Analyse sectorielle - audiovisuel
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Transcript of Analyse sectorielle - audiovisuel
Clémence ANEZOT / Audrey GARDRINIER / Thomas GUÉDEUL
BTS Communication
Lycée Jeanne d’Arc de Rennes
Janvier 2014
Analyse sectorielle Le secteur audiovisuel
Avant-propos
Au sens propre du terme, le terme audiovisuel sert à désigner l’ensemble des techniques de
communication qui font appel à la sensibilité visuelle et auditive (définition du dictionnaire
Hachette). Ce mot désigne donc à la fois les médias tels que la radio, la télévision, la presse
et le matériel utilisé pour leurs fonctionnements.
La télévision est la transmission à distance d’images animées et sonorisées. Depuis le XXᵉ
siècle, elle est parvenue à conquérir un très grand nombre de personnes. Elle est désignée
comme un média de masse, un média puissant et occupe une place importante dans la vie
des citoyens. Profitant des innovations technologiques pour se développer à un rythme
élevé, la télévision est « la fenêtre sur le monde ». Elle permet à chaque téléspectateur
d’avoir dans son salon des informations, des programmes, des divertissements provenant du
monde entier. En 2012, la durée d’écoute quotidienne de la TV par individu dans le monde
était de 3h17 soit une progression d’une minute en un an. Dans le détail, l’Amérique du
Nord (4h46 en moyenne) et le Moyen-Orient (4h55) sont les plus gros consommateurs de
télévision et un européen passe en moyenne 3h55 quotidiennement devant la télévision,
soit une progression de 7 minutes en un an. Tous ces chiffres (source : Eurodata TV
Worldwide) démontrent que la télévision a une puissance mondiale.
En France, 98,3% des foyers français (soit 26,9 millions de foyers) possèdent au moins un
écran de télévision. Chaque français passe en moyenne 3h46 devant son écran ce qui
démontre son incontestable popularité (- 4 minutes par rapport à 2012). La télévision joue
un rôle important dans la société. En effet, il est un lieu d’informations, de rencontres,
d’amusement, de divertissements, de sport, etc. Avec l’essor d’Internet, le paysage
audiovisuel doit faire face à un concurrent puissant ce qui l’oblige à innover et développer
de nouveaux modes de diffusion.
L’analyse de ce secteur va permettre de décrire sa chaîne de valeur, le marché, sa structure,
les principales entreprises, les faits marquants, son environnement et ses facteurs clés de
succès, l’intensité concurrentielle, les performances économiques et financières du secteur
et pour conclure ses perspectives.
Sommaire
Avant-propos ..........................................................................................................................2
Chaîne de valeur du secteur ...................................................................................................4
Le marché ...............................................................................................................................5
La structure ............................................................................................................................8
Les principales entreprises ...................................................................................................10
Faits marquants du secteur ..................................................................................................15
L’environnement du secteur et facteurs clés de succès ........................................................16
Intensité concurrentielle ......................................................................................................18
Performances économiques et financières ...........................................................................22
Perspectives .........................................................................................................................25
Infographie ...........................................................................................................................27
4
Chaîne de valeur du secteur
Création de contenus.
Acteurs impliqués:
producteurs, industries
techniques, scénaristes,
réalisateurs, comédiens,
techniciens...
Programmes de FLUX
Programmes de
STOCK
Distributeurs
Vendeurs
Distributeurs
Editeurs de VOD
(vidéo à la
demande)
Annonceurs
Chaine de
télévision
Service VOD Plateforme
d’exploitation
EC
RA
N
Téléphone
mobile
PC
Prestataires
techniques de
diffusion
Production Édition Agrégation Diffusion Terminal
5
Le marché
En France, le marché télévisuel est qualifié d’oligopsone. En effet, les offreurs sont beaucoup
plus nombreux que les demandeurs. La part de marché de la télévision représente 35 %
(source Kantar Media) ce qui en fait le premier média devant la presse et la radio. Plus de
98% des foyers sont équipés d’au moins une télévision.
Graphique illustrant l’équipement des foyers français. Source Médiamétrie
Cependant, depuis l’arrivée des différents moyens de diffusion à savoir les réseaux câblés,
satellitaires, la télévision numérique terrestre (TNT), la télévision sur les terminaux mobiles,
la télévision IP (Internet Protocol) qui regroupe la télévision en direct, la vidéo à la demande
ainsi que le replay, le marché de la télévision connaît une concurrence rude.
6
Graphique illustrant l’évolution du replay
De plus, la télévision connaît un déclin lié à un autre média qu’est Internet et la 4G
permettant une navigation plus rapide sur de nouveaux supports tels que l’ordinateur, le
téléphone et les tablettes. Pour exemple, en France, un foyer sur cinq possède une tablette
soit 21.5% des foyers, c’est la plus forte progression d’équipement audiovisuel en 2013.
La télévision doit également faire face aux webséries, conçues pour Internet, ces épisodes
courts rencontrent un succès liés à l’explosion de sites comme Youtube ou Dailymotion.
7
Audience de la vidéo sur internet en France. Novembre 2013. Source Médiamétrie.
Brands Players : Agrégation de l’audience du ou des player(s) vidéo d’un même diffuseur
quel que soit le site sur lequel il est diffusé.
Brands Sites-Supports : Agrégation de l’audience des pages d'un site sur lesquelles des
vidéos ont été vues, quel que soit le player sur lequel est jouée la vidéo
Vidéonautes uniques par mois : Nombre total d’individus ayant regardé au moins une vidéo
sur leur écran d’ordinateur au cours du mois, quel que soit leur lieu de connexion : domicile,
travail, autres lieux. Les individus ayant visité le même site-support ou le même player
plusieurs fois ne sont comptés qu’une seule fois.
Vidéos vues par mois : Nombre de vidéos vues par l’ensemble des internautes sur une
brand.
Temps total passé par mois : Nombre d’heures passées par l’ensemble des internautes sur
une brand.
8
La structure
En France, le secteur de l’audiovisuel est régit par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).
Il existe un groupe de télévision public (France Télévision) et le reste du Paysage Audiovisuel
Français est composé de groupes privés. Pour émettre, les chaînes doivent au préalable
recueillir l’autorisation du CSA, sous forme de convention. Cette dernière établit les
responsabilités et engagements de la chaîne en termes de moyen de diffusion, taux de
couverture, de langue utilisée, de contenus éditoriaux etc.
Par ailleurs, 26,6 millions de foyers français (98%) reçoivent la télévision numérique. Voici les
différents moyens de réception de la télévision :
TNT : Il s’agit du premier mode de réception en France : 50% des foyers reçoivent la
télévision par la TNT. Il existe 32 chaines diffusées par la TNT : 25 chaines nationales
privées (17 gratuites et 8 payantes), ainsi que 8 chaines privées.
Gratuites Payantes
Privées TF1 M6
BFM TV D8
D17 Gulli
iTélé NRJ12 NT1 TMC W9
HD1 L’Equipe 21
6ter 23
RMC Chérie 25
Privées Canal + Canal + Cinéma
Canal + Sport Eurosport France
LCI Paris Première
Planète TF6
9
Publiques France 2
France 3 France 4 France 5 FranceÔ Arte
LCP
Câble : 7% des foyers reçoivent la télévision par le câble.
Satellite : 18% des foyers reçoivent la télévision par le satellite. Il existe le satellite
gratuit ainsi que le satellite payant.
ADSL : Il s’agit du moyen de réception par Internet. 25% des foyers reçoivent la
télévision par biais. Ce service est offert par les Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI).
Télévision Mobile Personnelle : Les téléphones et tablettes permettent une bonne
réception de la télévision sur ces supports.
Par ailleurs, les services proposés par les chaînes se sont fortement développés. On a vu se
développer plus de 60 offres de télévision de rattrapage, mais aussi la Vidéo A la Demande
(VAD). Ces offres permettent de voir ou revoir des contenus déjà diffusés sur les chaines. Ces
contenus sont consultables sur différents supports : téléviseur, ordinateurs, tablettes,
téléphones portables etc. En fournissant ce type de service supplémentaire, on observe que
les chaînes répondent à un besoin des consommateurs en matière d’accès à ces contenus via
différents supports, dans différents lieux.
10
Les principales entreprises
Le Groupe TF1
Le groupe TF1 a été crée en 1949 et privatisé en 1986. Le Groupe TF1 appartient à Bouygues,
groupe dont le principal actionnaire est Martin Bouygues. Parmi les autres activités du
groupe, on retrouve notamment Bouygues Télécom, Bouygues Construction et Bouygues
Immobilier. Son siège social est situé à Paris. TF1 est le premier groupe de télévision privé en
France. Il est présidé par Nonce Paolini.
Les chiffres clés du Groupe TF1 :
Salariés : 3 990
Chiffre d’affaires : 1357 millions d’euros
Ses chaînes :
4 chaines gratuites :
TF1 : la chaîne de l’événement, leader en France avec 22% de part de marché.
TMC : première chaîne de la TNT et cinquième chaîne nationale avec 3,4% de part de
marché.
NT1 : la chaîne des jeunes adultes. Sa part de marché est de 2,1%.
HD1 : nouvelle sur la TNT gratuite depuis le 12 décembre 2012. Sa part de marché est de
0,6%.
Chaînes payantes :
Groupe Eurosport : Eurosport France et Eurosport internaltional. Première plate-forme
européenne distribuée auprès de 129 millions de foyers. Ces chaînes sont disponibles en
20 langues dans 54 pays
Chaînes thématiques France :
On retrouve TVBreizh, Ushuaïa TV, Histoire, Stylía, le pôle Découverte, LCI (chaîne
d’information), TF6 et Série Club, détenues à 50 % avec M6.
11
Le Groupe M6
Le Groupe M6 a été crée en mars 1987. Parmi les autres activités du groupe, on retrouve
notamment la production de contenus. Le Groupe est présidé par Nicolas de Tavernost. Son
siège social est situé à Neuilly-sur-Seine.
Les chiffres clés du Groupe M6 :
Salariés : 2 197
Chiffres d’affaires : 658,7 millions d’euros
Ses chaînes :
Chaînes gratuites :
M6 est la deuxième chaîne généraliste auprès du public de moins de 50 ans. Sa part de
marché est de 10,6%.
W9 est la chaîne leader de la TNT avec 2,9% de part de marché.
6ter a été lancée en 2012. Sa part de marché est de 0,5%.
Chaînes payantes :
Paris Première est une chaîne de culture proposant des spectacles et des débats, elle cible
principalement les CSP+.
Teva : chaîne féminine proposant des séries et programmes de divertissement.
M6 Music : chaîne de musique généraliste
M6 Music Club : chaîne de musique club.
M6 Music Black : chaîne de musique rap et r’n’b.
TF6 : chaîne dédiée aux jeunes adultes, propose des divertissements. Cette chaîne
appartient à 50% au Groupe M6.
Série Club : 1er diffuseur de séries en France.
Girondins TV : chaine consacrée aux Girondins de Bordeaux.
M6Boutique & Co : première chaîne française dédiée au téléachat.
12
Groupe France Télévisions
Le groupe France Télévision a été créé en 2000. Parmi les autres activités du groupe, on
retrouve notamment des sociétés de production de contenus, mais aussi une régie
publicitaire. Son siège social est situé à Paris. France Télévision est le premier groupe
audiovisuel en France. Son audience atteint 30,3%. Le Groupe est présidé par Rémy Pflimlin.
Les chiffres clés du Groupe France Télévision :
Salariés : 10 200
Chiffres d’affaires : 3 088,8 millions d’euros
Ses chaînes :
France 2 : il s’agit de la première chaîne publique et deuxième chaîne française. Sa part de
marché est de 14,9 %.
France 3 : la chaîne propose des contenus de proximité en région. Sa part d’audience est de
9,7 %.
France 4 : sa part d’audience est de 3 %.
France 5 : sa part d’audience est de 3,5 %.
France Ô : chaîne consacrée aux DOM-TOM.
Arte : Il s’agit d’une chaîne franco-allemande. Sa part de marché est de 1,8%.
13
Groupe Canal+
Le Groupe Canal+ appartient à Vivendi, groupe dont le principal actionnaire est Vincent
Bolloré. Parmi les autres activités du groupe, on retrouve notamment Universal Music Group
et SFR. Son siège social est situé à Issy-les-Moulineaux depuis 2003. Le Groupe est présidé
depuis 2003 par Bertrand Méheut.
Groupe Canal+ est le premier groupe de télévision payante. Il est leader dans l’édition des
chaînes premium (Canal+, Canal+ Décalé, etc.) et thématiques (Planète, Seasons,
Infosport+). Le groupe est également présent dans l’agrégation et la distribution d’offres de
la télévision payante. Il est un acteur de référence dans la production et la distribution de
films de cinéma, grâce à sa filiale CanalSat. Enfin depuis 2012, le Groupe a accentué sa
présence sur la télévision gratuite avec le rachat de D8 et D17.
Les chiffres clés du Groupe Canal+ : (2012)
Salariés : 5 220
Chiffres d’affaires : 5 013 millions d’euros
Résultat : 663 millions d’euros
Ses chaînes premium :
Canal + est la 9ème chaîne nationale avec une audience de 2,8 %.
Canal + Sport, Canal + Cinéma, Canal + Series, Canal + Family
Ses chaînes thématiques :
Sport+, Golf+, Ciné+, Planète, Saisons, Cuisine+, Comédie+, Jimmy, Maison+, télétoon+
Ses chaînes gratuites :
D8 est la deuxième chaîne de la TNT avec une part d’audience de 3,2 %
D17 obtient une part de marché de 1,2%.
14
Groupe Lagardère
Le groupe Lagardère a été crée en 1996. Le principal actionnaire est Qatar Holding. Parmi les
autres activités du groupe, on retrouve notamment la société de production Lagardère
Active, qui occupe la place de leader en France. Son siège social est situé à Paris.
Le groupe est le principal offreur de contenu jeunesse en France. Le Groupe est présidé
par Arnaud Lagardère.
Les chiffres clés du Groupe Lagardère :
Salariés : 22 541
Chiffres d’affaires : 7370 millions d’euros
Ses chaînes :
Jeunesse : Tiji, Canal J et Guilli, chaine semi publique. Son audience est de 1,7%
Musique : Mezzo, MCM, MCM Pop et MCM Top
Femme : June
15
Faits marquants du secteur
1935 : première émission régulière
1949 : premier journal télévisé
1967 : arrivée de la télévision en couleur
1er octobre 1968 : La première chaine diffuse les premières publicités télévisées.
Janvier 1971 : La publicité commerciale est autorisée sur la deuxième chaîne.
29 juillet 1982 : Création la Haute Autorité de communication audiovisuelle. Elle garantie
l’indépendance du service publique dans les domaines de la radiodiffusion et la télévision.
6 décembre 1984 : Canal+ commence à émettre. Fin du monopole d’Etat.
17 janvier 1989 : Création du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
2 aout 1989 : Antenne 2 et France 3 sont réunit sous la même présidence.
10 janvier 1991 : Les publicités pour l’alcool et le tabac sont interdites à la télévision.
30 avril 1991 : Création de la chaine Arte, Association Relative à la Télé suite à l’accord signé
entre la France et l’Allemagne, le 2 octobre 1990.
7 septembre 1992 : Antenne 2 et FR3 deviennent France 2 et France 3 et sont rassemblées
sous l’entité France Télévision.
14 novembre 1992 : Canal Satellite est lancé.
21 janvier 1995 : La Cinquième commence à émettre.
27 février 1996 : Une société est autorisée à lancer 28 chaines thématiques sur le câble.
30 décembre 1999 : Création de la chaine parlementaire(LCP). Deux programmes sont
diffusés : La Chaine Parlementaire de l’Assemblée Nationale et Public Sénat.
7 janvier 2002 : La Cinquième devient France 5.
19 décembre 2003 : Le CSA donne son accord pour le déploiement de la TNT.
31 mars 2005 : Lancement des 14 chaines de la TNT, gratuitement.
2009 : Réforme de l’audiovisuel public. Le texte de loi porte sur le financement de
l’audiovisuel publique, la suppression de la publicité sur les chaines publiques, et le mode de
nomination des présidents des sociétés publiques de l’audiovisuel, dont France Télévision.
12 décembre 2012 : Lancement de 6 nouvelles chaines Haute Définition sur la TNT.
2013 : Le CSA retrouve son pouvoir de nomination des présidents des chaines publiques.
16
L’environnement du secteur et facteurs clés de succès
Environnement politique
D’abord monopole d’Etat, le secteur audiovisuel a peu à peu évolué. La loi du 29 juillet 1982
instaure une communication libre de l’audiovisuel, un secteur privé et public cohabitent
désormais. Cette même loi créée la Haute Autorité de la communication audiovisuelle qui
sera remplacée par Commission nationale de la communication et des libertés en 1986 puis
par le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) en 1989.
En 1993, Alain Carignon alors ministre de la communication, instaure une loi dite loi
Carignon dans laquelle il limite à 49% la part détenue par un opérateur dans le capital dans
la chaîne numérique hertzienne. Ce dernier peut exploiter une chaîne privée pendant 20
ans. Ces mesures visent à limiter la concentration.
La loi relative à la liberté de communication met en place une limite pour les messages
publicitaires de 6 minutes par heure d’antenne pour les chaînes hertziennes et de 9 minutes
par heure pour le câble et satellite.
Environnement économique
La majorité du chiffre d’affaire des médias provient des recettes publicitaires.
Au premier semestre 2013, le marché publicitaire atteint 13,7 milliards d’euros bruts,
dont 5 milliards pour la télévision, soit 36% de l'ensemble des investissements publicitaires
bruts des annonceurs. (Source Kantar Média)
17
Environnement technologique
Le secteur audiovisuel a connu des changements majeurs au cours de ces dernières années
notamment avec l’apparition le 31 mars 2005 de la TNT, puis la TNT HD en 2008. Fin 2011, la
télévision n’émet plus en analogique. L’arrivée des tablettes et smartphones modifie les
comportements des consommateurs.
Facteurs clés de succès
L’obtention des droits sportifs pour garantir une forte audience, la maîtrise des coûts de la
grille, le drainage de ressources publicitaires ainsi que l’adaptation des nouvelles
technologies (smartphone et twitter par exemple pour commenter via son téléphone une
émission) constituent les facteurs clés de succès de la télévision.
18
Intensité concurrentielle
Intensité des concurrents : Élevée
À la fin de l’année 2012, 223 chaînes de télévision numérique (hors services locaux et
chaînes distribuées exclusivement en dehors de la métropole) étaient conventionnées,
autorisées ou déclarées auprès du CSA. Ce chiffre comprend 32 chaînes autorisées en TNT,
143 chaînes conventionnées (ex : Be in sports) et 48 chaînes déclarées (ex : Annonce TV).
Le paysage audiovisuel est dominé par la chaîne TF1. Sur l’année 2013, elle détient 99 des
100 meilleures audiences et près de 22,9% de part d’audience. France 2, France 3 et M6
suivent avec respectivement 14%, 9,5%, et 10,6% de part d’audience cette année. Les
différentes chaînes lancées récemment sont des chaînes thématiques. Elles viennent
approfondir l’offre audiovisuelle et ont des difficultés pour atteindre des parts d’audience
importantes. La concurrence est notamment forte dans l’acquisition de programmes à forte
audience.
TF1 et M6 se financent par la publicité, France Télévisions par la publicité et les subventions,
Canal+ par l’abonnement et la publicité. Ces différentes sources de financement délimitent
également le poids qu’ils occupent sur le secteur.
Menace des nouveaux entrants : Peu élevée
Tout d’abord, le CSA joue un rôle important dans l’apparition de nouvelles chaînes. La
concentration des médias est contrôlée. Un groupe ne peut posséder à la fois une télévision
de diffusion nationale, une radio de diffusion nationale et un quotidien de diffusion
nationale. Elle applique la règle du « 2 sur 3 ». De plus, le CSA délivre des autorisations au
lancement des chaînes. Elle met en place un appel d’offres pour attribuer des fréquences du
réseau. C’est ainsi que 6 nouvelles chaînes ont intégré la TNT le 12 décembre 2012. Ces
chaînes viennent compléter l’offre actuelle. Par exemple, HD1 est dédiée à la fiction
française et dirigée par TF1. Le CSA a mis en place également l’obligation pour les chaînes
19
hertziennes de consacrer une partie de leur chiffre d’affaires au financement de contenus
audiovisuels.
D’autre part, l’arrivée d’une nouvelle chaîne nécessite des coûts importants (programmes,
matériels, personnels, etc.). Il faut pouvoir accéder à un ou plusieurs canaux de distribution
et faire face aux grands groupes déjà présents sur le marché. Par exemple, le nouvel arrivant
Be in Sport a déboursé près de 150 millions d’euros pour récupérer la diffusion de la Ligue 1
de football. Pour arriver sur le marché, les candidats donc devront avoir une puissance
financière forte.
Menace des produits de substitution : Élevée
La télévision doit faire face à la constante progression d’Internet. Les géants de ce média,
Google, Youtube, Apple se font de plus en plus présents sur le secteur de la diffusion de
contenus avec la création de chaînes sur le web. Pour preuve, 76,7% des foyers français sont
équipés d’ordinateurs et 40,5% des internautes (âgés de 15 à 24 ans) ont regardé la
télévision sur internet. (Sources : Ipsos).
La progression d’internet dans la diffusion des contenus est de plus en plus importante. Par
exemple, la série House of Cards a choisi le site Netflix pour diffuser les épisodes et non la
télévision. Netflix pourrait arriver durant l’année 2014 en France.
Pouvoir de négociation des fournisseurs : Peu élevé
On distingue différents fournisseurs. Tout d’abord, il y les producteurs de contenus. Ils
fournissent les chaînes en divertissement, fiction, série. Les maisons de productions signent
comme par exemple Canal+ des contrats avec des sociétés de production, des studios de
cinéma ou bien répondent un appel d’offre (en particulier pour le sport). Les programmes
sportifs, les journaux représentent des coûts importants.
20
Les diffuseurs constituent le second fournisseur. Il en existe 3 : l’hertzien, le câble et le
satellite. Les chaînes louent des systèmes. Cette location représente environ 10% des coûts
globaux.
Pouvoir de négociation des clients : Moyen
Le téléspectateur a peu d’influence sur les chaînes de télévision. 98,3% des foyers français
possèdent au moins un poste de télévision soit plus de 26,9 millions de foyers. La télévision
est très présente et le téléspectateur dispose d’un certain nombre de chaînes gratuites.
Les annonceurs achètent des espaces vendus par les différentes chaînes qui fixent les prix. Ils
choisissent, en fonction des cibles le programme et l’heure à laquelle passera le spot.
Cependant le pouvoir de négociation dépend surtout de l’investissement réalisé avec la
chaîne. Ainsi les budgets importants ont un pouvoir de négociation.
Ci-dessous, le schéma de synthèse des 5 forces de Porter. Les 5 polygones représentent les 5
niveaux de notation :
21
Menace des nouveaux
entrants : peu élevée
-Demande des investissements
importants
-Rôle important du CSA (Conseil
Supérieur de l’Audiovisuel)
Intensité des concurrents :
Élevée
-223 chaînes de télévision
numériques ont été autorisées
conventionnées ou déclarées
auprès du CSA
Pouvoir de négociation des
clients : moyen
-Les téléspectateurs ont peu
de pouvoir sur les chaînes
-La télévision est le média
préférée des annonceurs
Pouvoir de négociation des
fournisseurs : faible
-Beaucoup de chaînes
possèdent leur maison de
production ou nouent des
partenariats avec des sociétés
de production.
-Les diffuseurs louent leur
système aux chaînes
Menace des produits de
substitution : Élevée
-Internet occupe une place de
plus en plus importante au sein
des médias. (Ex : un français
passe en moyenne 40 minutes
par jour sur Internet contre 10
mn il y a 10 ans)
22
Performances économiques et financières
Le secteur audiovisuel est un secteur qui tente faire face à la crise. Ainsi en 2012, d’après le
CSA, les chaînes nationales gratuites (TF1, M6, France Télévisions) et les neuf chaînes privées
gratuites de la TNT créées en 2005 ont vu leur chiffre d’affaires diminué de 0,1% par rapport
à l’année précédente. Elles ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 5 670,2M€ contre 5
673,4M€ en 2011. Les recettes publicitaires de ces chaînes ont diminué de 4% par rapport à
l’année 2011. Elles s’élèvent à 2 923,4M€ en 2012. Les résultats d’exploitation et résultats
nets de ces chaines restent positifs.
Cependant la situation diverge en fonction des chaînes. France Télévisions a vu son chiffre
d’affaires augmenté de 3% (85M€) et les chaines privées gratuites de la TNT de 6%. En
revanche, TF1 et M6 voient le chiffre d’affaires baissé du fait de la dégradation des recettes
publicitaires.
Évolution depuis 6 ans du chiffres d’affaires de TF1 et M6 (en M€). "© CSA - droits réservés"
Source: CSA/ Ce tableau contient des arrondis
23
De plus, les chaînes payantes nationales autorisées ou conventionnées en France ont réalisé
un chiffre d’affaires de 2 974,4M€ contre 3 375,4M€ en 2011. Le chiffre d’affaires a diminué
de 12%. En revanche, la situation est différente selon les chaînes. Canal+ voit son chiffre
d’affaires augmenté de 1% alors que les 92 autres chaines payantes voient le leur diminuer
de 28%. Cette baisse est notamment la conséquence de l’arrêt de TPS Star, des chaines Sport
d’Orange, trois chaînes qui réalisaient des chiffres d’affaires élevés.
Chiffre d’affaires total et chiffre d’affaires publicitaire de l’ensemble des chaînes en 2012.
"© CSA - droits réservés"
24
L’investissement publicitaire pour la télévision ne diminue pas. La télévision a 35% de parts
du marché publicitaire des grands médias. En revanche, avec l’arrivée de nouvelles chaînes
sur la TNT, les annonceurs répartissent les investissements en fonction des thématiques et
des cibles qu’ils vont toucher. L’offre a augmenté avec l’apparition de nouvelles chaînes de
la TNT et l’évolution de la législation (par exemple l’autorisation d’une seconde coupure
publicitaire des œuvres cinématographiques et audiovisuelles pour les chaînes privées en
2009). D’après Kantar Média, entre novembre 2012 et novembre 2013, l’investissement a
augmenté de 5,2% pour atteindre 925,6 millions d’euros.
Part de marché publicitaires des grands médias en 2012. Source : Kantar Média – données
brutes
25
Perspectives
Le paysage audiovisuel est en pleine mutation. L’essor d’Internet oblige les chaînes de
télévision à revoir leur offre. Cependant, on peut constater que le temps moyen passé
devant la télé ne diminue pas malgré la multiplication des écrans. Cela engendre une
augmentation du temps passé devant un écran. En revanche, l’apparition de ces nouveaux
écrans modifie les relations des clients avec la télévision. Ils souhaitent « consommer » les
programmes différemment. Cette nouveauté s’explique par le développement de la VOD, de
l’enregistrement numérique, des journaux d’information sur PC et tablettes, de la télévision
connectée* et de la télévision de rattrapage* (catch-up TV). Par exemple, en 2012, 35,4%
des plus de 15 ans déclaraient avoir déjà regardé des programmes de télévision en Live ou
en Catch-up sur l’un de ces écrans : ordinateur, smartphone, tablette. Ces innovations
obligent la télévision à s’adapter, à accompagner et à développer les nouveaux usages des
publics. Ainsi, les programmes s’offrent une pérennité à travers la multitude des écrans. Il se
développe également la télévision mobile personnelle. Le téléphone devient un écran de
plus pour regarder ses programmes favoris. L’apparition de la Social TV permet également
l’échange avec les chaînes et crée une interactivité entre le programme et le téléspectateur.
Pour les chaînes de télévision, l’enjeu est de créer une relation personnalisée avec le
téléspectateur en multipliant sa possibilité de visionnage et en lui permettant de réagir
durant le programme grâce aux réseaux sociaux. Par exemple, de nombreuses émissions de
divertissement (Danse avec les stars, Nouvelle Star, le Before du Grand Journal) incitent les
téléspectateurs à réagir au programme qu’ils observent. Lors de la dernière édition des NRJ
Music Awards, 2 177709 tweets ont été postés, il s’agit du programme de télévision
française le plus commenté de son histoire.
Le digital est un virage important pour les chaînes de télévision qui vont devoir faire face à la
multiplication des écrans. La télévision se doit de créer une complémentarité avec Internet
et ne pas s’en faire un concurrent. Certaines chaînes tentent de créer de nouvelles façons de
voir un programme. Par exemple, Canal+ et Youtube ont signé un partenariat pour le
26
lancement de 20 chaînes sur la plateforme internet. Canal+ fait ici le choix de s’adapter aux
modes de consommation d’Internet.
Avec l’arrivée des nouveaux écrans, les chaînes confrontées à la baisse des revenus
publicitaires souhaitent voir assouplir les règles de la publicité comme par exemple
l’autorisation pour le cinéma de faire de la publicité sur les écrans. Ils sont à la recherche
également de nouveaux annonceurs pour assurer les revenus publicitaires.
Pour conclure, la télévision vit actuellement un changement important. Elle reste un média
de masse (98,3% des foyers français possèdent au moins un poste de télévision) et un média
puissant mais elle doit trouver des moyens de se réinventer pour faire face aux
développements du multi-écrans. À l’heure actuelle, cette multiplication des écrans n’a pas
entrainé de baisse du temps passé devant la télévision mais l’arrivée par exemple de Netflix
(site de diffusion de contenus) sur le sol français pourrait faire changer les comportements.
Le paysage audiovisuel doit donc parvenir à créer une interactivité avec les téléspectateurs
et accentuer la diffusion des programmes à travers l’ensemble des écrans (tablette,
ordinateur, smartphone)
*La télévision connectée est une nouvelle génération de téléviseurs donnant accès aux
contenus et aux services d’Internet, grâce à une connexion au réseau, par quelque voie que
ce soit. La catch-up TV est un service proposé par une chaîne permettant de visionner,
gratuitement ou en payant un programme ayant été diffusé par cette chaîne auparavant.
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Infographie