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Caractérisation de la diversité desexploitations d’un territoire sur la base de lamise en place de pratiques agroécologiques

– Application aux Antilles Françaises

FANCHONE A. , ALEXANDRE G., CHIA E., DIMAN JL., OZIER-LAFONTAINE H., ANGEON V.

URZ 143, INRA, 97170, PETIT -BOURG (GUADELOUPE), FRANCE ; 2UMR095 1 INNOVATION; 3UE PEYI, INRA, 97170, PETIT -BOURG (GUADELOUPE); 4URASTRO 1321 INRA, 97170, PETIT -BOURG (GUADELOUPE).

1

Colloque « Les polycultures-élevages: valoriser leurs atouts pour la transition agro-écologique »

Agrosup Dijon, les 10 et 11 octobre 2017

Localisation de l’étude : 2 DOM en zone tropicale humide

2Colloque « Les polycultures-élevages: valoriser leurs atouts pour la transition agro-écologique »


1448 km²

7937 EA

1080 km²

3400 EA

Agreste 2010

→ + de 60% des sols tropicaux;

→ Contexte insulaire (coût des intrants; compétition pour le foncier)

→ Soumis à des aléas climatiques marqués

Laboratoire d’analyse dans un contexte de CC et de

transition AE (United Nations, 1998, 2008).



Agreste 2000

Les SPE ont perduré → Au sein du même territoire, une

grande diversité de systèmes avec des objectifs différents!

Tendance à ↘ du nombre (-51 et 78% en 20 ans) et ↗ de la taille des EA et à

la spécialisation

Contexte et objectifs (2/5)

Ont-ils les mêmes trajectoires dans le contexte de la transition agroécologique?

Caractériser le niveau « d’agroéologisation » des EA d’un territoire à

travers la mise en place de pratiques agroécologiques (PAE) et

l’agrobiodiversité de manière à mieux cibler les stratégies d’amélioration

→ innovations (recherche), incitations politiques et développement

Voir les relations entre ces PAE et les facteurs de production, la

performance et l’intégration dans la filière des EA.



Contexte et objectifs (3/3)

Matériel et méthodesObjectif : Un diagnostic des EA du territoire soucis d’exhaustivité plutôt que de représentativité.

Un échantillonnage en 2 dimensions : 1/ Les zones agropédoclimatiques



2/ la stratégie de production : type de cycle (court, annuel, semi-pérenne, pérenne) et la diversité des productions

- 15 zones - 20 zones

Matériel et méthodes- 215 enquêtes en EA (92 en Guadeloupe – 123 en Martinique).

- Description de l’EA : Taille de l’EA, localisation des sites, âge, niveau d’éducation de l’exploitant (en agriculture), composition de la cellule familiale, pluriactivité, historique, …

- Données socioéconomiques : force de travail, niveau d’équipement, tenure foncière, sources de revenu de l’exploitant et du conjoint, pluriactivité, …

- Données biotechniques : diversité des productions, taille des ateliers, ITK, PEA, …



Facteurs de production Performance « agro-écologie »

Taille de l’EA Marge brute total Diversité (Nombre de productions)

Travail total Diversité (Nombre de cycles)

Travail familial PAE

Niveau d’équipement

Insertion dans la filière

9 Variables agrégées pour ACP et CAH:

L’indicateur de PAE :Basé sur l’occurrence dans les EA des principales PAE identifiées sur le territoire :



Principales PAE AE 1 EA 2

Rotations culturales 1 0

Associations culturales 0 0

Alimentation avec des produitsde la ferme

1 1

Fertilisation avec des effluents 0 1

Total PAE 2 2

Toutes les pratiques ont le même poids !

Des compensations sont possibles !

Indépendant de la surface concernée

Il est perfectible, mais remplie les critères pour un « bon indicateur » : - pertinence scientifique, faisabilité, utilité et clarté (Lairez et al 2015)

C’est un outils de diagnostic!

Cercle de corrélation entre variables



Lien entre diversité, AEP et travail familial

Lien entre taille de la ferme, niveau d’équipement, travail total, et marge brute totale

Opposition entre EA diversifiées et EA spécialisées

Pas de filières pour les SPE

Classification



4 types d’exploitations

77 76 47 15

4 Types d’EA : Variables actives



Petites EA

Intégrés

Moyennes

EA intégrés

Moyenne EA

spécialisées

EA Très

spécialisées

Taille de l’EA (ha) 7,53 9,20 10,59 109,48

Nbre de cycles (nbre) 2,88 1,99 1,19 1,47

Nbre de productions (nbre) 7,77 3,24 1,30 1,87

Nbre d’équipements (nbre) 0,46 0,51 0,43 3,80

Travail total (nbre) 2,09 1,76 3,15 36,13

Travail familial (nbre) 1,50 0,58 0,22 0,067

Affilitation (%) 0,2 0,40 0,92 0,95

PAE (nbre) 2,3 1,67 0,72 0,73

MB totale (€) 32 371 46 427 34 685 170 248

Stark et al2016

Désagrégation de l’indicateur AEP



1 (77) 2 (76) 3 (15) 4 (47)

Animaux (% de fermes) 67,5 59,2 25,5 13,3

Ruminants (% de fermes) 76,9 75,6 58,3 100

A la fois des ruminants et des

monogastriques (% de fermes)

9,6 6,7 0 0

Alimentation avec des produits de la ferme (% de fermes avec animaux)

98,1 86,7 91,7 100

Fertilisation avec des déjections (% de fermes

avec animaux)

92,3 88,9 83,0 100

Rotation culturales (% de fermes) 46,8 40,8 27,7 40,0

Associations culturales (% de fermes) 50,6 22,4 0 6,7

La désagrégation de l’indicateur PAE et les variables qualitatives permettent une interprétation des types observés

Des trajectoires différentes « d’agroécologisation »



Type 1 : Petites EA intégrés (36%): fort niveau de diversité (8), basés principalement sur le travail familial, pas de pluriactivité, la plus faible marge brute totale mais une marge brute intermédiaire/ha, ils mettent en place beaucoup de PAE et sont les moins insérés dans la filière (pas de filière pour les petits volumes diversifiésautoconsommation et circuits courts). Une forte intégration animale-végétale (principalement des ruminants au pâturage et des monogastriques alimentés avec les résidus de culture).

Systèmes à promouvoir avec peu de marge de manœuvre mais ayant besoin de quantification (outils d’évaluation, …)

Existe une relation entre organisation du travail familial et taille des ateliers concernés par l’intégration animale – végétale

Besoin d’accompagnement dans la valorisation de la qualité de la production en circuits courts




Type 2: Moyennes EA intégrés (35%): niveau de diversité moyen (3), basés sur le travail familial et salarié, de la pluriactivité, la plus forte marge brute /ha, ils sont insérés dans la filière pour certaines cultures et valorisent aussi circuits courts. Ils mettent en place des pratiques agroécologiques avec une forte intégration animale-végétale (principalement des ruminants et des monogastriques valorisant les résidus)

Systèmes ayant trouvés des compromis entre agriculture familiale et insertion dans la filière!

Potentiel « d’agroécologisation » intermédiaire principalement sur les cultures d’exportation (conduite conventionnelle) et sur la valorisation de leurs résidus




Type 3: Moyennes EA spécialisés (7%): niveau de diversité le plus faible (1), basés sur le travail salarié, beaucoup de pluriactivité, marge brute intermédiaire, ils sont très insérés dans la filière. Ils mettent en place très peu de pratiques agroécologiques. Quand il y des animaux = principalement des ruminants avec une forte intégration animale-végétale (animaux au pâturage)

Systèmes orientés vers la pluriactivité !Mise en place de spéculations demandant une présence

ponctuelle Très peu d’animaux pour limiter l’astreinte

Potentiel « d’agroécologisation » fort mais compatibilité avec la pluriactivité.




Type 4: Grandes EA spécialisés (22%): niveau de diversité faible (2), basés uniquement sur le travail salarié, pas d’implication de la cellule familiale, marge brute par hectare la plus faible mais compensée par grande taille de l’exploitation, ils sont très insérés dans la filière (agro-exportation). Ils mettent en place très peu de pratiques agroécologiques. Uniquement des ruminants quand il y des animaux avec une forte intégration animale-végétale (animaux au pâturage)

Systèmes agro-exportateurs (banane – canne à sucre) ou spécialisés animaux! Serait plus dans une démarche d’intégration à l’échelle du territoire

Gros volumes de résidus (banane) et valorisation des jachères Valorisation des effluents.

Potentiel « d’agroécologisation » fort mais principalement orienté vers une approche territoriale et de l’innovation organisationnelle.



Conclusions et perspectives :

La procédure utilisée permet de caractériser le degré « d’agroécologisation » des fermes d’un territoire. Ce qui permet de mieux cibler les formes d’innovations et les incitations dans le contexte de la transition agroécolgique.

L’indicateur retenu, facile à informer à l’échelle de l’exploitation, n’est pas site spécifique, et peut être utilisés pour effectuer un diagnostic dans d’autre régions, sur d’autres critères.

Appliquée aux EA des Antilles, cette méthode a mis en évidence le rôle du travail familial dans la mise en place de PEA à l’échelle de l’EA.

Conclusion et perspectives :



FEDER : Ateliers de co-conception de systèmes à améliorer pas à pas des EA de type 1 et 2 → Expérimentation système

Projet ANR Gaia-Trop : Etude des trajectoires de viabilité des ces exploitations dans un contexte d’incertitude !

Etude des relations entre organisation du travail et mise en place de PAE (notamment intégration agriculture élevage) : Collaboration N Hostiou UMR Territoires (RMT SPyCE et RMT Travail). Atelier E de ce congrès.


Agrosup Dijon, les 10 et 11 octobre 201718Colloque « Les polycultures-élevages: valoriser leurs atouts pour la transition agro-écologique »


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