Anvers construit des ponts
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Commémorez la Première Guerre mondiale les 3, 4 et 5 octobre 2014
ANVERS CONSTRUIT DES PONTS
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1914-2014. Anvers construit un pont pour commémorer la ‘Grande Guerre’Commémorez la Première Guerre mondiale les 3, 4 et 5 octobre 2014. Le Vredescentrum de la Province et de la Ville d’Anvers collabore avec plus de 50 partenaires belges et étrangers afin de pouvoir présenter un programma culturel passionnant en commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville. Le programme comprend des expositions dans les principaux musées anversois, des conférences, des promenades et un trajet éducatif pour les enfants.
Et pour couronner le tout: le 3 octobre 2014, la reconstruction d’un pont temporaire sur l’Escaut – du Steen à la Rive Gauche – par des troupes du génie belges et hollandaises. Il y a 100 ans, après le début de la Première Guerre mondiale, au même endroit, l’armée belge a construit un pont. Celui-ci permettait avant tout un ravitaillement efficace de la position fortifiée d’Anvers, mais également l’évacuation rapide la ville.
La construction du ‘Pont de la paix’ actuel est un exploit technique et un exemple éloquent de la collaboration militaire belgo-hollandaise. La réalisation du pont sur l’Escaut dans le centre de la ville constitue également un beau symbole du lien entre le présent, le passé et l’avenir et fera sans le moindre doute rêver d’aucuns. Mais avant tout ce pont est une expérience unique pour les dizaines de milliers de visiteurs qui, du 3 au 5 octobre 2014, pourront traverser l’Escaut à pied, dans le sillage de l’armée belge et de plus de 100.000 fugitifs qui, en 1914, ont emprunté cette voie pour laisser derrière eux une ville bombardée et en flammes, cherchant des lieux plus sûrs.
L’Entreprise Communale du port d’Anvers croit au succès de ce projet passionnant et ambitieux et collabore de tout cœur à la réalisation de ce pont piétonnier en 2014. Rendez-vous sur le pont!
Marc Van PeelEchevin du Port de la Ville d’Anvers
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1914-2014. Anvers construit un pont pour commémorer la ‘Grande Guerre’Commémorez la Première Guerre mondiale les 3, 4 et 5 octobre 2014. Le Vredescentrum de la Province et de la Ville d’Anvers collabore avec plus de 50 partenaires belges et étrangers afin de pouvoir présenter un programma culturel passionnant en commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville. Le programme comprend des expositions dans les principaux musées anversois, des conférences, des promenades et un trajet éducatif pour les enfants.
Et pour couronner le tout: le 3 octobre 2014, la reconstruction d’un pont temporaire sur l’Escaut – du Steen à la Rive Gauche – par des troupes du génie belges et hollandaises. Il y a 100 ans, après le début de la Première Guerre mondiale, au même endroit, l’armée belge a construit un pont. Celui-ci permettait avant tout un ravitaillement efficace de la position fortifiée d’Anvers, mais également l’évacuation rapide la ville.
La construction du ‘Pont de la paix’ actuel est un exploit technique et un exemple éloquent de la collaboration militaire belgo-hollandaise. La réalisation du pont sur l’Escaut dans le centre de la ville constitue également un beau symbole du lien entre le présent, le passé et l’avenir et fera sans le moindre doute rêver d’aucuns. Mais avant tout ce pont est une expérience unique pour les dizaines de milliers de visiteurs qui, du 3 au 5 octobre 2014, pourront traverser l’Escaut à pied, dans le sillage de l’armée belge et de plus de 100.000 fugitifs qui, en 1914, ont emprunté cette voie pour laisser derrière eux une ville bombardée et en flammes, cherchant des lieux plus sûrs.
L’Entreprise Communale du port d’Anvers croit au succès de ce projet passionnant et ambitieux et collabore de tout cœur à la réalisation de ce pont piétonnier en 2014. Rendez-vous sur le pont!
Marc Van PeelEchevin du Port de la Ville d’Anvers
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Six ponts comme éléments d’un plan militaire plus largeDès 1859 la Ville d’Anvers fut désignée comme Réduit Na-tional, la dernière ceinture défensive à l’intérieur de laquelle le Roi, le gouvernement et le commandement militaire pou-vaient se retirer en cas de siège. En attendant l’assistance des garants, Anvers est en principe facile à défendre et à ravitailler. Comme position fortifiée et artère vitale pour la ville et les forts, Anvers doit• disposer de suffisamment de lignes de transport pour
les troupes et pour le ravitaillement,• être en mesure de parer une attaque potentielle
engagée à partir des Pays-Bas ou par l’Escaut. En 1914 le seul pont fixe sur l’Escaut se situe à Tamise/Temse. A partir de la Suikerrui à Anvers il y avait des bacs. Mais tout cela ne suffit pas pour une évacuation rapide de la ville.Voilà pourquoi quatre ponts seront construits sur l’Escaut: entre le Steen et St.-Anneke (Rive Gauche), entre Hoboken et Burcht, entre Hemiksem et Bazel et à Rupelmonde. A cela s’ajoutent deux ponts sur le Rupel: près du Tolhuis et au Hellegat. L’ensemble du matériel a déjà été acheté avant la guerre et est entreposé dans le Vlaams Hoofd: le tablier en métal du pont, les planches pour le plancher et pour les pentes entre le pont et le quai.
Le pont près du Steen est prêt en une semaineLa construction du pont commence le 2 août 1914, deux jours avant l’invasion allemande. La première tâche consiste à transporter tout le matériel entreposé au Vlaams Hoofd vers le pied du pont, quelque 400 m plus loin. Les pontonniers travaillent sans relâche, de six
et en aval. Sur les bateaux ont été montées des poutres sur lesquelles sont placés le tablier et les balustrades. Les pentes entre le pont et le quai permettent de compenser la marée.
Le pont doit pouvoir être ouvert à la navigation intérieure sur l’Escaut. Au Vlaams Hoofd se trouvent deux ‘portières’ ou lieux de passage d’une largeur de 42 mètres chacun, disposés sur deux bateaux. Pour laisser passer les ba-teaux de navigation intérieure, les portières sont tempo-rairement écartées.
Au terme de 7 jours le pont est prêt. Le 9 août une délégation de hauts dignitaires militaires et civils vient inspecter l’ouvrage, dont le bourgmestre, le Général Dufour, le gouverneur et quelques consuls étrangers. D’après la Gazet van Antwerpen “le magnifique travail des pontonniers est admiré par tous. En outre, le commandant Piérard, chef de ce corps d’élite, a été cordialement félicité par le Général Dufour.”
Le pont est exploité en permanenceEn 1914, le chroniqueur Jozef Muls décrit la vie quotidi-enne dans la ville assiégée. Ainsi, il voit partir les troupes. “Du pont flottant, au pied du vieux Steen grisâtre, partait un pont en bois sur des bateaux vers la rive flamande. Le 5 septembre nous y avions vu passer d’impressionnants groupes de la cavalerie, suivis de canons, pour reprendre Termonde aux Allemands et sauvegarder la liaison entre Anvers et le littoral.”(Jozef Muls)
Le soldat Odon Van Pevenage fait partie de ces troupes. Il est fort impressionné. “Nous arrivions près d’une digue où nous devions traverser l’eau. Jamais de ma vie je n’avais vu un cours d’eau de pareille largeur. Le pont sur lequel nous devions traverser était fait de bateaux sur lesquels ont avait mis des planches. Il avait été construit par le génie pour faciliter le déplacement des troupes. Je pense qu’à cet en-droit le cours d’eau avait une largeur de trois cents mètres.”
heures du matin à six heures du soir. Une seule pause est prévue pour un second repas et pour éplucher les pommes de terre. Le plus souvent on continue à travailler le soir et pendant la nuit. ““Souvent on travaillait 15, 20, 24 [heures] d’affilée et parfois plus longtemps encore, quelque aient pu être les circonstances atmosphériques” témoigne le commandant Piérard.
Le pont flotte sur 25 bateaux de navigation intérieure. D’après le Rotterdamsch Nieuwsblad certains ont été mis volontairement à la disposition des militaires, d’autres ay-ant été réquisitionnés.Les bateaux sont ancrés pour qu’ils restent sur place en dépit de la marée ou des courants. Afin de neutraliser la marée les nez ont été disposés alternativement en amont
L’état-major des pontonniers se trouvait dans le fort du Vlaams Hoofd sur la Rive Gauche. Ce bastion militaire se trouvait près de l’actuelle place Frederik van Eeden. Ce fort était le centre d’un petit quartier fort animé, avec plusieurs hôtels et cafés. A partir de 1844 il y a des trains entre la gare du Vlaams Hoofd et Gand.
Jeudi 13 août
Un pont de bateaux à Anvers
“En face de St.-Anneke il y a un pont
sur l’Escaut pour assurer le passage des
troupes, du matériel, des munitions et des
grands canons. Il a été construit à l’aide
de bateaux de commerce, dont certains ont
été mis volontairement à la disposition de
l’armée, d’autres ayant été réquisitionnés.”
Mardi 13 octobre 1914
“ En toute hâte on s’était retiré de l’enfer.
Une partie (des défenseurs) parvenait en-
core à passer par le pont de bateaux sur
l‘Escaut (on sait qu’un peu plus tard on y
mit le feu). De nombreux Belges ont été
emprisonnés, d’autres n’ont pu s’échapper
qu’en revêtant des habits de civils.”
Le pont de bateaux 1914
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Six ponts comme éléments d’un plan militaire plus largeDès 1859 la Ville d’Anvers fut désignée comme Réduit Na-tional, la dernière ceinture défensive à l’intérieur de laquelle le Roi, le gouvernement et le commandement militaire pou-vaient se retirer en cas de siège. En attendant l’assistance des garants, Anvers est en principe facile à défendre et à ravitailler. Comme position fortifiée et artère vitale pour la ville et les forts, Anvers doit• disposer de suffisamment de lignes de transport pour
les troupes et pour le ravitaillement,• être en mesure de parer une attaque potentielle
engagée à partir des Pays-Bas ou par l’Escaut. En 1914 le seul pont fixe sur l’Escaut se situe à Tamise/Temse. A partir de la Suikerrui à Anvers il y avait des bacs. Mais tout cela ne suffit pas pour une évacuation rapide de la ville.Voilà pourquoi quatre ponts seront construits sur l’Escaut: entre le Steen et St.-Anneke (Rive Gauche), entre Hoboken et Burcht, entre Hemiksem et Bazel et à Rupelmonde. A cela s’ajoutent deux ponts sur le Rupel: près du Tolhuis et au Hellegat. L’ensemble du matériel a déjà été acheté avant la guerre et est entreposé dans le Vlaams Hoofd: le tablier en métal du pont, les planches pour le plancher et pour les pentes entre le pont et le quai.
Le pont près du Steen est prêt en une semaineLa construction du pont commence le 2 août 1914, deux jours avant l’invasion allemande. La première tâche consiste à transporter tout le matériel entreposé au Vlaams Hoofd vers le pied du pont, quelque 400 m plus loin. Les pontonniers travaillent sans relâche, de six
et en aval. Sur les bateaux ont été montées des poutres sur lesquelles sont placés le tablier et les balustrades. Les pentes entre le pont et le quai permettent de compenser la marée.
Le pont doit pouvoir être ouvert à la navigation intérieure sur l’Escaut. Au Vlaams Hoofd se trouvent deux ‘portières’ ou lieux de passage d’une largeur de 42 mètres chacun, disposés sur deux bateaux. Pour laisser passer les ba-teaux de navigation intérieure, les portières sont tempo-rairement écartées.
Au terme de 7 jours le pont est prêt. Le 9 août une délégation de hauts dignitaires militaires et civils vient inspecter l’ouvrage, dont le bourgmestre, le Général Dufour, le gouverneur et quelques consuls étrangers. D’après la Gazet van Antwerpen “le magnifique travail des pontonniers est admiré par tous. En outre, le commandant Piérard, chef de ce corps d’élite, a été cordialement félicité par le Général Dufour.”
Le pont est exploité en permanenceEn 1914, le chroniqueur Jozef Muls décrit la vie quotidi-enne dans la ville assiégée. Ainsi, il voit partir les troupes. “Du pont flottant, au pied du vieux Steen grisâtre, partait un pont en bois sur des bateaux vers la rive flamande. Le 5 septembre nous y avions vu passer d’impressionnants groupes de la cavalerie, suivis de canons, pour reprendre Termonde aux Allemands et sauvegarder la liaison entre Anvers et le littoral.”(Jozef Muls)
Le soldat Odon Van Pevenage fait partie de ces troupes. Il est fort impressionné. “Nous arrivions près d’une digue où nous devions traverser l’eau. Jamais de ma vie je n’avais vu un cours d’eau de pareille largeur. Le pont sur lequel nous devions traverser était fait de bateaux sur lesquels ont avait mis des planches. Il avait été construit par le génie pour faciliter le déplacement des troupes. Je pense qu’à cet en-droit le cours d’eau avait une largeur de trois cents mètres.”
heures du matin à six heures du soir. Une seule pause est prévue pour un second repas et pour éplucher les pommes de terre. Le plus souvent on continue à travailler le soir et pendant la nuit. ““Souvent on travaillait 15, 20, 24 [heures] d’affilée et parfois plus longtemps encore, quelque aient pu être les circonstances atmosphériques” témoigne le commandant Piérard.
Le pont flotte sur 25 bateaux de navigation intérieure. D’après le Rotterdamsch Nieuwsblad certains ont été mis volontairement à la disposition des militaires, d’autres ay-ant été réquisitionnés.Les bateaux sont ancrés pour qu’ils restent sur place en dépit de la marée ou des courants. Afin de neutraliser la marée les nez ont été disposés alternativement en amont
L’état-major des pontonniers se trouvait dans le fort du Vlaams Hoofd sur la Rive Gauche. Ce bastion militaire se trouvait près de l’actuelle place Frederik van Eeden. Ce fort était le centre d’un petit quartier fort animé, avec plusieurs hôtels et cafés. A partir de 1844 il y a des trains entre la gare du Vlaams Hoofd et Gand.
Jeudi 13 août
Un pont de bateaux à Anvers
“En face de St.-Anneke il y a un pont
sur l’Escaut pour assurer le passage des
troupes, du matériel, des munitions et des
grands canons. Il a été construit à l’aide
de bateaux de commerce, dont certains ont
été mis volontairement à la disposition de
l’armée, d’autres ayant été réquisitionnés.”
Mardi 13 octobre 1914
“ En toute hâte on s’était retiré de l’enfer.
Une partie (des défenseurs) parvenait en-
core à passer par le pont de bateaux sur
l‘Escaut (on sait qu’un peu plus tard on y
mit le feu). De nombreux Belges ont été
emprisonnés, d’autres n’ont pu s’échapper
qu’en revêtant des habits de civils.”
Le pont de bateaux 1914
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Le pont de bateaux comme voie de transportLes pentes d’accès ou de sortie du pont dépendent de la marée et de la circulation sur le pont. A marée basse les bateaux soutenant le pont se trouvent plus bas, si bien que les pentes sont plus raides. En cas de grande circu-lation le poids supplémentaire enfonce le pont davantage encore. Le cas échéant, les chevaux ont bien du mal à atteindre la rive. Les pentes souffrent sous les véhicules trop lourds et doivent régulièrement être réparées.
Pendant la nuit le pont est éclairé à l’aide de lanternes électriques. Le câblage est réalisé par une entreprise pri-vée. Après les premiers bombardements de zeppelins la ville doit cependant être tout à fait assombrie. Dans ce cas, l’éclairage sur le pont de bateaux doit être réduit ou éteint.
“Depuis cet attentat par les zeppelins sur Anvers, la nuit nous vivions dans l’obscurité la plus totale. A huit heures tout devait être fermé et il n’y avait plus de trams. Il était interdit de voir le moindre rayon de lumière aux fenêtres, sinon on s’exposait à une tirade d’injures des agents de police ou des gardes civiques en patrouille. Dans l’obscurité, on ne reconnaissait plus ni rues ni places.” (Jozef Muls)
Les ponts sur l’Escaut devaient rendre possible le trans-port de troupes, de matériel et le ravitaillement entre les deux rives. La construction était assurée par des pon-tonniers de l’armée belge, spécialement formés à cet ef-fet. Ce sont des troupes du génie avec une formation de combat. Elles sont responsables pour la construction, l’entretien et les réparations, la surveillance, l’ouverture et la fermeture des ponts, l’entretien du pont de chemin de fer à Tamise/Temse et quelques bateaux pour traverser l’Escaut, la surveillance de l’Escaut et l‘éventuelle des-truction des ponts.
Le contrôle militaire du pont et de l’EscautLe pont est fort bien surveillé. L’armée est en effet sur ses gardes, veut éviter tout sabotage et tient à contrôler qui entre dans la ville et qui la quitte. • La garde technique (2 sergents, 2 caporaux et 35 à 40
soldats) s’occupe du bon fonctionnement du pont et de l’entretien.
• La garde militaire surveille les accès au pont et monte les services de garde. Le pont près du Steen est surveillé par des unités de l’infanterie, les autres ponts par les pontonniers.
• La garde de rivière a jeté l’ancre en amont et en aval - avec deux bateaux. Pendant la journée ils hissent le drapeau, pendant la nuit des lanternes. En amont, cette garde fait des contrôles avec une petite vedette et en aval avec un bateau-remorqueur.
• Le long des rives circulent en permanence des patrouilles.
• Afin d’empêcher que les Allemands fassent sauter les ponts avec des mines flottantes, de petites vedettes armées inspectent en permanence l’Escaut.
Près de chaque pont se trouvent également deux voitu-res-pompe des sapeurs-pompiers, prêtes à intervenir en cas d’incendie.
Le pont est étroit, les pentes raidesLe pont étroit ne peut être franchi que dans un seul sens. Il mesure trois mètres de large et dispose d’une voie de 1,8 mètres et d’un espace pour les piétons. Les ponton-niers sur chaque quai sont en contact téléphonique pour définir dans quel sens le pont sera ouvert
Le passage sur le pont est soumis à des règles fort strictes.• Les véhicules trop lourdement chargés doivent d’abord
être déchargés. Par après, la charge est répartie sur d’autres véhicules ou doit rester sur le quai.
• Certains véhicules trop larges ne peuvent pas franchir le pont.
• Les soldats doivent marcher hors cadence, afin de réduire la résonance de leurs pas.
• Soldats et officiers à cheval doivent descendre de cheval et franchir le pont deux à deux.•
• Les pièces d’artillerie doivent être roulées au pas. • Les voitures doivent rouler lentement et garder
suffisamment de distance. • Si les militaires ont priorité, les civils ont également le
droit de franchir le pont.
Anvers bombardé par un zeppelin
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Le pont de bateaux comme voie de transportLes pentes d’accès ou de sortie du pont dépendent de la marée et de la circulation sur le pont. A marée basse les bateaux soutenant le pont se trouvent plus bas, si bien que les pentes sont plus raides. En cas de grande circu-lation le poids supplémentaire enfonce le pont davantage encore. Le cas échéant, les chevaux ont bien du mal à atteindre la rive. Les pentes souffrent sous les véhicules trop lourds et doivent régulièrement être réparées.
Pendant la nuit le pont est éclairé à l’aide de lanternes électriques. Le câblage est réalisé par une entreprise pri-vée. Après les premiers bombardements de zeppelins la ville doit cependant être tout à fait assombrie. Dans ce cas, l’éclairage sur le pont de bateaux doit être réduit ou éteint.
“Depuis cet attentat par les zeppelins sur Anvers, la nuit nous vivions dans l’obscurité la plus totale. A huit heures tout devait être fermé et il n’y avait plus de trams. Il était interdit de voir le moindre rayon de lumière aux fenêtres, sinon on s’exposait à une tirade d’injures des agents de police ou des gardes civiques en patrouille. Dans l’obscurité, on ne reconnaissait plus ni rues ni places.” (Jozef Muls)
Les ponts sur l’Escaut devaient rendre possible le trans-port de troupes, de matériel et le ravitaillement entre les deux rives. La construction était assurée par des pon-tonniers de l’armée belge, spécialement formés à cet ef-fet. Ce sont des troupes du génie avec une formation de combat. Elles sont responsables pour la construction, l’entretien et les réparations, la surveillance, l’ouverture et la fermeture des ponts, l’entretien du pont de chemin de fer à Tamise/Temse et quelques bateaux pour traverser l’Escaut, la surveillance de l’Escaut et l‘éventuelle des-truction des ponts.
Le contrôle militaire du pont et de l’EscautLe pont est fort bien surveillé. L’armée est en effet sur ses gardes, veut éviter tout sabotage et tient à contrôler qui entre dans la ville et qui la quitte. • La garde technique (2 sergents, 2 caporaux et 35 à 40
soldats) s’occupe du bon fonctionnement du pont et de l’entretien.
• La garde militaire surveille les accès au pont et monte les services de garde. Le pont près du Steen est surveillé par des unités de l’infanterie, les autres ponts par les pontonniers.
• La garde de rivière a jeté l’ancre en amont et en aval - avec deux bateaux. Pendant la journée ils hissent le drapeau, pendant la nuit des lanternes. En amont, cette garde fait des contrôles avec une petite vedette et en aval avec un bateau-remorqueur.
• Le long des rives circulent en permanence des patrouilles.
• Afin d’empêcher que les Allemands fassent sauter les ponts avec des mines flottantes, de petites vedettes armées inspectent en permanence l’Escaut.
Près de chaque pont se trouvent également deux voitu-res-pompe des sapeurs-pompiers, prêtes à intervenir en cas d’incendie.
Le pont est étroit, les pentes raidesLe pont étroit ne peut être franchi que dans un seul sens. Il mesure trois mètres de large et dispose d’une voie de 1,8 mètres et d’un espace pour les piétons. Les ponton-niers sur chaque quai sont en contact téléphonique pour définir dans quel sens le pont sera ouvert
Le passage sur le pont est soumis à des règles fort strictes.• Les véhicules trop lourdement chargés doivent d’abord
être déchargés. Par après, la charge est répartie sur d’autres véhicules ou doit rester sur le quai.
• Certains véhicules trop larges ne peuvent pas franchir le pont.
• Les soldats doivent marcher hors cadence, afin de réduire la résonance de leurs pas.
• Soldats et officiers à cheval doivent descendre de cheval et franchir le pont deux à deux.•
• Les pièces d’artillerie doivent être roulées au pas. • Les voitures doivent rouler lentement et garder
suffisamment de distance. • Si les militaires ont priorité, les civils ont également le
droit de franchir le pont.
Anvers bombardé par un zeppelin
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Le pont de bateaux comme
heures. Une mer d’hommes, de femmes, d’enfants et de véhicules bloque souvent la route aux militaires. N’empêche qu’on essaie d’organiser rigoureusement le retrait. Les civils doivent attendre jusqu’à ce que les mili-taires aient franchi le pont. Un journal britannique raconte comment des gendarmes, armés de baïonnettes, repous-sent pendant des heures la foule pour assurer le passage à l’armée. Cependant, le pont est envahi par la foule en panique, les gardes ne peuvent plus maîtriser l’afflux.
Un retrait chaotiqueDe nombreux fugitifs sont bloqués pendant des heures, incapables d’avancer ou de reculer. Ignorant où ils aboutiront au terme de leur voyage, ils ont revêtu leurs plus beaux vêtements. En toute hâte ils ont rassemblé quelques affaires, placées dans des brouettes, des voitures d’enfant ou dans des charrettes pleines d’ustensiles de ménage, tirées par des bœufs et des ânes. La panique règne, certaines gens hurlent, les bébés pleurent, les chiens aboient, les vaches mugissent. Les voitures, les ambulances et autobus sont bloqués dans la foule. Le bac vers St.-Anneke réussit à faire franchir l’Escaut à 200 personnes par quart d’heure.
voie de fuiteLe retrait stratégique de l’armée de campagneLe 6 octobre le Roi Albert I donne l’ordre à l’armée de campagne de se retirer sur l’autre rive de l’Escaut. Tout se passe pendant la nuit pour éviter que les Allemands ne remarquent l’action de retrait. Jozef Muls écrit ce qui suit: Voilà que la nuit fut remplie d’un autre grand vacarme. Je m’arrêtai et écoutai attentivement ce bizarre gron-dement. Cela devint impressionnant. C’étaient des cris confus et anxieux comme dans les labyrinthes. C’est alors que je distinguai l’ébranlement de centaines et de centaines de sabots de cheval.” Près de la gare centrale Muls voit un cortège de “cavaliers sombres” entrant dans la ville, “progressant dans les rues sous le grondement des canons et caissons.” Il suit le cortège dans la direction de l’Escaut et dans la faible lueur de la lune il voit “la fuite obscure et triste s’avançant vers la rive flamande, pas-sant sur le pont en bois et faisant cahoter les poutres.” De nouveau rentré, pendant toute la nuit il entend com-ment les canons se retirant traversent la ville. Le 7 octobre il voit comment la voiture du Roi Albert I quitte la ville par le pont de bateaux près du Steen.
La population prend également la fuiteLa menace de bombardements allemands pèse toujours sur la ville. Les soldats sont abattus, fatigués et ils ont peur. Partout règne la frayeur: des centaines de milliers d’Anversois essaient de s’enfuir. La masse forme “une foule débridée, ondoyant sur place, comme la mois-son dans la tempête, écriant sa fureur, se plaignant et lançant des insultes.” Les routes vers les quais sont entièrement bloquées, les gens font la file pendant des
“Un vieux docker du quartier des bateliers me racon-tait ses impressions en voyant cette masse fuyant vers l’Escaut. Des coches d’eau, des pousse-pied, des ba-teaux-remorqueurs, des canots, des voiliers, tout ce qui était capable de naviguer était employé pour échapper à l’épouvante de la ville bombardée et en flammes. Les gens sautaient des hauts murs du quai dans les navires déjà bourrés de fugitifs. C’était un fourmillement de navires noirs sur le large fleuve lisse, dans la lueur des dépôts de pétrole en flammes dans la direction de Hoboken.” (Jozef Muls)
Sur le pont de bateaux circule un interminable cortège de gens et une colonne de véhicules vers la Rive Gauche. A un certain moment la marée basse et le poids de la masse font que les pentes près du quai sont tellement raides que des soldats, civils et même un landau se retrouvent dans le fleuve. Un journaliste du New York Times écrit: “The twenty-foot entrance to that pontoon bridge seemed to me like the mouth of a funnel through which poured the dense misery of an entire nation.”
“Près de l’Escaut on observe une foule de gens, un
chaos de véhicules, d’autos, de voitures à bâche, de
roulottes de kermesse, et tutti quanti. Le bac bourré
traverse régulièrement le fleuve, pourvu qu’une gre-
nade ne le touche pas.”
Les flammes “hautes d’au moins cent mètres” sur les dépôts de pétrole brû-lants forment un spectacle apocalyptique. Ceux qui attendent sur les quais se plaignent du manque d’air “dans l’atmosphère étouf-fante, emplie de pétrole.” (Dirk Van Thuyne)”
Le nombre de fugitifsDes dizaines de milliers de personnes empruntent le pont de bateaux pour s’enfuir de la ville en flammes. Les journaux publient les chiffres les plus différents, car dans un pareil chaos il est difficile d’estimer le nombre de fugitifs. Le New York Times écrit: “Besides the long exodus by the roads to Holland I saw a crowd estimated 150.000 blocking the ferry and pontoon (at Antwerp) on their way to get trains to St. Nicholas and Ghent.” Le journal Le Bruxellois parle de 200.000 fugitifs, d’autres journaux même de 500.000. Quoi qu’il en soit, plus de cent mille personnes atteignent la Rive Gauche en franchissant le pont de bateaux ou avec des navires, dans la direction de Gand, Bruges, le littoral et la Flandre Zélandaise. Le plus souvent ils vont à pied, la voie ferroviaire au Vlaams Hoofd ne pouvant être employée que par l’armée. De nombreux fugitifs se dirigent également vers les Pays-Bas, à pied ou en train. Les soldats ayant été isolés de leur unité et qui se rendent aux Pays-Bas sont internés dans ce pays neutre, comme le prescrit le droit militaire international.
Les fugitifs, Eugeen Van Mieg-hem, 1914
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Le pont de bateaux comme
heures. Une mer d’hommes, de femmes, d’enfants et de véhicules bloque souvent la route aux militaires. N’empêche qu’on essaie d’organiser rigoureusement le retrait. Les civils doivent attendre jusqu’à ce que les mili-taires aient franchi le pont. Un journal britannique raconte comment des gendarmes, armés de baïonnettes, repous-sent pendant des heures la foule pour assurer le passage à l’armée. Cependant, le pont est envahi par la foule en panique, les gardes ne peuvent plus maîtriser l’afflux.
Un retrait chaotiqueDe nombreux fugitifs sont bloqués pendant des heures, incapables d’avancer ou de reculer. Ignorant où ils aboutiront au terme de leur voyage, ils ont revêtu leurs plus beaux vêtements. En toute hâte ils ont rassemblé quelques affaires, placées dans des brouettes, des voitures d’enfant ou dans des charrettes pleines d’ustensiles de ménage, tirées par des bœufs et des ânes. La panique règne, certaines gens hurlent, les bébés pleurent, les chiens aboient, les vaches mugissent. Les voitures, les ambulances et autobus sont bloqués dans la foule. Le bac vers St.-Anneke réussit à faire franchir l’Escaut à 200 personnes par quart d’heure.
voie de fuiteLe retrait stratégique de l’armée de campagneLe 6 octobre le Roi Albert I donne l’ordre à l’armée de campagne de se retirer sur l’autre rive de l’Escaut. Tout se passe pendant la nuit pour éviter que les Allemands ne remarquent l’action de retrait. Jozef Muls écrit ce qui suit: Voilà que la nuit fut remplie d’un autre grand vacarme. Je m’arrêtai et écoutai attentivement ce bizarre gron-dement. Cela devint impressionnant. C’étaient des cris confus et anxieux comme dans les labyrinthes. C’est alors que je distinguai l’ébranlement de centaines et de centaines de sabots de cheval.” Près de la gare centrale Muls voit un cortège de “cavaliers sombres” entrant dans la ville, “progressant dans les rues sous le grondement des canons et caissons.” Il suit le cortège dans la direction de l’Escaut et dans la faible lueur de la lune il voit “la fuite obscure et triste s’avançant vers la rive flamande, pas-sant sur le pont en bois et faisant cahoter les poutres.” De nouveau rentré, pendant toute la nuit il entend com-ment les canons se retirant traversent la ville. Le 7 octobre il voit comment la voiture du Roi Albert I quitte la ville par le pont de bateaux près du Steen.
La population prend également la fuiteLa menace de bombardements allemands pèse toujours sur la ville. Les soldats sont abattus, fatigués et ils ont peur. Partout règne la frayeur: des centaines de milliers d’Anversois essaient de s’enfuir. La masse forme “une foule débridée, ondoyant sur place, comme la mois-son dans la tempête, écriant sa fureur, se plaignant et lançant des insultes.” Les routes vers les quais sont entièrement bloquées, les gens font la file pendant des
“Un vieux docker du quartier des bateliers me racon-tait ses impressions en voyant cette masse fuyant vers l’Escaut. Des coches d’eau, des pousse-pied, des ba-teaux-remorqueurs, des canots, des voiliers, tout ce qui était capable de naviguer était employé pour échapper à l’épouvante de la ville bombardée et en flammes. Les gens sautaient des hauts murs du quai dans les navires déjà bourrés de fugitifs. C’était un fourmillement de navires noirs sur le large fleuve lisse, dans la lueur des dépôts de pétrole en flammes dans la direction de Hoboken.” (Jozef Muls)
Sur le pont de bateaux circule un interminable cortège de gens et une colonne de véhicules vers la Rive Gauche. A un certain moment la marée basse et le poids de la masse font que les pentes près du quai sont tellement raides que des soldats, civils et même un landau se retrouvent dans le fleuve. Un journaliste du New York Times écrit: “The twenty-foot entrance to that pontoon bridge seemed to me like the mouth of a funnel through which poured the dense misery of an entire nation.”
“Près de l’Escaut on observe une foule de gens, un
chaos de véhicules, d’autos, de voitures à bâche, de
roulottes de kermesse, et tutti quanti. Le bac bourré
traverse régulièrement le fleuve, pourvu qu’une gre-
nade ne le touche pas.”
Les flammes “hautes d’au moins cent mètres” sur les dépôts de pétrole brû-lants forment un spectacle apocalyptique. Ceux qui attendent sur les quais se plaignent du manque d’air “dans l’atmosphère étouf-fante, emplie de pétrole.” (Dirk Van Thuyne)”
Le nombre de fugitifsDes dizaines de milliers de personnes empruntent le pont de bateaux pour s’enfuir de la ville en flammes. Les journaux publient les chiffres les plus différents, car dans un pareil chaos il est difficile d’estimer le nombre de fugitifs. Le New York Times écrit: “Besides the long exodus by the roads to Holland I saw a crowd estimated 150.000 blocking the ferry and pontoon (at Antwerp) on their way to get trains to St. Nicholas and Ghent.” Le journal Le Bruxellois parle de 200.000 fugitifs, d’autres journaux même de 500.000. Quoi qu’il en soit, plus de cent mille personnes atteignent la Rive Gauche en franchissant le pont de bateaux ou avec des navires, dans la direction de Gand, Bruges, le littoral et la Flandre Zélandaise. Le plus souvent ils vont à pied, la voie ferroviaire au Vlaams Hoofd ne pouvant être employée que par l’armée. De nombreux fugitifs se dirigent également vers les Pays-Bas, à pied ou en train. Les soldats ayant été isolés de leur unité et qui se rendent aux Pays-Bas sont internés dans ce pays neutre, comme le prescrit le droit militaire international.
Les fugitifs, Eugeen Van Mieg-hem, 1914
1110
Fiche technique La destructionLe soir du 8 octobre 1914 le Capitaine-commandant Piérard reçoit l’ordre du Lieutenant-général Deguise de faire sauter les ponts près de Burcht et du Steen. Les ponts ne peuvent en effet pas tomber entre les mains de l’ennemi. Le 9 octobre, à 5 h du matin, on fait sauter le pont de Burcht, celui du Steen à 8 h 30. Du côté de la vile, les pontonniers met-tent le feu à 25 bateaux. Le New York Times écrit: “… there was a crash that shook the whole building, the sound of falling glass, and out in the river a geyser of water shot up, timbers and boards flew from the bridge, and there were dozens of smaller splashes as if from a shower of shot. It was the Belgians blowing up the bridge to cover their retreat.”
Sur la Rive Gauche les torpilleurs essaient de faire sauter 6 navires, mais ils ne réussissent que partiellement. Un journaliste écrit: “The mines which were exploded beneath it did more damage to the buildings along the waterfront than to the bridge, however, only the middle spans of which were destroyed.” Les torpilleurs tirent sur les autres bateaux pour les faire couler. Les pontonniers ramènent les portières flottantes vers la rive. Ils détruisent aussi les hangars et le matériel du fort du Vlaams Hoofd.
La destruction dure quelque vingt minutes. A ce moment il y a encore des soldats dans la ville. Lorsque ceux-ci constatent qu’il ne leur reste plus aucune issue, ils paniquent. Des témoins voient comment ils es-saient encore d’atteindre de petits bateaux et les entendent crier au se-cours. Certains parmi eux tirent même sur les petits bateaux fuyants, voyant que ceux-ci ne reviennent plus.Piérard et ses pontonniers quittent Anvers dans la direction des Pays-Bas, pays neutre, où ils seront internés le 10 octobre. Après la guerre, et après un internement à Amersfoort et la Haye, Piérard est rapatrié.
Ponton 1914
Passage pour la navigationLe pont de bateaux dispose de deux passages pour les navires de ri-vière. Ceux-ci n’y ont accès qu’après avoir obtenu explicitement une autorisation à cet effet. Le commandant Piérard publie une note avec les directives suivantes.
• De l’extrémité sud des quais de l’Escaut jusqu’à l’écluse Royers (Royerssluis) aucun navire ne peut se trouver dans les eaux sans l’autorisation du commandant de la Compagne des Pontonniers. Tous les navires non autorisés se trouvant entre ces deux points doivent immédiatement rejoindre les docks ou les zones de refuge sur la Rive Gauche.
• Les navires ancrés dans le fleuve ou amarrés au quai devront renforcer leurs ancres ou leurs amarres.
• La fermeture du pont est indiquée par une boule noire, placée sur un mât; lorsque le pont sera ouvert, les navires ne pourront passer que contre le courant et par eau calme.
• Le pont ne sera jamais ouvert après le coucher du soleil ou avant le lever du soleil.
Pour couvrir leur fuite les troupes belges ont détruit le pon-ton sur la Rive Gauche.
Ponton 2014
Unités ayant construit le pont
Pontonniers Forteresse de la Position For-tifiée d’Anvers,1e Compagnie de ponton-niers du 1er Bataillon du génie
11e Bataillon du génie belge de Burcht et 105e Compagnie des pontonniers de ’s-Hertogenbosch, faisant partie du 101e Bataillon du génie hollandais de Wezep.
Commandement Le Capitaine-commandant Virgile Piérard
Coordination: le commandant militaire de la Province d’AnversCommandement: le Lieutenant-colonel Peter Philipsen, commandant du 11e Bataillon du génie, le Lieutenant-colo-nel Ed Caelen, commandant du 101e Bataillon du génie
EffectifsÀ peu près 310 militaires, sous le comman-dement de 7 officiers
+/- 150 pour la construction et le désassemblage, +/- 60 pour l’exploitation
Quartier généralVlaams Hoofd, fort près de l’actuelle place Van Eeden (Rive Gauche)
Casernés à Burcht, Wezep et ‘s-Hertogenbosch
Longueur du pont 390 mètres 370 mètres
Largeur du pont 3 mètres 8,12 mètres et 4,10 mètres pour la voie
TypeEiffel - Le plan de construction avait déjà été dessiné et exécuté avant la guerre
Faltswimmbrücke (FSB), pont de bateaux,passerelle, pont Bailey de 20 pieds
Matériel Fer, bois, bateaux réquisitionnésFSB : Aluminiumpasserelle et pont Bailey: acier et bois
Situation Suikerrui/Steen - Vlaams HoofdEntre le ponton au Steen sur la Rive Droite et le ponton du Service de Pilotage sur la Rive Gauche
Construction Du 2 au 9 août 1914 2 & 3 octobre 2014
DestructionOrdre: 8 octobre 1914Exécution: 9 octobre 1914, 6.30 - 8.30 h
6 octobre 2014 (démonter le pont)
1110
Fiche technique La destructionLe soir du 8 octobre 1914 le Capitaine-commandant Piérard reçoit l’ordre du Lieutenant-général Deguise de faire sauter les ponts près de Burcht et du Steen. Les ponts ne peuvent en effet pas tomber entre les mains de l’ennemi. Le 9 octobre, à 5 h du matin, on fait sauter le pont de Burcht, celui du Steen à 8 h 30. Du côté de la vile, les pontonniers met-tent le feu à 25 bateaux. Le New York Times écrit: “… there was a crash that shook the whole building, the sound of falling glass, and out in the river a geyser of water shot up, timbers and boards flew from the bridge, and there were dozens of smaller splashes as if from a shower of shot. It was the Belgians blowing up the bridge to cover their retreat.”
Sur la Rive Gauche les torpilleurs essaient de faire sauter 6 navires, mais ils ne réussissent que partiellement. Un journaliste écrit: “The mines which were exploded beneath it did more damage to the buildings along the waterfront than to the bridge, however, only the middle spans of which were destroyed.” Les torpilleurs tirent sur les autres bateaux pour les faire couler. Les pontonniers ramènent les portières flottantes vers la rive. Ils détruisent aussi les hangars et le matériel du fort du Vlaams Hoofd.
La destruction dure quelque vingt minutes. A ce moment il y a encore des soldats dans la ville. Lorsque ceux-ci constatent qu’il ne leur reste plus aucune issue, ils paniquent. Des témoins voient comment ils es-saient encore d’atteindre de petits bateaux et les entendent crier au se-cours. Certains parmi eux tirent même sur les petits bateaux fuyants, voyant que ceux-ci ne reviennent plus.Piérard et ses pontonniers quittent Anvers dans la direction des Pays-Bas, pays neutre, où ils seront internés le 10 octobre. Après la guerre, et après un internement à Amersfoort et la Haye, Piérard est rapatrié.
Ponton 1914
Passage pour la navigationLe pont de bateaux dispose de deux passages pour les navires de ri-vière. Ceux-ci n’y ont accès qu’après avoir obtenu explicitement une autorisation à cet effet. Le commandant Piérard publie une note avec les directives suivantes.
• De l’extrémité sud des quais de l’Escaut jusqu’à l’écluse Royers (Royerssluis) aucun navire ne peut se trouver dans les eaux sans l’autorisation du commandant de la Compagne des Pontonniers. Tous les navires non autorisés se trouvant entre ces deux points doivent immédiatement rejoindre les docks ou les zones de refuge sur la Rive Gauche.
• Les navires ancrés dans le fleuve ou amarrés au quai devront renforcer leurs ancres ou leurs amarres.
• La fermeture du pont est indiquée par une boule noire, placée sur un mât; lorsque le pont sera ouvert, les navires ne pourront passer que contre le courant et par eau calme.
• Le pont ne sera jamais ouvert après le coucher du soleil ou avant le lever du soleil.
Pour couvrir leur fuite les troupes belges ont détruit le pon-ton sur la Rive Gauche.
Ponton 2014
Unités ayant construit le pont
Pontonniers Forteresse de la Position For-tifiée d’Anvers,1e Compagnie de ponton-niers du 1er Bataillon du génie
11e Bataillon du génie belge de Burcht et 105e Compagnie des pontonniers de ’s-Hertogenbosch, faisant partie du 101e Bataillon du génie hollandais de Wezep.
Commandement Le Capitaine-commandant Virgile Piérard
Coordination: le commandant militaire de la Province d’AnversCommandement: le Lieutenant-colonel Peter Philipsen, commandant du 11e Bataillon du génie, le Lieutenant-colo-nel Ed Caelen, commandant du 101e Bataillon du génie
EffectifsÀ peu près 310 militaires, sous le comman-dement de 7 officiers
+/- 150 pour la construction et le désassemblage, +/- 60 pour l’exploitation
Quartier généralVlaams Hoofd, fort près de l’actuelle place Van Eeden (Rive Gauche)
Casernés à Burcht, Wezep et ‘s-Hertogenbosch
Longueur du pont 390 mètres 370 mètres
Largeur du pont 3 mètres 8,12 mètres et 4,10 mètres pour la voie
TypeEiffel - Le plan de construction avait déjà été dessiné et exécuté avant la guerre
Faltswimmbrücke (FSB), pont de bateaux,passerelle, pont Bailey de 20 pieds
Matériel Fer, bois, bateaux réquisitionnésFSB : Aluminiumpasserelle et pont Bailey: acier et bois
Situation Suikerrui/Steen - Vlaams HoofdEntre le ponton au Steen sur la Rive Droite et le ponton du Service de Pilotage sur la Rive Gauche
Construction Du 2 au 9 août 1914 2 & 3 octobre 2014
DestructionOrdre: 8 octobre 1914Exécution: 9 octobre 1914, 6.30 - 8.30 h
6 octobre 2014 (démonter le pont)
1312
La partie flottante mesure quelque 270 mètres et est com-posée de 15 à 20 navires ponton avec chacun à peu près trois éléments ponton. L’ensemble du squelette en alumi-nium pèse quelque 200 tonnes – ce qui équivaut à 20 ca-mions de matériel. Le montage et le contrôle du pont se font par plus de 150 soldats du génie, une moitié venant des Pays-Bas, l’autre moitié de Belgique. On fait égale-ment appel à des plongeurs.
Les pontons flottants sont maintenus sur place à l’aide des hélices des bateaux ponton. Ceux-ci doivent être très rigoureusement contrôlés, 24 heures sur 24. Car entre marée haute et marée basse il y a ‘marée morte’, le niveau de l’eau ne changeant pratiquement pas; or il n’est pas impossible que le courant s’élève à 9 km/h, ce qui repré-sente une force énorme. En outre le pont doit pouvoir être régulièrement ouvert pour la navigation. A cet effet, les contrôles se font déjà à partir de Flessingue.
Le major breveté d’état-major Dirk Verhaegen, commandant militaire de la Province d’Anvers, a pris sa retraite en avril 2014. Il a joué dès le début de notre projet commémoratif un rôle im-portant dans la coordination et la réali-sation du pont flottant. Dirk Verhaegen a réalisé l’impossible. Il est remplacé par le colonel Paul Haccuria.
“La construction d’un pareil pont n’est pas évidente, car à An-vers l’Escaut a une largeur de 370 m et le courant est parfois très fort. Les troupes du génie du 11e Bataillon du génie de Burcht assurent l’arrivée à la banque et l’organisation. Le 101e Bataillon de Wezep (Pays-Bas) et leur 105e Compagnie de Pontonniers (‘s Hertogenbosch) construisent la partie flottante. En préparation des commémorations des 3, 4 et 5 octobre, les troupes de Génie belges et néerlandaises poseront le samedi 28 septembre un pont à titre d’essai. Une opération délicate... En fait, ce n’est pas une entreprise simple: il s’agit d’un énor-me meccano avec des pièces qui ne s’emboîtent pas toujours parfaitement. La préparation ne constitue pas uniquement un énorme défi technique. Nous faisons également une analyse des risques, nous établissons un plan de prévention et de sé-curité; une consultation permanente avec les autorités portu-aires, civiles et militaires s’impose, etc. Les réunions avec les personnes et autorités concernées comptent au moins trente personnes. La collaboration est excellente, tous les partenai-res sont enthousiastes. La construction de ce pont est un magnifique exemple de collaboration internationale en matière de défense au niveau européen, en l’occurrence entre la Belgi-que et les Pays-Bas et tout à fait conforme avec la politique de nos Ministres de la Défense. La construction d’un pont de la paix sur l’Escaut à Anvers en 2014, pour tous les citoyens, est une aventure formidable!”
passerelle 38 mètres ancrée à la rive
pont pliable 340 mètres
ancré à l’appontement de la police maritime
Rive Gauche Rive Droite
Le ponton 100 ans plus tard
1312
La partie flottante mesure quelque 270 mètres et est com-posée de 15 à 20 navires ponton avec chacun à peu près trois éléments ponton. L’ensemble du squelette en alumi-nium pèse quelque 200 tonnes – ce qui équivaut à 20 ca-mions de matériel. Le montage et le contrôle du pont se font par plus de 150 soldats du génie, une moitié venant des Pays-Bas, l’autre moitié de Belgique. On fait égale-ment appel à des plongeurs.
Les pontons flottants sont maintenus sur place à l’aide des hélices des bateaux ponton. Ceux-ci doivent être très rigoureusement contrôlés, 24 heures sur 24. Car entre marée haute et marée basse il y a ‘marée morte’, le niveau de l’eau ne changeant pratiquement pas; or il n’est pas impossible que le courant s’élève à 9 km/h, ce qui repré-sente une force énorme. En outre le pont doit pouvoir être régulièrement ouvert pour la navigation. A cet effet, les contrôles se font déjà à partir de Flessingue.
Le major breveté d’état-major Dirk Verhaegen, commandant militaire de la Province d’Anvers, a pris sa retraite en avril 2014. Il a joué dès le début de notre projet commémoratif un rôle im-portant dans la coordination et la réali-sation du pont flottant. Dirk Verhaegen a réalisé l’impossible. Il est remplacé par le colonel Paul Haccuria.
“La construction d’un pareil pont n’est pas évidente, car à An-vers l’Escaut a une largeur de 370 m et le courant est parfois très fort. Les troupes du génie du 11e Bataillon du génie de Burcht assurent l’arrivée à la banque et l’organisation. Le 101e Bataillon de Wezep (Pays-Bas) et leur 105e Compagnie de Pontonniers (‘s Hertogenbosch) construisent la partie flottante. En préparation des commémorations des 3, 4 et 5 octobre, les troupes de Génie belges et néerlandaises poseront le samedi 28 septembre un pont à titre d’essai. Une opération délicate... En fait, ce n’est pas une entreprise simple: il s’agit d’un énor-me meccano avec des pièces qui ne s’emboîtent pas toujours parfaitement. La préparation ne constitue pas uniquement un énorme défi technique. Nous faisons également une analyse des risques, nous établissons un plan de prévention et de sé-curité; une consultation permanente avec les autorités portu-aires, civiles et militaires s’impose, etc. Les réunions avec les personnes et autorités concernées comptent au moins trente personnes. La collaboration est excellente, tous les partenai-res sont enthousiastes. La construction de ce pont est un magnifique exemple de collaboration internationale en matière de défense au niveau européen, en l’occurrence entre la Belgi-que et les Pays-Bas et tout à fait conforme avec la politique de nos Ministres de la Défense. La construction d’un pont de la paix sur l’Escaut à Anvers en 2014, pour tous les citoyens, est une aventure formidable!”
passerelle 38 mètres ancrée à la rive
pont pliable 340 mètres
ancré à l’appontement de la police maritime
Rive Gauche Rive Droite
Le ponton 100 ans plus tard
Les ponts de 1584, 1914 et 1944 sur l’Escaut étaient des ponts militaires.
Le nouveau pont de 2014 veut être un Pont de la Paix.
Un pont reliant jeunes et personnes âgées, Belges et étrangers.
Un pont qui contribue à la mémoire collective de la ville.
Un pont qui fait rêver de l’avenir.
1514
Ponts historiques sur l’Escaut à Anvers
Parfois la glace forme ‘un pont naturel’ permet-tant de franchir le fleuve. Il existe des illustrations du fleuve gelé en 1565, 1670, 1871 et 1891.
Pendant la Se-conde Guerre mondiale l’occupant al-lemand construit de nouveau un pont de bateaux sur l’Escaut. Lors du retrait de leurs troupes en sep-tembre 1944 ils le font sauter.
En 1584, pendant la guerre de quatre-vingts ans, la Ville d’Anvers est assiégée. Sous le commandement d’Alexandre Farnese, l’armée espagnole veut investir la ville. Farnese fait construire un pont flottant pour bloquer l’Escaut.
En 1795, la Ville d’Anvers étant occupée par les Autrichiens, la France ‘libère’ la ville. Pour com-mémorer ce fait, un pont flottant est construit sur l’Escaut en 1895.
Le pont de bateaux de 1914 était une importante voie pour le transport de matériel militaire et pour la fuite de nombreux civils. Quelques heures après la destruction du pont les Allemands entrent dans la ville. L’armée allemande avait l’intention de construire immédiatement un nouveau pont de bateaux. Or, elle constate que ce n’est pas simple, puisque à chaque marée haute le pont est entraîné par les flots. Ce pont est construit près de l’écluse Royers (Royerssluis), 2,6 kilomètres en aval du Steen.
1584 1895 1914
19441565
Les ponts de 1584, 1914 et 1944 sur l’Escaut étaient des ponts militaires.
Le nouveau pont de 2014 veut être un Pont de la Paix.
Un pont reliant jeunes et personnes âgées, Belges et étrangers.
Un pont qui contribue à la mémoire collective de la ville.
Un pont qui fait rêver de l’avenir.
1514
Ponts historiques sur l’Escaut à Anvers
Parfois la glace forme ‘un pont naturel’ permet-tant de franchir le fleuve. Il existe des illustrations du fleuve gelé en 1565, 1670, 1871 et 1891.
Pendant la Se-conde Guerre mondiale l’occupant al-lemand construit de nouveau un pont de bateaux sur l’Escaut. Lors du retrait de leurs troupes en sep-tembre 1944 ils le font sauter.
En 1584, pendant la guerre de quatre-vingts ans, la Ville d’Anvers est assiégée. Sous le commandement d’Alexandre Farnese, l’armée espagnole veut investir la ville. Farnese fait construire un pont flottant pour bloquer l’Escaut.
En 1795, la Ville d’Anvers étant occupée par les Autrichiens, la France ‘libère’ la ville. Pour com-mémorer ce fait, un pont flottant est construit sur l’Escaut en 1895.
Le pont de bateaux de 1914 était une importante voie pour le transport de matériel militaire et pour la fuite de nombreux civils. Quelques heures après la destruction du pont les Allemands entrent dans la ville. L’armée allemande avait l’intention de construire immédiatement un nouveau pont de bateaux. Or, elle constate que ce n’est pas simple, puisque à chaque marée haute le pont est entraîné par les flots. Ce pont est construit près de l’écluse Royers (Royerssluis), 2,6 kilomètres en aval du Steen.
1584 1895 1914
19441565
Lorsqu’en août 1914 éclate la guerre, le jeune avocat Jozef Muls (°1882) se présente auprès de la Garde Civique anversoise. Après une semaine déjà, il devient traducteur d’allemand pour les autorités militaires et greffier auprès du conseil de guerre. Fin septembre il est nommé avocat civil du gouverneur militaire pour assurer le contrôle sur les maisons com-merciales allemandes dont les associés avai-ent été expulsés ou emprisonnés.
Jozef Muls suit de près les événements dans la ville. Sa chronique ‘De Val van Antwerpen’ (La Chute d’Anvers) offre un image réaliste de la vie dans la ville assié-gée. Le 7 octobre il s’enfuit de la ville. D’abord il réside à Londres, puis à Paris. Après l’Armistice il revient à Anvers où il sera professeur d’histoire de l’art.
Dans son ouvrage ‘Antwerpen 1914’ (Anvers 1914) l’auteur Thomas Maes reprend d’anciens fragments du journal de ‘De Val van Antwer-pen’ de Jozef Muls. Le livre ‘Antwerpen 1914’ sera lancé pendant le marché de la Culture 2013, en collaboration avec la maison d’édition Linkeroever.
1716
Colophon
Composition: Vredescentrum, Comité Scientifique Anvers ’14-’18 Etude historique préparatoire par Geheugen CollectiefAuteur: Stefaan VermeulenRédaction finale: Lotte Dodion et Ann GovaertMise en page: Het Geel Punt bvbaTraduction : Alex Vanneste
Le projet Anvers ‘14-’18 est réalisé en collaboration avec:
• La Ville d’Anvers • La Provence d’Anvers• Tourisme Flandre Fonds d’Impulsion 100 ans de Grande Guerre • Le Gouvernement flamand• Le Gouvernement fédéral• Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18• Avec le soutien de nos sponsors
La reconstruction du pont en octobre 2014 se fait en collaboration avec:
• Ministère de la Défence Belgique• Les sapeurs-pompiers d’Anvers• Ecole supérieure de navigation d’Anvers• Eandis• Maire honoraire d’Anvers Bob Cools• Le Service Public Fédéral Mobilité Transports DG Transports Maritimes• L’Entreprise Communale du Port d’Anvers• Les troupes du génie de Burcht • Les troupes du génie des Pays-Bas- Den Bosch • Le Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire, Bruxelles• Le Commandement Militaire de la Province d’Anvers• Le Ministère de la Défense des Pays-Bas• La Police d’Anvers• La Police de la Navigation d’Anvers• La Ville d’Anvers• Le Département Flamand Mobilité et Travaux Publics - Direction Accès Maritime• L’Agence Flamande Services Maritimes et Côte Service de Pilotage• Voies Navigables et Canal Maritime• Zanzibar
Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18 assure le contrôle de qualité du projet:
• Marnix Beyen, professeur à l’Université d’Anvers• Christophe Declercq, étudiant de doctorat a l’University College London et Ecole Supérieure AP Hogeschool• Piet Lombaerde, Fondation Simon Stevin et Ecole Supérieure AP Hogeschool• Dirk Martin, Centre d’études et de documentation Guerre et Société contemporaines• Koen Palinckx, ancien directeur du Vredescentrum et auteur ‘V-bommen op Antwerpen’ (“Des bombes V sur Anvers”)• Eric Rombouts, guide du Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire• Inge Schoups, coördinatrice exécutive et archiviste de la Ville, Felixarchief Anvers• Maarten van Alstein, chercheur Vlaams Vredesinstituut• Luc Vandeweyer, archiviste Archives Générales du Royaume• Alex Vanneste, professeur ordinaire émérite Université d’Anvers• Antoon Vrints, chercheur postdoctoral Université de Gand• Marleen Van Ouytsel, directeur du Vredescentrum Anvers (in memoriam)• Lotte Dodion, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers• Margot De Deken, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers
‘Anvers construit des ponts’ • Archives BRABO (p.14) • Collection Hugo Buyle (p.7) • Musée Eugeen Van Mieghem (p.8) • Le musée virtuel de la ville (p.14) • Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.2, 6-7, 9) • Letterenhuis, Anvers (p.17) • Collection privée (p.5) • Archives de la Ville d’Anvers (p.1, 11, 14, 15) • Dessin technique, 105e Compagnie de construction des eaux PBL (p.12-13)
Citations ‘Anvers dans la grande Guerre’ • De Tijd, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.12) • Het Volk, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.13) • JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.13)
‘Anvers construit des ponts’ • ALEXANDER POWELL, Fighting in Flanders, London, Heinemann, 1914 (p.8, 11) • DIRK VAN THUYNE, 1914, De Duitsers komen: de moordende begindagen van
de Eerste Wereldoorlog, Lannoo, Tielt, 2010 (p.8, 9) • Gazet van Antwerpen, 10-11-12 août 1914 (p.5, 11)
• HORACE GREEN, The Log of a Noncombatant, www.greatwardifferent.com (p.9) • IVAN ADRIAESSENS, Odon, dagboek van een IJzerfrontsoldaat, Lannoo, Tielt, 2009 (p.5)
• JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.5, 7, 8, 9) • Rapport du Capitaine-commandant Piérard, Collection Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire, Moscou, Compagnie de Pontonniers, rapport établi le 26 juin 1916, par le Cpt-Cdt Piérard, emploi du temps, nature et impor-tance des travaux exécutés (p.11)
• Rotterdamsch Nieuwsblad, 13 août 1914, Génie, Musée Jambes (p.4) • The New York Times, 11-12 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p. 8, 11)
L’éditeur s’est efforcé de régler les droits des photographes publiées conformément aux stipulations légales. Les personnes qui pourraient faire valoir certains droits peuvent s’adresser à l’éditeur.
SourcesGénérales• SOPHIE DE SCHAEPDRIJVER, De Groote Oorlog, Amsterdam/Antwerpen,
Atlas, 1979.• ANTOON VRINTS, De Klippen Des Nationalismus, De eerste Wereldoorlog en
de ondergang van de Duitse kolonie in Antwerpen, 2002.• SAM VAN CLEMEN, Den Oorlog Verklaard, De Grote Oorlog in de provincie
Antwerpen, Antwerpen, Provinciebestuur, 2003.
Illustrations‘Antwerpen in de Groote Oorlog’• Banque d’images Cegesoma (p. 4)• Churchill Archives Centre (p.10)• Collection Hugo Buyle (p.8, 9)• Collection Alex Elaut,photo Peter Maes (p.13)• DANIEL JAMES, My First World War, Franklin Watts, London, 2009 (p.7)• Livret de propagande allemande, Hugo Resseler (p.7)• Collection d’images, Archives de la ville de Lier (p.8)• Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.1, 11, 12, 17)• Phil Douglis,The Douglis Visual Workshops (p.6)• Archives de la Ville d’Anvers (p.5, 8, 9, 10, 11)• The War Illustrated (p.12)
Lorsqu’en août 1914 éclate la guerre, le jeune avocat Jozef Muls (°1882) se présente auprès de la Garde Civique anversoise. Après une semaine déjà, il devient traducteur d’allemand pour les autorités militaires et greffier auprès du conseil de guerre. Fin septembre il est nommé avocat civil du gouverneur militaire pour assurer le contrôle sur les maisons com-merciales allemandes dont les associés avai-ent été expulsés ou emprisonnés.
Jozef Muls suit de près les événements dans la ville. Sa chronique ‘De Val van Antwerpen’ (La Chute d’Anvers) offre un image réaliste de la vie dans la ville assié-gée. Le 7 octobre il s’enfuit de la ville. D’abord il réside à Londres, puis à Paris. Après l’Armistice il revient à Anvers où il sera professeur d’histoire de l’art.
Dans son ouvrage ‘Antwerpen 1914’ (Anvers 1914) l’auteur Thomas Maes reprend d’anciens fragments du journal de ‘De Val van Antwer-pen’ de Jozef Muls. Le livre ‘Antwerpen 1914’ sera lancé pendant le marché de la Culture 2013, en collaboration avec la maison d’édition Linkeroever.
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Colophon
Composition: Vredescentrum, Comité Scientifique Anvers ’14-’18 Etude historique préparatoire par Geheugen CollectiefAuteur: Stefaan VermeulenRédaction finale: Lotte Dodion et Ann GovaertMise en page: Het Geel Punt bvbaTraduction : Alex Vanneste
Le projet Anvers ‘14-’18 est réalisé en collaboration avec:
• La Ville d’Anvers • La Provence d’Anvers• Tourisme Flandre Fonds d’Impulsion 100 ans de Grande Guerre • Le Gouvernement flamand• Le Gouvernement fédéral• Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18• Avec le soutien de nos sponsors
La reconstruction du pont en octobre 2014 se fait en collaboration avec:
• Ministère de la Défence Belgique• Les sapeurs-pompiers d’Anvers• Ecole supérieure de navigation d’Anvers• Eandis• Maire honoraire d’Anvers Bob Cools• Le Service Public Fédéral Mobilité Transports DG Transports Maritimes• L’Entreprise Communale du Port d’Anvers• Les troupes du génie de Burcht • Les troupes du génie des Pays-Bas- Den Bosch • Le Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire, Bruxelles• Le Commandement Militaire de la Province d’Anvers• Le Ministère de la Défense des Pays-Bas• La Police d’Anvers• La Police de la Navigation d’Anvers• La Ville d’Anvers• Le Département Flamand Mobilité et Travaux Publics - Direction Accès Maritime• L’Agence Flamande Services Maritimes et Côte Service de Pilotage• Voies Navigables et Canal Maritime• Zanzibar
Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18 assure le contrôle de qualité du projet:
• Marnix Beyen, professeur à l’Université d’Anvers• Christophe Declercq, étudiant de doctorat a l’University College London et Ecole Supérieure AP Hogeschool• Piet Lombaerde, Fondation Simon Stevin et Ecole Supérieure AP Hogeschool• Dirk Martin, Centre d’études et de documentation Guerre et Société contemporaines• Koen Palinckx, ancien directeur du Vredescentrum et auteur ‘V-bommen op Antwerpen’ (“Des bombes V sur Anvers”)• Eric Rombouts, guide du Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire• Inge Schoups, coördinatrice exécutive et archiviste de la Ville, Felixarchief Anvers• Maarten van Alstein, chercheur Vlaams Vredesinstituut• Luc Vandeweyer, archiviste Archives Générales du Royaume• Alex Vanneste, professeur ordinaire émérite Université d’Anvers• Antoon Vrints, chercheur postdoctoral Université de Gand• Marleen Van Ouytsel, directeur du Vredescentrum Anvers (in memoriam)• Lotte Dodion, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers• Margot De Deken, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers
‘Anvers construit des ponts’ • Archives BRABO (p.14) • Collection Hugo Buyle (p.7) • Musée Eugeen Van Mieghem (p.8) • Le musée virtuel de la ville (p.14) • Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.2, 6-7, 9) • Letterenhuis, Anvers (p.17) • Collection privée (p.5) • Archives de la Ville d’Anvers (p.1, 11, 14, 15) • Dessin technique, 105e Compagnie de construction des eaux PBL (p.12-13)
Citations ‘Anvers dans la grande Guerre’ • De Tijd, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.12) • Het Volk, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.13) • JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.13)
‘Anvers construit des ponts’ • ALEXANDER POWELL, Fighting in Flanders, London, Heinemann, 1914 (p.8, 11) • DIRK VAN THUYNE, 1914, De Duitsers komen: de moordende begindagen van
de Eerste Wereldoorlog, Lannoo, Tielt, 2010 (p.8, 9) • Gazet van Antwerpen, 10-11-12 août 1914 (p.5, 11)
• HORACE GREEN, The Log of a Noncombatant, www.greatwardifferent.com (p.9) • IVAN ADRIAESSENS, Odon, dagboek van een IJzerfrontsoldaat, Lannoo, Tielt, 2009 (p.5)
• JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.5, 7, 8, 9) • Rapport du Capitaine-commandant Piérard, Collection Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire, Moscou, Compagnie de Pontonniers, rapport établi le 26 juin 1916, par le Cpt-Cdt Piérard, emploi du temps, nature et impor-tance des travaux exécutés (p.11)
• Rotterdamsch Nieuwsblad, 13 août 1914, Génie, Musée Jambes (p.4) • The New York Times, 11-12 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p. 8, 11)
L’éditeur s’est efforcé de régler les droits des photographes publiées conformément aux stipulations légales. Les personnes qui pourraient faire valoir certains droits peuvent s’adresser à l’éditeur.
SourcesGénérales• SOPHIE DE SCHAEPDRIJVER, De Groote Oorlog, Amsterdam/Antwerpen,
Atlas, 1979.• ANTOON VRINTS, De Klippen Des Nationalismus, De eerste Wereldoorlog en
de ondergang van de Duitse kolonie in Antwerpen, 2002.• SAM VAN CLEMEN, Den Oorlog Verklaard, De Grote Oorlog in de provincie
Antwerpen, Antwerpen, Provinciebestuur, 2003.
Illustrations‘Antwerpen in de Groote Oorlog’• Banque d’images Cegesoma (p. 4)• Churchill Archives Centre (p.10)• Collection Hugo Buyle (p.8, 9)• Collection Alex Elaut,photo Peter Maes (p.13)• DANIEL JAMES, My First World War, Franklin Watts, London, 2009 (p.7)• Livret de propagande allemande, Hugo Resseler (p.7)• Collection d’images, Archives de la ville de Lier (p.8)• Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.1, 11, 12, 17)• Phil Douglis,The Douglis Visual Workshops (p.6)• Archives de la Ville d’Anvers (p.5, 8, 9, 10, 11)• The War Illustrated (p.12)
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ANVERS PENDANT LA GRANDE GUERRE
Contexte historique
Anvers comme capitale temporaire en 1914 Anvers a d’excellentes raisons historiques pour commémorer la Grande Guerre en 2014. Peu de temps après l’indépendance de notre pays, la position fortifiée d’Anvers fut proclamée Réduit National de la Belgique: le dernier foyer de retranchement pour l’armée en cas d’invasion ennemie, et dans l’attente de secours des garants.
Après qu’au début du mois d’août 1914 les troupes allemandes aient envahi la Belgique, pays neutre, on admettait qu’Anvers était imprenable, la ville étant protégée par son imposante double ceinture de forts. Anvers devenait temporairement la capitale de la Belgique et le siège du gouvernement, du parlement, de l’armée, de la famille royale et de la diplomatie. Il apparaissait cependant clairement et bien vite que la position fortifiée ‘imprenable’ n’était pas à même de faire face à la supériorité militaire allemande, si bien que le 9 août 1914 Anvers se rendait. Un flot jamais vu de fugitifs se mettait en route, d’abord vers Anvers et après la chute de la ville principalement vers les Pays-Bas, la France et la Grande Bretagne. 1 Belge sur 5 quitta le pays.
Anvers commémore le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale
Anvers dans l’Union EuropéenneActuellement, nos régions connaissent la paix depuis maintenant près de sept décennies. L’Union Européenne a été créée comme un projet unique de paix et réunit maintenant 28 pays, parmi lesquels plusieurs anciens ennemis. Il y a 100 ans Anvers était une ville où la population prenait la fuite, de nos jours la ville est devenue à son tour un lieu d’accueil. Avec un des plus grands ports européens, le commerce fort prospère du diamant, une scène de renommée internationale pour l’art et la mode et un important centre d’enseignement supérieur, Anvers demeure un pôle d’attraction pour les Belges aussi bien que pour les étrangers. La commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville est une occasion par excellence pour jeter des ponts entre le présent, le passé et l’avenir. En collaboration avec de nombreux partenaires, le Vredescentrum prépare un programme ambitieux et espère pouvoir vous accueillir.
Gilbert Verstraelen, Président du VredescentrumMarleen Van Ouytsel, Directeur du Vredescentrum (in memoriam)
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Le Vredescentrum, une asbl de la Province et de la Ville d’Anvers,
gère des projets concernant l’éducation de la paix et du souvenir,
tant pour les jeunes que pour les adultes. En 2013 et en 2014 le
Vredescentrum concentre ses activités sur la commémoration
du centenaire de la Grande Guerre. En tant que coordinateur
des initiatives de commémoration dans la Ville d’Anvers, et en
collaboration avec différents partenaires, le centre est responsable
pour le projet international de commémoration Antwerpen ’14-‘18.
Vredescentrum van de Provincie en de Stad Antwerpen vzw
Centre de la Paix de la Province et de la Ville d’Anvers, asbl
Téléphone 03 292 36 56
www.antwerpen14-18.be
www.visitantwerp.be
www.vredescentrum.be
Anvers comme capitale temporaire en 1914 Anvers a d’excellentes raisons historiques pour commémorer la Grande Guerre en 2014. Peu de temps après l’indépendance de notre pays, la position fortifiée d’Anvers fut proclamée Réduit National de la Belgique: le dernier foyer de retranchement pour l’armée en cas d’invasion ennemie, et dans l’attente de secours des garants.
Après qu’au début du mois d’août 1914 les troupes allemandes aient envahi la Belgique, pays neutre, on admettait qu’Anvers était imprenable, la ville étant protégée par son imposante double ceinture de forts. Anvers devenait temporairement la capitale de la Belgique et le siège du gouvernement, du parlement, de l’armée, de la famille royale et de la diplomatie. Il apparaissait cependant clairement et bien vite que la position fortifiée ‘imprenable’ n’était pas à même de faire face à la supériorité militaire allemande, si bien que le 9 août 1914 Anvers se rendait. Un flot jamais vu de fugitifs se mettait en route, d’abord vers Anvers et après la chute de la ville principalement vers les Pays-Bas, la France et la Grande Bretagne. 1 Belge sur 5 quitta le pays.
Anvers commémore le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale
Anvers dans l’Union EuropéenneActuellement, nos régions connaissent la paix depuis maintenant près de sept décennies. L’Union Européenne a été créée comme un projet unique de paix et réunit maintenant 28 pays, parmi lesquels plusieurs anciens ennemis. Il y a 100 ans Anvers était une ville où la population prenait la fuite, de nos jours la ville est devenue à son tour un lieu d’accueil. Avec un des plus grands ports européens, le commerce fort prospère du diamant, une scène de renommée internationale pour l’art et la mode et un important centre d’enseignement supérieur, Anvers demeure un pôle d’attraction pour les Belges aussi bien que pour les étrangers. La commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville est une occasion par excellence pour jeter des ponts entre le présent, le passé et l’avenir. En collaboration avec de nombreux partenaires, le Vredescentrum prépare un programme ambitieux et espère pouvoir vous accueillir.
Gilbert Verstraelen, Président du VredescentrumMarleen Van Ouytsel, Directeur du Vredescentrum (in memoriam)
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Le Vredescentrum, une asbl de la Province et de la Ville d’Anvers,
gère des projets concernant l’éducation de la paix et du souvenir,
tant pour les jeunes que pour les adultes. En 2013 et en 2014 le
Vredescentrum concentre ses activités sur la commémoration
du centenaire de la Grande Guerre. En tant que coordinateur
des initiatives de commémoration dans la Ville d’Anvers, et en
collaboration avec différents partenaires, le centre est responsable
pour le projet international de commémoration Antwerpen ’14-‘18.
Vredescentrum van de Provincie en de Stad Antwerpen vzw
Centre de la Paix de la Province et de la Ville d’Anvers, asbl
Téléphone 03 292 36 56
www.antwerpen14-18.be
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La BelgiqueAnvers est une ville cosmopoliteAu début du 20e siècle Anvers est une ville animée, avec une grande force d’attraction. Des plus de 300 000 habitants près de 13% est d’origine étrangère. La plupart des immigrants viennent des Pays-Bas, mais c’est surtout la communauté allemande qui est fort bien organisée; celle-ci est socio-économiquement très puissante: un tiers des membres de la Chambre de Commerce est d’origine allemande. Ces Anversois allemands éprouvent bien des difficultés lorsque la guerre éclate: sont-ils belges ou allemands?
la population vit dans les villages, les communes et les petites villes. La Flandre est pauvre et catholique. A peu près un quart de la population est analpha-bète. Des centaines de milliers d’enfants flamands ne vont à l’école qu’en hiver, car en été ils doivent travailler sur les champs. Les fils d’agriculteurs et les ouvriers à la journée quittent leur terroir pour aller chercher du travail dans les bassins industriels. La vie dans les usines est misérable. Tout cela donne lieu à une lutte sociale contre la pauvreté et pour le suffrage universel, seulement pour les hommes. Le pays est caractérisé par quelques lignes de rup-ture: la partie méridionale et industrielle francophone est en effet fort différente de la partie septentrionale agraire et catholique où on parle néerlandais.
Le coût de la fontaine de Brabo sur la Grand-Place est pour la plus grande partie payés par des commerçants allemands.
Les hôtels Wagner et Weber à côté de l’opéra.
avant la guerreLe 19e siècle est une époque de grands changements. La révolution industrielle et l’exploitation des ressour-ces des colonies créent une croissance spectaculaire de l’économie mondiale. Au début du 20e siècle cette évo-lution a également mené à de fortes tensions internatio-nales entre les grandes puissances et à une situation de ‘paix armée’ dans le monde.
La Belgique: un joueur mondial en matière d’économie• La Belgique est le premier pays industriel sur le
continent européen. • La première ligne ferroviaire sur le continent européen
relie Bruxelles à Malines.• Après New York, Anvers est le second port mondial.• Les charbonnages wallons, l’industrie sidérurgique et
la construction de chemins de fer, de tramways et de grandes machines sont les trois piliers de l’économie belge.
• La Belgique est la plaque tournante du commerce européen et la quatrième puissance commerciale mondiale.
• La maison royale belge est fortement liée aux familles royales allemande et britannique.
Avec 7,6 millions d’habitants en 1914, la Belgique est le pays avec la population la plus dense du monde. A l’époque, notre pays compte même da-vantage d’habitants que les Pays-Bas. Or, malgré sa forte position économique, le niveau de vie moyen en Belgique est inférieur à celui de ses pays limitro-phes et la richesse se concentre dans une partie fort réduite de la population. La plus grande partie de
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La BelgiqueAnvers est une ville cosmopoliteAu début du 20e siècle Anvers est une ville animée, avec une grande force d’attraction. Des plus de 300 000 habitants près de 13% est d’origine étrangère. La plupart des immigrants viennent des Pays-Bas, mais c’est surtout la communauté allemande qui est fort bien organisée; celle-ci est socio-économiquement très puissante: un tiers des membres de la Chambre de Commerce est d’origine allemande. Ces Anversois allemands éprouvent bien des difficultés lorsque la guerre éclate: sont-ils belges ou allemands?
la population vit dans les villages, les communes et les petites villes. La Flandre est pauvre et catholique. A peu près un quart de la population est analpha-bète. Des centaines de milliers d’enfants flamands ne vont à l’école qu’en hiver, car en été ils doivent travailler sur les champs. Les fils d’agriculteurs et les ouvriers à la journée quittent leur terroir pour aller chercher du travail dans les bassins industriels. La vie dans les usines est misérable. Tout cela donne lieu à une lutte sociale contre la pauvreté et pour le suffrage universel, seulement pour les hommes. Le pays est caractérisé par quelques lignes de rup-ture: la partie méridionale et industrielle francophone est en effet fort différente de la partie septentrionale agraire et catholique où on parle néerlandais.
Le coût de la fontaine de Brabo sur la Grand-Place est pour la plus grande partie payés par des commerçants allemands.
Les hôtels Wagner et Weber à côté de l’opéra.
avant la guerreLe 19e siècle est une époque de grands changements. La révolution industrielle et l’exploitation des ressour-ces des colonies créent une croissance spectaculaire de l’économie mondiale. Au début du 20e siècle cette évo-lution a également mené à de fortes tensions internatio-nales entre les grandes puissances et à une situation de ‘paix armée’ dans le monde.
La Belgique: un joueur mondial en matière d’économie• La Belgique est le premier pays industriel sur le
continent européen. • La première ligne ferroviaire sur le continent européen
relie Bruxelles à Malines.• Après New York, Anvers est le second port mondial.• Les charbonnages wallons, l’industrie sidérurgique et
la construction de chemins de fer, de tramways et de grandes machines sont les trois piliers de l’économie belge.
• La Belgique est la plaque tournante du commerce européen et la quatrième puissance commerciale mondiale.
• La maison royale belge est fortement liée aux familles royales allemande et britannique.
Avec 7,6 millions d’habitants en 1914, la Belgique est le pays avec la population la plus dense du monde. A l’époque, notre pays compte même da-vantage d’habitants que les Pays-Bas. Or, malgré sa forte position économique, le niveau de vie moyen en Belgique est inférieur à celui de ses pays limitro-phes et la richesse se concentre dans une partie fort réduite de la population. La plus grande partie de
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La lutte entre les grandes
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En 1914 deux camps s’affrontent. D’une part “le Triple Entente” avec la Grande-Bretagne, la France et la Russie, d’autre part “le Triple Alliance” avec l’Allemagne, L’Autriche-Hongrie et l’Italie.
L’attentat sur le prince héritier François-Ferdinand d’Autriche-Hongrie - perpétré avec une arme FN belge - embrase l’Europe, donna lieu à 62 déclarations de guerre successives. Malgré son statut neutre, la Belgique est entraînée dans la bourrasque. A ce moment, personne ne peut s’imaginer que c’est le début d’une guerre destructrice qui sévira pendant quatre ans sur le monde entier.
Le monde entier en flammesLa Première Guerre mondiale est un des conflits les plus meurtriers de l’histoire.
• Plus de 50 pays sont en guerre.• 1,5 milliard de personnes – plus de 80 pour cent de
la population mondiale – sont en guerre.• 70 millions de militaires sont mobilisés, dont 60
millions d’Européens.• Plus de 9 millions de soldats périssent.• Les frais de guerre s’élèvent à plus de 2.000 mil-
liards de dollars.
Incertitude totaleLa Première Guerre mondiale change la face du monde.• Les progrès technologiques en matière
d’armement et de pouvoir destructif relèvent du jamais vu.
• Jamais autant de civils ne sont mobilisés dans l’industrie de guerre.
• Jamais il n’y a eu autant de réfugiés, des millions de familles sont brisées.
• Dans le monde entier la guerre donne lieu à de grands changements politiques et à des révolutions radicales.
• Après la guerre se développent de nouvelles démocraties, fondées sur le suffrage universel pur et simple.
Le fameux ‘ordre mondial juste’ dont parlait le pré-sident américain Wilson se fait malheureusement encore attendre.
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En 1914 deux camps s’affrontent. D’une part “le Triple Entente” avec la Grande-Bretagne, la France et la Russie, d’autre part “le Triple Alliance” avec l’Allemagne, L’Autriche-Hongrie et l’Italie.
L’attentat sur le prince héritier François-Ferdinand d’Autriche-Hongrie - perpétré avec une arme FN belge - embrase l’Europe, donna lieu à 62 déclarations de guerre successives. Malgré son statut neutre, la Belgique est entraînée dans la bourrasque. A ce moment, personne ne peut s’imaginer que c’est le début d’une guerre destructrice qui sévira pendant quatre ans sur le monde entier.
Le monde entier en flammesLa Première Guerre mondiale est un des conflits les plus meurtriers de l’histoire.
• Plus de 50 pays sont en guerre.• 1,5 milliard de personnes – plus de 80 pour cent de
la population mondiale – sont en guerre.• 70 millions de militaires sont mobilisés, dont 60
millions d’Européens.• Plus de 9 millions de soldats périssent.• Les frais de guerre s’élèvent à plus de 2.000 mil-
liards de dollars.
Incertitude totaleLa Première Guerre mondiale change la face du monde.• Les progrès technologiques en matière
d’armement et de pouvoir destructif relèvent du jamais vu.
• Jamais autant de civils ne sont mobilisés dans l’industrie de guerre.
• Jamais il n’y a eu autant de réfugiés, des millions de familles sont brisées.
• Dans le monde entier la guerre donne lieu à de grands changements politiques et à des révolutions radicales.
• Après la guerre se développent de nouvelles démocraties, fondées sur le suffrage universel pur et simple.
Le fameux ‘ordre mondial juste’ dont parlait le pré-sident américain Wilson se fait malheureusement encore attendre.
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s.
1914
Le commandant al-lemand Hans von
Beseler
First Lord of the Admi-ralty Winston Churchill
Le Roi Albert I
Le Lieutenant-général Victor Deguise
Le bourgmestreJan De Vos
Le conseiller Louis Franck
Le Capitaine-commandant Virgile Piérard
’s Gravenwezel Oelegem BroechemKessel
Koningshooikt
St-Katelijne-Waver
Kruibeke
Zwijndrecht 1110
La marche de l’armée allemande
vers Anvers
Au moment où la guerre éclate, les forts ne sont pas encore tout à fait prêts. Il n’empêche que tout le monde pense qu’Anvers est une position fortifiée imprena-ble. Or, déjà après quelques jours de com-bats la première ceinture de forts est percée.
Après un siège de seulement 13 jours Anvers tombe entre les mains des Allemands.
Les protagonistes militaires et politi-ques
La première ceinture défensive autour d’Anvers – la ceinture extérieure – fait 95 km et compte 36 forts, entre lesquels se trouvent des fortifications et des zones pouvant être inondées.
La seconde ceinture de forts autour de la ville – la ceinture intérieure – fait 29 km et compte 29 forts dont les forts Brialmont.
LIER
KONTICH
La zone inondée
La zone inondée
La zone inondée
La zone inondée
La zone inondée
attaque aérienne avec un zeppelin
Fort 8
Fort 7
Fort 6
Fort 5
Fort 4
Fort 3
Fort 2Fort 1
le 9 octobre: signature du Traité de Kontich
7-9 octobre : retrait de l’armée belge
8-9 octobre : chute de la ceinture intérieure de forts
ANVERS
1914
Le commandant al-lemand Hans von
Beseler
First Lord of the Admi-ralty Winston Churchill
Le Roi Albert I
Le Lieutenant-général Victor Deguise
Le bourgmestreJan De Vos
Le conseiller Louis Franck
Le Capitaine-commandant Virgile Piérard
’s Gravenwezel Oelegem BroechemKessel
Koningshooikt
St-Katelijne-Waver
Kruibeke
Zwijndrecht 1110
La marche de l’armée allemande
vers Anvers
Au moment où la guerre éclate, les forts ne sont pas encore tout à fait prêts. Il n’empêche que tout le monde pense qu’Anvers est une position fortifiée imprena-ble. Or, déjà après quelques jours de com-bats la première ceinture de forts est percée.
Après un siège de seulement 13 jours Anvers tombe entre les mains des Allemands.
Les protagonistes militaires et politi-ques
La première ceinture défensive autour d’Anvers – la ceinture extérieure – fait 95 km et compte 36 forts, entre lesquels se trouvent des fortifications et des zones pouvant être inondées.
La seconde ceinture de forts autour de la ville – la ceinture intérieure – fait 29 km et compte 29 forts dont les forts Brialmont.
LIER
KONTICH
La zone inondée
La zone inondée
La zone inondée
La zone inondée
La zone inondée
attaque aérienne avec un zeppelin
Fort 8
Fort 7
Fort 6
Fort 5
Fort 4
Fort 3
Fort 2Fort 1
le 9 octobre: signature du Traité de Kontich
7-9 octobre : retrait de l’armée belge
8-9 octobre : chute de la ceinture intérieure de forts
ANVERS
1914
“Pendant toute la nuit le bac à vapeur conduisait des fugitifs tremblants vers l’autre rive de l’Escaut, et sur le pont à bateaux militaire sur le fleuve défilait un interminable flot de trains, d’autos, de voitures, de camions de munitions.Après que le commandant allemand von Beseler avait envoyé une seconde fois un parlementaire au commandant de la position fortifiée pour exiger la capitu-lation de la ville, et que cette exigence fut rejetée, les bombardements reprirent
avec une fureur extraordinaire. Dans la partie septentrionale explosèrent des dé-pôts de munitions, qui avaient pris feu sous les tirs allemands; du côté du port et plus loin dans la direction du palais de justice les projectiles causèrent de terribles incendies. La Ville d’Anvers sera défendue avec un courage tenace qui recèle des actions encore plus im-pressionnantes, même si elles sont tra-giques.” 1312
Panique dans la ville
“Tous les magasins, tous les cafés
et les hôtels étaient fermés. La de
Keizerlei était complètement dé-
serte; je traverse le boulevard. Oe-
oe-oe, sidéré, je me retourne. Là, à
moins de deux cents mètres éclate
une grenade au milieu du boule-
vard. M’empressant, je poursuis
mon chemin. Prêt à m’engager sur
la Groenplaats, une nouvelle ex-
plosion forte derrière moi. Sur le
Meir, juste en face de la Vierwin-
denstraat, où peu avant était tom-
bée une bombe lancée par un zep-
pelin, un autre projectile frappe le
sol. J’entends le bruit de carreaux
qui se cassent, femmes et enfants,
criant fort, s’enfuient. Quelques
hommes sont blessés.”
“Les fugitifs” H.Prat
LA FUITE DES CENT MILLE“Je traversais le jardin vers la rue et voyais maintenant défi-ler l’interminable cortège de fugitifs, quelle misère! Chevaux et voitures, chariots et bicyclettes s’empressaient devant moi, comme s’ils étaient fouettés par la menace d’un orage im-minent; des troupeaux de bœufs rugissants et des troupeaux de gens anxieux; des mères qui, des deux mains, traînaient des enfants pleurants derrière elles, des fils transportant un père paralysé ou malade sur une brouette, de petites gens qui, unissant leurs forces, tiraient ou poussaient de petits chariots chargés de quelques chaises, une table, un matelas, un petit poêle, une petite volière, des hommes aux semelles usées et pieds-nus, des femmes sur de hauts talons cassés, portant un chapeau d’été à fleurs fanées ou à plumeaux qui se mêlaient à leur chevelure dans le vent – quelle absurdité. Je continuais à les regarder, comme cloué sur place, alors que les larmes me venaient aux yeux. C’était mon peuple qui s’enfuyait et ces milliers de personnes traquées, comme si elles avaient perdu tout sens, le visage tout rouge, couraient comme des animaux pourchassés, fuyant la mort, comme si des uhlans braquaient leur lances sur elles; elles poursuivaient leur route, le regard fixé vers le néant, la tête courbée, comme si le ciel allait leur tomber sur la tête dans ce tremblement de terre. Pendant ce temps, plus loin, les puissants canons allemands ne cessaient d’aboyer bruyamment. Je pensais aux milliers de fugitifs qui, en ce moment même, devaient être en route à travers la Flandre, le long des routes vers le littoral. Un demi-million de personnes sans abri avançait péniblement, au milieu du chaos créé par le retraite d’une armée de soldats éreintés et de chariots de guerre.”
fragments de journal Jozef Muls, 1914
Objets abandon-nés par les fugi-tifs sur les quais anversois
“Pendant toute la nuit le bac à vapeur conduisait des fugitifs tremblants vers l’autre rive de l’Escaut, et sur le pont à bateaux militaire sur le fleuve défilait un interminable flot de trains, d’autos, de voitures, de camions de munitions.Après que le commandant allemand von Beseler avait envoyé une seconde fois un parlementaire au commandant de la position fortifiée pour exiger la capitu-lation de la ville, et que cette exigence fut rejetée, les bombardements reprirent
avec une fureur extraordinaire. Dans la partie septentrionale explosèrent des dé-pôts de munitions, qui avaient pris feu sous les tirs allemands; du côté du port et plus loin dans la direction du palais de justice les projectiles causèrent de terribles incendies. La Ville d’Anvers sera défendue avec un courage tenace qui recèle des actions encore plus im-pressionnantes, même si elles sont tra-giques.” 1312
Panique dans la ville
“Tous les magasins, tous les cafés
et les hôtels étaient fermés. La de
Keizerlei était complètement dé-
serte; je traverse le boulevard. Oe-
oe-oe, sidéré, je me retourne. Là, à
moins de deux cents mètres éclate
une grenade au milieu du boule-
vard. M’empressant, je poursuis
mon chemin. Prêt à m’engager sur
la Groenplaats, une nouvelle ex-
plosion forte derrière moi. Sur le
Meir, juste en face de la Vierwin-
denstraat, où peu avant était tom-
bée une bombe lancée par un zep-
pelin, un autre projectile frappe le
sol. J’entends le bruit de carreaux
qui se cassent, femmes et enfants,
criant fort, s’enfuient. Quelques
hommes sont blessés.”
“Les fugitifs” H.Prat
LA FUITE DES CENT MILLE“Je traversais le jardin vers la rue et voyais maintenant défi-ler l’interminable cortège de fugitifs, quelle misère! Chevaux et voitures, chariots et bicyclettes s’empressaient devant moi, comme s’ils étaient fouettés par la menace d’un orage im-minent; des troupeaux de bœufs rugissants et des troupeaux de gens anxieux; des mères qui, des deux mains, traînaient des enfants pleurants derrière elles, des fils transportant un père paralysé ou malade sur une brouette, de petites gens qui, unissant leurs forces, tiraient ou poussaient de petits chariots chargés de quelques chaises, une table, un matelas, un petit poêle, une petite volière, des hommes aux semelles usées et pieds-nus, des femmes sur de hauts talons cassés, portant un chapeau d’été à fleurs fanées ou à plumeaux qui se mêlaient à leur chevelure dans le vent – quelle absurdité. Je continuais à les regarder, comme cloué sur place, alors que les larmes me venaient aux yeux. C’était mon peuple qui s’enfuyait et ces milliers de personnes traquées, comme si elles avaient perdu tout sens, le visage tout rouge, couraient comme des animaux pourchassés, fuyant la mort, comme si des uhlans braquaient leur lances sur elles; elles poursuivaient leur route, le regard fixé vers le néant, la tête courbée, comme si le ciel allait leur tomber sur la tête dans ce tremblement de terre. Pendant ce temps, plus loin, les puissants canons allemands ne cessaient d’aboyer bruyamment. Je pensais aux milliers de fugitifs qui, en ce moment même, devaient être en route à travers la Flandre, le long des routes vers le littoral. Un demi-million de personnes sans abri avançait péniblement, au milieu du chaos créé par le retraite d’une armée de soldats éreintés et de chariots de guerre.”
fragments de journal Jozef Muls, 1914
Objets abandon-nés par les fugi-tifs sur les quais anversois