ATATÜRK ÜNiVERSiTESi İSLAMI. İLIMLER F BüL TESI...

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2 O CC.\i: ES9 ATATÜRK ÜNiVERSiTESi . F BüL TESI DERGISI 3. (Fasi!kül 1- 2) Sevinç Ankara. 1979

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  • 2 O CC.\i: ES9

    ATATÜRK ÜNiVERSiTESi

    . İSLAMI. İLIMLER F BüL TESI DERGISI

    3. Sayı

    (Fasi!kül 1- 2)

    Sevinç Matbaası, Ankara. 1979

  • ŞEYH BEDREDDiN

    Osmanil.ı - Türk tefe!kkür taıı.illıinde halen oldukça tartışmalı bir yer işgal eden Şeyh Bedreddin, 1359 (Hiçri 760) tariılıinde Simavna (T,rakıya) Ka:S:aibaısı'nda doğdu. İLk tahsilıiırıi Simarvna kadısı eilan baıbası İısrail'den gördü. Daha sonra taıhsilıiıne Bursa, Konya, Şam medreselerinde devam etıti. Fakat taih.silmde esaslı forma&yonu M:ı;sı.r medreselerinde alıdı. Şeyh Bedreddin'in Hüseyin Mılati. He .te-ması ve. O'ndan ders görmesi O'nun için haıyatında bir dönüm nok-tası oluyor. Bu arada, Şeyh'in Tebriz'e .kadar uzanan maceralı bir seyaıhatı vardır.

    · Şeyh Bedreddin Mrsır'dan temelli olarak Anadolu'ya döndüğü tarıihlerde · Anaddlu, Timur Yıldırım Beyaıziıt' e ikaırşı Ankara mey-dan muhare!besiırıi kazanmış, Osmanıl:ılarui bürtıürılüğü zedelenmiş ve heyJıiklere bölünmüş bir duYUmda idi. Netice olarak Osmanlılar sosyo-ekonomik ve po.11tiık bakımından bir bunalım devresil'li yaşıyordu ki bu devreye ·Osmanlı tarihinde « Fetret Devre»si ad.:ı veriılmefutedir. Şeyh Bedreddı:irrı şehzade!ler mücadelesinde Musa Çeleıbi tarafıını tutuyor ve hatta O'na kazasker dluyor. Diğer şehzadeler Mehmet Çelebi ;karşı·srp.da mücadelelerinıi .kayhettikten sonra Şeyh Bedreddin 1420 (Hicri 823) tarilıinıde, Serez'de iıdaı:rn edilmiştir.

    Dr. Bilal DiNDAR

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  • SAYJj BADR AL-DİN ~..MÜD B. ISRA'IL

    Par Dr. Bllal DiNDAR

    A - SES PARENTS

    · En 1354 (755 H.) le grand"Pere de Sayb. Badr aıl-diü 'A!bd al~Aziz pass e en EurO]) e ··sous le camınaındement · de Sül:eyımfuı ( 1) fils d'OrJ:.ıan, deuXieme souvera.ID ortıtoman, .avec ses deux frere_s : 'AJbd al-mu'mi:ı+ et F3.+ıl Bek, ainsi que -son neveu Ilyas (fils .de sa sreur) et ses .deux petits-

  • action et gagner le crem· .du peuple, reyendiquaient l'ascendance des anoiens 'Souverains en falsirfiaınt leur genealagie. Le cas de Badr al-din., dans ·sa ıbiographie ecriite par son petit-fils :tlalil b. Isma'll ·doiıt etre identique». '

    Devenu le disciple du fameux mysüque turc du 13c siecle, Ga:lal al-din Rümi, 'Abd a:Vaziz moururt en 1361. ·

    B - LA DATE ET LE LIEU DE SA NAISSANCE .

    La date et le lieu de.naı.issance de Say]]. Badraledin on ete suje.ts .. a controverse :

    Dans les ouVJ;ages des anciens histoıo.iıens turcs, il n'es.t pas precise la date de naissance de Say]]. Badr aıl~din. Maıis, d'apres MeJ:ırrned Tahir de Bursa (Brousse), il naquiıt en 1358-59 ou en 1368 _(5). .

    Le professeur ·de Kalfun a l'aıncienne Faculte de Theologie d'Isıtanbul M. Şeiefeddin, qui fit un traıvail preoietix sur nÜıtre auteur, si•hıe la date de sa naissance aux alentours de 1368 (770 H.) (6). Le lihraire donıt Les travaux restent sujets a cauıtion., Rauf Yelkenoi, rappelle qu'il etrut cond:.iısciple (7) d 1al-Sayyid al-Sarlf aıl Gurğani et _qu'il aıvaiıt plus ou moins le .meme age que ilui; il ecrılt dans la ·revue (8) que Say.h Badr al-din naqu1t en 1339 (740 H.) comme al-Say.yid ai-Sa:rif al-Gurğam (m:816/1413). ·

    Le professeur Gölpınarlı corı:sidere corrıme probaible la da:te 1359 (760 H.) (9).

    (5) Bursalı MeJ.:ımed Ta.hir Efendi, Osmanlı Müellifleri, 1299-1915, edite par Yavuz (A. Fikıi) et Özen (Ismail), Istanbul, Meral yayınları,_ sans date V.I, p. 69.

    (6) Ya1tkaya (m. Şerefeddin), Simavna Kadısıoğlu Şeyh Bed-reddin, Istanbul, Evıkaf Islamiye Ma:ubaası, 1924, p. 7.

    (7) Rauf Yelkenci se trompe, Say]]. ,Baıdr al-din p.'etait pas con-disciple d'al-Sayyid al-Sarif al Gurğani, mais il etai.t son disciple au Caire. Kissling (HJ.) E.F. V.1, p. 893. .

    (8) Yelleenci (Raif), Tarih Dünyasi; 31 Decembre 1950, İstanbul, V.2, n.18, p. 801.

    (9) Gölpınarlı (Aibdüfbaki), Simavna K;adısıoğlu Şeyh Bedred-din, Istanbul, Eti yayınevi, 1966, p. 2.

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  • Nous trouvons dans la bi:ographie ecrite par son petit-fils la date de 760 (10) ·de l'Hegire; ·sott 1359 apres J.C ..

    Il y a trois poıint:s de vue principaux au sujet du 1ieu de nals-sance de Sayb. Badr al-din :

    ı - Raif Y eiLkenci, se referanıt a un anden manuscrit dont: l'auteur est inconnu: «Manakib Uş-Şeyh Bedreddin» (Biographie de, Sayb. Badı~ al-din) diıt que son lieu ·de ıiaissance esıt Semavet, une petite ville de la region de Bagdad. Maıis, Gölprnadı prouva la faussete de ce manuscri•t dans son tiıvre (ı ı). ·

    2 - Le deuxieme pomt de vue est qu'il ser.ait a:ıe a Siımav, pe-. tiıte ville des environs de Küıtahıya au cenıtıre de l'Anaiolie. C'etait

    la these de H~er. Bien que iBaıbinger aiıt .eu la meme idee au debuıt, i:l. changea apres avoıir approfondi ses tr?ıvaux sur S a~b. Baıdr al-din ·et lu «Simavna Kadısıoğlu Şeyh Bedreddin Maııakibi» (Biogrıahıie ·de Sayb. ıbadr al-din) de Jjalil b. Isma'l b. Sayb. Badr al-din. D'apres lui, Sayb. Baıdr al-din naquiıt a Simavna a proximHe d'Edirne (Andrinople) en Thrace.

    En effet, il existait une petite ville de ce· nam tout pres de Kütahya, A cette 6poque-la, cette ville simav n'appar;tenaiıt pas a la principaute otıtoırnane, rriains a · ceıLle de Germiyan en 1359. Le souvera±n de Gerrillyan, Sal:ı Geleıbi, a 1' occasion du mariage de sa fiile Deıvlet Hatun aıvec Bayezid ıer, fi.1s d'OrJıaıı, en 138ı (783 H.), donna aux ottomans, comme doıt de sa fil:Ie, les quatre villes de Kütahya, Siırnav, Eğrigöz et Taıvşaruı (12).

    ·Apres ,aıvoir etudie les deux premiers points de vue, nous allons passer au trois!eme :

    3 ~ Il esıt iııdiscuıta:ble que la mere ·de Sayb. Badr al"din est grecque (13). Au debuıt de ı5e siecle ,il y aıvait moinıs de grecs dan·s la region de Kütahya et dans ce1le de Baı§dad qu'a Edime. Il est bıien rare. qu'un membre d' una minorite nationale d'un pays donne sa fiile en ma:riage a nn hoımme n' ap partenant pas a la meme ·rehlıgion, hohnis le cas de richesse et de guerre.

    (10) HalH b. Isma'll, op. dt. p. 13. (11) Gölpınarlı (A.), op. cit. p. 71. (12) Danişmend (Ismail Hami), İzahlı Osmanlı Tarihi Kronolo-

    jisi, I~tanbul, Türkiye Yayınevi, ı971, V.I. p. 63. ( 13) Encyclopedie de l'Islam, Badr al-d1n Kadi Samawna.

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  • - n est enco:r.e iaıdi.scutable que 1e vainqueur . de la forıteresse de SimaNna et de eelıle ıde. Demotika en Thrace esıt le pere de Say:Q. Badr al-din; la plupcı.rt des historien;s turcs ·sont unanimes la ıdessus; Il esıt bien normal qu'un commandant vainqueur prenne pour epouse la fille d'un comrrıandant vairrcu, meme si elle n'a pas la meme religion. ı.sra'11, pere de Saıy:Q. Badr al-din fit la meme choıse _ a la priıse de Demotik:a et s'iinsıtalıla a Simaıvna. Il faut bien narter que lorıs de .la prıise de Simaıvna par les forces turques, Edirne n'dait pas encore toımbe aux mains .des Turcs. Cemc-ci ne s'en enp-arerent qu'en 1362 (14). ·

    Taskopri-zade AJ:ırried Efendi· ( 15), ı''historien Iıbn · Araibsaıh, M .. Ş·erefeddin, .Ba:biınger, Gölpınarlı et les auıtres ·SO[]Jt d'accorıd lor.squ'ils ecrivent que Siırnavm3., qui appa:ııtient .de nos jours a la Grece sous le noırn de «Amovuna» (a 25 ou 30 k!m a l'ouest d'Edirne), esrt la viUe naıtale de noıtre aurteur.

    - D'a:pres tous ces arıguments, nous sommes conıvalııcus que Say:Q. Badr al-din naquit a Simavna Bn Thrace en 1359 (760 H.).

    C - SA FORMATWN

    Apres la prise d'Edirne en 1362, par les forces turques, Isra'll, pere de Say:Q. Badr ·al-din ·s'y instaille.

    . Le premier maiıtre ıc:Le notre auteur est son pere, qui esıt aussi le cadı de Simavna. Il enseiıgne le Cora:n a son fiLs. Et pui.s, Say:Q Bad:- a:l-

  • Un jour, B8..yezid I arrive a ·Edirne av;ec son ·enıtouraıge, parİrıi lequel figment Say-h Mal}.m:üd dit Qoğa Efendi, cadı de Bursa et soıi. fi1s Müsa Celebi qui sera plus tar d un famcux asıtronıome. Ce de.i:nier et Say-h Badr al~din apprennent le ka'laun aupres de Qoğa Efendi a Bdime durant ·six ınois eıt ensuite, apres etre revenu a Bursa, Saıyh Badr al-din retourne a Edirne pour ll!Ile perJode tres breve, voul~!t continuer a appr~ndre aupres de Qoğa Efendi. ll y paısıse seulement nne nuit et Qoğa Efendi le faiıt retourner a Edirne sous 1e prete:x:te qu'il y a la gue.rıre, tout en lui pr:omeıutaınıt de Jui donner son ensei:g;neınıent, a luıi eta Mü'eyy.ed,,l'ete suivanıt a Bursa. Il lui conseiHe de continuer a · apprendre 11e fiqh de Molla Yüsuf. Apres ce1a, Say-h Bi:ıldr aıl-din rerııtra chez lui. ·

    L'ete venu, il se r.end a Bınısa 'avec Mü'eyıy.ed, ·J:e fils de son o nde. Mü' eyyed e.St son a:lne., maiıs Badr al-;din esrt mtellleotue1lement pl~s dow~. Say-h Badr al"din, Mü'eyıyed et Müsa Celeıbi aıpprofoiJJJdi·ssent leur coİınaissance dans le da.ınaiıne reLİ!gieux, grace a Qoğa . Efendi, pere du ·derrı:ier, dans la Madrasa de .Qapliğa a Bursa durant ıln an (17).

    Qoğa Efendi conseille a ces tr.ois e:tudiants de par:tir pour Konıya, afin d'y apprenıdre la logique de· Fac;II.:.Allah (18). savanıt

    (17) Halil b. Isma'Il b. Say:Q ıBadr al~dln., ap. cit. p. 19. (18) Façll AHalı: surnarome Ijiurüfi, fondateur de la secte du

    meme noım, etaiıt uıi derwiche originaire d'AsterZ:bad, ne en 1339 (740 H.) qui partaJgeait les opinionıs des ~aimates. Il parait, en effet, avoir empnınte aux Ismalliens le systeme qui consi·ste · a faire decouler toute rme theologie du cal-cul de la valeur numerİque des lettres arabes auxquôlles 11 joiıgnait les quatre lettres complementaires q1l'i y ont me ajoutees par les Persans. Il · fut mi·s a mort dans le Sirvan en 1393 (796 H.) par Miran Saıh, fii1s de Timür. Un de ses eleves, 'AIT al-A'la, se rendit en Asie Mineure, fut

    . reçu dans un couvent de Bektasi et commença a repandre la dootrine· predhee par Fac;ll-MHillı en la presentant coınıne etanrt celle de Haği Bektas. Ce personuage se croyait l'in-carnation de la divinite et inculqua · cette croyance a ses adeptes. Pour sa doctrihe, voir l'article de HurUfiya dans l'encyclopedie de l'Islam: Il e9t l'auteur de Gavidan-i Kabir, c:krit ımoitie en persan, moitie en dialecte d'Aste-

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  • astrortome et disciple du fameux Al-Taftazani (19).. Façll ,Allah a .son tour leur dispense sa science ..

    Apres un an (20), Müsa Celebi pa:rt pour Samarqand. Il y sera la maitre de Ulug B ek (21) en astronomie. 1'1 parlera souvent de SaY:h Badr al-din a son etudiant. .

    Lorsque Müsa eelebi part pour Samarqand, Saıy,h ·Badr al-din, de son côte, part avec son cousin Mü'eyyeıd pour Damas, en 13.81. Il continue son chemin toujours avec son cousin Mü'eyyed, vers Jerusalem, parce qu'il y a la peste a Damas a ceıtte epoque.ıla. I1s descendent au Mesgid-i Aqşa a Jerusalem.

    Bien qu'.il suıive leıs enseigınementıs dispenses par tous les savants conİıus a J erusalem, seuı1s l'inıteresse.:rut les cours d'Iibn al-'Asqallam (22). Ce dernier lui ense1gne les »Şal;rll:ıayn» (23) dura-nt six mois.

    raıbad, d~un poeme persan donıt le titre etait proıbablem~nt Iskandar-name, d'un autre appele 'Ars·-nama «Livre du Trône» et d'un traite portant le titre de MalJ.abbetnfuna «Livre de l'amour>>.

    (19) Al-Taftazani (Sa'd al-din maş'üd b. cumar); celebre savant en rhetorique, metaphysique, theologie, droit et autres sujets, et auteur de plusieurs manuels utilises de nos jours encore dans les madrasas -d'Orient, naquit en Safar 722 (fevrier-mars 1322) a Taftazan, grand village pres de Nasa dans le Khurasan. Al-Tafti'i.zani mourut a Samar-qand en 1389 (791) pour fe detail v. l'Encyclopedie de l'Islam.

    (20) D'apres Kaygusuz c'est quatre mois. (21) · Ulug B ek; MuJ:ıammed Tüııgay Ulug B ek naquit a Stütaniye

    en 1393 (796). Il devint Gouverneur d'une partie du Khurassan et du Mazandaran en 1407 (810). Tih~ologien, hlstorien savant, matıhematicien, il pouvait resoudre les problemes .de georrıetrie les plus difficiles, mais il fut, avant tout, un astronome. Il mourut le 10 ramaçlan 853 (27 octoibre 1449). Pour le detai-1 voir l'article d'Ulug Bek dans l'Encyclopedie de l'Islam.

    (22) Different du celebre Iibn Hağer al- 'asgalani, presque ineon-nu par ailleurs. Kissling (H.J.) E.F. V.l, p. 893.

    (23) Les recuelis de J:ıadit d'al-Buharl et d1al-Mu~linı.

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  • Saıyg Badr al-din veut toujours se rendre au Caire pour s'instnıire aupres des grands savants de l'Eg;ypte d'alors et rejoind.re ses compatriotes qui y sonıt etudiants. Mais il est deja sa.i:ıs argent. 'AIT Kasmirl, un riche bek turc ai4e nos deu.x · aventuriers. S ayıh Badr al-din et Mü'eyyed, accompagnes de 'A11 Kasmlrl, partent pour le Caire et descendent au palais de ce dernier (24). A cette epoque-la, le sultarı d'Egypte etait Barqüq.

    Apres la prılere du vendredi, les croyantJs entourent Saıy:Q Baıdr al-din venant de la Thrace (Diyiir-i Rüm)" et ·'Mi Kasmiri invite plusieurıs savants, parmi lesque1s fiıgur:ent Mubarruksah Al-Mantiqi et •son disciple Sayyid Sarlf, chez lu:i le meme soir (25). La discus-s-ion scienıtif.ique enıgagee conıtinue jusqu'au ma:tim.. Mubaraksiih trouve Sayg Badr al-d!n tres erudit et COT.Jıseiıl1e a son disciple; Sayyid S~rif d'etre cüiiUime lui (26). Ceıtte invirtaıtion fut l'occasion ptmr noıtre auteur de f~tire connallissance avec les Sfl;Vants les plus' eminents de l'Egypte d'alors. . .

    Lorsque Muıba.raksh part pour La Mecque pour le pelerinage, en 1383, il emmene aıvc;c l~i Saıyg Badr al-din. lls fonıt naufrage d::ms le golfc d'Aqabat, pres d'w1e ile inlıab1tee. Ils r~ussiren.t a atteindre cette ile. Un bc1teau les ayant recueHlis, les debarque a Djeddah d'oiı ils arrivent a La Mecque.

    La biographie ecriıte par son petiit-fHs dit que Say:Q Badr al-din prenait .des .leçons reHıgieUıSes aupres ,d''Aibü Zayla'l; mais cela est fau.x, parce que ce demier 6ta;iıt deja ill9r,t a cette epoque-la (27).

    Ihri Kasmir, commandan.t urıe cara;vane allanıt de l'Egypte a La Mecque cetıte aınrıee-la, trouve Say:Q Badr al-din et les autres dan-s la ville sainte. Hs voyagent ensemble jusqu'a Med.iıne et la, ils restent un moi·s.

    · lls r~ç;oivent une Jettre de Sayyid .Sarlf leur faisanrt part que Akmal al"din '(28) va en-seigner son commenıtaire sur al-Hidaya. Aussi, retournent-Hs en Egıypte.

    Sa:yyid Sarif presente Sayb- Baıdr al-dN:ı a AkmaJ al-d1n. Il y a c~nq disciples qui su1vent les cours d'Akmal al-din A la fin

    (24) Ham b. Isma'll, op. cit. p. 29. (25) Ibid. p. 30. (26) Kaygusuz (N.B.) op. cit. p. 39. (27) Gölpınarlı (A.)· op. cit. p. 4 (762/1360-1361).

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  • des cours, s'enga:ge une discussion .scientifique et c'est toujours Say.Q. Ba:dr al-din qui conviünc le plus.

    Barc'jüq, le sultan de l'Egypte, apprend la reputaJti.on de Say]]. Baıdr al~din et le faiıt invirt:er en son palais.

    -Farağ, fils de Barqüq, veut evre instıruit p;rr ce Say]]. qui lui diıspenıse son ense]gnement durant ıtroi·s ans (29).

    Barqüq ert:aınt clisciple de I;Iüsey.iın d'A.Q.lat a:iırne invlıter. les · savant:s en son palais.; Il i·nıvıj,te Say.Q. Badral-din ainsi que ies autres gmıı.-ıds •savants de l'E~1:e en sa residence en 1396 (798 H.) (30). On discute de la science religieuse, on recite .ı~ sourates du Coran t:ouıte J:a nuit. Barqüq etant tout a fa1t content de la soiı·ee, dıistr:iJbue de nombreux cadeaux au,'{ savants et offie en mariaıge · G~iiba et Maria, deux .sceurs esclav.es, la premiere a Say]]. Badr al~din et la deuxieme a I;Iiliıeyin d'A]]lart (31).

    Lorsqiıe G~iıba dorhlıe nai:ssaınce a Isma'Il, pere de HaJlJ, a'uıteur de

  • de celui-ci. Il enleve les lourıds vetements qu'il poııt.ai•t, en me:t d'autres en laine et jette tous ses livres ·d!cu:ıs la Nil (33 ). Un jour qu'il s'·eta1t evanoui en plcine rue, on 1e •traTl!sporte ;:ıu couve.nt sur un chariot. · ·

    . Inqui~ts . .pour Badr at:-din, les 6tudiants . t~ros .. en 'Egypte envoient Ivlü'eyyoo a Edirne pour infomner son pere. Mai:s son per.e le ısa1t ·dej a eıt envoie .son eıscl~~e sahn.a Müsa. en Egypte;. Les deux.~e:rriissaires se rencoİıtırent a Geliholıi et .echangenıt de.Si i:n:fommı.tions. Apr~ avoir p'a!sse .deU4 jouı~s ensemble, oha:cun continue .son öhemin. L'un arr:ir~e a Ediı.mıe, l'autr~. a Dama:s. . . .

    Qua:n.d Saıhna Müsa arrtve a. Daımas., il y a 1a guerre eırııtre Tfunür et Farağ, en 1401 (803 H.). Il prend .parti pour les Egyptiens. Farağ est vaincu. A la fin de la bataille, Sahnlı Müsa eıst fait prtson:nier par les troupes de Tfunür. pes que Tlınür satt qı.(il .a un oaptif de guerre v:enant du · territoire de.S Oft:Orrıans, il le fa:ij: entrer sous sa tenıte et l'inter.roge sur Bayez1cİ I ~avec qüi ~ı s' entenda:i-t nia:l et ·a. qui il avait l'intentfon de faire la guerre. ~alhna Müsa -diıt qu'il veut entrer en Egıyı)te pour raa:rıener a Edirn~ un savant turc, Say'lı Badr al-din, dont Bayez1d r a. dcj~ entendu parLer et dcmt iJ voulaiıt faire la connılıiıssaiıce. Il fit cori.Sihurre uİ:ıe madrasa pour lui en Anaıtolie~ Ttmılr prorrrıit de .liiberer. sa:hrı:a_ Müsa .des qu'il se .didgeraıit vers l'Aınato1iepourcombattre· Bayezic:J. I. Tlı:rıür tirlt effectirveıme~t rar'ale. . .

    . .

    Sahna Müsa arırive en Bgypte. Mais, maıl:gre tou1; ce :qu'il put dire, il n~ retıssit pas· a convai:ricr~. ~ı:uyh Baçlr c,ıhlin de rentrer chez son pere a Bdirne. Et Sa!hna Müsa esıt obliıge de s'en retourner tout seul. Lorısqu'U parla de Say h Badr. al,din . a. son pere, celui-ci pria Dieu pour qu'il scriıt un .Bistam.I (34} corı•temporaıin (35), ..

    (33) Yener, (Cemil); Şeyh Bedreddirı, Wfuidat, Ista~bul, Elif Yayınevi, 1970, p.10.

    (34) A:bü Ya.zid (Bayazid} Tayfür b.

  • Say]]. Badr al-din· ne mange nJ ne boiıt; peu a peu H tombe malade. Bien que son maltre l.füseyin d'AQ.lat lui fit manger de la lanıgue de breuf et boire de ci dr e, il ne put le guerir ( 36). Il lui conseille alors de voyaıger en Orient.

    A force de voyaıger, il paıwiınıt a Tabrlz. Tlınür aya:nıt gaıgne la b

  • Trois mois auparavant, J:Iüseyin d'Al.Jla! ava:it aıppr.i:s les problemes de Say:Q. Ba.dr al-diri et avait envoye un homme nomme Kasim Fayyümi a Tabrlz. Celui-ci ry rejoignit Say:Q. Badr'al-clin et ils s'enfuirent ensemble du camp de Timür en y laissaınt tous les biens. lls marcherent jusqu'au matin et se caclıerent le jour dans un coin. Apres avoiır faiıt lewr priere, ils se .reımirent en route. lls arriverent a1rnsi a Bi1:lis par A:Q.ia! ( villes d' Anatolie). La., ils furent les hô.tes ·de la Madrasa de Zeyıı I;Iarl. .

    Sir 'AIT qui est le comriıandant de cette v.ille ·et qui connait Saıy:Q. Badr al-din vient a la madrasa en ques.tion pour J.eur rendre vis~te. Apres y etre reştes quelques jour, tous deux (Sary:Q. Badr al-din et Kaslin Fayıyürrrl) monterent a cheval pour se rendre eın Egypte. lls y parvinrent sans erıcomıbre, et descendirent au coı.ıvent de J:Iüseyin d'Ab1at. ·

    Le meme jour, J:Iüseyin d'Ahlat _fait appeler Sayh Badr al-elin ohez lui et 1ui propose de la soumettre a de difficiles epreuves d'in1tiation (Arba m). Say:Q. Badr aıl..ffin veut voir son f.ils aupara-vent. On envoie Kasim Faıyyüm! a la maison pour l'aımener, mais Maria, beLle-sceur de notre auteur, desire que lui-meme vienne a b maison. Il y va et y passa quelques jours.

    Il passe par de rudes epreuves d'irciıtiation avec sept autres pers.onnes. Ma~s il a beaucoup de dHf.icultes. Bien qu'H en desire

    . tout de suite une deuxieme seanc~, son maitre ne le lui permet pas. D'aıpres la bingraphie ecrite par son petiıt-Hls Halil b. Isma'Il, J:Iüseyin d' Ab la! J.ui fit manger des . repas delicieu."'C et lui conseilla de dcrımiır toute la nuit. Cette nuit-la, Say:Q. Baıdr al-din vit en ·reve 18 mille univers ouverıts et il plongea dans une ı:mer immense (39). Il se promenait dans plusieurs uni;vers de cette mer.

    Il passa par une demdeme soonce de rudes epreuves d'initiation sous le contrôle de son maltre, il raconıta tout ce qu':i!l vit durant les epreuves a J:Iüseyin d'A:Q.lat. H voulut encore monter d'un degre. Mais. son maltre lui dit: «Ce que tu alıerehes esıt oo toi, iıl n'est pas lo in de . to İ» ( 40).

    Il passapar Ull'e tiOİ\Sİeme Serİe de rudes epremTeS d'initiaıtion. Mais il fut si eprouve et epuise que· par la suite il ne put arriver a fe:ffiı.er les yeux. . ·

    (39) Ibid. p. 73. ( 40) Ibid. p. 74.

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  • Un vendredi, I;tüseyin d'A]]lat .tomba malıade a la mosquee de Tülün au . Caire et fiıt son teSıtament selon lequel Say:Q Badr al .. din devenait Saıy:Q du couvent a sa: place. Ensuite, il •se. tourna vers' Saylj.

    Ba:dr_ al~& et .dit : «0 l'ascete du pays de Thrace, il f.aut ıd:onner son ame pou:r les aınis! »; en ·sourian:t, il avait Les larımes aux yeux ..

    Le mourant fit chanter un poeme de Yünus Emre (41) par des hon:ınıes qui avaıient une jolie voix:

    «Je suis une pe:ıle orpheline telle que la mer ne m'a jamais vue Je ·suiıs une goutte telle que moi~meme ~mis l'ocean pour la mer».

    ll resta si~ mois tm. Egypte coımnıe Say:Q de ce couvent apres la moııt de son maıtre . .Ensuite, il voulut se rendre dans sa faırnilile en Thlıace, parce .·qu'i'l ·e,ıJ~i:t en de·saccor.d avec les autres Saıy:Q de l'Egypte d'alors(42).

    Il aır:rı1va a Konya aıpres e tre passe par J erusaleım, Daımas et Alep. Un mjıl.lier de persoru:ies l'a:ccuei!llirent dans cet:te demiere

    (41) Yünus Emre est la figure dominan1e de la poesie turque au 13e siecle et les annees 1320 en Anatolie, non loin de la Gordium anıiique, aux- confluents des rivieres Sakarya et Porsut. Il appartenait. a une des confreries de derwiches my•stiques musulmarres popula:ires qui c:reerent les avant-postes de la culture turque et rislamique. Ces foyers d'agi-tation repandaient .largement, parmi les namades et les communautes paysa:nnes d' Anatolie, leur d()ctrine qui prenait. sa -source dans la SI'a secte isla:mique, ayanıt db.ois·i .'Ali comme continuateur veritaıble de la Hgnee. du Propıhete Mal;ı.omet. L'reuvre de Yünus Emre est composee d'un long poeme d1dac:tiqtie : «Risalat al-Nuşhiyya» (le livre des precepts) et de son «D.lwan» cantenant des poemes. incan-tatorires (ilahl et nefes), sortes de confessions spirituelles.

    · Yünus redoniıe a l'indivıidu la confiance en ·soi en le Hberant . d'un Dieu a craindre qu'il remplace par un Dieu a aimer; il le Hbere egalemen~ des dagmes religieux, lui enseignant

    .. la meditation, la recthercıhe d'une vi.e iİırerieure Poemes de Yiinus Eri:ı.re, trad. par Guzi!ne Din6 et Marc Delouze, Publications Orientaliıstes de France, Paris, 1973, Introduc-tion.

    (42) Saqa'iq al-nu'mfuıiya, p. 78.

    308

  • vill\:'!, et voulurenıt y faire construire un couvent pour Sayh Badr al-din. Mais ile etait decide a rerutrer chez lui.

    Lorsqu'il arriva a Konya (cette ville appartenait a cette epoque-la, non pas aux ıottoma.I11s, mais a la principaute de Qaramanoğlu), le souverain de Qaramanoğlu ne voulut pas que Sayh Badr al-diiı restat dans. la vi1le, patce qu'il detestait les derwiches; mais il dut l'in'V'i!ter a son palais. AJ.ors que le souveraici:ı exigeait un ınkaele •de Sayh Badr al-din, celui-d dernanıda en mon:trao:ıt İe·sol :. «qu'est-ce que c'est?». La repouse du söuverain f~t : «c'estde la terre». Il demanda d'ou poussaient les a:rıbres fruitü~rs. Le souıveraill repondit en riant qu'ils poussaient dans la terre. Des que Sayh Badr a!l-dfu lui eut encore demande d'ou sortrut I'eau des fleuves, des foıntain~ et des mers et qu'H eut repondı..i que. toutes ces choses socteırut de la terre, il dit: «Ü Su1truı, tu nous dernandes le miracle, le monde est plaıin de miracles. Si tu deviens la terre pour ce chernin, tous ces .frui~s ·sortiront de toi, ton interieur et ton e~terieur seront pleins de mimcles, et des fontaines miraculeuses jaiilliron:t de to i» ( 43). Puiıs il se tourna vers ses derwiches et leur fit · signe d'invoquer les noms de Dieu (dm). Le sul•tan perıdiıt.connai•ssaırıce. Des qu'il mvint a lui, il s' exeusa aupres d~ Sayh Badr. aJ-d.in et se conver"tit a sa secte. A ceıtte epoque-la, Sayh. }:Iamid d'Aqsaray, my.stiqıie turc v1vai.t encore, il Vinıt a Konıya et passa par d~ rudes epremres avec Sayh Badr aıl-din.

    . Et pui•s Sayh Badr al-din continua son chemin pour rentrer danıs sa famhlle. En vayageant dan;s le territo.iore de· la prinoipaute

    ·de Gerımiyanoğlu, i'l oonvertit le j-eune ıbek ·de cette prİ\ncipaute et sa mere a sa seote (tarlqat). Il arriva a Tire (vhlle d'An.atolie) par. Aydın, · ou se trouvaienıt beaucoup d'heretiques de l'Islam (Kızı.l;bache). C'est dans cette viLle et a cette epoque-la qu'il fit la connaissance de Bürklüğe Muştafa ( 44) dont on reparlera plus tard. ·

    Sur l'inv..iıtation d'Izmiroğlu, il aHa a Izmiır ( Smyy,İıe). Quatre ou cinq cents habitants de cette viılle devinrenıt les disciples de Sayh Badr al-din (45). Quelqıies chretiens de I'İle de Ohio, apres

    (43) Şapolyo (Enver. Beihnan) Mezhepler ve Tarikatlar Tarihi, Istanbul, Türkiye Yayınevi, 1964, pp. 409-410.

    ( 44) Iıbid, p. 421. . ( 45) Halll b. Isma91 op. oit. p. 89.

    309

  • avoir ecoute Say:g Badr al-din, supplierent leur roi d'inv1ter ce sayg dans leur ile. Le roi accepta et e!1Noya une mission de pretres avec . son fils pour le reımettre comme gaıge a _ıla place de no tre a.uteur. Saıyg Badr al-elin n'accepta pas que le ffis du roi soit laisse

    _ ~ gage et hl prit le bwteau aıvc res pretres en mission:. Cette mi.sısion etait composee de sept pretres et •tous les sept connaissaient l'araıbe. Il y eut une teımpete. Le bateau fut sur le point de ohavirer. Sayg Badral-din fit la .priere et la tempete s'apaisa(46) .. Le roi 1' accueilht ohaleureuseıment et Saıyg Badr al-din passa pres de 1ui dix jOUI'S 1ıeureux et il eut beaucoup de succes. On ilit qiıe deux pretres se convertirent a l'Islam en cachette. · Il pronıit de les ııecevoir a Edipıe _et il quitta I'ile pour se rendre a Edirn~. Il dhanıgea de chemin et se dirigea vers Kütahya (une ville d'Anaıtolie) parce qu'il 'y avait des troubles politiques. en Thrace. Il rencontra les insurges ruts Torlaqlar do!Il!t le chef etait Torlak Kemal dans un village de Kütahya. Les iınsurges lui poserent beaucmip de questions sur larel1gion. Hien que -Sayg Baıdr ıal-din eurt repondu a toutes les questions des insurges, aucun insurıge ne sut repondre a aucune _des 8uestions de notre Sayg et ils se convertirent a la seotıe de Sayl]. Badr al-din. Il se rendit ensuite a Bursa (Brousse) accompagne de quelques torlaq et dans c~te viHe aussi il devait

    - avoir beaucoup de disdples. Ainsi, il se fit beaucoup de paırtisans pour sa secte en Anatolie.

    Ap res 1' apaisement poJi.tique en Thrace, il se rend1·t a Edirne en passant par Gelibolu ou il trouva ses parents en 1408 (811 H.) (47). La mere de Sayg Badr al-din et les autres femmes · embrasserent sa secte.

    Apres un an, il reviınt a Bursa et Aydın. Il retourna ensuite a Edirne ou il deci!cla de mener une vie ascetique. Il ne sortaM plus de sa maison et passait par de rudes eprauves ..

    Un jour; un ho:mme aux vetemen-ts ibizarres et accompagne de toute sa faımille se presenta chez Sayg Badr al-din en disant qu'il s'etait conveııti a l'Islam .gnke a lui. C'etait l'un des deux pretres que Sayl]. Badr al-din avaiıt rencontres dans I'ile de Chio. En effet, H s'etait conveı:ıti a l'Isla:m et Sayg Badr al-din lui avait

    (46) Ibid, p. 9L ( 47) Saqa)iq al-nu'ınaniya, p. 78.

    310

  • .

    donne le noım de 'Abd al-IsH'im. A pa11t la sreur de ce ·dernier, tous les autres s'etaient conver.tis a l'Islam. -

    Le fils de Say:Q Badr al-din tomba amoureux de la niece d''Abd al-Islam, qui s'appellait Harıaımana. Say:Q Badr al-din eut beaucoup de petits-fils et de petites-filles.

    Ap res avoir expose tres lbrievement la vie d' etude_!) de noıtre auteur, passons a sa vi e politique qui . aura une fin tragique .

    E - SES ACTIVITES POİ..ITIQUES

    Müsa Gelebi, aıvec l'ad.de de son frere _ Mel;ımed Gelebi, pass-a en Thrace et s'empad. a Ediırne du ·trône de son aiiıe Süleyman Gelebi en 1411 (814 H.) (48). La premiere chose que Müsa Geleıbi, fi.t, ce- fut de dhanger Ies hommes. de . Süleyman Gelebi en les remplaçant par les siens, a l'exception d'Iıbrahlm Pasa, le grand

    · vizir qui gaırda sa place. Il noımıma qadlasker ( 49) Say:Q Badr al-dm, - deja populaire daıns certte region (SO).

    ( 48) Voir l'introduction. ( 49) Qadi- 'asker; ·c'est le nom donne aux deux grands ·juges de

    l'Empire ottoman, c'est-a-dire juges de l'armee: ·run pour la Rümelie, l'autre pour l'Anatolie. Etant -pamıi les plus

    . hautes notabilites -de l'Empire, ils. siegeaient au • conseil du prince, Divan. Pour la hierarohie des qadi dans l'Empire ottoman, voir : R. Man tran, Istanbul dans la seconde mOith!. du 17e siecle. Paris, 1962, p. 138. Pour·leur fonction, vour: M. Akdağ, Türkiye'nin iktisadi ve içtimal tarihi, Ankara, 1971, t. II, pp. 75 sqq. · Il est a signaler que jusqu'a l'epoque de Mu.J.:ıammed II Le Conquerant il n'y avai-t qu'un qadi-'asker dans l'Empire Ottoman.

    (SO)- Au sujet de sa designation au poste de qadi-'asker, nous trouvons dans les Manaqib l'histoire -suivante: «Musa vit en reve cette nuitcla un imam qui lui ~onna du lait et du miel. Cet imam recita d'aıbord la -sourate d'Ar-Ralıı:nı1n (LV), ensuiıte AI-Fağr -(LXXXIX) pour la priere du -matin. Le lendemain, Müsa raconta son reve a Salı Melek quj etait avec lui, puis tous deux se rendirent· a la mosquee pour la priere du -matin. L'Imam recitait les -memes

    311

  • Say.Q Baıdr al-din termina en 1411 .la redaotion de G&ıni' al-Fuşüleyn, ouıvr8Jge .trai:t:ant de la 1egislaıtion musulmane ·ert: app:recie plus ta,rd.par les saıvaı;ıts. ottomanıs (51). Il f:i,t instaıller au poste d'intep:~t. fi~.ethuda) (Si) Börklüge Muştaıfa qui se revoltera contre Mel:ımed Gelebi,. lequel avait. detrône Müsa Gelebi. Say.Q Baıdr al-dlıi eut beaucoup d'inıflueınce sur la politique de Müsa Gele!bi. ..

    Ap~~s' plusieurs confliıts, Mel;ınıed Gelebi fut vainqueur de son frere Müsa Gelebi qui, s'enfuyant du chaıınp de batailıle, se noya dans un .rrıarecage en 1413 (S3). · · · ·

    Mel_ınıed Geleıbıi · f.iıt tuer o u envoyer en . exiıl _la pluparrt des h~mmes de son fJ;"ere. C' es.t .ainsi que Say.Q Badr al-elin fut exile en 1413 (816 H.) a Iznik (Nicee) avec sa famille et on lui accorda )000 akce .par möis {54}.

    Pourquoi a hı:iik? Est-il viai qu'il fut ce lieu d'exil que les uns pretEmdent? Ou bien etait-il, au cocr:ıtra:iıre, un centre de sciences comme le ·chlsent d'autres? Pourquoi ne l'a"ton pa:s mis en prison ailleurs comme 1\tli.Qail-Oğlu ,ex-commandant de Müsa Gelebi, qui fuıt ~1:prlsonne a Tokad (55), une des villes d'Anatolie.

    . . . ..

    Il est vra-i qu'Iznik est s.iıtue au.borıd d;u,n lac qui n'est pa·s, de nos jours, une source de ınalaria. Mais, en etait-il de meme a l'·epoque de Say.Q ;Badr al-din? S'il .etait vrai -qu'Izni.ık etaıit un lieu d'·e:X.il, nous aurions pu en trouver d'autres exemples. Lorsque nous etudions de plus preş I rustoire . de l'Empire ottom.an, nous n'y voyons auoun ·cas .semıblaıble.

    {51) (52) (53) (54')' (55)

    312

    . . sourate:s que dans le reve de Müsa. Apres la priere, Müsa dernanıda a l'Imam qui il etait. L'Imam les conduisit dans sa: alıarnbre ·privee et leur donna du laiıt et du miel. Apres a:voir vu ces miracles, Müsa le supplia de devenir son qadJ..casker. Sa:yh Badr al"din d'abord · refusa, mais sur l'insistance ·de Müsa, il accepta. Halil b. Isma91 b. Sayh Badr al-ıd:i'n Ma.J:ın:J.üd, op. cit. pp. 98 sqq:

    · I.H. Danişmend, op. cit. t.II. p. 162. cA~siq-paazade, op. dt. p. 48. l.H. Danişmend, op .. dt. p. 166. Iıbid, p: 170. . Ibid, p. 170.

  • Il n'est pas moins vrai qu'Iznik etait uın centre de sciences. Sa:p.s remoniıer jusqu'aux Byza:ntins, nous pouvons dire que la premiere· madra:sa de l'Empire ottO!ffian qui fut construite en 1326 par Orba Beık, le deuxieme souverain, se trouvah a Iznik (56).

    Say:Q. Badr ai-din, homme. de sciences, fut enıvoye a Iznik afin d'y poursuiıvre ses ·tra:vaux. C'est d'ailleurs a Izniık qU:e Say:Q. Bq:dr al~dirı. ecriv1t son livre., Teshll. Nous e;onstaıtons.J'angoisse de celui-d

    . aı:ı ·debut de ce Hvre: «0 :ınan Dieu, sauve-moi des :rnall:ıs des cruels et de leurs auxiıliaites 1 couvre mes defauts et chasse ma tristesse et mon mallıeur» (57). Bt 1e Hvre se termine sur cette phrase: «En ce :ı;noment~meme, ou je fi.n:is ce liıvre, je suiıs loiın de ma ville nata1e; je suis dans ·la _iıristesse et daıns le malJh.eur. Le feu qui b'rille dans mon creur augmente de jour en jour. O martre des bonıtes cachees, gaııde-n:ous de ceux donıt nous avans peur» (58) ..

    Bien qu'a Iznillr n· ah pU: preridre contaot avec son ancien i:ntendant Börkliiğe Muştafa qui y ava:it co.riduit les petits-fils du Say:Q. Bam al-din dont le 'Rere eıta1t deja ·mart de mort naturelle, apres l?J. defaite de Müsa Gelebi · en Thrace, il n'efai·t pas conıtent d'avoir ete exilc en ce lieu. Une mission egypticnİıe y avait d'ailleurs ete envoyee pour iııviıter Say:Q. Badr a!l-clin a son ancienne tekke au

    . Caire. Il donna son accorıd de principe (59).

    Saıy:Q. Badr al-elin remit un exemplıair'e de Tash.Q. a un certain Iırrıamoglu pour le · pn§senter au sultan a Edirne, et il lui fi.t deırrıander la permission de faıire le pelerinage a La Mecque. Comme on ne la lui donna pas, u· s'enfuiıt d'Iznik en y laissant sa faırı.ille ( 60); au Iieu d'aller a La Mecque, il. se rendiıt dans le territoire d'Isfendiyaroğlu (61) a Kastamonu.

    (56)

    (57)

    (58) (59) (60) . (61)

    A . .A!dnan, La science chez les Turcs ottomans, Paris, 1939, p. 9.

    · Badr al-Din al-Simav1, Ma:Q.müd. b. Isra)H, Teshll, La seetion de Daınacl Ihrahim paşa de Süleymaniye . d'Istanıbul no: 553, p.l. Iıbid, p. 351. B.N. Kaygusuz, öp. cit. p. 73. 'Asiq-pasazade, op. cit. p. 92. Nesri Tarihi, Kitab-i Cihan-Nüma, publie par F.R. Unat et Dr. M~hmed A. Köy_men, Ankara, 1957, t.II, pp. 543-547.

    313

  • Lisons un passage d'Iij:}n 'Ara:bsah (62) : «Je vis en 819, Scvy:Q. Badr al~clin aupres d'Isfendiyar bin Abi~Yazi!d, et j'eus une discus-sion sarvante avec lui. Je constatai que c'etaiıt un genie, surtout en jurispn.ı:deınce. Il me di•t qu'il aurait quatrevingt-dix m.i1le questions a poser a la Hidaya (63). Lorsqu~, apres ses etudes, il retourna dans son pays, iıl fut entoure de jurisıtes eıt de pauvres. Le peuple

    . via:ıt .de loin pouır lui rendıre visite et lui faire des cadeaux.· Il eut ın:i vaste entourage et succomba a-l'envie ·d'etre sulmn. Il se revo!l:ta cantre le sultan d'alors Abü al-fat}J Melfımed b!n Ebi-Yezid al-

    . Kirisgi» (64) ..

    Sayh Badr al-din n'a:yant pas eu beaucoup de succes aupres . d'Isfencliyaroğlu, s'embarqua a bord d'un navire a destination de la T\hrace dans le port de Sinope et prit le chemin de la Mer Noire (65).

    ·(62) L'historii:m persan au ıs• siecle. (63) 'Ali Ibn Abi-Bekr al~Margirü1nl mort en 1197, a ecrit un

    manuel pour l'etudiant qui commence l'etude du droit ha· nefite, sous le titre de Bidayet el-Mobtedi

  • Il est bierı normal que Say.Q. Baıdr al~din ait choisi pour ses activites politiques un en

  • qadl de S.iımavne, qui aıvait pris le maquis dans la foret AgaC-den;izi envoya ses malıheureux adeptes aux alentours en leur faisant .dire pour sa propa:gande: -La foneti'ün de sultan m'a ete donnee, il est necessaire que je sois le caHfe de l'Eımpire ottoman. Que celui qui ıdesire etre un responsaıble se met:te a .mes côtes. Et Börklüğe Muştafa qui est aussi un.de mes adeptes se revoha egalement pol.ir mo i dans .la reginn d' A)ndın - Plusieurs hommes se rasse.rrrbJerent a Agac-denizi autour de .lui. Mais ıdes qu'Hs comprirent qu'il n'avait qu'un seul but, celui d'etre sultan, :et qu'il n'y aıvait pas beaucoup d'avantages aupres de lui, ils ,s'empa.rerent de lui et le conduisirent ohez le sultan Mel:ımed Gelebi a Serez» (69). -

    On envoya une arırnee cons1derable commandee par .le jeune · Mur~d, fils du sultan Me~1111ed Gele1bi, et Bayez1d pasa,· ~fon meilleur cornrrrıandant. Apres u:ne hataille sanglante, Börklüğe Muştaıfa fut capture avec ses parıtisans. Il fallut les massacrer ;tous car, meme sous la torture, ils ~efuserent d'aıbjurer leur doctrine (70).·

    On poursuivit ensuite le nouveau converti, Torlaq Kemal.(71) et ses a·deptes. lls furenıt defaits pres de Manisa. Le ohef fut pendu

    (69) Nesri Tarihi, op. cit. p. 547.

    (70) Dukas, Bizans Tarihi, traduit par VL. Mirmiroğlu, Istanbul, : . . '

    Istanbul Matbaası, 1956 pp. 67 sqq.

    (71) «Torlaq Kemal allait dans les mosqueesoü attroupait les gens sur les places publiques pour leur precher ses refor-mes: -Je me sers de ta maison, disait-il, comme de la mienne, et tu te sers de mes haibits, de mes armes et de mes ohariots, comme je me sers des tiens; les femmes seules sont exceptees». Franco (M.) Essai sur l'histoire des Israelltes de l'Empire Ottoman, «Depuis Jes origineı; jusqu'a nos jours», Paris, 1897, p. 30.

    316

    Il est a noter que no us trouvons plus ou moins le meme slogan chez les Isma{:mtes de Syrie; «Dhehebi raconte que q~and les Isma~Hiens se furent soumis· a Sinan -chef des Ismaellens de · Syrie au 12e siecle-; il les ·· convoqua ·et les precıha en ces termes:- Soyez les uns pour les autres des amis sinceres; qu'aucun de vous rie refuse a son frere rien de ce qui lui appartient.- En consequeı:ice de ce beau discours, les

  • avec ses principaux disdıples; les autres se disperserent. Enfin, l'armee revint en Europe oiı le principal _foyer de ·soulevernent venait de se declarer.

    Le sultan Mel:ımed Gelebi eta~t venu .aıvec son annee a · Serres (une petite viJle .de Thrace) po ur y campeır et passer Le dur h1ver a cause duquel .il fut obhge de lever le siege de la for.teresse de ~alonique. Say:lı Badr al-din a~ant ete· oapture par l'amnee, fut conduit a Serres (72).

    lsmaıHiens se crurent tout perm1s: celui-ci prit la femme de celui-la et l'un prit la fille de l'autre. lls s'intitulaient · euxmemes les purs. Sina:n ayant appris leur conduite, leEi manda dans .ses forteresses et en Ht un grand carnage». Defreinery (M.C.), Nouvelles Recherches sur les Isma~liens ou Batlıiniens de Syrie, plus connus sous le nom d'Assassins et principalement sur leurs rapports avec les etats chretiens d'Orient. Paris, I:rrıprimerie imperiale, 1855, p. 51. Il est a remarquer que le meıne principe existe cıhez les juifs et les chrertiens : "Les Essen i en s etaient une secte juive· qui se fonda au ze siecle avant J.C., Les Esseniens _avaient renonce a toute propriete personrielle. lls s'inter-disaient l'or et l'argent. Aucun ne passedait de terrain, ni de maison. lls habitaient ensemble des maisons toujours ouvertes aw(· camarades venant de Fetranıger. Les vetements, les aliments, les marohandises, conserves ·dans des maga-S'ins collectifs appartenaient a tOUS»~ Challaye (F.), Histoire de la Propriete, Paris, Q.S.J. -1967, p. 44. «Tous les croyants vivaient ensemble en un meme lieu; ils avaient tout en commun. lls vendaient leurs propriet

  • l On rapporte cette conversation qui s'est deroulee entre le

    sultan et Sayb Badr al-d1n: Sultan ~ Pourquoi es-tu pale? Un lezard · t'aurait-il mordu?

    Pourquoi ne t'es-tu pas dıkidea haMter un lieu en toute tranquillite?

    S.B.D. - Mon bon sultan, k soleil jaunit en se couchant. Sultan - Pourquoi _n'as-tu pas respecte l'Ordre Subliırne? . S.B.D_. - Et toi, pourquoi t'es-tu oppose a la justice? Sultan - Quelle est mon opposition ·a la justice?

    S.B.D. ~ J'ai voulu faire le pelerinaıge a la Mecque; tu ne m'as pas accor.de la permission de la faire et c'est ainsi que j'ai du partir dans un lieu ou on s'oppose a la sariça chez Isfendi:yaroğlu (73).

    cachent ce livre a la maison, ils ne· le donnent a personne. Co mm e on dit : quand la demiere · heure sonne pour le gibier, il court droit vers le ohasseur, Sayb Badr al-mn s'enfonÇa dans la foret Ağac-denizi dans ·le but de se presen-ter au sultan. Mais plusieurs personnes s'y joignirent a lui. De 1~, il arriva a Zagra ( une petite ville en TJ:ırace). Toute personne qui- le connaissait lui apportait des cadeaux et puis ils se dispersaient. Quand le sultan entendit tout cela, il crut que Sa:yb B~dr al-dfu avait une mauvai•se intention envers lu~. On enıvoya contre lui le chef des partiers ( qabuğuhaşı) avec deux cents soldats. Alors que Sayb Badr al-din faisait sa priere, il vit dims le ciel une etoile filante qui lui fit comprendre que sa fıin approahait. Il avaitl: predit que quand le mou!vement du sa.ble s'arreterait dans le scvblier qu'il avait place a ses côtes, il aurait des- ennuis. Tout le monde attendait cela impatiemment. Lorsque le mouvement du sable prit fin,. Elvai:ı Paşa (le ohef des portiers) fit irrup· tion dans la ohambre et il·s'empara de Sayb Badr al-elin, En ohemin il s'evanoui•t et son coeıir s'arreta. On crut qu'il. etait mort, mais il revint a lui une heure pliıs tard eri eter-nuant. Cela se reproduisit sept fois au cours du trajet. Une fois a Siroz ou se trouvait deja le sultan, on l'enferma dans une. maison». Ibid. pp. 111. sqq.

    {73) Şapolyo (Enver Behnan), Mezhepler ve Tarikatlar Tarihi, Istanbul, Türkiye Yayınevi, 1964, p. 430.

    318

  • Say]]. Badr al~Dlrı fut juge durant deu.x jours par des savants persa:ns recemment immiıgres dans le terriıtoire ottoman, :Şayda;r Hara:v1 et Fal].r al-din -'Ağami, en presence du sultan MeJ:ımed Gelebi et ·des notahles d'alors.

    :Şaydar Haravi fut oblige, sous la pressian 'du sultan, de donner la fatva (sentence juridique donnee pa.ır un lıomme reliıgieu..x) sı_ıivante : «SOn sang est licite inais ses biens sont illicites» qui le condamnait a samort (74). D'apres Ibn 'Arabsah, Say]]. Badral-din signa lui-meme sa candamation a mort, ( 75). On 1' executa en 823/1420 a Serres (76) qui se trouve actueHement en Grece._ .

    Quelques jours apres son execution, ses disciples l'enterrerent sur place (77).

    Lors des echan;ges de populations, en 1924, entre la Turquie et . la Grece, les imrn]grants .turcs transporterent la sepulture de Say]]. Badral-din a Istanıbul. Apres l'avoir canservee dans differents

    (74) Nesri Tarihi, op. cit. p. 547; Yurdaydın (H.G.) ap. cit. p. 105.

    (75) Ibn 'ArabsaJı, op. ciL p. 55. (76) Yaltıkaya (Ş.). op. ciıt. p~ 70.

    (77) Plus tard Sa:yl]. al-IsHim Abu's-su'üd (m. 1514) donna lui aıissi les fatva ci-dessous sur Say:Q Badr al-din : 969. Question: Qu'est~e qu'il faut faire a Zayd qui dit

    «Celui qui ne disıtingue pas et ne maudit pas (Say:Q_ Badr. al-din qui est l'auteur du Varidat) est infidele»? Reponse: Il faut dire: «Ceux qui sünt ses disci:ples sont des infideles». Le·musulı:nan qui ne prononce pas son nom et ne le maudit pas comrne d'autres infideles ne ·peut pas etre infidele (B. 317.a):

    970. Question: Quelles sanctions convient-il de prendre cantre le gr.oupe des Semavetlu (de S imar, autrement dit les adeptes de Say:Q Badr al-din) qui donne la permission de boire du vin et qui reconnait en outre a tout membre du groupe la Hberte d'avoir des relations avec I es femmes de ses corıidisciples? Reponse: Il faut les tuer (B. 317 a) Düzdağ (Mehmet Ertuğrul), Şeyhülisldip. Ehussuud Efendi fetvaları Işığmda 16. asır Türk Hayatı, Istanbul, Enderun Kita-bevi, 1972, p. 193. ·

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  • i' ı 1

    lieux, elle fut definiıtivement placee au mausolee du sultan Mal:ımüd de Divanyolu a Istanbul en 1961_(7~). .

    . F - SES OuVRAGES

    No us aurions bien voulu donner I es tttres . de. to us les ouvrages de Sayb. Ba:dr al·din, .la date de leur r·edaction, a.lnsıi. qu'un. aperçu de letır çontenu, mais il nous sera difficile, sinon impossible de 1e faire pour la :raison que noıis aHo-ns donner ci-dessous.

    Le petit.Jils de Sayb. Badr aıl-dhı ,Halil· b. Isma11, ecrilit dans les Manakib, qu'il auraıi.t redige quaraınıte-huit ouw-ages .. Mais il se contente seulement d'en mentionner quelques-uns afin, dit-il lui-meme, d'eviter un iillongement inutile du te::ıcte (79). J?ursalı Taıhir Efendi en donne trente-IDuit en se referafJJ't a ~ autre Manakıb, niais pas davantage (80). Les historiens sont bien a;vares pour donner les titres, les dates de redaotiön, de meme que les contenus des ouvmges · de Say:Q Badır al-clln. ·

    D'aprcs ce que nous avons trouve dans divers lıivres, le premıier ouvrage de Saıy:Q Badral-Din serait Latallf al-isara.t. Ila du d'ecrire avant d'etre qadi-'asker. On y etudie toüs les Hıvres ptlıi.cipaux de jurispn1

  • ceuvre. C'est son delL'deme livre de jurisprudence musulmane (Fiqh) apres Lata)if al-isara.t. On peut dire que Say:Q. Badr al-din, avec ce livre, ecri,vit une sorte de code civil qui n'eut pas son semblable jusqu'en 1868, date a laquehle Cevdet Paşa ecrivit «Meğelle» qui fut le code civil jusqu'a la proclamation de la republique en. Turquie (1923).

    · Ce 11vre contient quarante öhapitres. Il y est question, gwsso . İnodo, des nominations et des desıtitutions des qadıs, des gouver-neurs, de temoignages aux t~~bunalLx, de mariages et de di>vorces, de ventes et de locations, ete... Say:Q. Badr al-din, dans ce Hvre, peı:ımet aux qadıs de juger d'~pres leur propre entende.rnent, a condition qu'ils ne soient pas opposes au Coran eta la Sunna (83). Ce qui etaÜ contraire ala traditi:on d'alors., selon laquelle les qadıs devaient juger d'apres les opinions exprimees par l'Iimam A'.~aırn A!bü I:Iarıifa (84) et pas d'autres. C'est d'ailleurs d'apres ce livre que I.H. Danişmend traite Sayh Badr al-din comme le plus grand savant, non seulement de l'Empire Ottoman, mais de tout le monde musulman du 15e siecle (85).

    Le lroisieıne ouvrage de droiL musulman de Say\} Badr al-elin est le Teshll. Il commença a le rediger ·a Edirne alors qu'il etait qadi-'asker, et il le term:ina en exil a Izniık en 818/1415 (86). Le Teshil, qui est un comrrnentaıire ~u Laça)i fal-isarat, n'est pas encore impriıme.

    S~y:Q. Badr al-din ecrivit des ouvrages, non seulement de droit musulman, mais aussi en taşawwuf dont l'un est le commentaire du Matlac b.uşüş al"kilam fl maca.nı: fuşüş al-J;ıikam de Davüd-u Qayşerl (87), lequel est lui-nıeme un commentaire de Fuşuş al-

    (83) Surmat al-nabi, La co1,1:tume du Prophetel>, recueil de I_Iadlt ou traditions, venues jusqu'a nous par une ahaine de «trans-metteurs veridiques». Anawati (G.C.) et Gardet (Louis), Mystique Musulmane, Paris J. Vrin, 1968, p. 16.

    (84) -Un grand juriste musulman, mart en 150/767. Gardet (L.) et Anawati (M.M.), Introductionala Theologie Musulınane,Paris, J. Vrin, 1970, p. 44.

    (85) Danişmend (I.H.), op. cit. t.I. p.162. (86) Kaygusuz (B.N.), op. cit.-p.106. ( 87) S araf al-din Davüd i b ni Ma]:mıüd Qayseri, un mutaşawwif

    turc, mort en 1350, pour le detail voir Buı·salı Mel~met Tahir, op. cit. p. 84.

    321

  • I;Iikam (Les ChaJtons des Sagesses) (88) d'Ihn aVArabi (89). Ç'est done le dc:ux.ieme eommentaire ·de Say.Q. Badr a1-din qu:i ne soit pas imprime; L'autre est lemasarrat al-qulüb donton ne saôt ni la date exacte d::: r~d2.çt:i

  • '· 6 - Badr al-elin, Giimi' al-Fuşülayn, 260 f. 25 1. Nesih, seetion Damat Ihrahim Paşa, no 504.

    7 - Badr al-din, Gami' al-Fuşülayn, 324 f: 25 ı. 874 de l'ıhegire, seetion Fatih, n° 2288. ·

    8 - Badr al-din, Gami' al-Fuşülayn, 257 f. 25 1. Talik, seetion Mustafa b. Ibrahim ıb. Tamcici 823 de l'ıhegire, seetion Faıtih, n° X 558.

    9 - Badr al-din, Gami' al-Fuşülayn, ı ı4 f. ı 7 ı. Talik seetion . Ferid ül-Mevlevi Hacı Mahmuıt Efendi, no 968/2.

    10 - Badr al-din, Gfuni' al-Fuşülayn, 473 f. 25 1. Nesih, section Halet Efendi 119. .

    ll _:_ Badr al-din, Gami' al-Fuşülayn, 293 f. 29 ı. 976 de l'hegire, seetion Laleli n o 1252.

    12 - Badr al-din, Gami' al-Fuşülayn, 229 + 3 f. 25 1. Talik, 'AH b. 'Abd al- 'Aziz, 945 .de l'hegire seetion Süleymaniye n° 418 ..

    13 - Badr al-din al-Simavi, Tashil, 351 f. 29 1. 313 x 213 mm. Nesih, seetion Damat Ibrahiım Paşa n o 553..

    14 - Badr al-dlıı, al-S1mav1, al-Tashil Sarl;ı Lata'if al-iSarat, 254 f. 33 1. Nesih Ta'lik, Sadık b. Hasbeği 855 . de l'heg.ire, seetion Fatih n° 1749.

    15 - 'Badr al-din,al-Slınavi, Tasbil sarl;ı Lata'if al-iSarat, 407 f. 27 1. Nesih, seetion Şehid Ali Paşa n o 837. -

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