Aptitudes culturales et forestières des sols de...
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Aptitudes culturales et forestièresdes sols de Tahiti.
Carte à 1/40.000.
Notice explicative.
R. JAMET
INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
POUR LE DËVELOPPEMENT EN COOPËRATION
SERVICE DE L ËCONOMIE RURALE
SCIENCES DE LA TERRE
Notes et documents n° 28
1985
POL Y NES 1 E FRA N CAl S E
O.R.S.T.O.M.
Service de l'Economie Rurale
APTIl1IDES UILTUPJ\LES ET FORESTIERES DES SOLS
DE T~ITI
- Carte à 1/40.000 -
Notice explicative
Rémi JAMET
J anvi er 1985
RESUME
La carte des aptitudes culturales et forestières des sols
vise à apparenter les unités de sols définies par la carte pédologique,
à des types d'utilisation compatibles avec les contraintes exercées par
le milieu. A cet effet, les sols sont, tout d'abord, répartis en trois
grands ensembles : sols des plateaux, sols de pentes, sols de plaines
et de vallées, au sein desquels apparaissent des contraintes édaphiques
ou morphologiques spécifiques le facteur limitant majeur étant, à
Tahiti, la pente et l'érosion inhérente les sols, de loin les plus
répandus, qui y sont soumis, nécessitent la mise en oeuvre de mesures
protectrices particulières.
Par-delà cette division, les sols sont, dans l'ensemble mar
qués par un certain nombre de caractéristiques générales : bonne struc
ture, richesse en matière organique, capacité de rétention d'eau sou
vent réduite, capacité d'échange fréquemment variable.
Compte tenu de l'ensemble de ces caractéristiques, les terres
de l'Ile sont réparties en quatre grandes catégories en rapport avec les
possibilités culturales, elles~mêmes divisées en sept classes, dont est
calculée la superficie respective, en fonction de leur capacité agro
logique où interviennent à la fois les qualités intrinsèques du sol,
les contraintes qui s'y exercent, les améliorations ou aménagements
possibles.
L'étude des diverses cultures, actuellement pratiquées ou
possibles, des pâturages, des reboisements, des rapports entre leurs
exigences respectives et les capacités du sol, qui définissent leurs
aptitudes, vient clore cette étude.
RESUME
The agricultural and forestry soils aptitudes map aims at
allying soil units defined in the pedological map with types of uses
compatible with the constraints linked to the environment. To this end
the soils have first of aIl been divided into three major groups - pla
teau soils, slope soi1s, plain and valley soils, within which'specific
edaphic and morphological constraints appear. The major limiting factor
in Tahiti being the slopes and inherent erosion ; the soil subjected to
such erosion, cov€ring by far the greatest surface, calls for special
protective measures.
Beyond th~s division, soi1s- are on the whole marked by a cer
tain number of general features : gœod structure, richness in organic
matter, often reduced ability- to retain water, frequently variable sur
face charge.
In view Of aIl these characteristics, land on the island of
Tahiti may be classed into four main categories in relation to agricul
tural poss-ibilities, themselves- div±ded into seven classes, respective
surfaces of which being calculated, according to agrologic capacity
which takes' into cons-ideration ±ntrins-ic soil qualities, constraints
thereon, and possible improvements or arrangements.
The study of va~tous- cultivations, currently practiced or
poss-ible in the future, of past~reland and reforestry, as weIl as the
re1ationship between their respective demands and soil capacities which
def±ne their aptitudes, will close th±s study.
SOM MAI R E
INTRODUCTIon
1 - GENERALITES
2 - HISTORIQUE : Des premiers Polynésiens aux cultures dusiècle dernier et de nos jours
3 - LES SOLS DE TAHITI : Répartition en trois grandsensembles - Caractéristiques, fertilité,évolution sous cultures
1
3
4
3.1. - Les sols des "plateaux" : "plateaux" de la surfaceprimitive du volcan, "plateaux" des coulées de vallées 6
3.1.1. - Sur les "plateaux", reliques non érodés des planèzesles sols les plus anciens, les moins fertiles maisfaciles à améliorer et souvent accessibles à lamécanisation 6
a) Fertilité, contraintes liées à ces sols. 6- Les sols les plus répandus oxydisols- Le problème de l'eau 7- La profondeur du sol 8- Texture, structure 8- Cas particulier des plateaux d'altitude 8
b) Evolution de ces sols sous l'influence dereboisements en pins des Caraïbes et de Culturesmaraîchères intensives 9
3.1.2. - Sur les plateaux des formations de remplissagedes vallées, des sols le plus souvent peu différentsdes précédents, mais parfois nettement plus ferti-les 10
3.2. - Sur les pentes : Un ensemble de sols variés auxqualités agrologiques diversifiées, mais d'utilisation difficile
a) Gradient de pente et possibilités d'utilisation 11b) L'érosion 12c) QUalités agrologiques des terres 13d) Mise en valeur et protection des pentes 17e) Influence des cultures maraîchères intensives
sur l'évolution du sol 18
3.3.- Dans les plaines et basses vallées ~ Des sols fortement enrichis mais fréquemment soumis à l·emprlsede l'eau· 18
a) Une contrainte majeure: ltemprise de lt eau 19b) Fertilité des sols modaux ou à hydromorphie
de profondeur 19c) Impact des cultures intensives 20d) Cas des sols hydromorphes 21
4 - CARACTERISTIQUES MARQUANTES DE CES SOLS ISSUS DE ROCHESVOLCANIQUES.
4.1. - Texture et minéralogie 224.2. - Une structure généralement bien développée et
stable 244.3. - Une capacité de rétention d'eau variable, parfois
très faible 264.4. - Des sols riches en matière organique 274.5. - Une capacité d'échange cationique variable avec
le pH 28
5 - LE POTENTIEL AGRONOMIQUE - CLASSIFICATION DES TERRESSELON LEURS CAPACITES AGROLOGIQUES
5.1. - Terres cultivablesCLASSE 1 Terres de bonne capacité agrologique 30CLASSE 2 ~ Terres d'assez bonne capacité agrologique 30
5.2. - Terres susceptibles d'être cultivéesCLASSE 3 : Terres de capacité agrologique moyenneà très moyenne 31CLASSE 4 : Terres de médiocre capacité agrologique 32
5.3. - Terres nonreboiséesCLASSE 5CLASSE 6 :logique
appropriées à la culture, pouvant être
Terres de mauvaise capacité agrologiqueTerres de très mauvaise capacité agro-
32
33
5.4. - Terres inutilisablesCLASSE 7 : Terres de capacité agrologique nulle 33
5.5. - TABLEAUX des capacités agrologiques et des apti-tudes 34
6 - UTILISATION DES TERRES : Cultures, pâturages, forêts Possibilités de développement
6.1. - Les cultures vivrières et ~rafchères
6.2. - Le mals6.3. - Les cultures fruitières
L'ananasLes agrumesAutres fruits
6.4. - Le vaniller6.5. - Le cocotier
414546
47484950
6.6. - Le caféier6.7. - La floriculture6.8. - Les pâturages6.9. - Les forêts et les reboisements
7 - DE L'USAGE DES ENGRAIS ET AMENDEMENTS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
51525254
56
59
63
- 1 -
INTRODUCTION
Permettre â l'utilisateur d'obtenir toutes les données dont
il a besoin, concernant les propriétés, l'état, la dynamique des sols,
les caractéristiques de leurs éléments constitutifs, tel était l'un des
buts de la carte pédologique qui en délimite les différents types ainsi
caractérisés.
Selon les termes de la Convention d'Etudes Pédologiques
ORSTOM-Territoire de la Polynés~e Française, â l'origine de cette étude,
il était prévu de compléter cette carte par une autre, des "aptitudes
culturales et forestières" visant â apparenter les unités ainsi carto
graphiées â des types d'utilisation compatibles avec les contraintes
exercées par le milieu.
Il ne sera pas, dans le cadre de cette étude, possible de
définir avec précision les cultures les mieux adaptées dans l'optique
d'un rendement maximal, les exigences des plantes pouvant, en effet,
varier d'un sol â l'autr-e 7 seuls des essais, la recherche expérimen
tale seraient â même d'y parvenir, en même temps qu'ils permettraient
de cerner les conditions· de production optimale. Le terme Ilaptitude"
sera, ici, plutôt utilisé dans le sens de contrainte. Le sol sera plus
ou moins apte (ou inapte) â tel ou tel type de cultures selon qu'il
sera ou non marqué par telle ou telle contrainte d'ordre édaphique, ou
morphologique ou tout simplement d'accessibilité.
A Tahiti, la topographie est la première responsable de la
distribution des sols dans le paysage, celle-ci est étroitement liée
au modelé. Hormis dans les plaines et les vallées, les pentes, bien
souvent très accusées, sont partout, qui limitent très fortement les
possibilités de développement de l'agriculture.
- 2 -
De même que sur la "carte pédologique", la morphologie appa
raîtra en toile de fond sur la "Carte des aptitudes culturales et fo
restîères" partagEfânt. le pays-age en -six c-Iasses de pentes croissantes.
Il importe en effet que ce facteur apparaisse nettement à l'utilisa
teur car c'est bien souvent lui qui, avant toute autre considération,
autorisera ou interdira telle ou telle spéculation.
- 3 -
1 - GENERALITES
Avec ses 1100 km2, Ta,hiti est la plus grande des huit îles
constituant l'Archipel de la Société, au milieu du Pacifique Sud. Elle
résulte de la jonction de deux volcans constitués essentiellement de
roches basaltiques. Le diamètre du premier atteint 30 km tandis que
le second, oblong, s'étend selon un axe N.O.-S.E. sur 22 km, pour une
largeur moyenne de 13 km.
Il Y règne un climat du type tropical humide, fortement tem
péré par l'insularité et la présence d'un important relief. Sous l'ef
fet des Alizés qui y soufflent durant la majeure partie de l'année,
l'on y observe des variations climatiques entre la zone au vent qui va
du Nord au Sud-est en passant par l'est, très arrosée, la côte ouest,
plus sèche et marquée par une saison de très faibles précipitations de
Juin à septembre,et les hAuteurs où règne un climat très humide et plus
frais.
L'on y distingqe cinq types' de paysages botaniques : -des
formations littorales, t~è~ largement ·modifiées· par la pression hu
maine,-les. formations· des, gr-andes V'allées,,~les groupements des premiers
reliefs sur le pourtour de l'Ile à des altitudes ne dépassant pas 300
à 400 m,et où les précipitations annuelles moyennes sont d'environ 3
à 4 m,-les formations de moyenne altitude situées dans des conditions
pluviométriques supérie~es avec ses forêts à Metrosideros, ses landes
à Gleichenia, ses "forêts· de nuages,1I entre 900 et 1500 m qui reçoivent
plus de 4 m d'eau,-enfin les· formations des hauts sommets développées
au-dess.us de 1500 m, aux petits' arbres prostrés et tortueux, conséquen
ce de la violence du vent~
Tahiti, où vivent 114 000 habitants- (recensement. de 1983)
dont les' 2/3 à Papeete et son agglomération, est une Ile sans richesse
naturelle de grand rappo~t. L'économie locale était, jusqu'en 1962,
date de l'arr-ivée du Centre d'Expériment.ation du Pacifique, (C.E.P.),
basée sur des cultures d'exportations telles le coprah ou la vanille.
- 4 -
Dès 1962, les besoins de main-d'oeuvre du C.E.P. arrachent
les agriculteurs à leurs terres, à Tahiti aussi bien que dans les au
tres~~les. L~ffaissement des cours mondiaux aidant, les cultures
d'exportation sont plus ou moins abandonnées, mais compensées toutefois
par une nette croissance de la production vivrière et surtout maraî
chère. Dans le même temps, l'accroissement des importations de produits
de l'agriculture et de leurs industries est important. En 1982, le taux
de couverture des importations par les exportations en produits de
l'agriculture était de 5,2 % seulement/contre 20 % en 1963. S'il est
des produits consommés que l'on ne peut produire localement, pour d'au
tres, la production locale pourrait certainement être développée :-mais
dont on importe 5500 T, pomme de terre, lait et dérivés, viande bovine,
volaille. Les exportations de la Polynésie Française son~pour 95 %,
basées sur l'huile de coprah dont moins de 3 % sont produits par l'île
de Tahiti, et la vanille dont moins de 3 % également proviennent de la
grande Ile.
2 - HISTORIQUE • Des premiers- polynésiens aux cultures du siècle dernier
et de, nos jours
Les Polynésiens actuels- sQnt les descendants des Lapita arri
vés il y a 3500 ans en Mélapésie. provenant du Sud-Est asiatique, Phi
lippines, Moluques-, les.- Lapita ont occupés la Nouvelle-Guinée, Tonga,
les- Samoa, avant de s'implanter aux Marquises- entre 300 et 700 après
J.C" puis aux fIes de la Société,vers la fin du premier millénaire, où
leur subs~stance était essentiellement fondée sur l'horticulture.
Il y a 200 ana env~ren, faute de recensement, la population
de Tahiti ne pouvait être qu'évaluée, et les chiffres avancés varient
dans de très· larges limites: 240 000 habitants pour Cook en 1774, mais
seulement 50000 pour lesmiss~0nnaires-en 1797 et 12 000 pour Wilson,
chitfre sans doute le plus proche de la réalité s~ l'on tient compte
du recensemept de 1857,qui indique pour Tahiti 6198 habitants. En tout
état de cause, cette population était plus régulièrement répartie sur
tout le pourtour de l'~le et de la presqu'Ile, comme en témoignent les
fragments d'herminettes datant du 16è ou 17è siècle, retrouvés un peu
- 5 -
partout et servant, entre autre, aux travaux agricoles (communication
orale: E. Vigneron).
Les polynésiens, lors de leur migration, ont emmmené des plan
tes vivrières d'origine Indo-Malaise ou mélanésienne bananiers, fei,
taro, canne à sucre, cocotier ••• et patate douce. Mais ce sont les mis
sionnaires anglais qui, dès leur arrivée en 1797, introduisirent divers
légumes européens, le mals, le papayer ~ et, à partir de 1842, mili
taires, marins français et quelques particuliers contribuent aussi à
développer l'horticulture par l'introduction de nombreuses plantes
parmi lesquelles l'on peut citer: le melon, le quenettier, la pomme
étoile, le manguier, l'avocatier, la vanille, le bananier Rio,. le ma
nioc, l'oranger, le mandarinier et de nombreuses plantes à fleurs.
c'est vraisemblablement sous l'influence des pasteurs pro
testants que les habitants, plus ou moins dispersés dans la plaine,
les vallées, les premières hauteurs, se sont regroupés sur le littoral.
Il est difficile de savoir quelle était l'étendue des cultures à cette
époque. Elles devaient se localiser à la plaine littorale, aux sols
les' plus fertiles, où les' goyaviers', introduits en 1815, formaient des
bois touffus, détruis~t les autres plantes, y compris les gros arbres,
et constituant un important obstacle remantant les pentes jusqu'à en
viron 600 m. Les plateaux de T~raVao ne portaient pas de cultures, mais
étaient pa,rcourus par de n~:lJ:l\hreux bestiaux y vivant en liberté parmi
les 90Yav~ers et les fougères, e~ "de toute la presqu'fIe de Taiarapu
il n'y a que le delta de la pointe de Tautira dont on puisse tirer par
tie" disait Cuzent.
L'une des bases de la nou~riture était, à cette époque, le fei
(Musa. tr;''OglOdytUDl) qui fOX'Illait de vé:t';l;t~les' forêts entre 400 et 1200 m
d'a.ltitude, la circonfé~ence des' tiges-pouvant atteindre le mètre.
Des cultures, aujoUDd'hui presque ou totalement disparues,
tlo~issa~ent à l'époque, telles, la canne à sucre dans· la vallée de la
F~ut~ua,la plaine de ~~ar~ le cotonnier dans la région de Papeete et
l~ côte Sud.
- 6 -
3 - LES SOLS DE TAHITI : REPARTITION EN TROIS GRANDS ENSEMBLES
CARACTERISTIQUES, FERTILITE, EVOLUTION SOUS CULTURES
3.1. - Les sols des "plateaux" : "plateaux" de la surface primi
tive du volcan,"plateaux" des coulées de vallées
3.1.1. - ~~_!~~_:E!~~~~~~:~_~~!!S~~~_~~~_~~~~~~~_~~~_E!~~~~~~
!~~_~~!~_!~~_E!~~_~~~!~~~~_!~~_~!~~_~~~~!!~~_~~!~
faciles à améliorer et souvent accessibles à la méca-
nisation
Reliques encore épargnées de la surface primitive des vol
cans, les plateaux ne s'observent plus que sur l'ile la plus jeune de
l'Archipel de la Société, Tahiti et sa presqu'île. Il n'y recouvrent
toutefois qu'une faible proportion de la superficie totale (55 km2
environ soit 5 % de l'île) mais y constituent cependan~dans la pres
qu'ile,la plus intéressante réserve foncière.
Les pentes y sont-toujours inférieures à 20 %, souvent à 10
voire 5 %. L'érosion en nappe n'y est généralement pas perceptible,
d'autant que l'infiltration y est rapide dans les horizons supérieurs.
a) - Fertilité, contraintes liées à ces sols
- Les sols les plus répandus- : oxydisols ou sols feITallitiques forte
ment désaturés l humifères, gibbsitiques (unités pédologiques 10-11-14).
Ils recouvrent l'ensemble des "plateaux" jusqu'à l'altitude de 900 ou
1000 m, où débute une accumulation organique, plus une trentaine d'hec
tares au pied du petit cône secondaire du Mt. Fere~ à l'Ouest de la
presqu'île.
L'érosion chimique intense a réduit à l'extrême leur poten
tiel de fertilité. Les eaux de percolation ont entraîné les éléments
solubles (silice et bases) hors du profil, et provoqué l'illuviation
d'une partie de l'alumine. Cette lixiviation des solubles peut y être
quasi-totale sur une assez grande profondeur, conduisant à un enrichis
sement relatif important des horizons supérieurs en éléments métalliques
- 7 -
lourds très stables, fer et t~tane et en alumine. La métanalloysite
y est réduite à l'état de traces, et malgré tout, la capacité d'échange,
mesurée à pH 7,0, peut y demeu~er ~ssez élevée, entre 24 et 15 mé/1~ g,
entre la surface et 50 cm (elle est en réalité très nettement suréva
luée:voir page 28). Ce sont des sols d'une extr~me pauvreté chimique,
tant en ce qui concerne la réserve minérale que les bases échangeables,
donc fortement désaturés et très acides. Le phosphore total y est, par
contre abondant, croissant avec la profondeur mais·, pour l'essentiel
fixé par les· oxydes et la matière organique, la part disponible pour
les· plantes demeure donc très faible, voisine de 100 ppm.
La principale richesse naturelle de ces sols est la matière
organique, par bonheur abondante, dont les teneurs croissent, dans
l'ensemble, des plateaux les plus bas· vers les plus élevés,de 9 à 11 %
environ, et qui pénètre largement en profondeur (3 à 4 % à 30 cm) •
- Le prob7-ème de l'eau - Aucun des plateaux ne reçot.t JnQins de 2 Jllèt;r:ea,
Q'ea~ et sur les plua *~rt~ts, .ceux de l~ p~e~'fle, les ~récip±~
ta,tions ·moyennea ~uelles oseillent entre 3 et 3,5 m, assez bien ré
partis, le mois le plus sec recevant, quant à lui, plus de 100 mm,
Et cepend.;l,I1t, a,uss-i para,doxal que celui puisse paX'aft;t'e, les
effets' de la ~il.ison "sèche", de Juin à septembre, sont vivement ressentis
paX' la végétation à enxoacinement superficiel, les· herbages· en particu
l~e~r et lea éleveur~ comme les spécialistes· de la question soulignent
una,n*mement ce fait qui se ~anife~te, entre autre, par une baisse très
sens-ible de la productivité des· pâturages-. Cela s'explique par le fa.it
que ces sols. retiennent très· mal l'eau qui y. filtre rapidement jusqu'au
"~u", en-des$Us' duquel appaX'aft fl.'équemment un écoulement latéral
inte.zme. La. ca,pa,ct-té de X'étention des oxydisols· est X'édu±te, leur ré....
s.e:r;ove by~ique ut*le ne dépa,sse pas 5 à 8 , du poids du sol sec, dans.'
la, tX'anch.e ().-.25 CJII, ~is atteint cependa,nt 15 à 20 , plus· profondément ...
Les plantes· à enracinement suffisamment profond pour attein
dX'e les couches les plus fra,fches n'ont pas de pX'Oblèmes. Les· racines·
de certaines des graminées des pâturages ont, elles auss±,la faculté
de descendre assez p~fondément et il est souhaitable de favoriser cette
- 8 -
possibilité de pénétration par la pratique du sous-solage. Quant aux
légumes divers, dont la culture se développe, ils ne peuvent être Qb
tenus. dÇl.lls. de bQnne!i CQndt:t.{onfa. <1Ue $...t. l'on J!>eut l.e\lX' 5WPQX'teX', P,,"X'
aspersion, toute l'eau dont-ils ont besoin.
- La profondeur du so~ - Les· sols· des plateaux sont, ~ns l'ensemble,
peu profonds·, mais suffisamment toutefois· pour que cela ne constitue
pas· une contrainte pour les types de cultures pratiquées'. A l'aval de
certains plateaux peut, toutefois, fait rare, apparaître une certaine
induration.
La profondeur la plus courante des· sols oscille entre 60 et
100 cm ; à cette profondeur apparaît soit la roche altérée mais encore
très dure, soit, bien plus, souvent, un matériau friable gris-bleuté
ou gris-rouille (le mamu) qui ne constitue qu'un faible obs,tacle à la
pénétration de racines.
- Texture~ ~truature ~ ~ textuX'e ~~t ~ci fine, li~no-~rgileusedans
les: hoX'izo.ns, de s.u.X'face (criS cm), plus largement variable en profondeur,
entre les' pOles limoneux et argileux, eù apparaissent généralement des
fX'agJqents: de la X'Qche-mère, friables C!>U durcis,. Cependant, et particu-
lièreJIlent en sur,fa,ce, les minéraux argileux s(!)nt peu abondants" voire
absents" les' "a;r;'gt.les'" et "limans" de ces, sols étant, p0ur l'essentiel,
co.nstitués d'oxyhyd~xyde~.
L'assemblage de ces éléments, cC!>nduit à. une st~cture généra,
le~ent ~~ne, bien développée et très, stable Crs R 0,1 à 0,2), ne se
dégX'a,da,nt que dift±cilement même en terrains travaillés et Cultivés in
ten~xvement. Cette st~cture détermine une excellente poros~té assura,nt
une rapide circulation de l'eau,et confère au sol une bonne fertilité
p~$'j;.que•
- Cas part~cutter dea p~teaux d'~ttv~ -tes. l±~tes a,lt±tudinales
des plateaux précédents, se s~tuent vers 900/1000~, a\l~elà appara,is
sent les sQ~s ferraU'tti:qUBs très· hurrn,"'fères, gt.'libs1-'t.",'ques, (Vn#A g) .et
vers 1100-1200 m les sels· j"erraZli'ti;ques· podzol'tsés, (Un.","'té 8) qui ne
recouvrent guère plus de·~4OD hectares dont 80 % pour les seconds. Peu
- 9 -
profonds, ces sols sont caractérisés par une forte accumulation super
ficielle de matière organique peu décomposée, et par la présence, dans
les seconds de deux horizons caractéristiques A2 légèrement blanchi
riche en gibbsite et titane, BFe d'accumulation ferrugineuse, durci,
obstacle à la pénétration des fines racines. Très acides, presque to
talement désilicifiés en leurs horizons A et B, ces sols ne possèdent
qu'un potentiel de fertilité extrêmement réduit avec parfois appari
tion d'une toxicité aluminique.
Ces caractéristiques les rendent peu propices à la mise en
valeur, d'autant plus qu'ils sont situés en des sites difficiles d'ac
cès, voire inacc~ssibles. Fréquemment recouverts de fougères, ils pour
raient par contre être reboisés.
b) - Evolution de ces sols sous l'influence de reboisements
en pins des Caralbes et de cultures maraîchères intensives
Plusieurs de ces plateaux, à l'origine sous fougères (Glei
chenia linearis) ont été reboisés en pins des Caralbes, il y a une
quinzaine d'années. Après une dizaine d'années déjà, une certaine ac
tion dégradante peut être détectée : décroissance de la teneur en ma
tière organique, très élevée à l'origine et qui demeure cependant im
portante ; croissance de la fraction libre, la plus dégradante, des
acides fulvtques ; diminution corrélative de la capacité d'échange des
horizons- supérieurs et bais-se des cations retenus. Cela entraine une
accentuation de l'acidification des horizons supérieurs, entretenue par
la décomposition de la litière d'aiguilles qui ne fournit que peu de
bases- et beaucoup d'acides fulviques libres-.
Le pin exerce, à l'opposé, certains effets favorables, telle
la c;r;'Q;J:ssa,nce des- teneurs- en }?hosphore total et as-s-imilable, avec des
va:r:'iations- ;J:mportantes- des proportions respectives- des différentes
fO:r:'mes- de celui-ci. Il nfapparait pas d'effet notable sur les proprié~
tés physiques du sol ~ :U es-t à craindre cependant que les- détériorations
constatées ne s'accentuent avec le temps.
- 10 -
Quant aux cultures marafchères intensives et fertilisées
pratiquées des années durant, elles n'entraînent pas, contrairement à
Ce que Iton pouvait c~ain~e, de dété~~Qrat~on not~le. de~ ~olSt L'~ns~
tabilité structurale n'y est qu'à peine accrue malgré la fréquence des
travaux, la mise à nu, durant de longues périodes, du sol. La teneur
en matière organique, bien que décroissante, demeure satisfaisante mal
gré les très faibles apports (fiente de poule). SOus· l'action des
engrais,la saturation du complexe absorbant crott sensiblement entraî
nant une faible remontée du pH.
3.1.2. - ~~~_!~~_E!~!~~~_~~~_~~~!!~~~_~~_~~E!~~~~~~_~~~
Y~!!~~~L_~~~_~~!~_~~_E!~~~~~~~~~!_E~~_~!~~~~~~!~_~~~
2~~~~~~~!~_~~~_e~~~~!~_~~!!~~~~!_E!~~_~~~!!!~~
- Les SOZ.s feITaZ.Utiques fortement désatUX'~s, hwrriJères, ou
gibbsitiques (unité 13) sont localisés à l'amont des grandes vallées
de l'Ile, dans les secteurs au vent, recevant des préciptt~t~on& très
importantes, supé~~eures à 5 ·~~n. Leur superficie avoisine les 550
hectares. SOuvent plus· "argileux" que les précédents, ils s'en distin
guent encore par une profondeur moyenne légèrement supérieure. La dé...
silicification, le plus souvent partielle, se traduit par la présence
de métahalloys~te en quantités notables. Comme les précédents, ces sols
constituent de bons· supports pour la végétation ~is leur potentiel de
fertilité, repos~t essentiellement sur la matière organique, est tout
9.q!?.~:j:, tÇl,ib~e.
La plupart de ces sols, sont situés dans la vallée de la
~~enOQ et d'accès très difficile, ils ne sont pour cette raison pas
utilisés' .
... Font exception, les scl.$ bruns· eutrophes·~ ·t%'C'p-(:aau:J:;I 'lium(;~
fèl'!u$' (lJn:~.'té 12). );'],s SQnt lQcaUsés: dans les·'JDêJIles' s·ttes- que les pré...
cédents' mais' da.ns~ la pi'.rtj:e ouest, sous' le vent de l' l1e, où ils-, recou.,..
v~ent envir~n 450 ha dont, compte...tenu du vallonnement, une partie seu
lement est utilis~e.
- 11 -
Ces sols &ont nettement plus ~iches en a~gile vraie que les
autres sols de plateaux, avec 50 % de métahalloysite. Ils sont bien
sat~és graèe à des teneu~s ~elativement élevées en Ca - Mg - K. Riches
en matière organique bien humifiée, ces sols, faiblement acides, sont
également bien pourvus en phosphore assimilable et possèdent de bonnes
caractéristiques physiques. Leur potentiel de fertilité est donc rela
tivement élevé, marqué toutefois par une contrainte liée à la pierro
sité (20 à 50 tl-qui limite fortement les éventuelles possibilités de
mécanisation. Les superficies les plus importantes s'observent dans
le bassin de la Punaruu où les plateaux de Tamanu, de Rata ont, jadis,
été plantés en orangers qui, aujourd'hui encore, donnent d'excellents
fruits. Mais l'expédition que nécessite leur cueillette annuelle mon
tre bien les difficultés à vaincre pour y accéder. C'est pour cette
raison que les plantations n'ont été ni suivies, ni renouvelées. Un
projet de développement fut mis au point en 1973-74 puis abandonné.
Ils n'est cependant pas douteux que ces bonnes terres verront, un jour
p~ochain, lorsque des moyens importants pourront être disponibles, le~
services de l'agriculture s'y intéres~r à nouve~u.
3.2. - Sur les pentes : un ensemble de sols variés, aux qualités
~gpologiquesdiversifiées, mais d'utilisation difficile.
Facteur d'érosion, la pente est le principal facteur limitant
la JIP.,..se en valeur des sols de Tahiti ; un peu plus de 85 % d'entre-eux
~ont en etfet aitués- s.~ des. pentea- ~ 20 \, soit .la rép~tition su;t.
vante ; pentes de 20 à 50 , = 16 %, pentes de 50 à 100 % = 47 %,
pentes· 1> 100 % = 24 ,. Auss'i, dans un pays où les disponibilités en
terres facilement cultivables sont faibles, la mise en valeur d'une
partie de ces· sols, les plus access.fbles·, s'avè~e être une nécess-ité
bien que les contraintes y afférant soient fortes.
a) Gradient de pente et pOssibilités d'~~tlisation : les
poss..tbil!tés d'utilisation des ter:r:'es décroissent rap;t.dement à mel,5ure
que la pence croît. Certaines pentes seJ:'Qnt acoess-ibles- ~~ cultures
mécanisées, d'autres seulement aux cultures ~uelles, 0U bien à la
reforestation ou inaccessibles à toute spéculation.
- 12 -
Des pentes régul!ères, ne présentant pas d'autres obstacles
sérieux et facilement accessibles, peuvent recevoir des cultures méca
nisées, jusqu'à-4e> % environ, la stabilité des engins risquant~d'être
compromise au-delà. En cultures manuelles, les pentes utilisées ne dé
passent généralement pas 50 %, mais peuvent atteindre 75 % sur les
meilleurs sols, tandis que des reboisements sont couramment effectués
jusqu'à un gradient de 100 !fi, parfois 120 % qui semble être la limite
extrême.
b) L'érosion: les sols des pentes sont, pour l'essentiel,
issus de roches basaltiques~ ils ont la réputation, d'ailleurs corrobo
rée par l'analyse, de présenter une grande résistance à l'érosion.
L'impact des violentes averses sur un sol travaillé, dénudé ou mal cou
vert une bonne partie de l'année, y provoque une altération de la struc
ture qui, ajoutée à celle due au remaniement, demeure relativement mo
dérée puisque le coefficient d'instabilité structurale se maintient
-j en-dessous de 0,8 Crs < 0,8). Le ruissellement n'y apparaît que lors
des très fortes précipitations après saturation de la forte porosité
du sol (60 à 75 %). A ce m~ent-là s'écoule le trop-plein, phénomène
encore retardé par le fait que l'eau infiltrée s'écoule très rapidement
à l'intérieur du sol au niveau plus ou moins imperméable du mamou, jus
qu'en bas· de la pente. Les· sols issus des basaltes' peuvent ains~ absor
ber de grandes quantités d'eau, (jusqu'à 80 % entre la surface de 1 mè
tre) retardant d'autant le ruissellement superficiel et l'érosion. Des
mesures récentes' ont montré qu'à l'ouest de Tahiti, sous une pluviosi
té de 2,5 m, l'érosion emporte cependant chaque année sur les pentes
de 50 %, cultivées sans précaution particulière, 80 tonnes/ha ou 1 cm
de terre, tandis que sous forêt elle peut ~tre évaluée à seulement
1 tonne/ha dans· des· conditions s·imilaires'. Le rélle antiérosif d'une
couverture permanente apparaît ainsi à l'évidence. Sous' forêt, l'éro
s±on en nappe n'est généralement pas perceptible jusqu'à des· pentes
relativement fortes ~ mais malgré l'apparente s·tabilité du milieu, le
compromis. entre la pédogénèse, qui approfondit le sol, et l'érosion qui
limite cette profondeur, est pourt~t à l'avantage de cette dernière.
Lorsque sont implantées, des· cultures vivrières· ou maraîchères,
mauvaises p~otectrices'du sol dans· l'ensemble, il est nécessaire d'oh-
- 13 -
server quelques règles simples afin de limiter l'érosion: - apporter
une bonne fertilisation permettant de donner vigueur aux plantes, d'ac
croître la densité du couvert-faire se succéder rapidement les cultu
res ou en associer plusieurs-faire en sorte que le sol soit protégé au
mieux par les cultures au moment des plus fortes précipitations, en
introduisant, au besoi~une plante intercalaire de couverture, grami
néenne de préférence qui, par la suite, sera si possible enfouie-pour
les cultures couvrant mal le sol, il est conseillé d'installer un pail
lage, à l'aide de débris végétaux, qui assure une bonne protection con
tre la battance des pluies, ralentit le ruissellement et permet une
meilleure alimentation hydrique des plantes. Des essais d'utilisation
de résidus broyés de cultures d'ananas, effectués en COte d'Ivoire
(Roose, 1977) montrent que cette pratique permet presque d'annuler
l'érosion. Lorsque ces mesures simples ne suffisent pas, l'on peut fai
re appel à une autre technique antiérosive, facile à mettre en place
et peu onéreuse, les bandes d'arrêt, méthode consistant à intercaler,
selon les courbes de niveaux, et en alternance avec les planches cul
tivées, des bandes de largeur croissant avec la pente, de grandes gra
minées par exemple. Elles favorisent l'infiltration de l'eau en même
temps qu'elles freinent le ruissellement et permettent l'accumulation
de la terre entraînée.
c) Qualités agrologiques 'des terres = plusieurs facteurs'
vont influer sur ces qualités, le gradient de pente en premier lieu,
l'altitude, la situation par rapport au gradient pluviométrique, la
nature de la roche-mère à un moindre degré •
.... En at#tude~ au.-de7.à de 9()~/l0(}O m, les· sols se
différencient en premier lieu, quels· que soit la pente ou le type de
roche-Jl1ère, par une forte accumulation de matière organique qui joue
un raIe primordial dans leur évolution. Celle-ci peut-être superficiel~
le ou intéresser l'ensemble du profil mais', dans tous les· cas" témoi
gne d'~ très net ralentissement de l'activité biologique. Parallèle
ment à cet enrichissement, l'on observe la présence de minéra,ux amor
phes qui confèrent aux sols des caractères andiques plus· ou moins mar
qués, et une forte capacité de rétention d'eau.
- 14 -
Tous ces sols - sotq d'éro&~on à pro~t peu d~fférenc~é~ très
humifères d'altitude ou andiques ferrallitiques (Unité 4) et sols bruns
dystrophesl humifère~~ d'alti~ude (unité 5) ~ sont t~è~ ~c~-~, dé§~
turés, plus ou moins· fertement dés~licifiés, plus ou DOins riches en
gibbsite et en aluminium échangeable, en partie responsable de leur
très· forte acidité. Leur potentiel de fertilité est donc extrêmement
réduit et de surcroît leur profil est très peu épais, de type AC ou
A(B)C.
De par ces caractéristiques, ils sont pratiquement ~naptes'
à toutes· cultures et, compte tenu de leur situation en des s±tes pra
tiquement inaccessibles, même la reforestation ne peut que difficile~
ment les atteindre. Leur végétation naturelle de fougères (Gleichenia
lineari's) et arbustes au port tertueux, leur litière ou la mousse dont
ils sont parfois recouverts, les protègent efficacement de l'érosion.
Aux plus bas~es' altitudes, en~de~d de gOO!1QOO m,le degré d'évolution du sQl est, av~nt tout, fonction de la pente ~ des·
plus fQ~tes, 100 % et davantage au plus faibles· (20 %) l'on a une suc
cess±on de sols· peu évolués d'érosion humifères', de sols bruns, eut~o
phes tr~picaux peu différencées', de sols, ferraI litiques plus· ou moins
fortement désaturés.-Le~~ot& peu évolués· d'éros~on (uni~é 2A), d'é
paisseur très réduite (AC),recouvrent les pentes les· plus· fortes· de
l'ensemble de l'île; aussi, malgré leur richesse en matière organique,
l~~p bonne fept~l~té cbimique, ils n'offrent aucune p0ss~bilité de mise
en valeur.
- Les sols bruns eutrophes tropicaux~ peu différenciés d'érosion
(Unité 2 E) s'observent parfois en juxtaposition, sur les mêmes pentes
que les précédents, mais plus couramment leur succèdent lorsque décrois
sent celles-ci. L'approfondissement y est faible (profil A(B)C). Des
minéraux primaires résiduels, feldspaths et pyroxènes,y constituent
une intéressante réserve en bases, la montmorillonite y est générale
ment présente. Bien que généralement graveleux, ce sont de bons sols
bruns, assez riches en matière organique et saturés, peu acides. Leur
manque de profondeur, ajouté aux pentes trop fortes exclut cependant
toute possibilité d'utilisation à des fins agricoles. Leur vocation,
pour les pentes les moins fortes, est la reforestation, mais celle-ci
ne recouvrent que des superficies très réduites.
- 15 -
En effet, sur les déclivités- de 20 à 100 % dominent très net
tement, quand ils ne sont pas exclusifs, les sols ferrallitiques péné
volués dlé~osiQn. Llune de le~a ca~~ctéristiques-géné~~le~ est leur
faible profondeur, voisine le plus- souvent de 50/70 cm avec des extrê
mes de 20 et 130 cm. La grande majorité de ces sols- sont fortement dé
saturés, le reste, davantage protégé, sous le vent de Ilfle, des for
tes précipitations-, 11 est moins ce qui permet de différencier :
- des 80tS feITatUtiques- faibtement OU moyennement désatuzo~s" hurrrifè
pes" sur les basaltes presque exclusivement (vnt~ 6), localisés dans
la partie ouest de lille, recevant moins de 2500 mm d'eau, o~ ils sont
juxtaposés à des sols plus fortement désaturés. Texture argileuse,
structure fine et stable, porosité élevée, réserve hydr!que utile de
5 à 17 %, richesse en matière organique, assez bonne saturation, fai
ble acidité, telles sont leurs caractéristiques essentielles, auxquel
les il faut ajouter la présence, comme dans les sols bruns, de feldspaths
et pyroxènes résiduels riches en bases, et une désilicifica,tion partiel
le.
c'est sur ces sols qQe sont établ~es la ~ajeure partie des
culture~marafchères-dites de montagne, sur des pentes- généralement in
férieures- à 50 %, mais pouvant atteindre 75 %, dans le voisinage des
a,ggloméra,tions de la côte Ouest de llfle et jusqu'à l'altitude de 500 m.
- dei?- 130~fJ' fel'1'a1,l,i:ti'qUes- foptement désatuzoés- Yi:urrn..'fèPe8' (Unl,.'-bé 6) qui
sont, partout ailleurs-, nettement dominants-, voire quas·;i-exclusifs-. :rIs
ne renferment plus de minéra,ux primaires et ~ient donc leur réserve
mtpé~le ~édu;ite à. peu de chose, D'origine basaltique po~ la plupart
(ba,salte d'épanchement ou des formations a,gglomératiques), ils sont
généra,lement bruns- à brun-jaunâtre, argileux à argilo-limoneux, bien
structurés" leur- réserve hydX'ique étant proch.e de celle des précédents,.
Bien pourvus en mat;ière organique, possédant une capacité d'échange
moyenne m~is- fortement désa,t~és, !ls sont déficients' en tous- cations
de même qu' en ~205 a,s:&imila,hle, et fortement acldes-.
D'~ccès relativement aisé en certains po!nts de la frange
côtiè~e, en ce~ins vallons- peu enca,issés-, ils le sont t~ès difficile
ment pa,rtout a;t.lleUJ;ls-. :rIs ne SQnt pra,tiqueJQent pa,s- ut-ilisés-, mais, pour
ra,ît l'être davanta,ge, sUr les pentes les plus-modérées, ~ec p~otec~
tion antié~sive et fumure ~déqua,tes, ~ls pourraient convenir à certa,i
nes cultures marafch,ères- ou vivrières- (patate douce), de la vanille,
- 16 -
Seule la reforestation pourrait convenir aux sols des pentes les plus
fortes.
Des sols du même type se retrouvent sur de petits cônes érup
tifs secondaires basaltiques ou de tufs bréchiques (Unités 7 - 15) .
(Pointe du Taharaa, Mamanu, Ferei) où leur superficie totale ne dépas
se pas 120 ha. Riches en hématite, ils y prennent une teinte rouge vif.
La désilicification peut y être déjà fort accentuée dans les secteurs
les plus au vent, entrainant l'apparition de gibbsite et une certaine
concentration ferrito-titanique superficielle, qui tendent à les rap
procher des oxydisols. Dans l'ensemble cependant, leurs qualités, tant
sur le plan physique que chimique sont peu différentes de celles des
sols de l'Unité 6. Leurs aptitudes culturales sont sensiblement iden
tiques.
Enfin au centre même des deux cônes volcaniques constituant
Tahiti, tapissant la majeure partie des pentes intra-calderas, apparais
sent les sols ferrallitiques fortement désaturés les plus clairs, jau
nâtres à beige issus des roches andésitiques (Unité 7). Ils recouvrent
plus de 20 km2. Syajoutent, à l'endroit de la cheminée, des sols issus
des roches grenues et qui ne couvrent, quant à eux, guère plus de 1 km2.
Ils ont pour caractéristiques communes leur richesse en matière organi
que, leur faible profondeur. La fertilité des premiers, très acides,,
très fortement désaturés, est très médiocre, celle des seconds, du fait
d'une réserve calco-magnésienne assez importante, est un peu meilleure.
Situés au centre de l'ile et de la presqu'ile, à l'amont des
deux principales vallées, ces sols sont difficilement accessibles.
Il est un autre type de pentes, modelées par les formations
colluviales accumulées au pied de certains versants, de certaines fa
laises, surtout en bordure de la plaine côtière et tout particulière
ment dans le 5-5-0 de l'ile et de la presqu'ile. Il s'y développe des
sols peu évolués d'apport (Unité 21), nettement plus riches que les
précédents, situés sur des déclivités parfois faibles, mais pouvant
aussi atteindre 70 à 80 %.
Le matériau colluvionné est constitué par un mélange de ma
tériaux fin et grossier à dominante argileuse ou limoneuse en surface,
enrichÉen minéraux résiduels riches en bases. Les sols y sont profonds,
- 17 -
bien structurés, riches en matière organique (8,6 % en moyenne). Le
complexe d'échange y est assez bien sturé 1Er 10 à 20 mé de cations échan
geables, calcium, magnésium et potassium, bien répartis, ce que traduit
le pH faiblement acide.
Lorsqu'ils sont situés sur les pentes les plus modérées, in
férieures à 50 %, ces sols figurent parmi les meilleurs. L'on y trouve
des pâturages et l'on peut y cultiver, dans de bonnes conditions, la
vanille, la patate douce, le manioc ainsi que les agrumes sur les pen
tes les plus faibles, des légumes, le caféier.
d) Mise en valeur et protection·des pentes: l'érosion,
pour une pente donnée, dépend du couvert végétal et des pratiques cul
turales.
Pour les pentes abruptes, la seule spéculation permettant de
les mettre en valeur est la reforestation ; il en est de même des sec
teurs sensibilisés par l'homme à l'action de l'érosion. La forêt est
en effet l'une des seules végétations assurant la couverture permanen
te du sol ; de plus, elle engendre une litière protectrice qui freine,
le ruissellement tout en enrichissant le sol en matière organique qui,
elle-même, exerce une action bénéfique sur la structure, la porosité.
La prairie, grâce à son tapis graminéen permanent, et s'il
est suffisamment dense, protège aussi, très efficacement le sol tout
en favorisant sa bonne structuration. De telles prairies ont été amé
nagées mais sur des pentes relativement modérées et-le plus souvent sur
sols colluviaux. Si la pente est trop forte, le piétinement du bétail,
le façonnement de cheminements favorisent le déclenchement de l'érosion
et cela d'autant plus vite que la charge est plus importante.
Pour ce qui concerne les cultures, le travail du sol qui leur
est nécessaire, sa mise à nu périodique sont des points qui le sensi
bilisent à l'érosion. Certaines cultures, celles qui ~'assurent qu'un
recouvrement partiel, ou qui ne recouvrent le sol que trop lentement
ou celles qui exigent de nombreuses façons culturales, de même que les
cultures en rangées qui concentrent l'écoulement des eaux, favorisent
plus que d'autres l'érosion.
- 18 -
Sans que l'on puisse songer à supprimer totalement l'érosion
sous de telles cultures, il est toutefois possible de la réduire en
adoptant les mesures appropriées décrites précédemment.
e) Influence des cultures maraîchères intensives sur
l'évolution du sol: il y a peu de temps encore, l'essentiel des pro
duits maraîchers consommés à Papeete était le produit des sols des pen
tes de petites vallées ou vallons, mises en valeur en arrière des zones
urbaines de la côte ouest, jusqu'à l'altitude de 500 m environ. Seules
une dizaine d'exploitations, totalisant une vingtaine d'hectares,demeu-
rent aujourd'hui exploitées.
L'une d'entre elles a été étudiée, dans le cadre d'une étude
plus générale, située sur une pente de 50 %, recouverte d'un manteau
de sols ferrallitiques faiblement désaturés. Les cultures y sont effec
tuées, année après année, sans aucune précaution antiérosive,de sorte
que l'érosion oblitère le sol de 1 cm chaque année; et en certains
secteurs, cultivés ainsi depuis 3 ou 4 décennies mais avec des pério
des de jachères, le mamou se rapproche dangereusement de la surface.
Malgré tout, grâce à l'apport d'un engrais complexe avec base organi
que, les cultures continent à y prospérer et le sol ne semble pas de
voir trop se dégrader. Sa structure demeure bonne, de même que sa te
neur en matière organique malgré les apports peu importants. Grâce aux
apports de N.P.K., de calcium, de magnésium inclus dans l'engrais, la
richesse intrinsèque du sol tend à s'accroître. Il s'appauvrit cepen
dant en potassium, mais la saturation, déjà naturellement élevée,
augmente. Malgré tout y apparaît une certaine acidification, due vrai
semblablement au sulfate d'ammonium contenu dans l'engrais.
3.3. - Dans les plaines et basses vallées: des sols fortement
enrichis mais fréquemment soumis à l'emprise de l'eau
Les sols des plaines, comme des terrasses alluviales des bas
ses vallées, sont des sols jeunes d'apport aolluvio-alluvial, en géné
ral fortement enrichis en minéraux résiduels riches en calcium et ma
gnésium, hérités de la roche-mère, et qui peuvent constituer jusqu'à
- 19 -
20 % du poids du sol, enrich~aussi en bases et silice apportées en
solution par les eaux de drainage des parties hautes de l'île. Le bi
lan final aboutit à conférer aux sols ainsi constitués, une richesse
équivalente à celle de la roche basaltique saine.
a) Une contrainte majeure: l'emprise de l'eau: Leur
cbte peut atteindre 3 à 5 m en certains des endroits les plus larges
de la plaine, mais bien souvent ces sols n'émergent que de très peu
au-dessus du niveau de la pleine mer ou des plus hautes eaux, et rares
sont ceux qui ne sont pas soumis, à profondeur variable, à l'emprise
de l'eau. Tant qu'elle n'atteint pas, ne serait-ce qu'une partie de
l'année, les deux décimètre, supérieurs, il n'y a pas de problèmes et
c'est, heureusement, souvent le cas. Dans le cas contraire le drainage
s'impose, encore faut-il qu'il soit possible, sinon le lot commun des
sols sera de subir en engorgement total, voire l'inondation à chacune
des périodes de fortes précipitations. La superficie totale des sols
ainsi touchés avoisine les 800 ha. Il existe aussi des secteurs dépri
més, engorgés en permanence, submergés en saison pluvieuse, ou peuvent
se constituer de véritables marécages tourbeux dont la superficie to
tale atteint 80 hectares.
b) Fe~tilité des sols modaux ou à hydroIDOrphie de pro
fondeUX' ;r:ssus' de matériaux transportés" remaniés·, ces sols sont de
texture variable aussi bien latéralement que verticalement et davantage
encore pour les· sols alluviaux, mais à dominance limoneuse en surface
avec, localement, accentuation de la phase sableuse ou argileuse. Ces
caractéristiques texturales' sont généralement très favorables, permet
tant un travail relativement aisé, d'autant plus que la structure, la
porosité, la perméabilité y sont bonnes. Cela peut parfois être relati
visé p~ la présence d'éléments gross±ers,ou l'apparition d'une stra
tification due à la granulométrie variable des dépôts. Les premiers·
sont assez fréquents, aussi bien dans la plaine que les terrasses al
luviales" mais épars· et peu gênants. J rares· sont en effet, à faible
profondeur, les concentrations tmportantes de graviers ou galets. Dans
les alluvions, fluviatiles, les stratifications', souvent nettes" ne sont
véritablement gênantes que lorsque, cas rare, apparalt une strate argi
leuse proche de la surface.
- 20 -
Il se maintient dans le sol, de texture moyenne limono-argi
leuse,bien ressuyé,et en période pluvieuse, une réserve d'eau utilisa
ble de 30 à 40 mm pour les 25 cm supérieurs. Elle décroît certainement
fortement en période la plus sèche, sans que cela pose problème en ces
lieux où l'irrigation par aspersion est aisée.
L'enrichissement du matériau, simultanément en calcium, ma
gnésium et silice, favorise la néoformation, à côté de la métahalloy
site, de montmorillonite dont la capacité d'échange spécifique avoisi~
ne 100 mé/100 g. Bien que peu argileux, le sol acquiert donc des pos
sibilités de fixation des cations bien plus élevées qu'ailleurs, et
satisfaites, pour le moins, aux trois-quarts. Seul, le potassium peut,
mais en profondeur seulement, être déficient. Le phosphore total est
aussi présent en quantités importantes dont seule une faible proportion,
suffisante toutefois en su~face, se retrouve sous la forme utilisable
par les plantes, la majeure partie en étant très fortement fixée par
le sol.
Toutes ces données pe~ettent de classer ces sols, non sou
mis à l'hydromorphie,dans la catégorie des bons sols, ce que traduit
le pH faiblement acide à neutre.
c) Impact des cultu~es tntensives ~ Depuis une dizaine
d'~nnées, les cultures maraîchères ont été implantées puis développées
dans la plaine littorale, à un moindre degré dans les· vallées. L'on
pouvait en craindre, compte-tenu en particulier du travail fréquent du
sol qu'elles nécessitent, de l'absence prolongée de couverture protec
trice, des faibles apports 0rganiques, une certaine détérioration des
sols. Or celle-ci s'avère relativement modérée. Les propriétés physi
ques ne sont, après- une dizaine d'années de cultures, que peu endomma
gées, la perméabilité demeure identique, seules la structure et sa sta
bilité sont partiellement dégradées. Cela n'apparait pas pour l'instant
préjudici~le aUX cultures, mais il faut s'en méfier et, dès à présent,
y porter remède. Cette dégradation est à mettre en parallèle avec une
chute de plus du quart de la teneur en matière organique, à laquelle
il serait possible de remédier par l'introduction d'engrais vert ou
;c
~ .r..\
- 21 -
de compost, seules étant actuellement apportées de faibles quantités
de fiente de poule. Le complexe absorbant varie peu ; le calcium et le
magnésiùm, bien qu'apportés à très faibles doses par les engrais, se
retrouvent dans le sol. Cependant et malgré des apports importants, la
déperdition du potassium s'accentue en surface, mais surtout dans les
horizons minéraux. Il y a donc lieu, sous cultures, mêmes fertilisées,
de surve~ller particulièrement cet élément et, dans la plupart des cas,
d'apporter des doses élevées d'engrais potassiques, en liaison en par
ticulier avec la culture des légumes-racines, gros consommateurs.
Quant au phosphore, si le sol retient fortement la majeure
partie de celui apporté par le phosphate bicalcique et le phosphate
d'ammonium, une partie suffisante en demeure toutefois à la disposi
tion des cultures.
Le problème majeur posé par ces sols réside dans le maintien
à un niveau satisfaisant du couple matière organique/structure, en la
surveillance de la teneur en potassium échangeable.
d) Cas des sols hydromorphes. Ils recouvrent, dans la
plaine littorale, nous l'avons vu, plus de 800 ha, mais sont de plu
s·ieurs types dépendant du drainage qui, lui-même, dépend de la confor
mité du terrain, de sa pe~abilité, et de la profondeur de la nappe.
Dans les secteurs légèrement dépressionnaires et fermés, à
nappe peu J?rofonde,le sol est engorgé pratiquement toute l'année, l'eau
affleure ou même le submerge lors des fortes· précipitations. Il s'y
crée des zones de plus· en plus marécageuses vers le centre, à végéta
tion spécifique qui peut s·, accumuler et constituer de' la tourbe.
Dans· de nombreux autres· secteurs, en périodes pluvieuses
p~longées, la nappe pourra encore affleurer mais l'écoulement naturel
p0uvan~ être as~uré, son niveau décroltra ensui~e lentement dès l'ar~
~êt de celles~c~, m~nt cependant de son empreinte faite de tâches
ro~~lle la zone de fluctuation : c'est le domaine des sots hydromorphe&1Tn:'n~r-au:x: (Un~'t~ 18).
Si les caractéristiques chimiques de ces derniers varient
peu par rapport à celles des sols· non hydromorphes·, leurs· caracté~is....
tiques phys~ques se font parfois très contraignantes avec l'apparition,
- 22 -
en particulier, d'horizons compactés et asphyxiants tout près de la
surface, et parfois d'un niveau durci à une cinquantaine de centimè
tres au-dessous. Lorsque le drainage est possible et permet l'évacua
tion rapide des eaux excédentaires, d'abaisser et de maintenir le plan
d'eau en-dessous de la zone explorée par les racines, lorsque donc la
maitrise sur l'emprise de l'eau est possible, ces sols peuvent recevoir
le même usage que les sols non hydromorphes. Dans le cas contraire ils
peuvent convenir aux tarodières (sur buttes) et si l'emprise de l'eau
est vraiment trop forte, ils ne peuvent être utilisés.
Les sols tourbeux des secteurs marécageux, peuvent, si la
maitrise de l'eau y est possible, être adaptés aux cultures maraichères
(à Papara) et aussi vivrières avec de bons résultats ; mais il faut se
garder de ne pas trop abaisser le niveau de la nappe afin de ne pas
provoquer un assèchement irréversible des horizons organiques supérieurs
du sol.
4 - CARACTERISTIQUES MARQUANTES DE CES SOLS ISSUS DE ROCHES VOLCANIQUES.
4.1. - Texture et minéralogie
La texture de ces sols, issus de roches sans quartz, od les
sables sont constitués de minéraux résiduels (silicates ferro-magnésiens
est augite très fine avec parfois jusqu'à 90 % de particules < 20 ~.
Si les sols encore peu difféxEnci.és, généralement graveleux,
tels certa~ns sols bruns eutrophes, ont une texture sableuse, si les
sols peu évolués d'qpport, des plaines et des vallées, généralement à
dominante limoneuse, peuvent l'être aussi fréquemment, la plupart des
autres sols ont une texture oscillant entre les deux pôles argileux et
limono-argileux.
o102030405060708090
Texture dessols de pentesmoyennes de 0 à 50 cm.
O~"""T'"---r---::'r-"""T""---.----::llr---'---r---''---+-'''''''''---r--r--""''T""---'--+-'''''''''''--r-''--''''100
Texture dessols de plainesmoyennes de 0 à 30 cm.
- 24 -
Mais les termes argileux et limoneux peuvent, ici, se rappor
ter à des matériaux de nature tout à fait différente. Le sol peut ren
fermer des argiles et limons vrais au sens minéralogique du terme
mais parfois les fractions granulométriques auxquelles se rapportent
ces termes sont totalement dépourvues de minéraux argileux.
Dans les plaines, les sols contiennent de la montmorillonite
de néoformation ; sur les pentes, en fonction de leur jeunesse et de
leur orientation, la métahalloysite peut-être plus ou moins abondante,
plus de 50 % parfois sur la face ouest sous le vent, tandis que sur
la face au vent, la désilicification plus ou moins poussée entratne,cor
rélativement,l'apparition d'une fraction gibbsitique plus ou moins im
portante. A l'extrême, dans les sols les plus anciens des plateaux, la
disparition quasi-totale de la métahalloysite n'en laisse pas moins des
sols qualifiés d'argileux ou limono-argileux bien que constitués pres
que exclusivement d'oxydes et hydroxydes de fer, titane, aluminium.
Selon les cas, ces termes auront donc des significations très différen
tes quant à certaines des propriétés du sol qui leurs sont rattachées,
capacité d'échange ou de rétention d'eau par exemple. Et c'est ainsi
que l'on aura, paradoxalement, des sols qualifiés d'argileux mais à
réserve hydrique faible et qui s'assècheront très vite, d'où l'impor
tance d'en connaître la nature des composants.
4.2. - Une structure généralement bien développée et stable
Des observations in situ, des tests réalisés, ressort la
grande s-tabilité de la structure des sols issus- des roches basaltiques.
Même sous- cultures intensives, malgré les travaux multiples, l'exposi
tion aux intempéries, son état demeure satisfaisant (1S = 0,2 à 0,4).
Le développement de cette structure fine et stable o~ le fer, et sur
tout la magnétite, joue un grand rôle, tout particulièrement dans les
sols dépourvus d'argile minéralogique (oxydisols), fait que les sols,
et en particulier ces- derniers, ont, vis~-v!s de l'eau un comportement
de sols à dominante sableuse, permettant une infiltration rapide tout
au moins dans leur tranche superficielle. Le ruissellement, et par con~
séquent l'érosion, s'en trouvent ralentis, Pour les sols de pentes sous
cult~es, sans précautions antiérosives, les pertes de terre peuvent,
ce:r;tes-, demeu:r;>er j:~rtantes (8OT/ha/an sur une pente de 50 %) mais-
Texture dessols de plateauxHorizons A (0-15 cm).
Texture dessols de plateauxmoyennes de 50 à 100 cm.
80 70 60 40 30 20 10 o
..,~.
- 26 -
sont sans commune mesure avec celles citées par Roose pour la COte
d'Ivoire (295 t/ha/an pour une pente de seulement 23 \,.
4.3. - Une capacité de rétention d'eau variable, parfois très
faible.
La côte sous le vent, à l'ouest de Tahiti, avec des précipi
tations moyennes n'atteignant pas 2 mètres, est le secteur le moins
arrosé de l'Ile, qui peut connaître une certaine sécheresse de Juin à
Septembre (ex : Paea = 1500 mm/an et 50 à 60 mm au cours des mois de
Juin à Septembre). En ce même secteur, jusqu'à des altitudes de 400 à
500 m, de même que sur toute la frange côtière sud, les précipitations
atteignent 2500 mm ; et partout ailleurs, elles sont supérieures à cette
valeur, le gradient pluviométrique cro~ssant en fonction de l'orienta
tion des versants aux vents dominants et avec l'altitude.
La réserv~ d'eau utile emmagasinée par le sol ~ra fonction
de la quantité et de la qualité des matières colloldales entrant dans
sa composition. Elle décrolt ainsi très nettement des sols des plaines
côtières-, renfermant de la montmorillonite, aux sols des plateaux dé
pourvus de toute argile minéralogique, en passant par les sols à méta
halloysite des- ~ntes. La hauteur d'eau utile pour des sols bien res
suyés, en saison pluvieuse s'établit en effet ainsi pour la tranche
supérieure de 25 cm :
- plaine côtière (sol limono-argileux à montmorillonite) = 43,8 mm
- pente (s.ol limono~argileux à métahalloysite) = 22,9 mm
- plateau de Taravao (oxydisol argilo-limoneux sans-
argile vraie) . = 6,2 mm
- 27 -
~~'0 20 !Ill"" 00 10 20 30 40 !Ill"" 00 10 20 30 40 !Ill 60 70 80 90'. ! 1
20 20 ,:~;';/',: /~~',40 40 40 ';:;'/~'"~:' ~~//,., '
&0 60 pF4.2 60 pF 4,2
80 80 80
100 P. Hyd. 100 100P.Hyd. P.Hyd.
'20 120 120c:m cm cm
Sol de plateau Sol de la plaiJl8 fillorale Sol SUI pante 150%)'n,dis.1l 1101 pou 'vold d'spponl 1101 ftrrlUl'iq.. _ml.1 llha'UI')
_ Réserve hydrique utile.
Ainsi sur les plateaux, où le mois le plus sec reçoit plus
de 100 mm d'eau, le sol constitué quasi-exclusivement d'oxyhydroxydes,
très filtrant, s'assèche rapidement. Les plantes à enracinement essen
tiellement superficiel (pâturages) en souffrent en saison la plus sèche,
durant laquelle la teneur en eau se rapproche dangereusement du point
de flatrissement. Seule la pénétration de racines dans les couches
plus· profonde permet le maintien de l'alimentation hydrique.
4.4. - Des sols riches en matière organique
Un fait est frappant pour qui lit la notice de la"carte pé
dologique" (R. Jamet), la grande majorité des sols y sont classés "hu
mifères", sauf dans la plaine littorale où les teneurs moyennes y
atteignent cependant 6 %.
~artout ailleurs les pourcentages tournent, pour le moins,
autour de 8 à 9 %, pouvant atteindre ou dépasser 20 \, particulièrement
sous végétation à base de fougères'. La cause en est une activité bio
logique vraisemblablement assez réduite, d'où une lente humification
puis minéralisation, ce que traduit le rapport c/N souvent élevé, su
pér~e~ à 15, parfois à 20 ou 25. Cela pour l'horizon humifère Al, mais
au-dessous la matière organique pénètre aussi profondément, à des te
neurs relativement élevées; il est fréquent d'en trouver de 3 à 5 %
vers 30140 cm et parfois encore plus de 1 % vers 1 mètre.
- 28 -
L'humus, produit de la décomposition de cette matière organi
que, joue un rôle capital dans la fertilité des sols et particulière
ment dans les sols dépourvus de minéraux argileux. Il intervient dans
la structuration, la formation du complexe absorbant et, outre son rôle
propre d'aliment lors de sa minéralisation, il favorise aussi l'action
des engrais minéraux en facilitant leur absorption à travers la membra
ne cellulaire des radicelles. Ce rôle parait très important ici, parti
culièrement pour les oxydisols des plateaux: l'engrais minéral appor
té, aux cultures maraîchères en particulier, est nettement valorisé en
présence de fiente de poule, même en petite quantité ; les rendements
s'en ressentent nettement.
Les sources de matière organique sont peu importantes à
Tahiti fiente de poule essentiellement (pour les cultures maraichè
res) ; le compostage nlest que peu pratiqué, et cependant la solution
d'avenir pourraIt résider dans le compostage des ordures ménagères pour
lequel existe un projet.
Même après 8 ou 10 années de cultures intensives, aussi bien
en plaine, que sur pentes ou plateaux, les teneurs en matière organique,
après une chute rapide, importante de 30 à 40 %, se maintiennent géné
ralement autour de 5 %, malgré le faible niveau des apports. Cependant,
l'emploi des engrais chimiques en quantités de plus en plus grandes ont
tant fait croltre les rendements que l'on a beaucoup trop négligé les
amendements organiques. Car les observations montrent, qu'à la longue,
avec les· seuls engrais minéraux ou des apports faibles de matière orga
nique, les rendements finissent toujours par décroitre. Certains cul
tivateurs semblent avoir pu pallier partiellement à ce phénomène en
employant des engrais renfermant, à côté des éléments chimiques, une
base or-ganique,le "Wil-Gro- plant foods".
4.5. - Une capacité d'échange cationique variable avec le pH
C'est un phénomène courant, particulièrement dans les oxydi
sols ou sols des plateaux, certains sols de pentes modérées, très ri
ches sinon quasi-exclusivement constitués d'oxyhydroxydes de fer et
- 29 -
aluminium (et de titane dont le rôle est mal connu) dont la capacité
d'échange normale, dans le milieu considéré de pH voisin de 5,5, est
de l'ordre de 4 mé/l00 g, mais dont la charge varie très largement avec
le pH : charge + en-dessous du point isolectrique, charge - au-dessus
de celui-ci, point qui correspondrait pour la goethite à un pH voisin
de 8 (Andriesse, 1975) et de 6 pour la gibbsite. La détermination de
la capacité d'échange, en milieu tamponné à pH 7,0, a pour effet de
la surévaluer et d'autant plus que les oxydes de fer et surtout la
gibhsite sont plus abondants, et que le pH du sol est plus bas. C'est
ainsi que des mesures, effectuées au pH réel du sol, indiquent, pour
l'ensemble des sols riches en oXY:lydroxydes, une capacité d'échange
réelle inférieure en moyenne des 2/3 à celle obtenue à pH 7,0 et ce
jusqu'à pH 5,2, elle est donc surévaluée de 3 fois en moyenne. Pour
les sols moins acides, jusqu'à pH 5,7 elle est inférieure, en moyenne,
de 59 ~, et au-delà de pH 5,7 la capacité d'échange n'est que faible
ment surévaluée de 10 à 20 % par la méthode classique.
Sur le plan pratique, cela signifie que les oxydisols et les
autres sols ferrallitiques, riches en oxyhydroxydes, n'ont qu'une ca
pacité d'échange cationique réelle extrêmement réduite, mais suscepti
ble de croître dans de larges proportions avec la croissance du pH,
d'où l'intérêt d'y apporter des amendements susceptibles de rem?nter
celui-ci dans des limites raisonnables, mais au moins jusqu'à pH 5,7.
5 - LE POTENTIEL AGRONOMIQUE - CLASSIFICATION DES TERRES SELON LEURS
CAPACITES AGROLOGIQUES
La capacité agrologique d'une terre ou ses qualités vis-à-vis
de l'ag~iculture dépend de plusieurs facteurs: de ses caractéristiques,
de Sa natu~e propre, mais aussi de facteurs externes comme le climat
et la topographie, cette dernière étant, et de loin, la plus influante
à Tahiti. Ce seul facteur peut réduire fortement ou même annihiler les
aptitudes d'un sol à la culture ou même à la reforestation. La pente,
avec son potentiel d'érosion, constitue donc, ici le plus souven~ le
- 30 -
premier facteur intervenant dans la classification des terres quant à
leur valeur sur le plan agricole ou forestier ; car il est évident que
des sols de fertilité identique ne recevront pas le même usage selon
qu'ils se trouvent en un secteur de faible pente ou de pente plus ac
cusée.
SUr la Carte des "aptitudes culturales et forestières", la
carte morphologique apparaît en fond ; elle sert de base à la classi
fication des terres, partagées en 7 classes regroupées en 4 grands en
sembles selon qu'elles sont ou non cultivables ou reboisables ou inu
tilisables. Les facteurs édaphiques peuvent être, prioritairement, pris
en compte jusqu'aux pentes moyennes, au-delà, la pente apparaît comme
le premier facteur limitant.
5. 1. - TflNLflA c.ul.Uva.ôl.u
De richesse très variée, situées en zones planes ou de pentes
faibles, facilement mécanisables, ces terres sont susceptibles de don
ner de bonnes productions. La qualité des sols, associée à certains
facteurs externes, permet de les différencier en deux classes :
CrASSE 1 : TERRES DE BONNE CAPACITE AGROWGIQUE.
Ce sont les plus riches, les plus productives, pouvant por
ter toutes sortes de cultures, des pâturages. Elles sont suffisamment
profondes, à l'abri de l'érosion; parfois humides, elles peuvent être
drainées ; ou au contraire irriguées en saison de pluviosité défici
taire. Bien qu'elles soient riches, la culture intensive de ces terres
requiert des apports d'engrais minéraux, mais aussi d'amendements or
ganiques et une rotation des cultures. Elles sont localisées dans la
plaine littorale et les basses vallées.
CLASSE 2 : TERRES D'ASSEZ BONNE CAPACITE AGROLOGIQUE.
Cette classe englobe des sols de fertilités variées, situés
sur des pentes inférieures à 20 t. Grâce à leur bonne perméabilité,
l'érosion n'y est que peu ou pas visible, ne nécessitant qu'une bonne
conduite de la pratique culturale.
CLASSE 3
- 31 -
Certaines de ces terres, très peu étendues (sur colluvions)
sont assez riches et ne présentent pas de contraites particulières.
D'autres, de qualité voisine, présentent un importanthandi-
cap lié à leur pierrosité. L'utilisation à des fins agricoles y est
possible avec une bonne productivité mais sans mécanisation. Ces terres
pourraient convenir, particulièrement, aux plantations arbustives (caféier)
d'agrumes. Elles correspondent aux plateaux agglomératiques de la par-
tie ouest de l'île: plateau de Tamanu, de Rata •••
Les terres les plus étendues de cette classe sont localisées
sur les plateaux basaltiques, de la presqu'île en particulier. Ces
sols so~t marqués par des déficiences chimiques importantes, une ali
mentation hydrique parfois insuffisante, mais possèdent, par ailleurs,
des caractéristiques physiques favorables. Une fertilisation importante
et bien conduite permet d'en remonter le potentiel à un niveau satis
faisant, permettant la création de bons pâturages ou une agriculture
intensive,mécanisée,avec de bons résultats. Pour les cultures annuel
les exigeantes, l'irrigation y est cependant indispensable.
Terres de qualité souvent inférieure, parfoi& équivalente à
celle de la classe précédente, mais handicapées !)ar la pente (jusqu'à
50 %) ou d'accè& difficile, ou supportant un grave handicap (hydromor
phie},susceptible d'être réduit.
TERRES DE CAPACITE AGROWGIQUE MOYENNE A TRES
MOYENNE.
Elle& comprennent: - des terres d'assez bonne fertilité dont les li
mitations à l'emploi sont essentiellement dues à la pente compris€ en
tre 20 et 50 %. Les cultures intensives y sont possibles s~ elles sont
associées· à de bonnes façons culturales; et des mesures préventives de
l'érosion sont·nécessaires si l'on veut limiter celle-ci. L'irrigation
y est indispensable pour les cultures à cycle court (cultures maraîchè
res). Ces terres englobent les sols colluviaux et les sol& ferralliti
ques les plus riches de la côte Ouest.
- 32 -
- des terres de fertilité très faible, aux carac
téristiques les rapprochant des sols des plateaux basaltiques, chimi
que1l1ent ~fictents-lJlâîsfaciles~ améIiorer. Bien-que situœssurperi;"
tes faibles ( < 20 %) elles sont fortement handicapées par leur situa
tion en amont des vallées, d'accès très difficile, et un important ra
vinement (plateaux de vallées, au vent de l'île).
- des terres d'origine basaltique de la plaine
littorale, engorgées une grande partie de l'année, mais dont les qua
lités peuvent être nettement améliorées par le drainage.
- des terres calcaires sur rœ.tériau corallien, peu
étendues à Tahiti, de très faible fertilité.
CLASSE 4 : TERRES DE MEDIOCRE CAPACITE AGROLOGIQUE.
- terres doublement handicapées par une très faible
fertilité naturelle et des pentes assez fortes de 20 à 50 %, sensibles
à l'érosion et le plus souvent d'accès difficile.
- terres de pentes identiques, possédant un poten
tiel de fertilité nettement supérieur mais limité par, outre la pente,
une assez forte pierrosité et le ravinement.
5.3. - TeMeA non a.ppJWp!Ù.éeJ.i à. la. c.uUwz.e, pouva.nt me ILeooi6éu
CLASSE 5 ; TERRES DE MAUVATSE CAPACITE AGROLOGIQUE.
Cette classe regroupe les· sols situés sur les pentes' très
fortes de 50 à 100 % qui, (sauf exceptions) ne peuvent convenir qu'à
la reforestation, lorsque l'accès en est possible, et des sols d'alti
tude supérieure à 900/1000 m, sur pentes parfois faihles (5-20 %) n'ex
cédant pas 50 %, caractérisés par une accumulation de matière organique
brute, très pauvr·es, très acides, pos'sédant une certaine toxicité alu
minique.
- 33 -
CLASSE 6 : TERRES DE TRES MAUVAISE CAPACITE AGROLOGIQUE.
y sont regroupés l'ensemble des sols sur pentes de 100 à
120 %, limite extrême reboisable et des sols d'altitude situés sur
des pentes excédant 50 %.
5.4. - TeNLM ~ablM
CLASSE 7 : TERRES DE CAPACITE AGROLOGIQUE NULLE.
Cette classe regroupe tous les sols situés sur les pentes
les plus escarpées > 120 %, et les terres marécageuses ou engorgées
ne dépassant que de très peu le niveau de la pleine mer, au drainage
impossible.
5. 5. - Ta.ble.aux de. e-ta4~.i.6.i.c.a.ü.o n dM :teJtILe.6 e;t de le.uJ1.l.J a.pÜdM
pages 34 à 40 )
...-----------.------,---------------,------------,-------- ----- -._- .------Classification desterres selon leurcapacité agrol09iqu~ Locaiisationunités pédologiquescorrespondantes •
QualJtés intrinsèques des sols
Facteurs limitantsAméliorations, travaux
possiblespente Autres contraintes
Aptitudes
!Il
i'1t1l...n...III
Km2
TERRES CULTIVABLES :
CLASSE 1 : TERRES DE Plaine littoBONNE CAPACITE AGRo- rale.LOGIQUE. Terrasses al
luviales desbasses vallées
sols fortement enrichis en minérauxrésiduels riches en calcium et maqnésium, et en silice.
Zonesplanesou pentes <5 \
.possibilité d'en-,.drainagegorgement localiséet passager en sai:son pluvieuse
facile Toutes cultures et pAturages.
ClniU 1'1 : solspeu 6volués d'apportcolluvio-alluvial
Clnit4 ao : solspeu évolués d'apportalluvial
CLUSE 2 1 TERRESD'ASSEZ BONNE CAPACITE AGROIOGIQUE.
.texture : dominante limoneuse
.structure : bonne et assez stable
.perméabilit6 : bonne
.matière organique : bonnes teneuret répartition (moyenne : 6 \ dansAl).capacité d'échanges moyenne A forte(32 mé/l00 g.en Al)..cations échangeables :moyenne - calcium : 13 mé ,
- maqnésium : 8 m6 en Al- potassium: 1,6
.saturation : forté• P20S : total : élevA _ 3 A 6 \
ass. : 150 A 600 ppm••réaction 1 faiblement acide en surface : (6, 1) neutre en profondeur :
(7,2)
•risque d' inonda-_~prévention difficiletion, et d'6rosion .cultures sur buttesinhérente, dansles basses val16ee
.mécanisation facile dans la. plaine littorale et sur les
terrasses alluviales suffisamment étendues des basses vallées.irrigation nécessaire et facile, en périodes sans pluies •
5 "20 \
27
14
J,
Clnit4 10 et 11 1
S.F. fortement désaturés humifères gihbsitiques sur basaltes (oxydisols)
Clni tA 14 : idemsur tufs bréchiques
Plateaux oureliques nonérocl6es desplanèzes.
.SOls d6silicifiés (peu ou pas de minéraux argileux)•texture : limona-argileuse Il argileuse.structure 1 fine, forte et stable.perm6abilit~ : forte.matière organique: teneur élevée,bonne répartition,moyenne : 9 \ en A~3\Il!Ocm
•très faible réser •irrigation n6cessaire pour •paturagesve hydrique utile les cultures annuelles améliorés< 10 \. .nécessit6 d'une fertilisation .cultures ma-.difficultés d'ap- importante (minérale et organi:- ra!chèresprovisionnement en que) .cultures vi-eau. .rotation des cultures vrières (ma-.accès souvent di! .mécanisation facile sur les nioc)ficile sur les pe- grands plateaux de la pres- •ananastits plateaux de qu'lle •agrumesl'Ile. •papayers
55
0,30
Class±~ication desterres selon leurcapacitl! agr~lq9~~qe Loca~isation
unitl!s· pédqlogiquescorrespondantes
Facteurs limitants
QualJ.tl!s intrinsèques des sols
pente Autres contraintes
Améliorations, travauxpossibles
Aptitudes
VIc:'0Il)'1.......n...Il)
1<m2
.capacitl! d'l!change : fortement dl!- 5 àpendante du pH, très faible au pH du 20 %sol - A pH 7,0 c 23 ml! en Al, 18 ml!en B ••cations l!changeables : sols trèspauvres en tous éléments (2,5 ml! enAl).saturation 1 forte dl!saturation< 10 ••P20S :.total : très l!levl! : 9 .,en
Al._ ass • : trop faible or foo ppm
.rl!action 1 fortement acide,pH : 4,5A 5,8.
Uni tI§ 21 : sols iBU Colluvions enl!valués d'apport bordure de lacolluvial plaine : Sud
presqu'tle
W1J1
0,80
4,5~.plantat1ons
arbustives(caféier). agrumes.cultures vivrières
.mécanisation facile, travaux . pâturagesselon les courbes de niveaux. .cultures ma
ratchères etvivrières•vanillères
impossible",-- .caféier•agrumes
Unit4 12 - pierro;;,.mécanisationsité (20 à 50 %1.accès difficile•.ravinement.
.texture variable•structure et poJ:osité 1 bonnes.matière organique : très l!levl!e(8 A 20 .).capacitl! d'l!change : l!levl!e à trèsl!levl!e.cations l!changeables : variables,jusqu'à 50 ml! en Al•saturation 1 moyennement ou faiblement dl!saturésP20S : total : élevé,
ass. : variable 100 il 700ppm•
•réaction : faiblement acide
Plateawc: desformations deremplissagedes hautesvallées,sousle vent del'tle,ol1 P <4000 mm
UnitA 12 : solsbruns eutrophes tropicaux sur aggloml!rats brl!chiques.
TERRES SUSCEPTIBLESD'ETRE CULTIVEES
CLASSE 3 : TERRES DECAPACITE AGROLOGIQUEMOYENNE A TRES MOYENNE,
UnitA 6 : S.F.faiblement ou moyennement désaturés,humifères sur basaltes.
SOus le ventde l'tle(ouest etS.O.) 011 P <2500 mm
Sols de profondeur moyenne modl!re..ment enrichis en minl!raux primairesrl!siduels calco-magnl!siens..texture : argileuse il argilo-limoneuse..structure : fine, bonne et stable..perméabilitl! : bonne.
2050 %
sensibilité à l'érosion.En culture intensive sans précautions antiérosivesérosion : 1 cm/an
.travaux à effectuer de préfé- .cultures marence avec mesures antiérosi- ratchères ouves : bandes d'arrêt, pailla- vivrières (pa-ge, bonne couverture. tates douces).nécessité d'une bonne ferti- .de préférencelisation minérale, d'arrendc- cultures ne néments orqaniques. cessitant que
peu de travauxJ, .t-
28
....... ----l ....L.... • ~__ __.__---L....-----.l---....
AptitudesAméliorations, travauxpossibles
Facteurs limitants
pente Autres contraintes
Qualj.tés intrinsèques des sols
Classi~ication d~s
terres selon leurcapacité agrolQ9l~~~ Locaiisationunités- pédqlogiquescorrespondantes,I -+ -+- -l-__l- -+ +- -+-----j
,....-----------r-------,------------------,----- ---- -- ---.-- ---- ------.- ------------..,--- - -- _. - --'---;;;(1)-'C'0(li...MI....n....(li
Km2
Unit4 21 : sols COte OUest etpeu évolués d'apport Sud de l'Ile,colluvial. en bordure de
la plaine.
Unit4 16 : S.F.faiblement désaturéshumifêres~ intergrades fersi«litiques.
OUest UePte Tataa,côte Sud,presqu'Ile.
.matière organiqu~ : teneur élevéeen AI (7 à 8 %).capacité d'échange : moyenne àélevée.cations échangeables : 15 mé en AI.saturation : 50 à 70 %,P20S : total: assez élevé: (2,2 %J
ass. : insuffisant « 100ppm.)
.réaction : faiblement à moyennementacide (pH: 5,7 à 6,2)
2050 %
.irrigation pour les culturesmaratchères..accessibles à la mécanisationjusqu'à 40 '.
.vanillères 0,15
2,70
Unit4 13 : S.F. Plateaux desfortement désaturés formations dehumifères, modaux remplissageou gibbsitiques sur. des hautesagglomérats bréchi- vallées.ques. Au vent de
l'Ile oùP > 4000 mm.
.sols assez fortement désilicifiés
.profondeur variable : 0,5 à 2 m
.texture : argileuse à limona-argileuse.structure : fine, bonne.perméabilité : bonne en AI.matière organique : la à 15 %.capacité d'échange moyenne.cations échangeables : très pauvresen tous les éléments.saturation : fortement désaturés,P20S - total : élevé 4 à 9 %.
ass. : fluctuant (60 à 250ppm.)
.réaction : moyenne à forte : pH =4,5à5,5,
5-20 % .réserve hydriqueutile réduite :5 à la ,.horizon compactéfréquent vers 50cm.accès difficile :en amont des vallées. ravinement
.fertilisation minérale élevée
.irrigation pour les culturesannuelles.mécanisation généralementimr;ossible
.cultures vivrières•bananeraies.certains arbres fruitiers(avocatiers)•plantationsforestières(bois d' ébénisterie)
5,50
Uni tA 20 : sols - Terrasses alpeu évolués d'apport luvialesalluvial. étroites des
moyennes vallées.
.proches de celles des mêmes sols dela classe 1
a à7/8 ,
.risques d'inondation et d'érosion,d'hydromorphie.pierrosité parfois notable.terrasses alluviales d'accès di~
ficile
.améliorations difficiles .bananeraies.taro
7.8
3 à 5?
vrières.pâturages
. culturessai- maratchères
.cultures vi-
.drainage obligatoire
.petite mécanisation horsson pluvieuse.irrigation en saison sèche
.horizon compactéfréquent vers 50cm..risque d'engorgement temporairesous fortes pluies
Plaineet
valléES
Plaine litto- sols minéraux : caractéristiques chiraIe, miques peu différentes de celles de
la classe 1 (unité 17),
UniU 18 et 19 :sols hydromorphes minéraux et organ!ques(secteurs susceptibles d'être drainés).
,.----,--------;-----,------------- -----,~-- -" --- --,---- -- -Classification desterres selon leurcapacité a9rolQ9~~ue Loca~isation
unités· pédologiquescorrespondantes
Qualités intrinsèques des sols
racleurs limitants
pente Autres contraintes
------ - ---------~---
Améliorations, travauxpossibles
r--- ------"
Aptitudes
--elle'0II>............n....ro
Km2
sols tourbeux 1 tourbe mésotrophe Plainefaiblement acide, riche en calciuméchangeable - Epaisseur 1 75 à 150 cmTourbe oligotrophe fortement acidemoins riche en éléments fertilisants
.risque de dessèchement irréversible si drainagemal conduit.
.drainage facile en tourbe mésotrophe, plus difficile pourles tourbes oligotrophes.
.culturés maraIchères. taro
vnitd 22 1 rendzi- Nord presqu'~ Sols'finement sableux ou graveleux.nes humifères le, OUest Ile Excessivement perméables.
Riches en calcaire actif, en calciumet magnésium échangeables.Déficients en potassium, phosphoreet oligo-éléments.Riches en matière organique bienévoluée.Parfois matériau mixte corallienet basaltique,
CIASSE 4 1 TERRES DEMEDIOCRE CAPACITEAGROLOGIQUE.
.très faible capacité de rétentiond'eau..réaction alcalinefixation du phosphore, chlorose.
_~ nette amélioration de ces contraintes.
.apports importants de matièreorganique (compost)..fumure minérale et oligo-éléments,.irrigation ménagée,
•cocotiers.cultures .maratchères sifort enrichissement organominéral et irrigation,
1,9
W-....1
vniM
vnitA
6} S.F. Très d4velop-fortemert pés sur toutedésatu- la frange côrés:humi tièrefères '
? -+ Caldera -. hautes vallées
.profondeur satisfaisante Ou faible(unité 7).texture 1 argileuse à argilo-limoneuse.structure 1 bien développée, parfoisfragile (unité 7).matière organique : teneur élevée 1
10 à 20 '"•complexe absorbant : assez bien développé mais fortement désaturé.P20S ass. , très pauvre (30 à 50
ppm.).réaction : fortement à moyennementacide, pH = 4,4 à 6
.20
50 '"
.sensibilité à .mesures antiérosives : bandes .cultures vi-l'érosion d'arrêt, paillage. vrières.accès le plus .forte fertilisation minérale•.plantationssouvent très dif- .mécanisation généralement im-' forestièresficile en particu-' possible, à déconseiller lors- .vanillèreslier dans la cal- qu'elle est possible.dera, les hautesvallées •
120
vnitA 1S : S.F.fortement désaturéshumifères, gibbsitiques sur basalte descônes secondaires.
Cônes éruptifs sis "l'est de l'tle et de lapresqu'Ile.
.sols rouges, profonds, de 20texture très fine argileuse " argilo- 50 %limoneuse.Les autres caractéristiques les rapprochent des oxydisols de la classe2 : faible fertilité chimique, bonnespropriétés physiques.
.sensibilité àl'érosion.
.forte fertilisation minérale.
.couverture végétale permanente..mécanisation à éviter
•pâturages. reforestation.cultures vivrières.
0,45
_________-1- -1- -+ + 1 - - ---.-------- - - - --1------_._- - ---
.--------------,-------,-------------- - - - --------- - --Classification desterres selon leurcapacité aqrolQ9l~~e
unités- pédOloqiquescorrespondantes
Loca"1isation Qua15tés intrinsèques des sols
Facteurs 11mitants
punte Autres contraintes
Amélioratlon~, travauxpos~iblcs
Aptitudes
- in
"'Uli>....~..."...li>
Km21----- - -
Unit~ 12 1 solsbruns eutrophes tropicaux, humifèressur agglomérats bréchiques.
TERRES NON APPROPRIEES A LA CULTURE 1
CLASSE 5 1 TERRES DEMAUVAISE CAPACITEAGROLOGIQUE. ,
Idem unité Idem unité 12 - classe12 classe 2, tiel de fertilité.mais sur pen-tes plus fortes.
2 : bon poten- 20
50 "
.pierrosité•ravinement.accès difficile
.mesures antiérosives selon letype d'agriculture
.cultures viIvrières.plantations~rbustives (caféier).agrumes (surles pentes modérées)
5,20
U6+7+2B
490
Unit~ 7 1 S.F. fortement dêsaturés humifères sur autresroches.
Unit~ 6blement Adésaturéstes.
: S.F. fai Même localisa- Comparativement aux mêmes sols de lafortement 'tion que dans classe 4 1
sur basal- la classe 4 .la profondeur tend à se réduiremais sur pen- .les éléments grossiers croissent surtes plus ac- les pentes les plus fortescentuées. .les autres. caractéristiques des sols
varient peu.
50100 \
.grande sensibilité à l'érosion.les difficultésd'accès croissent.relief plus morcelé
.défrichement â éviter .â laissersous végétation naturelle(forêt) cu reforestation(landes à fougères)
wCD
1
UniU 15 1 S.F.fortement d6satqrêshumifères gibbs~ti
ques des cOnes secondaires.
Unit~ 21 : sols Pourtour depeu évolués d'apport l'tle.colluvial.
Il
idem classe 3 : bonne fertilité phy- 50sique et chimique - profondeur satis- 100 "faisante.
.très sensible àl'érosion
.défrichement à éviter •plantationsforestières(essences nobles)
0.25
4.40
Unit~ 2 B : sols Pentes fortesbruns eutrophes tro-picaux, peu diffé-renciés d'érosion.
.texture limono-argilo-sableuse;struoture : bonne, ct stable.réserve minérale calco-magnésienneimportante.matière organique : environ 10 ".faible désaturation.réaction faiblement acide à neutre
sotoo \
.'lraveleux oucaillouteux.profondeur réduite.très forte érosion
.iùem .cl conserversou:. vé\q(;tation naturelleou plantationsforestières
Classification desterres selon leurcapacité agrolQ9~que LocaiisationUnités pédologiquescorrespondantes
Facteurs limitants
QUalJtés intrinsèques des sols
pente Autres contraintes
Améliorations, travauxpossibles
Aptitudes
:q'tlID
"Ho....n....lD
Km2
Unitd 8 et 9 1 Pentes modé-sols fer-l podzolisés r'es altituralliti- ou qibbsi de > 9OO/100cques for- tiques mtementd'saturésd'altitud
ClASSE 6 : TERRES DETRES MAUVAISE CAPACITE AGROLOGIQUE.
Sols très pauvres:.forte accumulation de matière organique peu décomposée..sols très fortement désaturés..pauvres en phosphore assimilable,.forte acidité.
10-50 % • faible profondeur.toxicité aluminique..accès très difficile.
.fertilisation minérale imporante
.amendements calciques,
.à conserversous végétation naturelle ou plantation forestières,
14
Sols de très faible ou faible épais- 100seur, riches en matière organique et 120 %en bases, moyennement acide~
Unitd 2 : sols·bruns eutrophes tro~
picaux,peu différenciés,ou peu 'voluésd'érosion brunifiés.
Unitd 4 et 5 : solsd'altitude : i-andiques fe~alliti
ques.-bruns dystrophes.
1
TERRES INUTILISABLES
Toutes pentes très fortes
Pentes fortes d'altitude > 900/1cxx>m
Sols très riches en matière organique accumulée ou incorporée..importante désilicification,grandepauvreté chimique et très forte désaturation du complexe/< 5 %).forte capacité de rétention en eau..sols bruns très fortement acideset toxicité aluminique,
50100 %
50120 %
.très forte érosion•caillouteux..très faible profondeur.
.profondeur réduit
.grande sensibilité à l'érosion.toxicité aluminique.accès extrêmementdifficile
Néant
Néant
.à conserversous végétation naturelle ; reboisement possiblelorsque laprofondeur lepermet, dansles secteursles plus accessibles.--------.à conserversous végétation naturelle
106
14
CLASSE 7 : TERRES DECAPACITE AGROLOGIQUENULLE.
Unitd 4 : s'olsd'érosion à profilpeu différencié, trèlhumifères, d'altitu-de. '
Tous reliefstrès escarpés des hautssommets >
900/1000 m
Sols acides, très riches en matièreorganique, très peu épais, au potentiel de fertilité médiocre.
> 120% .inaccessibles depar la pente et lalocalisation
Néant .végétationnaturelle
147
UlClassification des c
Facteurs limitants 'Cterres selon leur ID
I\méliorations, travaux '1capacité agrolo9i~ue Locaiisation Qualités intrinsèques des sols Aptitudes '"possibles ....Unités pédOlogiques (J
pente Autres contraintes ....correspondantes ID
Km2
Unit4 2 1 sols peu Reliefs très Sols peu acides, riches en matière > 120' Végétation na-évolués d'érosion escarpés des organique, bien saturés, mais enco- turelle.brunifiés lithiques, moyennes et re moins épais.humifères. basses alti-
tudes
Unit4 l 1 sols mi- Tous affleu-néraux bruts d' éro- rements ro-sion. cheux
Unit4 18 1 sols •plaine lit- - inondation drainage impossible végétation na-hydromorphes inondés tarale turelle.marécageux. •vallées
Superficie totale = lOGo km2 .
dont
Classe 1 3,8 \
Classe 2 5,7 "Classe ) 4,6 "Classe 4 11,8 "Classe 5 48,S "Classe 6 11,4 "Classe 7 14 ~
~
o
6 - UTILISATION DES TERRES
TES DE DEVELOPPEMENT
- 41 -
CULTURES, PATURAGES, FORETS - POSSIBILI-
Malgré l'exigulté des terres susceptibles d'être mises en
valeur et à fortiori de celles les plus aisées à cultiver, seule une
faible partie en est, actuellement utilisée, de façon intensive,par l'a
griculture ou les pâturages ; une large extension en est donc encore
possible.
Ce chapitre a pour but de montrer comment sont actuellement
utilisées les diverses catégories de terres, où sont localisées les
diverses cultures, les pâturages, les reboisements, quelles sont leurs
exigences édaphiques, quelles sont les possibilités d'extension.
Les cultures vivrières traditionnelles s'effectuent préféren
tiellement dans les· plaines et les vallées· 0\1 sont regroupés, respec
tivement, 36 et 27 % des 426 hectares qui leur sont consacrés ; le
res·te se répartit sur les plateaux (6 %) et les diverses pentes. L'on
dénombre un total de 142 exploitations de ce type, recouvrant, en moyen
ne,3 ha chacune.
La production des cultures vivrières est difftcile à évaluer
caX' une part.:j:e en est a,uto....consommée, une partie vendue en étal parti
culier ••• Le tableau ci-dessous indique les tonnages commercialisés
dans· les marchés· de Tahiti (en tonnes).
- 42 -
-Année 1979 1980 1981 1982 1983
Taro 283,4 297,8 260,9 248,3 248,1113 ,6
193,8 97,7 126,1Patate douce 116,6 ,
Tarua 75,7 52,5 1 54,4 44,2 56,2Manioc 11,1 9,5 8,4 15,4 34,4Igname 13,4 9,2 7,0 7,5 15,9Fei , 99,7 108,4 109,5 102,7 44,9
i:
Uru 75,6 52,6 35,9 : 35,3 19,81
!643,6 569,9 551,1 545,4Total 1 675,5 1
~~_~Q constitue,à lui seul, près de la moitié de la production. Il
peut se cultiver en terre sèche, dans la plaine et les vallées de pré
férence, ou les bas de pente et, localement, sur les plateaux. Cette
plante à tuberculffi préfère les sols assez légers, sahlo-argileux, pro
fonds, ameublis et riches, à nappe phréatique élevée,et légèrement om
bragés. Elle est très exigeante ~n potasse.
A Tahiti, sa culture se fait, de préférence, sur les sois h~
dromorphes, inondables, souvent marécageux de la plaine littorale sur
tout et de certaines vallées (taro d'eau), directement à plat ou sur
planches- surélevées si le secteur est par trop marécageux. L'emploi
d'un paillage de feuilles sèches de cocotier est fréquemment pratiqué,
qui prévient l'envahissement par les mauvaises herbes.
~~_e~~_~2~~~' comme la pomme de terre, sans être très exigeante, aime
les sols légers, meubles et perméables. Plusieurs variétés, destinées
surtout à l'alimentation humaine, en sont cultivées dans les sols sablo
limoneux ou limoneux, bien drainés, de la plaine littorale et des val
lées, mais· viennent bien également dans des sols sur pentesmodéré~,
sols colluviaux de bas de pentes-en particulier. Il lui faut de l'humi~
dité au départ,mais pas trop par la suite, un excès pouvant conduire à
des pourritures. Exigeante en potasse, peu en azote, cette plante de~
mande peu d'entretien. La récolte (15 à 25 Tonnes/ha) se fait au bout
de 5 à 6 mois. Certaines variétés, destinées à l'alimentation animale,
- 43 -
sont plus hâtives tout en donnant des rendements supérieurs (40-60 T/ha
au bout de 3 à 5 mois).
b~~~~ exige des sols profonds et perméables, assez légers, sableux
à argilo-sableux. Il lui faut beaucoup dleau mais elle craint llengor
gement. Elle est exigeante en potasse et en azote, se cultive dans la
plaine et les vallées.
~_~~ est essentiellement destiné à llélevage laitier. En 1983,
lion en comptait une cinquantaine dlhectares,dont moins de la moitié
en production. Peu de planteurs slintéressent à cette culture, aussi
y-a-t-il pénurie qui contraint à des récoltes précoces, à 1 an au'lieu
de 18 mois, dloù un rendement moyen de 40 T/ha au lieu de 60 à 70 Ton
nes••• et à des importations (en 1980 = 162 T de fécule de manioc).
Année 1981 1982 1983
Nombre de planteurs 20 6 15
Surface totale (ha) 50,5 35 49
Production (tonnes) 1250 1400 820
La production de manioc est liée aux surfaces plantées llannée
précédente.
Le manioc est une plante à racines comestibles, arbustive
et pluri-annuelle dont seule la variété douce est cultivée à Tahiti.
Elle peut, bien que préférant les sols à dominante sableuse, se culti-
'ver dans ,tous les types' de sols assez profonds, mais de préférence bien
structurési-meubles et bien drainés, car elle craint l'excès dJeau.-Le
sol peut-être acide, jusqu'à pH 4,5 à S,à condition que les apports de
potasse soit suffisants. C'est en effet une plante exigeante en potas
se qui influe grandement sur les rendements, assez exigeante en azote,
- 44 -
mais dont un excês peut faire décroître la qualité nutritive des raci
nes qui s'enrichissent en eau. Cinquante tonnes de racines exportent
300 kg de K20 et 100 kg d'azote.
Ne nécessitant que des travaùx restreints, c'est une plante
qui peut assurer une bonne conservation du sol. Elle se cultive dans
la plaine, les vallées, sur les plateaux, le bas de certaines pentes
faibles.
L'essor des cultures maraîchères, à Tahiti, est dft à l'ins
tallation du Centre d'Expérimentation du Pacifique (C.E.P.). A partir
de 1963 en effet, date de cette installation, la consommation de légu
mes frais de type européen a commencé à croître, pour atteindre dans
les années 70 le ~onnage consommé aujourd'hui (8000 tonnes). Au départ,
l'agriculture locale n'était pas armée pour faire face à ces nouveaux
besoins, aussi, seules les importations ont permis de satisfaire les
demandes mais elle s'est rapidement adaptée, de telle sorte que la
production atteignait 2500 T en 1970 et plus de 4200 T en 1982.
Année 1979 1980 1981 1982 1983
Tonnage 2981i
28771
3833 4330x 3334x
x y compris Moorea (70 T en moyenne) •Production de légumes frais commercialisés à Tahiti (entonnes).
La nette croissance de l~ production, constatée en 1981, est
due à deux exploitations de type industriel, financées par des socié
tés commerciales- et gérées par des techniciens de haut niveau. La chu
te de 1983 est due aux cyclones.
Durant la dernière décennie, les structures mêmes- de cette
~CJX'iculture se sont profondément modifiées. Jusqu'en 1974, l'essentiel
de la production était le fait d'une centaine de marafchers d'origine
~siatique, cultivant les pentes en arrière de la zone urbaine, jusqu'à
- 45 -
une altitude de 500 m ; ces terres accidentées étaient utilisées es
sentiellement pour des raisons économiques: facilité d'y obtenir des
parcellesi-loyerspeu-~levés.A--partir de 74-75, les agricult~esde
plaine et de plateaux prennent rapidement le relai, à tel point qu'el
les se partagent actuellement, à égalité, les 2/3 des superficies cul
tivées, les cultures sur pentes n'occupant plus, quant à elles, que
4 % de celles-ci.
Au total, 500 hectares environ sont exploités en maralchage,
répartis entre 175 exploitations localisées, pour la plupart, dans le
Sud et le 5.0. de Tahiti ou sur les plateaux de Taravao. Leur superfi
cie moyenne atteint 2,8 ha avec des extrêmes allant de 0,1 à plus de
10 ha. La répartition selon les sites se fait ainsi - plaine côtière
164 ha (77 exploitations, surface moyenne 2,1 ha) - plateaux: 170 ha
(27 exploitations, surface moyenne 6,3 ha) - vallées : 24 ha (12 ex
ploitations, surface moyenne : 2 ha) - pentes : 20 ha (7 exploitations,
surface moyenne : 2,9 ha) ; l~s autres exploitations sont mixtes ; la
superficie moyenne croît avec la pauvreté du sol. Il faut y ajouter
les cultures en surfaces couvertes, d'introduction récente, 4 ou 5 ex
ploitations occupant environ 1,2 ha.
Les importations de légumes sont faibles, elles concernent
essentiellement les oignons et surtout les pommes de terre (près de
3000 T au total)
6.2. -Le m~
Très peu cultivé, il en est importé annuellement, plus de
5500 tonnes depuis 1981. Sa culture, réalisée à titre expérimental,
avec un certain succès, dans'l'lle de Raiatea, sur des sols colluvio
alluv~, pourraIt être envisagée à Tahiti.
Qrig1naiX'e d'Amérique mértdionale, cette. qraDlinée requiert,
po\U:' de bons· rendements·, des· sols de bonnes qualités· physique;J, assez
profonds, pas trop riches en argile, ni trop sableux et riches· en ma
tière organique. Elle craint l'humidité excessive et donc l'hydro~r
phie s..i: elle est trop prC!)che de la surface et trop accus.ée. Le pH peut
varier de 5 à 8 avec toutefois un optimum de 5,5/6.
- 46 -
Les sols qui conviendraient le mieux à cette culture sont
les sols peu évolués d'apport non hydromorphes de la plaine littorale
(en culture mécanisée) et de certaines terrasses alluviales des basses
vallées.
- L1a.nana.6
La culture de l'ananas, pratiquée surtout à Moorea (1500 ton
nes et près de 100 hectares plantés) est en très nette progression à
Tahiti de 1 ha en 1981, les surfaces plantées y sont passées à 39 ha
en 1983, la production croissant, quant à elle, de 16,5 à 440 tonnes
(pour 19 ha en production, soit : 23 T/ha) •
A cette plante herbacée pérenne, il faut un sol drainant,
un bon ensoleillement, une pluviosité régulière. Le sol doit-être lé
ger, sablo-argileux de préférence, ou bien structuré, meuble, l'ananas
cra~ant les sols compacts ou imperméables. Afin d'éviter l'érosion
et la perte de fertilité du sol, il est conseillé de planter selon les
courbes de niveau et de procéder à une rotation : ananas-engrais vert
(graminée ou légumineuse), la durée d'une culture d'ananas ne devant
pas dépasser 3 années.
Cette plante s'accomode de sols très pauvres, acides, au pH
pouvant descendre jusqu'à 4,5 et monter jusqu'à 6. Le fer est un élé
ment important de son alimentation, exigeante aussi en potasse et en
azote. La fertilisation correctement menée d'une plantation d'ananas
sera à base d'engrais complexe (N.P.K.) avec apports complémentaires
de potasse et d'azote (KCl-Urée), le tout correctement réparti au cours
de l'année à raison de 2 tonnes/ha/an environ. Cependant beaucoup de
planteurs n'y apportent que de l'engrais complexe (12-12-17-2-) mais
à des doses élevées pouvant atteindre 3 t/ha/an.
Une très bonne récolte exporte : 300 à 350 kg de K20/ha,
150 kg d'azote et 50 à 60 kg de P20S.
Cette culture pourraIt être largement développée sur des
pentes modérées et les plateaux, de la presqu'Ile en particulier.
- 47 -
En grandepart!e déc~és par la Tristeza, _les y~rg~rs sont
en cours de reconstitution à l'aide de porte-greffes résistants. En
1980, l'on comptait à Tahiti 77 vergers(l) couvrant 111 hectares.
Le tableau ci-dessous indique le tonnage commercialisé à
Tahiti, la chute de la production d'orange~amorcée en 1980, est provo
quée par la Tristeza.
1Année 1979 1980 1981 1982 1983
Oranges mandarines 322 192 208 61 (2) 40 (2)
Pamplemousses 61 59 106 40
Citrons 58 43 70 50
----
(2)(y compris Moorea). En tonnes
La production moyenne d'oranges peut-être évaluée, pour
Tahiti, entre 5 et 10 T/ha, production faible si l'on sait que l'on
peut atteindre 50 T/ha.
Les agrumes en général exigent des sols assez profonds, de
1 mètre environ, moins toutefois pour le citronnier. Ils sont assez
peu exigeants quant à la texture si le drainage est bon, mais craignent
cependant l'excès d'argile comme celui de sable, les plus sensibles à
cette caractéristique étant les mandariniers et pamplemoussiers. Sauf
pour les citronniers, les horizons hydromorphes sont dangereux à moins
de 1 mètre. Les meilleurs sols sont situés sur alluvions ou colluvions
bien drainées des plaines, les pentes très faibles ; les sols des pla-
(1 ) VergeI' plus de 50 pl~nts soit 1/4 d'hectare enviI'on.
- 48 -
teaux, lorsqu'ils sont suffisamment profonds leur conviennent également,
avec fertilisation adaptée.
Ces arbres, qui s'accomodent de pH compris entre 5 et 8, sont
exigeants en acide phosphorique pendant leur formation, en potasse et
azote pendant la production, avec toutefois un échelonnement du citron
nier, le moins exigeant, au mandarinier le plus exigeant. Ils sont aus
si sensibles aux carences en Zn, Cu, Mo qui ne semblent pas sévir dans
les sols de Tahiti.
Parmi les autres fruits produits à Tahiti, trois (bananes,
mangues, papayes) sont régulièrement commercialisés qui représentent
de 80 à 90 % de l'ensemble. L'autoconsommation, la vente à l'étal sont
également importantes. Les chiffres ci-dessous représentent les tonna
ges des principaux fruits vendus aux marchés:
Année 1981 1982 1983
Bananes 240 292 163Mangues 180 157 253Papayes 85 101
1
67Avocats 23 30 21
1
Mape 20 47 21Quenettes 14 13 11Ramboutan 15 19 1
Les importations d'agrumes, oranges, mandarines· et citrons
sont import~ntes· comparativement à la production locale. En 1983, elles
ont atteint 900 tonnes, 450 tonnes en 1982. Il Y aurait donc de larges
débouchés pour une production locale accrue, tout au moins pour les
oranges mais à condition que la qu~lité en soit améliorée.
- 49 -
Quant aux exportations, elles se limitent à quelques dizaines
de tonnes constituées pour l'essentiel par des mangues et des avocats.
No:te : Il est un arbre fruitier non introduit en Polynésie
Française mais qui pourratt sans doute l'être avec grand profit: le
Safoutier, essence fruitière spontanée d'Afrique Centrale (famille des
Burséracées) se reproduisant par graines. C'est un arbre de 8 à 12 mè
tres dont le port se rapproche de celui du manguier, qui produit des
fruits très appréciés : drupes oblongues, violet foncé à maturité, à
l'aspect d'une grosse prune, le safou ou NsajU très apprécié, conso~
mé cuit au four ou sous la cendre ou à l'eau, accompagné d'un assaison
nement.
Bien qu'en hausse sensible, la production de vanille verte, à Tahiti,
est très faible : 1 tonne de vanille verte, correspondant à 260 kg de
vanille préparée, en 1983, soit 10 , de la production de la Polynésie
Française, elle-même tombée,depuis plusieurs années,à un niveau très
bas, si l'on songe qu'elle atteignait autrefois les 200 tonnes de va
nille préParée, mais en provenance essentiellement des rIes sous' le
Vent et des Australes.
Cette liane, dont deux variétés sont cultivées, en polynésie
(Vanilla fraqrans et Vanilla tahitensis'), productive entre 18 mois et
3 ans, et dont la production peut se poursuivre, selon le couvert etv-
Ia densité des gousses, durant 10 à 20 ans', préfère les sols, alluviaux,
ou colluviaux légers, sablo-argileux, frais mais très- bien drainés-,
riches en matière organique et à pH neutre ou faiblement acide. Les
sols fores-tiers, sur le bas- des· pentes- modérées, généralement: riches
en matière o,rganique, constituent auss:l de bons supports. :t'enracine
ment étant en grande partie superficiel, il est fortement conseillé,
afin d'y maintenir l'humidité, de constituer, au pied de chaque plant,
un paillage fait de débris végétaux divers, y compris la bourre de co
co, dont la décomposition apportera,en outre, les éléments minéraux
nécessaires. Le vaniller est en effet une plante peu exigeante sur le
plan de la fertilisation, à laquelle il n'est généralement pas apporté
- 50 -
d'engrais. Il est donc bien adapté à l'exploitation familiale, car ne
nécessitant que peu d'entretien, qu'un travail pas trop excessif.
Il exige toutefois une pluviosité minimale de 2 à 2,5 m bien
répartie, la partie sous le vent de Tahiti constitue donc un domaine
limite, localement à éviter.
Il lui faut un ombrage léger qui peut-@tre assuré par l'ar
brisseau qui lui sert de tuteur. Celui-ci doit avoir un enracinement
profond afin qu'il ne puisse concurrencer le vaniller, et qui lui per
met de rapporter en surface les éléments minéraux puisés en profondeur.
Il existe de nombreux tuteurs parmi lesquels est conseillé le Glirici
da, légumineuse qui, de surcroît, enrichit le sol en azote.
6.5. - Le. eoeoUeJL
Bien que la cocoteraie occupe une place importante sur toute
la périphérie de Tahiti, dans la plaine littorale, les vallées et les
premières pentes, la production du coprah y es·t faible : 537 tonnes en
1982 (pour Tahiti et Moorea) soit 10 % de la production de l'archipel
de la Société et moins de 3 % de la production totale de la Polynésie.
Il faut y ajouter 400 000 noix sèches ou à boire correspondant à envi
ron 100 tonnes de coprah.
Le cocotier peut s·'adapter à la plupart des. sols· mais, préfè
re les sols· sableux ou plus, lourds, -mais· bien s·tructUX'és'. L'engorgement
par l'eau douce peut lui être préjudiciable, provoquant un amincisse
ment du tronc en pointe de crayon ; il admet bien, par contre, l'eau
saumâtre, voire salée. Un facteUZ' important, qui conditionne Sil bonne
venue et des· rendements élevés, est la richesse du sol en potasse. Il
est également exigeant en azote, mais très peu en acide phosphorique.
Sa tolérance vis-à-vis du pH est très· grande : 5 à 8 (optimum = 5,8
à 7,0). La pluviosité à Tahiti lui est partout suffisa,nte et il peut
s'upporter une courte saison sèche, à condition que le sol ait des· ré
serves hydriques suffisantes, sinon, ou si cette saison se prolonge, la
production s'en ressent.
- 51 -
6.6. - Le c.a6Uvr.
__ En_19~3.z__l~_p:rçd~ion __locale de café a été de 141,5 tonnes,
en provenance presque uniquement des Iles Australes, l'Ile de Tahiti
n'étant pas productive. La variété cultivée, Coffea arabica, préfère
en effet une température moyenne annuelle relativement fraîche : elle
est de 21° à Rapa, aux Australes, contre 25°6 à Tahiti. Et cependant,
il existe â Moorea une belle plantation fournissant d'excellents ren
dements dans des conditions identiques à celles régnant à Tahiti.
outre les extraits ou essence de café représentant en équiva
lent café torréfié, 362 tonnes, le territoire a importé en 1983, 60
tonnes de café torréfié ce qui autorise un développement de la produc
tion locale.
--Le caféier ne demande qu'un sol de profondeur moyenne, d'une
soixantaine de centimètres, même caillouteux ; il faut que la perméa
bilité en soit bonne, cet arbuste étant très sensible à l'engorgement
sols sablo-argileux à argilo-sableux, bien structurés, et â teneur
élevée en matière organique. Il est nécessaire que l'alimentation en
azote soit bien assurée, il faut donc se débarrasser des graminées
adventices concurrentes. Le manque d'azote se traduit par un jaunisse
ment et une baisse des rendements. Le jeune caféier est également exi
geant en acide phosphorique tandis que, durant la période' de production,
il faudra surtout lui apporter de la potasse. Une réaction moyennement
acide du sol lui convient parfaitement : pH 5,5 à 6 et même plus acide
s'il y a suffisamment d'azote.
La longévité du caféier est principalement fonction de la
qualité du sol et des· soins apportés aux cultures, elle peut dépasser
30 ans'.
Les sols' susceptibles de convenir au' mieux au café:f;.er arabica
sont les- sols· bruns· eutrophes tropicaux de plateaux (altitude voisine'
de 500 JD), certains sols colluviaux et éVérif.uellement les me:Uleurs des
oxydisols (tous' de la classe 2).
- 52 -
6.1. - La 6lo~e~e
Elle se pratique presque exclusivement â Tahiti où elle re
vêt une grande importance, puisqu'en 1980 il était évalué que son
revenu brut représentait 10 % de celui de la production végétale de
la Polynésie.
Année 1979 1980 1981 1982 1983
Nombre d'exploita-tions 70 77 79 83 85
Surfaces plantées(ha) 22,6 31 31 31,6 35
dont surfaces en
1
5(x)ombrières 5,4 i 7,8 7,8 8
(x) Destruction par les cyclones.
Les exploitations, dont la superficie moyenne atteint 0,4 ha,
se répartissent un peu partout autour de l'tle dans la plaine littorale
et sur les plateaux de Taravao. Parmi les fleurs cultivées,l'Anthurium
et la Tiare tahiti occupent, â eux seuls, près de la moitié de la su
perficie totale.
Couvrant plusieurs centaines d'hectares, les pâturages sont,
â Tahiti, situés en des sites aussi variées que la plaine littorale,
les vallées, les plateaux ou certaines' pentes' modérées.
Les plus vastes se trouvent sur les plateaux de l'oues~ de
la presqu'~le, celui de Taravao en particulier, o~ ils recouvrent envi~
ron 600 hectares',' soit près du tiers' de la superficie totale.
- 53 -
L'élevage laitier, totalisant un millier de vaches s'y trou
ve presque entièrement regroupé, parfois très intensif avec une densi
té pouvant atteindre, en l'une dès cinq fermes, 5 bêtes à l'hectare,
rendue possible grâce à une rotation bien menée et une forte améliora
tion des herbages, les apports d'engrais pouvant avoisiner 1,5 t/ha/an
engrais azotés et potassiques principalement, les engrais phosphatés
y sont aussi apportés mais à un moindre niveau, le sol étant riche en
P20S total dont une trop faible proportion cependant se trouve à l'é
tat assimilable.
Exemple de fertilisation Urée = 100 kg/ha 8 fois l'an
engrais complexe 12-12-17-2 = 150 kg/ha
3 fois l'an
KCl = 100 kg/ha 2 à 3 fois l'an.
L'élevage des bovins à viande, qui occupe le tiers environ
des pâturages des plateaux est, par ailleurs, plus largement dispersé,
principalement dans la plaine littorale. Les pâturages y sont de taille
plus modeste, répartis entre une soixantaine d'éleveurs possédant en
moyenne moins de 25 bêtes chacun, et sont généralement implantés dans
les cocoteraies.
Dans l'ensemble, la production de Tahiti apparaît bien mo
deste tant pour le lait que pour la viande, ne couvrant pour le premier
que le 1/5 environ de la consommation et 3 % pour la seconde.
Les pâturages, une fois installés, ne sont généralement plus
travaillés, tout au moins durant une très longue période, et cette
absence de labour périodique favorise le tassement par les bovidés·,
en particulier là où leur densité est élevée. Il en résulte une mau
vaise pénétration de l'eau et, lo%s des fortes averses, l'apparition
d'un ruissellement superficiel pouvant entrainer une partie des engrais.
De 3uin à Octobre, l' cm cons·tate une baisse sens'ible de la
productivité des· pâturages, due, pour une large part, au ralentissement
des précipitations à cette période. Pour pallier à ce déficit en herbe,
une alimentation complémentaire (tourteau, manioc) est apportée au bé~
tail durant cette saison "sèche". Aussi, en liaison avec l'élevage se
développent des cultures vivrières de complément.
- 54 -
Un péril grave menace les pâturages des plateaux, celui de
leur envahissement par les cypéracées. Dans les années 60, est apparu
Cyperus, puis en 1970 Killingia polyphylla (introduit par le bétail
importé), qui, quelques années plus tard, envahit littéralement cer
tains pâturages et les menace tous. Les graminées jusque là utilisées,
tel Paspalum conjugatum, sont alors, dans l'espoir de les voir prendre
le dessus, remplacées par d'autres: Dlgitaria decumbens (Pangola),
Setaria Kazungula, Brachiaria decumbens (Signal grass), Brachiaria mu
tica (paragrass). Mais Killingia parvient à supplanter facilement
toutes ces plantes pastorales sans qu'il soit possible de l'éradiquer.
Des pâturages, de pangola en particulier, ont totalement été envahis,
nécessitant leur renouvellement tous les 2 ou 3ans au lieu de 5 à 10
initialement••• et plus l'on travaille le sol, plus l'on y apporte
d'engrais, et plus cette cypéracée l'envahit rapidement. Des traite
ments chimiques se sont avérés peu efficaces et, de l'avis même des
spécialistes, la seule façon de la détruire est de l'arracher, méthode
impraticable sur de grandes superficies.
Il est encore possible de développer les pâturages à Tahiti,
en particulier sous les cocoteraies de la plaine littorale mais sur
tout sur les plateaux, ceux de la presqu'rIe et de Taravao en particu
lier dont moins de la moitié de la surface utile est actuellement mise
en valeur. Cependant, le développement de l'élevage des bovins à viande
nécessiterait, dans· le même temps, la création d'un abattoir et d'en
trepôts frigorifiques.
La superficie couverte par la forêt est évaluée à 70 % de
celle de l'ensemble des rIes hautes du Territoire de la Polynésie
Française. Sans· doute ce chiffre est-il aussi valable pour la s~ule
rIe de Tahiti. Forêt dominante donc où, cependant, les espèces inté
ressant~s sont rares. Seules y apparaissent quelques espèces pouvant
fournir du bois de sculpture Cordia subcordata (Tau), Thespesia po
pulnea (Miro ou bois de rose), ou pouvant servir à la fabrication des
pirogues ou autres· bateaux: Na,udea fosteriana (Mara), Artocarpus· in-
- 55 -
cisa (Maiore), Hibiscus tiliaceus (Purau) ; mais il n'y a ni bois
d'oeuvre, ni bois d'ébénisterie, encore qu'aucune étude sérieuse niait
été faite sur les bois locaux.
Cette forêt a cependant été largement atteinte, détruite,
brlllée en maints endroits pour l'installation de cultures ou plantations
ou par accident ou pyromanie.
Des espèces nocives introduites l'ont aussi, progressivement,
envahie, tel le goyavier, introduit il y a plus de 150 ans et qui re
couvre aujourd'hui des superficies importantes ; Lantana camara (Lan
tana) apparu en 1853 et 'lui forme, par endroits, des fourrés impéné
trables, aussi bien au niveau de la mer que sur les sommets, Lancaena
leucocephale (l'Acacia) rapidement envahissant; plus récemment, en
1930, fut introduit le "Miconia" (Miconia calvescens) plante ornemen
tale qui, aujourd'hui, est devenue un véritable fléau, particulièrement
dans la presqu'Ile OÜ il peut étouffer et supplanter la forêt préexis
tante.
Depuis le milieu des années 60, une politique de reboisement
a été mse en oeuvre, modeste d'abord, plus ambitieuse depuis la fin
des années 70 od le reboisement annuel dépassait, pOur la seule Ile de
Tahiti, les 150 hectares (800 ha pour l'ensemble du Territoire).
Au départ, les reboisements effectués étaient essentielle
ment de production avec Pinus Caribaea, implanté sur certains plateaux
non cultivés. De là, ils se sont. progressivement étendus aux terrains
en pente auxquels ils fournissaient, en outre, une .meilleure couvertu
re protectrtce contre lléros~on.
Les reboisements de protection proprement dits (Albizzia
falca.ta., Casua.rina equisetifolia (Aito» qu±, déjà, étaient prépondé
ranta- da.ns- certaines des autres fIes, n'ont suivi que plus modes·tement.
à T~ti, dans' les secteurs· les plus sensibles à- -l'éros-±on,~dans cer
tains· ba.s~-.tns· versants oü ils assurent, en m!me temps,- la-régularisa
tion du régime des eaux.
- 56 -
Quant aux reboisements en bois d'ébénisterie; -Cordia Subcor
data (Tau), Thespedia populnea (Miro), Collophyllum inophyllum (Tamanu),
Samanea sama (Raau marumaru), s'ils atteignent 400 ha pour toute la
Polynésie, ils ne recouvrent que 10 ha à Tahiti où ils pourraient être
largement développés (plateaux de vallées - pentes modérées) •
Espèces Pinus Albizzia Aito et Bois d'ébé-TotalCaribaea falcata divers nisterie
Surfaces/ha 876,9 138,5 146,9 9,7 1172
1Tahiti fin 83
111
Concernant le bois d'oeuvre (Pinus Caribaea), les objectifs
du Territoire sont de parvenir à une superficie totale de 11 250 hec
tares dont 3 000 ha pour la seule île de Tahiti.
7 - DE L'USAGE DES ENGRAIS ET AMENDEMENTS
'Les importations d'engrais, par le Territoire, atteignaient
près de 2400 tonnes en 1983 dont les 2/3 d'engrais complexes, avec une
nette tendance à la hausse; il Y a dix ans, ces importations n'attei
gnaient en effet pas 1000 tonnes. De même pour les pesticides dont les
importations ont atteint 81 tonnes cette même année en croissance de
45 % en 2 ans, montrant l'utilisation croissante de produits phytosa
nitaires par les agriculteurs. Les engrais sont en grande partie uti-
- 57 -
lisés à Tahiti, dont une bonne proportion pour les cultures mara1chères
et les pâturages. Il est le plus souvent utilisé une formule d'engrais
complexe riche en potasse (12-12-17-2)~~car, exceptés pour les sols de
la plaine littorale, c'est effectivement ce dernier élément qui fait
le plus gravement défaut.
Les sols de la plaine littorale sont, en effet, naturellement
riches, aussi bien en potassium, qu'en calcium ou magnésium et phospho
re assimilable ; les équilibres cationiques Mg/K + Mg y sont tout â
fait satisfaisants. Et cependant pour les cultures intensives, maraî
chères en particulier, les apports d'engrais, potassiques en particu
lier, s'avèrent nécessaires â d€8 doses élevées; les exportations par
les récoltes, auxquelles s'ajoutent les pertes par lessivage, par les
eaux de pluie et d'arrosage, étant élevées.
Certaines pentes sont aussi cultivées de façon semi-intensi
ves avec des apports importants de fertilisants, permettant de bonnes
récoltes. Afin de pallier aux pertes en matières organiques, les maraî
chers y utilisent fréquemment, un engrais complexe avec base organique.
Cependant, la sulfate d'ammon~aque qu'il renferme tend à provoquer une
légère acidification du sol.
Les oxydisols des plateaux sont, entre tous, les sols les
plus pauvres chimiquement, qui nécessitent les apports les plus impor
tants d'éléments fertilisants, mais très fractionnés, compte tenu de
leur faible pouvoir de rétention. Des amendements calciques y sont
aussi nécessaires périodiquement, afin d'en réduire la forte acidité.
Comme ils sont auss'i fortement carencés en silice, il serait très cer
tainement judicieux de leur apporter un amendement qui combine â la
fois calcium et silice, le silicate de calcium (Ca SiOg) qui, utilisé
à Hawa.i±, Poroto....Rico, au .7apon, â l 'r1e Maurice, permet d'obtenir des
accro±s5eIQents·, pa.rfois· spectaculaires, des· rendements· de canne à su
cre, riz, gréUJ1i:nées- fourl'agères mais· aussi légumes. parmi ses nOJDbX'eux
effets· bénéfiques, tant sur le sol que sur les plantes, l'on peut noter
qu'il favorise l'absorption du phosphore par les racines·, permet l'en.....
richissement de la plante en silice, y permettant une meilleure écono~
mie de l'eau, accroît les charges négatives- du soL, favorisant ainsi
la fixation des cations nutritifs.
.~
- 58 -
Un problème important, concernant la majeure partie de ces
sols, est celui de la dynamique des phosphates, tout à fait particuliè
re dans ces milieux riches en sesquioxydes. Les teneurs y sont impor
tantes, de 2 à 10 '0' mais le plus souvent à l'état insoluble, et il
arrive que la fraction assimilable y soit très faible, voire très in
suffisante. Une forte proportion du phosphore apporté par les engrais
se trouve, de même, ainsi fortement immobilisée par la matière organi
que ou sous forme de phosphates de calcium, de fer ou d'aluminium. Dans
la pratique, il est donc nécessaire d'apporter aux plantes des doses
supérieures à leurs besoins réels.
- 59 -
CONCLusrON
Les prix du coton connurent une violente flambée aux Etats
Unis, durant et à l'issue de la guerre de. Sécession. Profitant de la
situation, un Anglais, William Stewart, se lança dans la culture du co
ton•.• à Tahiti. Entre 1864 et 1872 il en cultiva jusqu'à 1 000 hectares
dans la plaine, au sud de l'île, mais aussi 150 ha de café, 50 ha de
canne à sucre grâce à une abondante main d'oeuvre importée d'Océanie et
de Chine. L'effondrement des cours, en 1871-72, mit brusquement fin à
son entreprise, "The Tahiti cotton and coffee Co., Ltd.,".
Seules des conditions très particulières avaient permis la
réussite d'une telle entreprise â Tahiti, île isolée au sein du Pacifi
que, car, ainsi que le soulignait Doumenge (1966) : "Tant par l'exiguï
té de ses terres, que par'ses conditions économiques et humaines, la
Polynésie Française n'était pas (et n'est pas) destinée à devenir une
Terre de plantation".
Exigufté des· terre& en effet, sur les 1060 km2 que compte
l'ile de Tahiti, 9 % seulement (environ 100 km2) sont (théoriquement)
cultivables, sans trop de difficultés, accessibles à la mécanisation.
Théoriquement, car dans cette superficie sont inclus nombre de secteurs,
inexploitables- pour diverses- raisons- : accidents de terrain divers, sec-
teurs soumis â l'empx±se de l'habitat ••• ou accessibilité difficile,
c'es-t le cas·, en particulier, de nombreux petits "plateaux". Les terres
situées en zone plane ou de très faible pente, réellement et facilement
cultivables ne doivent pas dépasser 65 â 70 km2 , auxquels il faut tou
tefois ajouter 20 , â 25 , peut~tre, soit de trente â quarante km2
d'autres sols, sur pentes· modérées· le plus souvent, assez facilement
accessibles eux~aussi, si ce n'est â la mécanisation, tout au moins
- 60 -
à la culture manuelle, mais dont la mise en valeur nécessiterait cer
taines précautions antiérosives simples.
Et cependant, seuls 3 000 ha (30 km2) environ, sont, actuel
lement, réellement mis en valeur à Tahiti par les cultures vivrières ou
maraichères, les vergers d'agrumes, les pâturages, en partie sous la
cocoteraie, étendue mais dont nous avons vu qu'elle n'est que peu ex
ploitée et pourrait être reconvertie.
Il demeure donc une importante réserve de terres, aptes à la
culture et aux pâturages, non encore utilisées, dans la plaine littora
le et sur les plateaux en particulier. Mais un important problème fait
obstacle aux possibilités du développement agricole : le régime foncier
basé sur l'indivision qui constitue un frein à l'aménagement des terres
et à fortiori à leur cession en location.
Malgré tout, la production destinée à la consommation locale
pourrait, s'il en était bes0in, être encore largement développée. Cer
taines cultures destinées à l'alimentation animale (mals) et actuelle
ment importées pourraient aussi être entreprises. Il est également pos
sible d'envisager le développement de productions de bon rapport desti
nées à l'exportation: prix élevé pour un faible volume, compte-tenu du
coût du transport, c'est le cas de la vanille. Les prix en sont incita
tifs : préparée, elle est actuellement vendue 7 400 FCP le kilo (400 FF) .
Pr0ducteur marginal au sein de la Polynésie Française, Tahiti pourrait
profiter d'un renouveau de cette culture dont 8 tonnes seulement sont
exportées dans l'année contre 200 dans les années 1960-64.
- 61 -
Les superficies des différentes catégories et classes de ter
res se répartissent ainsi (superficies brutes) :
Terres Classe 1 41 km2 3,8 %} ~01 km2 :2 60 km2 5,7 9,5 %
cultivables Classe = %
Terres susceptibles Classe 3 = 49 km2 4,6 % J174 km2: 16,44 125 km2 11 ,8
%d'être cultivées Classe = %
Terres non appropriées Classe 5 510 km2 48,S %} 630 km2 :à la culture, reboisa- Classe 6 120 km2 11,4 %
60 %
bles
Terres inutilisables Classe 7 = 147 km2 : 14 %
Les trois quarts de la superficie de l'île sont inaptes à
toute culture mais en partie accessibles au reboisement qui, entrepris
il y a quelques années, suit son cours ; et pour ce qui concerne Tahiti
reboisement en bois d'oeuvre essentiellement. Mais sans doute serait-il
possible d'y mettre davantage l'accent sur les bois d'ébénisterie dont
le rythme d'extension est actuellement de 35 ha/an pour l'ensemble de
la Polynésie mais dont il n'existe que quelques hectares à Tahiti.
- 62 -
LISTE DES tARTES DES APTIMES QILTUIW.ES Er FORESTIOO"JOIrillS :
5 Coupures à 1/40.000
1 - TAHITI NORD-OUEST
2 - TAHITI SUV-OUEST
3 - TAHITI NORD-EST
4 - TAHITI SUV-EST
5 - PRESQU'ILE VE TAIARAPU
- 63 -
BIBUOGRAPHIE
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VANDENPUT (R.), 1981 - Les principales cultures en Afrique Centrale Administration générale de la Coopération au développement Bruxelles.
CARTE DES APTITUDES CULTURALES ET FORESTIËRES
TAHITI NORD-OUESTSERVICE DE L'ECONOMIE RURALE
POLYNESIE FRANCAtSE
Dressée par R. JAMET INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SCIENTlflOUE
POUR lE OEVELOPfEMENT EN COOPERATION
49' J • 149' 30'
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141' JO'
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CARTE DES APTITUDES CULTURALES ET FORESTIËRES
TAHITI NORD-OUESTSERVICE DE L'ECONOMIE RURALE
POLYNESIE FRANCAtSE
Dressée par R. JAMET INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SCIENTlflOUE
POUR lE OEVELOPfEMENT EN COOPERATION
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CULTURALES ET FORESTIËRES
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TAHITI
CULTURALES ET FORESTIËRES
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POUR lE D~VElOPPEMENT EN CDOP~RATlQN
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