Analyse sociodémographique de la région Corse -...

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Analyse sociodémographique de la région Corse

Transcript of Analyse sociodémographique de la région Corse -...

A n a l y s e s o c i o d é m o g r a p h i q u ed e l a r é g i o n C o r s e

A n a l y s e s o c i o d é m o g r a p h i q u ed e l a r é g i o n C o r s e

A n a l y s e s o c i o d é m o g r a p h i q u ed e l a r é g i o n C o r s e

L a Corse est « une montagne dans

la mer », coupée en deux par un

haut massif montagneux qui morcelle

l’île en de nombreuses petites vallées

qui ont longtemps été des unités isolées.

Séparant ces « deux Corses », le sillon

de Corte se présente comme une sorte

de vallée intérieure qui serpente, de

l’Île-Rousse à Solenzara en passant par

Corte. Les rares plaines sont situées le long

des côtes : plaine orientale rectiligne,

constituée de collines et plateaux et

petites plaines alluviales au fond des

golfes. Cette organisation détermine le

peuplement de l’île, contraint fortement

les déplacements et a modelé dans le

passé les échanges économiques et

sociaux. Les communications y sont

difficiles et se mesurent en heures plus

qu’en kilomètres.

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La Corse a longtemps été caractérisée par trois constantes : la faiblesse du nombre de ses hommes, l’importance des apports migratoires et la conquête de l’espace littoral. La Corse est la moins peuplée des vingt-deux régions françaises (en termes de nombre d’habitants et de densité), des grandes îles méditerranéennes et fait également partie des régions européennes les moins peuplées. Alors que la moitié de ses 360 communes ont moins de 100 habitants, elle compte 34 habitants au km2 (vs 112 habitants pour la France). Sa population, estimée à un peu plus de 300 000 habitants (306 906) au 1er janvier 2009, se concentre à 60 % dans les centres urbains principaux de Bastia et d’Ajaccio et leurs agglomérations. La dynamique des deux uniques agglomérations de com-munes, Bastia et Ajaccio, affecte un tiers de l’espace insulaire.

Population et peuplement : déserts intérieurs et attraction des côtes littorales

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NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

Nombre d’habitants par km2

selon les cantons regroupésen 2006

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 33,6France métropolitaine : 111,6

7,8 - 24,7

24,8 - 50,3

50,4 - 115,4

115,5 - 195,8

195,9 - 448,7

3

Les communes périurbaines d’Ajaccio et Bastia présentent les taux d’accroissement les plus élevés de l’île, celui de l’aire bastiaise étant un peu plus prononcé. Cependant, aucun de ces deux grands centres urbains ne franchit le seuil métropolitain. Les villes de Calvi/Île Rousse au nord et Porto-Vecchio au sud conservent leurs populations grâce à leur activité touristique. Le recul séculaire du peuplement de l’intérieur va de pair avec l’attraction de la côte et des pôles urbains facilitée par l’existence d’axes routiers et le développement de l’activité touristique. Alors que le peuplement du littoral se développe le long d’un axe Bastia Porto-Vecchio sous la forme d’un réseau linéaire, ou par capillarité à partir des centres comme en Balagne ou à Ajaccio, l’intérieur de l’île se dépeuple. La Corse de l’intérieur apparaît vide (notamment à l’ouest et au sud) et vieillissante : 40 % des habitants y ont plus de 60 ans.

Une périurbanisation croissante autour de Bastia et Ajaccio

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Evolution annuelle de la population des communesentre 1999 et 2006

La faible taille de la population subit une inflation spectaculaire l’été sous l’effet des flux touristiques. Deux millions de visiteurs débarquent par voie aérienne ou maritime en Corse chaque année dont 70 % de Français ; le plus gros contingent de visiteurs étrangers est constitué d’Italiens et dans une moindre mesure d’Allemands.

Une population multipliée par sept pendant l’été

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Le vieillissement est une des caractéristiques majeures de l’île. La moyenne d’âge de la Corse est la plus élevée des régions fran-çaises avec 42,2 ans en moyenne contre 39,3 ans pour la métropole, les personnes de plus de 60 ans représentant 26 % (vs 21 % en France). Les plus de 75 ans représentant 10 % de la population (vs 8 % en France). Cette proportion est particulièrement élevée dans les bassins de vie de l’intérieur de l’île : zones de Corte mais aussi de Vico, Cargèse, Propriano. Les moins de 18 ans représentent 19 % contre 22 % pour le continent. Les zones plus jeunes se situent d’abord autour de Borgo, dans le nord-est de Calvi, dans les bassins d’Ajaccio, de Porto-Vecchio et au sud de la plaine orientale ensuite. Ce phénomène de vieillissement va se poursuivre dans les années à venir sous l’effet du poids des baby-boomers dans la population et de l’arrivée de nouveaux retraités du continent (les retraités représentent aujourd’hui 4 000 personnes pour 23 000 arrivées). Le vieillissement de la population insulaire est ensuite renforcé par le recul de la natalité. La population insulaire vieillissant, elle se féminise, du fait de la surmortalité masculine aux âges avancés. En effet, à partir de 80 ans, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes. Elles pourraient ainsi représenter 54 % de la population insulaire en 2030 contre 51,5 % en 2004.

Une population âgée et vieillissante

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2006

, FNO

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NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

Nombre de personnes âgées de75 ou plus pour 100 personnesselon les cantons regroupésen 2006

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 9,7France métropolitaine : 8,3

6,8 - 8,3

8,4 - 10,0

10,1 - 11,3

11,4 - 12,5

12,6 - 14,3

5

La Corse du Sud présente un profil plus jeune que la partie nord de l’île ; la part de jeunes de moins de vingt ans dépasse les 20 % dans les bassins de vie de la Plaine Orientale-Grand sud et à l’arrière d’Ajaccio. Ces taux dépassent 22 % autour et au sud de Porto-Vecchio. Dans le nord, seules quelques zones très circonscrites autour des centres urbains présentent un profil similaire : Corte en lien avec l’université, Borgo au sud de Bastia et dans une moindre mesure Calvi.

La population plus jeune concentrée dans le sud de l’île

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2007

Part de la population âgéede moins de 20 ans dansla population selon les cantons regroupés en 2007

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 21,1France métropolitaine : 24,7

11,83 - 14,91

14,92 - 17,55

17,56 - 20,07

20,08 - 22,10

22,11 - 25,59

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Du point de vue de la structure des ménages, la Corse s’inscrit dans les grandes tendances de l’hexagone. Alors que la taille des ménages se réduit, leur nombre augmente. Les personnes habitant seules représentent 30 % des ménages insulaires en 1999, contre 25 % en 1990 et 21 % en 1982. Ce mode de vie concerne davantage les femmes que les hommes (19 000 contre 13 000), plus fréquemment confrontées au veuvage du fait de leur espérance de vie plus élevée. Ce mouvement est également favorisé par l’augmentation du nombre de familles monoparentales. Les familles dans ce cas bénéficiaires de l’API sont plutôt concentrées dans la Plaine Orientale – Grand Sud, dans le Sartenais et dans le nord-ouest de l’île.

Les familles monoparentales en augmentation

Sour

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2006

, FNO

RS

NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

Nombre de familles monoparentalesayant des enfants âgés de 0 à 24 anspour 100 familles ayant des enfants âgés de 0 à 24 ans selon les cantonsregroupés en 2006

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 25,9France métropolitaine : 20,3

19,2 - 20,2

20,3 - 21,7

21,8 - 24,3

24,4 - 27,4

27,5 - 31,3

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Le nombre de naissances déjà faible, devrait encore se réduire à l’avenir, faisant des jeunes la composante minoritaire de la popula-tion d’ici trente ans. Le solde naturel, aujourd’hui équilibré grâce aux apports migratoires devrait s’inverser à partir de 2030, du fait de leur diminution. En 2040 la Corse devrait compter 350 000 habitants. Caractérisée par une croissance démographique plus soutenue la population de Haute Corse devrait atteindre 200 000 habitants contre 150 000 en Corse du Sud, le déséquilibre de progression démographique entre les deux départements devant s’atténuer ensuite. En 2040, une personne sur trois aura de 65 ans, une sur 8 moins de quinze ans.

Perspectives démographiques : l’accentuation du vieillissement

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Lecture : sur 1 000 habitants en Corse en 2040,huit seront des femmes âgées de 68 ans.

Pyramides des âges en Corseselon les cantons regroupésen 2007 et 2040

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En Corse, la démographie est en grande partie commandée par l’immigration qui équilibre le solde démographique quasi nul, la fécondité étant très basse. La région est en effet très attractive et se caractérise par un fort taux d’entrées et un faible taux de sorties. Avec 52 habitants supplémentaires pour 10 000 habitants présents, elle se classe au 5ème rang national de l’attractivité des régions françaises et au premier pour l’accueil des retraités. Les nouveaux insulaires proviennent en nombre des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (près de 10 000 arrivants, dont 5 000 des Bouches-du-Rhône) et d’Île-de-France. Les mouvements migratoires concernent d’abord des jeunes actifs attirés par le sud de l’île. C’est davantage sur la Haute Corse que se porte le choix des retraités. L’attractivité du Nord est aussi visible sous l’aspect des migrations intérieures : la Corse du Sud perd beaucoup d’étudiants au profit du Nord, qui n’en gagne que rarement en contrepartie.

Dynamique démographique : une attractivité externequi compense à peine une faible fécondité

La population d’origine étrangère représente 9 % de la population insulaire contre 8 % de la France, plaçant l’île au 5ème rang national en la matière. A l’inverse de la France, cette proportion est en baisse depuis 1999. Les étrangers originaires du Maroc constituent 40 % de la population immigrée, ce qui constitue une spécificité sur le plan national, suivis des Italiens et Portugais, qui représentent un immigré sur trois et dans une moindre mesure des Tunisiens. La population d’origine étrangère est présente avant tout dans la Plaine Orientale, le sud de l’île et la région de Calvi ; un tiers est installé dans les villes d’Ajaccio et Corte. Les emplois sont concen-trés dans le secteur agricole et plus particulièrement dans la viticulture et agrumiculture. Les secteurs d’activités liés au tourisme et à l’urbanisation, comme l’hôtellerie-restauration et le bâtiment sont également d’importants pourvoyeurs d’emplois. Population plus jeune que celle de l’île, peu diplômée, la population étrangère est également moins féminisée en Corse que sur le continent. 47 % des étrangers sont des femmes.

Les migrations d’origine étrangère

L’économie de la Corse, à l’instar des grandes îles européennes de Méditerranée, est aujourd’hui très majoritairement tournée vers le tertiaire. L’emploi public y occupe une place dominante : 28 % en 2002 contre 19 % dans l’ensemble de la France. Les salaires distribués par la fonction publique contribuent ainsi à un tiers de la masse salariale globale insulaire contre un cinquième au niveau national. L’Education nationale rémunère plus de 5 000 agents, ce qui en fait le plus gros employeur de l’île. Le tertiaire qui regroupe les secteurs de la santé, du commerce et du tourisme, emploie environ 7 % de la population active ; le tourisme concerne essentiellement des emplois saisonniers, concentrés sur le littoral. L’économie régionale est ensuite largement fondée sur de petites entreprises, où la construction occupe une place importante. Le secteur primaire représente un emploi sur vingt en Corse. Le tissu industriel très réduit est concentré dans la transformation des produits agroalimentaires.

La population active : l’importance de l’emploipublic et de l’activité indépendante

Hommes et femmes travaillent en Corse dans des marchés du travail distincts. Les femmes exercent leur activité dans le secteur des services (plus de 75 % d’entre elles contre 55 % des hommes) dans des emplois peu valorisants. Peu d’entres elles occupent des emplois d’encadrement ou des fonctions intermédiaires et sont minoritaires dans les secteurs en expansion comme le BTP.

Une forte polarisation de l’emploi féminin et masculin

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La structure de la population active reflète cette orientation économique. En 2004, parmi les résidents âgés de 14 à 63 ans, 59 % des femmes et 73 % des hommes étaient actifs contre respectivement 67 % et 77 % en métropole. La première catégorie d’actifs en nombre est celle des employés ; travaillant sutout dans le secteur public, elle est majoritairement féminine. Elle représentait 35 % des actifs occupés en 2007, soit 6 points de plus que sur le continent. Les cadres ou professions intermédiaires- peu nombreux au regard de la métropole- ont un emploi qui relève aussi pour moitié du secteur public. Du fait de la faible industrialisation, les ouvriers sont moins nombreux en Corse que sur le continent. L’absence de grosses entreprises favorise le non-salariat : 18 % des actifs sont indépendants, contre 12 % au niveau national bien que cette proportion soit en diminution du fait du recul des exploitants agricoles et dans une moindre mesure des artisans, des commerçants et des chefs d’entreprise. En revanche, le nombre des professions libé-rales, composées notamment de médecins, pharmaciens ou avocats, augmente.

Beaucoup d’employés, peu de cadres

Sour

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2006

, FNO

RS

NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

Nombre d’employés pour 100personnes actives ayant un emploi selon les cantonsregroupés en 2006

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 34,3France métropolitaine : 28,5

27,6 - 29,9

30,0 - 32,3

32,4 - 34,2

34,3 - 37,3

37,4 - 47,0

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L’orientation tertiaire du chômage se traduit par une relative stabilité du taux de chômage face à la dégradation récente de la conjonc-ture économique. Le taux de chômage s’élevait au 4ème trimestre 2010 à 8,8 % de la population active avec des pointes supérieures à 10 % selon les bassins de vie : sud de la Plaine Orientale, Grand Sud, partie centrale du bassin du Grand Ajaccio, haut du Sartenais ainsi que la région de la Balagne.

Un taux de chômage comparable à celui de la France

Sour

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2006

, FNO

RS

NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

Nombre de chômeurs pour100 personnes actives selon les cantons regroupés en 2006

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 12,0France métropolitaine : 11,1

9,8 - 11,2

11,3 - 12,2

12,3 - 12,9

13,0 - 14,2

14,3 - 15,5

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En Corse, plus d’une personne sur six est inactive dans la tranche d’âge 25-54 ans. Cette proportion est particulièrement élevée dans le nord de l’île et au centre. Le poids des inactifs est légèrement supérieur à celui de la population métropolitaine. La Corse se distin-gue par la proportion la plus élevée de France d’inactivité féminine. Les femmes représentent 43 % seulement des actifs contre 47 % en France. A tout âge les femmes corses travaillent moins que les hommes et moins que les femmes du continent. La faible activité est particulièrement visible à la naissance du deuxième enfant. Leur départ ne s’accompagne pas d’une reprise d’emploi après 45 ans.

Une forte inactivité particulièrement marquée pour les femmes

Sour

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2006

, FNO

RS

*Population de référence : population France entière, Insee, RP 2006.NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

Taux standardisé* sur l’âgeet le sexe des inactifs de 25 à 54 ans selon les cantonsregroupés en 2006

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 18,6France métropolitaine : 10,9

15,6 - 16,4

16,5 - 18,8

18,9 - 19,8

19,9 - 21,2

21,3 - 25,7

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En Corse, le taux de scolarisation demeure parmi les plus faibles de France métropolitaine. En 2006, celui des 18-21 ans n’est en effet que de 60 % en Corse, 8 points de moins qu’au niveau national. Cette faible scolarisation est particulièrement marquée au sortir du secondaire. La part des personnes de 20-29 ans pas ou peu diplômées est notamment élevée au sud de l’île et dans l’ensemble de la Plaine Orientale. Ce retrait précoce du système éducatif, parfois sans qualification, accroît le risque de chômage. Parmi les insulaires de moins de 30 ans, 22 % ont quitté l’école sans le moindre diplôme, le taux moyen national s’élevant à 11,1 %. Inversement, les diplômés de filières professionnelles sont sous-représentés dans la région, notamment les détenteurs de CAP. Ils représentent moins de 10 % des personnes ayant terminé leurs études contre 15 % au niveau national. Dans la région, le niveau de diplôme est globa-lement peu élevé.

Une proportion élevée de jeunes non qualifiés

Sour

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2006

, FNO

RS

NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

Nombre de personnes de 20 à 29 ans sorties du système scolaire pas oupeu diplômées pour 100 personnesde 20 à 29 ans selon les cantonsregroupés en 2006

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 16,1France métropolitaine : 10,2

4,5 - 10,7

10,8 - 15,4

15,5 - 17,4

17,5 - 21,5

21,6 - 25,2

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Le revenu moyen par ménage place la Corse parmi les régions les plus défavorisées de France. Cette faiblesse est la résultante de la structure de la population active marquée par le nombre élevé d’employés, de l’activité saisonnière (dans le tourisme et l’agriculture) et de l’importance de l’inactivité. L’écart entre les revenus les plus bas et les plus élevés est particulièrement important (le rapport entre le 1er et le 9ème décile est de 7,2 contre 5,4 pour l’ensemble des régions françaises) : il reflète le niveau bas des rémunérations salariales et le caractère discontinu de l’activité. Les écarts de revenus sont par ailleurs fortement marqués entre les cantons. Par-ticulièrement bas dans les bassins de vie d’Aléria et Corte, ils sont plus élevés autour des deux pôles urbains majeurs de Bastia et Ajaccio et dans le sud de l’île (Porto-Vecchio).Le taux de pauvreté, qui s’élève à 20 % en 2007, est le plus élevé de France métropolitaine. Il est particulièrement important au sud de Bastia et dans la plaine orientale. A tout âge la population est plus touchée par la précarité monétaire que sur le continent.

Revenus : précarité monétaire et forts écarts de revenus

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200

5

Revenus imposables moyensannuels des foyers fiscauxnon imposés (en euros) selon les cantons regroupés en 2005

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 6255,5France métropolitaine : 7196,4

5666,87 - 5729,07

5729,08 - 6014,00

6014,01 - 6189,36

6189,37 - 6427,33

6427,34 - 6860,49

Revenus imposables moyens annuels des foyers fiscaux non imposés (en euros)par région en 2005

0 200 Km

7440

7202

7042

6890

(6)

(4)

(4)

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(3)

NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

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La dépendance aux prestations sociales est une bonne mesure de la fragilité monétaire des ménages et du cumul de difficultés. Le nombre d’allocataires dépendants à plus de 50 % des minimas sociaux est particulièrement élevé en Corse et notamment dans les bassins de vie d’Aléria et de Corte.Ce risque est d’abord lié à l’isolement, au fait d’être âgé et dans un second temps de vivre dans une famille monoparentale. Les allocations de type Allocations spéciales de vieillesse (ASV), Allocation d’adulte handicapé (AAH) et Revenu minimum d’insertion (RMI) regroupent à elles seules 87 % des allocataires de minima sociaux dans la région contre 78 % au niveau national. La part des allocataires du RMI est plus élevée en plaine orientale. Le poids des familles monoparentales dans les allocataires à bas revenus est également important (29,3 % vs 30,8 % en PACA et 29,5 % en Languedoc-Roussillon, régions du pourtour méditerranéen qui affichent des niveaux très élevés de pauvreté). Les données de la CAF de 2003 montrent également que la Corse est une des régions où les enfants vivent plus souvent dans des familles avec un bas niveau de revenus qu’en métropole dans des proportions pouvant atteindre 30% selon les secteurs.

Une proportion élevée d’allocataires dépendants des minimas sociaux

Sour

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CNAF

, CCM

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200

7-20

08

Nombre d’allocataires dépendantde 50 à 100 % des prestationspour 100 allocataires selon lescantons regroupés en 2007-2008

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 33,3France métropolitaine : 27,2

24,9 - 28,3

28,4 - 33,0

33,1 - 36,1

36,2 - 38,8

38,9 - 43,2

NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

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L’Allocation aux adultes handicapés est plus fréquente sur l’île qu’au niveau national. C’est aussi le cas de l’Allocation pour éducation des enfants handicapés (AEEH).

Une proportion élevée d’allocations liées aux handicaps

Sour

ce :

CNAF

, CCM

SA, F

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200

7-20

08

Nombre d’allocataires bénéficiantde l’AEEH pour 100 familles ayant des enfants de 0 à 19 ans selon les cantons regroupés en 2007-2008

0 5 10 15 Km

Bastia

L'Ile-Rousse

Calvi

Corte

Ajaccio

Propriano

SartènePorto-Vecchio

Borgo

Ghisonaccia

Méthode de discrétisation :seuils naturels (Jenks)

Corse : 2,8France métropolitaine : 1,8

1,48 - 1,70

1,71 - 2,25

2,26 - 2,52

2,53 - 3,01

3,02 - 3,31

NB : Les données ont été lissées, ce qui permet, pour chaque canton, de tenir compte également de la situation des cantons qui l’entourent.

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Le croisement de plusieurs indicateurs sociodémographiques et de mortalité au niveau du canton réalisé par la FNORS permet de positionner la Corse de manière globale à l’égard de la France. La Corse apparait ainsi, pour 73,2 % de son territoire, comme relevant de la classe 4, définie comme « une zone rurale, comportant une forte proportion de personnes âgées, éloignées des services de soins, en sous mortalité généralisée, hormis pour les causes accidentelles liées aux accidents de la circulation ».

Une lecture globale : un territoire en majorité rural, âgé, en sous-mortalité sauf pour les accidents routiers

Sour

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Poids de la classe 4*dans chaque région

* Zones rurales avec de fortes proportions d’agri-culteurs exploitants et de personnes âgées, connaissant un certaine précarité, éloignées des services de soins, en sous-mortalités générale et prématurée, hormis pour les causes accidentelles.0

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,2 1,01,0

4,02,6

5,64,3

9,62,0

23,4 10,7

20,8 33,7

35,5

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

0,92,02,0

5,0 11,2 11,4

15,517,3

24,535,4

37,3 48,0

70,9 73,2

Réunion Picardie

Pays de la Loire Nord - Pas-de-Calais

Martinique Lorraine

Île-de-France Haute-Normandie

Guyane Guadeloupe

Centre Bretagne

Alsace Champagne-Ardenne

Franche-Comté Bourgogne

Basse-Normandie Rhône-Alpes

Auvergne France entière

Poitou-Charentes Paca

Limousin Languedoc-Roussillon

Aquitaine Midi-Pyrénées

Corse

% de cantons relevant de la classe 4 % de population relevant de la classe 4

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Une petite partie du territoire corse, concentrée au sud de l’île (Porto-Vecchio) ou autour des zones urbaines d’Ajaccio et de Bastia, possède des caractéristiques différentes du tableau d’ensemble décrit plus haut. L’accès aux soins est facilité en termes de distance et se rapproche de la moyenne métropolitaine. Mais la population y est plus différenciée sur le plan social et connaît une proportion plus élevée d’employés et de familles monoparentales. Les écarts de revenus sont également plus marqués.

Autour des villes : des zones urbaines plus jeuneset avec des écarts sociaux importants

Sour

ce :

FNO

RS

Poids de la classe 3*dans chaque région

* Zones relativement peuplées, avec une offre de soins de premier recours libérale importante, dans la moyenne nationale en regard de la mortalité, marquées par des différences sociales importantes entre les diverses populations qui la constituent.0

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

3.4 13,7

18,2 18,3 18,0

26,639,9

18,614.7

21,2 19,2

29,851,1

64,586,8

97,6

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

2.4 2,53,0

4.8 6.4

7,68,58,78,8

12,8 14,7

21,9 26,2 26,8

52,0 73,0

Réunion Picardie

Nord - Pas-de-Calais Martinique

Île-de-France Haute-Normandie

Guyane Guadeloupe

Champagne-Ardenne Centre

Bourgogne Pays de la Loire

Basse-Normandie Franche-Comté

Alsace Lorraine

Auvergne Limousin

Poitou-Charentes Bretagne

France entière Rhône-Alpes

Midi-Pyrénées Aquitaine

Corse Languedoc-Roussillon

Paca

% de cantons relevant de la classe 3 % de population relevant de la classe 3

18

RAVIS-GIORDANI (dir), 2004, Atlas ethno-historique de la Corse, MMSH, Aix en ProvenceINSEE, Tableaux de l’économie corse.INSEE, Emploi et salaires des femmes, les dossiers de l’économie corse, N°3, février 2010.CNAF, Pauvreté, bas revenus. Apport des données CAF. Dossier d’études N°107, juillet 2008, réseau Persicaf.INSEE, Atlas social de la Corse. Les dossiers de l’économie Corse, N°6, Septembre 2010.FNORS, 2010, Inégalités socio-sanitaires en France : De la région au canton, Masson, Issy-les-Moulineaux.

Sources

A n a l y s e s o c i o d é m o g r a p h i q u ed e l a r é g i o n C o r s e

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