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    BECKETT ET LE TERRAIN VAGUE DE LA MLANCOLIE

    Yann Mvel Cette communication se propose dtudier les parents entre liconographie mlancolique et limaginaire beckettien. La reprsentation mlancolique au Moyen Age et la Renaissance concentre par son caractre dallgorie un ima-ginaire pittoresque, tant dans la prsence insistante dobjets amoncels, riches de rminiscences pour le lecteur de Beckett, que dans son dcor. Il est utile dinterroger les relations quentretiennent les reprsentations mlancoliques synthtises par Drer, ou inscrites dans sa filiation, avec les Vanits, et de questionner la spcificit du rapport qua pu entretenir Beckett aves les unes et les autres. Liconographie mlancolique Le rapport de ltre humain au monde qui caractrisait la Renaissance est ainsi dfini par Michel de Certeau:

    De mille faons, un observateur est spar de son monde. Il souffre dune privation qui le met distance des choses, mais il jouit dsormais de les voir. Cette relation isole simultanment un sujet, tranger au monde, et un objet, fait de choses tales devant le regard. Cest la Melencolia de Drer.

    (182)

    Sur le plan artistique, ce rapport naura pas t sans parents avec le vingtime sicle: parmi les images qui sont devenues les hiroglyphes de notre temps (Lugli, 62) figure prcisment Melencolia I. Ainsi, le motif de la tte penche ponctue un roman tel que Molloy, sans quil soit toujours ncessaire dy voir un signe marqu dironie. Souhaitant envisager ici les rapports quentretient luvre de Beckett avec la reprsentation des objets dans liconographie mlancolique, nous carterons dlibrment les rfrences beckettiennes des uvres pourtant susceptibles dtre qualifies de mlancoliques, notamment cel-les de Bosch et de Friedrich, afin de nous limiter une iconographie plus troitement lie celle de Drer, uvre-creuset et uvre de remise en question des traditions, quelle se situe en amont ou en aval. Deux cou-

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    rants se dessinent au sein du corpus rassembl dans divers travaux par Maxime Praud, dans le but de dfinir les principaux motifs dune icono-graphie mlancolique: les uvres qui renvoient la mlancolie en tant que telle il nexisterait pas, selon ce conservateur la Bibliothque nationale de France, dimage nomme de la Mlancolie avant Drer (1514) et celles qui mettent en scne des mlancoliques, ds le XIIIme sicle et ce dans les ouvrages (manuscrits ou imprims) mdi-caux, para-mdicaux ou encyclopdiques, puis dans les almanachs et dans les estampes fort tirage qui ont fini par populariser le code celui des reprsentations des humeurs (Praud, 26). Le motif de la tte penche identifi par Praud comme signe de reconnaissance ne lempche pas de considrer que si un objet seul ne peut voquer immdiatement la mlancolie, puisque mme des objets fortement chargs sentimentalement, tels quun sablier ou un crne vo-quent le temps ou la mort au premier chef, mais au second seulement la Mlancolie, linverse, laccumulation des objets en prsence dune figure, mme si cette figure nest pas dans une des poses caractristiques de la Mlancolie, la dnote (Praud, 31). Ce point de vue se veut fidle lvolution de liconographie mlancolique, qui aura fait place des objets dune htrognit croissante. Dans cette perspective, il ne sem-ble gure possible de dessiner une ligne tranche entre les Vanits et liconographie qui les a prcdes, dans la mesure o est perceptible une volution dans le sens de la Vanit des objets utiliss dans les mlanco-lies (Praud, 30). Melencolia I occupant une situation carrefour dans liconographie mlancolique, il est envisageable de sappuyer dabord sur elle pour le ncessaire relev des attributs de la mlancolie, objets devenus embl-matiques au fil de leurs rapparitions, mais aussi des gloses pr ou para-scientifiques sur le temprament mlancolique. On remarquera, avec Pr-aud, que la premire difficult face Melencolia I rside dans la dtermi-nation de ce qui est vu, dans la nomination mme des figures et objets. Ainsi peut-il y avoir hsitation sur le clystre ou soufflet, de mme que sur le bloc de pierre. Nous pouvons, cependant, noter sans peine la pr-sence des objets suivants: livre, encrier, compas, cls, bourse, clous, rgles, scie, rabot, tenailles, marteau, creuset, pincettes, sphre, meule, chelle, balance, sablier, cloche nous suivons ici le relev de Praud (28), auquel il nous faut ajouter le carr magique, objet-cl dans un espace symbolique dune mlancolie qui tend souvent larithmomanie, ainsi que lchelle, prsente parmi dautres objets emblmatiques dans Fin de partie (cf. Restivo). De surcrot, lespace extrieur dans Fin de

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    partie, tel quil est donn imaginer au spectateur ruines, rocher, mer correspond des motifs rcurrents dans liconographie mlancolique, du Moyen Age au Romantisme. Les objets communs liconographie mlancolique et luvre de Beckett seront principalement les instruments de mesure et dcriture, les pierres, les sphres, le bton, et la bourse. Le bton, dont la bquille est une variante, rappelle la figure de Saint Antoine, prsente la fois dans la Trilogie et liconographie mdivale de la mlancolie sans omettre, bien sr, celle de Bosch. La bourse va frquemment de pair, dans cette iconographie, avec le motif des cls, indices de pouvoir, mais aussi davarice. Le motif des cls dans Molloy (171) se rvle particulirement digne dintrt: par la dimension dmesure qui leur est attribue, elles semblent porter la trace des images allgoriques (Mvel, 125-26). Conformment la rgle dgage par Praud dans le domaine de liconographie, ce nest pas, chez Beckett, un objet isol quest dvolu le pouvoir de suggrer linscription dans une tradition de la reprsenta-tion mlancolique, mais un rapport de proximit entre objets et un mode de rpartition dans lespace, la dispersion des objets, en tas ou ple-mle dans Malone meurt (37, 126), ou dans un bric--brac inidentifiable dans Oh les beaux jours (46) et cela dautant quils se trouvent associs des objets qui chappent la tradition iconographi-que. Ces derniers sont soumis la mme ambivalence affective dsir et rejet qui les condamne la dgradation, voire la perte. Lobjet, toute-fois, mme invisible, peut demeurer prsent en creux et son aura se transmuer en geste. Ainsi, dans Fin de partie, lobsession de la mesure tend-elle smanciper des objets de la gomtrie, dont on connat, depuis les tudes de Panofsky, la place cruciale dans Melencolia I. Par-fois objet transitionnel, lien entre le lieu dici et un lieu inaccessible, relique, lobjet, chez Beckett, est prsent-absent, dautant quil perd dans le roman plus encore, bien sr de sa dimension concrte et se trouve pris dans la parodie de mathesis universalis qui traverse luvre de Beckett travers les sries notamment soumis la radicalisation ironique des figures, naissantes au XVIIme sicle, de la probabilit, lanalyse, la combinatoire, larbitraire du systme (Foucault, 77). Autre forme de dralisation, lobjet beckettien pose nettement la question du caractre allgorique ou non de la reprsentation. Lide que la reprsentation allgorique relverait de lallgorie sapparente un leitmotiv de la critique consacre liconographie mlancolique. La convergence des approches nest pourtant quapparente, puisquelles divergent sur lacception donner au concept dallgorie. Liconographie

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    mlancolique dans ses images mdivales, humorales et astrologiques, tente de fixer le sens, de lui donner une forme de rigidit. Dans Origine du drame baroque allemand, Walter Benjamin envisage ainsi la question de lallgorie dans le cadre de la reprsentation mlancolique sous langle important pour nous de lobjet:

    Si lobjet devient allgorique sous le regard de la mlancolie, celle-ci lui enlve la vie, il demeure comme un objet mort [...]. Voici ce que cela signifie: il sera dsormais tout fait hors dtat dmettre une significa-tion, un sens; il na point dautre signification que celle que lui donne lallgoriste. [...] Dans la main de lallgoriste, la chose [...] devient pour lui la cl du domaine du savoir cach, lemblme de ce savoir auquel il rend hommage. Voil ce qui fait de lallgorie une criture.

    (cit dans Vanderdope, 86)

    Dautres critiques Roland Recht et Alain Bonfand en revanche, revendiquent pour la reprsentation mlancolique lappellation dallgorie en la dfinissant comme le lieu dune pluralit de sens et, par l mme, comme un mode de reprsentation typique de la modernit: Lallgorie serait laction immobile et fictive o le je [...] nest pas ma-tre de laction parce que laction a lieu comme devant lui, en dehors de lui dans un projet o il ne peut plus se projeter (Bonfand, 76). Ds lors, il devient possible de rapprocher luvre beckettienne, romanesque ou thtrale, de lallgorie, ainsi qua pu le faire Marius Buning dans Alle-gorys Double Bookkeeping: on ne saurait mettre en doute lide que luvre de Beckett soit tiraille entre universaux et images singulires. Il est bien peu dobjets, dans cette uvre, qui ne laissent libre cours linterprtation (si, du moins, lobjet est susceptible de faire sens): son-geons peut-tre, cependant, la corde qui relie Pozzo et Lucky. Le mou-choir ensanglant de Hamm parat inviter galement la double lecture, littrale ou figure biblique ici qui dfinit prcisment lallgorie. Mais cest souvent dans linstant mme o lobjet beckettien se donne nettement comme allgorique dans le sens traditionnel du terme, celui de lunivocit que ses connotations relvent le plus explicitement du second degr: ainsi en est-il, dans Fin de partie, du rveil dont la sonne-rie est juge [digne] du jugement dernier ! (67) ou du couple vase/gamelle dans Malone meurt: [V]oil les ples (17). Mine de lintrieur, la porte signifiante de lobjet lest aussi dans le mme roman travers le motif du bton, qui donne lieu parodie dune conception platonicienne de lobjet: Je me rends compte maintenant, ne layant

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    plus, ce que ctait que mon bton []. Et de l mlve pniblement, une comprhension du Bton, dbarrass de tous ses accidents [] (133-34). Lambigut du rapport quentretient luvre de Beckett avec lallgorie pourrait tre rapproche de celle de Melencolia I, qui, place sous le signe de lallgorie par son titre et un motif tel que celui de la figure aile nen est pas moins irrductible un sens unique: par laccumulation et la juxtaposition dobjets partiellement htrognes, par le jeu du montage, elle met le sens en mouvement. Telle est sans doute lune des raisons de la place non seulement charnire, mais dcisive de cette image dans lhistoire de liconographie mlancolique.

    Vanits et mlancolies Mme sil est vrai que lon retrouve dans les Vanits divers objets ren-contrs dans les mlancolies instruments du savoir, bourse, sablier, notamment poser la question du rapport quentretiendrait luvre de Beckett avec les Vanits vise moins dterminer de quels matriaux cet imaginaire sest nourri et comment il sest structur, qu cerner la vision du monde et lthique de lcriture qui lui sont sous-jacentes. En dehors de ces objets communs, notons, cependant, que les objets les plus carac-tristiques des Vanits, ceux qui suggrent lphmre ou, au contraire, lternel, sont susceptibles, chez Beckett, mme si le fait est rare, de se rassembler, dans laustrit dun ordre qui semble ici aller de pair avec la limpidit de la reprsentation allgorique: les Vanits elles-mmes nobissent pas toujours la loi du dsordre qui prdomine chez Beckett. Dans Malone meurt, par un jeu de transpositions, au sein dun rcit qui joue au naturalisme, le chandelier des Vanits cde la place une lampe, le sablier un rveille-matin.

    Elle alluma la lampe sa place sur le dessus de chemine, ct du rveille-matin, flanqu son tour dun crucifix pendu un clou. [] Le rveil, tant le plus bas des trois, devait rester au milieu, et linterversion de la lampe et du crucifix sopposait le clou qui maintenait ce dernier debout.

    (65)

    Dans la mesure o la Vanit traduit un concept bien plus explicitement que Melencolia I (Lambotte, 23), on peut, de prime abord, douter de la proximit de lesthtique de Beckett avec ce courant iconographique. Il reste que limage allgorique en tant que telle parat apte, dans une cer-taine mesure, rpondre aux exigences beckettiennes par ses pouvoirs de condensation, tant des moyens formels que de leur charge expressive, et

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    ventuellement dvacuation de la figure humaine. Tel est ce que suggre ce propos tenu par Beckett Charles Juliet.

    Il voque ces tableaux hollandais du XVIIme sicle faisant fonction de memento mori. Lun deux reprsente Saint Jrme mditant auprs dune tte de mort. A linstar des peintres qui nous ont laiss ces toiles, il aime-rait pouvoir dire la vie et la mort en un espace extrmement rduit.

    (Juliet, 31)

    Derrire ces lignes se peroit le leitmotiv beckettien de la difficult pour une part, accepte faire image, compte tenu du flux de mouve-ments dont est fait lunivers (Beckett 1998, 11). La Vanit peut rpondre ce manque, elle qui se caractrise, prcisment, par son statut d arrt sur image (Lambotte, 31). La Vanit nanantit pas le temps. Elle concilie au contraire comme la soulign trs justement Marie-Claude Lambotte ses trois facettes, suspension, anticipation, rtroaction, avec lesquelles mme la conscience mlancolique, y compris beckettienne, ne saurait rompre. Mais Winnie demeure lun des rares personnages beckettiens aptes faire lexprience de la nostalgie, celle que prsupposent les Vanits, alors mme quelles invitent un travail de deuil anticip celui des plaisirs vains, de la vie mme (aux objets, Winnie va jusqu attribuer une vie propre) quincarnent, dans Oh les beaux jours, les trsors que sont glace, rouge lvres et bote musique, objets qui, fait significatif, semblent se refuser ici au dsordre, au terrain vague de la mlancolie. Ainsi, la fin du premier acte, chaque objet rejoint-il lordre relatif du sac (52-54). Bien plus ambivalent est gnralement dans luvre de Beckett le rapport aux objets emblmatiques du pass. En tmoignent ces quelques lignes de Malone meurt, dans lesquelles les objets bnficient, cependant, du mme qualificatif que dans Oh les beaux jours celui de trsors: dans cet extrait fait apparition un objet cher aux Vanits, la pipe savon.

    Jai relev la prsence, dans le tas, dau moins deux ou trois choses aux-quelles je ne pensais plus et dont une au moins, un fourneau de pipe, ne rveille en moi aucun souvenir. Je ne me souviens davoir jamais fum la pipe tabac. Je me souviens de la pipe savon dont enfant, avant de la jeter loin de moi, je faisais sortir des bulles irises, pas tant que a. Peu importe, ce fourneau est maintenant moi, do quil vienne. Nombre de mes trsors sont de cette provenance, tombs du ciel.

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    Ainsi le sujet beckettien scarte-t-il de lesprit des Vanits la fois par sa faible disposition pour la nostalgie ou, du moins, en faire laveu et son refus dadmettre un au-del mystique. Mais la mlancolie est, pr-cisment, un au-del possible des Vanits. Lobjet, tel quil apparat dans les Vanits, se trouve insr dans une reprsentation dmystificatrice des plaisirs terrestres qui peut tre perue comme annonciatrice dune vision du monde beckettienne, elle aussi obsde par le rien en filigrane de lobjet. Mais, dj dans les Vanits, lobjet nest jamais que gnrique (il reprsente telle catgorie dobjet, tel type dactivit): malgr le luxe possible de(s) dtail(s), lobjet reprsent nest lui-mme plus tout fait de ce monde. Sil est vrai que le chatoiement, voire le faste sducteur auxquels font gnralement appel les Vanits restent loigns des contours mouvants donns aux objets dans luvre de Beckett, la dnonciation des apparences, donnes comme de peu de prix tel objet abm, tel objet prt tomber suggrent la menace de la perte confre au monde, dans les Vanits, une porte essentiellement factice qui incite nuancer lcart des positions. Lobjet dans les Vanits, comme chez Beckett, est convi jouer son dernier rle, son dernier jeu de sduction. Melencolia I et les Vanits tmoignent dune tendance de la repr-sentation mlancolique laccumulation, dont on peut voir une variante dans la pratique de la collection, laquelle Malone tendrait cder. Lespace de lcriture lui-mme, sur le mode ironique, transpose, on le sait, pareille ambition de collationnement, tiquetage, classement. Der-rire lutopie de lordre, qui relve du second degr puisquelle se sait, par dfinition, condamne lchec, se laisse entrevoir le temps, celui de la Renaissance, o un tel travail se donnait comme un mode de rsolution de la mlancolie.

    A [cette] poque apparat la passion encyclopdique de collationner, dnombrer et articuler toutes ces choses parses, comme si le sujet rpon-dait la perte de la place quil avait auparavant dans le monde par lactivit den produire une reprsentation livresque, une sorte de corps symbolique, un corpus substitu au cosmos dantan. Ce travail est sans fin parce quil a pour principe un sujet constitu par une perte et dfini par un dsir qualine mais ne peut satisfaire chacun des objets quil se donne. La perte dun corps semble le ressort de ces conqutes.

    (de Certeau, 182)

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    Lobjet est ce qui, idalement, se prte la mise en ordre, ce mnage dcisif auquel aspire Clov dans Fin de partie en train de ramasser le chien jet par Hamm:

    CLOV (se redressant) Jaime lordre. Cest mon rve. Un monde o tout serait silencieux et immobile et chaque chose sa place dernire, sous la dernire poussire. Il se remet ramasser.

    HAMM (exaspr) Mais quest-ce que tu fabriques ? CLOV (se redressant, doucement) Jessaie de fabriquer un peu dordre. HAMM Laisse tomber.

    Clov laisse tomber les objets quil vient de ramasser. CLOV Aprs tout, l ou ailleurs.

    (78)

    On ne saurait plus directement faire cho aux thses selon lesquelles la prdisposition mlancolique se caractriserait par une obsession de lordre et des limites dans leurs diffrentes formes limites aussi rassu-rantes que peut ltre un cadre de vie: la mlancolie manifesterait trs nettement la difficult accepter les infractions aux rgles que le sujet sest imposes tel le personnage de Moran, figure exacerbe, jusqu lironie, du conformiste. La mlancolie natrait de limpossibilit de de-meurer au sein dun cadre jug impratif, vital, compte tenu de la possi-ble dmesure de ses exigences, qui font de lexistence un lieu o se res-sent essentiellement la pesanteur des choses (Tellenbach, 179). Dune ambivalence vis--vis des objets, lextrait de Fin de partie que nous venons de citer est significatif: lidal pour le sujet mlancolique serait moins dtre entour dobjets jamais immobiles que de voir, au-del des objets, le rien quils portent en eux. Il reste que luvre de Beckett, dans laquelle progressivement lobjet se rarfie et, ds lors, rentre dans lordre celui des choses, bien sr aura mis de longues annes avant datteindre la stabilit apaise de ce tableau qui, aux yeux de Drer, fai-sait pendant Melencolia I: Saint Jrme dans sa cellule (1514).

    Ouvrages cits

    Beckett, Samuel, Molloy (Paris: Minuit, 1951). , Malone meurt (Paris: Minuit, 1951; rdition de 1990). , En attendant Godot (Paris: Minuit, 1952). , Fin de partie (Paris: Minuit, 1957). , Oh les beaux jours (Paris: Minuit, 1963). , Trois dialogues, trad. de E. Fournier (Paris: Minuit, 1998).

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    Bonfand, Alain, LOmbre de la nuit: essai sur la mlancolie et langoisse dans les uvres de Mario Sironi et de Paul Klee entre 1933 et 1944 (Paris: La Diffrence, 1993).

    Buning, Marius, Allegorys Double Bookkeeping: The Case of Samuel Beckett, in SBT/A 1, Samuel Beckett: 1970-1989, d. par Marius Buning et al. (Amsterdam et Atlanta: Rodopi, 1992), 69-78.

    Certeau, Michel de, Histoires de corps, in Esprit 1667 Le corps entre illusions et savoirs (fv. 1982), 175-85 .

    Foucault, Michel, Les Mots et les choses. Une archologie des sciences humai-nes (Paris: Gallimard, coll. Tel, 1999).

    Juliet, Charles, Rencontre avec Samuel Beckett (Montpellier: Fata Morgana, 1986).

    Lambotte, Marie-Claude, La Destine en miroir, in Les Vanits dans la pein-ture au XVIIme sicle, sous la direction dAlain Tapi (Caen: Muse des Beaux-Arts, 1990), 31-41.

    Lugli, Adalgisa, Mlancolie et collections, in Recht, 61-69. Mvel, Yann, Molloy: jeux et enjeux dun savoir mlancolique, in SBT/A 8,

    Poetry and Other Prose/ Posies et autres proses, d. par Matthijs Engelberts et al. (Amsterdam et Atlanta: Rodopi, 1999), 117-29.

    Panofsky, Erwin, La Vie et lart dAlbrecht Drer, trad. de Dominique Le Bourg (Paris: Hazan, 1987).

    Praud, Maxime, Objets de mlancolie, in Revue de la Bibliothque Nationale 22 (1986), 25-35.

    Recht, Roland, d., Saturne en Europe (Strasbourg: Muses de la Ville de Stras-bourg, 1988).

    Restivo, Giuseppina, The Iconic Core of Becketts Endgame: Eliot, Drer, Duchamp, in SBT/A 6 Crossroads and Borderlines/Luvre carrefour, luvre limite, d. par Marius Buning et al. (Amsterdam et Atlanta: Rodopi, 1997), 111-22.

    Tellenbach, Hubertus, La Mlancolie, trad. de C. Claude, D. Marcher, A. de Saint Sauveur, C. Rogowski (Paris: PUF, 1979).

    Vanderdope, Christian, Allgorie et interprtation, in Potique (fv. 1999), 75-92.

    Wajcman, Grard, LObjet du sicle (Paris: Verdier, 1998).