CANCION FRANCESA

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1 La ESCUELA OFICIAL DE IDIOMAS DE LAREDO presenta TALLER-CONCIERTO CANCIÓN FRANCESA CON VICENTE ESPÍ Hora: 19:30h Día: Miércoles, 5 de mayo de 2010 Lugar: Casa de Cultura Doctor Velasco, LAREDO Organiza: Patrocina: Concejalía de Cultura Excmo Ayuntamiento de Laredo

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PROGRAMA DEL RECITAL DE MUSICA FRANCESA EN LAREDO ORGANIZADA POR LA ESCUELA OFICIAL DE IDIOMAS

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La ESCUELA OFICIAL DE IDIOMAS DE LAREDO

presenta

TALLER-CONCIERTO CANCIÓN FRANCESA CON

VICENTE ESPÍ

Hora: 19:30h

Día: Miércoles, 5 de mayo de 2010

Lugar: Casa de Cultura Doctor Velasco, LAREDO

Organiza: Patrocina:

Concejalía de Cultura

Excmo Ayuntamiento de Laredo

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La Escuela Oficial de Idiomas de Laredo le da la bienvenida

y agradece su asistencia en al taller-concierto a cargo del cantautor

Vicente Espí, que hará un recorrido a lo largo de los títulos más

emblemáticos y representativos de la canción francesa.

La EOI de Laredo desea, asimismo, agradecer al Excmo

Ayuntamiento de Laredo, a través de su Concejalía de Cultura, su

colaboración en la organización de este evento, enmarcado en los

actos de la Primavera Cultural 2010.

Animamos a todos a la participación activa en el desarrollo

del concierto

Bonne soirée!

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Entretien avec Vicente Espí

Te voilà de retour. Nostalgie du contact avec un public ? Nouvelle étape ? Le bon moment

pédagogique pour revenir… ? *

Vicente Espí : - C’est vrai que c’est retour mais pas complètement puisque je n’ai jamais arrêté

d’aller dans certains établissements parce qu’ils m’appelaient de leur propre initiative. Nouvelle

étape oui, parce que l’âge ne pardonnant pas, je me retrouve à la soixantaine à dépoussiérer des

textes du « néolithique », qui sont d’une actualité absolue.

Le bon moment…, sait–on jamais ? Je vais refaire l’activité parce que je l’aime et qu’en ce

moment je suis libre d’autres tâches qui étaient incompatibles avec le libre mouvement requis

par les ateliers/concerts.

Tu « grattes ta guitare ». Pourquoi avoir choisi la guitare sèche ? Joues-tu d’autres instruments ?

Aurais-tu aimé jouer d’un instrument particulier ?

Vicente Espí : - La guitare « sèche », je m’en aperçois en t’écoutant, est un qualificatif peu

heureux et dans le fond inapproprié puisque dans son état naturel, la guitare a le meilleur son.

Tout ce qu’on ajoute pour la rendre plus « quoi que ce soit », ne rajoute pas grand chose,

hormis une bonne amplification pour la faire entendre à des multitudes. La guitare est un bon

choix pour tous ceux qui ayant des inquiétudes musicales, aiment aussi l’immédiat, le « à portée

de main ». On peut mal jouer, on joue quand même. Une guitare, ça change une atmosphère en

un mouvement. Je joue de quelques autres instruments simples. Ça me fait mourir d’envie,

quand j’entends quelqu’un jouer, bien jouer, d’un instrument, tous les instruments. Les plus

grosses envies seraient pour le piano, le violoncelle, la contrebasse, le violon et les saxos.

Qu’as-tu ressenti avant de chanter pour la première fois les textes des « monstres sacrés » ?

Respect ? Peur ?...

Vicente Espí : - Heureusement pour moi j’étais assez innocent à mes débuts, donc je n’étais pas

très conscient de ce que je faisais, parce que simplement heureux de ma « communion ». Après,

j’ai rencontré des gens qui étaient très respectueux et qui m’ont fait prendre conscience d’une

certaine responsabilité. L’essentiel étant de faire suivre le « message » des auteurs, je n’ai jamais

pensé à une qualité minimum. Je crois que tous ceux qui ont écrit quelque chose sont heureux

simplement de savoir qu’on relit leurs textes, et si c’est avec de la musique …tant mieux !

Beaucoup de nos élèves ne connaissaient pas – les plus jeunes, logiquement - les noms des

chanteurs choisis, crois-tu que ces derniers représentent des incontournables de la culture

francophone ? Nous apportent-ils toujours quelque chose ?

Vicente Espí : - C’est le résultat de notre façon « moderne » de voir la culture. Il y a tellement

d’info sous la main qu’on ne peut que faire une sélection. Les « classiques » sont peu visités et

pas seulement dans la chanson ou la poésie. Je suis mal placé pour émettre une opinion là-

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dessus puisque complètement mordu. Les chansons choisies, de toute façon, montraient une

réalité il y a quarante ans et continuent à la montrer aujourd’hui, d’où leur « classicisme ».

Parmi les commentaires que nous avons recueillis, avant le récital, on a entendu : « les chansons

françaises sont toujours tristes, pessimistes, déprimantes, voire ennuyeuses ». As-tu tendance à

choisir les thèmes les plus « graves » ? Ces thèmes sont-ils récurrents dans une certaine chanson

française ou universels ?

Vicente Espí : - A tous ceux qui ont ce genre de pensées je demanderais de réviser les textes

Bob Dylan, Paul Simon, Paolo Conte, Serrat, Sabina, Llach, Bruce Springsteen, Leonard Cohen,

Joni Mitchell et un long etcetera qui ne sont pas particulièrement français et pourtant reconnus

« importants ».

Je ne suis pas particulièrement attiré par la « gravité », mais plutôt par le « poids » et par l’effet

que peut avoir le texte du point de vue émotionnel et didactique. Aussi, et c’est très important,

je suis limité par mes possibilités musicales et vocales. La première partie répond à la fin de ta

question.

Te crois-tu démodé ?

Vicente Espí : - Tout à fait. Et m’en vante. Si ce que je fais avait quelque chose à voir avec une

mode, j’aurais du mal à me regarder dans les miroirs.

Retrouve-t-on chez les chanteurs actuels une tradition, un style, héritage direct d’un Brassens, d’un

Brel…

Vicente Espí : - Je ne saurais pas le dire… par méconnaissance. Par contre, j’ai lu, lors des

éditions d’anniversaire de plusieurs publications, le respect et les signes de « filiation » de

beaucoup d’artistes actuels envers les classiques, qui montrent une connaissance et une

reconnaissance de leur dû à leurs aïeux. Ça dit ce que ça dit.

Tu as chanté Barbara. Est-ce plus difficile pour toi d’exprimer les sentiments d’une femme ?

Vicente Espí : - Pas du tout. Même si, en tant qu’homme, j’ai été éduqué, avec les meilleures

intentions, avec des teintes machistes, j’ai eu le temps, ou la chance, de rencontrer dans ma vie

les situations, les personnes, les textes et les musiques qui m’ont fait partager le féminin. De

toute façon, en plus que femme, Barbara était un être privilégié, pour ne pas employer le terme

« supérieur ».

Certains prétendent que telle langue ou telle autre s’adapte mieux à certains thèmes ? As-tu cette

perception, toi qui peux – ce qui n’est pas donné à tout le monde - chanter en français, en

espagnol, en valencien, en anglais…

Vicente Espí : - Là aussi, je manque de références mais, pour autant que je sache, ce préjugé n’a

aucun fondement. Pour ceux qui auraient des doutes, prière de réécouter ou découvrir le monde

des sentiments à travers des voix de Maria Bethania, Caetano Veloso, Elis Regina, Chico Buarque,

Edu Lobo ou Dulce Pontes, (portugais) ; Faut-il nommer les mille et un italiens ; les

catalano/valenciens/majorquins comme Serrat, Luis Llach, Ovidi Montllor, Mª del Mar Bonet

pour ne s’en tenir qu’aux plus connues, les centaines de voix anglophones qui nous ont fait

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soupirer. Udo Jürgen même, fut pain béni pour les cardiologues, et ce, en allemand, réputé

comme langue juste bonne à s’adresser à des classes inférieures, (et je ne veux nommer

personne).

De toute façon. On a l’impression que tu « t’éclates » en présentant et en expliquant ces

chansons… et l’assistance te suit, quelle que soit la langue. Le jeu en vaut la chandelle ?

Vicente Espí : - Tout à fait et j’espère que ma véhémence n’est pas devenue ennuyeuse. En fait,

s’il est vrai que j’aime chanter leurs chansons, je crois que j’aime encore plus avoir la sensation

d’avoir exprimé ce que je comprends dans chacune de leurs œuvres.

Il y a eu, en ce lundi 17 décembre des moments « intimes », où des personnes du public, qui te

connaissaient, sont venues te rappeler des souvenirs… Emouvant, non ?

Vicente Espí : - Emouvant et alarmant à la fois. Comme tout dans la vie, deux côtés à regarder.

D’une part, la satisfaction d’apprendre que l’on est responsable, tant soit peu, du penchant pris

par un tel ou une telle dans la poursuite d’une découverte. De l’autre, se rendre compte que ça

se passait il y a vingt et quelques années. Ça ne rajeunit pas son homme…

Quand tu reviendras nous voir, très bientôt, espérons-le, y aura-t-il d’autres « grands » à ton

répertoire ?

Vicente Espí : - Je ne peux promettre que d’approfondir dans les auteurs que je vénère à

présent et le plus tôt sera le mieux.

Merci encore, Vicent, pour ce cadeau de fin d’année.

Vicente Espí : - Merci à vous pour l’opportunité d’exploiter mon petit amour sur le sujet.

* Propos recueillis par C. Sigal pour EOI !

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Cécile (Claude Nougaro)

Elle voulait un enfant

Moi je n'en voulais pas

Mais il lui fut pourtant facile

Avec ses arguments

De te faire un papa

Cécile, ma fille

Quand son ventre fut rond

En riant aux éclats

Elle me dit: "Allons, jubile

Ce sera un garçon"

Et te voilà

Cécile, ma fille

Et te voilà et me voici, moi

Moi, j'ai trente ans, toi, six mois

On est nez à nez, les yeux dans les yeux

Quel est le plus étonné des deux?

Bien avant que je t'aie

De filles j'en avais eues

Jouant mon cœur à... face ou pile

De la brune gagnée

A la blonde perdue

Cécile, ma fille

Et je sais que bientôt

Toi aussi tu auras

Des idées et puis des idylles

Des mots doux sur tes hauts

Et des mains sur tes bas

Cécile, ma fille

Moi, je t'attendrai toute la nuit

T'entendrai rentrer sans bruit

Mais au matin c'est moi qui rougirai

Devant tes yeux plus clairs que jamais

Que toujours on te touche

Comme moi maintenant

Comme mon souffle sur tes cils

Mon baiser sur ta bouche

Dans ton sommeil d'enfant

Cécile, ma fille

Cécile

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Chanson des vieux amants (Jacques Brel)

Bien sûr, nous eûmes des orages Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol Mille fois tu pris ton bagage Mille fois je pris mon envol Et chaque meuble se souvient Dans cette chambre sans berceau

Des éclats des vieilles tempêtes Plus rien ne ressemblait à rien Tu avais perdu le goût de l'eau Et moi celui de la conquête Mais mon amour Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour De l'aube claire jusqu'à la fin du jour Je t'aime encore, tu sais, je t'aime Moi, je sais tous tes sortilèges Tu sais tous mes envoûtements Tu m'as gardé de pièges en pièges Je t'ai perdue de temps en temps Bien sûr tu pris quelques amants Il fallait bien passer le temps Il faut bien que le corps exulte Finalement, finalement Il nous fallut bien du talent Pour être vieux sans être adultes

Oh, mon amour Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour De l'aube claire jusqu'à la fin du jour Je t'aime encore, tu sais, je t'aime Et plus le temps nous fait cortège Et plus le temps nous fait tourment Mais n'est-ce pas le pire piège Que vivre en paix pour des amants Bien sûr tu pleures un peu moins tôt Je me déchire un peu plus tard Nous protégeons moins nos mystères On laisse moins faire le hasard On se méfie du fil de l'eau Mais c'est toujours la tendre guerre Oh, mon amour... Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour De l'aube claire jusqu'à la fin du jour Je t'aime encore, tu sais, je t'aime.

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Je me suis fait tout petit (Georges Brassens)

Je n'avais jamais ôté mon chapeau

Devant personne

Maintenant je rampe et je fait le beau

Quand ell' me sonne

J'étais chien méchant, ell' me fait

manger

Dans sa menotte

J'avais des dents d'loup, je les ai

changées

Pour des quenottes

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui ferm' les yeux quand on la couche

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui fait Maman quand on la touche

J'était dur à cuire, ell' m'a converti

La fine bouche

Et je suis tombé tout chaud, tout rôti

Contre sa bouche

Qui a des dents de lait quand elle

sourit

Quand elle chante

Et des dents de loup quand elle est

furie

Qu'elle est méchante

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui ferm' les yeux quand on la couche

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui fait Maman quand on la touche

Je subis sa loi, je file tout doux

Sous son empire

Bien qu'ell' soit jalouse au-delà de

tout

Et même pire

Un' jolie pervenche qui m'avait paru

Plus jolie qu'elle

Un' jolie pervenche un jour en mourut

A coup d'ombrelle

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui ferm' les yeux quand on la couche

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui fait Maman quand on la touche

Tous les somnambules, tous les mages

m'ont

Dit sans malice

Qu'en ses bras en croix, je subirais

mon

Dernier supplice

Il en est de pir's il en est d'meilleures

Mais à tout prendre

Qu'on se pende ici, qu'on se pende

ailleurs

S'il faut se pendre

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui ferm' les yeux quand on la couche

Je m'suis fait tout p'tit devant un'

poupée

Qui fait Maman quand on la touche

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La princesse et le croque-notes (Georges Brassens)

Jadis, au lieu du jardin que voici,

C'était la zone et tout ce qui s'ensuit,

Des masures des taudis insolites,

Des ruines pas romaines pour un sou.

Quant à la faune habitant la dessous

C'était la fine fleur c'était l'élite.

La fine fleur, l'élite du pavé.

Des besogneux des gueux des

réprouvés,

Des mendiants rivalisant de tares,

Des chevaux de retour des propres à

rien,

Ainsi qu'un croque-note, un musicien,

Une épave accrochée à sa guitare.

Adoptée par ce beau monde attendri,

Une petite fée avait fleuri

Au milieu de toute cette bassesse.

Comme on l'avait trouvée près du

ruisseau,

Abandonnée en un somptueux

berceau,

A tout hasard on l'appelait "princesse".

Or, un soir, Dieu du ciel, protégez

nous!

La voila qui monte sur les genoux

Du croque-note et doucement

soupire,

En rougissant quand même un petit

peu:

"C'est toi que j'aime et si tu veux tu

peux

M'embrasser sur la bouche et même

pire ..."

"- Tout beau, princesse arrête un peu

ton tir,

J'ai pas tellement l'étoffe du satyre',

Tu a treize ans, j'en ai trente qui

sonnent,

Grosse différence et je ne suis pas

chaud

Pour tâter d'la paille humide du cachot

...

- Mais croque-notes,j'dirais rien à

personne ..."

- N'insiste pas fit-il d'un ton railleur,

D'abord tu n'es pas mon genre et

d'ailleurs

Mon cœur est déjà pris par une

grande ..."

Alors princesse est partie en courant,

Alors princesse est partie en pleurant,

Chagrine qu'on ait boudé son

offrande.

Y a pas eu détournement de mineure,

Le croque-note au matin, de bonne

heure,

A l'anglaise a filé dans la charrette

Des chiffonniers en grattant sa guitare.

Passant par là quelques vingt ans plus

tard,

Il a le sentiment qu'il le regrette.

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La Bohème (Charles Aznavour)

Je vous parle d'un temps,

Que les moins de vingt ans,

Ne peuvent pas connaître,

Montmartre en ce temps là,

Accrochait ses lilas,

Jusque sous nos fenêtres,

Et si l'humble garni,

Qui nous servait de lit,

Ne payait pas de mine,

C'est là qu'on s'est connu,

Moi qui criait famine et toi,

Qui posait nue,

La Bohème, la Bohème,

Ca voulait dire, on est heureux,

La Bohème, la Bohème,

Nous ne mangions,

Qu'un jour sur deux.

Dans les cafés voisins,

Nous étions quelques uns,

Qui attendions la gloire,

Et bien que miséreux,

Avec le ventre creux,

Nous ne cessions d'y croire,

Et quand quelques bistrots,

Contre un bon repas chaud,

Nous prenaient une toile,

Nous récitions des vers,

Groupés autour du poêle,

En oubliant l'hiver.

La Bohème, la Bohème,

Ca voulait dire,

Tu es jolie,

La Bohème, la Bohème,

Et nous avions tous du génie.

Souvent il m'arrivait,

Devant mon chevalet,

De passer des nuits blanches,

Retouchant le dessin,

De la ligne d'un sein,

Du galbe d'une hanche,

Et ce n'est qu'au matin,

L'on s'asseyait enfin,

Devant un café crème,

Épuisés, mais ravis,

Faut-il bien que l'on s'aime,

Et que l'on aime la vie.

La Bohème, la Bohème,

Ca voulait dire, on a vingt ans,

La Bohème, la Bohème,

Et nous vivions de l'air du temps.

Quant au hasard des jours,

Je m'en vais faire un tour,

A mon ancienne adresse,

Je ne reconnais plus,

Ni les murs, ni les rues,

Qu'y ont vus ma jeunesse,

En haut d'un escalier,

Je cherche l'atelier dont plus rien ne

subsiste,

Dans son nouveau décor,

Montmartre semble triste,

Et les lilas sont morts.

La Bohème, la Bohème,

On était jeunes,

On était fous,

La Bohème, la Bohème,

Ca ne veut plus rien dire du tout.

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La Montagne (Jean Ferrat)

Ils quittent un à un le pays

Pour s'en aller gagner leur vie

Loin de la terre où ils sont nés

Depuis longtemps ils en rêvaient

De la ville et de ses secrets

Du formica et du ciné

Les vieux ça n'était pas original

Quand ils s'essuyaient machinal

D'un revers de manche les lèvres

Mais ils savaient tous à propos

Tuer la caille ou le perdreau

Et manger la tomme de chèvre

Pourtant que la montagne est belle

Comment peut-on s'imaginer

En voyant un vol d'hirondelles

Que l'automne vient d'arriver ?

Avec leurs mains dessus leurs têtes

Ils avaient monté des murettes

Jusqu'au sommet de la colline

Qu'importent les jours les années

Ils avaient tous l'âme bien née

Noueuse comme un pied de vigne

Les vignes elles courent dans la forêt

Le vin ne sera plus tiré

C'était une horrible piquette

Mais il faisait des centenaires

A ne plus que savoir en faire

S'il ne vous tournait pas la tête

Pourtant que la montagne est belle

Comment peut-on s'imaginer

En voyant un vol d'hirondelles

Que l'automne vient d'arriver ?

Deux chèvres et puis quelques

moutons

Une année bonne et l'autre non

Et sans vacances et sans sorties

Les filles veulent aller au bal

Il n'y a rien de plus normal

Que de vouloir vivre sa vie

Leur vie ils seront flics ou

fonctionnaires

De quoi attendre sans s'en faire

Que l'heure de la retraite sonne

Il faut savoir ce que l'on aime

Et rentrer dans son H.L.M.

Manger du poulet aux hormones

Pourtant que la montagne est belle

Comment peut-on s'imaginer

En voyant un vol d'hirondelles

Que l'automne vient d'arriver ?

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La Solitude (Barbara)

Je l'ai trouvée devant ma porte,

Un soir, que je rentrais chez moi.

Partout, elle me fait escorte.

Elle est revenue, elle est là,

La renifleuse des amours mortes.

Elle m'a suivie, pas à pas.

La garce, que le Diable l'emporte !

Elle est revenue, elle est là

Avec sa gueule de carême

Avec ses larges yeux cernés,

Elle nous fait le cœur à la traîne,

Elle nous fait le cœur à pleurer,

Elle nous fait des matins blêmes

Et de longues nuits désolées.

La garce ! Elle nous ferait même

L'hiver au plein cœur de l'été.

Dans ta triste robe de moire

Avec tes cheveux mal peignés,

T'as la mine du désespoir,

Tu n'es pas belle à regarder.

Allez, va t-en porter ailleurs

Ta triste gueule de l'ennui.

Je n'ai pas le goût du malheur.

Va t-en voir ailleurs si j'y suis !

Je veux encore rouler des hanches,

Je veux me saouler de printemps,

Je veux m'en payer, des nuits

blanches,

A cœur qui bat, à cœur battant.

Avant que sonne l'heure blême

Et jusqu'à mon souffle dernier,

Je veux encore dire "je t'aime" et

vouloir mourir d'aimer.

Elle a dit : « Ouvre-moi ta porte »

Je t'avais suivie pas à pas.

Je sais que tes amours sont mortes.

Je suis revenue, me voilà.

Ils t'ont récité leurs poèmes,

Tes beaux messieurs, tes beaux

enfants,

Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine.

Eh ! bien, c'est fini, maintenant."

Depuis, elle me fait des nuits

blanches.

Elle s'est pendue à mon cou,

Elle s’est accrochée à mes hanches

Elle s'est enroulée à mes genoux.

Partout, elle me fait escorte

Et elle me suit, pas à pas.

Elle m'attend devant ma porte.

Elle est revenue, elle est là,

La solitude, la solitude...

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Les marchés de Provence (Gilbert Bécaud)

Il y a tout au long des marchés de

Provence

Qui sentent, le matin, la mer et le Midi

Des parfums de fenouil, melons et

céleris

Avec dans leur milieu, quelques

gosses qui dansent

Voyageur de la nuit, moi qui en

ribambelle

Ai franchi des pays que je ne voyais

pas

J'ai hâte au point du jour de trouver

sur mes pas

Ce monde émerveillé qui rit et qui

s'interpelle

Le matin au marché

Voici pour cent francs du thym de la

garrigue

Un peu de safran et un kilo de figues

Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau

de pêches

Ou bien d'abricots ?

Voici l'estragon et la belle échalote

Le joli poisson de la Marie-Charlotte

Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de

lavande

Ou bien quelques œillets ?

Et par dessus tout ça on vous donne

en étrenne

L'accent qui se promène et qui n'en

finit pas

Mais il y a, tout au long des marchés

de Provence

Tant de filles jolies, tant de filles jolies

Qu'au milieu des fenouils, melons et

céleris

J'ai bien de temps en temps quelques

idées qui dansent

Voyageur de la nuit, moi qui en

ribambelle

Ai croisé des regards que je ne voyais

pas

J'ai hâte au point du jour de trouver

sur mes pas

Ces filles du soleil qui rient et qui

m'appellent

Le matin au marché

Voici pour cent francs du thym de la

garrigue

Un peu de safran et un kilo de figues

Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau

de pêches

Ou bien d'abricots ?

Voici l'estragon et la belle échalote

Le joli poisson de la Marie-Charlotte

Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de

lavande

Ou bien quelques œillets ?

Et par dessus tout ça on vous donne

en étrenne

L'accent qui se promène et qui n'en

finit pas

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Mon enfance (Jacques Brel)

Mon enfance passa

De grisailles en silences

De fausses révérences

En manque de batailles

L'hiver j'étais au ventre

De la grande maison

Qui avait jeté l'ancre

Au nord parmi les joncs

L'été à moitié nu

Mais tout à fait modeste

Je devenais indien

Pourtant déjà certain

Que mes oncles repus

M'avaient volé le Far West

Mon enfance passa

Les femmes aux cuisines

Où je rêvais de Chine

Vieillissaient en repas

Les hommes au fromage

S'enveloppaient de tabac

Flamands taiseux et sages

Et ne me savaient pas

Moi qui toutes les nuits

Agenouillé pour rien

Arpégeais mon chagrin

Au pied du trop grand lit

Je voulais prendre un train

Que je n'ai jamais pris

Mon enfance passa De servante en servante Je m'étonnais déjà Qu'elles ne fussent point plantes Je m'étonnais encore De ces ronds de famille Flânant de mort en mort Et que le deuil habille Je m'étonnais surtout D'être de ce troupeau Qui m'apprenait à pleurer Que je connaissais trop J'avais L'œil du berger Mais le cœur de l'agneau Mon enfance éclata Ce fut l'adolescence Et le mur du silence Un matin se brisa Ce fut la première fleur Et la première fille La première gentille Et la première peur Je volais je le jure Je jure que je volais Mon cœur ouvrait les bras Je n'étais plus barbare Et la guerre arriva Et nous voilà ce soir.

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Le quotidien (Georges Moustaki)

Parfois je ne sais pas ce qu'il

m'arrive

je noie la poésie dans l'alcool

je ne sais pas lequel des deux

m'enivre

et pour finir je parle de football

*Et lorsque j'en ai marre

je gratte ma guitare (Bis)

Tous les matins j'avale un café

crème

en lisant des journaux remplis de

sang

mais le regard d'un enfant me

ramène

dans un monde meilleur et

innocent

*refrain

Le samedi on boit quelques

bouteilles

ça fait passer l'amertume et le

temps

tant pis si le dimanche on se

réveille

avec les mêmes problèmes qu'avant

*refrain

Nous jouons au tiercé avec ma

femme

un jour on finira par le toucher

ensemble on rêve et ça réchauffe

l'âme

de penser au jour oú tout va

changer

*refrain

Parfois lorsque mon esprit

vagabonde

j'essaie de croire qu'il y a un bon

Dieu

je lui dis pourquoi as tu fait le

monde

si c'est pour le détruire peu à peu

*refrain

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La vie en noir (Claude Nougaro)

Y en a qui voient la vie en rose

Moi y en a voir la vie en noir

Est-ce le monde, une overdose

D'horreurs diverses, de désespoirs?

Ou bien les fêtes d'une névrose

Dès le départ, va-t'en savoir...

Y en a qui voient la vie en rose

Moi y en a voir la vie en noir

Y en a qui nagent dans l'eau de rose

Chacun sa bulle dans l'aquarium

Chacun de nous cherche sa cause

Sa religion, son opium

J'ai cherché des métamorphoses,

Des alambics trop biscornus

Je voulais voir la vie en rose

Et c'est en noir que je l'ai vue

J'appartiens aux inguérissables

Aux affamés d'un abreuvoir

Où parmi les dunes de sable

On boit l'étoile jusqu'à plus soif

Le noir ça va bien aux étoiles

Les araignées de l'Éternel

Y en a qui voit la vie en rose

Moi c'est en noir, au septième ciel

Le noir ça va bien aux étoiles

Les araignées de l'Éternel

Y en a qui voit la vie en rose

Moi c'est en noir, au septième ciel

Page 18: CANCION FRANCESA

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