Brassens Chansons

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Georges Brassens Les chansons

l'ombre des maris (Paroles et Musique: Georges Brassens, 1972) Les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage, Si j'avais eu l'honneur de commander bord, A bord du Titanic quand il a fait naufrage, J'aurais cri:"Les femm's adultres d'abord!" Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire ... Car, pour combler les voeux, calmer la fivre ardente Du pauvre solitaire et qui n'est pas de bois, Nulle n'est comparable l'pouse inconstante. Femmes de chefs de gar', c'est vous la fleur des bois. Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Quant vous, messeigneurs, aimez votre guise, En ce qui me concerne, ayant un jour compris Qu'une femme adultre est plus qu'une autre exquise, Je cherche mon bonheur l'ombre des maris. Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... A l'ombre des maris mais, cela va sans dire, Pas n'importe lesquels, je les tri', les choisis.

Si madame Dupont, d'aventure, m'attire, Il faut que, par surcrot, Dupont me plaise aussi! Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Il convient que le bougre ait une bonne poire Sinon, me ravisant, je dtale grands pas, Car je suis difficile et me refuse boire Dans le verr' d'un monsieur qui ne me revient pas. Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Ils sont loins mes dbuts ou, manquant de pratique, Sur des femmes de flics je mis mon dvolu. Je n'tais pas encore ouvert l'esthtique. Cette faute de got je ne la commets plus. Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Oui, je suis tatillon, pointilleux, mais j'estime Que le mari doit tre un gentleman complet, Car on finit tous deux par devenir intimes A force, force de se passer le relais Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Mais si l'on tombe, hlas! sur des maris infmes, Certains sont si courtois, si bons si chaleureux, Que, mme aprs avoir cess d'aimer leur femme,

On fait encore semblant uniquement pour eux. Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... C'est mon cas ces temps-ci, je suis triste, malade, Quand je dois faire honneur certaine pcore. Mais, son mari et moi, c'est Oreste et Pylade, Et, pour garder l'ami, je la cajole encore. Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Non contente de me d plaire, elle me trompe, Et les jours ou, furieux, voulant tout mettre bas Je cri:"La coupe est pleine, il est temps que je rompe!" Le mari me suppli':"Non ne me quittez pas!" Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Et je reste, et, tous deux, ensemble on se flagorne. Moi, je lui dis:"C'est vous mon cocu prfr." Il me rplique alors:"Entre toutes mes cornes, Celles que je vous dois, mon cher, me sont sacres." Ne jetez pas la pierre la femme adultre, Je suis derrire... Et je reste et, parfois, lorsque cette pimbche S'attarde en compagni' de son nouvel amant, Que la nurse est sorti', le mari la pche, C'est moi, pauvre de moi! qui garde les enfants.

Ne jetez pas la pierre la femme adultre.

l'ombre du coeur de ma mie(1958)

A l'ombre du coeur de ma mi' (bis) Un oiseau s'tait endormi (bis) Un jour qu'elle faisait semblant D'tre la Belle au bois dormant. Et moi, me mettant genoux, (bis) Bonnes f's, sauvegardez-nous ! (bis) Sur ce coeur j'ai voulu poser Une manire de baiser. Alors cet oiseau de malheur (bis) Se mit crier Au voleur ! (bis) Au voleur ! et A l'assassin ! Comm' si j'en voulais son sein. Aux appels de cet tourneau, (bis) Grand branle-bas dans Landerneau: (bis) Tout le monde et son pre accourt Aussitt lui porter secours. Tant de rumeurs, de grondements, (bis) Ont fait peur aux enchantements, (bis) Et la belle dsabuse Ferma son coeur mon baiser. Et c'est depuis ce temps, ma soeur, (bis) Que je suis devenu chasseur, (bis)

Que mon arbalte la main Je cours les bois et les chemins.

La marine(Pome de Paul Fort, musique: Georges Brassens, 1953)

On les r'trouve en raccourci Dans nos p'tits amours d'un jour, Tout's les joies, tous les soucis, Des amours qui dur'nt toujours C'est l l'sort de la marine Et de tout's nos petit's chries. On accoste, vite un bec, Pour nos baisers, l'corps avec! Et les joies et les bouderies, Les fcheries, les bons retours, On les r'trouve en racourci Dans nos p'tits amours d'un jour. On a ri, on s'est bais, sur les neunils, sur les nns, Dans les ch'veux pleins bcots Pondus comm' des ufs, tout chauds! Tout c'qu'on fait dans un seul jour Et comme on allonge le temps, Plus d'trois fois dans un seul jour, Content, pas content, content! Y a dans la chambre une odeur

D'amour tendre et de goudron. Ca vous met la joies dans le cur La peine aussi et c'est bon. On n'est pas la pour causer, Mais on pens' mm' dans l'amour On pens' que d'main y f'ra jour Et qu'c'est un' calamit. C'est l l'sort de la marine, Et de tout's nos petit's chries, On accost' mais on devine Qu'a s'ra pas le paradis! On aura beau s'dpcher Fair' bon dieu, la pige au temps, Et l'bourrer d'tous nos pchs Ca n's'ra pas a et pourtant... Tout's les joies, tous les soucis, Des amours qui dur'nt toujours, On les r'trouvent en raccourci Dans nos p'tits amours d'un jour.

la goutte d'Or(Texte: Aristide Bruant)

En ce temps l dans chaqu' famille, On blanchissait de mre en fille Maintenant on blanchit encor la goutt' d'Or. (Bis)

Ell' tait encor' demoiselle Grand-Maman, la belle Isabelle Quand elle pousa l'grand Nestor la goutt' d'Or. (Bis) Et Maman Pauline tait sage Le jour qu'ell' se mit en mnage Avec Papa le p'tit Vic-tor la goutt' d'Or. (Bis) c'tte poqu'-l tout's les fillettes; Les goss'lines, les gigolettes S'mariaient avec leur trsor la goutt' d'Or. (Bis) A's s'contentaient l'jour de leur noce D'un' petit' toilett' pas froce Et d'un' jeannette en similor la goutt' d'Or. (Bis) Leur fallait pas un mari ple Mais un garon d'lavoir un mle Bien rbl mme un peu butor la goutt' d'Or. (Bis) Aujourd'hui faut ces d'moiselles Des machins avec des dentelles Et des vrais bijoux en vrai or la goutt' d'Or. (Bis) Leur faut des jeun's homm's en casquettes

Des rouquins qu'ont des rouflaquetts Coll's sur un' tt' d'hareng saur la goutt' d'Or. (Bis) Et v'l pourquoi tout's les fillettes Les goss'lines les gigilettes S'marient p'us avec leur trsor la goutt' d'Or. (Bis)

la place Maubert(Texte: Aristide Bruant)

Je m'demande quoi qu'on songe En prolongeant la rue Monge quoi qu'a nous sert Des esquar's des estatues, Quand on dmolit, nos rues la plac' Maubert ! (Bis) L't nous tions l'ombre C'tait coquet, c'tait sombre. Quand l'soleil d'hiver Inondait la capitale, L'jour tait encor' p'us sale la plac' Maubert ! (Bis) Quand on n'avait pas d'marmite On bouffait chez l'pr' Lafrite. Pour un peu d'auber : Le soir on l'vait eun' ptasse

Un cholra sans limace la plac' Maubert ! (Bis) Pour trois ronds chez l'pr' Lunette O qu'chantait la mme Toinette On s'payait l'concert. Pour dix ronds au Chteau Rouge On sorguait avec sa gouge la plac' Maubert ! (Bis) Aussi bon Dieu ! j'vous l'demande Quand y aura p'us d'ru' Galande P'us d'Htel Colbert Osque vous voulez qu'y's aillent Les purotins qui rouscaillent la plac' Maubert ! (Bis) Qu'on leur foute au moins des niches Comme on en donne aux caniches Qu'y's soy'nt couvert Sous qu'qu'chos' qui les abrite Quand y's n'trouvetont plus d'gite la plac' Maubert ! (Bis) Et quand ils r'fliront la cloche Y s'auront tous dans leur poch' Le surin ouvert Et c'jour l mes camar'luches La nuit gar'aux lacro'muches

De la plac'Maubert , de la plac'Maubert (bis) Merci BreizhBird pour le couplet final!

la VarenneParoles de Marc Hly, musique de J. Jeckill.

Les bourgeois rupins Ceux qu'ont les moyens S'en vont l't s'fair' plumer Deauville. Quand on n'a pas l'sou On va n'importe o O a cote pas des prix fous. Car mon avis, C'est pas pour bibi Les endroits o l'on fait des chichis. Moi, j'ai mon golf et mon bateau, Ma plage et mon casino la Varenne. Moi, je n'vais pas avec les gros Dinard Saint-Malo Fair' des fredaines. Moi, dans un bar gigolos, Payer vingt balles un sirop, a m'frait d'la peine Moi, j'prfr' un p'tit caboulot O qu'on boit du picolo Au bord de l'eau.

On n'a pas d'ngros Comme Monaco Qui font du jazz mille francs la sance Au son d'un phono Ou d'un vieux piano C'est quat' sous pour un tango Et comme on peut pas Se payer tout a Y'a des botes deux ronds la java. Moi, j'ai mon golf et mon bateau, Ma plage et mon casino la Varenne Moi, j'y connais des dactylos Qui sont plus chouett's en maillot Qu'bien des mondaines. Moi, dans un bar gigolos, Payer vingt balles un sirop, a m'frait d'la peine Moi, j'prfr' un p'tit caboulot O qu'on boit du picolo Au bord de l'eau.

Mireille dit " Petit verglas "(Pome de Paul Fort)

Ne tremblez pas, mais je dois le dire elle fut assassine au couteau par un fichu mauvais garon, dans sa chambre, l-bas derrire le Panthon,

rue Descartes, o mourut Paul Verlaine. O ! oui, je l'ai bien aime ma petite " Petit Verglas " moi si bonne et si douce et si triste. Pourquoi sa tristesse ? Je ne l'avais pas devin, je ne pouvais pas le deviner. Non, je l'ai su aprs tu me l'avais cach que ton pre tait mort sur l'chafaud, Petit Verglas ! J'aurais bien d le comprendre tes sourires. J'aurais d le deviner tes petits yeux, battus de sang, ton bleu regard indfinissable, papillotant et plein de retenue. Et moi qui avais toujours l'air de te dire " Mademoiselle, voulez-vous partager ma statue ? " Ah ! J'aurais d comprendre tes sourires, tes yeux bleus battus et plein de retenue. Et je t'appelais comme a, le Petit Verglas, que c'est bte un pote ! O petite chair transie ! Moi, je l'ai su aprs que ton pre tait mort ainsi... Pardonne-moi, Petit Verglas. Volez, les anges !

mon frre revenant d'Italie(Pome de Alfred de Musset, musique: Georges Brassens, 1972)

Ainsi, mon cher, tu t'en reviens Du pays dont je me souviens, Comme d'un rve, De ces beaux lieux o l'oranger Naquit pour nous ddommager

Du pch d've. 'Tu l'as vu, ce fantme altier Qui jadis eut le monde entier Sous son empire. Csar dans sa pourpre est tomb ; Dans un petit manteau d'abb Sa veuve expire. Tu t'es berc sur ce flot pur O Naples enchsse dans l'azur Sa mosaque, Oreiller des lazzaroni O sont ns le macaroni Et la musique. Qu'il soit rus, simple ou moqueur, N'est-ce pas qu'il nous laisse au cur Un charme trange, Ce peuple ami de la gaiet Qui donnerait gloire et beaut Pour une orange ? Ischia ! c'est l qu'on a des yeux, C'est l qu'un corsage amoureux Serre la hanche. Sur un bas rouge bien tir Brille, sous le jupon dor, La mule blanche.

Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vu Tes jeunes filles que pied nu Dans la poussire. On les endimanche prix d'or ; Mais ton pur soleil brille encor Sur leur misre. Quoi qu'il en soit, il est certain Que l'on ne parle pas latin Dans les Abruzzes, Et que jamais un postillon N'y sera l'enfant d'Apollon Ni des neuf Muses. Toits superbes ! froids monuments ! Linceul d'or sur des ossements ! Ci-gt Venise. L mon pauvre coeur est rest. S'il doit m'en tre rapport, Dieu le conduise ! Mais de quoi vais-je ici parler ? Que ferait l'homme dsol, Quand toi, cher frre, Ces lieux o j'ai failli mourir, Tu t'en viens de les parcourir Pour te distraire? Frre, ne t'en va plus si loin.

D'un peu d'aide j'ai grand besoin, Quoi qu'il m'advienne. Je ne sais o va mon chemin, Mais je marche mieux quand ta main Serre la mienne.

Paris, dans chaque faubourgParoles: Ren Clair, musique: Maurice Jaubert, 1933 Note: du film "14 Juillet" de Ren Clair

Paris dans chaque faubourg Le soleil de chaque journe Fait en quelques destines clore un rve damour Parmi la foule un amour se pose Sur une me de vingt ans Pour elle tout se mtamorphose Tous est couleur de printemps Paris quand le jour se lve Paris dans chaque faubourg vingt ans on fait des rves Tout en couleur damour Ils habitaient le mme faubourg La mme rue et la mme cour Il lui lanait des sourires Elle laimait sans lui dire Mais un jour quun baiser les unit

Dans le ciel elle crut lire Comme un espoir infini Aprs des jours dpourvus despoir Tous deux se sont rencontrs un soir Ils nont pas os sourire Mais leurs regards ont pu lire Que bientt ils pouvaient tre heureux Et sils nont rien pu se dire Leurs yeux ont parl pour eux Paris dans chaque faubourg Quand la nuit rveuse est venue toute heure une me mue voque un rve damour Des jours heureux il ne reste trace Tout est couleur de la nuit Mais vingt ans lavenir efface Le pass quand lespoir luit Paris ds la nuit venue Paris dans chaque faubourg toute heure une me mue Rve encore lamour

Adieu... Venise provenale(Paroles: Henri Alibert et Ren Sarvil, musique Vincent Scotto 1934)

[Refrain:] Adieu Venise provenale

Adieu pays de mes amours Adieu cigalons et cigales Dans les grands pins chantez toujours Barques aux douces couleurs Collines rousses de fleurs Au loin je pars je vous laisse mon cur Adieu Venise provenale Adieu pays de mes amours Cher petit village au bord de la mer Je te laisse en gage tout ce qui m'est cher L'ternel t d'un ciel enchant O j'ai cru vivre un jour tous mes rves Pays que j'aimais je dois dsormais Loin de toi m'en aller jamais [au Refrain] La fillette brune qui m'avait tout bas Au clair de la lune fait de beaux serments Dans sa jolie main a bris soudain Mes espoirs et toute ma tendresse C'est pourquoi je veux oublier ses yeux Et quitter cher pays ton ciel bleu [Parl:] Adieu Venise provenale Adieu pays de mes amours Adieu cigalons et cigales

Dans les grands pins chantez toujours [Chant:] Adieu Venise provenale Adieu pays de mes amours

Altesse(Texte de Victor Hugo, musique de Georges Brassens, chante par Kohen De Cauter)

Altesse, il m'a fallu des revers, des traverses, De beaux soleils coups d'effroyables averses. tre pauvre, tre errant, et triste, tre cocu Et recevoir beaucoup de coups de pieds au cul. Avoir des trous l'hiver mes grgues de toile Grelotter et pourtant, contempler les toiles Pour devenir, aprs tous mes beaux jours enfuis Le philosophe illustre et profond que je suis.

Au bois de mon coeur(Paroles et musique: Georges Brassens, 1957) Note: Musique pour le film "Porte des Lilas"

Au bois d' Clamart y' a des petit's fleurs, Y' a des petit's fleurs, Y' a des copains au, au bois d' mon coeur, Au, au bois d' mon coeur. Au fond de d' ma cour j' suis renomm, (bis) J'suis renomm Pour avoir le coeur mal fam,

Le coeur mal fam. Au bois d' Vincenne' y' a des petit's fleurs, Y' a des petit's fleurs, Y' a des copains au, au bois d' mon coeur, Au, au bois d' mon coeur. Quand y' a plus d' vin dans mon tonneau, (bis) Dans mon tonneau, Ils n'ont pas peur de boir' mon eau, De boire mon eau. Au bois d' Meudon y' a des petit's fleurs, Y' a des petit's fleurs, Y' a des copains au, au bois d' mon coeur, Au, au bois d' mon coeur. Ils m'accompagnent la mairie, (bis) A la mairie, Chaque fois que je me marie, Que je me marie. Au bois d' Saint-Cloud y' a des petit's fleurs, Y' a des petit's fleurs, Y' a des copains au, au bois d' mon coeur, Au, au bois d' mon coeur. Chaqu' fois qu' je meurs fidlement, (bis) Fidlement, Ils suivent mon enterrement, Mon enterrement.

... des petites fleurs... (bis) Au, au bois d' mon coeur... (bis)

Au grand caf(Paroles et Musique: Charles Trenet, 1937)

Au Grand Caf, vous tes entr par hasard Tout bloui par les lumires du boul'vard Bien install devant la grande table Vous avez bu, quelle soif indomptable De beaux visages fards vous disaient bonsoir Et la caissire se levait pour mieux vous voir Vous tiez beau vous tiez bien coiff Vous avez fait beaucoup d'effet Beaucoup d'effet au Grand Caf &&&& Comme on croyait que vous tiez voyageur Vous avez dit des histoires d'un ton blagueur Bien install devant la grande table On coutait cet homme intarissable Tous les garons jonglaient avec Paris-Soir Et la caissire pleurait au fond d'son tiroir Elle vous aimait, elle les aurait griffs Tous ces gueulards, ces assoiffs Ces assoiffs du Grand Caf &&&& Par terre on avait mis d'la sciure de bois

Pour qu'les cracheurs crachassent comme il se doit Bien install devant la grande table Vous invitiez des Ducs, des Conntables Quand on vous prsenta, soudain, l'addition Vous avez dclar: " Moi, j'ai pas un rond " Cette phrase-l produit un gros effet On confisqua tous vos effets Vous tiez fait au Grand Caf &&&& Depuis ce jour, depuis bientt soixante ans C'est vous l'chasseur, c'est vous l'commis de restaurant Vous essuyez toujours la grande table C'est pour payer cette soire lamentable Ah, vous eussiez mieux fait de rester ailleurs Que d'entrer dans ce caf plein d'manilleurs Vous tiez beau, le temps vous a dfait Les mites commencent vous bouffer Au Grand Caf, au Grand Caf. Merci Louis, Serge et Amirouche pour le texte complet!

Auprs de mon arbre(Paroles et musique: Georges Brassens, 1955)

Auprs de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais d m'loigner d' mon arbre Auprs de mon arbre,

Je vivais heureux J'aurais jamais d le quitter des yeux. J'ai plaqu mon chne Comme un saligaud Mon copain le chne Mon alter ego On tait du mme bois Un peu rustique un peu brute Dont on fait n'importe quoi Sauf naturell'ment les fltes J'ai maint'nant des frnes Des arbr's de jude Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi tu manque l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de Nol Mon mt de cocagne. (refrain) Je suis un pauvr' type J'aurais plus de joie J'ai jet ma pipe Ma vieill' pipe en bois Qu'avait fum sans s' fcher Sans jamais m'brl la lippe

L' tabac d' la vache enrage Dans sa bonn' vieill' tt' de pipe J'ai des pip's d'cume Ornes de fleurons De ces pip's qu'on fume En levant le front Mais j' retrouv'rai plus ma foi Dans mon coeur ni sur ma lippe Le got d' ma vieill' pip' en bois Sacr nom d'un' pipe. (refrain) Le surnom d'infme Me va comme un gant D'avec ma femme J'ai foutu le camp Parc' que depuis tant d'annes C'tait pas un' sincure De lui voir tout l' temps le nez Au milieu de la figure Je bas la campagne Pour dnicher la Nouvelle compagne Valant celle-l Qui, bien sr, laissait beaucoup Trop de pierr's dans les lentilles

Mais se pendait mon cou Quand j' perdais mes billes. (refrain) J'avais un' mansarde Pour tout logement Avec des lzardes Sur le firmament Je l'savais par coeur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes bell's de nuits Faire un tour sur la grande ourse J'habit' plus d' mansarde Il peut dsormais Tomber des hall'bardes Je m'en bats l'oeil mais, Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie des prunes Y a cent sept ans qui dit mieux, Qu' j'ai pas vu la lune! (refrain)

Avoir un bon copainParoles: Jean Boyer, musique: W.Heymann, 1931 Note: Extrait du film "Le chemin du Paradis"

Cest le printemps On a vingt ans

Le cur et le moteur Battent gaiement Droit devant nous Sans savoir o Nous filons comme des fous Car aujourdhui Tout nous sourit Dans une auto On est bien entre amis Aussi chantons Sur tous les tons Notre plaisir dtre garon ! [Refrain:] Avoir un bon copain Voil cqui y a dmeilleur au monde Oui, car, un bon copain Cest plus fidle quune blonde Unis main dans la main A chaque seconde On rit de ses chagrins Quand on possde un bon copain Les aveux, Des amoureux Avouons-le maintenant Cest vieux jeu

Cest plus charmant Qudes longs serments Qui nsont que des boniments Loin des baisers Pour se griser Sur une route Il suffit de gazer Le grand amour a dure un jour Lamiti dure toujours. [Refrain] ... On rit de ses chagrins Quand on possde un bon copain

Ballade la lune (Pome de Alfred de Musset, musique: Georges Brassens, 1972) C'tait, dans la nuit brune, Sur un clocher jauni, La lune, Comme un point sur un i. Lune, quel esprit sombre Promne au bout d'un fil, Dans l'ombre, Ta face et ton profil ? Es-tu l'oeil du ciel borgne ? Quel chrubin cafard

Nous lorgne Sous ton masque blafard ? Est-ce un ver qui te ronge Quand ton disque noirci S'allonge En croissant rtrci ? Es-tu, je t'en souponne, Le vieux cadran de fer Qui sonne L'heure aux damns d'enfer ? Sur ton front qui voyage, Ce soir ont-ils compt Quel ge A leur ternit ? Qui t'avait borgne L'autre nuit ? T'tais-tu Cogne Contre un arbre pointu ? Car tu vins, ple et morne, Coller sur mes carreaux Ta corne, A travers les barreaux. Lune, en notre mmoire, De tes belles amours L'histoire

T'embellira toujours. Et toujours rajeunie, Tu seras du passant Bnie, Pleine lune ou croissant. Et qu'il vente ou qu'il neige, Moi-mme, chaque soir, Que fais-je, Venant ici m'asseoir ? Je viens voir la brune, Sur le clocher jauni La lune Comme un point sur un i. Je viens voir la brune, Sur le clocher jauni, La lune, Comme un point sur un i.

Ballade des dames du temps jadis(Pome de Franois Villon, musique: Georges Brassens, 1954)

Dites moy o, n'en quel pays Est Flora la belle Romaine, Archipiades, n Thas Qui fut sa cousine germaine, Echo parlant quand bruyt on maine Dessus rivire ou sus estan

Qui beault ot trop plus qu'humaine. Mais o sont les neiges d'antan? Qui beault ot trop plus qu'humaine. Mais o sont les neiges d'antan? O est la trs sage Hllos, Pour qui chastr fut et puis moyne Pierre Esbaillart a Saint Denis? Pour son amour ot ceste essoyne. Semblablement, o est la royne Qui commanda que buridan Fut get en ung sac en Saine? Mais o sont les neiges d'antan? Fut get en ung sac en Saine? Mais o sont les neiges d'antan? La royne blanche comme lis Qui chantoit a voix de seraine, Berte au grand pi, Bietris, Alis Haremburgis qui tient le Maine, Et Jehanne la bonne Lorraine Qu'Englois brlrent Rouen; O sont ils, Vierge souveraine? Mais o sont les neiges d'antan? O sont ils, Vierge souveraine? Mais o sont les neiges d'antan? Prince, n'enqurez de sepmaine

O elles sont, ne de cest an, Qu' ce refrain ne vous remaine: Mais o sont les neiges d'antan? Qu' ce refrain en vous remaine; Mais o sont les neiges d'antan?

Bcassine(1969)

Un champ de bl prenait racine Sous la coiffe de Bcassine, Ceux qui cherchaient la toison d'or Ailleurs avaient bigrement tort. Tous les seigneurs du voisinage, Les gros bonnets, grands personnages, Rvaient de joindre leur blason Une boucle de sa toison. Un champ de bl prenait racine Sous la coiffe de Bcassine. C'est une espce de robin, N'ayant pas l'ombre d'un lopin, Qu'elle laissa pendre, vainqueur, Au bout de ses accroche-coeurs. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Des bls d'or en toute saison

Et jusqu' l'heure du trpas, Si le diable s'en mle pas. Au fond des yeux de Bcassine Deux pervenches prenaient racine, Si belles que Smiramis Ne s'en est jamais bien remis'. Et les grands noms majuscules, Les Cupidons particules Auraient cd tous leurs acquts En change de ce bouquet. Au fond des yeux de Bcassine Deux pervenches prenaient racine. C'est une espce de gredin, N'ayant pas l'ombre d'un jardin, Un soupirant de rien du tout Qui lui fit faire les yeux doux. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Des fleurs bleues en toute saison Et jusqu' l'heure du trpas, Si le diable s'en mle pas. A sa bouche, deux belles guignes, Deux cerises tout fait dignes, Tout fait dignes du panier

De madame de Svign. Les hobereaux, les gentilltres, Tombs tous fous d'elle, idoltres, Auraient bien mis leur bourse plat Pour s'offrir ces deux guignes-l, Tout fait dignes du panier De madame de Svign. C'est une espce d'tranger, N'ayant pas l'ombre d'un verger, Qui fit s'ouvrir, qui trenna Ses jolies lvres incarnat. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Du temps des cerises en toute saison Et jusqu' l'heure du trpas, Si le diable s'en mle pas. C'est une sorte de manant, Un amoureux du tout-venant Qui pourra chanter la chanson Du temps des cerises en toute saison Et jusqu' l'heure du trpas, Si le diable s'en mle pas. Merci O.B. pour les corrections!

Belleville-Mnilmontant

(Texte: Aristide Bruant)

Papa c'tait un lapin Qui s'app'lait J.-B. Chopin Et qu'avait son domicile Bell'ville ; L'soir, avec sa p'tit' famille Y's'baladait en chantant Des hauteurs de la Courtille Mnilmontant. (Bis) L'buvait si peu qu'un soir On l'a trouv su'l'trottoir Il 'tait crev ben tranquille Bell'ville ; On l'a mis dans d'la terr'glaise Pour un prix exorbitant Tout en haut du Pr' Lachaise Mnilmontant. (Bis) Depuis c'est moi qu'est l'souteneur Naturel ma pt'it' sur Qu'est l'amie d'la p'tit' Ccile Bell'ville ; Qu'est sout'nue par son grand frre Qui s'appell' loi Constant Qu'a jamais connu son pre Mnilmontant. (Bis)

Ma sur est avec loi Dont la sur est avec moi L'soir su'l'boul'vard ej'la r'file Bell'ville ; Comm' a j'gagn' pas mal de braise Mon beau-frre en gagne autant Puisqu'y r'file ma sur Thrse Mnilmontant. (Bis) L'dimanche au lieu d'travailler J'mont' les mm's au poulailler Voir jouer l'drame ou l'vaud'ville Bell'ville ; Le soir on fait des pates On tal' son culbutant Minc' des g'noux et larg' des pattes Mnilmontant. (Bis) C'est comm' a qu'c'est l'vrai moyen D'dev'nir un bon citoyen On grandit, sans s'fair' de bile Bell'ville ; On cri' : Viv' l'indpendance ! On a l'cur bath et content Et l'on nag' dans l'abondance Mnilmontant. (Bis)

Bonhomme

(Paroles et musique: Georges Brassens, 1956)

Malgr la bise qui mord, La pauvre vieille de somme Va ramasser du bois mort Pour chauffer Bonhomme, Bonhomme qui va mourir De mort naturelle. Mlancolique, elle va A travers la fort blme O jadis elle rva De celui qu'elle aime, Qu'elle aime et qui va mourir De mort naturelle. Rien n'arrtera le cours De la vieille qui moissonne Le bois mort de ses doigts gourds, Ni rien ni personne, Car Bonhomme va mourir De mort naturelle. Non, rien ne l'arrtera, Ni cette voix de malheur(e) Qui dit : "Quand tu rentreras Chez toi, tout l'heure, Bonhomm' sera dj mort De mort naturelle."

Ni cette autre et sombre voix, Montant du plus profond d'elle, Lui rappeler que, parfois, Il fut infidle, Car Bonhomme, il va mourir De mort naturelle.

BoumParoles et Musique: Charles Trenet, 1938

Boum Quand notre cur fait Boum Tout avec lui dit Boum Et cest lamour qui sveille. Boum Il chante "love in bloom" Au rythme de ce Boum Qui redit Boum loreille Tout a chang depuis hier Et la rue a des yeux qui regardent aux fentres Y a du lilas et y a des mains tendues Sur la mer le soleil va paratre Boum Le monde entier fait Boum Tout avec lui dit Boum Quand notre cur fait Boum Boum Boum

La pendule fait tic tac tic tic Les oiseaux du lac font pic pac pic pic Glou glou glou font tous les dindons Et la jolie cloche ding din don Mais ... Boum Quand notre cur fait Boum Tout avec lui dit Boum Loiseau dit Boum, cest lorage Boum Lclair qui lui fait boum Et le bon Dieu dit Boum Dans son fauteuil de nuages. Car mon amour est plus vif que lclair Plus lger quun oiseau quune abeille Et sil dit Boum sil se met en colre Il entrane avec lui des merveilles. Boum Le monde entier fait Boum Tout avec lui dit Boum Quand notre cur fait Boum Boum Boum On nentend que Boum Boum a fait toujours Boum Boum Boum Boum Boum...

Brave Margot(Paroles et musique: George Brassens, 1952) (Mme musique que Pour ma Jeannette, 1943)

Margonton la jeune bergre Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mre L'adopta Elle entrouvre sa collerette Et le couche contre son sein c'tait tout c' quelle avait pauvrette Comm' coussin Le chat la prenant pour sa mre Se mit tter tout de go Emue, Margot le laissa faire Brav' margot Un croquant passan la ronde Trouvant le tableau peu commun S'en alla le dire tout l' monde Et le lendemain Refrain Quand Margot dgrafait son corsage Pour donner la gougoutte son chat Tous les gars , tous les gars du village Etaient l, la la la la la la Etaient l, la la la la la

Et Margot qu'tait simple et trs sage Prsumait qu' c'tait pour voir son chat qu'les gars , tous les gars du village Etaient l, la la la la la la Etaient l, la la la la la. L' maitre d'cole et ses potaches Le mair', le bedeau, le bougnat Ngligeaient carrment leur tache Pour voir a Le facteur d'ordinair' si preste Pour voir a, n' distribuait plus Les lettre que personne au reste N'aurait lues. Pour voir a, Dieu le pardonne, Les enfants de coeur au milieu Du Saint Sacrifice abondonnent Le Saint lieu. Les gendarmes, mem' mes gendarmes Qui sont par natur' si ballots Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau. (au refrain) Mais les autrs femms de la commune Privs dleurs poux, dleurs galants, Accumulrent la rancune

Patiemment Puis un jour, ivres de colre, Elles sarmrent de btons Et, farouchs, elles immolrent Le chaton La bergre, aprs bien des larmes Pour sconsoler prit un mari Et ne dvoila plus ses charmes Que pour lui Le temps passa sur les mmoires, On oublia lvnement, Seuls des vieux racontent encore A leurs ptits enfants (au refrain)

C'est vous madameNon-endisque? (1939)

J'tais seul dans la vie, ignorant tout d'l'amour Mon cur dsesprait de l'connatre un jour Malgr tous ces prsages, je vous ai rencontre Depuis cet instant, mon cur a chang d'sentiment. Refrain C'est vous Madame Mon seul espoir, mon dsir, mon bonheur C'est vous Madame La joie d'mon cur

Pour vous Madame Sont mes chansons Et leur programme Toujours dclame Ma vraie passion Je vis sans trves Des songes bleus qui me rendent heureux Ce sont les rves D'un amoureux Vos yeux m'attirent Ils sont si doux, si gentils, si charmeurs C'est vous Madame mon seul espoir, mon dsir, mon bonheur. Prs de vous j'n'peux dire tout c'que mon cur ressent Car j'ai peur d'un affront pour moi trop blessant Mon amour en silence se dirige vers vous Et ce n'est qu'par un'chanson que j'avoue ma passion. Au refrain Votre charmant sourire est peut-tre trompeur L'clat de vos grands yeux me semble moqueur Je lis dans ce doux rire le destin de mon cur Mais l'amour que j'ai pour vous ne voit que du bonheur. Au refrain

C'tait un peu lesteJamais endisqu? (Paroles de Georges Brassens, musique et interprtation de Zimmermann)

Et quand elle eut fini de coudre le linceul Et de faire la sieste, La veuve a dcid de ne pas rester seule C'tait un peu leste. Et quand elle eut fini de couver ce dessein Elle mit sa veste, Et vint frapper chez moi, son plus proche voisin, C'tait un peu leste. Et quand elle eut fini la dernire bouche D'un repas modeste, Ell' dit : "Il se fait tard, c'est l'heur' de se coucher", C'tait un peu leste. Et quand elle eut fini de bassiner le lit, Alea jacta est(e), Dans ses bras accueillants, j'tais enseveli, C'tait un peu leste. Et quand elle eut fini d' me presser sur son coeur, De leurs voix clestes Les anges d'alentour soupiraient tous en choeur, C'tait un peu leste. Et quand elle eut fini d' reprendre ses esprits, Elle manifeste La fcheuse intention de m'avoir pour mari, C'tait un peu leste. Et quand elle eut fini de tenir ces propos,

Tonnerre de Brest(e) ! Je la flanquai dehors avec ses oripeaux, C'tait un peu leste. Et quand elle eut fini de dvaler l' perron Et dit : "J' te dteste", Elle se pendit au cou d'un troisime larron, C'tait un peu leste. Et quand elle fut sortie de mon champ visuel, Parfums d'un zeste, Je bus cinq six coups, l'antidote usuel, C'tait un peu leste. Et quand j'eus bien cuv mon vin, je me suis dit, Regrettant mon geste, Que j'avais peut-tre pas t des plus gentils, C'tait un peu leste. Et quand ell' m'entendit fair' mon mea culpa, La petite peste, Me fit alors savoir qu'ell' ne m'en voulait pas, C'tait un peu leste. Et quand l'avenir ell' tomb'ra veuve encor, Son penchant funeste, Qu'elle vienne frapper chez moi ds la leve du corps Sans d'mander son reste !

a s'est pass un dimanche(Paroles de Jean Boyer, musique de Georges Van Parys)

Aussi interprte par Maurice Chevalier

Elle avait tout pour lui plaire Il avait tout pour lui plaire aussi Mais elle habitait Bcon-Les-Bruyres Et lui demeurait Bercy Il suffisait qu'le dieu de l'amour Les fissent se rencontrer Cette rencontre eut lieu un beau jour J'vais vous la raconter a s'est pass un dimanche Un dimanche au bord de l'eau Elle avait sa robe blanche Lui son nique poker carreau Il avait galement des p'tits yeux rigolos Et une langue qu'tait pas dans sa manche Si bien qu'il invita la jolie dactylo A s'cacher du soleil sous les branches a s'est pass un dimanche Un dimanche au bord de l'eau. La demoiselle tait sage Sur l'herbe elle refusa de s'assoir Mais son cur battait trs fort sous son corsage Elle lui jura de le revoir Elle le revit toute la belle saison, Un merle m'a cont

On n'voyait qu'eux sous les troncs Des ormes et mme qu'elle a faut a s'est pass un dimanche Un dimanche au bord de l'eau Elle avait sa robe blanche Lui son nique poker carreau Mais au jeu de l'amour Elle gagna bientt un peu plus de rondeur dans les hanches Puisque pour notre France il nous faut des marmots lui dit-il C'est pas l'moment qu'tu flanches a s'est pass un dimanche Un dimanche au bord de l'eau Pour que l'enfant ait un pre Le pre tant un homme cens Ne trouva r'ien d'mieux que d'pouser la mre C'est rien mais fallait y penser Il n'y pensa que quinze ans plus tard C'est pour cette raison l Le jour des noces on vit leur moutard Qui dansait la java a s'est pass un dimanche Un dimanche au bord de l'eau C'est dans une baraque en planche Qu'on baptise au printemps Caboulo Et pendant qu'les copains aprs les p'tits gteaux

Faisaient une belote en trois manches Afin d'revoir l'endroit de leur premier bco Ils s'enfuirent tous les deux sous les branches a s'est pass un dimanche Un dimanche au bord de l'eau C'est tout!

Carcassonne(Pome de Gustave Nadaud, musique: Georges Brassens, 1945-1972) Note: Mme musique que pour Le nombril des femmes d'agents et Il n'a pas eu la chaude-pisse

"Je me fais vieux, j'ai soixante ans, J'ai travaill toute ma vie Sans avoir, durant tout ce temps, Pu satisfaire mon envie. Je vois bien qu'il n'est ici-bas De bonheur complet pour personne. Mon voeu ne s'accomplira pas : Je n'ai jamais vu Carcassonne !" "On dit qu'on y voit tous les jours, Ni plus ni moins que les dimanches, Des gens s'en aller sur le cours, En habits neufs, en robes blanches. On dit qu'on y voit des chteaux Grands comme ceux de Babylone, Un vque et deux gnraux ! Je ne connais pas Carcassonne !"

"Le vicaire a cent fois raison : C'est des imprudents que nous sommes. Il disait dans son oraison Que l'ambition perd les hommes. Si je pouvais trouver pourtant Deux jours sur la fin de l'automne Mon Dieu ! que je mourrais content Aprs avoir vu Carcassonne !" "Mon Dieu ! mon Dieu ! pardonnez-moi Si ma prire vous offense ; On voit toujours plus haut que soi, En vieillesse comme en enfance. Ma femme, avec mon fils Aignan, A voyag jusqu' Narbonne ; Mon filleul a vu Perpignan, Et je n'ai pas vu Carcassonne !" Ainsi chantait, prs de Limoux, Un paysan courb par l'ge. Je lui dis : "Ami, levez-vous ; Nous allons faire le voyage." Nous partmes le lendemain ; Mais (que le bon Dieu lui pardonne !) Il mourut moiti chemin : Il n'a jamais vu Carcassonne !

Ce n'est pas tout d'tre mon pre

(Paroles: Georges Brassens, 1980) Interprte par Jean Bertola

Du fait qu'un couple de fieffs Minables a pris le caf Du pauvre, on nat et nous voil Contraints d'estimer ces gens-l. Parc' qu'un minus de cinq sept Chevauche une pauvre mazette Qui resta froide, sortit du Nant un qui n'aurait pas d. Refrain Ce n'est pas tout d'tre mon pre, Il faut aussi me plaire. tr' mon fils ce n'est pas tout, Il faut me plaire itou. Trouver son pre sympathique, C'est pas automatique. Avoir un fils qui nous agre, Ce n'est pas assur. Quand on s'avise de venir Sur terre, il faut se prmunir Contre la tentation facile D'tre un rejeton d'imbcile. Ne pas mettre au monde un connard, C'est malcommode et c'est un art

Que ne pratique pas souvent La majorit des vivants. (Au Refrain) L'enfant naturel, l'orphelin Est malheureux et je le plains, Mais, du moins, il n'est pas tenu Au respect d'un pre inconnu. Jsus, lui, fut plus avis, Et plutt que de s'exposer A prendre un crtin pour papa, Il aima mieux n'en avoir pas. (Au Refrain) C'est pas un compte personnel Que je rgle ; mon paternel, Brave vieux, me plaisait beaucoup, tait tout fait mon got. Quant moi qui, malgr des tas De galipettes de fada, N'ai point engendr de petits, J' n'ai pas pu faire d'abrutis. (Au Refrain)

Ce petit chemin(Paroles: Jean Nohain, musique: Mireille, 1933, avec Georges Tabet, chant et piano)

Pour aller la Prfecture Prends la route numro trois

Tu suis la file des voitures Et tu t'en vas tout droit, tout droit... C'est un billard, c'est une piste, Pas un arbre, pas une fleur, Comme c'est beau, comme c'est triste, Tu feras du cent trente l'heure Mais moi, ces routes goudronnes, Toutes ces routes Me dgotent, Si vous m'aimez, venez, venez, Venez chanter, venez flner Et nous prendrons un raccourci : Le petit chemin que voici... Ce petit chemin... qui sent la noisette Ce petit chemin... n'a ni queue ni tte On le voit Qui fait trois Petits tours dans les bois Puis il part Au hasard En flnant comme un lzard C'est le rendez-vous de tous les insectes Les oiseaux pour nous, y donnent leur ftes Les lapins nous invitent Souris-moi, courons vite

Ne crains rien, Prends ma main Dans ce petit chemin ! Les routes dpartementales O les vieux cantonniers sont rois Ont l'air de ces horizontales Qui m'ont toujours rempli d'effroi... Et leurs poteaux tlgraphiques Font un ombrage insuffisant Pour les idylles potiques Et pour les rves reposants... A bas les routes rabattues Les tas de pierres, La poussire Et l'herbe jaune des talus... Les cantonniers, il n'en faut plus ! ... Nous avons pris un raccourci : Le petit chemin que voici... Ce petit chemin... qui sent la noisette Ce petit chemin... m'a tourn la tte J'ai pos Trois baisers Sur tes cheveux friss... Et puis sur Ta figure

Toutes barbouille de mres... Pour nous observer, des milliers d'insectes Se sont installs par dessus nos ttes Mais un livre au passage Nous a dit "Soyez sages !" Ne crains rien Prends ma main Dans ce petit chemin ! Merci Amirouche pour le texte! Celui qui a mal tourn(Paroles et musique: Georges Brassens, 1957)

Il y avait des temps et des temps Qu'je n'm'tais pas servi d'mes dents Qu'je n' mettais pas d'vin dans mon eau Ni de charbon dans mon fourneau. Tous les croque-morts, silencieux, Me dvoraient dj des yeux: Ma dernire heure allait sonner... C'est alors que j'ai mal tourn. N'y allant pas par quatre chemins, J'estourbis en un tournemain, En un coup de bche excessif, Un noctambule en or massif. Les chats fourrs, quand ils l'ont su, M'ont pos la patte dessus

Pour m'envoyer la Sant Me refaire une honntet. Machin, Chose, Un tel, Une telle, Tous ceux du commun des mortels Furent d'avis que j'aurais d En bonn' justice tre pendu A la lanterne et sur-le-champ. Y s'voyaient dj partageant Ma corde, en tout bien tout honneur, En guise de porte-bonheur. Au bout d'un sicle, on m'a jet A la porte de la Sant. Comme je suis sentimental, Je retourne au quartier natal, Baissant le nez, rasant les murs, Mal l'aise sur mes fmurs, M'attendant voir les humains Se dtourner de mon chemin. Y' en a un qui m'a dit: " Salut! Te revoir, on n'y comptait plus... " Y' en a un qui m'a demand Des nouvelles de ma sant. Lors, j'ai vu qu'il restait encor Du monde et du beau mond' sur terre, Et j'ai pleur, le cul par terre,

Toutes les larmes de mon corps.

Ceux qui ne pensent pas comme nous(Paroles: Georges Brassens, 1982) Interprte par Jean Bertola

Quand on n'est pas d'accord avec le fort en thme Qui, chez les sorbonnards, fit ses humanits, On murmure in petto : "C'est un vrai Nicodme, Un balourd, un bltre, un bel ne bt." Moi qui pris mes leons chez l'engeance argotique, Je dis en l'occurrence, excusez le jargon, Si la forme a chang le fond reste identique : "Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons." Refrain Entre nous soit dit, bonnes gens, Pour reconnatre Que l'on n'est pas intelligent, Il faudrait l'tre. Entre nous soit dit, bonnes gens, Pour reconnatre Que l'on n'est pas intelligent, Il faudrait l'tre. Jouant les ingnus, le pre de Candide, Le gnial Voltaire, en substance crivit Qu'il souffrait volontiers - complaisance splendide Que l'on ne se conformt point son avis.

"Vous profrez, Monsieur, des sottises normes, Mais jusque la mort, je me battrais pour qu'on Vous les laisst tenir. Attendez-moi sous l'orme !" "Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons." (Au Refrain) Si a n'entrane pas une guerre civile Quand un fcheux me contrarie, c'est - soyons francs Un peu par sympathie, par courtoisie servile, Un peu par vanit d'avoir l'air tolrant, Un peu par crainte aussi que cette grosse bte Prise rebrousse-poil ne sorte de ses gonds Pour mettre coups de poing son credo dans ma tte. "Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons." (Au Refrain) La morale de ma petite ritournelle, Il semble superflu de vous l'expliciter. Elle coule de source, elle est incluse en elle : Faut choisir entre deux ventualits. En fait d'alternative, on fait pas plus facile. Ceux qui l'aiment, parbleu, sont des esprits fconds, Ceux qui ne l'aiment pas, de pauvres imbciles. "Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons." (Au Refrain)

Chanson du hrisson(Interprtation: Henri Salvador, Georges Brassens, milie Jolie)

(solo) Oh! Qu'est-ce qu'il pique ce hrisson! Oh! Qu'elle est triste sa chanson! (chur) Oh! Qu'est-ce qu'il pique ce hrisson! Oh! Qu'elle est triste sa chanson! (solo) Hmmm.... C'est un hrisson, qui piquait, qui piquait Et qui voulait qu'on l'caresse-resse-resse On l'caressait pas pas-pas-pas-pas Non pas parce qu'il piquait pas, mais parce qu'il piquait (chur) C'est un hrisson, qui piquait, qui piquait Et qui voulait qu'on l'caresse-resse-resse On l'caressait pas-pas-pas-pas-pas Non pas parce qu'il piquait pas, mais parce qu'il piquait (solo) Oh! Qu'est-ce qu'il pique ce hrisson! Oh! Qu'elle est triste sa chanson! (hrisson) Quelle est la fe dans ce livre, Qui me donnera l'envie d'vivre? Quelle est la petite fille aux yeux bleus, Qui va m'rendre heureux? (chur)

Quelle est la fe dans ce livre, Qui lui donnera l'envie d'vivre? Quelle est la petite fille aux yeux bleus, Qui l'rendra heureux? (milie) Moi, je ne vois que moi, Il n'y a que moi, Dans ce livre l. Moi, je ne vois que moi, Il n'y a que moi, dans ce livre l-l. L-l-l-l-l-l-l-l L l-l-l-l-l-l-l-l-l-l-l-l L-l-l-l-l-l-l-l L l-l-l-l-l-l-l-l-l-l-l-l (solo) milie est all caresser le hrisson (milie) Elle n'est plus triste Cette chanson J'ai caress le hrisson (chur) Il n'est plus triste Le hrisson Elle a caress la chanson (solo)

Mais non! Le hrisson! (chur) Mais non! Le hrisson! (hrisson) Pom pom (Le reste est rcit) (le conteur) Demande-lui pour le prince (milie) Hrisson, nous sommes la recherche du prince charmant (hrisson) Ah, c'est toujours pareil, un prince charmant Les gens sont toujours la recherche des princes charmants, mais jamais des hrissons (milie) Mais, c'est pour la sorcire, pour qu'elle devienne une princesse ! (hrisson) Une princesse, la sorcire ? C'est toujours pareil Les gens sont toujours vouloir changer les sorcires en princesses, mais jamais les hrissons qui piquent en hrissons qui ne piquent plus Enfin, tournez ma page, et bonne chance. Vous finirez bien par le trouver, ce prince charmant (siffle) Ding, Ding!

Chanson pour l'Auvergnat(Paroles et musique: George Brassens, 1954)

Elle est toi cette chanson Toi l'Auvergnat qui sans faon M'as donn quatre bouts de bois

Quand dans ma vie il faisait froid Toi qui m'as donn du feu quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionns M'avaient ferm la porte au nez Ce n'tait rien qu'un feu de bois Mais il m'avait chauff le corps Et dans mon me il brle encore A la manir' d'un feu de joie. Toi l'auvergnat quand tu mourras Quand le croqu'mort t'emportera Qu'il te conduise travers ciel Au pre ternel. Elle est toi cette chanson Toi l'htesse qui sans faon M'as donn quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim Toi qui m'ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionns S'amusaient me voir jener Ce n'tait rien qu'un peu de pain Mais il m'avait chauff le corps Et dans mon me il brle encore A la manir' d'un grand festin.

Toi l'htesse quand tu mourras Quand le croqu'mort t'emportera Qu'il te conduise travers ciel Au pre ternel. Elle est toi cette chanson Toi l'tranger qui sans faon D'un air malheureux m'as souri Lorsque les gendarmes m'ont pris Toi qui n'as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionns Riaient de me voir emmener Ce n'tait rien qu'un peu de miel Mais il m'avait chauff le corps Et dans mon me il brle encore A la manir' d'un grand soleil. Toi l'tranger quand tu mourras Quand le croqu'mort t'emportera Qu'il te conduise travers ciel Au pre ternel.

Chansonnette celle qui reste pucelle(Paroles: Georges Brassens, musique: Jean Bertola, 1985) Interprt par Jean Bertola

Jadis la mineure Perdait son honneur(e)

Au moindre faux pas Ces moeurs n'ont plus cours de Nos jours c'est la gourde Qui ne le fait pas. Toute ton cole, Petite, rigole Qu'encore seize ans Tu sois vierge et sage, Fidle l'usage Caduc prsent. Malgr les exemples De gosses, plus ample Inform que toi, Et qu'on dpucelle Avec leur crcelle Au bout de leurs doigts. Chacun te brocarde De ce que tu gardes Ta fleur d'oranger, Pour la bonne cause, Et chacune glose Sur tes prjugs. Et tu sers de cible Mais reste insensible Aux propos moqueurs,

Aux traits la gomme. Comporte-toi comme Te le dit ton coeur. Quoi que l'on raconte, Y a pas plus de honte A se refuser, Ni plus de mrite D'ailleurs, ma petite, Qu' se faire baiser. Facultatifs Certes, si te presse La soif de caresses, Cours, saute avec les Vnus de Panurge. Va, mais si rien n'urge, Faut pas t'emballer. Mais si tu succombes, Sache surtout qu'on peut tre passe par Onze mille verges, Et demeurer vierge, Paradoxe part.

Charlotte ou Sarah?Non-endisque? (Paroles et interprtation de Pierre Louki, musique de Georges Brassens, 1942)

(Mme musique que pour Le bon dieu est swing)

N'ayant pas connu l'amour depuis plus de vingt ans J'avais, disons, le coeur en veilleuse. Pourtant j'ai du sex-appeal et je suis bien portant, Mais pas de Juliette pour autant. Et voil que dans ma vie tombent en mme temps Deux cratures ensorceleuses. Mais deux la fois c'est beaucoup pour un dbutant, Pardonnez si je suis hsitant. Je n'sais pas Si je dois baiser Charlotte Ou embrasSer Sarah. Charlotte a De dlicieuses culottes, Sarah a de beaux bras. Je n'sais pas Si Charlotte sans culotte Est mieux qu'SaRah sans bras. Si c'est la Culotte qui me pilote Voyez mon embarras. Je n' peux pas dire que je n'aime pas Sarah cause des culottes qu'elle n'a pas. Mais j' peux pas soutenir de mme que Charlotte ne me plat pas cause des bras de Sarah.

Dans mon cas Comment faire saperlotte ? Si je choiSis Sarah, Dans ses bras La culotte de Charlotte Pour sr me manquera. Plus je rve de cueillir ces fruits d'amour charmants Et plus j'apprhende la cueillette. Me faudra-t-il les honorer simultanment Et comment m'en sortir autrement ? Si je peux offrir mon coeur chacune en donnant Un ventricule et une oreillette, Il est d'autres attributs que je ne puis vraiment Dtailler inconsidrment. Je n'sais pas Si je dois chasser Charlotte Ou rembarRer Sarah. Que fera La culotte de Charlotte Si Sarah baisse les bras ? Et si SaRah veut porter la culotte, Qu'est-c' que Char-

Lotte dira ? Car si CharLotte a beaucoup de culottes, Sarah n'a que deux bras. Bien sr Charlotte m'asticote, pour un coeur tant et tant de culottes, tentation ! Oui mais Sarah est polyglotte, une polyglotte sans culotte c'est bien pour la conversation. Me faudraT-il me donner Charlotte Et Sarah A la fois ? Gare moi, Si deux souris me pelotent, Je suis fait comme un rat. Je n' sais pas Si je dois baiser Charlotte Ou embrasSer Sarah. Charlotte a De dlicieuses culottes, Sarah a de beaux bras.

Clairette et la fourmi(Paroles: Georges Brassens, 1982) Interprte par Jean Bertola

J'tais pas l'amant de Clairette, Mais son ami.

De jamais lui conter fleurette J'avais promis. Un jour qu'on cardait ses chevrettes Aux champs, parmi L'herbe tendre et les pquerettes, Elle s'endormit. L'herbe tendre et les pquerettes, Elle s'endormit. Durant son sommeil, indiscrte, Une fourmi Se glissa dans sa collerette, Quelle infamie ! Moi, pour secourir la pauvrette, Vite je mis Ma patte sur sa gorgerette : Elle a blmi. Ma patte sur sa gorgerette : Elle a blmi. Crime de lse-bergerette J'avais commis. Par des gifles que rien n'arrte Je suis puni, Et pas des gifles d'oprette, Pas des demies. J'en ai gard belle lurette

Le cou dmis. J'en ai gard belle lurette Le cou dmis. Quand j'ai tort, moi, qu'on me maltraite, D'accord, admis ! Mais quand j'ai rien fait, je regrette, C'est pas permis. Voil qu' partir je m'apprte Sans bonhomie, C'est alors que la guillerette Prend l'air soumis. C'est alors que la guillerette Prend l'air soumis. Elle dit, baissant les mirettes : "C'est moi qui ai mis, Au-dedans de ma collerette, Cette fourmi." Les cls de ses beauts secrtes Ell' m'a remis. Le ciel me tombe sur la crte Si l'on dormit. Le ciel me tombe sur la crte Si l'on dormit. Je suis plus l'ami de Clairette, Mais son promis.

Je ne lui contais pas fleurette, Je m'y suis mis. De jour en jour notre amourette Se raffermit. Dieu protge les bergerettes Et les fourmis ! Dieu protge les bergerettes Et les fourmis !

ColombinePome de Verlaine, musique: Georges Brassens, 1956)

Landre le sot, Pierrot qui d'un saut De puce Franchit le buisson, Cassandre sous son Capuce, Arlequin aussi, Cet aigrefin si Fantasque, Aux costumes fous, Les yeux luisant sous Son masque, Do, mi, sol, mi, fa, Tout ce monde va, Rit, chante

Et danse devant Une frle enfant Mchante Dont les yeux pervers Comme les yeux verts Des chattes Gardent ses appas Et disent : "A bas Les pattes !" L'implacable enfant, Preste et relevant Ses jupes, La rose au chapeau, Conduit son troupeau De dupes !

Comme hier(Pome de Paul Fort, musique: Georges Brassens, 1953)

H! donn' moi ta bouche, h ! ma jolie fraise ! L'aube a mis des frais's plein notr' horizon. Garde tes dindons, moi mes porcs, Thrse. Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons. Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons. L'un tient le couteau, l'autre la cuiller: La vie, c'est toujours les mmes chansons.

Pour sauter l' gros sourceau de pierre en pierre, Comme tous les jours mes bras t'enlv'ront. Nos dindes, nos truies nous suivront lgres. Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons. Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aimerons. La vie, c'est toujours amour et misre. La vie, c'est toujours les mmes chansons. J'ai tant de respect pour ton coeur, Thrse. Et pour tes dindons, quand nous nous aimons. Quand nous nous fchons, h ! ma jolie fraise, Ne r'pouss' pas du pied mes p'tits cochons. Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons. L'un tient le couteau, l'autre la cuiller: La vie, c'est toujours la mme chanson.

Comme une soeur(1958)

Comme une sur, tte coupe, tte coupe Ell' ressemblait sa poupe, sa poupe, Dans la rivire, elle est venue Tremper un peu son pied menu, son pied menu. Par une ruse ma faon, ma faon, Je fais semblant d'tre un poisson, d'tre un poisson. Je me dguise en cachalot

Et je me couche au fond de l'eau, au fond de l'eau. J'ai le bonheur, grce ce biais, grce ce biais, De lui croquer un bout de pied, un bout de pied. Jamais requin n'a, j'en rponds, Jamais rien got d'aussi bon, rien d'aussi bon. Ell' m'a puni de ce culot, de ce culot, En me tenant le bec dans l'eau, le bec dans l'eau. Et j'ai d, pour l'apitoyer, Faire mine de me noyer, de me noyer. Convaincu' de m'avoir occis, m'avoir occis, La voil qui se radoucit, se radoucit, Et qui m'embrasse et qui me mord Pour me ressusciter des morts, citer des morts. Si c'est le sort qu'il faut subir, qu'il faut subir, A l'heure du dernier soupir, dernier soupir, Si, des noys, tel est le lot, Je retourne me fiche l'eau, me fiche l'eau. Chez ses parents, le lendemain, le lendemain, J'ai couru demander sa main, d'mander sa main, Mais comme je n'avais rien dans La mienne, on m'a cri: "Va-t'en!", cri: "Va-t'en!" On l'a livre aux apptits, aux apptits D'une espce de mercanti, de mercanti, Un vrai maroufle, un gros sac d'or, Plus vieux qu'Hrode et que Nestor, et que Nestor.

Et depuis leurs noces j'attends, noces j'attends, Le coeur sur des charbons ardents, charbons ardents, Que la Faucheuse vienne cou-per l'herbe aux pieds de ce grigou, de ce grigou. Quand ell' sera veuve plor', veuve plor', Aprs l'avoir bien enterr, bien enterr, J'ai l'esprance qu'elle viendra Faire sa niche entre mes bras, entre mes bras.

Concurrence dloyale(Paroles et musique: Georges Brassens, 1966)

Il y a pril en la demeure, Depuis que les femmes de bonnes murs, Ces trouble-fte, Jalouses de Manon Lescaut, Viennent dbiter leurs gigots A la sauvette. Ell's t'nt le bonhomm' de dessus La brave horizontal' due, Ell's prenn'nt sa place. De la bouche au pauvre tapin Ell's retir'nt le morceau de pain, C'est dgueulasse. En vrit, je vous le dis, Il y en a plus qu'en Normandie Il y a de pommes.

Sainte-Mad'lein', protgez-nous, Le mtier de femme ne nourrit plus son homme. Y a ces gamines de malheur, Ces goss's qui, tout en suant leur Pouc' de fillette, Se livrent au dtournement De majeur et, vnalement, Trouss'nt leur layette. Y a ces rombir's de qualit, Ces punais's de salon de th Qui se prosternent, Qui, pour redorer leur blason, Viennent accrocher leur vison A la lanterne. Y a ces p'tit's bourgeoises faux culs Qui, d'accord avec leur cocu, Clerc de notaire, Au prix de gros vendent leur corps, Leurs charmes qui fleurent encor La pomm' de terre. Lors, dlaissant la fill' de joie, Le client peut faire son choix Tout sa guise, Et se payer beaucoup moins cher

Des collgienn's, des mnagr's, Et des marquises. Ajoutez a qu'aujourd'hui La manie de l'acte gratuit Se dveloppe, Que des cratur's se font culbuter l'il et sans calcul. Ah ! les salopes ! Ell's t'nt le bonhomm' de dessus La brave horizontal' due, Ell' prenn'nt sa place. De la bouche au pauvre tapin Ell's retir'nt le morceau de pain, C'est dgueulasse.

Corne d'Aurochs(Paroles et musique: Georges Brassens, 1952)

Il avait nom corne d'Aurochs, au gu, au gu Tout l' mond' peut pas s'app'ler Durand, au gu, au gu En le regardant avec un oeil de pote, On aurait pu croire son frontal de prophte, Qu'il avait les grand's eaux de Versaill's dans la tte Corne d'Aurochs. Mais que le bon dieu lui pardonne, au gu, au gu C'taient celles du robinet; au gu, au gu On aurait pu croire en l' voyant pench sur l'onde

Qu'il se plongeait dans des mditations profondes, Sur l'aspect fugitif des choses de se monde Corne d'Aurochs. C'taient hlas pour s'assurer, au gu, au gu Qu' le vent n' l'avait pas dcoiff, au gu, au gu Il proclamait son de trompe tous les carrefours "Il n'y a qu' les imbciles qui sachent bien faire l'amour, La virtuosit c'est une affaire de balourds!" Corne d'Aurochs. Il potassait la chandelle, au gu, au gu Des traits de maitien sexuel, au gu, au gu Et sur les femm's nues des muses, au gu, au gu Faisait l' brouillon de ses baisers, au gu, au gu Et bientt petit petit, au gu, au gu On a tout su, tout su de lui, au gu, au gu On a su qu'il tait enfant de la Patrie Qu'il tait incapable de risquer sa vie Pour cueillir un myosotis une fille Corne d'Aurochs. Qu'il avait un p'tit cousin, au gu, au gu Haut plac chez les argousins, au gu, au gu Et que les jours de pnurie, au gu, au gu Il prenait ses repas chez lui, au gu, au gu C'est mme en revenant d' chez cet antipathique Qu'il tomba victime d'une indigestion critique

Et refusa l' secours de la thrapeutique Corne d'Aurochs. Parce que c'tait un All'mand, au gu, au gu Qu'on devait le mdicament, au gu, au gu Il rendit comm' il put son me machinale Et sa vie n'ayant pas t originale L'Etat lui fit des funrailles nationales Corne d'Aurochs. Alors sa veuve en gmissant, au gu, au gu Coucha avec son remplaant, au gu, au gu.

Cupidon s'en fout (Paroles et Musique: Georges Brassens, 1976) Pour changer en amour notre amourette, Il s'en serait pas fallu de beaucoup, Mais, ce jour l, Vnus tait distraite, Il est des jours o Cupidon s'en fout. Des jours o il joue les mouches du coche. O, elles sont mousses dans le bout, Les flches courtoises qu'il nous dcoche, Il est des jours o Cupidon s'en fout. Se consacrant d'autres imbciles, Il n'eu pas l'heur de s'occuper de nous, Avec son arc et tous ses ustensiles, Il est des jours o Cupidon s'en fout. On tent sans lui d'ouvrir la fte,

Sur l'herbe tendre, on s'est rouls, mais vous Avez perdu la vertu, pas la tte, Il est des jours o Cupidon s'en fout. Si vous m'avez donn toute licence, Le coeur, hlas, n'tait pas dans le coup; Le feu sacr brillait par son absence, Il est des jours o Cupidon s'en fout. On effeuilla vingt fois la marguerite, Elle tomba vingt fois sur pas du tout. Et notre pauvre idylle a fait faillite, Il est des jours o Cupidon s'en fout. Quand vous irez au bois conter fleurette, Jeunes galants, le ciel soit avec vous. Je n'eus pas cette chance et le regrette, Il est des jours o Cupidon s'en fout.

Dans l'eau de la claire fontaine(Paroles et musique: Georges Brassens, 1961)

Dans l'eau de la claire fontaine Elle se baignait toute nue. Une saute de vent soudaine Jeta ses habits dans les nues. En dtresse, elle me fit signe, Pour la vtir, d'aller chercher Des morceaux de feuilles de vigne, Fleurs de lis ou fleurs d'oranger.

Avec des ptales de roses, Un bout de corsage lui fis. Mais la belle ntait pas bien grosse : Une seule rose a suffi Avec le pampre de la vigne, Un bout de cotillon lui fis. Mais la belle tait si petite Quune seule feuille a suffi. Elle me tendit ses bras, ses lvres, Comme pour me remercier... Je les pris avec tant de fivre Qu'ell' fut toute dshabille. Le jeu dut plaire l'ingnue, Car, la fontaine souvent, Ell' s'alla baigner toute nue En priant Dieu qu'il fit du vent, Qu'il fit du vent... Merci R.F. pour les corrections!

Dans la ville de Mzires(Chanson traditionnelle de carabins)

Dans la ville de Mzires, Il y avait un wagon de pines, Elles taient si longues si fines, Qu'elles pendaient par la portire. Elles taient si longues si fines,

Qu'elles pendaient par la portire. Une vielle dame de charit En prit 3 douzaines de paires Une vielle dame de charit En prit 3 douzaines de paires Et les mit sur la chemine Pour se les foutre au derrire. Et les mit sur la chemine Pour se les foutre au derrire. La p'tite bonne qui les a vus, S'en est servi la premire La p'tite bonne qui les a vus, S'en est servi la premire Et depuis l'con jusqu'au cul, C'n'est plus qu'une vaste ornire. Merci Begenar pour les informations!

Dieu s'il existe(Paroles: Georges Brassens, 1982) Interprte par Jean Bertola

Au ciel de qui se moque-t-on? tait-ce utile qu'un orage Vnt au pays de Jeanneton Mette mal son beau pturage'. Pour ses brebis, pour ses moutons, Plus une plante fourragre,

Rien d'pargn que le chardon! Dieu, s'il existe, il exagre, Il exagre. Et l-dessus, mchant, glouton, Et pas pour un sou bucolique, Vers le troupeau de Jeanneton, Le loup sortant du bois rapplique. Sans laisser mme un rogaton, Tout il croque, tout il digre. Au ciel de qui se moque-t-on? Dieu, s'il existe, il exagre, Il exagre. Et l-dessus le Corydon, Le promis de la pastourelle, Laquelle allait au grand pardon Rver d'amours intemporelles, - Au ciel de qui se moque-t-on? Suivit la cuisse plus lgre Et plus belle d'une goton. Dieu, s'il existe, il exagre, Il exagre. Adieu les prairies, les moutons, Et les beaux jours de la bergre. Au ciel de qui se moque-t-on? Ferait-on de folles enchres?

Quand il grle sur le persil, C'est bte et mchant, je suggre Qu'on en parle au prochain concile. Dieu, s'il existe, il exagre, Il exagre.

Discours de fleursNon-endisque? (Paroles de Georges Brassens, musique et interprtation de Zimmermann)

Sachant bien que mme si Je suis amoureux transi, Jamais ma main ne les cueille De bon cur les fleurs m'accueillent. Et m'esquivant des salons, O l'on dblatre, o l'on Tient des propos byzantins, J'vais faire un tour au jardin. Car je prfre, ma foi, En voyant ce que parfois, Ceux des hommes peuvent faire, Les discours des primevres. Des bourdes, des inepties, Les fleurs en disent aussi, Mais jamais personne en meurt Et a plat mon humeur. Le premier Mai c'est pas gai,

Je trime a dit le muguet, Dix fois plus que d'habitude, Regrettable servitude. Muguet, sois pas chicaneur, Car tu donnes du bonheur, Pas cher tout un chacun. Brin d' muguet, tu es quelqu'un. Mon nom savant me dsol', Appelez-moi tournesol, Ronchonnait l'hliotrope, Ou je deviens misanthrope. Tournesol c'est entendu, Mais en change veux-tu Nous donner un gros paquet De graines de perroquet ? L'glantine en rougissant Dit : a me tourne les sangs, Que gratte-cul l'on me nomme, Cr nom d'un petit bonhomme ! glantine on te promet De ne plus le faire, mais Toi tu ne piqueras plus. Adjug, march conclu. Les "je t'aime un peu beaucoup", Ne sont gure de mon got,

Les serments d'amour m'irritent, Se plaignait la marguerite. Car c'est l mon infortune, Aussitt que dbute une Affaire sentimentale, J'y laisse tous mes ptal's. Un myosotis clamait : Non je n'oublierai jamais, Quand je vivrais cent ans d'ge, Mille ans et mme davantage. Plein de souvenance allons, Cent ans c'est long, c'est bien long, Mme vingt et mme dix, Pour un seul myosotis. Mais minuit sonnait dj, Lors en pensant que mes chats, Privs de leur mou peuchre, Devaient dire : "il exagre". Et saluant mes amies Les fleurs je leur ai promis Que je reviendrais bientt. Et vivent les vgtaux. Car je prfre ma foi, En voyant ce que parfois, Ceux des hommes peuvent faire,

Les discours des primevres. Des bourdes des inepties, Les fleurs en disent aussi, Mais jamais personne en meurt, Et a plat mon humeur. Merci Serge pour les corrections: "Paroles de Georges Brassens, mis en musique par Eric Zimmermann, qui la chantait d'ailleurs chaque soir dansson restaurant du "Croquenote", Passage des Panoramas Paris, avant que la mort ne l'emporte au dbut de cette anne... [2001]"

Textes suivants indits Cette page regroupe les textes suivants, qui sont trs courts, indits, non endisqus, et qui ont t crits de 1939 1944.

C'est le Printemps Dansons mes Fillettes Entre un ciel de printemps Harmonie L'amour est optimiste Le pass m'chape Le petit amour de campagne Les chansons sont tendres souvenirs Par-dessus mon toit Paris s'est endormi Pensez moi Quand sur les yeux Sur la grand-route Voici l'automne Opinion

C'est le printemps, (1939) C'est le printemps C'est le printemps qui chante Tout est charmant, tout nous plat, nous enchante Les prs, les bois, les jardins Sont souriants ce matin.

Dansons mes fillettes, (1944) Dansons mes fillettes, dansons, dansons Blondes ou brunettes Dansons, dansons mes fillettes Dansons mes fillettes et mfions-nous des garons.

Entre un ciel de printemps, (1944) Entre un ciel de printemps tout bleu, tout bleu et nos mes Il y a, il y a belle dame certains rapports mystrieux Entre un ciel qui luit joyeux, joyeux, et nos flammes Il y a, il y a belle dame certains rapports mystrieux.

Harmonie, (1942) Pleure cur d'amant Pleure doucement Pleure les serments Les treintes Quand dans le ciel noir Plein de dsespoir Un clocher du soir Tinte et tinte.

L'amour est optimiste, (1944) L'amour est optimiste Il voit la vie du bon ct L'amour est une chose indiscute

L'amour n'est pas une nature triste L'amour voit tout en rose Il n'aime pas pleurer pour rien Les pleurs, les pleurs ne lui font aucun bien Surtout quand ils n'ont pas de bonne cause.

Le pass m'chappe, (1944) Le pass m'chappe, comment l'arrter? Rcompense qui rattrape le vieil effront Il a dans mon me l'amour (illisible) Aidez-moi Messieurs, Mesdames, je veux me noyer.

Le petit amour de campagne, (1943) Vous n'tes pas fille de prince Moi je ne suis pas fils de roi Notre amour est n en province Mais il deviendra grand je crois

Les chansons sont tendres souvenirs, (1943)(Note: Mme musique que pour Les croquants)

Les chansons Sont tendres souvenirs Qui rappellent, qui rappellent Les couleurs que l'ge va ternir Les couleurs d'espoir si frle Qu'on n'en aurait pas souvenir Sans une chanson fidle

Qui nous aide les retenir Qui nous aide les retenir

Par-dessus mon toit, (1944) Par-dessus mon toit palpite une voile Par-dessus mon toit mon il voit le voile Et je pense toi (illisible) si belle Et je pense toi et je me rappelle

Paris s'est endormi, (1944) Paris s'est endormi au rythme d'une pluie d'automne Paris s'est endormi sous un ciel sombre et gris qui tonne

Pensez moi, (1940) On veut me sparer de vous On veut que nos deux curs s'oublient Mais les souvenirs qui les lient Rsistent tout

Quand sur les yeux, (1944) Quand sur les yeux Qu'on aime le mieux Parat la joie ou parat l'ennui La sombre humeur En nous se meurt Quand s'attendrit un front chri

Sur la grand-route, (1944) Sur la grand-route sont toutes les couleurs qu'on veut Depuis le noir de la souffrance jusqu' la puret du blanc Et passant par le vert des prs et le mauve du ciel aveuglant Sur la grand-route sont toutes les couleurs qu'on veut.

Voici l'automne, (1944) Voici l'automne et le voile de brume Le ciel uniforme et lourd Les chemines des chaumires qui fument Des nuages de velours Voici l'automne et les couleurs teintes.

Opinion, (?) Le clerg vit au dtriment Du peuple qu'il vole et qu'il gruge Et que finalement Il juge.

Don Juan (1976) Gloire a qui freine a mort, de peur d'crabouiller Le hrisson perdu, le crapaud fourvoy ! Et gloire a don Juan, d'avoir un jour souri A celle a qui les autres n'attachaient aucun prix ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

Gloire au flic qui barrait le passage aux autos Pour laisser traverser les chats de Lautaud ! Et gloire a don Juan d'avoir pris rendez-vous, Avec la dlaisse, que l'amour dsavoue ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut. Gloire au premier venu qui passe et qui se tait Quand la canaille crie " haro sur le baudet " ! Et gloire a don Juan pour ses galants discours A celle a qui les autres faisaient jamais la cour ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut. Et gloire a ce cure sauvant son ennemi Lors du massacre de la Saint-Barthlemy ! Et gloire a don Juan qui couvrit de baisers La fille que les autres refusaient d'embrasser ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut. Et gloire a ce soldat qui jeta son fusil Plutt que d'achever l'otage a sa merci ! Et gloire a don Juan d'avoir ose trousser Celle dont le jupon restait toujours baisse ! Cette fille est trop vilaine, il me la faut Gloire a la bonne soeur qui, par temps pas trs chaud Dgela dans sa main le pnis du manchot Et gloire a don Juan qui fit reluire un soir Ce cul dshrite ne sachant que s'asseoir Cette fille est trop vilaine, il me la faut

Gloire a qui n'ayant pas d'idal sacro-saint Se borne a ne pas trop emmerder ses voisins! Et gloire a don Juan qui rendit femme celle Qui, sans lui, quelle horreur! serait morte pucelle! Cette fille est trop vilaine, il me la faut

El testamento(Traduction espagnole de Le testament, musique de Georges Brassens, 1954)

Me pondr triste como sombra Cuando el dios con quien siempre voy Me diga con la mano al hombro : Vete pa'arriba a ver si estoy La tierra entonces y el cielo Todo tendr que abandonar Aun estar de pie el roble El de mi caja funeral ? Si hay que ir al cementerio Me fumar el funeral Y si no puedo hacer novillos, A rastras y a no poder ms Y que ms da si me creen loco Si me rie el enterrador Caminito del otro barrio Pasen ustedes por favor. Antes de ir a hacer el oso Con las nimas de Plutn

Quiero otra vez estar celoso Otra vez dar mi corazn Una vez ms decir te quiero Una vez ms desatinar Al deshojar el crisantemo Que es margarita funeral. Dios quiera que mi viuda sienta Al enterrarme un gran dolor Que no necesite cebollas Para demostrar su amor Y que tome en segundas nupcias Esposo de mi calidad As podr sacar provecho De mis chinelas y mi ajuar. Que sea dueo de mi esposa Que beba y fume en mi hogar Pero que nunca cien mil diablos (Pero que nunca le parta un rayo !) Mi jaca se atreva a montar Aunque no tenga yo ni pizca Ni sombra de perversidad Si tal hiciera mi fantasma Le vendra a perjudicar. Aqu yace una hoja muerta Mi testamento se acab

Hay un letrero en mi puerta Cerrado porque se muri Ya no me dolern las muelas Yo me despido sin rencor A la fosa comn del tiempo Y del olvido ya me voy.

lgie un rat de cave (Paroles et musique: Georges Brassens?, 1979) Personne n'aurait cru ce cave Prophtisant que par malheur, Mon pauvre petit rat de cave, Tu dbarquerais avant l'heure. Tu n'tais pas du genre qui vire De bord et tous on le savait, Du genre quitter le navire, Et tu es la premire qui l'aies fait. Maintenant m'amie qu'on te squestre Au sein des cieux, Que je m' dguise en chanteur d'orchestre Pour tes beaux yeux, En partant m'amie je te l'assure, Tu as fichu le noir au fond de nous, Quoiqu'on n'ait pas mis de crpe sur Nos putains de binious. On n' m'a jamais vu, faut que tu l' notes,

C'est une primeur, Faire un boeuf avec des croque-notes, C'est en ton honneur. Sache aussi qu'en coutant Bechet(e), Foll' gamberge, on voit la nuit tombe, Ton fantme qui sautille en cachette Rue du Vieux Colombier. Ton fantme qui sautille en cachette Rue du Vieux Colombier. Sans aucun "au revoir mes frres" Mais on n' t'en veut pas pour autant, Mine de rien tu es alle faire Ton trou dans les neiges d'antan. Dsormais, c'est pas des salades, Parmi Flora, Jeanne, Thas, J'inclus ton nom la ballade Des belles dam's du temps jadis. Maintenant m'amie qu' ta place est faite Chez les gentils, Qu' tu as retrouv pour l'ternelle fte, Papa Zutty, Chauff' la place tous les vieux potaches, Machin, Chose, et Luter et Longnon, Et ce gras du bide de Moustache, Tes fidl's compagnons.

S'il est brave, pourquoi que Dieu le pre L-haut ferait Quelque diffrence entre Saint-Pierre Et Saint-Germain-des-Prs ? De tout coeur on espre que dans ce Paradis misricordieux, Brill'nt pour toi des lendemains qui dansent O y a pas de bon Dieu. Brill'nt pour toi des lendemains qui dansent O y a pas de bon Dieu.

Embrasse-les tous(Musique: Georges Brassens, 1960)

Tu n'es pas de cell's qui meur'nt o ell's s'attachent, Tu frottes ta joue toutes les moustaches, Faut s' lever de bon matin pour voir un ingnu Qui n' t'ait pas connu', Entr' libre n'importe qui dans ta ronde, Coeur d'artichaut, tu donne' un' feuille tout l' monde, Jamais, de mmoire d'homm', moulin n'avait t Autant frquent. De Pierre Paul, en passant par Jule' et Flicien, Embrasse-les tous, (bis) Dieu reconnatra le sien ! Passe-les tous par tes armes, Passe-les tous par tes charmes,

Jusqu' c' que l'un d'eux, les bras en croix, Tourne de l'oeil dans tes bras, Des grands aux p'tits en allant jusqu'aux Lilliputiens, Embrasse-les tous, (bis) Dieu reconnatra le sien Jusqu' ce qu'amour s'ensuive, Qu' son coeur une plai' vive, Le plus touch d'entre nous Demande grce genoux. En attendant le baiser qui fera mouche, Le baiser qu'on garde pour la bonne bouche, En attendant de trouver, parmi tous ces galants, Le vrai merle blanc, En attendant qu' le p'tit bonheur ne t'apporte Celui derrire qui tu condamneras ta porte En marquant dessus "Ferm jusqu' la fin des jours Pour cause d'amour "... De Pierre Paul, en passant par Jule' et Flicien, Embrasse-les tous, (bis) Dieu reconnatra le sien ! Passe-les tous par tes armes, Passe-les tous par tes charmes, Jusqu' c'que l'un d'eux, les bras en croix, Tourne de l'oeil dans tes bras, Des grands aux p'tits en allant jusqu'aux Lilliputiens,

Embrasse-les tous, (bis) Dieu reconnatra le sien! Alors toutes tes fredaines, Guilledous et prtentaines, Tes carts, tes grands carts, Te seront pardonns, car Les fill's quand a dit "je t'aime", C'est comme un second baptme, a leur donne un coeur tout neuf, Comme au sortir de son oeuf.

En quittant une ville, j'entends(Paroles et musique: Charles Trenet)

Dans le train de nuit, y a des fantmes Qui me sourient quand nous passons sur les prairies. Dans le train de nuit, y a des royaumes Et puis du bruit et puis Paris au bout de la nuit. Les souvenirs si tendres Viennent sy faire entendre. Jentends. Jentends la voix des flots enchanteurs Qui font au fond de mon cur Des srnades. Jentends le triste appel des bateaux Et la chanson des oiseaux Sur lesplanade.

Voici le ciel peupl De ses moutons blancs. Voici la mer trouble, Spectacle troublant... Jentends la ville qui me dit bonsoir Et moi, sur le quai de la gare, Je dis de mon mieux des mots dadieu. Dans le train de nuit, y a des visages, Des yeux rveurs, des cheveux blonds, des cheveux fous. Dans le train de nuit, le paysage, Cest du brouillard qui va danser dans lair trs doux. Chantent sur la rivire Les ombres familires Jentends les mots de nos rendez-vous. Le tu remplace le vous. Cest la campagne... Jentends claquer ton pas dans la rue. Quand le jour a disparu, Je taccompagne. Voici les prs, les bois. Prs de moi, tu bois. Voici la ville qui dort Dans son rve dor. Jentends ta voix trembler de bonheur Et jentends battre ton cur.

Adieu, beaux jours. Adieu lamour...

Entre l'Espagne et l'Italie(Paroles: Georges Brassens, 1982) Interprte par Jean Bertola

Le gographe tait pris de folie, Quand il imagina de tendre, Tout juste entre l'Espagne et l'Italie, Ma carte du Tendre. Refrain Avec moi Cupidon se surmne. Dans mon coeur d'artichaut il piqua Deux flches : l'une au nom de Carmen(e), La seconde au nom de Francesca. Les soirs de bal, j'enlace tour tour, Je fais danser chacune d'elles : Un pied pour la sguedille, un pied pour La gaie tarentelle. (Au Refrain) Sans gure songer ce que demain Le coquin de sort me destine, J'avance en tenant ferme chaque main Mes deux soeurs latines. (Au Refrain) Si jamais l'une d'ell's un jour apprend

Qu'elle n'est pas tout fait seule, J'ai plus qu' courir chez le tisserand Choisir un linceul. (Au Refrain) On me verrait pris dans cette hypothse Entre deux mgres ardentes, Entre deux feux : l'enfer de Cervants Et l'enfer de Dante ! (A Refrain) Devant la faucheuse s'il faut plus tard, Pauvre de moi, que je m'incline, Qu'on me porte en terre au son des guitares Et des mandolines ! (Au Refrain)

Entre la rue Didot et la rue de Vanves(Paroles: Georges Brassens, 1982) Interprte par Jean Bertola

Voici ce qu'il advint jadis grosso modo Entre la rue Didot et la rue de Vanves, Dans les annes quarante O je dbarquais de mon Languedo, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. Passait un' bell' gretchen au carrefour du chteau, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, Callipyge prtendre

Jouer les Vnus chez les Hottentots, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. En signe d'irrespect, je balance aussitt, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, En geste de revanche, Une patte croche au bas de son dos, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. La souris gris' se fche et subito presto, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, La conne, la mchante, Va d'mander ma tte ses p'tits poteaux, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. Deux sbires sont venus avec leurs noirs manteaux, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, Se pointer dans mon antre Et srement pas pour m' fair' de cadeaux, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. J'tais alors en train de suer sang et eau, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, De m'user les phalanges Sur un chouette accord du pre Django, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. Par un heureux hasard, ces enfants de salauds, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, Un sacr coup de chance,

Aimaient la guitare et les trmolos, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. Ils s'en sont retourns sans finir leur boulot, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, Fredonnant un mlange De Lily Marlne et d'Heili Heilo, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. Une supposition : qu'ils aient comme Malraux, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, Qu'ils aient comme ce branque Compt la musique pour moins que zro, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot, M'auraient coll au mur avec ou sans bandeau, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, On lirait, quell' navrance ! Mon blase inconnu dans un ex-voto, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. Au thtre, ce soir, ici sur ces trteaux, Entre la rue Didot et la rue de Vanves, Poussant une autr' goualante, Y aurait ma place un autre cabot, Entre la rue de Vanv's et la rue Didot. (bis)

Fatrasie(Pome de Norge (Georges Mogin publi en 1984) lu par Georges Brassens)

Un chat brl qui peigne son pelage,

Un noir chaudron parlant de pucelage, Un uf tordu qui fut merle au printemps, Une grenouille rver dans l'tang. Un vent manchot retour de Palestine Et qui tond l'herbe avec sa crinoline, Puis une truite moustache allaitant Une grenouille rver dans l'tang. Un il qui traite la montagne de Lure, Une noix creuse et de bonne figure, Lavant liquette aux prs et qui l'tend Sur la grenouille rver dans l'tang. Un boudin fou, bailli de son village, Comptant les sous que lui devait l'orage, Voil qu'a vu que voit, que vit rvant Une grenouille rver dans l'tang.

Fernande(Paroles et Musique: Georges Brassens, 1971)

Une manie de vieux garon Moi j'ai pris l'habitude D'agrmenter ma solitude Aux accents de cette chanson Refrain Quand je pense Fernande Je bande, je bande Quand j' pense Flicie

Je bande aussi quand j' pense 'Lonor Mon dieu je bande encore Mais quand j' pense Lulu L je ne bande plus La bandaison papa Ca n' se commande pas. C'est cette mle ritournelle Cette antienne virile Qui retentit dans la gurite De la vaillante sentinelle. Afin de tromper son cafard De voir la vie moins terne Tout en veillant sur sa lanterne Chante ainsi le gardien de phare Aprs la prire du soir Comme il est un peu triste Chante ainsi le sminariste A genoux sur son reposoir. A l'toile o j'tait venu Pour ranimer la flamme J'entendis mus jusqu'au larmes La voix du soldat inconnu. Et je vais mettre un point final A ce chant salutaire

En suggrant au solitaire D'en faire un hymne national.(variation au fminin, auteur(e) anonyme)

Quand j' pense cette andouille Je mouille, je mouille Quand j' pense ce Henri Je mouille aussi Quand j' pense ce Hector Mon dieu je mouille encore Mais quand j' pense Manu L, je ne mouille plus Le frotte-minou maman Ca n' se commande pas.

Gastibelza (L'homme la carabine)(Texte de Victor Hugo, musique de Georges Brassens, 1954)

Gastibelza, l'homme la carabine, Chantait ainsi: Quelqu'un a-t-il connu doa Sabine? Quelqu'un d'ici? Chantez, dansez, villageois! la nuit gagne Le mont Falu... -Le vent qui vient travers la montagne Me rendra fou. Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, Ma seora?

Sa mre tait la vieille maugrabine D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne Comme un hibou... -Le vent qui vient travers la montagne Me rendra fou. Vraiment, la reine et prs d'elle t laide Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolde En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne Ornait son cou... -Le vent qui vient travers la montagne Me rendra fou. Le roi disait, en la voyant si belle, A son neveu: Pour un baiser, pour un sourire d'elle, Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne Et le Prou! Le vent qui vient travers la montagne Me rendra fou. Je ne sais pas si j'aimais cette dame, Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son me,

Moi, pauvre chien, J'aurai gament pass dix ans au bagne Sous les verrous... -Le vent qui vient travers la montagne Me rendra fou. Quand je voyais cette enfant, moi le ptre De ce canton, Je croyais voir la belle Cloptre, Qui, nous dit-on, Menait Csar, empereur d'Allemagne, Par le licou... -Le vent qui vient travers la montagne Me rendra fou. Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine, un jour, A tout vendu, sa beaut de colombe, Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, Pour un bijou... -Le vent qui vient travers la montagne M'a rendu fou. Gastibelza est tir de "Guitare", pice XXII du recueil Les rayons et les ombres de Victor Hugo (1837) . La chanson Gastibelza (l'homme la carabine) a t enregistre par Brassens le 17 novembre 1954 pour le 78t 560492 sorti la mme anne et le 25 cm 76063 n 3 (mars 1955).

Germaine Tourangelle

(Pome de Paul Fort, musique: Georges Brassens) Cette gerbe est pour vous Manon des jours heureux, Pour vous cette autre, eh ! oui, Jeanne des soirs troublants. Plus souple vers l'azur et dchir des Sylphes, Voil tout un bouquet de roses pour Thrse. O donc est-il son fin petit nez qui renifle ? Au paradis ? eh ! non, cendre au Pre-Lachaise. Plus haut, cet arbre d'eau qui rechute pleureur, En saule d'Orphlie, est pour vous, Amlie. Et pour vous ma douceur, ma douleur, ma folie ! Germaine Tourangelle, vous la plus jolie. Le fluide arc-en-ciel s'grenant sur mon coeur.

Grand-pre(Paroles et musique: Georges Brassens, 1957)

Grand-pr suivait en chantant La route qui mne cent ans La mort lui fit, au coin dun bois Lcoup du pr Franois Lavait donn de son vivant Tant de bonheur ses enfants Quon fit, pour lui en savoir gr Tout pour lenterrer Et lon courut toutes jamBes qurir une bire, mais Comme on tait lgers dargent

Le marchand nous reut bras ferms " Chez lpicier, pas dargent, pas dpices Chez la belle Suzon, pas dargent, pas de cuisse Les morts de basse condition Cest pas de ma juridiction " Or, javais hrit dgrand-pre Un pair de botts pointues Sil y a des coups dpied queque part qui sperdent ui-l toucha son but Cest depuis ce temps-l que le bon aptre, Ah ! cest pas joli... Ah ! cest pas poli... A un fess qui dit merde lautre Bon papa Ne ten fais pas Nous en viendrons A bout de tous ces empcheurs denterrer en rond Le mieux faire et le plus court Pour qulenterrment suivt son cours Fut de borner nos prtentions A un bir doccasion Contre un pot de miel on acquit Les quatre planches dun mort qui Rvait doffrir quelques douceurs A une me sur

Et lon courut toutes jamBes qurir un corbillard, mais Comme on tait lgers dargent Le marchand nous reut bras ferms " Chez lpicier, pas dargent, pas dpices Chez la belle Suzon, pas dargent, pas de cuisse Les morts de basse condition Cest pas de ma juridiction " Ma bott partit, mais je mrefuse De dir vers quel endroit a rendrait les dames confuses Et je nen ai pas le droit Cest depuis ce temps-l que le bon aptre Ah ! cest pas joli... Ah ! cest pas poli... A un fess qui dit merde lautre Bon papa Ne ten fais pas Nous en viendrons A bout de tous ces empcheurs denterrer en rond Le mieux faire et le plus court Pour qulenterrment suivt son cours Fut de porter sur notre dos Lfunbre fardeau. Sil et pu revivre un instant

Grand-pre aurait t content Daller sa dernir demeur Comme un empereur Et lon courut toutes jamBes qurir un goupillon, mais Comme on tait lgers dargent Le vicaire nous reut bras ferms " Chez lpicier, pas dargent, pas dpices Chez la belle Suzon, pas dargent, pas de cuisse Les morts de basse condition Cest pas de ma bndiction " Avant mme que le vicaire Ait pu lcher un cri Jlui bottai lcul au nom du Pr Du Fils et du Saint-Esprit Cest depuis ce temps-l que le bon aptre Ah ! cest pas joli... Ah ! cest pas poli... A un fess qui dit merde lautre Bon papa Ne ten fais pas Nous en viendrons A bout de tous ces empcheurs denterrer en rond.

Hcatombe(Paroles et musique: Georges Brassens, 1952)

Note: Chanson semblable La collision

Au march de Briv-la-Gaillarde A propos de bottes doignons Quelques douzaines de gaillardes Se crpaient un jour le chignon A pied, cheval, en voiture Les gendarmes mal inspirs Vinrent pour tenter laventure Dinterrompre lchauffoure Or, sous tous les cieux sans vergogne Cest un usag bien tabli Ds quil sagit d rosser les cognes Tout le monde se rconcilie Ces furies perdant tout mesure Se rurent sur les guignols Et donnrent je vous lassure Un spectacle assez croquignol En voyant ces braves pandores tre deux doigts de succomber Moi, j bichais car je les adore Sous la forme de macchabes De la mansarde o je rside Jexcitais les farouches bras Des mgres gendarmicides En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"

Frntiqu lun delles attache Le vieux marchal des logis Et lui fait crier: "Mort aux vaches, Mort aux lois, vive lanarchie!" Une autre fourre avec rudesse Le crne dun de ses lourdauds Entre ses gigantesques fesses Quelle serre comme un tau La plus grasse de ses femelles Ouvrant son corsage dilat Matraque grand coup de mamelles Ceux qui passent sa porte Ils tombent, tombent, tombent, tombent Et slon les avis comptents Il parat que cette hcatombe Fut la plus bell de tous les temps Jugeant enfin que leurs victimes Avaient eu leur content de gnons Ces furies comme outrage ultime En retournant leurs oignons Ces furies peine si jose Le dire tellement cest bas Leur auraient mm coup les choses Par bonheur ils nen avait pas Leur auraient mm coup les choses

Par bonheur ils nen avait pas

Heureux qui comme Ulysse (Paroles et Musique: Henri Colpi, Georges Delerue, 1969)Note: Extrait du film "Heureux qui comme Ulysse"

Heureux qui comme Ulysse A fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouv aprs Maintes traverses Le pays des vertes alles Par un petit matin dt Quand le soleil vous chante au cur Quelle est belle la libert La libert Quand on est mieux ici quailleurs Quand un ami fait le bonheur Quelle est belle la libert La libert Avec le soleil et le vent Avec la pluie et le beau temps On vivait bien contents Mon cheval, ma Provence et moi Mon cheval, ma Provence et moi Heureux qui comme Ulysse

A fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouv aprs Maintes traverses Le pays des vertes alles Par un joli matin dt Quand le soleil vous chante au cur Quelle est belle la libert La libert Quand cen est fini des malheurs Quand un ami sche vos pleurs Quelle est belle la libert La libert Battus de soleil et de vent Perdus au milieu des tangs On vivra bien contents Mon cheval, ma Camargue et moi Mon cheval, ma Camargue et moi.

Histoire de faussaires (1976) Se dcoupant sur champ dazur La ferme tait fausse bien sr, Et le chaume servant de toit Synthtique comme il se doit.

Au bout dune alle de faux buis, On apercevait un faux puits Du fond duquel la vrit Navait jamais d remonter. Et la matresse de cans Dans un habit, ma foi, seyant De fermire de comdie A ma rencontre descendit, Et mon petit bouquet, soudain, Parut terne dans ce jardin Prs des massifs de fausses fleurs Offrant les plus vives couleurs. Ayant foul le faux gazon, Je la suivis dans la maison O brillait sans se consumer Un genre de feu sans fume. Face au faux buffet Henri deux, Aligns sur les rayons de La bibliothque en faux bois, Faux bouquins achets au poids. Faux Aubusson, fausses armures, Faux tableaux de matres au mur, Fausses perles et faux bijoux Faux grains de beaut sur les joues, Faux ongles au bout des menottes,

Piano jouant des fausses notes Avec des touches ne devant Pas leur ivoire aux lphants. Aux lueurs des fausses chandelles Enlevant ses fausses dentelles, Elle a dit, mais ce ntait pas Sr, tu es mon premier faux pas. Fausse vierge, fausse pudeur, Fausse fivre, simulateurs, Ces anges artificiels Venus dun faux septime ciel. La seule chose un peu sincre Dans cette histoire de faussaire Et contre laquelle il ne faut Peut-tre pas sinscrire en faux, Cest mon penchant pour elle et mon Gros point du ct du poumon Quand amoureuse elle tomba Dun vrai marquis de Carabas. En loccurrence Cupidon Se conduisit en faux-jeton, En vritable faux tmoin, Et Vnus aussi, nanmoins Ce serait sans doute mentir Par omission de ne pas dire

Que je leur dois quand mme une heure Authentique de vrai bonheur.

Honte qui peut chanter(Paroles: Georges Brassens, Interprt par Jean Bertola)

[Refrain:] Honte cet effront qui peut chanter pendant Que Rome brle, ell brl tout l temps... Honte qui malgr tout fredonne des chansons A Gavroche, Mimi Pinson. En mil neuf cent trent-sept que faisiez-vous mon cher ? Javais la fleur de lge et la tte lgre, Et lEspagne flambait dans un grand feu grgeois. Je chantais, et jtais pas le seul : "Y a d la joie". Et dans lanne quarante mon cher que faisiez-vous ? Les Teutons foraient la frontire, et comme un fou, Et comm tout un chacun, vers le sud, je fonais, En chantant : "Tout a, a fait dexcellents Franais". [Refrain] A lheure de Ptain, lheure de Laval, Que faisiez-vous mon cher en plein dans la rafale ? Je chantais, et les autres ne sen privaient pas : "Bel ami", "Seul ce soir", "Jai pleur sur tes pas ". Mon cher, un peu plus tard, que faisait votre glotte Quand en Asie a tombait comme Gravelotte ? Je chantais, il me semble, ainsi que tout un tas

De gens : "Le dserteur", "Les croix", "Quand un soldat". [Refrain] Que faisiez-vous mon cher au temps de lAlgrie, Quand Brel tait vivant quil habitait Paris ? Je chantais, quoique dsol par ces combats : "La valse mille temps" et "Ne me quitte pas". Le feu de la ville ternelle est ternel. Si Dieu veut lincendie, il veut les ritournelles. A qui fera-t-on croir que le bon populo, Qua