Chansons Galantes

8/14/2019 Chansons Galantes

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Paul Marion (1861- )

1911

Choix de Chansons

Galantes dAutrefoisAvec une Introduction et des Notes

Ouvrage orn de deux planches graves.

Un document produit en version numrique par Gustave Swaelens, bnvole,Journaliste la retraite, Suisse.

Courriel: [email protected]

Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"Site web: http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales

Fonde et dirige par Jean-Marie Tremblay, sociologueUne collection dveloppe en collaboration avec la Bibliothque

Paul-mile-Boulet de l'Universit du Qubec Chicoutimi

Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm
mailto:[email protected]://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_socialeshttp://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htmhttp://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htmhttp://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_socialesmailto:[email protected]


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Paul Marion, Choix de chansons galantes (1911) 2

Cette dition lectronique a t ralise par M. Gustave Swaelens, bnvole,journaliste la retraite, en Suisse.

Courriel: [email protected]

partir de :

Paul Marion (1861 - )

Choix de chansons galantes dautrefois.Avec une introduction et des Notes. Ouvrage orn de deux

planches graves.

Paris : H. Daragon, Libraire-diteur, 1911, Collection :Bibliothque du Vieux Paris.

Polices de caractres utilise :

Pour le texte: Times New Roman, 14 points.Pour les citations : Times New Roman 12 points.Pour les notes de bas de page : Times New Roman 12points.

dition lectronique ralise avec le traitement de textes Microsoft Word2004 pour Macintosh.

Mise en page sur papier formatLETTRE (US letter), 8.5 x 11)

dition complte le 28 novembre 2005 Chicoutimi, Ville de Saguenay,Qubec.
mailto:[email protected]:[email protected]


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Table des matires

Prsentation de ldition numrique par Gustave Swaelens, 2005

Pistes sur Internet, par Gustave Swaelens, 2005.

IntroductionPremire gravure : Charles Coll.Deuxime gravure : Panard, chansonnier franais.

1. Perle du monde (Raoul, comte de Soissons)2. Il fait bon fermer son huis3. Pis que devant4. Entre vos bras (Charles d'Orlans)5. Les bons baisers (Charles d'Orlans)6. M'amie7. Baiser (Joachim du Bellay)8. La belle nuit (Remy Belleau)9. Ne touchez pas l (Claude de Pontoux)10. Cueillons le fruit (Jean Passerat)

11. Le premier jour de mai (Jean Passerat)12. Idylle (Vauquelin de la Fresnaye)13. La nouvelette14. Villanelle (Philippe Desportes)15. Le plus beau cul (Voiture)16. La chandelle de l'abb17. Sur Mademoiselle D. T. (Chaulieu)18. Les lendemains (Dufresny)19. Encore un coup (Vergier)20. Margot l'insatiable (Autreau)

21. La bonne mre (Chansonnier Clairambault)

22. Couplet (Grcourt)23. Les noces (Grcourt)24. Va toujours qui danse! (Grcourt)25. Filons (Grcourt)26 La langue (Grcourt)27. Conseil Sylvie (Grcourt)28. A S... (Piron)29. La puce (Piron)


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30. Les verrous (Piron)

31. Gaillardise (Voltaire)32. Zon! Zon! Zon! (L'Attaignant)

33. La meunire du moulin vent (attribue Gallet)34. Le braconnage (Voisenon)35. La petite obstine (Coll)36. La faon de le faire (Coll)37. Les Pays-Bas (Coll)38. Couplets Julie (Favart)39. Les dangers du bois (Favart)40. Le refus (Vad)

41. Le troc (Vad)42. L'amante abandonne (attribue Vad)

43. Rponse (Dorneval)44. La petite frileuse (Laujon)45. Le roulier (Laujon)46. Adieu l'oiseau! (Recueil Gosse et Neaulme)47. L'aiguillon (Recueil Gosse et Neaulme)48. L'aventurier nocturne (Recueil Gosse et Neaulme)49. Eloge de l'inconstance (Recueil Gosse et Neaulme)50. Le Gascon et la marchande (Recueil Gosse et Neaulme)

51. Le jeu bon (Recueil Gosse et Neaulme)52. La nave (Recueil Gosse et Neaulme)

53. Ronde (Recueil Gosse et Neaulme)54. L'pouse la mode (Beaumarchais)55. Le chat (Philipon de la Madelaine)56. Le bon avis (Boufflers)57. Ce qui plat aux dames (Boufflers)58. Les mtamorphoses (Boufflers)59. La peur le soir (Laclos)60. Alleluia! (Recueil Maurepas)

61. Le sommeil de Vnus62. La dfense inutile (Lonard)

63. Les cerises (Barr)64. Une fin (Marchal)65. La collerette (Gilbert)66. Il faut aimer (Parny)67. La pche (Sgur an)68. L'entreprenant (Fabre d'Eglantine)69. Le temps et l'amour (Sgur)70. Colinette (Le Cousin Jacques)


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71. Conseils une fiance (Berruyer)72. L'amour et la jeune fille (F.-B. Hoffman)73. Le baiser (F.-B. Hoffman)

74. Gardez-vous, fillettes! (Chansonnier franais)75. Le petit frre (Ducray-Duminil)76. La feuille l'envers (Chansonnier franais)77. L'instrument78. La fiance (Bouilly)79. La petite fille la noce (Lger)80. Adle et Lucas (Dsaugiers)

81. Le loup n'est pas si mchant (Dsaugiers)82. Couplets une jeune marie (Dsaugiers)83. Et ctera pantoufle (Dsaugiers)

84. Il est trop tard (Dsaugiers)85. Voil comment l'esprit vient (Dsaugiers)86. Le coup du milieu (Armand Gouff)87. Les caresses (Emm. Dupaty)88. loge du frre Bonaventure89. La bacchante (Branger)90. Le bedeau (Branger)

91. Le chapeau de la marie (Branger)92. La chatte (Branger)93. Le contrat de mariage (Branger)

94. La marraine (attribue Branger)95. Les baisers (Rougemont)96. Les petits pieds de Lise (J.-A.-M. Monperlier)97. Thomas et Lisette (P. Tournemine)98. La cousine studieuse (Alphonse)99. Chanson des mres100. La fille de Gennevilliers101. Le bel oiseau102. L'amant timide (Hgsippe Moreau)103. Suzon (Alfred de Musset)

104. Allongez-vous!105. Le cruchon106. Le paradis en goguettes (Docteur Ricord)


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Paul Marion (1861 - )Receveur particulier des Finances Pont-Audemer (Eure).

Choix de chansons galantes dautrefois.Avec une introduction et des Notes.

Ouvrage orn de deux planches graves.

Paris : H. Daragon, Libraire-diteur, 1911.Collection : Bibliothque du Vieux Paris.


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Choix de Chansons Galantes dAutrefois

Prsentationde ldition numrique

Par Gustave Swaelens, bnvole

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L'ouvrage de Monsieur Marion comporte le texte de chansons

du 17e au 19e sicle, avec de nombreuses notes rudites sur leurs

auteurs (De Raoul, comte de Soissons, Charles d'Orlans, Joachimdu Bellay Fabre d'Eglantine et Branger).

Commentaire: Les chansons qui suivent, tantt tendres, tanttlicencieuses, sont extraites d'un ouvrage (Choix de chansonsgalantes d'autrefois) publi en 1911 par H. Daragon, Libraire-diteur Paris, dans la collection Bibliothque du Vieux Paris.L'auteur Paul Marion est n Agen en aot 1861 et a exerc

jusqu' sa retraite en novembre 1926 les fonctions de Receveur

particulier des Finances Pont-Audemer (Eure).

Dans l'Introduction son livre, il s'explique sur sa dmarche:Il importe d'ailleurs de bien s'entendre et de reconnatre qu'onpeut utilement prcher la morale avec impudeur. C'tait, toutprendre, ce que faisaient les Spartiates quand ils montraient desivrognes leur fils pour dgoter ceux-ci de l'ivrognerie. On peut,


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en somme, soutenir trs srieusement que la meilleure faon demettre les jeunes filles en garde contre les faux-pas, c'est de leurraconter comment leurs grand'mres en firent. Le tout est, en pareil

cas, de ne pas dpasser la mesure permise et de ne pas verser dansla trivialit. Pour gaillardes, libertines mme, voire rotiques quesoient les chansons runies ici, elles ne sont cependant pointlicencieuses - ou si peu, coup sr pas graveleuses: uniquementproccup de leur mrite littraire, je ne pouvais pas ne pas laisserde ct les insanits pornographiques qui sont encore plus ineptesqu'ordurires.

Pour la chanson par exemple, ces chansons refltent l'air dutemps, la mentalit collective sur les plans de la sensibilit ou de la

politique. Dans ce domaine. j'ai en projet la numrisation d'unrecueil de Branger qui au 19e sicle a men un combat social etpolitique par la chanson, mais sans jamais appartenir au niveau des"classiques" de la sociologie. Ces chansons ne constituent pas uneanalyse mais un sujet d'tudes. Les chansons de source familiale,achetes en son temps des colporteurs ou des chanteurs desrues, par exemple, sont en partie le reflet des ractions du peuplebelge occup par un ennemi (en 1914-1918), mais aussi plus tt(en nerlandais toutefois) de l'effet ngatif de la Guerre du

Transvaal contre les Bors sur l'anglophilie en Flandres au dbutdu 20me sicle, ou encore de la sentimentalit prdominante unecertaine poque. J'ai galement le projet de les numriserultrieurement.

Je verrais bien quelqu'un tablir un parallle par exemple entreles chansons Vieille France de l'ouvrage de Daragon et le corpssubsistant encore des chansons traditionnelles qubcoises...


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Pistes sur Internet

Par Gustave Swaelens, 2005


TEXTES:

Jolle Deniot: Sociologie de l'esthtique ordinaire et de l'artpopulaire ( http://www.lestamp.com/articles.htm ) sur les thmes: Dire la voix- Le peuple des chansons - La voix des femmes - La chansonraliste: Tension entre le document et l'uvre - Les chansons de lavie en noir - L'intime dans la voix - Les mots, les souffles - Cetteparole gare des chansons.

Sociologie de la Musique (Canada):

http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0002505

Chansons d'tudiants (Canada):

http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000759
http://www.lestamp.com/articles.htmhttp://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0002505http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0002505http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000759http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000759http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000759http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000759http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0002505http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0002505http://www.lestamp.com/articles.htm


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Archives de la parole:http://gallica.bnf.fr/VoyagesEnFrance/themes/ChansonsM.htm

La chanson franaise (Document pdf):http://www.mctlc.org/conferences/handouts/dechery/chanson_synopsis.pdf

La condition des femmes au Moyen-ge:http://www.chez.com/ivn/femme/femme.htm#courtois

Le libertinage: http://gallica.bnf.fr/themes/LitXVII3.htm

Libertins, libertinage: http://www.bon-a-tirer.com/volume8/rt.html

Libertinage, irrligion, incroyance, athisme dans lEurope de la premiremodernit (XVIe-XVIIe sicles):http://www.ehess.fr/centres/grihl/DebatCritique/LibrePensee/Libertinage_0.htm

PUBLICATION:

Anthologie de la chanson franaise: des trouvres aux grands auteurs du 19esicle, de Marc Robine. Editions Albin Michel (http://www.albin-michel.fr/ -ISBN 2-226 -07479-1) - 928 pages. EPM Musique (Courriel:[email protected] ) a complt l'Anthologie imprime par une collectionde disques compacts reprenant ses 14 thmes et ses 300 chansons.

La chanteuse franaise, Colette Renard, a interprt de nombreuses chansons

anciennes notamment les Chansons gaillardes et libertines du Royaume deFrance, une compilation (1984) sous le label VOGUE. (VG651).

CHANSONS

Cent chansons franoises au Sicle des Lumires:http://f.duchene.free.fr/berssous/

Chansons d'amour franaises (15e sicle), manuscrit de la BibliothqueRoyale du Danemark:http://base.kb.dk/pls/hsk_web/hsk_vis.forside?p_hs_loebenr=27&p_navtype=rel&p_lang=eng

ethttp://www.kb.dk/elib/mss/amour/chanson-en.htm

Chansons populaires:http://www.alyon.asso.fr/litterature/chansons/
http://gallica.bnf.fr/VoyagesEnFrance/themes/ChansonsM.htmhttp://www.mctlc.org/conferences/handouts/dechery/chanson_synopsis.pdfhttp://www.chez.com/ivn/femme/femme.htm#courtoishttp://gallica.bnf.fr/themes/LitXVII3.htmhttp://www.bon-a-tirer.com/volume8/rt.htmlhttp://www.ehess.fr/centres/grihl/DebatCritique/LibrePensee/Libertinage_0.htmhttp://www.albin-michel.fr/mailto:[email protected]://f.duchene.free.fr/berssous/http://base.kb.dk/pls/hsk_web/hsk_vis.forside?p_hs_loebenr=27&p_navtype=rel&p_lang=enghttp://www.kb.dk/elib/mss/amour/chanson-en.htmhttp://www.alyon.asso.fr/litterature/chansons/http://www.alyon.asso.fr/litterature/chansons/http://www.kb.dk/elib/mss/amour/chanson-en.htmhttp://base.kb.dk/pls/hsk_web/hsk_vis.forside?p_hs_loebenr=27&p_navtype=rel&p_lang=enghttp://f.duchene.free.fr/berssous/mailto:[email protected]://www.albin-michel.fr/http://www.ehess.fr/centres/grihl/DebatCritique/LibrePensee/Libertinage_0.htmhttp://www.bon-a-tirer.com/volume8/rt.htmlhttp://gallica.bnf.fr/themes/LitXVII3.htmhttp://www.chez.com/ivn/femme/femme.htm#courtoishttp://www.mctlc.org/conferences/handouts/dechery/chanson_synopsis.pdfhttp://gallica.bnf.fr/VoyagesEnFrance/themes/ChansonsM.htm


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Comptines et chants:http://www.ac-amiens.fr/etablissements/0020807s/comptines_chants.htm

Chants rvolutionnaires:http://drapeaurouge.free.fr/index.html

Chansons anarchistes internationales:http://bibliolib.net/article.php3?id_article=179

Chansons de marins 1 et 2:http://www.tradfrance.com/wtf02.htmEthttp://www.tradfrance.com/wtf03.htm

190 chansons de marins: http://bmarcore.club.fr/marins/index-02.html

Chants de marins: Chorale de l'ULB (Universit Libre de Bruxelles):http://homepages.ulb.ac.be/~xhubaut/chorale/marins2.htm

Chansons paillardes (ULB):http://homepages.ulb.ac.be/~xhubaut/chorale/index.htm

Chansons scoutes: http://www.geocities.com/Vienna/Choir/7173/scout.html

Chants religieux 1:http://www.cantoribus.com/religieux1.htm

etChants religieux 2:http://www.cantoribus.com/religieux2.htm

Chants religieux:http://www.catholiens.org/recherches.asp?Cherche=chants+religieux&Submit=1

QUBEC:

Chansons scoutes (Qubec):http://www.scoutsdequebec.qc.ca/musikscout04.html

Chansons scoutes (Estrie):http://www.callisto.si.usherb.ca/~amoreau/chants.htm

http://www.chansonduquebec.com/danielle/biblio.htm#b
http://www.ac-amiens.fr/etablissements/0020807s/comptines_chants.htmhttp://drapeaurouge.free.fr/index.htmlhttp://bibliolib.net/article.php3?id_article=179http://www.tradfrance.com/wtf02.htmhttp://www.tradfrance.com/wtf03.htmhttp://bmarcore.club.fr/marins/index-02.htmlhttp://homepages.ulb.ac.be/~xhubaut/chorale/marins2.htmhttp://homepages.ulb.ac.be/~xhubaut/chorale/index.htmhttp://www.geocities.com/Vienna/Choir/7173/scout.htmlhttp://www.cantoribus.com/religieux1.htmhttp://www.cantoribus.com/religieux2.htmhttp://www.catholiens.org/recherches.asp?Cherche=chants+religieux&Submit=1http://www.scoutsdequebec.qc.ca/musikscout04.htmlhttp://www.callisto.si.usherb.ca/~amoreau/chants.htmhttp://www.chansonduquebec.com/danielle/biblio.htm#bhttp://www.chansonduquebec.com/danielle/biblio.htm#bhttp://www.callisto.si.usherb.ca/~amoreau/chants.htmhttp://www.scoutsdequebec.qc.ca/musikscout04.htmlhttp://www.catholiens.org/recherches.asp?Cherche=chants+religieux&Submit=1http://www.cantoribus.com/religieux2.htmhttp://www.cantoribus.com/religieux1.htmhttp://www.geocities.com/Vienna/Choir/7173/scout.htmlhttp://homepages.ulb.ac.be/~xhubaut/chorale/index.htmhttp://homepages.ulb.ac.be/~xhubaut/chorale/marins2.htmhttp://bmarcore.club.fr/marins/index-02.htmlhttp://www.tradfrance.com/wtf03.htmhttp://www.tradfrance.com/wtf02.htmhttp://bibliolib.net/article.php3?id_article=179http://drapeaurouge.free.fr/index.htmlhttp://www.ac-amiens.fr/etablissements/0020807s/comptines_chants.htm


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Charles Coll



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Introduction


Au cours d'un sjour dans la Haute-Provence, je traversais, peu

aprs midi, un petit village des bords de la Durance quand je fusarrt par une scne vraiment dlicieuse. Sur le pas de sa porte,

l'ombre d'une belle treille, une jeune femme faisait sauter un bbsur ses genoux, sans doute pour l'empcher d'aller courir au soleilqui tait, en effet, brlant ce jour-l. Tout en jouant avec l'enfant,elle chantait une manire de complainte dont le refrain gutturalsemblait, de loin, quelque cri sauvage rpt par trois fois Tabou,tabou, tabou ou tamar, tamar, tamar n, je ne saisissais pas trsbien. -- Ce qu'il y a de certain c'est qu' chacun de ces cris, c'taitchez le bb une explosion de joie extraordinaire,des clats de rire n'en plus finir. Je m'approchai pour mieux entendre ce quiprovoquait une telle gat. C'tait une ronde enfantine, ingnue et

morale la fois, comme beaucoup de vieilles chansons de cegenre. tait-ce cause de la fracheur du tableau que j'avais l sousles yeux? Toujours est-il que je trouvai la chanson charmante etque j'en voulus connatre l'auteur. Ma jolie chanteuse l'ignorait.Tout ce qu'elle savait c'est que, cette ronde, elle l'avait appriseautrefois d'une vieille institutrice, quand elle allait l'cole du


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chef-lieu. Et comme cette chanson l'avait beaucoup amuse jadis,elle en amusait maintenant son bambin qui ne se fatiguait point del'entendre. Elle consentit aimablement me la redire et j'crivis

sous sa dicte, textuellement, comme elle les chantait, - lescouplets que voici:

A Paris, y a une dameQui est aussi bell' que le jour.Elle avait une servanteQui aurait (ter) vouluEtre aussi belle qu'elle:Ell' n'a pas pu.Ell' fut chez l'apothicaire:

Monsieur, combien vendez-vous le fard?- Belle, je le vends six francs l'onceC'est deux (ter) cus.Donnez m'en un' demi-oncePour mon cu.

- Lorsque vous voudrez vous peindre,Prenez bien gard' de ne pas vous mirer;Eteignez votre chandelle,

Barbou (ter) illez-vous.Aprs c'la vous serez belleComme le jour.

Quand ce fut au matin jour,La belle mit ses beaux atours,Ses bas de soie, sa jupe courte,Son blanc (ter) corset.Puis ell' s'en fut la villeComme elle tait.

En chemin, ell' fit rencontreD'un galant fort son gr.O allez-vous, jolie Manette,Si bar (ter) bouille,La figure aussi noireQu'un charbonnier?


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Ell' fut chez l'apothicaireMonsieur, que m'avez-vous vendu?

- Je vous ai vendu du ciragePour vos (ter) souliers.N'appartient pas aux servantesDe se farder!

Il est facile de se rendre compte, la lecture de cette chanson,que la jeune femme qui me la dicta n'tait point musicienne. Lemme vers y compte indistinctement sept, huit, neuf ou dixsyllables dans les diffrents couplets. Aussi, pour chanter ceux-ci,en transformait-elle ncessairement la musique chaque coup,

remplaant ici une noire par deux croches, l deux croches par untriolet, afin de souligner d'une note chaque syllabe. Cela ne lui taitd'ailleurs pas toujours trs commode: elle tait oblige, pour yarriver, d'viter parfois des lisions indispensables et prononait,par exemple, tre aussi belle ou e la figure aussi noire, commesi le mot e aussi se ft crit avec un h aspir. Ce qu'elle chantaitl, ce n'tait videmment pas le texte exact de la chanson. Pourrais-

je jamais en retrouver l'original?...

Passant le lendemain par le chef-lieu, j'allai sonner l'coleindique. La vieille matresse en tait morte depuis longtemps; seslivres et sa musique avaient t vendus; sa famille s'tait disperse.Aucune de celles de ses anciennes lves que je pus retrouver etque j'interrogeai n'avait gard le moindre souvenir de la chansonenfantine en question. D'autre part, les vieux du pays l'ignoraientde mme: ce n'tait donc pas une chanson locale. D'o venait-elle?

Rentr Paris, je me mis fouiller les recueils de chansons,vieilles et nouvelles, qui me tombrent sous la main. Si la ronde

que je cherchais tait d'un chansonnier plus ou moins connu, jefinirais bien par la dnicher dans une anthologie quelconque. Et sic'tait une chanson populaire, il me paraissait bien improbablequ'elle ne soit pas dj venue aux oreilles de quelque folkloristequi n'aurait point manqu de la recueillir.


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Cette dernire hypothse tait la vraie. C'est en effet M. JulienTiersot, l'minent historiographe de nos chansons populaires, qui anot - et sans doute un peu arrang - celle-ci, dont il a publi 1 cette

trs lgante version:

La servante coquette

Dedans Paris y-a-t-une dameQu'est aussi belle que le jour.Mais elle avait une servanteQu'aurait, qu'aurait, qu'aurait voulu

Etre aussi bell' que sa matresse,Mais ell' n'a pu.

Ell' s'en fut chez l'apothicaire:Monsieur, me vendrez-vous du fard?- Vous en vendrai-z- six francs l'once;C'est deux (bis) cus.- Mettez m'en donc un' demi-oncePour mon cu.

- La bell', quand vous voudrez vous peindre,Prenez bien gard' de vous mirer;Eteignez bien votre chandelle,Barbou (ter) illez-vous.Le lendemain vous serez belleComme le jour.

Le lendemain, au point du jour,La belle prend ses beaux atours,

Ses bas de soie, sa jupe verte,Son blanc (ter) corsetEt s'en va faire un tour en ville,S' faire admirer.

1 Chansons du vieux temps, p. 21. (Hachette, dit.)


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En son chemin a fait rencontreDe trois garons fort son gr.O allez-vous ainsi, la belle,

Tout bar (ter) bouille,Avec un' figure aussi noireQu'un charbonnier?

Ell' s'en fut chez l'apothicaireMonsieur, que m'avez-vous donn?- J'vous ai donn du noir ciragePour vos (ter) souliers.C' n'est pas l'tat d'une servanteDe se farder.

** *

Si je publie ici ces deux textes, si peu diffrents en somme, c'estpour montrer de quelle faon les chansons, - comme aussi lesautres uvres plus ou moins littraires, (es rcits, les relationsd'vnements, les lgendes, les traditions, - se transforment

rapidement du tout au tout en passant de bouche en bouche. LaServante coquette n'est point une chanson populaire de Provence;personne ne la connaissait dans la rgion o j'eus l'occasion de lanoter: ce n'tait donc pas un chant entendu plus ou moins souventpar elle dans son entourage et mal retenu que ma chanteuse redisaitainsi; c'tait, de son propre aveu, une chanson que sa matresse luiavait serine l'cole; pas de doute possible, c'est bien le textepubli nagure par M. Julien Tiersot que cette jeune femme avaitappris. Et, ds la premire tape, voil dj, dans ce texte, deschangements radicaux: par exemple, un seul galant remplaant

les trois garons qui sont de tradition dans toutes les chansonspopulaires d'antan. Ici, videmment, simple dfaillance demmoire; ailleurs, question de gots, peut-tre. C'est ainsi que cesgots particuliers, les caractres, - et aussi les habitudes locales, leterroir, simplement l'accent, arrivent modifier petit petit lesrefrains au point de les rendre mconnaissables. On a souventsignal les innombrables faons de chanter la clbre complainte


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de Malbrough, qui n'est cependant pas encore bien vieille: mais ilne s'agit ici que d'airs diffrents attribus aux mmes couplets,comme s'ils avaient t mis en musique par divers compositeurs.

Les mmes variations, des altrations beaucoup plus profondes seretrouvent dans la faon de colporter les textes eux-mmes. On anot des versions tout fait dissemblables d'une mme complainte.En voulez-vous des exemples? C'est ainsi que, dans les Brunettesou petits airs tendres 2 de 1703, on trouve cette chanson:

La petite Jeanneton

Par un matin s'est leveLa petite Jeanneton;Elle a pris sa faucillettePour aller couper du jonc.

Hlas! pourquoi s'endormait-elleLa petite Jeanneton?

Elle a pris sa faucillettePour aller couper du jonc;Et, quand son fagot fut fait,S'endormit sur le gazon. Hlas f etc.

Et, quand son fagot fut fait,S'endormit sur le gazon.Par son chemin sont passsTrois jeunes et beaux garons.

Hlas! etc.

Par son chemin sont passs

2 Le recueil des Brunettes ou petits airs tendres...mles de chansons danser a t publi par Christophe Ba1lard au dbut du dix-huitimesicle, en 1703, 1704, 1711, etc.


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Trois jeunes et beaux garons.Le premier la regardaD'une tant bonne faon. Hlas! etc.

Le premier la regardaD'une tant bonne faon;Le second fut plus hardi,Mit la main sous le menton; Hlas! etc.

Le second fut plus hardi,Mit la main sous le mentonCe que fit le troisimeN'est pas mis dans la chanson. Hlas! etc.

Ce que fit le troisimeN'est pas mis dans la chanson:C'est vous, mesdemoiselles,D'en deviner la raison. Hlas! etc.

Voici maintenant une toute autre version de la mme chanson,qui a t recueillie sans doute nagure dans quelque recueil de

folklore et que le chansonnier Aristide Bruant a reproduite dans lepetit journal 3 o il a publi ses belles chansons avant de les runiren volumes:

Jeanneton la dormeuse

Jeanneton prend sa faucillePour aller couper du jonc;

Mais quand sa botte fut faite, -Verse boire, verse boire, -Elle s'endormit au long. -Verse boire et buvons donc!Mais quand sa botte fut faite,

3 Le Mirliton, n 66, d'octobre-novembre 1890.


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Elle s'endormit au long.

Par le mme chemin passent -Verse boire, verse boire, -Trois chevaliers de renom. -Verse boire et buvons donc!

Par le mme chemin passentTrois chevaliers de renom.Le premier qui la regardeVerse boire, verse boire,Caressa son blanc menton.

Verse boire et buvons donc!

Le premier qui la regardeCaressa son blanc menton.Le second fut moins honnte,Verse boire, verse boire,Releva son blanc jupon.Verse boire et buvons donc!

Le second fut moins honnte,Releva son blanc jupon.Mais ce que fit le troisimeVerse boire, verse boire,N'est pas mis dans la chanson.Verse boire et buvons donc!

Mais ce que fit le troisimeN'est pas mis dans la chanson.Au bout de neuf mois peine,

Verse boire, verse boire,Jeanneton eut un garon.Verse boire et buvons donc!

Au bout de neuf mois peine,Jeanneton eut un garonQu'on appela par la ville


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Verse boire, verse boire,Le chevalier d' la bott' de jonc.Verse boire et buvons donc!

Ici, le fond de l'histoire est le mme dans les deux versions:c'est la forme seule qui varie. Dans d'autres cas, c'est au contrairela forme qui reste sensiblement la mme, tandis que le fond changesingulirement, comme dans les innombrables dialogues de Marionet de son jaloux. Vous n'ignorez pas qu'on a recueilli des versionsde cette dispute fameuse dans toutes les provinces de France etmme ailleurs. Voici celle du pays messin que vient de publier M.Mary-Gill, dans le volume de la collection de la Renaissance dulivre qui est consacr la Chanson franaise:

Ventrebleu! Marion

- Ventrebleu! Marion,Qu'est donc cette clairetQui est dans ta chemine,Morbleu!Qui est dans ta chemine?Hlas! mon bel ami,Ce n'est pas de la clairet,C'est l'ombre de ma fume, Mon Dieu!C'est l'ombre de ma fume!

- Ventrebleu! Marion,Qui est donc ce chevalierQui est dans ton lit couch, Morbleu!

Qui est dans ton lit couch?Hlas! mon bel ami,Ce n'est pas un chevalier,C'est ma compagn' qui est couche,Mon Dieu!C'est ma compagn' qui est couche.


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- Ta compagne tait-elle belle?Avait-elle la barbe noire?- Elle a mang des mres noires,

Vous semblait qu'elle tait noire.Entre les Chandell's et PquesY crot-il des mres noires?- Il y crot des mres noiresEntre Pqu's et les Chandelles.

- Qu'as-tu fait cette journe,Qu'au logis n' t'ai pas trouve?- J'ai z't la fontaineChercher d' l'eau pour la semaine.

- Te fallait-il une journePour aller la fontaine?- Les ch'vaux d' la reine y avaient pass;L'eau y tait trouble.

- Viens-moi montrer les passesQu' les ch'vaux d' la reine y ont laisses.- Il a neig cette nuite

Les passes sont rebouches.- Tu es bonn' pour un' bergre,Tu sais bien t'y retourner.- Quand j'y tais chez mon pre,J'ai toujours t bergre.

- J'irai, j'irai chez ton pre,Te ferai battr' par ta mre.J'irai, j'irai chez mon pre,

J'aurai dner chez ma mre.

- Je t'y mnerai z'en laisse,Je t'y ferai chien de chasse.Non, je n'irai point en laisse,J' n'y serai pas chien de chasse.


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Je t'y mnerai z'en Flandre,Et puis t'y ferai pendre.- Laissez, laissez ces potences

Pour ces grands voleurs de France.Lisez maintenant cette autre version si diffrente de la mme

querelle, qui fut recueillie dans l'ouest de la France par le regrettCharles de Sivry et publie dans la Revue des traditions populairesde M. Paul Sbillot:

- Qu'allais-tu faire la fontaine,Corbleu! Marion,Qu'allais-tu faire la fontaine?

- J'tais all' qurir de l'eau,Mon Dieu! mon ami,J'tais all' qurir de l'eau.

- Mais qu'est-ce donc qui te parlait,Corbleu! Marion,

Mais qu'est-ce donc qui te parlait?- C'tait la fille not' voisine,

Mon Dieu! mon ami,

C'tait la fille not' voisine.- Les femmes ne portent pas d' culottes.- C'tait sa jupe entortille.

- Les femmes ne portent pas d'pe.- C'tait sa quenouille qui pendait.

- Les femmes ne portent pas d' moustaches.- C'tait des mres qu'elle mangeait.

- Le mois de mai n' porte pas d' mres.-- C'tait une branch' de l'automne.

- Va m'en qurir une assiette.- Les p'tits oiseaux ont tout mang.


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- Alors, je te coup'rai la tte!- Et puis que ferez-vous du reste?

Il s'agit, dans les deux cas, d'une scne de jalousie: mais lesreproches ne sont plus les mmes, non plus que les explications, lassez vagues, sans cohsion, ici beaucoup plus nets, plus prcis,plus serrs, plus logiques, manant d'un observateur avis et d'uneroue commre. Les deux versions, si varies de ton, sirapproches de forme, synthtisent deux tats d'me fort diffrents,deux races bien distinctes. Et c'est cependant la mme chanson!...

On pourrait multiplier les exemples. J'en ai, pour ma part, notpas mal d'assez caractristiques au cours des recherches que j'ai

faites la poursuite de cette servante coquette qui se barbouillait siingnument de cirage. Car il m'est alors arriv, je l'avoue en toutefranchise, - ce qui a d arriver, j'imagine, la plupart de ceux quiont mis avant moi le nez dans les recueils de chansons. J'y ai trsvite pris got et, au fur et mesure que j'en rencontrais une qui meplaisait, je la notais; de sorte que je possde maintenant unerespectable collection de cahiers de chansons tout comme unmatelot sentimental.

C'est un de ces cahiers que je publie ici l'instigation de l'amiHenri Daragon. On trouvera peut-tre que le besoin ne s'en faisaitpas sentir trs imprieusement. Il existe en effet des centaines etdes centaines de recueils de chansons de tous genres, historiques,guerrires, politiques, libertines, patriotiques, satiriques, chansonsde circonstances et chansons de mtiers, chansons boire, manger, fumer, que sais-je? Dans ces derniers temps, surtout, l'ona multipli les anthologies de ce genre, en particulier depuis quenos patients rudits ont recueilli et not, avec un rare talent et unescience impeccable, les vieilles chansons populaires de nos

provinces ou de nos corporations. Mais, dans la plupart de cespublications du folklore, l'on s'est attach, en mme temps que lesposies naves d'autrefois, nous rendre les mlodies primitives,source intarissable o nos musiciens d'aujourd'hui s'en vontvolontiers puiser leurs inspirations. Il nous a paru qu' ct de cesrecueils plus ou moins musicaux, il pouvait y avoir une petite placepour une anthologie plus spcialement littraire. Car il est des


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chansons d'une forme, d'une tenue admirables, au point de vuedu style. On a prtendu quelquefois qu'on ne pouvait dcemmentpas admettre celles-ci au rang des posies vritables, parce qu'elles

sont avant tout destines tre chantes et non tre lues. En cecas, faut-il donc prtendre que les chansons rimes par Musset,par Hugo, par Banville, pour ne citer que ceux-l, ne sont point desposies, uniquement parce que des compositeurs les ont mises enmusique? Ce n'est point srieux et qui donc oserait le soutenir?

La vrit est qu'en publiant, depuis une trentaine d'annes, tantde chansons populaires anonymes, dues l'on ne sait qui, nes onne sait o, transmises on ne sait comment, on a un peu trop oublique des potes - et les plus grands entre les plus grands - n'ont

point ddaign de rimer des chansons d'un incontestable mrite,qui ne le cdent en rien leurs autres posies. Beaucoup de ceschansons, certes, sont dj bien oublies, tellement mme qu'ellessont aujourd'hui pour ainsi dire inconnues. Cependant, l'on nesaurait songer les sauver toutes de l'oubli: elles sont trop, commedisait l'autre! Il faut donc se rsoudre un choix; et un choix estbien difficile parmi tant d'uvres de valeur. Il faut se dcider, sil'on ne veut pas tre dbord, un classement par genres, parespces, et adopter tel ou tel, ou les chansons historiques, ou les

chansons bachiques, politiques, corporatives. Sans doute, lachanson historique ou politique offre l'avantage d'tre plus qu'uneautre un reflet de la vie tout entire de notre pays, le visage, a-t-on dit justement, de notre pass a. III ais la chanson galante enest l'me; elle synthtise merveille, mieux que toute autre, lesdivers rgimes sous lesquels elle s'est donn libre cours: plusexclusivement joyeuse et rotique sous la Renaissance, elle estdevenue plus libertine pendant la Rgence, plus gaillarde sousLouis XV, plus frivole sous Louis XVI, plus provocante au tempsde la Rvolution, plus effronte sous l'Empire, plus insouciante

sous la Restauration, plus lgre et plus irrespectueuse sous lamonarchie constitutionnelle, mais toujours tendre et spirituelle; elleest la vraie chanson franaise.

Je me suis donc born publier ici un choix des meilleureschansons galantes d'autrefois, des plus originales, de celles quirefltent le mieux les volutions du genre aux diffrentes poques


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de notre histoire. Car la chanson galante a exist de tout temps.J'imagine qu'elle n'a pas d'autre origine que celle qui lui a tassigne par le chansonnier Armand Gouff dans ce joli couplet

que Romagnesi4

a mis lgamment en musique:Rencontrant sous l'ombrageFille au gentil corsage,Au gracieux visage,Un berger fut, je gage,

Le premier qui chanta: a, a, a, a.Sensible son hommage,A son naf langage,La bergre, peu sage,

Avec lui rpta: a, a, a, a.La chanson, au village,Ainsi se prsenta.

Cette lgende n'est pas seulement tout ce qu'il y a de plusvraisemblable: elle a encore le mrite d'tre pimpante, gracieuse,et, tout bien considr, d'une morale aussi sre et plus accessibleque l'ptre de Luce de Lancival Clarisse sur les dangers de la

coquetterie.*

* *

Il ne faut point en effet se mprendre sur la prtendueimmoralit des chansons dites galantes. Il importe d'ailleurs debien s'entendre et de reconnatre qu'on peut utilement prcher lamorale avec impudeur. C'tait, tout prendre, ce que faisaient lesSpartiates quand ils montraient des ivrognes leur fils pour

dgoter ceux-ci de l'ivrognerie. On peut, en somme, soutenir trssrieusement que la meilleure faon de mettre les jeunes filles en

4 Antoine-Joseph-Michel Romagnesi, n a Paris en 1781, mort dans lamme ville en 1850. Ce musicien d'origine italienne a compos un nombreconsidrable de romances. Il a longtemps dirig le journal l'Abeillemusicale et publi une mthode de chant estime, la Psychologie du chant.


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garde contre les faux-pas, c'est de leur raconter comment leursgrand'mres en firent. Le tout est, en pareil cas, de ne pas dpasserla mesure permise et de ne pas verser dans la trivialit. Pour

gaillardes, libertines mme, voire rotiques que soient les chansonsrunies ici, elles ne sont cependant point licencieuses - ou si peu, coup sr pas graveleuses: uniquement proccup de leur mritelittraire, je ne pouvais pas ne pas laisser de ct les insanitspornographiques qui sont encore plus ineptes qu'ordurires.

C'est du reste pour un motif de mme nature que je me suisborn ne joindre ces chansons que des notes purementbiographiques sur les potes qui les ont rimes, sans apprciationsd'aucune sorte sur la valeur de l'uvre gnrale de chacun d'eux.

Voici pourquoi: sauf Branger, qui a pu dire sans tropd'exagration 5, et qu'il n'tait et ne voulait tre qu'unchansonniertous ces faiseurs de chansons ont rim d'autresposies, compos d'autres uvres; et Dsaugiers lui-mme critplus de cent cinquante pices de thtre. En tudiant ici chacun deces crivains ainsi qu'on a coutume de le faire dans les autresanthologies, il eut donc fallu apprcier leurs manires, signalerleurs qualits, dnoncer au besoin leurs dfauts. Mais c'estuniquement comme chansonniers qu'ils figurent dans ce recueil: or,

la meilleure faon de louer les potes tant de les citer, leschansons d'eux qui sont reproduites ici doivent suffisammentplaider en leur faveur sans qu'il soit ncessaire d'insister; ce ne sontpas en effet les beauts de Rolla ou du Barbier de Sville quiajouteront ou retrancheront le moindre mrite aux jolies chansonsqu'ont pu faire Beaumarchais ou Alfred de Musset.

D'autre part, il ne faut pas qu'on s'tonne par trop de ne pastrouver ici des chansons archiconnues, peut-on dire, comme MaGrand'-mre de Branger, -

5 Branger lui-mme ne s'est, en effet, pas born rimer uniquement deschansons. Outre sa Biographie et les prfaces que l'on sait, on a trouvdans ses papiers des uvres thtrales, une comdie en vers, un opra-comique, un propos - qui ont t publies par M. L.-Henry Lecomte.H. Daragon, dit.


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Combien je regretteMon bras si dodu,...

- ou comme l'immortel dialogue de Monsieur et Madame Denis,qu'a si spirituellement not Dsaugiers. Ce sont l chansonsgalantes qui ont t si souvent reproduites que tout le monde lessait par cur: j'ai donc pens qu'il valait mieux donner ici leurplace quelques chansons moins connues des mmes auteurs; aussibien, le bagage de la plupart de ceux-ci est-il assez riche pourqu'on puisse leur faire de nombreux emprunts.

Et, pour terminer, si quelqu'un me faisait observer que toutesces explications ne constituent pas une prface, je me bornerai

rpondre, comme Dsaugiers: La plaisante chose qu'une prface la tte d'un recueil de chansons!

* * *


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Chansons galantesd'autrefois

Perle du monde


Ah! belle blondeAu corps si gent 6Perle du mondeQue j'aime tant,

D'une chose ai bien grand dsir:C'est un doux baiser vous tollir 7

Oui, belle blondeAu corps si gent,Perle du mondeQue j'aime tant.

Si par fortuneCourrouceriez,Cent fois pour une

Vous le rendrais volontiers.

6 Gent: gentil7 Tollir: drober, dtourner du latin tollere.


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Belle blondeAu corps si gent,Perle du monde

Que j'aime tant,Ah! belle blondeAu corps si gent,Perle du mondeQue j'aime tant,

Passant les mers pour mon salut,N'ai rien trouv qui vous valut:

Oui, belle blondeAu corps si gent,Perle du monde

Que j'aime tant.Toute l'AsieEn grand esmoi,La Romanie 8

Chanteraient ainsi que moi:Belle blondeAu corps si gent,Perle du mondeQue j'aime tant.

Ah! belle blondeAu corps si gent,Perle du mondeQue j'aime tant,

Vous avez toute la beaut,Moi, toute la fidlit:

Oui, belle blondeAu corps si gent,Perle du mondeQue j'aime tant.

Restons en FranceEt bornons-nousA l'alliance

Faite de deux biens si doux,Belle blonde

8 Romanie: campagne romaine, et par extension l'ancien empire romain.


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Au corps si gent,Perle du mondeQue j'aime tant.

Raoul, comte de Soissons 9

** *

9 On n'est que trs vaguement renseign sur cet auteur, qu'on confondquelquefois avec le trouvre qui nous devonsAmadas et Ydoine et autreschansons de geste telles que Messire Gauvin ou la Vengeance deRadiguet. Ce Raoul tait un des seigneurs de Nesle qui possdrent, dudouzime au quatorzime sicles, le comt de Soissons avant qu'il passtaux Chtillon, puis aux sires de Coucy. Raoul vivait vers le milieu dutreizime sicle. On ne connat gure de lui que cette chanson, qui a tsouvent traduite, adapte, paraphrase. La version que nous donnons iciest gnralement attribue Moncrif (1687-1770).


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Il fait bon fermer son huis


L'autrier, 10 m'allais esbaloyer 11Par devant l'huis de mon voisin;Mais il n'tait pas l'htel:Il tait all au moulin;

Il a laiss son huis ouvert,Sa femme toute nue.Il fait bon fermer son huis

Quand la nuit est venue.

Lors, je me pris dpoiller 12 ;Avec elle me couchis;Elle me baisait et m'accolait,Cuidant que ce ft son mariQui fut ja venu du moulin,

Sa farine moulueIl fait bon, etc.

Quand je me fus bien battuDeux ou trois heures de la nuit,Je lui dis en deux mots sans plus:Belle, recouvrez votre lit.Elle s'cria si haut cri:

Je suis femme perdue.

Il fait bon, etc.Je vous requiers, mon bel ami,Qu'il ne soit sonn mot du fait.

10 L'autre jour, l'autre matin.11 Esbaudir.12 Dpouiller, pour dvtir.


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- Je vous promets la foi de miQu'ici conte n'en sera fait,Mais ailleurs oui bien si je puis,

L o n'tes connue.Il fait bon, etc. 13ANONYME (15-16e sicle)

** *

13 Le quinzime et le seizime sicles sont riches en chansons de toutessortes, surtout en chansons politiques et en chansons d'amour. La plupartsont anonymes. Il en existe de nombreux recueils dont un des plus curieuxet des plus riches est leRecueil de plusieurs belles chansons nouvelles etmodernes (Lyon, 1593).


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Pis que devant


Mon mari m'a diffamePour l'amour de mon ami,De la longue demeure

Que j'ai faite avecque lui.H! mon ami,En dpit de mon mariQui me va toujours battant,Je ferai pis que devant.

Aucunes gens m'ont blame,Disant que j'ai fait ami;La chose trs fort m'agre,Mon trs gracieux souci.

H! mon ami,En dpit de mon mariQui ne vaut pas un grand blanc, 14Je ferai pis que devant.

Quand je suis la nuit coucheEntre les bras de mon ami,Je deviens presque pmeDu plaisir que prends en lui.

H! mon ami,Plt Dieu que mon mariJe ne visse de trente ans!Nous nous donn'rions du bon temps.

14 Cette monnaie de billon, qui valait environ douze deniers sous Franois1er, fut remplace par le douzain.


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Si je perds ma renommePour l'amour de mon ami,

Point n'en dois tre blme,Car il est coint 15 et joli.H! mon ami,

Je n'ai bon jour ni demiAvec ce mari mchant;Je ferai pis que devant.

ANONYME

*

* *

15 Gentil.


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Entre vos bras


Logiez moy entre vos bras,Et m'envoyez doulx baisierQui me viengne festierD'aucun amoureux soulas. 16Tandis que Dangier est las

Et le voyez sommeillier,Logiez moy, etc.

Pour Dieu, ne l'esveillez pas,Ce faulx, envieux Dangier;Jamais ne puist s'esveillier!Faites tost et parlez bas:Logiez moy, etc.

CHARLES D'ORLANS 17.

** *

16 Consolation.17 N Paris en 1391, mort Amboise en 1465. Fils de Louis d'Orlans et de

Valentine de Milan, pre de Louis XII et oncle de Franois 1er, il futsuccessivement le gendre de Charles VI, de Bernard d'Armagnac et deJean le Bon duc de Bourgogne. Fait prisonnier la bataille d'Azlncourt, ilresta vingt-cinq ans captif en Angleterre, d'o il ne revint qu'aprspayement d'une ranon de cent vingt mille cus d'or. C'est pendant sacaptivit et sa retraite Blois qu'il composa de nombreuses posiesfranaises et quelques vers anglais. Il fut le vritable ducateur de Villon,qui lui crivait Vostre povre escolier Franoys.


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LES BONS BAISERS


Je ne prise point tels baisiersQui sont donns par contenance,Ou par manire d'accointance:

Trop de gens en sont paronniers.18

On en peut avoir par milliers,A bon march grant abondance.Je ne prise point tels baisiersQui sont donns par contenance.

Mais savez-vous lesquels sont chiers?Les privez, venant par plaisance;Tous autres ne sont, sans doubtance, 19

Que pour festier estrangiers.Je ne prise point tels baisiers, etc.

CHARLES D'ORLANS.

** *

18 Participants.19 Doute.


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M'AMIE


En baisant m'amieJ'ai cueilli la fleur.

M'amie est tant belle,Si bonne faon:

En baisant, etc.Blanche comme neige,Droite comme un jonc,En baisant, etc.

La bouche vermeille,Fossette au menton,En baisant, etc.

La cuisse bien faite,Le ttin bien rond.En baisant, etc.

Les gens de la villeOnt dit qu'ils l'auront;En baisant, etc.

Mais je vous assure

Qu'ils en mentiront.En baisant, etc.

** *


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BAISERRetour la table des matires

Quand ton col de couleur de roseSe donne mon embrassementEt ton il languit doucementD'une paupire demi-close,

Mon me se fond du dsirDont elle est ardentement pleineEt ne peut souffrir grand'peine

La force d'un si grand plaisir.Puis quand j'approche de la tienneMa lvre, et que si prs je suisQue la fleur recueillir je puisDe ton haleine ambrosienne;

Il me semble estre assis tableAvec les dieux, tant suis heureux,Et boire longs traits savoureux

Le doux breuvage dlectable.

JOACHIM DU BELLAY 20.

20 N Lir, prs d'Ancenis, en 1524, mort le 1er janvier 1560. Aprs uneenfance assez pnible, il alla Poitiers tudier le droit et se lia avecRonsard, qui l'enrla dans la troupe de Daurat (1548). Ds l'annesuivante, il publia la Dfense et illustration de la langue franaise,manifeste de la Plade, et un recueil de sonnets en l'honneur de samatresse Olive (Mlle de Viole). Emmen en Italie comme secrtaire parson cousin le cardinal, il dnona dans les Regrets les intrigues de la courromaine, ce qui le fit tomber en disgrce. Il rentra en France, mais n'yayant plus retrouv ses protectrices, les deux Marguerite - la sur deFranois 1er qui tait morte, et la sur de Franois II, qui venait de semarier, - il mourut assez misrablement. Ses contemporains l'avaientsurnomm l'Ovide franais.


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LA BELLE NUIT 21


H! mon cur que je vis heureuxMaintenant que suis amoureux!H! belle nuit entre les belles,

Si souvent j'en avais de tellesJe ne voudrais pas tre Dieu!Tantt nous nous fchons ensemble,Tantt un baiser nous rassembleDoucement; puis ce boutefeuAmour, entre deux bouches closes,Invente mille douces chosesPour nous en donner choisir:Sa flamme n'tant paresseuseEn la passion amoureuse

D'allumer un nouveau plaisir.

Tantt nous luttons bras brasDessus le lit, entre les draps:Tantt ma mie me veut combattre,Avecque son ttin d'albtreMe pressant le ventre et le flanc:Puis, faisant tantt la farouche,S'enfuit, me dresse une escarmouche

Et se couvre d'un linge blanc,Ou du drap, ou de sa chemise,Pour retarder mon entreprise,Et me fait retirer honteux,Ne voulant pas que je l'approche,

21 Cette chanon est ddie M. Simon Nicolas secrtaire du Roy


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Ferme tout ainsi qu'une rocheEncontre les flots cumeux.

Combl de plaisirs, je m'endors.Elle, aussitt, dessus les bordsDe mes lvres se vient tendre:Moi, sentant de sa bouche tendreMille petits baisers mignards,Le bout de sa lvre mignotte,Couleuvrant, qui flotte et reflotteDe , de l, de toutes parts,Je me meurs, si mon me, atteinteDe trop de plaisirs, n'est contrainte

Laisser ce corps; puis, sur son seinPench, tout transi je soupire,Faisant signe qu'elle retireSa bouche, ou je mourrais soudain.

REMY BELLEAU 22.

*

* *

22 N Nogent-le-Rotrou en 1528, mort Paris en 1557. Il fut le prcepteurdu duc d'Elbeuf, Charles, grand cuyer de France, dont il resta lecommensal. Membre de la Plade, il traduisit les odes d'Anacron et desparties du Cantique des Cantiques, composa des lgies, une comdie (laReconnue) et un piquant pome macaronique latin. Ronsard l'avaitsurnomm le Peintre de la nature.


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Ne touchez pas l


Ma petite JeannetonMe permet bien que je tasteSon beau col et son menton

Et veut bien que je m'baste.Mais si tost que je me hasteDe ravir le beau boutonQui fleurit sur son ttonEt les frisettes jumelles,Elle me dit en riant:Ne touchez pas l, friand,C'est le joyau des pucelles.

CLAUDE DE PONTOUX 23.

** *

23 N Chalon-sur-Sane vers 1530, mort dans la mme ville en 1579.Docteur en mdecine de l'universit de Dle, Il cultiva les lettres, sansdoute l'instigation du pote Pontus de Thiard, son ami. Il a paraphras envers le Nouveau Testament et rim de nombreuses posies qui furentrunies sous ce titre: Glodacrie amoureuse contenant plusieurs aubades,chansons gaillardes, pavanes, branles, sonnets (Lyon, 1576).


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CUEILLONS LE FRUIT

Retour la table des matiresBelle, la beaut s'enfuit:Cueillons ensemble le fruitDe la jeunesse gaillarde.Pendant qu'en avons le temps,Rendons nos dsirs contents:Beaut n'est un fruit de garde.

L'ge, ennemi des esbas,Tost le fait tomber bas,Comme le vent la rose ouverte.L'amour se paye en aimant:Aimant donc pareillement,Ne crains d'estre dcouverte.

Si du bruit tu prends esmoy,Nul ne cle mieux que moyToute amoureuse entreprise;

Un secret chasseur je suis,Quand j'ay ce que je poursuisJamais je ne corne prise.

JEAN PASSERAT 24.*

* *

24 N Troyes en 1534, mort Paris, aveugle et paralys, en 1602. Latinisteet jurisconsulte minent, un des meilleurs lves de Cujas, il fut d'abordprofesseur au collge de Plessis et succda Ramus dans sa chaired'loquence au Collge de France. Il fut, avec Nicolas Rapin et JacquesGillot, un des principaux auteurs de la Satyre Mnippe. Ses vers, latins oufranais, qu'il n'avait faits qu'en manire de dlassement, ne furent publisqu'aprs sa mort.


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Le premier jour de mai


Laissons le lit et le sommeil,

Cette journe:Pour nous l'aurore au front vermeil

Est dj ne.

Or' que le ciel est le plus gai,En ce gracieux mois de mai,Aimons mignonne,Contentons notre ardent dsir:En ce monde n'a du plaisir

Qui ne s'en donne.

Viens, belle, viens te promenerDans ce bocage;

Entends les oiseaux jargonner

De leur ramage.Mais coute comme sur tousLe rossignol est le plus doux,

Sans qu'il se lasse.Oublions tout deuil, tout ennui,Pour nous rjouir comme lui.

Le temps passe.

Ce vieillard, contraire aux amants,

Des ailes porte,Et, en fuyant, nos meilleurs ansBien loin emporte.

Quand ride un jour tu seras,Mlancolique tu diras:

J'tais peu sageQui n'usais point de la beaut


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Que si tt le temps a tDe mon visage.

Laissons ce regret et ce pleurA la vieillesse;Jeunes, il faut cueillir la fleur

De la jeunesse.Or'que le ciel est le plus gai,En ce gracieux mois de mai,

Aimons, mignonne,Contentons notre ardent dsir:En ce monde n'a du plaisir

Qui ne s'en donne. 25

JEAN PASSERAT.

** *

25 Tous les potes de la Plade et de l'cole de Ronsard se sont essay paraphraser la fameuse ode de celui-ci

Mignonne, allons voir si la rose...

Jean Passerat est celui qui a le plus volontiers rim des variations sur cethme.


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IDYLLE


Entre les fleurs, entre les lis,Doucement dormait ma Philis,Et tout autour de son visage,Les petits Amours, comme enfants,Jouaient, foltraient, triomphants,Voyant des cieux la belle image.

J'admirais toutes ces beauts,Egales mes loyauts,Quand l'esprit me dit l'oreille:Fol, que fais-tu? Le temps perduSouvent est chrement vendu:S'on le recouvre, c'est merveille.

Alors je m'abaisse tout basSans bruit, je marche pas pas

Et baisai ses lvres pourprines;Savourant un tel bien, je disQue tel est dans le paradisLe plaisir des mes divines.

VAUQUELIN DE LA FRESNAYE 26.

** *

26 Jean Vauquelin de la Fresnaye, sieur des Yveteaux, n au chteau de laFresnaye, prs de Falaise (Calvados), en 1536, mort Caen en 1606. Il futsuccessivement, Caen, avocat du roi, lieutenant gnral du bailliage etprsident du prsidial. Ses posies comprennent un Art potique en troislivres, des Satyres, desIdylles.


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LA NOUVELLETTE


Il est certain qu'un jour de l'autre moisM'est advenu trs merveilleuse chose:Toute seulette tais au fond du bois;Vint mon ami, plus beau que n'est la rose.Il me baisa d'un baiser sage et doux,Et puis aprs il me fit chose amre,

Si que je dis, avec un grand courroux:Tenez vous coi, j'appellerai ma mre.

Il est certain qu'il devint tout transi,Voyant courir larmes sur mon visage.A jointes mains il me cria merci.Et cela fit que je fus moins sauvage.Quand il me vit que je parlais si doux,L'ami s'y prit de tant belle manireQue je lui dis sans avoir de courroux:

Tenez-vous coi, j'appellerai ma mre.

Il est certain que lors il m'arrivaChose nouvelle, quoi n'tais pas faite;Et, quasi morte, un baiser m'achevaQui me rendit les yeux clos et muette;Puis m'veillai, mais d'un rveil si douxQue remourus, tant il me fit grand'chre;Enfin besoin ne fut d'tre en courroux,

Et devint coi sans qu'appelai ma mre.*

* *


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VILLANELLE 27


Rosette, pour un peu d'absenceVotre cur vous avez chang;Et moi, sachant cette inconstance,Le mien autre part j'ai rang.Jamais plus beaut si lgre

Sur moi tant de pouvoir n'aura.Nous verrons, volage bergre,Qui premier s'en repentira.

Tandis qu'en pleurs je me consume,Maudissant cet loignement,Vous, qui n'aimez que par coutume,Caressiez un nouvel amantJamais lgre girouetteAu vent sitt ne se vira

Nous verrons, bergre Rosette,Qui premier s'en repentira.

O sont tant de promesses saintes,Tant de pleurs verss en partant?Est-il vrai que ces tristes plaintesSortissent d'un cur inconstant?Dieux, que vous tes mensongre,Maudit soit qui plus vous croira

Nous verrons, volage bergre,Qui premier s'en repentira.

27 Si l'on en croit la lgende, c'est cette chanson que le duc de Guise, Henri1er le Balafr, chantait sa matresse au chteau de Blois, pendant la nuitdu 22 dcembre 1588, quelques heures avant d'tre assassin, sur l'ordredu roi Henri III, par les Quarante-cinq.


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Celui qui a gagn ma placeNe peut vous aimer tant que moi,Et celle que j'aime vous passe

De beaut, d'amour et de foi.Gardez bien votre amiti neuve;La mienne plus ne variera:Et puis nous verrons l'preuveQui premier s'en repentira.

PHILIPPE DESPORTES 28

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28 N Chartres en 1546, mort Paris en 1606. Protg successivement parCharles IX, Henri III (ce qui ne l'empcha d'ailleurs pas de prendre part la Ligue) et Henri IV, il devint, de simple abb, chanoine de laSainte-Chapelle, lecteur de la chambre du roi Henri III, conseiller d'Etat etil ne tint qu' lui de mourir archevque de Bordeaux. Il eut le talent, ou lachance, de se faire payer ses moindres vers comme d'inestimables joyaux:Charles IX lui fit compter huit cents cus d'or pourRodomont, et le duc deJoyeuse le pourvut d'une abbaye pour un simple sonnet. Il finit donccharg d'honneurs et de prbendes, dont il fit largement profiter ses amis,les nombreux potes qu'il protgeait. Aprs avoir publi cinq livresd'amours en sonnets, et autres posies galantes, il traduisit en vers les centcinquante psaumes. Ronsard l'appelait:Notre premier pote franais.


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LE PLUS BEAU CUL 29


Philis, je suis dessous vos loisEt, sans remde cette fois,Mon me est votre prisonnire;Mais sans justice et sans raison

Vous m'avez pris par le derrireN'est-ce pas une trahison?

Je m'tais gard de vos yeuxEt, ce visage gracieuxQui peut faire passer le ntreContre moi n'ayant point d'appas,Vous m'en avez fait voir un autreDe quoi je ne me gardais pas

D'abord il se fit mon vainqueur,Ses attraits percrent mon cur,Ma libert se vit ravie;Et le mchant en cet tatS'tait cach toute sa viePour faire cet assassinat.

Il est vrai que je fus surpris:Le feu passa dans mon esprit

Et mon cur, autrefois superbe,Humble, se rendit l'amourQuand il vit votre cul sur l'herbeFaire honte aux rayons du jour.

29 Dans la plupart des anthologies, cette fameuse chanson figure sous ce titre:Stances sur une dame dont la jupe fut retrousse en versant dans uncarrosse de campagne.


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Le soleil, confus dans les cieux,En le voyant si radieux,

Pensa retourner en arrire,Son feu ne servant plus de rien:Mais, ayant vu votre derrire,Il n'osa pas montrer le sien.

En dcouvrant tant de beauts,Les Sylvains furent enchantsEt Zphyre, voyant encoreD'autres appas que vous avez,Mme en la prsence de Flore

Vous baisa ce que vous savez.

La rose, la reine des fleurs,Perdit ses plus vives couleurs;De crainte, l'illet devint blme;Et Narcisse, alors convaincu,Oublia l'amour de soi-mmePour se mirer en votre cul.

Aussi rien n'est si prcieux;Et la clart de vos beaux yeux,Votre teint, qui jamais ne change,Et le reste de vos appasNe mritent point de louangesQu'alors qu'il ne se montre pas.

On m'a dit qu'il a des dfautsQui me causeront mille maux,Car il est farouche merveille:

Il est dur comme un diamant,Il est sans yeux et sans oreillesEt ne parle que rarement.

Mais je l'aime et veux que mes versPar tous les coins de l'universEn fassent vivre la mmoire;


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Et ne veux penser dsormaisQu' chanter dignement la gloireDu plus beau cul qui fut jamais.

Vincent VOITURE 30

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30 Vincent Voiture, n Amiens en 1598, mort Paris en 1648. Fils d'unriche marchand de vins, il sut se faufiler dans un monde o sa naissance nel'appelait pas et, grce son esprit, se concilia les faveurs de Gaston ducd'Orlans, de Richelieu et de Mazarin, qui le fit matre d'htel du roi et lecombla de faveurs. Ce fut l'oracle de l'htel de Rambouillet o l'ons'arrachait littralement ses lettres et ses posies manuscrites, qui ne furentrecueillies et publies qu'aprs sa mort. L'Acadmie franaise, dont il futun des membres fondateurs, prit le deuil quand il mourut, - honneur qu'ellen'a plus jamais fait d'autres.


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La chandelle de l'abb


-- Monsieur l'abb, o allez-vous?Vous allez vous casser le cou;Vous allez sans chandelle,Eh bien!

Pour voir les demoiselles,Vous m'entendez bien!

-- De quoi vous embarrassez-vous?Si je vais me casser le cou?Je porte ma chandelleEh bien!Dessous ma soutanelle,Vous m'entendez bien! 31

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31 Dans tous les recueils o elle a t publie, cette chanson populaire dudbut du dix-septime sicle figure sous la signature du cocher de M. deVerthamont .


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Sur mademoiselle D.T. quiaimait perdument unmoineau franc

Air de Joconde. 32


Phyllis, en baisant un moineau

Qu'elle aime la folie,

Songe aux ardeurs du passereau,A ce qu'on en publie.

Elle voudrait que ses galantsFissent tout ainsi comme;

Ou que, sans perdre ses talents,Son moineau devint homme.

32 La question s'est souvent pose de dcider si l'on devait, ou mme si l'onpouvait sparer le texte des chansons de leur musique. Dans plusieursanthologies, depuis le seizime sicle, on a publi celle-ci et nombre demusiciens de talent, - Weckerlin, Julien Tiersot, Bourgault-Ducoudray, -ont recueilli, dans diverses provinces de France, et not les airs de vieilleschansons populaires fort curieux et des plus originaux. Mais, dans unrecueil ayant uniquement pour objet de montrer le mrite littraireindniable de ces posies lgres, qu'on ddaigne un peu trop notre avisdans les anthologies de potes, il nous a sembl que la publication de lamusique n'tait pas indispensable. Cependant, nous donnerons, chaque foisque nous le pourrons, l'indication des airs nots, en faisant remarquer quecette indication est forcment rare avant le dix-septime sicle et nedevient la rgle qu'aprs la cration du Caveau.


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CHAULIEU 33.

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33 Guillaume Amfrye, abb de Chaulieu, n Fontenay, dans le Vexinnormand, en 1639, mort en 1720. Commensal et protg des deux princesde Vendme, qui le dotrent gnreusement de nombreux bnfices, il estpeut-tre le plus clbre des abbs galants . Ses posies lgres, qui sontle reflet de sa vie picurienne, le firent beaucoup estimer dans la socit duTemple o il vcut et dont Voltaire l'a baptis l'Anacron. Il est vrai queVoltaire corrige ce compliment en affirmant, dans son Temple du got,que l'abb de Chaulieu prodiguait des beauts sans correction.


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LES LENDEMAINS

Air: Rveillez vous, belle endormie.


Philis, plus avare que tendre,Ne gagnant rien refuser,

Un jour exigea de SylvandreTrente moutons pour un baiser.

Le lendemain, nouvelle affaire.Pour le berger le troc fut bon,Car il obtint de la bergreTrente baisers pour un mouton.

Le lendemain,Philis, plus tendre,

Tremblant de se voir refuser,Fut trop heureuse de lui rendreTrente moutons pour un baiser.

Le lendemain,Philis, peu sage,Aurait donn moutons et chienPour un baiser que le volageA Lisette donna pour rien.


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DUFRESNY 34

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34 Charles Rivire Dufresny, ne a Paris en 1648, mort en 1724. On leprtendait arrire petit-fils d'Henri IV qui il ressemblait fort. Grce sansdoute a cette soi-disant parent, il jouit de la faveur de Louis XIV qui lecombla de bienfaits, le nomma son valet de chambre et contrleur de sesjardins, mais ne russit pas l'enrichir. C'tait en effet un noceur mriteet ce fut le modle des paniers percs. Cribl de dettes, il tait a un telpoint dbiteur de sa blanchisseuse qu'il l'pousa uniquement pour selibrer envers elle, - ce qui a fourni Lesage un des pisodes de sonDiable boiteux et Thodore de Banville le sujet d'une de ses plus joliescomdies en vers, le Cousin du roi, crite en collaboration avec PhiloxneBoyer. - Ses comdies les plus clbres sont le Faux honnte homme, quiVoltaire a emprunt son personnage de Freeport; le Chevalier joueur, dontRegnard, qui tait alors son ami, lui vola le sujet; le Double veuvage, leMariage fait et rompu, etc. Dans lesEntretiens ouAmusements srieux etcomiques, sorte de roman de murs publi en 1705, 1707 et 1712,Montesquieu a pris l'ide de sesLettres persanes.


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Encore un coup

Air de Lavinie.


Encore un coup, qu'en peut-il arriver?Un coup de plus nous fera-t-il crever?

C'est ce qu'un jour, buvant avec Catin

Je lui disais, en lui versant du vin.Encore un coup, qu'en peut-il arriver?Un coup de plus nous fera-t-il crever?

Et ce proverbe la belle plut tantQu'elle me va sans cesse rptant:Encore un coup, qu'en peut-il arriver?Un coup de plus nous fera-t-il crever?

VERGIER 35

35 Jacques Vergier, n Lyon en 1655, mort assassin dans la rue du Bout-

du-Monde, Paris, pendant la nuit du 17 au 18 aot 1720. On a prtenduque, bien qu'il ne ft pas dans les ordres, il avait pris le titre d'abb pour semieux lancer dans le monde. La vrit est que, reu bachelier enSorbonne, il prit bien le petit collet, mais renona vite la carrireecclsiastique pour entrer, en 1688, dans l'administration de la marine.Commis principal au Havre, puis commissaire Dunkerque, il revint Paris pour jouir de sa retraite. On se demanda pendant quelque tempspourquoi il avait t assassin. On parla de funeste mprise, de jalousie; onprtendit mme que c'tait le Rgent qui l'aurait fait assommer pour sevenger d'une parodie de la dernire scne de Mithridate, communmentattribue Vergier. Il avait t simplement victime d'un des bandits de latroupe de Cartouche, qui l'avait tu pour le voler.


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Margot l'insatiable


Une femme est un embarras,N'est-il pas vrai, compre Blaise?Humons le piot tout notre aise,Nargue de l'amoureux tracas.

Au cabaret, lorsque je sis tableJe ne bois qu' ma soif et quand le cur m'en dit:Mais quand Margot me tient au lit,Tout ci, tout a,Par ci, par la,Mon pauvre ColasEs-tu dj las?Alle est insupportable.

Jacques AUTREAU 36

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36 Jacques Autreau, n Paris en 1656, mort en 1745. Aprs avoir t unpeintre de portraits assez rput, Il portraitura, entre autres, Fontenelle, LaMotte, Saurin, le cardinal Fleury, - il se mit, soixante ans passs, crireavec succs pour le thtre. Il dbuta par sa comdie du Port l'Anglais,qui fut accueillie avec faveur. Il a crit, notamment, le pome de l'opra dePlate, dont Rameau fit la musique. En sa double qualit de peintre et depote, il mourut misrablement l'hpital.


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LA BONNE MRE

Retour la table des matiresUn jour la Lionne, dit-on,Trouva Saint-Paul en caleonQui, portant son sac et ses quilles,Venait sans crainte du hol,

Car du folville 37Il n'en tait point ce jour-l.D'abord il voulut faire gille:

Si vous cherchez ma fille.Je suis mre facile,Profitez du rendez-vous,Faisons cocu mon poux,Puis je la laisse avec vous.

Chansonnier Pierre de Clairambault 38.

37 C'tait un breuvage qui rendait, ce qu'il parat, tout fait insensible l'amour.

38 Dans un recueil de chansons galantes, on ne peut pas ne pas citer au moinsun extrait du Recueil de chansons, couplets, pamphlets, pigrammes etautres libelles recueillis par le gnalogiste Pierre de Clairambault (1651-1740) en 57 volumes ( Bib. Nat., Man. fran., n 12.686 12.743). Lesinnombrables pices de cette norme collection, forcment trs ingales,offrent surtout un intrt anecdotique. Pour donner une ide de cettemanire de journal avant les journaux, nous reproduisons ici un descouplets chants en 1672 sur Mme de Lionne (I, 218). La scandaleusepouse du clbre collaborateur de Mazarin dfraya d'ailleurs beaucoup lachronique. On trouve en effet, dans le Recueil Maurepas (III, 464), cetautre couplet qui circula la mme poque et qui confirme les dtailsdonns dans le couplet du Chansonnier Clairambault:

Quand sa fille on allait,Il fallaitQue la mre prt son droit.Puis elle disait Ma mie,Je t'en rponds sur ma vie.


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COUPLET


Je ne sais ni latin ni grec,Ni l'art des paroles rimes;Mais je sais sur un joli becColler deux lvres enflammes.

GRECOURT39

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39 Jean-Baptiste-Joseph Willart de Grcourt, n Tours en 1683, mort le 2avril 1743 dans la mme ville o il a t enterr au milieu de la nef del'glise Saint-Martin, qui a compt Ronsard au nombre de ses dignitaires.Fils d'une directrice des Postes, il obtint un canonicat l'ge de treize anset, plus tard, une chapelle - alors vague sincure ecclsiastique - Paris.De murs assez dissolues, il fut li d'amiti avec le marchal d'Estres, leduc d'Aiguillon et le financier Law qui voulut l'enrichir; ennemi de touttravail prolong, il refusa par un apologue demeur clbre: le Solitaire etla Fortune. Ses uvres ne furent recueillies et publies qu'aprs sa mort.


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LES NOCES


Ici sont venus en personne,Martin, fils de la grand'SimonneComme aussi la belle Alison,

Comme aussi sa tante Jacquette,Grces Dieu assez honnte,Et les parents de la maison.

Ils ont de leur volont franchePromis qu'ils donneraient dimancheA Martin la jeune AlisonPour son pouse lgitime,Car c'est ainsi que l'estime,Pour la mener dans sa maison.

Elle a bien une aune de toile,Un pot ferrer de la molle,Plus un bahut, plus un chalit,Plus un chaudron, une cuvette,Plus un polon, une houlette,Plus un flacon qui tourne vis.

Elle a dans son propre une cotte,

Un bois-taillis sur une motte,Un petit logis tout joignantDont l'entre est si difficileQu'une personne, quoique habile,N'entre l qu'en s'agenouillant.

De son ct, Martin apporte


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Une clef pour ouvrir la porteDu petit logis d'Alison;Elle est sans dent, elle est polie

Et, ce qui la rend plus jolie,L'anneau est bord de coton.

Les futurs, contents des promesses,Se sont fait beaucoup de caresses;Peu s'en est fallu qu'Alison,En prsence de l'assemble,N'ait fait entrer Martin d'embleDedans sa petite maison.

GRCOURT.

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Va toujours qui danse !


Un beau jour, Tircis me trouva

Seule dans une plaine,Et droit ma joue, il s'en va

Pour y joindre la sienne,

Me disant: Belle, c'est par lQue le plaisir commence.La re la, la re la, la la

Et va toujours qui danse!

Dans le dessein de le gronder,Je prends un ton farouche;

Mais loin de s'en intimider,Il me ferme la bouche,

Ses lvres le drle y colla

Pour m'imposer silence.La re la, etc.

Cette faon m'te la voix,Et ma langue importune;

Pour la mettre aux derniers abois,Des deux il n'en fit qu'une;

Je me disais: Qu'est-ce celaEt quelle extravagance?

La re la, etc.Plus amoureux et plus hardi,

Sur ma gorge naissanteIl promne, en jeune tourdi,

Une main insolente;J'eus beau lui rpter: Hol


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Et faire rsistance,La re la, etc.

En me dfendant de mon mieuxJ'tais dj bien lasse,Lorsqu'au grand plaisir de ses yeux,

Mon gros lacet se casse:Oh! c'est alors que le voil

Redoublant sa licence;La re la, etc.

La rgion de mon corsetTout entire est sa proie,

Et ce pays doux et grassetIl parcourt avec joie;

Mais j'aperois que par delSon autre main s'avance.

La re la, etc.

Tmraire, arrte, o vas-tu?D'o te vient cette audace?

De mon inflexible vertu

N'espre point de grce.En vain ma fureur lui parla,Mes efforts il devance.

La re la, etc.

Ah! grand Dieu, qui nous avez vus,Pouvais-je mieux combattre?

Mais de ses cinq doigts je ne pusEn subjuguer que quatre.

Un seul malgr moi s'installa:

Je pme quand j'y pense.La re la, etc.

Par bonheur, ma mre apparut,Sans quoi j'tais perdue;

Car, la fin, mon cur s'mut,Je me sentais rendue


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Le tratre aussitt dtalaEn grande diligence.

La re la, etc.

GRCOURT.

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FILONS

Air de laFileuse


Si trois Masculines Parques

Filaient le lin de nos jours,Ils te donneraient des marquesDe leurs constantes amours;Ils t'en file, file, file,Ils t'en fileraient toujours

Profitons du temps qui passe,Filons le lin de Vnus;Lin, fuseau, quand l'ge glace,Dans nos mains sont superflus;

Hlas! on n'en file, file,Hlas! on n'en file plus

GRCOURT.

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LA LANGUE


Ce n'est point ta charmante bouche

Ni tes lvres de corail,

Ni tes dents dont l'mailSi sensuellement me touche;C'est ta langue qui fait si bienCela, sans quoi l'Amour n'est rien.

Pour mettre le comble ma flamme,Je te quitte des beautsDont les curs sont enchants:

Que faut-il pour me ravir l'me?C'est ta langue... etc.

D'o vient qu'avec tant d'efficaceJe te parle sans parler,Regarde sans regarder,

M'agite sans sortir de place?C'est ta langue... etc.

Qui seul' toute la nuit peut plaire,Toute la nuit contenter,

Et pour devise porter:Plus on fait, plus on le veut faire?C'est ta langue...etc.

Quel est le vrai jeu de Cythre,Ce jeu si rempli d'appas?


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Non, ma Philis, ce n'est pasTout ce que pense le Vulgaire?C'est ta langue... etc.

GRCOURT.

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Conseil Sylvie

Retour la table des matiresSi vous pousez un grand-pre,Savez-vous ce que vous ferez?Tout le jour vous ferez grand'chre,Toute la nuit vous dormirez.

Vous aurez un bon quipage,Tout le jour vous ferez flores;

N'en attendez pas davantage,Car la nuit n'est qu'ad honores.

Tous les soirs, vous serez servieD'un vieux conte ou d'un vieux rbus;Aprs cela, bonsoir Sylvie,Allez vous coucher l-dessus.

Heureuse si de doux mensongesEn dormant vous font quelque bien;

Hors le bnfice des Songes,Il ne faudra s'attendre rien.

Mais si vous choisissez pour matreUn mari plus jeune et plus dru,Le jour, vous jenerez peut-tre,Mais la nuit, bouche que veux-tu.

Choisissez, pendant qu'on vous laisse

Le temps de choisir vos amours,Et songez que dans la jeunesseLes bonnes nuits font les beaux jours.

GRCOURT.


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A S...


Dans un sommeil officieux,Hier, je vous avais attrape.Je suis un garon dangereux,Au moins n'y soyez pas trompe.Si vous n'aviez ouvert les yeux,Vous n'en seriez pas chappe.

De ce contre-temps malheureuxMon me sans cesse occupe,Cette nuit, dans les mmes lieux,Me prsentait mme lippe.Ah! si je n'eusse ouvert les yeux,Vous n'en seriez pas chappe

Alexis PIRON 40.

40 Alexis Piron, n Dijon en 1689, mort Paris le 20 janvier 1773. Fils d'unapothicaire, il fit ses tudes de droit, fut reu avocat, mais n'exera pas, parsuite de la ruine de sa famille et de ses dbuts dans la littrature par uneode priapique qui lui valut une semonce officielle de l'autorit judiciaire etl'empcha, pendant neuf ans, de trouver chez lui le moindre emploi. Venu Paris, il y dbuta comme copiste deux francs par jour chez le chevalierde Belle-Isle. Aprs avoir longtemps travaill pour les trteaux desthtres de la foire, il aborda, sur les conseils de Crbillon avec qui ils'tait li, la scne franaise o il eut quelques succs intermittents jusqu'ce qu'il rencontrt le triomphe avec saMtromanie. Il fut, avec Coll, l'undes fondateurs du premier Caveau, qui fut dissous en 1739. Il fut lu en1753 par l'Acadmie franaise, sans qu'il eut fait les visites d'usage; maisLouis XV, circonvenu par l'vque de Mirepoix, n'approuva pas l'lectionet, en ddommagement, lui accorda une pension de mille livres sur sacassette personnelle. Mme de Pompadour, qui le protgeait, lui en fitattribuer une autre plus importante par leMercure de France; enfin, deuxadmirateurs inconnus le pensionnrent galement de six cents livreschacun. Dsormais l'abri de la misre dont il avait trop longtempssouffert, Piron consacra sa vieillesse rimer des odes sacres imites des


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LA PUCE

Air: Point de bruit.


Au dortoir,Sur le soir,

La sur Luce,En chemise et sans mouchoir,Cherchait du blanc au noir

A surprendre une puce.A tton,Du tton

A la cuisse,L'animal ne fait qu'un saut;Ensuite, un peu plus haut,

Se glisse

Dans la petite ouverture.Croyant sa retraite sre,

De pincerSans dangerIl se flatte.

Luce, pour se soulager,Y porte un doigt lger

Et gratte.En ce lieu,

Par ce jeu,Tout s'humecte:A force de chatouiller,Venant se mouiller,

psaumes de la pnitence. Ses bons mots lgendaires ont longtempsaliment les recueils d'ana.


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Elle noya l'insecte.Mais enfin

Ce lutin

Qui rend l'meVeut faire un dernier effort;Luce, grattant plus fort,

Se pme.

PIRON

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LES VERROUS

Air: Jupin de grand matin.


Ce petit air badin,

Ce transport soudainMarque un mauvais dessein.

Tout ce trainMe lasse la fin:De dessus mon seinRetirez cette main.

Que fait l'autre mes pieds?Vous essayez

De passer le genou:Etes-vous fou?

Voulez-vous bien finirEt vous tenir!

Il arrivera, monsieur,Un malheur

Ah! c'est trop s'oublier!Je vais crier...

Tout me manque la foi,Et force et voix...

En entrant, avez-vousTir du moins sur vous

Les verroux?

PIRON

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GAILLARDISE

Air: Philis demande son portrait.


-- Je cherche un petit bois touffu

Que vous portez, Aminthe,Qui couvre, s'il n'est pas tondu,Un joli labyrinthe;

Tous les mois on voit quelques fleursColorer le rivage;

Laissez-moi verser quelques pleursDans ce joli bocage.

-- Allez, monsieur, porter vos pleursSur un autre rivage;

Vous pourriez bien gter les fleursDe mon joli bocage;

Car, si vous pleuriez tout de bon,Des pleurs comme les vtres

Pourraient, dans une autre saison,M'en faire verser d'autres.

-- Quoi! vous craignez l'vnementDe l'amoureux mystre?

Vous ne savez donc pas commentOn agit Cythre?L'amant, modrant sa raison,

Dans cette aimable guerre,Sait bien arroser le gazon

Sans imbiber la terre.


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-- Je voudrais bien, mon cher amant,Hasarder pour vous plaire;

Mais, dans ce fortun moment,

On ne se connat gure.L'amour matrisant vos dsirs,Vous ne seriez plus matre

De retrancher de nos plaisirsCe qui vous donna l'tre

VOLTAIRE 41.

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* *

41 Marie-Franois Arouet de Voltaire, n Chtenay, prs de Sceaux -d'aucuns disent Paris mme - le 20 fvrier 1694, mort Paris le 30 mai1778. - Et je pense pouvoir me dispenser de raconter la vie de Voltaire.


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ZON! ZON! ZON!

Air: Et non, non, non, ce n'est pas l Ninette.


Quand on a su toucher

Le cur de sa bergre,On peut bien s'assurerDu plaisir de lui faire...

Et zon, zon, zon,Lisette, ma Lisette,

Et zon, zon, zon,Lisette, ma Lison.

De soupirer dix ansC'est une vieille affaire;

Aux premiers complimentsOn vient prsent faire...

Et zon, etc.

L'amour est un malinQui toujours nous suggre,Prs d'un objet divin,De lui dire et lui faire...

Et zon, etc.

Le plus joli serment,Dans l'amoureux mystre,Ne vous en dit pas tantQu'une seule fois faire...

Et zon, etc.


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En vain par vos appas,Belles, vous savez plaire,Si vous ne voulez pas

Vous en servir pour faire...Et zon, etc.

Vous avez l'il fripon,Ma charmante voisine:Si vous ne faites... zonVous en avez la mine...

Et zon, etc.

On vous prend pour Vnus

En vous voyant si belle:Il ne vous manque plusQue de faire comme elle...

Et zon, etc.

La vertu, dans Paris,N'est que pure chimreQue prchent les marisPour tre seuls faire...

Et zon, etc.Ma mre tait Vnus,Bacchus tait mon pre:Ne vous tonnez plusSi j'aime boire et faire...

Et zon, zon, zon,Lisette, ma Lisette,

Et zon, zon, zon,Lisette, ma Lison.

L'ATTAIGNANT 42

42 Gabriel-Charles de l'Attaignant, n Paris en 1697, mort dans la mme

ville en 1779. Elve des Pres de la doctrine chrtienne, il entra dans lesordres et obtint un canonicat Reims. Mais, comme il n'avait aucunevocation, il demeura Paris o il tait trs rpandu dans les mauvais lieux.


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La meunire

du moulin--ventAir: En revenant de Montmartre.


En amour je suis trs savant

De plus d'un' manire,Depuis qu'un jour qu'il f'sait du ventPar derrire comm' par devant

J'ai vu la meunireDu moulin vent.

Je me promenais trs souventPrs de la rivire;

L' moulin eau dornavantNe me plaira plus comme avant:

J'ai vu la meunire

Du moulin vent.

Je lui dis: Je suis bon vivant,Aimez-moi, ma chre;

Vous verrez qu'avec moi le ventSoufflera toujours du levant

Pour la bell' meunireDu moulin vent.

Mais c'est une tte l'vent:

II disait de lui-mme: J'allume mon gnie au soleil et je l'teins dans laboue. A quatre-vingts ans, us par la vie qu'il avait mene, il se retirachez les Pres qui l'avaient lev et y mourut en odeur de saintet. II a,entre autres, crit, en collaboration avec Fleury, le pome duRossignol, unopra-comique clbre de l'ancien rpertoire. Il est enfin l'auteur de lafameuse chanson populaire:J'ai du bon tabac dans ma tabatire.


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Ell' tourna l' derrireEt, refermant son contrevent,Ell' me laissa triste et rvant

A la bell' meunireDu moulin vent.

J' voulais, plein d'un zle fervent,Faisant ma prire,

M'aller jeter dans un couvent,N' pouvant pas tr' frre servant

D' la belle meunireDu moulin vent.

J'allai la voir le jour suivant.Elle fut moins fire,

Se tourna mieux qu'auparavant;Et, le lendemain, par devant,

J'ai vu la meunireDu moulin vent.

D'un autre moyen me servant,J'allai chez l' notaire;

Et, sur le contrat crivant,J' dis: Mettez: Pass par devant...J'pous' la meunireDu moulin vent.

Attribue GALLET 43

43 N Paris vers 1700, mort dans la mme ville en 1757. Epicier droguiste,

tabli la pointe Saint-Eustache ou dans la rue des Lombards, le cabaret ledtourna si bien de ses affaires qu'il fit banqueroute en 1751 et dut serfugier au Temple, qui tait alors lieu d'asile pour les faillis. Li avecPiron, Panard, Coll, Favart, etc., il fonda avec eux le premier Caveau.Devenu hydropique, il supporta stoquement toutes les ponctions qu'on luifit pendant plusieurs annes et, quelques jours avant sa mort, il rimaitencore des chansons fort gaies. Il passe communment pour tre l'auteurde la clbre complainte:La boulangre a des cus.


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LE BRACONNAGE

Air: Je suis un pauvre marchal.


L'Amour est un vrai braconnier,On perd le temps l'pier,

Il met en dfaut les Minerves;Il chasse de jour et de nuit:Ses fusils ne font point de bruit:Il va sur toutes les rserves,

Chut, chut, chut,Droit au but,Le Dieu tire;

Mais ce n'est jamais pour dtruire.

Fillettes, craignez le chasseur,

Sa finesse est dans sa douceur,Il n'est soumis que pour surprendre;Il peint tous les objets en beau,Et le bonheur est son appeau;Un cur naf s'y laisse prendre.

Doux, doux, doux,Tous ses coupsVous caressent;

Mais en caressant ils vous blessent.

Quand il dtourne une Beaut,Il cherch

Chansons Galantes

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