Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/6

PRÉSENTATION

Emprise Géographique

Définit ion

Charpentes assemblées, triangulées

- Structure réalisé en bois de section, d’élancement et de portée variables, suivant les régions, les qualités et les caractéristiques des essences d’arbres utilisées. - Les charpentes assemblées sont caractérisées par des fermes triangulées dont les éléments sont organisés de telle manière que les charges compriment les assemblages et que, à l’exception des pannes, aucune des parties constitutives ne travaille en flexion. - Les fermes sont réalisées en éléments de bois, reprenant les principes de base de la charpente, poinçon, tirant et arbalétrier, et formant ainsi un cadre rigide. - Ces charpentes sont destinées à recevoir une couverture. Les couvertures sont constituées de tuiles canal (rondes) ou mécaniques (plates), de lauzes ou encore de bardeaux de bois, reposant sur un système de chevrons reprenant liteaux ou platelage.

Mil ieu

Cantonné à huit pays de l’espace MEDA : Egypte, Espagne, France, Grèce, Israël, Palestine, Portugal et Turquie. On constate l’utilisation courante de ce type de charpente dans tous types de milieux : urbain, rural, en plaine, en montagne et en bord de mer. Etages Associés : Cette technique est destinée à la réalisation de toiture dont le comble sert communément de grenier, de remise à foins... En France et en Espagne, la hauteur sous faîtage des fermes autorise l’emploi des combles comme pièce de vie. Au Liban, ce mode de construction est très courant. On le retrouve aussi bien en ville qu’en milieu rural et dans tous les milieux. Etages associés: Au Liban, cette technique de toiture permet de réaliser des combles servant de grenier.

I l lustrations

Vues générales :

Vues de détail :

Arts de bâtir:

Pays:

C9 – Charpentes assemblées triangulées

Liban

C9 Liban – Charpentes assemblées triangulées

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PRINCIPE CONSTRUCTIF

Matériaux

Nature et Disponibilité (sous quelle forme) Généralement, les charpentes assemblées et triangulées sont réalisées à base de bois de sections variables, assemblées à tenon et mortaise. Des clous métalliques peuvent également être utilisés pour l'assemblage des pièces. Les essences de bois utilisées sont locales comme le chêne, le châtaigner, le cèdre et le pin que l’on trouve aisément dans l’espace Méditerranéen. Au Liban, les charpentes assemblées et triangulées sont réalisées avec des pièces de bois de sections variables et assemblées en tenons et mortaises. Les essences locales les plus utilisées sont le Sapin de Cilicie (Chouh) et le Qotrani (Junipérus). Modules, Dimensions, Dosages La charpente se compose de fermes reliées par différentes pannes. Les fermes sont réalisées en éléments de bois, reprenant les principes de base de la charpente : poinçon, tirant (entrait) et arbalétrier, formant ainsi un cadre rigide. Les différents éléments constitutifs sont assemblés tenon/mortaise ou cloués. L’entraxe entre fermes varie entre 0,80 et 4 m pour des portées comprises entre 3 et 15 m. L’ensemble est communément réalisé par des sections de bois de 15 à 40 cm d’épaisseur. Au Liban, la charpente est formée de plusieurs fermes reliées par des pannes. Elles sont réalisées avec des éléments de bois et suivant les principes de base de la charpente : poinçon, tirant et arbalétrier. Les assemblages des éléments sont réalisés en tenon et mortaise. L’entraxe moyen des fermes de 3 m. Les sections de bois varient autour de 20 cm d’épaisseur La tradition de la charpente triangulée n’étant pas toujours bien assimilée, on retrouve en plus de la vraie charpente assemblée triangulée travaillant en traction, un autre type de charpente assemblée fonctionnant en compression, ainsi qu’un type intermédiaire de charpente peu triangulée.

Type de pose

Type de pose, Utilisation d'un coffrage, d'étaiement Aucun coffrage et étaiement ne sont nécessaires à la mise en œuvre de ces techniques constructives de charpente. À l’exception de la Palestine et de la Turquie, où des étaies permettent d’assurer le maintien et la stabilité de l’ouvrage lors de la construction. Au Liban, aucun coffrage ni étaiement n’est nécessaire à la réalisation de ce type d’ouvrage.

Outi ls

Hormis la Turquie, aucun partenaire n'a signalé un outil différent des outils traditionnels du charpentier communs aux utilisateurs de cette technique. Au Liban, pas de commentaire spécifique hors commentaire méditerranéen.

Métiers

Métier, Nombre de personnes nécessaires Dans l’espace MEDA, ce sont de charpentiers qui réalisent ce type d’ouvrage. Toutefois, ils travaillent en collaboration avec les maçons et les couvreurs. La taille des équipes est fonction de l’ouvrage à réaliser. En moyenne, elles varient de quatre à six personnes, généralement composées d’un maître charpentier et de compagnons. Au Liban, ce sont des charpentiers ou parfois même des menuisiers qui maîtrisent cette technique. Une équipe réduite est composée d’un maître charpentier et de trois ouvriers.

I l lustrations

Principe constructif : coupes verticales, plan et écorché (assemblage)

C9 Liban – Charpentes assemblées triangulées

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PRINCIPE CONSTRUCTIF (Suite)

Performances

Physique (portée…) La distance à porter varie entre 2,00 et 15,00 m pour des épaisseurs de bois de 15 à 40 cm. L’augmentation des portées est réalisée par l’emploi d’arbres de hautes tailles et de fortes sections. Rare dans l’espace méditerranéen, leur emploi est cantonné aux bâtiments de prestige. Au Liban, la distance à porter varie de 3 à 6 m, pour des sections autour de 20 cm. Thermique – Acoustique Ce type de charpente ne présente pas en soi de bonnes aptitudes thermique et acoustique. Toutefois, formant un vide au-dessus de la construction, elle assure par son volume une protection thermique et acoustique, notamment lorsqu’il y a un plafond fixé aux entraits de fermes. Au Liban, performances thermiques et acoustiques sont conformes au commentaire méditerranéen. Etanchéité, Protection aux intempéries (dernier étage) La charpente est généralement recouverte de tuiles mécaniques ou canal en terre cuite. Celles-ci reposent généralement sur des liteaux ou un platelage. Le scellement des tuiles varie en fonction de la pente de la toiture. Les tuiles canal sont simplement posées et maintenu en place sous l’action de leur propre poids, elles sont scellées lorsque la pente de la toiture augmente. Les tuiles mécaniques sont maintenues en place par emboîtement. Enfin, en Turquie, des bardeaux de bois cloué sont utilisés comme couverture. Au Liban, la charpente est généralement recouverte de tuiles plates mécaniques en terre cuite. Elles sont fixées sur des liteaux ou des platelages. Le type de scellement des tuiles varie en fonction de la pente de la toiture, elles sont généralement attachées.

I l lustrations

Principe constructif : assemblages

Liaison par embrèvement (panne sablière)

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ASPECT, PATHOLOGIE

Aspect

Finition, couverture associée Les éléments de charpente bois sont laissés brutes. Toutefois une couverture en tuiles mécaniques, tuiles canal, en lauzes ou en bardeaux de bois assure le couvert du bâtiment. La pose de chatières à intervalles réguliers, favorise la ventilation des combles, évitant les sur/sous pression en cas de tempête. Au Liban, la charpente est recouverte de tuiles plates mécaniques dites tuiles de Marseille en terre cuite. Les différents éléments en bois de la charpente sont généralement laissés bruts.

Pathologie de viei l l issement

Liée au matériau et aux conditions climatiques : On constate que les principales causes de dégradation liées aux matériaux et aux conditions climatiques sont : • La dégradation des bois due aux parasites et aux champignons. • Les cassures dues à des défauts du bois • Le pourrissement des appuis de poutres. Les infiltrations notamment dues au manque de jointoiement des tuiles canal, et entraînant un pourrissement des bois. Au Liban, hormis les principales causes de dégradation conformes au commentaire méditerranéen, l’impact de la guerre n’est pas à négliger, les charpentes étant les premières à être touchées par les incendies. Liée à la technique : On constate que les principales causes de dégradation liées à la technique sont : • Le fléchissement causé par le sous-dimensionnement des bois, les surcharges, les

entraxes trop importants. • Les cassures dues aux surcharges ou aux sous-dimensionnements des sections. Le manque d’entretien notamment de la couverture, provoque des infiltrations progressives, entraînant un pourrissement des bois, ainsi que la dissolution des différents liants, mortiers affectant ainsi les maçonneries .... Au Liban, les principales causes de dégradation sont conformes au commentaire méditerranéen.

OUVRAGES ASSOCIÉS

Percements

À l’exception de petits percements ponctuels en Palestine et au Portugal, aucun percement d’importance n'est associé à ce type d’ouvrage. Toutefois en Turquie, les ouvertures de façade sont associées à la structure à pan de bois, celles-ci s’intercalant entre les éléments constitutifs du pan de bois. Au Liban, hormis de petits percements ponctuels (conduits de cheminée), aucun percement n’est associé à ce type d’ouvrage.

Liaison Ossature - Structure Vert icale (mur)

La liaison avec la structure verticale s’effectue par appuis, encastrement et scellement. Les assemblages de bois se font par tenon - mortaises, éventuellement cloués. Au Liban, pas de commentaires spécifiques hors commentaire méditerranéen.

I l lustrations

Aspect : platelage en sous face.

Aspect : décors en sous face

Couverture associée (tuiles plates) ; Liaison mur toiture

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DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE

Une équipe aux ordres du charpentier réalise les différents éléments à même le sol ou en atelier. Les éléments sont assemblés sur le site de préférence par temps sec et à l’abri de la pluie. En couronnement de maçonnerie sont disposées les pannes sablière ou les différents éléments constituant les fermes. Après calage et/ou scellement, celles-ci sont reliées par les différentes pannes et triangulées. La couverture est mise en place sur un platelage constitué de planches ou de liteaux de bois. Au Liban, Les différents éléments constitutifs de la charpente sont exécutés en atelier par le charpentier ou par le menuisier et son équipe. Le travail d’assemblage est effectué à la belle saison. Sur la crête de la maçonnerie, on place les pannes sablières ou les différents éléments constitutifs des fermes. Ils sont généralement calés ou scellés avant d’être reliés par les différentes pannes et triangulés. Ainsi les charpentes sont posées sur les pannes sablières ou bien directement sur les murs. Le transfert des charges se fait par l’intermédiaire de contre-fiche vers des poteaux centraux qui récupèrent les charges verticales et horizontales de l’ensemble de la charpente. Les différents éléments sont assemblés en tenon et mortaise par des embrèvements ou même simplement cloués. La couverture est mise en place sur un platelage constitué de planches ou de liteaux de bois. Les tuiles sont généralement attachées.

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USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION

Usage

Types de bâtiments Ce procédé est communément utilisé pour la réalisation d’habitations, de bâtiments agricoles ou, comme en Turquie, de Mosquées, d’Imaret, de Madrasa ou de bâtiments administratifs. Au Liban, les charpentes sont présentes dans les habitations, les immeubles de service, les magnaneries et certains édifices religieux. (Durant des décennies elles ont été synonymes de prospérité et de luxe). Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu Généralement l’emploi de ces techniques est considéré comme séculaire. Attestée depuis la période hellénistique dans la région, au Liban cette technique est encore présente dans le cadre de la restauration des constructions traditionnelles, bien qu’actuellement la tendance va vers un remplacement du bois par des poutres métalliques. Raisons de la disparition ou de la modification de la technique Cette technique est toujours utilisée, notamment pour la restauration de monuments. Toutefois, elle à progressivement évoluée, remplacé par des éléments réalisés en ateliers, par assemblage de bois de faible section formants des panneaux ou des fermettes. Celles-ci sont positionnées en moyenne tous les 80 cm et reçoivent une couverture en tuile. Cependant en Turquie comme en Palestine ou Israël les éléments en poutrelle béton et hourdis sont préférés et bien répandu compte tenu de la rareté du bois ou encore le caractère « moderne » de l’emploi du Béton. Au Liban, cette technique est en voie de disparition suite au coût élevé du bois et à l’absence de main-d’œuvre qualifiée.

Evolut ion / Transformation

Les matériaux Dans les pays riches en bois, on utilise aujourd'hui la technique des fermettes de faibles section (généralement en pin) assemblées par clouages et agrafes métalliques. Autrement, la dalle pleine coulée et la dalle de type poutrelle/hourdis permettent de réaliser des formes de toiture. Au Liban, cette technique est remplacée en majorité, par des techniques de béton armé qui reproduisent les formes inclinées des toitures sur lesquelles sont fixées des tuiles mécaniques. Beaucoup de charpentes en bois ont été remplacées par des charpentes métalliques. Dans de rares cas un remplacement ou un renforcement des éléments de la charpente est effectué mais souvent dans une autre essence de bois et de section différente (par exemple le Palais Naufal à Tripoli). Les aspects techniques Les aspects techniques sont avant tout la standardisation des éléments et leur facilité de mise en œuvre. Au Liban, pas de commentaire spécifique hors commentaire méditerranéen. Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement Aucune précision ou commentaire n’a été apporté à ce sujet. Au Liban, les matériaux et techniques de remplacement ne sont pas plus performants (isolation etc.) sur la durée que les anciennes techniques. L’effet est souvent désastreux au niveau de la ventilation des combles. Les techniques de remplacement n’offrent pas non plus un résultat satisfaisant sur le plan esthétique et architectural.