Banque d’images et pistes pour la classe - Beauvais

4 L’architecture / Le patrimoine : La maladrerie Saint-Lazare

Banque d’images et pistes Banque d’images et pistes Banque d’images et pistes Banque d’images et pistes pour la classepour la classepour la classepour la classe

4 L’architecture / Le patrimoine : La maladrerie Saint-Lazare > 2

Dossier élaboré par :

Marie Ansar, chargée de mission patrimoine de la ville de Beauvais,

Daniel Pelletier, Hervé Hemme, François Jouin,

Conseillers pédagogiques départementaux en Arts-visuels

de l’inspection académique de l’Oise

Le jardin de Nébamon vers 1400 av.J-C peinture murale H : 64 ; L : 74,2 cm

Provient d’un tombeau de Thèbes British Museum, Londres

4 Arts visuels // L’architecture / Le patrimoine > n°2.1

Préhistoire et Antiquité Moyen Âge Temps Modernes XIXème siècle XXème siècle et notre époque

Maître anonyme Le Jardinet du Paradis

1415 Huile sur bois

H : 26,3cm ; L : 33,4 cm Städelscher Kunstinstitut, Francfort

Quelques œuvres autour du jardin (sources : Revue Dada N°73)

Les terres irriguées du Nil donnent à l’Egypte l’abondance, des plantations luxuriantes, des vergers chargés de fruits. Tous ses jardins évo-quent l’eau bienfaisante en plaçant en son centre un bassin poissonneux. Les morts em-porteront dans la tombe ce double terrestre qui les fera vivre dans la félicité au royaume de l’au-delà.

Jardin de rêve, il est une allégorie de l’Eglise, présidée par la Vierge. C’est le Paradis retrou-vé, la Vierge couronnée lit, assise au milieu des fleurs et des fruits. Autour d’elle, de saints personnages s’activent. A ses pieds, l’enfant musicien. Muguets, violettes, lys répondent à un symbolisme précis, codifié, du langage des fleurs. Quant à la rose, la plus célébrée, elle est l’image de la Vierge.

F.Jouin /H.Hemme/D.Pelletier— Apm1— Inspection académique de l’Oise– Marie Ansar, chargée de mission patrimoine, ville de Beauvais, 2010

Flore, le top-modèle de la Renaissance

Sandro Botticelli Le printemps vers 1482 détrempe sur bois de peuplier H : 203cm ; L : 314cm Galerie des Offices, Florence

Botticelli reprend ici un thème mythologique du poète de l’Antiquité romaine, Ovide : le dieu du vent, Zéphyr, poursuit la nymphe Chloris et la change en Flore. La scène se passe dans le jardin de Vénus, lieu de paix, de beauté, d’abondance. Ce tableau a certainement été commandé pour le mariage de Lorenzo di Pierfran-cesco de Médicis. La déesse du printemps est couronnée de fleurs, vêtue d’une robe parsemée de fleurs, dans un verger d’orangers. Dans ce tableau, près de cinq cents espèces de plantes ont été identifiées, dont plus de cent cinquante fleurs.



Jérôme Bosch Le Jardin des délices Triptyque, panneau central (détail) H : 220 cm ; L : 195 cm Musée du Prado, Madrid

Tout à fait au début de la Renaissance, le jardin est encore le lieu imaginaire des premiers temps de l’Homme. C’est le lieu de l’innocence. L’humain vit nu, en sym-biose avec la nature et les animaux.




Une nature miniaturisée En Extrême-Orient, l’art des jardins est, comme la poésie, un exercice spirituel, un mode de contemplation. Le mo-dèle du jardin japonais, hérité des Chinois, est la nature miniaturisée, microcosme de l’univers. Hokusai, à partir de 1812, crée des estampes sur le thème du paysage. Celle-ci offre une idée du jardin japonais avec des mises en abîme : deux paysages, l’un peint sur un tissu, l’autre sur un pot de céramique qui, lui, porte un arbre miniature et une plante fleurie.

Hokusai Nature morte avec pin miniature et bol d’eau

1822 Estampe de la série des chevaux H : 20,6 cm ; L : 18,3 cm Rijksmuseum, Amsterdam

Gustave Caillebotte Yerres, au jardin potager

vers 1878 Huile sur toile

H : 90 cm ; L : 117 cm Collection privée

Claude Monet L’ancêtre du Land-Art Monet prend son jardin de Giverny comme thème de ses tableaux. Installé là-bas en 1833, l’artiste y crée son jardin idéal. Il invente, acclimate les plantes les plus rares, étage et agence ses massifs, imaginant les effets et les masses colorées. Précurseur du Land-Art, il construit et installe un jardin où chaque fleur, chaque plante, chaque ar-bre compose une palette vivante, mouvante sous le soleil et le vent, une palette aux tons purs, aux touches juxtaposées, aux lumineuses ombres bleues.

Claude Monet Le jardin de Giverny 1902 Huile sur toile H : 89 cm ; L : 92 cm Osterreichische Galerie, Vienne



Vers la pratique plastique


« Inventer un jardin, c’est inventer un monde, concevoir un uni-vers, le tracer, organiser des espaces dans l’espace, construire

une logique du regard, de la géométrie, de l’imaginaire… »

« Le jardin est un monument vivant, une composition d’architecture, dont le matériau est principalement végé-tal, et comme tel périssable et renouvelable.

Son aspect résulte d’un perpétuel équilibre entre le mouvement cyclique des saisons, le développement et le dépérissement de la nature, et la volonté d’art et d’artifice qui tend à en pérenniser l’état ».

Aline Rutily, arts visuels et jardins. Scéren CRDP Poitou-Charentes

Quelques pistes pour la classe autour du jardin

Questionner l’environnement proche et construire son rapport au monde

• en amenant les élèves à porter un regard sensible sur leur environnement • par des activités liées à la collecte et à la collection • en les amenant à restituer le fruit de leur recherche et de leur questionnement sous des formes plas-

tiques, esthétiques, poétiques et/ou scientifiques (par l’inventaire, la classification) • en faisant du lien avec les pratiques des artistes et l’histoire des arts • en construisant des outils pour la classe et pour l’élève (la banque d’images et le carnet - d’environ-

nement, de territoire…)

Jardin et collections

L’oeil à l’oeuvre Le temps, les saisons Le végétal, le minéral Le simulacre Le reportage photographique

Faire l’inventaire d’un site avec rigueur...



Vers la pratique plastique


Les activités à mener concernent :

• l’exploration « sensible » des parcs et jardins et de l’environnement proche (la cour et le jardin de l’é-cole)

• l’exploration dirigée (la conservation des traces visuelles et sonores, le questionnement autour du pas-sage des saisons, le recueil des impressions et des mémoires personnelles et collectives)

• la collecte et la collection d’images (activités langagières, vocabulaire spécifique, tri, classement…) • la collecte de végétaux et autres éléments de l’environnement proche ; définir des entrées et des in-

tentions pour des collections • l’étude des herbiers et de leurs propriétés dans le but de se les réapproprier dans un travail de détour-

nement autour de l’imaginaire (faire du « vrai-faux-vrai ») • la réalisation de projets plastiques « in situ » : cabanes, épouvantails, labyrinthes, installations végétales,

visuelles, sonores… • la réalisation de jardins : du projet – dessins, maquettes - à la réalisation de jardins de poche, de jardins

d’intérieur, de jardins d’extérieur… • la découverte d’un genre, le paysage, au travers de l’analyse d’œuvres prises dans l’histoire de l’art, et

d’observations faites dans la nature (horizon, profondeur, lumière, cadrage…)

Chris Drury La roue de la médecine Un objet naturel pour cha-que jour de l’année, douze segments de papier, un pour chaque mois fabriqué durant ce mois à partir de la pâte de certaines plantes, une empreinte de champi-gnon. 16 août 1982-16 août 1983

Du 16 au 31 août 1982

Rémiges de vanneau Noyaux de prune Graines de genêt Graines de frêne Pelure d’orange

Ajonc Sorbes

Brin de houblon Plume rectrice de ramier

Ecorce d’if Os de lapin

Galets de plage Polypores squameux

Crâne de chat Plume de tourterelle turque

Papillon dans résine de prunellier

Extrait du descriptif de l’œuvre

Source photographique : Chris Drury, Silence Art Espace, Catleya Editions, 1998


L’approche sensible

Une approche fondatrice, la collection comme regard sur le monde Regarder, c’est déjà un acte créatif

La collection, un ensemble d’objets réunis dans une forme esthétique, porteuse d’un sens, d’une intention, d’une lecture.

Les trois étapes de l’activité de collecte et collection : 1. Repérer, comparer, interroger 2. Sélectionner, regrouper, créer des liens 3. Ranger, présenter, mettre en scène Le parcours sensoriel Note : pour les petits, il n’est pas nécessaire (ni d’ailleurs trop conseillé) de s’éloigner bien loin. Le travail peut être mené dans l’environnement proche de la classe (l’école, la cour, le jardin…) Voir les trois premières séquences du travail sur la collection, DVD maternelle L’enseignant propose un itinéraire dans un environnement naturel. Il s’agit ici de solliciter les sens des élèves : • voir : fenêtres dans du carton, traces photographiques, réaliser dessins et croquis in situ • entendre : fermer les yeux, enregistrer • sentir • toucher

Rapporter des matériaux de cette sortie, et les utiliser pour coder des parcours. On utilise, non seulement les matériaux naturels, mais aussi les matériaux sonores, les photos, les dessins, les odeurs (à partir de parfums, d’huiles essentielles)...

Les matériaux, la matière • par cadrage, relever des « images de la terre ». Se constituer une banque d’images en recadrant des

photos prises dans des magazines • faire un catalogue d’« effets de matières » en explorant les matériaux et les opérations plastiques • explorer le sol à partir de fenêtres découpées dans du carton. Décrire ce que l’on voit, prendre une

photo, ramasser des matériaux et en faire un échantillonnage • chercher à reproduire (en relief) ces fragments

Voir autrement Des moments privilégiés pour éduquer le regard

Guider le regard

4 L’architecture / Le patrimoine Arts visuels // > n°2.6





Créer un abécédaire-imagier du jardin A comme abri B comme Bassin C … La lettre, l’image, une définition mise en page

Les « feel boxes » C’est la résultante d’un travail sur la boîte et sur les parcours sensoriels. Il s’agit de recréer un univers de sensa-tions, un parcours composé de boîtes dans lesquelles il faut plonger la main, à l’aveugle. On travaillera la relation contenant-contenu. On peut éprouver des sensations agréables ou désagréables. Une dizaine de boîtes semble constituer un bon parcours. En plongeant la main dans la boîte, on cherchera davantage à exprimer un ressenti qu’à identifier l’objet (ou le matériau) qui s’y trouve. A partir des sensations éprouvées aux différentes étapes, on peut essayer de recréer des cartes. En modifiant l’ordre des « feel boxes », on invente chaque fois de nouveaux parcours, de nouvelles aventures.

La terre, la boue. Activités possibles : • construire un répertoire des actions et réactions du matériau sur différents supports • recouvrir des objets, des parties de corps. Laisser sécher et prendre des photos • se servir de la boue comme liant pour réaliser des sculptures matiéristes

Palette de terres. Échantillons prélevés lors de promenades.

Classer les matériaux récupérés


La « boîte paysage » A partir de palettes de matériaux (organisés en collections, récupérés lors de « parcours sensoriels). Morceaux de bois, brindilles, cailloux, feuilles, échantillons de sable, terres de couleurs différentes, écorces, ... Les matériaux seront triés et classés, les échantillons seront collés sur du carton fort (10x10 cm) et pourront servir de référents afin de travailler couleurs et matières. Les matériaux seront utilisés pour leurs qualités plastiques, oniriques. Placés dans des boîtes, en bois (si possible), ils entreront en résonance par des jeux de forme, de matière, de couleur... Comme le portrait-robot, la boîte-paysage peut être le descriptif sublimé d’un environnement.

Le jardin d’intérieur et le jardin de poche

Les architectures végétales Utiliser les matériaux récupérés (minéraux et végétaux), pour créer des objets en trois dimensions (passerelle vers l’arte povera) : • à partir de photos, vers des représentations imaginaires

du paysage...




Herbiers et collections, un exemple Univers imaginaires, fabriquer des plantes inconnues Chercher un nom pour la plante Première possibilité : écrire des noms d'animaux sur des morceaux de papier, en tirer trois au sort, puis mélanger quelques syllabes. Deuxième possibilité : ouvrir le dictionnaire au hasard, y prélever des noms étranges et les associer (en profiter pour regarder la définition des mots…) Troisième possibilité : petit cadavre exquis, un premier élève inscrit une syllabe qu'il cache, un se-cond ajoute une autre syllabe, etc… (4 ou 5 fois). Il est possible bien entendu d'ajouter des adjectifs. On en fera une liste et on en tirera un au sort. Dresser une première fiche signalétique, que l'on complétera en la détaillant au fur et à mesure du travail.

On cherchera : • Son milieu de vie, son origine géographique : sous les lits, dans les vide-ordures, au fin fond

de la Sologne…? • Son nom savant, son nom vulgaire • Sa taille, son poids • Son mode de reproduction, ses différentes formes : plante adulte, graine, fruit • Ses particularités, ses vertues, son utilisation (culinaire, médicinale, décorative)




Les fleurs trouvées dans l’environnement proche

Trouver une forme, un support de mise en scène rendant compte de

Crédits photographiques : « Arts-Visuels et jardins » Anne Rutily, Scéren CRDP Poitou-Charentes « Dessine-moi un jardin » Scéren CRDP Orléans-Tours, Jardiland

Banque d’images et pistes pour la classe - Beauvais

Documents

Transcript of Banque d’images et pistes pour la classe - Beauvais