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CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS N o 40005664 • RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE À : Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux • 505, boul. De Maisonneuve Ouest • Bureau 400 • Montréal (Québec) H3A 3C2 La bourse peut jouer au yo-yo et l’économie s’en aller à vau-l’eau, l’expérience démontre que les besoins dans le réseau de la santé et des services sociaux, eux, sont aussi importants qu’en période de prospérité économique, sinon plus. En prévision du prochain budget provincial, l’AQESSS a identifié des secteurs d’investissements prioritaires et un certain nombre de nouvelles avenues susceptibles d’accroître la performance du réseau. Tour d’horizon. « La croissance des dépenses de la santé et des services sociaux répond à une logique de besoins et non à une logique financière. Nous sommes conscients que la tempête économique qui secoue en ce moment la planète obligera le gouverne- ment à faire des choix douloureux. Nous croyons toutefois qu’un rationnement du financement en santé aurait des impacts négatifs sur l’accessibilité aux services, sur la satisfaction de la clientèle et sur la stabilité du réseau. Il apparaît donc, selon nous, essentiel de minimalement s’assurer que nous soyons en mesure de faire face à la croissance des coûts », affirme d’emblée la directrice générale de l’AQESSS, Lise Denis. Or, pour faire face à l’inflation, mettre en place et déployer les différents plans et programmes du MSSS et répondre adéquatement à la demande croissante de soins et de services, l’Association estime que le budget de la santé et des services sociaux doit croître chaque année d’environ 6 %. En termes précis, « l’AQESSS estime que l’indexation de base qui permet aux établissements de couvrir les seuls coûts liés à l’inflation s’élèvera, en 2009-2010, à 475 millions de dollars, soit la progression salariale (300 M$), les dépenses non salariales (75 M$) et l’indexation additionnelle pour les médicaments et les fournitures médi- cales et chirurgicales (100 M$) », résume la porte-parole de l’AQESSS. Dans un même ordre d’idées, l’Associa- tion estime que l’engagement pris en 2004-2005 à l’égard du rétablissement des bases budgétaires doit être tenu. « En 2004-2005, le gouvernement annonçait qu’il allait rehausser de 300 millions de dollars, sur une période de trois ans, les bases budgétaires des établissements du réseau. La première année, un versement de 100 millions de dollars (récurrents) a été effectué et 75 millions de dollars supplémentaires ont été versés en 2005- 2006. Toutefois, précise Lise Denis, la dernière tranche prévue de 125 millions de dollars récurrents n’a toujours pas été investie, ce qui oblige les établissements à emprunter pour combler le manque à gagner. Nous demandons donc que ce dernier versement soit effectué – quitte à ce que ce soit sur quelques années – pour libérer les établissements du paiement d’une dette dont les montants d'inté- rêts pourraient être consacrés aux soins et aux services. » Toujours dans une perspective de main- tien, l’AQESSS a aussi porté à l’attention de la ministre des Finances du Québec la situation particulière des établissements à mission universitaire. C’est que, argue la directrice générale de l’Association, « plusieurs fonctions spécifiques rem- plies par ces institutions ne sont pas suffisamment financées, notamment l’enseignement, la recherche ainsi que l’évaluation des technologies et des modes d’intervention ». Selon une étude conduite par Pierre Malouin, le manque à gagner s’élèverait en fait à 46 millions de dollars. Bien qu’en accord avec cette analyse, l’AQESSS considère « qu’un sou- tien financier de l’ordre de 5 millions est immédiatement requis pour la poursuite des activités et que le versement du reste des sommes pourrait être échelonné sur plusieurs années », affirme Lise Denis. Maintien de l'offre Cela dit, ces sommes ne tiennent pas compte de la nécessité d'assurer l'offre de service à toutes les clientèles. Or, affirme la porte-parole de l'Association, « l'implantation progressive de plusieurs programmes et plans ministériels exige la mise en place de mesures destinées à permettre, par exemple, un meilleur accès à un médecin de famille ou à déployer des infirmières praticiennes dans les cliniques médicales ». Les établissements ont également la res- ponsabilité d’offrir les soins et les services FINANCEMENT ET PÉRENNITÉ DU SYSTÈME CRÉATION DU FONDS À LA PERFORMANCE, INCLUSION DU DCI DANS LE PLAN QUÉBÉCOIS DES INFRASTRUCTURES POUR LE SECTEUR DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX ET DÉVELOPPEMENT DE NOUVEAUX SERVICES MAINTIEN DES SOINS ET SERVICES, AMÉLIORATION DE LA PERFORMANCE ET CRÉATION D’EMPLOIS EN BREF ››› À LIRE DANS CE NUMéRO UN DOSSIER SPéCIAL SUR L'ALIMENTATION SUITE DE CE TExTE EN PAgE 2 BUDgET 2009 MAINTENIR LE CAP | PAR GUYLAINE BOUCHER | ASSOCIATION Q U É B É COISE D’ É TABLISSEMENTS DE SANT É ET DE SERVICES SOCIAUX synergie MARS 2009 photo iStockphoto

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CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS No 40005664 • RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE À :Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux • 505, boul. De Maisonneuve Ouest • Bureau 400 • Montréal (Québec) H3A 3C2

La bourse peut jouer au yo-yo et l’économie s’en aller à vau-l’eau, l’expérience démontre que les besoins dans le réseau de la santé et des services sociaux, eux, sont aussi importants qu’en période de prospérité économique, sinon plus. En prévision du prochain budget provincial, l’AQESSS a identifié des secteurs d’investissements prioritaires et un certain nombre de nouvelles avenues susceptibles d’accroître la performance du réseau. Tour d’horizon.

« La croissance des dépenses de la santé et des services sociaux répond à une logique de besoins et non à une logique financière. Nous sommes conscients que la tempête économique qui secoue en ce moment la planète obligera le gouverne-ment à faire des choix douloureux. Nous croyons toutefois qu’un rationnement du financement en santé aurait des impacts négatifs sur l’accessibilité aux services, sur la satisfaction de la clientèle et sur la stabilité du réseau. Il apparaît donc, selon nous, essentiel de minimalement s’assurer que nous soyons en mesure

de faire face à la croissance des coûts », affirme d’emblée la directrice générale de l’AQESSS, Lise Denis.

Or, pour faire face à l’inflation, mettre en place et déployer les différents plans et programmes du MSSS et répondre adéquatement à la demande croissante de soins et de services, l’Association estime que le budget de la santé et des services sociaux doit croître chaque

année d’ environ 6 %. En termes précis, « l’AQESSS estime que l’indexation de base qui permet aux établissements de couvrir les seuls coûts liés à l’inflation s’élèvera, en 2009-2010, à 475 millions de dollars, soit la progression salariale (300 M$), les dépenses non salariales (75 M$) et l’indexation additionnelle pour les médicaments et les fournitures médi-cales et chirurgicales (100 M$) », résume la porte-parole de l’AQESSS.

Dans un même ordre d’idées, l’Associa-tion estime que l’engagement pris en 2004-2005 à l’égard du rétablissement des bases budgétaires doit être tenu. « En 2004-2005, le gouvernement annonçait qu’il allait rehausser de 300 millions de dollars, sur une période de trois ans, les bases budgétaires des établissements du réseau. La première année, un versement de 100 millions de dollars (récurrents) a été effectué et 75 millions de dollars supplémentaires ont été versés en 2005-2006. Toutefois, précise Lise Denis, la dernière tranche prévue de 125 millions de dollars récurrents n’a toujours pas été investie, ce qui oblige les établissements à emprunter pour combler le manque à gagner. Nous demandons donc que ce dernier versement soit effectué – quitte à ce que ce soit sur quelques années – pour libérer les établissements du paiement d’une dette dont les montants d'inté-rêts pourraient être consacrés aux soins et aux services. »

Toujours dans une perspective de main-tien, l’AQESSS a aussi porté à l’attention de la ministre des Finances du Québec la situation particulière des établissements à mission universitaire. C’est que, argue la directrice générale de l’Association, « plusieurs fonctions spécifiques rem-plies par ces institutions ne sont pas suffisamment financées, notamment l’enseignement, la recherche ainsi que l’évaluation des technologies et des modes d’intervention ». Selon une étude conduite par Pierre Malouin, le manque à gagner s’élèverait en fait à 46 millions de dollars. Bien qu’en accord avec cette analyse, l’AQESSS considère « qu’un sou-tien financier de l’ordre de 5 millions est immédiatement requis pour la poursuite des activités et que le versement du reste des sommes pourrait être échelonné sur plusieurs années », affirme Lise Denis.

Maintien de l'offre

Cela dit, ces sommes ne tiennent pas compte de la nécessité d'assurer l' offre de service à toutes les clientèles. Or, affirme la porte-parole de l'Association, « l'implantation progressive de plusieurs programmes et plans ministériels exige la mise en place de mesures destinées à permettre, par exemple, un meilleur accès à un médecin de famille ou à déployer des infirmières praticiennes dans les cliniques médicales ».

Les établissements ont également la res-ponsabilité d’offrir les soins et les services

FinanceMent et pérennité

du systèMe

création du Fonds à la

perForMance, inclusion du

dci dans le plan québécois

des inFrastructures pour

le secteur de la santé

et des services sociaux

et développeMent de

nouveaux services

Maintien des soins et services,

aMélioration de la perForMance

et création d’eMplois

En BREF

››› À lire dans ce numéro › un dossier spécial sur l'alimentation

SUITE DE CE TExTE EN PAgE 2

BUDgET 2009

MAINTENIR LE CAP | PAr Guylaine Boucher |

ASSOCIATION QUÉBÉCOISE D’ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ ET DE SERV ICES SOCIAUX

synergieMars 2009

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| 2 | synergie mars 2009

à la petite enfance, aux jeunes et à leur famille, aux personnes aux prises avec des problèmes de dépendances, de santé mentale, à celles souffrant de déficience intellectuelle ou de troubles du dévelop-pement. Aussi, dans un monde idéal, la directrice générale de l’Association estime « qu’un montant de 128 millions de dollars sera nécessaire en 2009-2010 pour compléter la première ligne de ser-vice à l’intention de ces gens ».

L’Association est en outre persuadée que la hausse du nombre de personnes en perte d’autonomie et l’augmentation de leurs besoins de soins et de servi-ces demandent des actions rigoureuses et immédiates. « Selon notre évaluation, précise la directrice générale, pour répon-dre adéquatement aux critères fixés par le MSSS et offrir des services de qualité à cette clientèle, un montant minimal de 73 millions de dollars devra être consacré au programme de perte d’autonomie liée au vieillissement en 2009-2010. »

Par ailleurs, parce que les efforts consen-tis jusqu’à maintenant ont permis de réduire de façon exceptionnelle les listes d’attente et de pratiquement éliminer les délais d’attente de plus de six mois pour une chirurgie, l’AQESSS considère qu'il faut maintenir le cap en ce qui a trait au développement des services en santé physique et aux soins à prodiguer aux personnes souffrant de maladies chroniques.

de nouveaux leviers

En marge du maintien des actifs et des développements requis, l’AQESSS a par ailleurs convié le gouvernement à envi-sager sérieusement la mise en place de deux leviers d’amélioration de la performance.

Le premier consiste à créer un Fonds de soutien à l’amélioration de la performance. Capitalisé à hauteur de 25 millions de dollars dans un premier temps, cet outil permettrait, selon Lise Denis, « d’inves-tir de façon récurrente pour soutenir les établissements qui tentent d’infléchir la courbe de croissance des coûts, d’amélio-rer l’accessibilité ou encore d’atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre ».

Le second propose d’inclure le dévelop-pement et le déploiement du dossier clinique informatisé (DCI) dans le Plan québécois des infrastructures pour le sec-teur de la santé et des services sociaux. « Le déploiement d’un réseau informati-que intégré permettant d’accéder en ligne aux dossiers médicaux permettrait au per-sonnel clinique d’être plus performant. Cela favoriserait également l’accessibilité aux soins et aux services et en rehausse-rait la qualité. Aussi, explique la directrice générale de l’AQESSS, nous estimons

SUITE DE LA PAgE 1

essentiel d’investir dans le déploiement d’un tel réseau pour transformer le mode de prestations des soins de façon à le rendre le plus économique et le plus effi-cace possible. »

Pour y parvenir, l’Association évalue qu’il en coûterait 600 millions $. Un montant additionnel de 200 millions $ permettrait

d’implanter et de relier les DCI qui devront être déployés dans les cliniques médica-les. Or, précise Lise Denis, « compte tenu de la conjoncture économique actuelle, la meilleure façon d’assurer que les mon-tants nécessaires à l’implantation de DCI dans tous les établissements soient au rendez-vous serait d’inclure le dévelop-pement et le déploiement des DCI dans le Plan québécois des infrastructures pour le secteur de la santé et des ser-vices sociaux ». Les 500 millions de dol-lars d’investissements supplémentaires annoncés par le gouvernement fédéral à l’égard des infrastructures informatiques de santé au Canada pourraient aussi aider à financer l’opération.

En fait, l’AQESSS y voit non seulement une façon de consolider des initiati-ves déjà amorcées dans le réseau, mais aussi de contribuer au redresse-ment économique. Selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec réalisée en 2006, la génération des emplois concernant un projet de cette nature serait effectivement de l’ordre de

1 500 emplois nouveaux annuellement par tranche de 150 millions $ investis. En d’autres termes, précise la porte-parole de l’Association, « un tel programme per-mettrait à plusieurs entreprises québé-coises possédant une expertise dans ce domaine de se développer, de créer quelque 8 000 emplois et de rapidement mettre leurs compétences au service du réseau de la santé et des services sociaux. Ce serait comme faire une pierre, deux coups ». |

L'équipE dE SynERgiE

éditeurAssociation québécoise d’établissements de santé et de services sociaux

Direction des communications et des affaires associativesAlain [email protected]

rédactrice en chefguylaine [email protected]

Graphisme et révisionwww.agencemediapresse.com

collaborateursMartin Bouchard | Emmanuelle gril | Marie-Annick Lalande | Emmanuelle Tassé |

abonnement

www.aqesss.qc.ca, onglet Synergie ou 514.842.4861

publicité

Chantal St-Denis et Jean Thibault Communications Publi-Services inc.tél : 450 227-8414, poste [email protected]

dépôt légalBibliothèque nationale du CanadaBibliothèque nationale du QuébecISSN : 1715-8338

100 %

Imprimé sur du papier Rolland Enviro100, contenant 100 % de fibres recyclées postconsommation, certifié Éco-Logo, procédé sans chlore, FSC recyclé et fabriqué à partir d’énergie biogaz.

SommaiRE

réseau

Entrevue – Lise Thériault 3

ressources humaines

Intégration des infirmières auxilaires dans les urgences 4

événement

SAN-TECH 2009 5

dossier alimentation

Achats locaux 8

Hébergement et soins de longue durée 9

Services alimentaires 10

organisation des services

Faire la courte échelle 11

Les membres affaires de L’aQesss : de vrais partenaires !

MONTRÉAL

LAVAL

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les deMandes en breF

Indexation de base

Progression salariale• 

Dépenses non salariales• 

Indexation annuelle pour les médicaments• 

Fournitures médicales et chirurgicales• 

475 M$

rétablissement des bases budgétaires 125 M$

Fonctions universitaires non financées 5 M$

Maintien de l'offre de service 128 M$

Services et soins aux personnes

en perte d’autonomie

73 M$

Fonds de soutien à l’amélioration

de la performance

25 M$

Dossier clinique informatisé 600 M$ (Plan québécois des infrastructures pour le secteur de la santé et des services sociaux)

mars 2009 synergie | 3 |

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RéSEau

Nouvellement nommée ministre déléguée aux Services sociaux, Lise Thériault croit que son bagage précédent de ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles lui sera très utile. Déjà au fait du fonctionnement de l’appareil gouverne-mental, elle sera, dit-elle, à même d’atta-quer ses nouveaux défis avec assurance, avec toute la latitude dévolue à son rôle de ministre. Synergie l’a rencontrée.

Q. De quelle façon envisagez-vous votre rôle de ministre déléguée ?

R : Le premier ministre Charest a été très clair lors de son discours inaugural : il veut que je puisse me dédier spécifique-ment à nos concitoyens qui sont parmi les plus vulnérables et qui ont réellement besoin de l’aide de l’État pour être capa-bles de trouver une qualité de vie, pour surmonter un handicap, pour s’intégrer à la société. Cela dit, les services sociaux, c’est beaucoup de dossiers, pour lesquels j’ai le plaisir d’être en interaction avec plusieurs autres ministères également. En premier lieu, je travaille toutefois en équipe avec le ministre de la Santé et des Services sociaux. C’est important que la main droite parle à la main gauche, pour que nous soyons articulés dans le travail de terrain.

Q. Vous êtes donc en quelque sorte la ministre des plus vulnérables ?

R : Je considère, jusqu’à un certain point que le MSSS est un peu le ministère du dernier recours pour les plus démunis. Par contre, je veux réellement changer la perception de la population. Oui, il y a des problématiques sociales et oui, nous avons du travail à faire, mais les clientè-les les plus démunies qui font appel à nous peuvent devenir un plus pour notre société. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les gens qui ont des déficiences – qu’elles soient physique ou mentale – et qui veulent s’intégrer consti-tuent un actif pour notre société. Je pense qu’on doit s’atteler à la tâche et travailler avec nos organismes communautaires parce qu’il s’agit des premiers interve-nants sur le terrain. Dans la perception de la population, les services sociaux coû-tent cher. Je considère qu’il faut voir les choses autrement. On investit de l’argent pour aider des gens à s’intégrer dans la société et à devenir un actif.

Q. Quels sont vos dossiers prioritaires ?

R : Ma priorité numéro un comme ministre est de compléter le tour des dossiers. Deuxième chose, comme je suis une fille qui aime aller sur le terrain prendre en compte la réalité et parler avec les gens, je veux rencontrer mes groupes et les organismes. Je pense également qu’il est important d’établir des liens de col-laboration. J’ai beau affirmer qu’une telle chose est, pour moi, une priorité, si elle

ne l’est pas pour les gens sur le terrain, on ne poussera pas tous dans le même sens. Lorsque j’aurai fait le tour de mes dossiers, que je serai allée sur le terrain et que j’aurai rencontré mes groupes, je serai en mesure de bien sensibiliser mes collègues ministres aux différentes problématiques sociales. Je pourrai alors être certaine que nous allons tous dans le même sens et que nous avons un mes-sage cohérent.

Q. Est-ce que, à l’instar du ministre Bolduc, vous considérez que le dossier des aînés est prioritaire ?

R : Notre société est vieillissante. Plus le temps passe, plus il y aura d’aînés dans notre société. Je pense que c’est suffi-sant pour dire que les aînés sont priori-taires pour le gouvernement. On doit se préparer tout de suite et ne pas attendre d’être mis devant le fait accompli. Par exemple, en ce qui concerne la certifica-tion des résidences, c’est évident qu’il faut aller de l’avant assez rapidement. Dans à peu près tous les dossiers, il y a des priorités comme celle-là. Durant la dernière campagne électorale, juste dans les soins à domicile, nous avons annoncé des investissements de 140 millions de dollars. C’est donc une priorité également. Pour chacune des clientèles, il y a plus qu’une priorité. C’est pour cette raison qu’il faut prendre le temps de regarder le tout afin d’avoir une vue d’ensemble.

Q. Dans tout cela, où s’arrête votre champ d’intervention et où commence celui de la ministre responsable des Aînés ? N’y a-t-il pas de dédoublement de fonctions ?

R : Il n’y a pas vraiment de dédoublement parce que Marguerite Blais [ministre des Aînés] est réellement dédiée à l’écoute de la population. Elle est allée en région. Elle a fait une grande consultation. Elle est là pour s’assurer que les droits des aînés sont respectés et protégés en tant qu’individus. Je considère que pour tout ce qui s’appelle services sociaux, avec une population vieillissante, si deux minis-tres travaillent ensemble et développent une synergie différente, nous avons deux fois plus de poids pour faire aboutir les dossiers. Je ne le vois donc pas comme un dédoublement, mais comme une com-plémentarité compte tenu de l’importance de ces dossiers-là et de la vulnérabilité des personnes en cause. |

LISE THÉRIAULT

CONTRIBUER À LA SOCIÉTÉ | PAr Marie-annick lalande |

| 4 | synergie mars 2009

LES INFIRMIÈRESAUXILIAIRES...

DES PARTENAIRESESSENTIELLES

La collaboration inter profes sionnelle

est essentielle pour offrir des soins de qualité.

L’OIIAQ compte plus de 20 000 membres œuvrant

dans le réseau de la santé.

services à la population », souligne pour sa part Louis Bolduc, ajoutant que dans l’ensemble les infirmières se montrent satisfaites de ce changement.

Si les commentaires entendus actuel-lement sont positifs, l’introduction du système de tandem n’a pas été si simple qu’il y paraît a posteriori. « Avant, l’infir-mière était autonome et faisait tout pour son patient. Désormais, elle doit travailler en équipe avec une infirmière auxiliaire. Ce qui signifie qu’elle doit communiquer avec elle », résume le coordonnateur à la qualité des services.

Enfin, dans la mesure où l’infirmière ne pose plus elle-même tous les gestes auprès de son patient, comme c’était le cas aupa-ravant, certaines d’entre elles soulignent qu’elles ont le sentiment de « moins le connaître ». Ce qui renforce encore davan-tage la nécessité d’instaurer un excellent niveau de communication dans le tandem infirmière et infirmière auxiliaire.

Le modèle n’en fait pas moins école. « Déjà, affirme régis Paradis, plusieurs établissements ont pris le virage et compte tenu des résultats obtenus, d’autres devraient suivre sans aucun doute. » |

INTÉgRATION DES INfIRMIèRES AUxILIAIRES DANS LES URgENCES

UN PARI RÉUSSI | PAr eMManuelle Gril |

Dans un contexte de pénurie de main- d’ œuvre, les établissements hospitaliers se font inventifs. En juillet 2007, un petit groupe d’infirmières auxiliaires a été intro-duit aux urgences de l’Hôpital Maisonneuve-rosemont. Les résultats se sont révélés si satisfaisants que quelques mois plus tard, en février 2008, une structure a été déve-loppée et des tandems infirmière- infirmière auxiliaire mis sur pied. Actuellement, 40 infirmières auxiliaires œuvrent aux urgences, selon Louis Bolduc, coordonna-teur à la qualité des soins et chargé de projets à l’Hôpital. « Au départ, c’est la pénurie d’infirmières qui nous a incités à tenter l’expérience », indique-t-il.

régis Paradis, président de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ), confirme que dans ce contexte de manque de main-d’œuvre, les établissements hospitaliers commen-cent à évaluer la possibilité d’intégrer des infirmières auxiliaires dans leurs urgen-ces et de leur confier certaines tâches. Il souligne toutefois que celles-ci ne peuvent intervenir à toutes les étapes. « Par exemple, aucune infirmière auxiliaire ne se retrouve au secteur du triage, car c’est un travail d’évaluation qui relève de l’infirmière. » L’infirmière auxiliaire peut

RESSouRCES HumainES

de bons résultats

Même s’il a généré quelques craintes au début de son introduction, ce système remporte aujourd’hui les suffrages. « Sur le terrain, les choses se déroulent bien. Les infirmières se sont rendu compte que, grâce à l’apport des infirmières auxiliaires qui pro-diguent les soins requis, elles disposent désormais de plus de temps pour exercer des activités propres à leur profession. Par exemple, des activités plus complexes qui relèvent de l’évaluation ou nécessitent de prendre des décisions sur le plan clinique », souligne le président de l’OIIAQ.

Il ajoute que l’ajout d’une autre catégorie de personnel permet également de stabi-liser les équipes. « Quand il manque d’in-firmières, les établissements hospitaliers doivent se tourner vers les agences de soins. Celles-ci envoient des personnes qui malheureusement ne connaissent pas l’hôpital, alors que les infirmières auxiliai-res sont déjà familières avec l’environne-ment », fait-il valoir.

« Sans les infirmières auxiliaires, nous devrions avoir recours à encore plus d’ heures supplémentaires. Ce système nous permet d’offrir désormais plus de

toutefois assister le médecin lorsqu’il rencontre le patient, et exercer certaines activités, comme dispenser les soins prescrits, administrer les médicaments, faire les pansements, les prélèvements sanguins, préparer le malade pour une radiographie, etc.

Si le patient est gardé en observation, alors c’est une équipe infirmière-infirmière auxi-liaire qui prendra soin de lui. « Les person-nes qui nécessitent beaucoup d’évaluation sont confiées à l’infirmière et celles qui demandent plutôt de l’observation et des soins peuvent être confiées à l’infirmière auxiliaire », précise régis Paradis.

orGanisation du travail

intéGration des inFirMières

auxiliaires dans les urGences

stabilisation des équipes,

diMinution de la charGe

de travail des inFirMières

et auGMentation des soins

et des services à la population

En BREF

mars 2009 synergie | 5 |

SAN-TECH 2009

ON fAIT TOUS PARTIE DE LA SOLUTION | PAr Martin Bouchard |

universitaire affilié de Québec en profite pour inviter les gestionnaires cliniques et administratifs à se joindre aux parti-cipants. « L’heure est à la revue des pro-cessus et à l’interdisciplinarité. Il en va de même dans notre réseau. Les confé-renciers aborderont donc les différents processus sous les angles cliniques, techniques et administratifs », assure-t-elle. rien de plus normal selon Martin Cormier. « Les problèmes d’ordre techni-que touchent tous les services, y compris le médical, note-t-il. Il est donc normal que tous les services soient impliqués dans la recherche d’une solution à un problème, ne serait-ce que pour émettre des balises dans leur domaine respectif. »

des ateliers à ne pas manquer

Par ailleurs, nouveauté cette année, l’évé-nement fera une place de choix au génie biomédical et présentera plusieurs ate-liers sur ce domaine de pointe. Parmi les ateliers et allocutions dignes de mention, Martin Cormier souligne la conférence sur les tendances architecturales internationa-les en santé. « L’architecte de renommée internationale, Martin Fiset, procèdera à une analyse comparative permettant de

Pour sa dixième édition, le colloque-exposition SAN-TECH, qui se déroulera au Palais des congrès les 8 et 9 avril prochain, se veut résolument axé sur le décloisonnement. « L’événement s’adresse tant aux professionnels des services techniques qu’à ceux des services cliniques », commente Martin Cormier, conseiller en ressources immobilières à l’AQESSS. Selon lui, les ingénieurs, architectes et gestionnaires de services techniques, tout comme les directeurs généraux ou chefs de services cliniques, peuvent profiter de l’événement pour favoriser le réseautage et les contacts d’affaires.

La présidente d’honneur de l’événement, Marie Girard, partage cet avis. « De nom-breux exposants sont au rendez-vous pour présenter leurs produits, échanger avec les participants au colloque, identifier leurs besoins et leur proposer des solu-tions. Il s’agit, estime-t-elle, d’un moment privilégié pour accroître le savoir-faire de chacun. » Aussi, celle qui est également directrice générale du Centre hospitalier

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mieux comprendre l’état de la situation actuelle en matière d’architecture et de planification dans le domaine de la santé. Le tout, à l’échelle des grands projets et à partir de quelques exemples ciblés », continue Martin Cormier. À ce propos, il précise que les questions de développe-ment durable et d’efficacité énergétique seront abordées tout au long de l’événe-ment. « On ne peut plus y échapper, dit-il, c’est devenu un enjeu primordial. »

Selon le conseiller, la conférence portant sur l’accessibilité des services figure également au nombre des rendez-vous à ne pas manquer. Elle permettra à deux directeurs de CSSS de faire part de leur stratégie pour se rapprocher de la

population en profitant d’opportunités locales et en s’établissant, par exemple, dans des locaux semi-vacants. De plus, les enjeux entourant les révisions de processus de type « Toyota » ou « Kaizen » seront débattus par le biais d’une table ronde animée par Benoît Montreuil, pro-fesseur à l'Université Laval. « Quatre panélistes présenteront tour à tour le projet de révision en cours dans leur éta-blissement et jetteront ainsi un regard neuf sur ce sujet d’actualité », fait savoir Martin Cormier.

Finalement, le mot de clôture, prononcé par l’ancien premier ministre du Québec, Pierre-Marc Johnson, vaudra lui aussi le détour. « Il informera les participants sur l’importance de réviser nos modes de gestion, en fonction des besoins du sys-tème », annonce le conseiller. Une autre façon de convier les gens à réfléchir et à reproduire, dans leur établissement res-pectif, certaines des innovations qu’ils découvriront. « Malgré les particularités de chaque CSSS, les solutions sont souvent transférables, pourvu qu’on les module selon notre réalité », termine-t-il. |

services techniques

et iMMobilisations

10e édition colloque-

exposition san-tech

8 et 9 avril 2009

En BREF

pUbLirepOrtaGe

le parc immobilier du réseau de la santé et des services sociaux est cons­titué d’actifs dont la valeur dépasse 8 milliards de dollars. l’importance de ces actifs, jumelée aux sommes investies annuel lement par le gouvernement dans ce secteur, justifie qu’un organisme comme la corporation d’héber­gement du Québec soit exclusivement, voire spécifiquement, destiné à la gestion et à l’optimisation des projets immobiliers. et des projets, il y en a beaucoup. depuis sa création, le 1er décembre 1999, la corporation a réa­lisé des projets d’une valeur minimale de 200 millions de dollars par année, et mené à terme plus de 150 projets, lesquels totalisent des investissements de plus de 2 milliards de dollars.

Une GestiOn de prOjet à vaLeUr ajOUtéeafin de garantir les meilleures chances de succès aux projets d’immobili­sation du réseau, la corporation dispose d’une nouvelle approche de ges­tion de projet : l’approche 3c, qui vise au respect du contenu, du coût et du calendrier. Basée sur les meilleures pratiques du project management institute, cette approche a nécessité la révision des processus, l’adapta­tion de la structure organisationnelle et l’implantation d’un progiciel en gestion de projet. de surcroît, plus de la moitié des employés ont suivi un programme de formation et détiennent aujourd’hui un certificat universitaire en gestion de projet.

l’approche 3c permet un suivi rigoureux des projets et offre à tous les intervenants impliqués dans ceux­ci une information soutenue et constante. un des éléments les plus marquants est sans aucun doute la mise en place de processus informatisés pour gérer les changements, à savoir les avis et les ordres de modi fication lors de la planification d’un projet, ainsi que les directives de chantier et les ordres de changement lors de son exécution. ces nouvelles façons de faire permettent d’évaluer l’impact des changements, et de les autoriser ou de les refuser selon le cas… une amélioration notable.

la gestion de projet à la corporation comprend la gestion du contenu, du coût et du calendrier, mais englobe aussi la gestion de toute l’équipe de projet, de même que la gestion de la qualité, des risques et de l’approvision­nement, et ce, tout au long des phases du cycle de vie d’un projet.

mais la gestion de projet, c’est encore beaucoup plus. Vous voulez du concret ? le jeudi 9 avril dans le cadre du colloque­ exposition san­tech, assistez à l’atelier 7 portant sur la planification d’un projet et venez découvrir les dessous de la normalisation, de la modélisation des coûts, du déve­loppement durable et de la mise en service. et en après­midi, dirigez­vous à la présentation G où il sera question de modélisation des données du bâtiment ou Building Information Modeling, communément appelé le Bim. si vous avez des questions, n’hésitez pas à consulter nos spécialistes à notre stand d’exposition.

Forte d’une expertise unique, d’une équipe d’experts aux com pétences multiples, de systèmes d’information et d’outils de gestion performants, la corporation met tout en œuvre pour vous simplifier la vie. alors, détendez­vous… profitez de l’approche 3c.

Le projet d’efficacité énergétique du CSSS de Vaudreuil-Soulanges, effectué en collaboration avec Johnson Controls inc., permettra de réaliser des économies d’énergie substantielles de 26,8 % sur la facture énergétique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 423 tonnes de CO2.

Les points majeurs de ce projet sont les suivants :• Installationdesystèmesgéothermiquespourfindechauffageetdéshumi­

dification aux centres d’hébergement Laurent-Bergevin, de Coteau-du-Lac etdeRigaud.Grâceàlagéothermie,lessystèmesdeventilationserontremisaux normes et permettront également de déshumidifier l’air ambiant pour le confort des résidents ;

• Centralisationdescontrôlesdessystèmesélectromécaniquespour lesbâtiments.CescontrôlesdetypeDDC[contrôledigital]permettrontauxopé-rateursd’optimiserlefonctionnementdessystèmesetdeminimiserlesplaintesliées au confort ;

• Installationdesystèmesdechauffagesolairede l’airetd’accumulateur thermique pour diminuer la demande d’électricité en période de pointe dans les immeubles ;

• Rénovationdel’éclairagedanslesbâtiments.

Au final, le projet du CSSS de Vaudreuil-Soulanges est un projet porteur pour la communauté.

un projet d’efficacité énergétique au CSSS de Vaudreuil-Soulanges

détendez­vous… profitez de l’approche 3cParDanielleDussault

BPr-Bâtiment : 225 spécialistes au service de la santéBPR-Bâtiment réalise des projets de gestion

et d’ingénierie dans le milieu de la santé à travers tout le Québec, à partir de ses 20 places

d’affaires au Québec.

Les établissements de santé du Québec font face à de nom­breux défis et dépenses liés à la modernisation technologique des équipements, des communications et des infrastructures. des bénéfices non négligeables contrebalancent les coûts engendrés. d’une part, les projets éconergétiques contribuent à améliorer la santé des bénéficiaires et des occupants grâce à des systèmes électroméca niques performants et écono­miques qui assurent la qualité de l’air. d’autre part, ils permet­tent de réduire la consommation d’énergie et de réaliser des économies récurrentes dans une démarche de développement durable, en plus de réduire les émissions de CO2.

étude de cas : Projet éconergétique à l’Hôpital louis-H. lafontaineEnpartenariatavecBPR­BâtimentetHoneywell,unedouzained’outils de mesures de chauffage, de régulation, de récupération de chaleur et d’éclairage ont été implantés pour réduire la facture annuelled’énergiedel’HôpitalLouis­H.Lafontaine.

Complété en janvier 2009, le projet a permis l’étanchéi-sation de l ’enveloppe des bâtiments et l’installation de nouveaux éclairages plus performants, de même que le chauffage gratuit de l’eau chaude domestique, pour des économies annuelles estimées à 500 000 $.

Ainsi, des récupérateurs de chaleur sur la cheminée des quatrechaudièresàvapeurpréchauffent l’eau d’alimen-tationdeschaudières,l’eauchaudedomestiqueestparlasuiteemmagasinée dans un réservoir d’une capacité de 100 000 gallons. Lorsque la température ne répond pas aux exigences, un chauf-faged’appointcomplètelecycle.Deplus,lorsqueleschaudièresne produisent pas suffi samment de rejet de chaleur en été, des thermopompes sur boucle géothermique assurent la production de l’eau chaude domestique. Au cours des prochaines années, on compte utiliser les thermo pompes en été pour climatiser certains secteurs des bâtiments.

L’ajoutd’unechaudièreàvapeurélectriquehorspointepermetde bénéficier des meilleurs tarifs d’électricité le soir et la nuit au lieud’utiliserleschaudièresaugaz.Enfin,leremplacementdescontrôlespneumatiquesdésuetsdansplusieurssecteurspardescontrôlesélectroniquesinformatiséspermetd’optimiserlesséquencesdecontrôle,debénéficierd’accèsàdistance,d’amélio-rer la précision en plus d’augmenter le confort des occupants.

Bref, les solutions éconergétiques proposées par l’équipe de conception BPR- Bâtiment réduisent le gaspillage, permettent de réaliser des économies de plusieurs centaines de milliers de dollars annuellement et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les sommes ainsi économisées peuvent par la suite être réinvesties dans les soins de santé. afin d’en apprendre davantage sur ces solutions, venez as sister à la conférence de Jean-claude Provost de BPr-Bâtiment le 8 avril à 14 h 15.

l’économie d’énergie pour accroître la performance des établissements de santé

PrioritéRéduire la facture d’énergie

par la modernisation des équipements

économies réalisées500 000 $

réduction d’émissions de Ges3 700 tonnes de CO2

par année. L’équivalent de 700 voitures

annuellement

la qualité de l’air intérieur est plus critique dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux que dans tous les autres environnements intérieurs à cause des nombreux agents microbiens et chimiques qui peuvent s’y trouver et de la vulnérabilité des personnes exposées aux effets d’une mauvaise qualité de l’air.

Fournir une ventilation capable de répondre efficacement aux différents besoins dans ces établis-sements est un grand défi. Malheureusement, l’importance d’une bonne qualité de l’air intérieur n’est pas encore suffisamment reconnue. En conséquence, les infections nosocomiales continuent de causer d’inutiles pertes et de la souffrance et les travailleurs dans ces établissements demeu-rentsujetsauxdifférentsrisquesd’exposition.Desépisodesdesymptômesontétérapportésparun grand nombre de travailleurs œuvrant dans les établissements du réseau de la santé et des servicessociaux.Deplus,leniveauduconfortthermiquen’yestpastoujoursadéquat.

Plusieursproblèmesdelaqualitédel’airintérieurrésultentd’uneabsencedecollaborationactiveentre le personnel technique et médical. L’importance de garder une bonne qualité de l’air intérieur n’est pas encore unanimement reconnue parmi la communauté médicale.

Plusieurs démarches sont essentielles pour garder une bonne qualité de l’air à l’intérieur de ces établissements et elles peuvent se regrouper en deux approches : préventive et active.

Lesmesurespréventivesincluenttoutcequiestreliéàlaconceptiondesystèmesdeventilation,lesquelsjouentunrôleimportantdanslapréventiondelapropagationdesinfectionsnosoco­miales, la réduction de l’exposition aux polluants chimiques ainsi que l’assurance du confort de touslesoccupants.L’opérationetl’entretiendesbâtimentsetdecessystèmesontaussiunimpact important sur la qualité de l’air. La formation du personnel technique et médical au sujet de la qualité de l’air est également essentielle, car sans une bonne compréhension, il est difficile de déterminer les besoins spécifiques dans ces endroits.

Lesmesuresactivesincluentlasurveillancedelaqualitédel’air,l’échantillonnage,lecontrôlede la pression de l’air dans des endroits spécifiques et la façon de mener une investigation de laqualitédel’airintérieuràlasuited’uneplainte.Lesproblèmesdelaqualitédel’airintérieurdevraientêtrerésolusencoopérationaveclesplaignants.Desmesuresadditionnellespeuventêtreutiliséesafind’identifierdefaçonobjectivelesproblèmesdelaqualitédel’airintérieur,quellesquesoientleursoriginesphysique,chimiqueoubiologique.

Prise en charge de la qualité de l’air intérieur dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux

WafaSakr,ing.Ph.D.,GéraldBoily,ing.

| 8 | synergie mars 2009

Au moment de servir fruits, légumes et viandes, le monde entier se retrouve bien souvent dans l’assiette des patients et des employés de la grande majorité des établissements de santé du Québec. En dépit des programmes de sensibilisation pour une alimentation institutionnelle responsable, les établissements de santé de la province semblent en effet toujours réticents à s’approvisionner auprès des producteurs locaux.

« De manière générale, il faut beaucoup de leadership de la part de la direction pour changer les façons de faire en ce qui concerne les politiques d’achats », estime Lova ramanitrarivo, chargée de projet pour le programme À la soupe d’Équiterre. Mis sur pied en 2007, ce pro-gramme favorise l’alimentation saine, soli-daire et durable au sein d’établissements publics et parapublics par la création de liens alimentaires et éducatifs avec des fermiers locaux. À ce jour, un seul hôpi-tal y est inscrit, soit l’Hôpital Jean-Talon, du CSSS du Cœur-de-l’Île. Celui-ci est d’ailleurs membre du mouvement mondial Hôpitaux et services de santé promoteurs de santé (HPS) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Étant membres de ce mouvement, nous nous sommes engagés à réaliser des projets qui font la promotion de saines habitudes de vie par le biais du développement durable local et de saines habitudes alimentaires », explique Céline Coupal, chef par intérim du service ali-mentaire de l’Hôpital Jean-Talon.

Cela dit, plusieurs éléments peuvent expli-quer la faible participation au programme,

à commencer par la formule elle-même. « À la soupe est un projet pilote, précise Lova ramanitrarivo. Nous ne pouvons sui-vre qu’une dizaine d’établissements par année, et parmi les hôpitaux approchés, l’Hôpital Jean-Talon est celui qui a démon-tré le plus grand intérêt. » De plus, selon elle, les hôpitaux souhaitent acheter des légumes déjà prétransformés, des oignons et des carottes épluchés par exemple, car leur transformation sur place néces-site des ressources supplémentaires. « En contexte de pénurie, fait remarquer la chargée de projet, cela fait une diffé-rence ». Céline Coupal partage le même

avis. « Nous offrons surtout les produits bio et locaux à la cafétéria et au comptoir à salade, dit-elle, car nous n’avons pas de personnel pour préparer les légumes pour tous les patients. »

question de volonté

Au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le coordonnateur des servi-ces alimentaires par intérim, Martin Lapointe, demande à ses fournisseurs de donner la priorité aux produits locaux, lorsque disponibles. Par exemple, en période estivale, l’établissement opte pour les fraises, bleuets et framboises du Québec. Le centre hospitalier, qui sert plus de 2 600 repas par jour à ses patients, n’a toutefois pas de politiques claires concernant l’achat local. « Selon les saisons, nous pouvons obtenir plu-sieurs légumes du Québec, mais en février cela devient plus difficile », fait-il

remarquer. La volonté d’acheter locale-ment est toutefois exprimée et, par le fait même, l’établissement de santé souhaite faire affaire avec des fournis-seurs qui s’approvisionnent auprès de fermes géographiquement situées près des sites du CUSM. « Cela permet aux fournisseurs d’économiser sur le trans-port et de contribuer au développement régional. Nous étions d’ailleurs intéres-sés par le projet d’Équiterre, mais les fournisseurs n’étaient pas en mesure de nous fournir les quantités nécessai-res pour nourrir tous les patients », com-mente Martin Lapointe.

De son côté, à l’Hôpital Jean-Talon, le chef de l’équipe de cuisine reçoit une liste de produits disponibles et élabore un menu. « On offre de la bette à carde, de la kale, du topinambour… Il a fallu évi-demment trouver des recettes et s’ouvrir à autre chose », lance Céline Coupal. Elle ajoute que cette diversité a permis de développer le goût de la clientèle pour la nouveauté. « Le producteur estrien qui fournit l’hôpital offre d’ailleurs une qua-rantaine de paniers pour les employés, en plus de contribuer à plus de 300 repas quotidiens à la cafétéria », dit-elle. Selon la chef du service alimentaire, les éta-blissements de santé sont bien placés pour montrer l’exemple et encourager de saines habitudes de vie. « Depuis l’implantation du programme À la soupe, opine-t-elle, la consommation de légumes a augmenté de 30 %, c’est donc dire qu’il y aurait aussi moyen d’éveiller et d’édu-quer la clientèle aux achats locaux. »

ACHATS LOCAUx

NOURRITURE D’ICI… ET D’AILLEURS | PAr Martin Bouchard |

doSSiER aLimEnTaTion

Faire différemment

Aux dires de Céline Coupal, il n’y a pas de constante des coûts reliés à l’approvi-sionnement local. « Parfois, c’est plus cher, parfois c’est comparable, il faut s’ajuster », nuance-t-elle. À titre d’ exemple, elle expli-que qu’à l’Hôpital Jean-Talon, le couscous royal est parfois végétarien, le poulet ayant été troqué pour les légumineuses, moins coûteuses et tout aussi bénéfiques. « De cette façon, continue-t-elle, nous réduisons nos coûts et nous pouvons continuer d’ offrir les produits bios. » Martin Lapointe partage cet avis. « Certains fruits sont plus chers au Québec, comme les fraises, précise-t-il. Il faut donc faire des choix et ajuster nos menus, tout en maintenant l’apport éner-gétique de nos plats ».

Cela dit, avec un peu d’imagination, il y a différentes avenues à emprunter afin d’être en mesure d’offrir de la nourriture locale et de qualité à la clientèle. L’exemple du CSSS de Montmagny-L’Islet le prouve éloquemment. Depuis cinq ans, l’établissement de Chaudière-Appalaches s’est associé avec une école de bouche-rie de sa région où il achète porc et bœuf durant l’année scolaire. « Il s’agit d’un partenariat santé-éducation, d’un côté, les étudiants bénéficient d’un volume suf-fisant pour qu’ils puissent pratiquer, de l’autre, nous obtenons une viande prove-nant de producteurs locaux, de meilleure qualité et à meilleur coût », raconte Josée Pelletier, chef du service alimentaire pour le CSSS. Elle précise que hors-saison, l’établissement, qui sert annuellement plus de 121 000 repas, s’approvisionne quand même localement pour le bœuf, tandis que les autres viandes sont ache-tées par le biais d’un fournisseur.

Pour ce qui est des légumes, un produc-teur de Kamouraska fournit le CSSS de Montmagny-L’Islet en carottes, céleris, pommes de terre et oignons, à longueur d'année. « Nous faisons affaire avec un fruitier local pour les autres légumes et les fruits, mais ça ne veut pas néces-sairement dire que ce sont des fruits et légumes de la région », fait savoir Josée Pelletier. Selon elle, il y a toutefois plu-sieurs fermes qui ont signalé leur inté-rêt à fournir l’établissement de santé en légumes, « mais il y a moins de choix, et il faut y aller selon les saisons ». À son avis, l’établissement n’est pas encore rendu à ce stade d’approvisionnement local, « mais ça viendra », assure-t-elle. |

services aliMentaires

priviléGier l’achat local

csss du cœur-de-l’Île, centre

universitaire de santé McGill

et csss de MontMaGny-l’islet

réduction des coûts,

aMélioration de la qualité

des aliMents consoMMés

et contribution au

développeMent réGional

En BREF

phot

o iS

tock

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mars 2009 synergie | 9 |

HÉBERgEMENT ET SOINS DE LONgUE DURÉE

REDÉCOUVRIR LE PLAISIR DE MANgER | PAr Marie-annick lalande |

qu'ils gardent leur forme, on les met dans les assiettes de service, puis au four envi-ron 30 minutes ». Tous les moules arrivent dans des caisses et doivent être placés au congélateur aussitôt. Selon l’espace disponible, on peut démouler ou non les aliments avant de les ranger. Hélène Asselin explique qu’au sein de son éta-blissement, les moules sont rangés tels quels à la livraison et les aliments sont démoulés à l’avance, soit deux ou trois jours avant d’être servis; cette opération étant assez longue, elle ne pourrait pas être faite juste avant les repas.

des impacts positifs

Dans les trois CSSS qui ont choisi d’im-planter ce nouveau mode alimentaire, de deux semaines à un mois ont suffi pour faire le changement. La réaction des patients, elle, a été immédiate. « Un client dysphagique a agrippé son couteau pour couper sa cuisse de poulet, mais c’était évidemment de la purée », mentionne Josée Pressé. Danielle-Andrée Thibert se souvient aussi de la réaction d’une cliente qui, pour la première fois, s’est exclamée, « je n’aime pas le brocoli » en voyant la purée modelée en forme de brocoli dans son assiette.

Les impacts sont en fait nombreux et assez positifs. Tout d’abord, précise Hélène Asselin, « les clients semblent plus heureux de manger. Les assiettes sont presque toujours vides à la fin des repas et les familles ne manquent pas de nous dire que ce changement est une nette amélioration dans la qualité de vie de leurs proches ». L’air de rien, l’approche permet également aux gens dysphagiques de manger plus et mieux. Mais ce n’est pas tout. Comme les ali-ments sont déjà en portions, le fabricant donne les valeurs nutritives complètes du produit, ce qui facilite grandement la tâche des nutritionnistes, qui connais-sent ainsi exactement le nombre de grammes de protéines que le client a

La chef du service d’alimentation et de nutrition au CSSS du Haut-Saint-Laurent, Danielle-Andrée Thibert, se souvient com-bien il était triste de regarder manger les personnes en perte d’autonomie il y a à peine deux ans dans son centre. « Les gens étaient assis devant une assiette avec trois boules de purée, repas après repas : de la viande, des légumes et des pommes de terre. » Désolée de cette situation, la responsable n’en était pas moins dans une impasse, puisqu’elle ne connaissait aucune solution de remplace-ment pour nourrir ces individus, souvent dysphagiques, ne pouvant pas manger des aliments à texture régulière.

La situation était la même au CSSS d’ Antoine-Labelle, jusqu’à ce que la tech-nicienne en diététique de l’établissement, Josée Pressé, entende parler des aliments remodelés à texture contrôlée. « Quand on prend une bouchée de ces aliments, expli-que Josée Pressé, on a à peine besoin d’un mouvement de mastication ou de déglutition. C’est beaucoup plus facile à manger qu’une purée qui a tendance à se ramasser de chaque côté de la bouche, dans les joues, et qui créé souvent un trop-plein, ce qui fait que les gens s’étouf-fent parfois. » Également interpellées par ces nouveaux produits, Danielle-Andrée Thibert et Hélène Asselin, aujourd’hui diététiste en pré-retraite et ex-chef de service alimentation et nutrition clinique au CSSS Champlain, se sont livrées au même exercice de dégustation dans leurs établissements. Administrateurs, cuisiniers, diététistes, personnel infirmier et de soutien, tous ont été très surpris du goût de ces aliments, si près de la saveur originale du produit.

Concrètement, explique Josée Pressé, « les aliments sont surgelés individuel-lement et livrés dans des moules de plastique qui reproduisent la forme de l’aliment consommé. Le jambon par exem-ple est modelé en forme de tranche, l’ana-nas en rondelle, etc. Pour les servir et afin

doSSiER aLimEnTaTion

durant laquelle le préposé peut faire autre chose, affirme Danielle-Andrée Thibert. Nous notons également une diminution des étouffements et du recours aux laxa-tifs, parce que les clients mangent mieux et nous avons moins de plaintes liées à l’alimentation. »

En définitive, même si la variété de nou-veaux aliments offerts n’équivaut pas encore tout à fait à celle des aliments réguliers, le changement réalisé est, de l’avis de Danielle-Andrée Thibert, tout à fait en lien avec l’approche milieu de vie préconisée dans les CHSLD. « Ce n’est pas, argue-t-elle, parce qu’on est âgé, confus ou dysphagique que nos papilles gustatives sont en panne. » |

services aliMentaires

introduction d’aliMents

reModelés à texture

contrôlée

csss du haut-saint-laurent,

csss chaMplain et csss

d’antoine-labelle

diMinution du teMps consacré

à l’aliMentation par les

préposés, diMinution des

étouFFeMents, diMinution des

plaintes liées à l’aliMentation

et auGMentation de la quantité

de nourriture consoMMée par

les personnes dysphaGiques

En BREF

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dans son assiette. « Grâce à la méthode de fabrication, nous pouvons même ser-vir certains aliments crus, comme cer-taines crudités et de la salade », ajoute Josée Pressé.

Ce genre de bouleversement ne se fait toutefois pas sans heurts, d’abord sur le plan des ressources humaines. Dans certains établissements, les cuisiniers ont en effet cru que leurs postes seraient abolis ou leurs heures diminuées. Or, pré-cise Danielle-Andrée Thibert, il n’en est rien. « Nous avons besoin de nos cuisi-niers; puisque ce changement affecte seulement une mince portion de notre clientèle. » De plus, note Hélène Asselin, ces nouveaux aliments nécessitent de la manipulation, notamment pour le démou-lage et la mise en assiette. De l’avis des trois personnes interrogées, les plus gros bouleversements ont été d’ordre logis-tique. Il faut s’assurer que l’espace de congélateur est suffisant, prévoir l’étape du démoulage et surtout, avoir suffisam-ment d’espace de four pour réchauffer en même temps une trentaine de repas pendant 30 minutes. En règle générale, les établissements ont été en mesure de fonctionner avec l’équipement déjà en place.

des coûts absorbés

Il est difficile d’évaluer avec précision les coûts liés à ce changement. C’est que si les coûts bruts sont légèrement plus élevés, les gains ailleurs dans l’orga-nisation sont significatifs. « Quand un préposé prend 30 minutes au lieu de deux heures pour nourrir un client, parce que celui-ci a plus de facilité à manger cet aliment-là, c’est une heure et demie

Séminaire de 2 ou 3 jours à HEC Montréal

NOUVEAUL’approche Toyota dans

le secteur de la santé : améliorer la chaîne logistique et

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| 10 | synergie mars 2009

À l’instar des écoles, les établissements de santé et de services sociaux se verront bientôt imposer une nouvelle politique-cadre sur les services alimentaires. Au menu, entre autres, le retrait complet de la malbouffe des cafétérias, services alimentaires et machines distributrices des CSSS et hôpitaux du réseau. Certains ont déjà une longueur d’avance.

Le conseil d’administration du CSSS de la Haute-Yamaska a adhéré en 2006 au programme 0-5-30, comprendre zéro cigarette, cinq fruits et légumes et trente minutes d’activité par jour. Mais com-ment l’implanter de manière à influen-cer les habitudes de 1 900 employés et de 140 médecins ? Une équipe de travail a planché sur la question. « C’est ce qui nous a amenés, entre autres, à opter pour une politique alimentaire en juin 2008 », raconte le directeur général du CSSS de la Haute-Yamaska, Claude Vézina. L’établissement avait déjà fait preuve d’initiative en matière d’interdic-tion de fumer en adoptant sa politique « zéro tabac » un an avant que le gouver-nement ne l’y oblige. « Il fallait marquer des points en matière de prévention des maladies chroniques. Être exemplaires devenait un devoir pour nous, aussi bien pour notre clientèle que pour notre per-sonnel et aussi pour inciter d’autres milieux de travail à emboîter le pas », expli-que rollande Daudelin, directrice du pro-gramme famille, enfance, jeunesse et du programme de santé publique au CSSS.

exit la frite

L’agrandissement de la cafétéria de l’ Hôpital de Granby s’est fait dans la foulée de l’adoption de la politique ali-mentaire. Son nouvel aménagement

favorise le choix d’aliments plus sains, lesquels y sont présentés bien en évi-dence. Elle offre désormais 225 places (contre 116 auparavant) et fait salle com-ble. Les réactions ont été très, très posi-tives. Et l’augmentation de l’achalandage finance ce virage santé ! « Nous avons augmenté nos revenus de beaucoup, mais pas seulement en offrant deux fois plus de places, mais en offrant un autre type de nourriture. Nous remarquons que le succès de notre cafétéria est en lien direct avec la volonté des gens de bien manger. Ils se ruent littéralement au buffet à salades. Les commentaires sont éloquents : ils sont très contents », affirme Claude Vézina.

« Le buffet à salades ne se contente pas de se conformer au guide alimentaire canadien, il est époustouflant », s’enthou-siasme la chef du service alimentaire, Manon Lapalme. En fait, depuis trois ans, indépendamment de la nouvelle politique, le CSSS de la Haute-Yamaska voulait offrir

des menus de qualité à la clientèle en enlevant toute friture et en offrant une variété de plats de légumes et de pois-son. Les frites ont encore la vie sauve deux fois par semaine, et seront totale-ment exclues des menus le 1er avril pro-chain. Mais attention, la clientèle des cinq centres d’hébergement de longue durée (CHSLD) rattachés au CSSS ne sera pas soumise au même régime. Les comités de résidents ont leur mot à dire quant à l’élaboration des menus destinés à des gens âgés qui vivent « comme à la mai-son » et souhaitent préserver, de temps à autre, ses petits repas spéciaux, frites ou pizza, qui donnent justement l’impression d’être chez soi.

Les machines distributrices verdissent elles aussi doucement, mais sûrement. Avec par exemple des croustilles cuites au four (réduction de 90 % des gras trans) ou des grignotines riches en fibres, et même des codes de couleurs pour guider le consommateur. Les produits à éviter sont marqués d’un rond rouge, ceux à consommer avec modération, d’un jaune, et plus de 50 % des meilleurs produits sont marqués d’un feu vert. « On ne peut pas s’adresser directement au client quand il est devant la machine, alors on tente de susciter la réflexion », explique Manon Lapalme. On a également baissé le prix des jus de fruits et des laitages, augmenté celui des boissons gazeuses et des barres chocolatées, et placé les machines contenant les produits ennemis à l’écart, derrière un mur. Le client aper-çoit donc en premier celle qui propose les aliments frais, comme des muffins et des fruits.

résultat ? « Deux autres CSSS ont pris connaissance, avec intérêt, de notre poli-tique alimentaire et le Défi Santé 0-5-30 fait des petits dans les entreprises de la région. Nos équipes en santé publique en ont assuré le leadership », rapporte Claude Vézina. Il faut dire que toute la Haute-Yamaska prend en considération la santé de la population et souhaite l’améliorer. « Dans notre région, la municipalité régio-nale de comté (MrC) et sept municipali-tés sont membres du réseau québécois de Villes et Villages en santé, un réseau international affilié à l’ Organisation mon-diale de la santé (OMS). Nous sentons

SERVICES ALIMENTAIRES

DEHORS LA MALBOUffE ! | PAr eMManuelle tassé |

un vent de changement dans les écoles, les municipalités, les entreprises », dit rollande Daudelin.

le cas de rivière-du-loup

Expérience similaire du côté du CSSS de rivière-du-Loup. Là-bas, ce sont les nutri-tionnistes et le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de l’établisse-ment qui ont évoqué, en 2006, la respon-sabilité d’un établissement de santé de tracer la voie en matière de choix alimen-taires. Un an plus tard, les diététiciennes du CSSS étaient mandatées par le conseil d’administration pour définir une politique de saine alimentation.

Même victoire qu’en Haute-Yamaska du côté du buffet à salades de la cafétéria de l’hôpital, ultra complet et protéiné à sou-hait, auquel les employés du CSSS et la population de rivère-du-Loup ont répondu avec enthousiasme. En revanche, enlever toute friture des menus pour lutter contre l’obésité a provoqué une réaction chez un groupe d’employés, pétition à l’appui, exigeant que des frites soient servies au moins une fois par semaine. Le conseil d’administration a cependant gardé le cap. « Moi qui ai une faiblesse pour les frites, je me suis sacrifié pour le bien-être de la population du Québec », relate avec humour le directeur général du CSSS de rivière-du-Loup, raymond April.

Les changements orchestrés se sont rendus jusqu’aux machines distributrices qui offrent désormais, à 75 %, de l’eau et du jus et dans lesquelles les barres de chocolat ont été remplacées par du chocolat noir et des barres de céréales. On se dirige d’ailleurs doucement vers l’éradication complète des produits trop riches en calories vides.

Le coût de l’opération n’a posé, là encore, aucun problème. En CHSLD, la production des repas se fait maintenant de plus en plus en vrac et le prix des repas, inscrit dans l’entente de travail établie avec les employés, n’a pas été particulièrement affecté par le virage santé. Quant au coût des produits choi-sis directement à la machine, il est tout bonnement assumé par le consomma-teur. « Nous ne voulions pas nous ser-vir de l’aspect financier comme d’une excuse pour ne pas bouger. Notre rôle de leader en santé publique était plus important », affirme raymond April, en guise de conclusion. |

services aliMentaires

éliMination de la MalbouFFe

des caFétérias et des

services aliMentaires

csss de la haute-yaMaska

et csss de rivière-du-loup

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En BREF

L’ensemble de Nos services sont offerts dans une perspective de qualité et d’optimisation de Vos services

S E RV I C E S D E C O N S U LTAT I O N

C O A C H I N G

G E S T I O N I N T É R I M A I R E ( A D M I N I S T R AT V E O U C L I N I Q U E )

S ESS IONS D E FORMAT IONDes sessions de formation, tant clinique qu’organisationnel, en lien avec nos services peuvent être offertes. Il s’agit entre autre :

Tél. : 450 659-2776 • Cell. : 514 984-4318Courriel : [email protected]

➩ Diagnostic organisationnel.➩ Planification stratégique.➩ Planification et organisation des services et du travail.➩ Soutien à la gestion du climat organisationnel.➩ Coordination d’une démarche d’optimisation des services et des

processus.➩ Planification stratégique des ressources humaines.

➩ Planification de la main d’œuvre et de la relève.➩ Stratégie de développement des ressources humaines et gestion

des compétences.➩ Coordination ou accompagnement à la démarche d’agrément.➩ Démarche de solution auprès des employés en difficultés

(Compétences, organisation du travail et relation : infirmières, infirmières auxiliaires, PAB ou autre)

➩ Accompagnement à la gestion de projet.➩ Conseil stratégique.➩ Développement des habiletés du gestionnaire.

➩ Soutien à la gestion des compétences.➩ Assistance et/ou supervision administrative ou clinique

➩ Cadre supérieur ou intermédiaire. ➩ Chargé de projet

➩ Changement organisationnel.➩ Mobilisation des ressources humaines.➩ Travail en équipe.➩ Rôle et leadership de l’AIC/ASI, cadre intermédiaire, etc.

➩ Rôles des membres de l’équipe.➩ Gestion des employés difficiles.➩ Notes aux dossiers.

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doSSiER aLimEnTaTion

mars 2009 synergie | 11 |

oRganiSaTion dES SERViCES

2004, Mauricie – Centre-du-Québec. Constatant que 50 % des signalements à la Direction de la protection de la jeu-nesse sont reliés à la négligence paren-tale, les membres du Comité régional des services intégrés jeunesse se concertent afin de trouver des solutions. Ainsi est né le programme Faire la courte échelle, qui tente de comprendre les causes de la négligence et les actions à prendre pour que les intervenants concernés obtien-nent des résultats plus efficaces.

« Au départ, commence Mélisanne Bizier, répondante en négligence au CSSS d’ Arthabaska-et-de-l’Érable, l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec souhai-tait une plus grande mobilisation de tous les acteurs jeunesse face à la problémati-que de la négligence parentale. Il lui appa-raissait important que se développe une offre de service plus intégrée, où chacun se sentirait interpellé dans les différen-tes activités de promotion, de prévention,

d’évaluation, de traitement et de protec-tion. » Afin de réaliser ces travaux, un groupe d’experts a été mandaté pour faire un recensement des actions existantes sur les huit territoires de CSSS de la région, identifier les pratiques et les programmes de pointe à être généralisés et préciser les zones de collaboration entre les différents dispensateurs de services. À la lumière de ces informations, le Comité régional des services intégrés jeunesse a adopté le programme Faire la courte échelle.

« L’idée de faire la courte échelle illustre bien qu’en négligence, il faut mettre nos forces en commun pour devenir un meilleur levier pour ces enfants et ces familles », explique Mélisanne Bizier. Ainsi, selon Danielle Couture, directrice du programme enfance-jeunesse-famille et santé publique du CSSS de l’Énergie, l’Agence a investi pour que les huit CSSS de la région se dotent d’un répondant en négligence. Leur rôle est de faire en sorte que le programme demeure bien vivant et que les différents

fAIRE LA COURTE ÉCHELLE

COMBATTRE LA NÉgLIgENCE, UNE MARCHE À LA fOIS | PAr Martin Bouchard |

Full conference agenda available at: www.insightinfo.com

6th Edition

CLINICAL TRIALS IN CANADACreating an Efficient Contracts Negotiation Process

Presented by April 27 – 28, 2009 | Montreal, QC

This highly-interactive premiere event brings together institutions and industry representatives to discuss strategies on how to expedite the contract negotiations process.

Key Highlights:

• Clinical Research in Canada: A Canadian and Global Perspective

• How We Can Fast-Track the Clinical Trial Contract Process

• Negotiation Skills and Strategies: What You Need to Know for Any Successful Negotiation

And Interactive Roundtable Discussion on:How Sponsors, Institutions/PIs and CROs Can Smooth Out and Speed Up the Negotiation of Clinical Trial Contracts in Canada

KEYNoTE PRESENTATIoN

Do Major Medical Journals Really Mistrust Big Pharma?

Paul C. Hébert, MD, MHSc Editor-in-Chief, Canadian Medical Association Journal (CMAJ) Professor of Medicine, Surgery, Anesthesiology and Epidemiology University of Ottawa Critical Care Physician, The Ottawa Hospital Senior Scientist, Ottawa Health Research Institute (OHRI)

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o une approche écosystémique

Du point de vue de Danielle Couture, « il faut considérer que la négligence réfère à un contexte (par ex. : pauvreté et iso-lement) avant de référer à un compor-tement ». À son avis, il faut donc non seulement intervenir auprès des familles, mais également auprès des milieux et de la communauté pour leur offrir de meilleu-res conditions de vie, favoriser leur inser-tion sociale et leur pouvoir d’agir. « Nous travaillons avec nos partenaires pour les sensibiliser aux gestes qu’ils peuvent poser dans ce sens et à toute l’impor-tance d’agir très tôt auprès des enfants pour les intégrer dans des milieux stimu-lants à l’intérieur de leur collectivité.

Sur le plan du traitement, le Programme d’aide personnelle, familiale et commu-nautaire (PAPFC) a été retenu. Élaboré et évalué par le Groupe de recherche en développement de l’enfant et de la famille (GrEDEF) de l’Université du Québec à Trois-rivières, ce programme est implanté en coresponsabilité CSSS, centre jeu-nesse et organisme communautaire. Il comporte différents volets tels : le suivi individuel par un intervenant, des rencon-tres de groupe de parents, du jumelage, des actions directes auprès des enfants ainsi que des activités collectives.

De l’avis de Danielle Couture, « la concer-tation et la coordination des actions sont exigeantes en temps et en énergie pour les intervenants. Comme gestionnaire, il faut soutenir ces changements ». La directrice estime par ailleurs qu’un véri-table mouvement de sensibilisation à la négligence a été enclenché dans la région et « qu’un bilan des actions prises avec les partenaires confirmera son succès ». |

partenaires jeunesse se concertent autour des meilleures pratiques. Le répondant en négligence a notamment la responsabilité de promouvoir le programme, d’animer la concertation, de coordonner les services intégrés et d’offrir du soutien aux équi-pes internes du CSSS, mais également aux partenaires du territoire. « Même si le déploiement des activités varie selon les territoires, il n’en demeure pas moins que le même cadre de référence guide les actions des répondants », explique Mélisanne Bizier. À titre d’exemple, le pro-gramme a permis aux intervenants de se donner un vocabulaire et des outils com-muns. « Si une éducatrice de CPE nous appelle, nous parlons le même langage », dit-elle. De plus, les intervenants du milieu scolaire, des CPE, du Centre jeunesse, du CSSS et certains organismes communau-taires utilisent maintenant une grille d’éva-luation commune (GED – Grille d’évaluation développementale) pour dépister les retards de développement des enfants.

services

enFance-jeunesse-FaMille

création d’un poste de

répondant en néGliGence

dans chacun des huit

csss de la réGion

tous les csss de la

réGion de la Mauricie et

du centre-du-québec

sensibilisation et diMinution

attendue des cas de

néGliGence parentale siGnalés

à la direction de la protection

de la jeunesse de la réGion

En BREF