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Né en Inde, fils du médecin de Lord Mountbatten,ayant reçu une double éducation orientale et occidentale,médecin endocrinologue aux États-Unis, il fait appel danssa pratique à la science médicale occidentale, à la méde-cine traditionnelle indienne (ayurvéda) et aux sagessesorientales. Fondateur du Centre Chopra de Bien-être enCalifornie, il a créé l’Association américaine de médecineayurvédique. Le succès de son enseignement auprès de sespatients comme de personnalités en vue l’a fait connaîtreinternationalement. Il a été cité par Bill Clinton et Mikhaïl Gorbatchev comme, respectivement, philosophe etpionnier de la médecine alternative. La Fondation Chopraest membre de l’Alliance pour une Nouvelle Humanité, quicomprend des prix Nobel et œuvre pour la paix dans lemonde. Il est l’auteur de nombreux best-sellers dontLes sept lois spirituelles du succès et Les sept lois spirituelles du yoga.

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Le corps quantique

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LES SEPT LOIS SPIRITUELLES DU SUCCÈS

N° 4701

LA VOIE DU MAGICIENN° 5029

LES CLÉS SPIRITUELLES DE LA RICHESSE

N° 5614

LE CHEMIN VERS L’AMOURN° 5757

LES SEPT LOIS POUR GUIDER VOS ENFANTS

SUR LA VOIE DU SUCCÈSN° 5941

DIEUX DE LUMIÈREN° 6782

LES SEPT LOIS SPIRITUELLES DU YOGA

(avec David Simon)N° 7707

SANTÉ PARFAITEN° 8007

LE LIVRE DES COÏNCIDENCES

N° 8808

LE CORPS QUANTIQUEN° 9058

UN CORPS SANS ÂGE, UN ESPRIT IMMORTEL

N° 9142

LE MIRACLE OUBLIÉN° 10072

QUI DÉTIENT LA CLÉ DE L’UNIVERS ?

(avec Leonard Mlodinow)N° 10465

LE LIVRE DES SECRETSN° 10842

LA VIE APRÈS LA MORTN° 11433

DEMANDEZ À DEEPAKL’amour et les relations

N° 11782

DEMANDEZ À DEEPAKLa santé et le bien-être

N° 11783

CE QUI FAIT RIRE LES ANGESN° 11908

DEMANDEZ À DEEPAKLa spiritualité

N° 12103

DEMANDEZ À DEEPAKLa méditation et la conscience

supérieureN° 12104

LE TREIZIÈME DISCIPLEN° 12193

DEMANDEZ À DEEPAKLa mort

N° 12565

DEMANDEZ À DEEPAKLe succèsN° 12576

Du même auteuraux Éditions J’ai lu

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DR DEEPAK

CHOPRA

Le corpsquantique

Traduit de l’américainpar Nicole Romain-Hartvick

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Titre originalQUANTUM HEALING

Éditeur originalBantam Books, New York

© Deepak Chopra M.D., 1989

Pour la traduction française© Éditions InterEditions, 1990

« Malgré nos recherches, nous n’avons pu retrouver les coordonnées de la traductrice.

Un compte lui est ouvert aux Éditions J’ai Lu. »

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Avec mon respect et mes remerciementsles plus profonds à

Maharishi Mahesh Yogi

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Sommaire

Une introduction personnelle ............................ 11

Première partieLA PHYSIOLOGIE CACHÉE

1þþþþAprès le miracle ............................................ 212þþþþLe corps a un esprit qui lui est propre ....... 333þþþþSculpture ou rivièreþ? ................................... 554þþþþDes messagers de l’espace intérieur ............ 775þþþþLes fantômes de la mémoire ....................... 1026þþþþLa mécanique quantique du corps humain ... 1257þþþþNulle part et partout .................................... 1508þþþþLe témoin silencieux .................................... 1709þþþþLe mystère du fossé quantique ................... 193

Deuxième partieUN CORPS FAIT DE FÉLICITÉ

10þþþDans le monde du Rishi ............................. 21311þþþNaissance d’une maladie ............................ 24012þþþ«þOn devient ce que l’on voitþ» ................... 26213þþþUn corps fait de félicité .............................. 28614þþþLa fin de la guerre ....................................... 312

Remerciements ................................................... 333Bibliographie ...................................................... 335Index .................................................................... 337

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Une introduction personnelle

«þL’un de mes malades, qui est chinois, se trouvedans la phase terminale d’un cancer de la cavité nasale.Son visage est atteint et sa souffrance pratiquementconstante. Mais il est également médecin et je croisqu’il devrait entendre cela.þ»

Assis de l’autre côté du bureau, je fis un signed’assentiment. C’était à la fin du mois d’octobreþ1987,à Tokyo. Je rendais visite à un spécialiste japonais encancérologie, qui me paraissait susceptible de m’aiderà expérimenter une théorie nouvelle. Celle-ci concer-nait l’un des plus grands mystères de la médecine, leprocessus de guérison. À l’époque, je n’avais pas encoretrouvé le terme de «þguérison quantiqueþ», mais c’étaitbien de cela que nous nous entretenions depuis plusd’une heure.

Nous nous levâmes et nous dirigeâmes vers les salles.En marchant, j’apercevais des jardins zen parfaitemententretenus, que l’hôpital avait installés à l’extérieur. Lesenfants dormaient dans leur salle toute procheþ; nousmarchâmes donc en silence pendant quelque temps. Lemédecin japonais s’arrêta devant des chambres privées,trouva la bonne porte et s’effaça pour me faire entrer.«þDocteurþLiang, dit-il, pouvez-vous nous accorderquelques instantsþ?þ» La chambre était dans l’ombre.Un homme de 45þans environ, à peu près mon âge, étaitallongé dans le lit. Il tourna la tête avec lassitude tandisque nous entrions. Nous avions tous trois plusieurs

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points communs – nous étions originaires d’Orient etavions quitté notre pays d’origine pour apprendre lamédecine occidentale de pointe. Nous réunissions ànous trois cinquante ans de pratique médicale spécia-lisée. Mais l’homme dans le lit était le seul qui seraitmort dans un mois. Cardiologue taïwanais, il étaitatteint d’un cancer du nasopharynx, découvert moinsd’un an auparavant. Maintenant, des pansements degrande taille lui arrivaient presque aux yeux. Notre ren-contre fut un moment difficile. En le saluant, je ne bais-sai pas mon regard mais le DrþLiang baissa le sien.

«þNous sommes venus parler un peu, murmura lemédecin japonais. N’êtes-vous pas trop fatiguéþ?þ»

L’homme dans le lit fit un geste de dénégation cour-tois et nous avançâmes des chaises. Je commençai àdécrire brièvement les idées principales que j’avais déjàexposées à mon hôte. Je croyais fondamentalement quela guérison n’est pas un processus essentiellement phy-sique mais mental. Quand nous constatons la réduc-tion d’une fracture osseuse ou la régression d’unetumeur maligne, notre qualité de médecin nous amèneà examiner avant tout le mécanisme physique. Maiscelui-ci est comparable à un écran derrière lequel,expliquai-je, se trouve quelque chose de beaucoup plusabstrait, une sorte de savoir-faire que l’on ne peut nivoir ni toucher.

Et cependant, j’en étais convaincu, ce savoir-faire estune force puissante qui échappe encore à notrecontrôle. En dépit de tous nos efforts pour stimuler leprocessus de guérison lorsque celui-ci défaille, la méde-cine ne peut l’expliquer. La guérison est vivante, com-plexe et holistique. Nous la traitons à notre façon, quiest limitée, et elle semble se conformer à nos limites.Cependant, lorsqu’un événement étrange survient, parexemple quand un cancer déjà avancé disparaît soudainmystérieusement, la théorie médicale reste confondue.Nos limites semblent alors très artificielles.

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Parmi ma propre clientèle, plusieurs de mes patientscancéreux se sont complètement rétablis alors que lamédecine les avait déclarés incurables et ne leur accor-dait que quelques mois à vivre. Je ne pensais pas queces cas fussent des miraclesþ; je pensais qu’ils étaient lapreuve que l’esprit peut être assez puissant pour modi-fier les plans de base autour desquels est construit lecorps. Il peut gommer les erreurs de l’épure, pour ainsidire, et détruire toute maladie – cancer, diabète, mala-die coronarienne – qui a rompu l’harmonie du projet.

Mes mots se bousculaient car je parlais sous le coupde l’expérience la plus remarquable de ma vie profes-sionnelle. Quelques semaines auparavant, tandis que jevisitais l’Inde, l’un des plus grands sages de notre épo-que m’avait enseigné des techniques, qui remontaientà des milliers d’années, dont il disait qu’elles pouvaientredonner à l’esprit ses capacités de guérison. Je parledu yogi Maharishi Mahesh, bien connu en Occidentcomme fondateur de la Méditation Transcendantale(MT). Je pratique la méditation depuis près de huit anset je prescris fréquemment à mes malades la pratiquede cette méditation (curieusement, j’ai été initié, nonpas en Inde mais par un Américain à Boston).

J’étais assis un après-midi en compagnie deMaharishi, dans des locaux en plein développementappelés Maharishi Nagar et situés à 90þkilomètres envi-ron à l’ouest de New Delhi. Nous étions seuls dans lamodeste maison qu’il occupe, entourée de l’école et desbâtiments de l’hôpital, encore en cours de construction.Ce lieu fait déjà partie des rares endroits que je consi-dère comme représentant l’Inde véritable. On y éprouvele sentiment qu’une grande culture du passé garde icisa dignité et sa sagesse immense. Grâce à Maharishi,les anciens sages védiques ne nous paraissent pas loin-tains, malgré les milliers d’années qui nous en sépa-rent, mais au contraire très proches. L’endroit se trouvemême près du lieu où le dieu Krishna passa une nuitentière à initier le grand guerrier Arjuna aux secrets de

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l’illumination – l’histoire est rapportée dans le poèmeépique de la Bhagavad-Gitâ.

Sans préliminaires, Maharishi se tourna vers moi etditþ: «þJe désire vous voir seul demain, dans ma cham-bre. Pouvez-vous venir sitôt après votre méditationmatinaleþ?þ»

Je fus très surpris mais ne l’importunai pas par desquestions. Le jour suivant, je me présentai à sa porte.Maharishi était assis dans la position du lotus, sur unsofa recouvert de soie. Il me fit signe d’entrer et dem’asseoir. Puis il me dit très simplementþ: «þJ’ai long-temps attendu avant de révéler certaines techniquestrès spéciales. Je pense qu’elles deviendront la méde-cine du futur. Elles étaient connues dans le passé loin-tain mais elles se sont perdues dans le tourbillon dutempsþ; aujourd’hui, je veux que vous les appreniez, eten même temps je veux que vous expliquiez, demanière claire et scientifique, comment elles fonction-nent.þ»

Durant les heures qui suivirent, il m’enseigna unesérie de techniques mentales, dont celles qu’il nommait«þles sons primordiauxþ». Leur pratique est liée à laméditation mais elles sont prescrites en cas de mala-dies bien précises, comme le cancer, que nous considé-rons incurables en Occident. Maharishi me ditexplicitement qu’elles représentaient les moyens deguérison les plus puissants dans l’ancienne tradition dela médecine indienne, l’ayurvéda. Son enseignement futtrès simple et je n’eus aucune difficulté à comprendrece qu’il me faudrait faire à mon retour, auprès de mespatients. En même temps, j’avais conscience qu’il medemandait d’aller bien au-delà de mon rôle de médecin,tel qu’on l’entend dans le monde occidental.

À la fin de l’entretien, j’avais noirci plusieurs pagesde mon carnet de ses instructions. Maharishi souritavec la douceur pénétrante et la compassion qui mereviennent à la mémoire chaque fois que j’évoque sonnom.

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«þCe savoir est extrêmement puissant, répéta-t-il. Encomparaison, les médicaments et la chirurgie que vousavez l’habitude d’utiliser sont très grossiers. Cela pren-dra du temps mais les gens finiront par s’en rendrecompte.þ» Nonchalamment, il se tourna pour recevoird’autres visiteurs venus le voir au sujet de l’admissiondes enfants à l’école de Maharishi Nagar.

Quelques minutes plus tard, je me tenais seul sousle porche, contemplant, au-delà du désert, le paysagearide et rougeoyant. Nous nous trouvions dans un lieudont la plupart des Occidentaux ignorent l’existence.Croiraient-ils réellement qu’un changement capitaldans la pensée médicale avait pris naissance iciþ? Jeconnais de nombreux chercheurs et je riais à la seulepensée de leur réaction. Les fondements physiques dela science sont très solides et extrêmement convain-cants aux yeux de tout médecin. Le pouvoir de l’espritlui paraît douteux dans les mêmes proportions.

À dire vrai, mes doutes avaient bien du mal à enta-mer mon enthousiasme. Empruntant le sentier pous-siéreux en direction de ma chambre, la nuque brûlantesous l’ardent soleil indien, je me sentais vivifié. Cen’était pas un sentiment d’autosatisfaction mais de joieexubérante, presque impersonnelle. Je ne savais pour-quoi, mais un grand secret venait de m’être dévoilé etj’avais l’impression d’avoir été élevé jusqu’au ciel.J’avais appris à voir à travers le masque de la matièreet, à cet instant, la chaleur, la poussière et tout autrelien matériel m’apparaissaient dérisoires. Même monpropre scepticisme m’importait peu, même si je savaisqu’il commencerait très bientôt à me tourmenter. Jedevais affronter des décisions difficilesþ: il me fallaitimaginer un moyen de rendre ces techniques crédibles.Certains les rejetteraient en leur reprochant d’être fon-dées sur la foi, d’autres m’accuseraient de vendre defaux espoirs.

Il me fallait montrer que cela méritait pleinement lenom de science. Comment m’y prendreþ? Cela vien-

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drait. La pensée indienne a toujours reposé sur laconviction que Satya, la vérité, est la seule à triompher.«þLa vérité est simple, m’encouragea Maharishi. Soyezclair, laissez la vérité s’imposer d’elle-même et surtoutne compliquez pas les choses.þ»

Le nom ayurvéda est apparu il y a plus de quatremille ansþ; en sanskrit, il signifie «þla science (veda) dela vie (ayur)þ». Le fait d’être élevé en Inde, comme cefut mon cas, ne garantit pas qu’on puisse en apprendrebeaucoup sur cette science antique. Lorsque j’étaisenfant, ma grand-mère avait coutume de frotter du cur-cuma sur nos piqûres d’insectes et elle nous recom-mandait de ne jamais manger de fruits acides avec dulait. C’est ainsi qu’on pratiquait l’ayurvéda à la maison.En règle générale, l’ayurvéda a été éclipsée par la méde-cine scientifique occidentale, boutée hors de son lieud’origine par le progrès. Si l’on excepte les cultures voi-sines de l’Inde, du Tibet, du Népal et de Sri Lanka,l’ayurvéda est pratiquement inconnue, bien qu’elle aitlaissé une trace indélébile. Les techniques populairesde la médecine orientale qui ont réussi à s’imposer enOccident, comme l’acupuncture chinoise, furent fon-dées sur les principes ayurvédiques, il y a des milliersd’années.

Au cours des siècles, la connaissance originale del’ayurvéda s’est dispersée. Les Indiens qui vivent selonles valeurs traditionnelles, en particulier dans les cam-pagnes, ont encore tendance à suivre les pratiquesayurvédiques, mais ils les ont soumises à de nombreu-ses interprétations différentes. La plupart sont très par-tielles, voire bornées. Chaque vaidya, ou médecinayurvédique, se réclame d’anciens maîtres de l’ayur-véda, tels Charaka ou Sushruta, mais cela ne signifiepas que son traitement sera le même que celui prescritpar le vaidya du village voisin.

De nombreuses techniques ayurvédiques ont com-plètement disparu et ce sont malheureusement cellesqui pourraient le plus contribuer à la médecine

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moderne. Les anciens médecins indiens étaient ausside grands sagesþ; leur principale croyance était que lecorps est créé à partir de la conscience. Un grand yogiou un swami auraient eu la même croyance. Ils prati-quaient donc une médecine fondée sur la conscience etleur façon de traiter la maladie franchissait la barrièrecorporelle pour aller plus profond, au cœur même del’esprit.

Lorsqu’on regarde les schémas anatomiques del’ayurvéda, on ne voit pas les mêmes organes que ceuxreprésentés dans un manuel d’anatomie, mais le dia-gramme caché du lieu où l’esprit s’écoule alors qu’ilcrée le corps. C’est cet écoulement que traite l’ayurvéda.Ou plutôt traitait. Avant de rencontrer Maharishi, je sup-posais que l’ayurvéda n’était qu’une médecine popu-laire, parce que tout ce que j’en voyais relevait desremèdes de bonne femme – les herbes, régimes, exer-cices et surtout, les règles incroyablement complexesde la vie quotidienne, qui font partie de l’air qu’on res-pire lorsqu’on grandit en Inde.

La recherche de Maharishi, quant à elle, était axéesur l’ancienne ayurvéda et sa capacité de guérir desmalades par des procédés immatériels. Après m’avoirtransmis ces procédés, il attendait de moi que j’expli-que comment ils fonctionnaient. C’est pourquoi je vou-lais m’entretenir avec des médecins intéressés par cestechniques, comme l’était mon interlocuteur de Tokyo.Et maintenant, je répétais tout cela à un homme mori-bond, dans son lit d’hôpital, à des milliers de kilomètresde chez lui et bien plus loin encore de ses ancêtres spi-rituels. Mes mots se perdaient dans la paix de la cham-bre obscure. Il était évident que le DrþLiang étaitmaintenant très fatigué. Il était resté silencieux maiscomme nous nous levions pour partir, il me touchale brasþ: «þEspérons que vous avez raison, dit-il.Merci.þ»

En revenant à travers les salles, je regardai encore parles fenêtres les minuscules jardins zen. Blotti dans une

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alcôve aussi petite qu’une chambre de l’hôpital, chacund’eux était un modèle de soins attentionnés. Les ifs,taillés avec un soin extrême, resplendissaient dans lachaude lumière d’octobre. Nous marchâmes vers le parcde stationnement et, arrivés près de ma voiture, le doc-teur japonais et moi nous serrâmes la main chaleureu-sement. Je lui dis que j’allais d’abord expérimenter mesnouvelles techniques en Amérique mais que je le tien-drais à tout moment informé de la suite des événements.

Durant le trajet vers l’hôtel, je me promis de lui écrirepour lui rapporter les propos de Maharishi sur la viedu vaidya, médecin ayurvédiqueþ: «þUn vaidya est unguerrier invincible parce qu’il combat l’élément demort. Un vaidya donne, il est le donneur de vie et, pourcela, il est béni entre tous.þ»

Ces mots impliquent que le médecin se doit de faireun voyage intérieur, pour amener sa pensée au-delà deslimites du corps physique et atteindre le cœur d’uneréalité plus profonde. Sa responsabilité est de résoudrel’énigme de la vie et de la mort. La solution nous attendau-delà de l’horizon, avec le même sentiment d’urgenceet de joie qui animait les anciens sages. Franchissantle vide du temps et de l’espace, survivant aux vagues dedestruction qui engloutissent l’espèce humaine,l’ancienne sagesse védique s’adresse à nous avec uneprofonde simplicitéþ: dans l’agencement parfait de lanature, rien ne meurt jamais. Un être humain est aussiéternel qu’une étoileþ; tous deux sont illuminés parl’étincelle de la vérité.

Chaque jour, je ressens l’importance du voyage inté-rieur. Je crois que je n’accomplis encore que mes pre-miers pas, mais je veux les parcourir dans ce livre, pourd’autres. Pour moi aujourd’hui, la pratique de la méde-cine est pleine d’espoir. Je n’avais pas besoin de laconnaissance ayurvédique pour savoir que les méde-cins luttent contre la mort. J’en avais besoin pour com-prendre que nous serons vainqueurs.

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PREMIÈRE PARTIE

La physiologie cachée

Dans la réalité plus profondequi se situe au-delà de l’espace et du temps,

il se peut que nous soyons tous membresd’un même corps.

Sir James JEANS

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Après le miracle

À plusieurs reprises dans le cours de ma carrièremédicale, j’ai eu le privilège être le témoin de guérisonsmiraculeuses. La dernière en date remonte à l’an der-nier, lorsqu’une jeune femme indienne de 32þans vintme voir à mon cabinet situé aux environs de Boston.Elle prit place tranquillement en face de moi, vêtued’un sari de soie bleue. Pour garder contenance, ellejoignait étroitement les mains sur ses genoux. Elles’appelait Chitra, me dit-elle, et elle tenait avec sonmari Raman un petit commerce de quartier, dansl’importation, à New York.

Quelques mois auparavant, Chitra avait remarquéune petite boule sur son sein gauche, sensible au tou-cher. Elle subit une opération pour enlever cette boulequi se révéla malheureusement cancéreuse. Le chirur-gien fit un examen approfondi et s’aperçut que le can-cer avait gagné les poumons.

Après avoir enlevé le sein atteint, ainsi qu’une zoneimportante de tissus environnants, le médecin deChitra lui prescrivit des doses initiales de rayons puisla plaça en chimiothérapie intensive. C’est le processushabituel de traitement du cancer du sein, qui sauve denombreuses vies. Mais son cancer du poumon seraitplus difficile à traiterþ; il était évident pour tous queChitra se trouvait dans une situation précaire.

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À l’examen, je remarquai sa grande anxiété. Lorsqueje tentai de la rassurer, elle me surprit par une confi-dence touchanteþ: «þCe n’est pas ma propre mort quim’inquiète mais le fait que mon mari se sentira si seulsans moi. Parfois, je feins de dormir et je passe ensuitetoute la nuit éveillée à penser constamment à lui. Jesais que Raman m’aime mais après ma mort, il se met-tra à fréquenter des Américaines. Je ne supporte pasl’idée qu’il me remplace par une Américaine.þ» Elles’arrêta de parler et m’adressa un regard empreint desouffrance. «þJe sais que je ne devrais pas dire cela maisje pense que vous comprenez.þ»

On ne s’habitue pas à la peine qu’engendre le cancermais mon chagrin était encore plus grand de savoir quele temps était l’ennemi de Chitra. Pour l’instant, elleparaissait encore en bonne santé. Elle était même par-venue à dissimuler sa maladie à ses proches, craignantde les voir observer son affaiblissement progressif.Nous savions tous deux que des moments difficilesl’attendaient.

Personne ne peut prétendre connaître de traitementpour un cancer du sein avancé. Le traitement classiqueavait eu pour Chitra tout le résultat que l’on pouvaitescompter. Étant donné que son cancer s’était déjàétendu à un autre organe, les statistiques lui donnaientune chance de survivre cinq ans inférieure à 10þ%,même en choisissant le cycle de chimiothérapie le plusintensif qui puisse être administré sans danger.

Je lui demandai de suivre un nouveau genre de trai-tement, conforme à l’ayurvéda.

Comme moi, Chitra avait été élevée en Inde mais elleavait une idée très vague de l’ayurvéda. À mon avis, lagénération de ses grands-parents avait dû être la der-nière à y «þcroireþ»þ; aujourd’hui, tout Indien modernevivant dans une grande ville aurait tendance à préférerla médecine occidentale, s’il pouvait se le permettrefinancièrement. Afin d’expliquer à Chitra pourquoi jelui demandais en apparence de tourner le dos au pro-

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grès, je lui dis que son cancer n’était pas simplementune maladie physique mais également holistique. Toutson corps savait qu’elle avait un cancer et en souffraitþ;un prélèvement de tissu provenant de ses poumonsmontrerait la présence de cellules cancéreuses alorsqu’un prélèvement du foie se révélerait négatif. Cepen-dant, son foie, étant irrigué par le même sang,recueillerait les signaux de la maladie provenant dupoumon et ses propres fonctions s’en trouveraientaffectées.

De la même manière, lorsqu’elle sentait une douleurdans la poitrine ou qu’elle devait s’asseoir pour repren-dre son souffle, des signaux étaient diffusés dans toutle corps, dans un va-et-vient constant à partir du cer-veau. Captant la douleur, son cerveau devait y répon-dre. La fatigue qu’elle ressentait, ainsi que son état dedépression et d’anxiété, étaient la réponse de son cer-veau qui se traduisait par des conséquences physiques.Il était donc faux de penser que son cancer était sim-plement une tumeur isolée à détruire. Elle souffraitd’une maladie holistiqueþ; il lui fallait donc une méde-cine holistique.

Le terme holistique, qui semble offenser les médecinsorthodoxes, signifie simplement que l’approche du pro-blème inclut, ensemble, le corps et l’esprit. Je crois quel’ayurvéda réussit mieux que toute autre médecine dansce domaine, bien que cela ne semble pas évident à pre-mière vue. En fait, de nombreuses techniques fondéessur l’association esprit-corps, qui bénéficient d’un bat-tage publicitaire important, comme l’hypnose ou laméthode du biofeedback, sont bien plus spectaculairesque l’ayurvéda. Si Chitra était tombée malade chez elle,à Bombay, sa grand-mère lui aurait sans doute préparédes repas spéciaux, lui aurait rapporté de la pharmacieayurvédique des herbes médicinales dans du papierd’emballage et aurait insisté pour qu’elle reste au lit.Divers purgatifs et des massages avec des huilesauraient pu lui être prescrits pour débarrasser le corps

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des toxines produites par le cancer. Si la famille obser-vait une tradition spirituelle, elle se serait mise à médi-ter. J’allais lui demander en quelque sorte de faire lesmêmes choses, en y ajoutant certaines pratiques.Jusqu’à présent, on n’a trouvé aucune raison, scientifi-quement parlant, pour qu’une de ces quelconquesméthodes marche, si ce n’est qu’elles marchent. L’ayur-véda a su atteindre quelque chose de très profond dansla nature. Son savoir prend sa source non dans la tech-nologie mais dans la sagesse, que je définirais commeétant la compréhension de l’organisme humain, accu-mulée au cours des siècles et en laquelle on peut avoirconfiance.

«þJe veux que vous alliez dans une clinique spéciale,aux environs de Boston, pendant une semaine ou deux,dis-je à Chitra. Certaines des choses qui vous arriverontpourront vous sembler très étranges. Vous êtes habi-tuée à associer l’idée d’un hôpital aux respirateurs, auxtubes intraveineux, aux transfusions et à la chimiothé-rapie. Selon ces critères, ce qu’on vous fera dans cetteclinique vous paraîtra dérisoire. En un mot, je veux quevous rameniez votre corps à un état de repos très pro-fond.þ»

Chitra était d’un tempérament confiantþ: elle acceptade s’y rendre. En un sens, bien sûr, elle n’avait pasd’autre choix. La médecine moderne avait fait tout sonpossible, avec pour stratégie l’attaque physique de soncancer. L’avantage initial d’un tel assaut, c’est l’espoirde balayer physiquement la maladie aussi rapidementque possible. L’inconvénient majeur, c’est que le corpstout entier subit des dommages résultant de l’assautcontre une de ses parties. Dans le cas de la chimiothé-rapie, le danger est grand que le système immunitairese trouvant si affaibli permette à d’autres cancers de sedévelopper ultérieurement. Cependant, un cancer dusein non traité est considéré comme mortel et la méde-cine actuelle parvient bien à éliminer la maladie à courtterme. Dans un contexte psychologique où la peur pré-

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vaut, les gens préfèrent courir les risques inhérents àune cure de chimiothérapie plutôt que d’affronter lamaladie elle-même.

J’envoyai Chitra à la clinique où je travaille, le Centremédical Maharishi ayurvéda, à Lancaster dans le Mas-sachusetts. Elle y fut traitée pendant une semaineþ; onlui enseigna également un programme, à suivre chezelle, qui comprenait un changement de régime, des her-bes ayurvédiques, des exercices quotidiens de yoga, etun enseignement de la Méditation Transcendantale.Toutes ces mesures semblent différentes en apparencemais en réalité, elles concourent à ramener la vie quo-tidienne à un état d’équilibre et de paix, fondement dela guérison future. Dans l’ayurvéda, un niveau derelaxation totale, profonde, est la plus importantecondition pour la guérison de tout désordre. Le conceptde base est que le corps sait comment maintenir sonéquilibre, à moins que la maladie ne vienne bouleversercet équilibreþ; en conséquence, si l’on désire redonnerau corps la capacité de se guérir lui-même, tout doitêtre mis en œuvre pour rétablir d’abord son équilibre.C’est une notion très simple dont les conséquences sontprofondes. On enseigna également à Chitra deux techni-ques mentales spéciales qui s’adressaient directementà la racine de son mal (je reviendrai plus loin sur cestechniques).

Chitra suivit scrupuleusement son programme etrevint me voir toutes les six semaines. Elle continuaitdans le même temps la cure de chimiothérapie, pres-crite par son médecin traitant, à New York. À proposde cette cure, je lui disþ: «þSi je pouvais en touteconfiance vous prescrire uniquement l’ayurvéda, je leferais – votre état physique en souffrirait moins. Maisvous étiez très malade lorsque vous êtes venue me voiret nous savons tous deux que l’approche de la chimio-thérapie est extérieure. Associons les deux approches,

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extérieure et intérieure, et espérons que cette associa-tion mènera à une véritable guérison.þ»

Pendant près d’un an, je suivis les progrès de Chitra.Elle écoutait toujours dans une attitude pleine deconfianceþ; pourtant, à chacune de ses visites, il étaitclair que son état ne connaissait aucune amélioration.Ses radios du poumon restaient mauvaises, ses problè-mes de respiration empiraient et, avec la progressionde la maladie, elle commençait à se sentir plus faibleet abattue. La panique perçait dans sa voix. Le jourarriva enfin où Chitra ne se présenta pas à son rendez-vous. Je laissai passer une semaine avant de l’appelerchez elle. Les nouvelles étaient mauvaises. Raman, sonmari, m’annonça qu’une forte fièvre s’était brutalementdéclarée et qu’elle avait dû être hospitalisée durant leweek-end. Pendant quelque temps, du liquide avaitsuinté de ses poumons et s’était répandu dans la cavitépleurale environnante. Son docteur suspectait la pré-sence d’une infection. Étant donné ce pronostic mena-çant, rien ne garantissait que Chitra pût jamais quitterl’hôpital.

Puis une chose très curieuse se produisit. Après unou deux jours d’antibiotiques, la fièvre de Chitra quiétait montée à 40° redevint normale, laissant son méde-cin traitant incrédule. Il est tout à fait étrange qu’uneforte fièvre cède d’elle-même si rapidement lorsque lacause sous-jacente est une infection chez un malade enphase terminale. Pouvait-il y avoir une autre cause quel’infectionþ? Il décida de faire une radio de la poitrineet le lendemain, Raman m’appela, à la fois surexcité etperplexe.

«þSon cancer a disparuþ! me dit-il au téléphone,débordant de joie.

—þQue voulez-vous direþ? demandai-je, déconcerté.—þIls ne peuvent plus trouver aucune cellule cancé-

reuse, rien.þ» Il avait bien du mal à se contenir. «þLecancérologue était sûr au début que la radio correspon-

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dait à un autre malade et il a voulu en refaire une maismaintenant, il est convaincu.þ»

Ravi, soulagé et incapable d’expliquer cette guérisonsubite, Raman considérait que le rétablissement de safemme était un miracle. Quand j’appelai Chitra dans sachambre d’hôpital, elle ne put que répéter en pleurantþ:«þVous avez réussi, Deepakþ», tandis que je reprenaisavec insistanceþ: «þNon, non, c’est vous qui avez réussi,Chitra.þ» Je n’aurais jamais pensé qu’une guérisonaussi rapide résulterait de ces traitements, qu’ils soienttraditionnels ou ayurvédiques. Rétrospectivement, jecomprends que sa forte fièvre traduisait en quelquesorte l’ultime embrasement du cancer moribond, unprocessus connu sous le nom de nécrose tumorale.Mais le mécanisme précis intervenant dans ce proces-sus reste sans explication. Si les guérisons miraculeu-ses existent, alors j’étais convaincu que celle-ci en étaitune.

Au bout de quelques semaines cependant, notre joiemutuelle se fit plus tempérée. Le «þmiracleþ» de Chitrane durait pas. C’est d’abord à l’intérieur d’elle-mêmequ’il faiblitþ: au lieu de croire à sa guérison inexplica-ble, elle devint tourmentée, craignant de manière mor-bide de voir réapparaître son cancer. Elle m’appelapour me demander si elle devait reprendre sa chimio-thérapie.

«þCela fait deux mois que le cancer a disparu, dis-je.Votre médecin a-t-il trouvé de nouvelles cellules cancé-reusesþ?

—þNon, admit Chitra, mais il pense que c’est la chi-miothérapie qui m’a guérie et que je devrais la pour-suivre.þ»

Je commençai à éprouver un sentiment de frustra-tion. Je savais, tout comme son médecin, que la chi-miothérapie suivie par Chitra ne pouvait donner derésultats aussi soudains et complets, encore moinsdans le cas de cancers avancés où d’autre organesétaient également atteints. Mais il devenait tout aussi

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évident que Chitra avait atteint les limites de son endu-rance. La chimiothérapie avait engendré un état nau-séeux pratiquement constant et ses cheveux étaienttombés dans des proportions effrayantes, ce qui ajou-tait à la honte qu’elle éprouvait à la suite de l’ablationde son sein. Tout cela compromettait les traitementsayurvédiques que nous avions entrepris. Si une chimio-thérapie plus forte encore était administrée, Chitradeviendrait plus dépressive, plus vulnérable aux infec-tions et plus faible de jour en jour.

Cependant, dans le même temps, je n’avais aucunebonne raison à lui opposer. Que se passerait-il si, aubout de six mois, elle rechutait et mouraitþ?

«þFaites votre chimiothérapie, lui dis-je, mais suivezégalement notre programme scrupuleusementþ;d’accordþ?þ» Elle acquiesça.

Pendant les mois qui suivirent, Chitra ne rechuta pasmais elle restait troublée et désorientée. Il semblait queson cancer fût plus facile à vaincre que le sinistre doutequi s’insinuait peu à peu dans sa vie, l’empêchant de sesentir bien.

Le dilemme angoissant de Chitra est le véritablepoint de départ de ce livre. Pour qu’elle se rétablisseréellement, il lui fallait une explication. Que lui était-ilarrivéþ? Sa guérison était-elle un miracle, comme ellel’avait d’abord pensé, ou simplement une rémissiontemporaire, comme elle venait à le redouterþ? En cher-chant plus loin dans l’association corps-esprit, je pensequ’on peut trouver la réponse.

Les recherches entreprises, aussi bien aux États-Unisqu’au Japon, sur les guérisons spontanées de cancers ontmontré que juste avant que la guérison se produise, pres-que tous les patients ressentent un changement radical auniveau de leur prise de conscience. Ils savent qu’ils vontguérir et ils sentent que la force responsable de cette gué-rison se trouve en eux-mêmes, sans pour autant être limi-

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tée à eux – elle s’étend au-delà de leurs limitespersonnelles pour se propager dans la nature tout entière.Brusquement, ils pensentþ: «þJe ne suis pas limité à monpropre corps, tout ce qui existe autour de moi fait par-tie de moi.þ» À ce moment précis, ces malades atteignentapparemment un nouveau niveau de conscience qui inter-dit l’existence du cancer. Alors, les cellules cancéreusesdisparaissent, du jour au lendemain dans certains cas ou,du moins, se stabilisent sans plus détériorer l’organisme.

Ce saut dans la conscience semble représenter la clédu problème. Toutefois, il n’est pas nécessaire qu’il seproduise tout à coup. Chitra cultivait délibérément cesentiment à travers les techniques ayurvédiques. Ainsi,sa capacité à rester à un niveau de conscience supérieurétait étonnamment liée à son état. D’une certainemanière, elle pouvait motiver l’absence de la maladie outout aussi aisément revenir à son état cancéreux (je com-pare l’idée à une corde de violon dont la hauteur de sonvarie en fonction du déplacement de l’archet sur cettecorde). Le mot qui vient à l’esprit d’un scientifique réflé-chissant à des changements aussi soudains est quantum.Le terme dénote un saut discret d’un niveau de fonction-nement à un plus haut niveau – c’est le saut quantique.

Le quantum est aussi un terme technique, que les phy-siciens étaient seuls à connaître auparavant mais quiacquiert aujourd’hui un sens populaire. Un quantum est«þl’unité indivisible selon laquelle des ondes peuvent êtresoit émises soit absorbéesþ», si l’on se réfère à la définitionde l’éminent physicien britannique Stephen Hawking.Pour le profane, le quantum est un élément de base. Lalumière est faite de photons, l’électricité provient de lacharge d’un électron, la gravité du graviton (c’est un quan-tum hypothétique qui n’a pas encore été trouvé dans lanature) et ainsi de suite pour toutes les formes d’énergie– chacune d’elles ayant pour base le quantum et ne pou-vant être divisée en de plus petits éléments.

Les deux définitions – le saut discret vers un niveausupérieur et le niveau irréductible d’une force – semblent

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s’appliquer à des cas semblables à celui de Chitra. Jevoudrais ainsi introduire l’expression guérison quanti-que pour décrire ce qui lui est arrivé. Bien que le termesoit nouveau, le processus ne l’est pas. Il y a toujourseu des patients qui n’ont pas suivi le cours normal dela guérison. Une infime minorité, par exemple, nes’affaiblit pas malgré le cancerþ; d’autres ont destumeurs qui évoluent beaucoup plus lentement que lesstatistiques ne le prévoient. De nombreuses guérisonsqui ont toutes une origine mystérieuse – guérison parla foi, rémission spontanée ou utilisation efficace deplacebos ou «þsubstances neutresþ» – font égalementpenser à un saut quantique. Pourquoiþ? Parce que danstous ces exemples, la faculté d’utiliser la conscienceintérieure semble avoir engendré un saut déterminant– le saut quantique – dans le mécanisme de guérison.

La conscience est une force que la plupart d’entrenous sous-estiment. En règle générale, nous négligeonsnotre conscience intérieure ou n’utilisons pas son pou-voir réel, même dans les moments de crise les plus dif-ficiles. Ceci peut expliquer pourquoi les guérisons«þmiraculeusesþ» sont accueillies avec un mélanged’effroi, d’incrédulité et de respect. Pourtant, chacund’entre nous possède cette conscience. Ces miraclessont peut-être des extensions de nos facultés normales.Lorsque l’organisme répare un os cassé, pourquoi celan’est-il pas un miracleþ? En tant que processus de gué-rison, il est certainement complexe, bien trop complexepour que la science médicale le reproduiseþ; il impliqueun nombre incroyable de processus parfaitement syn-chronisés dont la science médicale ne connaît que lesplus importants et encore, imparfaitement.

Les raisons qui font que se guérir soi-même d’un can-cer est un miracle et que réparer la fracture d’un brasn’en est pas un relèvent du domaine de l’associationcorps-esprit. L’os cassé semble se réparer de lui-même,selon un processus physique qui ne nécessite pasl’intervention de l’espritþ; en revanche, la guérison

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spontanée d’un cancer – selon l’opinion largementrépandue – dépend d’une qualité spéciale de l’esprit,une volonté intense de vivre, une conception de la viehéroïquement optimiste ou un autre don rare. Celaimplique qu’il y a deux sortes de guérisons, l’une nor-male, l’autre anormale ou du moins exceptionnelle.

Je pense pour ma part que cette distinction estfausse. Un bras cassé se répare parce que la conscienceen a décidé ainsi et il en est de même pour la guérisonmiraculeuse d’un cancer, la survie exceptionnelle demalades atteints du SIDA, la guérison par la foi etmême la capacité de vivre jusqu’à un âge très avancésans être diminué par la maladie. La raison pourlaquelle nous n’arrivons pas tous à entraîner le proces-sus de guérison aussi loin qu’il peut aller réside dansnos différentes manières de mobiliser ce processus.

On peut illustrer cela par les différentes manières deréagir à la maladie des gens. Un pourcentage infime,même pas 1þ%, des malades atteints d’une maladieincurable parvient à guérir spontanément. Un pourcen-tage plus élevé, bien qu’inférieur à 5þ%, vit plus long-temps que la moyenne. Ces résultats ne sont pas limitésaux maladies incurables. Des études ont montré géné-ralement que 20þ% des malades atteints de maladiessérieuses mais curables se rétablissent avec d’excellentsrésultats. Reste environ 80þ% des malades qui ne gué-rissent pas du tout ou en partie seulement. Pourquoicette écrasante majorité en faveur des guérisonsmanquéesþ? Qu’est-ce qui différencie un rescapé d’unnon-rescapéþ?

Apparemment, les vainqueurs ont appris à encoura-ger leur propre guérison et les plus chanceux sont allésbien plus loin encore. Ils ont découvert le secret de laguérison quantique. Ce sont les génies de l’associationesprit-corps. La médecine moderne ne peut même pasprétendre reproduire leur guérison, en ce sens quenulle guérison fondée sur des médicaments ou la chi-rurgie ne peut être aussi précisément réglée, aussi

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parfaitement coordonnée, aussi dépourvue de dangers(les effets secondaires sont inexistants) et n’exige aussipeu d’efforts que la leur. Leur capacité prend naissanceà un niveau si profond que nul ne peut aller au-delà.Si nous arrivions à savoir ce que fait leur cerveau pourencourager le corps, nous aurions alors entre nosmains l’unité de base du processus de guérison.

Jusqu’à présent, la médecine n’a pas réalisé le sautquantique et le mot quantum n’a pas d’acception clini-que. Parce que la physique quantique va de pair avec desaccélérateurs à très grande vitesse, on pourrait croireque la guérison quantique utilise les radio-isotopes oules rayons X.þMais c’est le contraire qui se produit. Laguérison quantique s’éloigne des méthodes extérieuresde haute technicité pour atteindre le cœur même du sys-tème corps-esprit. Ce point est l’endroit où la guérisonprend naissance. Pour atteindre ce point et apprendre àactiver le processus de guérison, on doit dépasser lesniveaux plus élémentaires de l’organisme – cellules, tis-sus, organes et systèmes – et arriver au point de jonctionde l’esprit et de la matière, le point où la conscience com-mence réellement à produire un effet.

Le quantum lui-même – ce qu’il est, comment il agit– occupe la première moitié de ce livre. La deuxièmemoitié mêle ensuite le quantum à la pratique de l’ayur-véda, réalisant ainsi le mariage de deux cultures pourtenter d’obtenir une seule réponse. De manière surpre-nante, l’Occident a une vision scientifique de l’Universqui rejoint la vision des anciens sages de l’Inde. C’estun voyage qui brise toutes les barrières et ignore lesobstacles culturels. Pour moi, l’histoire doit être dévoi-lée tout entière. Chitra me l’a demandé et c’est pour elleet pour tous les malades dans la même situation que jel’écris maintenant. Jusqu’à ce qu’ils trouvent uneréponse, leur existence n’est pas assurée.

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Le corps a un espritqui lui est propre

Lorsque j’ai dit que personne ne pouvait honnête-ment prétendre connaître de traitement du cancer dusein, je ne disais qu’à moitié la vérité. Si un maladepouvait activer le processus de guérison de l’intérieur,cela constituerait alors le traitement du cancer. Desexemples de guérison semblables à celle de Chitra seproduisent lorsqu’un changement radical survient àl’intérieur, balayant la peur et le doute en mêmetemps que la maladie. Toutefois, le lieu exact de cechangement reste très mystérieux. La sagesse médi-cale est mise au défi de répondre même à la plus élé-mentaire questionþ: ce changement chez Chitra s’est-il produit dans son corps, dans son esprit ou dans lesdeux à la foisþ? Pour répondre à cette question, lamédecine occidentale s’est mise récemment à consi-dérer avec du recul les médicaments et la chirurgie,qui sont les fondements de toute pratique médicale,pour se pencher sur le domaine vague et souventdéroutant que l’on dénomme un peu rapidement la«þmédecine corps-espritþ». Cette prise de conscienceétait quasiment obligatoire car la confiance habituelleque l’on accordait au seul corps physique commençaità s’effriter.