Arctic Kites
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Transcript of Arctic Kites
Dep
uis toujo
urs l’aventure fait rêver. Elle offre
un a
utre
reg
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sur
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onde. Et il faut p
arfois p
eu pour que le rêve prenne vie. E
n pa
rtag
eant
nos
e
xpériences, nous espérons vo
ir les rêves d’autres se réaliser. A leur tour.
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eu pour que le rêve prenne vie. E
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rtag
eant
nos
e
xpériences, nous espérons vo
ir les rêves d’autres se réaliser. A leur tour.
Rédaction - Julien Ondedieu
Photo - Ludovic Drocourt & Julien Ondedieu
Développement - Ludovic Drocourt
Relecture - Elodie Roy
ARCTIC KITES
Produit par TERRAEDELWEISS
L’AVENTURE - p.6
S’EQUIPER - p.46
A VOUS DE JOUER - p.48
L’idée d’une aventure sur la neige
tirés par des kites et en autono-
mie complète nous est venue sur
les bancs de l’université. Nos affaires
sont prêtes, je le connais par coeur
cet endroit j‘ai observé les cartes pen-
dant des heures et des heures. Entre
le village de Kilpisjarvi et le mont Halti
s’étire un immense plateau bosselé
de montagnes entre lesquelles coule
une rivière, il n’y a rien d’autre c’est un
grand désert blanc, un désert Arctique.
L’aventure
Le bus ralentit il nous dépose au pied du bureau du parc, nous nous
équipons. Lentement le drapeau qui flote sur le toit s’éloigne derrière
nous plus bas et nous montons. La neige est complètement poudreuse,
ses cristaux brillent partout. Il y a encore des arbustes autour de nous,
ce sont les derniers que nous verrons jusqu’à la rivière de Meekonjarvi
dans quelques jours. Elle doit être gelée comme Saanajarvi, le premier
lac que nous traversons.
Dessus la neige est sèche ça me rassure. Nous posons notre bivouac
de l’autre coté. La tente est montée et Alex creuse une tranchée autour
pour piéger le froid. Les cristaux fondent dans la petite casserole chauf-
fée par le bruleur ouvert à fond. Dans cette immensité glacée c’est le
seul moyen d’avoir de l’eau liquide, c’est long.
Nous nous glissons dans nos duvets pour dîner au chaud. Le ciel prend
des teintes pastelles et tout est silencieux. La lumière du couchant bo-
réale décline à peine. Alex s’endort et moi je voyage déjà sur les pentes
des prochains jours, trop excité pour m’assoupir. Dans la tente il fait
quinze degrés sous zéro et à l’extérieur la température est plus basse
de dix degrés.
C’est dure de sortir des duvets tant le froids est saisissant. Nous levons
le camp, le soleil brille mais il n’y a pas de vent. Les pulkas glissent dans
les traces de nos skis derrière nous et nous avançons paisiblement. Un
instant le vent se lève et je sors l’anémomètre. Rapidement il faiblit.
Nous tirons les pulkas appuyés sur nos bâtons.
On atteint la cabane de Saarijarvi en milieu d’après-midi. Il n’y a per-
sonne. J’allume un feu dans le minuscule poêle qui occupe un recoin de
la pièce, les affaires sont suspendues au dessus pour sécher elle s’im-
prègnent de l’agréable odeur de bois qui s’installe dans notre petit abri.
Ce soir nous passerons une nuit au chaud, sur les planches aménagées
en dortoir confortable. Il y a une brise légère dehors, Alex sort sa voile
et moi mon appareil photo. Quelques clichés plus tard, refroidis, nous
rentrons nous mettre au chaud et nous dînons. Nous nous endormons
les sacs de couchage grands ouverts tant il fait bon.
A notre réveil le soleil brille illuminant le ciel d’un bleu intense, mais il
n’y a pas de vent. Nous quittons Saarijarvi à un bon rythme. Notre route
s’élève en pente douce sur huit kilomètres en direction du nord-est.
Autour de nous au loin de chaque côté de la trace des centaines de
rennes retournent la neige à la recherche de quelques brins d’herbe
gelés, brulée par les flocons.
Moi je n’en ai jamais vu plus de dix en même temps. Un jeune traverse
devant nous à toute vitesse complètement effrayé, nous continuons vers
le col. La vue derrière nous est magnifique et au loin, devant, on aper-
çoit la petite cabane de Kuonjarjoki. Nous déjeunons avant
de reprendre la route.
Il y a une légère brise l’anémomètre indique huit noeuds, comme j’ai eu
en Alaska. Alex prend les pulkas avec ma speed trois de quinze mètres
j’avance. Mais la dix-neuf d’Alex ne suffit pas à le tirer lui et les soixante
kilos de son chargement. Nous faisons plusieurs tentatives et en es-
sayant d’autres itinéraires nous multiplions les erreurs stratégiques.
L’après-midi se termine et déçus nous rangeons les ailes pour faire de-
mitour. La soirée passe rapidement et le soleil décline vers vingt-deux-
heures nous nous couchons et les rayons de lumière disparaissent sous
les montagnes qui s’élèvent derrière la cabane.
Nous sommes seuls à la cabane de Meekonjarvi, l’endroit est magni-
fique. Nous nous rejoignons sur le choix de faire de ce point le plus
éloigné de notre itinéraire. A partir de demain nous utiliserons les jours
suivants pour nous rapprocher de notre point de départ. C’est un choix
raisonnable assurément. Alex s’allonge au soleil et s’endort. Je fais
monter la température de la cabane pour prendre une douche et je lave
mes affaires.
Quatre randonneurs allemands nous rejoignent. Nous passons l’après-
midi à discuter échangeant une tasse de thé contre quelques bonbons.
Deux polonais arrivent. A tour de rôle chacun donne son avis sur l’en-
droit qu’il souhaiterait nous faire découvrir, le nord de l’Europe est un
paradis sauvage. Je retiens l’idée d’un nouveau départ au parc du Sarek
un jour. Je leur parle de ma première aventure boréale dans le nord-est
de la Finlande.
Alex leur dit combien il est touché par cet endroit, par ce mode de
déplacement, d’aventure « Ta maison sur le dos ! Tu vas où tu veux,
pour t’arrêter ou bon te semble, complètement libre ». Je sors prendre
quelques photos et je m’aperçois que le vent s’est levé, je cours à l’in-
térieur prévenir Alex qui n’en revient pas « T’es sérieux ? Tu rigoles ? » Il
court dehors ! En quelques minutes il est sous sa voile, et glisse à toute
vitesse entre les arbustes.
Au matin le vent souffle toujours, moins irrégulier que cette nuit où de
temps à autre les rafales faisaient rugir le conduit de cheminé. Nous
nous équipons et nous partons. Tout se passe exactement comme
nous l’espérions, nous montons à la force de la voile, le col n’est plus
qu’à quelques dizaines de mètres. Le vent faiblit alors nous sortons les
Speed, majestueuses, et nous partons à toute vitesse vers l’ouest. Elles
vibrent dans le vent produisant un son grave et constant. Tout est blanc
ou bleu, intensément lumineux. Nous filons.
Les dix kilomètres qui séparent le col de la cabane de Kuonjarjoki sont
engloutis en moins de trente minutes, en un seul bord. La voile est tou-
jours à droite calée en bord de fenêtre, survolant la neige à quelques
centimètres tandis que mes jambes tremblent par moment comme
épuisées.
Nous sommes à la cabane où nous mangeons une double ration et une
soupe pour faire le plein avant de repartir. Nous descendons plus au sud
et tirons des bords entre le sommet de Jollanoavi et le creux du plateau.
Le vent faiblit encore, nous tirons un grand bord dans une descente in-
croyablement longue et silencieuse, le paysage étale sa beauté dans la
lumière adoucie du soleil déclinant.
Nous nous installons paisiblement dans la cabane. Nous n’en revenons
pas de cette journée, de ce bord interminable et paradisiaque ce matin.
De la vue magnifique depuis les sommets dans l’après-midi. Des slaloms
tranquilles entre les rochers écrasés sur le sol par endroits, regroupés.
Et de cette descente dans la poudreuse embrassant ce paysage majes-
tueux. Nous sommes enivrés! Nous mangeons un couscous au poulet ce
soir. Je m’endors le premier. Alex ne tarde pas à me suivre.
En ouvrant les yeux le matin le soleil colore déjà le ciel d’un bleu lu-
mineux. L’immense troupeau de rennes est redescendu dans la plaine
à quelques centaines de mètres de la cabane. Nous l’observons par
les minces vitres pleines de givre de notre petit abri. Pas de signe du
vent. Nous sommes si bien. Nous restons silencieux, allongés. Je prends
quelques photos, Alex lit. Puis le vent se lève et nous repartons, excités
par ce qui nous attend.
En ouvrant les yeux le matin le soleil colore déjà le ciel d’un bleu lu-
mineux. L’immense troupeau de rennes est redescendu dans la plaine
à quelques centaines de mètres de la cabane. Nous l’observons par
les minces vitres pleines de givre de notre petit abri. Pas de signe du
vent. Nous sommes si bien. Nous restons silencieux, allongés. Je prends
quelques photos, Alex lit. Puis le vent se lève et nous repartons, excités
par ce qui nous attend.
Le vent nous monte aux sommets. Cap au sud-ouest aujourd’hui, alors
nous tirons des bords entre les crêtes et le lac en contrebas. La vue
est particulièrement belle. Les sommets au loin déchirent l’horizon.
Les nuages tentent un assaut, engloutissant une partie du massif. Nous
nous sommes sous le soleil. Toujours. Seuls au milieu de ces pentes ma-
gnifiques, vierges.
Le vent se calme. Nous installons notre bivouac sur une plateforme dans
les pentes en dessous de Muurivaara, juste sur la frontière. L’endroit
est magnifique. Alex monte un rempart de neige qui s’élève à près de
un mètre, et derrière lequel s’enfoncent les ancrages solidement fixés.
Parce que le vent peut souffler fort ici. Particulièrement dans ce goulot
formé par les deux montagnes qui nous entourent, où il n’y a pas d’obs-
tacle.
La neige fond dans la popote posée sur le réchaud, ce soir nous man-
geons une fondue savoyarde ! Déshydratée pour le moment, mais bien-
tôt les croutons baigneront dans le fromage fondu, ou presque fondu.
Pas tout à fait savoyarde non plus cette fondue. Et nous nous délec-
tons, emmitouflés dans nos duvets. Sous le couché du soleil et seuls au
monde. Alex s’endort rapidement, heureux. Je peine à trouver le som-
meil, comme pour profiter de chaque instant. Je suis si bien.
Le givre s’est amassé sur les parois de la tente ce matin. Tout est gelé à
part nos vêtements et un thermos restés au chaud dans nos duvets. Les
affaires sont compactées dans les pulkas et nous partons vers l’ouest.
Nous passons sur le versant de l’autre montagne en suivant la courbe
de niveau vers le sud-ouest. Il fait vraiment froid aujourd’hui alors à
la pause déjeuner nous mangeons bien chaud pour ne pas geler. Les
nuages s’amassent au loin. Les bruits des motoneiges réapparaissent,
le village est à quelque kilomètres. J’accélère, En moins d’une heure
nous avons traversés le lac, descendu la montagne et nous sommes la
route qui traverse Kilpisjarvi, en direction du buffet à volonté du village.
Sept assiettes bien rempli plus tard, nous regagnons la foret d’où nous
venons, l’estomac balloté par le relief accidenté de la piste pour moto-
neige que nous empruntons.
Nous dormons à la belle étoile. Alex en rêvait. Enroulés dans nos ailes
au chaud dans nos duvets. La lune éclaire les arbres les montagnes,
les rochers couverts de neige et nous dans ce monde engourdit par le
froid. Il est vingt-trois heures et il fait dix sept degrés Celsius sous zéro.
Je ferme les yeux.
A une heure du matin le ciel s’irise au dessus de nous, je réveille Alex.
C’est une petite aurore boréale qui danse discrètement entre les
nuages clairs avant d’être cachée par l’un d’eux. Il neige à peine. Nous
nous rendormons abrités sous nos ailes. J’ouvre l’oeil vers dix heures
en même temps qu’Alex, c’était une grasse matinée aujourd’hui. Nous
restons une heure dans nos duvets à discuter du surréa-
lisme de cette nuit passée sur un mètre
de poudreuse, en équilibre
sur nos matelas. Dans
la continuité exacte
de notre petite
aventure.
Aujourd’hui le vent souffle très fort comme pour nous narguer. Vers onze
heures trente nous repartons au buffet, comme pour combler les quelques
espaces libres de notre estomac, au cas où nous devrions repartir pour
la même aventure. On s’arrête à cinq assiettes ce midi car le bus arrive.
Nous nous installons seuls au fond du carrosse confortable qui dans
huit heures nous déposera à Rovaniemi, cinq cents kilomètres plus au
sud. On dort, on regarde le paysage et on dort à nouveausans voir le
temps passer. Ce soir on fêtera notre aventure avec Mathieu, le copain
qui nous héberge, et les autres sur le campus Erasmus de la ville.
Demain déjà nos affaires seront empaquetées pour le
retour. C’était vraiment chouette tout ça.
A vous de jouer
Généralités:Kilpisjarvi est le point de départ de notre randonnée. Ce petit village
est desservi toute l’année par un bus qui fait la liaison tous les jours
depuis Rovaniemi, Kaajani et Tromso où vous pouvez atterrir en hiver
et au printemps (vols Finnair, Blue1, SAS, Norwegian…). Pas besoin de
visa pour les Européens en Finlande ou en Norvège. A Kilpisjarvi il y a
un petit supermarché et un magasin de sport où vous pourrez faire vos
provisions, acheter du gaz ou de l’essence pour votre réchaud.
La météo:Nous sommes partis début avril. La nuit il faisait autour de vingt degrés
Celsius en dessous de zéro. La journée la température remontait autour
de moins dix, parfois zéro. Nous avons eu du beau temps tous les jours
avec quelques ondées de temps à autre. Le ciel a pour réputation d’être
plutôt nuageux. Le vent peut varier très vite en force et en direction.
Les spots de kite:Une fois arrivé au lac de Saanajarvi vous êtes sur le spot. Si le vent est
favorable le terrain vous permet d’aller à la voile trente kilomètre plus
loin, jusqu’à Meekonjarvi. Entre ces deux points il existe une infinité de
solutions.Il y a des rivières cachés par la neige et les lacs sont par en-
droits moins gelés. Le téléphone ne capte que sur certains sommets.
Pour la lecture des cartes Jarvi veut dire lac, joki c’est une rivière, koski
désigne un rapide (tout ça sous la neige bien sûr).
S’équipeR
Polaire trollveggen (Norrona):Quand il fait froid, je l’aime pour son col très
haut et son épaisseur qui contrastent avec sa
douceur et légèreté. Vous serez bien au chaud
grace au Polartec Thermalpro choisi pour ses
qualités thermique et sa respirabilité. Tout ça
pour seulement 470g selon Norrona (373g sur
ma balance).
SPEED 3 (Flysurfer):Cette aile est une légende. Je trouve
qu’elle vole tôt, très tôt et encore plus
tôt sur la neige. Un autre atout appa-
rait une fois dans le sac car la version
Deluxe sait se faire oulier quand elle
est sur le dos.
coups de coeur coups de
coups de coeur
coups de coeur coups de coeur co
ups
Equipement Qté
par
per
s
Qté
par
team
Chaussures + ski de randonnée (fixation Tlt speed) 1 2
Harnais confortable (presque) 1 2
mousquetons photon fil 2 4
Batons rando trois brins (Paire) 1 2
Peaux de phoque avec tendeurs (Paire) 1 2
Pelle à neige 1 2
Casque de ski et masque 1 2
Corde de 15m 5mm de dimètre 1 1
Sac Osprey Argon 70L 1 2
Pulka en composite 1 >1
Kite FLYSURFER speed 3 DLXE 19, 15, psycho4 12, pulse2 10, 3 >1
GPS Etrex Legend GARMIN + 8 piles lithium 1 2
Talki walkie 1 2
Cartographie et boussolle 1 2
Go pro +2 batteries 1 1
Kit réparation scecours et toilette 1 1
Sac de couchage (< -25°C limite de confort norme EN 13537) 1 2
Tapis de sol Neoaire Xtherm XL 1 2
Tente Twin-Sisters de MSR 1 1
Réchaud Superfly de MSR+ 2 recharges + 1 popote 1 1
Plats Lyophilisés + Barres ennergetiques MX3 12/40 24/80
Cagoule + Gants + mouffles NORRONA 1 2
Saloppette Trollvegen + Falketind jacket NORRONA 1 2
Polaire Trollvegen + doudoune NORRONA 1 2
t-shirt technique 29/ + collants cho7 Lofoten NORRONA 2 4