Anesthesie locale en arthroscopie du genou — Etude informatisee de trois protocoles

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Rl10 XXX ~ CONGRI~S DE LA SFAR ANESTHESIE LOCALE EN ARTHROSCOPIE DO GENOU - ETUDE INFORMATISEEDE TROIS PROTOCOLES THOMASSIN C., BESNARD M., AGULLOM., LOCKERB., BEGUIN J. D~partement d'Anesth6siologie - Pr. J. QUESNEL - C.H.U. COte de Nacre - 14033 CAENC~dex INTRODUCTION Les avantages de l'anesth6sie locale en arthroscopie diagnostique et chirurgicale du genou sont aujourd'hui bien connus. Ace jour, les auteurs ont r6alis~ plus de 4000 arthroscopies du genou comportant ou non un acte chirurgical assocl~, avec ou sans irrigation intra-articulaire par anesth~sique local. La PrilocaTne a d'abord ~t~ utilis6e selon la technique d~crite par WREDMARK (1). La survenue de 4 cas de m~th~moglobin~- mies a conduit ~ modifier le protocole su~dois et substituer A la priloca~ne, la bupivacaTne. Le present travail a eu pour objectif de comparer l'efficacit6 des deux anesth6siques locaux, mais aussi ded~terminer leur role dans l'apparition de l'analg~sie. METHODE 300 patients ne pr~sentant pas de contre-indication l'anesth~sie locale (lO sujets ont ~t~ exclus), non pr~m6diqu6s, ont 6t~ r~partis au hasard dans trois groupes de lO0, comparables. L'anesth~sie a ~t~ r~ali- s~e par une irrigation intra-articulaire de s~rum physiologique ; la perfusion pr~par~e ~ l'insu de l'anesth6siste et du chirurgien, contenait : - darts le groupe A de la prilocaTne (Ig% o), -dans le groupe B de la bupivacaTne(2OOmg°/oo), -dans ie groupe C : rien (s~rum physiolegique seul Dans les 3 groupes, l'infiltration des tissus au niveau des voies d'abord destinies A l'introduction des instruments et de l'ar~roscope, a ~t# r~alis#e avec de la lidoca~ne ~ 1% adr~nalin~e (20cc). L'anesth~sis- tea rempli pour chaque patient une fiche informatis~e, analys6e sur micro-ordinateur Apple type Mac Intosh. La fiche comportait 15 items : salle d'op#ration, uti- lisation ou non en per-op#ratoire de la video, op#ra- teur, anesth~siste, geste r~alis#, dur~e d'interven~on, incidents techniques ~ventuels, ~ge, sexe, profil psychologique, ~tat de relaxation du patient, nature, posologie et raison de l'utilisation de drogues adju- vantes; enfin, l'analg6sie a ~t~ cot6e de fagon pr6cise end4 :tr#s bonne, 3 : bonne, 2 : moyenne, 1 : mauvaise, 0 : nulle. L'analyse globale des r~sultats et la comparaison statistique entre les groupes ont utilis# la comparai- son des deux moyennes~ fond~e sur l'#cart r6duit. Le risque "p" correspondant ~ cet ~cart r~duit fixe le degr6 de signification. Le test est d'autant plus significatif que pest petit. PRESENTATION DE LA SERIE 225 homme~, 75 femmes d'Age moyen de 32 ans (14 a 70 ans); 66 % de gestes chirurgicaux ; dur~e moyenne d'intervention : 34 minutes (I0 ~ II0 mn). Aucun accident n'a ~t~ not6. RESULTATS Sur l'ensemble des patients, l'analg~sie a 6t~ de 3,24 (78 % de tr~s bonne ou bonne, 16 % de moyenne, 3,7 % de mauvaise et 2,3 % de nulle, n~cessitant le passage l'anesth~sie g~n~rale). Les drogues adjuvantes ont ~t6 utilis~es chez lO % des patients ;dans 5 % des cas en raison de la survenue d'un malaise vagal (atropine) et ~galement dans 5 % des cas pour une analg~sie insuffi- sante (fentanyl). Selon les groupes : la diff6rence d'analg~sie est hau- tement significative entre les groupes A (3,9) et C (2,8) d'une part (p< O,O0001) et les groupes B (3,4) et C (2,8) d'autre part (p ~O,OOl). Par contre, la difference entre les groupes A et B n'est pas significative (p = 0,63). L'analyse des duties d'intervention permet une conclusion plus pre- cise. - Pour des interventions d'une dur~e inf6rieure ~ 30 minutes (162), il n'existe pas de diff6rence significa- tive entre les 3 groupes (A=3,9 B=3,4 C=3,22) mais pour les gestes d6passant 30 minutes (138), si l'analg~sie des groupes A et B reste ~ son niveau ant6rieur, celle du groupe C passe de 3,22 ~ 2,53 (p <O,OOl). En ce qui concerne les incidents ~ type de malaise va- gal~ il n'y avait pas de difference significative entre les groupes. CONCLUSION L'analyse des r~sultats permet de conclure que les 3 protocoles proposes sont globalement satisfaisants dans 78 % des cas, et que l'utilisation intra- articulaire d'un anesth~sique local n'est indispensable que pour des gestes d'une dur~e sup6rieure ~ 30 minutes. BIBLIOGRAPHIE WREDMARK T., LUNDHR. Artroscopy under local anaesthesia using controlled pressure irrigation with prilocaTne. J. Bone Joint surg., 64, 583-585, 1982.

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Rl10 XXX ~ CONGRI~S DE LA SFAR

ANESTHESIE LOCALE EN ARTHROSCOPIE DO GENOU - ETUDE INFORMATISEE DE TROIS PROTOCOLES

THOMASSIN C., BESNARD M., AGULLO M., LOCKER B., BEGUIN J.

D~partement d'Anesth6siologie - Pr. J. QUESNEL - C.H.U. COte de Nacre - 14033 CAEN C~dex

INTRODUCTION

Les avantages de l'anesth6sie locale en arthroscopie diagnostique et chirurgicale du genou sont aujourd'hui bien connus. Ace jour, les auteurs ont r6alis~ plus de 4000 arthroscopies du genou comportant ou non un acte chirurgical assocl~, avec ou sans irr igat ion intra-art iculaire par anesth~sique local. La PrilocaTne a d'abord ~t~ ut i l is6e selon la technique d~crite par WREDMARK (1). La survenue de 4 cas de m~th~moglobin~- mies a conduit ~ modifier le protocole su~dois et substituer A la priloca~ne, la bupivacaTne. Le present travail a eu pour objecti f de comparer l 'e f f icac i t6 des deux anesth6siques locaux, mais aussi ded~terminer leur role dans l 'apparit ion de l'analg~sie.

METHODE

300 patients ne pr~sentant pas de contre-indication l'anesth~sie locale (lO sujets ont ~t~ exclus), non

pr~m6diqu6s, ont 6t~ r~partis au hasard dans trois groupes de lO0, comparables. L'anesth~sie a ~t~ r~ali- s~e par une i r r igat ion intra-art iculaire de s~rum physiologique ; la perfusion pr~par~e ~ l ' insu de l'anesth6siste et du chirurgien, contenait : - darts le groupe A de la prilocaTne (Ig% o), -dans le groupe B de la bupivacaTne(2OOmg°/oo), -dans ie groupe C : r ien (s~rum physiolegique seul Dans les 3 groupes, l ' i n f i l t r a t i o n des t issus au niveau des voies d'abord dest in ies A l ' i n t r o d u c t i o n des instruments et de l 'a r~roscope, a ~t# r~a l is#e avec de la l idoca~ne ~ 1% adr~nalin~e (20cc). L 'anesth~sis- t e a rempli pour chaque pa t ien t une f iche informat is~e, analys6e sur micro-ord inateur Apple type Mac Intosh. La f iche comportai t 15 items : sa l l e d 'op#ra t ion , u t i - l i s a t i o n ou non en per -op#ra to i re de la video, op#ra- teur , anesth~siste, geste r~a l i s# , dur~e d ' in terven~on, inc idents techniques ~ventuels, ~ge, sexe, p ro f i l psychologique, ~tat de re l axa t i on du pa t ien t , nature, posologie et raison de l ' u t i l i s a t i o n de drogues adju- vantes; enf in , l ' ana lg6s ie a ~t~ cot6e de fagon pr6cise end4 : t r # s bonne, 3 : bonne, 2 : moyenne, 1 : mauvaise, 0 : nu l le . L 'analyse globale des r~su l ta ts et la comparaison s t a t i s t i q u e entre les groupes ont u t i l i s # la comparai- son des deux moyennes~ fond~e sur l ' # c a r t r6du i t . Le r isque "p" correspondant ~ cet ~cart r~dui t f i xe le degr6 de s i g n i f i c a t i o n . Le tes t est d 'autant plus s i g n i f i c a t i f que p e s t p e t i t .

PRESENTATION DE LA SERIE

225 homme~, 75 femmes d'Age moyen de 32 ans (14 a 70 a n s ) ; 66 % de gestes ch i rurg icaux ; dur~e moyenne d ' i n t e r ven t i on : 34 minutes (I0 ~ I I0 mn). Aucun accident n'a ~t~ not6.

RESULTATS

Sur l'ensemble des patients, l'analg~sie a 6t~ de 3,24 (78 % de tr~s bonne ou bonne, 16 % de moyenne, 3,7 % de mauvaise et 2,3 % de nulle, n~cessitant le passage l'anesth~sie g~n~rale). Les drogues adjuvantes ont ~t6 utilis~es chez lO % des patients ;dans 5 % des cas en raison de la survenue d'un malaise vagal (atropine) et ~galement dans 5 % des cas pour une analg~sie insuff i- sante (fentanyl). Selon les groupes : la diff6rence d'analg~sie est hau- tement signif icative entre les groupes A (3,9) et C (2,8) d'une part (p< O,O0001) et les groupes B (3,4) et C (2,8) d'autre part (p ~O,OOl). Par contre, la difference entre les groupes A et B n'est pas signif icative (p = 0,63). L'analyse des duties d'intervention permet une conclusion plus pre- cise. - Pour des interventions d'une dur~e inf6rieure ~ 30 minutes (162), i l n'existe pas de diff6rence significa- t ive entre les 3 groupes (A=3,9 B=3,4 C=3,22) mais pour les gestes d6passant 30 minutes (138), si l'analg~sie des groupes A et B reste ~ son niveau ant6rieur, celle du groupe C passe de 3,22 ~ 2,53 (p <O,OOl). En ce qui concerne les incidents ~ type de malaise va- gal~ i l n'y avait pas de difference signif icat ive entre les groupes.

CONCLUSION

L'analyse des r~sultats permet de conclure que les 3 protocoles proposes sont globalement satisfaisants dans 78 % des cas, et que l ' u t i l i sa t ion intra- art iculaire d'un anesth~sique local n'est indispensable que pour des gestes d'une dur~e sup6rieure ~ 30 minutes.

BIBLIOGRAPHIE

WREDMARK T., LUNDH R. Artroscopy under local anaesthesia using controlled pressure irr igat ion with prilocaTne. J. Bone Joint surg., 64, 583-585, 1982.