Bases physiologiques de la vision
Transcript of Bases physiologiques de la vision
Bases physiologiques de la visionJean-François Le Gargasson
Plan du cours
� Les voies visuelles� L’architecture fonctionnelle� L’acuité visuelle� Le champ visuel� La sensibilité aux contastes� La perception des couleurs
LES VOIES VISUELLES
Le Gargasson - Rigaudiere
Deux yeux : vision binoculaire
Voies de conduction visuelles :• Deux nerfs optiques
•Chiasma
• Tractus optique
• Relais synaptique au CGL
• Radiations optiques• Scissure calcarine• Cortex visuel primaire &
Nombreuses aires visuelles associées :
Rappel d’anatomie des voies visuelles
OG OD
Cortex Vis I aire D’après Vital-Durand 1986
La lumière visible : 400 à 700 nm
Gamme étendue de niveaux lumineux
•Très faibles ou faibles niveaux lumineux : •clair de lune•éclairage de ville la nuit, phares de voitures sur route
NL dits scotopiques = Vision de nuit
perception en nuances de gris de gris clair ou très fon cémauvaise acuité visuelle
Rappels sur le stimulus visuel
La lumière visible : 400 à 700 nm
Gamme étendue de niveaux lumineux
•Forts niveaux lumineux : •Lumière du jour ou son équivalent : sources lumineuses
NL dits photopiques = Vision de jour
perception en couleursbonne acuité visuelle
Rappels sur le stimulus visuel
cornéehumeur aqueusepupillecristallinhumeur vitrée
Rétine : récepteur des images de l’espace objet apr ès * transmission par les structures transparentes* focalisation du plan image sur le plan rétinien
L’oeil
Rétine : récepteur des images de l’espace objet
visible si le fond de l’oeil est éclairé à travers la pupille
fovéola
Point d’impact de l’axe visuel
La rétine
Rétine : récepteur des images de l’espace objet
Papille : zone de passagedes axones c gg : NO
= absence de tissu rétinien= absence de vision
visible si le fond de l’oeil est éclairé à travers la p upille
La rétine
Rétine : récepteur des images de l’espace objet
La vascularisation rétinienne
La rétine
Rétine : récepteur des images de l’espace objet
fovéa
Point d’impact de l’axe visuel
10 degrés centraux de la rétine :
« rétine centrale »
correspond
Champ visuel central
En vision de jour =
Zone du « bien voir »10 degrés centraux
La rétine
Rétine : récepteur des images de l’espace objet
10 degrés centraux
En dehors de la zone centrale
Images projetées sur
le pôle postérieur ou
« rétine périphérique »
correspond
Champ visuel périphérique
La rétine
En vision de jour : (NL photopiques) les images situ ées
Rétine centrale (: CV central) : zone de « bonne vision »
vision précise :* bonne acuité visuelle
* bonne vision des couleurs pour les forts contrastes lumineux ou chromatiques
Rétine périphérique (: CV périphérique) : zone « d’alerte »
vision des mouvements : déclechm mouv tête ou des yeux
La stimulation rétinienne
En vision de nuit : (NL scotopiques)les images situées
Rétine centrale : peu ou pas de vision
Rétine périphérique :
mauvaise acuité visuelle
perception * des faibles NL
* des faibles contrastes lumineux
perception en « gris et blanc » et pas en couleurs
La stimulation rétinienne
Ces propriétés sont liées à l’architecture fonctionnelle de la rétine
Deux systèmes : photopique = vision de jourou syst des cônes
scotopique = vision de nuitou syst des bâtonnets
Rétine : organe - de réception - de transduction
Transformation
des signaux lumineux signaux électrophysiologiques
La rétine
Cliché : SG Rosolen
Architecture fonctionnelle de la rétine
Cônes et bâtonnets : c sensoriellesCliché : SG Rosolen
cônes bâtonnets
Architecture fonctionnelle de la rétine
C horizontalesCliché : SG Rosolen
Architecture fonctionnelle de la rétine
C bip de cônes et c bip de bâtCliché : SG Rosolen
Architecture fonctionnelle de la rétine
C amacrinesCliché : SG Rosolen
Architecture fonctionnelle de la rétine
C ganglionnaires : axones : NOCliché : SG Rosolen
Architecture fonctionnelle de la rétine
C ganglionnaires : axones : NOlumière
Cliché : SG Rosolen
Architecture fonctionnelle de la rétine
Vue sous un angle de 2° environZone d’impact de l’axe visuelLieu de focalisation des imagesZone avasculaireUn seul type de cellules : les cônes
atteints directement par la lumière
350 µm
http://bilicvision.hr/makula.html
Architecture fonctionnelle de la rétine
Zone avasculaire
www.atlasophthalmology.com/atlas/photo
Architecture fonctionnelle de la rétine
Dépression fovéolaire visible en OCT (Optical Coherence Tomography)
Architecture fonctionnelle de la rétine
Article externe :
Photopigment : transduction
Bât : rhodopsine
Cônes : photopigm L ouphotopigm M ouphotopigm S
= trois types de cônes ditsL, M et S
Schnapf et Baylor Pour la Science 1990
Les photorécepteurs :cônes et bâtonnets
Nombre des bâtonnets 100 M : nb de cônes x 20
Nombre des cônes 4,5 M
cônes L + M : 90%cônes S : 10 %
RépartitionCônes partout et seuls à la fovéolaBâtonnets partout sauf à la fovéola
Cônes régulièrement répartis entre les bâtonnets
Les photorécepteurs :cônes et bâtonnets
cône
bâtonnets
Cônes espacés en périph
5°
18°
30°
60°
Curcio et al. J Comp Neurol 1990, 292: 497-523
Densité des PRDensité des cônes à la fovéola
max : 200.000 /mm 2
cônes seuls et très fins
Densité des bâtonnets :max en zone périphérique
Les photorécepteurs :cônes et bâtonnets
Propriétés des cônes et bâtonnets
dues à celles des photopigments : transduction
Étape initiale : Absorption des photons
Résultat : variation de l’état de polarisation des PR
Mécanismes semblables cônes et bâtonnets
À l’obscurité : PR dépolarisés
Les photorécepteurs :cônes et bâtonnets
ouverts
TC
Photopigmentsde PR
Transducinede PR
Phospho-di-estérase
Ph
PDE
TC
PDE
GMPc
Obscurité
canaux Na+
ouverts
Ph
Obscurité : absence de photons
PR : dépolarisés : glutamate
Mb du PR
Propriétés des cônes et bâtonnets
dues à celles des photopigments : transduction
Étape initiale : Absorption des photons
Résultat : variation de l’état de polarisation des PR
Mécanismes semblables cônes et bâtonnets
À l’obscurité : PR dépolarisés
À la lumière : PR hyperpolarisés
Les photorécepteurs :cônes et bâtonnets
boucle de régulationà la lumière
Lumière : photons
Photopigmentsde PR
Transducinede PR
Phospho-di-estérase
Ph
TC
PDEPh
TC
PDE
activé
activée
activée
GMPc
GMPc
Obscurité
Lumière
ouverts
fermés
canaux Na+
PR : hyperpolarisés : peu ou pas glu
Mb du PR
Cascade avec une Pn G
Pour différents niveaux lumineux scotopiques : Visio n de nuit
Seule la rhodopsine est capable d’absorber les photons
donc seuls les bâtonnets fonctionnent…
Vision scotopique
Rhodopsine : un seul photopigment : vision en nuance s de gris
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
390 440 490 540 590 640 690
nm
Rhodopsine Photopigment S Photopigment M Photopigment L
510 nm400 nm 650 nm
Probabilité d’absorption des photons = f(longueurs d ’onde)
L1 L2 L3 L4
pas de vision
Pour différents niveaux lumineux photopiques : Visio n de jour
Les trois photopigm de cônes absorbent les photons
- réponses graduables en fonc de l’intensité du NLPerception d’une large gamme de NL
- réponse constante des bâtonnets
donc seuls les cônes sont codants pr les NL photopiq ues
Vision photopique
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
Probabilité d’absorption normaledes trois photopigments
S: 420 M: 530 L: 560
a
b
c
d
e
f
g
L1 L2 L3 L4
Probabilité d’absorption des photons = f(longueurs d’o nde)
Vision de jour
Les voies de la conduction visuelle
� Voie P parvocellulaire� Voie M magnocellulaire� Voie K koniocellulaire
Chaque cône central L ou M : une voie P : 2 c bip naines : ON - OFF2 c gg naines : ON - OFF
VOIE P
80% NOC parvoc CGL
Plusieurs cônes L et M : une voie M : 2 c bip diffuses : ON - OFF2 c gg parasols : ON - OFF
VOIE M
20% NOC magnoc CGL
Voie K : 5 cônes S
1 Cc bipolaire de cônes S et cc gg bistratifiée
1% du NO
Voie des bâtonnets : voie P utilisée qd les cônes ne fonctionnent pas ...
En NL faibles ou scotopiques
voies P et M = (99 % du NO)
° avec divergence donc amplification de l’information
provenant de la rétine centrale
° explique les bonnes performances
de la zone centrale de la rétine...
Amplification zone maculaire après relais aux CGL
Large représentation maculaire ds aires visuelles I aires
Importance des voies P & M
° avec convergence donc compression de l’information
provenant de la rétine périphérique
° explique les moins bonnes performances
de la zone périphérique de la rétine...
° pas d’amplification après relais aux CGL
° faible représentation zone périphérique ds aires visuel les I aires
Importance des voies P & M
Toute altération du champ visuel central (10° centraux ) (cônes)ou plus
modification de l’acuité visuellemodification de la vision des couleurs
champ visuel périphérique (cônes et bâtonnets)
En vision de jour :altération de la perception du mouv (cônes ++)
En vision de nuit :altération de la perception des faibles NL (bât)
Dysfonctionnements rétiniens
Toute neuropathie optique :
altération essentiellement de la voie P
° diminution de l’acuité visuelle
° trouble de la vision des couleurs
Exemple :toxique (alcool)médicamenteuse : éthambutol (antituberculeux)compressive (glaucome ou intracanalaire…)dégénérative (démyélinisation : SEP)…
Dysfonctionnements rétiniens
L’ACUITÉ VISUELLE
L’acuité visuelle
� Echelle de lecture de SnellenUtrecht 1862
� 1888 Landolt
L’acuité visuelle
� Elle fait référence au pouvoir de discrimination et à l’identification des formes.
� Il existe plusieurs types d’acuité visuelle
� Hooke (1635-1703) parla en premier d'acuitévisuelle
Les acuités visuelles
� Le minimum visibile élément vu ou non vu (champ visuel, les étoiles)
� Le minimum separabile Acuité avec table d’optotype anneau E
� Le minimum legibile ou acuité de contourTables d’optotypes
� Le minimum de discrimination spatiale ou hyperacuité acuité vernier
Minimum séparable :
C’est le plus petit angle exprim é en minutes d’arc (’)qui permet de voir deux barres de longueurs données juste séparées
AV = 1/αααα’
Définition de l’acuité séparabile
Conception des anneaux d’acuité52
Origine de la notation en 1/10 ième
Acuité visuelle = 1/a’si a = 1’AV = 1/1’ = 10/10 ième
performance moyenne...Performance normale :
a = 0,7’AV = 1/0,7’ = 14-15/10 ième
Performance optimale :a = 0,5’
AV = 1/0,5’ = 20/10 ième
si test vu en lumière du joursi son contraste est maximumsi test analysé par la fovéola
Mesure de l’acuité visuelle
Calcul d’une échelle d’acuité
� Constitution des échelles d’acuité
Minimum lisible : tableaux de lettres : optotypes
Echelle Monoyer Echelle physiologique : ETDRSProg arithmétique AV en 1/10 ième géométrique AV en log MAR
Acuité visuelle et densité des cônes
Fluctuations de L’acuité visuelle
� Facteurs dépendant du sujet à examiner� Le diamètre pupillaire� La réfraction� L’accommodation� La transparence des milieux� La topographie rétinienne fovéola périphérie� Les mouvements oculaires� La vision binoculaire� L’âge
LE CHAMP VISUEL
Champ visuel normal
Champ visuel et vitesse
� Le champ visuel varie avec la vitesse
Les altérations du champ visuel
Altération du champ visuel
� CV N’est possible que si la
fonction résiduelle est suffisante
� Doit tenir compte de la fixation� Stabilité� Existence de plusieurs PRL
Altération du champ visuel
� Altération du champ périphérique� Bonne acuité visuelle� Danger pour les aptitudes professionnelles� Rétinopathie pigmentaire glaucome
Altération du champ visuel
� Test de compréhension parfois difficile et qui n’est pas fiable si le point de fixation est instable
� L’interprétation doit être faite en connaissant la localisation du PRL
Grille d’Amsler = test maculaire
Altération rétinienne et champ visuel
� localise et quantifie le déficit � Scotomes absolus et relatifs
Altération du champ visuel
� hémianoptie
LA SENSIBILITÉ AUX CONTRASTES
La sensibilité au contrastes
� Définit une zone de visibilité en fonction des fréquences spatiales et de la valeur du contraste
� C=Lmax-Lmin/ Lmax+Lmin
Sensibilité aux contrastes et acuité
� L’acuité visuelle est un point particulier de l’espace de vision des contrastes
� Plus haute fréquence spatiale vue avec un contraste 1
Tests de la sensibilité aux contrastes
Mesure de la sensibilité aux contrastes
LA PERCEPTION DES COULEURS
Perception des couleurs
� Dyschromatopsies acquises
� Dyschromatopsies héréditaires
Possibilité d’échantillonnage des longueurs d’ondeEn vision photopique : « vision des couleurs »
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
390
405
420
435
450
465
480
495
510
525
540
555
570
585
600
615
630
645
660
675
690
nm
Cône S Cône M Cône L Bâtonnet
Courtes Moyennnes Grandesλλλλ
PigmL ou1er pigm
PigmM ou2ièmepigm
PigmS ou3ièmepigm
Trichromatisme anormal : anomalie
Anomalie photopigmL :Prot-anomalie
Max déplacé vers moyennes λ
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
390
405
420
435
450
465
480
495
510
525
540
555
570
585
600
615
630
645
660
675
690
nm
Photopigment S Photopigment M Anomalie photopigment L
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
Probabilité d’absorption normaledes trois photopigments
Trichromatisme anormal : anomalie
Anomalie photopigmM :Deutér-anomalie
Max déplacé vers grandes λ
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
390
405
420
435
450
465
480
495
510
525
540
555
570
585
600
615
630
645
660
675
690
nm
Photopigment S Anomalie photopigment M Photopigment L
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
Probabilité d’absorption normaledes trois photopigments
Dichromatisme : an-opie
Abs pigm L : Prot-anopie
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
Probabilité d’absorption normaledes trois photopigments
Dichromatisme : an-opie
Abs pigm M : deutér-anopie
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
Probabilité d’absorption normaledes trois photopigments
Confusions :deux λ différentes procurent des sensations identiqueslorsqu’elles ont même probabilité d’absorption
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
Deutéranope Sujet normalLes daltoniens confondent le « vert » et le «rouge »
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
400
415
430
445
460
475
490
505
520
535
550
565
580
595
610
625
640
655
670
685
700
nm
Photopigment S Photopigment M Photopigment L
Monochromatisme à cônes S : Absence de pigm L et M
Pas de vision des couleurs possiblesCas exceptionnel…
Tests de la vision des couleurs
� Planches isochromatiques
� Classement de pions� Saturé héréditaire
� Désaturé acquises
LA VISION ET LES MÉTIERS
Aptitude professionnelle
� L’espace de vision est défini pour certaines professions.� Transports en commun� Aéronautique� Marine� Armée� Graphiste� Électronique….
Aptitude professionnelle
� Les contraintes sont différentes selon la profession
� Acuité visuelle: conduite, graphisme� Vision des couleurs: électronique, peintre� Champ visuel: conducteur d’engins
� Consulter les règlements et la législation avant de faire un certificat d’aptitude.
� Le médecin est responsable en cas de mauvaise évaluation de l’aptitude
Rôle du médecin
� Établissement d’une fiche d’aptitude� À l’embauche� Régulièrement
� Renforcement pour certains métiers� Travail sur écran� Travail de nuit
� L’ophtalmolgiste donne un avis mais ne décide pas de l’aptitude
� Certaines aptitude sont le fait de médecins agréés� Personnel naviguant
MERCI DE VOTRE ATTENTION !
Daumier