Cathédrales icaunaises - YonneUne interview de Christian Prudhomme DOSSIER Se loger dans le...

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NOVEMBRE 2006 #34 LE MAGAZINE D’INFORMATION DE L’YONNE www.lyonne.com L’YONNE aufilde Cathédrales icaunaises LE TOUR DE FRANCE DANS L ’YONNE Une interview de Christian Prudhomme DOSSIER Se loger dans le département Cathédrales icaunaises Attention travaux Exclusif

Transcript of Cathédrales icaunaises - YonneUne interview de Christian Prudhomme DOSSIER Se loger dans le...

  • NOVEMBRE 2006

    #34LE MAGAZINE D’INFORMATION DE L’YONNE

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    Cathédralesicaunaises

    LE TOUR DE FRANCEDANS L’YONNEUne interviewde ChristianPrudhommeDOSSIERSe loger dansle département

    CathédralesicaunaisesAttention travaux

    Exclusif

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    AUXERRE> Festival international Musique et Cinéma : exceptionnel !

    Le 7e festival internationalMusique et Cinéma restera ungrand cru. Outre la performancedu maestro Ennio Moricone, l e f e s t i v a l a e u l a c h a n c ed’accueillir un grand présidentde jury : Claude Zidi (photo). Ondoit à ce jeune homme de 71 ansquelques comédies cultes decinéma français, comme L’aile oula cuisse, Banzaï, ou la trilogie des

    Ripoux. Le festival a également eu l’honneur d’accueillir cette annéeun jury composé notamment de Mylène Demongeot, EtiennePerruchon, Philippe Caroit, Philippe Muyl et Shirley Bousquet.Comment oublier les deux conférences musicales exceptionnellescentrées sur Ennio Moricone pour lesquelles le public a réponduen masse ? Une édition également marquée, cette année encore,par une programmation de films de haute volée comme Zone Librede Christophe Malavoy qui a ouvert le festival et la présence denombreuses équipes de films. Autant d’ingrédients qui, annéesaprès années, font du festival international Musique et Cinéma unévénement incontournable dans le monde du 7e art et un rendez-vous attendu par les Icaunais. Photos du festival surwww.festivalmusiquecinéma.com

    AVALLON> Aeschbacher séduit les IcaunaisNé à Genève en 1923, Arthur Aeschbacher aime à sedéfinir comme le seul « affichiste » qui ne fasse paspartie des nouveaux réalistes, ce groupe d’artistes

    assemblé au début desannées 1960 par lecritique d’art PierreRestany. Très tôt familierdu collage, Aeschbachercomprend que l’affichelui ouvre des possibilitésexpressives infinies.C’est à cet artiste installédans l’Yonne depuis prèsd’une dizaine d’annéesque le Conseil Général arendu hommage cet été àtravers une granderétrospective trèsappréciée qui s’est tenueaux Abattoirs à Avallon.

    CHARNY> L’art du développement local. C’est le titre duforum qui s’est tenu à Charny le mercredi27 septembre sous l’égide de Yonne développementdirigée par Gilles Groneau et de la Communauté decommunes de la Région de Charny. Son objectif ?Échanger sur des expériences réussies d’entrepriseset de développement économique en milieu rural.Etaient présents, autour du président du ConseilGénéral, Henri de Raincourt, François-XavierMarquis, directeur général de la Maison del’entreprise et plusieurs chefs d’entreprises.

    JOIGNY> Le collège inaugure son gymnase ! Un gymnase par canton ! Telle était la volonté dudépartement qui a naturellement souhaité associer les gymnases aux collèges, dansles cantons qui en disposaient. Cette campagne arrive bientôt à son terme avecl’inauguration du gymnase du collège de Joigny qui s’est déroulée le 15 septembredernier. Cet investissement d’un montant de 2 millions d’euros est en effet l’avant-dernier du projet. La campagne de construction devrait s’achever l’an prochain,avec le gymnase d’Ancy-le-Franc actuellement en construction. Le Président duConseil Général Henri de Raincourt, le préfet de l’Yonne, Jean-Marie Tallec, ledéputé de Joigny, Philippe Auberger, le conseiller général, Julien Ortega, et l’ins-pecteur d’Académie ont tenu à marquer cette étape importante de leur présence.

    LES TEMPSFORTS

    DU MOIS

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    AU FIL DE L’YONNE > Directeur de la publication : Henri de Raincourt > Directeur de la rédaction : Fabrice Jobard > Rédacteur en chef : Éric Tariant > Chef de rubrique :Laurent Cercueil > Ont collaboré à ce numéro : Nathalie Hadrbolec, Didier Lemaire, Laurent Cercueil, Éric Tariant > Photos : Jean-Renaud Tourneur, Studio Morize,Archives départementales, Festins de Bourgogne, Ville d’Auxerre - Josette Laliaux, DR. > Conception-réalisation : Sphère Publique > Tirage : 158 000 exemplaires> Diffusion : La Poste > Dépôt légal : 3e trimestre 2006. Au Fil de l’Yonne, 89089 Auxerre CEDEX. Tél. : 03 86 72 89 63 - [email protected]

    6 et 7ENTREPRENDREDepuis dix ans, YonneActive crée de l’emploidurable

    8INSERTIONQuand les BTP recrutent

    9ACTION SOCIALEBien vivre chez soi

    LES CANTONS

    14 et 15 > Sens Nord-Est20 et 21 > Saint-Sauveur-

    en-Puisaye

    #34 - novembre 2006

    SOMMAIRE

    Retrouvez l’information de vos communesen pages…

    10 et 11CADRE DE VIECathédrales : attention travaux !

    12ASSOCIATIONSJe t’apprends, tu m’apprends…

    13EN DIAGONALE

    > L’Étoffe du lieu relooke votreintérieur

    > Festins de Bourgognerécompensée

    > Les projets touristiquesde Daniel Schiever

    > Patrick Bacot, homme-orchestre

    22 et 23CHRONO 89Tour de France 2007 :Étapes à Joigny et Chablis

    26 et 27DÉCOUVERTESur les traces des gallo-romains

    28GASTRONOMIEPains d’épices de l’YonneDe la cannelle etbeaucoup de miel

    29 à 31SORTIRL’agenda de vos sortiesculturelles

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    2, 31

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    20 et 2122 et 23

    22 et 23, 31

    4 et 5, 10 et 11, 13

    10 et 11, 14 et 15

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    Migennes

    Saint-Sauveuren-Puisaye

    Bleury

    Vézelay

    Avallon

    Saint-LégerVauban

    Saint-Père-sous-Vézelay

    Chablis

    Montacher-Villegardin

    Joigny

    Auxerre

    Sens

    Passy

    Saint-Florentin

    DOSSIERSe loger dans l’YonneUne qualité de vie qui séduit de nouveaux publics

    A chaque recensement,l’Yonne gagne enpopulation. Mais ainsique sur l’ensemble duterritoire français, lesecteur du logementconnaît une pénuriedans le département.Afin de soutenir l’habitat

    social et donc les publics les plus en difficulté, le Conseil Généralcontribue financièrement à la plupart des opérations effectuées parles communes et les bailleurs sociaux.

    Pages 16 à 19

    4 et 5ÉVÉNEMENT

    Les Entretiens

    d’Auxerre

    2006

    DouceFrance ?

    24CULTURELes festivals qui fontbouger l’Yonne

    25PORTRAITAnne SeibelDécoratrice de cinéma

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    ÉVÉNEMENT

    Chaque année pendant deuxou trois jours, les Entretiens

    d’Auxerre rassemblent despersonnalités compétentes,

    françaises et étrangères,autour d’un thème important :

    l’avenir de l’Islam en Franceet en Europe en 2002,

    l’empire américain en 2003,la laïcité en 2004, et disposer

    de la vie et de la mort en2005. Michel Wieviorka,

    sociologue et président ducomité scientifique desEntretiens, évoque les

    origines de cettemanifestation ouverte et

    conviviale et introduit lesEntretiens 2006 qui se

    tiendront au Théâtred’Auxerre du 16 au

    18 novembre.

    entretiens soient du meilleurniveau et qu’ils débouchent à chaque fois sur une édition. Il s’est attaché à ce qu’ils aient unedimension nationale et mêmeinternationale avec un fort ancragelocal. Nous avons toujours vouluque ces entretiens soient du meil-leur niveau scientifique et enmême temps accessibles au grandpublic et conviviaux. En l’espacede quatre ans, nous avonsaccueilli des intervenants deniveau exceptionnel : des profes-seurs au Collège de France, degrands biologistes, des chercheursde haut niveau. Nous choisissonsde grands sujets et nous nousefforçons de conjuguer une cer-taine conceptualisation toujoursnécessaire et des préoccupations

    Une interview de Michel Wieviorka, président du comité scientifique des Entretiens

    Quand ont été fondés les Entre-tiens d’Auxerre ?Ils ont été créés dans les années1970 par Léo Hamon, gaulliste degauche. Celui-ci avait souhaitéréunir, une fois par an à Auxerre,sur des thèmes importants unensemble des personnalités selivrant à des débats sérieux etsouvent érudits. Ceux-ci débou-chaient sur des publications quisont encore parfois utilisées. Cesentretiens ont sombré avec la disparition de Léo Hamon en1993. Michel Morineau, présidentde la Ligue de l’enseignement del’Yonne, les a relancés en 2002avec le soutien du Conseil Régio-nal de Bourgogne, du ConseilGénéral de l’Yonne et de la Villed’Auxerre. Il a souhaité que ces

    Les Entretiens d’Auxerre 2006

    France?Douce

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    ÉVÉNEMENT

    plus concrètes, plus empiriquesde façon à ce que chacun puisses’y retrouver.

    Qui fréquente cette manifestation ?Ce sont d’abord des habitantsd’Auxerre, de l’Yonne et de laBourgogne, pour les deux tiers.Mais chaque année, 20 à 30 % dupublic vient d’horizons plus éloi-gnés, de la France entière, voirede l’étranger comme lors desentretiens sur l’avenir de l’Islamen France et en Europe qui sesont tenus en 2002.

    Les Entretiens sont systémati-quement publiés…Oui. Nous avons toujours veillé àce que la publication soit confiéeà un bon éditeur, Balland audépart, puis, les éditions del’Aube depuis 2004. Ces ouvragesse vendent plutôt bien car ilsabordent des thèmes importantset réunissent des intervenantsconnus. La personne qui achète lelivre dispose d’un état sérieux,bien documenté et ouvert de laquestion qui l’intéresse. Le collo-que que l’on a organisé sur l’Islamen France et en Europe est unouvrage souvent cité et utiliséencore aujourd’hui. Les actes ducolloque sur la laïcité ont été undes ouvrages importants publiés,en 2005, au moment de l’anniver-saire de la loi de 1905. Ce sont lespublications qui donnent leuraspect pérenne aux entretiens.

    Comment s’est effectué le choixdes thèmes des précédentsEntretiens ?Il revient aux membres du comitéscientifique, qui rassemble nospartenaires institutionnels, desscientifiques, des chercheurs etdes membres du tissus associatif,

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    Jean-Robert Pitte, géographe et président del’université Paris-Sorbonne nous propose unavant-goût de l’allocution, « Le terroir, art devivre à la française et ouverture sur lemonde », qu’il donnera le vendredi17 novembre au matin.

    « En qualité de géographe, je travaille sur lesthèmes du paysage, de la gastronomie et du vin.Je défends l’idée que le terroir n’est pas unenotion archaïque mais bien une notion d’avenirpour l’Europe et le monde, même dans les pays les plus industrialisés. Je ne crois pas que lamondialisation écrasera les différences. La vie surterre est foisonnante et quand on l’appauvrit, ellerecrée de la diversité. Plus l’on a tenté, en France,d’écraser les différences régionales, plus celles-cisont réapparues. Cela a été le cas pour lescostumes folkloriques régionaux, comme pour les langues régionales et les fêtes locales quiconnaissent une véritable explosion. Les spécialités sur lesquelles je travaille – l’alimentation et le vin – me confirment qu’il y aaujourd’hui de plus en plus de diversité.

    Pour moi, la Douce France ne survivra que si l’onmodernise cette notion venue du passé et que l’ontente de l’adapter au monde moderne. Je suisnavré de voir les « Mac Do » prospérer. Mais je nem’inquiète pas. Il suffit d’apprendre aux jeunes àdéguster des produits de qualité pour qu’ils soientfascinés. Mon propos est de dire: ne nous laissonspas aller à la morosité et au dégoût de laconsommation par surconsommation. Il faut que consommation rime avec apaisement etéquilibre. »

    > L’ E N T R E T I E N JEAN-ROBERT PITTE

    « La vie recrée sans cesse de la diversité »de déterminer le thème de chaque

    nouvelle édition. La premièreannée, en 2002, nous avions peude temps devant nous quandMichel Morineau a relancé cesEntretiens. Je connaissais lesmeilleurs spécialistes de l’Islam et savais pouvoir réunir, dans unmême colloque, des spécialistesaussi réputés que Gilles Keppel et Olivier Roy. En 2004, le sujetsur la laïcité s’imposait d’autantplus que le sociologue et historienJean Baubérot avait pris l’initia-tive de réunir, lui aussi de soncôté, un grand colloque sur cethème. Nous avons donc décidé defusionner les deux initiatives.

    Que recouvre le titre de l’édition2006 : « Douce France » ?Ce thème s’est imposé lors de laréunion du comité scientifiquequi s’est tenue à l’automne 2005.Nous voulions parler à la fois desviolences des banlieues mais aussides débats sur la mémoire, surl’histoire et sur le passé. Nous nevoulions pas pour autant coller àl’actualité. Il s’agissait de réflé-chir sur ce qu’est être français.D’essayer de définir l’identitéfrançaise dans une conjoncture decrise et à quelques mois d’échéan-ces électorales importantes. Nousavons décidé de fédérer ces inter-rogations sous cette expression.Nous allons essayer de publier lesactes des entretiens 2006 pendantla période électorale. De façon àélever collectivement notreniveau de perplexité.

    Propos recueillis par Eric Tariant

    *Les Entretiens d’Auxerre. « Douce France ? ». Les 16, 17 et 18 novembre 2006. Théâtre d’Auxerre.Renseignements et inscriptions auprès deFrançoise Jacquemin, 15, Chemin de Saint-Saturnin,45 220 Montcorbon. Tél. : 02 38 87 06 92. Fax : 02 38 87 18 90. [email protected]

    LIRE : « Disposer de la vie, disposer de la mort ».Les actes des entretiens d’Auxerre 2005 sontparus, cet automne, aux éditions de l’Aube.

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    Yonne Active Création, initiée par le Conseil Général, va fêter ses 10 ans d’existence. Unestructure qui répond « concrètement » à tous ceux qui ont un projet de création ou de

    reprise d’entreprise, mais qui n’arrivent pas à réunir le financement.

    proprie son projet, c’est pourquoi on nefait pas, mais on accompagne la personnedans son parcours. Notre travail est dela former au métier de chef d’entreprise ».

    Puis, il faut trouver tout le soutienfinancier. « Pour cela, poursuit Fran-cis Moreau, Yonne Active Création dis-pose de plusieurs outils financiers pouraugmenter les fonds propres et garantirles prêts bancaires, bref, de disposer detous les financements nécessaires à unbon début d’activité. Tous les acteurs éco-nomiques du département sont réunisautour d’une même table pour décider del’attribution des interventions. »

    Les dix ans de

    Créer de l’emploi durable

    banques, professionnels de l’inser-tion), l’association intervient à diffé-rents niveaux.

    Il lui incombe d’abord d’accompa-gner le projet : étudier toutes lescomposantes de la future entreprisepour constituer un dossier cohérent,analyser l’environnement économi-que, étudier le marché, estimer lechiffre d’affaires, effectuer le mon-tage juridique de l’entreprise, réali-ser un prévisionnel et évaluer lesbesoins financiers au démarrage…Pour le directeur, Francis Moreau,« il est nécessaire que la personne s’ap-

    Différents facteurs, notam-ment l ’ ob tent ion demoyens financiers, favo-risent la création et lareprise d’entreprisespérennes. Pour répondre

    concrètement aux personnes ne pou-vant réunir l’intégralité des finance-ments indispensables, le ConseilGénéral et Yonne Développement ontcréé, en octobre 1996, Yonne ActiveCréation. Avec les différents acteursde la création et de la reprise d’entre-prises (Yonne Développement, chambres consulaires, experts-comptables, Maison de l’Entreprise,

    Le magasin de loisirs créatifs, Arts et Pratiques, à Auxerre

    ENTREPRENDRE

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    ENTREPRENDRE

    Une fois l ’entreprise créée oureprise, un accompagnateur suit lefonctionnement de l’activité pour lapérenniser et la développer. « Lechallenge ne consiste pas à financer unmaximum d’entreprises sans regarderleur avenir. »Enfin, autre point, Yonne ActiveCréation joue un rôle importantdans l’aménagement du territoireen participant au financement d’ac-tivités en zones rurales.

    Une crédibilité qui rassureUn parcours dans les arbres, uncentre d’esthétique, un vélo-rail,un élevage d’escargots, une fabri-que de sucettes, un magasin de loi-sirs créatifs… Yonne Active Créationaide tous les corps de métier.Parmi les derniers exemples deréussite, GTSE, une entreprise detraitement de surface de peinture,Epoxy, installée à Joigny. BrunoBlanchecotte témoigne : « Nousavons présenté à Yonne Active Créationun dossier qui a été refondu plusieurs fois

    pour tenir la route et obtenir le maxi-mum de soutiens. Sans eux, notre projetn’aurait jamais vu le jour. Cette structurefait référence et pèse dans la balance. Sacrédibilité rassure les gens. Nous avonscommencé avec deux employés et, en neufmois, nous avons doublé l’effectif. Deplus, nous allons nous agrandir de700 m2 pour bien asseoir l’entreprisedans le berceau icaunais. »

    Yonne Active Création s’est ins-tallée, il y a peu, près de l’IUTd’Auxerre « pour, ponctue Fran-cis Moreau, être aux côtés de YonneDéveloppement et regrouper ainsi lesstructures intervenant pour les entrepri-ses. La volonté du Conseil Général estde constituer en quelque sorte un gui-chet unique, de mutualiser les moyenspour offrir un dispositif plus lisiblepour les chefs d’entreprise et leur don-ner des réponses les plus rapides possi-ble.Un N° Azur, le 0 810 72 89 89,a même été mis en service ». Une réelleplus-value.

    Didier [email protected]

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    Yonne Active Création a dix ans.L’occasion d’un bilan?« Et oui, déjà dix ans que Yonne ActiveCréation œuvre à la création ou à lareprise d’entreprises. Et le bilan est plusque positif : plus de 1000 emplois créés!Preuve est faite de la réussite de cettestructure mise en place à l’initiative duConseil Général. Un résultat dû au travailquotidien de l’équipe dirigée par FrancisMoreau. Une réussite due aussi à tousceux qui ont présidé cette association. Au fil des années, nous avons appris àmaîtriser les différents métiers et outils,financiers et comptables, dédiés à lacréation d’entreprises, et nous avonsapporté la preuve de la pertinence denotre action, quel que soit le publicauquel nous nous adressons, chômeurs,allocataires du RMI, personneshandicapées, salariés… Yonne ActiveCréation est désormais reconnue pour laqualité de son travail, dans l’Yonne maisaussi dans toute la Bourgogne. Cetteréussite nous la devons, aussi, à nospartenaires financiers et au soutienindéfectible du Conseil Général. En dixans, nous avons évolué, récemmentdéménagé près de l’IUT d’Auxerre et crééun pool efficace avec YonneDéveloppement et Yonne Équipement,avec qui nous avons d’évidentessynergies. »

    Un tel anniversaire, ça se fête?« Bien sûr. Nous l’avons fêté dignement,le 23 octobre à la salle Jacques Brel deMigennes. Tous ceux qui gravitent autourde Yonne Active Création étaient présents(créateurs d’entreprises, financeurs,représentants du monde de l’entreprise,élus). Nous leur avions concocté unprogramme exceptionnel, avecnotamment Bernard Laporte, l’entraîneurdu Quinze tricolore, qui a exposé lesproblématiques du management enentreprise. Certaines valeurs sont en effetcommunes au sport et à l’entreprise.Enfin, je vous annonce la sortie de notrenouvelle brochure où l’on trouvera toutesles informations nécessaires à laréalisation des projets. »

    > L’ E N T R E T I E NFRANÇOIS BOUCHER,PRÉSIDENT DE YONNEACTIVE CRÉATION

    10 ans… 10 chiffres!z 1 000… comme plus de 1 000 emplois créész 600… comme plus de 600 entreprises créées ou reprisesz 100… comme 100 allocataires du RMI aidés pour la création de leur

    entreprise

    z 400… comme 400 demandeurs d’emploi qui ont créé leur entreprisez 200… comme 200 femmes aidées pour la création de leur entreprisez 6… comme 6 outils financiers mis en place : prêt d’honneur, prêt à la

    création d’entreprise, avance remboursable Eden, garantie de prêtsbancaires France Active et FGIF (à destination des femmes),subvention AGEFIPH pour les travailleurs handicapés…

    z 7… comme 7 millions d’euros d’aides attribuéesz 17… comme 17 millions d’euros de prêts bancairesz 42… comme les 42 cantons de l’Yonne qui ont tous bénéficié des aides

    de Yonne Active Création

    z 4… comme 4 personnes qui se démènent tout au long de l’année pourque Yonne Active Création soit efficace

    CONTACT : Yonne Active Création - Centre d’affaires Les BoutissesLes Plaines de l’Yonne – 89000 Auxerre – Tél. : 03 86 42 01 10

  • Au fil de l’Yonne - novembre 2006

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    Favoriser la reprise d’activité de publics en difficulté en les rapprochant des entreprises dubâtiment et des travaux publics, tel est l’objectif de la convention tripartite que viennent designer la profession et le Conseil Général.

    Il n’est pas original de dire que les sec-teurs du bâtiment et des travauxpublics manquent de main-d’œuvre.Malgré les efforts pour réhabiliterdes métiers pas toujours bien considé-rés, l’offre d’emploi reste plus forte quela demande. « Le bâtiment connaît depuisquelques années une activité abondante et denombreux départs à la retraite de chefs d’en-treprise et de salariés sont annoncés », indi-que Jacques Maupetit, secrétaire généralde la Fédération départementale du bâti-ment de l’Yonne.Pour aider ces secteurs à recruter et enparallèle contribuer à l’insertion pro-fessionnelle de publics en difficulté, laFédération départementale du bâtimentde l’Yonne, la Fédération régionale destravaux publics de Bourgogne et leConseil Général viennent de signer unAccord cadre départemental visant à« favoriser la reprise d’emploi durable de 100bénéficiaires du RMI (Revenu minimum d’in-sertion), leurs ayants-droit et le public de

    moins de 26 ans allocataire du RMI à titredérogatoire ». Le but étant « de proposeraux entreprises et aux acteurs locaux un dis-positif d’appui adapté et de consolider unaccompagnement social et professionnel visantà l’intégration durable du public visé ». Parlà-même, le Département s’engage à

    informer les allocataires du RMI dontil a la charge sur les opportunités offer-tes dans les métiers du bâtiment et destravaux publics, à orienter ceux qui sontintéressés vers les entreprises cibléespar les fédérations et à aider à leur recru-tement.

    Vers uneprofessionnalisation« Le bâtiment offre une place pour tous àcondition de combattre les mauvais clichésque nous traînons depuis de nombreusesannées : les techniques ont évolué, les char-ges portées ne sont plus ce qu’elles étaient, lematériel est plus performant et les conditionsd’hygiène et de sécurité se sont nettement amé-liorées », précise Jacques Maupetit. Lesfédérations devront informer les chefsd’entreprise des conditions de mise enœuvre des contrats aidés (Contrat d’in-sertion, Revenu minimum d’activité,Contrat initiative emploi, Contrat deprofessionnalisation) et classiques(CDD et CDI), présenter les prestationsdu GEIQ BTP Bourgogne (un outil de laprofession) pour accompagner lesfuturs salariés, faire découvrir les métiersau public visé et développer les évalua-tions en milieu de travail préalables aurecrutement. L’objectif final étant depérenniser les emplois ainsi créés.La formation fait bien sûr partie inté-grante de la convention, ainsi que leconfirme Jacques Maupetit : « Comptetenu des offres que proposent nos adhérentstant du bâtiment que des travaux publics,nous intégrerons les personnes dans nos struc-tures dans des parcours agrémentés de for-mation ». Conclu pour une période dedeux ans, cet accord fera l’objet de deuxbilans : l’un intermédiaire à mi-par-cours, l’autre final.

    Nathalie [email protected]

    INSERTION

    CONTACT : Tél. : 03 86 72 87 96

    Quand les BTP recrutent

    Un chantier à Saint-Georges-sur-Baulche

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    Aide à domicile en milieu ruralACTION SOCIALE

    Constitué de quatorze associations, le réseau Aide à domicile en milieu rural permetd’apporter une prestation de confort et de repousser l’admission en structures d’accueil de personnes âgées ou dépendantes.

    «J’aide les personnes à faire leurtoilette, à manger, je prépare leursrepas, fais leurs courses, effectueleurs tâches ménagères, raconteNathalie Poisson. Mes patients ont majo-ritairement entre 80 et 95 ans mais je m’oc-cupe aussi de personnes handicapées ougravement malades, en collaboration avecdes infirmières. » Auxiliaire de vie socialeà l’ADMR (Aide à domicile en milieurural), Nathalie Poisson reconnaît avoirtissé un véritable lien affectif avec despersonnes qu’elle voit quasi quotidien-nement depuis des années. « Il faut vou-loir aider les autres, être très adaptable etaimer les gens pour exercer ce métier. Nousleur apportons un soutien matériel maisaussi moral, car beaucoup ont du mal àadmettre qu’ils sont diminués et sont trèsdéprimés. Inévitablement nous nous atta-chons à certains et lorsqu’on les perd, c’esttrès douloureux. »Le lien social est un paramètre impor-tant au sein de l’ADMR : « Notre but pre-mier est d’intervenir à domicile pour aidertoutes les personnes qui en ont besoin à res-ter chez elles, indique le directeur de lafédération, Clément Ribaucourt ; maisc’est aussi de leur éviter l’isolement grâceaux salariés et aux bénévoles qui leur ren-dent visite régulièrement. »

    Le triangle d’orLe réseau ADMR est constitué dansl’Yonne de quatorze associations répar-ties autour d’Auxerre (sauf une situéevers Sens), et qui dit associations diten effet bénévoles : secrétaires famil-les, secrétaires personnes retraitées.« Nous nous appuyons sur ce que nous appe-lons le « triangle d’or : la personne aidée, lebénévole et le salarié. »Le réseau ADMR comprend égalementquatre SIAD (Soins infirmiers à domi-cile), une crèche halte-garderie (à Ail-lant-sur-Tholon) et une association

    mandataire sur Auxerre. « Nous agissonsauprès des personnes âgées et des personnesdépendantes, mais aussi des familles pouraider les mamans qui ont une grossesse mul-tiple ou une 4e ou 5e grossesse, indique Clé-ment Ribaucourt. Nos interventionspeuvent être prises en charge, selon les cas,par la Caisse d’allocations familiales, lescaisses de retraite ou le Conseil Général. »Depuis la mise en place de l’APA (Allo-cation personnalisée à l’autonomie),le service à domicile est un secteur enexpansion. Mais le vieillissement despersonnes prises en charge entraîne unnouveau besoin en matière de qualifi-cations. L’ADMR y répond en propo-sant de nombreuses formations.

    LES CHIFFRES 2005Le réseau ADMR icaunais compte :

    z 15 techniciennes del’intervention sociale et familiale

    z 7 professionnelles de la petiteenfance

    z 443 aides à domicile

    z 5 infirmières coordinatrices

    z 39 aides-soignantes

    Ont bénéficié de ses services :

    z 1 230 personnes retraitées

    z 384 familles

    z 141 enfants (accueillis par lacrèche et la péri-scolaire)

    z 300 « malades » soignés àdomicile

    z 469 personnes ont utilisé leservice de téléassistance Filien

    CONTACT : Fédération ADMR, 74, route d’Auxerre,89380 Appoigny. Tél. : 03 86 53 58 58 Par mail :

    [email protected] Sur Internet :www.fede89.admr.org

    Nathalie Poisson, auxiliaire de vie sociale à l’ADMR, avec une patiente

    Bien vivreBien vivre chez soi

  • 10Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    CADRE DE VIE

    « Il est venu le temps des cathédrales. Le monde est entré dans un nouveau millénaire. L’homme a voulu monter vers

    les étoiles, écrire son histoire dans le verre ou dans la pierre… »comme le dit la chanson de la comédie musicale

    Notre Dame de Paris ! Tant à Sens qu’à Auxerre, on s’emploie àpréserver ce riche patrimoine historique. Visite de chantier.

    Cathédrales Attention travaux !

    Édifice majeur du premier artgothique édifié en France, lacathédrale Saint-Étienne deSens fut entreprise vers 1140.C’est un lieu privilégié, où l’on peutsuivre l’évolution de l’art gothiquedepuis son commencement jusqu’àson ultime flamboiement : elle estconstituée d’un vaisseau central et dedeux collatéraux.

    Depuis longtemps, elle retient l’at-tention du service des Monumentshistoriques. Dès son classement, en1840, l’édifice a fait l’objet d’impor-tantes opérations de restauration quele délabrement général du monumentrendait indispensables.En travaux, quasiment en continuedepuis, la cathédrale a souffert dansles années 1970 du mauvais état deses couvertures et des parements en

    Les jardins de l’Orangerie et en arrière-plan la Cathédrale de Sens

  • 11Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    CADRE DE VIE

    pierre de taille du massif occidental.Si les couvertures des parties hauteset du déambulatoire ont été intégra-lement restaurées (avec bien descontraintes de respect des couleurspour être au plus près de l’origine)ainsi que l’exceptionnelle charpente,la façade ouest n’a fait l’objet qued’une restauration partielle (tour nordinachevée et travée centrale). « Les pier-res, pourtant très dégradées de la tour sud,ont simplement été consolidées provisoire-ment à l’aide de ragréages en ciment ou enmortier, dont certains remontent au XIXe siè-cle. Ces ragréages, ainsi que de très nom-breux éléments du décor sculpté fragilisé,menacent aujourd’hui de se détacher. Letravail va se porter là, ces prochainesannées », explique-t-on aux Monu-ments historiques.Le sous-préfet, lui-même, est montédans la nacelle pour constater, de visu,

    l’ampleur du chantier. Un périmètrede sécurité a été mis en place par leService départemental de l’architec-ture et du patrimoine de l’Yonne. Pourpallier ce problème très urgent, la posed’un échafaudage est actuellement àl’étude sur toute la hauteur de la tourafin d’envelopper et donc de sécuri-ser les façades, mais aussi de facili-ter l’étude des désordres et, au final,de définir les travaux de restauration.«Notre fonction essentielle pour une cathé-drale est de la transmettre sans dénatu-rer l’idée originelle. Il faut donc avoirune vision globale. Car l’architecture estfaite d’additions à travers les époques.Notre mission est donc de débarrasser cesédifices de ces" kystes"», explique BrunoD e c a r i s , a r c h i t e c t e e n c h e f des Monuments historiques.

    La cathédrale d’Auxerre :Une campagne detravaux sur sept ansL’ancienne cathédrale Saint-Étienned’Auxerre a été reconstruite à partirdu XIIIe siècle sur une crypte romaneaux fresques mondialement connuespour se poursuivre jusqu’au XVIe siè-cle. Depuis 2000, une grande campa-gne de travaux, accompagnée par unconseil scientifique international, apour objectif la restauration de la nefet de la majeure partie de la façadeoccidentale de l’édifice. Divisée enhuit tranches, dont la première a étérendue nécessaire par la tempête de1999 qui a partiellement découvert legrand comble, cette campagne portesur la réfection des couvertures etcharpentes de la nef et de ses bas-

    côtés, la restauration des parementsen pierre de ces mêmes ouvrages ainsique la restauration de l’ensemble desparties en pierre – sculptées ou non– de la façade occidentale. Seules lesparties hautes de la tour nord, dontl’état sanitaire est satisfaisant, neseront pas traitées.Aujourd’hui, cinq tranches sont ache-vées. L’ensemble de la façade nord,mais aussi les parties hautes de la tourinachevée et de la façade sud ont étérestaurés et des améliorations appor-tées à certains ouvrages très forte-ment dégradés. Ainsi, les deuxbalustrades hautes de la nef quiavaient disparu au XIXe siècle – sûre-ment en raison de dégradations duesaux conditions atmosphériques – ontété restituées sur la base de cellesencore conservées sur le transept etle chœur. Le décor sculpté de la toursud, érodé jusqu’à devenir totalementillisible, a été complété et protégé àl’aide d’un dispositif anti-pigeon élec-tro-répulsif et inoffensif. La géomé-trie de combles des bas-côtés a elleaussi été adaptée afin de faciliterl’écoulement des eaux pluviales.Les travaux seront terminés durantle premier semestre 2008, quand lestrois portails auront été restaurés àl’aide d’un nettoyage pointu au laser.

    Didier [email protected]

    Toiture du palais synodal

    Restaurations sur la cathédraled’Auxerre

  • Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    12Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    12

    Réseaux d’échanges réciproques de savoirsASSOCIATION

    Je t’apprends, tu m’apprends…Ils créent des liens entre personnes d’horizons très différents tout en les valorisant.Echanger son savoir s’avère aussi un formidable vecteur d’intégration.

    Dans la maison des associations de Saint-Flo-rentin, trois femmes discutent autour d’uncafé de l’organisation des activités à venir.Au Réseau d’échanges réciproques desavoirs, on ne donne pas de cours, on offre et onreçoit des connaissances. C’est le principe mêmede ce mouvement d’éducation populaire forméil y a une trentaine d’années par des enseignantsà Evry, en région parisienne. Françoise Ninino,la présidente, insiste sur ce point. « Tout le mondea des savoirs. Il s’agit d’en faire profiter quelqu’und’autre qui doit lui aussi trouver quelque chose à mon-trer à une autre personne. L’intérêt est de mettre toutle monde en valeur parce nous savons tous des choses.Le savoir n’est pas uniquement intellectuel. »À ses côtés Béatrice Deltombe, la secrétaire del’association, est présente depuis la création,en 1994. « Je propose une initiation à l’informati-que, mais j’ai aussi fait du français, de l’anglais, dusolfège… Notre plaisir est de créer des rencontres, queles communautés se mêlent et se connaissent. Lorsquel’on se connaît on n’a plus peur les uns des autres. »Un avis partagé par Khira Bentayeb, qui a inté-gré le réseau il y a deux ans « attirée par le sou-tien au code de la route » et qui en échange proposede transmettre ses fameuses recettes de cous-cous algérien et de ragoût. Elle évoque aussila convivialité qui règne lors des sorties et ren-contres organisées chaque année.Le Réseau d’échanges réciproques de savoirs

    de Saint-Florentin (il en existe trois autres dansle département) dispose dans son fichier d’en-viron 130 demandeurs et offreurs… surtout desfemmes. Les activités proposées sont multi-ples : informatique, soutien au code de la route,français, cuisine (jusqu’à l’élaboration d’unepièce montée !), couture, tapis, tricot à lamachine, solfège, chant choral, reliure, écri-ture, marionnette, broderie, travail sur l’euro…

    Relancer les offreurs« Quelqu’un nous a récemment proposé un atelier decomposition florale et nous allons aussi relancer l’arabe,explique Françoise Ninino. La difficulté vient dufait que les gens sont surtout consommateurs et peuoffreurs. » Dernier-né des réseaux icaunais,Charny propose des échanges tant de savoir-faire que de connaissances intellectuelles.Après un an d’existence, l’association compteprès de 25 adhérents. Olivier Gautier cherchaitlui des informations sur la greffe de pommierset en échange a proposé la fabrication du pain.« En plus j’ai aussi réappris à faire les gougères ! »,s’amuse-t-il. Hormis les classiques broderie,français, informatique et poterie…, le réseaupropose de nouvelles offres en matière d’éco-logie, de phyto-épuration, mais aussi de poé-sie et de philosophie. Pour Olivier Gautier lecontrat est rempli, à savoir « mettre en lien desgens de tous les horizons ».

    Les adresses des Réseauxd’échanges réciproques de savoirsz 7, rue de l’Ile de France,

    89600 Saint-Florentin.Tél. : 03 86 35 15 22

    z 19, avenue de l’Europe,89 100 Sens. Tél. : 03 86 65 06 34

    z 1, impasse du Collège, 89200 Avallon. Tél. : 03 86 34 15 20

    z 1, rue de l’Eglise, 89120Chevillon (Charny). Tél. : 03 86 73 16 32

    Françoise Ninino, présidente du réseau de Saint-Florentin

  • Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    13

    EN DIAGONALE

    Les projets touristiques de Daniel SchieverL’UDOTSI 89 (Union départementale des offices de tourisme et syndicats

    d’initiative de l’Yonne) a élu en juin un nouveau président : Daniel Schiever. Vice-

    président de l’OT de l’Avallonnais et du Morvan, il succède à Robert Faron,

    président de l’OT de l’Auxerrois. Rappelons que l’UDOTSI a pour mission de fédérer et d’animer le

    réseau des 28 OT et SI (syndicats d’initiatives) de l’Yonne qui sont ses adhérents, de faire appliquer les

    stratégies régionale et nationale, d’accompagner les OT et SI entrés en démarche qualité Bourgogne,

    d’organiser des formations pour le personnel, etc. Daniel Schiever annonce également un certain

    nombre d’« actions innovantes » consécutives au partenariat financier récemment conclu avec la

    chambre de commerce et d’industrie de l’Yonne. Parmi celles-ci, une réflexion autour de la mise en

    place d’un système de connaissance des disponibilités des hébergements, la présence plus soutenue des

    OT et SI sur des salons mais aussi sur le web.

    UDOTSI de l’Yonne, 1-2, quai de la République, 89000 Auxerre. Tél. : 03 86 51 71 54

    ou par mail : [email protected]

    Patrick Bacot, homme-orchestreDirecteur de l’ADDIM 89, l’Association départementale pour le développement et l’initiative de la musique et de la danse dans

    l’Yonne, Patrick Bacot vient d’être nommé responsable de la commission nationale « Plan pour des politiques nationales et

    territoriales en faveur des musiques actuelles ». Cette commission, regroupant les acteurs de la filière musicale (disque, édi-

    tion, enseignement, diffusion, production, syndicats, fédérations de collectivités…) est chargée de remettre des propositions

    d’action au ministre de la Culture dans le domaine des musiques actuelles et amplifiées (jazz, rock, chanson, musiques du monde…),

    et d’accompagner la mise en place de concertations territoriales dans les régions en s’appuyant sur les pouvoirs publics et les

    collectivités locales en place. « Depuis plusieurs années, ceux qui travaillent dans le secteur des musiques actuelles estimaient qu’il était néces-

    saire de prendre des mesures spécifiques pour ce champ particulier, de ne pas uniquement laisser ce secteur aux seules lois du marché. Pour que l’en-

    semble de la filière soit entendue, » explique Patrick Bacot qui était déjà président de la Fédération des scènes de jazz.

    Installée à la pépinière d’entreprises d’Auxerre

    depuis février, en provenance de la région pari-

    sienne, L’Étoffe du lieu propose une autre concep-

    tion de la décoration. « Un nouveau regard sur l’habitat

    et la façon d’y vivre » qui l’entraîne à proposer de

    « l’aménagement personnalisé d’espaces, professionnels et

    privés ». Une initiative proche du relooking.

    « Nous tenons compte du placement du mobilier existant,

    des points cardinaux, de la lumière, effectuons une étude colo-

    ristique… indique Véronique Robaglia, gérante de l’entre-

    prise avec son époux. Notre priorité est de redonner à l’être

    humain tout son potentiel de bien-être quant à l’utilisa-

    tion de ses espaces de vie. »

    Véronique et Bruno Robaglia apprennent aussi à

    leurs clients que pour éviter le stress « il faut toujours

    être assis en dominance dans une pièce, c’est-à-dire face à

    la porte d’entrée », ou encore que « certains objets nous

    prennent de l’énergie, en particulier ceux que l’on conserve

    dans notre environnement quotidien alors qu’ils ne nous

    plaisent pas ».

    L’Etoffe du lieu :

    105, rue des Mignottes, 89000 Auxerre.

    Tél. : 03 86 46 63 58 ou 06 07 64 44 53

    Par mail : [email protected]

    Sur Internet : www.letoffedulieu.com

    Atelier sur le pouvoir de la couleur prévu en fin d’année.

    L’Étoffe du lieurelooke votreintérieur

    Festins de Bourgogne récompenséeL’écrasé de pommes de

    terre à l’huile d’olive et la

    ratatouille aux herbes de

    Provence, deux produits

    préparés par Festins de

    Bourgogne ont obtenu le

    prix Saveurs de l’année

    2006. Ces mets pasteuri-

    sés et commercialisés

    sous forme de barquet-

    tes, sont vendus dans

    tous les Monoprix de

    France sous la marque de

    l’enseigne commerciale.

    Festins de Bourgogne,

    l’un des traiteurs les plus

    renommés de France, a

    été crée en 1992 par Didier et Evelyne Chapuis. La société installée à Chemilly, où elle fabrique

    tous ses plats, a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. Elle emploie 200

    personnes partagées entre son site icaunais et celui de La Motte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher.

    Elle commercialise notamment ses plats dans ses boutiques, dans la grande distribution, chez

    quelques grands traiteurs parisiens et dans les trains Thalys et Eurostar.

  • 14Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    «J’ai rêvé d’une ville si bellecomme un arc-en-ciel et pleined’amour », écrit Pierre-Mariepour accompagner la maquetteréalisée par les élèves de CE2 de l’écoleAristide Briand de Sens. Si le travailde recherche mené par l’associa-tion Au Jardin du savoir sur lamémoire du quartier des Chaillotsn’a pas mis à jour la présenceancienne de terrains de foot ou depiscines rêvés par les enfants, il amontré qu’au XIVe siècle, bien avantla construction des HLM (habita-tions à loyer modéré), s’y trouvaitune pépinière exploitée par des cha-noines, qu’au XVIIIe on y cultivaitdes vignes et jusqu’à la moitié duXXe siècle des pommes de terre…« Les Chaillots d’hier, d’aujourd’hui etde demain » a nécessité trois annéesde recherche et rencontré un suc-cès au-delà de toute espérance. Àl’origine, Mohammed Chemlal, ledirecteur, souhaitait lutter contre« les étiquettes que l’on peut coller sur lesHLM et sur ses habitants : mettre la

    Après son « Passeportculturel », l’association

    Au Jardin du savoir continued’inciter les habitants des

    Chaillots à aller à la rencontredu patrimoine de la ville

    de Sens. Sans oublier ses quartiers.

    richesse des Chaillots en valeur permet-tait d’en faire évoluer l’image ; pour celail était important de montrer que ce quar-tier a lui aussi une histoire ».En collaboration avec les Archivescommunales et départementales,avec la Société archéologique deSens, les musées et bibliothèques…et toutes les personnes qui ontapporté photos et documents et faitpart de leurs récits de vie, l’asso-ciation a, pierre après pierre,reconstruit l’édifice historique ethumain de ce quartier qui compteun millier d’habitants.

    Intergénérationnel et interculturelLes générations se sont rappro-chées, les cultures mêlées à l’occa-sion de différentes rencontres. Desdébats d’abord. L’historien ÉtienneDodet est ainsi venu raconter troissiècles d’histoire de Sens. « Nousavions invité 45 personnes et nous noussommes retrouvés à plus de 120 ! » L’oc-casion de rappeler que du quartier

    LES CANTONS

    Sens Nord Est

    5 communes : Fontaine la gaillarde 489 hab.• Saint-Clément 2887 hab. • Saligny 584 hab. • Soucy 1339 hab. • Senspartiel

    Population: 5299 habitantsSuperficie: 50,7km2 (soit une densité de 105 habitants au km2)Conseiller Général: M. Bruno Gervier

    Population: 5299 habitantsSuperficie: 50,7km2 (soit une densité de 105 habitants au km2)Conseiller Général: M. Bruno Gervier

    La mémoire des Chaillots retrouvéeAu Jardin du savoir

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    LES CANTONS

    Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    Quelle est la typologiedu canton Sens Nord-Est ?C’est un canton« rurbain », à savoir àla fois ville etcampagne. Il comprendun tiers de la ville deSens (des quartierspopulaires comme LesChaillots mais aussi lecentre-ville), Saint-Clément qui estlimitrophe, Soucy, plusles deux communesrurales que sont Salignyet Fontaine-la-Gaillarde.

    Sens et Saint-Clémentfont partie de lacommunauté decommunes du Sénonais,mais pas Saligny, Soucyet Fontaine-la-Gaillarde.Les populations sonttrès diverses et par voiede conséquence leursbesoins également.

    De quoi est constituéel’économie locale ?Le bassin d’emploirecouvre bien sûr Sens,

    voire Paris puisque nousne sommes qu’à 55minutes de la gare deLyon. Mais le cantoncompte aussi descommerces de proximitéen centre-ville, degrosses entreprises àSaint-Clément (Valéo),la fromagerie Lincet àSaligny, des entreprisesà Soucy (fonderie del’Yonne…). Lescommunes pluséloignées de Sens sontdavantagerésidentielles.

    Quelle est votreconception du rôle deconseiller général ?À l’échelle de l’Yonne,nous devons tenter depeser sur la définitionde la politique dudépartement. Au niveaulocal, il nous revientd’accompagner les éluslocaux dans leursprojets dedéveloppement, deproposer, d’initier desprojets s’ils rencontrent

    l’adhésion des maires.Nous sommes aussi auservice des associationset des habitants, étantdonné le champ decompétence très vastedu Conseil Général enmatière d’aide auxpersonnes.

    Quel est le premierdossier sur lequel vousavez travaillé ?Pour des raisons à la foispratiques et économiques,le premier dossierauquel je me suisattaqué lorsque j’ai étéélu en 2004 a étéd’étudier la possibilitéd’intégrer Fontaine-la-Gaillarde, Soucy etSaligny dans le plan initiépar Gaz de France sur ledépartement. Aujourd’hui,la mise en gaz de Soucyest effectuée, Saligny seratotalement couvert le8 novembre, et Fontaine-la-Gaillarde sera dotée dugaz de ville en deuxtemps: les 15 octobre et7 décembre prochains.

    > L’ E N T R E T I E N BRUNO GERVIER, CONSEILLER GENERAL DU CANTON DE SENS NORD-EST

    Fontaine-la-GaillardeLa municipalité deFontaine-la-Gaillarde aacquis la propriété Grelinafin d’y réaliser deslogements (opérationCœur de village) ; unprojet auquel le ConseilGénéral a participé àhauteur de100000 euros. LeDépartement a aussifinancé un préfabriquépermettant à l’écoleprimaire d’ouvrir uneclasse supplémentaire.

    SalignyLe Conseil Général aversé 27159 euros et27450 euros pour lesdeux premières tranchesde réhabilitation deslocaux adjacents à l’écolematernelle. Un contratde canton a permis lasécurisation des entréeset sorties de l’école.

    SoucyLa 4e tranche deréhabilitation de l’écoleprimaire a été effectuéeet un gros projetd’assainissement pluvialest en cours.

    Rénovation descollègesLes collèges Montpezatet Mallarmé (Sens) fontl’objet d’importantesrénovations prises encharge intégralement parle Département. Après

    une 1re tranche detravaux achevée (8 millions d’euros) à Montpezat, une 2etranche est à l’étude (4 millions d’euros). À Mallarmé 1,9 millionsd’euros ont été affectés àla réfection des toitures,la rénovation devantquant à elle débuterlorsque la 2e tranche deMontpezat sera terminée.

    Petite enfanceUne réflexion est àl’étude autour del’accueil de la petiteenfance dans le canton.Actuellement une seulecrèche-halte-garderieexiste, à Saint-Clément,et elle manque de places.

    > E N B R E F

    sont issus un maire, des avocats, desmédecins, des élus du conseil munici-pal actuel. « C’est important pour les enfantsde savoir que même s’ils habitent un quar-tier populaire, ils ont les mêmes chances deréussite que les autres. » À l’occasion dufestival Sens Planète, un sociologueparisien a détaillé le parcours migra-toire des habitants du quartier, « unefaçon de lutter contre les discriminations carlorsque l’on connaît l’autre on a moins peurde lui ».Ont suivi une exposition avec docu-ments, photographies et illustrationset, sorte d’apothéose, une journée com-plète le 17 juillet dernier. Après unmatch de foot et un méchoui géant,près de 500 personnes ont assisté à laprojection du film relatant toutes lesétapes du projet. Désireuse de poursui-vre son « combat autour du patrimoine etde la citoyenneté », l’association Au Jar-din du savoir lance « Questions pour unSénonais ». Une sorte de « Questions pourun champion » basée sur la connaissancede la vie économique et culturelle de laville de Sens.

    Au Jardin du savoir: 20 ans en 2007z L’association Au Jardin du savoir

    propose de l’aide aux devoirs auxenfants, du CP à la terminale, etdes ateliers pour les adultes (aideà la recherche d’emploi, remise àniveau en français, initiation àl’informatique…). Elle compteaussi un groupe de parole defemmes et une bibliothèque.

    14, rue Fenel, 89100 Sens. Tél. : 0386657914Sur Internet : www.aujardindusavoir.com

    « ACCOMPAGNER LES ÉLUS LOCAUX »

  • DOSSIER

    A chaque recensement,l’Yonne gagne enpopulation. Mais commesur l’ensemble du territoire français, le secteur du logementconnaît une pénurie dansle département. Afin desoutenir l’habitat social et donc les publics les plusen difficulté, le ConseilGénéral contribuefinancièrement à laplupart des opérationseffectuées par les communes et les bailleurs sociaux.

    Se loger dans l’Yonne

    Le dernier recensement de la popu-lation effectué par l’INSEE, en1999, dénombrait 333 221 habi-tants dans l’Yonne, soit plus de 10 000personnes supplémentaires par rap-port à 1990. Une augmentation quis’explique en grande partie par ledesserrement de l’agglomérationparisienne qui entraîne une crois-sance démographique particuliè-r e m e n t f o r t e d a n s l e n o r d d udépartement. L’Yonne séduit lesplus de 30 ans, attirés par un coût

    Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    16

    Une qualité de viequi séduit de nouveaux publicsUne qualité de viequi séduit de nouveaux publics

  • Au fil de l’Yonne - novembre 2006

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    DOSSIER

    de logement moins élevé et unemeilleure qualité de vie.Avec en moyenne 45 habitants aukm2 (pour 51 dans la région Bour-gogne et 108 en France métropoli-taine), le département est rural maisavec un peuplement relativementdiffus, les deux plus grandes agglo-mérations – Auxerre et Sens – tota-lisant à peine 80 000 habitants. Lestrois-quarts de la population viventsur 38 % du territoire, essentielle-ment au nord et au centre, avec uneconcentration particulière sur l’axeSens-Avallon.La périurbanisation se poursuit etla plupart des communes prochesd’Auxerre, Sens et Migennes affi-chent un taux de croissance supé-rieur à la moyenne. Certaines zonesrurales voient également arriver despopulations n’hésitant pas à s’ex-centrer pour trouver un lieu de viecorrespondant mieux à leurs critè-res et leur budget.

    Le rêve de devenirpropriétaireEn 1999, 174 496 logements étaientrecensés dans l’Yonne : 135 340r é s i d e n c e s p r i n c i p a l e s ( d o n t102 988 maisons individuelles) et24 990 résidences secondaires (lereste étant considéré comme occa-

    sionnel – à savoir utilisé une partiede l’année pour raison profession-nelle – ou vacant). 87 422 ménagesétaient propriétaires de leur rési-dence principale, contre 41 313locataires ou sous-locataires.Avec l’envolée des prix enregistréedans le secteur de l’immobilier, ilest de plus en plus difficile pour lesménages d’acheter leur habitation.« Les gens que nous recevons ont un pro-jet moyen de 115 000 euros et un revenumoyen de 2 000 euros par ménage, indi-que Hervé Couteille, le directeur de l’ADIL89 (Agence départementale d’informationsur le logement de l’Yonne). En 2002,7 % des prêts étaient supérieurs à vingtans, un chiffre qui a atteint 40 % en2005. En dix ans les valeurs ont doublémais pas les salaires et les prix ont conti-nué de grimper. Etre propriétaire reste lerêve de chacun, mais tout le monde nepeut pas y accéder ; ceux qui avaient lacapacité d’acheter il y a dix ans ne l’ontplus aujourd’hui. » Une envolée desprix qui a un deuxième effet : « Ceuxqui achètent pour louer demandent unloyer plus élevé », d’autant que « l’onobserve une pénurie en ville et dans lesbourgades périphériques ; Sens est pres-que plus chère qu’Auxerre qui atteint pres-que le niveau de Dijon », précise HervéCouteille. Soumis lui à des loyersconventionnés, le parc locatif socialatteignait, le 31 décembre 2000,18 773 logements. Le groupe OPAC89 composé de l’OPAC et de la SAHLM Yonne Habitation, présidé parle conseiller général de Bléneau,Alain Drouhin, possède et gère plusde 8 500 logements répartis sur 196 communes du département. Lebai l leur socia l préfère par lerd’« habitats à vivre ». Car aujourd’huiles résidences principales offrentde plus en plus d’espace à leurshabitants, alors même que la taillemoyenne des ménages diminue(monoparentalité, décohabita-tion…). « Alors qu’en 1962 le ménagefrançais moyen était composé de troispersonnes logeant en moyenne dans untrois pièces – soit le type même du loge-ment fonctionnel des bâtiments collec-

    LA LOCATION, UNE ALTERNATIVELOUER DANS LE PARC PRIVÉIl existe environ 180 agences immobilières dans ledépartement (consulter un fichier d’offres locatives surwww.fnaim.fr). Des notaires (www.chambre-yonne.notaire.fr) et huissiers de justice font égalementde l’administration de biens. Des journaux gratuits(Bonjour Le 89, ParuVendu) ou payants publient desannonces. Les étudiants peuvent aussi s’adresser à laMaison de la Jeunesse, 1 bis, place de l’Arquebuse à Auxerre.Tél. : 03 86 72 18 18 ou par mail :[email protected]

    LOUER DANS LE PARC SOCIALIl convient de s’adresser aux bailleurs sociaux. Toutedemande de logement dans le secteur social fait l’objetd’un numéro d’enregistrement départemental unique.Pour obtenir les adresses, consulter le site Internet de l’ADIL 89 :www.adil.org/89

    > L’ E N T R E T I E N HUBERT MOISSENET

    Pression immobilière sur l’AuxerroisLes communes dépendant de la Communauté de l’Auxer-rois subissent la pression de nouvelles populationsdésireuses de s’installer en périphérie du chef-lieu dudépartement. Mais peuvent-elles répondre à ce besoin ?Hubert Moissenet, président de la CA et maire de Saint-Georges, évoque différents projets.La demande en matière de logements est-elletrès importante?Depuis deux ans, nous connaissons en effet denombreuses demandes de terrains à bâtir dansl’Auxerrois. Des citadins qui veulent s’installer enmilieu rural et semi-rural, et des gens qui arriventde l’extérieur du département. Les nombreusesséparations de couples créent aussi une demandesupplémentaire.

    Comment répondre à ces nouveaux besoins?Plusieurs communes ont des projets d’aménagement.Citons entre autres Venoy, Monéteau, Appoigny etplus tard Perrigny. Villefargeau va aménager unlotissement d’une quarantaine de lots en bordure dela D 965 (une partie de logements sociaux OPAC). ÀSaint-Georges trois immeubles (soit 71 logements)sont en construction sur l’avenue d’Auxerre et unlotissement de quinze lots va sortir au-dessus duparc de l’IME (institut médico-éducatif). Cesnouvelles offres feront peut-être un peu baisser lesprix car les terrains ont augmenté de façonvertigineuse.

  • 18Au fil de l’Yonne - novembre 2006

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    DOSSIER

    tifs des années 60-70 –, en 1999 leménage compte deux personnes qui viventdans un quatre pièces, explique ThierryVoiron, directeur général adjoint del’OPAC 89. Aujourd’hui, nous construi-sons des types 3 de 75 m2 et des types 4au minimum de 85 m2, avec dépendan-ces pour les pavillons. Le produit n’a plusrien de social ; je dirais plutôt que c’est

    un habitat économiquement abordable. »Tandis que l’OAH (Office auxerroisde l’habitat) et Brennus habitat sontrespectivement centrés sur Auxerreet Sens, l’OPAC 89 continue « deréinvestir les centres-bourgs en achetantdes maisons et en les réhabilitant, afinqu’ils ne se vident pas. Dans certainespetites communes rurales nous effectuons

    même des micro-opérations de un à deuxlogements. Notre objectif est de produire200 logements par an, chiffre qui ne tientpas compte des opérations de renouvelle-ment urbain (intervenant à Sens, Saint-Florentin, Migennes et Avallon), effectuéesen collaboration avec les communes. »

    Construire et réhabiliterÀ Auxerre, l’OAH, office publicmunicipal dont le patrimoinecompte 5 098 logements (principa-lement Sainte-Geneviève, Saint-Siméon, Les Rosoirs, les Brichères,une partie de la rive droite), a prévude grands travaux de réhabilitationd’une partie de son patrimoineancien, devenu obsolète. Le renou-vellement urbain du quartier desBrichères par exemple, soit « uneenveloppe de 50 millions d’euros dont30 millions pour le logement », expli-que le président, Jacques Hojlo. « Lequartier devrait être terminé en 2008 etc o m p r e n d r a 3 0 0 l o g e m e n t s d o n t 200 locatifs sociaux. 37 logements sontprévus pour l’accession sociale à la pro-priété (les personnes entrent comme loca-taires selon les critères propres aux HLMavec le projet de devenir propriétaires). »Rive droite également, où « nousdevons construire afin de préparer le relo-gement des habitants des bâtiments deSainte-Geneviève voués à la démolition(140 logements) ; une façon de dé-den-sifier ce quartier », poursuit JacquesHojlo. L’OAH indique d’autres pro-jets de construction à Auxerre : rueCamille Desmoulins (40 logementsprévus), avenue de la Turgotine (20 logements) et rue de la Noue(23 logements). « Il faut un dévelop-pement maîtrisé, qui réponde aux besoinsen termes de quantité mais également dequalité afin que les gens se sentent biendans leur logement. »

    1 200 logements par anHélas les listes d’attente sont lon-gues… Dans l’Yonne, 74 % desménages ont des revenus compati-bles avec les plafonds de ressour-ces HLM (le cas également de 86 %des personnes résidant dans leprivé). Mais comme le confirmeThierry Voiron, « il y a une pénurie delogements sociaux ; après la très forte

    LE CODAL POUR LES ACCÉDANTS À LA PROPRIÉTÉDispositif destiné aux personnes de condition modeste souhaitant accéder à la propriété, le CODAL de l’Yonne (Comité d’aide au logement) propose unprêt complémentaire de 7000 et 9000 euros à 1 %. Une action qui s’effectue« grâce au financement du Conseil Général et aux retours des prêtsconsentis, dans la limite de l’enveloppe disponible », indique Anne-MarieBégin, secrétaire générale du GIE La Maison de l’habitat. 120 prêts ont étédécaissés en 2005 pour un montant global de 944000 euros. Un dispositifréservé aux habitants de l’Yonne.

    L’aide LOCA-PASS est une avance remboursable sans intérêt des deux mois de dépôt de garantie demandés par les propriétaires à l’entrée dans les lieuxpour les locataires. « Nous pouvons également de nous porter caution pourle locataire auprès de son bailleur, explique Anne-Marie Bégin. Et payer jusqu’à 18 mois de loyers impayés à la place d’un locataire défaillant. »

    Le CIL de l’Yonne (Comité interprofessionnel du logement), organismecollecteur du 1 % patronal, propose un prêt accession à 1,5 % aux salariésdes entreprises qui cotisent.

    Pour tout renseignement sur ces dispositifs, téléphoner au 03 86 72 09 40

    Des logements OPAC, quai Schweitzer à Sens

  • 19Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    DOSSIER

    À quel niveau le Conseil Généralintervient-il dans le dossier dulogement?D’une façon générale, le Département participe àl’information du grand public et à la promotion du logement parses partenariats avec l’ADIL 89(Agence départementaled’information sur le logement) et le CODAL de l’Yonne (Comitéd’aide au logement), qu’il financeen partie.

    Quelles sont les aides octroyéesau milieu rural, pour quellesmotivations?La volonté du Conseil Général estd’offrir des conditions correctesd’accueil des populations de façonà maintenir de l’activité dans desvillages qui ont tendance à sedépeupler. Une façon égalementde limiter la concentration sur lesespaces urbains.

    À ce titre, le Département favorisedeux dispositifs: la réhabilitationde logements communaux(réservé aux communes de moinsde 5000 habitants), destinés auxpersonnes dotées de moyenslimités (70 dossiers acceptés en2005 induisant 2 millions d’eurosde subventions départementales),et la création de lotissementscommunaux. Dans ce dernier cas,la problématique n’est pas lamême, car il s’agit là de répondreà un besoin en espacespavillonnaires dans des zones oùse manifeste une forte pressionimmobilière (en bordure de l’Ile-de-France et dans toutes lescommunes périurbaines –Auxerre, Sens, Migennes…).

    L’aide ainsi apportée, non pas à la construction de bâtimentsmais à la viabilisation d’espaces,permet aux communes les pluspetites d’accueillir cespopulations. En 2005, nous noussommes engagés sur 10 dossiersinduisant 246415 euros desubventions départementales.

    Le Conseil Général estégalement très impliquéfinancièrement dans le domainedu logement social,majoritairement présent dans les villes…Nous avons en effet la facultéd’aider les bailleurs sociaux àréhabiliter leur patrimoine, dontcertaines constructions datantdes années 50-60 sont totalementobsolètes, dans l’ensemble du département. En 2005, 11opérations ont ainsi été réaliséescorrespondant à des prêts à tauxzéro de plus de 1,8 million d’euros.

    De grands programmes derenouvellement urbain vontégalement être lancés surAuxerre, Sens et Migennes. LeConseil Général s’engagera au côtéde l’ANRU (Agence nationale pourla rénovation urbaine) et de laRégion pour participer à leurfinancement, et viendra appuyerles programmes derenouvellement urbain surd’autres communes.

    Hors procédure de renouvellementurbain nous pouvons égalementsoutenir les bailleurs sociaux dansdes projets de création delogements, que ce soit dans lesvilles ou les campagnes.

    > L’ E N T R E T I E N HENRI DE RAINCOURT,PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL

    « Nous venons en appui de nombreux dispositifs »Désireux de lutter contre la désertification des campagnes et d’œuvrer àl’amélioration de la qualité de vie des habitants des villes, le Conseil Général octroied’importants crédits au secteur du logement dans l’ensemble du département.

    L’ADIL 89, UN SERVICE POUR TOUSAssociation loi 1901 créée par lavolonté du Conseil Général del’Yonne, l’ADIL 89 (Agencedépartementale d’information surle logement) proposegratuitement un conseil completsur le logement: les contrats, lesrelations avec les professionnels,les assurances liées à l’emprunt, à la construction ou àl’habitation, les garanties, la fiscalité, la copropriété, la location, la réglementation sur la qualité de l’habitat.L’ADIL 89 propose également desplans de financement sur mesureaux ménages désireux d’accéder à la propriété.En 2005, l’ADIL 89 a effectué13113 consultations et 230études financières.

    ADIL 89, Centre d’information surl’habitat de l’Yonne, 58, boulevardVauban, 89000 Auxerre. Tél. :03 86 72 16 16. Par mail :[email protected] Sur Internet :www.adil.org/89. Permanencesd’information dans tous les chefs-lieuxde cantons (une exception icaunaise).

    production des années 1960 à 1975, unephase de repli a touché le logement publiccomme le logement privé. L’ensemble desmesures fiscales prises en faveur du sec-teur privé et depuis peu du logementpublic a fait remonter le nombre de misesen chantier, mais le retard est importantet à l’horizon 2015 le besoin atteint 1 200logements par an. »Soucieux d’apporter sa pierre indis-pensable à tous ces édifices, leConseil Général contribue finan-cièrement à la plupart des opéra-tions réalisées dans le Département.« Nous intervenons dans tout ce qui a uncaractère social, hormis les opérationsd’accession à la propriété, indiqueEmmanuel Boursault, directeur del’Action économique et des Politi-ques territoriales. Avec un doubleobjectif : en milieu rural maintenir voiredévelopper la population ; en milieuurbain, en liaison avec les bailleurssociaux et les communes, améliorer lebâti pour de meilleurs conditions de viedes personnes. »

    Nathalie [email protected]

  • 20Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    20

    LES CANTONS

    Saint-Sauveur-en-Puisaye

    «Les cruches ventrues, insolem-ment sexuées, étaient pétrieset cuites à La Bâtisse, veined’argile grasse à fleur de terre

    […] L’émail inégal, mais toujoursd’un brun chaud, couvrait cette vais-selle née de notre sol », raconte Colettedans Ces dames anciennes. Véritableambassadeur de la région poyau-dine, l’écrivain aimait les poteriesque l’on y fabrique depuis le XIVe siè-cle. Mémoire de l’atelier de LaBâtisse, où les générations depotiers se succèdent depuis près detrois cents ans, François Solano faitvisiter les lieux avec le plaisir mani-feste de partager un peu de cettepassion qui l’a cueilli durant laguerre, alors qu’il venait se réfu-gier en Puisaye…« La poterie a connu son apogée auXVIIIe siècle. Tous les récipients utilisésétaient alors en terre. C’est à cette époquequ’ont été construits les grands fours.D’ici partaient des objets à destinationde toutes les régions de France, parbateaux ou chariots. Car nous avons lachance d’avoir ici des argiles qui permet-

    tent de fabriquer des grès, particulière-ment résistants. »Pour illustrer ses propos, FrançoisSolano montre une reconstitutionstratigraphique d’une carrière d’ar-gile. À 80 cm environ sous la terrearable et sur une épaisseur de 5-6 mètres, se trouvent les premiè-res argiles, les argiles à faïence,plus tendres.

    Riche en ocres et en émail« Du XIVe au XVIe siècles on n’a employéque ces argiles-là. On les utilisait pourfabriquer des tuiles, des briques, des objetsde cuisine, explique l’ancien potier.Ce n’est qu’au XVIe siècle que l’on a fouilléplus profondément et trouvé les terres àgrès (présentes jusqu’à 10-12 mètres deprofondeur), résistantes au sel, aux aci-des et à des températures beaucoup plusélevées. Cela a marqué le grand dévelop-pement de la poterie. »La région est également riche enocres et en émail. Extrait de miné-raux nommés les « laitiers », celui-c i s ’ a p p l i q u e s u r l e s o b j e t s

    généralement précuits (les « bis-cuits ») pour leur donner leur cou-leur. Tour à bâton, tour à pied, tourélectrique, travail au moule… lemusée vivant de La Bâtisse racontetoute l’histoire de la poterie poyau-dine. Grand témoin du XVIIIe siècle,un grand four couché de 75 m3 (uni-que en France) rappelle qu’ici deshommes se sont relayés nuit et jourpour obtenir une cuisson à 1 450°au foyer. Ration pour une seulefournée (jusqu’à 3 000 pièces quandmême) : 50 stères de gros bois et4 000 fagots !La Puisaye compte aujourd’huiencore plus d’une vingtaine depotiers. Chaque été Saint-Sauveurest le lieu d’une grande « Foire auxPotiers » à laquelle participent éga-lement des dizaines d’artisansvenus de la France entière. La 24e

    édition du mois de juillet dernier aprouvé si besoin était que la terrecuite avait encore de beaux joursdevant elle…

    Nathalie [email protected]

    Le bois, l’argile, les ocres et les émaux… La Puisaye avait toutes les richesses pour réussirl’alchimie de la poterie. Elle se permet, aujourd’hui, d’exporter ses argiles dans le monde entier !

    Une tradition potière depuis le XIVe SIÈCLE

    10 communes: Fontenoy • 301 hab. • Lainsecq • 331 hab. • Moutiers 292 hab. • Sainpuits 299 hab. •Sainte-Colombe-sur-Loing 211 hab. • Saints 570 hab. • Saint-Sauveur-en-Puisaye 939 hab. • Sougères-en-Puisaye 315 hab. • Thury 461 hab. • Treigny 840 hab.

    Population: 4559 habitants.Superficie: 270,9 km2

    (soit une densité de 17 habitants au km2)Conseiller Général: M. Gérard Morisset

    CONTACT : Poterie de La Bâtisse, 89520 Moutiers. Tél. : 03 86 45 68 00. Sur Internet : www.poterie-batisse.com Propose des formations.La poterie de La Bâtisse est située au terminus du train touristique du Pays de Puisaye-Forterre.

    Le château de Ratilly

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    LES CANTONS

    Comment définiriez-vousvotre canton?C’est un canton entièrementrural. Nos activités sontavant tout traditionnelles:agriculture, commerce etartisanat. La communauté de communes (qui englobeégalement Levis, situé sur le canton de Toucy), créée à mon initiative en 1997, acependant généré 45 emploisen aidant deux entreprises à s’installer, en permettant à AMH Labo de maintenirson activité et à Solargil dese développer (constructiond’un nouveau bâtiment).

    Votre canton est surtoutdoté d’un fort potentieltouristique…En effet et nous nous battonsdepuis vingt ans pour lemettre en valeur. La listen’est pas exhaustive mais onpeut citer le musée Colette àSaint-Sauveur, le château deGuédelon (248000 visiteursannuels), le parc naturel deBoutissaint, le parcd’aventure du Bois de la Folie(accrobranche) à Treigny, lemoulin de Vanneau à Saints,le train touristique du Paysde Puisaye-Forterre,Fontenoy et son musée,Thury, les peintures murales

    de l’église de Moutiers, lemusée de la poterie à LaBâtisse… Nous avonségalement une vie culturelletrès forte avec des concerts,des expositions, le châteaude Ratilly, Le Tremblay, leMoulin de Hausse Côte.

    Etes-vous doté d’unecapacité d’accueil suffisantepour loger les visiteurs?Nous sommes conscients du problème et avons aidé à l’ouverture d’un certainnombre de gîtes, dechambres d’hôtes et dechambres à la ferme. Et il s’en développe encore.

    Une autre de vos prioritésest de soutenir lecommerce…Si les communes ruralesveulent conserver descommerces, elles onteffectivement intérêt à lesaider. Pas financièrementpuisque ce n’est pas leur rôle,mais en mettant à leurdisposition des bâtimentspré-aménagés. À Treigny,nous avons ainsi installé une coiffeuse, une supérette,un médecin, et nous sommesprêts à aider les volontairesqui se présenteront.

    > L’ E N T R E T I E NGERARD MORISSET, CONSEILLER GENERAL DU CANTON DE SAINT-SAUVEUR-EN-PUISAYE

    « UN FORT POTENTIEL TOURISTIQUE »

    Petite enfanceÀ Moutiers, la seule crèche du canton disposed’un agrément pour quinze enfants plus trois enhalte-garderie et deux en urgence. Elle emploiehuit personnes et affiche complet.Vieillissement de la populationDeux maisons de retraite sont installées dans lecanton: l’une, départementale, à Saint-Sauveur(91 lits), qui vient de faire l’objet d’un importantprogramme de modernisation financé par leConseil Général, l’autre, privée, à Treigny (25lits). À noter la présence d’un établissement pourhandicapés lourds (47 lits) à Lainsecq.Programme EqualDeux bâtiments en matériaux issus du bois vontvoir le jour en 2007 dans la zone industrielle deSaint-Sauveur. Le premier comprendra desbureaux et salles de réunion. Le second (200 m2),construit par chantier-école, constituera unbâtiment-relais. Un projet conduit par lacommunauté de communes.Les jeunes de retourAprès avoir connu l’exode rural, le canton deSaint-Sauveur enregistre, depuis quelquesannées, l’installation de populations jeunes issuesen grande partie de la région parisienne. Cesfamilles, pour la plupart nombreuses viennentchercher ici, une meilleure qualité de vie. Lesyndicat d’initiative et une équipe conséquentede bénévoles ne sont pas étrangers à ce contexte.Des poteries au couventUn ancien couvent du XVI-XVIIe a étéentièrement restauré à l’ancienne à Treigny. Trois chantiers s’y sont succédé - école,d’insertion et féminin –, ainsi que des artisanslocaux. Ouvert cet été, il proposait une grandeexposition de poteries d’artisans locaux. Uneréalisation lourde rendue possible grâce àl’intervention du Conseil Général.

    > E N B R E F

    Des générations de potiers se sont succédé dans l’atelier de la Bâtisse

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    CHRONO 89

    Au fil de l’Yonne - novembre 2006

    Exclusif

    « L’arrivée à Joigny sera l’une des plus belles du Tour »

    La « grande boucle » est de retour dans l’Yonne après une longue absence d’un quart de siècle.Après Auxerre qui a accueilli le Tour de France en 1968, 1972 et 1979, c’est Joigny qui fêterale 11 juillet l’arrivée d’une étape du Tour 2007. Chablis, a, elle, été retenue comme ville dedépart, le 12 juillet, nous explique Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France.

    Cette année, le Tour de Franceprend son envol depuis Londres le 7 juillet. Pourquoi ce détourpar la Grande-Bretagne?Nous souhaitions faire partir le Tour 2007 d’un grand pays voisin. Et nous avons reçu une réponsepositive de Ken Livingstone, lemaire de Londres, qui allait tout à fait dans le sens de que l’onsouhaitait faire. Il veut œuvrer

    Christian Prudhomme, directeur du Tour de France :

    européennes. Londres et Paris setrouvent ainsi réunies, un an aprèsla grande bataille des jeuxOlympiques, grâce au Tour de France 2007.

    Après le départ de Londres, vousvous dirigerez vers Canterbury…Il y aura un prologue dans Londresd’environ 8 kilomètres. Le tracépassera par tous les lieuxemblématiques de la capitalelondonienne dont BuckinghamPalace, Hyde Park et Speakercorner. La soirée de présentationdes coureurs aura lieu sur TrafalgarSquare. La première étape, ledimanche 8 juillet, ce départ fictifavant que la course ne soitréellement lancée, se fera devantTower Bridge qui s’abaissera pourque les coureurs puissent passer.Mais le véritable départ sera donnésur la ligne du méridien deGreenwich. Le soir même, lescoureurs rentreront en France avecla caravane pour aller à Gand enBelgique. Cette étape emprunteratous les lieux emblématiques du cyclisme flandrien.

    Cette année le Tour fera doncétape dans l’Yonne…Nous arriverons, en effet, à Joigny,le mercredi 11 juillet. Il y aura unetrès belle fin d’étape pour les

    pour qu’il y ait moins de pollutionsur les bords de la Tamise, enménageant davantage de place auvélo. Il a souhaité, pour ce faire,accueillir la plus grandecompétition cycliste mondiale. C’estla première fois qu’une candidaturepour un grand départ prend encompte de telles considérationsenvironnementales. C’est un beautrait d’union entre deux capitales

    LE TOUR2007 ENCHIFFRES• 20 étapes et

    un prologue

    • 20 à 22 équipes

    • 9 coureurs par équipe

    • soit 180 à 198 coureurs

    • une caravane de4800 personnes

    • 2 800 véhicules

    • 2 200représentantsdes media dont600 journalistes

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    sprinters. Soit 8 à 9 kilomètres detrès belles lignes droites dans lestous derniers kilomètres. Nousaurons une arrivée splendide, quisera sans doute l’une des plusbelles du Tour de France 2007, surles quais de l’Yonne, devant l’hôtelde ville de Joigny. Et qui sait? Il yaura peut-être un sprint royal àJoigny.

    Le lendemain, nous partirons deChablis, à proximité des caves.Il y aura un début d’étape tout à fait plat jusqu’à Nitry, puis leparcours, en direction d’Avallon et du Morvan, deviendra plusaccidenté avec de nombreusescôtes. Il est peu probable que le peloton se présente groupé sur la ligne d’arrivée.

    Comment s’opère la sélection deces villes étapes?C’est Amaury sport organisation(ASO), une structure spécialiséedans l’organisation d’événementssportifs, qui réalise cette sélection.Le Tour de France reçoit, pour vingtétapes et un prologue, 220candidatures de villes ou dedépartements, 170 en France etune cinquantaine à l’étranger. Nousavons rencontré, au Sénat, Henride Raincourt et François Boucher,conseiller général en charge des

    sports pour organiser le passage duTour dans l’Yonne. La ville dedépart et le tracé général du cours2007 nous permettait d’envisager,cette année, de passer par votreDépartement.

    Quels sont les principaux critèresde sélection d’une ville étape?Il nous faut, pour organiserl’arrivée, disposer d’une longueligne droite de 400 à 500 mètrespour le sprint final et ladécélération des coureurs. Il fautaussi suffisamment d’espace pourabriter la zone technique réservéeaux télévisions. Le Tour estdésormais retransmis dans 185pays. Une quarantaine de chaînesretransmettent en direct trois à sixheures de programme par jour. Et180 pays retransmettent, peu ouprou, le Tour de France. En 2005,l’image la plus vue du Tour a étécelle du viaduc de Millau. Le Tourn’est pas qu’une grandecompétition sportive. On valoriseaussi, à travers cette course, laFrance et ses régions. Son succèss’explique en grande partie par labeauté et la richesse des paysagesde notre pays.

    Quelles peuvent être lesretombées économiques du Tourpour une ville étape?

    Raymond Riotte, régional de l’étape

    CHRONO 89

    Au fil de l’Yonne - novembre 2006

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    Coureur professionnel de1967 à 1975, RaymondRiotte, né il y a 66 ans àSarry, près de Noyers-sur-Serein, a disputé 8 Toursde France. Ayantdécouvert les joies ducyclisme sur le tard,pendant son servicemilitaire en Algérie, lecoureur Icaunais endosseson premier maillotprofessionnel à l’âge de27 ans. C’était en 1967.Une année bénie pour cecycliste puissant, rapide

    au sprint, bagarreur àsouhait et habiletechnicien. C’est lors decette première annéechez les « Pros » queRaymond a réalisé sesmeilleures performances.Il s’octroie, à Jambes lorsdu Tour 1967, le maillotvert du coureur le pluscombatif avant de revêtir,à Strasbourg, la fameusetunique jaune du leaderde la « grande boucle ».Quelques jours plus tard,il remporte, à Marseille,

    une des étapes les plusconvoitées du Tour.

    Equipier modèle auprèsde Jacques Anquetil(équipe Bic), deRaymond Poulidor(Mercier-BP-Hutchinson), de LucienVan Impe (Sonolor) et deBernard Thévenet(Peugeot), RaymondRiotte s’est construit, aufil des ans, un palmarèsenviable. Victorieux surBordeaux-Saintes et surParis-Vimoutiers, il

    détient toujours le recorddu Français le plus rapidedans l’histoire de lacourse Bordeaux-Paris.

    Le jeune retraité seréjouit du passage duTour dans l’Yonne aprèsune longue absence d’unquart de siècle. « Assisterà une arrivée d’étape;guetter la venue descoureurs dans leur hôtel ;admirer de près les vélosrutilants que lesmécaniciens bichonnentdans les camions-

    ateliers ; applaudir aumatin les concurrentsqui, accueillis par lespeaker, paradent ensignant la feuille decontrôle sur le podium,c’est quand mêmebeaucoup plusintéressant que de voir leTour à la télévision »,s’enthousiasme RaymondRiotte qui sera présent, àJoigny le 11 juillet 2007,pour accueillir le peloton.

    Il s’agit avant tout de retombéesmédiatiques grâce aux 1200journalistes présents sur le Tour.Pendant toute la durée de l’étape,le prisme médiatique est orientévers le département qui accueille le Tour de France partout dans lemonde. Le tour est diffusé en directen Afrique du Sud, au Japon, enChine et aux Etats-Unisnotamment. Ensuite, l’organisationdu Tour de France réserve, à elleseule, 1200 lits. Ce, sans compter la caravane du Tour qui doit, elleaussi, se loger.

    Le Tour 2006 a été un peu ternipar la victoire controversée deFloyd Landis. Qu’avez-vous faitentre temps pour restaurer lacrédibilité et l’image du Tour?Nous sommes un géant médiatique.Nous pouvons donc parler et bienfaire comprendre aux gens quel’ennemi c’est le dopage et non pasle cyclisme. L’opprobre qui retombesur le Tour est d’autant plusparadoxal que le cyclisme est unsport qui recèle des valeurs decourage, d’opiniâtreté, d’espritd’équipe. Tout va dans le sens d’unavenir dégagé pour le cyclisme siles tricheurs arrêtent de nousempoisonner la vie.

    Propos recueillis par Eric Tariant

  • Au fil de l’Yonne - novembre 2006

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    CULTURE

    De fait, festivals et saisons musi-cales structurent l’été culturel del’Yonne. La plupart des manifes-tations sont le fruit de toute uneréflexion artistique : quelle diffusion,dans quels lieux, pour quels publics,quelles exigences, et aussi quelle régu-larité ? C’est principalement sur ce der-nier point que diffèrent les stratégies desfestivals de celles des saisons : à l’effer-vescence du temps fort répond la tran-quille régularité d’une programmationaérée.Plus de 3 000 spectateurs payants surtrois jours et plus de 2000 personnesaux manifestations gratuites sont venusassister, au mois d’août dernier, auxRencontres Musicales de Vézelay… Untrès beau record pour de la musiquedite classique.« Aux côtés d’une programmation de qualité,

    qui reste le socle du fes-tival, précise PatrickBacot directeur del’ADDIM, nous avonsmultiplié les momentsde convivialité, de sur-prise, et de découverte.Par exemple Vézelayproposait cette annéeune p la c e pub l iqueréaménagée en « placedes rencontres » avecespace dégustation,concerts-animations gratuits. Un festival,c’est une alchimie. Et ce qui doit rester enmémoire après un concert, c’est bien plus quela musique : c’est l’ambiance chaleureuse etla complicité qui naît entre le public et lesartistes ».

    Final en apothéose« À l’année prochaine ! » C’est ce quede nombreux spectateurs ont dit auxorganisateurs de Quinte et Sens, témoi-gne Bernard Ethuin-Coffinet, maire-adjoint chargé de la culture à Sens.« Nous avons doublé la fréquentation, pas-sant de 1 500 à 3 000 personnes depuis 2003,et ce, avec moins de spectacles. Pour l’anec-dote, lors de notre dernier spectacle, malgréla concurrence du match de football France-Brésil, nous avons réuni plus de 1 000 per-sonnes ! », poursuit le maître d’œuvre dece festival de musique et de cinéma, quise tient dans la cour du palais synodalde Sens à la fin du mois de juin.Beau succès également pour le Festivalen Othe et en Armance qui s’est ter-miné en apothéose au Parc des Fontai-nes d’Aix-en-Othe mais aussi pour leFestival Aux Zarbs Etc qui se dérouleen plein air au parc de l’Arbre-Sec à

    Les manifestations culturelles estivales ne cessent de se développer, depuis plusieurs années, sur tout notre Département. Petit bilan des festivals de l’été.

    Auxerre. Grâce à ses têtes d’affiche età ses groupes locaux qui assurent lespremières parties, la saison 2006 a étéexceptionnelle se félicite-t-on à l’asso-ciation. On aurait dépassé très large-ment les 10 000 spectateurs à Auxerre !Les Estivales de Puisaye-Forterre ontelles aussi vécu, à plein, leur quatrièmesaison. Tout comme leur aînée des Ren-contres Musicales de Noyers et du Ton-nerrois. Cette académie d’été a donnénaissance à une saison de concerts detrès haute qualité répartis sur l’ensem-ble du pays Tonnerrois. « Rien qu’àNoyers, se félicite la responsable du syn-dicat d’initiatives, nous avons vendu 333places – un chiffre qui ne s’invente pas ! –pour nos 5 concerts, dont le moment fort a,bien sûr, été celui d’Anne Quéfelec ».Tonalité très différente chez DominiqueCharlot, organisateur des rencontres duChablisien. « Pour la deuxième année, je suisobligé de mettre la main à mon porte-monnaiepour équilibrer, ce malgré l’aide du ConseilGénéral et d’autres. Les charges et les cachetsdes artistes deviennent trop lourds. On va sansdoute être contraints d’arrêter. On ne pourrapas continuer dans ces conditions… ».

    Didier [email protected] Cao, directeur du chœur ARSYS Bourgogne

    bouger l’YonneDes festivals qui font

    bouger l’Yonne

  • Au fil de l’Yonne - novembre 2006

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    PORTRAIT

    Dans son jardin de Saint-Père-sous-Vézelay, où safamille possède une mai-son de campagne depuisquatre générations, on peine à ima-giner que cette femme décontrac-t é e c ô t o i e l e s p l u s g r a n d sréalisateurs. Steven Spielberg,Sofia Coppola, Brett Rattner,Frank Coraci, Tony Scott, GérardJugnot… et Serge Gainsbourg ontdéjà fait appel à elle, et la listecontinue de s’allonger. Archi-tecte de formation, Anne Seibels’est distinguée dans la décora-tion de cinéma. Des États-Unis àl’Angleterre, du Maroc à la Hon-grie, d’Allemagne à Taïwan, elleimagine des décors, des meu-bles, des accessoires…

    « J’étais étudiante en architecturequand je suis allée par hasard sur untournage. Je me suis rendu compte queça me plaisait. À l’époque, peu de fil-les, architectes de surcroît, se tour-naient vers ce métier. » Puis, ellerencontre quelqu’un qui la prenden stage et « commence à partirde zéro ». Parlant courammentanglais, Anne Seibel devient

    assistante d’une chef décoratriceanglaise pour un film américain.Un James Bond, Dangereusementvôtre avec Roger Moore. « C’était ily a vingt ans ; je suis entrée comme çadans le circuit anglais. »Appréciée, la jeune femme partensuite au Maroc comme 2e assis-tante sur le tournage d’un autreJames Bond, Tuer n’est pas jouer.Suivront une dizaine d’années oùelle vit entre Paris et Malte, unpays « où il y a de grandes piscinesspéciales pour le cinéma avec la meren découverte, très pratiques pour tour-ner des scènes de bataille ».

    Deux épisodes de « Sex and the City »Déroulant ses souvenirs, elleraconte ses incursions à la télé(décors des Guignols de l’info deCanal +, du Burger Quiz d’AlainChabat ou encore des deux der-niers épisodes parisiens de Sexand the City). Poursuivant sa pro-gression, elle travaille sur desfilms mobilisant de plus en plusde grosses productions. Lorsqueles budgets sont très importants,un chef décorateur est choisi dans

    chaque pays. C’est ainsi qu’elles’est retrouvée au casting deMarie-Antoinette. « Sur le tournage,il y avait toute la famille de Sofia Cop-pola. Nous baignions dans uneambiance extraordinaire, très sereineet calme. »Le film Munich de Steven Spiel-berg a, lui, été en partie réalisé àBudapest, « y compris les rues deParis, que j’ai entièrement réalisées ;nous avons aussi recréé une cuisine enstudio, une pergola… »

    La liste est loin d’être exhaustiveet l’on se demande quoi souhai-ter de plus à Anne Seibel, qui s’oc-cupe actuellement de la partieparisienne du film Rush Hour 3 deBrett Rattner… « J’aimerais bienfaire un film fantastique. Les décorsd’Harry Potter par exemple sontgéniaux ! »

    Nathalie Hadrbolec

    Anne Seibel travaille pour les plus grandsréalisateurs. Ses souvenirs professionnelsressemblent à des rêves d’amoureux du 7e art…

    LES FILMSD’ANNESEIBEL• Dangereusementvôtre et Tuer n’estpas jouer (JamesBond 007), de John Glen,• Stan the Flasher,de SergeGainsbourg,• Taxi de nuit,de Serge Leroy,• Casque bleu, deGérard Jugnot,• L’Ile aux pirates,de Renn