Bulletin Infovac-France

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Bulletin Infovac-France R. Cohen, P. Bégué, J. Beytout, P. Bakhache, M.-A. Dommergues, V. Dufour, J. Gaudelus, E. Grimprel, N. Guérin, I. Hau, D. Pinquier, P. Reinert, O. Romain * , G. Thiebault, B. Virey, F. Vié le Sage, C. Weil-Olivier, C.-A. Siegrist Disponible sur Internet le 15 avril 2013 1. POUR VOTRE INFORMATION Le nouveau calendrier vaccinal (une révolution et de vraies avancées pour les vaccinateurs qui s’en réjouissent) a été officialisé en avril. Ses grands axes sont: schéma 2+1 (2–4–11 mois) pour les hexa- ou pentavalents, comme le vaccin pneumococcique conjugué ; rappel coquelucheux acellulaire supplémentaire à six ans (nécessité par l’épidémiologie de la coqueluche et la durée de protection des vaccins acellulaires) ; maintient du rappel DTPCoqueluche acellulaire à 11–13 ans ; suppression du rappel diphtérie-tétanos-polio à l’âge de 16 ans ; renforcement de la prévention du cocooning autour des très jeunes nourrissons ; avancement de l’âge de la vaccination HPV à partir de 11 ans ; injections de rappel chez l’adulte plus espacées et guidées par l’âge plus que par la date de la dernière injection, souvent inconnue. . . À lire, donc, pour en connaître tous les détails ! Le rapport de la cour des comptes sur la politique vaccinale (http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/La-politique- vaccinale-de-la-France) de la France est maintenant disponible. Ce rapport de grande qualité souligne plusieurs faiblesses de la politique actuelle et fait des propositions pour l’améliorer : « les objectifs vaccinaux établis dans une perspective quinquennale. . . ont été définis de manière trop uniforme et leur degré de réalisation a été décevant » ; « les points noirs sont le très faible taux de vaccination contre l’hépatite B et l’insuffisance des primo-vaccinations ROR qui distinguent négativement notre pays dans les comparaisons internationales » ; « la coexistence de vaccinations obligatoires et de vaccinations recommandées peut induire dans l’esprit du public un doute sur l’opportunité des secondes » ; « aligner les régimes d’indemnisation des vaccinations obligatoires et recommandées à condition que les dommages puissent être strictement imputés à la vaccination. . . » ; « malgré leurs spécificités (. . .), les vaccins ne font pas l’objet d’une procédure de fixation de leur prix de vente différente de celle qui s’applique aux autres médicaments » ; « l’essentiel des vaccinations est réalisé par les médecins libéraux qui en représentent entre 80 % et 90 %. L’efficacité de leurs interventions gagnerait à une amélioration de la connaissance des situations vaccinales par la généralisation du carnet de santé électronique » ; « la promotion de la vaccination et des vaccins relève essentiellement de l’INPES dont elle ne représente cependant qu’une faible partie des dépenses. Son action en ce domaine s’articule autour de deux axes majeurs, la semaine de la vaccination et les campagnes consacrées à la rougeole » ; « en tout état de cause, la limitation des moyens publics ne permet pas de faire facilement l’économie d’une mobilisation des ressources des firmes pharmaceutiques, malgré les difficultés réelles qu’elle recèle » ; « pérenniser la présence sur internet d’un discours public favorable aux vaccinations » ; « les sites publics comportent des informations très institutionnelles, peu de réponses pratiques. . . et pas d’argumentaire pour contrebalancer la propagande anti-vaccinale. Aucun lien n’est recommandé vers des sites tels qu’infovac.fr (conseils experts aux professionnels) ou mes-vaccins.net (carnet de vaccination électronique) ». Dont acte. . . et si pour une fois un rapport de la cour des comptes était suivi. . . on peut rêver, non ? Archives de pédiatrie 20 (2013) 714–715 * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Romain). 0929-693X/$ see front matter http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2013.03.001

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R. Cohen, P. Bégué, J. Beytout, P. Bakhache, M.-A. Dommergues, V. Dufour,J. Gaudelus, E. Grimprel, N. Guérin, I. Hau, D. Pinquier, P. Reinert, O. Romain *,G. Thiebault, B. Virey, F. Vié le Sage, C. Weil-Olivier, C.-A. SiegristDisponible sur Internet le 15 avril 2013

1. POUR VOTRE INFORMATION

Le nouveau calendrier vaccinal (une révolution et de vraiesavancées pour les vaccinateurs qui s’en réjouissent) a étéofficialisé en avril. Ses grands axes sont:� schéma 2+1 (2–4–11 mois) pour les hexa- ou pentavalents,

comme le vaccin pneumococcique conjugué ;� rappel coquelucheux acellulaire supplémentaire à six ans

(nécessité par l’épidémiologie de la coqueluche et la durée deprotection des vaccins acellulaires) ;� maintient du rappel DTPCoqueluche acellulaire à 11–13 ans ;� suppression du rappel diphtérie-tétanos-polio à l’âge de

16 ans ;� renforcement de la prévention du cocooning autour des très

jeunes nourrissons ;� avancement de l’âge de la vaccination HPV à partir de 11 ans ;� injections de rappel chez l’adulte plus espacées et guidées par

l’âge plus que par la date de la dernière injection, souventinconnue. . . À lire, donc, pour en connaître tous les détails !Le rapport de la cour des comptes sur la politique vaccinale

(http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/La-politique-vaccinale-de-la-France) de la France est maintenant disponible.Ce rapport de grande qualité souligne plusieurs faiblessesde la politique actuelle et fait des propositions pourl’améliorer :

� « la coexistence de vaccinations obligatoires et devaccinations recommandées peut induire dans l’esprit dupublic un doute sur l’opportunité des secondes » ;� « aligner les régimes d’indemnisation des vaccinations

obligatoires et recommandées à condition que les dommagespuissent être strictement imputés à la vaccination. . . » ;� « malgré leurs spécificités (. . .), les vaccins ne font pas l’objet

d’une procédure de fixation de leur prix de vente différentede celle qui s’applique aux autres médicaments » ;� « l’essentiel des vaccinations est réalisé par les médecins

libéraux qui en représentent entre 80 % et 90 %. L’efficacitéde leurs interventions gagnerait à une amélioration de laconnaissance des situations vaccinales par la généralisation ducarnet de santé électronique » ;� « la promotion de la vaccination et des vaccins relève

essentiellement de l’INPES dont elle ne représentecependant qu’une faible partie des dépenses. Son actionen ce domaine s’articule autour de deux axes majeurs, lasemaine de la vaccination et les campagnes consacrées à larougeole » ;� « en tout état de cause, la limitation des moyens publics ne

permet pas de faire facilement l’économie d’une mobilisationdes ressources des firmes pharmaceutiques, malgré lesdifficultés réelles qu’elle recèle » ;� « pérenniser la présence sur internet d’un discours public

Archives de pédiatrie 20 (2013) 714–715

� « les objectifs vaccinaux établis dans une perspectivequinquennale. . . ont été définis de manière trop uniformeet leur degré de réalisation a été décevant » ;� « les points noirs sont le très faible taux de vaccination contre

l’hépatite B et l’insuffisance des primo-vaccinations ROR quidistinguent négativement notre pays dans les comparaisonsinternationales » ;

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (O. Romain).

0929-693X/$ see front matter

http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2013.03.001

favorable aux vaccinations » ;� « les sites publics comportent des informations

très institutionnelles, peu de réponses pratiques. . . etpas d’argumentaire pour contrebalancer la propagandeanti-vaccinale. Aucun lien n’est recommandé versdes sites tels qu’infovac.fr (conseils experts auxprofessionnels) ou mes-vaccins.net (carnet de vaccinationélectronique) ».

Dont acte. . . et si pour une fois un rapport de la cour descomptes était suivi. . . on peut rêver, non ?

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2. DU CÔTÉ DES PRODUITS

Nimenrix1, vaccin conjugué contre les méningocoquesACYW135 (dès 12 mois) est disponible dans les centres devaccinations internationaux publics et privés. Il devrait l’êtreégalement en pharmacie dans le courant de l’année 2013. Unnouveau vaccin Hexavalent (DTP Coq acellulaire, Hib & hépatiteB) Hexyon1 de SP-MSD a obtenu un avis favorable du CHMP :l’AMM devrait être confirmée dans les deux mois. Les tensionsdans les approvisionnements d’Infanrix-Quinta1 devraient êtrerésolues depuis mars. Des difficultés d’approvisionnementpersistent pour les vaccins contre la typhoïde, le retour à lanormale n’étant pas prévu avant le milieu d’année. En attendant,

leur utilisation est réservée aux centres de santé du voyageur etles indications limitées aux personnes les plus à risque.

3. EN RÉPONSES À VOS QUESTIONS

Deux adolescentes doivent partir en avril au Sénégal. Leurmédecin vient de les vacciner contre le Méningo C il y aquelques jours. Peut-on tout de même leur donner un vaccintétravalent conjugué ? OUI !! La vaccination contre lesméningocoques ACYW135 est recommandée, devrait êtreréalisée au moins dix jours avant le départ et son efficacité/satolérance ne devraient pas être influencées par une vaccinationrécente contre les méningocoques C.