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Pourquoi les OGM ne peuvent pas augmenter le rendement ? page 1 Comment avoir moins de mycotoxines dans le maïs ? page 1 Contre la pyrale : que faire ? page 1 Un OGM qu’est-ce que c’est ? page 2 OGM : les risques agronomiques. page 3 Les plantes peuvent-elles sans risques produire des médicaments ? page 4 La chrysomèle est-elle tombée du ciel ? page 4 Pourquoi les résultats des analyses ne sont-ils pas publics ? page 4 Les OGM pour résoudre la faim dans le monde ? page 5 Pourquoi les consommateurs ne veulent-ils pas manger d’OGM ? page 5 La réglementation conditionne-t-elle le choix des agriculteurs ? page 6 Bourgogne Action Citoyenne OGM : qui sommes-nous ? page 7 OGM : quoi de neuf en 2009 ? Bourgogne Action Citoyenne OGM Court-gain 89 350 Villeneuve-les-Genêts D.T. MD LA POSTE N° 089-09-003 AN AUXERRE CDIS

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Pourquoi les OGM ne peuvent pas augmenter le rendement ?page 1

Comment avoir moins de mycotoxines dans le maïs ? page 1

Contre la pyrale : que faire ?page 1

Un OGM qu’est-ce que c’est ?page 2

OGM : les risques agronomiques.page 3

Les plantes peuvent-elles sans risques produire des médicaments ? page 4

La chrysomèle est-elle tombée du ciel ?page 4

Pourquoi les résultats des analyses ne sont-ils pas publics ?page 4

Les OGM pour résoudre la faim dans le monde ?page 5

Pourquoi les consommateurs ne veulent-ils pas manger d’OGM ?page 5

La réglementation conditionne-t-elle le choix des agriculteurs ? page 6

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OGM : quoi de neuf en 2009 ?

Bourgogne Action Citoyenne OGMCourt-gain89 350 Villeneuve-les-Genêts

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Pourquoi les OGM ne peuvent pas augmenter le rendement ? Les OGM pourraient faire gagner du temps à l’agriculteur, mais il ne faut pas espérer un rendement plus élevé que les variétés conventionnelles. Les résultats pour le maïs sont parfois en faveur de l’OGM quand on compare celui-ci à un témoin non traité : ce qui ne correspond pas aux conditions normales de cultures. Par contre, le résultat de trois études scientifiques, publié par le Ministère de l’Agriculture canadien en sep-tembre 2004, montre que la taille des grains de maïs OGM est plus petite dans 68% des cas par rapport aux grains des variétés non OGM, toute chose égale par ailleurs.En effet, une plante génétiquement modifiée a subi une modification artificielle qui l’oblige à assurer une fonction nouvelle comme produire un insecticide ou tolérer un herbicide. L’énergie nécessaire à ce travail supplémentaire est perdue pour la croissance, et donc pour le rendement.

Contre la pyrale : que faire ? Les maïs OGM Bt n’intoxiquent pas que la pyrale mais aussi d’autres insectes sensibles à l’insecticide. À terme, on peut redouter que l’accoutumance des parasites oblige à des pulvérisations non prévues d’insectici-des chimiques. De plus, d’un point de vue sanitaire, la question du devenir de l’insecti-cide dans la chaîne alimentaire se pose. En effet, l’insecticide, produit en permanen-ce dans la plante, s’accumule dans toutes ses cellules et notamment dans ses racines, qui le libèrent dans le sol. Ce phénomène a été démontré chez des maïs, pommes de terre et riz transgéniques Bt, notamment pour le maïs MON 810 (nom commercial Yielgard ®). L’insecticide peut être absorbé sur des particules d’argile et rester actif pendant encore 7 mois. Une autre étude a montré une persistance de l’insecticide durant 200 jours dans les débris de récolte (durée de l’étude). D’autres expériences montrent également l’action de l’insecticide sur « la faune non cible ». Des détritus de maïs Bt se sont révélés toxiques pour les populations de vers de terre (perte de poids). La toxicité est également avérée pour le papillon monarque, pour le papillon de nuit

spodoptera littoralis, et pour des auxiliai-res de culture, comme la guêpe Cotesia Marginiventris et le Coléoptère Poecilus Copreux. Lorsque ces insectes prédateurs sont nourris avec des chenilles de spodop-tera littoralis elles mêmes nourries avec du maïs Bt, de nombreux effets toxiques sont observés (diminution de la taille des cocons, augmentation du temps de développement et mortalité accrue).Il existe d’autres moyens pour maîtriser la pyrale :* La rotation des cultures qui permet de rompre le cycle des parasites spécifiques.* Le broyage et l’enfouissement des tiges de maïs dès la récolte, le mulching.* Le lâcher de trichogrammes (guêpes para-sitoïdes), dont la larve pond dans la chenille de pyrale, pour un coût équivalent à un traitement chimique. (En France en 2007, 110 000 ha de maïs ont été protégés de cette façon, fournisseurs : Biotop, Biobest).* Les insectes auxiliaires naturels, comme les mouches tachinaires (Lydella thomp-soni, Pseudoperichaeta Insidiosa, et Eumea mitis), présentes dans les zones humides, mais aussi les carabes, punaises prédatrices, chrysope et autres hyménoptères parasitoï-des.* La souche de Bacillus thuringiensis, spécifique de la pyrale du maïs (Kurstaky HD1), malheureusement non homologuée

en France alors qu’elle est paradoxalement utilisée pour fabriquer ces OGM insecticides.

Comment avoir moins de mycotoxines dans le maïs ? Les mycotoxines sont des toxines élaborées par un champignon. Elles se développent sur un maïs qui a été abondamment piqué par un insecte ravageur. Les blessures occa-sionnées sont une porte d’entrée pour le champignon. Ainsi, une plante qui n’est pas la cible d’insectes sera moins exposée. La diminution du taux de mycotoxines résulte donc de la méthode de protection utilisée et pas du tout du fait que le maïs soit transgénique. Sans utiliser des OGM, on peut adopter des méthodes culturales adaptées comme celles indiquées ci-des-sous, qui seront bénéfiques pour limiter les mycotoxines : * Broyer finement les résidus de culture juste après la récolte suivi et ensuite enfouir par un labour ou un bon déchaumage.* Adopter la précocité de la variété au contexte pédoclimatique.* Semer le plus tôt possible.

* Maîtriser les insectes foreurs tels que la pyrale contre les fumonisines.* Limiter la pression des fongicides sur les champignons utiles du sol.* Éviter le stress hydrique des plantes par une bonne gestion de l’irrigation* Récolter le grain dès sa maturité.* Livrer le maïs dès qu’il est récolté.

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Un OGM qu’est-ce que c’est ? C’est un organisme vivant (plante, animal, bactérie) dont on a modifié le patrimoine génétique par ajout, suppression ou rempla-cement d’au-moins un gène.

Prenons l’exemple du maïs Bt.1. Choix du gène d’intérêt. a b c dDans le sol, une bactérie, le Bacillus Thuri-giensis ou Bt produit des toxines insectici-des. Pour fabriquer un maïs insecticide (qui cible les pyrales), on doit isoler et multiplier ce gène, pour pouvoir ensuite l’insérer dans la plante afin qu’elle devienne insecticide.

2. Fabrication du transgène. ePour insérer un gène dans un organisme étranger, par exemple le gène de la toxine Bt dans du maïs, on doit fabriquer un trans-gène. C’est une construction de nombreux gènes, dont au moins un gène promoteur (qui indique le début de la séquence, par exemple le virus de la mosaïque du chou fleur), et un gène marqueur (qui va servir à « tatouer » la cellule. Exemple : résistance à un antibiotique).

3. Insertion du transgène. f g hOn va ensuite enduire des minuscules billes d’or ou de tungstène* avec ce transgène. Ces billes seront bombardées avec un canon à gènes sur des cellules de maïs, pour que le transgène pénètre dans le patrimoine génétique du maïs. Comme cela ne réussit que dans quelques cas (1/1000), on met les cellules dans un bain de repérage (par ex : antibiotique) pour identifier celles qui ont intégré le transgène.

4. Régénération de la plante. iPuis, à partir des cellules du maïs, on régé-nère une plante entière. Le maïs est devenu OGM. Il produit alors à partir de toutes ses cellules la toxine Bt, qui tuera les pyrales.Pour en savoir plus : Gilles-Eric Séralini, Ces OGM qui changent le monde, Flamma-rion, 2004.* c’est la biolistique. Par souci de clarté, nous n’exposerons pas ici toutes les méthodes qui peuvent être utilisées (électoporation, transfection, etc.).

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OGM : les risques agronomiques.

Plusieurs risques sont aujourd’hui connus :Risques de « contaminations génétiques » liés aux PGM (Plantes Génétiquement Modifiées).Il s’agit du risque que le (ou les) transgène(s) introduit(s) volontairement dans la plante se retrouve(nt) involontaire-ment dans un autre organisme. On distingue la contamination « verticale », c’est-à-dire par pollinisation ou croisement intervarié-taux, de la contamination « horizontale » qui est le croisement direct entre plantes et microorganismes du sol, ou encore d’une plante avec une autre plante via les virus.

Transfert vertical La pollinisation par le vent ou par les insectes reste incontrôlable : la pollinisation peut se faire sur des dizaines de kilomètres. Il est vrai que l’ampleur des risques dépend de la plante concernée. Pour le colza, les risques sont très importants car il existe beaucoup d’espèces de la même famille qui sont présentes dans les champs (Ravenelle, Moutarde des champs, Roquette bâtarde,

Conséquences économiques, éthiques et sociales. Le brevet Une variété OGM chez laquelle on a introduit une nouvelle caractéristique est brevetée (exemple : résistance au Roun-dup ou production d’un insecticide), elle devient propriété de la firme qui l’a conçue. L’agriculteur doit racheter les semences OGM chaque année. Aux Etats-Unis et au Canada, Monsanto s’est doté d’une véri-table « police des gènes » : des détectives pri-vés, en présence d’huissiers, vont faire des prélèvements de la culture en place. Si elle a été ressemée illégalement, l’agriculteur est poursuivi en justice pour violation de bre-vet. Dans les pays du sud où le nombre de paysans est conséquent, les contrôles sont impossibles. Les firmes envisagent donc de rajouter à la stérilité juridique une stérili-té biologique à la seconde génération (gène Terminator). L’agriculteur ne se retrouve–t-il pas pieds et mains liés à la firme ?

Fin des filières qualité ?La nécessité de mettre en place une parfaite traçabilité et des contrôles pour garantir un produit avec un taux minimum d’OGM est

Navette...). En ce qui concerne le maïs, les risques de croisements intervariétaux sont moins importants en Europe qu’au Mexi-que, mais le maïs OGM peut se croiser avec d’autres maïs cultivés, qu’ils soient bio ou conventionnels. Le pollen de maïs est dit « lourd » par certains biologistes et ne pourrait donc pas contaminer les champs voisins. Pourtant, ce pollen se retrouve en concentration importante et constante au-dessus des champs jusqu’à 1800 m d’alti-tude. Par conséquent il peut être transporté sur des dizaines de kilomètres !

Transfert horizontal Les quelques études expérimentales faites en laboratoire mettent en évidence des pos-sibilités de transferts entre gènes introduits et bactéries du sol. Bien que la fréquence soit faible, on ne peut la sous-estimer du fait du manque de connaissances sur ce sujet.

Risques liés à l’avantage sélectif procuré par l’OGM.Le caractère introduit dans une plante OGM lui confère un avantage dans un environ-nement et un contexte donné (production d’un insecticide, tolérance au Roundup par exemple). Cette particularité peut néan-moins porter atteinte à la biodiversité locale

(la plante OGM est avantagée) et par pos-sibilité de croisement entre plantes OGM et plantes cultivées, des « super » adventi-ces peuvent se développer (exemple de la ravenelle qui aurait acquis la propriété de to-lérance au Roundup du colza transgénique). De la même façon qu’une bactérie qui récu-père par transfert horizontal, un gène de résistance à un antibiotique utilisé com-me marqueur au moment de la fabrication, aura un avantage par rapport à la population bactérienne existante, elle pourra proliférer sans problème !

Les plantes peuvent-elles sans risques produire des médicaments ? Les OGM médicaments ont fait beaucoup parler d’eux en 2005 suite aux fauchages effectués à Nonette (Puy-de-Dôme). Il s’agissait d’un maïs transgénique produi-sant une lipase gastrique de chien, destinée à soulager les désordres digestifs des enfants atteints de mucoviscidose. Il est possible de fabriquer la lipase gastrique du chien en laboratoire, notamment invitro avec de la levure de boulanger, sans risque de retrouver la molécule en plein champ. Aujourd’hui les médicaments sont vendus en pharmacie sur ordonnance d’un médecin. Si on s’aperçoit qu’un médicament pose problème, on peut retrouver les personnes qui en ont consommé et le retirer du mar-ché. Avec les plantes productrices de médi-caments, la pharmacie est dans le champ. Il n’y a pas de traçabilité rigoureuse possible dans la mesure où l’on ne peut garantir l’étan-chéité des filières, depuis la culture jusqu’à la récolte et le stockage dans les silos.

De plus, on peut se poser la question de l’intérêt économique de faire produire par une plante des médicaments, au lieu d’uti-liser des cellules végétales en laboratoire. En effet, dans le cas de plantes cultivées, la récolte est conditionnée par les saisons. Ensuite, il faut ajouter le coût d’extraction de la molécule, sa purification, etc. Les entreprises productrices de ce genre de plantes savent manier la communication à la perfection. Ne jouent-elles pas sur la sensibilité des gens pour leurs faire accepter leurs produits OGM ?D’après le Rapport du Dr. Christian Vélot, sur le Projet MERISTEM THERAPEUTICS.

La chrysomèle est-elle tombée du ciel ? Les chrysomèles retrouvées près des aéro-ports et des autoroutes en Europe sont différentes de celles rencontrées chez nous habituellement. Ce sont des insectes de souches génétiquement différentes et de nombreux chercheurs s’interrogent : est-ce vraiment accidentel ? Pourtant, après des siècles d’échanges avec les Etats-Unis, dans de pires conditions sanitaires, ce phé-nomène ne s’était jamais manifesté…Est-ce un hasard si, au même moment, Monsanto cherche à faire homologuer des OGM insecticides anti-chrysomèle ?

Pourquoi les résultats des analyses ne sont-ils pas publics ? Aujourd’hui, seules les compagnies de bio-technologies réalisent des tests de toxicité pendant 3 mois seulement, avec des mam-mifères de laboratoire (surtout le rat servant de modèle pour l’homme). Elles considè-rent les résultats bruts comme confidentiels, alors que le monde entier se questionne sur les effets sur la santé des OGM. Avant la commercialisation de nouveaux OGM, et pour tous les OGM cultivés ou commer-cialisés dans l’alimentation humaine ou ani-male en Europe, des études de toxicités sur plusieurs générations de rats, ne devraient-elles pas être réalisées par des laboratoires indépendants ?

coûteux : de l’isolement des cultures jusqu’à la séparation des récoltes. Aujourd’hui ce surcoût est supporté par la filière non OGM.Pour Julien Milanesi, chercheur au Centre de recherche et d’études en gestion, un laboratoire qui dépend de l’Institut d’ad-ministration des entreprises de l’université de Pau et des Pays de l’Adour, l’arrivée du maïs OGM signifierait la fin du poulet label ! (d’après une étude publiée en février 2009). Aujourd’hui, le coût du contrôle du taux d’OGM sur la semence et la récolte de soja se situe entre 25 et 30 € par hectare, soit 10 € par tonne mise en vente ! L’étiquetage des produits animaux nourris sans OGM (la réglementation l’interdit pour l’instant) pourrait compenser le surcoût lié au contrôle et à la double filière. Cela pose de toute façon la question plus globale de la fracture alimentaire : les poulets de qualité seraient encore plus chers que les poulets standard.

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Les OGM pour résoudre la faim dans le monde ? Aujourd’hui, près d’1 milliard de person-nes (soit un humain sur 6) souffrent de faim et de malnutrition. Selon la FAO, les productions agricoles enregistrées actuelle-ment permettraient de nourrir 12 milliards de personnes, soit deux fois plus que les besoins de la planète. Actuellement. 80 % de ces personnes souffrant de faim sont des paysans. La faim dans le monde est plus un problème d’ordre politique et social, que technologique ou scientifique. Les ré-centes émeutes de la faim vécues dans une quarantaine de pays sont davantage dues à l’impossibilité d’accéder aux aliments ren-chéris par l’envolée des prix agricoles, qu’à une réelle pénurie. L’exemple de l’Inde est flagrant : chaque mois, le ministère indien de l’agriculture confirme que plus de 1000 paysans se suicident pour cause d’endette-ment. En effet, ils ont dû emprunter pour l’achat des « semences magiques » OGM mais ils se trouvent dans l’incapacité de rembourser. En effet, les plantes OGM sont

La réglementation conditionne-t-elle le choix des agriculteurs ? Au cours du XX ème siècle, les lois sur les semences ont évolué au profit des semences modernes et industrielles, et par la même occasion en défaveur du libre droit des agri-culteurs d’échanger, de donner ou de vendre des semences qu’ils auraient produites en particulier des variétés anciennes et plus spécialement potagères. Aussi, le coût et les critères actuels d’homo-logations des semences font que les variétés locales ne pourront jamais être inscrites aux catalogues officiels des semences et les rendent de fait illégales ! Le montant de la taxe d’homologation pénalise aussi tous les produits phytosanitaires - naturels ou de synthèse - hyper spécifiques, qui ne seraient pas rentables mais pourtant utiles pour les agriculteurs et plus respectueux de l’envi-ronnement. En France, la culture des OGM est suspen-due depuis 2008, mais les importations sont toujours autorisées. C’est notamment le cas

Témoignage d’un éleveur allaitant bio en Côte d’Or : Bernard Krempp S’il est un sujet d’actualité qui mérite d’y voir plus clair et auquel les producteurs bios doivent participer, celui des cultures OGM de pleins champs en est un exemple type.Nous savons que la semence est la partie la plus précieuse des végétaux puisqu’elle assure par germination la continuité de l’existence sous forme terrestre comme aquatique. L’ensemble de ces végétaux constitue le règne végétal, celui-ci étant l’unique plaque tournante de toute vie sur notre planète. Lui seul assure le cycle de l’oxygène, du carbone et celui aussi de l’eau « productive », en effet celle qui est absorbée par les végétaux permet, par le biais de la photosynthèse, de produire cette biomasse végétale qui sert de nourriture directement ou indirectement à toute vie animale ou humaine. L’existence et la survie du règne animal dépendent uniquement de ceux du règne végétal, tout est lié et fonctionne en interdépendance, c’est l’écosystème. Le rôle de la science fondamentale est de compren-

conçues dans les pays du Nord pour lutter contre un parasite, mais elles ne sont du tout adaptées au contexte climatique local, s’en-suit des chutes de rendements considérables.Au prétexte de résoudre la faim dans le monde, les OGM agricoles ne ne risquent-ils pas au contraire de l’aggraver, en ap-pauvrissant la biodiversité et les semences paysannes ?

Pourquoi les consommateurs ne veulent-ils pas manger d’OGM ? Après des scandales comme l’amiante, Tchernobyl, la vache folle, le sang contami-né, les consommateurs ont perdu confiance dans les pouvoirs publics. Ainsi, pour les OGM, une méfiance est de mise pour les 3/4 des Européens. En France, 72 % des Français trouvent important de pou-voir consommer des produits sans OGM (sondage du 31/01/08). Par ailleurs, on remarque que plus les consommateurs sont informés sur la question des OGM, plus ils

du soja, majoritairement OGM sur le mar-ché. Les éleveurs qui souhaitent alimenter leur bétail en soja NON OGM éprouve-ront donc toujours autant de difficultés à s’approvisionner. Les éleveurs ont aussi des difficultés à obtenir certaines informations sur ces OGM importés, notamment s’ils contiennent encore des résistances à l’am-picilline, l’antibiotique vétérinaire utilisé couramment.

y sont opposés. En témoignent les résultats de deux grandes consultations nationales en Grande Bretagne et en Italie :En Grande-Bretagne, l’étude initiée par le gouvernement révèle que 54% des britan-niques ne veulent jamais voir pousser des cultures transgéniques en Angleterre. 95% sont convaincus du danger de contami-nation des plantes non transgéniques. 93% croient que la commercialisation des OGM est motivée par des intérêts finan-ciers, plutôt que par l’intérêt général.En Italie, la consultation menée par une coalition d’associations et de syndicats en 2007 révèle que près de trois millions de personnes ont voté contre les OGM.

dre les lois qui régissent le fonctionnement naturel de celui-ci. En les connaissant, nous pouvons alors les aider à faire « mieux » pour produire des végétaux et élever des animaux sans source de nuisance au milieu naturel. Ainsi, si nous privilégions l’étude de la vie des sols, de sa biodiversité, de sa biochimie (passionnante), de son équilibre organo-minéral incontournable, en passant par des études pédologiques et une rotation adaptée, nous avons beaucoup de leviers sur lesquels agir pour obtenir un rendement correct. En effet, avoir un sol en équilibre est défavorable aux agents pathogènes ou ravageurs (le microbe n’est rien, le milieu est tout : Claude Bernard). Ensuite, utili-ser des semences rustiques et résistantes aux maladies et ravageurs adaptées aux contraintes du terrain est important. L’agriculture est un art précieux auquel nous avons un farouche attachement. Pensons d’abord à l’agriculture vivrière qui assure le quotidien de la grande majorité des hu-mains et la mieux adaptée à combattre la faim. Notre agriculture mécanisée répond aux mêmes lois du vivant. Certains veulent nous faire croire qu’avec les cultures OGM proposées actuellement, auto-insectides ou tolérantes à un désherbant total, suffiront à résoudre les problèmes de pollution des eaux et supprimer les insectes ravageurs.

Peut-on raisonnablement y croire ?N’est-il pas préférable d’utiliser son esprit critique et être des paysans, cultivateurs, connaisseurs, bio-conscients et indépen-dants plutôt que de continuer d’être des paysans contraints par le système et avoir l’impression qu’il n’y a pas d’autres choix ?

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Bourgogne Action Citoyenne OGM : qui sommes-nous ?

Les organisations de Bourgogne membres des Collectifs départementaux OGM ou OGM et Pesticides, constitués dès 2003, ont décidé en 2008 de se coordonner et de rassembler des moyens pour : - relayer des informations objectives concernant les OGM - promouvoir les techniques alternatives aux OGM et aux pesticides ;- défendre le droit de produire et de consommer sans OGM.En 2005, le Conseil Régional de Bourgo-gne a signé la Charte de Florence, et s’est engagé à prendre des mesures et mener des actions pour protéger l’agriculture, la popu-lation et l’environnement face aux OGM. C’est pourquoi Bourgogne Action Citoyenne OGM a réalisé ce premier document avec le soutien du Conseil Régional.

Bourgogne Action Citoyenne OGM compte aujourd’hui plus de trente organisations membres parmi lesquelles : des associations de protection de la Nature et de l’Environ-nement, de la santé, du consumérisme et de la solidarité, des syndicats agricoles, des coopératives de producteurs et de consom-mateurs de produits biologiques.

Contacts : Côte d’Or : Michel Perreau (Trésorier)[email protected] t 03 80 28 80 45Nièvre : Kristell Gouillou (Secrétaire)[email protected] t 03 86 36 94 25Saône et Loire : Claire [email protected] t 06 71 70 21 27Yonne : Pascal Ferté (Président)E-mail : [email protected] 03 86 72 92 22Ce document a été réalisé en collaboration avec l’association Rés’OGM Info, à partir de la pla-quette 2008 : Quoi de neuf sur les OGM ?Contact : Association Rés’OGM info8 quai Maréchal Joffre - 69002 LYONt 04 78 42 95 37 - [email protected]éférences bibliographiques~≈ www.amisdelaterre.org~≈ www.infogm.org ~≈ www.resogm.org~≈ J.P.Berlan, La guerre au vivant : organismes

génétiquement modifiés et autres mystifications scientifiques, Marseille : Agone Ed., 2002~≈ P.Bouchet, Les OGM en questions, Dijon : Educagri Ed., 2005~≈ A.Briand-Bouthiaux, OGM brevets pour l’inconnu, Dijon : Ed.Faton, 2001~≈ H.Kempf, La guerre secrète des OGM, Paris : Ed.du Seuil, 2003~≈ H. Périno, Cultivons la terre, DVD, éd. Rés’OGM Info / Addocs, 90min, mai 2008~≈ M.M. Robin, Le monde selon Monsanto : de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien. Edition La Découverte mars 2008 - DVD ADAV : 01 43 58 01 19~≈ G.E. Seralini, Ces OGM qui changent le monde, Paris : Éditions Flammarion, octobre 2004~≈ C.Vélot, OGM Tout s’explique, Athée : Ed. Goutte de Sable, 2009~≈ C.Vélot, Les OGM qu’est-ce que c’est ? DVD, 06 70 34 78 45

Crédits photographiques : Arthropologia, Marc Peyronnard, LNPV-station d’entomologie, Honorine Périno, Pascale BellierConception graphique : Sacha LéopoldIllustration : Marie-Aude Cornu, Catherine LièvreImprimé en 25 000 exemplaires sur papier recycléJournal envoyé à l’ensemble des agriculteurs de la région Bourgogne. Juin 2009.

L’association Bourgogne Action Citoyenne OGM bénéficie du soutien du Conseil Régional de Bour-gogne.

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