrégats et la taille devient alors micrométrique ou même la taille des
granules peut atteindre 0.1 à 1 mm, Bonnard et al. (2007). La figure (2.2) illustre des agrégats
de particules de noir de carbone.
Figure 2.2 Photographie réalisée par microscopie électronique du noir de carbone et quelques agglomérats
Tirée de CARBON (2014)
Le noir de carbone est caractérisé par plusieurs propriétés :
• distribution de la taille des particules;
• taille des agglomérats et leur distribution;
• la porosité;
• l’activité de surface.
Ces propriétés ont de l’influence sur la performance du noir de carbone.
22
En effet, pour la distribution de la taille, on peut avoir une augmentation ou une diminution
de la conductivité électrique des composites résultants. La présence d’agglomérats pourrait
en effet augmenter la conductivité électrique, tout dépendamment de leur distribution.
L’augmentation de la porosité entraine une augmentation de la viscosité du mélange avec
l’époxy liquide et de la conductivité électrique. Enfin, l’augmentation de l’activité de surface
entraine une diminution de la conductivité électrique ainsi que la viscosité.
Il existe plusieurs types de noir de carbone dans le marché industriel. Dans le cadre de ce
projet, on va utiliser du «Conductex 7055 Ultra» comme noir de carbone. La taille nominale
de la particule de ce type de noir de carbone est de l’ordre de 42nm mais en pratique le
matériau se présente sous forme d’agglomérats de plus grande dimension.
Il faut noter qu’il faut prendre les précautions nécessaires lorsque l’on manipule le noir de
carbone car il peut pénétrer dans le corps humain par voies orale et cutanée et est
potentiellement dangereux sur la santé de l’être humain. En effet, il peut être cancérigène,
causer une accumulation de particules au niveau du système respiratoire, … Les poussières
du noir de carbone peuvent causer une irritation mécanique des yeux et de la voie
respiratoire, une sécheresse cutanée à long terme, Bonnard et al. (2007).
Donc, pour tous les risques cités auparavant, il faut travailler dans une bonne hygiène et une
sécurité du travail. Donc, il faut toujours avoir les gants c’est-à-dire ne jamais travailler les
mains nues, et manipuler le noir de carbone dans des lieux appropriés (sous la hotte).
2.2.3 Glycidyl Polyhedral Oligomeric SilseSquioxanes (GPOSS)
Le POSS est un matériau hybride constitué d’un cœur en silice inorganique entouré par des
groupes organiques latéraux, tel qu’illustré à la figure (2.3). Ces groupes peuvent être réactifs
ou non. Le GPOSS utilisé dans ce projet est un POSS de type réactif, soit le Glycidyl POSS,
ou GPOSS, pour lequel les 8 radicaux de la figure (2.3) sont des groupements gycidyles
(C6H11O2).
23
Figure 2.3 Le GPOSS :cœur en silice inorganique avec les groupes latéraux réactifs
Tirée de Heid (2015)
À partir de Boček et al. (2011), on peut dire que les molécules de GPOSS ayant une taille
inférieure à 2 nm sont supposées être capables de se dissoudre dans le polymère sans former
d’agglomérations. Ainsi, ces molécules peuvent affecter la morphologie d’une matrice
polymérique par le biais ses groupes réactifs, ce qui conduit à une modification d’un certain
nombre de propriétés, comme les propriétés thermique et électriques des composites
résultants, Heid (2015). Cette situation est schématiquement illustrée à la figure (2.4) ci-
dessous.
24
Figure 2.4 Illustration schématique de l’interaction entre le GPOSS et l’époxy formant un composite à l’échelle nanométrique à cause des liens covalents
se formant entre les particules et la résine Tirée de Heid (2015)
Un autre intérêt dans l’utilisation de molécules de GPOSS comme renfort des matrices
d’époxy est le suivant : avec une faible teneur de GPOSS (quelques % massique), on peut
améliorer la résistance à la rupture diélectrique du composite tout en maintenant des pertes
diélectriques relativement faibles. Ceci pourrait être très avantageux et une technologie
prometteuse surtout pour les applications à haute tension comme par exemple pour l’isolation
statorique des grandes machines tournantes, Takala et al. (2008).
2.3 La fabrication des nano composites
La figure (2.5) ci-dessous explique les étapes nécessaires pour fabriquer de manière précise
les composites à base de matrice d’époxy.
25
Figure 2.5 Principales étapes de fabrication Tirée de Heid (2015)
La première étape consiste à préparer le mélange de la résine époxy et des additifs (noir de
carbone et/ou GPOSS) en tenant compte des ratios de chaque élément afin d’obtenir la
concentration finale désirée. Une fois le mélange prêt, on le mélange avec un mélangeur
magnétique pendant 30 minutes. Le mélange doit être placé sous vide afin de dégazer et
d’éliminer les bulles d’air.
L’étape suivante consiste à mettre dans le mélange une sonde ultra sonique pendant une
heure pour avoir une distribution homogène des particules dans la matrice. Ensuite, il faut
ajouter l’agent durcisseur (344 parties pour 1000 parties de la résine) au mélange et re-
mélanger à l’aide du mélangeur pendant une trentaine de minutes en appliquant le vide pour
éliminer les différentes bulles de gaz qui pourraient se former.
En parallèle, il faut préparer les moules et les polir. Ceci se fait en les nettoyant avec de
l’acétone et du méthanol. Ensuite, on applique une fine couche de l’agent de démoulage. Ce
dernier nous aide à démouler et enlever l’échantillon du moule. Enfin, il faut assembler les
26
moules avec des vis et les mettre au four pour les chauffer à 100°C pour une durée minimale
de 30 minutes.
Une fois que les moules sont chauds et le mélange est préparé, on verse le mélange dans les
moules et on serre bien les vis pour bien fermer les moules. Finalement, les moules sont
remis dans le four à une température de 100°C pendant 6 heures.
La dernière étape consiste à démouler et enlever les échantillons délicatement afin d’éviter de
les briser. Les échantillons ont la forme d’un rectangle de dimensions (15cm*10cm).
Remarque
Le dégazage et l’application du vide sont appliqués avant et après l’ajout du durcisseur. En
effet, ce sont deux éléments très importants dans la fabrication des nano composites. Ils
garantissent la bonne distribution des particules, l’élimination des bulles d’air et par suite
l’absence de l’humidité dans les nano composites fabriqués.
2.4 Les différentes méthodes de mesure
2.4.1 La spectroscopie diélectrique
Pour avoir accès aux propriétés de l’interface, plusieurs méthodes de mesures indirectes ont
été proposées comme la spectroscopie diélectrique qui est sensible aux hétérogénéités via des
mécanismes comme la polarisation interfaciale. Par la mesure du phaseur courant électrique,
on peut tirer une impédance complexe et donc une capacité complexe. À partir de cette
dernière, connaissant la géométrie des échantillons, on peut étudier les variations de
différents paramètres reliés aux propriétés du matériau tels que la permittivité complexe.
Dans ce qui suit, on va exposer les différents développements théoriques reliés à cette
technique comme la fonction de réponse dans les deux domaines, temporel et fréquentiel.
27
2.4.1.1 Fonction de la réponse dans le domaine temporel
Le champ électrique appliqué à travers un matériau diélectrique peut être statique ou variable
dans le temps. Lorsque le champ est statique, on peut écrire.
= + (2.1)
où la permittivité du vide.
Généralement, les diélectriques sont linéaires, homogènes et isotropes, la relation entre P et E
peut donc être définie par (FOURNIE et COELHO, 2000)
= (2.2)
où χ est la susceptibilité électrique du matériau. On peut donc écrire à partir des équations
(2.1) et (2.2) :
= + = (1 + ) (2.3)
On peut définir la permittivité du matériau par :
= (1 + ) (2.4)
Donc, l’équation (2.3) s’écrit :
= (2.5)
On peut également définir la permittivité relative du matériau qui quantifie l’importance des
mécanismes de polarisation du matériau. Ce paramètre est défini par :
28
= (1 + ) = (2.6)
À partir de l’équation de Maxwell, on peut écrire la densité du courant de conduction direct
de la façon suivante :
= (2.7)
Où σ est la conductivité du diélectrique.
Afin de calculer la conductivité d’un matériau, la première étape consiste à calculer le
courant de conduction direct moyen. Ce courant est la moyenne du courant expérimental
après que le courant d’absorption (ou de relaxation diélectrique) ait diminué à des valeurs
négligeable.
Ensuite, la densité de courant s’écrit :
= (2.8)
S représente la surface de l’électrode
= ∗ (2.9)
Ainsi, le champ électrique s’écrit :
= (2.10)
Avec U : La tension appliquée.
d : L’épaisseur de l’échantillon.
29
Enfin, à partir des équations (2.7) (2.8) (2.9) et (2.10), on peut écrire la conductivité:
= = ∗∗ (2.11)
Lorsque le champ appliqué est variable dans le temps, l’équation (2.1) s’écrit :
( ) = ( ) + ( ) (2.12)
On peut définir la fonction f(t) qui représente le retard temporel de la réponse du diélectrique
à une excitation électrique. Ainsi, la polarisation s’écrit :
( ) = ( ) ( − ) (2.13)
À partir de l’équation de Maxwell, on peut écrire la densité du courant de la façon suivante :
( ) = ( ) + ( )
(2.14)
Où σest la conductivité du diélectrique.
À partir des équations (2.12) et (2.13), l’équation (2.14) s’écrit :
( ) = ( ) + [ ( ) + ( ) ( − ) ] (2.15)
Le premier terme désigne la densité du courant de conduction directe du diélectrique et le
deuxième terme la densité du courant lié à la polarisation totale du diélectrique qui est la somme
des polarisations rapides dues aux charges libres et des polarisations lentes dues aux charges liées
30
Les mesures de spectroscopie temporelle se font typiquement selon un cycle précis :
• application d’un échelon de tension : Mesure du courant de polarisation Ipol;
• mise en court-circuit du diélectrique : Mesure du courant de dépolarisation Idépol.
Ce principe est bien expliqué dans la figure (2.6).
Figure 2.6 Principe de la spectroscopie temporelle. Après un temps prédéterminé, le relai bascule vers la droite
et le courant de dépolarisation est mesuré Tirée de Daran-Daneau (2012)
La tension appliquée pendant le cycle s’écrit :
0 t < 0
U(t) = U0 0≤ t < tpol
0 t ≥tpol
Au début du cycle, une tension nulle est appliquée pour s’assurer que le diélectrique est
totalement déchargé et il n’y a pas d’effet mémoire.
31
On définit également comme la capacité à vide par l’équation suivante :
= (2.16)
En combinant les équations (2.8), (2.10), (2.15) et (2.16), le courant résultant peut être écrit :
( ) = ( ) + ( ) + ( ) ( − ) = + + (2.17)
Icd correspond au premier terme c’est le courant de conduction directe.
Ic correspond au deuxième terme c’est le courant capacitif (correspondant aux charges
libres).
Ip correspond au dernier terme c’est le courant lié aux mécanismes de polarisation, il est
appelé aussi courant d’absorption.
Donc, les courants de polarisation et dépolarisation s’écrivent en négligeant l’effet mémoire
0 t < 0
I(t) = Ipol (t) = Icd + Ic(t) + Ip(t) 0≤ t < tpol
Idépol (t) = - Ic(t) - Ip(t) t ≥ tpol
La figure (2.7) montre les courants de polarisation et dépolarisation obtenus lors de
l’application d’un échelon de tension. Ces courants sont symétriques mais de signe opposé.
32
Figure 2.7 Courants de polarisation et dépolarisation lors de l’application d’un
échelon de tension suivi d’un court-circuit Tirée de David (2010)
2.4.1.2 Fonction de la réponse dans le domaine fréquentiel
La réponse dans le domaine fréquentiel peut être reliée aux équations dans le domaine du
temps en utilisant une transformation de Fourier d’une fonction du temps :
[ ( )] = ( ) = 12 ( ) (2.18)
En appliquant la transformée de Fourier pour la fonction de réponse diélectrique, on obtient
la susceptibilité diélectrique complexe qui constitue un paramètre important pour la réponse
diélectrique dans le domaine fréquentiel:
33
∗( ) = ( ) − ( ) = ( ) (2.19)
La partie réelle montre l’amplitude de la polarisation en phase avec le champ harmonique
alors que la partie imaginaire donne l’amplitude de la polarisation en quadrature avec ce
champ, Jonscher (1999). La fonction f(t) est la fonction de réponse diélectrique du matériau.
La susceptibilité complexe est aussi liée à la permittivité complexe par :
∗( ) = ∗ = ( ) − ( ) = [1 + ∗( )] (2.20)
Avec
( ) = [1 + ( )] = ∗ (2.21)
( ) = ( ) = ∗ (2.22)
À partir de ces deux dernières équations, on remarque que la partie réelle de la permittivité
est une somme de la permittivité du vide ainsi que la contribution de la partie réelle de la
susceptibilité diélectrique. Alors que la partie imaginaire de la permittivité est fonction
seulement de la partie imaginaire de la susceptibilité, Jonscher (1999).
Afin de mesurer la permittivité complexe d’un matériau, il suffit de placer le diélectrique
entre deux électrodes (figure (2.8)) et il faut bien aligner le diélectrique avec les électrodes.
Une tension alternative est ensuite appliquée afin de mesurer le déphasage et la valeur
efficace du courant. Cette opération est répétée sur une plage logarithmique de fréquences.
34
Figure 2.8 Représentation spatiale : électrodes-échantillon. Tirée de Daran-Daneau (2012)
En effectuant la transformée de Fourier pour l’équation (2.15), on obtient :
∗ = ( ) + [ ( ) + ∗( ) ∗ ( )]= ( ) + ( )[1 + ∗( )]= ( ) + ∗ ( ) (2.23)
En développant la partie réelle et imaginaire de εr, l’équation (2.23) peut être écrite ainsi :
∗ = ( ) + ( ( ) − ( )) ( )= [ + ( )] ∗ ( ) + ′( ) ∗ ( ) (2.24)
À partir des équations (2.8), (2.10), (2.16) et (2.24), on peut écrire :
∗( ) = ∗ ∗ ∗ + ( ) + ( ) (2.25)
On introduit le déphasage ( ) entre le courant et la tension tel qu’illustré dans la figure
(2.9). Or, pour un diélectrique parfait, le courant est en quadrature de phase par rapport la
tension appliquée et conséquemment cet angle est égal à zéro. Pour les diélectriques réels, cet
35
angle est non nul. On appelle cet angle, l’angle de pertes diélectriques et la tangente de cet
angle est nommée aussi facteur de dissipation. David (2010).
Figure 2.9 Diagramme de phase entre le courant et la tension Tirée de David (2010)
Donc, l’équation (2.25) peut être réécrite ainsi :
∗( ) = ∗ ∗ ∗ ( ) ∗ ( ) + ( ) = ∗ ∗ ∗( ) (2.26)
Le facteur de dissipation s’écrit alors :
( ) = + ( )′( )
(2.27)
Avec représentant les pertes dues à la conduction directe et ( ) les pertes dues aux
mécanismes de relaxation.
36
Pour décrire le comportement d’un diélectrique, on peut utiliser la formule de la capacité
complexe telle qu’exprimée ci-dessous.
∗( ) = ( ) − ( ) = ( ) − ( ) + (2.28)
D’où, le facteur de dissipation peut s’écrire :
( ) = ( )′( ) (2.29)
Donc, cette expérience nous permet de mesurer plusieurs paramètres comme les permittivités
réelle et imaginaire et le facteur de dissipation.
La conductivité complexe est liée à la permittivité par ces équations :
∗ = ∗ = + " (2.30)
∗ = ( − ") (2.31)
Donc, les parties imaginaire et réelle de la conductivité complexe sont données par :
= "=ωε0[ " + ] (2.32)
" = ′ (2.33)
Donc, le module de la conductivité complexe s’écrit :
∗ = ′′2 + ′2 . (2.34)
37
Si " ≫ ′, c’est-à-dire pour des échantillons conducteurs, on peut écrire la conductivité
complexe comme suit :
∗ ≅ " = + ωε0 " = ′ (2.35)
Avec la conductivité directe et " un terme représentant toutes les pertes diélectriques
dépendant de la fréquence incluant les pertes d’orientation dipolaires, la dispersion à basse
fréquence et la polarisation de l’électrode.
Pour des échantillons conducteurs, il y a présence d’un plateau de conduction pour les faibles
fréquences et ceci dans le cas où ≫ ". En effet, la réponse diélectrique est alors
dominée par la conductivité directe et la partie réelle de la conductivité complexe ne dépend
plus de la fréquence. Ceci est aussi applicable pour la grandeur de la conductivité complexe
qui est représentée seulement par sa partie réelle; sa partie imaginaire étant négligeable (voir
équation (2.35)).
Le montage utilisé pour ces mesures est illustré dans la figure (2.10) :
38
Figure 2.10 Appareil de la spectroscopie diélectrique dans le domaine fréquentiel
Cet appareil est un analyseur de réponse fréquentielle Alpha-AK de Novocontrol
Technologies Technologies (2010). Cet appareil est muni de la cellule de test active ZGS
Technologies et du système de contrôle de température Quatro Cryosystem Technologies
(2010). Les mesures peuvent être réalisées à différents niveaux de tension alternative
(jusqu’à 3V comme valeur efficace maximale), sur une plage fréquentielle allant de 3 μHz à
3 MHz et pour des températures allant de -160°C à +400°C. L’échantillon doit avoir un
diamètre compris entre 10 mm et 40 mm et être idéalement assez mince (typiquement
quelques centaines de microns).
Dans le cadre de mon projet, les mesures ont été faites dans la plage de fréquences allant de
10-2 à 3*106 Hz avec des échantillons ayant des diamètres de 20 mm. La tension alternative
39
utilisée est 1V ou 3V tout dépend de la mesure effectuée. La durée des mesures diffère aussi
selon les besoin de 42 minutes jusqu’à 14 heures dans certains cas. Tous les résultats seront
expliqués dans le chapitre suivant.
Afin de conclure cette partie, on peut dire que la conductivité complexe constitue un
paramètre important dans l’interprétation de l’état des diélectriques et, dans le cas d’un
diélectrique renforcé par des particules conductrices, un paramètre plus pratique à utiliser que
la permittivité complexe puisqu’il permet une lecture rapide de la conductivité.
2.4.1.3 La percolation
La percolation est le passage d’un état isolant à l’état conducteur. Ce phénomène est
accompagné par l’augmentation rapide de la valeur de la conductivité (de plusieurs décades)
alors que le pourcentage de l’additif est modifié de quelques pourcents. Pour chaque
combinaison matrice-additif, il existe un seuil de percolation (pc). Ce dernier représente le
pourcentage critique pour lequel le composite passe de l’état isolant à l’état conducteur. Ce
pourcentage est atteint lorsque les particules qui sont disposées aléatoirement dans la matrice,
arrivent à créer des chemins de conduction par lesquels le courant peut circuler. Mamunya et
al. (2002).
La relation qui relie la conductivité électrique à la teneur de l’additif n’est pas linéaire (voir
figure (2.11)).
40
Figure 2.11 Variation de la conductivité en fonction du pourcentage massique de l’additif
Tirée de Fesenko et Yatsenko (2014)
Cette figure souvent nommé la courbe en forme S représente le cas idéal.
• la première partie (p < pc) : Le composite est isolant et la conductivité très est faible,
voire nulle;
• la deuxième partie (p > pc) : Le composite est conducteur et la conductivité est élevée et
domine la réponse diélectrique du matériau (du moins pour les basses fréquences).
2.4.2 La rupture diélectrique : Claquage
Il existe plusieurs types d’isolants mais leur principale fonction reste essentiellement la
même. Il s’agit d’interdire tout passage ou échange d’énergie entre les parties qui sont
séparées par cet isolant. Dans le projet, on va s’intéresser aux isolants électriques donc les
diélectriques. Il serait intéressant de savoir la limite des diélectriques utilisés avant de perdre
les propriétés diélectriques, en appliquant un champ électrique croissant. Cette mesure est
importante pour les nano diélectriques car il y a eu ajout de nano particules conductrices
donc forcément il y a un changement de la limite du champ appliqué. Plusieurs paramètres
peuvent influer les résultats à savoir l’épaisseur de l’échantillon, la façon dont le champ est
appliqué, la température, …
41
La mesure est normée par le standard D149 de l’American Society for Testing and Materials,
Materials (2009), et par le standard 60243 de l’International Electrotechnical Commission,
Commission. (1998).
Le principe de la mesure consiste à placer le diélectrique entre deux électrodes. Ces dernières
et le diélectrique doivent être plongés dans l’huile diélectrique afin d’éviter un
contournement de l’arc électrique. Puis, il faut appliquer une tension alternative qui croit
avec le temps tout en gardant une fréquence fixe entre les électrodes. La mesure s’arrête
automatiquement après la rupture de l’échantillon. On peut répéter la mesure plusieurs fois
mais il faut toujours avoir les mêmes conditions (type d’huile, épaisseur des échantillons,
taux de monter de la tension, forme des électrodes, …) pour pouvoir comparer les résultats
trouvés.
La figure (2.12) montre le dispositif requis pour la mesure de la rigidité diélectrique :
Figure 2.12 Dispositif de la mesure de la rigidité diélectrique Tirée de Daran-Daneau (2012)
42
Les électrodes sont des billes en acier et le milieu environnant est une huile diélectrique. On
veille toujours à bien s’assurer que tout l’échantillon est plongé dans l’huile diélectrique.
Lorsque l’on passe d’une série d’échantillons à une autre série, il faut changer les billes et
l’huile.
Il existe deux procédure afin d’obtenir la rupture diélectrique à partir de ce montage, soit
appliquer une tension constante pour un temps indéterminé jusqu’à la rupture diélectrique ou
appliquer une tension qui augmente continuellement avec le temps jusqu’à la rupture
diélectrique.
Pour notre cas, on va utiliser la deuxième méthode qui est connue sous l’appellation « Short
Time Test ». Les résultats trouvés seront interprétés selon la norme IEEE standard 930.
Cette norme est basée sur l’utilisation de la loi de Weibull à deux paramètres, Engineers
(2005). Cette loi est définie selon une fonction cumulative de probabilité de rupture
diélectrique pour un champ électrique E et s’écrit de la façon suivante :
( ) = 1 − (2.36)
étant le facteur d’échelle en lien avec la rigidité diélectrique et β le facteur de forme
indiquant la dispersion des données.
Le champ de claquage étant défini comme le rapport entre la tension de claquage mesurée Vc
et l’épaisseur de l’échantillon en ce point ec:
= (2.37)
Une fois le champ de claquage calculé pour tous les points, on procède au tri des valeurs en
ordre croissant. Pour chaque valeur triée, on lui associe la valeur de i avec i [1, n].
43
Ensuite, la probabilité cumulative de rupture expérimentale P(i,n) associée à chaque champ
Ei est définie par :
( , ) = − 0.44+ 0.25 (2.38)
n étant le nombre de données. Les estimateurs des paramètres α et β de la distribution de
Weibull correspondante sont ensuite calculés à partir de la méthode de la régression pondérée
en utilisant des facteurs de pondération pour chaque mesure expérimentale. En effet, si le
nombre de données est inférieur à 20, ce qui est le cas dans ce travail, il est nécessaire
d’assigner un poids à chaque point conformément à la méthode de White. (White, 1969)
Les facteurs de forme et d’échelle ainsi que les intervalles de confiance à 95% sont estimés à
partir d’une technique numérique calculant la fonction de vraisemblance de chaque
paramètre. Théoriquement, un diélectrique ayant une bonne tenue en tension et une bonne
homogénéité aura donc respectivement un facteur d’échelle et un facteur de forme élevés.
Les mesures de rigidité diélectrique ont été menées en utilisant un testeur d’huile diélectrique
DTA 100 GmbH (2010) permettant d’appliquer une tension alternative haute tension. La
tension appliquée a une valeur efficace maximale égale à 50 kV et peut être augmentée
linéairement avec un taux constant inférieur à 5kV/s.
Afin de pouvoir effectuer la mesure en plusieurs points pour un même échantillon, il faut
qu’il y ait un espacement au moins égal à 15 mm entre les points de rupture pour ne pas
influer ou fausser les résultats par les mesures précédentes.
Un paramètre important pour cette mesure est l’épaisseur de l’échantillon. En effet, il
constitue un paramètre d’incertitude puisque la rigidité diélectrique dépend de l’épaisseur de
l’échantillon. Cette expérience est refaite n fois considérant son caractère statique et pour ne
pas influer les résultats, il faut s’assurer qu’on a sensiblement la même épaisseur pour tous
les points d’un même échantillon.
44
La rigidité diélectrique est en effet inversement proportionnelle avec l’épaisseur c’est-à-dire
elle diminue avec l’augmentation de l’épaisseur. Pour ce projet, cette mesure n’a été faite que
pour les quelques échantillons isolants. Les résultats seront expliqués et interprétés dans le
chapitre suivant.
2.4.3 La Microscopie Électronique à Balayage : MEB
Cette technique nommée en Anglais Scanning Electron Microscopy (SEM) est une technique
de microscopie électronique capable de produire des images en haute résolution de la surface
d’un échantillon en utilisant le principe des interactions électrons-matière.
Dans le cadre de ce projet, l’appareil utilisé est le Hitachi SU-8230 qui est illustré à la figure
(2.13) ci-dessous. C’est un microscope électronique à haute résolution.
Figure 2.13 Microscope Hitachi SU-8230
45
Ce microscope est caractérisé par sa haute résolution et ses gros grossissements qui peuvent
atteindre les 1000000 fois. Par exemple, son efficacité de collection à de très basses énergies
(jusqu'à 10eV) permet de restituer des informations topographiques, de contraste atomique et
de contraste de conductivité de surface (de l'ordre du nanomètre). Aussi, les contaminants
organiques superficielles, ou des monocouches, peuvent être visualisées. Cet appareil peut
être utilisé pour les échantillons conducteurs ou semi-conducteurs.
La méthode de mesure pour les différents échantillons diffère. En effet, pour les échantillons
suffisamment conducteurs, il suffit juste de les nettoyer en utilisant le méthanol ou l’éthanol.
Alors que pour les échantillons diélectriques ou légèrement conducteurs, la méthode est un
peu plus complexe.
Cette méthode consiste à découper un petit morceau avec des ciseaux et de le nettoyer avec le
solvant. Ensuite, il faut métalliser ce morceau en appliquant une couche d’or pendant un
certain temps (5 minutes environ) grâce au métalliseur illustré à la figure (2.14) ci-dessous.
L’application de la couche d’or se fait sous un vide 9*10-2 mbar et avec un courant de 30mA.
46
Figure 2.14 Métalliseur
Une fois la métallisation terminée, on prend le morceau préparé et on le met dans le
microscope pour être visualisé.
Durant cette maîtrise, quelques échantillons ont été traités afin de visualiser les différents
composants dans les échantillons et afin de vérifier s’il est possible de voir les
agglomérations de noir de carbone ainsi que l’effet de l’additif de type GPOSS sur la
dispersion des particules. Les résultats seront expliqués dans le chapitre suivant.
2.4.4 La Calorimétrie différentielle à Balayage
Cette technique appelée DSC de son nom en anglais « Differential Scanning Calorimetry »
est une technique utilisée pour étudier le comportement des polymères en fonction de la
température, et particulièrement les changements de phase. Cette technique sert à étudier les
47
transitions thermiques d'un polymère. Les transitions thermiques sont les changements qui
interviennent dans un polymère en fonction de la température (ECAM).
Les différentes quantités reliées aux transitions de phase qui peuvent être déterminées sont :
• la température de transition vitreuse (Tg);
• les températures de fusion et de cristallisation;
• les enthalpies de réaction pour connaitre les taux de réticulation de certains polymères.
Dans le cadre de cette étude, seul la température de transition vitreuse a été mesurée puisque
dans le cas de l’époxy, il n’y a pas de pic de cristallinité ou de creux de fusion. En effet, ce
matériau est complètement amorphe c’est-à-dire que ses molécules ne sont pas arrangées
suivant une structure régulière, mais plutôt disposées de façon aléatoire.
Cette technologie mesure les différences des échanges de chaleur entre un échantillon à
analyser et une référence. Toutes les analyses sont réalisées sous balayage d’un gaz inerte
(azote ou argon) afin d’éviter toute réaction chimique avec l’oxygène atmosphérique.
Le montage de la DSC est illustré ci-dessous dans la figure (2.15).
48
Figure 2.15 Appareil DSC
Le principe de cet appareil est de mettre un récipient témoin (dans notre cas c’est l’indium) et
dans l’autre récipient notre échantillon. Ce principe est illustré à la figure (2.16) ci-dessous.
Les deux échantillons sont dans le four. Chaque récipient contient un thermocouple relié à un
ordinateur. L'ordinateur fait la différence entre la température de l'échantillon et celle de
référence, et les convertit en flux de chaleur.
L’échantillon de polymère représente de la matière supplémentaire par rapport au récipient
de référence. La présence de cette matière supplémentaire fait que le récipient où il y a le
polymère ne sera pas à la même température que le récipient de référence.
49
Figure 2.16 Les deux récipients Tirée de ECAM
On commence l’expérience en augmentant la température et par suite, il y aura une
augmentation de la quantité de chaleur. Et ceci, jusqu’à atteindre la température de la
transition vitreuse Tg. En effet, cette dernière définit l'intervalle de température à travers
lequel la matière passe d'un état caoutchouteux à un état vitreux, solide (rigide). Donc, ce
n’est pas une transition instantanée.
Les plastiques durs sont utilisés au-dessous de leur température de transition vitreuse; ils sont
à l'état vitreux. Les caoutchoucs élastomères sont utilisés au-dessus de leur température de
transition vitreuse, c'est-à-dire à l'état caoutchouteux et ils sont mous et flexibles.
Selon Lecomte-Beckers , la température de transition vitreuse est un paramètre essentiel dans
la science des matériaux et peut être affecté par plusieurs facteurs comme :
• le volume libre du polymère;
• les forces d’attractions entre les molécules;
• la mobilité interne des chaînes;
• la rigidité des chaînes;
• la longueur de chaîne.
50
Les échantillons ont été mesurés et les résultats seront expliqués et interprétés dans le
chapitre suivant.
2.4.5 La conductivité thermique
Chaque matériau est caractérisé par sa conductivité thermique. C’est un paramètre
intrinsèque propre à chaque matériau. La conductivité thermique caractérise la propagation
de la chaleur à l’intérieur du matériau. Elle est notée λ et s’exprime en (W/m.K), (Ecobati )
La conductivité thermique est un indicateur de conduction thermique, c’est-à-dire plus la
valeur de la conductivité thermique est élevée et plus le matériau est conducteur de chaleur.
De la même façon, plus la valeur est faible, plus le matériau est un bon isolant thermique
(Energieplus)
En plus de la nature du matériau, la valeur de la conductivité thermique dépend de certains
paramètres comme la température et l’humidité.
La figure (2.17) montre les différentes valeurs de conductivité thermique pour différents
matériaux.
51
Figure 2.17 Différentes valeurs de conductivité thermique Tirée de Energieplus
Pour ce projet, la conductivité thermique a été mesurée avec l’appareil DTC-25 le débitmètre
thermique (TA instruments) illustré dans la figure (2.18) en utilisant la norme ASTM 1530.
Figure 2.18 Appareil de la conductivité thermique
52
Cet appareil est muni d’un système de refroidissement et peut mesurer la conductivité
thermique pour différents types de matériaux comme les métaux, les composites, le
caoutchouc, les polymères. Les échantillons peuvent aussi être relativement minces.
Dans ce projet, les échantillons testés ont un diamètre de 50,8 mm (2 pouces). Ils ont été
nettoyés par un solvant et ont ensuite été placés entre une plaque chauffante supérieure et une
plaque de refroidissement inférieure. Un schéma du principe de la mesure est illustré à la
figure (2.19) ci-dessous
Figure 2.19 Schéma du débitmètre de chaleur Tirée de Heid (2015)
La pression appliquée est de 15 livres par pouce carré. Elle est appliquée sur la plaque
supérieure ce qui assure un contact intime entre l'échantillon, la plaque de chauffage et la
plaque de refroidissement.
Ainsi, la plaque supérieure est chauffée à 45°C, tandis que la plaque inférieure est refroidie à
15°C par le système de refroidissement, ce qui crée une différence de température ΔT. Donc,
la température moyenne de l’échantillon est de 25°C.
53
La durée de la mesure dépend de la nature de l’échantillon (s’il est conducteur ou isolant).
Pour les échantillons testés dans ce projet, la durée a été en moyenne de 2 heures par
échantillon. Il faut s’assurer de la stabilité de tous les paramètres pour pouvoir calculer la
valeur de la conductivité thermique.
La conductivité thermique peut être calculée avec l’équation suivante :
= ∆
(2.39)
Avec Q : Flux de chaleur à travers l’échantillon
A : La surface de l’échantillon
∆ : La différence de température
t : L’épaisseur de l’échantillon.
Pour s’assurer de la bonne précision de la mesure, il faut que toutes les valeurs calculées de
la conductivité thermique s’alignent sur la courbe de la calibration de l’appareil (La norme
ASTM E1530).
Tous les résultats de la mesure de la conductivité thermique seront interprétés et expliqués
dans le chapitre suivant.
2.5 Temps de broyage
Un broyeur à billes a été utilisé afin de modifier la morphologie des particules de renfort. Il
représente l’un des paramètres ayant une influence importante sur les résultats des
expériences réalisées. En effet, le broyage comme son nom l’indique, permet de broyer les
particules c’est-à-dire de modifier (généralement de réduire) la taille des particules. Plus le
temps de broyage est grand et plus la taille des particules est fine. Par la suite, la taille des
54
particules peut influer sur la distribution des particules dans la matrice hôte ainsi que sur la
création de chemins de conduction ou la formation des agrégats.
La facilité à créer des chemins de conduction ou bien la formation des agrégats est liée au
seuil de percolation. En effet, pour des tailles différentes, on peut observer différents seuils
de percolation.
Durant ce projet, l’appareil utilisé pour le broyage est un 8000M MIXER, lequel est illustré
ci-dessous la figure (2.20)
Figure 2.20 Le broyeur Tirée de SamplePrep (2010)
Pour ce broyeur, on utilise une bille et un creuset en zircon. Dans ce creuset, on met le du
poids de la bille comme quantité d’additif à broyer. Puis, on ferme le creuset et on le met
dans le broyeur. Enfin, on choisit le temps qu’on veut pour broyer la poudre.
55
A partir des études effectuées précédemment (Vanga-Bouanga et al., 2013), les temps de
broyage choisis pour cette maîtrise ont été de:
• 0 minutes ;
• 2 minutes ;
• 30 minutes.
Ces temps ont montré (dans le cas de particules de carbure de silicium) qu’on peut trouver
des différents résultats et on peut voir significativement l’effet du temps de broyage sur la
taille des particules ainsi que sur les propriétés résultantes des composites.
En conclusion, ce chapitre a été divisé en 4 parties :
• une brève revue de littérature concernant les matériaux utilisés pour la fabrication des
nano composites de ce projet;
• une explication de la méthode et la procédure de fabrication des nano composites;
• une brève présentation de toutes les expériences et les appareils utilisés au cours de ce
projet de maîtrise;
• un dernier paragraphe à propos du temps de broyage et de ses effets sur les résultats.
Le chapitre suivant portera sur toutes les mesures réalisées ainsi que les interprétations
nécessaires des résultats.
CHAPITRE 3
RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
3.1 Introduction
Dans ce chapitre, on va exposer les résultats de toutes les mesures et expériences réalisées. Il
y aura aussi les interprétations de ces résultats.
Les résultats seront classifiés comme suit :
• échantillons contenant du GPOSS;
• échantillons sans GPOSS.
Et ceci, afin d’expliquer le rôle de l’additif GPOSS dans la dispersion des particules de noir
de carbone dans la matrice d’époxy ce qui est un des objectifs majeurs de ce travail. Un autre
paramètre qui entrera en jeu dans l’interprétation des résultats est le temps de broyage du noir
de carbone qui affectera la taille des particules ainsi que possiblement le seuil de percolation.
Comme déjà mentionné, la taille des particules influe sur la percolation. En effet, les
particules de l’additif se place de façon aléatoire dans la résine d’époxy. L’augmentation de
la teneur de l’additif entraîne l’augmentation de la probabilité de créer un chemin de
conduction. À partir d’une certaine concentration qu’on appelle une concentration critique
(suffisamment de particules qui sont disposées aléatoirement et qui sont voisines), il y a
percolation. C’est le seuil de percolation.
On peut simplifier cette définition en utilisant la représentation d’un système à deux phases
provenant de Stauffer et Aharony (1992) et illustrée à la figure (3.1). En effet, on peut
modéliser la matrice d’époxy comme étant plusieurs carrés vides disposés ensemble. Les
carrés avec les points noirs constituent les emplacements des particules.
58
Figure 3.1 Illustration du concept de percolation Tirée de Stauffer et Aharony (1992)
Le cas (a) correspond aux carrés vides c’est-à-dire la résine d’époxy seule sans les particules.
Le cas (b) montre qu’il y a certains carrés qui sont remplis (points noirs). Ces points sont
disposés de façon aléatoire. En (c), il est montré que lorsqu’il y a des particules qui se
disposent côte à côte, on peut former un groupe et si ces groupes sont suffisamment
rapprochés, ça pourrait être considéré comme seuil de percolation (s’il y a création d’un
chemin de conduction). Stauffer et Aharony (1992)
3.2 Résultats
3.2.1 La Spectroscopie Diélectrique
Cette partie sera divisée en deux sous parties :
• avant le traitement thermique après ou post fabrication;
• après le traitement thermique après ou post fabrication.
3.2.1.1 Résultats et interprétations avant post traitement
On va commencer par interpréter les résultats pour le cas du noir de carbone tel que reçu,
c’est-à-dire non broyé.
59
Les expériences ont été conduites à la température 20°C sur une plage de fréquences variant
de 10-2 à 3*106 Hz.
La figure (3.2) montre les résultats du module de la conductivité complexe obtenus pour
différentes teneurs de noir de carbone non broyé.
Figure 3.2 Conductivité pour différents % massique de noir de carbone non broyé
On remarque que l’époxy pur représente la conductivité complexe la plus faible pour toute la
plage de fréquence : un résultat logique puisque que c’est un isolant et il n’y pas d’additifs.
L’augmentation de la teneur en noir de carbone entraîne l’augmentation de la conductivité
complexe. À partir de 5% massique en noir de carbone, on remarque qu’il y a un plateau de
conduction pour les faibles fréquences avec une grandeur de la conductivité complexe de
l’ordre de 5,1*10-10 (S/cm) à 0,01 Hz. À 10% massique noir de carbone, cette valeur est de
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E+00 1,00E+02 1,00E+04 1,00E+06
σ(S
/cm
)
Fréquence (Hz)
Epoxy pur
1% CB
2,5% CB
5% CB
7,5% CB
10% CB
60
l’ordre de 2,5*10-5 (S/cm) à 0,01 Hz soit une augmentation de 9 ordres de grandeurs par
rapport à l’époxy pur qui présente une conductivité complexe de 1,3*10-14 (S/cm) à la même
fréquence.
À partir de cette figure, on peut tirer aussi que le seuil de percolation est situé entre 2,5%
massique et 5% massique pour le cas du type de noir de carbone utilisé, à l’état non broyé,
c’est-à-dire tel que reçu. En effet, à 2,5% massique, il n’y a pas de plateau de conduction
pour les faibles fréquences et la conductivité complexe est de l’ordre de 2,6*10-13 (S/cm) à
0,01 Hz.
La figure (3.3) montre la variation de la grandeur de la conductivité complexe à 0,01 Hz en
fonction de l’augmentation de la teneur du noir de carbone.
Figure 3.3 Grandeur de la conductivité complexe à 0,01 Hz en fonction de % massique du noir de carbone
1,00E-15
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
0 2 4 6 8 10 12
σ(S
/cm
)
% massique CB
Conductivité
61
Cette courbe ne présente pas la forme S parfaite ce qui peut être dû à une mauvaise
dispersion des particules ou peut-être dû au fait que la saturation de la conductivité n’est pas
encore atteinte pour des concentrations plus élevées. On remarque qu’il y a un point
d’inflexion entre les teneurs 4% et 6% en poids. Il faut noter également que les valeurs
illustrées à la figure (3.3) ne sont pas celles de la conductivité mais plutôt de la grandeur de
la conductivité complexe à 0,01 Hz ce qui peut différer significativement de la conductivité,
particulièrement pour les échantillons non conducteurs.
On peut considérer que les composites deviennent conducteur au-delà de ce seuil de
pourcentage en poids. La conductivité devrait continuer à augmenter en fonction de la teneur
en noir de carbone, mais il est difficile de fabriquer des échantillons à des concentrations de
noir de carbone plus élevées puisque le mélange avec la résine devient très visqueux au-delà
d’une certaine concentration.
Plusieurs paramètres peuvent faire varier la forme de cette courbe tel que le type de noir de
carbone, son état (aggloméré ou non), la durée de broyage, la fréquence à laquelle les
résultats ont été sélectionnés, … Fréchette et al. (2016a). En effet, si on refait la même
courbe mais on change un seul paramètre de ceux mentionnés ci-dessus, on n’aura pas la
même forme.
La figure (3.4) montre la partie réelle de la permittivité en fonction de la fréquence pour
différentes teneurs en noir de carbone non broyé.
62
Figure 3.4 La permittivité réelle en fonction du % massique en CB non broyé
On remarque que pour l’époxy pur et pour 1% massique la permittivité réelle est faible et
respectivement 3,32 et 5,11 pour une fréquence de 0,01 Hz. De plus, elle ne varie que peu en
fonction de la fréquence.
À partir de 5% massique, on n’arrive plus à voir toutes les valeurs de la permittivité réelle.
En effet, les composites passent de l’état isolant à l’état conducteur et on n’arrive plus à
mesurer de façon correcte les valeurs de la permittivité réelle à faibles fréquences. Ce
comportement est typique des matériaux conducteurs pour lesquels la constante diélectrique
n’a pas vraiment d’intérêt ni de signification pratique. Cette particularité pourrait être utilisée
comme un critère objectif de séparation des conducteurs et des isolants, les conducteurs étant
ceux pour lesquels la permittivité réelle n’est plus mesurable ou n’a plus de signification à
basse fréquence.
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ε'
Fréquence (Hz)
Epoxy pur1%2,5%5%7,5%10%
63
La figure (3.5) montre la partie imaginaire de la permittivité en fonction de la fréquence pour
différentes teneurs en noir de carbone non broyé.
Figure 3.5 La permittivité imaginaire en fonction du % massique en CB non broyé
L’augmentation du % massique en CB entraîne comme on pouvait s’y attendre
l’augmentation des pertes diélectriques. En effet, on peut considérer qu’à partir de 5%
massique et pour des fréquences inférieures au kHz le comportement diélectrique des
échantillons est dominé par sa conductivité. Cette situation est typique d’une augmentation
des pertes diélectriques avec une pente de -1 (dans un graphique log-log) vers les basses
fréquences.
On remarque qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre l’époxy pur et le composite 1%. À
hautes fréquences, on observe un pic de relaxation pour l’époxy pur et son composite
contenant 1% de noir de carbone. Ce pic est attribué au pic de relaxation béta représentant les
mouvements locaux des dipôles de la chaine polymérique.
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E+06
1,00E+07
1,00E+08
1,00E+09
1,00E+10
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ɛ''
Fréquence (Hz)
Epoxy pur
1%
2,5%
5%
7,5%
10%
64
Dans le cas du composite contenant 2,5%, on observe la présence de pics de relaxation
additionnels dans les plages de fréquences allant de 0,1 à 1 Hz et 102 à 104 Hz. Afin de retirer
l’influence des mécanismes de relaxation normaux de l’époxy, la courbe des pertes
diélectriques de l’époxy pur a été soustraite à celle du composite contenant 2,5% de noir de
carbone. Dans la figure (3.6), on remarque que cette soustraction du pic béta de l’époxy pur
du composite 2,5% confirme la présence deux pics qu’on attribuerait aux pics de relaxation
interfaciale, soit de la conduction localisée au niveau des agrégats. Il est possible également
que la présence d’impuretés ioniques provenant de l’addition de noir de carbone résulte en
une accumulation de ces ions aux électrodes, phénomène connu sous le nom de polarisation
d’électrode.
Figure 3.6 Les pics de polarisation interfaciale pour le composite 2,5% massique en CB
En augmentant le taux de noir de carbone dans l’époxy de 5 à 10%, on voit l’apparition de la
conduction directe dont la contribution à basses fréquences domine le 1er pic interfacial entre
0,1 et 1 Hz et entraîne un décalage du 2ème pic vers les hautes fréquences, tel qu’illustré à la
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ε"
Fréquence (Hz)
Epoxy pur
CB 2,5%wt non broyé
Différence (composite-pur)
65
figure (3.7). Ce déplacement vers les hautes fréquences traduit une augmentation de la
conductivité des agrégats.
Figure 3.7 La permittivité imaginaire pour les composites conducteurs.
Effet du temps de broyage
Maintenant, on investiguera l’effet de l’altération de la taille et de la forme des particules de
noir de carbone sur les propriétés des composites résultants.
On va étudier deux cas :
• 5% massique étant le cas proche de la percolation (CB non broyé);
• 10% massique étant le cas largement au-dessus de la percolation (CB non broyé).
La figure (3.8) montre la grandeur de conductivité complexe en fonction de la fréquence. Or,
dans ce cas, la variable est le temps de broyage.
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E+06
1,00E+07
1,00E+08
1,00E+09
1,00E+10
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ɛ''
Fréquence (Hz)
5%
7,5%
10%
66
Figure 3.8 La conductivité complexe pour le cas 5% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage
À partir de ces résultats et de Fréchette et al. (2016a), on peut dire que le broyage contribue à
dissocier les particules de noir de carbone ce qui favorise la diminution de la taille moyenne
des particules et possiblement une meilleure dispersion de celles-ci dans la résine d’époxy.
Par suite, et possiblement de façon surprenante, la formation d’un chemin de conduction
devient plus difficile ce qui entraîne l’absence de plateau de conduction pour les cas :
• broyé 2 minutes;
• broyé 30 minutes.
On peut confirmer nos propos par les valeurs numériques de la grandeur de la conductivité
complexe trouvées. En effet, pour le cas 5% massique non broyé, on a une grandeur de la
conductivité complexe de 5,1*10-10 (S/cm) à la fréquence 0,01 Hz. Alors que pour le cas de
5% massique broyé 30 minutes, ce paramètre est égale à 2,5*10-14 (S/cm) à la même
fréquence : Une chute de pratiquement 4 ordres de grandeurs. Cette différence peut être déjà
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E+00 1,00E+02 1,00E+04 1,00E+06
σ(S
/cm
)
Fréquence (Hz)
5% CB non broyé
5% CB broyé 1 min
5% CB broyé 2min
5% CB broyé 30min
67
remarquée après 2 minutes de broyage seulement. En effet, pour ce cas la conductivité est de
l’ordre de 2*10-13 (S/cm) une chute de 3 ordres de grandeurs par rapport au cas 5% massique
non broyé.
La figure (3.9) montre la partie réelle de la permittivité en fonction de la fréquence pour le
cas du composite 5% massique à différents temps de broyage.
Figure 3.9 La permittivité réelle du cas 5% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage
Comme pour le cas de la figure (3.4), on peut difficilement avoir les valeurs de la permittivité
réelle pour les faibles fréquences pour le composite 5% massique en CB non broyé. En effet,
ce cas peut être considéré conducteur (une considération de la figure (3.8) car il y a la
présence du plateau de conduction).
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
Ɛ'
Fréquence (Hz)
5% CB non broyé
5% CB broyé 2min
5% CB broyé 30min
68
Pour les cas 5% massique non conducteurs broyé 2 minutes et 30 minutes, les valeurs de la
permittivité réelle sont respectivement 35,5 et 5,44 à la fréquence 0,01 Hz.
La figure (3.10) montre la partie imaginaire de la permittivité en fonction de la fréquence
pour le composite 5% massique pour différents temps de broyage.
Figure 3.10 La permittivité imaginaire du cas 5% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage
On remarque que les pertes diélectriques sont beaucoup plus faibles pour les échantillons non
conducteurs (les cas 5% massique broyé 2 minutes et broyé 30 minutes). En effet, les pertes
diélectriques sont de l’ordre de 6,75*10-2 et 4,25 respectivement pour le cas broyé 30 minutes
et broyé 2 minutes à la fréquence 0,01 Hz.
En comparant les résultats trouvés pour le cas 5% massique CB broyé 30 minutes avec les
pertes de l’époxy pur, on remarque qu’il y a une différence non négligeable surtout à basses
fréquences.
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E-02 1,00E+00 1,00E+02 1,00E+04 1,00E+06
ε"
Fréquence (Hz)
Epoxy pur
5% CB non broyé
5% CB broyé 2min
5% CB broyé 30minutes
69
Pour les cas 5% massique CB broyé 2 minutes et 5% massique CB non broyé, on remarque
qu’il y a le déplacement d’un pic de polarisation interfaciale vers les hautes fréquences. Ce
pic est plus prononcé pour l’échantillon conducteur (5% massique CB non broyé).
Pour ce cas, c’est-à-dire la même teneur massique en noir de carbone, on remarque que le
temps de broyage a de l’influence sur les pertes diélectriques. En effet, la permittivité
imaginaire est relativement élevée pour le cas non broyé par rapport aux autres nano
composites. Elle atteint la valeur de 8,55*104 à la fréquence 0,01 Hz soit une augmentation
de plus que quatre ordres de grandeurs par rapport l’échantillon broyé 2 minutes.
Donc, on peut conclure que le temps de broyage a une influence sur la conductivité résultante
du matériau composite ainsi que sur le seuil de percolation (qui de toute évidence augmente
avec le temps de broyage). L’augmentation de la conductivité de l’échantillon entraîne
évidemment une augmentation des pertes diélectriques puisque que ces deux quantités sont
reliées mathématiquement (voir section 2.4.1.2).
Maintenant, on va passer au deuxième cas, soit le composite contenant 10% massique de noir
de carbone et largement au-dessus du seuil de percolation pour le cas non broyé.
La figure (3.11) montre la grandeur de la conductivité complexe en fonction de la fréquence
pour des échantillons avec une teneur de 10% massique en noir de carbone. La variable est le
temps de broyage.
70
Figure 3.11 La conductivité complexe pour le cas 10% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage
La tendance générale est similaire à celle observée pour le cas du 5% massique, mais encore
plus marquée, figure (3.8).
La différence que l’on peut remarquer est pour le cas 10% massique broyé 2 minutes. En
effet, il y a la présence du plateau de conduction ce qui veut dire que l’échantillon peut être
considéré comme conducteur; ceci est prévisible vu la teneur en noir de carbone. Ce temps de
broyage n’est pas suffisant pour rendre le composite totalement isolant. La valeur de la
grandeur de la conductivité complexe est de 8,6*10-11 (S/cm) à la fréquence de 0,01 Hz.
Pour le seul cas isolant ici (10% massique broyé 30 minutes), la valeur de la conductivité
complexe est 4,4*10-14 (S/cm) à 0,01 Hz. C’est une valeur similaire à celle observée pour le
cas de 5% massique broyé 30 minutes (2,5*10-14 (S/cm)). L’augmentation de la teneur en
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+001,00E+011,00E+021,00E+031,00E+041,00E+051,00E+061,00E+07
σ(S
/cm
)
Fréquence (Hz)
CB 10% non broyé
CB 10% broyé 2min
CB 10% broyé 30min
71
noir de carbone ne change donc pas significativement la conductivité ce qui démontre bien
que ces deux concentrations sont sous le seuil de percolation. On peut donc conclure que le
seuil de percolation pour les échantillons contenant du noir de carbone broyé 30 minutes est
supérieur à 10% massique de noir de carbone.
La figure (3.12) montre la partie réelle de la permittivité en fonction de la fréquence pour le
cas du composite 10% massique à différents temps de broyage.
Figure 3.12 La permittivité réelle du cas 10% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage
Le changement de l’état isolant à l’état conducteur des composites rend difficile la mesure de
la partie réelle de la permittivité pour les cas 10% massique CB non broyé et 10% massique
CB broyé 2 minutes.
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+001,00E+011,00E+021,00E+031,00E+041,00E+051,00E+061,00E+07
ε'
Fréquence (Hz)
CB 10% Non broyé
CB 10% broyé 2min
CB 10% broyé 30min
72
Le seul cas non conducteur est celui de l’échantillon 10% massique en noir de carbone broyé
30 minutes et la valeur de la permittivité réelle est de l’ordre de 8,8 à la fréquence 0,01 Hz.
Cette valeur est plus élevée que la valeur trouvée pour le cas du 5% massique broyé 30
minutes (5,44 pour la même fréquence). Ce résultat est logique et en concordance avec les
résultats précédents. En effet, l’augmentation de la teneur en noir de carbone entraîne
l’augmentation de la valeur de la permittivité réelle due à la contribution des mécanismes de
transport de charges sur la permittivité réelle.
La figure (3.13) montre la partie imaginaire de la permittivité en fonction de la fréquence
pour le composite 10% massique pour différents temps de broyage.
Figure 3.13 La permittivité imaginaire du cas 10% massique en fonction de la fréquence pour différents temps de broyage
On remarque que les pertes diélectriques sont raisonnablement faibles pour l’échantillon non
conducteur (le cas 10% massique broyé 30 minutes) mais toutefois supérieures aux pertes de
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E+06
1,00E+07
1,00E+08
1,00E+09
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+001,00E+011,00E+021,00E+031,00E+041,00E+051,00E+061,00E+07
ε''
Fréquence (Hz)
Epoxy pur
CB 10% Non broyé
CB 10% broyé 2min
CB 10% broyé 30min
73
l’époxy pur particulièrement dans la région des basses fréquences, région affectée surtout par
les mécanismes de transport de charge. En effet, les pertes diélectriques sont de l’ordre de
5,4*10-1 à la fréquence 0,01 Hz. Cette valeur est plus élevée que pour le cas du 5% massique
broyé 30 minutes (6,75*10-2) ce qui confirme nos propos. La teneur en noir de carbone a bien
entendu un effet sur les pertes diélectriques pour un même temps de broyage.
À 2 minutes de broyage, on remarque que les pertes diélectriques atteignent la valeur de
1,55*104 à la fréquence 0,01 Hz soit une augmentation de pratiquement 5 ordres de grandeur
par rapport au temps de broyage de 30 minutes et 6 ordres de grandeurs par rapport à l’époxy
pur. La valeur de la permittivité imaginaire continue à augmenter pour le cas non broyé et
atteint la valeur de 9,5*108 pour cette même fréquence. Ces deux échantillons peuvent être
qualifiés de conducteur puisque leurs pertes diélectriques à basses fréquences sont dominées
par la conduction directe.
Comme conclusion, on peut confirmer que l’altération de la taille des particules de carbone
par l’utilisation d’un broyeur à billes a pour effet de diminuer la conductivité des composites
et conséquemment les pertes diélectriques. Plus le temps de broyage est élevé, plus cet effet
est prononcé.
Effet de l’inclusion de particules de GPOSS
Dans ce qui suit, on va étudier l’effet d’un autre paramètre sur la réponse diélectrique des
composites époxy/noir de carbone. Il s’agit de l’ajout d’un deuxième additif, soit le Glycidyl-
POSS ou GPOSS.
On va étudier deux cas :
• 5% massique non broyé (conducteur);
• 5% massique broyé 30 minutes (non conducteur).
Pour ces deux cas, on va voir l’effet de l’ajout du GPOSS sur les différents résultats.
74
La figure (3.14) montre la variation de la grandeur de la conductivité complexe pour
l’échantillon 5% massique non broyé en fonction de la fréquence.
Figure 3.14 La grandeur de la conductivité complexe du cas 5% massique CB non broyé en fonction de la fréquence
On remarque que lorsqu’on ajoute le GPOSS, même à faible teneur (1% massique), il y a une
légère baisse de la conductivité directe qui est le paramètre affectant la valeur du plateau de
conductivité des courbes de conductivité complexe.
On sait que le GPOSS utilisé dans ce projet est réactif : il réagit avec l’époxy créant des liens
covalents. De par les résultats précédemment obtenus sur l’ajout de cet additif, Heid (2015),
il est raisonnable de supposer qu’il permet aussi d’améliorer la dispersion des particules du
noir de carbone dans la matrice d’époxy. Ainsi, on peut dire que l'ajout du GPOSS modifie la
morphologie du composite.
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E+00 1,00E+02 1,00E+04 1,00E+06
σ(S
/cm
)
Fréquence (Hz)
Époxy + CB 5% NB
Époxy + CB 5% NB + GPOSS 1%
75
L’impact de l’ajout du GPOSS peut être observé sur la grandeur de la conductivité complexe.
En effet, la valeur de cette dernière est égale à 5,1*10-10 (S/cm) à la fréquence 0,01 Hz pour
le cas du 5% massique de noir de carbone non broyé sans GPOSS. Par contre, pour le cas
avec GPOSS, la valeur de la conductivité est de l’ordre de 9,6*10-11 (S/cm) à cette même
fréquence. Donc, l’ajout du GPOSS a permis de diminuer la conductivité d’un demi-ordre de
grandeur.
La figure (3.15) représente la permittivité imaginaire pour le cas du composite contenant 5%
massique de noir de carbone non broyé en fonction de la fréquence.
Figure 3.15 La permittivité imaginaire du cas 5% massique non broyé en fonction de la fréquence
On remarque que pour les échantillons avec ou sans GPOSS, la tendance des courbes de la
permittivité imaginaire est assez semblable, soit une courbe dominée par la conduction
directe pour des fréquences inférieures au kHz et présentant un pic de relaxation,
probablement d’origine interfaciale, à haute fréquence.
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+001,00E+011,00E+021,00E+031,00E+041,00E+051,00E+061,00E+07
Ɛ''
Fréquence (Hz)
Epoxy pur
Époxy + CB 5% NB
Époxy + CB 5% NB + GPOSS 1%
76
Pour le cas du nano composite sans GPOSS, le pic est plus prononcé et apparaît aux
alentours de la fréquence 105 Hz. Par contre, pour le cas avec GPOSS, on remarque que le
pic est plus aplati et apparaît aux alentours de la fréquence 104 Hz.
Un autre effet du GPOSS, c’est la diminution des pertes diélectriques. En effet, la
permittivité imaginaire de l’échantillon sans GPOSS est de l’ordre de 8,5*104 à la fréquence
0,01 Hz. En ajoutant du GPOSS, il y a une diminution des pertes de presque un ordre de
grandeur et la valeur est égale à 1,70*104 à cette même fréquence.
Donc, on peut conclure aussi que l’inclusion de GPOSS a pour effet de diminuer la
conductivité des composites époxy /noir de carbone ce qui entraine évidemment une
modification des pertes diélectriques. En effet, il permet la réduction de ces dernières. On
peut confirmer aussi ce qui a été mentionné pour le GPOSS concernant la modification de la
morphologie et la rigidification du réseau de réticulation.
La figure (3.16) montre la grandeur de la conductivité complexe pour l’échantillon 5%
massique broyé 30 minutes en fonction de la fréquence.
77
Figure 3.16 La conductivité du cas 5% massique broyé 30min en fonction de la fréquence
Pour la grandeur de la conductivité complexe, les échantillons 5% broyé 30min avec ou sans
GPOSS montrent une tendance similaire. En effet, la variation n’est pas significative sur
toute la plage de fréquences.
En effet, à la fréquence 0,01 Hz, la grandeur de la conductivité complexe de l’échantillon
sans GPOSS est de l’ordre de 2,5*10-14 (S/cm) alors que pour le composite avec GPOSS ce
paramètre est égale à 2,0*10-14 (S/cm). À la fréquence 3*106Hz, elle égale à 5,1*10-6 (S/cm)
pour le cas sans GPOSS et 4,6*10-6(S/cm) pour le cas avec GPOSS
La figure (3.17) représente la permittivité réelle pour le cas du composite 5% massique CB
broyé 30 minutes en fonction de la fréquence.
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
σ(S
/cm
)
Fréquence (Hz)
CB 5% broyé 30minCB 5% broyé 30min + GPOSS 1%
78
Figure 3.17 La permittivité réelle du cas 5% massique broyé 30min en fonction de la fréquence
On observe que les deux courbes ont la même tendance, ne présentant que de légères
différences pour les basses fréquences. Cette petite variation est due aux pertes diélectriques
plus élevées dans le cas de l’échantillon ne contenant pas de GPOSS (voir Figure 3.18).
En effet, pour le cas sans GPOSS, la valeur de la permittivité réelle est égale à 5,44 à la
fréquence 0,01 Hz alors que pour le nano composite avec GPOSS elle est égale à 5,20 à cette
même fréquence. C’est une faible variation. Pour les hautes fréquences, les valeurs de la
permittivité réelle sont pratiquement les mêmes.
La figure (3.18) représente la permittivité imaginaire pour le cas du composite 5% massique
de noir de carbone broyé 30 minutes en fonction de la fréquence.
0,00E+00
1,00E+00
2,00E+00
3,00E+00
4,00E+00
5,00E+00
6,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ε'
Fréquence (Hz)
CB 5% broyé 30minCB 5% broyé 30min + GPOSS 1%
79
Figure 3.18 La permittivité imaginaire du cas 5% massique broyé 30min en fonction de la fréquence
On remarque que pour les échantillons avec ou sans GPOSS, la forme générale de la courbe
est semblable à celle de l’époxy pur présentant dans les deux cas un pic de relaxation béta à
haute fréquence.
L’effet particulier du GPOSS est d’atténuer l’augmentation des pertes diélectriques due à
l’inclusion du noir de carbone pour toute la plage de fréquence observée. En effet, la
permittivité imaginaire de l’échantillon sans GPOSS est de l’ordre de 6,75*10-2 à la
fréquence 0,01 Hz alors que pour le nano composite avec GPOSS elle est de l’ordre de
4,45*10-2 à la même fréquence, soit une diminution de l’ordre de 50%.
Avant de passer au paragraphe suivant qui concerne le post traitement, la figure (3.19) ci-
dessous résume les valeurs de la grandeur de la conductivité complexe à 0,01 Hz pour tous
les nano composites qui ont été fabriqués.
0,00E+00
5,00E-02
1,00E-01
1,50E-01
2,00E-01
2,50E-01
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06
ε"
Fréquence (Hz)
Epoxy purCB 5% broyé 30minCB 5% broyé 30min+ GPOSS 1%
80
Figure 3.19 La conductivité à 0,01 Hz pour les différents échantillons en fonction du pourcentage massique de noir de carbone
Comme on pouvait s’y attendre, pour tous les échantillons, la conductivité augmente avec
l’augmentation de la teneur en noir de carbone. De plus, le temps de broyage permet de
modifier la forme et la taille des particules de noir de carbone et ainsi altérer les propriétés
électriques du composites.
Par suite, la création de chemins de conduction devient plus difficile ce qui explique la
diminution de la conductivité pour les temps de broyage élevés. Ce résultat, qui peut paraître
surprenant, à savoir qu’une amélioration de la dispersion des particules conductrices diminue
la conductivité, a été également observé dans le cas de polyéthylène renforcé par des
particules de graphène, (Kim et al., 2011). En conclusion, la conductivité résultante des
composites semble inversement proportionnel au temps de broyage pour le cas du noir de
carbone utilisé dans ce projet.
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
0 2 4 6 8 10 12
Cond
uctiv
ité (S
/cm
)
% CB
Non broyé
Non broyé + 1% GPOSS
Broyé 2min
Broyé 2 min + 1% GPOSS
Boyé 30 min
Broyé 30 min + 1% GPOSS
81
En ce qui concerne l’ajout du GPOSS, cet additif, qui réagit avec la résine d’époxy, change la
morphologie du nano composite. Il permet la rigidification du réseau de réticulation donc les
mouvements de chaîne sont retenus. De plus, il favorise probablement la dispersion des
particules de noir de carbone en agissant comme compatibilisant. Cet effet a été observé dans
le cas de particules de nitrure de bore, (Heid, 2015). Ceci explique la diminution de la
conductivité et des autres paramètres reliés comme les permittivités réelle et imaginaire
lorsque le GPOSS est incorporé à la résine.
3.2.1.2 Résultats et interprétations après post traitement
Dans ce qui suit, on va étudier le comportement des nano composites après le post traitement,
c’est-à-dire après un traitement thermique. Généralement, il est habituel de faire un post
traitement pour le cas de l’époxy afin d’obtenir une réponse diélectrique stable.
La procédure du post traitement consiste à appliquer une tension de 1V sur l’échantillon à la
température 130°C tout en balayant les fréquences de 0,01Hz à 3*106 Hz à plusieurs reprises
pendant 12 heures. Une mesure à 20°C est effectuée avant et après ce post traitement afin
d’investiguer son effet sur la réponse diélectrique.
Afin de distinguer l’effet des différents additifs de l’effet normal de la température sur la
réponse diélectrique de l’époxy, une étude de la réponse diélectrique en fonction de la
température pour le cas de l’époxy pur a été effectuée. Les figures (3.20) et (3.21) montrent
la réponse diélectrique observée pour un échantillon d’époxy pur à différentes températures
allant de 20°C à 130°C.
82
Figure 3.20 La grandeur de la conductivité complexe pour l’époxy pur en fonction de la fréquence pour différentes températures
Pour les températures inférieures à la température de la transition vitreuse (20°C à 80°C), on
remarque l’absence du plateau de conduction. En effet, l’époxy est non conducteur. Pour les
températures supérieures à la Tg (cas 100°C et 130°C il y a une légère apparition du plateau
de conduction à faibles fréquences ce qui peut être expliquée par du transport de charge à
l’intérieur du matériau, particulièrement des ions menant en partie à de la polarisation de
l’électrode.
De même, pour les pertes diélectriques, les courbes présentent une tendance similaire avec la
présence du pic de relaxation béta aux alentours de la fréquence 105Hz pour les températures
sous-vitreuses et l’apparition du pic de relaxation alpha avec l’augmentation de la
température. Ce pic se déplace rapidement vers les hautes fréquences (il est aux alentours de
100 Hz à 100°C) et finit par se confondre avec le pic béta (ce qui est appelé le pic alpha-béta
dans la littérature). L’augmentation de la température entraîne également l’augmentation des
pertes diélectriques à faibles fréquences due au transport de charges. En effet, il y a une
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
σ(S/cm)
Fréquence (Hz)
20C40C60C80C100C130C
83
augmentation de plus que 4 ordres de grandeurs de la permittivité imaginaire à la fréquence
0,01Hz entre la température 20°C et 130°C.
Figure 3.21 La permittivité imaginaire pour l’époxy pur en fonction de la fréquence pour différentes températures
On remarque aussi un pic de relaxation supplémentaire aux alentours de la fréquence de 1Hz
pour la température 130°C. Ce pic qui est relié au transport de charge est celui associé au
phénomène de polarisation d’électrodes dont on voit également l’influence à la figure (3.21).
Le tableau (3.1) donne les valeurs de la grandeur de la conductivité complexe mesurée à la
fréquence 0,01Hz à différentes températures pour l’époxy pur.
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ε"
Fréquence (Hz)
20C40C60C80C100C130C
84
Tableau 3.1 La conductivité complexe de l’époxy pur à la fréquence 0,01Hz à différentes températures
Température
(°C)
20 40 60 80 100 130
Conductivité
(S/cm)
1,65*10-14 1,69*10-14 1,77*10-14 2,08*10-14 3,71*10-13 3,94*10-12
Cette partie sur l’effet du traitement thermique va maintenant être subdivisée en deux sous
parties afin d’investiguer l’effet du temps de broyage et l’effet de l’inclusion de GPOSS.
Effet du temps de broyage
Dans cette partie, deux cas seront étudiés :
• 5% massique de noir de carbone broyé 2 minutes (non conducteur);
• 5% massique de noir de carbone broyé 30 minutes (non conducteur).
Les figures (3.22) et (3.23) montrent respectivement les différentes permittivités imaginaires
mesurées pour l’échantillon 5% massique CB broyé 2 minutes et 5% massique CB broyé 30
minutes. Les courbes identifiées comme étant « premier traitement » sont celles mesurées au
début du traitement isotherme à 130°C, alors que les courbes identifiées comme étant
« dernier traitement » sont celles mesurées à la fin du traitement thermique à 130°C
85
Figure 3.22 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB broyé 2 minutes
Figure 3.23 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB broyé 30 minutes
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+001,00E+011,00E+021,00E+031,00E+041,00E+051,00E+061,00E+07
ε''
Fréquence (Hz)
20°C avant traitement
130°C premier traitement
130°C dernier traitement
20°C après traitement
Epoxy pur après traitementà 20°C
Epoxy pur à 130°C
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
Ɛ''
Fréquence (Hz)
20°C avant traitement
130°C premier traitement
130°C dernier traitement
20°C après traitement
Epoxy pur à 130°C
Epoxy pur aprèstraitement à 20°C
86
Dans le cas de l’échantillon contenant 5% massique CB broyé 2 minutes (figure 3.22), on
remarque que les deux courbes mesurées à 20°C (avant est après traitement thermique) sont
légèrement différentes. L’effet du traitement thermique résulte en effet en une augmentation
des pertes diélectriques aux basses fréquences ainsi qu’en un déplacement du pic de
polarisation interfaciale. Ces différences peuvent s’expliquer par différents phénomènes dont
la fin de la réticulation ou encore le vieillissement physique ou chimique de la résine.
En revanche, le cas de l’échantillon 5% massique CB broyé 30 minutes (figure 3.23), les
courbes mesurées à 20°C avant et après post traitement sont semblables et ne diffèrent pas
beaucoup de celle de l’époxy pur. Le pic béta a pratiquement gardé sa position.
Pour les deux cas, l’augmentation de la température à 130°C entraîne une augmentation
considérable des pertes diélectriques. Étant au-dessus de la température de la transition
vitreuse, le pic alpha est présent à haute fréquence pratiquement à la même position que le
pic béta. À basses fréquences, la contribution des mécanismes de conduction est dominante.
Les figures (3.24) et (3.25) présentent la variation en fonction du temps de la partie
imaginaire de la permittivité diélectrique à la fréquence 0,01Hz à la température 130°C pour
le composite contenant 5% massique de noir de carbone broyé 2 minutes et le composite
contenant 5% massique de noir de carbone et broyé 30 minutes respectivement.
87
Figure 3.24 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0,01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB broyé 2 minutes
Figure 3.25 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0,01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB broyé 30 minutes
0,00E+00
5,00E+03
1,00E+04
1,50E+04
2,00E+04
2,50E+04
3,00E+04
3,50E+04
0,00E+00 2,00E+02 4,00E+02 6,00E+02 8,00E+02 1,00E+03 1,20E+03
Ɛ''
Temps de traitement (min)
5% CB broyé 2min
0,00E+00
5,00E+02
1,00E+03
1,50E+03
2,00E+03
2,50E+03
3,00E+03
3,50E+03
4,00E+03
0,00E+00 2,00E+02 4,00E+02 6,00E+02 8,00E+02 1,00E+03 1,20E+03
Ɛ''
Temps de traitement (min)
5% CB broyé 30min
88
Dans le cas de l’échantillon 5% CB broyé 2 minutes (figure 3.24), on peut noter qu’il y a
absence de la stabilité des pertes diélectriques. La partie imaginaire de la permittivité
continue à augmenter en fonction du temps de traitement. À la fréquence 0,01Hz, la
permittivité imaginaire atteint la valeur minimale de 2,4*104 après 4 heures et demi de
traitement. Puis, celle-ci commence à augmenter pour atteindre la valeur de 3,1*104 pour le
dernier traitement à 130°C. Il y a une augmentation de 29%.
La permittivité imaginaire décroît avec le temps de traitement pour se stabiliser après un
certain temps pour l’échantillon 5% CB broyé 30 minutes (figure 3.25). Au début du
traitement thermique à 130oC, la permittivité imaginaire est de l’ordre de 3,67*103 puis elle
se stabilise à la valeur de 6,6*102 jusqu’à la fin du temps de traitement. Entre le début et la
fin, il y a une chute de presque un ordre de grandeur.
Après ces deux exemples, on peut dire que le traitement de 12 heures à 130oC permet la fin
de la réticulation et retire une partie de l’eau absorbée par le matériau. Pour le cas de
l’échantillon 5% massique CB broyé 2 minutes, on n’arrive toujours pas à avoir une réponse
diélectrique stable après 12 heures de traitement.
Effet de l’inclusion du GPOSS
Pour ce qui suit, on va étudier l’effet de l’inclusion de GPOSS sur l’action du traitement à
130oC des composites. Deux cas seront étudiés :
• 5% massique CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS (non conducteur);
• 5% massique CB non broyé + 1% GPOSS (conducteur).
Les figures (3.26) et (3.27) montrent respectivement les différentes permittivités imaginaires
mesurées pour les échantillons 5% massique CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS et 5%
massique CB non broyé + 1% GPOSS.
89
Figure 3.26 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS
Figure 3.27 La permittivité imaginaire avant et après post traitement pour l’échantillon 5% massique CB non broyé + 1% GPOSS
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
Ɛ"
Fréquence (Hz)
20°C avant traitement
130°C premier traitement
130°C dernier traitement
20°C après traitement
Epoxy pur à 20°C aprèstraitementEpoxy pur à 130°C
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ε''
Fréquence (Hz)
20°C avant traitement
130°C premier traitement
130°C dernier traitement
20°C après traitement
Epoxy pur après traitement à20°CEpoxy pur à 130°C
90
On constate que la réponse diélectrique après l'application de 130°C pendant 12 heures
(triangle rouge) est différente de celle mesurée initialement à 130oC (voir figure 3.26). En
effet, au début de l’exposition à 130oC, la permittivité imaginaire est de l’ordre de 4,7*103 à
la fréquence 0,01 Hz alors que pour le dernier traitement elle est de l’ordre de 6,0*102 à la
même fréquence. Donc, la permittivité imaginaire a chuté de pratiquement un ordre de
grandeur entre le début et la fin du traitement thermique.
Pour les mesures à 20°C, on retrouve quasiment la même réponse diélectrique avant et après
le traitement à 130oC. Il n’y a qu’une très légère différence pour les valeurs de la permittivité
sur toute la plage des fréquences d’excitation. On remarque aussi l’invariance de localisation
du pic de relaxation béta. L’échantillon peut être considéré comme étant stable.
Pour les deux cas, l’augmentation de la température entraîne une augmentation des pertes
diélectriques. Le pic alpha de l’époxy se déplace vers les hautes fréquences pour joindre le
pic béta.
Les études en fonction de temps de la variation des pertes diélectriques à 130°C à la
fréquence 0,01Hz des composites contenant 5% massique CB broyé 30 minutes + 1%
GPOSS et 5% massique CB non broyé + 1% GPOSS sont présentées dans les figures (3.28)
et (3.29)
91
Figure 3.28 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0.01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS
Figure 3.29 La variation de la permittivité imaginaire à 130°C à 0.01Hz en fonction du temps pour l’échantillon 5% CB non broyé + 1% GPOSS
0,00E+00
5,00E+02
1,00E+03
1,50E+03
2,00E+03
2,50E+03
3,00E+03
3,50E+03
4,00E+03
4,50E+03
5,00E+03
0,00E+00 2,00E+02 4,00E+02 6,00E+02 8,00E+02 1,00E+03 1,20E+03
Ɛ"
Temps de traitement (min)
5% CB broyé 30min +GPOSS 1%
0,00E+00
2,00E+03
4,00E+03
6,00E+03
8,00E+03
1,00E+04
1,20E+04
1,40E+04
1,60E+04
1,80E+04
0,00E+00 2,00E+02 4,00E+02 6,00E+02 8,00E+02 1,00E+03 1,20E+03
ε''
Temps de post traitement (min)
Époxy + CB 5% NB + GPOSS 1%
92
Il peut être observé que dans le cas de l’échantillon 5% CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS
la permittivité imaginaire décroît avec le temps de traitement pour se stabiliser après un
certain temps (figure 3.28). La même tendance a été observée dans le cas de l’échantillon
contenant 5% CB broyé 30 minutes sans GPOSS (voir figure 3.25).
Avec 1% de GPOSS dans l’échantillon contenant 5% CB non broyé (figure 3.29), les pertes
diélectriques ne se stabilisent pas avec l’augmentation du temps de traitement. On observe
une légère augmentation de la permittivité imaginaire en fonction du temps de traitement.
Comme dans le cas des échantillons époxy/CB, le post traitement permet la fin de la
réticulation et de retirer la plus grande partie de l’eau absorbée par l’échantillon. Par contre,
pour le cas de l’échantillon contenant 5% CB non broyé + 1% GPOSS, ce n’est pas clair si le
temps de traitement a été suffisant pour atteindre une réponse diélectrique stable. L’inclusion
de GPOSS ne semble pas avoir d’effet significatif quant à l’action du traitement thermique
sur les composites.
3.2.2 Mesure de la rupture diélectrique
Pour cette partie, l’expérience a été réalisée pour quelques échantillons non conducteurs.
Le travail va être subdivisé en deux sous parties :
• avant post traitement;
• après post traitement.
Et ceci, afin d’étudier l’effet du post traitement sur les résultats.
3.2.2.1 Avant post traitement
L’expérience a été faite pour les trois échantillons suivants :
• époxy D.E.R. 332 pur;
93
• époxy D.E.R. 332 + 5% massique CB broyé 30 minutes;
• époxy D.E.R. 332 + 5% massique CB broyé 30 minutes + 1% GPOSS.
Toutes les expériences de rupture diélectrique ont été réalisées dans les mêmes conditions
expérimentales : à température ambiante (23°C) et le taux de l’humidité était à 22%. Les
échantillons ont une épaisseur égale à 125µm. Pour chaque échantillon, 14 mesures ont été
effectuées et les résultats ont été affichés dans un diagramme de Weibull tel qu’illustré à la
figure (3.30) ci-dessous. Les lignes pleines représentent les intervalles de confiance à 95%
pour chaque échantillon. Le tableau (3.2) donne les paramètres de la distribution de Weibull
pour chaque échantillon.
Figure 3.30 Résultats de rupture diélectrique pour de l’époxy ainsi que deux composites
94
Tableau 3.2 Estimation des paramètres de la loi de Weibull
Échantillon Facteur d’échelle ( ) Facteur de forme
Époxy D.E.R. 332 pur 224 17,4
Époxy D.E.R. 332 + 5%
CB broyé 30min
107 10,6
Époxy D.E.R. 332 + CB
5% broyé 30min + 1%
GPOSS
118 15,0
On peut remarquer que les valeurs du facteur de forme sont relativement semblables et plutôt
de faible valeur ce qui signifie qu’il y a une dispersion statistique significative pour chaque
échantillon.
La différence la plus notable se situe entre les valeurs du facteur d’échelle. Ceci est prévisible
à partir de la figure (3.30) puisque le facteur d’échelle correspond à la mesure habituelle de la
rigidité diélectrique, c’est-à-dire la valeur du champ électrique pour laquelle 63,2% des
spécimens testés ont subi une rupture diélectrique.
Donc, il est clair que l’ajout de 5% massique d’un renfort conducteur comme le noir de
carbone conduit à une diminution du champ de claquage, cette valeur passant de 224 à 107
kV/mm Ce résultat n’est pas surprenant puisque la phase conductrice, en plus de diminuer
l’épaisseur effective du mur isolant, crée des augmentations du champ électrique local à
l’interface particules-matrice
Par contre, dans le cas de l’échantillon contenant du GPOSS, l’effet du GPOSS semble être
d’atténuer la diminution de la rigidité diélectrique du composite. Ceci n’est pas surprenant
considérant que le GPOSS seul augmente la rigidité diélectrique de la matrice,
particulièrement pour une concentration de 1%, (Heid, 2015). En effet, pour cet échantillon,
le champ de claquage passe de 107, pour le composite sans GPOSS, à 118 kV/mm pour le
composite contenant 1% de GPOSS. Toutefois, cet effet est à prendre avec réserve puisque
95
les intervalles de confiance à 95% (illustrés sur la figure (3.30)) se chevauchent pour les deux
échantillons avec et sans GPOSS.
Néanmoins, on peut conclure que le GPOSS, en plus d’altérer la dispersion des particules du
noir de carbone, modifie les propriétés de la matrice hôte, ce qui dans les deux cas a
probablement pour conséquence d’améliorer la rigidité diélectrique du composite.
3.2.2.2 Après post traitement
L’expérience a été faite pour les trois échantillons suivants :
• époxy D.E.R. 332 pur;
• époxy D.E.R. 332 + 5% massique CB broyé 30 minutes;
• époxy D.E.R. 332 + 5% massique CB broyé 30 minutes + GPOSS (1%).
Le traitement thermique est le celui décrit dans la section précédente. Les expériences de
rupture diélectrique ont été réalisées dans les mêmes conditions expérimentales : la
température : 23°C et l’humidité 22%. Les échantillons ont une épaisseur égale à 125µm. Les
résultats sont présentés à la figure (3.31) ainsi que dans le tableau (3.3).
96
Figure 3.31 Résultats de rupture diélectrique pour de l’époxy ainsi que deux composites
Tableau 3.3 Estimation des paramètres de la loi de Weibull
Échantillon Facteur d’échelle Facteur de forme
Époxy D.E.R 332 pur 215 15,4
Époxy D.E.R 332 + 5%
CB broyé 30min
105 9,72
Époxy D.E.R. 332 + 5%
CB broyé 30min +
GPOSS (1%)
92,2 7,33
Comme pour le cas précédent, la présence de noir de carbone entraine une diminution
importante de la rigidité diélectrique du matériau. En effet, la valeur du paramètre d’échelle
passe de 215 à 105 kV/mm suite à l’ajout du noir de carbone. Il est à noter que les facteurs de
forme sont plus faibles que pour les cas précédent ce qui traduit une plus grande dispersion
97
statistique des données expérimentales, particulièrement dans le cas du composite contenant
1% de GPOSS.
Fait intriguant, on remarque que pour ce cas des échantillons ayant subi un traitement
thermique, le GPOSS n’a pas eu le même rôle que le cas non traité. En effet, avec le GPOSS
le champ de claquage est encore plus faible que celui retrouvé pour l’échantillon sans
GPOSS, avec une valeur de 92,2 kV/mm. Toutefois, encore une fois, cette différence pourrait
n’être qu’un effet statistique puisque les intervalles de confiance entre le composite avec et
sans GPOSS se chevauchent considérablement.
Comme conclusion, on peut dire que la présence d’une phase conductrice facilite la rupture
diélectrique dans un composite pour lequel la matrice a une tenue diélectrique élevée à l’état
non renforcé.
L’ajout d’une petite quantité de GPOSS n’entraîne pas des résultats aussi clairs que lorsque
mélangé seulement avec l’époxy (pour lequel cas, une amélioration de la rupture diélectrique
a été systématiquement trouvé, (Heid, 2015)). Une investigation plus détaillée serait
nécessaire afin de déterminer plus clairement l’effet du GPOSS sur la rigidité diélectrique
des composites non conducteurs.
3.2.3 Microscopie Électronique à Balayage : MEB
Pour cette partie, on a choisi d’étudier 3 cas différents :
• époxy D.E.R. 332 + 5% massique de noir de carbone non broyé;
• époxy D.E.R. 332 + 5% massique de noir de carbone broyé 2 minutes;
• époxy D.E.R. 332 + 5% massique de noir de carbone broyé 2 minutes + 1% GPOSS.
Et ceci afin d’étudier l’effet du temps de broyage et du GPOSS sur la dispersion des
particules de noir de carbone dans la résine d’époxy. Pour chaque échantillon, on découpe un
petit morceau (quelques mm2) puis on procède à la métallisation en appliquant une couche
98
d’or pendant 5 minutes. L’appareil utilisé est le microscope Hitachi SU-8230 à émission de
champ. Il offre une bonne imagerie à basse tension et permet une analyse élémentaire afin
d’identifier la nature des particules observées.
Les résultats obtenus pour les trois échantillons mentionnés précédemment sont présentés
dans les figures (3.32), (3.33) et (3.34).
a) b)
c)
Figure 3.32 Époxy + 5% massique CB non broyé à deux différents grossissements a) et b)
et avec analyse élémentaire superposée c)
99
a) b)
c)
Figure 3.33 Époxy + 5% massique CB broyé 2 minutes à deux différents grossissements a) et b)
et avec analyse élémentaire superposée c)
100
a) b)
c)
Figure 3.34 Époxy + 5% massique CB broyé 2 minutes + GPOSS 1% à deux différents grossissements a) et b)
et avec analyse élémentaire superposée c)
À partir de la figure (3.32), on peut tirer qu’il y a des agglomérats. Les agglomérats encerclés
ont des dimensions différentes entre 5 et 10 microns. En effet, la taille des agglomérats est
largement supérieure à la dimension nominale (telle que spécifiée par le fabricant) des
particules de noir de carbone qui est de l’ordre du nanomètre. De plus, il existe plusieurs
101
agglomérats voisins ce qui facilite la formation des chemins de conduction et ce qui explique
en partie le fait que l’échantillon époxy + 5% CB non broyé est conducteur. (Kim et al.,
2011). L’analyse EDX effectuée par le microscope permet d’aider l’identification des
agrégats. Les agrégats apparaissant avec un pourtour jaune foncé comme dans les figures
(3.32) et (3.33) sont de toute évidence des particules de noir de carbone.
La figure (3.33) permet d’observer l’effet du temps de broyage. On constate que les
agglomérats sont encore présents mais leur dimension semble sensiblement réduite (de
l’ordre de ∼1 micron).
Pour l’échantillon époxy + 5% massique CB broyé 2 minutes + GPOSS 1% illustré à la
figure (3.34), on peut voir un gros agglomérat (∼10 microns) de noir de carbone mais dans
l’ensemble la grande majorité des particules de noir de carbone est dispersé à l’échelle
submicronique. On note également deux petites particules riches en silicium qui sont
probablement des poussières ou des impuretés. Finalement l’ensemble de la photo a une
couleur de fond uniformément verte ce qui témoigne de la très bonne dispersion des
molécules de GPOSS.
On peut donc déduire que le GPOSS contribue à la dispersion des particules de noir de
carbone, similairement à ce qui a été observé dans une étude précédente pour les composites
contenants du nitrure de bore (Heid, 2015). Cette amélioration de la distribution ne semble
pas promouvoir la création de chemin de percolation conducteur de telle sorte que cet
échantillon n’est pas conducteur.
À partir de ces trois figures, on peut tirer les deux effets suivants :
Temps de broyage : Plus le temps est grand, plus les particules sont petites et les
agglomérats sont petits.
Ajout de GPOSS : Même à faible teneur, il aide à la dispersion des particules dans la résine
d’époxy.
102
3.2.4 La conductivité thermique
La conductivité thermique a été mesurée pour les différents échantillons. Ces derniers sont
des disques de 50,8mm (2 pouces) de diamètre. La durée moyenne pour mesurer la
conductivité thermique est de 2 heures.
La figure (3.35) représente les différentes conductivités thermiques mesurées pour les
échantillons avec différentes teneur en noir de carbone non broyé. Les valeurs numériques
sont données dans le tableau (3.4). La précision de ce type de mesure est typiquement de ±
0,005 W/m.K, ce qui représente une incertitude sur les valeurs expérimentales de moins de
5%.
Figure 3.35 La conductivité thermique pour le cas des échantillons contenant du noir de carbone non broyé
0
0,05
0,1
0,15
0,2
0,25
0,3
Cond
uctiv
ité th
erm
ique
(W/m
.K) Epoxy pur
1% CB nonbroyé
2,5% CB nonbroyé
5% CB nonbroyé
7,5% CB nonbroyé
10% CB nonbroyé
-13% -13%
+ 35%
+ 21%
+ 40%
103
Tableau 3.4 Les valeurs numériques de la conductivité thermique pour des échantillons contenant le noir de carbone non broyé
Échantillon Époxy pur 1% CB 2,5% CB 5% CB 7,5% CB 10% CB
Conductivité
thermique
(W/m.K)
0,183 0,162 0,162 0,247 0,222 0,257
La conductivité thermique des matériaux solides est reliée essentiellement à deux
mécanismes, le transport de phonons, favorisé par les structures cristallines et basé sur la
transmission de quantums d’énergie appelés phonons (Cui et al., 2011), ainsi que la
conduction électronique. La diffusion des phonons provoque la diminution de la conductivité
thermique dans un matériau pour lequel ce mécanisme est dominant.
Le noir de carbone est un conducteur thermique de par sa conductivité électrique et
conséquemment son ajout dans la résine d’époxy D.E.R. 332 devrait augmenter la
conductivité thermique des composites. Donc, on s’attend à ce que la conductivité thermique
augmente avec l’augmentation de la teneur en CB parce que les particules de l’additif vont
occuper plus d’espace dans la résine.
Or, d’après la figure (3.35), on remarque une diminution de la conductivité thermique pour
les cas 1% et 2,5% massique en noir de carbone. En effet, la conductivité thermique chute de
13% par rapport l’époxy pur. Ceci, peut-être dû d’une part à la création de quelques
agglomérats qui peuvent limiter la conductivité thermique en favorisant la diffusion des
phonons et d’autre part ceci peut être expliqué par le fait que la concentration de noir de
carbone n’est pas suffisante pour assurer la percolation électronique. Il est à noter que
l’époxy pur, étant un matériau amorphe et non conducteur, a au départ une très faible
conductivité thermique.
Pour les cas 5%, 7,5% et 10% massique non broyé, la conductivité thermique augmente
respectivement de 35%, 21% et 40% par rapport l’époxy pur. Un résultat prévisible puisque
104
le matériau devient conducteur et conséquemment la contribution électronique s’ajoute au
mécanisme de transport de chaleur par phonons.
La figure (3.36) représente la variation de la conductivité thermique pour différents
composites contenant 5% massique de noir de carbone. Pour ce cas, le temps de broyage est
le paramètre d’étude. Le tableau (3.5) représentera les valeurs numériques pour ces
échantillons.
Figure 3.36 La variation de la conductivité thermique pour des échantillons contenant du noir de carbone à différents temps de broyage
0
0,05
0,1
0,15
0,2
0,25
0,3
Cond
uctiv
ité th
erm
ique
(W/m
.K)
5% CB non broyé5% CB broyé 1min5% CB broyé 2min5% CB broyé 30min
- 29 %- 34%
- 26%
105
Tableau 3.5 Les valeurs numériques de la conductivité thermique pour des échantillons contenant le noir de carbone à différents temps de broyage
Échantillon 5% CB non
broyé
5% CB broyé
1min
5% CB broyé
2min
5% CB broyé
30min
Conductivité
thermique
(W/m.K)
0,247 0,176 0,163 0,182
À partir de la figure (3.36), on remarque la diminution importante de la conductivité
thermique en fonction du temps de broyage. En effet, ce dernier permet la réduction de la
taille des particules, ce qui diminue considérablement la conductivité électrique du matériau
(voir section 3.2.1) et conséquemment diminue également la conductivité thermique. En
effet, le même phénomène que précédemment peut être observé, à savoir que lorsque la
présence de noir de carbone n’est pas suffisante pour que la percolation électrique soit
atteinte, sa présence n’augmente pas la conductivité thermique et même entraine une
diminution probablement à cause de de l’effet du noir de carbone sur la diffusion des
phonons. Il est à noter que la bonne dispersion de particules thermiquement conductrices ne
favorise pas nécessairement l’augmentation de la conductivité thermique. Ce phénomène a
déjà été observé par (Heid, 2015) (et démontré par des simulations par éléments finis) dans le
cas de matrices d’époxy renforcées par du nitrure de bore (un additif possédant une
conductivité thermique très élevée).
Une légère augmentation de la conductivité thermique est observée pour le dernier cas, le
composite 5% CB massique broyé 30 minutes, par rapport aux autres composites mais, sa
conductivité thermique reste inférieure à celle de l’échantillon 5% CB massique non broyé.
Toutefois, elle est semblable à celle de l’époxy pur de telle sorte que dans ce cas la présence
de noir de carbone non percolant n’a pas d’impact négatif sur la conductivité thermique.
Essentiellement, l’affinement des particules de noir de carbone par broyage mécanique a un
effet semblable pour la conductivité thermique à celui observé pour la conductivité
électrique, c’est-à-dire une diminution.
106
La figure (3.37) représente la variation de la conductivité thermique pour des composites 5%
et 10% CB broyé 30 minutes contenant également 1% de GPOSS. Donc, pour ce cas, l’effet
de l’ajout du GPOSS est le paramètre d’étude. Le tableau (3.6) donne également les valeurs
numériques de la conductivité thermique.
Figure 3.37 La variation de la conductivité thermique pour les échantillons 5% et 10% CB broyé 30min et effet du GPOSS
Tableau 3.6 La variation de la conductivité thermique pour les échantillons 5% et 10% CB broyé 30min et effet du GPOSS
Echantillon 5% CB broyé
30min
5% CB broyé
30min + 1%
GPOSS
10% CB broyé
30min
10% CB broyé
30min + 1%
GPOSS
Conductivité
thermique
(W/m.K)
0,182 0,184 0,249 0,248
0
0,05
0,1
0,15
0,2
0,25
0,3
Cond
uctiv
ité th
erm
ique
(W/m
.K)
10% CB broyé 30min10% CB broyé 30min + POSS 1%5% CB broyé 30min5% CB broyé 30min + POSS 1%
- 0,4 %
+ 1 %
107
Dans une étude précédente, il a été observé que l’ajout du GPOSS dans la matrice d’époxy
permet de former des liaisons covalentes supplémentaires ce qui entraîne la diminution de la
diffusion de phonons et par la suite l’augmentation de la conductivité thermique Heid (2015).
Une augmentation de 20% de la conductivité thermique a alors été observée dans le cas de
l’époxy contenant 1% de GPOSS. En présence de noir de carbone, il semble que l’effet
bénéfique du GPOSS sur la conductivité thermique est disparu. En effet, aucune variation
significative de la conductivité thermique n’a été observé, tel qu’illustré à la figure (3.37).
Dans le cas de l’échantillon contenant 10% de noir de carbone, le mécanisme principal
expliquant l’augmentation de la conductivité est le transport électronique, ce qui pourrait
expliquer pourquoi l’action du GPOSS, qui affecte le transport des phonons, n’est pas
observée.
3.2.5 La Calorimétrie Différentielle à Balayage
La mesure DSC permet d’évaluer la température de transition vitreuse Tg de l’époxy. Les
nano composites testés n’ont pas été post traités et ils ont été découpés en des morceaux à
égale masse (6 à 7 mg). Ensuite, ils ont été soumis à un premier cycle thermique avec une
vitesse de chauffage de 10°C/min de 20°C à 220°C suivi d’un cycle de refroidissement
jusqu’à 20°C avec la même vitesse. Enfin, un deuxième cycle thermique est appliqué jusqu’à
220°C. Les températures Tg ont été obtenues à partir du second cycle thermique afin de
s’assurer qu’il n’y a pas d’historique thermique affectant les résultats.
À partir de la courbe du flux de chaleur massique en fonction de la température, la
température de transition vitreuse peut être associée à différentes températures d’intérêt (voir
figure (3.38)) :
• la température Tf : Elle représente le point d'intersection de la tangente au point de la plus
grande pente sur la courbe de transition avec l'extrapolation de base avant la transition;
• la température Te : Elle représente le point d'intersection de la tangente au point de la plus
grande pente sur la courbe de transition avec l'extrapolation de base après la transition;
108
• la température Ti : C’est la température d'inflexion. Elle représente le point sur la courbe
thermique correspondant au pic de la première dérivée (par rapport au temps ou à la
température) de la courbe thermique. C’est cette température qui sera considérée comme
la température de transition vitreuse dans ce document.
L’appareil DSC calcule ces trois températures, tel qu’il est illustré à la figure (3.38), et
associe la valeur Ti à la température Tg
La figure (3.38) représente la courbe du flux massique de chaleur en fonction de la
température pour le cas de l’époxy pur avec toutes les températures Tf, Te et Ti représentées
sur la courbe pour le deuxième cycle thermique.
Figure 3.38 Le flux massique de chaleur en fonction de la température pour l’époxy pur
La figure (3.39) représente le flux massique de chaleur en fonction de la température pour le
deuxième cycle thermique pour l’époxy pur et ses composites.
109
Figure 3.39 Le deuxième cycle thermique pour l’époxy pur et ses composites
Certains échantillons ont été testés deux fois afin de s’assurer de la bonne valeur de la Tg et
de la répétabilité de la mesure. Les deux essais ont été effectués sur le même échantillon. La
température de transition finale sera la moyenne des deux essais. Ces résultats sont présentés
dans le tableau (3.7).
Tableau 3.7 La température de transition vitreuse pour les nano composites contenant du noir de carbone non broyé
Échantillon Tg :1er essai Tg :2
ème essai Tg finale
Époxy DER332 pur 91,9 - 91,9
1% CB non broyé 91,2 - 91,2
2,5% CB non broyé 88,4 88,3 88,4
5% CB non broyé 92,0 92,1 92,1
7,5% CB non broyé 85,7 85,8 85,8
10% CB non broyé 93,1 92,8 93,0
110
La température de transition vitreuse est liée à la mobilité des chaînes moléculaires du réseau
de l’époxy. Or cette mobilité dépend de plusieurs facteurs dont la longueur de la chaîne, le
degré de réticulation, le volume libre, Nakka (2010).
Dans le tableau (3.7), il ne semble pas y avoir de tendance très claire pour l’effet de
l’inclusion de noir de carbone sur la température de transition vitreuse de l’époxy, sauf
possiblement une diminution dans le cas des échantillons contenant 1, 2,5 et 7,5% massique
de noir de carbone.
Ceci peut être expliqué par la présence des agglomérats pour ce cas des composites contenant
du CB non broyé qui font augmenter la viscosité empêchant ainsi le processus de réticulation
et par la suite la diminution de la Tg. Dorigato et al. (2013).
Le tableau (3.8) représente les valeurs de la Tg pour deux temps de broyage différents tirées à
partir du deuxième cycle thermique. On remarque que les valeurs de la Tg sont restées
essentiellement les mêmes, présentant possiblement une légère augmentation.
Tableau 3.8 Tg pour différents temps de broyage pour les échantillons contenant 5% et 10% CB massique
Échantillon Tg (sans broyage) Tg (broyage 30min)
1er essai 2ème essai Tg finale 1er essai 2ème essai Tg finale
5% CB 92,0 92,1 92,1 93,4 93,6 93,5
10% CB 93,1 92,8 93,0 93,5 93,4 93,5
En effet, le broyage diminue la taille des particules donc, peut diminuer la viscosité. Le
processus de réticulation peut s’effectuer par la suite. Ce qui pourrait expliquer cette légère
augmentation observée.
Le tableau (3.9) donne les valeurs de Tg pour les composites contenant du noir de carbone
non broyé avec et sans l’ajout de GPOSS.
111
Tableau 3.9 Les valeurs de la Tg pour les composites contenant 1% massique GPOSS
Echantillon Tg (sans GPOSS) Tg (avec GPOSS)
1er essai 2ème essai Tg finale 1er essai 2ème
essai
Tg finale
2,5% CB non
broyé
88,4 88,3 88,4 91,7 - 91,7
5% CB non
broyé
92,0 92,1 92,1 91,3 - 91,3
7,5% CB non
broyé
85,7 85,8 85,8 86,3 86,1 86,2
On constate que la présence de GPOSS ne semble pas avoir d’effet important sur la
température de transition vitreuse des composites ce qui correspond bien aux observations
faites précédemment, (Heid, 2015).
Il est à noter que les molécules de GPOSS nanométriques peuvent se dissoudre sans la
formation des agglomérats et ce jusqu’à une concentration de 20%. Ce qui permet
l’organisation d’une matrice dans le polymère à travers les groupes réactifs et ainsi avoir des
effets bénéfiques sur plusieurs propriétés. Boček et al. (2011) et Heid (2015)
CONCLUSION
Cette section sera un récapitulatif de tous les travaux réalisés durant cette maîtrise ainsi que
les résultats trouvés.
On rappelle que la production et la consommation d’’énergie représente un domaine
fondamental de l’activité humaine. Avec les demandes croissantes en énergie, il existe un
intérêt de toujours améliorer les équipements reliés à la production, au transport ou à la
distribution de l’énergie électrique et cette amélioration passe bien souvent par une
amélioration d’un élément clé de ces équipements, à savoir leur système d’isolation. Les
nano diélectriques dont le concept est apparu depuis un peu plus d’une décennie, sont des
matériaux consistant en une matrice diélectrique (généralement un polymère) renforcée par
des particules ayant au moins une dimension de l’ordre du nanomètre. Cette nouvelle classe
d’isolants promet d’être une nouvelle génération d’isolants avec des performances
améliorées.
Le présent mémoire vise à concevoir et analyser les nano composites fabriqués à partir de la
résine d’époxy et de noir de carbone pour lesquels on ajoute également un additif de la
famille des POSS, le GPOSS. Les particules de noir de carbone ont également été altérées
par broyage mécanique. On a choisi 3 temps de broyage différents (0, 2 et 30 minutes). Donc,
il fallait trouver les concentrations optimales de noir de carbone pour avoir une meilleure
amélioration pour les propriétés électriques et thermiques tout en sachant que le broyage
permet généralement la réduction de la taille des particules et ainsi il permet leur dissociation
afin d’éviter la formation des agglomérats. Le GPOSS n’a été ajouté qu’à une seule
concentration à savoir 1% massique du mélange total. La bonne dispersion des nano
particules dans la matrice hôte était un but visé afin d’obtenir les meilleurs résultats possible.
Ce mémoire a été divisé en trois chapitres ainsi :
114
Le premier chapitre comprend une partie de revue de littérature sur le domaine des
diélectriques, les propriétés physiques, les mécanismes de polarisation, les relaxations et leur
apparition, et une dernière partie pour les nano diélectriques.
Le deuxième chapitre comprend une première partie sur les différents constituants des nano
diélectriques qui ont été fabriqués dans le cadre de ce projet : résine d’époxy D.E.R. 332 et
durcisseur Jeffamine 320, noir de carbone et GPOSS. Une seconde partie est dédiée à la
procédure de fabrication des nano composites. Une troisième et dernière partie concerne la
partie théorique de toutes les mesures qui ont été réalisées pendant cette maîtrise.
Le troisième chapitre comprend tous les résultats et analyses trouvés pour les différents
échantillons. Certains résultats ont été rapportés dans des articles (Fréchette et al., 2016a) et
(Fréchette et al., 2016b). Ces articles seront présentés dans deux conférences différentes :
EIC (juin 2016) à Montréal et ICD (juillet 2016) à Montpellier en France.
Les propriétés diélectriques des matériaux produits ont été investiguées via deux méthodes de
mesure, la spectroscopie diélectrique et la rupture diélectrique. La première permet de calculer
la permittivité complexe et la conductivité complexe qui sont liées mathématiquement. Ces deux
paramètres sont en lien avec les phénomènes de polarisation, de relaxation et de transport de
charges. La mesure de la rigidité diélectrique ne s’applique que pour les échantillons non
conducteurs et permet de mesurer le champ électrique maximal que peuvent supporter ces
matériaux avant d’être perforés.
Pour la mesure de spectroscopie, il y a deux domaines dans lesquels ces mesures peuvent être
faites, à savoir le domaine fréquentiel et temporel. Les résultats peuvent être transposés d’un
domaine à un autre. Mais dans ce présent mémoire, seules les mesures réalisées dans le domaine
fréquentiel sont rapportées et les résultats ont été analysés (chapitre 3). Les résultats trouvés nous
mènent à conclure que l’augmentation de la teneur en noir de carbone entraine une augmentation
de la grandeur de la conductivité complexe et par la suite de la permittivité diélectrique,
particulièrement de la partie imaginaire de la permittivité diélectrique. L’ajout du GPOSS agit sur
la dispersion des particules et permet la rigidification du réseau de réticulation en augmentant la
115
densité des liaisons. Le résultat obtenu a été une diminution des pertes et de la conductivité
complexe.
Concernant la rigidité diélectrique, c’est une mesure statistique usuelle et standardisée par des
normes internationales. Elle est dépendante de plusieurs paramètres comme les conditions de
mesure, l’épaisseur de l’échantillon et bien évidemment la nature des matériaux et la nature de la
dispersion des particules dans la matrice hôte. Cette mesure a été réalisée pour des nano
composites qui ont été post traités et non post traités, contenant ou ne contenant pas de GPOSS,
afin de comparer les résultats et de voir l’influence de ces paramètres sur la rigidité diélectrique.
On peut conclure que le GPOSS, en plus d’altérer la dispersion des particules du noir de
carbone, modifie les propriétés de la matrice hôte, ce qui dans les deux cas a probablement
pour conséquence d’améliorer la rigidité diélectrique du composite.
La microscopie électronique à balayage permet de voir la morphologie des nano composites à
l’échelle micrométrique. Le temps de broyage s’avère être un élément important dans la
dissociation des particules permettant la réduction de leur taille. En effet, le grand temps de
broyage permet d’avoir des particules plus fines évitant ainsi les agglomérats. Concernant le
GPOSS, il semble permettre une meilleure dispersion des particules dans la matrice hôte.
Pour avoir une idée sur les propriétés thermiques de ces nano diélectriques, deux mesures ont été
effectuées à savoir la conductivité thermique et la calorimétrie différentielle à balayage (DSC).
La première comme son nom l’indique permet de mesurer directement la conductivité
thermique de l’échantillon. Cette dernière est reliée essentiellement à deux mécanismes, le
transport de phonons, favorisé par les structures cristallines et basé sur la propagation de
quantums d’énergie appelés phonons, ainsi que la conduction électronique. La diffusion des
phonons provoque la diminution de la conductivité thermique dans un matériau pour lequel
ce mécanisme est dominant. Le temps de broyage affecte la valeur de la conductivité
thermique. En effet, la diminution de la taille des particules entraine la diminution de la
conductivité électrique et conséquemment de la conductivité thermique également. L’ajout
de GPOSS ne semble pas avoir d’effet notable sur la valeur de la conductivité thermique.
116
Les mesures DSC permettent de calculer la température de transition vitreuse. Pour le temps
de broyage, il a été démontré qu’il réduit la taille des particules et par la suite il y a
diminution de la viscosité. Pour cette raison, une légère augmentation de la température de
transition vitreuse (Tg) est observée. Concernant le GPOSS, il ne semble pas avoir d’effet
important sur la température de transition vitreuse des composites ce qui correspond bien aux
observations faites précédemment, (Heid, 2015).
En conclusion général de ce travail, on peut mentionner les points suivants :
• les effets bénéfiques du GPOSS qui avaient été observés précédemment (Heid, 2015)
dans le cas de matériaux sans noir de carbone, donc non conducteur, n’ont pu être
retrouvés dans le cas des matériaux multi-phases fabriqués lors de ce travail.
• le broyage du noir de carbone permet d’altérer considérablement la conductivité des
composites époxy/noir de carbone. Ce résultats est intéressant parce qu’il permet
d’envisager un meilleur contrôle de la conductivité, ce qui est nécessaire pour des
applications comme mur conducteur des bobinages statoriques des grandes machines
tournantes.
RECOMMANDATIONS
Dans ce travail, plusieurs mesures n’ont pas été réalisées telle que la spectroscopie
diélectrique dans le domaine temporel, et la résistance à l’érosion. Ces dernières peuvent
nous donner plus d’informations sur les propriétés diélectriques des nano composites
fabriqués. Il est donc recommandé de poursuivre la caractérisation des matériaux fabriqués
dans ce travail.
Il serait également intéressant d’augmenter la concentration du GPOSS utilisé. En effet, au
cours de ce mémoire, seul 1% massique a été utilisé (cette valeur étant celle qui a donné
globalement les meilleurs résultats dans une étude précédente). Donc, on pourra fabriquer
d’autres composites époxy/noir de carbone mais avec des teneurs en GPOSS plus élevées.
Ceci, afin de voir l’effet du GPOSS sur la dispersion des particules du noir de carbone dans
la matrice hôte ainsi qu’un effet potentiel sur la rigidification du réseau de réticulation.
D’autres échantillons peuvent être fabriqués en changeant de type de particules conductrices.
On peut penser par exemple à des particules de carbure de silicium (SiC) lesquelles sont
connues pour conférer à une matrice d’époxy une conductivité fortement non-linéaire (c’est-
à-dire qui dépend du champ électrique appliqué).
118
ANNEXE I
DIELECTRIC PROPERTIES OF A FUNCTIONAL EPOXY THE CASE OF COMPOSITES CONTAINING CARBON BLACK AND REACTIVE POSS
Michel Fréchette1, Eya Zribi1,2, Christèle Vanga Bouanga1,2, Thomas Heid2, Éric David2
1 Institut de Recherche d’Hydro-Québec (IREQ) 1800 Lionel-Boulet Blvd., Varennes, Québec, Canada, J3X 1S1
2Département de Génie Mécanique, École de technologie supérieure, 1100 Notre-Dame Street West, Montréal, Québec, Canada, H3C 1K3
Article soumis à la conférence IEEE Electrical Insulation Conference (EIC) à Montréal en juin
2016
Abstract—The study compared the dielectric properties of neat epoxy, epoxy composites containing 5 wt% CB, and both 5 wt% CB and 1 wt% POSS. When comparing the dielectric responses observed for the composites, the role of POSS was found to produce an important reduction of the losses over a wide span of relaxation frequencies. Although the breakdown characteristics of the composites were found to be substantially reduced as compared to that of neat epoxy, the effect of adding POSS results into the enhancement of CB-composite breakdown by 10%. Under the present conditions including temperature variance up to above the glass transition temperature, the composites remained in an insulating state.
Keywords— functional epoxy; carbon black; reactive POSS; nanodielectrics.
I. Introduction
Research involving nanodielectrics has established that it is possible to tailor the dielectric
properties of polymers based on the use of nanostructuration (Tanaka T et al, 2010). Strictly,
the concept of nanostucturation implies the formation and/or existence of stand-alone objects
or structures at the nanoscale. But the complexity of the situation and numerous parameters,
from fabrication techniques to nano-processes involved, have allowed a not-so-strict
interpretation of this concept (Fréchette et al, 2010a). So far, a unique outcome of various
nanostructured systems has not been predicted.
120
In phase with the development of functional nanodielectrics (Fréchette et al, 2015b), two
simultaneous additives were employed in order to tailor epoxy resin dielectric properties.
Carbon black (CB), a form of paracrystalline carbon that has a high surface-area-to-volume
ratio, was chosen to affect eventually the electrical conductivity of the composite.
Considering the outstanding ability exhibited by liquid reactive POSS observed recently
(Heid T, 2015), (Heid T et al, 2016a), (Heid T et al, 2015b) et (Heid T et al, 2015c) to
transform epoxy composite performance, this additive was also selected. The experiment
reported here was carried out below electrical percolation conditions.
Brief on CB epoxy composites: Carbon black as an additive has been in use for more than
one hundred years. However this fact does not assure knowledge and understanding about its
success. Its use is varied and its effect on controlling electrical conductivity in polymers has
long been recognized and is documented (Huang J, 2002). The situation involving epoxy
composites (Kosmidou et al, 2008) does not differ from the trends exhibited by the olefins
(Huang J, 2002). In general, there is an electrical percolation threshold below which there is
no conduction. However the threshold value is found to vary strongly with the capacity to
form low-resistance particulate contact pathways in the polymer (Schueler R et al, 1997)
Brief on POSS epoxy composites : Polyhedral oligomeric silsesquioxanes (POSS) fall into
the category of complex additives. Such additives would exhibit organized or large structures
already nanostructured with or without reactivity or possessing smartness and functionality.
Here POSS is basically a box-shape made of silica surrounded by a functionalization. The
basic building block exhibiting a dimension of less than 5 nanometers, the overall extent
depends on the length of the functionalized groups. A POSS was used here consisting of
Glycidyl-POSS molecule with a structure exhibiting a cage-form with many epoxy groups –
the basic structure is shown below (Fig. 1). Recent research (Heid T, 2015), (Heid T et al,
2016a), (Heid T et al, 2015b) et (Heid T et al, 2015c) involving POSS forming epoxy
composites has confirmed that this building block with reactivity not only could improve one
dielectric property but could enhance simultaneously several properties. Furthermore, both
breakdown and thermal conductivity could be substan-tially enhanced. So, will this additive
121
continue to impart multi-functionality and enhanced performance in presence of black
carbon? Will it play a role in the electrical conductivity processes associated with the carbon
black? These are some of the unanswered questions to be explored.
Figure-A I-1 Schematic view of molecular POSS
The present study reports on the dielectric performance of epoxy composites containing 5
wt% of CB and 1 wt% G-POSS. Dielectric responses and breakdown were measured with the
aim of unravelling possible synergy between the 2 additives. Observations are carried out
below the electrical percolation threshold.
II. Materials and samples preparation
DER332 epoxy resin and Jeffamine D230 curing agent were used as the base polymer in a
ratio of 344 parts curing agent to 1000 parts of resin. Variants were used. The base epoxy
was further modified with a liquid G-POSS, in content of 1 wt% to fabricate composites.
This specific type of POSS features 8 to 12 epoxy groups attached to the silica core and thus
can form covalent bonds during the curing reaction with the epoxy system used. For
comparison, composites containing 5 wt% of carbon black with and without the addition of
1-wt% POSS were prepared. The used CB was Conductex® 7055 Ultra®. It acts as a
conductivity enhancer and is easily dispersible. The particles have a mean diameter size
around 40 nm.
122
In this study several types of composites were produced besides the neat epoxy (NE)
reference sample. Epoxy composites containing 5 wt% were prepared. Multiphase
composites containing 5 wt% CB plus 1 wt% G-POSS were also fabricated. In the case of the
G-POSS composite, the POSS (liquid) was dispersed in the epoxy resin with a magnetic stir
on a hot plate at 40 °C. Subsequently the curing agent was added to the liquid composite
using the magnetic stir. Throughout the complete mixing procedure vacuum was applied on
the mixing vessel to assure proper degassing of the composite before casting.
For the multiphase case involving CB, a very similar procedure is used except that both
additives are mixed simultaneously. In this particular experiment, prior to mixing, CB
powder was ball-milled for 30 min to resolve the powder agglomeration. Before the curing
agent was added to the liquid composite, the mixture was sonicated using a high energy
ultrasonic probe, to disperse the nanometric CB. After degassing the sonicated mixture, the
curing agent was then added to the liquid composite using the magnetic stir.
The composite preparations were then casted in a stainless steel mold and cured at 100 °C for
six hours under vacuum. The curing process was followed by a gradual cool down to room
temperature. A release agent (QZ13) was applied on the mold before casting the epoxy, to
help demolding the samples.
III. Experiments
A. BDS
The dielectric response was evaluated on circular thin samples. Broadband Dielectric
Spectroscopy (BDS) was conducted at an excitation voltage of 3 V for a frequency range
from 0.01 Hz to 1 MHz. The complex permittivity epsilon as given in (1) was obtained with
the real permittivity ε’, representing the real or storage part and ε”, the imaginary or
dielectric loss part.
∗ = − ′′ (A-I-1)
B. Breakdown
123
The breakdown strength was measured based on ASTM D 149. Samples were immersed in
transformer oil (Luminol TR-i) and placed between two symmetrical ball tip electrodes with
a diameter of 4 mm. A 60-Hz voltage with a ramp rate of 2 kV/s was applied between the
electrodes until the breakdown occurred. On each sample, 14 breakdown-values were taken
and Weibull analysis was performed.
IV. Results and discussion
The samples were observed using optical microscopy. Fig. 2 illustrates the case where 5 wt%
CB was added to form an epoxy composite. The epoxy appears whitish whereas the darken
areas contain CB. This enlargement is effective in showing the well-dispersed CB although
there is formation of small agglomerates. It is seen that at least one dimension of the
agglomerates often reaches 100 µm.
The following results relative to dielectric responses were obtained using samples having a
nominal thickness of 250 µm and diameter of 20 mm. From earlier research, it is known that
the epoxy composites must be post-treated in order to obtain a stable dielectric response,
especially in face of temperature cycling. So there was a first step consisting of establishing
the post-treatment conditions.
Figure-A I-2 Optical view of the dispersion in a 5 wt% CB epoxy composite;
full scale bar = 100µm
124
Figure-A I-3 Variation of dielectric permittivity with curing time at 10-2Hz
Fig. 3 presents the variation of the imaginary part of the dielectric permittivity for the
composite containing the CB + POSS phases. The treatment conditions were inspired by
earlier data when POSS epoxy composites were studied (Heid T, 2015). The experiment
allowed to conclude that these CB composites could be stabilized when exposed to 130°C
during a time period of 12 h. As a function of time, quickly at first, the high-valued
permittivity, around 4.17*103, is observed to decrease down to an almost constant value of
about 5.99*102. During that post-treatment, cross-linking is finishing and water is removed
from the volume while ageing may occur. The treatment temperature is above the measured
Glass Transition temperature (Tg), equal to 92°C for neat epoxy, and the real treatment is
carried out under vacuum.
Fig. 4 illustrates the meaning of post-treatment. The imaginary part of the dielectric
permittivity is displayed as a function of the excitation frequency. It is shown that the
dielectric response (green triangle) after applying 130 oC for a while differs from that
initially measured (at time zero). When the experimental temperature is returned to 20 oC,
the same dielectric response is found as initially measured. The sample is considered
dielectrically stable with an invariance of the location of the beta peaks. For the purpose of a
comparative study it is an important factor.
0,00E+00
5,00E+02
1,00E+03
1,50E+03
2,00E+03
2,50E+03
3,00E+03
3,50E+03
4,00E+03
4,50E+03
5,00E+03
0 200 400 600 800 1000 1200
ε''
Curing time (min)
Eps''_Epoxy+CB(5%)+POSS(1%)
125
Fig. 5 summarizes the dielectric responses behavior when neat epoxy is modified. When CB
is used, there is a substantial effect on the real part of the permittivity over the whole span of
investigated frequencies. At higher frequencies, an increase in permittivity of about 15% is
observed. As the excitation frequencies are reduced, the increase is seen to enlarge as to
reach about 30% at 10-2 Hz. This large increase is driven by interfacial polarization. The
effect of adding POSS to the CB epoxy composite is to enlarge slightly the intensity of the
response at high frequencies, by less than 5%.
Figure-A I-4 Imaginary part of the permittivity before and after post-treatment for the case containing CB 5wt%
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
ε"
frequency (Hz)
20°C pre-curing130°C 1st curing130°C last curing20°C post-curing
126
Figure-A I-5 Dielectric responses-neat, neat + CB, neat + CB + POSS at 20°C, post treated
Carbon black in epoxy results into a substantial increase of dielectric losses, as seen in Fig. 5.
The beta peak is slightly displaced towards higher frequencies and the losses increase reaches
almost a whole order of magnitude. The effect of adding POSS to the CB epoxy composite is
to reduce somewhat the losses whereas the location of beta peak is very similar to that of neat
epoxy. Thus overall, it is possible to tailor the epoxy properties: using the present fabrication
technique and adding low content of carbon black increases dielectric energy storage while
the very-low content of POSS serves to reduce substantially the dielectric losses of the
composites.
Carbon black is conductive. But due to its de-agglomeration resulting from the ball-milling,
exposition to humid air, and further preparation, it is assumed that it is well dispersed in the
epoxy and only a low fraction of its dielectricity is transformed into a macroscopic
observable, i.e. the real part of the permittivity. In this state, interfacial polarization
dominates. However, the composite becomes dispersive showing increased level of losses.
The POSS used has a privileged reactivity with epoxy (and none with carbon black) and
serves to enhance the cross-linking thus rigidifying the matrix. Having a reduced number of
degrees of freedom, the chain movements are restrained and bring about a reduced dielectric
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E+01
0,00E+00
5,00E-01
1,00E+00
1,50E+00
2,00E+00
2,50E+00
3,00E+00
3,50E+00
4,00E+00
4,50E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06
ε''ε'
frequency (Hz)
Neat epoxy_eps'
Neat epoxy_eps''
Epoxy+CB(5%)_eps'
Epoxy+CB(5%)_eps''
Epoxy+CB(5%)+POSS(1%)_eps'
Epoxy+CB(5%)+POSS(1%)_eps''
127
capacity and losses. It was recently shown (Heid T, et al; 2015b) that POSS could also act as
a compatibilizer agent and this effect cannot be discarded here.
Fig. 6 presents the behavior of the AC conductivity as a function of temperature. The series
of measurements were carried out for the 3 material cases. The figure features the results for
the composite containing POSS. The TABLE I compares the AC conductivities for the 3
cases taken at 1*10-2 Hz. The 3 material cases were found to show the same trend, except for
a slight detail.
In another experiment (Heid T, 2015), the Tg was evaluated for the used neat epoxy and
epoxy composites containing POSS. The value found for neat epoxy was 92.0 oC. Adding
1% of G-POSS was not observed to cause a large change in Tg, viz. a slight decrease by 1.5
degree. Although not measured at the moment, it is known that CB will result into an
increase in Tg (see for instance (Jasem Sh, et al, 2012). A thermoset would be sensitive to
CB showing several-degree increase in Tg.
As mentioned before, the neat epoxy and composites behave as insulators showing a straight-
line relation when AC conductivity is displayed as a function of frequency. In the present
experiment, this linear variation is observed as long as the temperature remains well below
Tg. As the temperature approaches Tg, the behavior becomes non-linear, i.e. increased
conductivity, principally due to a series of parameters linked to charge mobility. Considering
that mobility of charge carriers (ions) responsible for hopping increases with temperature that
would explain thereby an increase of conductivity. The non-linearity in the curve concerning
the 2-phase composite seems to appear at a slightly lower temperature than that observed in
the case of neat epoxy and CB epoxy, as if added POSS counteract the effect. This is the
difference observed.
At Tg or above, the curve featuring conductivity starts to show a constant portion usually
assimilated to a semi-conducting state. However, with the temperature above Tg, segmental
mobility and drop in viscosity (and possibly degradation) play an accrued role and contribute
128
to a more intense ionic conduction. However, Tian and Ohki (Tian F et al, 2013) in his study
of space charge in heated epoxy has neatly demonstrated that the increase in conduction at
higher temperatures is finally due to electrode polarization. Transport of ions is mainly
located in amorphous regions and, since the transport is assisted by local motions of polymer
chain segments, it is reasonable to assume that a large number of ions accumulate near the
electrodes. The study (Tian F et al, 2013) concluded that the complex permittivity spectra of
epoxy resin above the glass transition temperature and at low frequencies complied with the
theoretical equations on electrode polarization.
Figure-A I-6 Conductivity displayed as a function of frequency for several temperatures
Finally a Weibull analysis of the breakdown data was carried out. Fig. 7 showing the failure
probability is presented below. Full lines englobing data feature the 95% probability limit. It
was observed that breakdown was eased by the potential conductive phase forming a
heteronomous material. Although in an initial insulating state, the composites under a high
electrical stress will see its conductive phase contribute to the initiation and discharge growth
to dielectric rupture. This could be seen as the phenomenon of conditioning often observed
(Rosca I, et al 2011).
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
Con
duc
tivi
ty (
S/cm
)
frequency (Hz)
Mapping 20-130°C Epoxy + CB (5%) + POSS (1%) post-cured
20C
40C
60C
80C
100C
130C
129
As observed in (Heid T, 2015), adding a small amount of G-POSS brings about an enhanced
breakdown characteristic. Here, as indicated by the results, when G-POSS is added to the
composite containing CB, the breakdown of the 2-phase composites in increased by 10%.
This is most likely related to densification due to additional cross-linking. But the breakdown
value is still much lower than that of the neat epoxy. The analysis presented in Fig. 7 was
carried out using non post-treated samples with a thickness of 125 µm. When using post-
treated samples, the overall results were found to be comparable within 4%, with the
exception that the effect of POSS was found to be demeaned possibly via a temperature-
related effect decreasing the overall bonding density. Thus_ in this case, breakdown was
found to decrease by about 13%. Results are presented in TABLE II and III.
Tableau-A I-1 Conductivity for 3 samples at different temperatures (in S/cm at 0.13 Hz)
Sample 20 °C 40 °C 60 °C 80 °C 100 °C 130 °C
Neat epoxy 2.11*10-13 2.16*10-13 2.28*10-13 2.48*10-13 7.73*10-13 6.23*10-12
Epoxy+CB
(5%)
3.22*10-13 3.3*10-13 3.51*10-13 3.95*10-13 1.45*10-12 4.73*10-12
Epoxy+CB
(5%)+ POSS
(1%)
2.94*10-13 3*10-13 3.34*10-13 5.82*10-13 2.78*10-12 4.62*10-12
Figure-A I-7 Weibull analysis showing failure probability as a function of applied field – the 3 cases with no post-treatment
130
Tableau-A I-2 Weibull parameters of tested samples
Sample α (kV/mm) β Neat epoxy 223.1 19.14
Epoxy + 5wt% CB 107.3 10.07
Epoxy + 5wt% CB + 1wt% POSS
118.2 14.97
Tableau-A I-3 Weibull parameters of tested samples (samples post treated)
Sample α (kV/mm) β Neat epoxy 215.4 15.36
Epoxy + 5wt% CB 104.5 9.72
Epoxy + 5wt% CB
+ 1wt% POSS
92.2 7.33
V. Conclusion
Two additives in epoxy were successfully used to demonstrate the possibilities to tailor
dielectric properties. Three material cases were studied: neat epoxy, epoxy containing 5 wt%
carbon black, and the CB epoxy composite containing simultaneously POSS. Although
limited in scope, the study demonstrates that both additives were interacting towards
functionality. Carbon black affects the capacity of the epoxy to store energy yet increases the
dielectric losses and decreases the breakdown strength. When POSS is added to the CB
composite, it decreases substantially the losses and slightly boosts the breakdown
characteristic while maintain-ing the capacity of the 2-phase material to store energy.
These observations were carried out below the dielectric percolation threshold. Even under
the influence of tempera-ture reaching above Tg, the epoxy composites were found to remain
insulators. Finally, the observations should be considered generic in the sense that details
could vary according to agglomeration state of the carbon black and conductive paths
networking.
131
Acknowledgment
The authors would like to acknowledge the financial support from Hydro-Québec and the
Natural Sciences and Engineering Research Council of Canada (NSERC). Dr. Tung Tran
Anh’s help with the edition is appreciated.
References
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Based on Electrode Polarization Analysis”, 2013 Annual Report Conf. on Elec. Insul. and Dielectric Phenomena.
ANNEXE II
EFFECT OF VARIOUS PARAMETERS ON THE DIELECTRIC BEHAVIOR OF AN EPOXY COMPOSITE CONTAINING 10 WT% OF CARBON BLACK
Michel Fréchette1, Eya Zribi2, Christèle Vanga Bouanga2, Éric David2
1 Institut de Recherche d’Hydro-Québec (IREQ)
1800 Lionel-Boulet Blvd., Varennes, Québec, Canada, J3X 1S1 2Département de Génie mécanique, École de technologie supérieure, 1100 Notre-Dame Street West, Montréal, Québec, Canada, H3C 1K3
Article soumis à la conférence International Conference on Dielectrics (ICD) à Montpellier
France juillet 2016
Abstract—A material case consisting of epoxy, 10 wt% carbon black (CB) and 1 wt% POSS has been fabricated and studied. After establishing that the conditions were way above the electrical percolation threshold, the effect of the degree of de-agglomeration, the use of a post-treatment and the presence of POSS were investigated. It was found that both additives CB and POSS could be used together to tailor the dielectric properties of epoxy composites. However the end results were found to be very sensitive to various fabrication parameters. In comparison with the CB composite properties, the 2-additive composite exhibited reduced losses.
Keywords—polymer nanocomposite; nanodielectric; dielectric relaxation; electrical conductivity; POSS; carbon black
I. Introduction
With this study, the quest for functional nanodielectrics continues (Fréchette M et al, 2010a).
In this work, carbon black (CB) and polyhedral oligomeric silsesquioxanes (POSS) are used
simultaneously to possibly change the dielectric properties of epoxy composites and thus
render possible the tailoring on demand (see also (Fréchette M et al, 2016b)).
It has been shown that POSS, especially one reactive (Heid T, 2015), (Heid T et al, 2016a),
(Heid T et al, 2015b) et (Heid T et al, 2015c), is not only structuring the epoxy composite but
can also improve substantially properties like breakdown, resistance to erosion, thermal
conductivity. Carbon black is used for its potential effect on electrical conductivity, if a
134
network forms [7-8]. It is interesting to note that long-time used material systems have
contained nano-additives, e.g. epoxy with CB. In face of the current knowledge, the
composition of an epoxy containing 10 wt% CB was further modified to seek control over
the percolation threshold and/or to add additional functionality. In order to study the
dielectric behavior of this epoxy composite containing both CB and POSS, some parameters
possibly affecting the performance of the CB composite were investigated, e.g. the
agglomerated state of the used CB.
The strong interest of this study lies in the exploration of the dielectric properties, viz. the
electrical conductivity exhibited by the composite once the CB percolation threshold is
exceeded. Epoxy samples were prepared that contained various CB wt% with 1 wt% of
POSS. In this experiment, the use of a higher content of POSS was precluded by a too high
viscosity developing as the concentration of CB was increasing. However, other ways of
fabricating may exist and be less sensitive to this parameter.
II. Material and Samples
The epoxy resin DER332 and the curing agent Jeffamine D230 were utilized as the base
polymer in a ratio of 344 parts curing agent to 1000 parts of resin. At time, variants of the
ratio were chosen. The epoxy was further modified with a liquid POSS in content of 1 wt%
to obtain composites. This specific type of POSS, tagged G-POSS for the experiment,
features between 8 to 12 epoxy groups attached to the silica molecular box and thus can react
covalently to form bonds during the curing reaction with the epoxy system. Epoxy
composites containing various CB wt% were prepared with and without the addition of 1-
wt% POSS. The used CB was Conductex7055 Ultra. It acts as a conductivity enhancer and is
easily dispersible in low quantity. The particles have a mean diameter size around 40 nm.
In the case of G-POSS composite, the liquid POSS was dispersed in the epoxy resin with a
magnetic stir on a hot plate at 40 °C. Subsequently the curing agent was added to the liquid
composite using the magnetic stir. Throughout the complete mixing procedure vacuum was
applied on the mixing vessel to ensure proper degassing of the composite before casting.
135
For the 2-additive case involving CB, a similar procedure is used except that both additives
are mixed simultaneously. In this particular experiment, prior to mixing, CB powder was
ball-milled for various time durations spanning from 0, 2 min, and 30 min to play with the
powder agglomeration as a parameter. Before the curing agent was added to the liquid
composite, the mixture was sonicated using a high energy ultrasonic probe, to disperse the
CB powder. After degassing the sonicated mixture, the curing agent was then added to the
liquid composite using the magnetic stir.
The composite preparations were then casted in a stainless steel mold and cured at 100 °C for
six hours under vacuum followed by a gradual cooling down to room temperature. The
following results relative to dielectric responses were obtained using samples having a
nominal thickness of 250 μm and diameter of 20 mm.
Figure-A II-1 epoxy sample containing 5 wt% CB; no initial ball-milling
III. Measurements
A. SEM
Hitachi's Cold Field Emission (CFE) SEM was used. It offers good low-voltage imaging and
comprehensive analytical microanalysis with the uncompromised performance of CFE.
136
B. BDS
The dielectric response was evaluated on circular thin samples. Broadband Dielectric
Spectroscopy (BDS) was conducted at an excitation voltage of 3 V and for a frequency range
of 10-2 Hz to 1 MHz. The applied temperature varied from 20 to 130 °C. The complex
permittivity ε* as given in (1) was obtained with the real permittivity ε’, representing the real
or storage part and ε”, the imaginary or dielectric loss part.
∗ = − ′′ (A-II-1)
Note on the electrical conductivity: The BDS measures the circuit current and a phase shift
produced by the presence of the dielectric. From these basic measurements, many quantities
can be “calculated”. For dielectrics, the complex conductivity has 3 components: the real
part, the imaginary, and a DC component. It is usual and compatible with Kramers-Kronig to
express the conductivity as a single function of the excitation frequency. The calculated
conductivity here is taken as the modulus of the complex conductivity and was labelled AC
conductivity (Jonsher A.K, 1983a), (Jonsher A.K, 1996b) et (Jonsher A.K, 1999c).
Post-treatment: A variant of the post-treatment established earlier (Fréchette M et al, 2010c)
was used. The sample was placed in the cell holder under 1 V and at a temperature of 130 °C
for a duration of 12 h. In this procedure, vacuum is not used yet the sample is in contact with
an inert gas, i.e. N2.
IV. Results and discussion
Scanning Electron Microscopy (SEM) was used to scrutinize prepared samples having
various contents of additives. Here a high-resolution microscope was used with diverse
settings and spatial resolutions. Samples for observation were prepared by cutting a few
squared mm of the sample and sputtering it with gold. Figure 1 presents a micrograph
corresponding to the epoxy case containing 5 wt% CB. The CB additive was not ball-milled
and appeared considerably agglomerated, see e.g. the ellipse shown in Fig. 1.
137
Ball-milling of CB prior to mixing with the epoxy resin was found to have a dominating
effect on the electrical conductive state of a thus obtained CB composite. Basically ball-
milling de-agglomerates CB and helps its dispersion in the epoxy composite, precluding the
formation of conductive pathways. This fabrication produces a non-conducting sample.
To document this point, dielectric spectroscopy was used to determine the variation of the
AC conductivity when ball-milling duration time was varied. The results are displayed in
Fig. 2 for the case involving the epoxy composite containing 5 wt% of CB. When the CB is
not ball-milled and used as such from the container, the conductivity reaches its maximum at
5.07 x 10-10 S/cm, a value high enough to speak of a semi-conducting state. Already after 2
min of ball-milling, the conductivity is reduced considerably and represents mainly losses
associated with a linear increase of the AC conductivity as a function of the increasing
frequency.
Therefore, a series of measurements involving CB composites were carried out to establish
whether or not it was possible to reach a conducting state as a function of an increasing CB
content in the epoxy composite. Using BDS measurements, AC conductivity was determined
at room temperature. As indicated by the previous observations, cases with low duration of
ball-milling could be conducting. Thus, cases with no ball-milling were considered.
Figure-A II-2 AC conductivity displayed as a function of excitation frequency for the epoxy composite containing
5 wt% CB; the variable is the ball-milling time
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
σ(S
/cm
)
Frequency (Hz)
5% CB ball milled 2min
5% CB not ball milled
5% CB ball milled 30min
5% CB ball milled 1 min
138
Figure-A II-3 AC conductivity as a function of CB content, taken at 10-2 Hz; no ball-milling
Fig. 3 summarizes the results where the conductivity at 10-2 Hz is displayed as a function of
the CB content in epoxy.
In general, all CB composites are not semi-conducting for the whole frequency spectrum.
The span over which the semi-conductivity is observed enlarges as a function CB content and
the value taken at the lowest frequency used, 10-2 Hz, is found to be representative of the
maximum DC conductivity attained.
The curve featuring the variation of the conductivity versus the CB content does not exhibit a
perfect S-shape, although there is the presence of a definite inflection point around 4 to 6
wt%. It would indicate that the composites become semi-conducting at or past this wt%
threshold. For the cases at hand, the conductivity continues to increase as a function of the
CB content. At 10 wt%, the value of the conductivity attains a high value of 2.5 x 10-5 S/cm
and exhibits a trend to grow further. The exact details of Fig. 3 are a reflection of
homogeneity variability of the resulting composite and the frequency at which the data was
selected.
From this point, one must realize that with the case involving CB and a situation of electrical
conduction, many playing parameters emerge or will emerge as critical for determining the
dielectric behavior. There are already the type of CB, the state of agglomeration or not, the
1,00E-15
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
0 2 4 6 8 10 12
σ(S
/cm
)
% wt CB
Conductivity @0,01 Hz (CB not ball milled)
Conductivity
139
wt% content, the semi-conducting state or not (i.e. below or above percolation), the duration
of ball-milling. In the following steps, the conditions and implications of post-treatment
(which was introduced some years ago (Fréchette M et al, 2010c)) will be discussed and will
take a different turn for a semi-conducting epoxy resin containing 10 wt%.
But let us first investigate the conductivity behavior when the CB content reaches higher
values well above the percolation threshold. Fig. 4 features the AC conductivity as a function
of the excitation frequency for epoxy composites containing 10 wt%, having the time
duration of the initial ball-milling of the CB as a variable. For these conditions, a similar
general trend was observed with some marked differences when compared with the behavior
exhibited by the case involving 5 wt% of CB. Both series of results had involved no ball-
milling, 2-min and 30-min ball-milling.
Figure-A II-4 AC conductivity displayed as a function of frequency; epoxy containing 10 wt% CB and different ball-milling duration times
When the CB content is well above the percolation threshold, no ball-milling (higher degree
of agglomeration) brings about a situation where the composite is highly semi-conducting (a
quasi-equilibrium current according to Jonscher), reaching almost 10-5 S/cm over the whole
excitation frequency range. Here, ball-milling during 2 min is not sufficient to render the
composite completely insulating: a constant feature of the AC conductivity sets in at around
60 Hz to take a constant value of slightly above 10-13 S/cm towards low frequencies. When
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
σ(S
/cm
)
Frequency (Hz)
CB 10% ball milled 30min
CB 10% ball milled 2min
CB 10% not ball milled
140
the CB is initially ball-milled for 30 min, a universal response of the AC conductivity versus
frequency is observed. However, compared with the results involving the 5-wt% case, the
value found is higher attaining 4.4 x 10-14 S/cm at the lowest frequency used. This signature
is compatible with a larger CB content less de-agglomerated for a similar ball-milling
duration (2 min). Dielectric losses would also be higher for a larger content of CB.
When POSS is added to the sample preparation, a very similar behaviour type was observed
yet with some slight variance. Indeed, the duration of ball-milling affects the conductivity
phenomenon and, still, the no ball-milling choice gives the best results in terms of eliciting
conductive pathways. Since adding POSS changes the composite morphology and was found
to rigidify the cross-linking network by seemingly increasing the bonding density, the
specific dielectric responses are adjusting to these new conditions.
Direct impact on AC conductivity from adding POSS is to have the constant AC conductivity
appear at a lower frequency (by more than 1.8) and a reduced conductivity by more than one
order of magnitude (i.e. 150). Taken at a same frequency, the dielectric losses are seen to
decrease yet it is associated with a displacement of the beta peak towards lower frequency.
Also, the storage capacity (given by real part of the permittivity) is inhibited by the POSS
effect.
It is usual to use post-treatment in the case of epoxy to obtain a stable dielectric response.
The presence of water can be managed and cross-linking may be terminated. This is usually
carried out by heating under vacuum. The presence of a temperature is of great relevance as a
varying or high temperature maybe encountered during service life.
141
Figure-A II-5 Variation of the dielectric losses during post-treatment as a function of time. Epoxy containin 10 wt% CB and different ball-milling times
Figure-A II-6 AC conductivity vs frequency for epoxy containing 10 wt% CB + POSS – before and after post-treatment
Fig. 5 introduces the variation of the dielectric losses as a function of time during the post-
treatment. The measurements were taken at 10-2 Hz, and ball-milling duration and the
presence of POSS are the variables. The responses are amazingly different. Obviously, the
case containing 10 wt% CB (ball-milled for 2 min) and no POSS is conductive and
dispersive. It is very tempting to speculate that the conductive pathways are reacting yet local
structural movements in presence of CB agglomeration can be assumed. The insulating case
1,00E+02
1,00E+03
1,00E+04
1,00E+05
1,00E+06
0,00E+00 2,00E+02 4,00E+02 6,00E+02 8,00E+02 1,00E+03 1,20E+03
ε''
Time post curing (min)
ε'' @ 0,01Hz
CB 10% ball milled 2min
CB 10% ball milled 30min
1,00E-14
1,00E-13
1,00E-12
1,00E-11
1,00E-10
1,00E-09
1,00E-08
1,00E-07
1,00E-06
1,00E-05
1,00E-04
1,00E-03
1,00E-02
1,00E-01
1,00E+00
1,00E-02 1,00E-01 1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 1,00E+05 1,00E+06 1,00E+07
σ(S
/cm
)
Frequency (Hz)
Epoxy + CB 10% ball milled 30min + POSS 1%
20°C before post curing130°C 1st cycle130°C last cycle20°C after post curing
142
consisting of 10 wt% CB (ball-milled during 30 min) + POSS was found to behave like a
classical bisphenol-A diglycidyl ether resin during post-treatment.
From this point, a great number of designing parameters may be considered and impact on
the dielectric responses. To close the discussion, Fig. 6 presents some results relative to the
case consisting of 10 wt% CB + 1% POSS, once post-treated. Initially ball-milling CB for 30
min renders the epoxy composite insulating. Neither the POSS nor post-treatment were found
to change the AC conductivity trend. However, the temperature increasing at 130 oC renders
the composite semi-conducting, the conductivity approaching a constant and setting at about
20 Hz. The variation of the conductivity at low-frequencies shows a low-frequency
dispersive phenomenon. Moreover, a measurement performed at the end of the post-
treatment indicated that the post-treatment resulted into a substantial decrease of
conductivity, by a factor 2.5 (at 10-2 Hz) as compared to that before treatment.
V. Conclusion
It was illustrated that a great number of parameters enter the design of the semi-conducting
epoxy composites. This is specially the case when many additives are used with the aim of
adding multi-functionality in a thermoset. Furthermore, when dealing with electrical
conductivity, it was observed that a crucial element is how the conducting pathways are
developed and how they are affected by some parameters.
It was found in the present conditions that, by far, the dominating parameter was the CB
agglomerated state prior to mixing into the epoxy composite sample. Also, it was
demonstrated that for the presence of a large CB content sufficiently above the percolation
threshold, i.e. 10 wt%, the post-treatment as developed in the past was not stabilizing the
dielectric response and could hamper (e.g. via thermal gradient effects) the resulting
conductivity. As in an earlier work, the effect of POSS was found to be quite limited in
magnitude, specially here where CB content is dominating.
Acknowledgment
143
The authors would like to acknowledge the financial support from Hydro-Québec and the
Natural Sciences and Engineering Research Council of Canada (NSERC). Thanks to Dr.
Tung Tran Anh, from Electric Power University, Hanoi, Vietnam, for his help.
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