Côte-d’or

Nièvre

Saône et Loire

Yonne

Cité des Charreaux Chalon-sur-Saône

1925-1934

Maisons jumelées montrant l’alternance des plans des logements (CAUE 71)

Le contexte

La mise au point du projet est caractéristique d’une période de l’histoire de l’urbanisme français où, en réaction à un urbanisme spéculatif des zones périurbaines aboutissant à des « lotissements défectueux » abritant une population de « mal-lotis », va se mettre en place un appareil législatif et réglementaire accompagné d’initiatives progressistes inspirées du mouvement des cités-jardin anglo-saxones. à un premier projet de lotissement spéculatif, caractérisé par l’absence d’assainissement, de distribution d’eau potable et par une optimisation foncière qui limite l’espace public aux chemins hérités et aux voies strictement indispensable à la desserte du maximum de parcelles, succède un projet ambitieux aussi bien sur le plan de l’équipement que sur celui de la composition urbaine. Cette transition marque l’apparition d’opérateurs publics, ici l’Office d’Habitation à Bon Marché de Chalon-sur-Saône, et d’une politique sociale d’accompagnement des nouveaux habitants.

Élément repéréLabel XXe

Protection au titre des monuments historiquesProtection au titre d’un ensemble : Secteur sauvegardé ZPPAUP AVAP PLU

Le quartier

Le plan réalisé accorde une grande importance quantitative et qualitative à l’espace public avec des rues et places largement plantées : la rue Condorcet, en forte déclivité, met en relation la place Claude Bernard avec la place Albert Thomas, vaste espace en forme de fer à cheval ouvert sur la zone humide de la Thalie. Des rues perpendiculaires à la rue Condorcet ou rayonnant depuis ces deux places complètent cette composition géométrique. Les rues périphériques reprennent le tracé des anciens chemins ruraux. Le plan d’ensemble bute sur la voie ferrée aujourd’hui affectée à la randonnée cycliste.Des maisons avec commerces et l’école primaire des Charreaux animent la place Albert Thomas où se déroulaient des fêtes réunissant les habitants de la cité. Les maisons sont composées selon quatre types présentant des caractères communs : un porche d’entrée à arcade ouverte et un assemblage jumelé. Elles se différencient par le programme, du 2 au 4 pièces avec parfois un atelier d’artisan ou une boutique, par le jeu des toitures et, originellement, par la modénature* des façades.

Une des maisons ayant conservé le porche d’origine ouvert ; groupe scolaire des Charreaux sur la rue Fourier (BCA, 2013)

Pierre Boullier, est architecte-voyer de la municipalité de Chalon-sur-Saône de 1925 à 1934 et architecte de l’Office d’Habitations à Bon Marché. À ce titre il réalise des projets de

qualité obéissant à un programme très normé avec une interprétation mêlant régionalisme et détails Art déco*. Le groupe scolaire des Charreaux reprend les caractéristiques des

écoles « de Bourgogne » à Paray-le-Monial et « du centre » à Chalon-sur-Saône, qu’il réalise peu avant.

Pierre Boullierl’architecte

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