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  • 7/23/2019 Architecture Espaces Publics

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    EXPLORATION INTERNATIONALE DES TENDANCES

    DE LARCHITECTURE ET DE LESPACE PUBLIC

    ETUDE PROSPECTIVE

    NOVEMBRE 2010

    ELISABETH PERROT

    arc h itec te

    12 rue Ne yre t Lyo n 1er

    elp@arto-architectes. f r

    LES IMMEUBLES DE GRANDE HAUTEUR

    LES LIEUX DE COMMERCE

    LES LIEUX DE PRODUCTION DE LA CONNAISSANCE

    LES MUSEES

    LES PLATEFORMES DECHANGE

    LA CELLULE DE TRAVAIL

    Volume2

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    EXPLORATION INTERNATIONALE DES TENDANCES

    DE LARCHITECTURE ET DE LESPACE PUBLIC

    ETUDE PROSPECTIVE

    NOVEMBRE 2010

    ELISABETH PERROT

    arc h itec te

    12 rue Ne yre t Lyo n 1er

    elp@arto-architectes. f r

    LES IMMEUBLES DE GRANDE HAUTEUR

    LES LIEUX DE COMMERCE

    LES LIEUX DE PRODUCTION DE LA CONNAISSANCE

    LES MUSEES

    LES PLATEFORMES DECHANGE

    LA CELLULE DE TRAVAIL

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    LES MUSEES

    LA TENDANCE DOMINANTE

    Le muse, icne du monde contemporain

    De la machine exposer ... au geste architectural ou archi sculpture

    LES TENDANCES A VALEUR DURBANITE

    Le muse, un outil de dveloppement social et urbain - leffet Bilbao

    Le muse, dans les dynamiques de la socit de loisirs

    Le muse lchelle du monde, nouvelles stratgies culturelles

    Les grands muses et leurs succursales

    LES TENDANCES A VALEUR DIMAGE

    Du muse temple ... au muse forum

    De lunivers sacr des arts, des sciences de lhistoire lquipement de loisirs

    De la musographie au marketing culturel

    CONTRE TENDANCE : LE RETOUR AUX FONDAMENTAUX

    LES TENDANCES A VALEUR ENVIRONNEMENTALE

    Le muse bioclimatique nexiste pas encore

    Les muses, oprateurs de dveloppement durable dans sa dimension conomique et sociale

    Les muses dsigns comme lieux de sensibilisation

    AUTRES TENDANCES

    La reconversion du patrimoine architectural et industriel

    Pavillons phmres, itinrants, vnementiels

    La dmatrialisation

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    LES MUSEES

    LA TENDANCE DOMINANTE

    Le muse, icne du monde contemporain

    Par sa vocation exposer ltat de la connaissance de lart, des sciences et de la pense, reflets de la socit,

    par son ambition sociale et son ouverture aux dynamiques de la ville contemporaine, par son assimilation de la

    ville globale apparue sous leffet du nouvel ordre conomique international, par la monte en puissance du

    tourisme culturel international, par sa transformation de temple de lart en supermarch de la culture, le muse

    est aujourdhui la typologie architecturale la plus emblmatique de ltat du monde. Grce la somme de ses

    valeurs symboliques, il occupe aujourdhui un rle cl dans lamnagement et lurbanisme de la mtropole

    culturelle contemporaine.

    De la machine exposer ...au geste architectural ou archi sculpture

    Le muse moderne apparat au milieu du XXe sicle, quand le mouvement moderne connat dj depuis

    les annes 20 une trentaine dannes dexistence. En temps quinstitution conservatrice, il en adoptera les

    principes tardivement, mais radicalement. Le Corbusier en nonce la thorie : Le muse na pas de faade

    et : Le visiteur ne verra que lintrieur du muse. Le muse moderne veut tre un moyen au service de sa

    fonction, il se limite apporter des solutions spatiales aux ncessits dexposition, dclairage, de flexibilit,

    de dambulation, dans une neutralit maximale des espaces pour favoriser les face face entre le spectateur

    et les uvres dart. La machine exposer, diversement dcline mais toujours fonctionnellement neutre,

    reprsente la tendance dominante de la production des muses des annes 50 70.

    Dans le mme temps, le muse Guggenheim de New York (1943-1959, arch. Frank Lloyd Wright) reprsente

    un exemple part et indit de btiment icne. Larchitecture magnifique y est son propre spectacle, mais au

    risque dclipser les uvres exposes, et de se rvler partiellement inadapte sa fonction. Non suivi en

    son temps, il est aujourdhui la rfrence des nouvelles architectures musales qui, en prenant lart commesource dinspiration et en en recherchant la mme charge expressive, et aussi sur fond de marketing et de

    mdiatisation, proposent un design spectaculaire et sophistiqu qui assure la mise en scne de leurs propres

    valeurs plastiques et lefficacit de leur reprsentation iconographique, bien avant leur nature fonctionnelle.

    (Pour autant les effets de lenveloppe ne se retrouvent que rarement dans les espaces intrieurs dexposition).

    Cette prsence sculpturale contribue changer limage de la ville qui laccueille, jusqu devenir emblme et

    facteur didentit.

    voir les muses de Tadao Ando, Frank Ghery, Zaha Hadid, Jean Nouvel, Richard Rogers, ...

    LES TENDANCES A VALEUR DURBANITE

    Le muse, un outil de dveloppement social et urbain - leffet Bilbao

    Le muse traditionnel tait un crin pour les oeuvres, une enveloppe sacralise contre lextrieur profane.

    Labandon de la dimension monumentale des muses classiques et le recentrement sur leur dimension

    fonctionnelle, apport du mouvement moderne, ont veill une ambition sociale visant de nouveaux publics

    de plus en plus divers. Oprant des transformations profondes et radicales dans le sens des tendances

    socitales, les muses et la culture ont acquis un potentiel dattractivit et danimation territoriale. Les pouvoirs

    publics peroivent de nouveaux rapports possibles entre conomie, culture et urbanisme, par la capacit du

    muse rsoudre des questions damnagement du territoire, participer dune forme de dveloppement

    durable dans ses aspects social et urbain, qui concilie laccs la culture, la revitalisation urbaine et lindustrie

    touristique. Survient alors une phase indite de volontarisme politique qui explique linflation actuelle dans

    lmergence de nouveaux muses, partout dans le monde. Pour la rgnration des aires urbaines en dclin,on nen attend pas moins que leffet Bilbao, soit la renaissance internationale dun territoire sombr en

    phase post industrielle, et qui acquiert une seconde image partir dun quipement culturel et dune politique

    de renouveau urbain sous le signe de la qualit architecturale.

    Guggenheim Bilbao, Tate Gallery Londres, Beaubourg Metz, le Louvre Lens

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    LES MUSEES

    Le muse, dans les dynamiques de la socit de loisirs

    En transgressant son rle dcrin, en souvrant la ralit environnante, en passant dun muse des

    connaisseurs et amateurs clairs un tablissement ouvert tous, et aussi sous leffet de la dsacralisation

    de lart amorce par les mouvements davant-gardes du dbut du 20e sicle, le muse contemporain souvre

    aux dynamiques de la ville contemporaine et de la socit de loisirs. De toile de fond propice la contemplation

    autrefois, le muse doit revoir ses stratgies dexposition et de communication. Pour largir son public il

    transforme sa mission, son organisation et son amnagement au profit de la consommation culturelle, du loisir,

    du divertissement, du spectacle et du tourisme de masse. Cest le mot exprience qui compte, la fois dans

    la pense musologique et dans les actions mdiatiques manant des tablissements. La consommation

    culturelle nest plus un rapport entre soi et loeuvre ou lobjet, une contemplation, une comprhension. Elle est

    substitue par la conscience de prsence et dappartenance la socit globale.

    Notamment ces dernires annes ont vu se multiplier les Grands quipements de loisir culturel (GELC), qui

    sont le fruit de financements public / priv, confirmant lorientation vers une hybridation croissante dans le

    domaine du tourisme culturel et des loisirs. Ils se caractrisent en trois points:

    - ils ont t crs ex nihilo, partir dune volont locale de dveloppement territorial,- ils visent une frquentation minimale de plusieurs centaines de milliers de visiteurs par an,

    - leur thmatique se situe la frontire entre le divertissement et la diffusion scientifique, entre le loisir et la

    culture, entre le muse traditionnel et le parc thme.

    le parc de la Villette Paris, le muse des Civilisations dOttawa (Canada), la Cit des arts et des sciences de

    Valence (Espagne)

    et dans les grandes rgions franaises: le Futuroscope (Vienne), le Mmorial de la Paix (Caen), Vulcania (Puy-

    de-Dme), la Cit de lEspace Toulouse, Ocanopolis Brest, le futur parc dAlsia en Bourgogne, ...

    Le muse lchelle du monde, nouvelles stratgies culturelles

    En souvrant aux dynamiques de la ville contemporaine et de la socit de loisirs, ainsi quau tourbillonmdiatique, le muse contemporain adopte les logiques dominantes imposes par le march global. En

    mme temps que les muses voient leur vocation se transformer, merge la ville globale configure par

    les mutations dun ordre conomique mondialis et par les nouvelles technologies. Elle se dfinit en une

    srie de mtropoles et mgalopoles en rseau, des centres connects entre eux et interactifs dans leurs

    changes conomiques, culturels et touristiques (Londres, New York, Tokyo, Paris, Singapour, Hong Kong,

    Los Angeles, Sydney, Chicago, Mexico, So Paolo, ...). Pour se maintenir lchelle mondiale dans llite des

    territoires performants et attrayants, ces villes doivent simposer et saffirmer en tant que centres principaux

    dinformations, dchanges, de services et dactivits y compris culturelles. Les muses dart moderne et

    contemporain produisent des signes ostentatoires de puissance financire, et apportent un renfort culturel

    leur rayonnement conomique. Leffet de prestige quils oprent contribue la construction dune image

    territoriale sduisante, pour conditionner linstallation et la permanence des activits et des populations cls

    de lconomie mondialise.

    Larchitecture, dans ce contexte, joue un rle dterminant, car elle est porteuse dune dimension mdiatique.Le btiment physique doit assurer la visibilit de linstitution, jusqu lchelle mondiale.

    Abou Dhabi, muse du quai Branly

    Les grands muses et leurs succursales

    Consquence de la mondialisation de la culture, les grands muses se transforment en multinationales de la

    culture, et visent une expansion ou une dlocalisation mondiale. Accessoirement ces succursales sont aussi

    une solution de dpt dune partie des collections qui dbordent des rserves des maison-mres.

    - La Fondation Guggenheim (US) originaire de New York, est prsente Venise, Berlin, puis Bilbao (1991-

    1997, Franck O.Gehry arch.), et Abu Dhabi (2006-2011, Franck O.Gehry arch.), prochaine perspective Guadalajara (Mexique)

    - LHermitage (URSS) originaire de Moscou, dtient des antennes Londres et Amsterdam, un partenariat

    avec le Guggenheim Las Vegas (2002, dans une extension du Venetian Resort Hotel Casino, Rem Koolhas

    arch., Franck O.Gerhy scnographe, ferm en 2008) et un projet Vilnius (2008-2011, Zaha Hadid arch.)

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    LES MUSEES

    - Le Louvre (France) est prsent Atlanta, Georgie (US) (2006, en partenariat avec le High Museum of Art

    dAtlanta) puis prochainement Lens en rgion Nord-Pas de Calais (2004-2012, agence Sanaa arch.), puis

    Abu Dhabi (2008-2013, Jean Nouvel arch.)

    - Le Centre Pompidou a ouvert une succursale Metz en rgion Lorraine (2010), et envisage de simplanter

    Hongkong.

    - Le Muse Rodin projette une annexe Salvador de Bahia (Brsil)

    LES TENDANCES A VALEUR DIMAGE

    Du muse temple ... au muse forum

    Oprant des transformations profondes et radicales dans le sens des tendances socitales, vers un accs au

    plus grand nombre, vers des dmarches participatives, vers une conomie mondialise, le muse traditionnelrinvente son enveloppe. Spatialement, louverture se traduit par une proccupation nouvelle porte au contact

    du btiment avec son public et son environnement urbain, via des procds architecturaux de transparence,

    de prolongement extrieur en un espace public, place ou parvis, de cration despaces daccueil et de services

    destins au public, de parcours assists. De lieu monofonctionnel selon linjonction moderniste de sparation

    des fonctions, le muse contemporain, en largissant sa vocation et son public, exprimente la coexistence

    sacralit / lacit, public / priv, phmre / permanent. Il tend devenir complexe et polymorphe, limage de

    la ville contemporaine. Il devient un lieu dagrgation sociale novateur. Il doit grer dnormes flux dusagers

    attirs par son offre multiforme.

    prcurseur: le Centre G.Pompidou (1971-1977) arch. R. Piano et R. Rogers, et la pyramide du Louvre (1983-

    89), arch. Pei, qui reprsente 20 000 m2 despaces daccueil pour 60 000 m2 despaces dexposition

    De lunivers sacr des arts, des sciences de lhis toire lquipement de loisirs

    La tendance au crative tourism (dans la suite de la creative class de Richard Florida) met en vidence

    la demande mergente des clientles pour plus dinteraction et dchanges avec les lieux visits, pour la

    possibilit dacqurir, au cours de lexprience touristique, un savoir-faire faisant partie de la culture locale

    et/ou de la communaut visite. Les touristes cratifs dveloppent leur potentiel, et viennent plus prs des

    locaux travers la participation informelle des ateliers interactifs et des expriences dapprentissage quils

    tirent de leurs destinations touristiques.

    De mme, les muses comme les destinations touristiques sont dsormais attendus comme des lieux de

    consommation culturelle et de divertissement. Tandis que lenveloppe btie tend une thtralisation des

    effets croiss de lart et de larchitecture, les muses doivent contenir une dimension ludique ou participative,

    qui sollicite les visiteurs et les entretient en tat dhyperactivit. Ceux-ci sont guids par une signaltique

    porteuse de messages multiples et simultans, vers une offre dexpriences pluri sensorielles et dimmersionsspatiales, ils se voient proposer des dispositifs scnographiques, musographiques, technologiques

    (projection, vido, son, lumire, crans, etc.) facilitant leur participation ou leur appropriation, individuelle ou

    collective.

    Tous ces dispositifs ont aussi vocation tre des supports lactivit de consommation, assimiler litinraire

    de visite et le passage oblig par le restaurant, la caftria, la boutique

    De la musographie au marketing culturel

    La mondialisation bouleverse la perception de linstitution musale. Les muses sont instrumentaliss aux

    politiques urbaines et lconomie touristique. Soumis la logique concurrentielle, ils entrent dans une

    guerre dimage. Larchitecture et le nom produisent un logo, choisi pour son potentiel de mmorisation,dinternationalisation, de stylisation. Les expositions temporaires prtendent une rpercussion plantaire,

    grce un sujet consensuel, la notorit des mcnes et des intervenants, la puissance du marketing

    mis en oeuvre, campagne publicitaire, produits drivs, caractre vnementiel, ... La culture est de plus

    en plus vue comme une industrie productrice de biens exportables parmi dautres. Comme les modles

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    LES MUSEES

    de dveloppement urbain, les muses tendent devenir transposables peu prs partout, perdant de fait

    lenracinement local et le sens identitaire. Un muse dit de rfrence est dsormais considr comme un

    produit dappel, qui peut aider de manire dcisive qualifier une destination touristique.

    Dsormais librs de la rigueur syntaxique de la modernit, les plus grands architectes btisseurs des nouveaux

    muses, engags dans la course la surenchre, rivalisent doriginalit, dexcentricit, dexpressivit, de

    talent, et parfois de kitsch, pour honorer les commandes, ou les extravagances, de leurs clients.

    CONTRE TENDANCE : LE RETOUR AUX FONDAMENTAUX

    Se singularisant de ces archi muses, dautres concepteurs et dautres btiments, sur tous les continents,

    aussi nombreux mais moins spectaculaires, font un retour au travail fondamental sur le seuil, le parcours, la

    lumire, et participent recentrer le propos sur le rapport entre le visiteur et loeuvre, pour en prserver la

    qualit dintimit. Leur architecture recourt une gomtrie plus lmentaire et une remarquable matrise etmise en oeuvre des matriaux de larchitecte, lespace, la lumire, la matire. Les efforts portent sur le travail

    de seuil et dapproche spatiale des collections, sur la proposition des parcours de visite, sur la matrise de

    la lumire naturelle dans les espaces dexposition, sur la flexibilit des surfaces daccrochage... Lenveloppe

    du muse est conue dans son contexte pour tablir un dialogue, dfinir un mode dappartenance. Le travail

    du concepteur porte aussi sur la recherche dinsertion dans la trame urbaine, dharmonie dans le paysage

    environnant, de continuit des espaces intrieurs avec leur environnement urbain ou vgtal.

    Il sagit alors daider le visiteur habiter les oeuvres, vivre une exprience sensorielle selon un

    cheminement qui lui serait propre. Il sagit aussi de restituer un rapport entre le geste architectural et lintention

    musographique initiale, celle du face face la recherche dun plaisir esthtique dsintress (Paul

    Valry), voire de subjectivit, de sentimentalit.

    A loppos des muses vnements, ce sont les muses silencieux, les hypo muses. Logiquement,

    pour les adeptes de la tendance dominante, ces qualits exigeantes renvoient la culture des lites. Le dbatreste vif.

    Kolumba Art Museum Cologne (2007), P. Zumthor arch.

    LES TENDANCES A VALEUR ENVIRONNEMENTALE

    Le muse bioclimatique nexiste pas encore

    Toutes les nouvelles constructions adoptent dsormais les nouvelles normes et rglementations HQE en

    vigueur. Pour autant, en dehors de quelques exemples singuliers et souvent inspirs de leur sujet ou de leur

    lieu dimplantation, les proccupations environnementales nimpactent pas visiblement la programmationni la conception architecturale des muses, nont pas produit de tendance formelle ou technologique

    remarquable.

    Les muses, oprateurs de dveloppement durable dans sa dimension conomique et sociale

    Les muses peuvent cependant tre considrs comme oprateurs du dveloppement durable dans sa

    dimension conomique et sociale, pour leur spectaculaire contribution la revitalisation urbaine de quartiers,

    de villes et de territoires sinistrs. Ainsi, les grands muses urbains, invitablement confronts au problme

    du manque despace, lexpansion des collections, la question des rserves pour le stockage des oeuvres,

    sont incits la dlocalisation des collections en priphrie des villes. Ce mouvement, sous la pousse de

    contraintes fortes, engage la prservation et la reconversion du patrimoine industriel: gare, entrept, usine...Il encourage lexploitation positive de lieux dsaffects et entrane la revitalisation urbaine et le regain

    conomique de nouveaux territoires priurbains, par une attractivit nouvelle, la cration demplois locaux, un

    accs la culture propos aux riverains.

    MoMA de New York

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    LES MUSEES

    Les muses dsigns comme lieux de sensibili sation

    Dans leur volet Sensibiliser, informer et formation du public aux questions denvironnement et de dveloppement

    durable les prconisations du Grenelle de lenvironnement prvoient de mobiliser le rseau des muses et

    des centres de culture scientifique, comme points de rencontre avec le public et comme rfrents et/ou pilotes

    de dmarches larges et participatives dobservation

    AUTRES TENDANCES

    La reconversion du patrimoine architectural et industriel

    Le patrimoine historique offre des lieux imposants et silencieux, propices la contemplation et lmotion,

    lisolement en face face avec loeuvre, la lenteur de la visite et de la dambulation. De nombreux ancienspalais, couvents, htels particuliers sont reconvertis en espaces musographiques mlant le btiment ancien

    et des interventions contemporaines qui se mettent mutuellement en valeur, et proposant une dambulation

    enrichie des contraintes, des surprises et de lorganisation spatiale atypique de lexistant.

    Palazzo vecchio Vrone, C. Scarpa arch.

    Les anciennes friches industrielles produisent quant eux de vastes espaces dexposition, caractriss

    par leur sobrit et leur laconisme contextuel, ainsi que par leur dilatation dimensionnelle, particulirement

    appropris pour exposer certaines oeuvres dart contemporaines elles mme dmesures. Ces espaces

    musographiques proposent une forme de proximit avec le contexte de cration. Elles peuvent donner lieu

    des interventions en site propre. Elles sont une occasion pour lart de se rapproprier son autonomie. Elles

    sont aussi une occasion de contribution une dmarche de revitalisation urbaine.

    Tate Modern Londres (2000), H; et de Meuron arch.

    Pavillons phmres, itinrants, vnementiels

    En cohrence avec le temps contemporain qui sinvente autour de toutes les formes de la mobilit, des

    technologies de linformation, du temps dsynchronis, de multidimensions simultanment locales, mondiales,

    fractales... , mergent de nouveaux modes dexposition et de communication itinrants, vnementiels,

    pavillons phmres, popup, lieux dindtermination. Ils donnent lieu un nouveau rpertoire architectural,

    inspir des architectures lgres, modulables et dmontables, de la tente, du chapiteau.

    La dmatrialisation

    Le muse virtuel consiste la dmatrialisation des collections et des espaces, pour la mise disposition dun

    systme global. Il permet de se constituer son propre muse labor avec des collections personnalises, et

    de dambuler la demande dans des oeuvres augmentes dexplications, dannotations, danimations, ...

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    LES MUSEES

    ART CONTEMPORAINSCULPTURE ARCHITECTURALE

    NOUVELLE IDENTITE URBAINE / INTERNATIONALE

    Guggenheim Museum (1997), Franck O. Gehry arch. Bilbao, Espagne11000 m2 dexposition

    Le 1er juin 1943, la baronne Hilla von Rebay, conseillre artistique de Solomon R. Guggenheim, crit FrankLloyd Wright pour lui proposer de construire un muse New York.

    Jai besoin dun combattant, dun amoureux de lespace, dun gniteur, dun testeur et dun sage Je veux

    un temple de lesprit, un monument, et surtout votre aide pour le raliser.

    De mme que celui-ci fut le premier muse-icne du 20e sicle, forme organique qui sinscrit dans la ville

    dune faon antagoniste vis vis des immeubles orthogonaux de la cinquime avenue, de mme, le muse de

    Bilbao se prsente comme une grande sculpture dapparence chaotique, suscite par le contraste fragment

    de volumes de pierre, de formes courbes revtues de titane et de grands murs de verre. Ldifice sarticule

    autour dun atrium central, vide monumental couronn dune coupole mtallique vitre son znith, laissant

    pntrer, ainsi qu travers des murs vitrs, une lumire qui inonde lensemble. Tout autour de cet espace

    vide, se combinent des salles classiques aux formes rectangulaires et dautres aux formes et proportions

    particulires. Cette varit et richesse des espaces octroie au muse une exceptionnelle versatilit.

    Souhait par les institutions basques au niveau dexcellence quimposait lambition dun projet de renomme

    internationale, conu comme une vritable oeuvre dart architectonique, il a marqu la fin du 20e sicle en

    temps que phnomne culturel majeur. Il russit lintgration de ldifice dans le rseau urbain de Bilbao et

    dans son plan de rgnration urbanistique. A la ville prouve par la fin de lre industrielle, il parvient

    redonner une identit et une fiert.

    www.bilbao metropole

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    LES MUSEES

    HSTOIRE, CULTURE ET MEMOIRE JUIVE EN ALLEMAGNELIGNES BRISEES / DECONSTRUCTIONEXPERIENCE / SENSATION / EMOTION

    Jdisches Museum (1999), David Liebeskind arch. Berlin, Allemagne3000 m2 dexposition

    Le projet intitul Beetween the lines, est une dconstruction conue partir dune toile de David inscrite enplan et en failles de lumire znithale, dun axe visible, tortueux et continu, et dun autre axe cach, rectiligne

    et discontinu. Ldifice se prsente tout en artes et lignes brises. Sa faade est aveugle, bien que troue de

    280 fentres semblables des meurtrires. Lintrieur est un agencement droutant de couloirs, de salles et

    descaliers. Lextrieur est un jardin monument rig de 49 colonnes dont lagencement perturbe tout repre

    de verticalit. Le parcours dans les espaces physiques du muse constitue une exprience charge dun

    sentiment chaotique et tragique, comme un saisissant rappel de la Shoah.

    Je suis convaincu que ce projet architectural pose des questions qui intressent aujourdhui toute lhumanit.

    Jai donc essay de crer une nouvelle architecture pour une poque o la perception de lhistoire a chang,

    o le muse est repens et o les rapports entre contenu et espace architectural sont redfinis. Ce muse

    nest donc pas seulement une rponse un projet architectural, mais aussi un symbole despoir.

    Daniel Libeskind

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    LES MUSEES

    MUSEE DART MODERNE ET CONTEMPORAIN RECONVERSION DUN PATRIMOINE INDUSTRIEL

    REVITALISATION DU QUARTIER

    Tate Modern (2000), Herzog et de Meuron arch. Southwark, Londres, Royaume-Uni10 000 m2 dexposition

    La Tate Modern constitue lun des hauts lieux de la culture contemporain Londres, en raison de lareconversion russie de la centrale lectrique dsaffecte dans laquelle elle sest installe, et de sa localisation

    gographique le long de la Tamise, dans un quartier anciennement dshrit, mais tout proche de la City.

    Le projet de rhabilitation trouve sa force dans le choix de prserver les qualits industrielles et brutes du

    btiment dorigine. Sa chemine de 99m de haut est un repre visible depuis une grande partie de la capitale.

    Lancienne salle des turbines a t conserve en ltat et reconvertie en un immense hall dentre, droutant

    de grandeur. Il peut aussi accueillir des expositions monumentales. De vastes boites latrales en verre dpoli,

    claires au non, sont des balcons relis aux galeries suprieures, offrant des vues diverses sur le hall.

    Laustre faade nest modifie que ponctuellement. Mme lentre, basse et en retrait de la faade, ne cde

    pas un geste monumental donnant sur la Tamise.

    Aujourdhui, Herzog et de Meuron travaillent une extension neuve consacre la vido et la photographie,

    qui soriente vers une forme de pyramide de verre. Espace dducation, dapprentissage pour tous ges, de

    dveloppement de la crativit, le futur muse sadressera un plus large public. Sur le site de la Tate, via

    des fonctionnalits trs conviviales, les internautes sont invits prendre une part active au processus de

    dveloppement de linstitution. Ils sont tenus au courant de son volution et peuvent y apporter leur contribution

    en exprimant leur avis. Ouverture prvue pour les JO de 2012.

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    LES MUSEES

    MIXITESITUATION PANORAMIQUE

    RECONQUETE URBAINE

    Mori Art Museum (2003), Kohn Pedersen Fox arch. Roppongi Hills, Tokyo, Japon

    Le muse occupe les 5 derniers tages de la tour Mori (hauteur 238 m / 54 tages), elle-mme tantllment phare dun vaste projet immobilier dinitiative prive tendu sur plus de 11hectares et runissant des

    signatures internationales, dans le quartier de Roppongi Hills. Le muse accueille plus de 20 000 visiteurs /

    jour et bnficie dune entre distincte du centre commercial. Les espaces extrieurs ont t particulirement

    soigns: les pitons cheminent au milieu de jardins et dquipements de toutes sortes, lcart de la ville

    trpidante.

    Le programme mixte constitue une vritable ville dans la ville, comprenant un centre commercial, des bureaux

    sur 40 tages, des restaurants, des appartements, de multiples activits culturelles - cinma, salles de thatre,

    station de tlvision - et de loisirs - un centre questre et un parc dattractions avec double huit situ sur un

    toit-, pour un mlange tonnant darchitectures et dactivits diverses fonctionnant 24h/24

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    LES MUSEES

    ART MODERNE ET CONTEMPORAIN ESPRIT MODERNISTE

    INSERTION DANS LA TRAME URBAINE

    MoMA extension / rnovation (2004), Yoshio Taniguchi arch. New-York, USAextension de 8000 13000 m2 dexposition

    Le projet initial (1939) se soumet la proposition moderne de la machine exposer : respect de lalignement,du gabarit, faades en murs rideau, toiture plane, lintrieur propose des plans libres et flexibles. Depuis, le

    MoMA a connu un mouvement presque continu daccroissement de la structure physique du btiment et de

    ses surfaces dexposition, allant de pair avec une croissance rapide de sa collection. Chaque tape a exig

    un renouvellement de la rflexion, en liaison avec la ralit du cadre architectural, sur le mode de prsentation

    un large public de toutes les formes dexpression visuelle de lart, et sur la manire de reflter sa vitalit, sa

    complexit et ses tendances.

    La proposition de Y. Tanigushi rejette elle aussi larchtype du muse objet ou monument, et accentue lide

    de muse urbain, insr dans la grille urbaine du midtown Manhattan. Il sattache rsoudre les questions

    architecturales essentielles pour un muse: parcours, clairage, flexibilit, en appliquant un soin absolu au

    dtail. Pour autant la rflexion du muse comme laboratoire se poursuit : les plans du prochain agrandissement

    du muse, dans un btiment voisin conu par Jean Nouvel, doivent tre boucls en 2013.

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    LES MUSEES

    MUSEE DART CONTEMPORAINCONCEPT PARTICIPATIFSIMPLICITE FORMELLE

    Le Muse dart contemporain du 21me sicle (2004) Sanaa arch. Kanazawa, Japon

    Cest un muse dart contemporain de province qui rencontre un niveau de frquentation spectaculaire pour le

    Japon, en partie justifi par le fait quil est partiellement accessible gratuitement.Lune des grandes russites de ce projet cest larchitecture. Il sagit dune vaste construction circulaire toute

    en transparences, qui donne sur le parc. Les grandes parois de verre renvoient au gazon environnant. Une

    envahissante impression de bien tre. Lautre grande russite tient sa programmation. Le muse expose

    des uvres dart contemporaines de type exprimental, qui appellent la contribution des visiteurs: pntrer,

    toucher, sasseoir.

    Il est notable que le muse de Kanazawa est conu comme un instrument de bien tre pour le visiteur.

    Les muse japonais se veulent davantage encore que des produits culturels. Le muse du XXIe sicle de

    Kanazawa arrive, sans compromission, rconcilier le public avec lart contemporain. Il rend optimiste et

    souriant.

    Les constructions de Sejima et Nashizawa donnent lillusion dtre simples.

    commentaire daccompagnement la remise du prix Pritzker 2010

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    ART ET CIVILISATION DAFRIQUE, DASIE, DOCEANIE ET DES AMERIQUESEXTREME MISE EN SCENE

    ECRIN DE VERDURE / RUPTURE URBAINE

    Muse des Arts premiers (2006), Jean Nouvel arch. Paris 7me, France40 600 m2 de btiments

    4 750 m2 dexposition

    18 000 m2 de jardin

    Louvrage prend la forme dune large passerelle au milieu des arbres, dans un vaste jardin soustrait la

    circulation du quai Branly par une longue et haute paroi de verre srigraphi. La collection prexistant au

    muse, les salles ont t conues autour des objets venir. En faade nord, une srie de botes colores

    suspendues, de taille variable, sortes de cabinets de curiosits, abritent des pices particulirement rares ou

    prcieuses. Lintention est de provoquer lclosion de lmotion porte par lobjet, en le protgeant de la lumire

    et en captant le rare rayon de soleil indispensable la vibration, linstallation des spiritualits.

    En termes conomiques et urbains la priorit est clairement donne aux objectifs de rayonnement culturel et

    conomique international. La configuration spatiale du muse nest pas de celles qui souvrent sur la ville. La

    place qui sert daccs au muse est spare des rues daccs par une grille (rue de luniversit) et par une

    barrire de verre (quai Branly). La caftria, la librairie et le restaurant ainsi que le jardin fragmentent lespace

    et invitent consommer ou circuler, mais pas y rester. La mdiathque, qui aurait jou un rle important

    pour linsertion du muse dans la vie du quartier, devient un espace rserv aux fonctions de recherche et de

    formation. Son emplacement au dernier tage du btiment et laccs par un itinraire complexe couloirs et

    ascenseurs renforcent la vocation litiste de cet espace.

    daprs la revue Toros, recherche en tourisme

    Il fallait mettre une architecture en relation avec un art qui pour une fois na jamais t pens pour aller

    dans un muse. Tout ici est au service dun lieu spirituel, de croyances qui ne sont pas les ntres, et du

    mystre quelles peuvent susciter Si leur fonction (celles des composantes architectoniques habituelles:

    les structures, les fluides, les menuiseries de faade, les escaliers de secours, les garde-corps, les faux

    plafonds, les projecteurs, les socles, les vitrines, les cartels...) par la force des choses doit demeurer, quils

    disparaissent de notre vue et de notre conscience, quils seffacent devant les objets sacrs pour autoriser la

    communion. Jean Nouvel

    Provocant, mystrieux, et follement excentrique, ce nest pas un btiment facile aimer (...)Mais une fois que vous vous tes adonn lexprience, vous pourriez bien trouver quil sagit du plus fabuleux

    monument de la culture populaire franaise depuis le Centre Pompidou.

    International Herald Tribune

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    LES MUSEES

    Le muse est bti au-dessus des ruines dune glise gothique dont les vestiges ainsi que le site de fouillesarchologiques et les restes dune chapelle, se dcouvrent au cours de la visite. Le btiment muse consiste

    en un corps unitaire aux murs filtrants en briques grises, reposant sur de fines colonnes lorsquil surmonte

    lancienne substance. Il fait preuve dune grande sobrit lintrieur comme lextrieur. Il est revendiqu

    comme anti effet Bilbao, ce trop grand intrt port larchitecture dun muse au dtriment des uvres

    quil abrite.

    Le rsultat est clair, mais stimulant. En vrit, lensemble est si bien conu quil est difficile de sparer le

    btiment de lart prsent. (...) Il y a trop de choses vnrer dans ce lieu: lart, Dieu, lhistoire, la ville en

    arrire-plan, larchitecture, et par extension, le grand Zumthor lui-mme. La prsence de larchitecte a t si

    bien dissimule quelle en devient paradoxalement plus ostensible. Il est invisible, mais omniprsent, comme

    un Dieu.

    Steve Rose, critique darchitecture au Guardian

    ART RELIGIEUX MEDIEVAL ET ART PROFANE CONTEMPORAINSOBRIETE

    LUMIERE / MEDITATION

    Kolumba Art Museum (2007), Peter Zumthor arch. (prix Pritzker 2009) Cologne, Allemagne4500 m2 dexposition

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    EXTENSION CONTEMPORAINE POUR UNE ARCHITECTURE CLASSIQUEFUSION DE LARCHITECTURE ET DU PAYSAGE

    EXPERIMENTATION PAR LE PARCOURS ET LA LUMIERE

    the Nelson-Atkins Museum of Art (2007), Steven Holl arch. Kansas City, Missouri, USAextension de 21 800 m2 dexposition

    Lextension du Nelson-Atkins Museum of Art dispose cinq botes rectangulaires translucides, appeleslentilles, dans le campus du muse. Ces boites sont en fait les mergences dun seul volume intrieur,

    linaire et continu, articul et anlm par des rampes et des ouvertures, qui court sous le niveau du parc. Elles

    contrastent avec le style noclassique du muse dorigine. Caractris par une luminescence qui mane de

    lintrieur, lclairage des faades, homogne et remarquable, transforme cette intervention architecturale en

    un vritable objet sculptural. Le parc a fait lobjet de mouvements topographiques, pour que les alles du jardin

    des sculptures se glissent entre les btiments.

    Lextension du Nelson-Atkins Museum of Art sintgre dans le jardin de sculptures existant et transforme le

    site du muse tout entier en un lieu dexprimentations pour le visiteur. Le projet fusionne larchitecture et le

    paysage pour crer une architecture exprimentale qui se dploit devant le visiteur, qui la peroit au cours de

    chacun de ses dplacements dans le temps et dans lespace.

    commentaire daccompagnement du Honor Award 2008 dcern par lAmerican Institute of Architects.

    De passionnantes nouvelles expriences partir du muse existant se dessinent loccasion des

    dplacements dans le paysage et se tissent lors des passages entre les ouvertures. Circulation et exposition

    fusionnent dans la vision que lon peut avoir dun niveau lautre, ou de lintrieur vers lextrieur. Les lentilles

    apportent diffrentes qualits de lumire aux galeries. Lintrieur du btiment, reli par des escaliers et des

    rampes, gnre un flux naturel de dplacements travers cette longue structure, permettant aux visiteurs de

    regarder dun niveau vers lautre ou de lintrieur vers lextrieur

    S. Holl

    Ce btiment est lun des muses les plus russis de la dernire gnration

    the New Yorker, 30 avril 2007

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    MUSEE DES SCIENCES ET DES SOCIETES QUI LES PRODUISENTLIEU DE TRANSMISSION DU SAVOIR ET ESPACE RECREATIF

    ARCHI MUSEES

    Akron Art Museum (2007), Coop Himmelb(l)au arch. Akron, Ohio, USA6 000 m2 dexposition

    Le muse daujourdhui nest plus conu seulement comme une institution pour conserver et exposer lesconnaissances, cest un concept urbain. Le muse du futur est un signe tridimensionnel dans la ville qui ex-

    pose le contenu de notre monde plastique. Les muses ne sont plus seulement des espaces dexposition

    destins prsenter diffrentes formes dinformation visuelle analogique ou numrise, mais fonctionnent

    galement comme des espaces qui nourrissent lexprience urbaine.

    Coop Himmelb(l)au, arch.

    Akron art Museum

    Le nouveau btiment est divis en trois parties : Le Cristal abrite lentre, lespace daccueil et lespace

    dorientation entre les deux parties ancienne et nouvelle. La Bote Galerie contient diffrents niveaux dgags

    de points porteurs, se prsentant comme un espace souple. Le Nuage sur le toit qui surplombe lensemble,

    cre par sa masse et sa matrialit une enveloppe floue. Il enferme un volume, apporte de lombre lextrieur

    et fonctionne comme un signal pour la ville.

    Coop Himmelb(l)au est aussi le concepteur du muse des Confluences Lyon

    Plac dans la continuit du parc de la pointe sud de la presqule, le grand espace libre situ sous ldi fice

    cherche effacer la frontire entre intrieur et extrieur. Le hall dentre donne accs une succession

    alterne de salles dexposition et de salles de repos. Au-dessus, les profondeurs du nuage abritent des

    espaces dexposition.

    Sa conception hybride en fera non seulement un

    lieu de transmission du savoir mais un espace

    rcratif, o lon pourra passer son temps libre

    ou se rencontrer. Il sinscrit dans la dmarche des

    muses thmatiques et pluridisciplinaires qui ne

    sont plus des temples, rservs exclusivement

    aux lites instruites mais deviennent plutt des

    fournisseurs daccs public au savoir contemporain

    en mme temps que lieux de convivialit privilgis.

    Son objectif est de fidliser les publics.

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    LES MUSEES

    Le site initial comprend un plantarium parrain par la NASA, 20 millions de spcimens naturaliss, 38000

    animaux vivants, un aquarium, un muse dhistoire naturelle, une fort tropicale.

    Le projet a consist associer lensemble des douze btiments de lAcadmie sous une couverture vgtalise

    en forme de collines ondules, la fois jardin luxuriant de plantes locales et lieu de promenade pour les

    visiteurs, et toit vivant contribuant aux ncessits nergtiques de lensemble du site : isolation thermique

    base de jeans recycls, rgulation par lpaisseur de substrat dans le sol, ventilation naturelle favorise

    par les mouvements du toit conus pour diriger lair frais sur les points chauds en journe, rcupration

    des eaux pluviales, amlioration de la qualit de lair par laction des plantes, production par des capteurs

    photovoltaques de 10% de lnergie consomme par le site. Les btiments de bureaux, ainsi que la fort

    tropicale et lAquarium, reoivent un clairage naturel.

    Ce projet a reu la meilleure note jamais attribue par le Green Building Council, lagence amricaine de

    notation des constructions vertes.

    Le muse de San Francisco est une interprtation de la rvolution verte en marche

    Renzo Piano

    REAGENCEMENT DE LACADEMIE DES SCIENCESTOIT VIVANT

    LENVIRONNEMENT COMME SOURCE DINSPIRATIONCalifornia Sciences Academy (2008), Renzo Piano San Francisco, USA

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    CENTRE POMPIDOU - SUCCURSALES FRANCEA CONTRE-COURANT

    LE CHOIX DE LA MODESTIE

    CENTRE POMPIDOU (2010), Shigeru Ban et Jean de Gastines arch. Metz, FranceSurface utile : 10 660 m2

    Le muse se prsente comme une vaste structure de plan hexagonal, traverse par trois galeries et dveloppeautour dune flche centrale. Lensemble voque un chapiteau, entour dun parvis et dun jardin. La toiture,

    le traitement de la relation intrieur-extrieur et les trois galeries dexposition sont le rsultat de partis pris

    architecturaux trs novateurs. Si le clbre escalator de Pompidou-Paris a symbolis le progrs de lpoque

    des Trente glorieuses, cest par son toit en forme de chapeau que Pompidou-Metz traduit architecturalement

    certains des traits daujourdhui.

    Le visiteur dcouvrira un difice aux tons clairs et lumineux, puissant et lger la fois, invitant sabriter sous

    son toit protecteur. Nous avons imagin une architecture qui traduise louverture, le brassage des cultures et

    le bien-tre, dans une relation immdiate et sensorielle avec lenvironnement. Constitu dune membrane

    translucide en fibre de verre, ce toit dborde largement pour protger le btiment, prcise Shigeru Ban

    avant dajouter que le chapeau est une forme sympathique.

    Ce btiment vite la surenchre

    exhibitionniste. Car en Lorraine, le temps

    nest pas encore celui de la conqute, mais

    celui du soin des hommes et de la nature,

    celui des liens renouer, et de la vie

    retrouver.

    La qute ascensionnelle du progrs a ainsi

    fait place un accueil paisible et humain.

    Soin et respect, peut-tre aussi sobrit,

    modestie et lgret, semblent maner de ce

    btiment comme quelques unes des valeurs

    qui mergent des ruines de la modernit,

    dans le cahotement du monde daujourdhui.

    PAVILLON DEXPOSITION (projet) P. Bouchain et L. Julienne arch. dans toute la FranceSurface utile : 1 000 m2

    Ce pavillon dexposition itinrant, modulable et color est fortement inspir par la physionomie des btiments

    forains (cirques, thtres, attractions diverses). Afin de sadapter tous les types de sols et denvironnements(parking de centre commercial de banlieue ou zone semi-rurale), le Centre Pompidou Mobile dispose dune

    structure modulable. Celle-ci se compose, entre autres, de trois modules dexpositions de 200 m2 chacun,

    relis entre eux par des sas, ce qui permet tous les cas dimplantations possibles : places carres, allonges,

    dniveles. Selon les uvres dart prsentes, chaque salle bnficie de sa propre ambiance (lumire,

    acoustique, disposition des cimaises, vitrines et espaces scniques, forme du parcours). Pour rester dans un

    esprit forain, le pavillon nomade sera bti avec des matriaux lgers, qui faciliteront les tapes de montage,

    dmontage et transport. Et ses faades senvelopperont dune palette de couleurs vives pour attirer le regard

    du public.

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    LES MUSEES

    PAVILLON EPHEMEREESPACE FLEXIBLE

    TENTE, ARCHITECTURE LEGERE

    PRADA TRANSFORMER (2009), Rem Koolhaas arch.250 m2 / 20 mtres de hauteur

    Cest une plate-forme artistique en perptuelle

    reconstruction, capable de changer de forme

    en mme temps que de fonction. Un simple

    pivotement de la structure sur lune de ses faces:

    le rond, le triangle, le rectangle, lhexagone,

    suffit faire de lendroit une salle de cinma, unpodium de dfil ou un lieu dexposition.

    Une paroi lastique, dont larme amricaine se

    sert pour recouvrir ses avions dans le dsert,

    rassemble toute les faces en une surface

    extrieure complexe et angulaire comme on

    ne sait pas en raliser en architecture lourde.

    Lobjet final sapparente une tente et fait

    donc partie dun rpertoire architectural qui va

    simposer face aux nouvelles problmatiques

    venir.

    PAVILLON EPHEMEREESPACE FLEXIBLE

    TENTE, ARCHITECTURE LEGERE

    Muse dart et darchitecture (2005), MMW arch. OSLO

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    LES MUSEES

    MUSEE DART CONTEMPORAINARCHITECTURE RADICALE

    LA FORME DEVANCE LA FONCTION

    MAXXI (2010) Zaha Hadid arch. Rome, Italie

    Cest un projet qui a dfray la chronique.

    Cest une cathdrale de lart radicalement austre, construit par une architecte superstar et qui ne fait

    pas lunanimit. Une vritable claque esthtique qui vise rveiller les esprits pour ses partisans. Un

    pachyderme bossu, un tout lgo, un muse qui porte au paroxysme une tendance lcrasement de lart

    qui sest rpandue depuis des dcennies pour ses dtracteurs.

    Il manquait Rome une architecture contemporaine de qualit. Rome, la Cit ternelle, devait cesser dtre

    immobile et de senfermer dans son pass. Sans vouloir le renier, ni introduire des gratte-ciel dans le centre

    historique, il fallait lancer une nouvelle dynamique. Pio Baldi, prsident du Maxxi

    Cette architecture massive de fonds blancs et labyrinthes sans fin savre peu adapte sa fonction, accueillir

    des uvres. Les 18 000 m2sont dun seul tenant, ce qui rend une gestion des flux du public impraticable. Rien

    nest droit, le plancher du dernier niveau ondule comme une grande vague, mme les murs sont penchs. Les

    artistes seront invits dployer leur ingniosit pour sadapter. Et surtout leur gigantisme, bien que peu de

    crateurs peuvent encore soffrir une telle dmesure, exploite la fin du XXesicle mais aujourdhui dmodepar la crise.

    Les curateurs traditionnels rlent face au manque de salles daccrochage et au peu de cimaises, mais il faut

    inventer une nouvelle manire de scnographier les expositions. Nous avons un systme daccrochage qui

    permet de suspendre les uvres dans lespace. Le parti pris peut surprendre, mais il sagissait pour larchitecte

    decrer un parcours fluide qui invente une manire dynamogne de concevoir la scnographie.

    Pio Baldi

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    EXPLORATION INTERNATIONALE DES TENDANCES

    DE LARCHITECTURE ET DE LESPACE PUBLIC

    ETUDE PROSPECTIVE

    NOVEMBRE 2010

    ELISABETH PERROT

    arc h itec te

    12 rue Ne yre t Lyo n 1er

    elp@arto-architectes. f r

    LES IMMEUBLES DE GRANDE HAUTEUR

    LES LIEUX DE COMMERCE

    LES LIEUX DE PRODUCTION DE LA CONNAISSANCE

    LES MUSEES

    LES PLATEFORMES DECHANGE

    LA CELLULE DE TRAVAIL

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    LES TENDANCES A VALEUR DURBANITE

    Multiplication des connexions toutes les chelles

    Les plateformes dchange, lieux dhyperactivit, de consommation, de culture

    Halls de gares, le risque de privatisation de lespace public

    Les plateformes dchange fondent la mtropolisation du territoire

    Les plateformes dchanges, gnrateurs de nouveaux quartiers / de nouvelles villes

    Le dfide l'intgration de l'aroport dans la ville

    LES TENDANCES A VALEUR DIMAGE

    Inventer lhabitat de la mobilit

    Accueil, confort, services, gestion du temps et des flux

    Les spcificits culturelles et la mondialisation

    Aroports, la tendance low-cost

    LES TENDANCES A VALEUR ENVIRONNEMENTALE

    Les plateformes dchange, mtaphore de la ville durable

    La priorit aux modes doux

    Organiser les flux physiques (dusagers) et numriques (dinformation)

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    Les flux de voyageurs sont en acclration et en progression exponentielle, toutes les chelles. Dici 2030

    les grandes gares franaises accueilleront quatre fois plus de voyageurs (deux fois plus en Ile-de-France).

    Le trafic arien mondial est en croissance constante, en Europe la libralisation du march a lev nombre

    de contraintes et acclr cette progression. Le toujours plus de mobilit entrane lextension continue

    des infrastructures de transports (train, route, avion), et celle-ci est lun des mcanismes essentiels de la

    croissance urbaine dans les villes du monde. Dune part, les divers rseaux induisent lurbanisation, le long

    des axes et autour des noeuds principaux, entranant le phnomne dtalement urbain. Dautre part, les villes

    insres dans ces systmes de rseaux se soumettent les unes aux autres, deviennent interdpendantes

    dans un processus de mtropolisation. A la ville compacte et stabilise se substitue une structure urbaine

    extensive et fragmente par ples, pouvant tre dsigne comme la ville archipel: Les les seraient les

    zones fonctionnelles (habitat, tertiaire, commerce, industrie, loisirs, quipements ) relies entre elles par

    la ville liquide ou lensemble des rseaux de dplacements, les territoires se redfinissant alors partir des

    plateformes dchanges multimodales. Ajouts la densification humaine et lacclration du dveloppemnt

    des moyens dinformation et de dplacement, la somme de ces dveloppements gnrent les mutations

    contemporaines de lespace mtropolitain.

    Le terme de multimodal dsigne le passage dun mode de dplacement un autre, ou dun type de rseau un autre, comme lorsquau sein dun mme lieu on peut naviguer entre mtro, train, tram, voiture, vlo, piton...

    Le terme de transmodal souligne quant lui un caractre commun tous ces rseaux, facilitant le saut dun

    rseau lautre (tram-train). Plus que la simple juxtaposition de plusieurs couches de rseaux, ces concepts

    contiennent la pense du passage, du seuil, du glissement, entre ces diffrentes couches, ainsi que la base

    commune dinformation quil faut pour mettre en oeuvre ce passage-l.

    LES TENDANCES A VALEUR DURBANITE

    Multipl ication des connexions toutes les chelles

    La cohabitation des moyens de transport bouleverse la ville. Alors que les moyens rapides de communication

    raccourcissent les distances, la vie quotidienne sorganise dans des espaces disperss, et le citadin passe en

    fait de plus en plus de temps se dplacer, alternant la rapidit sur les rseaux mtropolitains - autoroutes,

    priphriques, lignes de TGV ou de mtro, espaces de transit - et la mobilit douce dans les espaces de

    proximit - quartier rsidentiel, galerie commerciale, aire tertiaire, parc de loisirs, La ville en mouvement doit

    tablir des logiques de liens entre chelles discontinues, du niveau territorial celui de la proximit. Lespace

    urbain devient rticulaire, articul autour des espaces de croisement. Des connexions diffrentes et multiples

    sont dcliner; avion et train gnrent le collage dun aroport et dune gare TGV; train et bus celle dune gare

    ferroviaire et dune gare routire; voiture et tramway celle dun parking relais et dune station; la multimodalit

    intgrant dsormais aussi les modes doux. Lindividualisation, au centre de la pense contemporaine, suppose

    du point de vue de lusager une offre multiple et diversifie, ainsi que la libert de choix pour passer dun mode

    lautre suivant les squences du territoire traverser.

    Les plateformes dchanges, lieux dhyperactiv it, de consommation, de culture

    Paradoxalement, la densit de mouvement acquise avec les transports rapides (voiture, mtro, train), loin

    de neutraliser lespace urbain, tend crer de nouvelles polarits dintensit urbaine, situes aux lieux de

    connexion et donc daccessibilit: aroports, gares ferroviaires et routires, stations de tramways, parkings

    relais. La frquentation croissante par les usagers de ces espaces techniques dchanges intermodaux a

    entran lajout de services complmentaires, depuis des distributeurs (banque, restauration) jusquau centre

    commercial, centre ludique et sportif, complexe cinmatographique, ainsi que des bureaux et des services

    publics divers (poste, crche, ple emploi). Les plateformes dchanges intgrent ainsi des programmes plus

    urbains qui en font de nouveaux lieux de lhyperactivit urbaine.Notamment lacte de consommer, ajout au facteur gain de temps et mobilit, de moins en moins attach un

    lieu ou un moment dtermin, se dployant dans tous les interstices du temps et de lespace, trouve dans les

    lieux de transit lopportunit dinvestir les temps et les lieux de parcours, Les plateformes dchanges en centre

    ville tendent, en termes de rentabilit, concurrencer les centres commerciaux de la priphrie.

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    Les plateformes dchanges deviennent aussi le lieu de vie de groupes divers (personnel daccueil et de vente,

    de maintenance et dentretien, de scurit, usagers, accompagnants, touristes, ... ), et sadjoignent des usages

    et des modes doccupation de lespace complexes. Il sagit l dune transformation radicale, qui ne touche pas

    seulement la forme des lieux, mais bien au sens du lieu. Passer dun lieu fonctionnel de transit un lieu

    durbanit comporte un enjeu de renouvellement dimage, dacquisition et de validation dun nouveau statut

    urbain. Lorganisation dvnements culturels (expositions, concerts, cinma) tend en devenir lavalisant.

    Les plateformes dchange deviennent des destinations choisies en tant que telles, attrayantes aussi pour qui

    ne recoure pas ncessairement leur fonction initiale daccs aux rseaux de la mobilit.

    rencontres sportives ou opras dans les gares (Nuits Blanches Paris)

    pont dobservation, goters danniversaire et dners de mariage dans les aroports (Zurich)

    Halls de gares, le risque de privatisation de lespace public

    La disproportion entre les moyens des pouvoirs locaux et ceux des oprateurs privs, entrane une influence

    certaine de ceux-ci sur lorganisation des villes, et notamment sur les centres actifs que sont les plateformesdchanges. Lespace public en tant que lieu clos ou ouvert, couvert ou pas, laccs libre ou contrl,

    permanent ou temporaire, doit garantir une potentialit sociale dagrgation. Quen est-il des infrastructures

    de transport tels les halls de gares augments d'activit commerciale ? Le croisement entre rseau technique,

    services et pratiques urbaines, confrontent les politiques, amnageurs, concepteurs, gestionnaires, ... de ces

    espaces complexes des problmatiques indites :

    Comment parvenir larticulation polymorphe et quelquefois contradictoire, entre la performance technique

    -amliorer le transport et les flux urbains-, la dynamique programmatique -essentiellement le shopping-, et

    dautres exigences spatiales, pour atteindre la qualit de lieu public ?

    Quels espaces et quelles fonctions renvoyant dautres pratiques dordre public doivent y tre associs ?

    Comment matriser lemprise des oprateurs privs sur un espace public, mais clos et scuris ?

    En France, la puissance publique, en affichant lobjectif de saffranchir de la rentabilit des activits

    commerciales dans ses gares, a pris lengagement dinvestissements considrables, notamment en rgions,pour atteindre lquilibre entre les commerces et les services. Cette ambition passera par la ncessaire

    mutualisation du foncier (par exemple entre les quais et les reste de la gare: cas indit en Europe) et par une

    gouvernance porteuse de lintrt public.

    Les plateformes d'change fondent la mtropo lisation du territoi re

    A l'chelle du grand territoire, les plateformes d'change sont au coeur des rseaux et des stratgies de

    restructuration de nouvelles logiques urbaines et mtropolitaines.

    Dans les rflexions autour du Grand Paris, les territoires vocation daccueil des futurs ples dexcellence

    mondiaux sont slectionns pour leur capacit foncire accueillir des plates-formes technologiques, des

    laboratoires de recherche ou des industries de la cration en rapport avec les spcialisations existantes.

    Pour tre articuls sur les autres mtropoles franaises et sur le monde, ils devront tre relis directement etrapidement aux aroports et aux gares TGV, ceux-ci tant eux-mme des priorits de desser te pour les lignes

    de transport locales de nouvelle gnration.

    Les aroports, portes dentre internationales des mtropoles, sengagent eux-mmes dans une comptition

    mettant en jeu leur poids relatif l'chelle mondiale, leur existence dpendant avant tout de leur capacit

    se relier, d'une part leur territoire d'accueil, d'autre part tous les aroports du monde. Ils suscitent et

    faonnent leur tour les nouveaux quartiers daffaires, induisent de nouveaux environnements conomiques

    et dveloppements urbains.

    Les plateformes dchanges, gnrateurs de nouveaux quar tiers / de nouvelles vi lles

    transit villagesAprs des dcennies de formatage des villes par lautomobile (la voirie parisienne est aujourdhui dvolue

    pour 55 % aux vhicules et pour 45 % aux trottoirs), celle-ci est devenue la bte noire des politiques urbaines

    sous la pression conjointe du prix du ptrole et de lalerte climatique. Lespace urbain doit faire de la place

    aux espaces verts et alles pitonnes, et aux nouveaux amnagements que sont les couloirs de bus et de

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    tramways, pistes cyclables, bornes de vhicules en partage. Le new urbanism dfend une forme

    durbanisation nouvelle qui sattache rinventer un espace urbain dense, mixte et durable dans

    un rseau mtropolitain multipolaire. Aux Etats Unis merge le concept de transit villages. Ces

    petits ples pitons rassemblent tous les services de proximit et des petits immeubles dhabitat

    collectif autour dune gare, et sont multiplis pour former un maillage associ des parkings relais et

    aux noeuds du rseau rgional de transports. Le new urbanism invoque et rinterprte limage du

    novillage pour garantir leffet de centralit et gnrer un vritable sentiment dappartenance.

    arovilles

    Les aroports sont amens diversifier leurs fonctions et leurs ressources. La tendance est au

    profit des opportunits d'exploitation de leur patrimoine immobilier. De simple infrastructure de

    transport ils voluent vers celle de ville aroportuaire, s'imposant comme acteurs de l'amnagement

    du territoire. Le concept d'aroville est n aux Etats-Unis et a gagn les mtropoles europennes. Il

    tend lactivit de gestion dun site aroportuaire celles damnagement et de construction dune

    cit, comprenant des immeubles de bureaux, des centres daffaires, des parcs logistiques, des htels

    et des restaurants, tout en assurant les services directement lis lactivit du transport arien. Pourleur succs, un lment dterminant est la multimodalit rail-route-air, ou lassurance de laccessibilit

    et de la convergence, depuis la rgion dassise, de tous modes de transport, dchelles et de natures

    diverses.

    Memphis,Tennessee, (USA): aroport de fret, aroville vocation logistique

    coeur dOrly (Paris) - Schiphol Centre, Amsterdam (Danemark) - Francfort (Allemagne)

    Le dfi de l'intgration de l'aroport dans la ville

    Dans le contexte actuel, les aroports sont manifestement lun des moteurs les plus puissants du

    dveloppement polycentrique des grandes rgions urbaines, et tendent imposer leur prsence

    sur le territoire. Ce qui pose le dfiparadoxal de lintgration spatiale et conomique de laroportdans la ville. Dun ct un dveloppement conomique qui suscite de nombreux projets, de lautre

    des nuisances lies aux nombreuses nuisances, et des coupures urbaines qui psent sur de

    nombreuses communes ne bnficiant pas toutes des retombes conomiques. Plusieurs questions

    fondamentales doivent alors tre rsolues: laccs lemploi des populations du territoire en question,

    la question du logement des employs de l'aroville, lutilisation rationnelle de lespace et en particulier

    la prservation de terres agricoles, la rpartition des richesses, la problmatique de lexposition au

    bruit ...

    LES TENDANCES A VALEUR DIMAGE

    Inventer l habitat de la mobilit

    Traditionnellement les gares et aroports sont des lieux chargs de symbole et de mythe, qui relient le

    lointain soi, font converger un espace physique et une destination projete, coexister le mouvement

    et lattente, des sentiments de dsir et dinconnu. Pourtant ils ont longtemps t conus comme des

    lieux soumis des impratifs defficacit fonctionnelle et commerciale, parfois spectaculaires mais

    souvent indigents et tanches par rapport la ville environnante.

    Les volutions rcentes les investissent dsormais, non plus comme des limites ou des portes, mais

    comme des champs de mouvements en continuit avec lespace urbain. A partir de la superposition,

    de la juxtaposition et de linterpntration, les plateformes dchange acquierent une complexit. Les

    enjeux architecturaux rsident dans la conception dune pice de ville, dans le passage dun lieu

    de transit un lieu durbanit. En milieu urbain, les projets les plus rcents ouvrent les btiments la ville, travaillent linsertion dans le tissu environnant, ou mme le fondent dans lespace public.

    Larchitecture est appele exprimer cette continuit physique, combiner lexpression dynamique

    de la grande vitesse et des flux multiples, tout comme celle dun lieu de nouvel habitat de la mobilit,

    qui profiterait de laccessibilit mais se protgerait des nuisances.

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    La future gare de Waterloo (Belgique) rpondra aux deux proccupations majeures communes tous les

    projets de gare du pays: la translativit: Faire en sorte que les gares soient accessibles de part et dautre

    des voies et assurent la liaison entre les quartiers, rparant ainsi la coupure cre par le chemin de fer et la

    multimodalit: Faire en sorte que tous les modes de transport sarticulent le plus harmonieusement possible

    autour de ce point de rencontre de la clientle que constitue une gare. Le projet comprend la ralisation du

    btiment des voyageurs en sous-sol, du passage sous les voies, de deux auvents daccueil de part et dautre

    des voies, qui serviront dabri, et aussi identifier le site de la gare et rencontrer lobjectif de visibilit

    et de repre urbain, et des divers types daccs. Quon les aborde ct est ou ct ouest, les nouvelles

    installations offrent donc les mmes possibilits et potentialits. Elles accentuent la lisibilit et la continuit

    des cheminements. Tout en restant lchelle du quartier, la gare, avec ses deux auvents, produira un impact

    visuel fort. En terme de matriaux, les concepteurs ont surtout fait appel lacier, la pierre, le bton apparent

    et le verre. Lobjectif est de tendre vers une unit de lensemble, permettant de renforcer lidentit de la

    gare. La plupart des parois verticales sont pares de gabions, notamment par cohrence vis--vis des autres

    amnagements de la ligne RER et parce quil est peu propice favoriser le vandalisme.

    Quant aux aroports, le phnomne de mtropolisation et l'conomie transrgionale a inspir le conceptde City Airport, soit un aroport dans la ville, ddi un centre daffaires et capable de limiter partiellement

    ses nuisances sur lespace urbain. Le City Airport se dfinit par une somme de critres propres: en termes

    de localisation -se situer lintrieur ou proximit dun centre ville et desservir un quartier daffaires-, de

    clientle -accueillir majoritairement une clientle daffaires-, de caractristiques fonctionnelles -se composer

    exclusivement dune ou plusieurs pistes courtes, accueillir des avions rgionaux dune capacit infrieure

    cent passagers-, de complmentarit de services -offrir des services de transport arien de courte distance

    (< 2000 kilomtres), relier prfrentiellement les grandes mtropoles, voire dautres city-airports, tre

    complmentaire dun ou plusieurs autres aroports principaux.

    aroport de London-City (Royaume-Uni)

    Accueil , confor t, ser vices , aml iorat ion de la gest ion du temps et desflux

    Les espaces intrieurs des gares et aroports tendent dpasser leurs objectifs techniques et quantitatifs

    au profit d'une ambition qualitative. Mais la vocation ultime de ces lieux de transit et d'attente s'impose le plus

    souvent au final, celle de favoriser la disposition des passagers consommer.

    "La nouvelle salle dembarquement est high-tech, convivale et chaleureuse, elle propose de nombreux

    services: zones de repos quipes de siges en position allonge, tables de travail dotes de connexion Wi-

    Fi, aires de jeux pour enfants, espaces vido quips de stations de jeux. Des bornes interactives permettent

    lusager de rester partout dans laroport en contact avec les informations concernant son voyage. Les

    points de filtrage sont optimiss pour limiter les attentes et fluidifier les disposiitifs. Elle est environne de

    boutiques, services, bars et restaurants. Lobjectif soustendu est de librer du temps, faciliter les formalits et

    placer les usagers dans un environnement favorable qui les incite utiliser les services marchands".

    Description d'un satellite d'embarquement parisien ouvert en 2007: d'aprs une brochure dite par les

    Aroports de Paris destine aux actionnaires.

    Les spcificits culturelles et la mondialisation

    Pour la mtropole mondialise, pour la ville gnrique, largument patrimonial demeure un atout majeur

    d'attractivit. Les villes entre elles doivent entrer en concurrence pour trouver une visibilit. Affirmer sa

    diffrence culturelle dans un contexte de globalisation, devient non seulement un enjeu symbolique mais aussi

    un enjeu conomique. Cette double dynamique de gnralisation des mcanismes de march et dmergence

    des particularits territoriales est parfois appele glocalisation. L'attitude de diffrenciation, bien loin dtre

    une rsistance la globalisation, est un moyen d'affirmer sa diffrence et d'en assumer la porte mondiale.

    On peut mme dire que cest laffirmation au monde qui cre cette porte mondiale de la diffrence, et non la

    diffrenciation elle-mme. Ou la globalisation mondialement accepte comme un tat de fait.Dans les pays les plus pauvres, laroport est, avec lautoroute qui le relie au centre ville, le premier

    investissement pour le prestige et la reprsentation. Chaque anne emprunt par des millions de visiteurs,

    et parmi eux des chefs dEtat, stars et hommes daffaires, il est le premier di fice offert lapprciation du

    voyageur tranger. Par cette exposition il dpasse sa seule fonction de lieu de transit pour atteindre la valeur

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    demblme. Au travers de son architecture, son image recherche lexpression combine dune spcificit

    culturelle et dune modernit.

    Aropor t, la tendance low-cost

    Loffre low-cost occupe une place grandissante dans le succs actuel du transport arien, dans la

    restructuration du paysage aroportuaire, et dans lamnagement des territoires mtropolitains. Elle offre aux

    aroports petits et moyens de nouvelles opportunits de dveloppement, et fait merger, avec une nouvelle

    gnration darogares services simplifis, un nouveau rapport au transport arien, aux voyages et

    laccessibilit au monde.

    LES TENDANCES A VALEUR ENVIRONNEMENTALE

    Les plateformes dchange, mtaphore de la ville durable

    La SNCF veut transformer ses gares en pices matresses de la ville durable. Architecture bioclimatique

    et coconstruction renouvellent des stations dsormais vues comme des mini-quartiers, denses, mixtes et

    accessibles. La dernire-ne des gares de la SNCF, Bellegarde (01), prfigure sa volont de faire prendre

    ses btiments le virage de lcologie, soucieuse de faire muter les stations de chemin de fer en concentr de

    ville durable.

    Pour les aroports, la proccupation environnementale trouve ses applications dans le dveloppement de

    laccessibilit par les transports en commun routiers et ferroviaires, au dtriment des parkings repousss plus

    loin des terminaux. Dans lavenir, des avions plus silencieux permettront peut-tre de raccourcir la distance et

    le temps de transit entre la ville et laroport.Les lieux de vie et de transit dun futur urbain durable, mobile et connect, continuent dinspirer la recherche

    prospective, donnant lieu des projets de fiction qui imaginent les gares, stations de mtro et autres

    plateformes dchange de demain, mettant en oeuvre les thmes rcurrents durbanit, dintermodalit, de

    connectivit.

    exposition la Cit de lArchitecture et du Patrimoine, Paris 16me, mai-juin 2010

    La priorit aux modes doux

    Aprs une priode de latence entretenue par la pense dune ville conue pour lautomobile, les enjeux

    du dveloppement durable (objectifs de Kyoto: division des gaz effet de serre) et la volont politique de

    favoriser les transports collectifs et doux, crent lobligation dadapter les gares des flux de voyageurs en

    forte croissance. Lespace public de la gare devra tre rendu accessible tous les modes de transport selonune hirarchie dtermine en fonction de leur intrt collectif. Lordre tabli par la SNCF donne la priorit aux

    pitons et personnes mobilit rduite, en organisant et privilgiant leurs cheminements scuriss. Puis dans

    lordre: le vlo, le bus, la dpose-minute et le taxi, lauto-partage, le covoiturage et lautosoliste.

    Organiser les flux physiques (dusagers) et numriques (dinformation)

    Linformation est le vecteur incontournable de lintermodalit. Les infrastructures doivent parvenir faciliter

    laccs une information exhaustive et volutive concernant lensemble des modes de transport, au risque

    de gnrer un frein puissant leur interfrence, la libert de choix et lindividualisation des dplacements.

    Il sagit de concrtiser des centrales dassemblage de linformation multimodale et augmente selon toutes

    les multiples possibilits offertes et venir. Puis de rendre celle-ci accessible, par crans interactifs dans lesplateformes dchange et par le rseau numrique sur internet et toute technologie embarque.

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    GARE, COMMERCES ET SERVICESPIECE DE VILLE

    LIEU DE CULTUREgare ferrovire grandes lignes et rgionale Hauptdahnhof Zrich, Suisse350 000 usagers par jour

    La gare de Zrich est, en trafic de trains et de passagers, lune des plus importantes au monde. Construite en1847 par le fondateur du Crdit Suisse, elle ne cesse de se transformer en fonction des nouveaux besoins.

    Pour lExposition nationale de 1939, elle est agrandie et dote dun immense hall central. Dans les annes

    1990, les sous-sols sont investis par la gare rgionale qui assure aussi les liaisons entre le chemin de fer, les

    modes de transport locaux et les autres modes doux (bus, tramways, vlos, pitons). Elle constitue laccs

    privilgi la gare, les accs au centre ville tant dissuasifs pour les voitures particulires.

    La gare dborde de ses limites dorigine et stend en de nombreuses galeries commerciales, tant en surface,

    dans la gare des trains de grandes lignes, que sur 4 niveaux souterrains relis la gare rgionale, une

    vritable ville sous la ville. Lensemble baptis Railcity est le quatrime centre commercial de Suisse, ouvert

    en semaine jusqu 21 heures. Il compte plus de 120 boutiques et de nombreux restaurants toutes gammes.

    Un groupe de restauration gestionnaire de 16 salles dans la gare y tient sa cuisine centrale. On y trouve aussi

    un lieu de prire oecumnique et des salles dattente confortables. Un systme de vidosurveillance scurise

    lensemble des circulations.

    En 1997, le btiment dorigine de la gare est rnov, le hall est dgag. Ses dimensions sont proches de celles

    dun terrain de foot. Il est enrichi doeuvres dart : luf philosophique (1992) de Mario Merz, et une Nana

    (1997) de Nikki de Saint Phalle suspendue au plafond. Dans la limite impose par le Patrimoine suisse (il doit

    rester libre 180 jours par an), le hall de gare est un lieu actif de manifestations culturelles ou populaires dans la

    ville : dfils de mode, tournois de volley, marchs de Nol, cinma occasionnel dot de 1400 places assises.

    La gare a aussi t le thtre de la Traviata, joue et chante par des comdiens disposs dans le hall, les

    brasseries, les trains, sur les quais etc.

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    TRANSIT VILLAGES LESPRIT VILLAGE

    LE NEW URBANISM AMERICAIN

    Richmond Station, Richmond Transit Village (2005) Richmond, Californie, USA

    Le Richmond transit village t onstruit sur

    un ancien parking prs de San Francisco,lensemble, en cours de dveloppement,

    accueillera 230 logements. Lavenue qui

    mne la gare est transforme en boulevard

    urbain avec des commerces et des bureaux.

    Bart Station, Fruitvale Transit Village (2004) Oakland, Californie, USA

    Fruitvale Transit Village est un nouveau quartier rattach une station de trains rgionaux. Il comprend une

    bibliothque, des bureaux, des quipement pour enfants, une clinique, une rsidence pour personnes ges,

    et 47 units dhabitation.

    Val dEurope Marne la Valle, France

    Val dEurope est un quartier de la ville nouvelle de Marne la Valle. Son dveloppement associe lEtat, les

    communes du secteur et la socit Euro Disney, qui nest pas trangre au choix dune architecture no-traditionnelle. Malgr sa densit et son loignement du centre de Paris ( 35/km lest) il attire de nombreuses

    familles et a acquis son statut de centre urbain, notamment grce son accessibilit. Ce ple associe en effet

    des accs autoroutiers rapides, la proximit dune gare TGV, une gare routire et une station de RER.

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    AEROVILLEURBANISME EXTENSIF

    COMPETITIVITE INTERNATIONALE

    quartier daffaires international Coeur dOrly (2006), Devillers associ Orly (94), France

    Lobjectif dAroports de Paris est de crer sur 15

    hectares un nouveau centre urbain unifiant leszones les plus attractives autour de laroport.

    Il pourra comprendre notamment des bureaux,

    un centre de congrs international, un htel

    quatre toiles et un ple de commerces, loisirs

    et services. Il sera accessible par le rseau

    de transports actuel (RER, VAL) et venir

    (tramway, TGV). Sur le long terme, le Groupe

    ADP dispose dun terrain dune superficie de

    plus de 100 hectares pour dvelopper la totalit

    de ce quartier daffaires. Propritaire du plus

    grand domaine aroportuaire en Europe, il a fait

    de la valorisation de son patrimoine foncier lun

    de ses axes de dveloppement majeur.Extrait du communiqu de presse

    Laroport de Roissy Charles de Gaulle est lui aussi en pleine expansion. Un projet de Palais des congrs

    stendant sur 13 hectares, devrait comprendre des immeubles de bureaux et des halls dexposition et des

    showrooms, des htels quatre toiles. 17 % des surfaces seront amnags en espaces verts.

    Et lhorizon 2024 sont dj programms un nouveau terminal (9 millions de passagers pour sa 1re tranche),

    et une deuxime ligne de mtro automatique reliant tous les terminaux entre eux

    Centre commercial Aroville (2012), Ph. Chiambaretta arch. Roissy / Tremblay, France50 000 m2

    Situ lentre ouest de laroport Roissy Charles de Gaulle, le btiment veut sapparenter un centre ville,

    avec ses rues, ses places, son brassage de population, ses vues sur lextrieur et sur le dcollage des avions.

    Le centre commercial sadresse aux passagers, aux employs de la plate-forme aroportuaire et aux riverains,

    avec une offre la fois haut de gamme pour les voyageurs et accessible tous. Il devrait abriter des espaces

    de loisirs, ddis aux familles et aux enfants, et un ple de restauration aux horaires plus tardifs. Les employs

    de laroport y trouveront toute une palette de services (crche, centre mdical, banque, poste, pressing,

    coiffeur). Laccs au centre directement depuis la zone de fret, et la limitation de lafflux des vhicules

    ses abords font lobjet dtudes approfondies pour anticiper les problmatiques de circulation au sol dans

    les annes venir. Le parking sera sous le btiment, invisible dans la paysage. Construit sur un seul niveau,

    Aroville conomisera lnergie ncessaire au fonctionnement dascenseurs et descaliers mcaniques. Le toit

    sera dot de panneaux solaires.

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    LAEROPORT DANS LA VILLEDES CRITERES URBAIN_COMPATIBLES

    UNE REUSSITE COMMERCIALE

    Airport London city (1987) Londres, Royaume Uni2,4 millions de passagers / an (2006)

    Cr dans les annes 80, aprs le dmnagement des activits portuaires et la reconvertion du quartier

    des Docklands de Londres, il en occupe le secteur le plus excentr. Parcouru de darses et de quais longs et

    troits ne convenant pas la construction de logements ou de bureaux, lamnagement de ce secteur posait

    problme. Prsentant un moindre potentiel de rentabilit et un faible taux de peuplement, lide dy construire

    un aroport mergea. Le London City Airport est situ dix kilomtres de la City de Londres, et cinq

    kilomtres du quartier daffaires de Canary Wharf, cr la mme priode sur lIsle of Dogs, un autre secteur

    des anciens docks. Laroport prsente des particularits techniques :

    - Piste courte (1500 mtres en 2007) au lieu de 3 km pour une piste classique

    - Emprise rduite au sol

    - Procdures dapproche spcifiques

    - Restrictions des horaires dutilisation et du nombre de mouvements journaliers, troitement lies aux activits

    de la City et de Canary Wharf

    - Publication dune liste dappareils autoriss, rgulirement mise jour

    Issu dune dcision politique, construit dans le cadre dune rgnration urbaine et volontairement implant en

    pleine ville, cest une russite dun point de vue commercial. Le trafic est croissant et loffre de destinations a

    t dveloppe vers 32 grandes mtropoles europennes, Plusieurs raisons expliquent ce succs :

    - Une offre aroportuaire principale (Heathrow et Gatwick) sature

    - Une absence de concurrence du rail, par un faible quipement en TGV et par ltat dinsularit du pays

    - Une bonne accessibilit depuis le quartier daffaires de Canary Wharf

    - Une offre technique permettant daccueillir des aronefs jusqu 100 places de capacit en limitant lespace

    occup et les nuisances sonores.

    - Une association des projets de Canary Wharf et de laroport.

    Une marge de progrs demeure, concernant son accessibilit avec le centre de Londres, domine depuis

    2005 par un transport sur rails dont la vitesse commerciale est faible et dont le trac nest pas direct. Demme, la politique de dveloppement durable de la plate-forme reste encore limite des actions de soutien

    associatif, sponsoring ou de mesure des sources de pollution. Ces faiblesses devraient tre en partie corrigs

    loccasion des JO 2012, pour lesquels lAirport City est destin tenir un rle central.

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    TERMINUS DE TRAMWAY ET LOGISTIQUEINSERTION URBAINE ET PAYSAGERE

    UNE AMBITION ARCHITECTURALE , URBAINE, SOCIALE, CULTURELLE

    gare de Las Planas, logistique et entretien tramways (2008) Marc Barani arch. Nice, France

    Ce nest pas un simple terminus. Il fallait loger l un ple multimodal, cest--dire un outil complexe de

    connexion entre divers modes de dplacements -pitons, automobiles, bus et trams-, le centre de maintenancedu tramway, un poste de commandement du trafic, un parking relais et un centre socioculturel.A partir de la

    recherche du site, le programme senrichitpourcrer un vrai projet darchitecture et de paysage, au-del dun

    simple outil fonctionnel. Cela nous a permis de donner une dimension sociale et culturelle cette intervention.

    De densifier un quartier marqu par la violence du rseau autoroutier, de raccorder les logements la ville, de

    donner une identit au quartier (...) Cest limpossibilit qui cre des espaces de libert. Marc Barani arch.

    Il tait question de faire se rencontrer zones surpeuples et voies urbaines. Cette opration qui se niche la

    limite nord de Nice, au pied des collines, parvient insrer cette station terminus du tramway entre montagne

    et mer, de creuser dans la pente et la stratigraphie du site, dans la gographie difficile dun dlaiss en friche

    de 2,8 hectares, coinc entre des barres dhabitation des quartiers nord, un norme nud autoroutier et un

    site EDF.

    Vu de loin, le tram senroule autour du centre EDF, comme qui un train lectrique. A partir du grand parvis,

    nouvelle place publique du quartier, le btiment se dcouvre par une succession de squences qui entremlent

    le bton, le bois, la pierre, lintrieur et lextrieur, des gomtries diverses. Des puits de lumire traversent

    tous les niveaux, apportant du confort au travail dans les ateliers. Un parking trait en tonnelle cre un calme

    tampon contre londe de choc de lautoroute. Une vaste terrasse, plante comme une prairie naturelle, fait le

    lien avec les arbres des collines et offre une promenade de plus aux riverains. Et, tout en haut, le poste de

    commandement du rseau tramway et bus de la ville, vritable petite Nasa, nouveau phare montagnard, offre

    une large vue sur Nice, la mer, lhorizon. Pour clbrer ce point de vue, lartiste Emmanuel Saulnier a retenu

    que cette colline est une ancienne cressonnire traverse de sources. Avec des points lumineux, il crit le

    long du garde-corps de la terrasse: Je vis de leau elle scoule. Une autre intervention signe Ange Leccia

    rend hommage au soleil. Un disque capte et assimile les rayons du soleil pour les restituer le soir tomb par

    une lumire changeant de couleurs.

    daprs www.liberation

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    AGRANDISSEMENT DE GARE SNCFREFERENTIELS HISTORIQUE / CONTEMPORAIN

    ARCHITECTURE FONCTIONNELLE ET BIOCLIMATIQUE

    Gare SNCF (2007), Jean Marie Duthilleul arch. Strasbourg, France60 000 voageurs par jour

    Laccueil du TGV Est et laugmentation du trafic voyageurs qui en rsulte (+ 20 000 voyageurs par jour, de40 000 60 000) a ncessit dadapter un difice ancien mais troit cette affluence annonce. La gare

    historique a donc pris de lpaisseur, avec lgret, grce une trs grande halle de verre qui conserve intact

    lancien difice. Cette verrire permet de doubler la surface de la gare sans toucher ses murs protgs par

    leur inscription lInventaire, tout autant qu faciliter les liaisons entre les diffrentes modes de transport qui

    se font dsormais labri sous la halle. Dresse le long de la faade en pierre ct ville, la finesse de lossature

    mtallique permet un effet de grande transparence. Le parvis devant la gare, qui tait occup par la voirie, a

    t libr pour installer un jardin contemporain de 1,2 hectares.

    Il nous a fallu composer avec ce btiment historique pour en faire une gare contemporaine (...) Il y a trs peu

    dacier pour soutenir le globe. Les arcs sont trs fins et soutenus par des cbles. De face, on ne voit quasiment

    pas cette structure. Selon les heures de la journe, on voit plus ou moins clairement la gare historique

    JM Duthilleul arch.

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    STATIONS URBAINESFAIRE CORPS AVEC LESPACE URBAIN

    ARCHITECTURE ORGANIQUE

    Station de bus (2003), Nio arch. Hoofdoorp, Pays-Bas

    Terminal de ferries (2003), Moussavi et Zaera Polo arch. Yokoama, Japon

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    INTEGRATION DE LA TRADITION, DU PAYSAGE, DU SITEAPPROCHE CULTURELLE - DEFI TECHNOLOGIQUE

    EFFET VITRINEMenara International Airport (2008), Elgharari, de Pretto, Puyo, arch. Marrakech, Maroc8 millions de passagers par an

    Le plus rcent terminal de laroport de Marrakech reprend des thmes darchitecture traditionnelle, ainsi quedes technologies bioclimatiques. Il est aliment partiellement en nergie solaire.

    Denver (1995), Curtis Fentress

    arch. Denver, USA16,5 millions de passagers par an

    Bti partir dune simple esquisse, sa couverture est en toile de Tflon tendue, comme un village de tipis

    gants. A voir en approchant en avion depuis lEst, devant les sommets lumineux des Rocheuses lheure du

    couchant. Larrive des voyageurs est accompagne dune musique trange de lartiste local Jim Green.

    Kansai International Airport (1994), Renzo Piano arch. Osaka, Japon

    La rgion du Kansai regroupant les grandes m-

    tropoles dOsaka, de Kobe et de Kyoto ncessi-tait un nouvel aroport pour accrotre son essor

    conomique. La densit de population inspira de

    le raliser en pleine mer sur une le artificielle de

    la baie dOsaka, malgr les risques de tassement

    des remblais, ainsi que les risques sismiques et

    les typhons entrainant des levations du niveau

    de la mer. Un pont de 3 750 m le relie la terre. Le

    chantier a ncessit 20 annes dtudes, 38 mois

    de travaux et 15 milliards de dollars. Le btiment

    a rsist au tremblement de terre de Kobe dont

    lpicentre ntait qu 20 kilomtres. Laroport

    possde ce jour deux pistes et un seul terminaldune surface de 300 000 m sur quatre tages.

    Cest le plus long btiment du monde, avec 1,7

    kilomtre de bout en bout. Un monorail achemine

    les passagers dune extrmit lautre.

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    LES PLATEFORMES DECHANGE

    GARES SNCFDEMARCHE BIOCLIMATIQUE

    PREMICES ARCHITECTURAUX

    Mur vgtal dpolluant, gare RER Magenta (2010) Paris 10e, France

    Le mur vgtal dpolluant a t install sur le passage de 70 000 voyageurs

    quotidiens. Il associe 3000 plantes dpolluantes de 31 espces diffrentes.Grce un systme de pompes aspirantes, lair ambiant est capt et envoy

    dans le terreau, qui pige les poussires et particules diverses. Elles sont

    ensuite dgrades par les micro-organismes et les plantes, choisies pour

    leur capacit dabsorption. Le mur vgtal permet aussi de lutter contre

    lasschement de lair grce lvapotranspiration d