Blasons et contre-blasons poétiques Classe de 4ème 7, Mme Copete Collège Les Hauts Grillets

Tetin refaict, plus blanc qu'un oeuf, Tetin de satin blanc tout neuf, Tetin qui fait honte à la rose, Tetin plus beau que nulle chose ; Tetin dur, non pas Tetin, voyre, Mais petite boule d'Ivoire, Au milieu duquel est assise Une fraize ou une cerise, Que nul ne voit, ne touche aussi, Mais je gaige qu'il est ainsi. Tetin donc au petit bout rouge Tetin qui jamais ne se bouge, Soit pour venir, soit pour aller, Soit pour courir, soit pour baller. Tetin gauche, tetin mignon, Tousjours loing de son compaignon, Tetin qui porte temoignaige Du demourant du personnage.

Le "blason" est un court poème célébrant une partie du corps féminin ("Blason du beau tétin" de Marot, "Le Front" de Maurice Scève", "Blason de l'œil" de Mellin de Saint-Gelais, "Le Blason" de Georges Brassens, etc... ). Dans le même esprit, certains poèmes évoquent le corps entier en détaillant successivement ses différentes parties ("Marie, vous avez la joue aussi vermeille..." de Ronsard, "L'Union libre" de Breton). Le blason se fait parfois satirique : on parle alors de "contre-blason" ("Blason du laid tétin" de Marot, "O beaux cheveux d'argent..." de Du Bellay).

Petite anthologie du blason et du contre-blason Clément Marot, Blason du beau tétin, Blason du laid tétin, (1535). Maurice Scève, Le front (1536). Mellin de Saint-Gelais, Blason de l'oeil, (1547). Ronsard, " Marie, vous avés la joue aussi vermeille… ", (1555) Du Bellay, " O beaux cheveux d'argent… ", (1556) Pierre de Marbeuf, L'Anatomie de l'oeil, (1625) Paul Scarron, "Vous faites voir des os quand vous riez, Heleine..." (1610-1660) Paul Eluard, La Courbe de tes yeux, (1926) André Breton, L'Union libre, (1931) Georges Brassens, Le Blason, (1960-62)

Forme Le blason ne suit pas de règle fixe. A l'époque de Marot, il est généralement bref, en rimes plates, en octosyllabes ou décasyllabes. D'habitude, on s'adresse directement à la partie du corps célébrée en empruntant le modèle rhétorique de l'apostrophe.

Tetin refaict, plus blanc qu'un oeuf, Tetin de satin blanc tout neuf, Tetin qui fait honte à la rose, Tetin plus beau que nulle chose ; Tetin dur, non pas Tetin, voyre, Mais petite boule d'Ivoire, Au milieu duquel est assise Une fraize ou une cerise, Que nul ne voit, ne touche aussi, Mais je gaige qu'il est ainsi. Tetin donc au petit bout rouge Tetin qui jamais ne se bouge, Soit pour venir, soit pour aller, Soit pour courir, soit pour baller. Tetin gauche, tetin mignon, Tousjours loing de son compaignon, Tetin qui porte temoignaige Du demourant du personnage.

Quand on te voit il vient à mainctz Une envie dedans les mains De te taster, de te tenir ; Mais il se faut bien contenir D'en approcher, bon gré ma vie, Car il viendroit une aultre envie. O tetin ni grand ni petit, Tetin meur, tetin d'appetit, Tetin qui nuict et jour criez Mariez moy tost, mariez ! Tetin qui t'enfles, et repoulses Ton gorgerin de deux bons poulses, A bon droict heureux on dira Celluy qui de laict t'emplira, Faisant d'un tetin de pucelle Tetin de femme entiere et belle. Clément Margot, Épigrammes, 1534

Du Laid Tétin Tetin, qui n'as rien, que la peau, Tetin flac, tetin de drapeau, Grand' Tetine, longue Tetasse, Tetin, doy-je dire bezasse ? Tetin au grand vilain bout noir, Comme celuy d'un entonnoir, Tetin, qui brimballe à tous coups Sans estre esbranlé, ne secoux, Bien se peult vanter, qui te taste D'avoir mys la main à la paste. Tetin grillé, Tetin pendant, Tetin flestry, Tetin rendant Vilaine bourbe au lieu de laict, Le Diable te feit bien si laid : Tetin pour trippe reputé, Tetin, ce cuydé-je, emprunté, Ou desrobé en quelcque sorte De quelque vieille Chievre morte.

Tetin propre pour en Enfer Nourrir l'enfant de Lucifer : Tetin boyau long d'une gaule, Tetasse à jeter sur l'epaule Pour faire (tout bien compassé) Ung chapperon du temps passé ; Quand on te voyt, il vient à maints Une envye dedans les mains De te prendre avec des gants doubles Pour en donner cinq ou six couples De soufflets sur le nez de celle Qui te cache sous son aisselle. Va, grand vilain Tetin puant, Tu fourniroys bien en suant De civettes et de parfums Pour faire cent mille deffunctz. Tetin de laydeur despiteuse, Tetin, dont Nature est honteuse, Tetin des vilains le plus brave, Tetin, dont le bout tousjours bave, Tetin faict de poix et de glus : Bren ma plume, n'en parlez plus, Laissez-le là, veintre sainct George, Vous me feriez rendre ma gorge.

À la manière de Clément Marot, composez votre blason et votre contre-blason poétiques, sur la partie du corps de votre choix.

Océan de passion Yeux de marbre et d'eau tout pleins d'espoir, Yeux remplis de passion à la vision de l'être aimé, Dans tes yeux couleur miroir, Tout me devient fatalité, Quand tu souris, tes yeux aussi, Ils prennent la forme d'une amande, Où je me plonge infiniment, Dans cet océan d'amour, Je me noie, cette chaleur me tue, Ô tes yeux me font fondre. Médina Kone

Un regard d'enfer Ses yeux noirs me pétrifient le corps, Dans tes yeux je sens la mort, C'est à ce moment-là que je palis, La Grande Faucheuse est là: c'est l'heure de la mort! Je le garderai en mémoire toute ma vie, C'est la pire chose que j'ai vue , Cette froideur dans tes yeux me glace le sang. Même en enfer je ne pourrais oublier ce regard si vieux, A travers ses yeux les ténèbres sont infinis, La malchance s'est abattue sur moi . C'est si compliqué de te regarder en face, Jamais personne ne voudrait être à ma place, Cette passion que j'avais autrefois s'est transformée en pitié et dégoût, Aucune femme ne pourrait être debout. Oh si seulement tu pouvais repartir en arrière, temps de malheur, Pour que je puisse te dire que tu es le mal incarné ! Médina Koné

Aussi bleus que les chutes d'une petite fontaine Aussi ressemblants que ce petit apéro Si merveilleux que je voudrais être leur marraine Aussi ronds qu'une petite noix de coco Tes cils sont aussi beaux qu'une forêt d'automne Tes yeux sont aussi bleus que la planète d'eau Dans mes profondes pensées tes yeux résonnent Aussi brillants et si précieux que le rubis En moi tes yeux sont des bateaux flottant sur l'eau Tes yeux sont si brillants qu'ils illuminent Paris Emma Haelling et Emma Demoustier

Une couronne de petits ronds orne tes yeux Sur tes yeux deux grandes châssies se sont logés Au fils du temps tes yeux ronds se sont délavés Tes petits êtres tremblent et deviennent papilloneux Tes cils se sont flétris telle une fleur pourrie Tes paupières ne battent plus autant qu'il y a vingt ans Tes yeux n'éclairent plus autant la ville de Paris Même un compas ne peux tracer de telles rides Tes grosses cernes ont la couleur de la lavande Quand on regarde dans tes yeux on voit le vide Emma Haelling et Emma Demoustier

Vertige dans tes yeux Oh! Quand je t'ai vu cet après-midi, À ta vue, on ne pouvait que rougir, En ta présence s'évaporait le temps, Comme quand les feuilles s'envolent avec le vent. Oh! Quand je t'ai regardé dans les yeux, Que j'ai senti que nous vivrons heureux, Comme si je me sentais pousser des ailes, Or, je m'étais noyée dans tes prunelles. Cette magnifique noyade dans tes yeux bleus, Comme évanouie dans la lueur des cieux. Rontier Mayleen 4°7

Naufrage dans tes yeux Oh! Quand je t'ai vu cet après-midi, À ta vue, on ne pouvait que pâlir, Oh! Grand dégoût en regardant tes yeux, Dès ce moment là, j'ai baissé les yeux. Au coin de ceux-ci, se trouve de la châssie, Aussi broussailleux et gros sont tes cils, Tes yeux sombres me font penser à des excréments, Horrible noyade dans tes yeux globuleux. Maintenant, je dois te dire au revoir, Car, forcément je ferai des cauchemars. Rontier Mayleen et Anais Douay 4°7

Ta longue chevelure remplie d'espoirs, Me fait voir cette belle couleur, Couleur d'or tel le soleil qui brille, Qui remplit mon cœur de joie et de bonheur; Oh, belle chevelure éblouissante, Que ta splendeur m'ébahit au plus profond, Toute ma vie je contemplerai, Cette majestueuse crinière de lionne. MILLE Mathilde

Ta chevelure qui disparaît remplie de désespoir, Me fait voir cette sombre couleur, Couleur d'ombre telle la mort qui arrive, Qui remplit mon cœur de tristesse éperdue. Oh, vielle chevelure terne, décolorée, Que ta grisaille m'écœure au plus profond, Toute ma vie je t'ai admirée avec passion. MILLE Mathilde

Ma main Notre main qui est si belle et fine Notre main qui dans l'eau se raffine Toi que l'on voit pour de vrai merveilleuse Tu es magnifique comme une veilleuse Notre main qui est si douce comme un nuage Grâce à toi je peux toucher à tout âge Nous sommes tous rassurés de te toucher Celle de ma mère est raffinée Toi, ma main quand je pense à toi Je repense à celle de ma mère. Lauriane Deschamp

La main Notre main qui est si laide et ridée Notre main qui dans la terre se transforme Quand l'on te voit tu nous effrayes Et tes ongles remplis de saletés Ne me donne pas envie de rêver La dernière fois que je t'ai touchée Je n'ai plus eu envie de te voir Quand je touche je ressens la mort Et dans ma main remonte un grand frisson Et depuis je ne touche plus a rien. Lauriane Deschamp

Le Pancréas O magnifique Pancréas Toi qui es toujours là pour moi. En étant là, tu m’as donné Sans quoi je ne peux exister. Tu élabores mon breuvage, Tu me permets mon existence. Je ne serai pas vraiment sage, Si je n’avais pas ton innocence. Pour finir, tu es le meilleur, Toujours tu seras dans mon cœur. LECLERCQ Léna/HADDAD Sylia

Le vieux Pancréas O toi pancréas tout flétri, Par chance, je ne t’aperçois pas. Car ça me donnerait envie, De m’en aller très loin là-bas. Toi qui es tellement hideux, Je te jette dans les profondeurs. Mais quand je regarde les cieux, Je te revois avec horreur. Mon souhait est de parvenir, A vivre sans toi sans mourir. LECLERCQ Léna/HADDAD Sylia

La pompe presque infinie La pompe est presque une machine inépuisable, La pompe commence à grandir mais elle n’éclate pas, La pompe est un organe qui permet de vivre, La pompe est divisée en deux par une cloison. La pompe comporte à gauche des fruits et légumes, La pompe comporte à droite de la viande, La pompe ne dort jamais ni le jour, ni la nuit, La pompe à des impulsions électriques. La pompe vieillit comme tous le monde et meurt un jour, La pompe ne cesse de se contracter, La pompe est un élément indispensable, La pompe s’arrête brusquement et l’être avec meurt. Yacine Hannache et Aïmen Chérif

La pompe qui ne sert à rien La pompe est aussi inépuisable qu’un vieux, La pompe est tellement grosse qu'elle éclate, La pompe est un organe qui permet de mourir, La pompe est divisée en deux parties pour mourir plus vite. La pompe comporte à gauche une partie périmée, La pompe comporte à droite une déchetterie, La pompe fait constamment des arrêts cardiaque. La pompe est tellement laide qu’un éclair s’abat, La pompe sert aux personnes suicidaires, La pompe est un élément pas conseillé, La pompe s’arrête pour tout le monde elle en a assez. Yacine Hannache et Aïmen Chérif