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Ce nouveau numéro arrive dans nos foyers en période festive de vacancesscolaires. Si la règle est à la légèreté et à l’insouciance, sans doute est-il utile derappeler les principes de prudence lorsque la consommation d’alcool s’invite

normalement dans les soirées et manifestations destinées au grand public. Trop defamilles sont endeuillées suite à la disparition de proches victimes de comportements liés à uneconsommation abusive d’alcool. Des vacances réussies dépendent aussi d’attitudes responsables dechacun et chacune d’entre nous.A la veille des fêtes de Noël, la pénurie de carburant a plané sur Maré, Lifou et Ouvéa. Bien entendu,les automobilistes étaient contraints à des déplacements strictement limités aux besoins les plus vitauxavec le risque que les centrales électriques ne soient plus alimentées normalement. Les conséquencesdésastreuses d’une rupture en alimentation de carburant ont contraint les services de la Province et descommunes, en coordination avec les services de l’Etat, à réunir une cellule de crise afin de tenir informéla population et de rechercher en commun les solutions qui ont évité une paralysie dans le domaine dela distribution en eau potable, du transport des patients, de l’hôtellerie et surtout, épargner aux îles un"black out" général pour les fête de fin d’année. L’insularité de la Province des Iles Loyauté est uneréalité qui, malgré le nombre d’opérateurs privés agissant dans le domaine du maritime et de l’aérien,ne trouve pas de réponse adéquate pour satisfaire les besoins vitaux de nos populations. Alors quel’action publique de la province tend à améliorer les dessertes relevant de sa compétence, les actionsportant sur le désenclavement relevant de la Nouvelle-Calédonie répondent, timidement, à unemeilleure organisation de l’offre maritime afin d’assurer aux habitants de la province une continuité del’intérêt général.Le monde politique calédonien a été endeuillé par la disparition subite de Jacques Lafleur en ce 4décembre 2010. La Province des Iles Loyauté a rendu hommage à cet homme de caractère qui fut lefarouche opposant des indépendantistes pour ensuite devenir l’homme depaix avec l’illustre Jean-MarieTjiabou. Les Accords de Matignon et de Nouméa sont l’héritage de ces deux hommes aux Calédonienset aux Kanak pour que la Nouvelle-Calédonie trouve son chemin pour une dignité qui lui est propre etsingulière. Partagé entre le monde rustique de la "Brousse" calédonienne et l’univers des mines dunickel, il avait les peines et les souffrances de ces vies qui coulaient dans ses veines. Sa détermination, etil en faut dans ce pays, pour une conviction partagée entre les peuples, a été fidèle jusqu’au bout. Peut-être a-t-il suscité des incompréhensions dans sa propre famille politique, néanmoins son parcours restedans l’histoire de ceux qui construisent le Pays kanak. La Province des Iles Loyauté a adopté son budget primitif 2011 dans un contexte de redressementprogressif de l’économie internationale se traduisant par une amélioration des recettes à hauteur de 4 %.Les contrats de développement de la génération 2011-2015 sont en passe d’être signés avec uneperspective de financement supplémentaire sur les projets de la Province. En ce début d’année, la Province des Iles est résolument tournée vers un avenir qui se veut plusproductif et concrétisant des projets de créations de richesses. Elle appelle à une dynamique et au travailde chacun dans l’amélioration de son outil économique.En tant que Président de la Province des Iles Loyauté, j'adresse mes meilleurs vœux à l’ensemble de lapopulation.

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Abonnement : Un an : 2350 cfp pour la Calédonie (hors Loyauté) - 4500 cfp pour la métropole - Etranger : écrire B.P. 8591 Nouméa

CONSTRUIRE LES LOYAUTE - 10, rue Georges Clémenceau - B.P. 8591 - Nouméa - Tél. : 41 15 45 / 77 47 10 - Fax : 41 15 45 - Email : [email protected] - ISSN n° 1169-4998Directeur de la publication : Aïzik Wamalo - Rédacteur en chef : Jacques d’André - Réalisation : ADANIS Reportages : Olivier Broutin - Catherine Dessertine - Joëlle Dutertre - Angélique Rouquié - Marco Wanyano

Maquette : J & J - Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24 35 20) - Impression : Artypo

Le Budget Primitif 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4

Le festival Akawan Wenekuka à Xodre . . . . . . . . . p 8

Les bons résultats du Bac 2010 . . . . . . . . . . . . p 11

Ouvéa a fêté le Könying . . . . . . . . . . . . . . . . . p 15

Métissage, intégration et tolérance . . . . . . . . . . . p 23

Ce délicieux Wajuyu venu des profondeurs . . . . . . p 25

Pomme de terre : une récolte 100 % Bio . . . . . . p 27

Dépister le RAA et le cancer du sein . . . . . . . . . p 35

Néko HNEPEUNEPrésident de la Province des Iles Loyauté

Les Voeux du Président

LES DÉCISIONS DE LA PROVINCE

L ’Assemblée de la Province des Iles était réunie le 23novembre dans la salle de délibération de Wé, à Lifou. Al’ordre du jour, 26 projets de délibération concernant le

budget, des attributions de subventions et des programmes deréalisations.

- Conformément au Budget Primitif voté le 15 janvier 2010 et auBudget Supplémentaire voté le 19 août 2010, le budget de laProvince des Iles pour l’exercice en cours s’élève, en mouvementsbudgétaires, à la somme de 24.501.174.661 CFP. La Décisionmodificative n° 1 (DM-1) votée par les élus a fixé l’inscription demesures nouvelles et l’ajustement de crédits prévus et autorisés aubudget primitif. Ces mouvements budgétaires sont ainsi répartis :

- 1.753.000 CFP en section Investissement- 323.552.604 CFP en section Fonctionnement.

Lors de la séance du 23 novembre, l’Assemblée a également décidé :

- Pour l’aider à financer le Trophée des Jeunes Marins, les basesnautiques délocalisées et l’activité de planche à voile sur Tiga, leCentre d’Animation Nautique Hnaïpolë de Lifou s’est vu accorder unesubvention de 4.104.000 CFP.

- Dans le cadre du programme de mise aux normes des centres devacances et de loisirs des îles, et au regard de la réglementation envigueur, les élus ont attribué à l’association Wenekuka une subventionde 7.999.552 CFP pour la réalisation d’un faré et de sanitaires àXodre.

- De même, il a été attribué au Comité Paroissial de l’Église Libre deFétrahé une subvention de 3.998.016 CFP pour la réalisation d’unbloc sanitaire comprenant deux douches, trois W-C et un lavabo, quipermettra d’accueillir des jeunes en centre de vacances et de loisirsdans le respect de la réglementation en matière d’hygiène.

- Idem pour l’association One Sina de Mouli à Ouvéa qui, grâce àune subvention de 2.160.610 CFP, pourra procéder à laconstruction d’un bloc sanitaire comprenant une douche, un W-C etun lavabo, afin d’accueillir des jeunes en centre de vacances et deloisirs.

- Il est accordé à titre de subvention exceptionnelle la somme de8.300.000 CFP au Comité de la Coupe Yeiwene pour l’organisationde cette manifestation qui se déroule en deux grandes étapes : la phasedes éliminatoires où près de 3.500 jeunes disputent près de 500rencontres sur les terrains des trois îles, et la phase finale qui se déroulesur l’une des trois îles durant tout un week-end. A cette partiesportive, s’ajoute le volet culturel, tout aussi important, qui se composed’interventions, de débats, de stands (santé et sport) pour informer,interpeller et sensibiliser les jeunes Loyaltiens sur des questions qui lestouchent.

- Une subvention de 3.540.000 CFP a été accordée au ComitéTerritorial Olympique et Sportif pour l’organisation des Jeux Inter-Provinciaux qui ont regroupé mi-septembre 625 jeunes du territoiredont 187 Loyaltiens, participant à 15 disciplines sportives dont lehandisport. La Province des Iles s’est classée 2ème derrière la ProvinceSud.

- Les élus ont accordé une subvention exceptionnelle de 1.521.000 CFPau Comité National de Cricket de Nouvelle-Calédonie pour permettrele déplacement de 7 jeunes garçons de la Province des Iles enAustralie début 2011 pour une préparation de la pré-sélection en vuedes prochains Jeux du Pacifique.

- Dans le cadre de la participation de quatre jeunes Loyaltiens auchampionnat de France de planche à voile qui s’est déroulé enGuadeloupe en mai 2009, une aide financière de 1.080.662 CFPa été attribuée à l’association UNSS organisatrice du déplacement.

- Une subvention de 1.500.000 CFP a été accordée au Conseil desFemmes, association qui regroupe toutes les fédérations de Femmes dela Province des Iles.

Un budget primitif de15,4 milliards pour 2011

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Mais, à l’heure où nous mettions sous presse ce numéro,les élus de la Province des Iles se sont également retrouvésle jeudi 23 décembre pour examiner et voter le BudgetPrimitif 2011 qui s’établit, en recette et en dépenses, à lasomme de 15.400.707.107 CFP ainsi répartis :- 2.608.718.552 CFP en Investissement- 12.791.988.555 CFP en FonctionnementNous aurons l’occasion de revenir plus en détail dans notreprochaine édition sur l’examen et le vote de ce budget,ainsi que sur les autres décisions prises par les élus lors decette séance.

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- La province avait transféré à la Nouvelle-Calédonie, par uneconvention de 2006, la maîtrise d’ouvrage de la construction dubâtiment de l’EPEFIP. Les travaux ont été réceptionnés en avril 2009et les constructions sont devenues la propriété de la province des IlesLoyauté à compter du 6 mai 2009. Une délibération des élus a prisacte de ce transfert de propriété et permet l’entrée des constructionsdans le patrimoine provincial.

- Une délibération de 2007 a créé un dispositif d’emplois à tempspartiel dénommé “emplois d’été”. La gestion qui était jusqu’à présentassurée par la direction de l’administration générale est transférée versle service de la femme, de la formation et de l’insertion professionnelleet de l’emploi (SFFIPE) et vers l’EPEFIP, à partir du 1er janvier 2011.

- Dans le cadre de l’amélioration de la desserte maritime dans les IlesLoyauté, la Province a décidé de remettre en état le wharf de Tigadevenu vétuste, endommagé par les éléments naturels (dont le cycloneErika) et par les accostages de navires surdimensionnés. Uneautorisation de programme avait été ouverte pour un montant de 250millions mais le marché de travaux se monte à 296.183.307 CFP.Par délibération, le plan de financement global de l’opération passedonc de 250 millions à 360 millions CFP.

- De même, par délibération, est augmenté le montant global del’autorisation de programme destinée à la mise aux normes et àl’équipement de la cuisine de l’internat provincial de Tadine suite àl’attribution du marché de travaux. Le plan de financement global del’opération passe ainsi de 100 millions à 135 millions CFP.

- Compte tenu de l’évolution de la population et de la hausse de lafréquentation du Centre Médical de Wé à Lifou, une autorisation deprogramme de 90 millions avait été ouverte au budget primitif 2010pour des travaux de réaménagement du centre médical. Ces travauxpermettront d’améliorer son accès, d’augmenter sa capacité d’accueil,de réaménager des salles d’urgences distinctes des salles de soinstraditionnelles afin de rendre plus intime l’hospitalisation des malades,et d’y apporter un meilleur environnement paysager. Cependant, il s’estavéré que les travaux prévus sont plus importants. En effet, la vétustédes locaux, le caractère obsolète des installations (plomberie,électricité, téléphonie,…), l’absence de sécurité, et le non-respect desnormes sanitaires oblige la collectivité à réaliser ces travaux dans son

intégralité et dans les plus brefs délais. L’estimation des travaux est de150 millions. Une délibération a donc fait passer le plan definancement global de l’opération de 90 millions à 150 millions CFP.

- Souhaitée depuis longtemps par la population, la construction d’uncollège public à Ouvéa, d’une capacité d’accueil de 200 élèves,permettra d’offrir aux enfants de l’île un type d’enseignement et desconditions d’accueil et de travail confortables. Mais là aussi les coûtsont augmenté et le plan de financement global de l’opération est passé,par délibération, de 820 millions à 1.030 millions CFP.

- Quant à l’internat d’une capacité d’accueil de 100 enfants, son plande financement passe de 780 millions à 880 millions CFP, avec lestravaux supplémentaires et la fourniture des équipements mobiliers etinformatiques.

- Une subvention de 1.500.000 CFP sera versée au profit de“l’association des sculpteurs des Iles Loyauté” au titre de saparticipation pour l’organisation d’une rencontre entre les sculpteursdes Iles Loyauté sur Ouvéa.

- Dans le cadre politique de l’accord de Nouméa et pour faciliter lamise en œuvre de projets transfrontaliers permettant une meilleureconnaissance réciproque des deux territoires, les Provinces Iles et Nords’engagent dans une coopération culturelle. A ce titre, dans le cadred’une action de développement culturel, la province des Iles Loyautés’engage dans une coopération culturelle avec la Province Nord et lesélus ont adopté le document d’orientation relatif à cette coopérationavec la Province Nord.

- Une subvention de 1.700.000 CFP sera versée à l’association“École du Multimédia et de l’image” au titre de sa participation pourla réalisation et la diffusion de l’exposition “Octo’Art” à la maison dela Nouvelle-Calédonie à Paris.

- Une subvention de 4 millions CFP sera versée à la société “Nord-Ouest Films” au titre de sa participation à la productioncinématographique de “l’ordre et la morale”, un film de MathieuKassovitz. Le film donne l’opportunité de recueillir des paroles, destémoignages qui font partie de l’histoire calédonienne et qui constituentle patrimoine immatériel des Iles Loyauté.

Ce film est finalement une arme contre l’oubli, un espoir pour lesgénérations futures pour les aider à bien connaître leur histoire, pourmieux s’assumer dans un destin que tout le monde veut commun.

- Les élus ont abrogé et annulé l’aide à l’équipement de 3.128.896 CFPet le prêt de 900.930 CFP accordés en 2006 à un habitant deDueulu à Lifou, pour l’acquisition d’une unité de pêche qu’il n’a jamaisachetée.

- Enfin, les élus ont pris une délibération portant constitution d’uneprovision de 22,5 millions pour risques financiers. Il s’agit d’unetechnique comptable qui permet de prévenir d’éventuels risquesfinanciers dans le procès opposant la Société Générale à la Provincedes Iles Loyauté à propos du marché de construction du foyer desétudiants à Nouméa.

LA VIE DE LA PROVINCE

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Coopération culturelleentre le Nord et les Iles

F in octobre, à Lifou, s’est tenue lapremière commission conjointe de laCulture, entre la Province des Iles et

la Province Nord.Les échanges culturels entre les deuxProvinces sont déjà fréquents. En 2010,les Festivals “Octo’art tour” et “Ci Roiko”ont créé des passerelles, tout comme lefestival “Hyaac”, fin novembre, à Poum(Tiabet). Les échanges sur le terrain étant donc réels,il ne manquait plus qu’un engagementofficiel des élus. Pour cela, les élus du Nordse sont déplacés à Lifou, à la rencontre deleurs homologues des Iles, afin de mettre enplace un projet de coopération culturelle

qui couvre la valorisation du patrimoinekanak et des langues en particulier, ledéveloppement des pratiques culturelles etartistiques, la démocratisation de la lectureet de l’édition, mais également ledéveloppement des nouvelles technologies

de l’information, de l’audio-visuel et ducinéma. Un Fonds “coopération culturelle etéchange” sera créé dans les deux Provinces,pour accompagner les projets à vocationculturelle, patrimoniale et artistique.

A.R.

Depuis juin 2010, Charles Juni est le nouveau Directeurde l’Epefip (Etablissement Provincial de l’Emploi, de laFormation et de l’Insertion Professionnelle), un organisme

né en 2006 à Lifou d’une volonté politique de “dynamiser lesdifférents secteurs économiques par le biais de la formationprofessionnelle et aider les demandeurs d’emploi dans leur parcoursprofessionnel ainsi que les porteurs de projets à créer des activitésaux Iles Loyauté. L’intérêt de cet établissement est de permettre auxîliens de se former chez eux pour leur qualification professionnelleet ainsi d’économiser des frais de transport et d’hébergement”.Autodidacte, marié, 3 enfants, Charles Juni aime surtout les sportsde combat, c’est un homme de terrain qui n’hésite pas à retrousserses manches pour faire aboutir ses projets. Il a 46 ans et a grandipendant les grands moments politiques de revendicationsidentitaires. Il a assisté aux événements de l’époque et aujourd’huiil demeure un indépendantiste convaincu en précisant que lescalédoniens d’origine française et les kanaks sont appelés à vivreensemble et à échanger leur savoir-faire, mais pour lui,l’indépendance ne signifie pas rejet des autres mais plutôt adhésionaux lois et valeurs qui constituent l’âme de cette terre. Son parcoursest riche car il a beaucoup appris de ses voyages à travers l’Europeet de son séjour en Corse où il a effectué son service militaire. Ilobtient ensuite sa capacité en Droit (équivalent du Bac) et unelicence de Droit à l’Université de Nanterre. La structure 400

cadres lui permet de financer ses études après son DUT. “Cette année, explique-t-il, nous avons mis en place des actions deformation en vue de la préparation aux concours d’infirmier etd’aide-soignant. A ce jour, nous en sommes à 54 actions deformation dans différents domaines : tourisme (guide de randonnée,conduite de bateau lagonaire…) pêche (mécanique hors bord,capitaine 200) PME-PMI, agriculture, santé. Le nombre destagiaires est en augmentation constante depuis l’ouverture del’Epefip. Et nous avons eu des résultats positifs : par exemple 6personnes qui étaient en RIL à l’hôpital Gaston Bourret ont étéembauchées, de même à Korail et Central 3 personnes ont étéembauchées, la boulangerie de Wedrumel a pu revivre grâce à cetype d’aide ainsi que tant d’autres”.Aujourd’hui, le projet de l’établissement porte sur 3 orientationsselon un calendrier quinquennal : d’abord la mise en place despoints d’information au sein des tribus : 5 sur le Lössi, 1 sur leGaïca et 5 autres sur le Wetr. Cette opération sera égalementmenée sur Maré et Ouvéa.

Joëlle Dutertre

Charles Juni, nouveau directeur de l’Epefip

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Le nouveau Haussaire a découvert Lifou

Le développement en terre coutumière sous l’oeil de l’ACCD’OM

Pour sa première visite surLifou, le vendredi 19novembre en début

d’après-midi, le nouveau haut-commissaire, Albert Dupuy, quiétait accompagné de sonépouse, a été accueilli à lagrande chefferie de Nathalo, parles grands chefs des troisdistricts. Il a ensuite rencontré lespersonnels de la subdivisionadministrative des Iles Loyauté,

avant d’être reçu par le Présidentde la Province des Iles, NekoHnepeune, en présence des éluset directeurs de services de laProvince. Albert Dupuy s’estengagé à “poursuivre leprocessus tracé par l’Accord deNouméa et le Comité dessignataires, dans le respectabsolu des convictions dechacun”.

A.R.

Une délégation dequinze personnes del ’ A C C D ’ O M

(Association des communes etcollectivités d’outre-mer) étaiten visite fin novembre à Lifou. Les rencontres ont permis à cesélus municipaux et régionauxd’outre-mer, d’échanger sur des

thèmes propres à l’insularité et àl’outre-mer. Au programme decette journée à Lifou, laprésentation de structures dedéveloppement en Province desIles, tels que la gestion desdéchets, la marina et l’UCPM(Unité de Conditionnement desProduits de la Mer), la filière

vanille et le tourisme decroisières.A l’Assemblée de Province,la rencontre avec NékoHnepeune, Président de laProvince et maire de Lifou, apermis d’aborder la particularitédu développement en terrecoutumière. En effet, dans lesLoyauté, les surfaces sontincessibles, inaliénables etinsaisissables. Le domaine publicse limite à des concessionsautorisées par les coutumiers.Quant aux promoteurs deprojets économiques, ils doiventau préalable négocier uneemprise foncière pourdévelopper leur activité.Pour Néko Hnepeune, le droit

coutumier n’est pas vécu commeune contrainte car il fait partieintégrante de la culture et lespolitiques publiques se bâtissentsur ces bases particulières dudroit. “La cohabitation du droitcoutumier d’une part et d’unsystème marchand d’autre part,est possible si la collectivitéremplit sa fonction derégulateur”. Et d’ajouter : “Ilimporte d’adopter une démarcheparticipative pour tous lesinvestissements des collectivitéssur terres coutumières. L’un desavantages est que nos terreséchappent à la spéculationfoncière qui est source dediscorde”.

A.R.

F in novembre, les hommes de la paroisse de Hnaeu et de toutela tribu, environ une trentaine de personnes, ont achevé le travailentrepris un mois plus tôt : après avoir découpé les feuilles de

cocotier, les bois pour l’ossature (hnë), enlevé l’ancienne couverture, ilsont consolidé l’ossature, opéré quelques réparations et bientôt le faréde la Province à Wé a retrouvé un aspect frais et neuf qu’il devraitgarder environ 5 ans. C’est en 1997 que cette paroisse avait oeuvré pour la première fois.

Le faré provincial s’est refait une beauté

Akawan Wenekuka :un festival de vibrations

CONCERT À XODRE

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Durant trois jours, du 19 au 21novembre, la tribu de Xodre a vibréau rythme du Festival Akawan

Wenekuka. La programmation musicale originaleet variée a rassemblé en soirée plus de trois millepersonnes.Paul Wamo, Sacha, Kydam et Dj SE ont animéla première partie de la soirée du vendredi, avantde laisser la place à Santal et à la voix magiquede Thoee Kapua. Changement de registreensuite avec le rock des Trois Petits Cochons :de quoi satisfaire tout le monde. En fin desoirée, le groupe Kass’Pa a tenu ses promessesdevant un public acquis d’avance.Samedi matin, la cérémonie d’ouverture s’estdéroulée en présence du nouveau Haussaire,resté pour l’occasion, des élus et des coutumiers.Les festivaliers les plus matinaux ont pu assisteraux danses de la troupe Wenekuka. Au pieddes falaises, les photographies de Sija Hmaloko,étaient exposées et mises en valeur par le décornaturel. Tout au long de la journée, l’ambianceétait à la flânerie, entre les stands de restaurationproposant des langoustes et autres produits de lamer, les randonnées, les ateliers d’initiation auxpercussions, les danses et les concerts. Samedi soir, plus de trois mille personnes, sontvenues écouter Senety, Triban Klan et surtoutHnamus, jeunes du district du Lössi, qui ont faithurler les groupies massées devant la scène. Dimanche, retour au calme avec des concertsacoustiques et des danses en journée, et unconcert de clôture à 18h avec entre autres, ManKava et Rootsky. Les organisateurs se sont ditssatisfaits et entendent bien remettre ça l’anprochain !

A.R.

Akawan Wenekuka, c’est un budget de 5à 6 millions, dont un bon million dédié aufret. Les concerts sont entièrement gratuitssur les trois jours. La Province des Iless’implique pour les deux tiers du budget.La Province Nord prend en charge lavenue de ses deux groupes, Kass’Pa etCada, dans le cadre du développementd’un partenariat culturel inter-provinces.Le reste est complété par du mécénat etles ventes de tee-shirts.

A la fin de lacérémonied’ouverture, latroupe de danseWenekuka s’estproduite devant unpublic conquis.Cette trouperegroupe une bonnepartie des gens dela tribu de Xodre,co-organisateurs duFestival.

Un atelier de percussions, animé par la compagnie Ethnic Music, a réuni lesmusiciens en herbe. D’autres initiations étaient programmées, avec la troupeWenekuka, pour apprendre le Tchap.

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La caravane multimédia du service del’enseignement de la Province était à ladisposition des visiteurs et des enfants, ravis depouvoir se connecter à internet sur le site.Sachant qu’on retrouve le festival sur Facebook,il ne pouvait en être autrement.

Samedi soir, legroupe Hnamus,originaire de la tribude Mou, a enflamméle public. Pendantque les plus jeuness’époumonaient surles barrières devantla scène, les mamansdansaient derrière.Une ambiance quia profité augroupe Cada,de Hienghène, quiclôturait la soirée.

Le groupe de Maré, Senety, a ouvert la programmation en soirée, àl’heure où les stands de restauration se remplissaient. Au menu,langoustes, crabe au carry, sashimi, fraîchement pêchés.

Musiques métissées avec le groupe Triban Klan, dont les membres sontégalement co-organisateurs du Festival avec l’Association Cap Wessel.

Les danses de We Ce Ca ont rassemblé lesvisiteurs le samedi en fin d’après-midi. En parallèle,des circuits découverte étaient proposés auxvisiteurs accueillis chez l’habitant.

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ENSEIGNEMENT ET FORMATION

D ix enseignants de cycle 3 (CE2-CM1-CM2) de Lifou, Maré etOuvéa ont suivi, pendant un

mois, une formation en anglais, à l’EPEFIPde Lifou. L’objectif : se remettre à niveau etobtenir leur agrément pour enseigner l’anglaisdans leur école.A l’initiative du gouvernement, cetteformation chapeautée par la DENC(Direction de l’Enseignement de laNouvelle-Calédonie) est mise en place parchaque Province. Elle coïncide avec lapériode de stage des Professeurs des Ecolesstagiaires (IUFM). Pendant que leurs élèvessont pris en charge par les futurs enseignants,les instituteurs confirmés peuvent seconsacrer entièrement à leur formation.Avec les nouveaux programmes et le soclecommun, dès le CE2, les élèves peuventêtre initiés à l’anglais et à la découverte despays anglophones, par des jeux, des

comptines. Auparavant, un intervenantextérieur venait dans les écoles. Maintenant,la volonté est de former, dans chaque école,un enseignant qui intervient par échange deservices, dans les autres classes.Cette expérience, que tous ont jugée

enrichissante, ouvre des interrogations surleurs propres langues : “On aimerait avoirdes formations identiques en drehu, ennengone, en iaai, pour structurer leurenseignement”.

A.R.

Do you speak english ?

Parler deux langues : une richesseLe 25 octobre, à Lifou, le

plurilinguisme était à l’honneur, avecle bilan d’étape du programme

d’enseignement des langues kanak. Denombreuses études à travers le monde voientdans le bilinguisme, un atout majeur. Unebonne assise dans sa langue maternelle, vasouvent de pair avec une réussite scolaire.Les programmes d’enseignement des langueskanak concernent pour le moment surtout lecycle 1. Pour l’étendre aux cycles 2 et 3, le

Congrès demande une étude scientifique. Des chercheurs de l’Université de Nouvelle-Calédonie, ont décidé de prendre les chosesen main en soumettant leur projet derecherche à l’ANR (Agence Nationalede Recherche), organisme scientifiqueindépendant, qui a soutenu leur étude.C’est ainsi qu’est né le programmeECOLPOM, regroupant 13 chercheurs, enNouvelle-Calédonie, en Polynésie françaiseet en Guyane.

Le but de cette recherche sur deux ans(2009-2011), est d’évaluer l’incidence del’enseignement d’une langue locale, sur desélèves apprenant à lire et écrire, en CP puisen CE1. En Nouvelle-Calédonie, l’étude aconcerné 90 enfants de Lifou, et 53 deHouailou. Cette étude, qui s’achèvera à lafin de l’année, donne déjà des résultats, etconfirme les études internationales. “Lesenfants qui ont reçu les enseignementsfondamentaux dans leur langue d’origine,réussissent mieux, affirme JacquesVernaudon, chercheur à l’UNC. Ils neperdent rien au niveau du français. Au boutd’un an, dès le CE1, ils sont capables deprendre de la distance sur l’orthographe dechacune des langues”. Les élus de la Province des Iles soutiennentla volonté d’enseignement des langues kanak.Il reste maintenant à la généraliser, par uncadre institutionnel et un dispositif deformation continue des enseignants, commele souligne Jacques Vernaudon : “Lespreuves sont faites, maintenant, il faut passerà la mise en place pédagogique”.

A.R.

Pour en savoir plus : le site EcolPom : http://www.ecolpom.univ-nantes.fr/ et le site de l’Académie des Langues Kanak : http://www.alk.gouv.nc/portal/page/portal/alk/

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REUSSITE

Les bons résultats du BAC 2010S i, au niveau du Pays, les résultats on été globalement très positifs, le palmarès du bac 2010 dans la Province des Iles est très

satisfaisants, avec toutefois des curiosités.Voici le tableau des lauréats :

Comparé à l’année dernière, lesrésultats sont excellents même sila moyenne a un peu baissé. Ilfaut dire que les chiffres du Bac2009 avaient été cités enréférence. Cette année leschiffres des séries S et ES sonttrès satisfaisants mais la sérieTechnologie a créé la surpriseavec une baisse notable.A la Direction de l’Enseignementde la Province, on se féliciteaussi d’être parti à la rencontredes lycéens, des équipespédagogiques, des profs et desdirections pour dire combien onsouhaite que les élèves des Ilesfassent valoir leurs potentialitéset puissent rivaliser avec lesautres jeunes du Pays. Les jeunesKanak sont en général davantage

attirés par les séries technologies,or les résultats 2010 sont encontradiction avec cette idéereçue, puisque l’on note de trèsforts pourcentages de réussitedans les autres séries et un jolinombre de mentions.Pierre Trotro, Directeur del’Enseignement, note qu’ilfaudra quand même continuerà développer les sériestechnologies, “en raison del’accessibilité, de la disponibilitéd’emploi immédiat, de lanécessité pour certains parentsde voir les jeunes entrerrapidement dans la vie activepour aider aux besoins dela famille. Il ne faut pasméconnaître cet aspect deschoses”.

Par contre, il est important demontrer que nos jeunes sontcapables de rivaliser avec ceuxdes autres provinces : “On a lapreuve aujourd’hui que le Lycéedes Iles peut afficher desrésultats tout à fait satisfaisants,

relève Pierre Trotro, mais au-delàde la volonté politique, ilfaut aussi que les lycéenss’investissent aussi dans leursétudes, il faut développer unevraie culture de l’effort. C’est leprix du succès”.

SERIE “S”

MENTION TRES BIENCANUTO Clément

MENTION ASSEZ BIENFAUVE MarineIWANEJEHE Soine FAUVE Kevin WRIGHT Maguitte

ADMISCIBONE JuanitaGOUE José HMAEN Nicodem LALIE NelsonQAEZE AngelineWANANIJE Samanta ADJOUHGNIOPE VictorAJAPUHNYA AnthonyCABIN ChristopheEHNYIMANE Jacob HMEJ WasajeHNALAINE Lize MELEME Jessie WATIPANE Tom WAZIZI Sinefao WRIGHT Céline

SERIE TECHNOLOGIE

MENTION ASSEZ BIENGOPE-IWATE Hortance

ADMISBOLE Emmanuelle GEIHAZE Lucien GOPE-IWATE SéverineHNANGANYAN EdmondHUE Nyipa HULIWA HnaikoKICINE KedineNYIKEINE Maud WAGADA Claude-MayWAIDREMU Gale WEJIEME DeborahGUATHOTI Drone HAOCAS Jean-LucHMAZUN ThéodoreLUEPAK Paulette OZIKA Judy Gael SAMEKE Elise THUPAKO Mylenka XEJE Mataika

SERIE “E.S.”

MENTION ASSEZ BIENBOLE Ludovic IJEZIE AudreyWATUE Jean-Paul

ADMISCIBONE AugustineHACE Ninie HALUATR DjemelHNAILOLO Elise HNAWEONGO Doriane ITREMA ChristelleOUKA Marie-ElvinaQENEGEI AryaneSAWAZA HetranTAUA Maine TUPANE Marie-ClaudeWAZIZI Hulicia

Il faut dire que cette année, les élèves, les profs mais surtout lesparents s’étaient mobilisés pour offrir les meilleures conditionsde révisions à leurs enfants. Un défi qui a payé !

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FIN D’ANNÉE

Le 29 novembre, toutesles classes de l’école deThupenegum se sont

retrouvées à la maison communede Nang pour une journée defestivités. Cette école primairede l’Alliance Scolaire de l’Eglise

Evangélique avait invité tousles parents à voir leur spectaclependant toute la journée.Le bureau de l’APE deThupenegum avait même prévuque les repas des enfants et desparents soient livrés sur place :

“J’ai demandé que ce soitquelqu’un d’autre qui prépareles repas de manière que lesparents soient libres pourassister à toutes les prestationsdes enfants”, a expliqué leprésident de l’APE qui était, lui

aussi satisfait de cette journée. A noter que les contes etlégendes de l’île ont été àl’honneur : les enfants en ontraconté l’histoire aux parents àtravers des danses et des jeuxscéniques.

La fête des écoles à Thupenegum

Les projets des collèges s’exposent

Le mardi 19 octobre, à lamédiathèque Löhna, lescollégiens de Lifou

inauguraient l’exposition de leurstravaux artistiques : spectacle,film, affiches, maquettes,...Le Vice-rectorat encourage lesenseignants à développerl’expression artistique, dans lescours et au-delà. Tous les ans,des enseignants montent desprojets artistiques. Unecommission valide ces projets : laMAC (Mission aux AffairesCulturelles) finance la prestationd’intervenants professionnels, etleurs déplacements sont pris encharge par la Province des Iles.Ce jour là, une quinzained’élèves du collège Laura Boulaont présenté leur spectacle“Séductor man ou SuperBanane” ? Quand on leurdemande comment ils sont

arrivés dans cet atelier théâtre,les garçons répondent : “Pourl’humour” ! Quant aux filles,c’est une histoire de copines, unpeu curieuses, et qui veulentfaire des choses ensemble :“Tout le spectacle est monté àpartir des jeux d’improvisationqu’on a fait avec Mme Tini lesmardis midi. Vénael Astier,notre intervenant, est venuplusieurs fois à Lifou. Il nous adonné des trucs pour que leseffets comiques fonctionnent”.

Rires assurés dans le public. Dans le cadre d’une ClasseDécouverte du patrimoine, lesélèves de 5ème 3 du CollègeLaura Boula, ont présenté uneexposition de leurs travauxréalisés en arts plastiques, entechnologie et en histoire-géographie. Les enseignantsporteurs du projet renouvèlerontl’opération l’an prochain, avecune autre classe de 5ème,convaincus que la mise envaleur du patrimoine local est

essentielle. Le collège de Havila, a présentéun film inspiré des westerns.Trois enseignants ont encadré ceprojet en IDD (Itinéraire DeDécouverte), et permis auxélèves de réaliser eux-mêmescette fiction. Tourné grâce aumatériel professionnel, mis àdisposition par l’associationAJI, “Il était une fois dansl’ouest” sera présenté au Festivaldu Cinéma de La Foa en 2011.

A.R.

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VIE SCOLAIRE

Collège de Havila : des champions en histoire-géo

Le théatre pour parler sexualitéDébut octobre, sous

l’égide de laDACAS, de la

Province des Iles, du Comité delutte contre le sida, l’équipecomposée de sages-femmes, ducomédien Didier Delahaye, estentrée dans les classes du LycéePolyvalent des Iles (première etterminale) et des Collèges deLifou. Ce forum théâtre quiexiste déjà depuis 5 ans, et quinous vient initialement du Brésilet du Canada, est un outilpermettant de “changer lescomportements, ouvrir ledialogue avec les adolescents”.“Avant de les faire jouer, untravail d’échauffement, de miseen confiance est amorcé avec lesjeunes, expliquent les membres

de l’équipe de sages-femmes deLifou, “ensuite j’interviens,raconte le comédien : ilsécrivent le scénario d’unerelation amoureuse, nousamènent là où ils le souhaitent,grossissent les traits puis on

rejoue la scène en étant plusproche de la réalité”. Et depoursuivre : “Le théâtre est unmoyen de s’affranchir, de selâcher et les jeunes lycéens nes’en privent pas”. A la suite deces scénettes, de nombreuses

questions tournent autour de lafemme et de son corps, desdifficultés que l’on peutrencontrer, par exemple : unpréservatif qui se déchire… lapilule du lendemain… etc.

Mardi 16 novembre setenait à Païta au foyersocioculturel la finale

du concours du Petit Historien-Géographe des 6ème et 5ème deNouvelle-Calédonie.Pour les élèves du collège deHavila, tout a commencé dès 7hau départ de Wanaham. Chacuna relu ses fiches de révisionpendant le vol. Arrivé àMagenta, surprise avec “coup de

foudre”. Les élèves ont en effetassisté au tournage de cettecélèbre série pour adolescents etrencontré Alice, l’héroïne avecqui ils ont pris des photos. Toutle monde était bien excité dans lebus !A 10h, les choses sérieusesont commencé. Environ 250personnes, élèves et professeursont rempli la salle de Païta.Chacun des 15 collègesreprésentés a regroupé sescandidats autour d’une table : lesyeux sont rivés sur l’écran, c’étaitparti ! Les questions, 30 autotal, se sont enchaînées.A 11h30, le verdict est tombé.Le collège de Magenta aterminé 1er pour la 3ème annéeconsécutive. Et Havila avec leshonneurs à 3 points desvainqueurs ! Mais pas deperdant car chaque élève reçoit

en cadeau un atlas.A midi, un pique-nique lesattendait au parc Fayard.Le repas terminé, directionl’aquarium de l’Anse Vata pourune visite guidée. Les élèvesétaient ravis. Et à 17h30 : bilanà nouveau dans l’avion pour leretour à Lifou. Une question estrevenue : On refera le concours

l’année prochaine ? Oui et avecdes camarades d’autres collègesde la Province des Iles Loyauté !En effet, cette opérationpédagogique rencontrant un vifsuccès, elle ne cesse de s’étendreà l’ensemble des établissementscalédoniens. Alors rendez-vousen 2011 !

A.R.

Joëlle Dutertre

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ARTISTES EN HERBE

Sous le faré de Luecilla, au bord del’océan, dans un cadre magique s’estdéroulée, début décembre, une

audition qui a clôturé les cours de l’école demusique de Wé, née en 2007, pour leplus grand bonheur de la vingtaine d’élèvesde 6 à 15 ans et de leurs parents trèsheureux d’être venus les encourager.

“C’est du travail sérieux, de bellestechniques, cela travaille dans tous lesdoigts, je suis très fier de constater letrajet parcouru, note Jean-Pierre Cabet,Directeur du conservatoire de musique deNouméa. Avant 2007, on envoyait desprofesseurs dans les îles mais après un grostravail de formation grâce à l’aide financière

de l’Etat et de la Province des Iles, nousavons réussi à former des enseignants locauxchez eux et ainsi pu créer 6 emplois à tempsplein à Lifou. Il faut vraiment encouragerl’apprentissage de la musique car ellestructure et favorise l’éclosion de capacités,elle permet de prendre l’habitude de seconcentrer, d’acquérir de la discipline”.Deux nouvelles écoles devraient naîtreprochainement. L’idée consiste à décen-traliser afin que chaque district ait sa propreécole. Puis, il faudra songer à augmenter lacapacité d’accueil de l’école de Wé car lademande pour le moment est plus forte quel’offre.

Joëlle Dutertre

L’école de musique veut essaimer

M ichel Fournier, coach depuis10 ans, formateur à la CCI,ancien dirigeant d’entreprise, a

participé à l’élaboration du rapport duSénat coutumier sur les jeunes Calédoniens.Venu mi-octobre à Lifou pour rencontrercertains responsables, sa mission était dedresser un état des lieux de la jeunesse etde la délinquance aux Iles Loyauté, quipermettra de réfléchir et de faire prendreconscience aux élus et à la population localece qui se passe puis de travailler ensemble

sur des solutions.“A la demande du Haussariat, j’ai étéinvesti de cette mission ; nous constatonsque lors des vacances scolaires, certainsjeunes de Lifou sont à Nouméa et souventpervertis par les apports de la civilisationeuropéenne, ils manquent de repères, ils sesentent doublement perdus par rapport àleur culture et par rapport à celle d’unecivilisation qui n’est pas la leur”, expliqueMichel Fournier. Et d’ajouter : “Même sinous nous trouvons dans un mondecommunautaire, il faut tout de même créer

une économie à Lifou et aux Iles Loyautécar l’exode rural ces dernières années s’estamplifié : 22 % pour Maré, 26 % pourOuvéa et 16 % pour Lifou”.“Pourtant ces îles présentent de nombreuxatouts dans différents domaines : letourisme, l’agriculture, l’artisanat. Dans letourisme, par exemple, on pourraitconstruire des bungalows qui s’adresseraientà une clientèle à moyen budget, qui seraientécologiques, ce qui créerait de nombreuxemplois indirects : services de transport,augmentation de la production locale enproduits alimentaires, artisanat, servicesdivers tels que le pressing. La gestion enincomberait aux tribus et permettraitd’insérer des personnes qui sont en ruptureavec le système scolaire classique”. Et deconclure : “On importe beaucoup trop icialors qu’on pourrait produire davantage surplace”.

Joëlle Dutertre

Un pro pourdynamiserl’économie

OUVÉA A FÊTÉ LE KÖNYING

Toutes les couleurs du Taro

La première édition de lafête du Taro (“könying”en Iaaï) s’est déroulée

durant le week-end du 4décembre à la tribu de Wakatr,à Ouvéa. Les différentesmaisons de l’île ont fêté durantdeux jours consécutifs cetubercule, symbole de la femmeet cultivé en milieu humide, latarodière. La fête, pour sapremière édition, est unevéritable réussite et a ébloui lapopulation et les touristes. De nombreuses manifestations ontrythmé le rassemblement :préparation de bougnas,dégustation de plats, danses,chants, contes et légendes,élection de Miss. Pour l’occasion, le comitéorganisateur avait invité Canalaqui fête ce légume depuis 4années maintenant. La culturedu Taro en Nouvelle-Calédonie, décrite commeexemple, constitue avecl’Igname le fondement del’agriculture kanak. Aujourd’hui,il s’enrichit d’un nouveaucaractère, celui de rassem-blement et de convivialité àOuvéa.

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De la terre sortent les Taros et letravail des femmes. La cuissondu bougna est toujours unmoment d’émotion.

Un florilège de couleurs devant les stands tenus par chaque maison de l’île.

Le Taro était à l’honneur pour cette première édition.

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PROMOTION TOURISTIQUE

Pour cette 5ème édition duweek-end touristiquede Mou, dédiée à

la vanille, fin octobre, unecentaine de touristes venant detous horizons, logés dans lesenvirons de Mou et de Xodre,ont apprécié les très jolis standstous tressés de cocotier etdécorés avec délicatesse qui lesaccueillaient pour déguster desplats locaux et prendre du bontemps autour d’un verre. Des stands de vente devêtements, bijoux, chapeauxartisanaux, produits locauxet beaucoup d’animationsau programme, avec l’électiond’une miss.Félix Bolé, producteur devanille, a raconté les origines :“L’ahmlewedr ne dreh son ouvanille de Lifou, soit la vanillede Bourbon, a été introduite en1860 par Mac Farlane Joyce ;entre 1890 et 1990 on arecensé 57.000 pieds ; en1996, on a été récupérer desboutures à Maré, il y aactuellement plus de 400producteurs (50 en 1990), en2002 trois associations devanille sont nées dans les IlesLoyauté, en 2003 un label bioa été reconnu pour sa valeurmarchande”. Des randonnées guidées étaientproposées pour découvrir lesentier de Bernard l’Hermite qui

raconte une légende très connuede Lifou, les joyaux deLuengoni une des belles grottesde l’île où l’on peut se baigner,le tour du Nord était aussiproposé, ainsi qu’un circuitautour de Mou, la visite d’unevanilleraie, d’une palmeraie etla découverte des plantesmédicinales. En début d’après-midi, une attraction de tailleattendait les visiteurs : laprésentation d’un serpentl’itreqe de Wedrumel, nonvenimeux ; un dresseur deserpent l’a sorti de sa cage encompagnie d’un énorme crabede cocotier, tous ont appréciécette séquence frisson au milieude la journée. Puis se sont succédés musique,chants, danses : le groupeMankava, la chorale deLuecilla, celle de Mou, lesdanseurs de Drueulu, du Wetret d’autres groupes encore ontenchanté petits et grands. Unbougna géant a été servi et tousont pu goûter ce plattraditionnel offert par la tribu deLuecilla. Enfin, la soirée dusamedi soir a débuté avec lamusique du groupe Nodeak dela grande terre et le groupeKaspa se produisant pour lapremière fois à Lifou a plu auxjeunes qui ont bien participé àla fête, dans une ambianceconviviale et sereine.

Un week-end à Mou sous le signe de la vanille

L'attraction du jour : le serpentcontre le crabe de cocotier.

Un sculpteur étaità l'ouvrage devant

les touristes.

La dégustation du bougna géant.

les danseurs de Drueulu :

succès assuré.

Une vanille dequalité bio, unedes meilleuresdu monde.

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SPECTACLE JEUNESSE

Depuis 1993, leCemaid organise leNoël des enfants.

L’an dernier pour la premièrefois cet événement s’est déroulédans le Lössi, cette annéec’était au tour du Gaïca, l’anprochain ce dans le Wetr. L’idéeest de mettre en valeur et defaire vivre les sites qui sontaménagés pour accueillir desévénements dans les 3 districtsde Lifou.“Nous avons pris en charge letransport, repas et animation

pour une centaine d’enfantsvenant de 3 tribus différentes,essentiellement du Primaire”, aexpliqué Ngazo Ngazo duCemaid. Il a souligné au passageque l’enfant doit participer àl’animation par le chant, ladanse ou un sketch. Et depréciser que cet événementpermet aux enfants de toute l’îlede se connaître, d’échanger,de développer l’esprit d’appar-tenance à leur pays. La journée s’est déroulée ainsi :accueil des enfants le matin et

animation par les jeunes puis unrepas leur a été servi, enfinl’après-midi, le célèbre GuyRaguin et son épouse sontintervenus et ont su rendre cettejournée inoubliable, enfin des

activités nautiques ont complétécette animation, suivies d’un feud’artifice sur le site, pourclôturer la journée.

Joëlle Dutertre

Le Noël des enfants de Lifou

F in octobre, les enfants dela 6ème B et de la 6ème Ddu Collège de Havila et

les 6ème 3 du Collège LauraBoula ont accueilli, grâce à lacollaboration des animateurs dela médiathèque Löhna, EricSanvoisin, l’auteur du livre“Alchimia, la dame masquée” unlivre qui par son côtéfantastique a remporté lepremier prix sur les 10 livressélectionnés par l’association“Livre mon ami” qui œuvre pour

encourager la lecture plaisirdepuis 14 ans.“Je vais passer 15 jours enNouvelle-Calédonie, et sanscette récompense, je ne seraipeut-être jamais venu si loin, jesuis bibliothécaire à St Brieuc etj’ai 9 enfants”, a raconté Ericaux élèves de 6ème des collègesde Lifou en admiration devantl’auteur. Ils n’ont pas arrêté dele bombarder de questions :“Pourquoi écrivez-vous” ? “J’aiécrit dès l’âge de 10 ans car

j’étais timide et l’écriturem’a permis de communiquer,aujourd’hui, je suis toujourstimide et je continue à écrire”. Et l’auteur a noté : “Par rapportaux enfants de métropole, jetrouve les enfants aux îles unpeu plus timides. Je suis surprispar le nombre d’enfants qui ontparticipé à ce concours de

lecture soit 10.000 enfants”.L’institutrice Waige Juni asouligné : “Ce serait bien desoutenir l’association “Livre monami” et de pourvoir les classesparticipantes à hauteur de 2séries de livres par classe car lesenfants des Iles ne sont pashabitués à lire beaucoup”.

Joëlle Dutertre

Livre mon ami à la rencontre des collégiens

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LIBRE OPINION

Dans l’analyse qu’il livre ci-dessous,le Grand Chef Nidoïsh Naisselinepose un questionnement de fond :

“La prise de possession de notre pays parla France en 1853, et l’Accord deNouméa de 1998 ont-ils définitivementéteint les droits exercés par les Kanak sur laterre et sur la mer” ?

* * *Bien que le préambule de l’Accord deNouméa reconnaisse que la colonisation aporté atteinte à la dignité du peuple kanak,qu’elle l’a privé de son identité et qu’ilconvient par conséquent “de lui restituerson identité confisquée”, dans le Statut dela Nouvelle-Calédonie comme dans la LoiOrganique du 19 mars 1999, aucunarticle ne fait obligation de respecter

aujourd’hui les droits traditionnels dupeuple kanak.En fait, ni l’Accord de Nouméa ni la LoiOrganique ne répondent à la question : “Laprise de possession de notre pays par laFrance le 24 septembre 1853 a-ildéfinitivement éteint les droits qu’exerçaientles kanak sur la terre et sur la mer” ?Une analyse de la définition des “terrescoutumières” dans l’article 18 de la LoiOrganique amène le juge R. Lafargue àdonner une réponse positive à cettequestion. Cette définition, estime-t-il, obéità la logique coloniale, car les “terrescoutumières” sont en vérité celles que leskanak ont reçu de la puissance coloniale etnon des terres sur lesquelles ils possèdentdes droits traditionnels datant d’avant lacolonisation, à l’instar du titre indigène

australien. “Les terres coutumières sontconstituées des réserves (des terres affectéesaux tribus indigènes par la Colonie en1867 et 1868), des terres attribuées auxgroupements de droit particulier local, desterres qui sont attribuées par les collectivitéslocales pour répondre aux demandesexprimées au titre de lien à la terre.De plus la Constitution française de 1958,bien qu’elle reconnaisse le statut civilcoutumier dans son article 75, dissociel’identité kanak de son rapport au sol.En réponse à cette même question, MaîtreJérôme Bouquet-Elkaim parle lui, d’illusoirereconnaissance de l’Identité Kanak. En effet,bien que le préambule de l’Accord deNouméa reconnaisse l’Identité Kanak, celle-ci y est définie au passé : “ L’Identité kanakETAIT fondée sur un lien à la terre. Chaque

Inaugurée le 30 novembre àla médiathèque Löhna,l'exposition "Robe mission,

histoires de femme(s)" présenteune collection de photographiesissues des archives du Centre

Culturel Tjibaou. A l'initiativedu SFFIP (Service de la Femme,de la Formation et de l'Insertion

Professionnelle) de la Provincedes Iles, cette exposition qui adéjà parcouru le pays, estaccueillie pour la première fois àLifou. Elle présente l'histoire de la robemission, à travers des photosd'époque, de femmes et defamilles, des scènes de viequotidienne et des photosprises en studio.Maleta Qala, élue en charge decette commission, a rappelé quela robe mission a été imposée auXIXème siècle par lesmissionnaires, mais elle abeaucoup évolué. Les femmes kanak l'ontrecontextualisée, adaptée,transformée, au point d'en faireun symbole fort de leur identité.Elle est aujourd'hui une fierté, etle symbole d'une créativitéculturelle".

A.R.

Le lien des kanak à la terre impliqueun changement de regard

“Robe mission, histoires de femme(s)”Identité culturelle

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individu, chaque clan se DEFINISSAIT parun rapport spécifique à une vallée, unecolline, la mer, une embouchure de rivière,et GARDAIT la mémoire d’accueil auxfamilles”. Il s’agit en fait d’un rappel d’uneidentité qui avait certes existé jadis, mais quiaujourd’hui ne serait plus au fondement dela modernité kanak. De la même manièreque certains manuels scolaires enseignentaux petits français qu’autrefois la Frances’appelait la Gaule et que leurs ancêtresétaient des Gaulois.Pour amener les institutions de la Nouvelle-Calédonie à affirmer, au présent, les droitstraditionnels du peuple kanak, j’avaisdéposé, fin 2007, sur le Bureau duCongrès de la Nouvelle-Calédonie, unSouhait demandant l’application (sinon undébat public) en Nouvelle-Calédonie, dela Déclaration de L’AG de I’ ONU relativeaux Droits des peuples autochtones du 13septembre 2007, votée par la France.Droits qui se définissent en même temps parla continuité historique (les autochtonessont originaires du pays où ils vivent), et parleurs liens identitaires et existentiels à la terreet à la mer. Ce souhait n’a pas été pris encompte ni par les partis politiques(indépendantistes et non indépendantistes)signataires de l’Accord de Nouméa, ni parle Sénat coutumier.De même, par l’inscription d’une partie desrécifs coralliens calédoniens sur la liste duPatrimoine Mondial de l’Humanité deI’UNESCO en 2006, des chefferiestraditionnelles kanak - et notammentcelles d’Ouvéa - Bautembaupré, étaientpersuadées que celle-ci se traduiraitdirectement par la reconnaissance de leursdroits ancestraux sur la mer et sur la terre.Or la Loi du pays du 19 mars 1999 atransféré le domaine public maritime del’Etat vers les Provinces (collectivités de laRépublique) et non aux clans de la mer ;Provinces qui par l’article 3 de la Loidu pays du 11 janvier 2002 peuvent,comme hier la Colonie, affecter une partiede leur domaine “pour des usagescoutumiers”.Dans ce contexte, l’équation SénatCoutumier égale reconnaissance institu-tionnelle de l’identité kanak révèlel’hypocrisie du projet néocolonial en coûtsdont l’objectif inavoué est de dénaturernotre besoin de revendication essentielle.Il nous faut dès à présent œuvrer à la fois

pour la reconnaissance des droitsautochtones et pour que la poignée de mainJ.M Tjibaou / J. Lafleur éclaire le processusde décolonisation de notre pays, sinonl’Indépendance, fut-elle kanak socialiste, estun danger, et pour le peuple kanak et pourla citoyenneté calédonienne.La colonisation étant une entreprise d’Etat,l’Etat français lors des Accords deMatignon en juin 1988, reconnut le faitcolonial en Nouvelle-Calédonie et les droitsdu peuple kanak, premier occupant dupays. De son côté la délégationindépendantiste conduite par J.M Tjibaouchoisit de mettre fin au grand rêve kanak -celui d’avoir un pays ethniquement à nous,comme les Vanuatais les Papous et desAfricains ont le leur - et de partager cesdroits avec toutes celles et tous ceux que lacolonisation, aussi douloureuse soit-elle,nous a amenés et avec lesquels nous devonsdésormais “faire lien” : condition fragile del’Identité kanak Moderne et du vivreensemble calédonien.La substitution à la logique politicienned’opposition ethnique, de la démarcheautochtone de faire du lien, expression dela richesse inextinguible de l’identité kanak,appelle au dialogue des valeurs ; identité àla fois comme point de départ et derencontre de réseaux de relations etde responsabilités avec les autres, avec lemonde et avec l’univers. Il n’y a pas decontradiction entre l’enracinement et ouvrirson cœur au grand large, bien au contraire.Par son enracinement Tjibaou pouvaitdéclarer, en même temps, “nos terres nesont pas à vendre, elles sont l’unité denotre peuple. Elles sont l’univers que nouspartageons avec nos dieux”, et “notreidentité est devant nous” ; de même lesmaîtres de l’igname “lorsque l’igname estdans une terre où elle est chez elle, ellepousse alors sans crainte de rien ; et toutce qui d’habitude fait peur devient alors sanourriture : le vent, le pluie, le soleil... lamort”.Parce que, pour la pensée océanienne,l’homme ne devient pleinement homme quepar les relations auxquelles il participe, lepartage du sentiment d’appartenance à laterre et la solidarité entre les cultures sontla condition de l’humain et du vivreensemble.Aussi, pendant un cérémonie océanienned’échanges coutumiers avec les Iles

Loyauté, le responsable de la délégationwallisienne s’adressa aux habitants d’unetribu en ces termes : “ici à Maré je suischez moi parce que ici vous êtes chez vous ;si vous venez à Wallis, là bas vous êteschez vous parce que là bas je suis chezmoi”. Dans la même veine, J. Lafleur dansson livre d’entretien avec le journalisteW. Kotra disait combien J.M. Tjibaou luimanquait, comme si ce dernier lui avaitrévélé son ancrage authentiquementcalédonien. D’un autre côté, sansJ. Lafleur, J.M Tjibaou ne serait peut-êtrepas devenu “l’homme dont les mots vontplus loin que les mots”.En refusant toute actualité à l’identitéKanak l’Accord de Nouméa a faitremplacer la démarche horizontale dedialogue par une logique étatiqued’intégration néo-coloniale. Ainsi,malheureusement, comme l’a aussi constatéle constitutionnaliste F. Luchaire : “dupartage entre les communautés différenteson est passé au transfert des compétencesentre I’Etat et les institutionscalédoniennes”.Malheureusement, l’Accord de Nouméa afalsifié les termes de la problématiquepolitique calédonienne en privilégiant unepolitique d’opposition ethnique avec d’uncoté le RPCR ou ce qu’il en reste(représentant des Calédoniens), et del’autre le FLNKS (représentant des kanak)au détriment de la création d’un payscommun à partir des identités collectivesrespectives, avec l’Etat comme arbitre decette opposition.Malheureusement enfin, la décolonisationde notre pays qui aurait du honnêtement seconcrétiser par une permutation de valeursqui place l’identité kanak comme référenceobligée, devient un simple changement depersonnel au sommet.Qu’on le veuille ou non, la reconnaissancedes liens immémoriaux des kanak à la terre,prélude à l’émergence d’un peuplecalédonien pluriculturel et solidaire,apportera aussi des réponses àl’artificialisation de la vie par uneMondialisation destructrice des valeurshumaines et des liens de l’homme à lanature. Elle implique un changement deregard.

Nidoïsh NAISSELINE

RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Dans le cadre des TPE (TravauxPratiques d’Encadrement), uneépreuve qui compte au bac

(coefficient 2) les lycéens de première ESdu Lycée Williama Haudra, guidés par leursprofesseurs d’économie et d’histoiregéographie, ont présenté avec brio le sujetdu métissage.“Ces travaux pratiques enregistrentd’excellents résultats : ils permettent auxélèves de travailler en équipe et de faire dela recherche documentaire, des enquêtes deterrain sur un sujet de leur choix, c’est unegrande liberté et un espace de créativitémais cela représente beaucoup de travail encontinu”, explique Maud Prigent qui aencadré pour la 3ème année les lycéensDrehu. Les sujets sont divers : monnaie kanak,danses guerrières de Lifou, l’eau, la robepopinée… Cetteannée, GéraldWapae et MarieAymeric, tousdeux métis, se sontposé la question : “Comment le métiss’intègre dans laSociété Kanak” ?Et à partir d’undiaporama trèsbien documenté

(schémas à l’appui, photos, textes lisibles)ils ont transmis aux élèves de seconde lerésultat de leurs travaux de recherche : “Lemétissage c’est l’union de 2 ou plusieursethnies et cultures différentes. Ce sont lesvagues successives de l’immigration, d’abordles bagnards en 1853 puis ledéveloppement des activités économiques,qui ont favorisé la venue de travailleursoriginaires d’Asie, de Wallis et Futuna.C’était un phénomène inévitable.Jusqu’en 1945, les métis n’étaient pasreconnus, mal vus, on essayait de cacher sonmétissage. Puis, peu à peu la coutume aévolué. Mais à l’heure actuelle desdifficultés d’intégration subsistent : surl’échantillon étudié (environ une vingtainede métis interrogés à Lifou) 25 % ont dumal à trouver leurs repères, 19 % subissentdes propos à caractère raciste, 13 %

se sentent exclus,65 % ne prati-quent pas lalangue Drehu. Mais le problèmeprincipal est leregard des autres :si le père estkanak, le métisreçoit une terre,un nom, il seraautomatiquement

intégré. Si le métis est issu d’une mèrekanak, le don de terre peut se faire par lafamille, les grands-parents ou les onclesutérins. La façon dont il sera élevé dépenddu choix des parents : soit à la manièreoccidentale et ce sera plus difficile pour luide s’intégrer, soit dans un milieu kanak et ilpourra mieux comprendre les coutumes.Ainsi les moyens existent pour faciliter leurintégration : l’adoption par une famillekanak, le don de terre par les familles, leurparticipation au travail communautaire ausein de la tribu, ils peuvent même faireappel au conseil coutumier de la tribu.Et les élèves ont conclu que même si cen’est pas toujours facile de s’intégrer, lesesprits changent, on observe plus detolérance et l’idée de destin commun faitson chemin.

Joëlle Dutertre

Le métissage : intégration et tolérance

Prêts pour le concours d’aide-soignant

En octobre a débuté à l’EPEFIP lapremière préparation au concoursd’aide-soignant qui se déroulera mi-

mars 2011 et dont le besoin se faisait sentirdepuis de nombreuses années. Il existe unevolonté politique pour le développementde la filière santé en Nouvelle-Calédonie, laProvince des Iles finance à 100 % cetteformation. “Nous avons consenti de nombreux effortspour que cette formation permette à denombreux îliens d’y accéder, ils n’ont plusbesoin d’aller à Nouméa avec les difficultésd’hébergement et de transport que celareprésentait”, explique le Directeur CharlesJuni. Ils sont 11 candidats : 3 de Maré,

2 d’Ouvéa qui sont logés à l’internat et lereste des personnes viennent de Lifou. Laformation est menée par des professeurs duGreta.L’EPEFIP prépare aussi depuis 5 ans auconcours d’infirmière, la formation dure 6mois environ, le concours a lieu en avril. Leniveau d’étude requis est le bac et il fautavoir plus de 18 ans. Pour le concours d’aide-soignant, seul leBEPC est exigé et la limite d’âge est lamême. “Il faut savoir que la préparation auconcours d’infirmier permet aux candidatsde se présenter à deux autres concours :aide-soignant et moniteur éducateur”

explique Jacqueline Hmeun Conseillère àl’EPEFIP.Le critère le plus important étant lamotivation des candidats.

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PRÉPARER L’AVENIR

Dans le prolongement du“voyage d’orientation”de 4 jours effectué sur

Nouméa par 56 élèves detroisième du collège de Tadine(lire notre précédente édition),un Forum des Métiers s’est tenuau collège à l’invitation de sonprincipal, Philippe Milville etdu corps enseignant. Desintervenants de tous corps demétiers, Maréens ou venus deNouméa ont fait le déplacementbénévolement pour présenterleurs activités. Parmi eux, onpeut citer pêle-mêle desentrepreneurs locaux, les métiersde la santé, de l’enseignement,ceux de l’Armée, du tourisme,de la restauration... Le pôleagricole était particulièrementbien représenté par destravailleurs de l’île avecl’antenne de La Roche, car c’estune des priorités économiquesde l’île. L’Institut pour leDéveloppement des Compé-tences en Nouvelle Calédonie apar exemple présenté touteune gamme de formationsqualifiantes. D’autres inter-venants ont également présentéles diverses formations après latroisième dans les principauxétablissements généraux, tech-nologiques et professionnels deNouvelle-Calédonie.Environ 150 élèves detroisième de tous lesétablissements secondaires del’île, soit ceux de Tadine, deTarémene et de La Roche ontarpenté les stands pendanttoute la journée avec pourprincipal objectif la déter-mination de leur choixd’orientation.Ces deux actions s’inscrivaientdonc dans un souci de rendreles enjeux de l’orientation plusconcrets, plus compréhensiblespour les jeunes Maréens, afinqu’ils puissent faire des choix

mûrement réflechis et qu’ilss’ouvrent sur des perspectivesmotivantes et adaptées auxpotentiels de chacun. Des jeunes Maréens bien forméset épanouis dans leur choixprofessionnel sont un atout pourle développement de Maré quipourrait bénéficier de leurscompétences.Ce type d’action va seperenniser dans les années àvenir en s’appuyant notammentsur les aides des collectivitésterritoriales.

Olivier Broutin

Forum des métiers au collège de Tadine

Les filières agricoles ont été présentées par des acteurs locaux.

Autour du stand “métiers de la santé” : infirmières, orthophoniste et kinésithérapeute.

Les métiers de la Défense Nationale ont pris leurs quartierspendant une journée au collège.

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RICHESSES DE LA MER

Roh a fêté le Wajuyu

En Nengone, le vivaneause dit “Wajuyu”. Unefête lui est consacré, qui

est aux clans de la mer ce que lafête de l’avocat est aux clansde la terre. Un site a étéspécialement dédié à lamanifestation, à Roh dans lenord de l’île, où la pêche estinscrite dans la tradition.Pendant ces quatre jours defête, près de 500 kilos devivaneau ont été pêchés et misen vente sur les étals ou dansles stands de restauration.La mise en valeur desproductions locales et l’accueiltouristique de proximité : telssont les deux aspects de ce longweek-end du 11 novembreplacé sous le signe du grandpoisson rougeoyant. Un poissonvendu au marché et objet detoutes les attentions, lesacheteurs s’y sont précipités. Ilétait aussi et surtout servidans les nombreux points derestauration du site, à toutes lessauces, ainsi que les langoustes,popinées, crabe de cocotier etautres produits du terroir,comme les ignames locales, ou“Wakoko”.A partir du site de Roh , desactivités coordonnées parDestination Iles Loyauté ont étéproposées aux visiteurs avec ladécouverte des plus beaux sitesde l’île et notamment deses plages paradisiaques. Desrandonnées guidées étaientproposées sur des sitesexceptionnels déjà réputéscomme Eoc, près de Roh, oubien évidement Shabadran ausud-ouest. Le sentier ancestral,de Roh à Tenane, à fait l’objetde visites culturelles où leslégendes océaniennes comme lepoulpe et le rat (“Yeuce neXele”) alternaient avec la posepar les visiteurs de pièges àcrabes, selon les conseils et les

méthodes des habitants de latribu.Les visiteurs pouvaient s’équiperde palmes, masque et tuba pourexplorer les tombants et lespatates du lagon près de Roh oude Gurejele, la plage des tortuesà Mebuet, en compagnie d’unguide de randonnée aquatiqueformé et compétent.Enfin, cette fête a été mise enrelation avec la journée dudiabète puisque la fin de lagrande marche contre cettemaladie a coïncidé avecl’ouverture de la fête duWajuyu, et un standd’information et de dépistagecôtoyait les sites derestauration. Quand mangerrime avec santé...

Olivier Broutin

Le Wajuyu était sur les étals.

Les petits danseurs de Maré ont animé la fête.

Les poissonniers ont été pris d’assaut.

PRODUCTION AGRICOLE

S itôt récoltées, sitôtcommercialisées, 15tonnes de pommes de

terre, produites à Lifou ont étémises en vente au marché,et à l’UCPA (Unité deConditionnement des ProduitsAgricoles).Opérationnelle depuis quelquesannées maintenant, l’UCPA(établissement géré par Cofina,le pôle agro alimentaire de laSODIL) est un outil dedéveloppement, au service de laproduction agricole des îles.Une production destinéeprioritairement à alimenterle marché local, en pleineexpansion. Pour les pommes de terre, maisaussi pour les concombres,ignames, patates douces,l’UCPA a mis en place pour lapremière fois cette année, descontrats de production. Leprincipe est d’accompagner

l’exploitant, de la préparationdes parcelles jusqu’à la récolte,pour une production achetée à100 % par l’UCPA.“En faisant le constat, au boutde 4 ans de fonctionnement,que L’UCPA souffrait d’unmanque d’approvisionnementde produits en quantitérégulière, la mise en place descontrats de production nous aparu essentiel, indique HilenWadriako, responsable del’UCPA. Ça nous permet degarantir une production régulièreen quantité et en qualité, deformer les producteurs, etd’orienter les choix deproductions sur des marchésporteurs”.Les productions de l’UCPAalimentent le marché local :“Entre les grandes surfaces, lespetits magasins, les cantines, lesrestaurants et le marché, il y aune forte demande sur Lifou.

Alors notre volonté est d’abordde satisfaire cette demande, enproduisant localement, pouréviter d’importer, note HilenWadriako. A travers les contratsde production en ignameset la pomme de terre chezM. Victor Zeoula, noussommes aujourd’hui dans unephase de projet pilote. Au fildes années, nous allons nousperfectionner et espérer êtrele premier producteur delégumes et de tubercules auxîles loyautés”, conclut HilenWadriako.Pour Victor Zeoula, le contratde production offre denombreux avantages. Sur uneparcelle de 1,5 hectare, il a

planté deux tonnes de pommesde terre, pour 15 tonnescommercialisables. Il mesure ladifférence, lui qui a monté sonGIE en 1996. “Avant, j’étaisobligé de vendre moi-même mespommes de terre. Contacter lesmagasins et assurer les livraisonsme prenait du temps. Depuisque je travaille avec l’UCPA, jepeux davantage me consacrer autravail de la terre”. Cette récolte de pommes deterre 2010 est 100 % Bio : laparcelle d’un hectare et demi,était un ancien pâturage. Laterre était suffisamment richepour n’avoir besoin ni d’engrais,ni de pesticides, juste unebonne irrigation.

Pomme de terre : une récolte 100 % bio

L’Ecole duDimanche de Do Nevaen visite

Pendant la semaine de vacances, débutnovembre, une vingtaine d’enfants de

l’école du dimanche de Do Neva, àHouailou, ont visité l’île de Drehu : “Noussommes venus en voyage de découverte,nous avons pu visiter la Province, les écolesde l’Alliance et les belles plages que nosenfants ont appréciées” a indiqué l’aumônierJaékë avant de reprendre l’avion qui lesramenait sur la grande Terre en fin desemaine. Le pasteur et l’école du dimanche de

Do Neva devant l’hôtel de Province.

Victor Zéoula, au volant de son tracteur, en pleine récolte 2010.

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ECHOS DE IAAÏ

Les 5èmes des collèges de Canala etKoutio ont posé le pied sur Ouvéa

mercredi 6 octobre. Le destin commun étaitle thème générique et fédérateur de cetterencontre entre les trois provinces du Nord,du Sud et des Iles. De par leur installationà la tribu de Wakatr, les 60 jeunes ont pudonner un sens à la problématique de vied’un îlien, avec entre autres, la gestion del’eau. Cette immersion en milieu spécifique,propre à l’île d’Ouvéa, seule île à ne pasavoir d’eau courante, a été accueillie avecbeaucoup de curiosité et de plaisir par lescollégiens. Les visites de différents sites se sontsuccédées jusqu’à leur départ, dimanche

10 octobre. Ils ont aussi pu rencontrer lescollégiens de Hwadrilla. Pour les deuxchefs d’établissements et les enseignants

accompagnateurs, cette expérience a permisde travailler en classe sur des supportsconcrets et parlants pour les élèves.

Rencontre de collégiens des trois provincesautour de l’eau

Un manuel de conversation en Iaaï

Rencontre avec les élèves du collège Public de Hwadrilla.

Mi novembre, Daniel Miroux atenu une conférence au collègepublic de Hwadrilla pourprésenter son dernier ouvrage,“Tusi hwen Iaaï ae thep”. La

complexité de la langue d’Iaaï etle succès du manuel deconversation Français - Iaaï éditéen 2003, a conduit l’AllianceChamplain au lancement de

cette dernière publication. Enpassionné de la culture Iaaï,Daniel Miroux explique sadémarche : “Je reprend la partiehistorique de la précédenteédition en la complétant, demême pour la partie ayant trait àla langue, elle est étoffée, cequi la rend beaucoup plusfonctionnelle”. Ces expériencesdu quotidien l’ont conduit às’intéresser à des thèmes quifont la spécificité d’Ouvéa, telsque les prénoms (car, dans lalangue Kanak, ceux-ci fontpartie intégrante du paysagelinguistique de Iaaï) ou les

couleurs qui sont utilisées pourreprésenter les tribus. Remonterà la source des mots revient às’intéresser à l’émergence de laculture, à son cheminementlointain, mais aussi à sondevenir. Sur ce sujet DanielMiroux constate des pointsforts avec “une bonnemobilisation des groupes demusiques à chanter en langue etun engouement de la part dupublic pour ces derniers”. Mais, à l’inverse, il affirme que“les jeunes maîtrisent très mal àl’oral et à l’écrit leur proprelangue”.

Visite insolite sur l’île d’Ouvéa, un beaumatin d’octobre : deux douaniers venus deNouméa. L’action, conjointement menée

par les deux agents du ministère del’économie et des finances et lagendarmerie de Fayaoué, s’est déroulée de8h à 17h. Leur mission avait pour doubleobjectif le contrôle routier et le contrôledes passagers arrivant de Nouméa. Leur présence inhabituelle sur Ouvéa afortement intrigué la population. “Ladémarche s’est faite sur réquisition duprocureur de la République”, a expliquél’adjudant Lionel Guittet, qui commandela gendarmerie de Fayaoué.

Daniel Miroux au centre et à sa droite Jacob Waheo linguisteALK de Iaai

Insolite : des douaniers à Ouvéa

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TRADITIONS

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Un bâtimentà Lifoupour l’Airecoutumière

Martin Hamou, Directeur de la Gestion et dela réglementation des affaires coutumières, etCédric Ukeiwe du Conseil Coutumier, étaient àLifou mercredi 17 novembre pour la mise enplace du futur bâtiment de l’aire coutumièreDrehu. Ce bâtiment permettra de centraliser toutes lesinformations utiles pour faciliter le travail desofficiers publics coutumiers. La semaine précédente, le même type debâtiment avait été inauguré à Maré. Roland Nykéïne, Martin Hamou, Cédric

Ukeiwe et Kapoa Wahmetrua.

Bien-être pour les Anciens de l’APADUn mercredi de novembre, la maison del’APAD (Association des Personnes Agéesde Drehu) s’est transformée en institut dubien-être, sous l’impulsion de cinq élèves duLycée Jean XXIII de Païta en visite surLifou. Accompagnées par deux de leursenseignantes, ces élèves titulaires d’un BEPCarrière Sanitaire et Sociale, terminent leurmention complémentaire “Aide à Domicile”.Ce diplôme leur permettra ensuite detravailler comme patentée ou au sein d’uneassociation, pour assister toute personne enperte d’autonomie. Leur domaine d’actionva de l’accompagnement dans les loisirs, à latoilette, en passant par le ménage ou lapréparation des repas.C’est justement en vendant les gâteauxréalisés en cours de cuisine qu’elles ont pucollecter de quoi payer leur trajet en bateau

jusqu’à Lifou. L’idée, lancée par CaméliaWalico, originaire de la tribu de Siloam, aplu à Isabelle Nicolas, professeur principalede la classe : “C’est une premièreapproche, en petit comité, qui peut ouvrirdes perspectives pour organiser un voyage

de classe l’an prochain. C’est également l’occasion de faire le pointsur les possibilités de travail pour nos élèvesdes îles. L’initiative est de circonstance,puisqu’une loi de pays a été votée enavril 2010, sur la prise en charge despersonnes âgées ou handicapées, en perted’autonomie”. Pour Camélia Walico et Davina Walone,toutes deux originaires de Lifou, larencontre avec les personnes âgées del’APAD était le moment fort du séjour.Une journée d’échanges, préparéeactivement par les personnes âgées. Après les coutumes d’accueil, la préparationdu bougna et les démonstrations detressage, les futures aides à domicile ont pumontrer leurs savoirs faire dans des séancesde manucure, de pédiluve (bain de pied),et de massages. Tous ont apprécié.

Camélia Walico, initiatrice du projet, enséance de manucure

Découvrir les jeux d’autrefois...Un mercredi de fin octobre, les enfants

de CP-CE1 de l’école catholique deDueulu sont venus à la rencontre des Anciens,à la maison de loisirs de l’APAD (Associationdes Personnes Agées ne Drehu).Pour Suzy Qenenoj, la maîtresse à l’initiativede ce projet, “c’est important de favoriser latransmission entre les générations. Ça faitpartie de notre projet d’école. On a travaillésur les arbres généalogiques de chacun, enremontant jusqu’aux arrière-grands-parents”. Cette sortie, préparée de longue date, avaitpour thème “Les jeux anciens”. Unevingtaine de grand-mères et grands-pèresanimaient les différents ateliers, en drehu :chansons mimées “xe”, jeux de lancer “usi

kano” et “i fafa”, jeux d’habileté “kapa” et“xaja”. Ces mots évoqueront peut-être pourcertains, des souvenirs d’enfance. Du côté des personnes âgées, il y avait uneréelle envie de transmettre savoir et savoir-faire : “Avec l’évolution, les occasions detransmission se font un peu plus rares, lesjeunes sont pris par d’autres activités. On estlà pour perpétuer les traditions, et aussi pourmontrer que la langue drehu est vivante, etla transmettre”.La bonne humeur et les rires étaient aurendez-vous, toutes générations confondues.C’était une première pour l’association, quirenouvellera l’opération à la demande. Il y afort à parier qu’après une telle journée, ces

jeux reviennent à la mode dans les cours derécréation.

A.R.

Ils ont gardé leur âme d’enfant pour transmettreleur joie de vivre et leurs savoirs.

DYNAMIQUE TOURISTIQUE

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Diaporama et clips vidéo sur Internet

Karembeu présenteLifou au monde

Pour une meilleureefficacité de lapromotion de la

Nouvelle-Calédonie auprès destouristes australiens, néo-zélandais et européens, les troisGIE Nord, Sud et Iles Loyautése sont retrouvés autour dela mise en place d’outilsd’information modernes enphase avec les habitudes desmarchés visés. On avait beaucoup entenduparler du regroupement desmoyens de promotion touristiquelors des assises du tourisme,en 2005, mais les résultatsconcrets se faisaient attendre.Désormais l’objectif est enpasse d’être atteint avec laconstitution d’une base dedonnées recensant l’ensembledes prestataires de Nouvelle-Calédonie. Début 2011, lesTours Opérateurs, les agencesde voyages et d’une manièreplus générale, tous lesintervenants du secteur touris-tique, auront accès à une baseunique dans laquelle seront

présentées de manière détailléetoutes les offres touristiquesde Nouvelle-Calédonie :hébergement, activités de loisirs,services annexes. La fichedescriptive de chaque prestatairecomprendra son contact, sestarifs, les activités proposéesainsi que la géo localisation viaGoogle. Les données serontrégulièrement mises à jour ettraduites dans les languesutilisées par chacun des sites dela province Nord, Iles Loyautéou Sud (anglais, japonais,coréen, italien, allemand).L’accès se fera via le sitede l’Office du tourisme etles professionnels auront lapossibilité d’extraire les données(textes et photos) pour lesintégrer dans leurs catalogues.Le pays s’est longtempsprésenté divisé sur les marchésextérieurs, au grand étonnementdes professionnels et des clientsétrangers qui peinaient àdistinguer les trois provinces.Sur Internet, il part désormaisuni à la reconquête des visiteurs.

Si l’affichage est commun,chaque province garde sonidentité et sa politiquecommerciale propres et doncson site, référencé sur le portailde l’Office du tourisme, ainsique le contrôle des informationsqui seront diffusées. Dans le cadre de cette relancede la promotion par Internet, laDestination Iles Loyauté (DIL) aentrepris de moderniser sonsite : www.iles-loyaute.com enréorganisant la collecte desdonnées et en facilitant l’accèsaux informations, notamment parla réduction de nombre de clicspour y accéder. Davantage decontenu, une meilleure réactivité,une ergonomie modernisée maisaussi la mise en ligne de films etde clips incitatifs ! Seront ainsimis à la disposition de tous(professionnels ou simplescurieux) les films publicitairesdéjà diffusés à la télévision, undiaporama de six minutesmontrant les plus beaux sites deMaré, Lifou et Ouvéa et desclips de trois à quatre minutes

concernant des thématiquesculturelles, comme la construc-tion d’une case, la culture del’igname ou la pêche dans lelagon. Les fêtes événementielles,spécificité des Iles Loyauté,seront mises en valeur dans desfilms, mais aussi des textesretraçant les différents aspectsdes rencontres (calendrier,historique des fêtes, ambiance,informations pratiques), unegalerie de photos et unformulaire de pré réservationgéré par la DIL. Pour unediffusion plus large et plusrapide, ces clips seront hébergéssur www.youtube.com avec unlien ramenant sur le site de laDIL. Les trois GIE ontégalement décidé de lancer uneweb TV, entièrement consacréeau tourisme, qui sera alimentéepar les films des trois provinceset des clips inédits. Cetambitieux projet, qui requiertd’importants investissements,devrait voir le jour courant2011.

Christian Karembeu etl’équipe de productionOxala Prod ont passé

quelques jours à Lifou, mi octobre,pour le tournage d’un documentairequi les a conduits ensuite sur laGrande Terre.La série documentaire “Des îles etdes hommes” veut faire découvrirau monde les gens, les savoir-faireet les terres des îliens d’aujourd’hui. L’idée est de montrer, d’informer,d’émerveiller, mais aussi de faireréfléchir. Après Mayotte et lesMarquises, un documentaire de52 minutes est prévu sur Lifou et laGrande Terre.

Dans chaque documentaire, lacaméra suit Christian Karembeu quisillonne l’île à la découverte de lapopulation : “On veut mettrel’humain au centre, montrer deshommes et des femmes qui, parleurs savoirs transmis au fil desgénérations, donnent à ces lieuxleur vie et leur authenticité”.Accueilli par des danses àWedrumel où il a grandi, car sonpère y enseignait, Christian a passéles jours suivants à planter desbananiers. Mais hors caméra, il aaussi trouvé du temps pour unepetite partie de carte en famille.

A.R.

SANTÉ PUBLIQUE

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Lors de la semaine de prévention,organisée pour la 4ème année par laDACAS sous la houlette d’Isabelle de

Frémicourt, en coordination avec l’ASS.NCpour dépister des cas de RAA (rhumatismearticulaire aigu) à Lifou, de nombreux membresdu milieu médical ont répondu à l’invitation dece mardi 5 octobre à l’hôtel Drehu Village pourune conférence animée par le médecin BertrandHuon cardiologue et Agnès Germain chef deprojet responsable du programme RAAde dépistage. Cette maladie toucheessentiellement les jeunes de 5 à 15 ans etconstitue la cause la plus fréquente dans lemonde de cardiopathie de l’enfant et demortalité chez les jeunes de moins de 40 ans.On observe entre 2008 et 2009 une légèrerégression mais cette infection par une bactérie(le streptocoque groupe A) sévit toujours dansle Pacifique ; 1904 cas sont suivis enNouvelle-Calédonie dont 252 dans les îles.Les facteurs qui enclenchent cette maladieproviennent de conditions d’hygiène précaire,de dénutrition, de promiscuité et de

prédisposition génétique. De plus, il est difficilede diagnostiquer cette maladie qui entraîne uneinflammation aiguë pouvant toucher lesarticulations, la peau, le cerveau ou le cœur. Il est important que les parents donnentl’autorisation à leurs enfants de passer uneéchographie et en cas de doute d’aller consulterun cardiologue, car ce dépistage permettra ausside dépister des cardiopathies congénitalesnécessitant une prise en charge médicale. Lanouveauté cette année est de sensibiliser lesparents pour qu’ils autorisent leurs enfants à

passer les examens nécessaires afin dediagnostiquer cette maladie grave.Enfin quelques conseils et recommandations ontété donnés aux parents : une surveillancedentaire une fois par an car il y a un lien entreles problèmes de dent et le cœur, amener lesenfants chez le médecin si leur nez coule, s’ilsont de la fièvre ou l’angine car s’ils ne sont pasbien suivis médicalement, ils courent le risquede développer cette maladie. Et s’ils l’ontcontractée, il est important de prendre sontraitement régulièrement.

Dépister le rhumatisme articulaire aigu

Avec l’Agence Sanitaire et Sociale deNouvelle-Calédonie, une campagnede dépistage du cancer du sein a été

lancée depuis l’année dernière sur tout leterritoire de la Nouvelle-Calédonie dont laProvince des Iles.Le cancer du sein est le cancer le plus fréquentchez la femme et la première cause demortalité par cancer en Nouvelle-Calédoniedevant le cancer du col de l’utérus.Dépister signifie rechercher une maladie chezdes personnes qui ne sont pas malades. Lecancer du sein peut se dépister par unemammographie qui est une radiographie desseins qui va permettre de rechercher desanomalies évocatrices de cancer. Elle n’est passpécialement douloureuse, juste un peudésagréable et toujours associée à unepalpation des seins par le médecin radiologue.Chaque femme de Lifou, Maré, Ouvéa etTiga, âgée de 50 à 74 ans a reçu ou va

recevoir une invitation à son nom soit par lebiais de sa BP, soit directement à la tribu parun agent du centre médical le plus proche. Eneffet, le personnel de santé de la Province desIles, sages-femmes ou médecins, organise desréunions d’information dans chaque tribu et enmême temps distribue les invitations auxfemmes concernées, ce qui représente 1580femmes pour les Iles Loyauté, soit 749 àLifou, 508 à Maré et 320 à 0uvéa. Lesréunions ont eu lieu dans toutes les tribusd’Ouvéa et dans les 2/3 de celles de Lifou ;quant à Maré, de nombreuses femmes deplusieurs tribus ont déjà effectué leurmammographie.En raison de l’absence de site demammographie en Province des Iles, unsystème de réquisition a été mis en place pourpermettre aux femmes d’effectuer leurmammographie sur Nouméa. Chaque femme,munie de son invitation, doit se présenter au

secrétariat du dispensaire le plus proche deson domicile pour prendre un rendez-vous demammographie dans le cabinet de radiologieagréé de son choix et une réquisition spécialepour un billet aller et retour vol vert lui seradélivrée. Le trajet en avion est pris en chargepar l’Agence Sanitaire et Sociale. Cettemammographie est gratuite pour toutes lesfemmes de 50 à 74 ans et à renouveler tousles deux ans.Après sa mammographie, la femme repartdans les îles sans son résultat ; en effet uneseconde lecture de sa radio sera effectuée parun autre radiologue pour confirmer le résultatet celle-ci sera ensuite envoyée au dispensaire ;c’est alors le médecin ou la sage-femme qui lelui remettra.N’oublions pas qu’un cancer découvert àtemps permet 80 % de guérison grâce à destraitements moins lourds : pplus un cancer estdépisté tôt, plus il est facile à traiter et plusles chances de guérison augmentent... alorspensez à votre mammographie !

Découvrir le cancer du sein au plus tôt

Les sage-femmesdes îles vont voir les femmes en tribupour leur apporter des explicationssur le dépistagedu cancer du sein.

FINALES TERRITORIALES

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Le vent était au rendez-vous, pour les finalesterritoriales UNSS de planche à voile. Troisjours de compétitions, du 28 au 30 octobre,

à la base nautique Hnaïpole. Depuis cinq ans déjà, la base de voile accueille lesfinalistes des trois provinces. Au total, cinq équipesde Lifou, et cinq extérieures, dont une équiped’Ouvéa. A noter, une première participation en finale, pourles collèges de Hienghène et de Wani (Houailou). Les épreuves individuelles, tout comme les relais paréquipes de trois, mixtes, ont bénéficié d’une météopropice, et du matériel récent et homogène de la basenautique. Pour Guy Chafiol, directeur territorial de l’UNSS, “laplanche à voile s’est beaucoup développée à Lifou, grâce à la base nautique, qui permet la mise en place de cycle de planche à voile,en EPS. Les enseignants ont su exploiter cet outil, notamment avec la création de sections voile, dans les collèges Laura Boula et deNathalo”. Sur le podium, forts de leur expérience, les jeunes de Lifou ont remporté les premières places.

A.R.

Du vent dans les planches à Hnaïpole

Les vainqueurs entourés des responsables. Coupes et médailles ont récompensés les jeunes champions.

Relais par équipe

1. collège Laura Boula 12. collège de Havila3. lycée des îles

Individuel garçons (série or)

1. Mole Renato2. Samuel Corantin3. Duraffour Godefroy

Individuel garçon (série argent)

1. Wagueta Floyd2. Vacher Cédric3. Espalieu Xavier

Individuel filles

1. Lamberet Nathacha2. Wejieme Deborah3. Bravo Magalie

EXPÉRIENCES ET DÉCOUVERTE

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A la Fête de la Science

Lifou dans le “mouv” du jazz

Début octobre, lesscientifiques de tousâges avaient rendez-

vous au collège de Hnaizianu,pour la 4ème édition de la Fête dela Science à Lifou. Organisée par l’associationSymbiose, la Fête de la Scienceprend chaque année un peu plusd’ampleur avec davantage departicipants et de visiteurs.Scientifiques et associationsrépondent tous les ans àl’invitation, heureux de présenterleur travail, et de découvrir lepotentiel des scientifiques dedemain. Quarante stands d’élèvescôtoyaient une vingtaine destands de scientifiques, auxquelss’ajoutaient projections etconférences.

Pour l’occasion, des élèves deMaré, Ouvéa, et même Port-Vilaétaient venus avec leurs maquettesdans leurs valises. Les stands desélèves présentaient les expérienceset travaux réalisés dans le cadre decours ou de club sciences :manipulations, explications, ma-quettes et devinettes ont été jugéspar les membres du jury, et par lepublic. Certains travaux, inspirés parl’année de la biodiversité,présentaient la biodiversité marineou terrestre, les fourmis, lespuffins, les dugong, les plantesutilisées pour la fabrication de lacase. Le système solaire et lesétoiles ont également inspiréplusieurs maquettes et instal-lations. Point commun à lamajorité des stands, il y avait à

voir, mais aussi à manipuler,toucher, sentir et écouter. Parceque le goût pour les sciences naît

de la curiosité, et se développepar l’expérimentation.

A.R.

Dans le cadre du gypsy jazzfestival 2010, grâce au relaisde l’association Eje, le publicde Lifou a accueilli avecenthousiasme, sous le ciel étoilé,le trio de David Reinhardt quiavait invité Cyrille Aimée unejeune chanteuse vivant à NewYork depuis 2005 et quichante du jazz depuis 10 ans.“C’est une première pour nousd’être à Lifou et je la dédie à lamémoire de mon grand-père” a

lancé David Reinhardt, petit filsdu célèbre Django Reinhardt.Et de souligner : “Nous avonsété très agréablement surpris parla qualité de l’accueil ici et noussommes heureux d’être venusdans cette île malgré la fatiguedu voyage. Un grand merci aété adressé à la Province des îlesà la fin de la soirée et Lifouattend la prochaine éditionavec impatience pour pouvoirretrouver le “mouv”.

Pour les besoins de la Saison 5 de la série “Foudre” filmée enNouvelle-Calédonie, et qui fait le bonheur des téléspectatrices,Pacific Line Productions a tourné une séquence dans l’aéroportde Magenta, au sein même des installations d’Air Calédonie. Le16 novembre, dès 6h30 du matin, le car-régie a stationné devantl’aérogare. Les équipes techniques, une trentaine de figurants etles comédiens ont animé la zone publique : des (faux) passagerspresque comme les autres ont débarqué devant les caméras.

Zoom sur Alice, la jeune héroïne du petit écran. Les passagersse sont dispersés, puis ont repris à nouveau leurs places pourtourner la scène une nouvelle fois sous l’œil amusé des (vrais)voyageurs. Le personnel d’Air Calédonie s’est prêté volontiersau jeu et quelques volontaires ont même joué les figurants ! Le tournage de la série a pris fin le 15 décembre.

Conditions générales :•Tarifs applicables par kilo avec un minimum de perception

selon le type de fret.•Réduction de 5 % sur le tarif 1 pour les expéditions de + 45 kg.•Date limite d’enregistrement pour un colis : 1 heure minimum

avant le décollage.•Fret au départ des Iles et du Nord : -15 F CFP / kg (continuité

territoriale).

Excédent de bagage [4] :Vos bagages enregistrés sont transportés gratuitement en soutejusqu’à une certaine limite de poids. Au-delà il vous faudra vousacquitter d’une taxe au kilo supplémentaire.•Franchise bagage de 12 kg par personne sur tous les vols

(6 kg par enfant).•Franchise bagage clientèle touristique hors territoire de 20 kg

(10 kg par enfant) en séjour uniquement.•Limité à 30 kg.

Les nouveaux tarifsde FRET

La série "Foudre" en tournage à Magenta !

AIRCAL INFOS

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FRET [1]•Tarifs concernant le fret sec, c’est-à-dire non périssable.

FRET [2]•Tarifs concernant les marchandises périssables.

FRET [3]•Acheminement sous 24 h selon conditions opérationnelles etcommerciales. Ce tarif s’applique aussi à toutes les marchandisesdangereuses.

VIE SPORTIVE

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Tennis : les jeunes raquettes à l’honneur

Quand le sport s’adapte au handicap

Jozip a découvert la plongée

Durant les vacances denovembre, le Tennis Club

de Lifou a organisé le Tournoides Jeunes, à destination des 6à 14 ans. Francois Papin, Brevetd’État, et Jeannette Artaud,initiatrice 1er degré, encadrent àl’année les jeunes licenciés, etmettent en place des initiationsdans les écoles primaires. PourFrançois Papin, “c’est une belleréussite car on est passé de 40participants l’an dernier à 68

cette année, uniquement avec leslicenciés de Lifou”. Les parents,venus soutenir leurs enfants, ontpu assister à de belles parties. Ladernière finale a duré plus de2h30. L’an prochain, toujours ennovembre, le Tennis Club deLifou organisera un “TournoisOpen Jeunes”, ouvert à tous leslicenciés du territoire. Une affaire à suivre...

A.R.

Les 23 et 24 octobre, le clubHandisport de Lifou a accueilli pour la

première fois une rencontre de sport adapté.Handisport ou sport adapté ? On lesassocie souvent, on les confond parfois. Lescompétitions de handisport concernent despersonnes ayant un handicap physique.Le sport adapté s’adresse aux personnes

déficientes intellectuelles (autistes,trisomiques,...).A Lifou, une douzaine de membres del’AHSAN (Association Handisport etSport Adapté du Nord) et de l’ACSA(Association Calédonienne de SportAdapté) avaient fait le déplacement, rejointspar les membres du Club Handisport de Lifou.

Thierry Cibone, champion paralympique, etRose Vandegou, championne de France,tous deux originaires de Lifou et détenteursde plusieurs records en lancer, se sont prêtéau jeu et ont animé des ateliers dedécouverte du ballon rond, et bien sûr dujavelot et autres disciplines du lancer.Sur le territoire, seul Adrien Abdoel,possède le BEES APSA (Brevet d’Etatd’Educateur Sportif en Activités Physiqueset Sport Adapté). Sollicité par la ProvinceNord, il a fait le déplacement sur Lifou,pour animer les séances sportives : “Le sportadapté a ses spécificités, certainespersonnes, selon leur déficience intel-lectuelle, pourront intégrer une ou deuxrègles du jeu. Pour d’autres, l’objectif serasimplement de parvenir à lancer le ballon oul’attraper. On est plutôt dans le jeu, autourdes activités physiques”.

A.R.

Vendredi 5 novembre, le clubAKAWAN s’est installé pendant

quelques heures à la Tribu de Jozip pourproposer aux jeunes des baptêmes deplongée. “C’est une sensation unique de pouvoirrespirer sous l’eau, il y a tellement de chosesà voir” répétaient Louise et Valentine enremontant des profondeurs.Au bord du platier, la curiosité était

palpable et les échanges enrichissants. Au-delà de cette initiation à la plongée,c’est aussi un moment de convivialité et departage qui restera dans les mémoires. C’est donc tout naturellement que le club aremercié les autorités coutumières et tous sesbénévoles pour leur investissement danscette action. Pour en savoir plus sur ce Club associatif :www.akawan.com

SPORTS ET LOISIRS

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Vers une base de voile à Maré

J eune Maréen de 32 ans, originaire deTadine, Paul Gowetre a monté avec lesmembres de sa famille une association

baptisée “Sitanhed” (du nom d’un clan dela mer) consacrée aux activités et loisirsnautiques.A cet effet, il a suivi une formation pourobtenir son DAV (diplôme de moniteur devoile). Les étapes de cette qualification passaientpar la base de voile de la baie deChateaubriand à Lifou, puis le centre Caniod’Ouvéa, et enfin “MD Plaisirs”, uneentreprise d’activités nautiques de Nouméa,où nous l’avons rencontré, pour déboucheren fin d’année sur la validation du DAV. Son objectif est de monter, à traversl’association Sitanhed, un projet consistant àréaliser à Maré une base de voile commecelle de Chateaubriand à Lifou. Il compte solliciter et espère obtenir uneaide de la Province pour ce projet.

Volley : la rencontredes internats à Nathalo

La 4ème édition de larencontre inter internatss’est déroulée début

décembre dans le collège deNathalo. Cette édition auraitpu avoir lieu au collège LauraBoula mais pendant les semainesqui précédent le début officieldes grandes vacances, beaucoupd’enfants restent chez eux au

lieu de venir en cours pourterminer l’année scolaire. Celaaffecte également l’organisationd’animations dans les internats.Cette année, les éducateurs ontdécidé au dernier moment quela rencontre inter internats seferait au collège de Nathalo.Une soixantaine d’internes deHavila et de Hnaizianou ont

donc été accueillis par les enfantsde Nathalo pour disputer deux

disciplines pendant tout l’aprèsmidi. A la fin de la rencontre, deuxéquipes de Havila ont été lesgrands vainqueurs en foot et envolley. Les éducateurs desinternats de l’île réfléchissentdéjà à l’organisation pourl’année prochaine afin que tousles internats de l’île participentau projet. Pour cette édition2010, plus de 80 internes sesont bien amusés sur les terrainssportifs de Nathalo.

Paul Gowetre, avec son tuteur de stage Mathias Iwede (à droite).

FINALES INTER ILES

Lifou champion provincial de volley

Début novembre, douze équipesdes trois îles Loyauté se sontretrouvées sur les terrains de

volley-ball de Havila. Quatre équipes de Maré, deux équipesd’Ouvéa et six de Lifou se sont affrontéespendant le week-end pour être qualifiéesaux championnats territoriaux qui avaientlieu le week-end suivant à Nouméa. A l’issue de ce tournoi, quatre équipes deLifou ont pris les quatre premières places etont donc représenté la Province des îlespour les phases finales à Nouméa. Chez les femmes, l’équipe de Neybash alargement dominé la jeune équipe de la JSMouj par 3 sets à 0. Chez les hommes, l’équipe de Isamus deJokin s’est inclinée face à l’équipe deNugini sur le score de 3 sets à 2. Ces quatre équipes ont eu tout juste deuxsemaines pour se préparer et aller affronterles équipes des deux autres provinces.

A.R.

2

3 4

1

Neybash Championne des îles chezles femmes.

JS Mouj finaliste du championnat.

Les finalistes de Jokin : Isamus.

Les nouveaux champions des îleschez les hommes : Nugini.

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