BATAILLE DES FRONTIERES AOUT 1914 DOMINOT François · Au Climont, que le colonel Bulot défend...

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Victor PROUVE Adieux d’un réserviste du 26e RI C’est le régiment de Jean Mercey En six jours, du 18 au 24 août 1914, six soldats de Saint-Loup et Géanges trouvent la mort dans l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire de France. Ainsi, le 22 août, la France perdra dans la journée 27 000 de ses fils, dont François GUILLEMINOT. Cette journée restera pour la France la plus meurtière de tous les temps. Nom : GUILLEMINOT Prénom : François Henri Naissance : 09/07/1894 Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle Profession : Journalier Unité : 2° Régiment des Zouaves Grade : 2° classe Décédé : Samedi 22 août 14 à Auvelais-sur-Sambre (Belgique) FILIATION : Père : GUILLEMINOT Louis Profession : Vigneron Mère : GIRARDOT Mathilde Profession : Journalière Historique du 2e Régiment de Marche de Zouaves Dès les premiers jours de la mobilisation (2 août 1914), au milieu d'un enthousiasme frénétique, soldats de l'active et de la réserve accoururent en foule pour prendre leur place dans les rangs. Aussitôt constitués, le 1er Bataillon de l'ac- tive et le 11e Bataillon formé par des éléments de réserve partaient d'Oran avec le drapeau sous le commandement du Colonel Godchot, faisaient halte au dépôt de Sathonay pour y compléter leurs préparatifs, se groupaient avec le 5e Bataillon qui tenait garnison en France en temps de paix et formaient le « 2e Régiment de Marche de Zouaves ». Gardien du drapeau, le 2e de marche eut à coeur dès la première bataille de se montrer digne du vieux 2e Zouaves. Bataille des Frontières - Août 1914 - Bataille de Charleroi - 21 - 22 août 1914 Les meilleures troupes allemandes venaient de franchir la frontière de Belgique, et malgré la résistance héroïque de Liège avançaient rapidement par la Meuse et la Sambre sur la route directe de Paris. La 37e division, a laquelle le 2e Zouaves fut rattaché organiquement pendant toute la campagne fut affectée à l'armée du général Lanrezac, transportée en chemin de fer jusqu'à Rocroi et rassemblée le 21 Août 1914, prête au combat, aux abords du village de Fosse. La grande bataille de Charleroi, où l'ennemi espérait emporter du premier coup le succès décisif, venait de s'engager. Le 2e Zouaves, qui venait de recevoir un nouveau chef, le lieutenant-colonel Trousselle, fut mis à la disposition du général commandant la 19e Division et reçut, le 22 août au matin, l'ordre d'enlever le village d'Auvelais. La tâche était rude et digne des zouaves. Le village, solidement organisé, armé de nombreuses mitrailleuses et protégé par une puissante artillerie, était tenu par l'élite de l'armée allemande, la Garde impériale. Le terrain, plat et nu, descendait en pente douce vers la Sambre. Impossible d'échapper sur ce glacis aux vues de l'ennemi et au tir inexorable des mitrail- leuses. Le 5e Bataillon, colonel en tête, n'en partit pas moins à l'assaut, tête haute. Les balles et les obus creusaient dans les rangs des trouées sanglantes. Le colonel Trousselle tombait mortellement frappé, mais, pleins d'entrain, les zouaves progressaient quand même. A 9 h 30, le 5e Bataillon atteignait un tas de scories à 150 mètres seulement du village et s'enfonçait comme un coin entre les premières maisons d'Auvelais et le hameau des Alleux, protégé par une tranchée. Le 1er et le 11e Bataillon ne tardaient pas à prolonger le 5e, face au village. Mais les mitrailleuses faisaient rage. L'Allemand, caché dans les maisons, souffrait peu. L'artillerie française, prise violemment à partie par des canons de gros calibres, restait muette. Le régiment s'épuisait et les munitions devenaient rares. Le commandant Decherf comprit qu'en continuant la lutte la mort de ses hommes resterait inutile et, vers 12 h 30, par petites fractions, des zouaves regagnaient les positions de départ. La Garde, épuisée par de lourdes pertes, ne songea même pas à poursuivre ces héros qui, malgré l'infériorité du nombre, les périls du terrain et le manque de moyens matériels, avaient tenu en échec et arrêté la progression des meilleures troupes de l'Allemagne. Certes, le 2e Zouaves n'a pu, le 22 août, enlever Auvelais, mais son rôle n'en a pas été moins glorieux. Les chiffres ont, hélas ! leur triste éloquence : les 20 officiers et les 1006 hommes qui restaient couchés sur le champ de bataille prouvaient avec éclat que les zouaves de Charleroi étaient bien les dignes héritiers des zouaves de Magenta et de Woerth, qu'ils pouvaient lever fièrement la tête et qu'ils sauraient bientôt venger leurs morts. Nom : DOMINOT Prénom : François Naissance : 23/03/1886 Lieu de naissance : Géanges Profession : Vigneron Unité : 370° RI Grade : 2° classe Décédé : Lundi 24 Août 14 au Climont (67) FILIATION : Père : DOMINOT François Profession : Vigneron Mère : POMMIER Claudine Profession : Vigneronne Retraite de Saint-Dié - Extrait de l'historique du 22° RI Le 21 août, le régiment est établi sur le col d'Urbeiss et le col du Climont qu'il met en état de défense. Le bataillon du commandant Justin, bientôt relevé aux cols d'Urbeiss, de la Hingrie et de la Raleine par le 370° RI, participe le 23 août à une opération offensive sur le col de Sainte-Marie-aux-Mines, où se distingue le capitaine Michel commandant la 11° compagnie. Le 24 août au petit jour une puissante attaque ennemie se produit sur le front tenu par nos troupes, depuis le col du Climont jusqu'au col de Sainte-Marie-aux-Mines. Au Climont, que le colonel Bulot défend avec le 2° bataillon, l'ennemi n'arrive pas à entamer nos lignes. Mais plus au sud, il occupe le col d'Urbeiss évacué par le 370°, s'empare du col de la Hingrie, déborde la 1° compagnie au col de la Raleine et menace de tourner la défense du col du Climont. Le colonel Bulot, attaqué de front et menacé sur sa droite et ses arrières, fait replier son détachement sur les hauteurs en avant de Lubine, puis vient s'installer devant Colroy-la-Grande pour barrer à l'ennemi la route de Provenchères. Poilu de 1914 avec le fameux pantalon rouge garance qui en fera une cible bien trop visible dans les premières semaines de la guerre En plus de son fusil de 4,4 kg, il doit porter un sac de 8,3 kg Nom : FORET Prénom : Marie Gaston Alexandre Naissance : 24/02/1893 Lieu de naissance : Chalon sur Saône 71 Profession : Employé de bureau Unité : 256° RI Grade : Sergent Décédé : Lundi 24 Août 14 à Saulxures (67) FILIATION : Père : FORET Jean-Marie Profession : Négociant Mère : DESTAILLEUR Emma Marie Gabrielle Profession : Négociante Historique du 256° RI - Saulxures - Moyenmoutiers - Saint-Rémy Le 22 août, le 5° bataillon se repliant vers Provenchères avait laissé le 6° en avant du village de Saulxures, déployé face à l'est sur une croupe dominant la vallée de la Bruche. De cette position hâtivement organisée, le 6° bataillon assistait à la retraite du 14° corps d'armée et bientôt apprenait que lui était dévolue, avec un bataillon du 99°, la mission de sacrifice de couvrir, en pointe d'arrière-garde, le mouvement de repli. Dans la nuit du 22 au 23, les derniers convois du 14° corps d'armée s'écoulaient vers Saales ; le 23 au matin, ses éléments attardés évacuaient la vallée de la Bruche. Le 23 vers midi, la 4° section de la 21° compagnie tirait les premiers coups de feu de la campagne en dispersant près de la gare de Bourg Bruche une patrouille de dragons allemands qui s'enfuyait en laissant sur le terrain des armes et plusieurs chevaux. Dans la nuit du 23 au 24, l'ennemi se masse au contact de nos lignes et échange des coups de feu avec nos sentinelles. Le 24 à la pointe du jour, il s'élance à l'assaut de nos positions. Accueilli par une intense fusillade, il doit bientôt s'accrocher au sol à une centaine de mètres de nos tranchées. Et toute la matinée, le feu de mousqueterie se poursuit de part et d'autre, extrêmement violent. Le sous-lieutenant SIBIEN est mortellement frappé, le capitaine DEMIMUID blessé. Bientôt les quelques canons de 75 qui appuient le bataillon sont détruits ou neutralisés ; le tir d'artillerie allemand s'intensifie et se règle peu à peu sur nos positions. Néanmoins, malgré les pertes subies, le bataillon se défend avec avantage et c'est une douloureuse stupeur quand survient brusquement en début d'après-midi l'ordre de retraite. La rage au cœur, les nôtres sortent de leur tranchée et se replient sur le col de Hanz. Les allemands qui en certains points avaient réussi à pousser quelques éléments à proximité immédiate de nos lignes, fusillent nos hommes dans le dos à 50 mètres. Beaucoup tombent ; la 22° compagnie est particulièrement éprouvée ; le capitaine BONNE, un œil arraché par une balle, est laissé pour mort sur le terrain. Un soldat châlonnais du 256° RI, Pierre MICHELIN, note dans son carnet "24 août 1914, jour de la saint Barthélémy : combat de Saulxures-Saales : 507 hommes hors de combat." BATAILLE DE LA MARNE SEPTEMBRE 1914 Carte de la bataille de la Marne et fronts aux différentes dates. La ligne en pointillé au nord marque l'arrêt de la contre-offensive alliée, les allemands s'étant repliés dans des tranchées. A partir de là, la guerre va s'enterrer pour 4 ans. Nom : PERNOT Prénom : Valentin Naissance : 31/07/1891 Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle Profession : Journalier Unité : 64° Régiment d’artillerie de Campagne Grade : Maréchal des Logis Décédé : Mercredi 9 septembre 14 à Mailly (10) FILIATION : Père : PERNOT Claude François Profession : Cultivateur Mère : BOUDRAS Louise Profession : Cultivatrice Autres enfants nés à Saint Loup : Anaïs, née en 1879 Céline, née en 1888 L'armée Foch, créée sur l'Aisne, va demeurer au centre du dispositif de Joffre, d'abord dans la retraite puis dans la contre- offensive ; c'est elle qui va se trouver au point crucial de la bataille entre Sézanne et Mailly-le-Camp. Général en chef Joffre : "Ça n'est peut-être pas entre Mondement et Mailly-le-Camp, le 9 septembre 1914, que la bataille de la Marne a été gagnée, mais c'est certainement là qu'elle aurait été perdue si l'œil du chef et l'exceptionnelle ténacité des soldats français n'avaient réussi à tenir juste un peu plus de temps que l'ennemi n'était capable d'assaillir." Et ces soldats français, épuisés, affamés, brûlés par le soleil, dont certains ont accompli durant le mois d'août trente kilomètres par jour, vont repartir en avant pour une poursuite qui va les payer de leur fatigue. Les vainqueurs de la Marne, ce sont bien ces soldats français, unis autour de leurs chefs et de leurs drapeaux, forts de ce que leurs parents et leurs maîtres leur avaient mis dans le cœur et qui, toutes classes confondues, formèrent l'inébranlable rempart de la Patrie. Nom : BLONDEAU Prénom : Léon Naissance : 05/08/1892 Lieu de naissance : Montceau-les-Mines 71 Profession : Ouvrier agricole Unité : 4° Régiment de Chasseurs Grade : 2° Classe Décorations : Citation à l’ordre du régiment Décédé : Mardi 15 septembre 14 à Ferme des Wacques Souain (51) Sépulture : Disparu FILIATION : Père : BLONDEAU Claude Profession : Journalier Mère : GILLET Emilie Profession : Sans Bataille de la Marne - Pierre MIQUEL - Plon Alors que la France se croyait anéantie après trois semaines de désastres, du 15 août au 5 septembre 1914, soudain le miracle : c'est la bataille de la Marne, durant laquelle les poilus vont sauver le pays. 250 000 morts, blessés et disparus du 15 août au 10 septembre 1914 ! La guerre est perdue, la France envahie jusqu'à la Marne. Les soldats de Joffre font retraite depuis quinze jours. Le gouvernement est parti à Bordeaux. Trois armées allemandes marchent sur Paris. Et c'est le miracle. Raconter la Marne, cet incroyable sursaut, ce n'est pas seulement parler des taxis, des trains de secours de Joffre, mais aussi des marais de Saint-Gond, des Marocains sur l'Ourcq, des attaquants de Mondement. C'est faire revivre une histoire oubliée. C'est aussi parler de cette guerre particulière où sont mêlés les civils, où les témoins des batailles sont là, cachés dans les caves, prêts à secourir les blessés, à fournir leurs derniers morceaux de pain, l'eau fraîche des puits pour que les soldats épuisés reprennent leur souffle. Les pantalons rouges ont eu leur revanche. En cinq journées atroces, ils ont gagné. Ils sont vainqueurs. Le vrai miracle, c'est leur courage. Les poilus de la Marne ont sauvé le pays. Même si après leur victoire, il leur faudra s'enterrer pour quatre ans dans les tranchées, et tenir jusqu'à la fin du cauchemar. Pierre Miquel, auteur de nombreux et célèbres ouvrages, est considéré comme le meilleur spécialiste de la Première Guerre mondiale. Léon Blondeau a été cité à l'ordre du régiment le 30 septembre 1914 : "Etant en reconnaissance d'officier, a été très gravement blessé le 15 septembre 1914 près de la ferme des Wacques." 1 9 1 4 - 1 9 1 8 BATAILLE DE LORRAINE SEPTEMBRE 1914 1 9 1 4 - 1 9 1 8 Nom : RAQUIN Prénom : François Naissance : 14/05/1885 Lieu de naissance : Saint-Agnan 71 Profession : Jardinier Unité : 133° RI Grade : 1° classe Décédé : Mardi 29 septembre 14 à la Ferme d’Harlauville, commune d’Athienville (54) FILIATION : Père : RAQUIN Antoine Profession : Cultivateur Mère : MEANT Marie Profession : Cultivatrice Le 133° régiment d'infanterie, dit le "Régiment des Lions", est caserné à Belley 01, au fort des Rousses 39 et au fort de l'Ecluse près de Bellegarde 01. Le 333° est son régiment de réserve. Extrait de l'historique pour la bataille de Lorraine, à l'automne 1914 : Mais la lutte recommence très dure dans le Nord. Il faut l'alimenter et, pour cela, diminuer la densité des troupes en Lorraine, comme dans tous les secteurs relativement calmes. Il en résulte pour ceux qui restent, en particulier pour le 333e qui partait au repos le 26, des efforts plus continus et une augmentation de front. Par suite, plus d'activité et de fatigue. Aussi, dès le 27 reprend-il le chemin des avant-postes. Le 28, il s'installe dans le secteur Athienville-Jumelles-Arracourt, où le même travail qu'à Crion recommence avec autant d'énergie, de fatigue, de sacrifices obscurs. Lorsque le Régiment quittera ce secteur, il y laissera des points d'appui solides, véritables chefs d'oeuvre, comme Bénamont, les Jumelles, Arracourt, Ranzey. Le 333e qui à Gerbéviller s'était montré excellent régiment de choc, s'est révélé, dans le secteur d'Athienville, merveilleux organisateur de terrain. COURSE A LA MER SEPT - NOV 1914 1 9 1 4 - 1 9 1 8 Carte anglaise présentant le parcours des belligérants, allemands d'un côté, français et anglais mais aussi belges de l'autre, de Soissons à Ypres du 17 septembre au 21 novembre 1914 dans une course parallèle pour atteindre la mer en premier et tenter de déborder l'ennemi. Nom : FRETARD Prénom : Claude Théodule Naissance : 09/08/1885 Lieu de naissance : Paris IV° Profession : Journalier Unité : 315° RI Grade : 2° classe Marié : samedi 2/12/1911 à Saint Loup avec Eugénie GENELOT (1870-1977) (Parents : Auguste GENELOT 1859- , profession farinier & Marie DAVID 1859-1911) Décédé : Mercredi 30 septembre 14 à Quesnoy-en-Santerre (80) FILIATION : Père : FRETARD Emile Lucien Profession : Limonadier à Mamers 72 Mère : TARIT Antoinette Profession : Limonadière Le 26 octobre, afin d'obliger l'étreinte ennemie à se desserrer, nous entamons une série de contre-attaques qui, à force d'opiniâtreté, nous conduit à des gains précieux. Dans le Santerre, le 4e corps finit par sortir vainqueur d'une lutte très vive. Il investit Le Quesnoy en Santerre Le 29, l'ordre est donné d'enlever d'assaut le village. Les 117e, 307e et 317e d'infanterie, ainsi que des éléments du 315e, franchissent crânement les tirs de barrage. Aucune mitrailleuse ne ralentit leur élan. Mais devant l'étendue des pertes, nous devons nous arrêter à la route d'Amiens. Ce n'est que le surlendemain 1er octobre que nos troupes des 308e, 338e, 130e, 140e d'infanterie peuvent s'emparer du Quesnoy en Santerre, après des corps à corps effroyables. Nom : COHIER Prénom : Pierre François Honoré Naissance : 29/03/1892 Lieu de naissance : Géanges Profession : Vigneron Unité : 109° RI 6° Compagnie Grade : 2° classe Décédé : Samedi 10 octobre 14 à Hôpital de Bruay (62) FILIATION : Père : COHIER Honoré Claude Pierre Profession : Vigneron Mère : BRETON Françoise Profession : Vigneronne Mort entre le 10 et le 15 octobre 1914 Inhumé le 20 octobre dans le cimetière communal de Bruay (62) Dépouille transférée au cimetière de Saint-Loup-de-la-Salle La course à la mer - octobre 1914 À partir de la fin de septembre, les deux camps entreprennent, à partir de la vallée de l’Aisne, ce que l’on appelle la « course à la mer » : il s’agit de tenter de tourner le flanc de l’ennemi avant qu’il n’ait pu renforcer sa ligne de défense. Pendant plusieurs semaines, les deux armées, en mouvement permanent, s’affrontent dans des batailles désordonnées, avec de très lourdes pertes. Le mouvement s’arrête, en octobre, sur les rives de la Mer du Nord, au niveau de la ville belge de Nieuport. Une dernière tentative de percée allemande est stoppée fin octobre, près d’Ypres, par des unités françaises et britanniques. Epuisés, les deux camps commencent à se retrancher derrière une ligne continue de tranchées et d’ouvrages défensifs. Nom : JEANNIARD Prénom : Claude Naissance : 08/03/1880 Lieu de naissance : Géanges Profession : Vigneron Unité : 60° RI 4° Compagnie Grade : 2° Classe Décédé : Jeudi 12 novembre 14 à Hautebraye (60) FILIATION : Père : JEANNIARD Louis Profession : Vigneron Mère : LEBEAU Marie Profession : Vigneronne Historique du 60° RI Attaque du plateau de Nouvron le 12 novembre 1914 Le premier bataillon s'élance, la 1° compagnie à gauche, la 4° à droite, sous le commandement du capitaine Duffet. Une section de la 2° prend la ferme pour objectif. Mais il faut bientôt stopper car le flanc droit du bataillon n'est pas étayé : si la gauche du 3° bataillon a pu gagner quelque terrain, la droite n'a pu déboucher et le bataillon entier doit rétrograder. Les 1° et 4° compagnies sont presque anéanties. En cette occasion difficile, les dévouements et les actes de courage abondent. C'est le sergent Cote, de la 1°, qui fait sortir ses hommes de la tranchée sous un feu très violent, les dispose en tirailleurs et les entraîne en avant. Tous ses hommes ayant été atteints, il reste toute la journée sous le feu, maintenant en place par ses exhortations pressantes des soldats de la faction voisine qu'il parvient à ramener le soir dans nos lignes. Ce sont encore le caporal Vauchez, les soldats Marie et Beurey, de la 1°, qui, restés seuls de leur section à 20 mètres de la tranchée ennemie, se maintiennent toute la journée en cet endroit sous un feu extrêmement violent après s'être creusé de leurs mains un masque individuel. A l'ennemi qui leur offre la vie sauve s'il veulent se rendre, ils opposent une refus formel et net. La nuit venue, ils rentrent en rampant dans nos lignes au prix de mille efforts. Les sergents Viennot et Foray, de la 4°, parviennent avec une partie de leurs hommes à la tranchée ennemie après une course de 50 mètres sous un feu terriblement meurtrier. Ils sautent dans la tranché et engagent le combat au corps à corps. Tous leurs hommes sont tués ; le sergent Viennot est atteint mortellement, le sergent Foray, blessé, est emmené par les Boches. L'attaque sera renouvelée le soir à 15 h 45, après un quart d'heure de préparation d'artillerie. Cette fois les 2° et 3° compagnies, sous les ordres du capitaine Doillon, appuyées à droite par les 5° et 12° compagnies, entrent en scène. Le 3° bataillon doit reprendre son mouvement du matin. Au moment de l'attaque, un prêtre, le sergent Humbert de la 9° compagnie, dressant sa haute taille dans la tranchée, avertit ses hommes qu'il va leur donner l'absolution de leurs péchés. Il récite sur eux la formule sacramentelle. Quand il a terminé : "Et maintenant, dit-il, mes amis, allons-y gaiement." Ce disant, il part et tombe presque aussitôt, atteint d'une balle. Son corps, pieusement recueilli par ses camarades, fut inhumé par eux le lendemain près de la route d'Hautebraye à Autrèches. Nom : MERCEY Prénom : Jean Naissance : 22/08/1884 Lieu de naissance : Saint-Maurice-en-Rivière 71 Profession : Unité : 26° RI Grade : Sergent Décédé : Jeudi 12 novembre 14 à Groot Vierstraat (Belgique) FILIATION : Père : MERCEY François Profession : Cantonnier Mère : MORIN Marie Profession : Course à la mer - bataille d'Ypres - novembre 1914 Extrait de Ancestramil. La bataille d'Ypres bat son plein quand le 26° débarque le 7 novembre à Elverdinghe. Il est d'abord engagé au sud d'Ypres pour arrêter avec le 69° en avant de Groot-Vierstraat et Saint-Eloi les Allemands qui débouchaient de Wytschaete. Puis le 26° est appelé au nord d'Ypres dans la région de Boesinghe au secours du 2° groupe de cavalerie dont les cavaliers, soutenus par les territoriaux, étaient fortement pressés et acculés au canal de l'Yser. Le 12 novembre, les 26° et 37° RI accolés partent à l'attaque, s'emparent du Bois Triangulaire et repoussent l'ennemi jusqu'à Korteker. Le 1° bataillon du commandant BEAUJEAN et le 2° bataillon du commandant PENANCIER … ont progressé avec un entrain magnifique. Le général de MITRY, commandant le 2° corps de cavalerie, consacre ce beau succès par son ordre d'opérations pour la journée du 14 qui débute ainsi : "Les 26° et 37° RI ont continué à progresser, faisant l'admiration de tous." Une citation à l'ordre de l'armée récompense bientôt la valeur de ces magnifiques régiments. Mais l'ennemi ne veut pas s'avouer vaincu et il lance le 14 novembre quatre régiments à l'assaut du Bois Triangulaire et de la Ferme des Anglais. Les unités du 2° bataillon, un moment submergées par ces masses compactes qui s'avancent en chantant, baïonnette au canon, luttent héroïquement, électrisées par la bravoure du lieutenant METTAVENT dans la Ferme des Anglais et à la fin de la journée toutes les positions du 26° sont intégralement maintenues. Le lendemain la lutte continue malgré une tempête de neige, mais les Allemands échouent partout et doivent renoncer à la percée sur Calais. Le 16 novembre la bataille d'Ypres est terminée et avec elle la course à la mer. 1° BATAILLE DE VERDUN OCTOBRE 1914 1 9 1 4 - 1 9 1 8 Au lendemain de la bataille de la Marne qui marque le coup d’arrêt de l’offensive allemande, et leur repli sur les bords de l’Aisne, la ligne de front est stabilisée et ne bougera plus guère jusqu’à la fin de la guerre 4 ans plus tard. Autour de Verdun dont la situation forme désormais un saillant dans les positions ennemies, les combats se poursuivent avec constance et virulence. Le 24 septembre 1914, Saint-Mihiel et Vauquois sont pris. Les Français essaient de reprendre les positions sur les hauteurs aux Eparges et à Vauquois, pris par les Allemands, positions privilégiees pour contrôler les accès aux places fortes. La butte de Vauquois permet de contrôler la ligne Chalons Verdun et la crête des Eparges celle de Commercy. Nom : TACHON Prénom : Paul Claudius Naissance : 30/01/1888 Lieu de naissance : Gibles 71 Profession : Instituteur Unité : 210° RI Grade : 1° classe Décédé : Vendredi 27 novembre 14 en forêt d’Apremont à Marbotte (55) Sépulture : Nécropole Nationale de Marbotte (55) FILIATION : Père : TACHON Laurent Profession : Cultivateur Mère : DUBUIS Jeanne Marie St Mihiel, Bislée, bois d'Ailly, bois Brûlé, Apremont, La Louvière Le 210e RI, embarqué le 15 septembre à Charmes, arrive le même jour à St Mihiel et va cantonner à la caserne Canrobert où il passe la journée du 16 au repos. Le 17, il est désigné pour occuper les avant-postes destinés à couvrir le rassemblement de la 15e DI. Le 19 septembre, après relève, il fait étape à St Mihiel, à Chaillon et à Heudicourt, puis brusquement reçoit l'ordre de revenir et d'aller embarquer à Lérouville. L'embarquement en chemin de fer a lieu le 20 septembre ; le régiment débarque à Ste Menehould et va cantonner à Chatrices où il est mis à la disposition de la 29e brigade pour contribuer à l'organisation des positions au sud de la voie ferrée de Dombasle. Le 29 septembre, quittant subitement la 29e brigade, le régiment revient dans la région de St Mihiel ; le 5e bataillon (commandant Godard) est envoyé aux avant-postes à Bausette et Miernis jusqu'au 5 octobre où il va cantonner à Sampigny, puis à Koeur la Grande, le 7 octobre ; le 6e bataillon (commandant Yenn), reçoit la mission de continuer des travaux d'organisation à Malimbois. Le 2 octobre, la 22e compagnie est chargée de s'assurer de l'existence d'un pont de bateaux construit par les Allemands en amont du pont en pierre de St Mihiel et de le détruire. Cette mission réussit parfaitement. Le 7 octobre, à 18 heures, le 6e bataillon en entier reçoit l'ordre d'occuper Chauvoncourt et de détruire un pont de bateaux en aval du pont fixe. Par une nuit très noire, le 6e bataillon se met en mouvement en prenant ses dispositifs de combat, mais il se heurte bientôt à des réseaux de fils de fer barbelés, et à un feu violent partant des casernes ; il est obligé de se replier sur Malimbois dont il occupe les tranchées jusqu'au 13 octobre. Le 9 octobre, attaque générale sur tout le front du 8e corps d'armée. Le régiment est alerté. Le 10, à minuit, il envoie la 19e compagnie à Bislée pour renforcer une compagnie du 85e RI violemment contre-attaquée. Cette contre-attaque est repoussée. La 20e compagnie est également envoyée à Bislée à 4 heures du matin avec une section du génie pour construire une passerelle. À 22 heures, la contre-attaque ennemie se déclenche à nouveau, soudaine et violente, mais après un léger recul sur le village et la défense héroïque du cimetière de Bislée par les éléments du 210e RI, l'ennemi est arrêté, puis mis en fuite. Le 18 octobre, le 6e bataillon reçoit l'ordre d'attaquer en 3 colonnes, le croisement des routes de Bislée au fort du Camp des Romains, le bois Carré et la ferme de Mont Meuse. Ces objectifs ne sont pas atteints, mais le bataillon s'accroche à moins de 200 mètres de l'ennemi et organise des tranchées qui sont violemment bombardées le 19 octobre, nous occasionnant des pertes très sérieuses. Ces tranchées sont occupées alternativement par les 2 bataillons. Le 30 octobre, le bivouac de repos du bois de Barmont est transféré à Koeur la Grande, où se trouve le PC du chef de corps. Le lieutenant-colonel Brusset, commandant de 210e RI y est grièvement blessé le 31 octobre et meurt des suites de ses blessures le 17 décembre 1914, à l'hôpital mixte de Commercy. Le 17 novembre, le 6° bataillon appuie par une attaque sur la ferme de Mont Meuse et le bois Carré une attaque de division sur Chauvoncourt restée sans résultat. Le 25 novembre, le 210e RI commandé par le lieutenant-colonel de Malleray, est relevé de ses tranchées pour faire partie d'un autre secteur, le "secteur des bois". Le 26, le régiment se rend aux abris de la Commanderie, située sur la route Mécrin Marbotte où il est placé en réserve. Le 5e bataillon, cependant pousse jusqu'à l'étang de Ronval et la cote 360 pour soutenir l'action du des 19e et 20e compagnies qui, mises à la disposition du commandant du secteur, avaient reçu l'ordre d'attaquer les positions ennemies. Cette attaque renouvelée le lendemain par tout le 5e bataillon, ne donne aucun résultat. Apollinaire et le chaos de la guerre et du cœur Il s’engage dans l’armée en 1914 et doit, pour cela, se faire naturaliser Français. Il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, une noble aux mœurs légères qu’il appellera Lou. Celle-ci finira par répondre à ses avances, même si elle avouera être amoureuse d’un autre homme, un certain Toutou. Comme Apolli- naire est alors envoyé au front, il entame une correspondance assidue avec Lou qui paraîtra sous le titre Poèmes à Lou. En 1915, la jeune femme rompt car elle n’est pas vraiment amoureuse. Apollinaire rencontre alors dans un train une certaine Madeleine Pagès et, sur le front de Champagne, il lui écrit afin de rester avant tout un poète. Il se fiance à Madeleine et souhaite devenir officier. Il est naturalisé Français en 1916 sous le nom de Guillaume Apollinaire. Cette année-la, pendant qu’il lit le Mercure de France dans une tranchée, il reçoit un éclat d’obus dans le front, ce qui lui vaudra une trépanation ! Dans une lettre de 1917 à Paul Dermée, il invente le terme de "surréalisme" qui marquera bien sûr tout le siècle. Il publiera Les Mamelles de Tirésias et les Calligrammes avant d’épouser, en 1918, une certaine Jacqueline. Mais il ne se remettra jamais complètement de sa blessure et succombera, en 1918, de la grippe espagnole. BATAILLE DES FRONTIERES AOUT 1914 1 9 1 4 - 1 9 1 8 ENFANTS DE SAINT-LOUP-DE-LA-SALLE ET DE GEANGES MORTS AU CHAMP D'HONNEUR Nom : CLAIRE Prénom : Raymond Naissance : 06/06/1891 Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle Profession : Vivandier Unité : 21° RI Grade : Sergent Décédé : Mardi 18 août 14 à Russ (67) Sépulture : Saint-Loup-de-la-Salle FILIATION : Père : CLAIRE Denis Profession : Vivandier Mère : LARCHER Anne Profession : Vivandière Par Russ il faut comprendre bataille de Muckenbach qui s'est déroulée les 17 et 18 août 1914 sur les hauteurs de Grendelbruch. La nécropole de Grendelbruch regroupe les corps non identifiés de 46 soldats en ossuaire et de 6 autres en tombes individuelles. Historique du 21° RI (Ancestramil) : Le 18 août, attaque des signaux de Russ et de Grendelbruch qui sont dépassés ; mais un retour offensif de l'ennemi supérieur en nombre et en artillerie et profitant de la supériorité du terrain force les éléments engagés du régiment à se replier sur Russ et le 19 sur le Donon. Bataille de Muckenbach : C’est dans l’après midi du 17 août 1914 que les premiers coups de Feu éclatent à la sortie de Grendelbruch. 5 patrouilleurs français descendent de Muckenbach vers Grendelbruch. Ils veulent se rendre compte des positions et de l’importance des troupes allemandes qui occupent le village. C’est le début d’une bataille qui durera 2 jours et qui fera plus de 200 morts. Les Français viennent de remporter une bataille contre les Allemands qu'ils poursuivent jusqu'à Schirmeck et qui se retirent à Mutzig. Les Français reçoivent l'ordre de se rendre à Obernai en passant par Russ, Muckenbach et Grendelbruch. Le 17 août 1914, un bataillon d'infanterie wurtembergeois arriva à marche forcée, sous une pluie battante, à Grendelbruch et s'installa dans un cantonnement collectif. Pendant ce temps, les Allemands arrivés en renfort d'Obernai s'efforcèrent de briser l'encerclement des Français. Les premiers blessés arrivèrent au village, pendant que les habitants du village apportèrent matelas, draps, pansements, café, lait, œufs et divers fortifiants sans faire de différence entre Français et Allemands. Dans les jours qui suivirent 156 Français furent enterrés dans une fosse commune par les ouvriers de Grendelbruch, près de Muckenbach. Les soldats allemands enterrèrent eux-mêmes leurs morts, au nombre de 48. Nom : FORAT Prénom : Joseph Pierre Naissance : 07/05/1891 Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle Profession : Ouvrier agricole Unité : 21° RI Grade : Caporal Décédé : Mardi 18 août 14 à Russ (67) Sépulture : Saint-Loup-de-la-Salle FILIATION : Père : FORAT Pierre Joseph Profession : Vigneron Mère : TIERCIN Céline Claire Thérèse Profession : Vigneronne A la mobilisation, l'uniforme français en vigueur est totalement dépassé pour la guerre moderne. Les soldats sont affublés d'un képi et d'un pantalon rouge garance qui fait d'eux des cibles idéales pour la mitraille allemande. Leurs équipements sont inconfortables et inadaptés. Dans l'urgence, et prioritairement, l'armée distribue des couvre-képis et des couvre-pantalons de couleur bleu. Les hommes qui n'ont pas encore perçu le couvre-pantalon ont l'ordre strict de porter les pans de la capote relâchés pour cacher le plus possible le pantalon rouge garance. Au lendemain de la victoire de la Marne, l'état-major adopte une nouvelle teinte pour l'uniforme français, le fameux " bleu horizon ". Des commandes de ce nouveau drap sont passées en urgence, mais le nombre d'homme à équiper est colossal et la fabrication va être longue. Des mesures urgentes sont prises en attendant : 1 - Une nouvelle capote, moins couteuse en tissu, est conçue, la capote Poiret ; ainsi qu'un nouveau képi : le modèle 1915 ; 2 - Des culottes civiles en velours sont distribuées aux troupes ainsi que des brelages en toiles erzatz ; 3 - Des tampons contre les gaz sont conçus en urgence, en raison de la guerre des gaz qui vient de commencer. Le premier semestre 1915 est synonyme d'anarchie vestimentaire. Dans cette course frénétique vers le "camouflage", pas un soldat n'est vêtu et équipé comme son voisin. On équipe à tout va avec tout ce que l'on peut trouver en stock et sur le marché. Les anciens effets côtoient les nouveaux. L'armée française, sur la question vestimentaire tout du moins, fait l'effet d'un groupe désordonné et très hétéroclite. En pleines offensives de Champagne et d'Artois, les efforts que fait la France pour réformer l'uniforme et les équipements de son armée, commencent doucement à porter leurs fruits et la disparité entre les soldats du front tend à disparaitre peu à peu. Le fameux bleu horizon et l'équipement de cuir couleur fauve tant souhaités deviennent petit à petit majoritaires dans les tranchées de 1ere ligne. Le second semestre 1915 voit également l'arrivé d'un élément très important dans la silhouette du soldat, le casque d'acier "Adrian". Cet ajout à l'équipement a été rendu indispensable par l'augmentation dramatique des blessures à la tête. Les protections contre les gaz se multiplient et progressent sans cesse, en même temps que les gaz eux-mêmes. Nom : POMMIER Prénom : Pierre Naissance : 30/10/1883 Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle Marié à : BOULEY Clémence, née en 1887 à Saint Loup Unité : 43° Régiment de Chasseurs Grade : 2° classe Décédé : Jeudi 20 Août 14 à Sarrebourg (57) FILIATION : Père : POMMIER Pierre Profession : Vigneron Mère : VILLOT Anne Profession : Vigneronne Batailles de Morhange et de Sarrebourg Le Kronprinz de Bavière a décidé que ses troupes affronteront les Français le 20 août, forçant la main à Moltke qui souhaitait attendre encore un peu. Ses corps d'armée sont alors alignés le long de la Nied, de la Rotte et de la Sarre sur des positions bien préparées, renforcés par six divisions d'Ersatzn depuis le 15 août, avec le soutien à l'ouest de la garnison de Metz prête à faire une sortie et à l'est de trois corps de la 7 e armée qui arrivent par le col de Saverne. Dès le 18, les Allemands bloquent les Français dans les vallées alsaciennes et le corps de cavalerie au nord-est de Sarrebourg. Le 19 août, les 16 e et 8 e corps français arrivent à portée des canons allemands sur le canal des Salines et sur la Sarre. Le 20 dès 4 h du matin, quatre corps d'armée allemands (3 e bavarois, 21 e , 2 e bavarois et 1er bavarois de réserve) contre-attaquent les trois corps de la IIe armée française de Chicourt à Loudrefing, l'artillerie allemande frappant les batteries et les bataillons français, mettant en déroute tout le 15 e corps et capturant une partie de l'artillerie du 20 e (bataille de Morhange). Castelnau ordonne à 10 h10 un premier repli général, puis à 11 h 45 la retraite du 16e corps vers Lunéville, du 15 e sur Dombasle et du 20 e sur Saint-Nicolas-du-Port, y compris de nuit. Le 21 au soir, toute la 2 e armée est revenue dans la vallée de la Meurthe (dont le génie prépare la destruction des ponts), avec le corps de cavalerie sur sa droite. Plus à l'est, la 1 re armée française se heurte aux positions fortifiées allemandes établies sur les hauteurs au nord-est de Sarrebourg et n'arrive pas à franchir la Sarre le matin du 20. À partir de 11 h, c'est aux trois corps d'armée allemands (1 er bavarois, 14 e et 15 e ) de contre-attaquer, forçant les 8 e , 13 e et deux brigades du 21 e corps français à battre en retraite (bataille de Sarrebourg). La 1 re armée recule d'une quinzaine de kilomètres, y compris dans la vallée de la Bruche, mais conserve ses positions plus à l'est sur le Donon. Cependant, à la suite de l'échec de la 2 e armée, Dubail donne l'ordre de se replier sur Blâmont le 21. Calligramme d’Apollinaire Le départ Et leurs visages étaient pâles Et leurs sanglots s'étaient brisés Comme la neige aux purs pétales Ou bien tes mains sur mes baisers Tombaient les feuilles automnales "Ce soir, ma chérie, je vais bien penser à toi, à nos bons réveillons antérieurs, ainsi qu'aux réveillons futurs qui seront meilleurs encore parce-que nous aurons souffert." Louis Pergaud - Lettre à Delphine - 24 décembre 1914 Le sous- lieutenant Louis Pergaud, auteur de De Goupil à Margot,de la Guerre des Boutons et du Roman de Miraut et instituteur, comme Paul Tachon, à Landresse dans le Doubs, a été tué le 8 avril 1915 à la tête de sa section à Marcheville-en-Woëvre dans le secteur des Eparges près de Verdun. Son corps n'a jamais été retrouvé. Le lieutenant Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes, a été tué aux Eparges le 22 septembre 1914. Son corps a été retrouvé et identifié des dizaines d'années plus tard. Mort de Charles Péguy à Villeroy, près de Meaux, le 5 décembre 1914, relatée par son frère d'armes, l'historien Victor Boudon : Guérin et la Cornillère tués, Péguy était resté droit, au bout de la chaîne de ses hommes, "la lorgnette à la main, dirigeant notre tir". Après les deux bonds dans les betteraves, il est toujours debout "malgré nos cris de 'Couchez-vous !". Et Boudon de poursuivre : "la voix du lieutenant crie toujours . 'Tirez, tirez, nom de Dieu !' D'aucuns se plaignent : 'Nous n'avons pas de sac, mon lieutenant, nous allons tous y passer !' - 'Ca ne fait rien, crie Péguy dans la tempête qui siffle, moi non plus je n'en ai pas, voyez, tirez toujours !'" C'est dressé qu'il reçoit une balle en plein front. Boudon, sans l'avoir lui-même perçu, atteste qu'"un voisin, couché l'entend qui murmure en s'abattant : 'Ah ! Mon Dieu... Mes enfants'." Il est 17 h 30. Péguy a tenu une demi-heure sous le feu. En vain. Il est tombé tout entêté d'un règlement qui stipule que "si, malgré toute leur volonté de gagner du terrain, certaines fractions de la chaîne ne peuvent vaincre les résistances opposées et donner l'assaut, elles s'accrochent au sol et continuent à agir par le feu" et que "le chef de section se tient en tête de sa troupe et la guide", puisqu'en toutes circonstance il "entraîne sa section en avant". Ce qui veut dire, implicitement, en restant debout. Le lieutenant Péguy a été un "tué à l'ennemi" comme tant d'autres, dira sa fiche individuelle. Mort règlementaire donc, mort exemplaire d'officier, mort par devoir patriotique. Mort impromptue aussi, à une heures où les certitudes des chefs sont ébranlées et où les civils en uniforme découvrent une guerre qu'ils n'attendaient pas. Mort sans Ourcq à l'horizon, ni espoir de victoire. Mais mort au premier combat à découvert, face à un ennemi enfin visible ; mort à l'ancienne, à la loyale et pour l'honneur, telle que Péguy l'a toujours envisagée. » Exercice Vers un village de l'arrière S'en allaient quatre bombardiers Ils étaient couverts de poussière Depuis la tête jusqu'aux pieds Ils regardaient la vaste plaine En parlant entre eux du passé Et ne se retournaient qu'à peine Quand un obus avait toussé Tous quatre de la classe seize Parlaient d'antan non d'avenir Ainsi se prolongeait l'ascèse Qui les exerçait à mourir L ’ adieu J'ai cueilli ce brin de bruyère L'automne est morte souviens-t'en Nous ne nous verrons plus sur terre Odeur du temps Brin de bruyère Et souviens-toi que je t'attends Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie Victor Hugo Une plainte monte des entrailles de la terre, un gémissement régulier. Une sorte de chantonnement très lent. Qui est-ce? Il y a des ensevelis par là Maurice Genevoix - Ceux de 14 Les écrivains et la guerre La Madelon Paroles de Louis Bousquet Musique de Camille Robert Création par Bach en 1914 La Madelon, dont le titre original est d'ailleurs Quand Madelon..., fut créée par Bach au cabaret-théâtre l'Eldorado au tout début de l'année 1914. Il faut reconnaître que le public parisien ne fut pas au rendez-vous ... si l'on veut employer un euphémisme. Bach s'en attrista mais trouva rapidement une parade ... militaire. Nous étions au tout début de la Première Guerre mondiale, début si tragique sur le front, et il décida d'interpréter la rengaine de Bousquet et Robert dans le cadre du Théâtre aux Armées, devant des Poilus au repos ou déjà blessés. Ce fut triomphe sur triomphe. Chanson à boire, d'amitié, mais aussi d'amourette, La Madelon allait, étonnement, devenir un hymne patriotique. Il faut dire que la musique entraînante et quasi militaire de Camille Robert y est pour beaucoup ! Il y eut de très nombreux interprètes et interprétations, célèbres ou inconnus, de La Madelon. Citons Polin et Marcelly et surtout l'émouvante Line Renaud en 1955. Mais ceux qui, dans leur vie, ont fredonné quelques airs de La Madelon doivent apprendre ou rappeler ce qui s'est passé le 14 juillet 1939, lors du défilé militaire commémo- rant à Paris la Fête Nationale. Ce jour là, la très grande Marlène Dietrich, alors âgée de 38 ans, chanta avec la voix qui n'appartenait qu'à elle La Madelon. Deux ans auparavant, elle était encore de nationalité allemande. Deux mois plus tard intervenait le début de la Deuxième Guerre mondiale. Jean-Michel Le Corfec - Grand-mère chantait - Editions Sud-Ouest Premier couplet Pour le repos, le plaisir du militaire, Il est là-bas à deux pas de la forêt Une maison aux murs tout couverts de lierre, "Aux Tourlouroux" c'est le nom du cabaret. La servante est jeune et gentille, Légère comme un papillon , Comme son vin son œil pétille, Nous l'appelons la Madelon. Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour, Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour. Refrain Quand Madelon vient nous servir à boire, Sous la tonnelle on frôle son jupon Et chacun lui raconte une histoire, Une histoire à sa façon . La Madelon pour nous n'est pas sévère, Quand on lui prend la taille ou le menton, Elle rit, c'est tout l'mal qu'elle sait faire, Madelon , Madelon , Madelon! Deuxième couplet Nous avons tous au pays une payse Qui nous attend et que l'on épousera. Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise Ce qu'on fera quand la classe rentrera. En comptant les jours on soupire Et quand le temps nous semble long, Tout ce qu'on ne peut pas lui dire, On va le dire à Madelon . On l'embrasse dans les coins, elle dit "veux-tu finir ..." On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir. Troisième couplet Un caporal en képi de fantaisie S'en fut trouver Madelon un beau matin Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie Et qu'il venait pour lui demander sa main. La Madelon , pas bête en somme, Lui répondit en souriant : Et pourquoi prendrais-je un seul homme Quand j'aime tout un régiment? Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main. J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin. La Madelon

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Page 1: BATAILLE DES FRONTIERES AOUT 1914 DOMINOT François · Au Climont, que le colonel Bulot défend avec le 2° bataillon, l'ennemi n'arrive pas à entamer nos lignes. Mais plus au sud,

Victor PROUVE

Adieux d’un réserviste du 26e RI

C’est le régiment de Jean Mercey

En six jours, du 18 au 24 août 1914, six soldats de Saint-Loup et Géanges trouvent la mort dans l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire de France.Ainsi, le 22 août, la France perdra dans la journée 27 000 de ses %ls, dont François GUILLEMINOT.Cette journée restera pour la France la plus meurtière de tous les temps.

Nom : GUILLEMINOT Prénom : François Henri Naissance : 09/07/1894Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-SalleProfession : JournalierUnité : 2° Régiment des Zouaves Grade : 2° classe Décédé : Samedi 22 août 14 à Auvelais-sur-Sambre (Belgique)

FILIATION :Père : GUILLEMINOT Louis Profession : Vigneron

Mère : GIRARDOT Mathilde

Profession : Journalière

Historique du 2e Régiment de Marche de Zouaves

Dès les premiers jours de la mobilisation (2 août 1914), au milieu d'un enthousiasme frénétique, soldats de l'active et de la réserve accoururent en foule pour prendre leur place dans les rangs. Aussitôt constitués, le 1er Bataillon de l'ac-tive et le 11e Bataillon formé par des éléments de réserve partaient d'Oran avec le drapeau sous le commandement du Colonel Godchot, faisaient halte au dépôt de Sathonay pour y compléter leurs préparatifs, se groupaient avec le 5e Bataillon qui tenait garnison en France en temps de paix et formaient le « 2e Régiment de Marche de Zouaves ». Gardien du drapeau, le 2e de marche eut à coeur dès la première bataille de se montrer digne du vieux 2e Zouaves.

Bataille des Frontières - Août 1914 - Bataille de Charleroi - 21 - 22 août 1914

Les meilleures troupes allemandes venaient de franchir la frontière de Belgique, et malgré la résistance héroïque de Liège avançaient rapidement par la Meuse et la Sambre sur la route directe de Paris. La 37e division, a laquelle le 2e Zouaves fut rattaché organiquement pendant toute la campagne fut a;ectée à l'armée du général Lanrezac, transportée en chemin de fer jusqu'à Rocroi et rassemblée le 21 Août 1914, prête au combat, aux abords du village de Fosse. La grande bataille de Charleroi, où l'ennemi espérait emporter du premier coup le succès décisif, venait de s'engager. Le 2e Zouaves, qui venait de recevoir un nouveau chef, le lieutenant-colonel Trousselle, fut mis à la disposition du général commandant la 19e Division et reçut, le 22 août au matin, l'ordre d'enlever le village d'Auvelais. La tâche était rude et digne des zouaves. Le village, solidement organisé, armé de nombreuses mitrailleuses et protégé par une puissante artillerie, était tenu par l'élite de l'armée allemande, la Garde impériale. Le terrain, plat et nu, descendait en pente douce vers la Sambre. Impossible d'échapper sur ce glacis aux vues de l'ennemi et au tir inexorable des mitrail-leuses. Le 5e Bataillon, colonel en tête, n'en partit pas moins à l'assaut, tête haute. Les balles et les obus creusaient dans les rangs des trouées sanglantes. Le colonel Trousselle tombait mortellement frappé, mais, pleins d'entrain, les zouaves progressaient quand même. A 9 h 30, le 5e Bataillon atteignait un tas de scories à 150 mètres seulement du village et s'enfonçait comme un coin entre les premières maisons d'Auvelais et le hameau des Alleux, protégé par une tranchée. Le 1er et le 11e Bataillon ne tardaient pas à prolonger le 5e, face au village. Mais les mitrailleuses faisaient rage. L'Allemand, caché dans les maisons, sou;rait peu. L'artillerie française, prise violemment à partie par des canons de gros calibres, restait muette. Le régiment s'épuisait et les munitions devenaient rares. Le commandant Decherf comprit qu'en continuant la lutte la mort de ses hommes resterait inutile et, vers 12 h 30, par petites fractions, des zouaves regagnaient les positions de départ. La Garde, épuisée par de lourdes pertes, ne songea même pas à poursuivre ces héros qui, malgré l'infériorité du nombre, les périls du terrain et le manque de moyens matériels, avaient tenu en échec et arrêté la progression des meilleures troupes de l'Allemagne. Certes, le 2e Zouaves n'a pu, le 22 août, enlever Auvelais, mais son rôle n'en a pas été moins glorieux. Les chi;res ont, hélas ! leur triste éloquence : les 20 o@ciers et les 1006 hommes qui restaient couchés sur le champ de bataille prouvaient avec éclat que les zouaves de Charleroi étaient bien les dignes héritiers des zouaves de Magenta et de Woerth, qu'ils pouvaient lever %èrement la tête et qu'ils sauraient bientôt venger leurs morts.

Nom : DOMINOT Prénom : François Naissance : 23/03/1886Lieu de naissance : GéangesProfession : VigneronUnité : 370° RIGrade : 2° classe Décédé : Lundi 24 Août 14 au Climont (67)

FILIATION :Père : DOMINOT François Profession : Vigneron

Mère : POMMIER Claudine

Profession : Vigneronne

Retraite de Saint-Dié - Extrait de l'historique du 22° RI

Le 21 août, le régiment est établi sur le col d'Urbeiss et le col du Climont qu'il met en état de défense. Le bataillon du commandant Justin, bientôt relevé aux cols d'Urbeiss, de la Hingrie et de la Raleine par le 370° RI, participe le 23 août à une opération o;ensive sur le col de Sainte-Marie-aux-Mines, où se distingue le capitaine Michel commandant la 11° compagnie.Le 24 août au petit jour une puissante attaque ennemie se produit sur le front tenu par nos troupes, depuis le col du Climont jusqu'au col de Sainte-Marie-aux-Mines.Au Climont, que le colonel Bulot défend avec le 2° bataillon, l'ennemi n'arrive pas à entamer nos lignes. Mais plus au sud, il occupe le col d'Urbeiss évacué par le 370°, s'empare du col de la Hingrie, déborde la 1° compagnie au col de la Raleine et menace de tourner la défense du col du Climont. Le colonel Bulot, attaqué de front et menacé sur sa droite et ses arrières, fait replier son détachement sur les hauteurs en avant de Lubine, puis vient s'installer devant Colroy-la-Grande pour barrer à l'ennemi la route de Provenchères.

Poilu de 1914 avec le fameux pantalon rouge garance qui en fera une cible bien

trop visible dans les premières semaines de la guerre

En plus de son fusil de 4,4 kg, il doit porter un sac de 8,3 kg

Nom : FORET Prénom : Marie Gaston Alexandre Naissance : 24/02/1893Lieu de naissance : Chalon sur Saône 71Profession : Employé de bureauUnité : 256° RIGrade : Sergent Décédé : Lundi 24 Août 14 à Saulxures (67)

FILIATION :Père : FORET Jean-Marie Profession : Négociant

Mère : DESTAILLEUR

Emma Marie Gabrielle

Profession : Négociante

Historique du 256° RI - Saulxures - Moyenmoutiers - Saint-Rémy

Le 22 août, le 5° bataillon se repliant vers Provenchères avait laissé le 6° en avant du village de Saulxures, déployé face à l'est sur une croupe dominant la vallée de la Bruche.De cette position hâtivement organisée, le 6° bataillon assistait à la retraite du 14° corps d'armée et bientôt apprenait que lui était dévolue, avec un bataillon du 99°, la mission de sacri%ce de couvrir, en pointe d'arrière-garde, le mouvement de repli.Dans la nuit du 22 au 23, les derniers convois du 14° corps d'armée s'écoulaient vers Saales ; le 23 au matin, ses éléments attardés évacuaient la vallée de la Bruche.Le 23 vers midi, la 4° section de la 21° compagnie tirait les premiers coups de feu de la campagne en dispersant près de la gare de Bourg Bruche une patrouille de dragons allemands qui s'enfuyait en laissant sur le terrain des armes et plusieurs chevaux.Dans la nuit du 23 au 24, l'ennemi se masse au contact de nos lignes et échange des coups de feu avec nos sentinelles. Le 24 à la pointe du jour, il s'élance à l'assaut de nos positions. Accueilli par une intense fusillade, il doit bientôt s'accrocher au sol à une centaine de mètres de nos tranchées.Et toute la matinée, le feu de mousqueterie se poursuit de part et d'autre, extrêmement violent. Le sous-lieutenant SIBIEN est mortellement frappé, le capitaine DEMIMUID blessé.Bientôt les quelques canons de 75 qui appuient le bataillon sont détruits ou neutralisés ; le tir d'artillerie allemand s'intensi%e et se règle peu à peu sur nos positions.Néanmoins, malgré les pertes subies, le bataillon se défend avec avantage et c'est une douloureuse stupeur quand survient brusquement en début d'après-midi l'ordre de retraite.La rage au cœur, les nôtres sortent de leur tranchée et se replient sur le col de Hanz.Les allemands qui en certains points avaient réussi à pousser quelques éléments à proximité immédiate de nos lignes, fusillent nos hommes dans le dos à 50 mètres.Beaucoup tombent ; la 22° compagnie est particulièrement éprouvée ; le capitaine BONNE, un œil arraché par une balle, est laissé pour mort sur le terrain.

Un soldat châlonnais du 256° RI, Pierre MICHELIN, note dans son carnet "24 août 1914, jour de la saint Barthélémy : combat de Saulxures-Saales : 507 hommes hors de combat."

BATAILLE DE LA MARNE

SEPTEMBRE 1914

Carte de la bataille de la Marne et fronts aux différentes dates.

La ligne en pointillé au nord marque l'arrêt de la contre-offensive alliée, les allemands s'étant repliés dans des tranchées. A partir de là, la guerre va s'enterrer pour 4 ans.

Nom : PERNOT Prénom : Valentin Naissance : 31/07/1891Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-SalleProfession : JournalierUnité : 64° Régiment d’artillerie de CampagneGrade : Maréchal des Logis Décédé : Mercredi 9 septembre 14 à Mailly (10)

FILIATION :Père : PERNOT Claude François Profession : Cultivateur

Mère : BOUDRAS Louise

Profession : CultivatriceAutres enfants nés à Saint Loup :

Anaïs, née en 1879Céline, née en 1888

L'armée Foch, créée sur l'Aisne, va demeurer au centre du dispositif de Jo;re, d'abord dans la retraite puis dans la contre- o;ensive ; c'est elle qui va se trouver au point crucial de la bataille entre Sézanne et Mailly-le-Camp.Général en chef Jo're :

"Ça n'est peut-être pas entre Mondement et Mailly-le-Camp, le 9 septembre 1914, que la bataille de la Marne a été gagnée, mais c'est

certainement là qu'elle aurait été perdue si l'œil du chef et l'exceptionnelle ténacité des soldats français n'avaient réussi à tenir juste un

peu plus de temps que l'ennemi n'était capable d'assaillir."

Et ces soldats français, épuisés, a;amés, brûlés par le soleil, dont certains ont accompli durant le mois d'août trente kilomètres par jour, vont repartir en avant pour une poursuite qui va les payer de leur fatigue.Les vainqueurs de la Marne, ce sont bien ces soldats français, unis autour de leurs chefs et de leurs drapeaux, forts de ce que leurs parents et leurs maîtres leur avaient mis dans le cœur et qui, toutes classes confondues, formèrent l'inébranlable rempart de la Patrie.

Nom : BLONDEAU Prénom : Léon Naissance : 05/08/1892Lieu de naissance : Montceau-les-Mines 71Profession : Ouvrier agricoleUnité : 4° Régiment de ChasseursGrade : 2° ClasseDécorations : Citation à l’ordre du régiment Décédé : Mardi 15 septembre 14 à Ferme des Wacques Souain (51) Sépulture : Disparu

FILIATION :Père : BLONDEAU Claude Profession : Journalier

Mère : GILLET Emilie

Profession : Sans

Bataille de la Marne - Pierre MIQUEL - Plon

Alors que la France se croyait anéantie après trois semaines de désastres, du 15 août au 5 septembre 1914, soudain le miracle : c'est la bataille de la Marne, durant laquelle les poilus vont sauver le pays.250 000 morts, blessés et disparus du 15 août au 10 septembre 1914 ! La guerre est perdue, la France envahie jusqu'à la Marne. Les soldats de Jo;re font retraite depuis quinze jours. Le gouvernement est parti à Bordeaux. Trois armées allemandes marchent sur Paris. Et c'est le miracle. Raconter la Marne, cet incroyable sursaut, ce n'est pas seulement parler des taxis, des trains de secours de Jo;re, mais aussi des marais de Saint-Gond, des Marocains sur l'Ourcq, des attaquants de Mondement. C'est faire revivre une histoire oubliée. C'est aussi parler de cette guerre particulière où sont mêlés les civils, où les témoins des batailles sont là, cachés dans les caves, prêts à secourir les blessés, à fournir leurs derniers morceaux de pain, l'eau fraîche des puits pour que les soldats épuisés reprennent leur sou]e. Les pantalons rouges ont eu leur revanche. En cinq journées atroces, ils ont gagné. Ils sont vainqueurs. Le vrai miracle, c'est leur courage. Les poilus de la Marne ont sauvé le pays. Même si après leur victoire, il leur faudra s'enterrer pour quatre ans dans les tranchées, et tenir jusqu'à la %n du cauchemar.

Pierre Miquel, auteur de nombreux et célèbres ouvrages, est considéré comme le meilleur spécialiste de la Première Guerre mondiale.

Léon Blondeau a été cité à l'ordre du régiment le 30 septembre 1914 :"Etant en reconnaissance d'o@cier, a été très gravement blessé le 15 septembre 1914 près de la ferme des Wacques."

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BATAILLE DE LORRAINE

SEPTEMBRE 1914

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Nom : RAQUIN Prénom : François Naissance : 14/05/1885Lieu de naissance : Saint-Agnan 71Profession : JardinierUnité : 133° RIGrade : 1° classe Décédé : Mardi 29 septembre 14 à la Ferme d’Harlauville, commune d’Athienville (54)

FILIATION :Père : RAQUIN Antoine Profession : Cultivateur

Mère : MEANT Marie

Profession : Cultivatrice

Le 133° régiment d'infanterie, dit le "Régiment des Lions", est caserné à Belley 01, au fort des Rousses 39 et au fort de l'Ecluse près de Bellegarde 01. Le 333° est son régiment de réserve.

Extrait de l'historique pour la bataille de Lorraine, à l'automne 1914 :

Mais la lutte recommence très dure dans le Nord. Il faut l'alimenter et, pour cela, diminuer la densité des troupes en Lorraine, comme dans tous les secteurs relativement calmes. Il en résulte pour ceux qui restent, en particulier pour le 333e qui partait au repos le 26, des e;orts plus continus et une augmentation de front. Par suite, plus d'activité et de fatigue. Aussi, dès le 27 reprend-il le chemin des avant-postes. Le 28, il s'installe dans le secteur Athienville-Jumelles-Arracourt, où le même travail qu'à Crion recommence avec autant d'énergie, de fatigue, de sacri%ces obscurs.Lorsque le Régiment quittera ce secteur, il y laissera des points d'appui solides, véritables chefs d'oeuvre, comme Bénamont, les Jumelles, Arracourt, Ranzey. Le 333e qui à Gerbéviller s'était montré excellent régiment de choc, s'est révélé, dans le secteur d'Athienville, merveilleux organisateur de terrain.

COURSE A LA MER

SEPT - NOV 1914

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Carte anglaise présentant le parcours des belligérants, allemands d'un côté, français et anglais mais aussi belges de l'autre, de Soissons à Ypres du 17 septembre

au 21 novembre 1914 dans une course parallèle pour atteindre la mer en premier et tenter de déborder l'ennemi.

Nom : FRETARD Prénom : Claude Théodule Naissance : 09/08/1885Lieu de naissance : Paris IV°Profession : JournalierUnité : 315° RIGrade : 2° classeMarié : samedi 2/12/1911 à Saint Loup avec Eugénie GENELOT (1870-1977) (Parents : Auguste GENELOT 1859- , profession farinier & Marie DAVID 1859-1911) Décédé : Mercredi 30 septembre 14 à Quesnoy-en-Santerre (80)

FILIATION :Père : FRETARD Emile Lucien Profession : Limonadier à Mamers 72

Mère : TARIT Antoinette

Profession : Limonadière

Le 26 octobre, a%n d'obliger l'étreinte ennemie à se desserrer, nous entamons une série de contre-attaques qui, à force d'opiniâtreté, nous conduit à des gains précieux.Dans le Santerre, le 4e corps %nit par sortir vainqueur d'une lutte très vive. Il investit Le Quesnoy en Santerre

Le 29, l'ordre est donné d'enlever d'assaut le village. Les 117e, 307e et 317e d'infanterie, ainsi que des éléments du 315e, franchissent crânement les tirs de barrage.Aucune mitrailleuse ne ralentit leur élan. Mais devant l'étendue des pertes, nous devons nous arrêter à la route d'Amiens.Ce n'est que le surlendemain 1er octobre que nos troupes des 308e, 338e, 130e, 140e d'infanterie peuvent s'emparer du Quesnoy en Santerre, après des corps à corps e;royables.

Nom : COHIER Prénom : Pierre François Honoré Naissance : 29/03/1892Lieu de naissance : GéangesProfession : VigneronUnité : 109° RI 6° CompagnieGrade : 2° classe Décédé : Samedi 10 octobre 14 à Hôpital de Bruay (62)

FILIATION :Père : COHIER Honoré Claude Pierre Profession : Vigneron

Mère : BRETON Françoise

Profession : Vigneronne

Mort entre le 10 et le 15 octobre 1914

Inhumé le 20 octobre dans le cimetière communal de Bruay (62)Dépouille transférée au cimetière de Saint-Loup-de-la-Salle

La course à la mer - octobre 1914

À partir de la %n de septembre, les deux camps entreprennent, à partir de la vallée de l’Aisne, ce que l’on appelle la « course à la mer » : il s’agit de tenter de tourner le wanc de l’ennemi avant qu’il n’ait pu renforcer sa ligne de défense. Pendant plusieurs semaines, les deux armées, en mouvement permanent, s’a;rontent dans des batailles désordonnées, avec de très lourdes pertes. Le mouvement s’arrête, en octobre, sur les rives de la Mer du Nord, au niveau de la ville belge de Nieuport. Une dernière tentative de percée allemande est stoppée %n octobre, près d’Ypres, par des unités françaises et britanniques. Epuisés, les deux camps commencent à se retrancher derrière une ligne continue de tranchées et d’ouvrages défensifs.

Nom : JEANNIARD Prénom : Claude Naissance : 08/03/1880Lieu de naissance : GéangesProfession : VigneronUnité : 60° RI 4° CompagnieGrade : 2° Classe Décédé : Jeudi 12 novembre 14 à Hautebraye (60)

FILIATION :Père : JEANNIARD Louis Profession : Vigneron

Mère : LEBEAU Marie

Profession : Vigneronne

Historique du 60° RI

Attaque du plateau de Nouvron le 12 novembre 1914Le premier bataillon s'élance, la 1° compagnie à gauche, la 4° à droite, sous le commandement du capitaine Du;et. Une section de la 2° prend la ferme pour objectif.Mais il faut bientôt stopper car le wanc droit du bataillon n'est pas étayé : si la gauche du 3° bataillon a pu gagner quelque terrain, la droite n'a pu déboucher et le bataillon entier doit rétrograder.Les 1° et 4° compagnies sont presque anéanties. En cette occasion di@cile, les dévouements et les actes de courage abondent. C'est le sergent Cote, de la 1°, qui fait sortir ses hommes de la tranchée sous un feu très violent, les dispose en tirailleurs et les entraîne en avant. Tous ses hommes ayant été atteints, il reste toute la journée sous le feu, maintenant en place par ses exhortations pressantes des soldats de la faction voisine qu'il parvient à ramener le soir dans nos lignes. Ce sont encore le caporal Vauchez, les soldats Marie et Beurey, de la 1°, qui, restés seuls de leur section à 20 mètres de la tranchée ennemie, se maintiennent toute la journée en cet endroit sous un feu extrêmement violent après s'être creusé de leurs mains un masque individuel. A l'ennemi qui leur o;re la vie sauve s'il veulent se rendre, ils opposent une refus formel et net.La nuit venue, ils rentrent en rampant dans nos lignes au prix de mille e;orts. Les sergents Viennot et Foray, de la 4°, parviennent avec une partie de leurs hommes à la tranchée ennemie après une course de 50 mètres sous un feu terriblement meurtrier. Ils sautent dans la tranché et engagent le combat au corps à corps.Tous leurs hommes sont tués ; le sergent Viennot est atteint mortellement, le sergent Foray, blessé, est emmené par les Boches.L'attaque sera renouvelée le soir à 15 h 45, après un quart d'heure de préparation d'artillerie. Cette fois les 2° et 3° compagnies, sous les ordres du capitaine Doillon, appuyées à droite par les 5° et 12° compagnies, entrent en scène. Le 3° bataillon doit reprendre son mouvement du matin. Au moment de l'attaque, un prêtre, le sergent Humbert de la 9° compagnie, dressant sa haute taille dans la tranchée, avertit ses hommes qu'il va leur donner l'absolution de leurs péchés. Il récite sur eux la formule sacramentelle.Quand il a terminé : "Et maintenant, dit-il, mes amis, allons-y gaiement." Ce disant, il part et tombe presque aussitôt, atteint d'une balle.Son corps, pieusement recueilli par ses camarades, fut inhumé par eux le lendemain près de la route d'Hautebraye à Autrèches.

Nom : MERCEY Prénom : Jean Naissance : 22/08/1884Lieu de naissance : Saint-Maurice-en-Rivière 71Profession : Unité : 26° RIGrade : Sergent Décédé : Jeudi 12 novembre 14 à Groot Vierstraat (Belgique)

FILIATION :Père : MERCEY François Profession : Cantonnier

Mère : MORIN Marie

Profession :

Course à la mer - bataille d'Ypres - novembre 1914

Extrait de Ancestramil.

La bataille d'Ypres bat son plein quand le 26° débarque le 7 novembre à Elverdinghe.Il est d'abord engagé au sud d'Ypres pour arrêter avec le 69° en avant de Groot-Vierstraat et Saint-Eloi les Allemands qui débouchaient de Wytschaete.Puis le 26° est appelé au nord d'Ypres dans la région de Boesinghe au secours du 2° groupe de cavalerie dont les cavaliers, soutenus par les territoriaux, étaient fortement pressés et acculés au canal de l'Yser. Le 12 novembre, les 26° et 37° RI accolés partent à l'attaque, s'emparent du Bois Triangulaire et repoussent l'ennemi jusqu'à Korteker. Le 1° bataillon du commandant BEAUJEAN et le 2° bataillon du commandant PENANCIER … ont progressé avec un entrain magni%que. Le général de MITRY, commandant le 2° corps de cavalerie, consacre ce beau succès par son ordre d'opérations pour la journée du 14 qui débute ainsi : "Les 26° et 37° RI ont continué à progresser, faisant l'admiration de tous."

Une citation à l'ordre de l'armée récompense bientôt la valeur de ces magni%ques régiments.Mais l'ennemi ne veut pas s'avouer vaincu et il lance le 14 novembre quatre régiments à l'assaut du Bois Triangulaire et de la Ferme des Anglais. Les unités du 2° bataillon, un moment submergées par ces masses compactes qui s'avancent en chantant, baïonnette au canon, luttent héroïquement, électrisées par la bravoure du lieutenant METTAVENT dans la Ferme des Anglais et à la %n de la journée toutes les positions du 26° sont intégralement maintenues. Le lendemain la lutte continue malgré une tempête de neige, mais les Allemands échouent partout et doivent renoncer à la percée sur Calais.Le 16 novembre la bataille d'Ypres est terminée et avec elle la course à la mer.

1° BATAILLE DE VERDUN

OCTOBRE 1914

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Au lendemain de la bataille de la Marne qui marque le coup d’arrêt de l’o;ensive allemande, et leur repli sur les bords de l’Aisne, la ligne de front est stabilisée et ne bougera plus guère jusqu’à la %n de la guerre 4 ans plus tard. Autour de Verdun dont la situation forme désormais un saillant dans les positions ennemies, les combats se poursuivent avec constance et virulence.Le 24 septembre 1914, Saint-Mihiel et Vauquois sont pris. Les Français essaient de reprendre les positions sur les hauteurs aux Eparges et à Vauquois, pris par les Allemands, positions privilégiees pour contrôler les accès aux places fortes. La butte de Vauquois permet de contrôler la ligne Chalons Verdun et la crête des Eparges celle de Commercy.

Nom : TACHON Prénom : Paul Claudius Naissance : 30/01/1888Lieu de naissance : Gibles 71Profession : InstituteurUnité : 210° RIGrade : 1° classeDécédé : Vendredi 27 novembre 14 en forêt d’Apremont à Marbotte (55) Sépulture : Nécropole Nationale de Marbotte (55)

FILIATION :Père : TACHON

Laurent

Profession : Cultivateur

Mère : DUBUIS

Jeanne Marie

St Mihiel, Bislée, bois d'Ailly, bois Brûlé, Apremont, La Louvière

Le 210e RI, embarqué le 15 septembre à Charmes, arrive le même jour à St Mihiel et va cantonner à la caserne Canrobert où il passe la journée du 16 au repos. Le 17, il est désigné pour occuper les avant-postes destinés à couvrir le rassemblement de la 15e DI. Le 19 septembre, après relève, il fait étape à St Mihiel, à Chaillon et à Heudicourt, puis brusquement reçoit l'ordre de revenir et d'aller embarquer à Lérouville. L'embarquement en chemin de fer a lieu le 20 septembre ; le régiment débarque à Ste Menehould et va cantonner à Chatrices où il est mis à la disposition de la 29e brigade pour contribuer à l'organisation des positions au sud de la voie ferrée de Dombasle. Le 29 septembre, quittant subitement la 29e brigade, le régiment revient dans la région de St Mihiel ; le 5e bataillon (commandant Godard) est envoyé aux avant-postes à Bausette et Miernis jusqu'au 5 octobre où il va cantonner à Sampigny, puis à Koeur la Grande, le 7 octobre ; le 6e bataillon (commandant Yenn), reçoit la mission de continuer des travaux d'organisation à Malimbois. Le 2 octobre, la 22e compagnie est chargée de s'assurer de l'existence d'un pont de bateaux construit par les Allemands en amont du pont en pierre de St Mihiel et de le détruire. Cette mission réussit parfaitement. Le 7 octobre, à 18 heures, le 6e bataillon en entier reçoit l'ordre d'occuper Chauvoncourt et de détruire un pont de bateaux en aval du pont %xe. Par une nuit très noire, le 6e bataillon se met en mouvement en prenant ses dispositifs de combat, mais il se heurte bientôt à des réseaux de %ls de fer barbelés, et à un feu violent partant des casernes ; il est obligé de se replier sur Malimbois dont il occupe les tranchées jusqu'au 13 octobre. Le 9 octobre, attaque générale sur tout le front du 8e corps d'armée. Le régiment est alerté.Le 10, à minuit, il envoie la 19e compagnie à Bislée pour renforcer une compagnie du 85e RI violemment contre-attaquée. Cette contre-attaque est repoussée. La 20e compagnie est également envoyée à Bislée à 4 heures du matin avec une section du génie pour construire une passerelle. À 22 heures, la contre-attaque ennemie se déclenche à nouveau, soudaine et violente, mais après un léger recul sur le village et la défense héroïque du cimetière de Bislée par les éléments du 210e RI, l'ennemi est arrêté, puis mis en fuite. Le 18 octobre, le 6e bataillon reçoit l'ordre d'attaquer en 3 colonnes, le croisement des routes de Bislée au fort du Camp des Romains, le bois Carré et la ferme de Mont Meuse. Ces objectifs ne sont pas atteints, mais le bataillon s'accroche à moins de 200 mètres de l'ennemi et organise des tranchées qui sont violemment bombardées le 19 octobre, nous occasionnant des pertes très sérieuses. Ces tranchées sont occupées alternativement par les 2 bataillons. Le 30 octobre, le bivouac de repos du bois de Barmont est transféré à Koeur la Grande, où se trouve le PC du chef de corps. Le lieutenant-colonel Brusset, commandant de 210e RI y est grièvement blessé le 31 octobre et meurt des suites de ses blessures le 17 décembre 1914, à l'hôpital mixte de Commercy. Le 17 novembre, le 6° bataillon appuie par une attaque sur la ferme de Mont Meuse et le bois Carré une attaque de division sur Chauvoncourt restée sans résultat. Le 25 novembre, le 210e RI commandé par le lieutenant-colonel de Malleray, est relevé de ses tranchées pour faire partie d'un autre secteur, le "secteur des bois". Le 26, le régiment se rend aux abris de la Commanderie, située sur la route Mécrin Marbotte où il est placé en réserve. Le 5e bataillon, cependant pousse jusqu'à l'étang de Ronval et la cote 360 pour soutenir l'action du des 19e et 20e compagnies qui, mises à la disposition du commandant du secteur, avaient reçu l'ordre d'attaquer les positions ennemies. Cette attaque renouvelée le lendemain par tout le 5e bataillon, ne donne aucun résultat.

Apollinaire et le chaos de la guerre et du cœur

Il s’engage dans l’armée en 1914 et doit, pour cela, se faire naturaliser Français. Il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, une noble aux mœurs légères qu’il appellera Lou.Celle-ci %nira par répondre à ses avances, même si elle avouera être amoureuse d’un autre homme, un certain Toutou. Comme Apolli-naire est alors envoyé au front, il entame une correspondance assidue avec Lou qui paraîtra sous le titre Poèmes à Lou.En 1915, la jeune femme rompt car elle n’est pas vraiment amoureuse. Apollinaire rencontre alors dans un train une certaine Madeleine Pagès et, sur le front de Champagne, il lui écrit a%n de rester avant tout un poète. Il se %ance à Madeleine et souhaite devenir o@cier. Il est naturalisé Français en 1916 sous le nom de Guillaume Apollinaire. Cette année-la, pendant qu’il lit le Mercure de France dans une tranchée, il reçoit un éclat d’obus dans le front, ce qui lui vaudra une trépanation !

Dans une lettre de 1917 à Paul Dermée, il invente le terme de "surréalisme" qui marquera bien sûr tout le siècle. Il publiera Les Mamelles de Tirésias et les Calligrammes avant d’épouser, en 1918, une certaine Jacqueline. Mais il ne se remettra jamais complètement de sa blessure et succombera, en 1918, de la grippe espagnole.

BATAILLE DES FRONTIERES

AOUT 1914

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ENFANTS DE SAINT-LOUP-DE-LA-SALLE ET DE GEANGES

MORTS AU CHAMP D'HONNEUR

Nom : CLAIRE Prénom : Raymond Naissance : 06/06/1891 Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle Profession : VivandierUnité : 21° RI Grade : Sergent Décédé : Mardi 18 août 14 à Russ (67) Sépulture : Saint-Loup-de-la-Salle

FILIATION :Père : CLAIRE Denis Profession : Vivandier

Mère : LARCHER Anne Profession : Vivandière

Par Russ il faut comprendre bataille de Muckenbach qui s'est déroulée les 17 et 18 août 1914 sur les hauteurs de Grendelbruch. La nécropole de Grendelbruch regroupe les corps non identi%és de 46 soldats en ossuaire et de 6 autres en tombes individuelles.

Historique du 21° RI (Ancestramil) :

Le 18 août, attaque des signaux de Russ et de Grendelbruch qui sont dépassés ; mais un retour o;ensif de l'ennemi supérieur en nombre et en artillerie et pro%tant de la supériorité du terrain force les éléments engagés du régiment à se replier sur Russ et le 19 sur le Donon.

Bataille de Muckenbach : C’est dans l’après midi du 17 août 1914 que les premiers coups de Feu éclatent à la sortie de Grendelbruch. 5 patrouilleurs français descendent de Muckenbach vers Grendelbruch. Ils veulent se rendre compte des positions et de l’importance des troupes allemandes qui occupent le village. C’est le début d’une bataille qui durera 2 jours et qui fera plus de 200 morts. Les Français viennent de remporter une bataille contre les Allemands qu'ils poursuivent jusqu'à Schirmeck et qui se retirent à Mutzig. Les Français reçoivent l'ordre de se rendre à Obernai en passant par Russ, Muckenbach et Grendelbruch. Le 17 août 1914, un bataillon d'infanterie wurtembergeois arriva à marche forcée, sous une pluie battante, à Grendelbruch et s'installa dans un cantonnement collectif. Pendant ce temps, les Allemands arrivés en renfort d'Obernai s'e;orcèrent de briser l'encerclement des Français. Les premiers blessés arrivèrent au village, pendant que les habitants du village apportèrent matelas, draps, pansements, café, lait, œufs et divers forti%ants sans faire de di;érence entre Français et Allemands. Dans les jours qui suivirent 156 Français furent enterrés dans une fosse commune par les ouvriers de Grendelbruch, près de Muckenbach. Les soldats allemands enterrèrent eux-mêmes leurs morts, au nombre de 48.

Nom : FORAT Prénom : Joseph Pierre Naissance : 07/05/1891Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle Profession : Ouvrier agricoleUnité : 21° RI Grade : Caporal Décédé : Mardi 18 août 14 à Russ (67) Sépulture : Saint-Loup-de-la-Salle

FILIATION :Père : FORAT Pierre Joseph Profession : Vigneron

Mère : TIERCIN Céline Claire Thérèse Profession : Vigneronne

A la mobilisation, l'uniforme français en vigueur est totalement dépassé pour la guerre moderne. Les soldats sont a;ublés d'un képi et d'un pantalon rouge garance qui fait d'eux des cibles idéales pour la mitraille allemande. Leurs équipements sont inconfortables et inadaptés.Dans l'urgence, et prioritairement, l'armée distribue des couvre-képis et des couvre-pantalons de couleur bleu.Les hommes qui n'ont pas encore perçu le couvre-pantalon ont l'ordre strict de porter les pans de la capote relâchés pour cacher le plus possible le pantalon rouge garance.Au lendemain de la victoire de la Marne, l'état-major adopte une nouvelle teinte pour l'uniforme français, le fameux " bleu horizon ".Des commandes de ce nouveau drap sont passées en urgence, mais le nombre d'homme à équiper est colossal et la fabrication va être longue. Des mesures urgentes sont prises en attendant : 1 - Une nouvelle capote, moins couteuse en tissu, est conçue, la capote Poiret ; ainsi qu'un nouveau képi : le modèle 1915 ; 2 - Des culottes civiles en velours sont distribuées aux troupes ainsi que des brelages en toiles erzatz ; 3 - Des tampons contre les gaz sont conçus en urgence, en raison de la guerre des gaz qui vient de commencer.

Le premier semestre 1915 est synonyme d'anarchie vestimentaire. Dans cette course frénétique vers le "camouwage", pas un soldat n'est vêtu et équipé comme son voisin.On équipe à tout va avec tout ce que l'on peut trouver en stock et sur le marché. Les anciens e;ets côtoient les nouveaux.L'armée française, sur la question vestimentaire tout du moins, fait l'e;et d'un groupe désordonné et très hétéroclite.En pleines o;ensives de Champagne et d'Artois, les e;orts que fait la France pour réformer l'uniforme et les équipements de son armée, commencent doucement à porter leurs fruits et la disparité entre les soldats du front tend à disparaitre peu à peu. Le fameux bleu horizon et l'équipement de cuir couleur fauve tant souhaités deviennent petit à petit majoritaires dans les tranchées de 1ere ligne.Le second semestre 1915 voit également l'arrivé d'un élément très important dans la silhouette du soldat, le casque d'acier "Adrian". Cet ajout à l'équipement a été rendu indispensable par l'augmentation dramatique des blessures à la tête.Les protections contre les gaz se multiplient et progressent sans cesse, en même temps que les gaz eux-mêmes.

Nom : POMMIER Prénom : Pierre Naissance : 30/10/1883Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-SalleMarié à : BOULEY Clémence, née en 1887 à Saint Loup

Unité : 43° Régiment de Chasseurs Grade : 2° classe Décédé : Jeudi 20 Août 14 à Sarrebourg (57)

FILIATION :Père : POMMIER Pierre Profession : Vigneron

Mère : VILLOT Anne

Profession : Vigneronne

Batailles de Morhange et de Sarrebourg Le Kronprinz de Bavière a décidé que ses troupes a;ronteront les Français le 20 août, forçant la main à Moltke qui souhaitait attendre encore un peu. Ses corps d'armée sont alors alignés le long de la Nied, de la Rotte et de la Sarre sur des positions bien préparées, renforcés par six divisions d'Ersatzn depuis le 15 août, avec le soutien à l'ouest de la garnison de Metz prête à faire une sortie et à l'est de trois corps de la 7e armée qui arrivent par le col de Saverne. Dès le 18, les Allemands bloquent les Français dans les vallées alsaciennes et le corps de cavalerie au nord-est de Sarrebourg. Le 19 août, les 16e et 8e corps français arrivent à portée des canons allemands sur le canal des Salines et sur la Sarre. Le 20 dès 4 h du matin, quatre corps d'armée allemands (3e bavarois, 21e, 2e bavarois et 1er bavarois de réserve) contre-attaquent les trois corps de la IIe armée française de Chicourt à Loudre%ng, l'artillerie allemande frappant les batteries et les bataillons français, mettant en déroute tout le 15e corps et capturant une partie de l'artillerie du 20e (bataille de Morhange). Castelnau ordonne à 10 h10 un premier repli général, puis à 11 h 45 la retraite du 16e corps vers Lunéville, du 15e sur Dombasle et du 20e sur Saint-Nicolas-du-Port, y compris de nuit. Le 21 au soir, toute la 2e armée est revenue dans la vallée de la Meurthe (dont le génie prépare la destruction des ponts), avec le corps de cavalerie sur sa droite. Plus à l'est, la 1re armée française se heurte aux positions forti%ées allemandes établies sur les hauteurs au nord-est de Sarrebourg et n'arrive pas à franchir la Sarre le matin du 20. À partir de 11 h, c'est aux trois corps d'armée allemands (1er bavarois, 14e et 15e) de contre-attaquer, forçant les 8e, 13e et deux brigades du 21e corps français à battre en retraite (bataille de Sarrebourg). La 1re armée recule d'une quinzaine de kilomètres, y compris dans la vallée de la Bruche, mais conserve ses positions plus à l'est sur le Donon. Cependant, à la suite de l'échec de la 2e armée, Dubail donne l'ordre de se replier sur Blâmont le 21.

Calligramme d’ApollinaireLe départ

Et leurs visages étaient pâlesEt leurs sanglots s'étaient brisésComme la neige aux purs pétalesOu bien tes mains sur mes baisersTombaient les feuilles automnales

"Ce soir, ma chérie, je vais bien penser à toi , à nos bons réveillons antérieurs, ainsi qu'aux réveillons futurs qui seront meilleurs encore parce-que nous aurons souffert."

Louis Pergaud - Lettre à Delphine - 24 décembre 1914

Le sous- lieutenant Louis Pergaud, auteur de De Goupil à Margot,de la Guerre des Boutons et du Roman de Miraut et instituteur, comme Paul Tachon, à Landresse dans le Doubs, a été tué le 8 avril 1915 à la tête de sa section à Marcheville-en-Woëvre dans le secteur des Eparges près de Verdun. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Le lieutenant Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes, a été tué aux Eparges le 22 septembre 1914. Son corps a été retrouvé et identifié des dizaines d'années plus tard.

Mort de Charles Péguy à Villeroy, près de Meaux, le 5 décembre 1914, relatée par son frère d'armes, l'historien Victor Boudon :Guérin et la Cornillère tués, Péguy était resté droit, au bout de la chaîne de ses hommes, "la lorgnette à la main, dirigeant notre tir". Après les deux bonds dans les betteraves, il est toujours debout "malgré nos cris de 'Couchez-vous !". Et Boudon de poursuivre : "la voix du lieutenant crie toujours . 'Tirez, tirez, nom de Dieu !' D'aucuns se plaignent : 'Nous n'avons pas de sac, mon lieutenant, nous allons tous y passer !' - 'Ca ne fait rien, crie Péguy dans la tempête qui siffle, moi non plus je n'en ai pas, voyez, tirez toujours !'"C'est dressé qu'il reçoit une balle en plein front. Boudon , sans l'avoir lui -même perçu , atteste qu'"un voisin , couché l'entend qui murmure en s'abattant : 'Ah ! Mon Dieu... Mes enfants'."

Il est 17 h 30. Péguy a tenu une demi-heure sous le feu. En vain. Il est tombé tout entêté d'un règlement qui stipule que "si , malgré toute leur volonté de gagner du terrain, certaines fractions de la chaîne ne peuvent vaincre les résistances opposées et donner l'assaut, elles s'accrochent au sol et continuent à agir par le feu" et que "le chef de section se tient en tête de sa troupe et la guide", puisqu'en toutes circonstance il "entraîne sa section en avant". Ce qui veut dire, implicitement, en restant debout.Le lieutenant Péguy a été un "tué à l'ennemi" comme tant d'autres, dira sa fiche individuelle. Mort règlementaire donc, mort exemplaire d'officier, mort par devoir patriotique. Mort impromptue aussi , à une heures où les certitudes des chefs sont ébranlées et où les civils en uniforme découvrent une guerre qu'ils n'attendaient pas. Mort sans Ourcq à l'horizon , ni espoir de victoire. Mais mort au premier combat à découvert, face à un ennemi enfin visible ; mort à l'ancienne, à la loyale et pour l'honneur, telle que Péguy l'a toujours envisagée. »

Exercice

Vers un village de l'arrière S'en allaient quatre bombardiers Ils étaient couverts de poussièreDepuis la tête jusqu'aux pieds

Ils regardaient la vaste plaine En parlant entre eux du passéEt ne se retournaient qu'à peineQuand un obus avait toussé

Tous quatre de la classe seize Parlaient d'antan non d'avenir Ainsi se prolongeait l'ascèseQui les exerçait à mourir

L’ adieu

J'ai cueilli ce brin de bruyère L'automne est morte souviens-t'en Nous ne nous verrons plus sur terreOdeur du temps Brin de bruyèreEt souviens-toi que je t'attends

Ceux qui pieusement sont morts pour la patrieOnt droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie

Victor Hugo

Une plainte monte des entrailles de la terre, un gémissement régulier.Une sorte de chantonnement très lent.Qui est-ce?Il y a des ensevelis par là

Maurice Genevoix - Ceux de 14

Les écrivains et la guerre

La Madelon Paroles de Louis BousquetMusique de Camille RobertCréation par Bach en 1914

La Madelon, dont le titre original est d'ailleurs Quand Madelon..., fut créée par Bach au cabaret-théâtre l'Eldorado au tout début de l'année 1914. Il faut reconnaître que le public parisien ne fut pas au rendez-vous ... si l'on veut employer un euphémisme. Bach s'en attrista mais trouva rapidement une parade ... militaire. Nous étions au tout début de la Première Guerre mondiale, début si tragique sur le front, et il décida d'interpréter la rengaine de Bousquet et Robert dans le cadre du Théâtre aux Armées, devant des Poilus au repos ou déjà blessés. Ce fut triomphe sur triomphe. Chanson à boire, d'amitié, mais aussi d'amourette, La Madelon allait, étonnement, devenir un hymne patriotique. Il faut dire que la musique entraînante et quasi militaire de Camille Robert y est pour beaucoup !Il y eut de très nombreux interprètes et interprétations, célèbres ou inconnus, de La Madelon. Citons Polin et Marcelly et surtout l'émouvante Line Renaud en 1955. Mais ceux qui, dans leur vie, ont fredonné quelques airs de La Madelon doivent apprendre ou rappeler ce qui s'est passé le 14 juillet 1939, lors du défilé militaire commémo-rant à Paris la Fête Nationale. Ce jour là, la très grande Marlène Dietrich, alors âgée de 38 ans, chanta avec la voix qui n'appartenait qu'à elle La

Madelon. Deux ans auparavant, elle était encore de nationalité allemande. Deux mois plus tard intervenait le début de la Deuxième Guerre mondiale.

Jean-Michel Le Corfec - Grand-mère chantait - Editions Sud-Ouest

Premier coupletPour le repos, le plaisir du militaire,Il est là-bas à deux pas de la forêtUne maison aux murs tout couverts de lierre,"Aux Tourlouroux" c'est le nom du cabaret.La servante est jeune et gentille, Légère comme un papillon,Comme son vin son œil pétille,Nous l'appelons la Madelon.Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour.

RefrainQuand Madelon vient nous servir à boire,Sous la tonnelle on frôle son juponEt chacun lui raconte une histoire,Une histoire à sa façon.La Madelon pour nous n'est pas sévère,Quand on lui prend la taille ou le menton,Elle rit, c'est tout l'mal qu'elle sait faire,Madelon, Madelon, Madelon!

Deuxième coupletNous avons tous au pays une payseQui nous attend et que l'on épousera.Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui diseCe qu'on fera quand la classe rentrera.En comptant les jours on soupireEt quand le temps nous semble long,Tout ce qu'on ne peut pas lui dire,On va le dire à Madelon.On l'embrasse dans les coins, elle dit "veux-tu finir ..."On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir.

Troisième coupletUn caporal en képi de fantaisieS'en fut trouver Madelon un beau matinEt, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolieEt qu'il venait pour lui demander sa main.La Madelon, pas bête en somme,Lui répondit en souriant :Et pourquoi prendrais-je un seul hommeQuand j'aime tout un régiment?Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main.J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin.

La Madelon

Page 2: BATAILLE DES FRONTIERES AOUT 1914 DOMINOT François · Au Climont, que le colonel Bulot défend avec le 2° bataillon, l'ennemi n'arrive pas à entamer nos lignes. Mais plus au sud,

1915 1915, la guerre à tombeau ouvert (L'Express) Après la guerre en mouvement de l'année 1914, les champs de bataille disparaissent au profit des tranchées.

C'est la guerre de position.

Des deux côtés du front, de lourdes erreurs stratégiques envoient les hommes à la mort par milliers.

De boue et de sang. 1915 est une année de boue et de sang. Aux massacres en mouvement de l'année 1914, où la stupéfaction saisit les soldats, suc-

cède la guerre de position. Il n'y a plus de champ de bataille, mais des tranchées séparées par un no man's land où pousse une nouvelle forme de végé-

tation : le %l de fer barbelé. Le monde en guerre, à l'Ouest, c'est la tranchée. D'elle, tout procède : les relations entre les hommes, la stratégie militaire,

l'invention de nouvelles armes, le rapport entre le pays et ses soldats. La tranchée, c'est d'abord la mort, omniprésente. Les plantations de croix

blanches bien alignées sur une pelouse lisse sont une mise en scène du souvenir, une sorte de "nécromancie" de la Première Guerre mondiale, car la

réalité du con)it, c'est souvent la mort sans sépulture pour ceux qui tombent en 1915, c'est-à-dire 370 000 Français, c'est être pulvérisé par un obus ou

enterré vivant, ou encore agoniser puis pourrir dans le no man's land après une o/ensive avortée.  

"On marche sur les cadavres, on a fait des parapets de cadavres sur lesquels on s'appuie [...], je ne ressens aucune impression à la vue de tous ces

cadavres. Je les coudoie, je les foule, je les touche sans la moindre impression pénible", relate un poilu cité par Jean-Yves Le Naour dans son remar-

quable 1915. L'enlisement. Dans la tranchée, la mort n'est jamais naturelle, mais elle est normale. La guerre de tranchées, c'est la guerre à tombeau

ouvert. Les idéaux de 1914 y trépassent aussi : "La guerre contre la barbarie n'avait plus de sens à partir du moment où l'on avait compris que la guerre

était la barbarie", conclut Le Naour. 

Mais l'humanisme survit à toutes les horreurs : la tranchée, c'est aussi la camaraderie, la constitution d'une classe sociale qui les mélange toutes et

regroupe ceux qui ont été au feu. Ils se distinguent des "embusqués", étrange mot forgé par Georges Clemenceau et qui ne désigne pas ceux qui sont

en embuscade à l'attente de l'ennemi, mais les planqués.  

Dans les tranchées : vermine, rats et poux

Ceux qui ont échappé à la mobilisation, ceux qui font la guerre dans les bureaux, ceux dont les relations leur obtiennent une a/ectation tranquille, les

ouvriers spécialisés, aussi, que l'on a ôtés du front pour les renvoyer à leur usine d'armement, et même les artilleurs, moins exposés que l'infanterie. L'ar-

rière, aveuglé par la propagande et par l'esprit de l'Union sacrée, qui empêchent tout débat public sur la conduite de la guerre, ne comprend pas pour-

quoi une vaste o/ensive ne la termine pas en quelques semaines. 

Une autre tranchée se creuse, entre le pays qui reprend le cours de la vie et les soldats qui suivent celui de la mort. Du front, les poilus racontent la vio-

lence, mais aussi le vide, l'attente qui englue le temps. Tenir une tranchée, c'est y rester nuit et jour dans la boue, le froid, au milieu de la vermine, des

rats engraissés de chair humaine et des poux gavés de sang de soldat. Entre l'arrivée de la soupe et celle du courrier, il faut tuer le temps à défaut de

tuer des ennemis. Le musée de la Grande Guerre du pays de Meaux présente ainsi d'innombrables objets façonnés par les poilus, souvent à partir des

matériaux fournis par la guerre : douilles d'obus, casques ennemis, bois d'étais... 

Si être dans la tranchée est horrible, en sortir est pire. Or l'année 1915 est celle des o/ensives : en Champagne, dans la Woëvre, en Artois, dans les

Vosges... De nombreux lieux-dits sont cités dans toute la France : Notre-Dame-de-Lorette, les Eparges, le "saillant de Saint-Mihiel", la crête de Vimy, le

Hartmannswillerkopf, que les "bi8ns" rebaptisent "le Vieil Armand", ou encore, pour les Britanniques, Neuve-Chapelle, et puis Verdun, village fameux

avant même 1916...  

A chaque fois, c'est le même scénario : une préparation d'artillerie ratée, qui ne détruit pas les barbelés où viennent s'accrocher, cibles faciles, les assail-

lants, ou bien insu8sante pour annihiler les nids de mitrailleuses, ou trop courte pour frapper la deuxième ligne ennemie, qui lance alors la contre-at-

taque. Au musée de la Grande Guerre, on voit, dérisoires et bouleversantes, les protections envoyées aux combattants par leurs familles, tels ces gilets

censés être "pare-balles", composés de quelques morceaux de tôle assemblés ou découpés dans un matelas... 

Au bout de l'année 1915, le bilan est e/rayant : 112 000 hommes tombés en Artois pour une avancée du front de 4 kilomètres et, en Champagne, 182

000 victimes pour un gain de 5 kilomètres, c'est-à-dire 36 poilus sacri%és par mètre gagné ! Il n'est pas étonnant que la chair à canon se révolte : quand

ils sont renvoyés au feu plus souvent qu'à leur tour, des soldats refusent d'obéir. Sur les 600 fusillés de l'armée française entre 1914 et 1918, 400 sont

passés par les armes avant la %n de 1915. Et il faut la protestation en tribune d'un député, en décembre 1915, pour que l'on cesse les exécutions som-

maires et les simulacres de cours martiales. 

Nom : POMMIER

Prénom : Noël

Naissance : 22/12/1887

Lieu de naissance : Saint-Gervais-en-Vallière

Marié à : BOULEY Clémence, née en 1887 à Saint Loup

Unité : 60° RI

Grade : 2° classe

Décédé : mercredi 13 janvier 15 à Cu8es (02) Sépulture : Disparue Cuffies est voisin de Crouy, à l'ouest et de l'autre côté de la zone des combats de janvier 1915. Un nécropole nationale s'étend entre les deux villages.

Nom : JOLYET

Prénom : Marcel

Naissance : 14/02/1893

Lieu de naissance : Paris 7°

Décédé : Lundi 1 février 15 à Hôpital de Falaise (14) Mort le lundi 1° février 2015 à l'hôpital de Falaise (Calvados) des suites de ses blessures.

Régiment : Inconnu Fiche matricule non accessible dans les archives numérisées de la ville de Paris.

Au mois de juillet 1914, le 60° RI était en garnison à Besançon. Par suite des dispositions du recrutement, il est composé principalement de com

tois, bourguignons et bressans.

Soissons - le désastre de Crouy - 12, 13 et 14 janvier 1915 (d'après le Chtimiste)

La vallée de l'Aisne à Soissons décrit un arc de cercle. En rive droite, un grand plateau domine le )euve et il est creusé de trois profonds entonnoirs : l'un

à Cu/y, l'autre à Crouy, le troisième à Chivres. La vallée de Crouy est dominée à l'ouest par un éperon appelé la cote 132 qu'une route à lacets, la route

de Béthune, escalade de front. Au pied de la cote 132 passent la route de Maubeuge et le chemin de fer. Cette région remplie de grottes et de carrières

était solidement tenue par l'ennemi ; là en e/et se trouvait la charnière des positions allemandes. Or dans les journées qui précèdèrent le 12 janvier,

nos troupes de la VI° armée, abordant la route de Béthune, en avaient conquis un à un tous les lacets et avaient atteint une ferme. Restait à prendre la

cote 132 au sommet du plateau. On s'e/orçait de l'attaquer par Crouy en traversant la voie du chemin de fer et en grimpant la côte à l'abri des bois. Plus

tard, on voulut attaquer plus à l'est par le Moncel mais les allemands contrattaquaient avec fureur. Nantis de forces imposantes, ils parvenaient, la crue

de l'Aisne aidant, à rejeter nos troupes juisqu'à la rivière et ils s'en fallut de bien peu qu'ils ne reprennent Soissons.

Mercredi 13 janvier :

Pendant la nuit du 13 au 14, les allemands ont opéré un regroupement di/érent de leurs forces. Ils attaquent en masse par l'extrémité de notre aile

droite et s'emparent des villages qui sont au pied de la côte de Vrigny, Missy et Bucy-le-Long. La situation est critique : nous sommes débordés et la

crue de l'Aisne arti%ciellement provoquée par l'ennemi a emporté les passerelles ; il faut évacuer les hauteurs de la rive droite. L'ordre en a été donné

aux 2° et 3° bataillons et à tous les autres éléments en ligne sur le plateau de Crouy.

Ce même ordre fut donné au 1° bataillon et au 44° mais il ne parvint pas à destination, les estafettes ayant trouvé la mort en cours de route. Le comman-

dant du 1° bataillon voit alors des troupes ennemies dé%ler dans les bois derrière nos positions et ordonne le repli. Un groupe de la 2° compagnie est

cerné au château Saint-Paul et s'y défend jusqu'à la dernière cartouche sous les ordres du sous-lieutenant Bordes qui, grièvement blessé, est fait prison-

nier. Les autres éléments, conduits par le capitaine Du/et et le sous-lieutenant Ruty, après s'être ouvert le passage à la baïonnette, rejoignent la Verrerie

en rampant dans les fossés de la route de Soissons.

Si la censure militaire, du côté français, minimise ce grave échec, on pavoise du côté allemand. La victoire est quali%ée de "première éclarcie" par l'em-

pereur Cuillaume II. Il faut chercher les responsabilités dans les choix stratégiques du commandement, dans ses retards de décisions. Cet épisode en

pré%gure d'autres comme l'o/ensive Nivelle au Chemin des Dames (d'après Franck Beauclerc, historien). Quatre généraux seront mutés et rétrogradés

: Faës (qui avait sous ses ordres le 60° RI), Buisson d'Armandy, Berthelot et Klein

Nom : DENIZOT

Prénom : Claude

Naissance : 13/10/1888

Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle

Unité : 48° RA

Grade : 1° classe

Aide maréchal-ferrant au 48° régiment d'artillerie.

Décédé : Dimanche 7 février 15 à Hôpital de Bar-le-Duc (55) - Mort des suites d'une fièvre typhoïde contractée en service..

Sépulture : Saint-Loup

FILIATION :

Père : DENIZOT Claude Etienne

Profession : Coi/eur

Mère : MENAULT Louise

Profession : Ouvrière

Extrait de l'historique du 48° Régiment d'Artillerie de Campagne

Au début de février, le 2e groupe vient prendre position dans le secteur du bois d'Ailly, remplaçant les batteries du 1er d'artillerie, au nord

de Mécrin. A la %n du même mois, les 1er et 3e groupes s'établissent à sa gauche (sur la rive gauche de la Meuse) près de Sampigny, face à

Saint-Mihiel. Pendant 8 mois, le régiment va prendre part à toutes les attaques qui illustrèrent le bois d'Ailly.

Le bois d'Ailly est déjà à cette époque un secteur organisé avec tranchées et boyaux protégés par des %ls de fer. Les grenades et minens y sont

bien connus et causent chaque jour des pertes appréciables. Jusqu'au mois d'avril, les batteries, sans cesse sur le qui-vive, apportent à notre

infanterie un secours e8cace par leurs tirs de représailles ou de destruction sur les engins ennemis.

Nom : RIGER

Prénom : Louis

Naissance : 17/11/1889

Lieu de naissance : Géanges

Unité : 10° RI

Grade : 2° classe

Décédé : Vendredi 5 mars 15 à Hôpital d'Auxonne (21) - Mort des suites d'une pneumonie contractée en service..

Extrait de l'historique du 10° Régiment d'Infanterie

Premier séjour dans la forêt d'Apremont, la Vaux-Féry et Bois d'Ailly du 15 janvier au 26 septembre 1915

Le 15 janvier, le régiment marche sur Marbotte par Ménil-aux-Bois. Le soir, les trois bataillons du régiment sont en première ligne à la Vaux-Féry

est, à la Vaux-Féry ouest et au bois d'Ailly.

Une rivière qui serpente au milieu d'une vallée bordée de deux côtés de collines boisées dont les gradins s'élèvent rapidement, telle est la

vallée de la Meuse entre Commercy et Saint-Mihiel. En face de cette dernière ville, un promontoire aux )ancs abrupts commande et domine

une grande longueur de la vallée ; il est couronné par le fort du Camp des Romains, aux mains des allemands. Ils ont là un magni%que observa-

toire, grâce auquel ils paralysent de jour une grande partie de nos mouvements. Les vallons secondaires, qui con)uent dans la Meuse,

marquent les points de passage des routes ; ils sont généralement très encaissés au milieu des bois. On a donné le nom de Hauts-de-Meuse à

ce plateau tourmenté et boisé limité à l'ouest par la vallée de la Meuse et tombant brusquement à l'est comme une sorte de falaise sur la plaine

marécageuse de la Woëvre. Telle est la région que le régiment est appelé à occuper.

Debout près d'elle, le front contre la vitre, je laisse mes yeux vagabonder par la plaine somptueuse et douce.

Toute la Woëvre s'o$re à eux, vaste comme la mer et vivante comme elle. Le pied des collines y plonge à travers le foisonnement des arbres, jusqu'à la

bigarrure des champs. Les prés sont verts sur le rivage, les bourgades blanches et roses, les bois pourpres et dorés. Des étangs pâles, qu'une buée (ne

dépolit, semble une frange d'écume laissée par la caresse des vagues ; longues vagues bleues qui moutonnent au loin, jusqu'à d'aériennes collines

entraperçues à limite de regard, baignées de ciel, *ottantes sur l'horizon comme la silhouette d'une autre terre. A travers l'étendue des bouquets

d'arbres émergent, pareils à des îlots luxuriants ; des routes s'allongent, blancs sillages. Quand on les suit des yeux, on découvre bientôt des pointes de

clochers qui s'e/lent, aiguës comme des mâtures de voiliers. Les têtes rondes des saules, sur la brume exhalée des rivières, ont l'air de grosses bouées

qui dérivent. Lointaines, des fumées glissent, étirées sur la fuite d'invisibles steamers. Et le soleil déjà haut, épanoui en plein azur, laisse ruisseler de

toutes parts l'averse fastueuse des rayons. Leur poudroiement nimbe l'étendue ; des re*ets s'allument, des eaux scintillent, des feuillages miroitent, une

prairie glauque luit, comme une houle au *anc poli. Et je songe, immobile, presque sans un sou1e, tandis que je contemple la Woëvre pleine de clartés,

au "sourire innombrable" de la mer.

Maurice Genevoix - Ceux de 14

Nom : LEFLAIVE

Prénom : Henri

Naissance : 28/11/1894

Lieu de naissance : Paris 10°

Unité : 154° RI

Grade : Sergent

Aide maréchal-ferrant au 48° régiment d'artillerie.

Décédé : Jeudi 18 mars 15 à Vienne-le-Château (51)

Le lendemain de la Marne, l'armée du Kronprinz en retraite s'arrêtait dans la partie nord de la forêt d'Argonne

et s'y organisait défensivement.

Dès le milieu de septembre 1914, nos troupes se trouvaient sur ce front en présence d'un adversaire très actif, pourvu de tous les moyens de la

guerre de siège, à la puissance desquels notre matériel ne pouvait répondre.

Aussitôt commence une longue bataille sous bois qui, par suite de la nature du terrain et des di8cultés de la lutte, revêt bientôt un caractère

d'acharnement extrême. Longue d'environ 60 km sur une largeur moyenne de 12, la grande forêt d'Argonne se composait de magni%ques

arbres séculaires, chênes et hêtres surtout, sous la haute futaie desquels s'abritaient un taillis tou/u de pousses plus jeunes, et, en certains

endroits, un fourré très épais et presque impénétrable.

(voir dans la photo suivante l'état de cette forêt après la bataille)

Le sol de cette forêt est d'une humidité caractéristique ; les sources y jaillissent partout, jusqu'au sommet des crêtes, et le terrain d'une argile

épaisse retient les eaux prisonnières.La plus petite piste, où le sol est tant soit peu frayé, devient vite une ornière gluante.

Pour que les sentiers forestiers restent praticables, il faudra les « parqueter » d'une couche de rondins ; quant aux tranchées, il faudra sans cesse

vider l'eau qui s'y accumule.La lutte s'engageait dès le milieu de septembre et se poursuivait sans interruption pendant tout l'hiver. L'état-major

allemand manifestait aussitôt un grand intérêt aux événements de l'Argonne. Le vieux maréchal von Haeseler venait s'installer dans un village

du secteur pour suivre de près les opérations.

Le Kronprinz, de son Quartier Général de Stenay, se rendait assez fréquemment sur ce front, et le Kaiser lui-même y apparut plus d'une fois. Par

la poussée sur les Hauts de Meuse qui, dès la %n de septembre, le rendait maître de Saint-Mihiel, le Haut Commandement allemand avait fait

un pas vers l'investissement de Verdun, qu'il envisageait comme un de ses objectifs principaux. S'il parvenait à prendre pied sur la route Sainte

Menehould - Verdun, et à menacer ou à couper la voie ferrée, il réaliserait ainsi, à l'ouest de cette place tant convoitée, une avancée analogue

à celle de Saint-Mihiel à l'est.De là, l'activité incessante de l'ennemi dans ce secteur, de là ses e/orts et ses sacri%ces pour conquérir pied à pied

un terrain âpre et tourmenté, que nos troupes défendirent avec une magni%que bravoure.De là, en%n, l'importance que la trompette de

l'Agence Wol/ tentait de donner aux plus minimes succès allemands, transformés par elle en claironnantes victoires.

Le 8 janvier, au moment où il était relevé en Argonne par le 32° Corps d'Armée, le 2° Corps, dans une lutte ininterrompue de trois mois et demi,

avait perdu 389 o8ciers dont 118 tués, et 21 380 hommes dort 3 200 tués, 11 958 blessés et 6 182 disparus ; la plupart de ces derniers étaient

des combattants tombés entre les lignes et qu'il n'avait pas été possible de relever. Dans ce secteur, dans les premiers mois de 1915, l'ennemi

lance plusieurs attaques violentes, qui lui valent quelques succès locaux rapidement neutralisés par nous.

Nom : L'HORISSON

Prénom : Joseph

Naissance : 02/05/1889

Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle

Unité : 267° RI

Grade : 2° classe

Décédé : Mardi 20 avril 15 à Ferme de l'Ecafaut Tracy-le-Mont (60)

L'o*ensive de Champagne du printemps 1915 (secteur est de Compiègne, en limite de la forêt de Rethondes)

Chtimiste - Champagne 1915

Le 8 avril, une attaque de l'infanterie prussienne se %t hacher par nos canons et reconduire par nos baïonnettes.

Au commencement de juin, notre Etat-major décida d'enlever le saillant de Quennevières, situé sur un plateau entre l'Oise et l'Aisne et entouré

de tranchées allemandes. Plusieurs fermes, protégées par d'épais massifs de verdure, s'élevaient là. Celles de Touvent et des Loges étaient

occupées par l'ennemi ; nous tenions celles d'Ecafaut (265e RI) et de Quennevières.

Les crimes des conseils de guerre : l'exécution (l'assassinat!) des quatre caporaux de Souain

Extrait d'un rapport de 1925 - auteur inconnu

Le 10 mars, avant sa comparution devant la Cour martiale, le caporal Théophile Maupas Maupas, instituteur, avait adressé à sa femme la lettre

suivante, dont nous voulons que l'on dise si elle mérite mépris ou respect :

« Me voilà réveillé encore une fois, ayant plutôt l'air d'un mort que d'un vivant. Mon coeur déborde, tu sais; je ne me sens pas la force de réagir. C'est inu-

tile, c'est impossible. J'ai pourtant reçu hier les deux boîtes que tu m'as envoyées, contenant sardines, beurre, réglisse, (gues, pommes et mon beau

petit sac, et les belles cartes, j'étais heureux ; mais je me suis tourné vers la muraille et de grosses gouttes, grosses comme mon amour pour les miens,

ont roulé, abondantes et bien amères.

Dans ces moments où je songe à tout ce qui se passe d'horrible et d'injuste autour de moi, sans avoir une ombre d'espoir, eh bien, tu sais, je suis entière-

ment déprimé.

Je n'ai plus la force ni de vouloir, ni d'espérer quoi que ce soit. Je ne vais pas continuer, ma pauvre Blanche, je ne vais pas continuer, je te ferais de la

peine et je pleurerais encore.

Aujourd'hui je vais savoir le résultat de l'a$aire. Comme c'est triste. Comme c'est pénible. Mais je n'ai rien à me reprocher, je n'ai ni volé, ni tué ; je n'ai

sali ni l'honneur, ni la réputation de personne. Je puis marcher la tête haute.

Ne t'en tracasse pas, ma petite Blanchette. Il y a bien assez de moi à penser à ces tristes choses. C'est pénible, attendu qu'à mon âge, ni dans la vie civile,

ni dans la vie militaire, je n'ai dérogé à mon devoir. Pour quiconque n'a pas d'amour propre, ce n'est rien, absolument rien, moins que rien.

Moi qui ai du caractère, qui m'abats, qui me fait du mauvais sang pour rien, eh bien, tu sais ma bonne petite, j'en ai gros sur le coeur.

Il me semblait pourtant que depuis mon enfance, j'avais eu assez de malheur pour espérer quelques bons jours. C'est ça la vie ? Eh bien ce n'est pas

grand-chose !

Que de gens comme moi ont un foyer et ne sont plus ! Des petits-enfants appelleront souvent leur papa, une femme adorée qui se rappellera un mari

dévoué !

C'est bien quand je songe à ces tristes choses! Allons courage ! Courage, mon petit bonhomme ! Soutenons-nous ! Aimons-nous !

J'embrasse ton beau petit sac, ta bonne lettre, ta carte, tes cheveux. Tout cela est là dans un petit coin de mon sac. Je l'ouvre souvent ce vieux sac pour

y voir mes objets chers qui sont une partie de toi et de mon petit Jean. Pauvre petite !

Allons, courage mon petit soldat ! Je me serre bien dur contre toi ! Ne me quitte pas et veille bien sur moi !

Embrasse bien fort ma Jeannette ! Que je t'aime mon Dieu ! Et que je pleure ! »

Cette lettre, d'une si émouvante simplicité, est-ce la lettre d'un lâche ?

Théophile Maupas, Louis Lefoulon, Louis Girard et Lucien Lechat furent fusillés pour l'exemple à Suippes le 17 mars 1915

Les 4 hommes, bien que valeureux soldats et soutenus par tous leurs supérieurs directs, furent victimes d'o8ciers incapables et criminels.

Blanche Maupas se battit inlassablement pour obtenir la réhabilitation de son mari.

Les quatre innocents ont été réhabilités en mars 1934.

Un monument inauguré en 2007 à Suippes honore désormais leur mémoire.

FILIATION :

Père : JOLYET Lucien

Profession : Mécanographe au Palais Bourbon

Mère : GUENOT Emilie

Profession : sans

TOTAL DES PERTES DE LA GUERRE 1914 - 1918PAYS Hommes mobilisés Morts Prisonniers et disparus Blessés TOTAL DES PERTES % DU TOTAL DE MOBILISES

Russie 12 000 000 1 700 000 2 500 000 4 950 000 9 150 000 76,3%

France 8 410 000 1 357 800 537 000 4 266 000 6 160 800 73,3%

Empire britannique 8 904 467 908 371 191 652 2 090 212 3 190 235 35,8%

Italie 5 615 000 650 000 600 000 947 000 2 197 000 39,1%

Etats-Unis 4 355 000 126 000 4 500 234 300 350 300 8,0%

Japon 800 000 300 907 1 210 0,2%

Roumanie 750 000 335 706 80 000 120 000 535 706 71,4%

Serbie 707 343 45 000 152 958 133 148 331 106 46,8%

Belgique 267 000 13 716 34 659 44 686 93 061 34,9%

Grèce 230 000 5 000 1 000 21 000 27 000 11,7%

Portugal 100 000 7 222 12 318 13 751 33 291 33,3%

Monténégro 50 000 3 000 7 000 10 000 20 000 40,0%

ALLIÉS 42 188 810 5 152 115 4 121 087 12 831 004 22 089 709 52,4%Allemagne 11 000 000 1 773 700 1 152 800 4 216 058 7 142 558 64,9%

Autriche-Hongrie 7 800 000 1 200 000 2 200 000 3 620 000 7 020 000 90,0%

Bulgarie 1 200 000 87 500 27 029 152 390 266 919 22,2%

EMPIRES CENTRAUX 20 000 000 3 061 200 3 379 829 7 988 448 14 429 477 72,1%

TOTAATT L DES PERTES DE LLA GUERRRRE 1914 - 1918APAPP YSSAA Hommmmes mobilisés Morts Prisonnieers et disparus Blessssés TOTATT L DES PERTEES % DU TTOTATT L DE MOBBILISES

RussieFrance

Emmpire britanniqueItalie

Etats-UnisJapon

RoumanieSerbie

BelgiqueGrèce

PortugalMonténégro

ALLIÉSAllemagne

Auutriche-HongrieBulgarie

EMEMPIRES CENTRAUX 72,1%14 429 4777 988 44483 3379 8293 061 200220 000 00022,2%266 919152 33990227 02987 5001 200 000

90,0%7 020 0003 620 00002 2200 0001 200 0007 800 000

64,9%7 142 5584 216 00581 1152 8001 773 70011 000 000

52,4%22 089 70912 8311 0044 1121 0875 152 115442 188 81040,0%20 00010 0000077 0003 00050 000

33,3%33 29113 77551112 3187 222100 000

11,7%27 00021 000001 0005 000230 000

34,9%93 06144 66886334 65913 716267 000

46,8%331 106133 11448152 95845 000707 343

71,4%535 706120 00000880 000335 706750 000

0,2%1 21090777300800 000

8,0%350 300234 3300044 500126 0004 355 000

39,1%2 197 000947 000006600 000650 0005 615 000

35,8%3 190 2352 090 2212191 652908 3718 904 467

73,3%6 160 8004 266 00005537 0001 357 8008 410 000

76,3%9 150 0004 950 00002 5500 0001 700 00012 000 000

VERDUN (BOIS D’AILLY)L’ARGONNE ET LA WOËVRE1

9

14 - 19

18

FILIATION :

Père : L'HORISSON Jean-Marie

Profession : Tuilier

Mère : ROUSSOTTE Anne-Marie

Profession : Tailleuse

Nom : L'HORISSONPrénom : Joseph

Naissance : 02/05/1889

Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle

Unité : 267° RI

Grade : 2° classe

FILIATION :

Père : L'HORISSON Jean-Marie

Profession : Tuilier

Mère : ROUSSOTTE Anne-Marie

Profession : Tailleuse

Nom : RAQUIN

Prénom : François-Joseph

Naissance : 14/01/1879

Lieu de naissance : Géanges

Unité : 57° RI coloniale

Grade : 2° classe

Décédé : Samedi 15 mai 15 à Moosch 68 - (Hôpital recevant les blessés de l'Hartmannswillerkopf )

La bataille du Hartmannswillerkopf est une bataille de la Première Guerre mondiale. Elle a lieu du 19 janvier 1915 au 8 janvier 1916 sur le

Hartmannswillerkopf, une montagne des Vosges (956 mètres d’altitude) située dans le département du Haut-Rhin, en Alsace, région fran-

çaise mais allemande au début de la guerre. Cette bataille se déroule sur un front secondaire de la « Grande Guerre » mais la violence des com-

bats et la rigueur du climat des hautes-Vosges l’ont rendue aussi terri%ante que celles plus célèbres de la Marne, de la Meuse ou de la Somme.

Les poilus ont donné à la montagne du Hartmannswillerkopf le surnom de « Vieil-Armand » et les abréviations usuelles de « HWK » ou « HK »,

mais on l’a également appelé « la mangeuse d’hommes »…. Près de 25 000 o8ciers, sous-o8ciers et soldats y sont tombés, parmi les 150 000

français qui y ont combattu.

Le 25 avril, après un tir de préparation d’artillerie d’une durée de deux heures, les allemands attaquent les positions françaises vers 18 heures.

Près de mille soldats français du 152e RI et du 57e Régiment d´Infanterie Territoriale (R.I.T.) sont encerclés près du sommet et faits prisonniers.

Le site de l'Hartmannswillerkopf est l'un des quatre monuments nationaux de la Grande Guerre. Classé monument historique en 1921 et amé-

nagé grâce à une souscription nationale placée sous le haut patronage du président de la République et de cinq maréchaux de France, il a été

inauguré en octobre 1932 par le président de la République Albert Lebrun.

Aujourd'hui, le site du champ de bataille, entretenu et signalisé, est l'un des mieux conservés de France. Quarante-cinq kilomètres de sentiers

et de tranchées permettent d'accéder à des ouvrages français comme celui de la Roche Sermet ou de la Roche Mégard, à des ouvrages alle-

mands (Aussichtsfelsen... ). Ces sentiers conduisent également à un cimetière, au monument du 152e régiment d'infanterie, à des stèles (Serret,

Chambaud et celle rappelant le sacri%ce du lieutenant Pierre Scheurer, mort le 28 avril 1915) et en%n à des monuments allemands comme celui

des chasseurs, et à l'escalier de 560 marches dit "du ciel". Le cimetière du Silberloch comprend 1 264 tombes de soldats qui ont pu être identi-

%és et six ossuaires. Dominant le cimetière, un autel de la Patrie a été construit sur une esplanade de pierre installée au-dessus de la crypte. Il

symbolise la levée en masse des volontaires accourus aux frontières pour la défense de la République. Ses quatre côtés comportent les noms

des villes qui ont participé au %nancement de l'ensemble monumental : Paris, Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Besançon, Metz, Lille, Rouen,

Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes... Recouvert d'un bouclier en bronze de six mètres de diamètre, l'ossuaire abrite les restes de 12 000 soldats

inconnus. Le mot "Patrie" est gravé en lettres d'or sur le bouclier. L'entrée de la crypte, fermée par une grille en fer forgé portant l'inscription Ad

lucem perpetuat, est gardée par deux archanges réalisés par le sculpteur Antoine Bourdelle.

FILIATION :

Père : RAQUIN Gervais

Profession : Cultivateur

Mère : DEMOULE Anne

Profession : Cultivatrice

LA CHAMPAGNE ET LES VOSGESPRINTEMPS 1915

Nom : DICONNE

Prénom : Lucien

Naissance : 18/09/1882

Lieu de naissance : Saint-Germain-du-Bois 71

Marié le 9 février 1907 à Domgermain 54

(près de Toul) avec Berthe Henry

Profession : Coi/eur

Unité : 10° RI

Grade : 2° classe

Décédé : 25/05/1915 à l’Hôpital de Commercy 55

Atteint d'une plaie au coup par éclat d'obus le 15 mai 1915 aux avant-postes du Bois d'Ailly (Meuse).

Mort à l'hôpital de Commercy (Meuse) le 25 avril 1915.

FILIATION :

Père : DICONNE Jean-Baptiste

Profession : Cultivateur

Mère : RICHY Jeanne-Marie

Profession : Sans

Dès septembre 1914, la prise du Bois d’Ailly (bois situé à l’est de Saint-Mihiel) a constitué un des objectifs principaux des attaques

françaises. L’occuper c’était tenir sous son feu St-Mihiel et les routes qui y conduisaient. Les combats qui se sont déroulés ont été

violents et acharnés aux prix de lourdes pertes. L’organisation des lignes ( tranchées) a été di8cile à cause des bombardements quoti-

diens. L’hiver 1914-1915 a été rigoureux ; la boue, le manque d’ e/ets chauds y ont rendu la vie du soldat très dure. Au début d’ Avril

1915 les Français ont gagné du terrain.

Mais le 4 mai, une attaque allemande leur a fait perdre tout ce qui avait été durement conquis durant l’ hiver. Les Allemands sont arrê-

tés par les contre-attaques françaises qui ont réussi à les refouler au niveau de leurs anciennes positions tenues à la %n du mois de

mars. Le 20 mai, une action importante a permis aux Français de se rendre maître de la zone qui se trouve au niveau de l’actuel monu-

ment du Bois d’ Ailly. Tout l’ été 1915, les combats acharnés s’y sont poursuivis pour la prise ou la reprise d’ une tranchée. Beaucoup d’

unités sont passées par le Bois d’ Ailly en y laissant de nombreux morts.

Nom : SIMARD

Prénom : Jules

Naissance : 29/10/1892

Lieu de naissance : Géanges

Unité : 27° RI

Grade : 2° classe

Décédé : mercredi 16 juin 15 à Bois d'Ailly Marbotte (55)

FILIATION :

Père : SIMARD François

Profession : Vigneron

Mère : TIERCIN Françoise

Profession : Sans

Jacques Brel - 1956

Quand on n'a que l'amour

A s'o$rir en partage

Au jour du grand voyage

Qu'est notre grand amour

Quand on n'a que l'amour

Mon amour toi et moi

Pour qu'éclatent de joie

Chaque heure et chaque jour

Quand on n'a que l'amour

Pour vivre nos promesses

Sans nulle autre richesse

Que d'y croire toujours

Quand on n'a que l'amour

Pour meubler de merveilles

Et couvrir de soleil

La laideur des faubourgs

Quand on n'a que l'amour

Pour tracer un chemin

Et forcer le destin

A chaque carrefour

Quand on n'a que l'amour

Pour parler aux canons

Et rien qu'une chanson

Pour convaincre un tambour

Alors sans avoir rien

Que la force d'aimer

Nous aurons dans nos mains

Amis le monde entier

Quand on n'a que l'amour

Pour unique raison

Pour unique chanson

Et unique secours

Quand on n'a que l'amour

Pour habiller matin

Pauvres et malandrins

De manteaux de velours

Quand on n'a que l'amour

A o$rir en prière

Pour les maux de la terre

En simple troubadour

Quand on n'a que l'amour

A o$rir à ceux-là

Dont l'unique combat

Est de chercher le jour

Nom : POMMIER

Prénom : Ludovic

Naissance : 4/12/1890

Lieu de naissance : Géanges

Habitait le 26 janvier 1914 à Paris 3°, boulevard de Sébastopol.

Profession : Boulanger

Unité : 10° RI

Grade : 2° classe

Décédé : mercredi 7 juillet 15 à Hôpital de Commercy (55)

Décédé à l'hôpital de Commercy (Meuse) le 7 juillet 1915 des suites de blessures de guerre.

Plaies du crâne par éclat d'obus reçu le 6 juillet 1915 aux avants-postes du bois d'Ailly.

FILIATION :

Père : POMMIER François

Profession : Cultivateur vigneron

Mère : VILLOT Anne

Profession : Sans

Des dizaines de milliers de morts dues à des erreurs stratégiques

(1915, la guerre à tombeau ouvert - suite)

L'horreur est d'autant plus grande que les tranchées sont, en 1915, un laboratoire, qui invente la grenade, le lance-)ammes, les sapes creusées

sous les positions ennemies pour les miner et, bien sûr, les gaz. Expérimenté le 31 janvier sur le front de l'Est, le chlore est utilisé le 22 avril près

d'Ypres : l'armée allemande avance de 4 kilomètres sans tirer un coup de feu, au milieu de tranchées désertes, parce qu'elle a été précédée par

un nuage de 10 mètres de haut et de 6 kilomètres de long. Est-il signi%ant que les Allemands soient les premiers usagers d'obus chimiques ? Ils

sont vite imités...  

Le "progrès", c'est aussi l'aviation qui guide l'artillerie (nombre d'attaques sont mal préparées à cause du mauvais temps, qui gêne les survols)

et multiplie les combats aériens.

Le "progrès", ce sont les bombardements nocturnes des zeppelins. 88 sont utilisés pendant la guerre, qui larguent près de 6000 bombes. Ils

frappent l'Angleterre dès janvier 1915 et atteignent Londres l'année suivante, comme une anticipation du "blitz" de 1940.  

Le "progrès", c'est en%n la bataille sur et sous l'eau, ce sont les 80 navires engagés en janvier 1915 dans le combat du Dogger Bank -perdu par

les Allemands-, ce sont les sous-marins alliés, seuls à pénétrer dans la mer de Marmara aux Dardanelles, ou les U-Boote du Kaiser, qui torpillent

les bâtiments commerciaux approchant la Grande-Bretagne et coulent, le 7 mai, au sud de l'Irlande, le paquebot Lusitania -une faute alle-

mande, un tournant dans la guerre. 

Car 1915 prolonge un )éau qui a déjà poussé vers la mort des dizaines de milliers d'hommes en 1914 : l'erreur stratégique. Les Allemands n'en

sont pas exempts, qui ne parviennent pas à bien équilibrer leurs forces entre les deux fronts. Si Erich von Falkenhayn, le chef des armées du

Kaiser, avait transféré des troupes massives de l'Ouest vers l'Est, a%n que le Drang nach Osten prôné par Hindenburg et Ludendor/ ait des

moyens su8sants, peut-être la Russie se serait-elle e/ondrée en 1915. Mais les soldats du tsar parviennent toujours à se ressaisir in extremis,

grâce à leurs qualités guerrières et aux brefs répits laissés par l'ennemi. La "tenaille" qui doit détruire l'armée russe ne se referme jamais, et l'Alle-

magne devra plus tard envoyer un obus plus redoutable : Lénine... 

Nom : CHAPUIS

Prénom : Jean-Marie

Naissance : 10/1/1885

Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle

Marié le 28 octobre 1911 à Chamblanc 21 avec Marie BELLETERRE,

née le 23 janvier 1888 à Chaudenay, décédée à Beaune le 3 mars 1967.

Profession : Vigneron

Unité : 210° RI

Grade : 2° classe

Décédé : dimanche 11 juillet 15 à Chamblanc 21 Sépulture : Chamblanc

Jean-Marie CHAPUIS est mort de maladie le 11 juillet 1915 à son domicile de Chamblanc.

FILIATION :

Père : CHAPUIS Jean-Marie

Profession : Vigneron

Mère : CARBON Marie

Profession : Cultivatrice

Une guerre moderne que Jo*re ne comprend pas

(1915, la guerre à tombeau ouvert - suite)

Sur le front occidental, en revanche, Falkenhayn emploie la bonne stratégie : la défensive. Tout au long de l'année 1915, les Allemands, la plu-

part du temps moins nombreux que les forces alliées sur les sites de combat, encaissent et contre-attaquent, causant de lourdes pertes et

cédant peu de terrain, généralement repris plus tard. Une seule fois, le 25 septembre au soir, durant la deuxième o/ensive en Champagne,

l'état-major croit que sa défense a été percée par les Français. Mais la tactique habituelle, grande prédatrice d'ennemis, %nit par fonctionner :

les premières lignes sont cédées tandis que les deuxièmes, renforcées et protégées par un barrage d'artillerie, tiennent et préparent la

contre-o/ensive. En face de Falkenhayn, le général Jo/re apparaît comme l'homme qui a tout faux en 1915. L'Histoire o8cielle balayée, la my-

thologie estompée, les chercheurs ont depuis longtemps décrypté les faiblesses du chef des armées françaises. Sans être tous aussi accablants

que Jean-Yves Le Naour, qui voit en Jo/re un homme "dont les silences sont pris pour de la profondeur alors qu'ils ne sont que de l'insu8sance",

la plupart des historiens pointent les fautes du futur maréchal. Avant tout, Jo/re ne comprend pas l'industrialisation de la guerre : au lieu de

superviser la production de canons, d'obus et de fusils, il n'intervient que pour entraîner de mauvaises décisions, telle celle qui, en novembre

1914, fait prendre quatre mois de retard dans la livraison des casques, parce que, selon lui, la guerre sera terminée avant qu'ils arrivent. Pour

que la fabrication du casque Adrian soit lancée, il faut attendre, en février 1915, un rapport o8ciel qui stipule que "le plus grand nombre

d'hommes blessés sont atteints à la tête [...] ; dans la plupart des cas une coi/ure métallique, même légère, aurait pu éviter la blessure et la

mort". Le casque arrive en septembre et les atteintes à la tête chutent, selon certaines sources, de 77% à 22% des cas de blessures... Com-

prendre la nature industrielle de la guerre, ce serait attendre qu'une production massive de canons et d'obus permette de prolonger une o/en-

sive d'infanterie autant que nécessaire sans craindre de laisser les soldats sans soutien d'artillerie ou, pire, sous le feu de pièces françaises inca-

pables d'allonger leur tir. En Artois, au printemps, les assauts continuent sans l'appui des canons, faute de munitions : c'est aller au casse-pipe.  

En Champagne, en septembre, l'attaque s'arrête au bout de deux semaines parce que l'artillerie est à sec : c'est manquer le coup de boutoir

%nal et essuyer une riposte meurtrière. En 1914, Jo/re sous-estime les besoins en armement car il mène une guerre napoléonienne ; en 1915,

il récidive parce qu'il se trompe de stratégie. Ses trois axes de combat - grignotage, usure, percée - sont faussés. 

LES DARDANELLES

19

14 - 19

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Dardanelles, avec un "D" comme désastre (1915, la guerre à tombeau ouvert - suite)

Créer une armée d'Orient pour "encercler" l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie entre trois fronts : l'idée de l'expédition des Dardanelles est bonne,

et pénétrer dans la mer de Marmara, c'est avoir Istanbul à portée de canon. Mais les Alliés la gâchent par trop de lenteur à la mettre en œuvre,

due aux rivalités politiques en Grande-Bretagne et au refus de Jo/re de dégarnir le terrain français. Une arrogance d'Européens persuadés que

les Turcs vont se débander et une exécution imprudente, avec des navires qui foncent sur les mines et des troupes débarquées en des endroits

si évidents que l'ennemi, commandé par Mustafa Kemal, les attend. Le résultat est un désastre. Ainsi, l'Anzac, le corps d'armée venu d'Australie

et de Nouvelle-Zélande, vit le 25 avril 1915 une telle tragédie que cette date est fondatrice d'un esprit national dans ces deux pays. La seule

réussite aux Dardanelles, c'est... la retraite, qui évite l'extermination des soldats. L'humiliation subie par les Alliés pèsera quand ils démantèle-

ront, à Sèvres, en 1920, l'Empire ottoman... 

Nom : FAIVRE

Prénom : Auguste

Naissance : 09/08/1895

Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle

Marié le 9 février 1907 à Domgermain 54

(près de Toul) avec Berthe Henry

Profession : Cultivateur

Unité : 54° RI coloniale

Grade : Caporal Clairon

Décédé : mercredi 15 septembre 15 à Kenali - Serbie

FILIATION :

Père : FAIVRE Jean

Profession : Cultivateur à La Forge

Mère : TROUSSARD Anne-Marie

Profession : Cultivatrice

Historique du 54° RIC

Régiment de l'armée d'Orient pendant la Grande Guerre, le 54e RIC, initialement dénommé 4e Régiment Mixte Colonial, a été créé le 1er

mars 1915 à Toulon avec deux bataillons sénégalais et un bataillon européen.

Les Dardanelles

Dès le 3 mars, il embarque à destination de l'île de Lemnos. Le 26, il reçoit son drapeau des mains du Général d'Amade, commandant le corps

expéditionnaire d'Orient, au cours d'une cérémonie organisée sur le pont du transport de troupes « Paul Lecat ».

Fin avril, le régiment débarque au Cap Heles, à l'extrémité de la presqu'île de Gallipoli et monte en ligne dans le secteur de Sedd Ul Bahr où,

pendant quinze jours, il va prendre une part active aux opérations qui lui vaudront une première inscription à son drapeau.

Dans d'incessants combats au corps à corps, face aux Turcs animés d'un mordant extraordinaire et rompus à la pratique des ruses de guerre

les plus insidieuses, plusieurs fois enfoncé mais toujours reformé, le 54e Colonial %nit par enlever et conserver au prix de lourdes pertes, les

objectifs qui lui étaient assignés : 205 tués, 837 blessés, et 740 disparus.

Fin mai puis %n juin, le régiment est engagé dans le secteur du ravin de Kereves Dere et se distingue encore, spécialement son 3e Bataillon,

cité à l'ordre du régiment.

Après un été relativement calme, l'automne et l'approche de l'hiver mettent les Sénégalais à rude épreuve en raison notamment de très nom-

breux cas de gelure aux pieds.

Aussi, %n décembre 1915, le régiment, relevé par les Britanniques, se réembarque-t-il en direction de Salonique.

AUTOMNE 1915LA BATAILLE DE CHAMPAGNE1

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Fixée à la date du 25 septembre, cette o/ensive générale du groupe des armées du Centre se déclencha entre la vallée de la Suippe et la lisière

ouest de la forêt d'Argonne, dans des plaines nues et grises.

Cette lutte de douze jours porte dans l'histoire le nom de bataille de Champagne. Elle évoque symboliquement un dessein, vite abandonné,

de retour à la guerre de mouvement, et une libération relativement importante de terre française.

Nom : GIRARDOT

Prénom : Louis

Naissance : 12/12/1886

Lieu de naissance : Saint-Loup-de-la-Salle

Unité : 3° Zouaves

Grade : Adjudant

Décédé : samedi 25 septembre 15 à Saint-Hilaire-le-Grand (51)

FILIATION :

Père : GIRARDOT Louis

Profession : Cantonnier

Mère : POINNOT Marie-Louise

Profession : Sans

Extraits des ordres généraux n° 421 et 477 de la 4e armée portant citation à l'ordre de l'armée

Lieutenant-colonel LOUIS : "Chef dans la grande acception du mot volonté de fer est tombé glorieusement à côté de son dra-

peau dans l'attaque du 25 septembre qu'il avait merveilleusement préparée"

3e régiment de marche de Zouaves : "Sous les ordres du lieutenant-colonel LOUIS le 25 septembre 1915 s'est rué à l'assaut des tran-

chées allemandes avec un élan et un enthousiasme qui con%nent au sublime. Bien que pris de tous les côtés par un feu formidable

d'artillerie et d'infanterie, s'est enfoncé comme un coin dans les lignes ennemies qu'il a crevées sur une profondeur de deux kilo-

mètres, s'est emparé de onze pièces d'artillerie et de neuf mitrailleuses, a fait 400 prisonniers et ne s'est arrêté, bien qu'ayant perdu

son chef et presque tous ses cadres, que lorsqu'il a été à bout de sou�e.

Dans toutes les circonstances ou il a été engagé depuis le début de la campagne, s'est montré à la hauteur des vieux régiments de

Zouaves, en Champagne il les a dépassés"

O*ensive de Champagne - Mort Héroïque du Lieutenant-colonel René Louis

La préparation d'artillerie commença le 22 septembre, mais les réseaux de barbelés et de tranchées ne sont que partiellement

détruits. Le 3e Régiment de zouaves se relie à droite au 60e Régiment d'infanterie et à gauche au 2e zouave. Son premier objectif est

le Bois Raquette. Le 25 septembre, à la pointe du jour, le lieutenant-colonel René Louis réunit ses chefs de bataillon pour leur indiquer

l'heure de l'attaque générale %xée à 9 h 15. Un feu très meurtrier n'empêche pas les français de sortir des tranchées et de progresser.

Le chef de corps, le lieutenant-colonel Louis, le groupe de commandement, le drapeau et son escorte, sortent de la tranchée de 1re

ligne en tête de la troisième vague d'assaut, vers 9 h 20.

Le lieutenant-colonel René Louis la canne à la main, marchait en tête en criant sans cesse : en avant! En avant! En abordant les tran-

chées allemandes, il refuse de prendre le boyau répondant qu'il devait se montrer. Peu après, le porte-drapeau est tué, le capitaine

adjoint au colonel est blessé. Le sergent, le caporal et tous les hommes qui composent la garde sont successivement mis hors de

combat. Le drapeau est recueilli par le cycliste de René Louis, qu'une balle atteint alors près de la tempe gauche : alors une voix se fait

entendre : le drapeau en avant ! Qui a poussé ce cri ? On ne sait. Le drapeau est relevé et c'est lui maintenant qui guide le régiment vers

l'ennemi. Sous la rafale, il s'avance ; vingt fois il est abattu, mais une main le redresse pour le porter plus avant dans les lignes alle-

mandes : un sergent major des tirailleurs le saisit à son tour. Il est tué, et c'est un simple tirailleur qui viendra le remettre dans les tran-

chées conquises au général Dégot, commandant la brigade. Le lieutenant-colonel René Louis et ses zouaves ont été inhumés, après

la bataille au cimetière du 3e Régiment de marche de zouaves à l'est de Saint-Hilaire-le-Grand, à droite du chemin conduisant au

village de Souain, près du ruisseau Ain. Tout à côté se trouvait l'abri souterrain où il avait vécu depuis le 31 août. En 1922, tous les corps

des zouaves furent translatés au grand cimetière militaire de Somme-Suippes. La tombe du lieutenant-colonel René Louis porte le

n°27-93, à côté se trouve la tombe du commandant Edouard Charlet, un héros du Sahara, ami du Bienheureux Père Charles de Fou-

cauld. En Champagne, le 3e Régiment de marche de zouaves venait d'écrire pour toujours, en lettres de sang, son nom glorieux. Le

colonel, deux chefs de bataillon dont Edouard Charlet tués, le troisième blessé ; 34 o8ciers sur 40 et 2 000 hommes hors de combat,

tel fut le bilan de l'o/ensive du 3° Zouaves du 25 septembre 1915.

Nom : FAIVRE

Prénom : René

Naissance : 24/3/1892

Lieu de naissance : Géanges

Unité : 52° RI coloniale

Grade : Sergent

Décédé : samedi 25 septembre 15 à Souain (51)

FILIATION :

Père : FAIVRE François

Profession : Propriétaire

Mère : BERNARD Marie

Profession : Sans

L'infanterie, arme sou*rante : septembre 2015, le commandement français tente de forcer la décision en lançant des assauts

au cours desquels l'infanterie se couvre de gloire mais paie un lourd tribut.

35 divisions françaises, placées sous les ordres du général de Castelnau, chef d'état-major de Jo/re, attaquent le 25 septembre

2015 sur un front de 25 kilomètres entre la petite rivière de la Suippe et le cours supérieur de l'Aisne. Jo/re est persuadé du succès :

« Votre élan sera irrésisitible. Vous ne laisserez à l'ennemi ni trêve ni repos juqu'à l'achèvement de la victoire ». L'ambiance et le moral sont

au beau %xe et la volonté d'en %nir est bien présente. On retrouve des scènes dignes d'août 1914 et nombre de chefs de corps sont à

la tête de leurs régiments, drapeaux déployés, parfois au son de La Marseillaise, à l'image du colonel Desgrées du Loû, dont la photo-

graphie est célébrissime, brandissant le drapeau du 65° RI en sortant des tranchées, quelques minutes avant d'être tué. Les hommes

sont coi/és du nouveau casque dû à l'intendant général Adrian, qui a pour objet de raré%er les blessures à la tête. Les débuts de l'of-

fensive de Champagne sont prometteurs.

Au centre du dispositif français, la 10° division d'infanterie coloniale du général Marchand - celui du heurt avec Kitchener en 1898 à

Fachoda - avance de trois kilomètres en trois-quarts d'heure et aborde la butte de Souain. A l'est de l'o/ensive, les Français coi/ent la

main de Massiges. Au centre, les troupes du général Baumgarten poussent aux abords de Tahure. A l'ouest, le deuxième corps colonial

de Blondiat prend la ferme de Navarin.

Cette o/ensive marque la %n des o/ensives de 1915 durant lesquelles Jo/re espéra, tout à la fois, rompre le front adverse et le "grigno-

ter". En l'occurrence, c'est bien le moral des fantassins qui est entamé. Ces derniers se voient, à juste titre, comme "l'arme sou/rante"

et ce n'est pas un hasard si c'est en Champagne, lors de la première o/ensive du printemps, que des refus d'obéissance ont amené

l'exécution des quatre caporaux de Souain (le 17 mars 1915, dont l'instituteur Théophile Maupas).

Extraits d'un texte sur l'o/ensive de Champagne du 25 septembre 1915 de François Cochet, professeur des universités (Lorraine-Metz)

et membre du conseil scienti%que national de la mission du centenaire.

Nom : MATHIEU

Prénom : Louis

Naissance : 19/12/1883

Lieu de naissance : Demigny 71

Unité : 227° RI

Grade : Sergent

Décédé : dimanche 17 octobre 15 à Flirey (54) - Sépulture : Nécropole de Flirey - tombe 600

FILIATION :

Père : MATHIEU Pierre

Profession : Vigneron

Mère : GUICHARD Claudine

Profession : Vigneronne

Extrait de l'historique du 227° R.I.

Le 5 juillet 1915, le Régiment quitte la 16ème division (commandée depuis %n septembre par le général Vandenberg et le géné-

ral Rouquerol) pour passer au 31ème corps d'armée (général Delétoille). Il fait partie, pendant un mois, devant Seicheprey, de la

127ème brigade (colonel Grumbach) de la 64ème division (général Compagnon) puis passe au secteur de Flirey et est a/ecté dé%niti-

vement à la 97ème brigade (colonel de Lagger) 76ème division (général de Vassart) le 7 août 1915. Il forme brigade avec le 163ème

régiment d'infanterie. Le 7 août, le Régiment est relevé par le 261ème R. I.

De cette date au 10 janvier 1916, il occupe le secteur de Flirey, Bois de Mortmare, et le défend énergiquement contre toute entreprise

ennemie. Les Allemands ont construit tout un réseau très serré de mines auquel ils continuent de travailler très activement. C'est un

secteur di8cile et périlleux, où le Régiment a beaucoup donné et a énormément travaillé.

Ses pertes sont assez élevées par suite de patrouilles audacieuses et de bombardements continuels de jour et de nuit.

L'historique liste, entre autres, parmi les sous-o8ciers ayant appartenu au 227ème Régiment d' Infanterie et qui sont morts au champ

d'honneur :

MATHIEU Louis, sergent, Secteur Flirey, 17 octobre 1915.

Louis Mathieu repose dans la tombe 600 de la nécropole de Flirey, qu'on voit ici partiellement.

Page 3: BATAILLE DES FRONTIERES AOUT 1914 DOMINOT François · Au Climont, que le colonel Bulot défend avec le 2° bataillon, l'ennemi n'arrive pas à entamer nos lignes. Mais plus au sud,

1916

LA BATAILLE DE VERDUN

Comment commence la bataille de Verdun

L'o!ensive de Verdun a été mise au point par le général allemand von Falkenhayn. Objectif : prendre le saillant de Verdun (où une partie de l'armée fran-çaise est stationnée) et ainsi créer la surprise puis l'usure sur la ligne de front occidentale, alors même que les généraux français (Jo!re en premier lieu) préparent une o!ensive dans la Somme. La bataille de Verdun commence le 21 février 1916 à l'aube : l'armée allemande lance alors son artillerie sur les lignes françaises, côté rive droite de la Meuse. Sa stratégie ? Les pilonner sans répit : deux millions d'obus sont lâchés en à peine deux jours, un toutes les 3 secondes. C'est le "Trommelfeuer", ou feu roulant allemand, orage d'acier qui s'abat en continu sur les Poilus. En 4n d'après-midi, l'assaut a lieu sur des troupes que l'Etat-Major allemand pense n'avoir plus qu'à cueillir, via une o!ensive "à pied" de 60 000 soldats dans le bois des Caures. Le côté français résiste. Une réaction qui prend l'état major allemand au dépourvu. Une lutte sans merci débute entre les deux camps. Elle se prolongera pendant 10 mois sur une zone de quelques mètres carrés.   

Déroulement de la bataille de Verdun : dates clés 

> 25 février 1916 : prise du fort de Douaumont par les Allemands. A la suite de cette perte française emblématique, le commandement de la région forti4ée de Verdun est con4é au général Pétain.  > 9 avril 1916 : les Allemands prennent le point d'observation du Mort-homme mais leur gain est insu8sant au regard des moyens engagés.Le lendemain, le général Pétain communique un mot d'ordre historique : " Courage, on les aura ! " > 1er mai 1916 : le général Nivelle est nommé à la place de Pétain par le général Jo!re, qui le trouve plus o!ensif.  > 22, 23 et 24 mai 1916 : une grande o!ensive française pour reconquérir le Fort de Douaumont, menée par le général Mangin sous les ordres du général Nivelle, 4nit par échouer. En cause ? Une préparation d'artillerie insu8sante. > 7 juin 1916 : reddition du fort de Vaux. Le commandant Raynal et ses hommes, qui y étaient stationnés, se rendent poussés par la soif. Les alle-mands investissent les lieux.  > 23 juin 1916 : après un bombardement non-stop d'obus à gaz toxique, 60 000 soldats allemands attaquent le long d'un front de 6 km. Fleury est pris. Pour autant, les tentatives allemandes pour prendre Verdun continuent à échouer et leurs résultats à se montrer décevants en comparaison des moyens engagés. > 12 juillet 1916 : dans le secteur de Souville, l'ultime assaut de l'armée allemande est donné. C'est un échec. Cette zone marque depuis le point maximum de la progression ennemie lors de la bataille de Verdun. Un énième revers pour les troupes du Kronprinz (Guillaume de Prusse) qui ont, à partir de là, pour ordre de se contenter d'une action purement défensive > 24 octobre 1916 : la reprise du fort de Douaumont par les forces françaises – qui ont cette fois longuement plani4é la phase " tir d'artillerie ", épuisé les allemands et repris le fort presque sans combattre - signe la 4n de la bataille de Verdun. 

300 000 morts à Verdun

Verdun restera comme la bataille emblématique de la Première guerre mondiale, celle qui a scellé la victoire, mais aussi celle qui a le mieux symbolisé la boucherie. Sur les 2,4 millions d'hommes qui se sont battus pendant près d'un an sur place (environ 1,2 million de chaque côté), près de 300 000 morts seront dénombrés à la 4n de la bataille ainsi que 400 000 blessés.

Carte du champ de bataille de Verdun

Cette carte, issue du département d'Histoire au sein de l'Académie militaire des Etats-Unis, est l'une des plus connues pour illustrer la bataille de Verdun. Elle montre notamment la ligne de front au 21 février 1916, date du début de la bataille (ligne bleue pleine), la situation au 24 février 1916 après l'o!en-sive allemande (petits pointillés bleus), puis 4n février (gros pointillés bleus), quand la situation se 4ge. Une ligne intermédiaire, datée du 9 avril 1916, montre la résistance française, notamment dans les secteurs du Mort-Homme, rive gauche de la Meuse, et de Fleury rive droite (pointillés bleus moyens).En4n, la situation en 4n d'année est elle aussi décrite, notamment au niveau du secteur du fort de Douaumont (pointillés rouges).

Nom : BESSE Prénom : Henri Naissance : 04/03/1894Lieu de naissance : Lapleau 19Unité : 92° RIGrade : 2° classeDécédé : Mercredi 8 mars 1916 à Forges ou Cumières (55)

Le père, Dominique Besse, né à Saint-Hilaire-Foissac, en Corrèze, le 25 août 1866, s'est installé à Saint-Loup-de-la-Salle où il apparaît pour la pre-mière fois dans le recensement de 1896 ; il est alors installé comme cordonnier rue Chaude avec son épouse Marie PATOUT née le 19 janvier 1874 à Lapleau 19 et qu'il a épousée dans la même commune le 10 février 1893. Henri Pierre Raymond BESSE, né le 4 mars 1874 à Lapleau, n'apparaît pas à Saint-Loup dans le recensement de 1896, mais seulement dans celui de 1901.La famille au complet, le père toujours cordonnier, la mère et le 4ls est recensée alors route de Verdun. En 1906, Dominique BESSE est recensé seul, toujours comme cordonnier, route de Verdun, alors que la famille est recensée au complet la même année à St-Hilaire-Foissac 19. Après la guerre, il n'y a plus de BESSE à Saint-Loup.L'autorité militaire situe la mort d'Henri à Forges ou Cumières, deux villages situés près de la cote 304 et du Mort-Homme, lieux tragiques de la bataille de Verdun, dont Henri BESSE est la seule victime recensée dans les deux communes de Géanges et de Saint-Loup-de-la-Salle. Henri BESSE a son nom inscrit sur le monument aux morts de Lapleau 19.

FILIATION :Père : BESSE Dominique Profession : Cordonnier

Mère : PATOUT HenrietteProfession : Sans profession

La bataille de Verdun La bataille de Verdun a débuté le 21 février 1916 et a duré jusqu’au 9 décembre 1916. Au cours de ces monstrueux combats, 300.000 hommes sont morts au total des deux camps.L’armée française a envoyé sur ce front près des trois-quarts de ses régiments, par rotation. C’est ainsi que le 92ème RI s’est trouvé engagé début mars 1916 dans l’un des bois de l’immense forêt de Mort-Homme, la bien nommée…. Après avoir combattu en Lorraine et en Belgique, le 92e RI de Clermont-Ferrand arrive à Verdun le 6 mars 1916. Le régiment s’installe dans un bois par -12° sous la neige et, sans abri, reste en alerte toute la nuit puis, le lendemain matin, avance sur la route d’Esnes-en-Argonne à Chattancourt, à une dizaine de kilomètres de Verdun, et prend position. Un ordre d’attaque arrive, il faut reprendre à l’ennemi le bois des Corbeaux. L’o!ensive doit débuter le 7 mars, à 7 h. D’autres formations se sont posi-tionnées dans la nuit à droite et à gauche du 92e. Les hommes doivent parcourir 900 mètres à découvert face aux lignes allemandes. A 200 mètres de leurs positions, les mitrailleuses ennemies font des trouées dans la première ligne d’assaut. Mais les Auvergnats dans un même élan chargent, et les défenseurs s’enfuient. Les soldats français se positionnent à la limite nord du bois qui est sous contrôle, ainsi qu’un bois adjacent où le net-toyage se fait à la grenade, et coûte 70 hommes. Le colonel Macker salue ses hommes, en ces termes : " O8ciers et sous-o8ciers, caporaux et sol-dats du 92e RI et de la 1ère compagnie de la Brigade, vous avez hier dans un élan magni4que, e!ectué une contre-attaque superbe, sur un terrain plat de plus de 800 m, et sous un ouragan de feu terrible. L’ennemi n’a pu tenir devant votre vaillance. Je ne trouve qu’un mot pour vous remercier : j’ai vécu grâce à vous la plus belle heure de ma vie de soldat. La France peut être 4ère du 92e RI ".Une citation du général Pétain, commandant la 2ème armée salue le courage du régiment d’Auvergne : " Sous les ordres de son vaillant chef, le lieutenant-colonel Macker, le 92e RI a enlevé d’un élan magni4que une importante position ennemie. S’y est maintenu malgré un violent bombar-dement, et a résisté ensuite à une très violente attaque de l’ennemi auquel il a empêché d’atteindre nos premières lignes ".D'après Jean-Jacques Arene - infomagazine.com/journal/puy-de-dome. Les Gaulois du 92e se sont battus à Verdun du 6 au 11 mars 1916.

Journal de marche du 24° RIC

Dimanche 7 mai 1916 :

A 3 h 15 le Génie fait exploser un fourneau de mine dans la subdivi-sion du Sud tenue par le 4° Régiment.Tir de barrage consécutif. Aucune action d'infanterie.D'après les écoutes du poste téléphonique spécial installé dans la subdivision Sud, les Allemands renforceraient l'occupation de leurs lignes en face de cette subdivision (mesure prise probablement à la suite de l'explosion du fourneau de la veille).Le 3° Bataillon a été relevé dans le groupement Sud par le 2° Bataillon sans incident ; le 3° Bataillon est allé remplacer le 2° Bataillon à la tête de pont de Cappy.

LA BATAILLE DE LA SOMME

19

14 - 19

18

moyens).En4n, la situation en 4n d'année est elle aussi décrite, notamment au niveau du secteur du fort de Douaumont (pointillés rouges).

Nom : CARBON Prénom : Pierre Naissance : 05/12/1888Lieu de naissance : Saint loup de la Salle Marié à Cécile JOBLON,

née à Mont-les-Seurre en 1880,

une fille, Angèle née en 1909 à Saint Loup

Unité : 24° RI colonialeGrade : Caporal Pâtissier à ParisDécédé : Dimanche 7 mai 1916 à Capi (80) Médaille commémorative du Maroc

FILIATION :Père : CARBON Pierre Profession : Vigneron

Mère : FORAY ClaudineProfession : Vigneronne

Lundi 8 mai 1916 :

Tir de nos tireurs de position sur des guetteurs ennemis installés dans les arbres devant Dompierre.

Pertes des 7 et 8 mai - 4° Compagnie7 mai Carbon Pierre Caporal Tué Morvan François 2° classe Blessé Denis Henri 2° classe Blessé Reculet Louis Caporal Blessé8 mai Vermezo Noël 2° classe Blessé

Nom : GUEPEY Prénom : Louis Naissance : 13/09/1878Lieu de naissance : Saint loup de la SalleUnité : 57° RIGrade : Sergent Employé au PLMDécédé : Mardi 20 juin 1916 à Berliat - Alsace Croix de guerre

FILIATION :Père : GUEPEY Louis Profession : Cultivateur

Mère : BERARDET LouiseProfession : Cultivatrice

Historique du 57° RIT

Le 8 fevrier, le régiment quitte Cornimont et Rochesson et va s'embarquer à Kruth pour gagner en chemin de fer Bitschwiller et Thann.Le 3e batail-lon occupe les tranchées du secteur de l'Hartmannsweillerkopf, le 2e occupe celui de Steinbach, le 1er bataillon celui de Thann. Le 11 mars, le 3e bataillon du 57e quitte son cantonnement de repos à Bitschwiller et occupe le sous secteur de Roche-Dure, de Saint-Antoine et de Collardelle, ou le séjour est caractérisé par un vif échange de bombes et de torpilles.Le 15 avril , le 2e bataillon est relevé par le 52e bataillon de chasseurs et s'embarque le 16 a Bitschwiller pour Wesserling ; il cantonne le même jour a HusserenLe 4 mai il reprend les tranchées.Le 26 mai a lieu une attaque d'un petit poste de la 11e compagnie par des grenadiers ennemis ; cette attaque est vivement repoussée, sans pertes pour nous.Le 15 juin, bombardement du secteur de l'Hartmannswillerkopf.Tué par éclat d'obus : soldat Urpain Jean.Le 16 juin un feu violent d'artillerie française est ouvert sur les tranchées allemandes de la cote 425. Quelques volontaires attaquent la tranchée ennemie, font sauter un fortin et ramènent un prisonnier. L'artillerie allemande répond par un bombardementviolent.Le 17 juin le 3e bataillon est relevé par le 7e bataillon territorial de chasseurs et s'installe à Bitschwiller en réserve de division (positionde repos) où il arrive le 18 entre 4 et 5 heures.Le 19, citations à l'ordre du régiment : soldat Berthaud Charles - soldat Urpain Jean.Le 20 : tué par balle : sergent Guépey Louis.Le 24, citations à l'ordre de la brigade : sergent Guépey Louis, caporal Brissac Georges.

Citation à l'ordre de la 81° Brigade le 24 juin 1916

"Excellent sous-o%cier sous tous les rapports ; modèle de dévouement et de crânerie en toutes circonstances. A été tué par une balle au front au moment

où il examinait les lignes ennemies en un point dangereux."

Il est 7 h 30, en ce 1er juillet 1916, quand les si`ets des gradés résonnent sur la plaine picarde. Ainsi débute par cette journée ensoleillée la bataille de la Somme. Cinq mois plus tard, le 18 novembre, seul une dizaine de kilomètres auront été gagnés sur les lignes allemandes. Avec 1,2 million de morts, blessés et dis-parus, la bataille de la Somme marque l'a!rontement le plus sanglant de la Grande Guerre.

• Quel était l'objectif des états-majors alliés ?

En décembre 1915, à Chantilly, les états-majors alliés entérinent l'idée d'une vaste o!ensive sur la Somme pour repousser les Allemands vers la Belgique. En février, les plans sont arrêtés. Le 1er juillet, une soixantaine de divisions, majoritairement françaises, se lanceront sur un front de 70 kilomètres, entre Hébuterne et Lassigny. Seulement, la bataille de Verdun vient contrecarrer ce plan. Le front est réduit à 32 kilomètres. La France, contrainte d'envoyer des renforts dans la Meuse, ne mobilisera que 14 divisions sur les 39 initialement prévues. Le rôle primordial revient donc à l'armée britannique. Malgré tout, les Alliés disposent toujours de la supériorité numérique. À la veille de la bataille, ils ne doutent pas une seconde de la victoire.

• Pourquoi le plan des Alliés a-t-il échoué ?

Le 24 juin commence un bombardement d'artillerie d'une ampleur jusque-là inconnue. Les canons, disposés tous les 18 mètres environ, tirent, en l'espace d'une semaine, près d'1,5 million d'obus. Au matin du 1er juillet, les Britanniques font exploser une vingtaine de mines creusées sous les lignes allemandes. À La Boisselle, 27 tonnes d'explosifs créent un cratère de 100 mètres de diamètre et 30 de profondeur. Mais l'état-major allié a sous-estimé la solidité des défenses allemandes un système sophistiqué de tranchées, de blockhaus bétonnés sur des positions très avantageuses. Pendant les bombardements, les Allemands se sont terrés dans des abris jusqu'à 12 mètres de profondeur. De plus, l'équivalent d'un tiers des obus lancés n'a pas éclaté.

• Comment se déroule le premier jour de l'attaque ?

À 7h30, l'ordre est donné aux Britanniques, lestés par une trentaine de kilos d'équipements sur leurs épaules, d'avancer en ligne, sans courir. «Ils avan-çaient vers nous d'un pas lent et régulier, comme s'ils s'attendaient à nous trouver tous morts au fond des tranchées», se souvient un soldat allemand, cité dans le livre Le premier jour de la bataille de la Somme. Les Allemands attendent le dernier moment pour actionner les mitrailleuses. Dans l'heure qui suit l'o!ensive, les pertes sont estimées à près de 3000 par minute, soit 50 par seconde. Sur les 120.000 Britanniques partis à l'assaut ce jour-là, 40.000 sont blessés, 20.000 sont morts. C'est le jour le plus sanglant de l'histoire de l'armée britannique. Aucun assaillant n'arrive à atteindre leurs barbelés. Au sud, les Français progressent plus facilement.

• Quel est le bilan humain de l'attaque ?

Pendant cinq mois, les assauts se succéderont et les Alliés avancent très peu. Mi-septembre, l'apparition des premiers chars d'assaut n'y changera rien. Le 18 novembre, l'o!ensive cesse. Bilan: les Français ont progressé de 5 à 8 kilomètres, les Britanniques d'environ 12 kilomètres. Les objectifs de la première journée ne sont même pas rem-plis. Quatre millions d'hommes ont été successivement impliqués dans la bataille, venus du Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, Inde... Les pertes totales de la bataille sont estimées à 1,2 million d'hommes, dont 420.000 dans le camp britannique et plus de 200.000 Français. Côté allemand, 450.000 soldats ont été mis hors de combat. La bataille de la Somme est l'a!rontement le plus meurtrier de la Grande Guerre. Celle de Verdun a fait 750.000 tués, blessés et disparus. La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, fut, pour l'armée britannique, une véritable catastrophe, avec 58 000 soldats mis hors de combat dont 19 240 morts.

• Bilan stratégique

La bataille prit 4n le 18 novembre 1916. Le bilan fut, sur le plan militaire, peu convaincant. Les gains de territoires pour les Alliés furent modestes, une dou-zaine de kilomètres vers l'est tout au plus, le front ne fut pas percé. Les combats usèrent les adversaires, sans vainqueurs ni vaincus.

La bataille de la Somme se singularise, cependant, par deux innovations :* sur le plan militaire, par l'utilisation, pour la première fois sur un champ de bataille, d'une arme nouvelle, le char d'assaut ;* par l'utilisation du cinéma à des 4ns de propagande. Pour la première fois, un 4lm, La Bataille de la Somme, saisit une grande partie des horreurs de la guerre moderne en incluant des images tournées lors des premiers jours de la bataille.

Ces événements furent également couverts par des photographes et peintres, comme François Flameng, peintre o8ciel des armées françaises, dont les nombreux croquis et dessins de ces événements parurent dans la revue L'Illustration. La mémoire collective des Français n'a pas gardé trace de la bataille de la Somme tandis que celle-ci tient une large place dans la mémoire collective des Britanniques, des Canadiens, des Australiens et des Néo-Zélandais. Le 1er juillet est une journée de commémoration sur les principaux lieux de mémoire du Commonwealth dans le département de la Somme.

Historique du 26° RI

La nouvelle attaque qui vise Maurepas est pour le 30. Elle sera dure. Le ravin du Tortillard est un nid à projectiles où l'on ne peut songer à se grou-per. De la tranchée rouge jusque-là, la pente est descendante, en pleine vue de l'ennemi, sans un seul cheminement. A gauche, Maurepas forme un bastion bourré de mitrailleuses. Comme le 1er juillet, l'attaque sera menée par le commandant MIMAUD à gauche, le commandant BAILLE à droite. Le régiment se place dans la nuit. Le 30, au matin, il est entièrement massé sur l'escarpement au nord du Tortillard. L'heure sonne. Hélas ! il fait un brouillard empêchant de discerner à quelques pas autour de soi. A droite, les mitrailleuses crépitent. Une contre-attaque ennemie, peut-être même une attaque, s'est déclenchée au moment même de notre départ. Il y a là un tertre, puis un chemin creux qui facilitent la défense. Le lieute-nant SAUVAGEOT y pourvoit. Il est debout, la canne à la main, exhortant ses hommes. Il est atteint en plein front. Le lieutenant MOUTHON est là aussi avec un canon 37, le premier du régiment, reçu la veille. Il a déjà dressé des servants et tire à bout portant. La contre-attaque est arrêtée, mais nous devons rester sur place de ce côté. A gauche, le reste du 2e bataillon et le 3e bataillon se sont élancés. Le brouillard se lève. Que s'est-il passé? Les hommes sont plaqués à terre. Tous ces trous d'obus qu'on apercevait devant la première ligne étaient organisés et sont garnis de mitrailleuses.

Ni à gauche ni à droite du régiment les voisins n'ont avancé. Maurepas tient toujours. Les nouvelles arrivent lambeau par lambeau. La circulation des agents de liaison est pour ainsi dire impossible sur cette pente nue, balayée uniformément. Le capitaine RAUX (10e compagnie) est ramené grièvement blessé. Le capitaine HUIN (C. M. 3), cet o8cier d'élite, dont la compétence comme mitrailleur est universellement connue, est tombé au départ. Le commandant MIMAUD est couché dans un trou d'obus, blessé à mort. Il est avec sa première ligne. Comme Bayard, dont il a l'âme et la foi, il tient à mourir face à l'ennemi et fait pour cela ses dernières recommandations à l'un de ses agents de liaison qui l'assiste.

Il faut secourir cette gauche. On concentre le tir sur Maurepas... Un avion fait signe d'arrêter : nous avons des hommes contre le village, dans le cimetière ! Aussi loin? C'est Impossible : Le fait est exact cependant. Ce sont des braves des 9e et 10e compagnies. Pris sous les feux des deux par-ties, ils sont arrivés à attirer l'attention de l'avion en lui renvoyant les rayons du soleil avec des débris de métal tombés sous leurs mains. La nouvelle est con4rmée par le capitaine COTTENET lui-même, commandant la 9e compagnie. Un peu plus à gauche, se trouve le lieutenant ASCOLA de la 10e. « Ils ne demandent qu'à tenir jusqu'au dernier », a écrit COTTENET sur un bout de feuille de son carnet. Qu'on les renforce, dès que cela sera possible. La nuit tombe. On se regroupe en4n. Le Ier bataillon relève à gauche le 3e bataillon dont le capitaine AUBRY s'est employé à recueillir les débris. Comme il en manque, hélas ! au 2e comme au 3e bataillon : 13 o8ciers dont 10 tués et 446 hommes tués ou disparus.

Nom : HUMBERT Prénom : Georges Naissance : 04/09/1890Lieu de naissance : Authumes (71)Unité : 26° RIGrade : Sergent Poseur au PLM

Décédé : Dimanche 30 juillet 1916 à Maurepas (80) - Disparu

FILIATION :Père : HUMBERT Claude Profession : Journalier

Mère : PRIN HortenseProfession : Journalière

Pierre Loti, qui visita « l'enfer de la Somme », a écrit, sur ces paysages sinistres, quelques pages saisissantes qu'on voudrait pouvoir citer toutes :« ... Par degrés, nous pénétrons dans ces zones inimaginables à force de tristesse et de hideur, que l'on a récemment quali4ées de lunaires.La route, réparée en hâte depuis notre récente avance française, est encore à peu près possible, mais n'a, pour ainsi dire, plus d'arbres de l'allée d'autrefois.Restent seulement quelques troncs, pour la plupart fracassés, déchiquetés à hauteur d'homme ; et, quand au pays à l'entour, il ne ressemble plus à rien de terrestre : on croirait plutôt, c'est vrai, traverser une carte de la Lune, avec ces milliers de trous arrondis, imitant des boursou�ures crevées.Mais, dans la Lune, au moins, il ne pleut pas ; tandis qu'ici tout cela est plein d'eau à l'in4ni, ce sont des séries de cuvettes trop remplies, que l'averse inexorable fait déborder les unes sur les autres ; la terre des champs, la terre féconde, avait été faite pour être maintenue parle feutrage des herbes et des plantes; mais, ici, un déluge de fer l'a tellement criblée, brassée, retournée, qu'elle ne représente plus qu'une immonde bouillie brune, où tout s'enfonce.Çà et là, des tas informes de décombres, d'où pointent encore des poutres calcinées ou des ferrailles tordues, marquent la place où furent les villages »

Texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922 »

« Je me rappelle, un soir d'octobre 1916, écrit M. Victor Giraud, avoir rencontré un petit chasseur qui, le matin même, avait quitté Sailly Saillisel.Fourragère, croix de guerre, deux blessures, le casque bosselé, la capote déteinte, encore toute maculée de la glorieuse boue des tranchées, tous les signes extérieurs de l'héroïsme.Rien pourtant, dans sa vie antérieure, ne semblait l'avoir prédestiné à être un héros : simple petit employé dans un magasin de nouveautés, il arri-vait en permission, et il allait embrasser sa femme et son enfant. A le voir, à l'entendre parler, tout vibrant encore de la bataille d'où il sortait, on res-pirait littéralement l'air du front.Ses propos étaient magni4ques. Avec une modestie parfaite, sans la moindre emphase, sans se plaindre, il décrivait les misères et les dangers de leur dure vie quotidienne, misères et dangers plus terribles que ceux qu'il avait connu à Verdun, les bombardements e!royables, les ravitaille-ments inexistants, les abris dans les trous d'obus remplis d'une boue glacée, et la pluie qui tombe sans cesse, qui détrempe les corps et les âmes.Oui, certes, disait-il, la vie que nous menons est infernale. Mais c'est le devoir. Et nous lutterons jusqu'au bout, car nous sommes sûrs de vaincre. Et nous ne voulons pas que nos enfants voient ce que nous avons vu »

Il n'était peut-être pas un seul soldat français qui n'eût souscrit à ces viriles paroles.Oui, Verdun, la Somme : deux atteintes irréparables portées au prestige de l'Armée allemande.

Nom : BOULET Prénom : François Naissance : 13/09/1879Lieu de naissance : Saint Loup de la SalleUnité : 53° Bat Chasseurs AlpinsGrade : 1° classe Vigneron

Décédé : Lundi 4 septembre 1916 à Maurepas (80) - Disparu

FILIATION :Père : BOULET Marc Profession : Vigneron

Mère : FORÊT MarieProfession : Vigneronne