Chantal leblanc

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Région > Abbeville et sa région PICARDIE MARITIME « Porte-parole des sans », l’ex-députée Chantal Leblanc est décédée PUBLIÉ LE 01/05/2015 Vincent HERVÉ La communiste abbevilloise Chantal Leblanc est décédée à 70 ans, dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 avril à l’hôpital d’Abbeville, des suites d’un cancer fulgurant. C’est une figure politique intègre, ennemie du compromis, qui disparaît brutalement. Pleurée par sa famille politique, saluée chapeau-bas par ses adversaires. Au revoir madame.

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Disparition de la dirigeante communiste d'Abbeville Chantal Leblanc

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PICARDIE MARITIME « Porte-parole des sans », l’ex-députée Chantal Leblanc est décédée PUBLIÉ LE 01/05/2015 Vincent HERVÉ

La communiste abbevilloise Chantal Leblanc est décédée à 70 ans, dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 avril à l’hôpital d’Abbeville, des suites d’un cancer fulgurant. C’est une figure politique intègre, ennemie du compromis, qui disparaît brutalement. Pleurée par sa famille politique, saluée chapeau-bas par ses adversaires. Au revoir madame.

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Une grande militante dans un petit gabarit. Un visage sec, au cuir tanné par les luttes ouvrières. Éclairé par des yeux sans ligne de fuite. Une cigarette. Souvent. Une cause à défendre. Toujours. Ainsi s’en est allée Chantal Leblanc, 70 ans, emportée dans la soirée du mercredi 29 au jeudi 30 avril, à l’hôpital d’Abbeville, par un combat éclair contre une maladie, tapie dans l’ombre, qui a surgi sans crier gare. Un combat perdu d’avance. Laissant tous ceux qui ont approché cette femme politique, totalement K.O. debout. Trop

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tôt. Trop vite. Le temps de rien. Même pas de se préparer à dire « au revoir madame ». Et merci. Car au-delà de la sphère communiste, sa patrie, ou même de la gauche, sa famille, Chantal Leblanc était de ses militants de la cause des autres, qui forcent le respect. Pourquoi pas l’admiration. « Elle était coriace sur tous les dossiers, mais quand elle s’abstenait de commenter, je la regardais, je voyais un petit sourire discret. Cela voulait dire qu’elle pensait que ce que nous faisions était bon pour les Abbevillois », se souvient l’ancien maire d’Abbeville, Joël Hart (1995-2008). « L’humain d’abord », c’était son critère », rappelle Joël Carliez,. « Quand des discours politiques sonnent faux, le sien résonnait vrai, car elle n’a jamais dérogé à ses choix. Même ceux qui ne partageaient pas ses convictions le disaient », poursuit le secrétaire de la fédération de la Somme du Parti communiste. Une famille lilloise catholique Communiste, Chantal Leblanc l’est devenue en 1968, à la faveur de la mobilisation suscitée par l’appel pour la paix au Vietnam. Sa famille est catholique. À Lille, où elle naît le 2 février 1945, Chantal Camelot fréquente l’école privée Blanche de Castille jusqu’à son baccalauréat, obtenu en 1963. Elle effectue ensuite des études en psychologie à la faculté de Lille, où elle obtient son diplôme supérieur(*). Chantal Camelot épouse Claude Leblanc, psychologue, lui aussi très investi dans le militantisme syndical, à la CGT, ainsi qu’au conseil de prud’hommes d’Abbeville. Ensemble, ils auront deux enfants, Muriel et Haydée. Le couple s’installe à Cocquerel, près d’Abbeville, dans la vallée de la Somme, en 1969. Chantal Leblanc travaille comme psychologue au Foyer Dumont, à Abbeville, puis, plus tard, au dispensaire. Au plan politique, elle adhère d’abord à la section du PCF de Pont-Rémy, dont elle devient secrétaire. Gérard Louvet, qui occupe ces fonctions aujourd’hui, se souvient d’une militante « infatigable, qui voulait toujours en faire plus ». Mme Leblanc intègre le groupe d’Abbeville, en 1972, en devient également secrétaire, succédant à Guy Rocques. Sa première campagne politique en son nom est menée en 1976 lors des élections cantonales dans le canton d’Abbeville Nord. C’est un échec. En revanche, deux ans plus tard, la candidate communiste est élue députée de la Somme, dans la circonscription laissée vacante par le maire centriste d’Abbeville, Max Lejeune, élu sénateur. « Elle a été la première femme à entrer en pantalon dans l’hémicycle, alors qu’à l’époque c’était interdit », racontent de concert Jean-Marie Hémerlé et Michel Guillochon, deux compagnons de route « de 45 ans ». Lesquels trouvent dans cette attitude la traduction d’un caractère trempé, ignorant le compromis. « J’entends ses mots : « défendre l’emploi industriel » À la même période, Mme Leblanc est élue conseillère régionale de Picardie, sous la présidence de Raymond Maillet. En juin 1981, elle perd son siège à l’Assemblée nationale au profit du socialiste Jacques Becq, auquel elle va s’associer un peu plus tard pour conquérir la mairie d’Abbeville. Tête de liste aux élections municipales d’Abbeville, Chantal Leblanc est élue conseillère

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municipale en 1983. Le mandat suivant (1989-1995), elle devient maire-adjointe, en charge de l’action sociale durant un mandat, sous Jacques Becq (PS). De 1986 à 2004, la responsable communiste est élue conseillère régionale de Picardie, siégeant à la commission du tourisme, des sports, de la chasse, de la nature, puis à celle de la culture. Elle sera de ceux qui dénonçeront avec vigueur l’élection de l’UDF Charles Baur à la présidence de la Région Picardie avec des voix du Front national, en 1998. Si Chantal Leblanc ne se représente pas en 2004, son action militante continue. Inlassablement. Et Jean-Marie Hémerlé de citer les conflits sociaux dans lesquels elle faisait entendre sa voix : « la fermeture des usines Saint-Frères, Armco, Margot, Abélia, les réductions d’effectifs chez Schlumberger. J’entends ses mots : « défendre l’emploi industriel ». Michel Guillochon y ajoute « la défense des services publics, de l’hôpital ». Plus emphatique, Joël Carliez évoque « son dévouement et sa disponibilité à la cause du peuple. Sa voix portait loin. Elle avait un timbre et un élan particuliers ».Voix éteinte désormais, mais image intacte d’une « porte-parole des sans », selon la belle formule de son ami, Michel Guillochon. Une cérémonie officielle aura lieu mardi 5 mai, à 14 h 30, au cimetière de la Chapelle, à Abbeville. Elle sera précédée, le matin, d’une cérémonie dans l’intimité familiale. (*) Sources : « Dictionnaire des élus de Picardie », Alain Trogneux. Editions Encrage. Le monde politique réagit Nicolas Dumont, maire PS d’Abbeville : « C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Chantal Leblanc. C’était avant tout une amie. Très impliquée,

Chantal était profondément humaniste, ouverte sur le monde, sans cesse en mouvement et accessible à tous. Militante communiste,

elle était de tous les combats pour sa ville et pour la défense des intérêts des habitants. Je tiens à saluer la mémoire et son parcours

à l’Assemblée Nationale en qualité de députée, à la Région Picardie, à la ville d’Abbeville en qualité de conseillère municipale et

d’adjointe au maire, et plus largement son parcours de militante. Au nom de la ville d’Abbeville, du conseil municipal et en mon

nom personnel, j’adresse mes sincères condoléances à sa famille et ses proches. »

Jean-Marie Hémerlé, conseiller municipal communiste à Abbeville : « Nous sommes ébranlés. Cela a été très rapide, très violent. Chantal était une amie. Nous avons milité ensemble pendant 45 ans.

C’était quelqu’un d’intègre, généreux, en phase avec ses idées. Une femme entière qui défendait ses convictions avant tout. »

Pascal Demarthe, député socialiste : « C’est avec émotion et tristesse que j’apprends la disparition de Chantal Leblanc. Pendant plus de quarante ans, elle a œuvré au

quotidien pour l’intérêt général au travers de ses responsabilités politiques et publiques qu’elle a assumées en qualité de députée à

l’Assemblée Nationale, à la Région Picardie, puis en qualité de conseillère municipale et adjointe au maire d’Abbeville. Engagée et

investie dans la capitale de la Picardie Maritime, Chantal Leblanc était de ceux qui portaient avec force l’humanisme dans notre

pays. En mon nom et au nom des représentants de la nation, j’adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères

condoléances. »

Gérard Louvet, secrétaire de la section PC de Pont-Rémy : « C’était une femme formidable, une militante hors pair, débordante d’idées et d’énergie ».

Gilbert Mathon, ex-député et conseiller général PS : « Le terme « les gens » était un leit-motiv dans ses propos d’humaniste. Elle était bagarreuse, accrocheuse, pour défendre les plus

modestes. Je me souviens de cette campagne des élections législatives de 1978, où elle avait reçu le soutien des militants de gauche

pour la conduire à la victoire. En 1989, il y avait une liste commune aux élections municipales à Abbeville. J’avoue que j’avais

quelque inquiétude sur la capacité des différents groupes à travailler ensemble. À ma grande satisfaction, il n’y a pas eu de

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problème, ou quand il y en a eu, c’était davantage des questions de personne que de politique. Et ça ne venait jamais d’elle, car

Chantal Leblanc était quelqu’un de « réglo ».

Michel Guillochon, adhérent du Parti communiste à Abbeville : « Nous sommes sous le coup de l’émotion, abasourdis. Les mots nous manquent. Pour les communistes d’Abbeville, c’est une perte

immense, car Chantal était, pour nous tous, quelqu’un d’important dans son intégrité politique, son action militante en faveur de

l’égalité des citoyens. Elle et son mari, Claude, ont consacré leur vie aux autres, parfois au détriment de la leur. »

Joël Hart, ancien maire UMP d’Abbeville : « Je suis touché. J’avais beaucoup d’estime pour Chantal Leblanc, car elle était un adversaire politique franc, clair, tranché. Il me

restera l’image de sa droiture, de son honnêteté, sans coups tordus. Je pense que c’est une femme qui avait beaucoup d’émotion,

mais qui ne la montrait pas. »

Emmanuel Sergent, secrétaire de la section d’Abbeville du Parti socialiste : « C’est avec une profonde tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Chantal Leblanc. Elle aura consacré sa vie aux autres. D’abord en qualité de députée, puis en qualité de conseillère régionale, conseillère municipale et adjointe au maire

d’Abbeville. Son combat acharné pour la ville était avant tout celui du vivre ensemble, prônant au quotidien ses valeurs de

« l’Humain d’abord ». Chantal Leblanc était connue et reconnue pour cette humanité, mais aussi pour sa capacité d’écoute, sa

ténacité, son action de terrain il y a quelques semaines encore. Nous rendons hommage à son action et nous adressons nos

condoléances à sa famille et à ses proches. »

Joël Carliez, secrétaire départemental du Parti communiste d la Somme, membre du bureau national : « Chantal Leblanc était une militante exemplaire, faisant toujours passer l’intérêt des gens avant ses considérations personnelles.

Elle avait une vraie capacité à écouter et à unifier. C’était le contraire d’une politicienne : quelqu’un qui avait une conception saine

de la politique. »

http://www.courrier-picard.fr/region/picardie-maritime-porte-parole-des-sans-ia174b0n561279

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ABBEVILLE (80) La disparition de l’ancienne députée de la Somme Chantal Leblanc PUBLIÉ LE 30/04/2015 Courrier picard

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Ancienne maire-adjointe d’Abbeville, conseillère régionale de Picardie et députée de la Somme, l’Abbevilloise Chantal Leblanc est décédée à l’hôpital dans la nuit de ce mercredi 29 avril, dès suites d’une maladie foudroyante. Elle avait 70 ans. Communiste depuis 1968, militante engagée, femme sans concession, elle était une des figures de la gauche picarde. Chantal Leblanc a été élue députée de la Somme en 1978 dans la circonscription laissée vacante par Max Lejeune, élu sénateur. À la même période, Mme Leblanc est élue conseillère régionale de Picardie, sous la présidence de Raymond Maillet. En juin 1981, elle perd son siège à l’Assemblée nationale au profit du socialiste Jacques Becq. Tête de liste aux élections, Chantal Leblanc est élue conseillère municipale en 1983. Le mandat suivant, elle devient maire-adjointe, en charge de l’action sociale durant un mandat. De 1986 à 2004, elle est élue conseillère régionale de Picardie, siégeant à la commission du tourisme, des sports, de la chasse, de la nature, puis à celle de la culture. Elle ne se représente pas en 2004. Née à Lille le 2 février 1945, Chantal Camelot est sortie diplômée d’un DESS de la faculté de psychologie de Lille en 1969. Elle épouse Claude Leblanc, psychologue, avec lequel elle aura deux enfants.

http://www.courrier-picard.fr/region/abbeville-80-la-disparition-de-l-ancienne-deputee-de-

ia174b0n561007

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ABBEVILLE (80)La manifestation de la Fête du travail totalement dédiée à Chantal Leblanc PUBLIÉ LE 01/05/2015 Courrier picard

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Lunettes noires, traits tirés, émotion palpable ce vendredi 1 er mai lors de la manifestation de la Fête du travail, à Abbeville, où des manifestants arboraient des photos de Chantal Leblanc, décédée brutalement dans la nuit de mercredi à jeudi.

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Un seul être vous manque. Les mines étaient tristes ce vendredi matin, lors de la manifestation du 1er mai, à Abbeville. La première sans la responsable communiste Chantal Leblanc. L’ancienne députée de la Somme (1978-1981), conseillère régionale (1986-2004) et adjointe d’Abbeville (1989-1995), est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi, à l’hôpital d’Abbeville, des suites

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d’un cancer foudroyant. Le jour des 70 ans du vote des femmes, l’avant-veille de la Fête du travail. Où « notre petite porteuse de muguet », comme l’a appelée, des sanglots dans la voix, Martine Coquet, présidente de la Ligue des Droits de l’Homme d’Abbeville, a été omniprésente dans les allocutions, les pensées, les intentions. Des photos ont été distribuées et épinglées au revers des manteaux. Un des 150 manifestants avait écrit : « Chantal, on ne t’oubliera jamais » sur son tee-shirt. Tout un chacun, évidemment à gauche, mais aussi à droite, salue « la droiture, l’honnêteté » d’une « militante infatigable ». De plusieurs causes : le travail, le service à tous les publics, et aux plus démunis. « Porte-parole des sans » la considère son ami, communiste d’Abbeville, lui aussi, Michel Guillochon. Le maire socialiste d’Abbeville, Nicolas Dumont, évoque « une amie, très impliquée, profondément humaniste, ouverte sur le monde, sans cesse en mouvement et accessible à tous ». Joël Hart, ancien maire UMP d’Abbeville (1995-2008), parle d’« un adversaire politique franc, clair, tranché. Sans coups tordus ». Secrétaire de la Fédération de la Somme du PCF, Joël Carliez salue « une grande figure du parti dans la Somme et dont la voix portait loin ». Une cérémonie officielle aura lieu dans le cimetière de la Chapelle, à Abbeville, ce mardi 5 mai à 14 h 30. http://www.courrier-picard.fr/region/abbeville-80la-manifestation-de-la-fete-du-travail-

ia174b0n561476

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ABBEVILLE (80) Hommage à Chantal Leblanc mardi après-midi PUBLIÉ LE 04/05/2015 Courrier picard

Deux cérémonies ont lieu ce mardi 5 mai, à Abbeville, pour dire au revoir à Chantal Leblanc. L’ancienne députée communiste de la Somme est décédée dans la soirée du mercredi 29 au jeudi 30 avril, de maladie, à l’hôpital d’Abbeville. Elle avait 70 ans. La première de ces cérémonies concerne le seul cercle familial. Elle se déroulera le matin. La seconde est une cérémonie officielle publique, permettant à ceux qui ont approché Chantal Leblanc dans les différentes activités qu’elle a pratiquées, de partager un instant de recueillement. Cette cérémonie aura lieu au cimetière de la Chapelle à Abbeville, à 14 h 30. Une grande photographie sera installée sur un chevalet, des petites citations tirées d’un carnet de Mme Leblanc seront imprimées et distribuées. Il y aura des prises de paroles pour évoquer sa personnalité, son parcours, ses actions et l’empreinte qu’elle laisse. Un cahier sera à disposition du public pour qui souhaite y écrire quelque chose.

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http://www.courrier-picard.fr/region/abbeville-80-hommage-a-chantal-leblanc-mardi-apres-midi-

ia201b0n562750

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ABBEVILLE (80) Cérémonie officielle mardi pour Chantal Leblanc PUBLIÉ LE 01/05/2015 Courrier picard

La responsable communiste abbeviloise Chantal Leblanc, ancienne députée de la Somme (1978-1981), conseillère régionale de Picardie (1986-204) et élue à Abbeville (1983-1995), est décédée de maladie dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 avril. Une cérémonie officielle aura lieu mardi 5 mai, à 14 h 30, au cimetière de la Chapelle, à Abbeville, où Mme Leblanc sera incinérée. Cette manifestation du souvenir sera précédée, le matin, d’une cérémonie dans l’intimité familiale. http://www.courrier-picard.fr/region/abbeville-80-ceremonie-officielle-mardi-pour-chantal-leblanc-

ia201b0n561344

Des centaines de personnes ont rendu un dernier hommage à Chantal Leblanc, hier au cimetière de la Chapelle. Tous ont salué l’engagement de cette militante communiste.

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Des centaines de personnes sont venues saluer une dernière fois la militante.

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Hier, mardi, le soleil est revenu au-dessus du cimetière de la Chapelle juste au moment du rassemblement. Comme un signe. Le dernier hommage rendu à Chantal Leblanc s’est déroulé sous un beau ciel bleu, le vent emportant les nuages et faisant flotter haut les drapeaux du Parti communiste français et de la CGT. Près de trois cents personnes étaient ainsi réunies pour saluer la mémoire de « Chantal », cette grande militante qui fut députée, conseillère régionale, élue à Abbeville, qui a été de tous les combats avant d’être emportée la semaine dernière par une maladie foudroyante, à l’âge de 70 ans (nos éditions du 2 et du 5 mai). Aux côtés de son mari Claude et de ses filles, Muriel et Haydée, avaient pris place ses proches, des camarades venus de toute la Picardie, mais aussi des citoyens anonymes désireux de témoigner leur affection pour cette figure politique, respectée par tous. Ils ont pu le faire en déposant une fleur sur le monument cinéraire, où une grande photo d’elle était exposée, en écrivant un mot, ou en faisant un don pour le quotidien l’Humanité. Les visages étaient graves, l’émotion palpable, et la cérémonie d’une grande force, ponctuée de chansons : Les copains d’abord, de Brassens, Le Chiffon rouge, de Fugain, Jean Ferrat… « Marcher dans ses pas »

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Sa fille Haydée a pris la parole « Sans relâche, elle a marché dans les pas de… », a-t-elle répété, citant des auteurs qui ont marqué sa mère, passionnée de poésie et de littérature. Comme Simone de Beauvoir : « Nous n’existons que si nous agissons », Victor Hugo : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent. », André Breton : « La révolte seule est créatrice de lumière », etc. « A nous maintenant, de marcher sans relâche, dans ses pas », a lancé Haydée Leblanc. Avant d’appeler l’assistance à poursuivre le combat de sa mère. « Vous savez ce qu’elle aurait aimé ? Qu’en repartant d’ici, on garde chacun un petit bout d’elle en nous, et que l’on fasse grandir ce petit bout en l’arrosant chaque jour d’humanité, de fraternité, de solidarités. » Martine Coquet, présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, et grande amie de Chantal Leblanc, a souligné sa grande culture, sa curiosité de tout. « C est une nouvelle étoile qui brille dans le ciel ». « Une militante-députée » Michel Guillochon, militant abbevillois, a pris le relais, s’adressant directement à elle : « toi la combattante, toi la résistante, la militante remplie d’humanité ». Il a noté à quel point, ils avaient tous été « profondément bouleversés » par sa disparition. « Face à notre peine, a-t-il confié, je suis certain que tu nous aurais dit : « vous êtes tristes, mais ne soyez pas abattus ». Tout au long de ta vie militante, tu as su nous donner de la force pour aller de l’avant. Ton combat, le combat pour une société meilleure, continue. » Il a rappelé son engagement après des humbles, des salariés, qu’elle a poursuivi une fois élue. « Tu étais une militante-députée, et non une notable. Tu n’étais pas une femme de pouvoir, mais une femme de vouloir. » Et de poursuivre : « Par ton intégrité, ta droiture, ta clarté, ton honnêteté, tu as donné une haute image de la politique, bien mise à mal aujourd’hui par les affaires . » Il a terminé par quelques vers de l’Internationale. Nicolas Dumont, maire socialiste d’Abbeville, a salué une « une figure emblématique de notre ville », mue par la volonté de « servir l’intérêt général », d’obtenir « la justice sociale pour tous ». Enfin Thierry Aury, secrétaire régional du PCF, a dit toute la sympathie des communistes picards pour leur camarade, citant Le chiffon rouge : « Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge, lève-toi. » « Chantal s’est levée et est restée une femme debout, une femme qui avait pris sa vie en main. » Il a conclu : « Elle sera avec nous dans tous les combats. » La cérémonie s’est achevée par une grande vague d’applaudissements en l’honneur de Chantal Leblanc et de son engagement.

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La faucille et le marteau, au milieu de la foule

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Haydée Leblanc a rendu hommage à sa mère en citant des auteurs qu’elle aimait

Les militants communistes ont salué leur camarade

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Des centaines de personnes sont venues saluer une dernière fois la militante.

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Les personnes présentes pouvaient laisser un mot sur des cahiers et/ou faire un don pour le journal L’Humanité

Des centaines de personnes, des proches, des élus, de simples citoyens, sont venues saluer une dernière fois la militante

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C’est par des chansons et des applaudissements que ses proches ont voulu rendre hommage à Chantal Leblanc.

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AbbevilleNécrologie: Avec Chantal Leblanc, c’était « L’humain d’abord »

Chantal Leblanc est décédée jeudi 30 avril matin à l’âge de 70 ans des suites d’une maladie fulgurante. La militante PC laisse un gra nd vide autour d’elle.

30/04/2015 à 18:02 par leredacchef

Chantal Leblanc est décédée jeudi dernier à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie (comme

il est de coutume de l’appeler) mais fulgurante. La militante PC laisse un grand vide autour d’elle.

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Chantal Leblanc lors du lancement de l'élection présidentielle en 2011

« L’humain d’abord », tel était le titre d’un papier publié dans nos colonnes le 9 novembre 2011 lors du lancement de la campagne de l’élection présidentielle, et ce terme reflète bien aujourd’hui l’empreinte que laissera Chantal Leblanc dans l’’esprit de tous ceux qui l’ont connue et côtoyée. Cette militante PC et ancienne élue tant au niveau national que local, a beaucoup apporté à la région.

Née à Lille le 2 février 1945, Chantal Leblanc grandit dans un milieu catholique, et poursuit des études qui la mène en fac de Lille d’où elle sort avec un DESS de psychologie en 1969.

Après avoir épousé Claude Leblanc, psychologue, elle adhère au PCF en janvier 1968 lors de la mobilisation en faveur de la paix au Vietnam. En 1969 elle vient s’installer à Cocquerel et devient secrétaire de la section de Pont-Rémy avant d’intégrer la section d’Abbeville en 1972.

Quelques années plus tard, après un échec aux élections cantonales sur Abbeville Nord en 1976, Chantal Leblanc est élue députée de la Somme en 1978 dans la circonscription laissée vacante par Max Lejeune, élu sénateur. A l’assemblée Nationale elle siège à la commission des affaires sociales et culturelles.

Dans le même temps elle est élue au Conseil régional. En 1981 belle perd son siège de député, battue par Jacques Becq.

Rappelons pour mémoire qu’elle fut députée du 19 mars 1978 au 21 juin 1981 : députée de la 4ème circonscription de la Somme (date à vérifier) et elle sera conseillère régionale de Picardie du 16 mars 1986 au 28 mars 2004.

Sur le plan Abbevillois elle fut conseillère municipale (6 mars 1983 – 12 mars 1989), puis adjointe au maire, déléguée au social (1989 – 1995) puis conseillère municipale dans l’opposition (1995 à 2001).

Tous ceux qui l’ont côtoyée reconnaisse son engagement et son côté humain.

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” Fiers d’avoir milité à ses côtés”

Pour Pascal DEmarthe, député: “Pendant plus de quarante ans, Chantal Leblanc a œuvré au quotidien pour l’intérêt général au travers de ses responsabilités politiques et publiques qu’elle a assumées en qualité de députée à l’Assemblée Nationale, à la Région Picardie puis en qualité de Conseillère municipale et Adjointe au Maire d’Abbeville. Engagée et investie dans la capitale de la Picardie Maritime, Chantal Leblanc était de ceux qui portaient avec force l’humanisme dans notre pays.”

Pour les militants PS d’Abbeville, Emmanuel Sergent .

« Chantal Leblanc aura consacré sa vie aux autres. D’abord en qualité de Députée puis en qualité de Conseillère régionale, Conseillère municipale et Adjointe au Maire d’Abbeville. Son combat acharné pour la Ville était avant tout celui du vivre ensemble, prônant au quotidien ses valeurs de l’”Humain d’abord”. Chantal Leblanc était connue et reconnue pour cette humanité mais aussi pour sa capacité d’écoute, sa ténacité, son action de terrain il y a quelques semaines encore. Nous rendons hommage à son action et nous adressons nos condoléances à sa famille et à ses proches. »

Pour Nicolas Dumont, maire:

« Très impliquée, Chantal était profondément humaniste, ouverte sur le monde, sans cesse en mouvement et accessible à tous. Militante communiste, elle était de tous les combats pour sa ville et pour la défense des intérêts des habitants. Je tiens à saluer sa mémoire et son parcours à l’Assemblée Nationale en qualité de députée, à la Région Picardie, à la ville d’Abbeville en qualité de conseillère municipale et d’ajointe au maire et plus largement son parcours de militante.

Pour Jean-Marie Hémerlé, ami de longue date et adjoint au maire d’Abbeville: « Nous sommes très choqués et très peinés mon épouse et moi car nous connaissions Chantal depuis 45 ans, depuis qu’elle est arrivée à Cocquerel. Les choses se sont passées très vite et la maladie a eu raison d’elle. Chantal était un personnage important pour Abbeville et une amie sincère. Elle a passé tout son temps à défendre les gens dans la diffuculté, c’était sa vie, son sacerdoce. C’edst une grande peine pour nous. »

Pour Michel Guillochon , qui militait à ses côtés: « Nous sommes bouleversés, anéantis et tout le monde la regrettera. Chantal était quelqu’un de très important pour nous. Elle a marqué par sa droiture, son honnêteté. Tout au long de sa vie militante elle a enrichi notre combat et elle va nous manquer terriblement. Nous sommes fiers d’avoir milité à ses côtés. »

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Joël Hart, ancien maire d’Abbeville : « J’apprends son décès avec beaucoup d’émotion. C’est une femme que je respecte. Elle avait ses convictions, que je ne partageais pas toujours, mais elle était toujours d’une grande correction et finalement se battait pour son idéal. Elle avait une vision de la vie qui était enthousiasmante pour ceux qui la suivaient. J’ai deux souvenirs qui lui sont liés : les élections de 1978 où elle m’a battu de 250 voix et des conseils municipaux où elle montrait beaucoup de force de caractère. J’aimais bien ferrailler avec elle, c’était toujours très positif. »

Chantal Leblanc sera incinérée dans l’intimité mard i matin, avant une cérémonie officielle au cimetière de la C hapelle à 14 h 30.

Abbeville, 80