Ça sest passé aux Anses dArlet….. de août 2008 à hier, le 10 octobre 2008.
BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014
-
Upload
mcdhlcpe -
Category
Government & Nonprofit
-
view
267 -
download
0
description
Transcript of BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014
Dans ce numéro -Editorial -Haïti: la situation des droits de l’homme examinée par le CDH -Le Comité note des points positifs -Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme -La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Na-tions Unies aux droits de l’homme -Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseigne-ment du cycle fondamental -Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015 -Alphabétiser 450,000 person-nes en 24 mois! -La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu -Plan national des droits de la personne : Le CIDP consulte la société civile -Le Gouvernement encourage la création artistique dans les quartiers défavorisés -Les participants aux ateliers « Kalfou Richès » enregistrent des chants traditionnels haï-tiens en voie de disparition -Le projet KORE FANMI présenté au CIDP -Les technologies: Un outil important pour le développe-ment et la modernisation d’Haïti -Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté -Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays -Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouver-nement -Le peuple vaincra, Haïti vaincra!
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP A O U T - O C T O B R E 2 0 1 4 V O L U M E 1 N U M É R O 3
Ce numéro spécial est consacré prioritairement
au rapport sur le pacte international relatif aux
droits civils et politiques présenté à Genève
(Suisse) les 9 et 10 octobre 2014 par le Comité
Interministériel des Droits de la Personne. Une
délégation du gouvernement, conduite par la Mi-
nistre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a sé-
journé à Genève au début du mois d’octobre
pour participer à la 112e session du Comité des
Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies.
Cette délégation était composée de Pierre Thony
Melodin (Ministère des Affaires étrangères), Yves
Rody Jean (Présidence), Jean-Fallières Bazelais
(Ministère de la Justice et de la Sécurité publique),
Anita Dolma (Primature), Tessy Pétion Romulus
(Ministère à la Condition féminine et aux Droits
des Femmes), l’ingénieur Clément Bélizaire (Unité
de construction des logements et bâtiments pu-
blics) et de Djems Olivier (Secrétariat technique
du Comité interministériel des droits de la per-
sonne).
La publication de ce bulletin veut rendre compte
à l’opinion publique du contexte de la production
de ce rapport et du processus qui a amené à sa
présentation au Comité des Droits Humains des
Nations Unies à Genève.
En effet, bien que le pays ait adhéré à cet instru-
ment international depuis le 6 février 1991, ce
n’est pas un hasard si ce rapport a été soumis
durant le mandat de l’Administration MARTELLY
et sous le Gouvernement LAMOTHE. Car, le
premier rapport aurait dû être présenté un an
plus tard, soit en 1992. Il a fallu pourtant attendre
le mois de décembre 2012 pour voir finalement
Haïti déposer ce document.
C’est qu’entretemps, divers aléas politiques com-
me des changements de gouvernement effectués
en dehors des prescrits de la Constitution; le pas-
sage de plusieurs ouragans dévastateurs; le terrible
séisme du 12 janvier 2010 qui s’ajoutaient à des
difficultés économiques majeures, ne laissaient pas
le temps aux différents gouvernements qui se suc-
cédaient d’accorder à la mise en œuvre du Pacte
toute l’attention qu’elle méritait.
Depuis le Rapport sur les pactes civils déposé le
30 novembre 2012 et le protocole additif envoyé
le 8 août 2014, l’Administration Martelly et le
Gouvernement Lamothe ont continué sur leur
lancée et n’ont pas cessé de redoubler d’ardeur
pour construire cet État de droit dont le peuple
Haïtien a tant rêvé. Ce rêve, grâce à la farouche
volonté du gouvernement et aux incessants efforts
déployés, se concrétise chaque jour un peu plus
par de tangibles réalisations malgré les innombra-
bles difficultés et oppositions rencontrées.
Le Gouvernement a considéré avec le plus grand
sérieux toutes les failles constatées au niveau de
l’appareil judiciaire et pénal du pays. Il s’est minu-
tieusement penché sur toutes les recommanda-
tions prodiguées tant par la communauté interna-
tionale que par la société civile et a conçu un dis-
positif adéquat pour les résoudre systématique-
ment.
Au cours de deux séances, la situation des droits
de l’homme en Haïti a été examinée, pour la pre-
mière fois, par le CDH. La délégation haïtienne a
répondu aux questions du comité autour du rap-
port initial de la République sur la mise en œuvre
du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques (PIDCP).
Ce Bulletin spécial de vérité fait d'abord état du
rapport concernant le Pacte International relatif
aux droits civils et politiques et rend compte des
activités réalisés par le Bureau de la ministre du
premier août au 31 au octobre 2014.
Editorial
Comité interministériel des droits de la personne
« La Loi sur la paternité, la mater-
nité et la filiation, publiée au
journal officiel le 4 juin 2014,
constitue un jalon important dans
la réforme du droit de la famille.
Cette loi instaure notamment un
nouveau cadre normatif sur la
recherche de la paternité et la
filiation et établit le principe
d’égalité entre tous les enfants
qu’ils soient nés de couples
mariés ou non. »
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
28, rue Garoute (Pacot), Port-au-Prince, Haïti. Tél.: +509 48906799. facebook: Contre la Pauvreté Extrême. Twitter: @Mdcdhlcpe
Haïti: La situation des droits humains examinée par le Comité des droits de l’homme
Le rapport initial de la Républi-
que d’Haïti sur la mise en œuvre
des dispositions du Pacte inter-
national relatif aux droits civils et
politiques a été examiné, les 9 et
10 octobre 2014 lors de la 112e-
session du Comité des droits de
l’homme des Nations Unies
(CDH), déroulé au Palais Wilson
à Genève.
Soumis en 2012, ce rapport ini-
tial couvre une période de vingt
ans. Haïti qui a adhéré au Pacte
international relatif aux droits
civils et politiques, en 1991, de-
vait pourtant présenter son pre-
mier rapport en 1992.
La présentation de ce rapport
traduit «le profond engagement
de l’administration MARTELLY
et du Gouvernement LAMOTHE
pour la promotion et le respect
des droits de l’homme en Haïti»,
s’est félicitée la Ministre Marie
Carmèle Rose Anne Auguste, qui
a présidé la délégation haïtienne.
«Malgré les nombreux progrès
identifiés et les efforts considéra-
bles déployés en la matière, l'État
haïtien est conscient que le ni-
veau d’application des disposi-
tions du Pacte n’est pas encore à
la hauteur de ce qu’il souhaite»,
a toutefois reconnu la Ministre
déléguée auprès du premier
ministre chargé des droits hu-
mains et de la lutte contre la
pauvreté extrême.
Durant ces deux jours de tra-
vail, les membres du Comité
des droits de l’homme des Na-
tions Unies ont examiné la si-
tuation des droits humains en
Haïti. Des questions relatives à
la détention préventive prolon-
gée, au dossier de l'ancien pré-
sident à vie Jean-Claude Duva-
lier, à l'équité de genre, au pro-
cès de la Scierie, à la réforme
de la justice, ont été entre au-
tres abordées. Le processus de
relocalisation des personnes
vivant dans les camps de dépla-
cés (IDP's) depuis le séisme du
12 janvier 2010 a également
attiré l’attention des membres
du Comité.
Les membres de la délégation
haïtienne ont répondu aux dif-
férentes questions selon leur
domaine de compétence.
Concernant le phénomène de
la détention préventive prolon-
gée et la réforme de la justice,
Me. Jean-Fallières Bazelais
(cadre du Ministère de la Justi-
ce) a fait état des efforts dé-
ployés par le gouvernement en
vue de redresser la situation.
La question de genre a aussi
été abordée par Me. Tessy
Pétion Romulus du Ministère à
la Condition féminine et aux
droits des femmes. Quant aux
questions relatives à la ratifica-
tion des conventions interna-
tionales, elles ont été répon-
dues par Me. Pierre Thony
Melodin, représentant du Mi-
nistère des Affaires étrangères.
Me Anita Dolma l’Unité juridi-
que de la Primature et Me
Yves Rody Jean ont répondu à
diverses autres questions en
rapport à la traite, au trafic et à
l’adoption.
Le coordinateur du projet 16/6
(projet de relocalisation de ces
IDP's) l’ingénieur Clément Béli-
zaire, fait état d’une diminution
de 93.7% du nombre de ména-
ges et de 92.1% du nombre de
sites depuis juillet 2010. Au 30
septembre 2014, le nombre
total de personnes déplacées
était évalué à quelque 85 000
individus, répartis sur 123 sites.
L’ingénieur Bélizaire en a profi-
té pour réaffirmer la volonté
du gouvernement de travailler
à la fermeture de tous les
camps d’ici à 2015. «Ce dont
Haïti a le plus besoin aujourd-
’hui, ce n’est plus l’aide huma-
nitaire ; mais des projets de
développement», a-t-il fait sa-
voir au Comité.
L’examen de la situation des
droits de l’homme en Haïti
s’est déroulé en présence des
représentants de la Mission
permanente d’Haïti à Genève
et des militants d’organismes
de droits humains évoluant en
Haïti.
Le pacte internatio-nal relatif aux
droits civils et
politiques (PIDCP) a été adopté à New
York le 16 décembr
e1966 par l'Assemblée géné-
rale des Nations
unies dans sa réso-lution 2200 A
(XXI). Il comprend
les droits et libertés classiques qui
protègent les parti-
culiers contre les
ingérences de
l’État, comme le
droit à la vie, l’in-terdiction de la
torture, de l’escla-
vage et du travail forcé, le droit à la
liberté, etc.
Le Pacte est com-
plété par deux protocoles :
le premier daté du
16 décembre 1966 et le deuxième
interdisant la peine
de mort en date du 15 décembre 1989.
Le Pacte II de
l’ONU est entré en
vigueur après la ratification par 35
États
le 23 mars 1976. Il est en principe
applicable directe-
ment par les juri-dictions des États
signataires.
Haïti a adhéré au Pacte international
relatif aux droits
civils et politiques en 1991
P A G E 2 V O L U M E 1 N U M É R O 3
Haïti à la 112e session du CDH
Plus de vingt ans après son ad-
hésion au Pacte international
relatif aux droits civils et politi-
ques (PIDCP/CCPR), Haïti a
finalement présenté son premier
rapport au Comité des droits de
l’homme des Nations Unies. Le
Comité déclare accueillir avec
satisfaction ce rapport initial
soumis avec 16 ans de retard, et
les renseignements qui y sont
présentés. Il dit apprécier l’occa-
sion qui lui a été offerte d’enga-
ger un dialogue constructif avec
la délégation haïtienne – lors de
sa 112e session – au sujet des
mesures que l’État partie a pri-
ses, depuis l’entrée en vigueur
du Pacte, pour mettre en œuvre
les dispositions de celui-ci.
Les réponses apportées par la
délégation haïtienne, qui a pré-
senté ce rapport les 9 et 10
octobre 2014, ont pu éclairer la
lanterne des membres du Comi-
té par rapport à un ensemble de
préoccupations. Le Comité dit
noter un ensemble d’aspects
positifs concernant l’application
par Haïti des dispositions du
pacte :
A- Le Comité accueille avec
satisfaction les mesures législati-
ves et institutionnelles suivantes,
prises par l’État partie depuis
l’entrée en vigueur du Pacte en
1991: a) nomination d’une Mi-
nistre Déléguée chargée des
droits de l’homme et de la lutte
contre la pauvreté extrême et
la création du Comité Intermi-
nistériel des droits de la
personne (CIDP); b) adop-
tion de la loi organique por-
tant organisation et fonc-
tionnement de l’Office de la
Protection du Citoyen
(OPC) qui a obtenu le statut
A du Sous-comité d’accrédi-
tation du Comité internatio-
nal de coordination des ins-
titutions nationales de pro-
motion et protection des
droits de l’homme en dé-
cembre 2013 ;
c) entrée en vigueur en juin
2014 de la loi sur la Paterni-
té, la Maternité et la Filia-
tion ; d) promulgation le 4
juin 2014 de la loi sur la lut-
te contre la traite des per-
sonnes; e) la loi sur l’intégra-
tion des personnes handica-
pées et les mesures déjà
prises pour permettre l’ap-
plication de cette loi.
B- Le Comité salue le fait
que, depuis l’entrée en vi-
gueur du Pacte en 1991,
l’État partie a ratifié un cer-
tain nombre d’instruments
internationaux relatifs aux
droits de l’homme ou y a
adhéré:
a) Convention sur les droits
de l’enfant en 1995; b)
Convention relative aux
droits des personnes handi-
capées et le Protocole fa-
cultatif s’y rapportant en
2009; c) Pacte international
relatif aux droits économi-
ques, sociaux et culturels en
2013 ; d) Protocole facultatif
à la Convention relative aux
droits de l’enfant, concer-
nant la vente d’enfants, la
prostitution des enfants et la
pornographie mettant en
scène des enfants, en 2014.
Dans la foulée, le Comité fait
état d’une série de préoccu-
pations et de recommanda-
tions à l’Etat partie. Ces pré-
occupations et recommanda-
tions concernent : a) l’intégra-
tion du Pacte dans le droit
interne et applicabilité du Pac-
te par les tribunaux natio-
naux ; b) l’institution nationale
indépendante des droits de
l’homme ; c) le droit à un
recours utile ; d) la non-
discrimination, égalité entre
hommes et femmes ; e) la
discrimination basée sur l’o-
rientation sexuelle ; f) le droit
à la vie ; g) la ratification du
deuxième Protocole facultatif
se rapportant au Pacte ; h) la
violence à l’égard des fem-
mes ; i) l’élimination de toute
forme d’esclavage et de servi-
tude ; j) la liberté et la sécuri-
té de la personne ; k) l’indé-
pendance du système judiciai-
re, droit à un procès équita-
ble ; l) le droit de circuler
librement et droit à la vie
privée et à la protection de la
famille ; m) la liberté d’opi-
nion, d’expression, de réunion
et d’association ; n) la partici-
pation aux affaires politiques.
Le Comité demande à Haïti
de faire figurer dans son pro-
chain rapport périodique, qui
devra lui parvenir d’ici au 31
octobre 2018, des renseigne-
ments précis et à jour sur la
suite qu’il aura donnée aux
autres recommandations et
sur l’application du Pacte dans
son ensemble.
Le Comité note des points positifs
Le Comité des
droits de l'Hom-me (CDH) est un
organe de surveil-
lance du Haut-commissariat des
Nations unies aux
droits de l'homme, responsable de
l’application
du Pacte interna-tional relatif aux
droits civils et
politiques et de ses protocoles
facultatifs. Il est
composé de 18 experts indépen-
dants et se réunit
trois fois par an, durant trois se-
maines. L’examen
du rapport initial d’Haïti, soumis en
2012, figurait à
l’ordre du jour des travaux du
Comité pour les 9
et 10 octobre 2014 et le Gou-
vernement haïtien
avait été invité à participer à ces
séances.
Des membres du CDH
P A G E 3
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
Le Gouvernement haïtien prend
acte de la communication des
observations finales du Comité
des Droits de l’Homme concer-
nant le rapport initial d’Haïti. Le
Gouvernement apprécie la prise
en compte par le Comité des ef-
forts déployés par l’Etat haïtien
pour la mise en œuvre des dispo-
sitions du Pacte.
Néanmoins, le Gouvernement
haïtien émet des réserves sur cer-
taines observations et recomman-
dations telles que :
L’insuffisance de ressources
financières mises à disposi-
tion de l’OPC
Le Gouvernement rappelle :
I. Que la partie du budget alloué
à l’OPC qui couvre le personnel
et les immobilisations a connu une
augmentation. De plus, l’OPC de
par son statut peut recevoir des
financements de sources externes,
et ceci a été prise en compte par
le Ministère des Finances ;
II. Qu’il fait face à des contraintes
budgétaires importantes et que, mal-
gré tout, les ressources allouées à
l’OPC sont supérieures à celles de
plusieurs autres institutions publi-
ques.
La violence à l’égard des fem-
mes
Le Gouvernement haïtien :
I. rappelle que le viol étant qualifié de
crime grave, des poursuites ne sau-
raient être engagées uniquement sur
la base du témoignage d’une victime.
Par ailleurs, Haïti demeure attaché à
la présentation d’un certificat médical
en cas d’accusation de viol pour évi-
ter la multiplication de plaintes abusi-
ves ;
II. rappelle en outre qu’un décret de
juillet 2005 sur les agressions sexuel-
les permet de poursuivre et de
condamner les auteurs de viol et que
l’avant-projet de loi sur la prévention,
la sanction et l’élimination de toutes
les formes de violence faites aux fem-
mes prendra en compte les autres
types de violence.
L’indépendance du système judi-
ciaire :
Le Gouvernement haïtien :
I. reste fermement attaché au respect
de l’indépendance du pouvoir judiciai-
re et accorde une attention particu-
lière à la situation matérielle des ma-
gistrats. En témoignent les augmenta-
tions de salaires qui leur ont été ac-
cordé en 2013. S’agissant de la durée
du mandat des juges, celle-ci est défi-
nie par la loi, à l’exception des juges
de paix.
Le Droit de circuler librement et
le droit à la vie privée et à la
protection de la famille
Le Gouvernement haïtien continue
d’accorder toute sa protection aux
personnes déplacées par le séisme
vivant dans les camps jusqu’à leur
relocalisation.
Liberté d’opinion, d’expression,
de réunion et d’association
Le Gouvernement haïtien réfute les
allégations d’atteinte à la liberté d’opi-
nion, d’expression, de réunion et
d’association et continuera à prendre
toutes les dispositions en vue de ga-
rantir la jouissance de ces droits pour
tous les citoyens.
Participation aux affaires politi-
ques
Le Gouvernement haïtien organise
régulièrement des consultations lors
de la préparation de rapports sur les
questions de droits de l’homme, aux-
quelles les organisations de la société
civile concernées sont systématique-
ment invitées.
Le Gouvernement haïtien réitère au
Comité son engagement pour la mise
en œuvre des dispositions du Pacte,
en fonction de ses moyens.
Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
P A G E 4
La Ministre déléguée auprès du Premier
Ministre Chargée des Droits Humains et
de la Lutte contre la Pauvreté Extrême,
Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a ren-
contré, le jeudi 9 octobre au Palais Wilson
à Genève, le nouveau Haut-commissaire
des Nations Unies aux Droits de l’homme,
Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein.
Cette rencontre s’est déroulée autour de
la ratification par Haïti de certains instru-
ments internationaux, l’élaboration du Plan
national des droits de l’homme, la lutte
contre l’impunité, la situation dans les pri-
sons dont la question de la détention pré-
ventive prolongée.
D’entrée de jeu, le Haut-commissaire a
salué les efforts déployés par les auto-
rités haïtiennes en vue d’accélérer le
processus de ratification de certains
instruments internationaux. Il a surtout
parlé de la ratification par le Parlement
haïtien du Pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et
culturels (PIDESC), de la soumission
du rapport initial sur la mise en œuvre
du Pacte international relatif aux droits
civils et politiques (PIDCP).
Zeid Ra’ad Al Hussein a également
salué les démarches entreprises par le
Comité Interministériel des droits de
la personne (CIDP) auprès du Parle-
ment en vue de la ratification d’autres
textes, tels la Convention contre la
torture, la convention relative au sta-
tut des apatrides, la Convention sur la
Protection des Droits des travailleurs
migrants et des membres de leur famil-
le, entre autres.
Après avoir présenté le CIDP, sa mis-
sion et ses différentes composantes, la
Ministre Marie Carmèle Rose Anne
Auguste a remercié le Haut -
commissariat des Nations Unies aux
droits de l’homme (HCDH) dont la
représentation en Haïti participe acti-
vement aux activités du CIDP. « C’est
vraiment une collaboration constan-
te », a reconnu la Ministre Auguste qui
coordonne le CIDP.
Concernant la lutte contre l’impunité,
la Ministre déléguée précise qu’il y a
tout un chapitre dans la première
ébauche du Plan national des droits
de l’homme qui traite de cette
question. Madame Auguste a par
ailleurs mis en avant les efforts dé-
ployés par le gouvernement en fa-
veur de l’indépendance du pouvoir
judiciaire.
Des questions relatives à la déten-
tion préventive prolongée ont éga-
lement été abordées. Le gouverne-
ment est très préoccupé par ce
phénomène. Des mesures sont en
train d’être prises pour améliorer
les conditions dans les prisons et
résoudre ce problème de détention
préventive prolongée.
La Ministre déléguée a profité de
cette rencontre pour inviter le nou-
veau Haut-commissaire des Nations
Unies aux droits de l’homme à visi-
ter Haïti. Une demande agréée par
Monsieur Al Hussein.
La Ministre Rose Anne Auguste
s’est par ailleurs entretenue avec
deux assistantes de Mr. Philip Als-
ton, Rapporteur spécial sur les
droits de l’homme et l’extrême
pauvreté. De nationalité australien-
ne, Monsieur Alston a été nommé
par le Conseil des droits de l’Hom-
me en juin 2014 en remplacement
de la chilienne Maria Magdalena
Sepúlveda Carmona.
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
P A G E 5
La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
Né le 26 janvier 1964, Zeid Ra’ad Al Hussein a pris ses
fonctions de Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme le 1er septembre 2014, suite à l’approbation par l’Assemblée générale des Nations
Unies, le 16 juin 2014, de sa nomination par le Se-crétaire général de l’ONU. Il est le septième titulaire de ce poste de plus haut dirigeant du Haut-commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et le
premier asiatique, le premier musulman et le premier arabe à occuper ce poste.
Les Haut-commissaires :
1. M. Zeid Ra’ad Al Hussein, Jordanie (2014-)
2. Mme Navanethem Pillay, Afrique du Sud (2008-2014)
3. Mme Louise Arbour, Canada, (2004-2008)
4. M. Bertrand Ramcharan, Guyana (2003-2004)
5. M. Sergio Vieira de Mello, Brésil, (2002-2003)
6. Mme Mary Robinson, Irlande (1997-2002)
7. M. José Ayala-Lasso, Equateur, (1994-1997)
P A G E 5
Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseignement du cycle fondamental
P A G E 6 V O L U M E 1 N U M É R O 3
Le Ministre Nesmy Manigat, a annoncé
récemment un ensemble de douze mesu-
res majeures pour améliorer la qualité de
l’éducation nationale dans le pays. Des
séminaires de formation à l’intention des
directeurs de Lycée et des enseignants
sont en ce sens déjà réalisées. Le Ministre
Manigat veut aussi moderniser l’école haï-
tienne en lançant un nouveau concept inti-
tulé «Lycée 3.0».
Les douze mesures
L’accès en salle de classe, à compter de
l'année 2014-2015, est conditionné par un
permis d'enseigner, obligatoire, pour tout
enseignant intervenant au niveau du prés-
colaire, du fondamental, du secondaire et
du professionnel dans toutes les écoles de
la République ;
Tous les établissements scolaires des ni-
veaux préscolaire, fondamental, secondaire
et professionnel, secteurs public et non-
public, doivent être munis d’une Carte
d’identité d’établissement (CIE);
Les évaluations officielles de 6ème année
fondamentale et de bac 1 (rhéto) sont
éliminées. Ces examens seront organisés
par les établissements eux-mêmes, sous
réserve de sanctions pour les établisse-
ments qui ne respectent pas le cahier de
charges;
Les élèves de rhéto qui ont échoué jusqu’à
l’introduction du bac unique, devront réus-
sir d’abord cette classe avant de passer l’exa-
men de fin d’études secondaires. Le bac per-
manent est maintenu et sera renforcé;
Les lycées seront séparés des écoles fonda-
mentales qui doivent être complètes (du 1er
au 3ème cycle du fondamental);
Toutes les écoles publiques ou subvention-
nées ayant un taux d’échec d’au moins 80%,
seront placées sous surveillance d’un Comité
provisoire de gestion pendant deux ans afin
d’améliorer le rendement scolaire des élèves;
Les écoles nationales sont les établissements
prioritaires susceptibles d’accueillir la nouvel-
le cohorte d’enfants bénéficiaires du PSUGO
pour l’année académique 2014-2015, sauf
dérogation formelle du MENFP.
En conformité avec le décret du 8 septembre
1974, école ne sera autorisée à ouvrir ses
portes à compter de l'année académique 2014
-2015 sans l'autorisation préalable du MENFP;
Les enseignants ayant atteint l’âge de la retrai-
te sont invités à faire valoir leur droit à la
pension, aux fins de faire place aux jeunes
diplômés;
Toute personne désireuse d’intégrer le systè-
me éducatif comme enseignant, doit le faire
par voie de concours, exception faite pour les
écoles de formation des enseignants;
De concert avec le ministère de la Santé pu-
blique, le MENFP va entreprendre une campa-
gne de vaccination visant à compléter la carte
de vaccination des enfants;
Un système de récompenses est institué en
vue d’honorer tous les ans des personnes qui
se sont distinguées dans leur fonction pour la
qualité de leur travail dans le secteur éducatif.
"Aucun dirigeant responsable ne peut être satisfait lorsque près de 25% des élèves de 6e année fondamentale, 28% des élèves de 9e année fondamentale échouent à des examens natio-naux. La situation est pire au niveau du secondaire quand, depuis plus de 30 ans, année après année, 70% des élèves de « Rhéto (Bac1) » et 50% des élèves de « Philo, (Bac 2) » ne réussissent pas".
« L’école 3.0 sera une école basée sur trois éléments fondamentaux, la pédagogie, la technologie et la langue maternelle », selon le minis-
tre Nesmy Manigat qui pense que « cette innovation devra permettre aux jeunes haïtiens d’accumuler des connaissances utiles en vue de contribuer à transformer leur socié-té ».
Lycée Jacques Roumain de Grand Ravine
Le Gouvernement Martelly/Lamothe place l’Éducation au centre du projet de développement du pays. Plus de 5% du PIB natio-nal sont ainsi alloués au système éducatif pour l’exercice fiscal 2014-2015, alors que le Bureau de mo-nétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD) procè-de à la construction d’une centaine de lycées à travers les dix départe-ments du pays.
Droit à l’Éducation
A l’occasion de la rentrée des classes
pour l’année académique 2014-2015,
plusieurs milliers d’élèves ont bénéficié
du programme de distribution massive
de matériels scolaires mis en œuvre par
le Ministère de l’Education Nationale et
de la Formation Professionnelle
(MENFP).
Ces écoliers et écolières viennent pour
la plupart de quartiers défavorisés de la
région métropolitaine de Port-au-Prince
et des villes de province, comme Fort
Mercredi, Cité l’Éternel, Grand Ravine,
Ti bois, Obléron Furcy, Laboule, Del-
mas, Mirebalais, Lascahobas, Belladère,
Saut d’eau, St Marc, Dessalines,
Petite Rivière de l’Artibonite,
L’Estère, Desdunes, Ile de la
Gonâve, Cotes de Fer, Berna-
gousse (1ère section communale
de Pestel, Grand’Anse) etc. Un
kit contenant des matériels di-
dactiques tels sacs d’école, ca-
hiers, crayons, stylo, gommes,
instruments de géométrie, a été
remis à chaque élève.
En plus de ces matériels scolai-
res, le gouvernement a fourni
aux mois d’août et octobre der-
niers un appui financier à 86 234
parents pour préparer la ren-
trée scolaire. Ces parents d’élè-
ves inscrits au programme EDE
PEP à travers le volet cash trans-
fert baptisé « Ti Manman Ché-
rie» ont reçu chacun une alloca-
tion de quatre mois. Un geste
salué par Ervénite Pierre dont les
quatre fillettes fréquentent l’école
communautaire de Cité de l’Eter-
nel à Port-au-Prince. «Je suis très
contente, parce que le président
(Martelly) pense à nous. Si j’avais
ce privilège quand j’étais jeune, je
pourrais avoir une meilleure édu-
cation», a-t-elle dit.
Elève de quatrième année fonda-
mentale à l’Ecole communautaire
de Fort Mercredi, Sayden exulte
de joie après avoir reçu son kit
contenant de matériels didacti-
ques. «C’est pour la première fois
qu’un gouvernement pense à
nous. Nos parents n’ont pas tou-
jours les moyens pour nous offrir
les matériels dont nous avons
besoin. Nous allons les protéger,
les conserver», a-t-il renchéri.
Garantir une égalité de chan-
ces à tous les enfants
A l’instar de cet adolescent de 12
ans, ils sont plusieurs centaines
de milliers d’enfants haïtiens
dont les parents n’ont pas la pos-
sibilité d’investir dans leur éduca-
tion. Conscient de cette situa-
tion, l’Administration Martelly et
le Gouvernement Lamothe ont
jugé bon de mettre en place le
programme de scolarisation uni-
verselle gratuite et obligatoire
(PSUGO) pour garantir l’égalité
des chances à tous les enfants
d’Haïti.
Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015
Le gouvernement a procédé dès la fin du mois de juillet au paiement de 166 436 000.00 gourdes à
78 619 mères reparties dans 104 communes à travers les 10 départements de la République d’Haïti.
Cette mesure traduit une fois de plus au-delà de tout discours, l’engagement social de l’Administration
Martelly et du gouvernement Lamothe et leur volonté de promouvoir l’éducation dans les couches
défavorisées. Le 12 octobre 2014, un autre paiement de quatre mois a été lancé pour 7615 mères.
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
P A G E 7 V O L U M E 1 N U M É R O 3
La campagne nationale d’alphabétisation
visant à apprendre à lire et à écrire à
quelque 450.000 personnes sur une
période de 24 mois se poursuit dans les
différents départements géographiques
du pays.
Les activités entreprises dans le cadre
de cette campagne vont du dépistage
des personnes à alphabétiser en pas-
sant par la formation des moniteurs
ainsi que des superviseurs qui devront
respectivement assurer l’apprentissage
des participants et la supervision des
centres, jusqu’à l’ouverture et au fonc-
tionnement des classes d’alphabétisa-
tion.
À Bernagousse où la campagne a été
lancée en mars 2014 par le Premier
Ministre Laurent Salvador Lamothe,
quelque 1620 apprenants adultes savent
déjà lire et écrire grâce à ce program-
me largement soutenu par la coopéra-
tion cubaine. La phase d’évaluation fina-
le est en cours au niveau de cette sec-
tion communale de Pestel
(Grand’Anse).
Parallèlement, la campagne suit son
cours dans d’autres régions du pays.
A l’Ile-à-Vache, 39 classes d’alphabéti-
sation fonctionnent avec un effectif
de 1110 apprenants. L’opération de
dépistage a déjà eu lieu à l’Ile de la
Tortue où 2158 hommes et 3433
femmes ont été enregistrés. Quelque
180 classes d’alphabétisation sont
fonctionnelles dans cette commune
du département du Nord-Ouest de-
puis environ 4 mois.
Dans la commune de Cité Soleil, 48
classes fonctionnent depuis deux
mois avec un effectif de 1350 appre-
nants. À Terre-Neuve, 3124 person-
nes, qui ne savent ni lire ni écrire,
ont été dépistées. Les classes d’alpha-
bétisation, dans cette commune, se-
ront implantées d’ici au mois de dé-
cembre 2014.
Eradiquer l’analphabétisme est l’une
des priorités de l’Administration
Martelly et du Gouvernement Lamo-
the qui s’évertuent à chercher des
voies et moyens pour combattre ce
fléau.
Un Comité mixte de pilotage a été
mis en place en février dernier par le
Premier Ministre Laurent Lamothe.
Composé de représentants du
gouvernement haïtien et de la coo-
pération cubaine, ce Comité est
présidé par la Ministre Marie Car-
mèle Rose Anne Auguste. L’une
des stratégies utilisées par ce Co-
mité est de sensibiliser les diffé-
rents secteurs de la société haï-
tienne à s’impliquer dans cette
campagne. Aux yeux de la Ministre
Auguste, l’analphabétisme consti-
tue l’une des violations flagrantes
des droits humains. Il représente
également une menace pour le
bien-être de la population.
Des séances de sensibilisation ont
déjà eu lieu dans les Lakou Badio,
Soukri, Souvenance (Artibonite) et
Létang Lubin (Jérémie, Grand’An-
se). Les serviteurs de ces Lakou
mystiques se sont engagés à en-
courager leurs frères et sœurs à
prendre le chemin des classes d’al-
phabétisation afin de renforcer la
capacité du secteur vodou en Haï-
ti.
Selon la Ministre Rose Anne Au-
guste, les prêtres vodou sont de
potentiels leaders, les impliquer
dans la campagne nationale d’alpha-
bétisation est la meilleure straté-
gie adoptée par le comité mixte de
pilotage de ce programme financé
par le trésor public à travers le
fonds Petrocaribe.
Alphabétiser 450,000 personnes en 24 mois!
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
P A G E 8 V O L U M E 1 N U M É R O 3
Des moniteurs/Facilitateurs en formation
Des apprenants et apprenantes en classe
Des membres du Comité mixte de pilotage
Droit à l’Alimentation
Pierre Gary Mathieu est responsa-
ble de la Coordination nationale de
la sécurité alimentaire (CNSA), un
organisme public dépendant du Mi-
nistère de l’Agriculture, des res-
sources naturelles et du développe-
ment rural (MARNDR). Dans ce
numéro spécial du Bulletin du
CIDP, nous avons jugé bon de par-
ler de droit à l’alimentation en ac-
cordant la parole au responsable de
la CNSA.
En quoi consiste le droit à l’ali-
mentation?
Le droit à l’alimentation fait réfé-
rence à l’obligation qu’ont les États
de fournir des aliments à leurs po-
pulations. En Haïti, dans la Constitu-
tion de 1987, même si on ne l’a pas
cité, il est fait mention que l’État a
cette obligation de fournir une ali-
mentation saine, en quantité, en
qualité à la population. Donc, le
droit à l’alimentation c’est l’aspect
légal et même juridique qui traite de
l’obligation qu’ont les États de met-
tre à la disposition de leurs popula-
tions des produits alimentaires.
En matière de droit à l’alimenta-
tion, quel est le rôle de la CNSA?
Notre rôle est de relayer ce messa-
ge de droit à l’alimentation, et nous
sommes la première institution éta-
tique à le faire. La CNSA s’est asso-
ciée à des institutions comme
POHDH (Plateforme des Organisa-
tions Haïtiennes de Droits hu-
mains), les associations de droits de
l’homme et des associations paysan-
nes, MPP (Mouvement des Paysans de
Papaye), RENHASSA (Réseau Natio-
nal Haïtien pour la Souveraineté et la
Sécurité Alimentaire). Par ailleurs,
nous avons aidé le Parlement à créer
le Réseau des parlementaires contre
la faim, et au niveau de la société civi-
le, un réseau de journalistes contre la
faim.
Comment se présente, à l’heure
actuelle, la situation alimentaire
du pays ?
La situation alimentaire en Haïti évo-
lue en dent de scie. De 2011 à nos
jours, il y a eu une évolution qu’on
peut considérer. Nous avons eu un
taux de sécurité alimentaire estimé à
plus de 32%, et avec les différents
cyclones de 2012, une augmentation
significative du taux d’insécurité ali-
mentaire sur plus de 45% de la popu-
lation. Les interventions du gouverne-
ment en 2012-2013 ont fait baisser ce
taux. Et je crois maintenant qu’on est
au niveau de 30% de la population qui
souffre. Mais, des changements ont
été observés au niveau de la popula-
tion la plus vulnérable. Donc, on avait
des taux en 2012 qui dépassaient les
1.5 million de personnes qui étaient
dans l’insécurité alimentaire élevée,
proche d’une situation de famine. Ce
taux est passé de 1.5 million à
800.000 actuellement. Il y a des pro-
grès qui sont enregistrés, mais ce sont
des progrès fragiles. A notre avis, il
faut continuer ces investissements
pour protéger ces acquis pour per-
mettre dans l’évaluation de 2014
qu’on ait un taux d’insécurité alimen-
taire inférieur à 30% et qu’on puisse
réduire aussi le nombre de personnes
en situation de vulnérabilité aigue.
Quand vous dites interventions du
gouvernement, vous voulez parler
du programme national d’assistan-
ce sociale EDE PEP?
Pas seulement ça. Le programme EDE
PEP œuvre à l’insertion sociale en
prenant en charge les plus vulnéra-
bles, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de
moyens de subsistance. Ce sont les
vieillards, les personnes handicapées,
les familles où il n’y a personne qui
travaille ou personnes qui sont au
chômage, des agriculteurs sans terre,
des gens qui vivent de leurs forces de
travail. Le programme EDE PEP est
orienté vers ces personnes pour
créer une sorte de filets de protec-
tion pour empêcher que ces gens ne
tombent dans la misère ou dans la
famine. Mais le gouvernement fait
aussi d’autres interventions; par
exemple lorsque vous investissez dans
l’agriculture, vous créez de l’emploi,
vous augmentez aussi la disponibilité
alimentaire. L’augmentation de la dis-
ponibilité alimentaire fait baisser le
taux d’insécurité alimentaire. Donc, il
faut voir le programme EDE PEP avec
toutes ses composantes (Kore Peyi-
zan, Kore Plantè) comme un élément
à l’intérieur de l’ensemble des inter-
ventions.
Le pays a-t-il actuellement un
niveau de sécurité alimentaire
suffisant?
Depuis le mois d’avril, il y a des pro-
duits alimentaires locaux suffisants sur
le marché. Et ça se comprend bien
parce qu’on est en pleine saison de
récolte de printemps. Donc, il y a des
aliments disponibles. Le dernier bulle-
tin de la CNSA montre aussi que les
prix ont baissé et que le panier ali-
mentaire a été beaucoup plus accessi-
ble aux ménages les plus vulnérables.
Pour nous, cette amélioration est
provisoire dans la mesure où il y a
certains événements, par exemple la
sécheresse qui sévissait dans certains
départements. Actuellement, on est
en récolte, c’est bon. On a une aug-
mentation de la production, donc une
baisse de l’insécurité alimentaire. Mais
les prévisions futures nous montrent
que le phénomène El Niño — où il y a
une accentuation de la sécheresse —
peut réduire la disponibilité de biens
alimentaires.
La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu
P A G E 9 V O L U M E 1 N U M É R O 3
Droit à l’Alimentation
Aussi, il y a la saison cyclonique qui
généralement frappe un ensemble de
départements et provoque des per-
tes agricoles et aussi des pertes de
revenu.
Qu’en est-il de la situation dans
le Nord-Ouest?
Le Nord-Ouest avait connu une si-
tuation d’urgence. Heureusement, il
y avait des interventions non seule-
ment du gouvernement mais aussi
des agences des Nations Unies, de
l’USAID. Le Nord-Ouest qui était
dans le niveau 3 de l’insécurité ali-
mentaire est passé au niveau 2. Mais
c’est toujours fragile. Pour le Nord-
Est et aussi pour le Plateau Central, il
y a eu un retard au niveau des
pluies ; les gens ont semé très tard
et l’arrêt des pluies depuis fin mai
crée une situation difficile pour les
producteurs de maïs et de haricot.
Ce qui fait qu’on observe, même
dans le cas de pertes estimées à 40%,
une baisse de la production.
A combien évalue-t-on le nom-
bre de personnes actuellement
en insécurité alimentaire dans le
pays?
Les dernières enquêtes de 2013 mon-
trent qu’on était à environ 30%, c’est-à
-dire environ 3 millions de personnes
sur les 10 millions. Actuellement, la
tendance devrait être à la baisse parce
qu’il y a une production agricole, et
une stabilité au niveau des prix. Mais je
ne peux pas dire exactement combien,
considérant qu’il y a une tendance à la
baisse. Il va falloir attendre la dernière
évaluation chiffrée.
Quelques informations disponibles sur
le site de la CNSA www.cnsa509.org)
Les récoltes en cours, depuis juin, ont
conduit à une amélioration des conditions
de sécurité alimentaire dans presque tout
le pays. Elles ont permis la reconstitution
de stocks alimentaires, épuisés au niveau
des ménages pauvres depuis mars. La dis-
ponibilité alimentaire s’accroit et ce jus-
qu’au mois d’août.
Certaines zones des départements de l’Ar-
tibonite, du Nord-ouest, du Sud-est et des
Nippes, qui étaient en situation de Crise
(Phase 3 de l’IPC), ont progressivement
évolué et se trouvent actuellement, pour la
plupart, en Stress (Phase 2 de l’IPC).
Les marchés qui, jusqu’en mai/juin, étaient
essentiellement pourvus en produits im-
portés, ont vu une augmentation graduelle
des produits locaux comme les haricots, le
maïs, les fruits, les bananes et les légumes.
Les prix des produits locaux ont baissé
sur la plupart des marchés. C’est le cas
des haricots par exemple dont le prix a
baissé de plus de 30 pour cent sur les
marchés de Port-au-Prince et de Jérémie, notamment.
L’arrêt précoce des pluies en juin a provo-
qué des baisses de production des cultu-
res semées en avril et mai. Les pertes
occasionnées par la sécheresse s’estiment
à environ 30 pour cent de la production
de la saison. Il est probable que la séche-
resse se poursuive jusqu’en octobre à
cause de la manifestation du phénomène
El Nino. Ce qui risque de compromettre
la performance de la deuxième campagne
agricole d’août-décembre et, du coup, une
détérioration de l’état de la sécurité ali-
mentaire pendant la même période, parti-
culièrement dans le Sud et le Plateau Cen-
tral.
Par ailleurs, l’injection de plus de 166 mil-
lions de gourdes, dans le cadre du pro-
gramme de cash transfert “Ti Manman
Cheri”, va atténuer quelque peu l’impact
négatif des dépenses occasionnées par la
réouverture des classes sur la consomma-
tion alimentaire des familles bénéficiaires.
La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu (suite)
Le Programme national d’assistan-
ce sociale EDE PEP se situe dans le
cadre des mesures prises par le
Gouvernement pour garantir le
droit à l’alimentation de la popula-
tion
Le programme national d'assistance sociale EDE PÈP vise à :
réduire les inégalités et promouvoir l’insertion sociale . cela implique l’inclusion des populations vulnérables
pour un bénéfice récurrent et la capacité de réaction aux urgences qui touchent le pays : famine, sécheresse, cyclo-
ne entre autres. Promouvoir l’inclusion des personnes handicapées.
promouvoir l’inclusion des personnes âgées
promouvoir l’inclusion des populations des quartiers défavorisés
Promouvoir l’inclusion des mères dont les enfants sont scolarisés au sein du cycle fondamental d’éducation
apporter un soutien ponctuel alimentaire en réponse a une décapitalisation liée aux catastrophes naturelles
en milieu rural
apporter un soutien alimentaire ponctuel lié a une catastrophe naturelle en milieu urbain
permettre un relèvement suite a une catastrophe naturelle
promouvoir et développer le capital humain de la population
promouvoir l’insertion économique
développer un environnement plus sains et un accès au logement décent
« le droit à l'alimentation est reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, au titre du droit à un niveau de vie
suffisant et il est consacré dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 ».
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
P A G E 1 0 V O L U M E 1 N U M É R O 3
La série de consultation autour de l’éla-
boration du Plan national des droits de
la personne a démarré à Jérémie
(Grand’Anse) le 23 août 2014. Des re-
présentants d’organisations de la socié-
té civile ont participé à cette rencontre
déroulée au Complexe administratif de
Jérémie. Une semaine plus tard, soit le
samedi 30 août, ce même exercice a eu
lieu dans la commune de Jacmel (Sud-
Est) avec la participation de représen-
tants d’une vingtaine d’associations loca-
les.
Dans ce plan, il est prévu un program-
me d’éducation aux droits de l’homme
(qui) devra être précédé d’une campa-
gne poussant chaque citoyen haïtien et
chaque citoyenne haïtienne à se ques-
tionner; à s’interroger sur les véritables
raisons de notre pauvreté, du chaos qui
paralyse notre société et l’inviter de
partir à la recherche des solutions selon
une approche collective...
La présentation d’une première ébauche
de ce plan aux militants de droits hu-
mains évoluant dans la Grand’Anse et le
Sud-Est a été assurée par la Ministre
Marie Carmèle Rose Anne Auguste,
Coordinatrice du CIDP. Dans ses pro-
pos d’introduction, la Ministre Auguste
a précisé que la question des droits
humains demeure une priorité non seu-
lement pour le gouvernement, mais
aussi pour les organisations de la socié-
té civile œuvrant dans ce domaine.
Les représentants d’organismes de la
société civile ont, de leur côté, appré-
cié l’idée de mettre en place un Plan
national des droits de la personne. Ils
ont profité de cette consultation pour
soulever certains problèmes liés au
fonctionnement de l’appareil judiciaire
dans leur région respective.
La première ébauche de ce plan a été
préparée par une équipe technique du
Bureau de la Ministre Déléguée auprès
du Premier Ministre chargée des droits
de l’homme et de la lutte contre la
pauvreté extrême. Les cahiers de char-
ge produits par des organismes de
droits humains œuvrant dans différen-
tes régions du pays ont été pris en
compte.
La série de consultation va se poursui-
vre dans d’autres départements du
pays. Pour finaliser le document à par-
tir des commentaires et suggestions
formulées par la société civile, le CIDP
sera encadré par un Consultant mis à
sa disposition par le projet « Aksyon
Kolektif pou Sekirite kont Esplwata-
syon » (AKSE). Ce projet, financé par
l’USAID, est piloté par la firme Futu-
re’s Group.
Des consultants planchent actuelle-
ment sur la relecture de la première
ébauche en vue de produire un docu-
ment initial pour la suite des consulta-
tions.
L’initiative de mettre en place un plan
national des droits de la personne est
donc nouvelle dans toute l’histoire du
pays. Cela traduit l’intérêt de l’Admi-
nistration Martelly et du Gouverne-
ment Lamothe pour la question des
droits humains. La finalité de ce plan
est de doter le pays de mécanismes
visant à promouvoir et à garantir les
droits de la personne humaine. Ce
plan se présente comme un outil
permettant à la population de connaî-
tre ses droits. En soumettant la pre-
mière ébauche de ce document à la
critique des organisations de la socié-
té civile, le gouvernement veut divor-
cer avec les anciennes pratiques, il
veut encourager la participation ci-
toyenne dans les prises de décision.
Le CIDP prévoit de présenter le Plan
national des droits de la personne à
la nation lors du colloque sur les cau-
ses de l’inégalité sociale en Haïti en
janvier 2015. Ce colloque se déroule-
ra du 27 au 30 janvier 2015 à Port-au
-Prince avec la participation de l’Ex-
pert indépendant sur la situation des
droits de l’homme en Haïti, Gustavo
Gallón, de l’ancienne Rapporteure
spéciale des Nations-Unies sur l'Ex-
trême pauvreté et les droits humains,
Magdalena Sepulveda, du Vice Prési-
dent du Gouvernement de la Répu-
blique Bolivarienne du Venezuela,
Hector Rodriguez et de la Ministre
de l'Inclusion économique et sociale
de l'Équateur , Betty Tola, entre au-
tres.
Plan national des droits de la personne : Le CIDP
consulte la société civile
P A G E 1 1 V O L U M E 1 N U M É R O 3
Quelque 170 jeunes de divers quartiers populaires de Port-au-Prince ont parti-
cipé en août et septembre 2014 à une série d’ateliers de création artistique ini-
tiés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée
des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême.
Des ateliers de peinture, de musique (percussion, chant, sonorisation), de sculp-
ture et de photographie ont été organisés dans le cadre de ce projet qui vise à
encourager la création artistique à travers l’encadrement des jeunes talents évo-
luant dans les quartiers défavorisés.
Apprendre un métier artistique est le plus grand souhait de ces jeunes qui sont
très conscients de la situation de vulnérabilité dans les quartiers populaires.
Sculpter pour lutter contre la pauvreté
Originaire d’un quartier précaire de Port-au-Prince, Mackendy participe à l’atelier de sculpture aux côtés d’autres jeunes qui
veulent, d’une façon ou d’une autre, contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans leurs communautés.
« Nous aimerions participer à la transformation de nos communautés, nous aimerions projeter une autre image des gens vivant dans
les quartiers populaires », affirme-t-il. Les connaissances acquises dans le cadre de cet atelier me permettront de développer mes
talents de jeune sculpteur et de montrer au monde entier qu’il existe de grandes potentialités dans les quartiers populaires ».
S’engager socialement par la photographie
Daniel et Benson sont parmi ces 170 jeunes faisant partie de la première cohor-
te de bénéficiaires de ces ateliers de création artistique. Passionnés de la photo-
graphie, ces deux jeunes veulent projeter une image positive des quartiers popu-
laires qui, disent-ils, regorgent de talents. « Nous voudrions être des photographes
professionnels, c’est-à-dire utiliser la photographie non seulement pour construire notre
vie, mais aussi pour vendre une nouvelle image de notre communauté, à travers des
reportages sur la culture et sur la société en général ».
Ce sont, au total, une vingtaine de jeunes garçons et filles qui ont bénéficié de cet atelier de
photographie animé par des photographes professionnels, tels Logan Abassi (Nations Unies),
Filibien André et Henri Cayard (Monsieur Henri). A l’instar de leurs camarades en sculpture
et en photographie, les autres participants aux différents ateliers ont salué cette initiative du
Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et
de la Lutte contre la Pauvreté Extrême.
L’organisation de ces ateliers se situe dans la continuité du programme « Kalfou Richès Peyi dAyiti » impulsé en 2012 par le
Bureau de la Ministre Déléguée afin de conduire les producteurs de richesse à se responsabiliser face à l’extrême pauvreté
dans plusieurs quartiers défavorisés du pays. Les personnes visées par ce projet sont des jeunes qui ont déjà un penchant
pour les domaines ciblés et qui n’ont pas la possibilité de s’épanouir.
Ce projet participe de la stratégie de l’Administration Martelly et du Gouvernement Lamothe de combattre l’extrême pau-
vreté dans le pays et constitue l’une des composantes essentielles du Plan d’action pour la réduction de la pauvreté (PARP).
Le projet de création multidimensionnelle initié par le Bureau de la Ministre déléguée vise à:
Permettre aux jeunes et moins jeunes des quartiers défavorisés de développer leurs potentialités, de s’émanciper et de
créer de la richesse;
Contribuer à développer une dynamique de solidarité et d’entraide sociale dans les quartiers ciblés;
Les objectifs généraux de ces ateliers de création artistique sont:
Combattre l’extrême pauvreté dans les quartiers défavorisés par l’encadrement et la valorisation de la création multi-
dimensionnelle;
Encourager dans ces quartiers la création artistique et l’émergence des petits métiers
Construire la paix sociale, la fraternité et générer l’amour au sein des communautés précaires par la création artistique
V O L U M E 1 N U M É R O 3 P A G E 1 2
Le Gouvernement encourage la création artistique dans les
quartiers défavorisés et à Ile-à-Vache
P A G E 1 3
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U
C I D P
Dans le cadre des ateliers de créa-
tion artistique, initiés par le Bureau
de la Ministre Déléguée auprès du
Premier Ministre Chargée des Droits
Humains et de la Lutte contre la Pau-
vreté Extrême, les participants à l’a-
telier de chants du programme «
Kalfou Richès » ont enregistré, le 27
août 2014, des chants traditionnels
haïtiens en voie de disparition dans
les studios de MINUSTAH-FM.
Quarante et un (41) jeunes, accom-
pagnés de leurs formateurs, ont pris
part à cette séance d’enregistrement
en présence de la Ministre, Mme
Rose-Anne Auguste, qui est venue
encourager l’initiative de son bureau.
« Ce projet vise à soutenir l’intégra-
tion des jeunes de plusieurs quartiers
défavorisés de la capitale dans des
activités susceptibles de promouvoir
leurs droits individuels et de meilleu-
res conditions de vie car ils sont,
pour la grande majorité, plein de
talents et ont seulement besoin de
l’encadrement nécessaire pour s’ex-
primer » a-t-elle indiqué.
La MINUSTAH par le biais de son
Bureau de la communication et d’in-
formation publique a offert un ap-
pui technique au programme de «
Kalfou Richès », par l’intervention
d’un technicien de MINUSTAH FM
lors d'une formation de sonorisa-
tion et de Disc-Jockey et par la
fourniture de deux tentes pour
augmenter l'espace de formation
au sein du bureau de la Ministre.
Cinq (5) chants traditionnels haï-
tiens en voie de disparition ont été
enregistrés en Créole avec un ac-
compagnement au piano et à la
guitare. « Mon expérience à MI-
NUSTAH FM a été des plus enri-
chissantes et m’a permis d’extério-
riser ma voix pour la plus grande
joie de ceux qui m’écoutent », dit
Marie Woodling Timothée. « Au
cours de cette expérience, j’ai
beaucoup appris de mes formateurs
en sonorisation, en musique et en
chant », déclare Kesnel Clercius, un
autre participant à ces ateliers.
Au cours de ce projet, six ateliers
de création artistique se sont dé-
roulés du 11 août au 12 septembre
2014 à l’intention de 170 jeunes.
Ces ateliers ont été organisés par
le Bureau de la Ministre Déléguée
auprès du Premier Ministre Char-
gée des Droits Humains et de la
Lutte contre la Pauvreté Extrême.
Les participants aux ateliers «Richès» enregistrent des chants traditionnels haïtiens en voie de disparition
Quatre ateliers de formation (photographie, peinture, percussion et théâtre) à l’intention des jeunes ont été lancés, le
vendredi 22 août 2014 à l’Ile-à-Vache, dans le cadre d’un projet de création artistique initié par le Bureau de la Ministre
Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême de
concert avec le ministère du Tourisme et de l’Industrie Créative.
Vingt-neuf jeunes des deux sexes ont participé à l’atelier de théâtre animé par le comédien Eliézer Guérismé. L’accent a
été mis dans cet atelier sur les concepts clés utilisé en théâtre, les techniques de création d’un personnage, les techni-
ques de mémorisation d’un texte théâtral, entre autres.
L’atelier de peinture, qui a réuni aussi 20 jeunes, est assuré par le peintre Jean Dany Blaise. Quant à l’atelier de photo-
graphie, il a été animé par le photographe Max Jean-François à l’intention d’une vingtaine de jeunes. Max a utilisé une
approche participative et pratique pour transmettre aux participants l’histoire de la photographie et les différents plans
qui existent dans la pratique de la photographie.
Des ateliers de percussion ont été aussi organisés. Ils étaient au total 80 participants de deux sexes qui avaient bénéficié,
du 22 août au 19 septembre 2014, de ces ateliers de formation. L’atelier d’art plastique se poursuit encore au centre
communautaire de l’Ile à Vache. L’organisation des ateliers de l’Ile à Vache bénéficie du financement du Ministère du
Tourisme et d’industrie créative..
Des ateliers de création artistique organisés aussi à l’Ile-à-Vache
Le projet KORE FANMI présenté au CIDP
P A G E 1 4 V O L U M E 1 N U M É R O 3
KORE FANMI est un projet pilote du gou-
vernement haïtien, mis en œuvre par le
Fonds d’Assistance Economique et Socia-
les (FAES). Financé par la Banque mondia-
le, ce projet vise à créer un mécanisme
intégré de protection sociale sur tout le
territoire national et à identifier et guider
les familles les plus vulnérables dans leur
processus de développement.
Ce projet a été présenté, le 4 septembre
2014, au CIDP, par son coordonnateur
national, le docteur Hans Müller Thomas.
La stratégie nationale de lutte contre la
pauvreté extrême est très jeune, selon le
docteur Thomas. Le gouvernement cher-
che à construire une stratégie plus systé-
matique, plus efficace. Le projet KORE
FANMI a été élaboré selon une approche
basée sur la famille, l’adaptation du service
aux besoins des familles, l’harmonisation
des fournisseurs de services. L’un des
objectifs de ce projet, explique le doc-
teur Hans Müller Thomas, est d’établir
un modèle d’accompagnement familial
de proximité. Ce projet dispose d’un
système intégré d’information sociale
(SIIS) qui permet d’analyser la vulnérabi-
lité des familles à partir des informa-
tions collectées.
Ce système permettra également d’éta-
blir le Plan de développement familial à
partir de ces informations. Selon le doc-
teur Thomas, le modèle KORE FANMI
a des potentialités à différents niveaux.
Il permettra de renforcer le pouvoir
local en étant proactif et de faciliter le
ciblage pour les interventions. Les élé-
ments développés dans le Plan d’action
pour la réduction de la pauvreté (PARP)
sont pris en compte dans ce projet
supporté par certaines agences des
Nations Unies comme l’Unicef.
La présentation du docteur Hans Mul-
ler Thomas a été suivie d’un débat
très intéressant. La Ministre Rose An-
ne Auguste a proposé à l’équipe KO-
RE FANMI de travailler en synergie
avec d’autres structures impliquées
dans les programmes de protection
sociale pour obtenir de bons résultats.
La stratégie la plus utile, selon la Mi-
nistre, serait de se rencontrer au
moins une fois par mois, de créer des
espaces d’échanges pour harmoniser
les interventions. La Ministre Délé-
guée suggère d’exploiter au mieux les
plans spéciaux du gouvernement pour
expérimenter KORE FANMI, cibler
des communes pilotes pour faire at-
terrir cette synergie.
représentant de l'Unicef en Haïti, Edouard
Beigbeder, a lui aussi pris la parole au cours
de cet événement.
Il a été question pour les participants de
discuter de l’impact de l’innovation et de la
technologie mobile sur la vie des enfants en
Haïti. Ce débat organisé par l’Unicef a été
l’occasion pour la Ministre Déléguée de plai-
der en faveur de l’utilisation de la technolo-
gie dans les programmes d’éducation pour
tous, de soins de santé, d’autonomisation des
femmes et du renforcement de la protection
de l'environnement.
Madame Rose Anne Auguste a ainsi mis l’ac-
cent sur l’importance des technologies de
l’information et de la communication (TIC)
dans le développement d’un pays tout en
soulignant l’impact de ces technologies sur la
société haïtienne au cours des dernières
années avec l’apparition notamment de la
téléphonie mobile.
La Ministre Marie Carmèle Rose Anne
Auguste a participé, le mercredi 10 sep-
tembre 2014, à un débat sur «l'innovation
technologique pour les enfants les plus
vulnérables d'Haïti». Ce forum a réuni des
intervenants tels le directeur général de
Digicel Haïti, Maarten Boute, le chef de
développement de Surtab (la tablette fabri-
quée en Haïti), Patrick Sagna, la directrice
générale de l'Institut Haïtien de Statistique
et d'Informatique (IHSI), Danilia Altidor. Le
«L’impact de ces technologies sur l’économie
du pays et sur sa société est considérable», a-
t-elle reconnu. Ces technologies ont permis
aux citoyens et citoyennes de s’exprimer, de
communiquer en temps réel, de se concerter
et de se mobiliser.
«Grâce à ces technologies, nous sommes
désormais en mesure d’apporter une répon-
se beaucoup plus rapide aux épidémies et
autres désastres naturels qui affligent surtout
la catégorie qui constitue le maillon le plus
vulnérable de notre société : les enfants des
couches défavorisées», a soutenu Madame
Auguste qui considère l’apparition de ces
technologies comme «un atout majeur pour
le développement intégral de ce pays et sa
modernisation».
Le forum intitulé «Talks: L’innovation techno-
logique pour le bien des enfants» est une
initiative de l’Unicef supportée par la compa-
gnie de téléphonie mobile Digicel.
Les technologies: Un outil important pour le développement et la modernisation d’Haïti
Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
V O L U M E 1 N U M É R O 3 P A G E 1 5
Ne laissez personne de côté,
réfléchir, décider et agir ensem-
ble contre la misère est le thème
choisi pour la journée mondiale du
refus de la misère pour cette an-
née. Ce thème traduit très bien le
parti pris du gouvernement pour
les plus démunis; l’approche et les
actions adoptées pour respecter
leur droit. En faisant de l’option
préférentielle pour les pauvres sa
boussole sociale, l’Administration
Martelly et le gouvernement Lamo-
the bousculent les traditions politi-
ques en vigueur jusqu’ici et pren-
nent des actions concrètes pour
renverser les murs que l’exclusion
et toutes sortes de préjugés avaient
dressés autour de nos masses labo-
rieuses, les confinant à une misère
abjecte. En témoignent entre autres,
le programme Ede Pèp, le Plan
d’Action de réduction de la pau-
vreté, les Plans spéciaux, Gouvèn-
man lakay ou qui apportent aux
populations des dix départements
géographiques du pays ce qui leur a
toujours été refusé : l’éducation,
l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire,
l’appui à l’économie familiale et l’or-
ganisation sociale participative.
Cependant, nous tenons à rappeler
que ce combat ne saurait se gagner
sans l’implication de l’ensemble de
la société. Aussi, appelons-nous à
une mobilisation citoyenne de tous
les Haïtiens et de toutes les Haï-
tiennes contre l’extrême pauvreté,
l’exclusion et le chômage. Nous les
invitons à refuser les structures et
les habitudes qui ont jusqu’ici en-
tretenu la misère; à rejeter toute
forme d’égoïsme, d’individualisme
et à renouer avec nos valeurs tra-
ditionnelles d’entraide et d’amour
qui demeurent nos matériaux les
plus sûrs pour l’édification d’une
Haïti libre de toute misère.
La Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a participé du 2 au 4 octobre 2014 à Quito (Equateur) au Xe
forum des Ministres du développement social de l’Amérique Latine.
Ce forum, qui s'est déroulé autour du thème « Dépassement de l’inégalité en Amérique latine, transformations
sociales et politiques publiques », témoigne de la volonté des dirigeants de la région d’œuvrer à l’éradication de la
pauvreté dans les différents pays latino-américains.
La Ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté ex-
trême était invitée à participer à ce forum par le Ministère d’inclusion économique et sociale (MIES) de l’Equateur.
Ce dialogue entre les ministres du développement social de l’Amérique Latine s’inscrit dans le cadre du forum ré-
gional initié par le programme MOST de l’UNESCO. Créé en 1994, le programme pour la Gestion des Transfor-
mations Sociales (MOST) est une initiative de l'UNESCO qui vise à favoriser et à promouvoir la recherche en
sciences sociales.
Dans le cadre de ce forum, les participants ont discuté des stratégies de coopération en vue du dépassement de
l’inégalité en Amérique Latine. Il a été également question de mettre en avant les « expériences réussies de trans-
formation sociale en vue du dépassement de l’inégalité. Le cas de l’Equateur ».
Des interventions de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), de la Faculté
Latino-Américaine des Sciences sociales (FLACSO) et du Conseil Latino-Américain des Sciences sociales
(CLASCO) figuraient aussi à l’agenda.
A travers cette initiative, les ministres latino-américains du développement social cherchent à « renforcer l’échange
d’expériences sur les transformations sociales, le processus de coopération régionale et le dialogue au plus haut
niveau, stimulant ainsi l’accord des stratégies conjointes, servant à dépasser l’inégalité en Amérique Latine ».
Le débat et la prise de décision entre les décideurs publics, les institutions de sciences sociales de la région sont
aussi encouragés, de même que la discussion sur les objectifs du développement global post-2015.
Voilà déjà 27 ans que le Père Wre-
sinski avec plus de
100 000 personnes se réunissaient sur
la Place Trocadéro
à Paris pour offi-ciellement dire non
à la misère et rap-
peler au monde entier que là où des
hommes sont
condamnés à vivre dans la misère, les
droits de l’homme
sont violés. S’unir pour les faire res-
pecter est un devoir
sacré. La journée mondiale du refus
de la misère, a été
officiellement re-connue par l’ONU
en 1992 .
Objectifs du Forum des ministres de
développement
social de l'Améri-que Latine: Renfor-
cer l' échange d'ex-
périence sur les transformations
sociales, le proces-
sus de la coopéra-tion régionale, et le
dialogue au plus
haut niveau, stimu-lant ainsi l'accord
des stratégies
conjointes, servant à dépasser l'inéga-
lité en Amérique
Latine. Le débat et la prise de dé´vision
entre les décideurs
publics, les Institu-tions de Sciences
sociales de la Ré-
gion, sont aussi encouragés, de
même que la discus-sion sur les objec-
tifs du développe-
ment global post 2015.
Participation du gouvernement haïtien au Xe forum des ministres du développement social de l’Amérique latine
P A G E 1 6
Le Gouvernement a mis en place plusieurs plans spéciaux pour intensifier des projets de développement à tra-
vers le territoire national. Ces plans spéciaux ont été élaborés pour lutter contre la pauvreté extrême dans dif-
férentes régions du pays. Chaque plan est géré par un coordonnateur qui a pour tâche de s’assurer de la bon-
ne gestion des fonds engagés par l’État. Ces coordonnateurs devront donner des résultats concrets dans des
secteurs clés permettant de lutter de manière efficace contre la misère et accélérer le processus de décentrali-
sation du pays. Section communale de Pestel, Bernagousse est l’un des sites bénéficiant de cette nouvelle stra-
tégie. Parmi les actions entreprises dans cette section communale, neuf sont déjà achevées. Ces actions sont les
suivantes:
Electrification de la maison et système d’eau courante pour le centre de santé
Installation d’équipements médicaux et de médicaments dans le centre de santé
Installation d’un centre de soins de santé primaire avec la coopération cubaine
Intégration de 324 mères dans le volet Cash Transfert ‘’Ti Manman Chérie’’ du programme EDE
PEP. Ces mamans sont enregistrées dans 4 écoles
Distribution de 630 kits scolaires dans 4 écoles
Distribution de 445 bons de solidarité
Formation des superviseurs et des facilitateurs dans le cadre du programme d’alphabétisation
Installation de 35 lampadaires
Distribution de 6450 paniers de solidarité
Distribution de 500 kits de semences et d’intrants avec Kore Plantè
Distribution de boutures de manioc, d’ignames et de patates
Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays
leur permettra de pouvoir inté-
grer la société après avoir quitté
la prison.
« Être libre, ce n'est pas seulement
se débarrasser de ses chaînes ; c'est
vivre d'une façon qui respecte et
renforce la liberté des autres ».
Beaucoup d’entre nous se sou-
viennent de cette pensée de Nel-
son Mandela, grand artisan de la
liberté qui a lui aussi connu la
prison.
La question de la détention pré-
ventive prolongée demeure égale-
ment une priorité pour l’Adminis-
tration Martelly et le Gouverne-
ment Lamothe. Des mesures sont
en train d’être prises en vue de
résoudre ce problème. De plus, le
Gouvernement travaille sans relâ-
che sur la révision du code pénal.
Un forum sur la politique pénale,
organisé au mois de septembre
À l’occasion de la Journée natio-
nale des détenus, le 28 octobre
2014, l’Administration Martelly et
le Gouvernement Lamothe ont
réaffirmé leur engagement d’œu-
vrer à l’amélioration des condi-
tions dans les centres carcéraux
du pays.
Depuis son arrivée au pouvoir, le
Président Michel Joseph Martelly
s’est engagé à édifier un véritable
État de droit et à renforcer les
institutions du pays. La construc-
tion de cet État de droit ne peut
se faire en dehors du respect des
droits de ceux-là même qui sont
privés de liberté. C’est pourquoi
le Gouvernement, à travers les
ministères sectoriels, a jugé né-
cessaire d’arrêter un certain
nombre de mesures visant à ga-
rantir le droit de tous les détenus
de s’émanciper, s’épanouir et
de se créer un état d’esprit qui
dernier, est venu renforcer
l’esprit du construit de l’État de
droit tant souhaités par L’Ad-
ministration Martelly et du
Gouvernement Lamothe dans
le cadre des efforts visant
la réforme judiciaire. De plus,
l’Etat haïtien s’engage à à poser
des actes concrets en matière
d’amélioration des conditions
de détention dans le pays.
À l’occasion de la journée de
solidarité avec les détenus, le
Bureau de la Ministre Déléguée
auprès du Premier Ministre
chargée des droits de l’homme
et de la lutte contre la pauvreté
extrême s’associe au Ministère
de la Justice et de la Sécurité
Publique pour rappeler à nos
frères et sœurs se trouvant
derrière les barreaux que le
Gouvernement travaille à l’a-
mélioration de leurs situations.
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouvernement
L'Administration Mar-
telly et le Gouverne-
ment Lamothe pensent
que pour combattre
avec succès l'extrême
pauvreté, il faut la mise
en œuvre des points
suivants :
Mettre l’humain au
centre des préoccupa-
tions de l’État,
Bâtir de nouveaux
paradigmes
Faire de l’homme et de
son bien-être le centre
de toute activité politi-
que et économique
Faire renaître les
traditions qui ont
toujours été les vraies
richesses de tout peu-
ple;
Mettre fin à la margi-
nalisation, à l’exclusion
qui frappent les indivi-
dus des classes défavo-
risées;
Leur donner la capacité
de décider eux-mêmes
ce qui est bon pour eux
et de dessiner leur
avenir;
Finalement et surtout,
tout mettre en œuvre
pour réduire les inéga-
lités afin de faire d’eux
des citoyens à part
entière.
C’est ça l’option préfé-
rentielle pour les pau-
vres. La seule qui ait
produit la preuve
tangible que le dévelop-
pement est loin d’être
cette pente ardue,
presqu’impossible à
gravir comme nous
étions portés à le croire
au constat de tant
d’échecs en matière de
développement interna-
tional.
Des chefs d’Etat et de gouvernement
des pays membres de l’Alliance Boliva-
rienne pour les Amériques (ALBA)
ont participé, au mois d’octobre der-
nier, à un sommet spécial sur les dis-
positions à prendre en vue d’empê-
cher la propagation du virus Ebola
dans la région.
L’Administration Martelly et le Gou-
vernement Lamothe ont été représen-
tés à ces assises. La question de la
protection de la population a été au
centre des débats. Au terme des dis-
cussions, une déclaration conjointe en
23 points a été adopté par les chefs
d’États et de gouvernement qui
avaient fait le déplacement. Ces diri-
geants politiques se sont donc mis
d’accord pour élaborer un plan régio-
nal contre l’Ebola. Il a été l’occasion
pour le président Michel J. Martelly de
partager avec les autres chefs d’Etat et
de gouvernement présents le plan de
prévention préparé par la République
d’Haïti en vue de prévenir la propaga-
tion de ce virus sur le territoire haï-
tien.
Dans ce numéro spécial, le CIDP a
jugé utile de relayer cette déclaration
conjointe adoptée par les chefs d'État
des pays membres de l'Alliance Boliva-
rienne.
Déclaration conjointe des chefs d'État des pays
membres de l'Alliance Bolivarienne
« Nous, Chefs d’Etat et de gouverne-
ment des pays membres de l’Alliance
bolivarienne des peuples de Notre
Amérique/Traité de Commerce des
Peuples (ALBA-TCP), réunis à La Ha-
vane le 20 octobre 2014 en Sommet
extraordinaire en vue de faire face à
l’épidémie de virus d`Ébola ;
Profondément préoccupés par la ca-
tastrophe humanitaire que l’épidémie
d’Ébola représente pour l’Afrique de
l’Ouest, au point que l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) l’a jugée
« une urgence de santé publique de
portée internationale » dans la mesu-
re où elle risque de s’étendre à d’au-
tres pays et régions du monde ;
Conscients que l’ensemble de la
communauté internationale, en coo-
pération avec l’Organisation mondia-
le de la santé (OMS), l’Organisation
panaméricaine de la santé (OPS) et la
Mission des Nations Unies pour l’ac-
tion urgente contre l’Ebola
(UNMEER), doit engager d’urgence
des actions pour faire face à ce fléau
avec toutes les ressources requises ;
Notant avec inquiétude que les res-
sources internationales nécessaires
pour engager des actions rapides et
efficaces contre l’épidémie à virus
Ebola restent insuffisantes pour
contrecarrer ce qui peut devenir une
des pandémies les plus graves de
l’histoire de l’humanité ;
Réaffirmant que l’ALBA-TCP repose
sur des principes de solidarité, de
coopération véritable et de complé-
mentarité entre nos pays, ainsi que
sur son engagement auprès des peuples
les plus vulnérables et envers la préser-
vation de la vie sur la planète ;
Convaincus qu’il est indispensable d’a-
dopter d’urgence des mesures de coo-
pération efficaces à même de contri-
buer, par des actions coordonnées
entre les services de santé et d’autres
secteurs, à empêcher que l’épidémie à
virus Ébola ne gagne des pays de notre
continent ;
Rappelant les clauses du Règlement
sanitaire international (2005) et de la
Feuille de route pour la lutte contre
l’épidémie d’Ébola (OMS) du 28 août
2014, qui vise à enrayer la transmission
du virus Ébola dans le monde et à faire
face aux conséquences d’une nouvelle
propagation internationale ;
Prenant note des protocoles de l’OMS
concernant la prévention de la trans-
mission de l’épidémie à virus Ébola
entre des personnes, des organisations
et des groupes de population ;
Soulignant que l’épidémie peut être
endiguée, notamment par l’application
des protocoles établis relatifs à la sécu-
rité et à la santé, et par d’autres mesu-
res préventives ayant fait leurs preu-
ves ;
Décidons
Des mesures pour prévenir le virus Ebola en Haïti et dans la région des Caraïbes
P A G E 1 7
1. De coordonner nos efforts pour prévenir et contrer l’épidémie à virus Ébola, entre autres par la prestation et l’emploi
rapides d’une assistance entre nos pays, laquelle aide passerait par l’envoi de travailleurs sanitaires, de secours et de maté-
riels.
2. De traiter prioritairement les besoins spéciaux des pays frères des Caraïbes, qui bénéficieraient des actions de coopéra-
tion décidées par les pays de l’ALBA-TCP en vue de prévenir et de contrer l’épidémie à virus Ébola.
3. Activer le Réseau de vigilance épidémiologique de l’ALBA-TCP, dont la création a été décidée à la Première Réunion des
ministres de la santé de l’Alliance le 25 février dernier à Caracas.
4. D’appuyer résolument les brigades médicales bénévoles spécialisées dans la réponse aux catastrophes et aux grandes épi-
démies du Contingent Henry Reeve (République de Cuba) qui travaillent en Afrique. À cet égard, nous exprimons notre
volonté, en tant qu’Alliance bolivarienne, de contribuer avec des personnels de santé hautement qualifiés aux efforts de ce
contingent pour toutes tâches nécessaires dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes.
5. Établir des mécanismes nationaux en vue de diagnostiquer et d’isoler sans retard les cas d’infection éventuels, compte
tenu des manifestations cliniques initiales de la maladie, de l’histoire de voyages ou de l’histoire de l’exposition signalée par le
patient, ou obtenues par enquête épidémiologique.
6. Générer et partager des capacités permettant de diagnostiquer les maladies qui exigent des laboratoires possédant le ni-
veau sécurité requis.
7. Concevoir et exécuter des campagnes d’éducation publique sur la prévention du virus Ébola et le combat contre lui, afin
de mieux préparer la population et de renforcer sa confiance.
8. Adopter et renforcer des mesures préventives en vue de détecter et de réduire l’exposition au virus Ebola, et garantir
une prise en charge et des services médicaux efficaces au personnel d’intervention.
9. Renforcer les mesures de vigilance et de contrôle épidémiologiques aux frontières, notamment dans les ports et les aéro-
ports.
10. Contribuer, à partir de l’expérience acquise, à la formation du personnel de santé spécialisé en prévention et contrôle du
virus Ébola dans les pays de l’ALBA-TCP et des Caraïbes.
11. Créer un groupe de différents spécialistes chargé de former le personnel de santé en matière de biosécurité, y compris
dans l’emploi des équipements de protection personnelle face à des cas suspects ou confirmés d’Ébola, le traitement des
maladies hémorragiques et du patient en état critique, lequel personnel de santé pourrait devenir des facilitateurs et des
conseillers dans leurs pays.
12. Garantir dans le plus grand nombre possible d’installations du système de santé, des équipes médicaux de réserve et des
intrants vitaux pour la gestion de la maladie.
13. Promouvoir des recherches scientifiques, épidémiologiques et biologiques sur l’Ébola dans le cadre de l’ALBA-TCP, et
encourager la coopération dans ce domaine avec d’autres pays, à titre de contribution aux efforts internationaux visant à
faire face à l’épidémie, ainsi qu’en vue de consolider l’indépendance scientifique, médicale et sanitaire de nos pays.
14. Perfectionner les mécanismes d’information entre nos pays de l’ALBA-TCP, afin que ceux-ci soient au courant de la si-
tuation épidémiologique qui y règne et qu’ils puissent disséminer plus aisément les expériences requises.
15. Appuyer résolument les initiatives des Nations Unies, notamment celles de l’OMS/OPS et de l’UNMEER, en vue de met-
tre en œuvre les recommandations du Comité international d’urgence du Règlement sanitaire international.
16. Promouvoir la coopération avec d’autres pays du continent pour contrer et prévenir la propagation du virus Ébola et
entreprendre des programmes conjoints qui y contribueront.
17. Convoquer, les 29 et 30 octobre, à La Havane (Cuba), une réunion technique de spécialistes et de cadres des pays de
l’ALBA-TCP qui échangeraient des expériences et des connaissances, et qui concerteraient des stratégies de prévention et
de contrôle face à la menace que représente l’épidémie à virus Ébola.
18. Charger les ministres de la santé des pays de l’ALBA-TCP d’élaborer un Plan d’action, une fois connues les propositions
de cette réunion technique de spécialistes et de cadres, et de le mettre en œuvre sans retard en coordination avec l’OMS/
OPS. Ce Plan doit être présenté pour examen aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’ALBA-TCP, au plus tard le 5 no-
vembre 2014.
19. Utiliser toutes les ressources à la disposition du secrétariat exécutif de l’ALBA-TCP pour appuyer les initiatives approu-
vées.
20. Féliciter la République bolivarienne du Venezuela d’avoir remis au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, le 16 octo-
bre 2014, un don de cinq millions de dollars destinés à la lutte contre le virus Ébola.
21. Féliciter la République de Cuba et son peuple pour l’exemple de solidarité avec les pays frères d’Afrique de l’Ouest qu’ils
ont donné en envoyant des personnels médicaux cubains.
22. Proposer à la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) de promouvoir des efforts régionaux vi-
sant à prévenir et à contrôler la menace que fait peser l’épidémie à virus Ébola.
23. Continuer de coopérer avec les pays africains touchés par l’épidémie, maintenir la coopération déjà existante avec les
pays non touchés et incorporer les expériences des brigades d’intervention spécialisées en cas de catastrophes et de grandes
épidémies qui y travaillent.
La Havane, le 20 octobre 2014
Déclaration conjointe des chefs d'État des pays membres de l'Alliance Bolivarienne
P A G E 1 8
P A G E 1 9
Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP
Le programme EDE PEP, deux ans après!
Deux ans après son lancement par le Premier Ministre Laurent
Salvador Lamothe, le programme national d’assistance sociale EDE
PEP suit son cours sur le territoire national. A travers ses différents
volets, ce programme est présent dans les 140 communes et 570
sections communales du pays. Le volet cash transfert « Ti Manman
Chéri », par exemple, a déjà bénéficié à plus de 86 mille mères de
familles réparties dans les dix départements géographiques du
pays. Par ailleurs, quelque 31 409 étudiants font partie du sous-
programme « Kore Etidyan ». Environ 1 795 179 paniers de solida-
rité ont été distribués à travers le pays. Le gouvernement – par le
biais de ce programme – a déjà installé 358 restaurants commu-
nautaires dans ces différentes communes.
A l’occasion du deuxième anniversaire de ce vaste programme so-
cial, le CIDP – dans ce bulletin spécial – se fait le plaisir de parta-
ger avec ses lecteurs le bilan d’EDE PEP, sous forme de cartes.
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
P A G E 2 0
Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
P A G E 2 1
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP
Au-lendemain des événements du 18 novembre 2014, le gouvernement tient à renouveler une fois de plus, sa farouche volonté à
poursuivre la bataille sociale afin de changer de façon radicale les conditions d’existence du peuple haïtien qui, abandonné depuis 2
siècles, n’a pas cessé de souffrir. Le gouvernement condamne énergiquement, une fois de plus, les violences enregistrées lors de la
manifestation de l’opposition. Des dispositions sont déjà prises pour identifier et sanctionner les auteurs de tels agissements.
L’Administration Martelly et le gouvernement Lamothe, conscients de leur responsabilité historique et animés du désir de mettre fin
à l’injustice et à l’exclusion qui affligent nos masses laborieuses depuis toujours, se sont employés, dès leur prise de fonction, à élabo-
rer une politique d’action sociale concrète pour accompagner les couches défavorisées de notre société dont les droits les plus fon-
damentaux ont toujours été violés.
Cette bataille pour le changement implique l’engagement de tous et de toutes, en particulier, les ministres, les secrétaire d'État, les
directeurs généraux, les fonctionnaires de l’Administration Publique, les collectivités territoriales, les parlementaires, les forces orga-
nisées de la société civile. Elle avance bon train. Il est venu le temps de sortir le peuple de la misère qui l’afflige depuis trop longtemps
et de lui garantir le respect de ses droits, ainsi que la dignité dont jouit tout citoyen et toute citoyenne libre qui participe fièrement à
la refondation sociale de son pays.
Le gouvernement prendra envers et contre tous les mesures nécessaires pour restaurer la stabilité au pays, et en finir avec l'insécu-
rité, le kidnapping, le trafic de la drogue, la contrebande, la corruption, l'impunité qui gangrènent les fondements même de la nation que nous ont laissé en héritage nos ancêtres. Aucune société ne saurait être viable, aucun combat pour un État de droit prospère ne
saurait être gagné sans l’éradication de ces fléaux.
Après toutes les calamités qui ont fragilisé la nation depuis ces dernières décennies : ouragans, tremblement de terre et bouleverse-
ments politiques, sa refondation sociale exige la collaboration de tout citoyen et de toute citoyenne. Nous devons pouvoir dire d’un
seul élan, agir en toute sérénité pour imposer une fin radicale à ces pratiques qui rongent la nation et hypothèquent son avenir.
Le pays entier doit comprendre que l’avenir d’Haïti, l’avenir de chaque citoyen et de chaque citoyenne est en jeu. L’administration
Martelly et le Gouvernement Lamothe déploient des efforts pour renforcer la base de l’Édification d’une Haïti heureuse et prospère,
une Haïti où la misère ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Le Gouvernement, tout en prônant un dialogue franc et sincère entre toutes les instances de la scène politique, entend réaffirmer de
façon catégorique l’autorité de l’État. Il manifeste sa volonté de mettre en échec toute tentative de détourner l’attention publique des
progrès réalisés sur le chemin de l’édification d’une nation démocratique et prospère.
Le Gouvernement continuera à s’engager sans réserve, à promouvoir tous les droits prescrits par la constitution y compris le droit à
la liberté d’expression dont certains font un usage abusif. Il réaffirme sa ferme détermination à lutter pour garantir à tout citoyen et
à toute citoyenne une éducation de qualité et un logement convenable; éradiquer la faim et l’extrême pauvreté; renforcer les insti-
tutions démocratiques et rétablir le prestige ainsi que le respect auxquels a droit la Première République noire du monde.
Il est venu le temps pour chacun de nous, de prendre nos responsabilités citoyennes et d’apporter notre appui total à la vision socia-
le du gouvernement, pour que triomphent les idéaux du peuple haïtien et ses aspirations les plus fondamentales.
Le peuple n’a que trop souffert.
Plus que jamais, nous avons le devoir de nous unir pour satisfaire ses revendications légitimes.
Le peuple vaincra, Haïti vaincra. Le peuple n’en attend pas moins de nous. Nous sommes du bon côté de l’Histoire.
P A G E 2 2
Le peuple vaincra, Haïti vaincra!
B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P
V O L U M E 1 N U M É R O 3
En décembre 2014: « Gouvènman Lakay Ou » fera escale à Cité Soleil
4 et 5 décembre: 2014 : Atelier de la Banque Mondiale et USAID: Politique de protection sociale et profil de pauvreté. La banque mondiale a terminé son analyse sur les profils de pauvreté et la répartition des financements. Ce premier atelier permettra de faire le point sur les orientations stratégiques en fonction des données.
15 et 16 décembre 2014: Atelier restreint de présentation et validation des 2 rapports de la CEPAL: 1/ évaluation EDE PEP et 2/ stratégies de finance-ment pour l'avenir. Lors de cet atelier nous parlerons également de l'atelier international de janvier.
Du 27 au 30 janvier 2015: Colloque sur "Penser et lutter contre la Pauvreté extrême, c'est penser l'égalité sociale.
Après plusieurs discussions avec les autorités haïtiennes - et en particulier avec la Ministre déléguée chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême - , il a été convenu que le premier colloque thématique porterait sur les causes fondamentales de l’inégalité sociale qui persiste en Haïti.
Cette idée est soutenue par 20 recommandations de l’Examen périodique universel (EPU) qui ont demandé à Haïti de traiter les causes d’inégalité et/ou le manque d’accès aux droits économiques et sociaux. En particulier, les recommandations 88.118 (Sri Lanka) et 88.119 (Cuba) demandent à Haïti de mettre l’accent sur les mesures destinées à réduire la pauvreté et les inégalités comme le prévoit la Plan d'Action pour la Réduction de la Pauvreté. D’autres recom-
mandations demandent aussi à Haïti de traiter les problèmes d’éducation, de santé et de logement existants. Plusieurs autres recommandations suggèrent aussi à Haïti de mettre en œuvre des politiques fortes pour lutter contre toutes les formes de stéréotypes et de discrimination envers les filles et les femmes, assurant ainsi leur droit à la sécurité sociale et économique. Haïti a accepté toutes les recommandations sur les droits économiques et sociaux. Les actes du Colloque « Penser et lutter pour une Haïti sans pauvreté » seront lancés à l'occasion de cet événement.
É
vén
emen
ts à
ven
ir