CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON...

104
CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC Mémoire présenté à la Faculte des études supérieures de l'Université Laval pour l'obtention du grade de maître ès science (M. Sc.) JUIN 1997 QCaroline Duperron, 1997

Transcript of CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON...

Page 1: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

CAROLINE DUPERRON

PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ

PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Mémoire

présenté

à la Faculte des études supérieures

de l'Université Laval

pour l'obtention

du grade de maître ès science (M. Sc.)

JUIN 1997

QCaroline Duperron, 1997

Page 2: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

oftc&ada a

du Canada

Acquisitions and Acquisitions et Bibliographie Services services bibliographiques 395 Wellington Street 395, nie Wellington Ottawa ON K1A ON4 Ottawa ON Kt A ON4 Canada Canada

The author has granted a non- L'auteur a accordé une licence non exclusive licence allowing the exclusive permettant à la National Library of Canada to Bibliothèque nationale du Canada de reproduce, loan, distriiute or sel1 reproduire, prêter, distn'buer ou copies of this thesis in microform, vendre des copies de cette thèse sous paper or electronic formats. la fome de microfiche/nIm, de

reproduction sur papier ou sur format électronique.

The author retains ownership of the L'auteur conserve la propriéte du copyright in this thesis. Neither the droit d'auteur qui protège cette thèse. thesis nor substantial extracts fkom it Ni la thèse ni des extraits substantiels may be printed or othenivise de celle-ci ne doivent être imprimés reproduced without the author's ou autrement reproduits sans son permission. autorisation.

Page 3: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

De nombreuses études, effectuées surtout chez trois espèces animales, démontrent que les anti-

inflammatoires non stéroïdiens (A[NS) peuvent inhiber ou, du moins, retarder le développement

du cancer. Nous avons déterminé si l'aspirine pouvait inhiber la tumorigenèse pulmonaire

induite par la NNK, une N-nitrosamine spécifique au tabac, chez la souris A/J. L'aspirine

commerciale, formulation non tamponnée, et l'acide acétytsalicylique ont diminué le nombre de

tumeurs, alors que la formulation tamponnée de l'aspirine commerciale n'a pas eu d'effet

inhibiteur. Nous avons confinné que le sulindac inhibe la tumorigenèse pulmonaire induite par

la NNK chez la souris M. Nous n'avons pas obtenu d'inhibition de celle-ci lorsque du BHT

était administré en même temps que le sulindac. De plus, la tumorigenèse induite par le B(a)P

n'a pas été inhibée par le sulindac. In vitro, nous avons observé que le sulindac et ses deux

métabolites, mais non I'aspirine et son métabolite, inhibaient I'activation de la NNK par le P-450

1A2 humain. Nous avons conclu que l'aspirine et le sulindac, et leur métabolites, peuvent agir

comme agents de chimioprévention, mais qu'ils different par leur mode d'action-

André Castonguay, P h-D. Caroline Duperron

Page 4: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

AVANT-PROPOS

Ce mémoire est présenté à la Faculté des études supérieures pour le grade de M. Sc. en pharmacie. Il est présenté sous la forme d'un mémoire-article. Dans ce projet, j'ai effectué l'ensemble du travail, incluant les soins des animaux et leur sacrifice. Dans la première partie d u document, le lecteur trouvera une introduction sur le sujet, des résultats non inclus dans l'article et une conclusion générale. Dans la section méthodologie, une attention spéciale est portée sur la description du dosage biologique, afin de servir d'outil de référence. La deuxième partie du mémoire est constituée d'un article rédigé en anglais (Carcinogenesis, vol. 1 8 n05, pp. 1 00 1 - 1 006, 1997). Il e n précédé d'un résumé en fiançais.

La réalisation de ce projet a été rendu possible grâce à une subvention de la Société de Recherche sur le Cancer du Canada Inc. Toutes les manipulations effectuées su . les animaux et mentionnées dans ce mémoire ont été approuvées par le Comité de protection des animaux de l'Université Laval et supem-sées par la vétérinaire de l'animalerie.

Mes premiers remerciements vont à mon directeur de recherche, le Dr André Castonguay, pour sa disponibilité et son encadrement tout au long de mon programme de maîtrise.

Je remercie également le Dr Pierre-Maxime Bélanger pour ses précieux conseils sur le HPLC et le Dr MarIène Brouillon pour son aide en culture cellulaire.

Enfin, je tiens a remercier Denise Lévesque, vétérinaire, ainsi que le personnel de l'animalerie pour leur soutient et leurs conseils lors du dosage biologique.

Mon dernier merci va a ceux qui me sont chers et qüi m'ont soutenu et encouragé sans relâche.

Page 5: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

I * * RESUME. ............. ...RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. .- RESUME.................................. . RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. ..- - -. .. . .... RESUME.................................. RESUME................................... RESUME.................................. . . RESUME..................................RESUME..................................RESUME..................................RESUME.................................. . RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. . RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME..................................RESUME..................................RESUME..................................RESUME....................................RESUME.................................. ... RESUME.................................. . RESUME..................................RESUME..................................RESUME.................................. ... . . .. RESUME................................... RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. . .RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. . . RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. . . . . RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME..................................RESUME.................................. RESUME.................................. .. . RESUME.................................. RESUME.................................. RESUME.................................. 11

-. . AVANT-PROPOS.. . . . . .AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ . AVANT-PROPOS............................ . AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ . . AVANT-PROPOS.............................AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ . AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ AVANT-PROPOS............................ . . . . . . . . . . ... .. .. . . . - --. -- --. - . . . . -. . -. . -. .-. . . . . *. . . . . . . . . . . - -. -. . . . . . . . . . . I I i . TABLE DES MATIERES. ... ..... . ......................................... ..--.-..-..-.. ..... .. ...... .....--.- .. .-. .... .---... iv-v

. . LISTE DES FIGURES ............. - -..--..........-.-*...-......-.... ..VII

INTRODUCTION I .

I .O CANCEROGENESE PULMONAIRE.. .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . .. . . . . - . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . .-. . . . - 1

1 . 1 Epidémiologie ...................................................................................................... 1 ' .

3 1.2 Etiologie ............................................................. .... .............-........-.+-...............-

1.3 Mécanisme de cancéropnèse. .. . . . . . - .. . .....-. . .-. ... . . -. . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . -. . . . -. . -4

1 -4 Métabolisme de Ia M. .. .... . .. .,. ..... ...................... ..,., .. . ......... .. ..... ... .. ... . . .. ..... .. ..S

1.5 Benzo(a)pyène .................................................................................................... 7

1.6 BHT ...................................................................................................................... 8

7.0 ANTI-~AMMATOIRES NON-STERO~DIRIS (AM S ). . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . ............ . . -9

2.1 Consommation, ctassification et utilisations des A N S ................. ...........-.-.... .. ..9

2.2 Aspirine ........-... ..-................-.. . .......................... . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1

3.3.1 Consommation, utilisation et propriétés pharmacologiques .................. 1 1

2 - 2 2 Chimioprévention chez I'humain ........................................................... 12

3-23 Chimioprévention du cancer chez les animaux.. .. . . . . . . . . -. . . . . . . . . . . . . .-. . . . . . . 1 4

2.3 Sulindac.. , . . . . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . .. . . . . . .-. .. . . .. .. . .. . . . . . . -. . .-. . -. . . . . . . . -. - - ... -. . . . . . . .. + -. 1 5

Z3.l Consommation, utilisation et propriétés pharmacologiques ...-.-............ 15

2.3 -2 Chimioprévention du cancer chez l'humain.. . . . . . . . . .. . .. . .. . .-. . . . . . . . . . . . .. . . . .. . 1 6

2.3 -3 Chimioprévention du cancer chez les animaux.. . .. . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . - -. . . -. -. . . 1 6

3.0 CHIMIOPRÉVENTION DE LA CANCÉROGENÈSE PULMONAIRE.. . . . . . . . - -. -. . . - 1 7 . . . - ,

3.1 Principes de chimioprevention ...---. .. ..-........... ........ .......... .. . .. ........ ..... ... ...... . . ......... .. - 1 7

3.2 Relation entre cytochromes P450, A I N S et chimioprévention ......................... 20

Page 6: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

3.3 Avantages du dosage biologique et du système cellulaire in vitro .................... 22

3.0 BUT ET OBJECTIFS DU PROJET .......................................................................... 23 3 ............. 4.1 But général ... ................................................................................... -22

. * . . 4 2 Objectifs specifiques ........................................................................................ - 2 4

CWITRE I: RÉSCTLTATS . 1.0 RESULTATS NON PUBLIES .......................................................

1 -1 Introduction ........................................................................................................ 35

1 -2 Méthodologie .................................................................................................... 2 5

1 -3 Résultats ............................................................................................................. 40

1 -4 Discussion et conciusion .............. ... ............................................................ 44

2.0 CKEMOPREVENTTVE EFFICACES OF ASPEI'N AND SULINDAC AGAINST

LUNG TUMOREENESIS IN Ad MICE ............... ... .............. .. ................................ 47

7.1 Résumé français ................................................................................................. 47

3-2 Article ................................................................................................................. 38

2.3 Références bibliographiques de l'article ..................................................... .. ..... 67

I r

CONCLCSION GEXERALE .................................................................................................. 73 . .

REFERENCES DU MEMOIRE .............................................................................................. 74

ANNEXES .................................................................................................................................. 85

Page 7: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Classification des A I N S ............................................................................................... 10

Tableau II: Stratégies de traitements avec un cancérogène et un agent potentiellement chimiopréventif (XXX), pour déterminer à quel moment ce dernier serait le plus

.......................................................................................................................................... efficace 1 9

Tableau m: Dosage biologique.. ................................................................................................. -3 7

Tableau IV: Ratio foie/ poids corporel de la souris (mg), après l'administration d'AINS pendant 6 semaines ...................................................................................................................................... 40

Tableau V: Effets du sulindac et du BKT sur la turnorigenèse pulmonaire induite par la NNK ou le B(a)P.- ................................................................................................................-..........-...........- -4 1

Tableau VI: Effets des A N S sur la tumorigenèse gastrique induite par la NNK ou le ..... B( A)P.. ., .................................................................................................................................... -42

Tableau Vn: Évaluation de la stabilité de l'aspirine dans la . diete. ............................................................................................................................................... 43

Liste des tableaux de l'article

Ta bIe 1: Effects of feeding NSAIDs on Iung tumorigenesis induced by NNK in A/J mice ........ ..64

Table II: Metabolism of NNK by hlA2 v2 cells cultured with or without salicylates .............. A 5

Table III: Metabolism of NNK in hIA.2 v2 cells cultured with or without sulindac, with its sulfide and sulfone metabolites. ................................................................................................... .A6

Page 8: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Formation des N-nitrosamines spécifiques au tabac ........................................................ 3

Figure 2: Voies d'activation et de désactivation métabolique de la NNK ...................................... 7

Figure 3: Structures du B(a)P et du BHT ........................................................................................ 8

Figure 4: Smctures de l'acide acétylsalicylique ( M S ) et de son métabolite, l'acide salicylique (AS) ................................................................................................................................................. 11

Figure 5: Structures du sulindac et de ses métabolites sulfide et sulfone ..................................... 15

Figure 6: Structure schématique du cytochrome P-450 ................................................................ 20

................................................................................................. Figure 7: Identification des souris 28

Liste des figures de I'article

Figure 1: Biotransformation of ASA and sulindac to their metabolites ....................................... 61

Figure 2: Metabolic pathways of NNK in hlA2 v2 cells ............................................................. 62

Figure 3: Kinetic of ASA hydrolysis with or without h l A2 v2 cells ........................................... 63

Page 9: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

LISTE DES ABRÉVIATIONS

AINS = anti-inflammatoire non stéroldien

AAS = acide acétylsalicylique

AS = acide salicylique

ASA = acetylsalicylic acid

ASP-A = Aspirine ~ a ~ e r @ formulation non tamponnée

8 ASP-B = Aspirine Bayer formulation tamponnée

ASP-S = acide acétylsalicylique de la compagnie Sigma Chernical Co

B(a)P = benzo(a)pyrene

BHT = 3,s-di-tert-butyl-4 hydroxytoluène

D!MT = dose maximale tolérée

NAB = IV-nitrosoanabasine

NAT = N-nitrosoanatabine

NXAL = 4-(mtthy1nitrosamino)- 1 -(3-pyidy1)- 1 -butano1

NNK = 4-(méthy1nitrosamino)- 1-(3-pyn'dyl)-l -butanone

hih' = X-nitrosonornicotine

PGEz = prostaglandine EL

p.p.m. = parties par million

SA = salicylic acid

Page 10: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

INTRODUCTION

Ce mémoire traite de la prévention de la tumongenèse pulmonaire par l'aspirine et le

sulindac, chez le modèle animal de la souris M. Nous débuterons cette introduction avec une

discussion sur la cancérogenèse pulmonaire et le rôle de la NNK, un cancérogène N-nitrosaminé

spécifique au tabac, dans ce processus. Nous enchaînerons ensuite avec les anti-inflammatoires

non-stéroïdiens (AINS) , en particulier l'aspirine et le sulindac, en présentant leurs propriétés et

leur rôle chimiopréventif chez les animaux et I'humain. Nous enchainerons avec la

chimioprévention et le rôle des cytochromes P-450 dans celle-ci, en relation avec les AINS.

Enfin, nous terminerons cette introduction en énonçant le but et les objectifs de ce projet-

En cancérogenèse, il est important de faire la distinction entre épidémiologie, I'étude des

populations, et étiologie, l'étude des causes. Nous nous attarderons plus spécifiquement au

tabagisme, un facteur épidemioloçique et étiologique important dans Ia cancérogenese

pulmonaire. De plus, nous verrons le rdle du métabolisme de la NM(, une N-nitrosamine

dérivée de la nicotine, dans la cancérogenese pulmonaire.

L'épidémiologie est l'étude des facteurs déterminant la fréquence et la distribution des

maladies dans les populations humaines. Parmi les facteurs épidémiologiques les plus courants

du cancer, on retrouve l'âge, le sexe, la distribution géographique et le mode de vie (1, 2). Par

exempie, en 1995, il était estime que 72% des nouveaux cas de cancer surviendraient chez les

Canadiens de plus de 60 ans (3) . Chez la femme, les trois cancers les plus fréquents sont les

cancers du sein (30%), du rectum et côlon (13%) et du poumon (12%). Chez l'homme, on

retrouve en premier le cancer de la prostate (24%), suivi du poumon (19%) et du rectum et côlon

(1 3%). Selon les estimés les plus récents, 1 Canadien(ne) sur 3 développerait un cancer au cours

de sa vie, dont 1 sur 4 en mourrait.

Page 11: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Selon Statistique Canada, le cancer du poumon demeurait la principale cause de décès par

cancer chez les Canadiens, hommes et femmes, en 1995. Depuis les années 60, le tabagisme a

sensiblement diminué chez l'homme, ce qui explique la diminution de l'incidence et de la

mortalité pour le cancer du poumon, à partir du milieu des années 80. Mais, chez la femme,

I'incidence et la mortalité par cancer du poumon sont à la hausse. Cela s'explique par le fait que

de plus en plus de femmes ont commencé à fumer dans les années 50-60, au moment ou les

hommes diminuaient progressivement leur consommation de tabac (4). Rappelons quoil y a une

période de latence d'environ 25 ans entre les effets du tabagisme et l'apparition du cancer du

poumon. P m i les provinces canadiennes, le Québec possède l'incidence et la mortalité par

cancer du poumon les plus élevés (3).

Pour le cancer du poumon, quelques décennies séparent le moment de l'exposition et

ce1 ui de I 'apparition des premiers symptômes, car le processus de cancérogenèse chimique

impliqué dans celui-ci évolue lentement. De plus, le cancer du poumon est difficile à traiter. Au

Québec, Ie t a u relatif de survie après cinq ans a été estimé a 15% chez les hommes et 20% chez

les femmes: tous les âges compris (3) . Le taux relatif de survie après cinq ans se définit comme

étant le taux de s m i e observé corrigé en fonction de I'espérance de vie normale de la population

en générale (3). Les nombreuses campagnes antitabac ne semblent pas diminuer la popularité du

tabagisme. malgré les conséquences mortelles et les coilts élevés en soins hospitaliers qu'il

entraîne. Une alternative à explorer est la chimioprévention du cancer, qui peut diminuer les

risques et le coût des soins.

1.2 Étiologie

L'agent étiologique le plus important dans le cancer du pournon est. sans aucun doute, le

tabagisme. Un rapport du Chirurgien Générai américain, daté de 1982, a conclu qu'il existait une

relation directe entre la consommation de cigarettes par adulte, Le. plus de 20 cigarettes par jour,

et le taux de mortalité par cancer du poumonoumon (15 à 25 fois plus élevé) ( 5 ) . Les agents

toxiques professionnels (amiante, hydrocarbures, pesticides, etc.), la pollution atmosphérique et

la susceptibilité génétique sont autant de facteurs étiologiques qui peuvent agir en synergie avec

le tabac et augmenter son effet nocif (2 ,6 ) .

Page 12: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

La fumée de cigarette est constituée d'environ 4000 composantes et est séparée en deux

courants majeurs (7-9). Le courant principal de la fumée est aspire directement par la bouche du

fumeur, après avoir traversé la colonne de tabac sur sa Iongueur et le filtre (si présent). Le

courant secondaire provient du bout incandescent de la cigarette et est aspiré autant par le fumeur

que par ses voisins. Le courant principal est composé de la phase gazeuse et de particules de plus

de O. I pm de diamètre (partiellement arrêtées par le filtre).

Les constituants majeurs de la phase gazeuse sont des gaz tels que NI, 02, COZ et CO. [L

s'y retrouve également diverses particules de 0.1 pm de diamètre. La phase gazeuse est aussi

constituée d'agents biologiquement actifs, dont O ont été identifiées comme cancérogéniques.

Parmi ceux-ci, on retrouve des N-nitrosamines spécifiques au tabac, dont quatre à des taux

relativement élevés (8). Ces dernières sont formées lors du séchage de la feuille de tabac et Ion

de sa combustion. Une des plus connues est la 4-(méthylni~osamino)-I-(3-p~dy1~~-butanone

(NNK), qui est dérivée de la nicotine. Les trois autres sont la NNN, dérivée de la nicotine et de

la nomicotine, la NAB, dérivée de I'anabasine, et la NAT, dérivée de l'anatabine (Fig. 1). La

NNK et la NNN sont, parmi les quatre, les nitrosamines dont le potentiel cancérogène a été

démontré chez des modèles animaux de tumongenèse utilisant la souris, le rat ou le hamster (10,

11). De plus, des études menées avec des explants de tissu de bronche, de poumon périphérique

et de muqueuse buccale humaines ont montre qu'ils avaient la capacité de métaboliser la NNI;

(12, 13).

NNK NAT WAB

Figure 1: Formation des wnitrosamines spécifiques au tabac (tirée de la réfërence 8).

Page 13: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

La NNK est présente dans le courant principal de la b é e des cigarettes commerciales.

Les niveaux de NNK varient de 6 a 197 ng, pour les cigarettes américaines, et de 6 a 97 ng, pour

les cigarettes canadiennes (14, 15). Le fumeur est donc directement exposé à de forts taux de

NNK. Cette dernière jouerait donc un rôle important dans l'étiologie du cancer du poumon,

compte tenu de son taux élevé dans la fumée, de son organospécificité pour le poumon et de la

capacité des tissus humains à l'activer ( i 1-1 5).

1.3 Mécanisme de csncérogenèse

Le cancer est un processus évolutif a long terme. Son développement s'échelonne sur une

période de quelques mois a plusieurs années chez un organisme vivant. Les cellules cancéreuses

se distinguent des autres par leur prolifération anomale (tumeur) et par leur capacité d'envahir et

de coloniser des tissus environnants etlou éloignés (métastases). Une tumeur est dite bénigne

tant que les cellules néoplasiques demeurent encapsulées dans du tissu conjonctif fibreux ( 16).

L'excision de la tumeur bénigne se fait facilement par chirurgie. À partir du moment où la

capsule est brisée et que les cellules néoplasiques envahissent le tissu environnant, on parle de

tumeur maligne. En effet, les cellules cancéreuses malignes se différencient des bénignes par

leurs caractéristiques phénotypiques, telles que la perte d'inhibition de contact9 l'immortalité

cellulaire, leur indépendance vis-a-vis les facteurs de croissance, etc ( 1 6, 1 7). Les cellules

cancéreuses malignes, lorsqu'elles empruntent la circulation sanguine ou les vaisseaux

lymphatiques, sont des métastases. L'endroit où elles iront se fixer et proliférer se nomme "foyer

secondaire". Une tumeur maligne avec métastases est beaucoup plus difficile à traiter. Plus il y

a de foyers métastatiques, plus les chances de guérison sont faibles.

Trois classes d'agents sont impliqués dans le développement du cancer: les agents

chimiques, physiques (dont les rayonnements ionisants) et viraux. Dans le cadre de ce travail,

seule la première classe est considérée. Les hydrocarbures polycycliques aromatiques, les N-

nitrosamines, les amines aromatiques, les aflatoxines et les métaux lourds sont les principales

classes de cancérogènes chimiques. Certains, comme les N-nitrosamines, possèdent une

spécificité pour un ou plusieurs tissus chez une espéce donnée, peu importe le mode

d'administration. Par exemple, il a été démontré, chez la souris A/J, que la NNK induit des

tumeurs pulmonaires, qu'elle soit administrée per os ou par injection intrapéritoneale (1 81. Tous

Page 14: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

ont en commun, lonqu'ils sont sous leur forme activée, d'être électrophile et de réagir avec

l'ADN. De plus, ils sont généralement peu toxiques avant d'être bioactivés.

Il existe trois types de cancérogènes chimiques: procancérogènes, cancérogènes et

cocancérogenes. Les procancérogènes doivent être métabolisés par l'organisme pour devenir

cancérogènes. C'est le cas de la NNK et du benzo(a)pyrène (B(a)P). Les cancérogènes, comme

la P-propiolactone et la N-méthyl-N-nitrosourea, sont déjà sous leur forme active lorsqu'ils sont

absorbés par I'oqanisme. Enfin, les cocancérogènes accélèrent l'effet des procancérogènes ou

des cancérogenes. En soi, ils n'induisent pas de cancer mais ils favorisent le développement

tumoral. Le phénobarbital et les oestrogènes ne sont que quelques exemples.

Le processus de cancérogenèse chimique comprend quatre étapes: l'initiation, la

promotion, la conversion et la propagation. L'initiation est l'étape ou le cancérogène induit au

moins une mutation dans le génome d'une cellule. Cette étape est déterminante: si la cellule ne

corrige pas ceae erreur, cette dernière sera conservée et transmise à la prochaine génération

cellulaire. En second lieu, suMent la promotion. La cellule, initiée à I'étape précédente, se met

a proliférer de façon exponentielle sous l'action d'agents de promotion. Le nombre de mutations

du génome est amplifié. 11 se crée ainsi un site de cellules anormales, a croissance accélérée. La

conversion est Ioétape à laquelle les cellules initiées et en réplication subiront des mutations

additionnelles. Les cellules deviennent malignes et favorisent 1 'angiogenèse, la production

d'enzymes protéolytiques et la motilité cellulaire. À cene étape, la croissance cellulaire respecte

moins une courbe exponentielle. L'oxygénation, la vascularisation et la pression physique sont

des facteurs lirnitants pour la croissance cellulaire. Enfin, la dernière étape est celle de la

propagation. Certaines cdlules quittent la masse tumorale et empruntent la circulation sanguine

ou les vaisseaux lymphatiques pour migrer vers d'autres tissus et former des foyers

métastatiques. À ce stade de la maladie, les chances de survie de l'hôte sont très faibles.

1.4 Mkta bolisme de la h7VK

La NNK est une N-nitrosamine présente exclusivement dans le tabac. Elle est formée lors

du séchage des feuilles du tabac et Ion de la combustion de la cigarette. C'est un

procancérogène. Elle acquiert son potentiel cancérogène par bioactivation. Ceci a été démontré

Page 15: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

avec des cellules et dans divers tissus en culture, de provenance humaine ou de rongeurs ( 10, 12,

19). Cette activation est produite, en majeure partie, par le système de monooxygénase du P-450.

Des études Nt vitro ont démontré que les cytochromes humains P-450 1A2 (surtout celui-ci), 2A6,

2D6 et ZE 1 pouvaient activer la NNK (20-25).

II existe trois voies métaboliques de la NNK (19). Elles sont illustrées à la Figure 2. La

première voie est celle de la réduction du carbonyle, où la NNK est réduite en NNAL dans les

poumons. Dans les poumons de souris, le NNAL peut être réoxydé en NNK (19). La seconde

voie métabolique est la N-oxydation du noyau pyridine en métabolites NNK-N-oxyde (#1) et

NNAL-Nsxyde (#2). La NNK serait détoxiquée par cette voie (1 9). Nous n'élaborerons pas sur

cette voie. Enfin, la voie la plus importante est celle de I'hydroxylation des carbones a au

moupement N-nitroso. Elle mène a l'activation de la NNK en intermédiaires réactifs Ci

diazohydroxydes (#7 et 9) et aldéhydes électrophiles (#8 et HCHO) (26). Ils induisent des

dommages à I'ADN en modifiant les bases. La fomation d'adduits est le résultat de l'alkylation

de la purine de ces dernieres. La 06-méthylwanine est l'adduit le plus important dans la

tumorigenese pulmonaire induite par la NNK chez la souris NJ (27). En effet, Peterson el coll.

ont démontré que la formation et la persistance de cet adduit étaient cruciales pour l'initiation de

tumeurs par la NNK. Les intermédiaires réactifs étant difficiles a isoler et à doser, il est possible

d'étudier le métabolisme de la NNK à I'aide des métabolites #12 à #15. La présence de ces

derniers confirme qu'il y a eu fomation des intermédiaires réactifs #7, 8,9 et HCHO.

Page 16: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Figure 2: Voies d'activation et de désactivation métabdique de la NNK (tirée de la

référence 1 3). Les stnictures entre crochet sont des intermédiaires hypothétiques

de réaction,

Le bento(a)pyrène (B(a)P) est un hydrocarbone polycyclique aromatique formé lors de la

combustion de produits industriels, de la cigarette et de la cuisson d'aliments sur le charbon de

bois (Fig. 6) (8, 28). La concentration de B(a)P dans le courant principal de la fumée d'une

cigarette sans filtre est de 20 a 40 ng (8). Une fois inhalé, le B(a)P est activé métaboliquement

par le système de monooxygénase du cytochrome P-450, en particulier le P-450 1Al dans le

poumon de souris, et forme des époxides réactifs (28, 29). Ces derniers réagissent avec l'ADN

pour former des adduits. Des études menées chez la souris A/J ont montré que le B(a)P induit

des tumeun pulmonaires, peu importe Ie mode d'administration (30, 31). Cette tumongenèse

Page 17: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

pulmonaire est inhibée entre autre par les isothiocyanates, l'acide ellagique et le myo-inositol

(31-35). Le sulindac inhibe la turnorigenese induite par la NNK, un procancérogène retrouvé

dans la fumée de cigarette (8). Mais son efficacité vis-à-vis d'autres cancérogènes du tabac.

comme le B(a)P, n'a pas encore été démontrée.

Figure 3: Structures du B(a)P et du BHT (tirées des références 40 et 1 12).

1.6 BHT

Le 3,s-di-tert-buqd-4 hydroxytoluène (BHT) est un antioxydant qui prévient l'oxydation

des lipides (Fig. 6) (36). 11 est utilisé comme agent de conservation dans les cosmétiques et les

aliments. En effet aux États-unis seulement, environ 20 millions de livres de BHT sont

produites chaque année, dont la moitié se retrouve dans la nourriture comme préservatif (37).

Bien que des études in vitro et chez les animaux aient montré que le BHT pouvait être toxique,

les compagnies alimentaires continuent à l'utiliser, car les doses ayant servi aux études

expérimentales étaient de beaucoup supérieures à celles ingérées par les humains (36). II est

maintenant connu que le BHT promeut la tumorigenèse pulmonaire seulement lorsqu'il est

administré en même temps ou suivant un cancérogène (36, 38, 39). Pour que le BHT soit un

promoteur tumoral, il faut, en premier lieu, que la cellule ait été initiée, Le. qu'un cancérogène

ait induit des mutations dans l'ADN de la cellule. Ensuite, le BHT doit être administré de façon

répétée et à courts intervaux (36). Le BHT stimule temporairement la division cellulaire et

l'expression de gènes transformés. 11 augmente ainsi les chances qu'une cellule potentiellement

tumorale se multiplie. Des études menées chez la souris semblent démontrer que la promotion

tumorale n'est pas due directement au BHT, mais à des métabolites réactifs de ce dernier,

comme le 6-ter~-butyl-2-(hydroxy-tert-butyl)-4-methyIphenol (BHT-OH) (36, 40, 4 1 ). Cette

Page 18: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

activation du BHT est catalysée par le système de monooxygénase du cytochrorne P-450,

notamment les P-450 2B 1 et 2B3 (40,41). Nous sommes les premiers a avoir évaluer le potentiel

antipromoteur du sulindac sur le BHT.

Dans cette section, un aperçu général sera donné sur la consommation, la classification,

l'utilisation et les propriétés pharmacologiques des anti-inflammatoires non-stéroïdiens ( N N S ) .

Une attention spéciale sera portée a l'aspirine et au sulindac, car ils font partie des AINS les plus

prescrits et font ['objet de cette étude. L'implication des AINS dans la chimioprévention du

cancer, en particulier l'aspirine et le sulindac, sera présentée, basée sur des études

expérimentales (animaux; humain) et cliniques (humain).

2.1 Consommation, classification et utilisation des GINS

Les ARuS sont parmi les médicaments les plus prescrits (42 j. Knodel et col/. rappoRent

qu'environ 2?G des Nord Américains utilisent des A N S quotidiennement (43 ). De plus, Clive er

col/. affirment qu'en 1984, près de un Américain sur sept était traité avec des AINS (14). Ils sont

principalement prescrits pour soulager des douleurs diverses, comme celles reliées à l'arthrite et

au rhumatisme, et comme antipyétiques.

Les AINS sont classes en deus groupes, dont le premier est divisé en cinq sous-groupes

(voir Tableau 1) (45, 46). II est à noter que la majorité des AINS font partie de la classe des

composés acides. Les AINS utilisés en chimioprévention sont inscrits en majuscule.

Page 19: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

TabIeau 1: Classification des AINS (45.461

COMPOSES ACIDES COMPOSES

Acides i Acides i Acides i Acides i Acides i Amdes acniques i urboxyliques i cnoLqws i f d q u e s i phénulacétiques i propioniques

NON ACIDES

Pour notre étude, I'aspirine et le sulindac ont été retenus, étant des A M S largement

prescrits (voir sections 2.2 et 2.3). Dans le cas de I'aspirine, il a été démontré qu'elle était

efficace dans la prévention du cancer colorectal et dans la prevention du développement de

polypes dans la polypose familiale (47-51). Des données préliminaires. tirées d'une étude

prospective de Schreinemachers et col/-, semblent montrer un lien entre l'utilisation de l'aspirine

et la prévention du cancer du poumon (52). Jalbert et mil. avaient étudié les effets des A I N S sur

la tumorigenèse pulmonaire induite par la NNK, chez la souris k ! J (53)- Cette étude comprenait

le sulindac, I'ibuprofëne, le piroxicarn et le naproxen mais non l'aspirine. Considérant

l'ensemble de ces données et I'utilisation répandue de l'aspirine, il nous paraissait important d'en

évaluer le potentiel chimiopréventif contre la cancérogenèse pulmonaire. Le sulindac a été

choisi comme contrôle positif Il est connu que le sulindac inhibe la formation de polypes

colorectales chez l'humain, s'il est pris régulièrement (54-56). Chez la souris A/J, il a été

démontré que le sulindac pouvait inhiber la tumorigenèse pulmonaire induite par la NNK (53,

Page 20: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

2.2 Aspirine

2.2.1 Consomma tioa, utilisation et propriétés pharmacologiques

L'aspirine a acquis ses lettres de noblesse avec le temps. A ce jour, elle est l'anti-

inflammatoire le plus utilisé au monde. Aux ~tats-unis, il se consomme 10 a 20 mille tonnes

d'aspirine par année (58). Ce qui fait la popularité de l'aspirine, ce sont ses propriétés

antipyrétiques, analgésiques, anti-inflammatoires et antiplaquettaires (58, 59). Elle soulage les

maux de tête et les douleurs associées à I'arthnte et aux blessures musculaires.

L'acide acétylsalicylique, ou aspirine, fait partie de la famille des salicylates (Fig. 3). Sa

nature acide est incommodante pour plusieurs personnes. L'intolérance gastro-intestinale se

caractérise par une augmentation de l'acidité gastrique, causant ainsi de l'irritation et des ulcères

d'estomac. L'industrie a résolu le problème en offiant sur le marché des formulations

tamponnées ou à enrobage entérique. Cet enrobage du comprimé se dissout dans le petit intestin,

où le pH est neutre, plutôt que dans l'estomac. Les formulations tamponnées, quant a elles,

contiennent un tampon qui élève le pH gastrique? contrebalançant l'effet additif de l'acidité du

comprimé et de l'estomac (59).

AAS

Figure 4: Structures de I'acide acétylsalicylique ( U S ) et de son métabolite,

l'acide salicylique (AS).

L'aspirine est absorbée par difision passive au niveau de I'estomac. L'absorption est

optimaIe lorsque le pH se situe entre 2.15 et 4.10 (60). Le pH acide de I'estomac favorise le

passage de la forme non ionisée, l'aspirine étant un acide faible avec un pKa de 3.5 (61).

Plusieurs facteurs peuvent iduencer l'absorption, comme la désintégration et la dissolution du

Page 21: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

comprimé, le pH gasmque et le temps de vidange de l'estomac. Une fois absorbée, le temps de

demi-vie de l'aspirine dans le sang est de 15-20 minutes (58, 60, 61). L'aspirine perd son

groupement acétyl par l'action hydrolysante d'estérases non spécifiques. Le groupement acétyl

ainsi libéré peut alors se fixer sur une enzyme et en modifier la conformation et la fonction

biologique.

L'acétylation de certaines enzymes peut avoir des conséquences très importantes. Par

exemple, la prostaglandine synthéthase perd son activité de cyclooxygénase lorsqu'elle est

acétylée par l'aspirine (62, 63). Cette inactivation est irréversible. Le site actif de l'enzyme est

bloqué, empêchant ainsi l'acide arachidonique d'entrer dans la cascade métabolique menant à la

formation de prostaglandines, comme la PGE2. Dans une étude menée chez la souris A&

Bilodeau et c d . ont observé une relation entre l'efficacité chimiopréventive de certains A N S ,

comme le sulindac, et le faible niveau de PGEz plasmatique (64). Ils ont émis i'hypothèse que la

prévention, par les M N S , de la tumorigenèse pulmonaire chez la souris k?l est reliée à une

inhibition de la synthèse de prostaglandines.

Pour le dosage bioologique, nous avons choisi d'administrer I'aspirine pcr os aux souris,

mélangée a la diète, afin de reproduire le plus fidèlement possible ce qui se passe chez I'humain.

Comme analgésique et antipyrétique, pour un adulte, la dose maximale recommandée d'Aspirine

~ a ~ e r ' (325 mg) est de un ou deux comprimés par voie orale aux quatre heures (60). Nous

utilisions donc l'équivalent de cette dose pour les souris, ce qui correspondait à 291 mg

d'aspirine! kg de diète (ou 32 mg d'aspirine; kg de poids corporel). Le choix de la dose et le

mode d'administration refletent la posologie recommandée chez l'humain.

2.2.2 Chimioprévention chez I'humain

Le cancer colorectal est très fréquent en Amérique du Nord. Au Canada seulement,

environ 1 personne sur 16, homme ou femme, sera atteinte du cancer du côlon et du rectum au

cours de sa vie (3). Ce cancer vient en 3ième place chez l'homme, après la prostate et le

poumon, et en seconde place chez la femme, demère le cancer du sein. De plus en plus, la

Page 22: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

recherche sur le cancer du côlon s'oriente vers la prévention. Une voie d'avenir semble être la

chimioprévention du cancer colorectal par les AINS, en particulier l'aspirine et le sulindac.

De nombreuses études (rétrospectives et prospectives) ont démontré que l'aspirine, prise

sur une base régulière, diminuait le risque de développer un cancer colorectal (47,48, 50-52,65,

66). Suh et d l . ont évalué le risque de développer un cancer colorectal par une étude

épidémiologique qui comparait un groupe témoin à un groupe a risque (65). Le groupe témoin

était divisé en patients sains et en patients ayant eu des symptômes ressemblant à ceux du cancer.

Le groupe à risque comprenait trois sous-groupes. Le premier était constitué de patients atteints

d3.m cancer du côlon au stade primaire; le second regroupait des patients atteints du cancer du

rectum au stade primaire; enfin, le dernier groupe comprenait des patients atteints de polypes du

côlon ou rectaux, mais sans cancer malin. Les patients recevaient régulièrement un questionnaire

auquel ils devaient répondre. Sur celui-ci, les évaluateurs demandaient au patient, entre autre,

d'évaluer sa consommation d'aspirine. Ils ont observé une baisse appréciable du risque de

cancer colorectal. tant chez les sujets sains que chez les sujets atteints qui affirmaient prendre

régulièrement de I'aspirine. Cette baisse était proportionnelle à la quantité d'aspirine prise. Les

essais cliniques sont peu nombreux, mais arrivent aux mêmes conclusions (67). Greenberg et

coli. ont suivi. sur une période d'un an, des patients ayant eu un ou plusieurs adénomes du gros

intestin enlevés par chirurgie. Ils ont observé une réduction de 48% du risque de développer de

nouveau adénomes chez les patients prenant régulièrement de 1 'aspirine ( 67).

II y a eu nés peu d'éîudes sur I 'utilisation de l'aspirine comme agent de prévention du

cancer du poumon. Pourtant, au Canada, le cancer occasionnant le plus haut taux de mortalité

est celui du poumon, avec 33% chez les hommes et 21% chez les femmes (3). Le mécanisme de

chimioprévention de l'aspirine n'est pas encore bien connu et les quelques données disponibles

sont contradictoires. Certains affment que la prise quotidienne d'aspirine réduit l'incidence du

cancer du poumon (52), alors que d'autres n'ont pas observé de réduction notable (49). Ces

résultats contradictoires ne sont pas surprenants. Souvent lors de ces études, les données sont

tirées d'un questionnaire que le patient remplit volontairement chez lui. II est donc dificile de

contrôler si les informations inscrites sont exactes. Cette méthode entraîne des difficultés au

niveau de l'estimation du tabagisme et de la consommation de A I N S . C'est pourquoi les

modèles animaux de tumorigenèse et les expériences in vitro sont essentiels. Ils permettent de

Page 23: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

choisir un ou plusieurs facteurs et de les faire varier, tout en contrôlant les autres paramètres. Les

résultats obtenus sont reproductibles et orientent de façon plus précise les recherches chez

I 'humain.

2.2.3 Chimioprevention du cancer chez les animaux

L'utilisation d'un modèle animal de tumorigenèse permet I'etude du mécanisme de

chimioprévention par l'aspirine. Comme ceux chez l'humain, la majorité des travaux effectués

avec l'aspirine chez les animaux concerne le cancer du côlon (68-70) et de la vessie (71-73). Le

rat est la principale espèce animale utilisée pour observer l'effet inhibiteur de l'aspirine lorsque

différents cancérogènes sont utilisés. Reddy et coll. ont observé I'effet inhibiteur de l'aspirine

sur la cancérogenèse du côlon induite par l'azoxyméùiane (68). Ils ont d'abord déterminé la dose

maximale tolérée (DMT) d'aspirine. Elle se définit comme étant la plus haute dose d'aspirine ne

causant pas de mortalité et moins de 10% de retard de gain de poids corporel. Pour ce faire, ils

ont mélange à la diète cinq quantités d'aspirine variant de 62.5 à 1000 p.p.m. Ils ont déterminé

que la DMT de l'aspirine se situait a 500 p.p.m. Par la suite, ils ont étudié la relation entre la

dose d'aspirine administrée et l'effet inhibiteur de celle-ci sur la cancérogenèse du côlon induite

par làzoxyméthane. Les résultats obtenus ont démontré une diminution du nombre

d'adénocarcinomes du côlon, sans qu'il y ait de relation dose-effet. En effet, ils ont observé qu'a

200 et 400 p.p.m. d'aspirine dans la diète, ils obtenaient 57 et 57% d'inhibition de la multiplicité

tumorale, respectivement.

L'efficacité de l'aspirine dans la prévention de la cancérogenese pulmonaire, chez les

animaux, est peu documentée. Adriaenssens et coll. ont étudié l'effet de l'aspirine sur la

formation d'adénomes pulmonaires et d'adduits a l'ADN, induits par le benzo(a)pyrène, chez la

souris AMeJ (74). ils n'ont pas obtenu une diminution significative du nombre de tumeurs et du

nombre d'adduits du benzo(a)pyrene à I'ADN. Ils ont conclu que l'aspirine n'avait pas d'impact

sur la tumorigenèse pulmonaire induite par le benzo(a)pyrène. La NNK et le benzo(a)pyrene

étant deux cancérogènes pulmonaires différant par leur voie d'activation métabolique, il est

possible que I'effet de l'aspirine sur la tumorigenèse pulmonaire induite par la NNK ne soit pas

le même que sur celle induite par le benzo(a)pyrène.

Page 24: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

2.3.1 Consommation, utilisation et propriétés pharmacologiques

Le sulindac possède des propriétés anti-inflammatoires, antipyrétiques et analgésiques

reconues. 11 est surtout prescrit dans les cas d'arthrite rhumatoïde et d'ostéoarthrite (75). Le

sulindac, sous sa forme non métabolisée, est une prodrogue, donc inactif. Une fois absorbé par le

tractus gastro-intestinal et amivé dans le sang, le sulindac est métabolisé en deux métabolites

majeurs, ou excrété tel quel dans l'urine (Fig. 4). Le premier est formé lors de l'oxydation

irréversible du groupement sulfoxide et donne le métabolite sulfone (75, 77). Il constitue la voie

majeure d'excrétion du sulindac et n'a aucune propriété anti-inflammatoire (78).

Sulfide metabolite Sulindac Sulfone meta botite

Figure 5: Stmctures du sulindac et de ses métabolites sulfide et sulfone.

Par contre, la réduction du groupement sulfoxide donne le deuxième métabolite, le

sulfide, et est réversible (76, 77). Cette réversibilité permet la réoxydation du sulfide en

sulfoxyde, ce qui facilite son excrétion. En effet, il y a très peu de métabolite suIfide excrété

dans l'urine. II doit être réoxydé en sulindac pour son élimination. Mais ce sont les propriétés

anti-inflammatoires du sulindac sulfide qui sont d'intérêt (79). Duggan et col!. ont démontré,

chez le rat et le chien, que les propriétés anti-inflammatoires provenaient du métabolite sulfide et

non du sulindac (79).

Chez l'humain, la dose per os recommandée de sulindac est de 150 à 200 mg, deux fois

par jour (75). Les temps de demi-vie plasmatique élevés du sulindac (7 heures) et du sulindac

sulfide (16.4 heures) font que la dose de sulindac n'a pas à être renouvellee trop fréquemment

(76). Pour le dosage biologique avec les souris AD, nous avons utilisé 123 mg de sulindacl kg de

Page 25: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

diète (OU 15 mg de sulinciad kg de poids corporel), me dose déterminée par des études

précédentes comme étant efficace à inhiber la tumorigenèse pulmonaire induite par la NNK et

plus élevée que celle recommandée chez I'hurnain (53,57).

2.3.2 Chimioprévention du cancer chez I'hurnain

En plus de ses propriétés anti-inflammatoires, le sulindac semble jouer un rôle important

dans la prévention du cancer du côlon et du développement de polypes chez les patients atteints

de polypose familiale (54-56, 80). En 1983, Waddell el COU. ont rapporté que le sulindac

réduisait la taille et le nombre des polypes rectaux chez des patients souffrant du syndrome de

Gardner et qui avaient subi une ablation d'une partie du côlon (54). Puis, en 1989, ces mêmes

auteurs ont observé que le sulindac était aussi efficace chez les patients atteints du syndrome de

Gardner n'ayant pas eu de chirurgie (80). De plus, ils ont démontré que l'effet du sulindac était

réversible. En effet, lonqu'on arrêtait le traitement, le nombre et la taille des polypes

réaugrnentaient. Ces observations ont été confirmées par Rigau el c d . (81). Plusieurs autres

études amvent aux mêmes conclusions (55,56,82, 83).

2.3.3 Chimioprévention du cancer chez les animaux

Chez les modèles du rat et de la souris, des études ont été menées afin de déterminer

I'efZet chirniopréventif du sulindac contre les cancers du côlon et du poumon (84, 85, 53, 57).

Skinner er coll. ont induit des tumeurs du côlon, chez des rats, avec le 1,2-dimethylhydrazine afin

de vérifier le potentiel préventif du sulindac (84). Dans les groupes ayant reçu du sulindac

pendant la période d'administration du cancérogène, ils ont observé une inhibition du

développement des tumeurs, ce qu'ils n'ont pas obtenu lorsque le sulindac était donné après le

cancérogène. Rao e/ CU//. sont parvenus aux mêmes conclusions, à savoir que le sulindac inhibait

le développement des tumeurs lorsqu'administré avant le cancérogène et poursuivi par la suite

(85 j. De plus, ces derniers ont évalué si cette réponse était dosedépendante. A 160 et 320

p.p.m. de sdindac dans la diète, correspondant a 40 et 80% de la DMT, ils ont obtenu une

réduction de la multiplicité tumorale de 55 et 71%. Ils ont donc conclu que l'effet du sulindac

était dose-dépendant.

Page 26: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Pepin et coll. ont évalué l'effet du sulindac sur la tumorigenese pulmonaire induite par la

NNK, chez la souris A/J (57). Ils ont commencé à donner 130 mg de sulinciad kg de diète deux

semaines avant l'administration de la NNK, et ont poursuivi jusqu'au sacrifice des animaux. Ils

ont obtenu une inhibition de 53% du nombre de nimeurs pulmonaires. Jalbert ef coll. ont étudié

a quel moment, lors d'un dosage biologique, le sulindac démontrait une plus grande efficacité à

inhiber la tumongenèse pulmonaire induite par la NNK (53). Les souris ont été divisées en trois

groupes. La période d'administration de la NNK correspondait aux semaines O à 1-7. Le premier

groupe recevait le sulindac des semaines -2 à +7, c'est-à-dire 2 semaines avant le début de la

NNK et pendant I'administration de celle-ci. Le deuxième groupe recevait l'anti-inflammatoire

des semaines +7 à +23, suite au traitement à la NNK. Enfin, le sulindac était donné au troisième

groupe pendant tout le dosage, des semaines -2 a +23. Les résultats obtenus ont révélé que le

sulindac était beaucoup plus efficace lorsqu'il était administré durant tout l'essai (51%

d'inhibition), qu'avant (7896) ou après (12%). À la lumière de ces résultats, nous avons donc

choisi de donner I'aspirine durant tout I'essai, c'est-à-dire des semaines -2 à +23.

Dans cette section, nous définirons la chimioprévention. Puis, nous verrons l'implication

de I'inhibition des cytochromes P-450 dans le processus chimiopréventif et leur relation avec les

A N S . Enfin, les avantages des deux protocoles utilisés pour cette étude seront détaillés.

3.1 Principes de chimioprévention

La cancérogenèse pulmonaire est un processus à long terme. La période de latence, qui se

définit comme le temps écoulé entre la première exposition au cancérogène et l'apparition des

tumeurs, s'échelonne sur plusieurs années. La prévention se fait en deux étapes. La première est

la prévention primaire (86). À cette étape, les causes du cancer sont connus et il appartient à

chaque individu de minimiser son exposition aux cancérogènes. La seconde étape est la

chimioprévention. Celle-ci se définit comme étant l'administration régulière d'un agent

chimique non toxique à un patient sain, mais à risque très élevé de cancer, afin d'inverser ou

Page 27: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

d'inhiber le processus de cancérogenèse (86). La plupart des substances soupçonnées d'être

chimiopréventives ont été étudiées dans des modèles animaux de tumongenèse, puis appliquées à

I'humain dans des essais cliniques. Ces substances Som extraites directement des aliments ou

synthétisées chimiquement.

Selon le moment ou ils inteMement dans le processus de cancérogenèse, les agents de

chimioprévention sont classés comme (i) inhibiteurs de la formation de cancérogènes, (ii) agents

bloquants, ou (iii) agents supprimants (87,88). Dans la catégorie (i), on retrouve des composés,

tels que l'acide ascorbique et l'acide caféique, qui empêchent la formation de nitrosamines à

partir d'amines secondaires et de nitrite (89, 90). Les agents bloquantso quant à eux, inhibent la

phase d-initiation. Ils procèdent de trois façons: soit qu'ils inhibent l'activation d'un

cancérogène en sa forme active; soit qu'ils augmentent l'activité des systèmes enzymatiques

capables de détoxiquer; soit qu'ils réagissent directement avec les formes réactives des

cancérogènes. De bons exemples seraient le diallyl sulfide, les isothiocyanates et I'acide

ellagique (9 1-93). Les agents supprimants agissent lors de la promotion et de la progression d'un

cancer. Ils sont efficaces lorsqu'ils sont donnes apres I'exposition a un cancérogène. Les mieux

connus sont Ies rétinoïdes et les AIFIS (73,9496).

La stratégie la plus courante pour déterminer a quel moment l'effet chimiopréventif sera

maximal se retrouve au Tableau 11 (97). L'administration de l'agent potentiellement

chimiopréventif est séparée en trois étapes (avant, pendant et apres le cancérogène). Ensuite,

I'agent potentiellement chimiopréventif est administré à une étape seule ou combinée à d'autres.

Par exemple, un premier groupe sert de contrôle sans cancérogène ni agent potentiellement

chimiopréventif (non inclus au Tableau II). Un second groupe reçoit le cancérogène seul. A

partir des résultats obtenus avec ce groupe, il est possible de déterminer, par comparaison' si un

agent augmente, diminue ou demeure sans effet sur la cancérogenèse. Dans les groupes suivants,

diverses combinaisons de périodes ou l'agent chimiopréventif est donné sont effectuées.

Page 28: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Tableau II: Stratégies de traitements avec un cancérogène et un agent potentiellement

chimiopréventif (XXX), pour déterminer à quel moment ce dernier serait le plus efficace.

Groupe Cancérogène

- Présent

.-..-----*----*-

Présent

..-.-----*-..------- Présent

Présent

- - - - - - -- - - -

Administration de I'agent potentiellement chimiopréventif (XXX)

Pendant Apres

Par exemple, on obtient une inhibi~ion du nombre de tumeurs dans la situation (D), mais

non dans la situation (E), avec l'agent potentiellement chimiopréventif X (ou produit X). On

peut donc déduire que le produit X inhibe la formation de cancérogènes réactifs ou qu'il induit la

détoxication par le système enzymatique. Un autre exemple serait de I'inhibition seulement dans

la situation (H). On pourrait alors conclure que le produit X doit être administré sans arrêt tout

au long de I'étude pour obtenir l'effet escompte.

Chaque fois qu'un produit nouveau est introduit dans une étude, il est bon de vérifier si la

dose utilisée n'est pas toxique et qu'elle n'induit pas de tumeurs. Dans un test de toxicité, on

évalue différentes doses d'un même produit. Une baisse de poids corporel et une

hépathornégalie sont des indices de toxicité. Ceci permet de déterminer la dose maximale

tolérée @MT). Les doses pour les études de chimioprévention devront être inférieures ou égales

a Ia DMT.

Page 29: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

3.2 Relation entre cytochrornes P-450, AINS et chimioprévention

Le cytochrome P-450 est une hémoproteine associée principalement à la membrane du

reticulum endoplasmique lisse (98-100). II est impliqué dans le métabolisme des médicaments et

des stérofdes, de même que dans l'activation et la désactivation de cancérogènes (98, 99). On

retrouve aussi des P450 mitochondriaux, mais en plus faibles proportions (100). Ces derniers

sont surtout impliqués dans la synthèse de stéroïdes.

L'action catalytique du P450 est médiée par la molécule d'hème de I'hémoprotéine (Fig.

6) (98). En premier lieu, le substrat vient se fixer dans une poche hydrophobe située près de

['hème. Une fois la molécule d'hème réduite par la NADPH-cytochrome P-450 réductase, il y a

fixation d'oxygène moléculaire sur celle-ci. Par Ia suite, l'oxygène est scindé en ses deux atomes

constitutifs. Un des ces atomes se fixe sur le substrat (oxydation) et le second atome se combine

avec deux atomes d'hydrogène pour former une molécule d'eau. L'activité du cytochrome P-450

est donc dépendante du NADPH, ou du NADH si le NADPH n'est pas disponible, et de

l'oxygène moléculaire (99, 100). La forme réduite de I'hémoprotéine peut fixer le monoxyde de

carbone et ainsi donner un spectre d'absorbante à 150 nm, d'où son nom ( 10 1, 102).

d'une cysteine

MEMBRANE - DU RETiCULUM ENDOPLASMIQUE

Figure 6: Structure schématique du cytochrome P-450 (tirée de la référence 98).

Le rôle premier des P-450 est d'oxyder les substances endogènes (stéroïdes, acides gras et

prostaglandines) et exogènes (médicaments et produits chimiques) (103, 104). La plus forte

concentration de P-450 se retrouvant dans le foie, ceci explique que ces substances y sont

Page 30: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

rnétabolisées (98,99). On en retrouve également en plus petites quantités dans les intestins, les

reins et les poumons. Les isoentymes P-450 1Al, 1A2, 2B, 3A2,4B 1 et ?El ont été identifiées

dans les poumons ( 105).

Le second rôle des cytochromes P-450 est de rendre inoffensives les substances toxiques

circulant dans l'organisme. Par exemple, en hydroxylant un médicament, un P-450 rend celui-ci

plus facilement eliminable dans l'urine ou la bile (100). 11 arrive aussi qu'au lieu de désactiver

une substance, le P-450 l'active. C'est le cas avec les métabolites réactifs cancérogènes; par

exemple, a partir d'arènes ou d'alcènes, il peut y avoir formation d'époqdes instables. La

grande famille des cytochrornes P-450 se compose de différentes isoenzymes ayant les mêmes

propriétés catalytiques, mais dont les substrats diffèrent (98, 100). Les sous-familles 1, 2 et 3

sont responsables de l'activation des cancérogènes (106). Par exemple, I'isoenzyme P-450 1A2

est induite par la fumée de cigarette et par l'ingestion d'aliments cuits sur le charbon de bois

( 106, 107).

Comme mentionné à la section 1.4, la NNK doit être activée métaboliquement pour être

cancérogene ( l0,1?_ 19). Cene activation se produit via le système de monooxygénase du P450

( 108). Des études m vifro ont démontré l'implication d'isoenzyrnes des cytochromes P-450, en

particulier les P-150 humains 1A2 (surtout celui-ci), 2A6, 2D6 et ZEl (20-25). 11 existe trois

méthodes courantes pour identifier des formes spécifiques de P-450 impliques dans ['activation

d'un cancérogène donné. La première méthode utilise un système reconstitué de

monooxygénases microsomales, préparé a partir d'un P-450 purifié (109). Avec ce système, il

est possible d'identifier avec exactitude quel Pd50 est impliqué dans le métabolisme d'un

cancérogène. La seconde est un test d'inhibition de l'activité de biotransformation dans les

microsomes. Ce test d'inhibition implique que l'on doit posséder un inhibiteur chimique ou un

anticorps spécifique à un isoenzyme du P-450 étudié (1 10). Le microsorne est surtout constitué

d'un fiaCrnent de reticulum endoplasmique ayant conservé toutes ses propriétés. S'il y a

inhibition de l'activation du cancérogene, cela indique quel P-450 est impliqué. Enfin, la

dernière méthode se sert de cellules en culture, dans lesquelles on retrouve un ADNc qui exprime

un seul P-450 voulu ( l I l ) . Si celui-ci est impliqué dans I'activation d'un cancérogène, il sera

possible d'identifier des métabolites de ce dernier dans le milieu de culture. Cette méthode

possède comme avantage que toutes les variables du système sont contrôlées ( 1 12). De plus, les

Page 31: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

problèmes d'éthique en relation avec l'utilisation de cancérogènes chez les animaux et l'humain

sont évités. C'est cette approche qui a été retenue pour la deuxième partie notre projet de

chimioprévention, 1 'étude in vitro.

Des essais biologiques avec des souris A/J ont démontré que le sulindac diminuait

d'environ 51% le nombre de tumeurs pulmonaires induites par la NNK (53, 57). 11 est

maintenant connu que le P-450 1A2 est impliqué dans l'activation de la NNK (22, 25, 29). Pour

empêcher les cytochromes P-450 d'être impliqués dans l'activation des cancérogènes, il faut soit

inhiber l'enzyme, en le modifiant ou en le complexant, soit créer une compétition pour le site

actif (1 13). Nous avons donc voulu vérifier si I'effet chimiopréventif du sulindac, sur la

tumorigenèse pulmonaire induite par la NNK, était dû à l'inhibition de l'activation de ce

cancérogène par le P-450 1A.2.

3.3 Avantages du dosage biologique et du système cellulaire in vitro

Dans cette courte section, les principales raisons ayant motivé le choix du dosage

biologique et du système cellulaire in vitro comme outils de recherche sont présentées.

Le choix d'un modèle animal de tumongenèse permet d'étudier l'ensemble des effets

d'un produit sur un être vivant. L'utilisation d'animaux vivants comporte certains problèmes,

comme les diffërences interindividuelles, la maladie, la mortalité imprévue, etc., qui peuvent

influencer les résultats. L'avantage majeur du dosage biologique est que I'effet du produit tient

compte de l'ensemble des interactions se produisant dans un organisme vivant. Ceci permet,

entre autre, d'évaluer si les effets bénéfiques sont plus importants que les effets secondaires

possib t es.

Le modèle in vivo de tumorigenèse peut servir, en premier lieu, pour déterminer le

potentiel chimiopréventif d'un agent. Divers agents connus pour être chimiopréventifs peuvent

être ajoutés comme contrôles. Un exemple serait d'inclure un AINS dont l'effet de

chimioprévention est connu, comme le suiindac dans le cas présent, et de comparer l'effet de

I'agent à l'étude avec celui-ci. Un autre exemple serait de varier les cancérogènes à l'étude afin

de vérifier si I'agent est spécifique a un seul ou a plusieurs cancérogènes.

Page 32: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Une fois le potentiel chimiopréventif déterminé, l'étape suivante est d'étudier son mode

d'action. C'est ici que le système cellulaire in vitro devient utile. Il permet d'élucider les

mécanismes d'action, en procédant par étape. L'avantage du système cellulaire est qu'il permet

de varier chaque facteur qui le compose, un à la fois, selon le besoin. Par exemple, on peut

déteminer si l'effet observé (activation ou inhibition) est dû à I'agent et/ou à son (ses)

métabolite(s). II sufit de changer I'agent à l'étude par son métabolite et d'observer quel sera le

résultat. Ainsi, s'il n'y avait pas d'inhibition avec l'agent, mais qu'il y en a avec le métabolite,

cela suppose que ce dernier est responsable de l'effet observé.

4.0 BUT ET OBJECTIFS DU PROJET

4.1 But général

Le domaine de la chimioprévention par les AINS est en pleine expansion. De nombreuses

équipes de chercheurs travaillent a évaluer leur efficacité chimiopréventive et à en comprendre le

mécanisme. P m i les A N S courants, tels que le sulindac, le naproxen, I'ibuproféne et le

piroxicam, seul l'efficacité chimiopréventive de l'aspirine n'a pas été évaluée dans la

tumongenèse pulmonaire induite par un cancérogène chez la souris NJ. Le but de cette étude

était donc de combler cette lacune. Nous avons évalué le potentiel chimiopréventif de l'Aspirine

~ a ~ e r ' , formulation régulière et tamponnée, de même que le produit non formulé, l'acide

acétylsalicylique. Le sulindac servait de contrôle positif De plus, nous avons vérifié si l'activité

chimiopréventive du sulindac était efficace contre le benzo(a)pyene, un cancérogène autre que

la NNK et capable d'induire des tumeurs pulmonaires. Nous avons a w i vérifié I'efficacité

chimiopréventive du sulindac dans un système comprenant un promoteur tumoral comme le

BKT. À partir des résultats positifs obtenus lors du dosage biologique, nous avons étudié I'effet

de l'aspirine et du sulindac, et de leurs métabolites, sur l'activation de la NNK par le P-450 1A2

in vitro.

Page 33: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

4.2 Objectifs spécifiques

Déterminer l'efficacité préventive de l'aspirine contre la tumorigenèse pulmonaire induite par

la NNK chez la souris NJ. L'étude comprenait deux formulations commerciales, Aspirine

~ a ~ e r * régulière et tamponnée, et l'acide acétylsalicylique pur. Les résuitats furent comparés

a ceux obtenus avec le sulindac, utilisé comme contrôle positif

Déterminer l'efficacité préventive du sulindac contre la tumorigenèse pulmonaire induite par

le benzo(a)pyrène, chez la souris NJ.

Vérifier les résultats d'une étude antérieure concluant que le sulindac ne peut prévenir la

tumorigenèse pulmonaire induite par la NNK, en présence d'un promoteur tumoral, comme le

BHT.

Démontrer que le cytochrorne P450 1Al humain, exprimé dans les cellules lymphoblastoïdes

AHH-1 TK si-, métabolise la NMC

Comparer I'inhibition du métabolisme de la NNK par l'acide acétylsalicylique, I'acide

salicylique, le sulindac et ses métabolites sulfide et sulfone.

Page 34: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

1.1 Introduction

Dans cette première section du chapitre, le dosage biologique effectué avec les souris IVJ

est décrit en détails. Le lecteur peut y retrouver toute I'infonnation nécessaire concernant

l'arrivée des animaux et les soins qui en découlent, de même que les problèmes de santé les plus

courants. En ce qui concerne le dosage lui-même, tout est bien décrit, incluant les mesures de

sécurité, les calculs des concentrations du cancérogène et des agents de chimioprévention, de

même que le test de toxicité pour ces derniers.

Le lecteur peut lire, à la suite du dosage, une description de l'évaluation de la stabilité de

l'aspirine dans la diète. Cene étape permet de vérifier que le mode de préparation et

l'entreposage de la diète contenant de l'aspirine n'affectait pas la stabilité de cette dernière.

À la suite de cette section, les résultats non publiés d'expériences préliminaires sont

présentés. Enfin* une discussion sur ces résultats termine ce sous-chapitre.

1.2 Méthodologie

Dosage bioloqiaue

Le dosage biologique est une méthode visant à déteminer in vivo, ii court terme. le

potentiel cancérogénique de diverses substances chimiques et à identifier des inhibiteurs de

cancerogenèse (1 14). Au corn des dernières années, de nombreux cancérogènes ont ainsi été

identifiés ( 18, 1 15). L'utilisation de souris de souche établie permet d'obtenir des données

quantitatives et reproductibles d'une expérience à l'autre. La souche de souris AU, en particulier,

a été choisie pour sa susceptibilité a développer des tumeurs pulmonaires ( 1 14, 1 15). Ce modèle

permet aussi I'étude de la chimioprévention de la cancérogenèse pulmonaire.

Page 35: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

L'efficacité chimiopréventive d'un produit se reflète par une réduction dans la multiplicité

et/ou de I'incidence tumorale. Les résultats des groupes traités sont comparés B ceux d'un groupe

contrôle. La multiplicité tumorde est la moyenne du nombre de tumeurs par souris, pour un

groupe. L'incidence tumorale, quant a elle, est donnée par le rapport entre le nombre de souris

survivantes ayant au moins une tumeur pulmonaire et le nombre total de souris survivantes. La

description de la procédure du dosage biologique chez les souris A/J, telle que détaillée dans ce

mémoire, sera d'une grande utilité dans £es projets fiiturs, au laboratoire du Dr Castonguay.

Cette description constituera un outil de travail précieux pour les fiiturs étudiants dans ce

laboratoire et assurera une constance dans la méthodo1ogie et une reproductibilité des résultats.

a) Test de toxicité

Pour étudier les effets d'un agent chimiopréventif sur un animal, il est utile de connaître la

dose maximale tolérée (DMT). Elle se définit comme étant la plus haute dose d'un agent qui ne

causera pas ptus de 10% de retard dans le gain de poids corporel d'un groupe donné, comparé au

groupe qui ne reçoit aucun traitement. De plus, la DMT ne doit pas causer de mortalité ni rendre

les animaux malades. Reddy et coll. ont décrit comment déterminer la DMT de l'aspirine chez le

rat (voir détails section 2.2.3) (68). La DMT étant toujours inférieure à la LDjo (dose létale

causant 50% de mortalité dans une population donnée), cette dernière sert de point de repère car

c'est la dose maximale que l'on peut administrer dans la détermination de la DMT.

Prenons l'aspirine comme exemple, dont la LDx, per os est de 1 100 mg/ kg de poids

corporel chez la souris (1 16). L'évaluation de la DMT s'échelonne sur une période de 6

semaines. 11 faut procéder a l'aide de trois groupes ou plus. Le premier groupe est le témoin; il

ne reçoit aucun traitement. Le second groupe reçoit l'agent à tester, ii la dose correspondant à la

LDm Enfin, les autres groupes reçoivent des doses intermédiaires aux deux premiers. L'agent à

tester est mélangé a la diète. Pendant six semaines, on suit l'évolution hebdomadaire du poids

corporel de chaque animal. Une diminution de celui-ci nous suggère un certain niveau de

toxicité. Une autre façon de vérifier la toxicité est le ratio poids du foie/poids corporel. Les

données sont prises au moment du sacrifice. Le ratio plus élevé d'un groupe traité comparé au

groupe témoin indique qu'il y a hépatotoxicité.

Page 36: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

b) 1. Arrivee des animaux

Les souris, des femelles de souche AU âgées de 6-7 semaines, proviennent de chez Jackson

Laboratory (Bar Harbor, ME). Une fiche de santé de la colonie est fournie avec chaque envoi.

Bien que les souris de chez Jackson soient infectées par Pasteurella pneumotropica et par des

protozoaires intestinaux, on les considère comme acceptables pour le dosage, car les effets sur la

réponse tumorale sont considérés comme négligeables. Les résultats de la fiche de santé sont

portés à l'attention du vétérinaire, qui décide de ce qui est acceptable. C'est ce dernier qui

indique aussi les précautions a prendre avec les animaux et la marche a suivre dans l'animalerie.

Tout au long du protocole, le chercheur doit porter un sarrau, un masque de chirurgie (ou

Confo II durant le traitement à la NNK) et des gants de latex pour manipuler les souris. Ceci

évite une contamination des animaux eVou du manipulateur. À leur amivée, il est extrêmement

important que le technicien du service animalier s'assure du sexe de chaque souris. La présence

d'un m5le a pour conséquence 1 'exclusion de la cage où il se trouve, car les femelles peuvent être

fécondées. Les souris sont hébergées 5 par cage (de type "shoebox") dans une salle a température

(2 1 -Z°C), humidité (45-594 humidité relative) et cycle de lumière ( l2W12h) contrôlés.

La distibution des souris dans les cages se fait de façon à ce que le poids d'un groupe de

cinq souris soit comparable d'une cage à l'autre, afin de minimiser les variations. En moyenne.

une souris pèse 19.9 1.4 grammes à l'âge de 6-7 semaines. A l'aide d'un poinçon, on identifie

les souris d'une mime cage sur les oreilles selon le code simple suivant: H, aucun trou; +l, un

trou, et $3, deux: trous, sur l'oreille droite; #4, un trou, et #5, deux trous, sur l'oreille gauche (Fig.

7). On doit préparer un fichier contenant une fiche d'identification pour chaque souris (Annexe

A). Sur chaque fiche, il faudra retrouver les renseignements suivants: numéros de groupe, de

cage et de souris; date de la nécropsie; agent chimiopréventif et/ou cancérogène (et leur dose) s'il

y a lieu; poids de l'animal; tissus prélevés (dans le cas du foie, il faut le peser).

Page 37: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Figure 7: Identification des souris.

Dans chaque cage, on retrouve une litière de type Sam-chips (P.J. Murphy Forest Products

Corps, Montville NJ), une bouteille d'eau avec bouchon à bille, ce qui réduit les pertes d'eau, et

deux pots de diète AIN-76A en poudre (Harlan Teklad, Madison WI). Cette diète est un mélange

contenant 50% de sucrose, 20% de caséine purifiée, 15% de fécule de mais, 5% d'huile de mais,

5% de fibres, 3'5% d'un mélange de minéraux, 1% d'un mélange vitaminique, 0,3% de DL-

méthionine et 0,2% de choline bitartrate. 11 faut prévoir un délai minimum de 4 à 6 semaines

pour la livraison de la diète.

2. Santé animale

Au cours d'un dosage biologique avec des souris A./& trois problèmes de santé sont assez

courants. Le premier, et le plus fréquent, est le phénomène d'alopécie, i.e. la perte de poil, un

processus normal chez les souris A/J. En général, l'apparition de petites plaques de peau nue

autour des yeux et sur le sommet de la tête en marque le début. Par la suite, la perte de poils

s'étend au reste du corps. 11 arrive même que la souris devienne totalement nue. n faut la

surveiller plus attentivement, car elle est alors plus vulnérable aux morsures de ses congénères.

L'alopécie n'a pas d'autre infiuence sur la santé de l'animal. Le second problème est d'ordre

génétique. 11 affecte environ 10% de ta population. Il s'agit de la microphtahie, une fermeture

partielle ou complète d'un seul oeil. Les premiers symptômes apparaissent vers l'âge de 10

semaines. mais ils n'affectent pas la santé ou le comportement de l'animal.

Page 38: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Le troisième problème auquel le chercheur peut avoir à faire face est une diarrhée causant

un prolapse rectal. Ce dernier peut dégénérer en ulcères situés autour de l'anus et à la base de la

queue. La surveillance de I'animal doit se faire de façon très attentive, afin de déceler les

premiers signes. Une diarrhée légère s'estompera en quelques jours. Par contre, il faudra

sacrifier l'animal si la maladie persiste et que le prolapse s'ulcère. Un autre problème qui peut

survenir est la nécrose de la queue, communément appelée "ring tail". Cette dernière débute a

l'extrémité de la queue par un processus d'annelation et d'inflammation. Ceci indique qu'il y a

un problème d'humidité (trop basse) ou de température (trop élevée) (1 17). II est très important

de corriger immédiatement la situation. 11 faut surveiller attentivement l'animal car, tant que le

problème n'est pas réglé, la nécrose de la queue évoluera. Le sacrifice de l'animal s'impose en

présence d'une nécrose avancée.

Les deux derniers problèmes susmentionnés nécessitent une surveillance de I'état de santé,

qui se fait en collaboration avec le vétérinaire. Ce dernier décide également si le sacrifice de

l'animal s'impose, en respect des critères d'euthanasie Eut-O 1 (Annexe B). L'administration de

médicaments aux animaux n'est pas recommandée. Elle peut introduire une variable qui

interfère avec les effets observés, du produit a l'étude, sur la cancérogenese. Dans tous les cas;

un animal malade qui ne guérit pas rapidement doit être retiré de l'essai.

C) Déroulement du dosage biologique

Le dosage comprend quatre phases. Les semaines -7 a O servent à la fois de période de

conditionnement et d'acclimatation pour les souris et à débuter I'administration de l'agent

chimiopréventif, qui se poursuivra tout au long du dosage. Le cancérogène est donné dans l'eau

à boire au cours des semaines O à +7, où les tumeurs commenceront a se développer. Les

semaines +7 à +23 permettent aux tumeurs de grossir, afin qu'elles soient visibles à 1-oeil nu lors

du prélèvement des poumons. Enfin, les souris sont euthanasiées au C02/OT durant la semaine

+23. Le coeur, les poumons et l'estomac sont prélevés. Ils sont conservés dans 10% fomal ine

(estomac) ou dans le fixatif de Tellysniczy (coeur et poumons) pour les comptes ultérieurs de

tumeurs. La composition de celui-ci est donnée à l'Annexe C.

Page 39: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Au cours du dosage, les muris d'une même cage sont pesées ensemble une fois par

semaine. Il en est ainsi pour toutes les cages. À chaque semaine, la balance doit être recalibrer a

l'aide d'un poids étalon. L'eau et la nourriture sont renouvelées deux fois par semaine. De

même, l'évduation de la consommation de diète se fait en trois fois: au début (semaine O), au

milieu (semaine + 1 1) et vers la fin du dosage (semaine +22). II suffit de peser les pots pleins de

nourriture avant de tes placer dans la cage, puis les peser de nouveau lonqu'on les retire après 3

ou 4 jours. Ainsi, la consommation de nourriture par jour par souris, pertes incluses, peut être

déduite. Le même procédé est employé pour évaluer la consommation d'eau, assumant qu'un

millilitre d'eau pèse un gramme.

Lorsqu'un dosage se poursuit sur une aussi longue période et avec autant de souris, les

coûts (animaux, nourriture, soins animaliers, location de salle, etc.) peuvent devenir très élevés.

Il est primordial d'éviter toute contagion bactérienne, virale ou parasitaire pouvant interférer

avec les risdtats expérimentaux. Il est donc très important de procéder à un suivi de l'état de

santé de la colonie. C'est ici qu'entre en jeu les animaux "sentinelles". Ce groupe est

généralement constitué de dix souris, réparties en deux cages. Les sentinelles ne reçoivent aucun C

traitement chimiopréventif ou cancérogénique. Elles sont hébergées et nourries de la même

façon que les autres souris du dosage. L'état de santé de ces animaux reflète celui de la colonie.

Pour déterminer la présence de bactéries, vins ou parasites dans la colonie, une sérologie et une

parasitologie sont recommandées. La procédure courante est une ponction sanguine au niveau du

sinus orbital sur deux sentinelles, toutes les sis a huit semaines, effectuée par le technicien en

santé animale ou par le vétérinaire. Ce dernier se charge d'envoyer le sang pour analyse

susmentionnée à une firme spécialisée, Charles River Laboratories (Wilmington, MA).

À la fin du dosage, les souris sont euthanasiées au CO& par groupe de cinq, après avoir

été mises a jeun douze heures auparavant. Chaque souris est pesée et le poids noté sur les fiches

individuelles d'identification (Annexe A). Ces mêmes fiches serviront lors du compte de

tumeurs. Après la pesée, l'abdomen et la cage thoracique sont incisées et ouvertes. Les poumons

sont prélevés en premier. Il suffit de dégager doucement le coeur, auquel les poumons sont

rattachés, avec des pinces. Les vaisseaux sanguins sont coupés rapidement pour éviter que le

sang se répande dans les poumons. Une fois dégagés, le coeur et les poumons sont déposés dans

Page 40: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC
Page 41: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Pour un environnement sécuritaire dans et hors de la salle, des mesures particulières

doivent être prises. En premier lieu, des fiches sont apposées sur la porte de la salle indiquant

qu'il y a présence de cancérogène, quel équipement de sécurité à porter, les numéros de

téléphone des personnes à rejoindre en cas d'urgence et que la salle est à accès limité (Annexes

D et E). Ces fiches sont généralement foumies par le vétérinaire. Deuxièmement, le Comité des

risques biologiques (Université Laval) foumit des boîtes et des sacs jaunes identifiés "danger

biorisques", d'une contenance maximale de I3,6 kg. Une de ces boîtes est installée a l'extérieur

de la salle, alon qu'une autre est placée à l'intérieur. Un sac est placé dans cette dernière, afin

de récupérer la litière souillée, la diète non consommée, les gants, les papiers brus et tout autre

matériel solide ayant été en contact réel ou supposé avec le cancérogène. Lorsque le sac est

plein, il est fermé solidement puis déposé dans la boite (doublée d'un sac) a l'exzéneure de la

salle. Le tout est refermé, puis la boîte est identifiée avec le nom du chercheur, son numéro de

téléphone et le nom du cancérogène. Les carcasses des souris traitées sont placées dans un sac,

doublé d'un second sac, bien identifié et déposé dans le congélateur prévu à cet effet A

l'animalerie, où une compagnie spécialisée viendra les récupérer pour incinération.

Enfin, le manipulateur doit se protéger en portant un bonnet et des pantoufles de

chinirgien' des lunettes de sécurité, un tablier imperméable, deux paires de gants et des

manchons, sans oublier le plus important, un masque Confo II avec cartouches GMC-H (MSA,

Ville Lasalle). Alors que le reste de l'équipement est revêtu dans la salle. il est essentiel d'avoir

mis le masque avant d'entrer. C'est la seule pièce d'équipement qui peut entrer et sortir de la

salle. La deuxième paire de gants doit être changée chaque fois que l'on soupçonne un contact

avec la solution de cancérogène, afin d'éviter de tout contaminer. Les mesures de sécurité

doivent être maintenues la semaine suivant la fin du traitement, car les animaux peuvent encore

excréter des traces du cancérogène dans l'urine ou les fèces.

Prudence et sécurité sont les mots d'ordre Ion de la préparation de la solution concentrée

de NM(. Tablier, manchons, lunettes de sécurité, deux paires de gants et masque Confo II sont

de mise. II ne faut jamais manipuler un pot ouvert de NNK en poudre hors de la hotte chimique.

La quantité voulue de NNK est prélevée sous la hotte et déposée dans un via1 dont le poids est

connu. Après l'avoir bien fermé, le via1 est pesé de nouveau. La différence équivaut à la

Page 42: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

quantité de NNK. Pour éviter des manipulations inutiles, il s'agit d'être le plus près possible du

poids voulu, puis d'ajuster le volume d'eau en conséquence. Les étapes suivantes décrivent la

façon de procéder pour les calculs des concentrations de NNK et d'agents chimiopréventifs.

e) Calculs des concentrations de NNK et d'agents chimioprévention

1. Solution concentrée de NNK

Pour qu'une cage de cinq souris ait sufisamment d'eau à boire pour 3 ou 4 jours, il faut 60

et 70 ml d'eau dans la bouteille, respectivement. Ces données tiennent compte de la

consommation, des pertes et du volume mort de la bouteille. Ce dernier se définit comme étant

le volume résiduel auquel les souris n'ont pas accès, la bouteille étant placée à angle. Durant les

deux semaines précédant le début du traitement avec le cancérogène, la consommation

journalière d'eau par souris a été évaluée à 2,1 ml. La dose totale de NNK à administrer à me

souris est de 9,I mg pendant 7 semaines (49 jours).

(A) 9,1 me NNIC/ souris x 1 = 87,4 pg M m 1

49 jours 1,I ml eaw'soun's/j

(B) 87,4 pg W m l x 60 ml eau = 5'24 mg NNK

Lëquation (A) donne la concentration de NNK dans la bouteille d'eau. L'équation (B)

permet de dtterrniner la quantite de M qui est nécessaire d'ajouter à une bouteille pour

atteindre cette concentration. La concentration de la solution de départ est donnée en rapportant

la valeur de 5-24 mg NNK par 1 ml d'eau. Ainsi, pour les 3 premiers jours, il suffit de prélever 1

ml de la solution concentrée de NNK, de la déposer dans la bouteille d'eau et de compléter le

volume à 60 ml pour obtenir une concentration en NNK égale a 87,4 pglrnl. L'équation (C)

permet de calculer la quantité de NNK nécessaire (toutes cages comprises} pour tout le protocole,

alon que l'équation (D) permet de calculer le volume total d'eau dans lequel elle devra être

diluée pour constituer la solution concentrée. Le volume d'eau nécessaire à une cage de cinq

souris pour une semaine est de 130 ml (60 + 70 ml).

Page 43: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

(C) 130 ml eau/sem./cage x 7 Sem x 87,4 pg W m I x "Z" cages = X mg NNK

(D) X mn NNK = Y ml eau bidistillée

5,24 mg NNK/rnl

N.B.: Z = nombre de cages avec NNK dans 1 'eau

X = quantité de NNK requise pour traiter toutes les sowis

La sotution concentrée non utiiisée est conservée à -80°C et celle en cours d'utilisation a 4°C.

2. Ajustement des doses journalières de NNK

L'objectif du traitement consiste a administrer 9,1 mg de NNK par souris, sur une période

de sept semaines (49 jours). Le but est d'obtenir une administration du cancérogène la plus

uniforme et constante possible. Ceci requerra une évaluation régulière de la dose cumulative et

un calcul de I'ajustement de la dose réelle en fonction de la dose théonque. Le jour JO est celui

oii l'on donne pour ta première fois la NM( dans l'eau a boire. Afin d'éviter la manipulation de

grandes quantités de solution diluée, on mesure a l'aide d'un cylindre gradué la quantité d'eau

qui devra être ajoutée dans la bouteille pour compléter le volume de solution concentrée. Cette

dernière est prélevée à l'aide d'un pipetteur de précision ( "Pipetman"). Par exemple, pour 4

jours, il faudrait 1,17 ml de solution mère de NNK (5,24 mgfml) et 68,8 ml d'eau. La bouteille

est pesée avant d'être placée dans la cage. Elle sera pesée de nouveau après 3 jours (ou 4, selon

le cas), puis vidée. La différence de poids donne le volume bu.

A l'aide de cette information, il est possible de calculer ce que les souris ont réellement

consommé de NNK. Afin de s'assurer qu'une souris a consommé 9,1 mg de NNK sur une

période de 49 jours, il faut extrapoler le degré de consommation, selon ce qui a été consommé

auparavant. Les équations (E), (F) et (G) montrent comment faire ce calcul. Les valeurs (*) sont

à titre d'exemple et ont été arrondies a un ou deux chiffres après la virgule, selon le cas. Lors des

calculs réels, il faut garder au moins quatre chiffres après la virgule. La quantité de NNK étant

évaluée en pg, chaque chiffre a son importance.

Page 44: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

(E) Quantité de NNK consommée par cinq souris de JO à 54

5.24 me NNWmI x 1.1 7 ml sol. conc. NNK* = 87,58 pg W m I *

70 ml total*

87,58 pg NNK/ml* x 67,3 ml (vol. bu durant 4 jours)* = 5894,3 pg NNK*

(F) Extrapolation de la consommation de 54 a 57, à partir de celle de JO à 54

9100 pg W s o u i i s x 5 souris = 45500 pg NNK pour 49 jours

NNK consommée de JO (49 jours) à J4 (45 jours) = 5894,3 pg * Consommation de NNK attendue de 54 à 57 (42 j) :

5894.3 DE NNK* x 3 j = 4420,7 pg Cg*

jj

Consommation de NNK a 57

= consommation réelle totale (54) + consommation estimée (54-7)

= 5894,3 pg NM(* -+ 4420,7 pg NNK*

= 10315,O pgNNK*

(G) Ajustement du volume de solution concentrée, selon ce qui reste de M\n< a administrer

45500pgNNK(49j) - 10315,0pgNM(*(7j) = 35185pgNNK*(42j)

35185ueNNK* x 3j x 1 = 479,6 pl*

47 j 5240 pg NNWml

II faudra donc ajouter 479,6 pl* de solution concentrée de W, pour un volume final de 60 ml.

De cette manière, il est possible de suivre la consommation de NNK tout au long du traitement et

de procéder aux ajustements nécessaires au bon moment. L'utilisation d'un graphique ou l'on

retrouve la courbe théorique et les courbes réelles de chaque groupe nous permet de vérifier si

l'ajustement est adéquat. Un exemple de ce genre de graphique est donné à IyAnnexe F.

Page 45: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

3. Calcul de l'agent chimiopréventif

Pour une première étude, on veut utiliser chez la souris une dose d'anti-inflammatoire

équivalente à la dose quotidienne maximale recommandée pour un homme pesant 70 kg. Dans

cette étude, nous avons utilisé la dose antipyrétique équivalente à 3-6 grammes d7aspirine/jour et

avons considéré que le poids moyen d'une souris était de 20 g. La consommation journalière a

été déterminée a 3'5 g de diète lors d'une étude antérieure. Voici un exemple de calcul:

(H) 3600mgaspirine/j x 20e(soun's) = 1,03 mg aspirineij

70000 g (homme)

(1) 1 ,O3 mg aspirineij x 1 = 294 mg aspirine! kg diète

3,5 g diète/j

Les formules (H) et (1) nous donnent la quantité d'anti-inflammatoire qui devra être mélangée à

un kilogramme de diète AIN-76A. Le temps de mélange varie selon la quantité de diète. Par

esemple, 90 minutes sont suffisantes pour 2 kg de diète. 11 faut tenir compte qu'un comprimé

dàspirine est composé de 725 mg de principe actif, plus une certaine quantité de liants. Par

exemple, un comprimé d'Aspirine ~ a ~ e r ' ordinaire pèse environ 420 mg. Sachant qu'il contient

325 mg de principe actif, il y a donc 95 mg de liant. Ce facteur devra être pris en considération

Ion de la pesée de I'anti-inflammatoire Si on a besoin de 294 mg d'aspirine, il faudra peser 380

mg. Ceci ne s'applique qu'aux comprimés.

Page 46: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Tableau III: Dosage biologique

souris vention!

Promoteur

Dose cancérogène rng/souris

Dur& administration agent chimio-

preven tion (# semaine)

Agent chimioprkvention etfou promoteur

mgkg dise AIN-76~

Sacrifice (# sem.)

Aucune

Aucun n ? (négatif) ( 10

I 3 (positif) 1 25 7 semaines

7 semaines 1 Sulindac eau à boire 1

7 semaines 1 ASP-s eau à boue

7 semaines ASP-A eau à boire

7 semaines ASP-B eau à boire

lx i,p. Aucun

lx i.p. Sulindac

gavage Sulindac 3x 2rnglsouns

2 semaines interval1 e

gavage 3x 2rnglsouns

2 semaines intervalle

Aucune (huile de

mais comme véhicule)

Aucun

gavage 2xO,Sr1Vsouris

2 semaines intende

Aucun

Page 47: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Le Tableau III résume le dosage biologique. Les détails concernant les groupes 3 à 7

(résultats et discussion) se retrouvent dans l'article à la section 2.0. La NNiS, en solution à 4 mg/

ml d'eau bidistillée stérile, est donnée par une seule injection intrapérïtonéale (0.5 ml) aux

groupes 8 à 10. Le BHT est mélangé à la diète de la même manière que les AINS. Le B(a)P est

mis en solution dans le benzène (point d'ébullition 80,1 OC), puis de l'huile de maïs est rajoutée

afin d'obtenir une concentration de 4 mg B(a)P/ ml d'huile. Le benzène est évaporé sous

évaporateur rotatif afin que le B(a)P soit transféré dans l'huile. Les quantités dépendent du

volume total requis. Dans cette étude, 40 1,00 mg de B(a)P, 100,OO ml de benzène et 100,25 ml

d'huile de mais ont été nécessaire. La solution de B(a)P ainsi obtenue est administrée par gavage

aux souris, a raison de 3x 0,5 ml à deux semaines d'intervalle.

~valuation de la stabilité de l'aspirine dans la diète

L'évaluation de la stabilité de làspirine dans la diète est effectuée par HPLC (Hi$

Pressure Liquid Chrornatography). Il est constitué d'une pompe Waters 501, d'un détecteur UV

Waters 441, d'un injecteur Etheodye 7125, d'un intégrateur Hewlett Packard 3390A et d'une

colonne Cl* mondapak (3.9 x 300 mm; Waters, Milford, MA). La phase mobile est constituée

de O.35N acide acétique et de méthanol, dans des proportions 75% v/v. Les solutions pour la

courbe standard (AAS et AS), de même que l'échantillon à analyser, sont injectées 100 pl à la

fois dans le système, à une vitesse d'élution de 1.2 ml/ min., pendant 20 min. Les résultats sont

enregistres a 280 m. Les remps de rétention sont de 1 1 min pour l'aspirine et de 16 min pour

l'acide salicylique.

La diète contenant les AINS est préparée et conservée a 4OC, à la noirceur, sur une période

maximale de trois semaines. Le mélangeur employé ne permet pas la préparation de plus de 2 kg

de diète. Lors de l'essai biologique, l'aspirine est donnée à raison de 294 mg/ kg de diète, ou 294

pg/g. Donc, 1 g de diète dissout dans 1 ml de solution donne 294 pg d'aspirine/ ml. Après avoir

injecté diversa concentrations d'aspirine, la limite de détection de l'appareil s'est révélée

inférieure à 15 pg d'aspirine/ ml de phase mobile. Les courbes standards sont préparées a partir

Page 48: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

de solutions à 40 pg! m1 d'acide acétylsalicylique ou d'acide salicylique. Les courbes varient de

0 à 40 pgl ml.

Les poids des comprimés de 325 mg d'Aspirine E3ayerg, formulation régulière et

tamponnée, sont respectivement de 420 et 740 mg. Une fois réduit en poudre, il faut peser 19,O

mg d'un comprimé de 420 mg, pour obtenir 14,7 mg d'aspirine. On mélange le 14,7 mg

d'aspirine avec 50 g de diète. Le rapport aspirine/ diète est le même que celui du dosage

biologique, sauf que les quantités sont moins élevées. L'extraction se fait immédiatement ou

après trois semaines. On extrait l'aspirine de la diète avec de l'acétate d'éthyle. De cet extrait,

2,O ml sont conservés auxquels est ajouté 0,1 ml de standard interne, I'hydrochlorothiazide

(Sigma) ii 50 pp/ ml. Puis, le tout est filtré sur un Minisart 0,45 pm (Sartorius). On évapore sous

N1 (,, et I'échantillon est conservé à -20°C jusqu'à son utilisation. Quelques minutes avant

d'injecter l'échantillon, celui-ci est dégelé rapidement à 37°C. Ensuite, l'échantillon est

ressuspendu dans 50 pl de méthanol, suivi d'une addition de 180 p1 d'acide acétique 0,35N.

Page 49: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

1.3 Résultats

Test de toxicité de I'aspirine

Les résultats au Tableau IV semblent indiquer qu'il n'y a pas d'hépatotoxicité aux doses

d'aspirine testées. Nous voulions vérifier, en même temps, si l'acide acétylsalicylique pur et le

tamponnage du comprimé commercial pouvaient influencer la toxicité.

Tableau IV: Ratio foie/ poids corporel de la souris (mg), après

l'administration d'AMS pendant 6 semaines

2 (n=j) 1 AspHne a tamponnée 294 1 54,s 2 4.6

Groupe

1 (n=S)

'--.--"".."""" """"""""" ....*.***--..Y"..~~~~*Y"Y"Y".Y"*Y"Y"Y"*Y"Y"Y"Y".Y"~Y"Y"Y".Y" " ' - ' - " - " ' - ~ ~ ~ - * Y " Y " Y " Y " * Y " Y " . Y " . Y " Y " Y " . Y " Y " . Y " Y " . . . Y " Y " Y " Y " Y " Y " Y " Y " * Y " Y " Y " Y " Y " * Y " Y " Y " Y " Y " * Y " . Y "

3 ( ~ 5 ) 1 Aspirine Bayer tamponne% 588 1 55.0 2 4.8

AINS ( mg/ kg diète)

Aucun

*-..-.**********-**. ..*-****.*.*.*-*.*-..*****...+.-------.----------------------------* --*--*.---.--------------*----*-------------.-*--.4---------------------------

5 (n=5) 1 Acide acétylsalicylique 588 1 43.1 5 5.9

Foie (mg)/ p. corp. (mg) (moyenne f SD)

55.3 2 6.7

4 ( n=5)

Dosage bioiorricrue

Le sulindac a diminué le nombre des tumeurs pulmonaires induites par la h W . Le

nombre de tumeurs/ souris a changé de 9-5 2 0,9 pour le groupe 8 a 7,8 2 0'8 pour le groupe 9.

Mais le sulindac n'est pas parvenu a contrer l'effet de promotion tumorale du BHT, la

multiplicité tumorale pulmonaire ayant atteint 23,2 5 I,6 tumeurs/ souris pour le groupe 10. De

plus, le sulindac n'a pas inhibé la tumorigenèse induite par le B(a)P (groupes 11 à 13).

Acide ac&ylsalicylique 294 55.6 -+ 4.7

Page 50: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Tableau V: Effets du sulindac et du BHT sur la tumongenèse pulmonaire induite par la NNK ou le B(a)P

I

Groupe Survivant Cancérogène /initiai (mode

administration)

1 (sentinelle) 10/1 0 -

2 (néyatif) 10AO -

8 (positif) 24/25 WK (i-p.)

9 23/25 h W (i-p.)

10 25/25 3X (i.p.)

1 1 (positif) 33/30 BaP (gavage)

huile mais 13 (n6gatif) 1 515 1 (véhicule; mava e)

Dose Promoteur/ MuItipiicité Incidence cancérogène Agent tumorale tumorale

rng/souris chimioprévention pulmonaire pulmonaire (mgkg diète) (moyenne + SE)

3 x 2.0 - 6.47 = 0.66 3 0!3 O 2 semaines intervaHe

3 x2 .0 /Sulindac 123 6.15 = 0.54 27/27 3 semaines intemalle

Les estomacs de souris ont été examinés pour véritier si la NNK et le B(a)P avaient induit

des Nmeun gastriques. Les résultats sont présentes au Tableau VI. Les groupes 8 a 10, qui ont

reçu la NNK par injection intrapéritonéale, n'ont pas développé de tumeun gastriques. Par

contre, tous les groupes ayant reçu le cancérogène (NNK ou B(a)P) per os ont développé des

tumeurs gastriques. L'incidence tumorale était plus élevée chez les animaux traités au B(a)P

(groupes I 1 et 12) que chez ceux traités a la NNK (groupes 3 à 7).

2 x 0 . 5 nù 2 semaines intervalle

- 0.0 + 0.0 015

Page 51: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Tableau VI: Effets des AINS sur la turnorigenèse gastrique induite par la NNK ou le B(a)P

Asp-S : acide ac6thyfsalicilique AspA : Aspirine ~ a ~ e r ' Asp-B : Aspirine ~ a ~ e r * tamponnée

1

r Groupe

I

I (sentinelle)

2 (népatif)

3 (positif)

4

S u ~ v a n t l initial

1 O/] O

1 O/ 10

24/25

25/25

1 1 (positif)

12

13 (négatif)

Cancérogène (mode

administration)

-

-

NRiK (eau)

h W (eau)

301'30

27/30

Z/5

Dose cancérogène (mgkouris)

- -

9.1

9.1

- BaP (,gavage)

BaP (gavage)

huile maïs (véhicule; gavage)

Promoteur/ Agent

chimioprévention (mglkg diète)

- -

-

/Sulindac 1 23

3 x 2.0

3 x 2.0

2u

Multiplicité tumorale gastrique

(moyenne * SE)

-

0.0 10.0

0.17 0.13

O. 12 i 0.09

-

/Sulindac 123

-

Incidence tumorale fw=hue

-

0/10

3/24

3/25

2.63 I 0.41

2.59 = 0.43

0.0 I 0.0

30130

2727

0/5

Page 52: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Évaluation de la stabilité de I'as~inne dans la diète

Les résultats du dosage de l'aspirine dans la diète sont donnés au Tableau W. Dans ce

dernier, Aspirine ~ a ~ e r ' formulation régulière est abrégée par AspA et formulation tamponnée

par AspB. L'acide acétylsdicylique est abrégé par AspS. Les lemes muiuscuies (a à f)

indiquent des prélèvements d'une même préparation, et les chifies 1 et 2 indiquent des

préparations différentes. Si l'aspirine est extraite immédiatement, plus de 96% de celle-ci est

récupérée. Dans la deuxième section du tableau, les résultats obtenus suite a un entreposage de

la diète pour trois semaines à 4OC, à la noirceur, suivi de 4 jours à température pièce et à ia

lumière sont retrouvés. Autour de 75% de la quantité d'aspirine est récupérée.

Tableau W: Évaluation de la stabilité de l'aspirine dans la diète

-

Dosage

Extraction immédiate

(après mise en solution)

Entreposage de 3 semaines

.. Echantillon

Asp-A a Asp-A b ASP-A c ASP-A d Asp-A e ASP-A f

Asp-A 1 a ASP-A 1 b Asp-A 2a Asp-A 2b Asp-B 'la ASP-B 1 b Asp-8 2a Asp-B 2b Asp-S 1 a Asp-S 1 b Asp-S 2a ASP-S 2b

pg Asp / pg Sal % de récupdration Asp

Notes: a) 100% Sal = 11,27pg

Page 53: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

1.4 Discussion et conclusion

Avant d'entamer un dosage biologique avec des AINS, il est nécessaire d'évaluer à quelle

dose ces derniers peuvent être toxiques pour les animaux. Dans le cas du sulindac, la DMT chez

le rat et la souris était connue et la dose utilisée avait déjà fait l'objet d'études (53, 57, 85). Dans

le dosage biologique, nous voulions utiliser une dose d'aspirine équivalente à la dose

antipyrétique maximale chez l'humain, sur une base de poids corporel. Cette dose équivalente

était inférieure à la LDso, mais nous ne possédions aucune information nous indiquant si elle

avait une influence sur la santé des souris ( 116).

Une étude de toxicité a donc été jugée utile. Sur les trois types d'aspirine inclus au dosage,

ont été évalués ceux jugés potentiellement toxiques ou dont la composition pouvait avoir une

influence sur les animaux. L'étude prévoyait la dose retenue comme étant équivalente a la dose

antipyrétique chez l'humain, pour le dosage biologique, et le double de celle-ci. Dans tous les

cas- il y a absence de toxicité hépatique (Tableau IV). Si cela avait été le cas, la masse du foie

aurait été proportionnellement beaucoup plus élevée que la masse corporelle, augmentant ainsi le

ratio. Ces résultats indiquaient que la dose d'aspirine choisie n'influençait pas la santé des

souris.

La NNK et le B(a)P sont activés métaboliquement par des cytochromes P-450 différents,

tels que le P-450 1A2 et le 1A1, respectivement (23, 35, 29). Parmi les m S , le sulindac est un

des meilleurs inhibiteurs de la tumorigenèse pulmonaire induite par la NNK, chez la souris k/T

(53). Mais, lorsque la tumorigenèse est induite par le B(a)P, le sulindac ne semble plus avoir de

potentiel chimiopréventif (Tableau V). Une hypothèse, qui pourrait se vérifier par des études in

vitro, serait que I'effet chimiopréventif du sulindac est dû à une inhibition de P-450 particuliers.

comme le 1A2-

Le sulindac, lorsqu'il est administré conjointement avec le BHT, ne peut empêcher l'effet

de promotion tumorale de ce dernier (Tableau V). Le métabolisme du BHT passe par deux voies,

dont une implique les P-450. La première voie conduit à l'oxydation des groupes alkyls du BHT:

c'est la voie d'élimination de ce dernier (36). La seconde voie, suite à l'oxydation de la fonction

phénolique du BHT, mène à la formation de métabolites intermédiaires pouvant être activés par

Page 54: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

un P-450, comme le 2BlDB2 (36, 40, 41). Ce sont ces métabolites intermédiaires qui sont

soupçomés d'agir comme promoteurs tumoraux (36,40,4 1 ).

Dans le cas présent, le sulindac et le BHT ont été administré après la NNK. Ce qui

implique que les cellules avaient été initiées par cette dernière, une étape importante pour la

promotion tumorale. Le sulindac ne semble pas avoir empêché la promotion tumorale par le

BHT, tout comme dans une étude préliminaire (non publiée) effectuée au laboratoire du Dr A.

Castonguay. Voici ce qu'ils avaient obtenu comme multiplicité tumorale pulmonaire: 9,9 + 1,1

pour la NNK seule; 8,4 2 0,9 pour la NNK plus sulindac; 2 1,4 2 1,9 pour la NNK plus BHT; 28,2

+ 3,9 pour la NNK plus sulindac et BHT. Donc, si le sulindac n'a pas d'effet direct sur le BHT - lorsqu'administré en même temps que celui-ci, il faudrait vérifier ce qui en est lonque le

sulindac est donné avant le BHT. Le suiindac empêchant l'initiation de la cellule par le

cancérogène, alors le BHT ne devrait plus avoir d'effet de promotion tumorale.

La NNK n'induit pas de tumeurs gastriques lorsqu 'elle est administrée par injection

intrapéritonéale (Tableau VI). Par contre, lorsqu'elle est administrée per os, la NNK induit

légèrement la tumongenèse gam-que. La multiplicité tumorale obtenue dans ce cas (Tableau

VI), lonque le sulindac est présent, est comparable a celle déjà publiée (53) . Avec le B(a)P, qui

peut induire la tumongenèse gastrique, la multiplicité tumorale obtenue est comparable à celles

d'études publiées (32, 35). Le vehicuk utilisé, l'huile de maïs, n'induit pas de huneun

eastiques. Y

Enfin, il a fallu évaluer I'effet de l'entreposage sur la stabilité de l'aspirine dans la diète.

Pour préparer quotidiennement le mélange diète-AINS, cela nécessitait de très petites quantités

d0AINS et ces dernières étaient hors de la précision des balances du laboratoire. Ceci impliquait

qu'en préparant une plus grande quantité du mélange MM-diète, il faudrait l'entreposer pour

une période déterminée. Le problème majeur que l'on entrevoyait était une hydrolyse de

l'aspirine en acide salicylique, due à l'humidité de la diète. La question était de savoir si, au bout

de trois semaines, l'aspirine demeurait a un niveau appréciable dans la diète. Au Tableau W,

les résultats démontrent une légère hydrolyse de l'aspirine lorsqu'elle est mise en contact avec la

diète (96041 de la quantité initiale demeure intacte). Au bout de trois semaines, environ 75?/0* de

la quantité d'aspirine initiale est encore présente, sauf pour la formulation tamponnée qui se

Page 55: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

retrouve a 69%' (comparé à 96%' *P I 0,0001, Student's t-test). Le fait d'entreposer la diète

peut donc affecter la stabilité de I'aspirine, en particulier avec la formulation tamponnée. Ceci

pourrait expliquer en partie la faible inhibition, par l'aspirine tamponnée, de la himorigenese

puIrnonaire induite par la NNK (voir

En conclusion, l'aspirine n'est pas toxique, à 294 mg/ kg de diète, mais sa stabilité est

affectée par l'entreposage. L'effet de chimioprévention du sulindac semble être spécifique a

certains cancérogènes. En présence d'un agent de promotion moral, le sulindac ne semble pas

avoir d'effet chimiopréventif Une voie à explorer pour la chimioprévention par les AINS serait

1' inhibition des P-450 qui activent métabol iquement les cancérogènes.

Page 56: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

2-0 CEEMOPREVENTIVE EFFICACES OF ASPlRIN AND SULINDAC AGAINST

LUNG TUMORIGENESIS IN A/J M K E

2-1 Résumé français

Les anti-infiammatoires non stéroïdiens (AINS) sont parmi les médicaments les plus

prescrits. Dans cette étude, nous démontrons l'efficacité de l'aspirine à inhiber la tumongenèse

pulmonaire chez la souris A/J. Les himeurs pulmonaires (9.9 tumeurs/souris) ont été induites par

une nitrosamine spécifique au tabac, la 4-(méthy1nitrosamino)- 1 -(3-pyridy1)- 1 -butanone (NNK),

administrée dans l'eau a boire entre les semaines O à +7. Quatre groupes de souris ont été nomis

avec la diète AM-76A contenant soit du sulindac (123 mgkg diète), de l'acide acétylsalicylique

(AAS; 294 rnglkg), de ~ ' ~ s ~ i r i n e " régulière (294 mgkg) ou de l '~s~ i r ine@ tamponnée (294

mgkg), de la semaine -2 jusqu'a la fin du dosage biologique (semaine +23). Ces doses sont

comparables aux doses maximales recommandées chez l'humain. L'AAS et ~ ' ~ s ~ i n n e *

régulière ont été les inhibiteurs les plus efficaces et ont réduit les multiplicités pulmonaires de 60

et 62%, respectivement. Le sulindac a inhibé la multiplicité tumorale pulmonaire de 52%.

L'inhibition de 18% par 17~spirineC tamponnée n'est pas statistiquement significative. Nous

avons évalué I'efticacité des AINS à inhiber l'activation de la NNK par les cellules hlA2 v2

exprimant le P-450 1A2 humain. L'acide salicylique et l'acide acétylsalicylique, aux doses de

500 p.M et 1 mM, n'ont pas inhibé le métabolisme de la NNK Le sulindac et ses métabolites

sulfide et sulfone ( 1 mM) ont inhibé le métabolisme de la NNK de 90, 92 et 6596,

respectivement. Nous avons observé une inhibition de 76% avec le SKF 525A, un inhibiteur des

P-450. L'ensemble de ces résultats indiquent que les salicylates et le sulindac peuvent être des

agents de chimioprévention efficaces mais qui différent dans leur mode d'action.

Page 57: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

2.2 Article

Chemopreventive efficacies of as pi^ and sulindac

against lung tumorigenesis in A/J mice

Caroline Duperron and Andre ~ a s t o n ~ u a ~ l

Laboratory of Cancer Etiology and Chemoprevention, School of Pharmacy,

Laval University, Quebec City, Canada, G 1K 7P4

Key words: Anti-inflarnmatory agents; cytochrome P-450; N-nitrosamines; tobacco

1 Corresponding author: Dr Andre Castonguay

Laboratory of Cancer Etiology and Chemoprevention

School of Pharmacy, Laval University

Quebec City, Canada GI K 7P4

Running title: Efficacies of aspirin and sulindac

Published in: Carcinogenesis (vol. 1 8 n05, pp. 100 1 - 1006, 1 997)

Page 58: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

A bbreviations

NSAIDs : non-steroidal anti-infiammatory dmgs

NNK : 4-(methy1nitrosamino)- 1 43-pyridy1)-1 -butanone

ASA : acetylsalicylic acid

SA : sdicylic acid

Page 59: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

A bstract

Non-steroidai anti-inflanmatory drugs (NSAIDs) are among the most widely prescnied dnigs.

In this study, we demonstrated the efficacy of aspirin to inhibit lung tumorigenesis in A/J mice.

Lung tumon (9.9 tumordmouse) were induced by the tobacco-specific nitrosamine, 4-

(methylnitrosamino)-I-(3-pyridy1)- l - b u t a n (NMC), administered in drinking water between

week O and week +7. Groups of mice were fed sulindac (123 mgkg diet), aceîylsalicylic acid

(ASA; 294 mg/kg), non-buffered ~ s ~ i r i n @ (294 rng/kg) or buffered ~ s ~ i r i n @ (294 mgkg) in

AIN-76A diet from week -2 to the end of the bioassay (week +23). These doses are comparable

to the maximal doses recommanded for humans. ASA and non-buffered ilspirina were the most

effective inhibitors and reduced lung multiplicities by 60 and 62%- respectively. Sulindac

inhibited lung tumor multiplicity by 52%. Miiiition by buffered ~ s ~ i r i n @ was not statistically

significant. We evaluated the eficacies of NSAlDs to inhibit NNK activation by hlA2 v2 cells

expressing human P-450 1A2. Salicylates, at doses of 500 p M and 1 mM, had no effect on NM(

activation. Sulindac and its sulfide and sdfone metabolites (1 rnM) inhibited NNK metabolism

by 90, 92 and 6596, respectively. We observed a 76% inhibition with SKF 5 2 5 q a P-450

inhibitor. Taken together, these results indicate that salicylates and sulindac could be equally

effective as chemopreventive agents, but they could differ in their mode of action.

Page 60: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Introduction

Aspirin is a non-steroidal anti-idammatory drugs (NSAIDs) extensively used for its analgesic,

anti-pyretic and anti-rheumatic properties ( 1). Retrospective and prospective epidemiological

studies (reviewed in 2) concluded that regular use of aspirin reduces the risk of colorectal cancer.

In a large US cohon study, participants were asked about their intake of aspirin dm-ng the month

before the initial interview. The results reveaied a reduced incidence of lung cancer associated

with increased aspirin use (3). In a prospective study, Thun and al. (4) observed no association

between aspirin use and the risk of respiratory cancer. The debate on the effectiveness of aspirin

in preventing or delaying lung cancer development needs to be explored M e r . Data fiom

laboratory studies c m provide rationales and incentive for investîgating the efficacy of aspirin in

lune cancer prevention.

Sulindac is a prodrug that is absorbed rapidly fiom the human gastrointestinal tract and

metabolized mainly in the liver to sulfide and sulfone intermediates (5 -6 ) . Structures of suiindac

and its two metabolites are show in Figure 1. The sulfide metabolite has analgesic, anti-pyretic

and anti-inflarnmatory properties (5 ) . Rend elimination of sulindac occurs via ils sulfone

metabolite (5, 7). This metabolite exhibits no anti-infiammatory property (8). h addition to its

anti-inflammatory properties, sulindac is a chemopreventive agent, that causes regression of

large-bowel polyps in patients with familial polyposis (9).

In parallet with clinical studies, numerous models of animal turnon were used to

demonmate the inhibition of chemically induced cancers by various NSAIDs, such as piroxicam

(colon), indomethacin (esophagus, pancreas, tongue, mammary gland, uterine c e ~ x ) , ibuprofen

(colon) and sulindac (colon) (1 0-16). Reddy er al. (1 7) demonstrated that aspirin inhibits colon

carcinogenesis in rats by 70%. Sakata et al. (18) observed that aspirin CO-administered with N-

[4-(5-nitro-2-furyl)-2-thiaz01yl]formamide inhibits the incidence of bladder carcinoma in rats bp

80%. Our research group was the fint to show that NSAIDs, and especidly sulindac, are

effective against lung tumongenesis in laboratory animals ( 19,20). We reported that sulindac, in

Page 61: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

non-toxic doses reduced the multiplicity of lung himon in A/J mice by 50% (1 9, 20). Aspirin

was not included in our previous studies.

Tobacco smoke contains over 4000 compounds, 43 of which are known to be carcinogens

(2 1 ). One of these carcinogens is a nicotine-derived nitrosamine, 4-(methy1nitrosamino)- 1 4 3 -

pyridyl)-1-butanone (NNK). NNK is present in mainstream smoke of commercial cigarettes at

levels ranging from 6 to 197 ng in Arnerican cigarettes (22,23) and from 6 to 97 ng in Canadian

cigarettes (24). Hecht and Hoffmann suggested a causal relationship between NNK and

pulmonary carcinogenesis related to tobacco smoking (25). NNK is a potent lung carcinogen in

laboratory animals, such as A/J mice (26, 27). Studies with microsomes prepared either fiorn

hurnan liver and lung tissues or fkom transfected human ce11 lines demonmated that NNK is a

pro-carcinogen activated by cytochrome P-450 isoenzymes 1A2, 2A6, 2D6 and 2E1 (28-32).

Pathways of NNK activation by a-carbon hydroxylation are show in Figure 2. Smith et ai. (33)

demonstrated that purïfied human cytochrome P450 1 A2 incorporated into a reconstituted

system can catalyze the activation of N N K .

The aims of this study were: i) to determine the efficacy of aspirin as a chemopreventive

agent of lung carcinogenesis; ii) to investigate NM( metabolism in cells expressing human P-450

1 s ; iii) to compare, in these cells, the inhibition of NNK activation by aspirin, sulindac and its

sulfide and sulfone metabolites.

Page 62: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Materials

Chernicals

NNK (98%

and methods

purity) and [S~WNNK (2.4 Ci/mrnole, h 97.4% purity) were purchased from 1

Chemsyn Science Lab. (Lenexa, KS). Sulindac and acetylsalicylic acid (ASA) were purchased

from Sigma Chernical Co (Mississauga, Ont., Canada). Bayer non-buffered ~spi r in@ and Bayer

buffered ~spi r in@ (Sterling Winthrop Inc., Ont., Canada) were purchased in a local market in

October 1993.

Lung tumor assay in A J mire

Female A/J mice (6-7 weeks old) were obtained £tom Jackson Labonitories (Bar Harbor, ME).

They were housed in groups of five per cage and kept under standard conditions (22 * Z°C; 45 * 5% relative humidity; 12: 12h light-datk cycle). They were sorted out on weight basis into six

groups and given tap water and powdered AIN-76A diet from Harlan-Teklad (Madison, W) ad

libitum. Powdered NSAIDs were mixed with the diet and two feeders were placed in each cage;

diet consumption and spillage were monitored three times before and afier carcinogen treatment.

Stock solutions of NNK were prepared in distilled water (3.49 mg/ml) and diluted in tap water.

The initial concentration of NNK was 87,4 pg/ml and was adjusted thereafter for each cage

according to water consurnption. Water consurnption which was monitored twice a week for 7

weeks.

Details of the treatment with NM( and the chemopreventive agents are included in Table

1. Group 1 received the diet without a chemopreventive agent and were given water ad [ibirum.

Groups 2-6 received NNK in drinking water for 7 weeks. Group 2 was fed AM-76A without

NSAIDs. Groups 3-6 were fed NSAIDs 2 weeks before the treatment with MW and throughout

the whole assay. Group 3 was fed AIN-76A supplemented with sulindac at a dose of 123 mgkg

of diet, which is below the maximal tolerated dose as detemined previously (20). Groups 4, 5

and 6 were given diets containing ASA, non-buffered ~ s ~ i r i n @ and buffered ~ s ~ i r i n @ ,

respectively. Doses of ASA were less than 50% of the maximal tolerated dose.

Page 63: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

At 16 weeks after the end of the NNK treatment, the mice were fasted ovemight, killed by

CO2 asphyxiation and wcropsied Lungs were fixed in Tellyesniczky's fixative for 7 days before

counting the number of surface adenornas larger than 1 mm. Stomachs were fixed in situ with

0.5 ml of 10% fornalin, excised and stored in fornialin. Papillomas larger than 1 mm were

counted.

Ceils c u h e

AHH TK+/- human lymphoblastoid ce11 lines (cHol and hlA2 v2) were purchased from Gentest

Corporation (Woburn, MA). cHol, the negative control, is a ce11 line containing

extrachromosomal plasmid vectors that confer resistance to L-histidinol. This ceIl line expresses

low level of P-450 activities. Tne hlA2 v2 ce11 line expresses hurnan CYPlA2 with basal

CYPl Al activity. The cells were maintaineci in culture in RPMI 1640 medium (Gentest) and

supplemented with hone serum 9% v/v (Gentest), L-glutamine (292 pg/mI) and gentarnicin (50

pg/ml) (Sigma Chernical Co.).

Assuy of .WTK merabolism

The cells 1 3 x 1 0 ~ 1 3 ml) of the 25 cm2 Falcon tissue culture flask were incubated with 8 [5-

3~~ ( L9.2 @ / m l ) without NSAIDs or with: 1 mM ASA; 1 mM salicylic acid (SA); 1 mM

sulindac; 1 mM sulindac sulfide; 1 m . sulindac sulfone; 100 pM SKF 525A (a P-450 inhibitor).

Afier 48 h of incubation, the cells and the media were centrifuged at 1500 g and harvested. The

medium \vas filtered with a 0.45 pm Minisart filter (Sartonus, Germany) and fiozen at -20°C

until its analysis.

The medium was analyzed for NNK and NNK metabolites on a reverse-phase HPLC

system, using a Spherisorb ODS 2, 5 pm column 4.6 x 250 mm (Jones Chromatography Inc,

Columbus, OH). Aliquots of 750 jd of the filtered medium and 7 pI of the NNK metabolites

standards were CO-injected and eluted with a pH 6.0 sodium acetate buffier and methanol as

descnbed previously (34). The eluent was monitored at 254 nm and 1 ml hctions were

collected. Aliquots of 5 ml of Scintiverse II (Fisher Scientific, Montreal, Canada) was added to

each fraction and radioactivity was measured.

Page 64: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Kinetzc of ASA hydrolysis

Stock solution of ASA 10 rnM was prepared with 9-0 1 mg AS& 0.4 ml o f 2% NaHCO3 and 4.6

ml of culture medium. ASA (1 mM) was added to 3 ml o f ce11 culture media (with lx10~/rnl or

without cells). Incubations were performed at penods ranging fiom O min to 48 h. As descnbed

above, cells and media were then harvesîed.

Levels of ASA and SA in culture media were measured by a reverse-phase HPLC. The

HPLC system consisted of a Waters 501 pump, Rheodyne 7125 injecter, Waters 441 UV

detector, Hewlett Packard 3390A inte-ptor and a C l 8 pl3ondapak column (3.9 x 300 mm;

Waters, Milford, MA). Aliquots of 100 pl of the filtrate were injected and eluted with an 0.35N

acetic acidxnethanol mobile phase (7525, v/v) during a 20-minute period at a flow rate of 1.2

mvmin. The eluent was rnonitored at 280 nm- Retention tirne was I l min for ASA and 16 min

for SA. Results were calculated frorn the linear regression cuve, which related peak areas and

the given concentrations of ASA and SA. Concentrations of salicylates in culture medium were

compared by a split-plot statistical analysis.

Page 65: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Results

Lung adenornas assay

The numbers o f tumors induced by NNK with or without NSAIDs are shown in Table 1. The

total dose of NNK was 9.1 mg per mouse. The number of lung m o r s in untreated rnice was

low (0.2 tumor/mouse) and comparable to previous snidies (35). Treatment with NNK induced

9.92 tumors/mouse, but this number ivas reduced to 4.72 ~ o r s / m o u s e (52% inhibition) in rnice

treated with sulindac. ASA and non-buffered ~s~irin@ reduced lung nimor multiplicity to 3.93

(60%) and 3.7 1 nunon/mouse (62%), respectively. In contrast, buffered Aspirin@ had negligible

effects on lung tumorigenesis. Body weight gains of NNK-treated mice were 1 1 to 2 1 % lower

than the untreated mice (Table 1). Therefore, giving NNK in drinking water for 7 weeks delays

the gain of body weight. m e r the end of NNK treamient, body weight gains resumed Body

weight gains of NNK- and NNK+ NSAIDs-treated rnice were not significantly diflerent.

Metabolrsm ofh(7trK

In the presence of hlA2 v2 cells, about 50% of NNK were converted to NNAL after 48 h (data

not shown). Metabolic activation of NNK is initiated by a-carbon hydroxylation (Figure 2). The

four end products of this activation are the metabolite numbers 10, 1 1, 12 and 13. These

numben refer to structures in Figure 2. The sum of the NNK metabolites reflect the extent of the

total activation of NNK. The extent of NNK metabolism and its inhibition by salicylates,

sulindac and the two sulindac metabolites are shown in Table II and III respectively. Results

shown in Table II indicate that neither ASA nor SA (500 phd or 1 mM) inhibits NNK a-carbon

hydroglation. As shown in Table III, sulindac and its sulfide and sulfone metabolites at 1 mM

concentrations inhibited NNK metabolism by 90,92 and 65%, respectively. SKF 5 2 5 q a P450

inhibitor, was used as a positive control and inhibited the metabolism of NM( by 76%.

Rate ofASA hydrolysis

Results of the stability of ASA in the culture media over a 48-h penod, in the presence and

absence of hlA2 v? cells, are shown in Figure 3. Hydrolysis occurred linearly with time. Mer

Page 66: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

18 h, aimod al1 ASA had been hydroIysed to SA. The extent of hydrolysis of ASA to salicylates

was higher with rather than without hlA2 v2 cells between O and 12 h (P < 0.00 1).

Page 67: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Discussion

The incidences of lung cancer among the Canadian population reached 22% in men and 11% in

women (36). Considering the low 5-year suxvival rate (8-12%) of lung cancer, prevention

becomes a realistic alternative. The use of NSAIDs in clinical trials on the chemoprevention of

colorectai cancer has s h o w promising results, but no information on the effectiveness of these

agents against lung cancer is available. Obviously, a better understanding of the mechanism of

the action of NSAIDs wodd help in the design of chemoprevention clinical trials.

This midy is the first one to demonstrate the effectiveness of aspirin in inhibiting lung

tumorigenesis in laboratory animals. This observation is particularly signifiant considering that

it has been estimated that 10-20 thousand tons of aspirin are consumed in the USA every year ( 1 ).

The doses of NSAIDs used in this study are comparable to the maximal recommended daily

doses for humans. In this study, we used non-buffered ~ s ~ i r i n @ at a dose of 3 1.7 mgkg of body

weight, while the recommended maximal anti-pyretic and anti-inflamrnatory doses are 55.7 and

83.6 mgkg of body weighf respectively. These results lead to the hypothesis that regular use of

aspirin might reduce the risk of lung cancer in srnokers.

Previous studies in our laboratory (19, 20) have shown that NSAIDs other than aspirin

inhibit pulmonary carcinogenesis. These studies demonstrate that the extent of inhibition vanes

depending on the type of NSkID. While sulindac was effective against NM(-induced lung

tumorigenesis, ibuprofen and piroxicarn were less effective and naproxen had no effect In this

study, we observed 52% inhibition with the use of sulindac. This result is comparable to the

percentage inhibition previously reported (51 and 53%) (19, 20). ASA and non-buffered

~ s ~ i r i n @ reduce by 60 and 62%, respectively, the number of lung tumors (Table 1). Our results

demonstrate that aspirin is as effective as sulindac in preventing lung carcinogenesis.

One of the major side effects of ASA is its mc toxicity. Vanous formulations of

aspirin, such as non-buffered, buffered and enteric-coated formulations, have been developed to

eliminate this problem. The absorption of ASA can be infiuenced by many factors: tablet

Page 68: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

solubility, gamic pH, rate of disintegration and food ingestion. In a study on aspirin

phmacokinetics in rats, Fu et al. (37) compared the bioavailability of buffered and unbuffered

ASA. The unbuffered formulation was found to give higher AUC (area under curve) than the

buffered formulation. Fu et al. attributed this difference to the shift of the absorption of the

aspirin from the stomach to the intestine (where the aspirin may be more hydrolysed). Our

results show that while non-buffered ~s~irin@ and ASA reduce the lung tumor multiplicity,

buffered ~ s ~ i r i n @ has no significant effect (Table 1). An increased gastric pH, related to the

buffer and food absorption could have reduced or delayed aspirin absorption. Our results

demonstrate that the fomulation of NSAJDs has an impact on their chemopreventive eficacies

in A/J mice.

A previous study has demonstrated that a-carbon hydroxylation of NNK is catalysed by

various P-450s, including human P-450 1A2 (30). Our results confirm these observations.

Human lymphoblastoid cells that express human P-450 1A2 catalyze a-carbon hydroxylation

(activation pathway, Table LI) but not pyridine N-oxydation (detoxification pathway) of NNK

(data not shown). We observed no inhibition of NNK metabolism even at relatively high

concentrations of ASA (500 pM and 1 mM) or SA (1 mM). These results correlate with other

studies that show that aspirin does not affect the metaboiism of NNK (38, 39). Using rat lung

rnicrosomes, Smith et a!. (38) observed a 0-9% inhibition of the NNK metabolism by aspifin at

concentrations varying from 30 to 300 W. With rat liver microsomes, Guo et al. (39) observed

no inhibition of NNK metabolism with a 100 p M aspirin. We conclude that inhibition of

turnorigenesis by aspirin could not involve an inhibition of NMC activation by P-450 1A2.

Aspin'n is hown to be an inhibitor of prostaglandin synthesis (40). Bilodeau er al. (4 1 )

reported that sulindac reduces plasma levels of PGE2 by 5 1 %, and that naproxen has no effect.

Considering that PGE2 favors clonal expansion of initiated cells, Bilodeau et al. (41) suggested

that lower levels of PGE2 would delay tumor development. Further studies by our research

group are focusing on the role of the inhibition of prostaglandin synthesis, which is a crucial

element in lung cancer chemoprevention.

Page 69: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

In order to study the effect of ASA on NNK metaboIism, our research group decided to

dissolve ASA in a culture medium at pH 7.6. However, Thiessen (42) has reported that ASA is

quickly hydrolysed to SA in aquous solutions. As a result, we also had to determine the rate of

ASA hydrolysis by hlA2 v2 cells. h the first part of the curve (hm O to 18 h), we observed a

difference between results with cells and results without cells. This difference was probably due

to a cellular absorption of ASA. These results show that we still had half of the initial amount of

ASA after 12 hours.

Sulindac is an anti-inflammatory prodrug that has to be reduced to a sulfide to exhibit

anti-idammatory effectiveness. Sulindac sulfone, a second metabolite, is formed by an

irreversible oxidation of the sulfoxide function. In this study, we observed that sulindac and its

two metabolites, at a concentration of 1 mM, inhibited the metabolism of NNK in hlA2 v2 cells.

Results in Table III show that sulindac sulfide is more effective in inhibiting NNK metabolism

than sulindac sulfone is (92% vs 65%). SKF 525A, a P-450 inhibitor, inhibited NNK metabolism

(see Table III). Because the P-450 1A2 is the only P-450 in the hlA2 v2 cells, we c m conclude

that sulindac and its sulfide metabolite act by inhibiting this P-450 isoform, which activates

NNK. These results are in line with our previous study showing that the metabolism of NNK by

mouse lung tissues was inhibited by sulindac sulfide (43).

In summary, the results of this study show that aspirin is a lung chemopreventive agent

that is as effective as sulindac in N J mice; aspinn does not inhibit N N K activation by the human

P-450 1A2,

Acknowledgments

We gratefully acknowledge Dr Marlene Bouillon for her precious advise. We also thank Dr D.

Lévesque and R. De La Durantaye for their technical assistance in the tumor inhibition study.

This study was supported by a gant from the Cancer Research Society Inc. (Canada).

Page 70: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

ASA

Sulf ide metabolite Sulfone metabolite

Fig. 1 . Biotransfonnation of ASA and sulindac to their metabolites.

Page 71: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

9 1 + HCHO

Fig. 2. Metabolic pathways of NNK in hlA2 v2 cells. Structures in brackets are hypothetical

intermediates.

Page 72: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

0.0 0.4 0.8 1.2 1.6 2.0 2 Time (hour)

O 5 10 15 20 2 5 30 35 4 0 4 5 5 0 Tirne (hour)

Fig. 3. Kinetic of ASA hydrolysis with or without hlA2 v2 cells. B, ASA; a, ASA with hlA2

v2 cells; 0, SA; O, SA with h 1 A2 v2 cells. Each point corresponds to the mean * SD ( ~ 3 ) .

Page 73: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC
Page 74: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC
Page 75: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Table III. Metabolism of NNK in hlA2 v2 cells cultured with or without sulindac, with ils sulfide

and sulfone metabolites NSAlDs Metabolites (prno~lrnl)~

No. 1 able No. 1 1 No. l Z e No. 13e 10+11+12+13e

NoneC (n= 1 ) 1 2 N. D, 4,3 4,9 1 0,4

~ o n e ~ (n=4) 20,6 I 8,6 7,3 * 2,O 18,317~5 29,9113~1 76,O i 24,9

Sulindac 1mM (n=2) N.D! 2,5 * 3,5 3,3 I4,7* 1,8 I 2,5* 7,5 &10,6*

Sulindac sulfide N.D. 3,3 î 4,7 2,8 I 3,9* N. D, 6,1 * 8,6* 1 mM (n=2)

Sulindac sulfone N. D. 12,8 k 1,8 8,5 f 12,O 5,5 * 7,7* 26,8 I 6,1* 1 mM (n=2)

SKF 525A 100pM(n=3) 2,2 I 3.8" 133 * 5,6 2,O h 3,5* N.0, 18,l k 1,8*

a Mean S,D, Numbers refer to Figure 2. cHol (control cells not transfected).

d hlA2 v2 (transfected cells). Statisticalty different from hlA2 v2 transfected cells ('P < 0,05, Student's t-test).

f N.D., not detected (4 ,7 pmollml).

Page 76: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

2.3 Références bibliographiques de l'article

1 .Goodman Gilman, A., Goodman, L.S. and Gilman, A. (1990) Analgesic-antipyretics,

antiinflammatory agents: the salicylates. In Goodman Gilrnan, A., Goodman, L.S. and

Gilrnan, A. (eds), The pharmacoZogica2 Baris of Therapeutzcs, 8th edn. Macmillan

Publishing Co, New YorK, pp. 644-654.

2.Tmjill0, M.A., Garewalà, HS. and Sampliner, R.E. (1994) Nonsteroidal antiinflamrnatory

agents in chemoprevention of colorectal cancer: at what cost? Dig. Dis. Sri., 39,2260-

2266.

3.Schreinemachers, D.M. and Everson, R.B. ( 1994) Aspinn use and lung, colon, and

breast cancer incidence in a prospective study. EpidemioL, 5, 138-1 46.

4.Thur1, M.J., Namboodin, M.M., Calle, E.E., Flanden, W.D. and Heath, C. W.Jr.

( 1 993) Aspinn use and risk of fatal cancer. Cancer Res., 53,13224327-

S.Brogden, RN., Heel, R.C., Speight, T.M. and Avery, G.S. (1978) Sulindac: a review of its

pharmacological properties and therapeutic eficacy in rheumatic diseases. Drugs, 16,

97- 1 14.

6.Duggan, D.E. (1 98 1 ) Sulindac: therapeutic implications of the prodrug/pharmacophore

equilibrium. Dmg Merab. Rev., 12,325-337.

?.Strong, H.A., Warner, N.J., Renwick, A.G. and George, CF. (1985) Sulindac metabolism:

The importance of an intact colon. C h Pharmacol. Ther., 38, 3 87-393.

8.Va.n Arman, CG., Risley, E.A., Nuss, G. W., Hucker, H.B. and Duggan, D.E. ( 1 976)

Pharmacoiogy of sulindac. In Huskisson, E.C. and Franchimont, P. (eds), CIinoriZ in the

treutment ofrheumat ic disorders: A new nonsteroidal mtiinfammato ry 'analgesic agent.

Page 77: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Roceedings of a Symposium Vm European Rheumatology Congress, Helsinski 1-7 june

1975. Raven Press, New York, p.9.

9. Waddell, W-R and Loughry, R.W. (1983) Sulindac for p o l p s i s of the colon. J. Surg.

Once[., 24,8347.

10-Reddy, B.S., Maruyama, H. and Kelloff, G. ( 1987) Dose-related inhibition of colon

carcinogenesis by dietary piroxicam, a nonsteroidal antiinflammatory dnig, during

different stages of rat colon tumor developrnent Cancer Res., 47,5340-5346.

I 1 .Rubio, C.A. (1 98.1) Antitumoral activity of indomethacin on experimental esophageal

tumors. J. Nat!. Cancer Insr., 72, 705-707.

12.Takahashi, M., Funikawa, f , Toyoda, K., Sato, H., Hasegawa, R., Irnaida, K. and Hayashi, Y.

( 1 990) Effects of various prostaglandin synthesis inhibiton on pancreatic carcinogenesis

in hamsters after initiation with N-nitroso bis(2-oxopropyl)amine. Carcinogenesis, 1 1,

393-395.

13.Tanaka, T., Nishikawa, A., Mon, Y., Morishita, Y. and Mori, H. ( 1989) Inhibitory efFects of

non-steroidal anti-inflarnmatory drugs, piroxicam and indomethacin on 4-nitroquinoline

1 -o?lide-induced tongue carcinogenesis in male ACVN rats. Cancer Leu., 48, 1 77- 1 82.

14.Carte, C.A., Milholland, R.J., Shea, W. and Ip, M.M. ( 1 983) Effect of the prostanglandin

synthetase inhibitor indomethacin on 712-dimethyiberu(rr)anthracene-induced mammary

tunorigenesis in rats fed different levels of fat. Cancer Res., 43,3559-3562.

I S.Rao, A.R. and Hussain, S.P. ( 1988) Modulation of rnethylcholanthrene-induced

carcinogenesis in the uterin cem-x of mouse by indomethacin. Cancer Letr., 43, 15- 19.

Page 78: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

16.Ra0, C.V., Rivenson, A., Simi, B., Zang, E., Kelloff, V.S. and Reddy, B.S. ( 1995)

Chemoprevention of colon carcinogenesis by sulindac, a nonsteroidal anti-

infiammatory agent. Cancer Res., 55, 1464-1472.

17.Reddy, B.S., Rao, C.V., Rivenson, A. and Kelloff, G. (1993) Inhibitory effect of aspirin on

azoxymethane-induced colon carcinogenesis in F344 rats. Cmcinogenesis, 14, 1493-

1497.

I8.Sakata, T., Hasegawa, R-, Johansson, S.L., Zenser, T.V. and Cohen, S.M. (1 986) Miibition

by aspirin of N-[4-(5-ni~o-2-~l)-2-t~azoIyI]fomiaide initiation and sodium sacchanen

promotion of winary bladder carcinogenesis in male F344 rats. Cancer Res., 46,3903-

3906.

19.Pepin, P., Bouchard, L., Nicole, P. and Castonguay, A. (1992) ERects of sulindac and

oltipraz on the tumongenicity of 4-(methylnitrosamino)- 1-(3-pyridyl)- I -butanone in A/J

mouse lung. Carcinogenesrs, 13,34 1 -348.

20.Jalbert, G. and Castonguay, A. ( 1992) Effects of NSALDs on NNK-induced pulmonary and

gasm'c turnongenesis in NJ mice. Cancer Leu. , 66,7 1-28.

2 1 .U.S. Department of Health and Human Services. ( 1989) Reducing the health consequences

of smoking, 25 years of progress. Office on Smoking and Health. DHHS Publication No

CDC-89-84 1 1, 79- 10 1.

22.Adams, J.D., Lee, S.J., Vinchkoski, N., Castonguay, A. and Hoffmann, D. ( 1983) On the

formation of the tobacco-specific carcinogen 4-(methy1nitrosamino)- 1 -(3-pyridyl)- 1 - butanone during smoking. Cuncer Lett., 17,339-346.

Page 79: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

23.Fischer, S., Spiegehdder, B., Eisenbarth, J. and Preussmann, R. (1990) Investigations on the

origin of tobacco-specific nitrosamines in mainstrearn smoke of cigarettes.

Carcinogenes is, 1 1,723 -73 O.

24.Fischer, S., Castonguay, A-, Kaïserman, M., Spiegelhalder, B. and Preussmann, R. (1990)

Tobacco-specific nitrosamines in Canadian cigarettes. J. Cuncer Res. C h Oncol., 1 16,

563-568.

ZS.Hecht, S.S. and Hoffmann, D. (1 989) The relevance of tobaccu-specific nitrosamines to

human cancer. Cancer S u n , 8,273-294.

26.Hecht, S.S. and Hoffmann, D. (1988) Tobacco-specific nitrosamines, an important group of

carcinogens in tobacco and tobacco smoke. Carcznogeneszs, 9,875-884.

Z7.Belinshy7 S.A., Stefanski, S.A. and Anderson, M.W. (1993) The A/J mouse h g as a mode1

for developing new chernointervention strategies. Cancer Res., 53,4 10-4 16.

28.Gonzale~ F.J., Crespi, C.L. and Gelboin, H.V. ( 1 99 1 ) cDNA-expressed human c'ochrome

PJSOs: a new age of molecular toxicology and human risk assessment. Mutuf. Res., 247,

113-127.

Zg.Yamazaki, H., Inui, Y., Yun, CH., Guengerich, F.P. and Shimada, T. ( 1992)

Cytochrome P450 2E 1 and 2A6 enzymes as major catalysts for metabolic activation of

N-nitrosodial~lamines and tobacco-related nitrosamines in human liver microsomes.

Carcinogenesis, 13, 1 789- 1 794.

30.Srnith, T.J., Guo, Z., G o d e z , F.J., Guengerich, F R , Stoner, G.D. and Yang, CS. (1992)

Metabolim of 4-(methylnitrosmino)- 1 -(3-pyridy1)- 1 -butanone in human lung and liver

microsomes and cytochromes P-450 expressed in hepatoma cells. Cancer Res., 52, 1 757-

1763.

Page 80: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

3 1 .Penman, B.W., Reece, J., Smith, T., Yang, C S . , Gelboin, H.V., Gonzalez, F.J. and Crespi,

CL. (1993) Characterization of a human ce11 line expressing high levels of cDNA-

derived CYP2D6. Plzarmacogenetics, 3 ,2 8-3 9.

32.Smith, T.J., Stoner, G.D. and Yang, C.S. (1995) Activation of 4-(methylnitrosarnino)-I-(3-

pyridy1)-1-butanone (NNK) in human lung microsomes by cytochromes P450,

lipoxygenase, and hydroperoxides. Cancer Res., 55,55664573-

33.Smith, T.J., Guo, Z-Y., Guengerich, F.P. and Yang, C.S. ( 1995) Metabolism of 4-

(methylnitrosamino)- 1 -(3-pyridyl)- 1 -butanone (NNK) by human cytochrome P450 1 A2

and inhibition by phenethyl isothiocyanate (PEITC). P roc. Am. Assoc. C'ancer Res., 36,

153.

34.Jorquera7 R., Castonguay, A. and Schuller, H.M. ( 1992) Effects of pregnancy and ethanol

treatment on the metabolism of 4-(methy1nitrosamino)- 1 -(3-pyridy1)- 1 -butanone by

hamster liver and lune microsomes. Drug 1Cferab. Dispos., 20, 5 1 0-5 1 7.

35.Shimkin, M.B. and Stoner, G.D. ( 1975) Lung m o n in mice: application to carcinogenesis

bioassay. A h : Cancer Res., 21, 1-58.

36.National Cancer Institute of Canada. (1992) Cunadian Cancer Sfatzstics 1992. Toronto,

Canada, p. 14.

3 7 . F ~ C.J., Melethil, S. and Mason, W.D. (199 1) The pharrnacokinetics of aspirin in rats and

the effect of buffer. J. Pharmacokzn. Biopham., 1 9, 1 5 7- 1 73.

38.Smith, T.J., Guo, Z., Hong, J.Y., Ning, SM., Thomas, P.E. and Yang, C.S. (1 992) Kinetics

and enzyme involvernent in the metabolism of 4-(methy1nitrosarnino)-1-(3-pyridy1)-1-

Page 81: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

butanone (NNK) in microsornes of rat lung and nasal mucosa. Carcznogeneszs, 13, 1409-

1414-

39.Gu0, Z., Smith, T.J., Thomas, P.E. and Yang, C.S. (1992) Metabolism of 4-

(metbylnitrosarnino)- I -(3-pyridyI)- l -butanone by inducible and constitutive cytochrome

P450 enzymes in rats. Arch Biochem Biophys., 298,279-286.

40.Mmett, L.J. (1992) Aspinn and the potential role of prostaglandins in colon cancer.

Cancer Res., 52, 5575-5589.

4 1 .Bilodeau, J.F., Wang, M., Chung, F.L. and Castonguay, A- (1995) Effects of nonsteroidal

antiinflammatory drugs on oxidative pathways in PL/J mice. Free Rud Bioi. Med, 18,

47-54.

42.Thiesser1, J.J. ( 1 982) Phannacokinetics of salicylates. In Barnett, H.J.M., Hirsh, J. and

Mustard, J.F. (eds), Aceylsahqviïc acid: new usesfor an old d q . Raven Press, New

York, pp.49-6 1.

43.Bouchard, L. and Castonguay, A. ( 1993) Inhibitory effects of nonsteroidal antiinflammatory

drugs (NSAIDs) on the metabolism of 4-(methy1nitrosamino)-1-(3-p*dyl)- I -butanone

( N N K ) in rnouse lung explants. Bng Metab. Disp., 21,793-398.

Page 82: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

CONCLUSION GÉNÉRALE

Les résultats obtenus laissent présager que l'aspirine pourrait prévenir la cancérogenèse

pulmonaire humaine induite par la N M , un cancérogène de la fumée de cigarette. Bien que nos

observations aient été faites chez la souris, des études épidémiologiques chez l'humain laissent

aussi sous-entendre que l'aspirine pourrait être bénéfique dans le cas du cancer du poumon. Le

problème de ces études est que l'effet préventif de l'aspirine sur le cancer du poumon n'était pas

le but principal de l'étude, mais un à-côté. Donc, si des résultats similaires sont obtenus avec

l'aspirine dans des études subséquentes chez la souris, ceci confirmerait la validité et la

constance des obsenations. faudrait d o n penser à mener une étude épidémiologique centrée

sur la prise quotidienne d'aspirine et son impact sur la cancérogenese pulmonaire.

Chez l'animal, l'effet préventif de l'aspirine s'observe à une dose comparable à celle

administrée quotidiennement a un humain. Suite à l'absence d'inhibition de la tumongenèse

pulmonaire par la formulation tamponnée, il serait intéressant d'évaluer l'absorption, la

distribution et la clairance de l'acide acétylsalicylique (avec et sans tampon) et des comprimés

commerciaux dans le sang des souris A/J. Ceci fournirait des informations sur I'influence

possible du tampon dans le dosage biologique. Un autre champ de recherche intéressant serait

d'identifier de quelle façon I'inhibition, par l'aspirine, de la synthèse des prostaglandines pourrait

être reliée au processus de cancérogenese.

In vivo et in virro, le sdindac est très efficace a inhiber le métabolisme de la NNK. Mais il

ne semble pas être aussi efficace lorsqu'un agent de promotion tumoral ou un autre cancérogène

est présent. Dans les cas de la NNK et du B(a)P, I'activation métabolique peut ê e due à un P-

450 différent. 11 serait utile, dans le fùtur, d'étudier si les P-450 impliqués dans I'activation de

ces cancérogènes peuvent être inactiver par un A M S comme le sulindac. Une autre possibilité

serait de vérifier si I'immunosupression est un facteur important dans la chimioprévention, par le

sulindac, de la tmnorigenèse pulmonaire. En effet, la NM( est irnmunosupressante et non le

B(a)P. Enfin, pour s'assurer que le sulindac est vraiment sans effet contre la promotion

tumorale, il faudrait administrer ce dernier aux souris avant la NNK et le BHT, pour voir s'il

empêche l'initiation des cellules pulmonaires.

Page 83: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

1 Chahinian, A.P. and Chrétien, J. ( 1 976) Present incidence of lung cancer: epiderniologic data

and etiologic factors. In Israel, L. and Chahinian, A.P. (eds), Lung cuncer. Naturul

hzsfow prognoszs, and rherapy. Academic Press, New York, pp. 1-5.

1. Jacquillat, C., Khayat, D., Weil, M. and Band, P.R (1 986) In Maloine (ed), Les cuncers.

Guide clinique. pronostique et thérupeutique. Décarie Inc, Ville Mom Royal, pp. 193-

194,357-358.

3.Institut national du cancer du Canada. ( 1995) S~utistiques canadiennes sur k cuncer. 1995.

Toronto, Canada, pp. 1 1-69.

4.Roy. L. ( 1985) Le pu& sur 2e.s hahirudes de vie: Ze tabac. Gouvernement du Québec, Conseil

des affaires sociales et de la famille, Québec, pp.69-84.

Department of Health and Hurnan Services. ( 1982) n e health consequences of smoking.

Cancer. a report of the Surgeon General. DHHS Publication No PHs-83-50 179. pp. 29-

63.

o.Fraumeni_ J.F.Jr, Hoover, R.N., Devesa, S.S. and Kinlen, L. J. ( 1 993) Epidemiology of cancer.

In Devita, V.T.Jr, Hellman S. and Rosenberg, S.A. (eds), C'uncer: prznciples and

prrrclke ofoncolop. J.B. Lippincott Company, Philadelphia pp. 1 70-1 79.

7.Dube. M.F. and Green C.R. (1981) Methods of collection of smoke for analyticai purposes.

Recmt A h . Tob. Sci. ,8,43- 1 02-

8.Intemationai Agency for Research on Cancer ( 1986) I.1RC Monogrupl~s on the Eva/uation of

the Ckrcznogenic Rzsk of Chernicals /O Human. I=oL 38. Tobacco Smkzng. IARC, Lyon,

France: pp. 84-124.

9.U.S. Department of Health and Hurnan SeMces. ( 1989) Reducing the health consequences of

smoking, 25 years of progress. Office on Smoking and Health. DHHS Publication No

CDC-89-84 1 1, pp. 79- 10 1.

1 O.Hofian.n, D. and Hecht, S.S. ( 1 985) Nicotine-denved N-nitrosamines and tobacco-related

cancer: current statu and future directions. Cancer Res., 45,935-9.

1 1 .Hecht, S.S. and Hoffmann, D. (1988) Tobacco-specific nitrosamines, an important group of

carcinogens in tobacco and tobacco smoke. Curcinogeneszs, 9,875-884.

Page 84: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

12.Castonguay7 A-, Stoner, G.D., Schut, H.A.J. and Hecht, S.S. (1983) Metabolism of tobacco-

specific Knitrosamines by cultured human tissues. Proc. Natl. Ac& Scz. USA, 80,6694-

6697.

13.Liu, Y., Sundqvist, K., Belinsky, S.A.,Castonguay, A-, Tjalve, H. and Grafstram, R.C. (1993)

Metabolism and macromolecular interaction of the tobacco-specific carcinogen 4-

(methy1nitrosamino)- 1 -(3-pyridyl)- 1 -butanone in cultured explants and epithelial ce1 1s of

human buccal mucosa Carcinogenesis, 14,23832388.

14.Fischer, S., Spiegeihalder, B., Eisenbaa J. and Preussmann, R. ( 1990) Investigations on the

origin of tobacco-specific nitrosamines in mainstream smoke of cigarettes.

Carcinogeneszs, 1 1, 723-730.

1 S.Fischer, S., Castonguay, A., Kaiserman, M., Spiegelhalder, B. and Preussmann, R. ( 1 990)

Tobacco-specific nitrosamines in Canadian cigarettes. Cuncer Res. Clin. Oncol., 116,

563-568.

16-Alberts, B., Bray, D., Lewis, J., Raff, M., Roberts, K. and Watson, J.D. (1990) Le cancer. In

Médecine-Sciences (ed), Biologre mol&cu[aire de Ia cellule, îième édition. Flammarion.

Paris, pp. 1187-1218.

17.Kaplan- J.-C. and Delpech, M. ( 1990) In Médecine-Sciences (ed). Biologre mofr'cuhire et

médecine. Flammarion, Paris, p. 34 1 .

18.Castonguay, A., Pepin, P. and Stoner, G.D. ( 199 1 ) Lung tumorigenicity of NNIi given orally

to ALI mice: its application to chemopreventive efficacy studies. Esp. Lung Res., 17.185-

499.

19.Castonguay. A., Lin, D., Stoner, G.D., Radok. P., Furuya- K.. Hecht. S.S.. Schut? H.A.J. and

Klaunig, J.E. ( 1983) Comparative carcinogenicity in A/J mice and metabolism by

cultured mouse penpheral lung of hF-nitrosonornicotine, 4-(methylnitrosamino)- i -(3-

pyridy1)- 1-butanone, and their analogues. Cancer Res., 43, 1223- 1229.

10.Gonzalez, F.J., Crespi, C.L. and Gelboin, H.V. (199 1 ) cDNA-expressed human cytochrome

P450s: a new age of molecular toxicology and human risk assessment. M m t . Res., 247,

113-127.

2 1 .Yamazaki, H., Inui, Y., Y un, C.H., Guengerich, F.P. and Shimada, T. ( 1992) Cytochrome

P450 2E1 and 2A6 enzymes as major catalysts for metabolic activation of N-

nitrosodialkylamines and tobacco-related nitrosamines in human liver microsomes.

Ccircinogenesis, 13, 1789-1794.

Page 85: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

22.Srnith, T.J., Guo, Z., Gonzalez, F.J., Guengerich, F.P., Stoner, G.D. and Yang, C.S. ( 1992)

Metabolim of 4-(methy1nitrosamino)- 1 -(3-pyridy1)-1 -butanone in human lung and liver

microsomes and cytochromes P-450 expressed in hepatoma cells. Cancer Res., 52, 1757-

1763.

Z3-Peman, B.W., Reece, J., Smith, T., Yang, C.S., Gelboin, H.V., Gonzalez, F.J. and Crespi,

CL. (1 993) Characterization of a human ce11 line expressing hi@ levels of cDNA-

derived CYP2D6. P?mnnacogener~cs, 3,2 8-3 9.

24.SmitL T.J., Stoner, G.D. and Yang, C. S. ( 1995) Activation of 4-(methy1nitrosamino)- 1 43-

pyridyl)-1-butanone (NNK) in human lung microsomes by cytochromes P450,

lipoxygenase, and hydroperoxides. Cancer Res., 55,5566-5573.

25.Smith7 TL, Guo, 2-Y., Guengench, F.P. and Yang, C.S. (1995) Metabolism of 4-

(methy1nitrosamino)- 1 -(3-pyidyI)- 1 -butanone (NNK) by human cytochrome P450 1 A3

and inhibition by phenethyl isothiocyanate (PEITC). Proc. AM. Assoc. Cuncet Res., 36,

153.

XHecht, S.S., Young, R. and Chen, C.B. ( 1980) Metabolism in the F344 rat of 4-(N-methyl-N-

nitrosamino)- 1 -(%pyridyl j- 1 -butanone, a tobacco-specific carcinogen. Cuncer Res, 40,

4144-4150.

?i.Peterson, L A . and Hecht, S.S. ( 1991 ) ~ ~ ~ e t h ~ l g u a n i n e is a critical determinant of 4-

(methylnitrosamino)- 1 -(3-py~idy1)- 1 -butanone tumongenesis in iVJ mouse Iung. Cuncer

R ~ s . , SI, 5557-5564.

28.h Hodgson, E., Mailman, R.B. and Chambers, J.E. (eds), Dictronay of toxicolo~- ( 1998)

Macmillan Press Ltd, London, pp.54-55.

29,Guengerich- F.P. ( 1992) Metabolic activation of carcinogens. P hurmac. Ther., 54, 1 7-6 1.

30.Stoner7 G.D. ( 199 1) Lung tumors in strain A mice as a bioassay for carcinogenicity of

environmental chemicals. Exp. Lzmg Res., 17.405423.

31 Gunning, W.T., Castonguay, A., Goldblatt, P.J. and Sroner, G.D. (1991) Strain AU mouse

lung adenorna growth patterns Vary when induced by different carcinogens. Taxicol.

Putho(., 19, 168-175.

32. Wattenberg, L. W. ( 1987) Inhibitory effects of benzyl isothiocyanate administered shortly

before diethylnitrosamine or benzo(a)pyrene on pulmonary and forestornach neoplasia in

A/J mice. Curcinogenesis, 8, 197 1 - 1 973.

Page 86: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

33.Lin, LM., Amin, S., Tmshin, N. and Hecht, S.S. (1993) Effects of isothiocyanates on

tumongenesis by benzo(a)pyrene in murine tumor rnodels. Cancer Letr., 74, 15 1-1 59.

34.Dixit, R., TeeI, RW., Daniel, F.B. and Stoner, G.D. (1985) Mubition of benzo(a)pyrene

and benzo(a)pyene-fr~ns-7, &di01 metabolism and DNA binding in mouse lung explants

by ellagic acid Cancer Res., 45,295 1-2956.

35.Estensen, RD. and Wattenberg, L. W. ( 1993) Studies of chemopreventive effects of mvo-

inositol on benzo(a)pyrene-induced neoplasia of the lung and forestornach of female A/J

mice. Carcinogenesis, 14, 1975- 1977.

36. Witschi, H., Mallcinson, A.M. and Thornpson, I.A. (1993) Metabolism and pulmonary

toxicity of butylated hydroxytoluene. In Gram, T.E. (ed.), Metabolic Activation and

Toxiciv ufChernicul Agents to Lung Tissue and Celk Pergamon Press, United Kingdom,

185-212.

37.Food and Dnig Administration ( 1973) Evduarion of the Health Aspecis of Butyhted

Ifvdr~~y~oluene as o Food lngredien~. Washington, D .C.

X.Matnnger, S.A., Gunning, W.T., You, M. and Castonguay, A. (1994) Ki-ras mutation in 4-

(methy1nitrosamino)-1 -(3-pyridyl)- I -butanone-initiated and butylated hydroxytoluene-

promoted lung tumon in A'J mice. A M . Carcinogeneszs, 11,4248.

39. Witschi, HP. ( 1986) Separation of early diffuse alveolar ce11 proliferation from enhanced

tumor development in mouse lung. Cuncer Res., 46,76752679.

30.Bolton. J.L. and Thompson, J.A. ( 199 1 ) Oxidation of butylated hydroxytoluene to toxic

metabolites: Factors influencing hydroxylation and quinone methide formation by hepatic

and pulmonav microsomes. Drug .44efab. Disp., 19,467472.

4 1 .Bolton, J.L., Thornpson, J.A., Allentoff, A.J., Miley, F.B. and Malkinson, A.M. ( 1993)

Metabolic activation of butylated hydroxytoluene by mouse bronchiolar Clara cells.

Toxicoi. Appl. PlzannacoL , 123,4349.

4Z.National Centre of Drugs and Biologies (1 982) Drug u~zIiza~zon in fhe United States by

caregories 1981. 3rd annual review. Washington DC, p. 17.

43.Knode1, L.C., Rousch, M.K. and Barton, T.L. (1 992) Nonsteroidal anti-inflammatory drugs.

C h . Pediatr. Med Surg., 9,30 1 -3 25.

44.Ciive. D.M. and Stoff, J.S. (1984) Renal syndromes associated with nonsteroidal anti-

inflammatory dnigs. New Engl. J. Med., 310,563-572.

Page 87: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

45.Brouwers7 J.RB.J. and Smet, P.A.G.M. (1 994) Pharmacokinetic-pharmacodynamie dmg

interactions with nonsteroidal anti-inflammato~y dmgs. ClNi. Phamcokznet., 27,462-

485.

46.BrooksY P.M. and Day, R.O. (1 99 1 ) Nonsteroidal antiinfl ammatory drugs - differences and

similarities. N. Engl. J. Med, 324, 171 6-1 725.

47.Peleg LI., Maibach, KT., Brown, S.H. and Wilcox, C.M. ( 1994) Aspirin and nonsteroidal

anti-infiammatory dmg use and the risk of subsequent colorectal cancer. Arch Intem.

Med, 154,394-399.

48.Logan, R.F.A., Little, J., Hawtin, P.G. and Hardcastle, J.D. (1993) Effect of aspirin and non-

steroidal anti-infiammatory drugs on colorectal adenomas: case-control study of subjects

participating in the Nottingham faecal occult blood screening programme. Br. A4ed J.,

307,285-289.

49.Thun, M.J., Namboodin, M.M., Calle, E.E., Flanden, W.D. and Heath, C. W . k ( 1993)

Aspinn use and risk of fatal cancer. Cancer Res., 53, 1 353- 1 327.

50-Thun, ML, Namboodiri, M.M. and Heath, C. W.Jr. ( 1 99 1 ) Aspinn use and reduced nsk of

fatal colon cancer. hrew En,@ J. bled., 325, 1593- 1 596.

5 1 .Tmj illo, M.A., Garewald, H.S. and Sarnpliner, R.E. ( 1994) Nonsteroidal antiinfiarnmatory

agents in chemoprevention of colorectal cancer: at what cost? Dzg. Dis. Sci., 39,2260-

2266.

52.Sclireinemachers. D.M. and Everson, R.B. ( 1994) Aspirin use and lung, colon. and breast

cancer incidence in a prospective study. Epideniiol., 5, 13 8- 146.

SXJalben, G. and Castonguay, A. ( 1992) Effects of NSAIDs on NNK-induced pulrnonary and

gastric tumorigenesis in A/J mice. Cuncer Lett., 66,2 1-28.

54.Waddel1, W.R. and Loughry, R.W. (1983) Sulindac for polyposis of the colon. Surp.

Oncol., 24, 83-87.

55.Labayle, D., Fischer, D., Vielh, P., Drouhin, F., Pariente, A., Bories, C. et al. ( 199 1 ) Sulindac

causes regression of rectal polyps in familial adenornatous polyposis. Gastroenterolop,

101,635-639.

56.Giardiell0, F.M., Hamilton, S.R., Krush, A.J., Piantadosi, S., Hylind, L.M., Celano, P. et al.

( 1993) Treatrnent of colonic and rectal adenomas with sulindac in familial adenornatous

polyposis. N. Engl. J. Med, 328-13 13-13 16.

Page 88: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

57.Pepin7 P., Bouchard, L., Nicole, P. and Castonguay, A (1992) Effects of sulindac and

oltipraz on the tumorigenicity of 4-(methylnitrosarnino) 1 -(3-py~idy1)- I -butanone in A/J

mouse lung. Crrrcinogenesis, 13,34 1-348.

58.Goodman Gilman, A., Goodman, L.S. and Gilman, A. (1 990) Analgesic-antipyretifs,

antiinflarnmatory agents: the salicylates. In Goodman and Gilman's (eds), The

pharmacologicul Busis of Therapeurics, 8th edn. Macmillan Publishing Co, New York,

pp. 644-654.

59.Dromgoole, S.H. and Funt, D.E. ( 1992) Salicylates. In Evans, W.E., Schentag, J.J. and

Jusko, W. J. (eds), Applied Parmucokineiics: P rinciples of Therupeutic Drug Monztorzng,

3rd edn. Applied Therapeutics Inc, Vancouver, WA, pp. 32.1 -32.34.

6O.Chpendium des produits et spécrulzfés phormoceutiques, 30 ième éd. ( 1995) Association

Pharmaceutique Canadienne, Ottawa, Canada, pp. 146-1 47.

6 1 . Thiessen, J.J. ( 1982) Phamacokinetics of salicylates. In Barnett, H.J.M., Hirsh, J. and

Mustard, J.F. (eds), Ace~~salzcylic uczd: nrw mesfir an old dmg. Raven Press. New

York, pp.49-6 1 .

62.Mmetf L. J. ( 1 993) Aspirin and the potential role of prostaglandins in colon cancer. Cirncer

Rcs., 52.5575-5589.

63 .Roth G. J. and Chester, J. S. ( 1 978) Acetylation of the NH2-terminal senne of prostaglandin

synthetase by aspirin. J. Biol. Clrem., 253,57824784-

64.Bilodeau, J.F., Wang, M., Chung, F.L. and Castonguay, A. ( 1995) Effects of nonsteroidal

antiinflammaton dmgs on oxidative pathways in N.T mice. Free R d Biol. .%fecr',, 18.47-

54.

65.Suh, O., Menlin, C. and Petrelli, N.J. ( 1993) Aspirin use, cancer, and polyps of the large

bowel. Cancer, 72, 1 1 7 1 - 1 177.

66.Thun, M.J., Calle, E.E., Namboodiri, M.M., Flanden, W.D., Coates, R.J., Byen, T., Boffetta,

P., Garfinkel, L. and Heath Jr, C. W. ( 1 992) Risk factors for fatal colon cancer in a large

prospective study. J. Natl Cancer Irzs?. ,84, 149 1 - 1 500.

67.Greenberg, EX., Baron, LA., Freeman Jr, D.H., Mandel, J.S. and Haile, R. ( 1993) Reduced

risk of large-bowel adenornas among aspirin users. J. N a l Cmcer Insr., 85,9 12-9 16.

68.Reddy, B.S., Rao, C.V., Rivenson, A. and Kello- G. (1993) Inhibitory effect of aspirin on

azoxymethane-induced colon carcinogenesis in FM4 rats. Carcinogenesis, 14, 1493-

1497.

Page 89: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

69.Meret0, E-, Frencia, L. and Ghia, M. ( 1994) Effect of aspirin on incidence and growth of

aberrant crypt foci induced in the rat colon by 1,2-dimethyl hydrarine. Cancer Lett., 76,5-

9.

70.Wargovich, M.J., Chen, CD., H-s, C., Yang, E. and Velasco, M. (1995) Inhibition of

aberrant crypt growth by non-steroidal anti-inflarnmatory agents and differentiation agents

in the rat colon. Int. J. Cancer, 60-5 15-5 19.

7 1 .Sakata, T., Hasegawa, R., Johansson, S.L., Zenser, T.V. and Cohen, S.M. ( 1 986) Inhibition

by aspirin of N-[4-(5-nitro-2-fury1>-2-thiazolyl]fommide initiation and sodium saccharin

promotion of urinary bladder carcinogenesis in male F344 rats. Cancer Res., 46,3903-

3906.

iZCohen, S.M., Zenser, T.V., Murasaki, G., Fukushima, S., Mattammal, M.B., Rapp, N.S. and

Davis, B.B. ( 198 1 ) Aspinn inhibition of hr-[4-(5-nitro-2-furyl )I-thiazol yl] formamide-

induced lesions of the urinary bladder correlated with inhibition of metabolism by bladder

prostaglandin endoperoxide synthetase. Cancer Res., 41, 3355-3359.

7XMurasaka, G., Zenser, T.V., Davis, B.B. and Cohen, S.M. (1984) Inhibition by aspirin of X-

[4-(5-nitro-2-furyl)-2-thiazolyl]forrnarnide-induced bladder carcinogenesis and

enhancement of forestornach carcinogenesis. Carcinogenesis, 5, 53-55.

74Adriaenssens, P.L, Sivarajah, K., Boorrnan, G.A., Eling, T.E. and Anderson, M. W. ( 1 983 )

Effect of aspinn and indomethacin on the formation of benzo(a)pyrene-induced

pulmonary adenornas and DNA adducts in AMeJ mice. Cancer Res., 43' 476204767.

75.Pl1~sician IV Drug Handbook, 5th edn. ( 1993) Springhouse Corporation, Springhouse, PA,

pp.97-98, 100 1-1 003.

76.Brogden, R.N., Heel, R.C., Speight, T.M. and Avery, G.S. ( 1978) Sulindac: a review of its

phamacological properties and therapeutic efficacy in rheumatic diseases. Drugs, 16,

97-1 14.

77.Duggan7 D.E. ( 198 1 ) Sulindac: therapeutic implications of the prodruglphamacophore

equilibriurn. Dmg Metab. Rev., 12,325-337.

78.Van Arman, CG., Risley, E.A., Nuss, G. W., Hucker, H.B. and Duggan, D.E. ( 1976)

Pharmacology of sulindac. In Huskisson and Franchimont (eds), CIznorii in the rrearmenr

of rheunmfic disordersr A new nonsteroidal anriinfumma~ory analgesic agenf.

Proceedings of a Symposium VIII European Rheumatology Congress, Helsinski 1-7 june

1975. Raven Press, New York, p.9.

Page 90: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

79.Duggan, DE., Hooke, K.F., Risfey, E . k , Shen, T.Y. and Van Arman, C.G. (1977)

Identification of the biologically active form of sulindac. J. P hamacol. Exp. Tlzer., 201,

8-13.

80. Waddell, W.R., Gasner, G.F., Cerise, E.J. and Loughry, R. W. ( 1989) Sulindac for polyposis

of colon. Am. J. Surg. , 157, 175- 1 78.

8 1.Rigaq J., Pique, J.M., Rubio, E., Planas, R., Tarrech, J.M. and Bordas, J.M. ( 199 1 ) Effects

of long-term sulindac therapy on colonic polyposis. Ann. Intern. Med, 115, 952-954.

82.Spagnesi7 M.T., Tonelli, F., Dolara, P., Cademi, G., Valamno, R., Anastasi, A. and

Bianchini. F. ( 1991) Rectal proliferation and polyp occurrence in patients with familial

adenomatous polyposis after sulindac treatment. Gasiroenierolugy, 106,367-366.

82. Winde, G., Gurnbinger, HG., Osswald, H., Kemper, F. and Bunte, H. ( 1993) The NSAID

sulindac reverses rectal adenomas in colectomized patients wivith familial adenomatous

polyposis: clinical results of a dose finding study on rectal sulindac administration. Inr. J.

Colorecz. Diis., 8, 13-1 7.

84Skinner. S.A., Penney, AG. and O'Brien, P.E. ( 199 1 ) Sulindac inhibits the rate of growth

and appearence of colon turnor in the rat. Arch Surg., 126, 1094-1096.

85.Rao. C.V., Rivenson, A., Simi, B., Zang? E., Kelloff, V.S. and Reddy, B.S. ( 1995)

Chemoprevention of colon carcinogenesis by sulindac, a nonsteroidal anti-idammatory

agent. Cuncer Res., 55, 14644472.

86.Castonguay, A. ( 1992) Methods and snategies in lung cancer control. Cancer Ra. fszrppl.).

52,264 1 S-265 I S.

87. Wattenberg L. W. ( 1 985) Chernoprevention of cancer. Cancer Res., 45, 1 -8.

88.Morse, M.A. and Stoner, G.D. (1993) Cancer chemoprevention: principles and prospects.

Carcinogenesis, 14, I 73 7- 1 746.

89.MiMsh7 S.S. ( 198 1 ) Ascorbic acid inhibition of N-nitroso compound formation in chernical,

food and biological systems. In Zedeck, M.S. and Lipkin, M. (eds), Inhibition ofTumor

Induction und DevcZoprnent. Plenum Publishing Corp., New York, pp. 101-126.

90.Kuenzig, W., Chau, J.. Norkus, E., Holowaschenko, H., Newmark, H., Mergens, W. and

Conney, A.H. (1 984) CafFeic acid and ferulic acid as blockers of nitrosamine formation.

Càrcinogenesis, 5,309-3 14.

9 1-Wargovich, M.J. ( 1987) Diallyl suifide, a flavor component of garlic (.4llium saiivum),

inhibits dimethylhydran'ne-induced colon cancer. Carcinogcnesis, 8,487-489.

Page 91: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

92.Gu0, Z., Smith, T.J., Wang, E., Sadrieh, N., Ma, W., Thomas, P.E. and Yang, C.S. (1992)

Effects of phenethyl isothiocyanate, a carcinogenesis inhibitoqon xenobiotic-

metabolizing enzymes and nitrosamine metabolism in rats. Carcinogenesis, 13,2205-

22 1 O.

93. Wood, A. W., Huang, M.-T., Chang, R.L., Newrnark, H.L., Lehr, R.E., Yagi, H., Sayer, J.M.,

Jerina, D.M. and Conney, A.H. (1 982) Inhibition of the mutagenicity of bay-region diol-

epoxides of polycyclic arornatic hydrocarbons by naturally occumng plant phenols:

exceptional activity of ellagic acid. Proc. Natl. Acad Scz. USA, 79,55 13-55 1 7.

94.Moon, R.C., Rao, K.V.N., Derrisac, C.J. and Kelloff, G.J. (1992) Retinoid chemoprevention

of lung cancer. In Wattenberg, L., Lipkin, M., Boone, C.W. and Kelloff, G.J. (eds),

Cancer Chemoprevenrion CRC Press, Inc., Boca Raton, pp. 83-93.

95.Reddy, B.S., Maruyama, H. and Kelloff, G. (1987) Dose-related inhibition of colon

carcinogenesis by dietary piroxicam, a nonsteroidal antiinflamrnatory cimg, during

different stages of rat colon tumor development. Cancer Res., 47,5340-5346.

96.Narisawa. T., Sato, M., Tani, M., Kudo, T., Takahashi, T. and Goto, A. ( 198 1 ) Inhibition of

development of methylnitrosourea-induced rat colon turnon by indomethacin. C'uncer

Res., 41, 1954-1957.

97.Wattenberg LW. (1990) In Kuroda, Y., Shankel, D.M. and Waters, M.D. (eds),

A nt in1 ufugenesis an J an[ icarcinogenesis, Meclmzsms II. Plenum Publ ishing Corp., New

York, pp. 1 55-1 66.

98.Pessayre, D. ( 1 993) Cytochromes P450 et formation de métabolites réactifs. Rôle dans

I'hépatotoxicité des médicaments. Thtrupze, 48. 537-548.

99.Baron, J. and Voigt, J.M. (1990) Localization, distribution, and induction of xenobiotic-

metabolizing enzymes and aryI hydrocarbon hydroxylase activity within lung. Phunnac.

Tlter., 47,4 1 9-445.

1 OO.Gonzalez, F.J. ( 1990) Molecular genetics of the P-450 superfamily. Pharmac. Ther., 45, 1 - 38.

1 0 1 .Omura, T. and Sato, R. ( 1964) The carbone monoxide-binding pigment of liver

microsomes. 1. Evidence for its hemoprotein nature. J. Biol. Chem., 239,2370-2378.

102.0mura, T. and Sato, R. ( 1964) The carbone monoxide-binding pigment of liver

microsomes. 2. Solubilization, purification, and properties. J. Biol. Chem., 239,3379-

2385.

Page 92: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

103.Guengerich, F.P. (1 989) Characterization of human microsomal cytochrome P-450

enzymes. Ann R a . PlzamcoL Toxicol., 29,241-264.

104.Guengerich, F.P. ( 1988) Roles of cytochrome P-450 enzymes in chernical carcinogenesis

and cancer chemotherapy. Cancer Res., 48,2946-2954.

1 05.i(ikkawa7 Y. ( 1992) Diverse role of puimonary cytochrome P-450 monooxygenase. Lab.

Imest., 67,535-539.

106.Kawajiri7 K. and Fujii-Kuriyama, Y. (199 1) P450 and human cancer. Jpn. J. Cancer Res.,

82, 1335-1335.

107.Guengerich7 F.P. and Shimada, T. ( 199 1 ) Oxidation of toxic and carcinogenic chernicals by

human cytochrome P-450 enzymes. Chem. Res. Taxicol., 4,39 1 -407.

1 08.Hecht7 S.S. (1994) Metabolic activation and detoxification of tobacco-specific

ni6osamines: a mode1 for cancer prevention strategies. Dmg Metab. Rev., 26,373-390.

109.Karnataki, T. and Kato, R. ( 1985) Activation of carcinogenic compormds by purifieci

cytochrorne P-450 in reconstituted systems. Gonn hlomogr. Cancer Res., 30,8 1-9 1.

1 lO.Tagashira, Y., Yonekawa, H., Watanabe, J., Hara, E., Hayashi, LI., Gotoh, 0. and Kawajiri,

K ( 1985) Merabolic activation of chernical carcinogens by two rnolecular species of

cytochrome P-450. Gunn ,2./omogr. Cuncer Res., 30,69-79.

1 11 Battula, N., Sagara, J. and Gelboin, H.V. ( 1987) Expression of P+O and P3450 DNA

coding sequences as enrymatically active cytochromes P-450 in mammalian cells. Proc.

Abri. ,4~& Sci C'SA, 84,4073-4077.

1 1 LOkey, A.B. ( 1990) Enzyme induction in the cytochrome P450 system. Plzurnzac. Ther., 45.

24 1-298.

L 13.Ortiz de Montellano, PX. and Reich. N.O. (1986) Inhibition of cytochrome P-450 enzymes.

In Ortiz de Montellano, P.R. (ed.), Cyrochrorne P-450: Structure. Mechanism rrnd

Bioclzemistry. Plenum Press, New York, pp.273-3 14.

114.Shimlrin, M.B. and Stoner, G.D. (1975) Lung tumors in mice: application to carcinogenesis

bioassay. .4& Cancer Res., 21, 1-58.

1 1 S.Stoner, GD., Adam-Rodwell, G. and Morse, M.A. ( 1993) Lung turnors in strain A mice:

application for studies in cancer chemoprevention. J. CeU. Biochem., suppl. l 7F, 95- 1 03.

1 16.111 Borchard, R E , Barnes, C.D. and Eltherington, L.G. (eds), Drug Dosage in Laborutory

Animafs; a Handbook, 3rd ed. ( 1990) Telford Press Inc, NJ, pp.39-40.

Page 93: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

1 17.The experimental animal in biomedical research. ( 1990) In Rolling7 B.E. and Kesel, M.L.

(eds), A Survey of Screntrfic und Erhical Issues for Imes~igators, vol. 1. CRC Press, Boca

Raton, FL, pp. 1 16- 1 1 8.

Page 94: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

..Annexe A - Chemopreven tlve ageri t:

Gruup *: Cage *: flics *T Wefgbt:

Date sacrlffce: Ager Weeks Dose curn.(NNKl~ -

TISSUES EXISED; G R O S OBSERVATIONS.

HUNBER OF LUHG TUMORS.

Left Iungr

T o t a l lung tumors

Observatoc

Page 95: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

H UNIVERSITÉ LAVAL

P R O C ~ U R E NORMALE DE RÉGE ET D*OPEUTTON

Responsables:

"Si. m cours d'un prococole. on aninal C?rouve de vives souifances s a s qu'on ?uisse !e souiager. on doit sans dé!= y mecae fin O= iine mkthoac Ceubnuie ~ p t e i p m v p e r une inconscience npiae."

"3ans 1s passt. ceruins prorocoies ant 3u exiger !2 ?oursuice i 'une exdnence jusqu'3 ia mor t de I'snirnal. comme par enenpie 32s :=SU ies suosunces :oxiques ou biologiquement acrives. r u des moa?!cs ie cmcer su d'infection. T~ucsiois. !e cr;&re mort-sumie utilisé dans ce c y ~ : 'cxgnezcr cst de moins en xoins ;cccpc<! aujourd'hui. Do~navmr . chaque :ois que des animaux p&cnrenc an k i t rnûnbond [ C s t soouussanc presqu'i coup sur : !a mon). on doit j '~:'for~C

Page 96: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

de vouver une façon acceptable de respecter A la fois les exigences exphmentaies et les besoins de l'mimai,"

I l est bien reconnu que la m o n comme point final d'une expérience esr dans la plupan des C; inutile et même indesirable. En effet un mauvais &ac de sante ou de la douleur et de la deues: peuvent. au même titre qu'une mauvaise régie ou un probléme infecueux, i n t e d h r granaeme avec l'interpretation des résultats. Ces variables sont indesirables et peuvent nuire à reproductioilie des rt5sultaü d'une expérience à I'auue ou d'un laboratoire à un autre. Dans pLuoart des etudes. les données obtenues d'un animai vivanr sont beaucoup plus utiles que celh abcnues d'un animal m o n ou d'organes en décomposition. La m o n comme point finai d'ul sxpC?.ence nVappone que aes notions de doses ! t M c s "50" (DLjg) ou encore de temps médian c survie. L'eurhanasie dz l'animai 2 i'aiaz de crikres normaiisés. pourra permerue au chercheur c procede: A d i E r e n e s analyses qui conuibueront de façon zppréciable à l'avancement scientifou Par exempie, aes dosages enzymatiques ou biociiirniques sur des cissus frais ou Pu sang. ur tvaluacion hisro-padiologique d'organes cibles tels reins. foie, poumons ou rate. etc. De plus. dt donnes de '-temps" peuvent toujours Ztre obtenues g e c r des criteres f i e s et objectifs tout e i'assuranr d'une obsewauon vigilanre er conswre des animaux. Plusieilrs agences d'approbatic aes medicamenrs pour uriüsation humaine onc citailleurs ce& d'sxiger des crieres comme la -'Do: lthalz j0'-.

Ce:? procJdiire vise donc 2 iaentifier !es c n t h s généraux d'euriiuiasie des rongenrs impLiqui

véennaire de Ifinstitution,

CRITÈRES D'ECTHANASIE:

1) L'ne p c z de poids. rapide ou progressive. de plus de 15 à 30%. Ln tel amaigrissement signal une réducuon i m p o m r e de la prise d'alimenrs liquides ec solides.

2) Une pene de poids ininterrompue pendant pius de cinq jours, menanr A des signes kvident d'Cmaciation ou d'auop hie musculaire.

3) Pour les animaux poneurs de tumeur:

- mas= tumonle excCdan~ 10% du poids corporel. - tumeur inrerfhnt avec ktivitd de b u dc 1';inirnal (cx. dimenurion, locomotion), - :umcur ulctfdc. inkct& ou ndcrotique.

La présence d'un seul de ces trois critères justifie l'euthanasie de l'animal. Cc signes dc dtt&riorriuon de la condition physiquc de ['animai piluvsnt Suc accornprign& d'un oi

Page 97: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

plusieurs des probitmes suivmrs. Si iel est le cas. cela nous indidue la evenrr! de la dWfiorauc de I'animal. et l'urgence de prendre Irs mesures qui s'imposent pour metue fin aux souffrances c ce dernier.

,Mauvais Ctat du pelage (ex. poil Cboumfé. perte excessive de poils) Pâleur des ext&mités ou des yeux Coloration anomale du pelage ((urine. seiles. Iarmes, sang) Hemorragie. pertes sanguines Autom uuiation ?m bkmes respiratoires uâies. sifflements. es-) Ecodement nasal Disiznsion abdominale Position r e c o u r ~ k (dos voûté) Vocalisauon Réauc5on de l'azuviré. faiblesse. incoordination rnoolce DZI'icuité à se renir debout. aembiemenrs. paralysie Diminurion de ia tempéranue corporelle (l'animal est froid au mucher) IXs hydrauuon Eüiargie. Ctat de choc. inconsciene

Finalement nous nous devons d'insisrer sur le suivi de l'animal (f&pence des obsemations) et sr. !a formation de i'observarrur. 1l est évidemment difficile d'&due: ce qui est .. anormal si l'on n cornait pas le comportement normal de l'espece écudi&. mt donc qu 11 air une yrsonq w o n s a b l e dCsizqé- mur chacun des ?roiers de recherche couver6 s u cP:re procédure, Ctn ?ersonne doit être idenciri& ciurernenr au cornit6 de protecuon des animaux tr au ve&Mai.re d I'insnrution. On doit aussi s'assurer que celle-ci soir familière -- zvec le prorocole de recherche : l'espéce .-?imaiit é~udiie. De p!us. eile doit connaiue lee:ret 2scornpti dcs diff6rents produits O u5ttrr,,-nrs sur ia s ~ x t ue l'mimai.

7 - ?sur ci. +i e x de la frquence des observations. elle peuc varier seion it s u d = expZrimenra1. Li

ininirnurn d'une fois par jour esr toujours nécessaire Lorsqu'on approche du temps criuque dl i'cxp6riencr (apparirion des critères A.B.C). les animaux doivent C r t visites deux fois par joui Selon les types de protocoles et la vitesse de déterioration de i'Crar des animaux. plusieur obsemations quotidiennes peuvent Èrre necessaires. II faut évier qu'un manque d'observation conduise 3 la mon d'un animal.

Page 98: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Approbation:

-

Vice-rectorat à larecherche Da~e Présideni Date Corniré de proceccion des

animaux (CPALZ)

Références:

Bac!zy. RJ.. ileberc, W J , a d Poole. T.B. "The Disturbance Index: -4 Behaviourd Met!!oa O .Usessing Cie Sevcriry of Cornmon Laboratory P:ocrdures on Rodenrs". 1988. LTAW . h m a We!fue Resezch No. 1. hiversiries .%aenucn-for .Lniirnal Wdfue ; Engla~S. 35 p.

Cacsc:! canaEien dc ?roecuon des mimnux. "Princi?cs dgisstnc !2 recherche sur les animaux" oc:obre 1989.

Conxi! canadien de prorec:ion cks animaux. Xmuel sur le soin t r l'utiiisation des animau? d'expt5rirnznr;ition". volume 1.2e edition. 1993.

Federaùon of European Labontory h i m a l Science Associauons IFELASA) Working Group or Pain and Disuess. "Pain and Disrress in Laboratop Rodenu and Lqomorphs". Labornroq Animais ( 2 5 ) . pp. 97- 1 12. 1994.

Inrcragcncy Ressarch Animai Cornmime ( IRAC\. "iR.AC Rccnrnmïndation on LD 51) Testing" lLAR Ssws. volumc 35 (3-4). pp. 56-58. IY93.

Page 99: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

hrs: 08 mars 199:

Revu:

Laborarory Animal Science Association Working Pany. "The Assesmrx and Conuol of ri Szvenry of Scienufic Procedures on Laboratory Animais*'. Labora~ory Xnirnals (24). pp. 9' 130. i990.

.Montgomery, C.A. Jr. "Oncologic and Toxicoiogic Research: Alleviation and Convol of Pain ar Disvess in Laborarory Anima&-, The Cancer Bulletin. volume 42 (4). pp. 230-237. 1990.

Monon, D.B. and Griffidi. P.H.M. "Guidelines on the Recognition of Pain and Discornfort Ex~erimencd Animai and m Hypodiesis for &sesmeni', Ver Rec.. voiurne ! 16. ?p. 43 1-43

'i'auocai Rtsezc,i Caünci. 'Zducaÿon =a Raming in rhe Car2 and L'sz of Laimatory .airnd Sztionai .I\caaemy Press. 199 1.

Offen E.D. "Defining an Acceptable Endpoinr in Invasive Experimenrj". CALAS/ACIXL. vc 27 (3, pp. 131-1331, 1993.

Portm. D.E. "Ethical scores for Animai Experimenrs". ';anire. voi. 356. p p . 101402. i992.

Xedgatc. E.S., Deursch. M. ana Boggs. S.S. Reliabiy Predic~ca bp Baày Wright-Loss .:3). ??- 169-173. i991.

'Time of dearh of C M Turnor-Bearing Can 1 Panènis". Laboratory . a i m d Science. volume -:

Rodenr Protection Tes: Working Party. "Guidelines for die W e i f v c of .Ammals in Rode Procztuon Tests", Laboratory -mais (38). pp. 15-18, 1994

"LKCCCR Guiaeiines for the Weifare of Animais in Expcrimenrai Ne~plasia'~. LM3 Sew volume 3 i (3) . ?p. 16-23. 1969.

Page 100: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Fixatif de Teilvsniakv

Eau distillée Éthanol 99% Acide acétique giaciaf Fo mialdéhyde

Bien mélanger. Conserver a 4°C. Pour la conservation des poumons. ATIZNTION: poner des gants de latex et non de vinyle lorsqu'on travaille avec ce fixat8.

Page 101: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC
Page 102: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

PORTEZ DES

Page 103: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

Annexe F

Jours

Exemple d'un suivi ae la dose réelle de NNK reçue par cinq souns d'une même cage.

cornoaré à la uose thénque de NNK.

Page 104: CAROLINE DUPERRONcollectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp05/mq25567.pdf · CAROLINE DUPERRON PRÉVEWTION DE LA TC'MORIGEXÈSE PULMONAIRE CHEZ LA SOURIS MJ PAR L'ASPIRINE ET LE SULINDAC

APPLIED I W G E . Inc - = 1653 East Main Street - -* - Rochester, NY 14609 USA -- -- - - Phone: 71ôI482-0300 -- -- - - Fax: 716/28&5989

O 1993. App(ied Image. lm. All Rlghis Resenied