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55 Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008 L’environnement des entreprises Marocaines a connu de profondes mutations au cours de ces dernières années. Surtout que la plupart des économistes Marocains parlent de défis que nos entreprises doivent en faire face, en particulier les Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui font ces dernières années un sujet remarquable et important. Sur le plan économique, la libéralisation de notre commerce extérieur, l’adhésion à l’O.M.C, les accords et conventions passées avec plusieurs pays (Union Européenne, Etats-Unis, Turquie, Emirats Arabes Unis, Egypte, …etc.) ainsi que le phénomène de Mondialisation ont des répercussions fortes sur ces entreprises en terme de leur compétitivité. Sur le plan juridique, la réforme fiscale, la réforme de la loi bancaire, la réforme du marché de capitaux,…etc. constituent des exigences beaucoup plus sévères en terme de rigueur et de transparence. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

L’environnement des entreprises Marocaines a connu de profondes mutations

au cours de ces dernières années. Surtout que la plupart des économistes Marocains

parlent de défis que nos entreprises doivent en faire face, en particulier les Petites et

Moyennes Entreprises (PME) qui font ces dernières années un sujet remarquable et

important. Sur le plan économique, la libéralisation de notre commerce extérieur,

l’adhésion à l’O.M.C, les accords et conventions passées avec plusieurs pays (Union

Européenne, Etats-Unis, Turquie, Emirats Arabes Unis, Egypte, …etc.) ainsi que le

phénomène de Mondialisation ont des répercussions fortes sur ces entreprises en

terme de leur compétitivité. Sur le plan juridique, la réforme fiscale, la réforme de la

loi bancaire, la réforme du marché de capitaux,…etc. constituent des exigences

beaucoup plus sévères en terme de rigueur et de transparence.

Ces mutations et défis se sont accompagnés par une relative modernisation des

structures de l’économie (qui reste toujours une économie de rente), des entreprises et

de ses responsables ou proprement dit ses managers et ses propriétaires. Sur ce

nouveau contexte, les entreprises sont soumises à une véritable obligation de résultat

en créant de la valeur pour les différentes parties prenantes de l’entreprise et plus

particulièrement les détenteurs du capital. Mais, la question qui se pose quel

instrument peut on utiliser pour juger cette création de valeurs ? La réponse peut être

multiple, on peut se référer aux évaluations de l’entreprise, ou comme c’est le cas de

ce mémoire, une analyse financière ou diagnostic financier de l’entreprise à partir de

ces documents comptables.

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L’objet donc de l’analyse et du diagnostic financiers est de faire le point sur la

situation de l’entreprise en mettant en évidence ses forces et ses faiblesses. Ainsi, les

orientations de l’analyse financière seront fortement influencées par les contraintes

majeures de l’entreprise (le risque par exemple). De la même façon, ces orientations

dépendront à la fois des objectifs poursuivis par l’analyste et de la position des

différents utilisateurs.

C’est dans cette perspective que s’inscrit ce mémoire de fin d’études, dans

lequel on a essayé de limiter un peu son thème qui est vague et pleins de notions et de

difficultés conceptuelles et méthodiques.

Dans le premier chapitre de ce travail, est exposé le concept fondamental de

Diagnostic Financier en posant les deux questions majeures à savoir le pourquoi (le

but) et le comment (la démarche), tout en citant une typologie de D.F, les grands

objectifs du Diagnostic, et une introduction à la comptabilité tout en se fixant à

l’esprit qu’on étudie les concepts dans une approche financière. Cela va nous amener

à aborder le passage du bilan comptable au bilan financier en citant les retraitements

et les reclassements financiers du bilan comptable, ainsi qu’un passage en revue des

outils de l’Analyse Financière à savoir le Compte de Produits et Charges (C.P.C) et de

l’état de Soldes de Gestion (E.S.G).

Pour le deuxième chapitre qui a comme préoccupation l’analyse de l’équilibre

financier. Le Fonds de Roulement (F.R), et le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.R)

et la Trésorerie commandent l’équilibre financier à court terme et constituent pour les

analystes financiers une préoccupation principale, font l’objet du premier titre. Le

deuxième titre est consacré aux moyens de mise en œuvre de l’analyse financière, et

particulièrement la méthode des Ratios (externe, statique) et le Tableau de

Financement (interne ou encore dynamique).

Par ailleurs, l’objectif de ce mémoire est de coller la partie théorique à la

réalité des Entreprises Marocaines, et cela sera fait dans le troisième chapitre qui va

prendre en considération une étude de cas d’une Petite et Moyenne Entreprise

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Marocaine. certes, un échantillon réduit mais qui va permettre d’illustrer presque tout

ce qui est dit dans les deux premiers chapitres de ce travail.

En utilisant une méthodologie déductive, qui s’appuie sur une partie théorique

et une partie pratique, et didactique qui présentent les concepts d’une manière simple,

précise, brève, et claire. On peut tirer certaines conclusions et pourquoi pas se

permettre d’adresser certaines recommandations, chose qui va faire l’objet de notre

quatrième chapitre.

Il faut signaler enfin, que ce mémoire de fin d’études a trouvé son origine et sa

raison d’être dans la formation supérieure polyvalente du Master Monnaie, Banque et

Finances, et qui permet de mieux situer l’entreprise dans son environnement surtout

monétaire et financier.

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Chapitre 1   :

Introduction à l'Analyse Financière.

Pour s’introduire à l’Analyse Financière, il s’avère important de comprendre

certains concepts et mots clés. Le diagnostic financier, comme il est détaillé ci après,

peut être définit comme étant une démarche, qui s'appuie sur l'examen critique de

l'information comptable et financière fournie par les dirigeants de l’entreprise à

destination des tiers, et qui commence par la collecte des informations, l’analyse

attentive de ces informations, et la mise en œuvre des indicateurs significatifs. Les

utilisateurs de l’information comptable et financière sont différents selon la personne

qui rédige le diagnostic, il peut être à l’interne de l’entreprise (l’analyste financier de

l’entreprise), ou bien externe (banquier, actionnaire, …etc.), cette diversité des

utilisateurs se traduit par l’existence de deux types de diagnostic financier qui sont le

Check up et le diagnostic de type Curatif (disons soignant). Selon la théorie financière

en général, la théorie financière de l’entreprise en particulier, l’objectif de toute

gestion est d’arriver à maximiser la valeur le plus possible. Ce sont les objectifs

qu’essaient tous les intervenants d’évaluer, et cela donne naissance à une diversité des

objectifs recherchés par l’entreprise elle-même ou bien par les autres intervenants

(actionnaires et grand public, créanciers, salariés).

Pour faire le passage du bilan comptable au bilan financier, on juge obligatoire

et important de répondre et de comprendre qu’est ce qu’un bilan (Actif et Passif et

Trésorerie). Un passage qui se conjugue par une série de retraitements et de

reclassements du bilan. Après avoir fait ce passage, on passera ensuite à présenter le

Compte de Produits et Charges (C.P.C) tout en exposant les trois concepts

fondamentaux de bénéfice, Rentabilité et liquidité, ce qui permet de soulever les

différents Résultats (d’Exploitation, Financier, Courant, Non Courant, Avant Impôt, et

Net). Enfin, il reste à traiter le dernier outil permettant de savoir comment l'entreprise

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génère sa rentabilité, c'est l'état de Soldes de Gestion (E.S.G) qui va servir à

déterminer les différents résultats (Marge Brute, Production de l'Exercice, Valeur

Ajoutée, Excédent Brut d'Exploitation, Résultat d'Exploitation, Résultat Courant, et le

Résultat Net).

I. Le Diagnostic Financier (D.F).

A. le Diagnostic Financier :

L’analyse financière a un caractère rétrospectif. Elle porte sur l’évolution

passée et les caractéristiques constatées au moment de l’analyse. Elle se distingue

ainsi des travaux de gestion prévisionnelle orientés vers l’action.

L’analyse financière comporte cependant une phase de synthèse et

d’interprétation, ou diagnostic financier, dont l’objet est de prévoir et d’anticiper les

risques, et en particulier les risques financiers, qui menacent l’entreprise. En effet, la

situation constatée à un moment donné contient potentiellement les éléments de

transformation de cette situation. Le prolongement des tendances constatées au cours

d’une période peut également permettre d’anticiper l’évolution de la situation

financière en tenant compte des éléments nouveaux susceptibles d’intervenir. Rien ne

saurait cependant remplacer en ce domaine, et sous réserve de la disponibilité et de la

fiabilité de l’information prévisionnelle, l’élaboration de documents financiers

prévisionnels.

La qualité du D.F va dépendre d’une part, de la démarche suivie par l’analyste

financier lors du traitement des informations disponibles et de l’élaboration des

indicateurs fondamentaux, d’autre part, de son expérience des problèmes des

entreprises. La phase du diagnostic, si elle privilégie les aspects financiers, déborde

largement ce cadre et doit s’appuyer sur l’ensemble des aspects économiques et

sociaux de la vie des organisations.

a. Objectifs du Diagnostic Financier :

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Selon ses objectifs, l’analyste financier étudiera plus particulièrement certains

aspects de la situation financière de l’entreprise. Son développement et son

fonctionnement repose sur l’aménagement d’une double contrainte financière de

solvabilité et de rentabilité.

Un banquier qui prête à long terme se préoccupe de la capacité bénéficiaire de

l’entreprise, de la part des charges financières dans les résultats de l’entreprise et de sa

structure financière. S’il prête à court terme, il étudiera la liquidité de l’entreprise, la

saisonnalité de son activité et sa sensibilité face aux fluctuations de la conjoncture.

L’approche sera encore différente pour le fournisseur qui va accorder un crédit

fournisseur important ou un groupe qui désire acquérir cette entreprise.

Quels que soient les objectifs, un bon diagnostic nécessite l’étude des deux

dimensions de la situation financière de l’entreprise à savoir : l’équilibre financier et

la mesure de la rentabilité des capitaux investis. Ces deux objectifs permettront

d’évaluer le degré d’autonomie de l’entreprise et éventuellement sa valeur sur le

marché.

1) L’équilibre financier :

L’équilibre financier et les conditions de financement peuvent être appréciés

soit à un moment donné soit sur une période. On distinguer ainsi l’analyse statique du

bilan de l’analyse dynamique des flux financiers (chose qu’on va détailler un peu plus

loin dans ce mémoire).

L’analyse statique est fondée sur l’étude de la structure du capital de

l’entreprise (actif et endettement). La méthode utilisée est la confrontation des

différents éléments complémentaires ou opposés de cette structure sous forme d’écarts

(le Fonds de Roulement comme exemple) ou de rapports (les Rations). L’analyse

dynamique mesure les transformations du volume et de la structure du capital sur

plusieurs périodes successives. Elle est fondée sur la mesure et l’analyse des flux

financiers (voir ci après).

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L’étude de l’équilibre financier distingue très nettement l’équilibre financier à

long terme et le problème du financement et l’étude de la trésorerie, c'est-à-dire

l’étude des conditions de l’ajustement des flux financiers à court terme. L’indicateur

d’équilibre à long terme le plus souvent utilisé est le Fonds de Roulement défini

comme l’excédent des capitaux à long terme sur les emplois à long terme, cette notion

diffère de la notion comptable de Fonds de Roulement Net Globale.

2) La rentabilité :

L’étude de la rentabilité a pour objectif de déterminer la rentabilité des

capitaux engagés dans l’entreprise. Elle met essentiellement en œuvre la méthode des

ratios. On fait la distinction entre deux notions : la rentabilité économique qui traduit

l’efficacité de l’entreprise dans la mise en œuvre de son capital économique, et la

rentabilité financière qui mesure le rendement du placement financier des

investisseurs (actionnaires et créanciers).

b. La démarche de Diagnostic financier :

Tout diagnostic s’appuie nécessairement sur une méthodologie composée de

deux étapes ou plus à savoir :

- La collecte des informations ;

- Le traitement et l’analyse de ces informations ;

- La sélection et la mise en forme d’indicateurs significatifs.

1) La collecte des informations :

Les informations collectées par peuvent être d’origine intérieure ou extérieure

et sont variables suivant la position de l’analyste financier (responsable financier de

l’entreprise, banquier, expert comptable, …etc.). Cependant, dans le cas d'un

diagnostic général, l’outil privilégié et utile pour l'enquêteur est de disposer d'un

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certain nombre de documents financiers de synthèse issus du système comptable,

notamment les bilans, les comptes de Produits et Charges, les annexes, c'est-à-dire les

états de synthèse des 2 ou 4 dernières années.

2) L’analyse des informations :

L'analyse financière permet à l'enquêteur de s'informer d'une manière détaillée

du fonctionnement de l'entreprise et de sa situation.

L'analyse permet de déceler les points forts et les points faibles de l'entreprise,

elle permet également à l'enquêteur d'évaluer la situation financière de l'entreprise

d'une manière plus objective et réelle.

3) La sélection des indicateurs significatifs :

Ces indicateurs sont construits sur la base des informations retraitées dans la

perspective du diagnostic financier, c'est-à-dire offrant le moins possible de difficultés

d’interprétation financière. L’analyse ne doit pas se limiter à l’étude des documents

financiers relatifs à un seul exercice comptable mais couvrir la période la plus longue

possible, afin de mettre en évidence les évolutions voulues ou subies par l’entreprise.

L’interprétation du niveau des indicateurs est souvent faite sur la base des

comparaisons dans le temps ou de références professionnelles et sectorielles. La

qualité de l’interprétation repose surtout sur la capacité à bien cerner les spécificités

de l’entreprise et de son environnement.

c. Les types du diagnostic :

La diversité des utilisateurs de l'analyse financière, selon que l'analyste se

trouve à l'intérieur ou à l'extérieur de l'entreprise et la multiplicité des objectifs fait

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que les outils et les démarches d'analyse sont variés. On peut distinguer dans ce cadre

deux types de diagnostic utilisés dans la pratique à savoir :

1) Le check-up :

Le check-up à titre préventif permet de faire périodiquement le point de la

situation. La périodicité du check-up peut varier entre 3 à 5 ans selon l'évolution de

l'entreprise et la conjoncture socio-économique.

Le check-up permet de révéler à temps les points forts et les points faibles de

l'entreprise et palier les inconvénients qu'ils occasionnent.

2) Le diagnostic de type Curatif :

Le diagnostic type Curatif est généralement provoqué par une perturbation ou

une déficience dans le fonctionnement de l'entreprise causant des résultats négatifs

pour sa survie.

Cette déficience concerne généralement la situation financière, ou la rentabilité

de l'entreprise, comme elle peut être imputable à une activité donnée de l'entreprise

(qualité des produits ou mauvaise politique de commercialisation de ces produits).

Pour cela, il serait indiqué de procéder à un diagnostic de type Curatif qui peut

aider à détecter l'origine de la perturbation et de la déficience enregistrée dans

l’entreprise.

B. Les objectifs du Diagnostic Financier :

Les différentes informations comptables et financières disponibles vont servir

aux principaux acteurs de la vie des affaires, soit pour disposer d’un diagnostic, et

connaître les caractéristiques d’une situation à un moment donné, soit pour établir un

pronostic, la prévision d’une conjoncture à un horizon donné.

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Il est évident que le diagnostic est la base et le préalable au pronostic mais seul

ce dernier peut être le support d’une décision financière interne à l’entreprise

(décision d’investissement et de financement) et d’une décision financière externe

(achat ou vente d’actions pour les S.A). Le problème majeur que rencontre le

diagnostic concerne surtout les PME (Petites et Moyennes Entreprises). Ces sociétés

sont souvent vulnérables à l’évolution de leur secteur d’activité et à celle de la

conjoncture. La prévision de la défaillance a fait l’objet de nombreuses études, et une

procédure d’alerte a été définie pour prévenir les accidents de trésorerie.

Le succès de telles initiatives reste limité en raison de la nature des

informations dont on dispose. En effet, l’analyse financière de la décision

d’investissement met bien en évidence que l’équilibre futur de l’entreprise et

l’évaluation de son capital dépend de l’ajustement de flux financiers dans le futur.

L’analyse financière traditionnelle permet d’en apprécier un volet au travers de la

situation d’endettement et de l’importance de la prise de risque des associés, mesurée

par es capitaux propres. Dans une conjoncture largement ouverte à la concurrence, la

vulnérabilité des marchés est devenue parfois très grande. Aussi la situation financière

peut se détériorer gravement et rapidement sans que les outils d’analyse aient permis

de bonnes anticipations.

C’est la connaissance interne des marchés, de la technologie, des

innovations qui seule permet une anticipation de bouleversements susceptibles

d’affecter la situation financière de l’entreprise.

a. L’information financière :

L’analyse financière repose sur l’exploitation des données relatives au

fonctionnement et à la situation de l’entreprise à partir d’un certain nombre

d’instruments et de procédures simples. Elle aboutit à un diagnostic. Sa mise en

œuvre dépend donc principalement des conditions de collecte des données, de leur

traitement et surtout des objectifs visés.

Outre l’entreprise elle-même, de nombreux agents économiques sont

concernés par la situation financière d’une entreprise : actionnaires, prêteurs, salariés,

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investisseurs, …etc. Leur situation est différente l’un de l’autre, tant du point de vue

de collecte d’informations nécessaires que des objectifs visés, donc de la démarche

suivie.

L’information des tiers a retenu l’attention du législateur à différentes reprises

au cours de ces dernières années. Les informations obligatoires ne sont plus seulement

destinées aux propriétaires de l’entreprise, elles ont pour but d’informer l’ensemble

des acteurs de la vie économique.

b. Les conditions de l’analyse financière :

L’analyse financière porte sur le traitement des données comptables de

l’entreprise et des données économiques relatives à l’entreprise elle-même et à son

environnement. La collecte des données joue un rôle fondamental sur la nature de

l’analyse financière. Les responsables financiers de l’entreprise et les tiers sont dans

une situation très différente. Les premiers disposent de toutes les données comptables

et des informations sur leur condition d’élaboration. Ils connaissent également les

conditions dans lesquelles ont été prises les décisions qui se traduisent par des

résultats comptables et les objectifs visés par l’entreprise. Par contre, leur

connaissance de l’environnement et, en particulier, de la concurrence est souvent

limitée.

Parmi les tiers, il faut distinguer les entreprises, les banques, et les autres

institutions financières. Les entreprises sont généralement dans une situation peu

favorable pour apprécier la situation d’un concurrent ou des entreprises avec

lesquelles elles sont en relation. Si ces dernières ne sont pas tenues à la publication de

leurs résultats, il leur est souvent difficile d’avoir des informations sur un concurrent

ou d’en exiger d’un fournisseur ou d’un client. Elles peuvent parfois disposer de ce

que l’on appelle pudiquement « les renseignements bancaires ».

Au contraire, les institutions financières sont bien et mieux placés pour

accumuler systématiquement des informations sur différentes entreprises appartenant

au même secteur. Outre les informations publiées, les banquiers sont en mesure

d’obtenir des informations relativement détaillées sur les entreprises à qui ils

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consentent des crédits. Ils disposent ainsi des bases de comparaison extrêmement

utiles au sein des différents professionnels. Ces comparaisons jouent un rôle important

dans la formation d’un diagnostic. Par ailleurs, il faut reconnaître que bien que les

instruments utilisés soient simples, leur mise en œuvre efficace, en particulier au

niveau de l’interprétation des résultats, exige des compétences particulières.

c. Les objectifs de l’entreprise.

L’analyse financière constitue pour l’entreprise un instrument de gestion. Elle

peut intervenir dans des optiques très différentes suivant les problèmes posés.

1) Les décisions financières :

Les deux décisions principales, d’ailleurs liées, qui exigent une analyse

financière préalable détaillée, sont la décision d’investissement et la recherche des

moyens de financement.

Au moment d’établir un plan d’investissement et de financement dont la

réalisation va venir modifier profondément la structure d’actif et du passif, il est

indispensable de connaître la situation financière de l’entreprise et son évolution

récente. L’analyse sera principalement orientée vers l’étude de la structure de l’actif

(degré d’immobilisations par exemple, liquidité, …etc.) et sur la capacité d’emprunt

et de remboursement. L’évolution antérieure des conditions de financement

(opérations d’emprunt, politique d’autofinancement) permet d’expliquer la structure

constatée à un moment donné et son évolution probable en l’absence de nouveaux

programmes. Il ne suffit pas de concevoir un programme équilibré ; sa réalisation peut

être compromise si la situation de départ est déséquilibrée.

Cette forme d’analyse financière a un caractère discontinu ; elle intervient au

moment des travaux de préparation d’un plan et de l’établissement des dossiers de

demande de crédits.

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2) Le contrôle financier :

Le contrôle de la réalisation de la politique financière vise principalement les

conditions de réalisation de l’équilibre financier et le niveau de rentabilité. Ce

contrôle a de nombreux aspects et dépend des méthodes de gestion prévisionnelle

utilisées par l’entreprise.

Seul le contrôle de la réalisation du plan d’investissement et de financement

conduit à une véritable analyse financière. Celle-ci interviendra le plus souvent au

moment où l’on établit de manière rigoureuse les documents de synthèse comptables

(bilans annuels).

Son objet est de mesurer les conditions de réalisation du plan (équilibre des

emplois et des ressources) et de contrôler l’évolution de la situation financière initiale

au moment de l’élaboration du programme d’investissement.

Cette analyse est orientée vers l’information de la direction générale et

éventuellement des banquiers. Elle se traduit par la tenue d’un tableau de bord

financier.

3) L’information des tiers :

L’information des tiers peut conduire à des analyses financières suivant les

obligations qui sont faites à l’entreprise ou suivant sa politique à l’égard du marché

financier et du grand public.

Ces analyses ne sont pas spécifiques ; elles sont le plus souvent une adaptation

des analyses réalisées à des fins de gestion interne. C’est le cas, par exemple, des

informations fournies dans le rapport du conseil d’administration à l’assemblée

générale. Les banquiers et les autres institutions financières peuvent toutefois

contraindre l’entreprise à des analyses particulières à l’occasion des négociations

portant sur la réalisation d’une opération d’emprunt. La politique de l’entreprise à

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l’égard des tiers sera le plus souvent toujours prudente. On va voir ci après les

différents objectifs des tiers.

d. Les objectifs des tiers :

Il faut distinguer parmi les tiers ceux qui sont directement concernés par un

engagement financier (participation au capital ou emprunt), les salariés et les autres

agents économiques.

1) Les actionnaires et le grand public :

On entend par grand public, l’ensemble des agents économiques susceptibles

de disposer d’une épargne qui pourrait être investie dans le capital d’une entreprise.

Le grand public ne concerne que les entreprises cotées en bourse.

Au-delà de l’information directement fournie par l’entreprise, le public est

généralement guidé par les travaux menés par les analystes financiers externes dont

les préoccupations sont la mise en évidence de la rentabilité du placement et du risque

qu’il comporte. Des gains que l’on peut attendre, soit en revenus, soit en plus-value

du capital, dépend l’intérêt du placement. L’analyse financière est alors

principalement orientée vers l’évaluation du capital de l’entreprise et l’évolution

probable de sa rentabilité. La seule exploitation des données comptables est

insuffisante pour porter un jugement sur ces deux aspects. L’analyse économique du

secteur d’activité auquel appartient l’entreprise joue dans ce cas un rôle extrêmement

important.

2) Les créanciers (prêteurs) :

Les préoccupations des prêteurs sont essentiellement orientées vers la mesure

du risque et la disposition de garanties. Le prêteur doit percevoir les intérêts et

récupérer progressivement son capital. La rentabilité de l’entreprise le concerne dans

les limites de la rémunération qu’il perçoit et le cash-flow nécessaire à son

remboursement. Il n’est pas directement intéressé par la rentabilité du capital investi.

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L’évaluation de la capacité de remboursement de l’entreprise est l’objectif principal

de son analyse.

C’est dans ce cas que peuvent être le plus facilement utilisées les procédures

d’analyse normalisées que l’on a déjà évoqué. Il est bien évident que si son optique

est particulière, le prêteur ne négligera pas pour autant les autres facteurs et en

particulier la valeur du capital de l’entreprise qui constitue sa garantie en cas de

difficultés de remboursement.

3) Les salariés :

L’évolution de la législation sociale fait progressivement des travailleurs, des

interlocuteurs de l’entreprise, concernés le plus souvent par sa rentabilité et les

conditions de partage de la valeur ajoutée. Leur point de vue est en concurrence avec

celui des actionnaires.

Les entreprises sont désormais tenues de communiquer périodiquement au

comité d’entreprise des informations à caractère économique et financier, et présenter

annuellement un rapport d’ensemble sur l’évolution de l’activité et de la situation

financière.

C. Introduction à la comptabilité : par l’approche

financière.

a. Qu’est ce qu’un bilan ?

On peut définir le bilan en tant qu’un outil permettant de visualiser à un

moment donné l’état des emplois et des ressources de l’entreprise, c'est-à-dire ce

qu’elle détient et ce qu’elle doit. En analyse financière, le bilan a toujours constitué un

document essentiel pour l’appréciation de la solvabilité et de l’équilibre financier de

l’entreprise. L’approche fonctionnelle étant celle du plan comptable, aucun

retraitement ou reclassement ne devra donc être effectué.

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Présentation schématique du bilan fonctionnel 1  (Figure N°1) :

Actif (Emplois) Passif (Ressources)

Actif Immobilisé

Actif Circulant (hors trésorerie)

Trésorerie Actif_

Financement Permanent

Passif Circulant (hors trésorerie)

Trésorerie Passif

b. L’actif du bilan :

L’Actif Immobilisé :

Il constitue très souvent un élément clé du patrimoine de l’entreprise, et

contribue par le biais de charges calculées, à la formation de la capacité

d’autofinancement de l’entreprise. Il est formé par les immobilisations en non valeurs

(frais préliminaires, charges à répartir sur plusieurs exercices, …etc.), les

immobilisations incorporelles (recherche & développement, les brevets, marques,

fonds commercial, …etc.), les immobilisations corporelles (terrains, constructions,

matériel et outillage, …etc.), les immobilisations financières (prêts immobilisés, titres

de participation, …etc.), et les écarts de conversion actif sur éléments non circulants.

L’Actif Circulant (hors trésorerie) :

L’Actif Circulant comporte les stocks (qui sont les marchandises pour les

entreprises commerciales. Les matières premières, les produits en cours, les produits

intermédiaires, et les produits finis), les créances de l’actif circulant (fournisseurs,

clients et comptes rattachés, …etc.), les écarts de conversion actif, et les titres et

valeurs de placement (actions, obligations, bons de caisse, …etc.).

La Trésorerie actif:

1R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAETAN MORIN, Maghreb 1997.

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La trésorerie active représente l’ensemble des moyens de règlement dont

dispose l’entreprise, c'est-à-dire les chèques et valeurs à encaisser, la banque, et la

caisse.

c. Le passif du bilan :

Le financement permanent :

Il est composé de cinq rubriques qui sont :

- Les capitaux propres qui constituent le patrimoine juridique. Ils

correspondent aux apports des associés (capital social, primes d’émission,

de fusion et d’apport), les écarts de réévaluation, les reports à nouveau, …

etc. ;

- Les capitaux propres assimilés qui comprennent les subventions

d’investissement, et les provisions réglementées ;

- Les dettes de financement qui sont les emprunts obligataires, et les autres

dettes de financement ;

- Les provisions durables pour risques et charges (provisions destinées à

faire face aux risques ou à des charges), dont le délai de réalisation est

supérieur à un an ;

- Les écarts de conversion passif sur éléments non circulants, qui sont

l’inverse des écarts de conversion actif qui constituent des pertes latentes,

constituent des profits latents sur des créances immobilisées et sur des

dettes de financement.

Passif Circulant (hors trésorerie) :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Il regroupe les dettes du passif (fournisseurs et comptes rattachés, personnel,

organismes sociaux,…etc.), les autres provisions pour risques et charges dont le délai

de réalisation est inférieur ou égal à un an.

Trésorerie Passif :

La trésorerie passive regroupe les crédits d’escompte, les crédits de trésorerie,

et les soldes bancaires créditeurs qui sont globalement les sources de financement à

court terme.

II. Le passage du bilan comptable au bilan financier.

Avant de procéder à une analyse financière du bilan un ensemble de

retraitements économiques et financiers et de reclassements des comptes sont

nécessaires en vue de faciliter le passage du bilan comptable au bilan financier.

Ces retraitements sont l’équivalent d’un ensemble de corrections permettant

d’éliminer le décalage existant entre la réalité économique et la situation patrimoniale

de l’entreprise. Ceci exige une sorte de préparation méthodologique des états de

synthèse comptable en vue de les adapter à l’optique et à l’objectif de l’analyse.

Les états de synthèse sont élaborés en respect des principes comptables

fondamentaux et des règles d’évaluation reconnus par la norme générale comptable.

Malgré cet effort de normalisation introduit par le Plan Comptable Général, le

formalisme comptable masque parfois la réalité économique de l’entreprise. Or,

l’analyse financière est beaucoup plus soucieuse de l’efficacité que du formalisme.

Elle vise à parvenir à une analyse pertinente sans être prisonnière des règles

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 19: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

comptables contraignantes concernant ses sources d’information, ses démarches et ses

outils.

L’objectif de ces retraitements est, partant d’un bilan comptable, l’obtention

d’un bilan retraité. Les informations comptables vont être soigneusement examinées

et quelle que soit l’approche retenue (financière ou fonctionnelle), des corrections

économiques et des reclassements des comptes y sont apportées.

Trois principes doivent être retenus par l’analyste au moment des

retraitements :

Le premier principe est celui de l’importance significative qui veut dire que

toute information d’ordre économique ou financier susceptible d’éclairer le lecteur

des états financiers doit être retenue pour le retraitement. Lorsque les montants ne

sont pas significatifs aucun retraitement n’est envisagé.

Le second principe est celui de la prudence ou de la vigilance. Ce principe

signifie que l’analyste doit disposer d’un flair particulier et d’une expérience

suffisante lui permettant de s’assurer que les retraitements effectués permettent de

corriger l’image financière de l’entreprise et de s’assurer également de la valeur

économique et financière des informations à prendre en considération. Il doit avoir

également la capacité de localiser facilement et rapidement les sources d’information

auprès des quelles vil doit puiser les informations dont il a besoin.

Le dernier principe est celui de l’équilibre. Autrement dit, les retraitements

opérés ne doivent pas remettre en cause la règle de l’équilibre entre l’actif et le passif

du bilan.

A. Bilan financier :

Le bilan financier est un bilan organisé en vue d'évaluer le patrimoine de

l'entreprise et d'apprécier le risque de faillite à cours terme.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 20: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Les postes du bilan financière sont :

o Classés selon les critères de liquidité (actif) et d'exigibilité (passif)

croissantes.

o Évalués aux prix actuellement en vigueur (valeur actuelle).

Le passage du bilan comptable au bilan financier nécessite d'effectuer

différents reclassements avant de grouper les postes de l'actif et du passif en masses

homogènes.

a. Les retraitements financiers du bilan comptable :

Les retraitements financiers du bilan comptable visent à mettre en évidence les

emplois de fonds et les engagements significatifs afin de mieux coller à la réalité

économique de l’entreprise.

Figure N° 2 : schéma descriptif du passage 2 .

+

+

+

=

2 Professeur abdelkarim MOUSSA,"Cours d’analyse financière", Université Sidi Mohamed Ben Abdelah, 2005/2006, p.17

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

RETRAITEMENTS PREALABLES A L’ANALYSE FINANCIERERETRAITEMENTS PREALABLES A L’ANALYSE FINANCIERE

ETATS DE SYNTHESE COMPTABLESETATS DE SYNTHESE COMPTABLES

RETRAITEMENTS FINANCIERSRETRAITEMENTS FINANCIERS

RETRAITEMENTS ECONOMIQUES (si significatifs)RETRAITEMENTS ECONOMIQUES (si significatifs)

RECLASSEMENTS FONCYIONNELS ET FINANCIERSRECLASSEMENTS FONCYIONNELS ET FINANCIERS

ETATS DE SYNTHESE FINANCIERS ou FONCTIONNELSETATS DE SYNTHESE FINANCIERS ou FONCTIONNELS

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Ces retraitements sont des ajustements préalables ayant pour objet de corriger

les insuffisances des documents comptables, de façon à assurer l’homogénéité de

l’analyse financière. Il s’agit d’effectuer un travail permettant de rétablir certains

postes dans leurs fonctions naturelles et ce en tenant compte des spécificités de

chaque entreprise.

Pour ce faire, de nombreux groupes de retraitements sont requis :

1) Retraitements des immobilisations en non valeurs et des actifs fictifs :

Au niveau économique et financier, ces éléments sont dépourvus de toute

liquidité ni immédiate ni future en raison de leur caractère fictif. Les immobilisations

en non valeur sont constituées de la manière suivante :

Frais Préliminaires :

Ils concernent les frais de constitution préalable au démarrage, les frais

d’augmentation du capital, les frais sur opérations de fusions, scissions et

transformations, les frais de prospection, les frais de publicité et les autres frais

préliminaires.

Pour le financier, les frais préliminaires doivent être exclus des actifs de

l’entreprise puisqu’ils ne représentent pas un capital économique susceptible d’être

productif.

Charges à répartir sur plusieurs exercices :

Elles concernent les frais d’acquisition des immobilisations, les frais

d’émission des emprunts et les autres charges à répartir.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 22: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

La difficulté d’appréciation des charges à répartir consiste dans le fait qu’elles

ne sont pas toujours considérées comme des non-valeurs car elles sont supposées

avoir un impact bénéfique sur les exercices futurs. Toutefois, du point de vue du

financier et économique elles demeurent des immobilisations qui n’ont aucune valeur

de liquidation et compte tenu de leur importance, leur immobilisation demeure une

solution comptable en vue d’étaler leur impact sur plusieurs comptables par voie

d’amortissement. Toutefois, au niveau de l’approche financière, elles n’ont pas de

valeur liquidative et sont déduites des capitaux propres.

Primes de remboursement des obligations :

Elles concernent les primes octroyées lors des émissions des emprunts

obligataires. Elles représentent la différence entre la valeur nominale de l’obligation et

le prix d’émission (on parle donc de primes d’émission d’obligations). Lorsque ces

primes sont payées à la date d’échéance des obligations, elles sont qualifiées de

primes de remboursement des obligations. Ce type de frais ne concerne que les

entreprises qui satisfont les conditions émises par les autorités monétaires en vue de

l’émission des emprunts obligataires.

Les primes de remboursement viennent alourdir le coût de l’emprunt, mais

elles sont constatées au cours d’un seul exercice comme actif en non valeur afin de les

répartir sur plusieurs exercices par voie d’amortissement sur la durée du prêt, au

prorata des intérêts courus ou par fractions égales en fonction de la durée de

remboursement.

Lors du montage du bilan financier cette composante de l’actif doit être

neutralisée puisqu’elle est dépourvue de toute valeur liquidative. Le retraitement

financier de ces comptes consiste à neutraliser leur impact par le biais d’une

soustraction des éléments de l’actif immobilisé ou des capitaux propres. La deuxième

solution est la plus recommandée.

Ecarts de conversion-actif :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 23: analyse financière et diagnostic

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Le cas le plus important est celui des écarts de conversion-actif. Ces écarts

traduisent des pertes de change latentes mais qui ne peuvent se concrétiser qu’à

l’échéance des dettes ou des créances. Ils traduisent des diminutions de créances ou

des augmentations de dettes en devises. Au même moment où l’entreprise constate

ces variations des créances et des dettes, elle peut constituer des provisions pour

pertes de change soit durables ou non.

Le retraitement financier (l’approche financière) des écarts de conversion-actif

conduit à les déduire des actifs correspondants en tant qu’actifs en non valeurs. En

contre partie, le même montant est déduit des capitaux propres puisque, à l’instar des

autres immobilisations en non valeurs, les écarts de conversion-actif traduisent des

pertes de change potentielles latentes qui diminuent la situation nette de l’entreprise.

Il est possible également d’envisager l’annulation de l’effet des écarts de conversion-

actif par déduction du montant des dits écarts de comptes de créances et de dettes les

concernant.

2) Retraitements des écarts de conversion-passif :

Ces écarts traduisent le fait que l’entreprise est en situation de gains de change

potentiels. Pour l’analyste financier, ces gains ne sont retraités que s’i sont

significatifs. Si l’éventualité des gains est forte et les montants sont importants,

l’analyste doit prendre en considération l’impôt latent sur le revenu (gains de change

futurs). La part de l’impôt latent doit être inscrite dans le compte de l’état créditeur

(impôt sur le résultat) s’il s’agit des écarts de conversion-passif (éléments circulants).

Toutefois, s’il s’agit d’éléments durables, l’impôt latent est considéré comme une

dette fiscale au plus d’un an.

Ces écarts sont  rattachés aux capitaux propres (hors impôts latents) dans

l’approche financière.

3) La prise en considération des impôts latents sur certains postes du passif :

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Page 24: analyse financière et diagnostic

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Lorsqu’un impôt latent est à payer dans une échéance à moins d’un an, le

retraitement doit être fait par son intégration dans un compte de l’état créditeur des

dettes à court terme. Dans le cas contraire il faut l’intégrer dans un compte de dettes à

moyen et long terme.

Selon l’approche financière, l’impôt latent peut être considéré soit comme une

dette à court terme (Passif Circulant hors exploitation) ou une dette à long et moyen

terme (ressource de financement permanent).

Parmi les comptes concernés par ce type de retraitement, on retrouve les

subventions d’investissement, les provisions réglementées et les provisions pour

risques et charges, autrement dit tous les comptes qui donnent lieu à des reprises ou

des réintégrations au niveau du C.P.C.

4) Les éléments de la trésorerie-passive :

Les comptes courants associés créditeurs :

Il y a lieu de constater deux types de comptes courants associés créditeurs. Les

comptes bloqués et les comptes non bloqués.

Les comptes d’associés créditeurs bloqués sont considérés comme des

capitaux propres ;

Les comptes courants associés créditeurs non bloqués sont considérés

comme des éléments de la trésorerie passive.

Concernant les comptes courants associés débiteurs, ils sont assimilés à des

non valeurs et peuvent être déduits des capitaux propres.

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Dans le cas Marocain, la réglementation fiscale ne tolère pas de comptes

d’associés débiteurs. Ces comptes doivent être soldés en fin d’année.

Prise en compte des effets escomptés non échus :

Les effets escomptés non échus apparaissent en comptabilité dans le débit du

compte clients effets à recevoir. La contrepartie du concours bancaire reçu de la part

de la banque figurant au débit du compte Banques (5141) au moment de l’escompte

apparaît dans le crédit du compte Crédit d’escompte (5520). Dans le cadre du plan

comptable Marocain aucun retraitement n’est envisagé puisque le concours bancaire

est déjà dans le passif de la trésorerie et l’effet est rattaché aux créances clients.

Les retraitements des engagements Hors Bilan : sûretés réelles,

engagements financiers, et crédit-bail :

Pour ce qui est des obligations cautionnées, qui autorisent un délai pour le

paiement des droits de douanes, et les engagements hors bilan, tels les cautions et les

avals des banques surtout, il en va de même. L’engagement par signature de la banque

doit être considéré comme un concours de trésorerie et la créance vient s’ajouter aux

éléments de l’actif circulant si elle n’y est pas.  

Ainsi, les engagements donnés par une entreprise sous la forme de sûretés

réelles (hypothèque, gage, nantissement, warrant) ou d’engagements financiers (aval,

cautions) peuvent constituer un facteur de risque très important pour l’entreprise.

C’est pourquoi l’analyste financier devra les étudier avec une grande attention.

Il en est de même pour le crédit-bail qui, conformément aux normes

comptables en vigueur, ne fait pas l’objet d’une inscription en actif. Seules figurent en

effet au Compte de Produits et Charges les redevances correspondantes.

Le crédit-bail ou leasing a été introduit au Maroc dés 1965. il s’agit d’un

contrat à durée déterminée, par lequel la société de crédit-bail acquiert un bien à la

demande de son client, et le lui loue moyennant un échéancier convenu. Â l’issue de

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la période de location, le locataire a la possibilité de racheter le bien pour une valeur

résiduelle convenue dans le contrat, de restituer le bien, ou de renouveler le contrat.

D’un point de vue financier, l’appréciation réaliste de l’outil industriel et

commercial ou actif économique de l’entreprise nécessite la prise en compte des

biens acquis en crédit-bail, dans la mesure où ils contribuent à son activité

économique.

Pour les retraitements du crédit-bail au niveau du bilan, l’analyste financier

dispose des informations nécessaires, qui figurent dans les annexes, telles que la

valeur estimée du bien à la date du contrat, la durée théorique d’amortissement du

bien, le montant des redevances de l’exercice et le cumul des redevances des

exercices précédents, les redevances restant à payer, …etc.

Le retraitement comptable du crédit-bail peut être effectué selon le procédé

suivant :

Inscription à l’actif des biens financés par le crédit-bail pour leur

valeur comptable nette, c'est-à-dire leur valeur d’origine, diminuée des

amortissements théoriques ;

Constatation en dettes de financement au passif d’un emprunt

équivalent.

5) La correction des méthodes d’évaluation comptables.

La prise en considération des principes comptables fondamentaux et des

méthodes d’évaluation comptables des éléments du bilan contribue à la création de

distorsions entre la réalité économique et la réalité comptable.

Le principe du coût historique, consiste à enregistrer les éléments d’actifs à

leur valeur d’entrée fondée sur le coût d’acquisition ou de production. Cette valeur

d’entrée reste inchangée durant toute la vie du bien jusqu’à sa sortie, sauf réévaluation

pour les biens éligibles à cette formule.

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Trois éléments sont à prendre en considération :

- L’influence des amortissements sur la valeur réelle des immobilisations ;

- L’influence des provisions sur la valeur réelle des actifs ;

- La réévaluation des actifs.

La pratique des amortissements et l’appréciation de la valeur réelle des

immobilisations :

Dans la pratique comptable les méthodes d’amortissement en vigueur sont :

l’amortissement linéaire, l’amortissement dégressif et l’amortissement exceptionnel.

La pratique de l’une ou de l’autre de ces méthodes peut conduire dans pas mal de cas

à la naissance des distorsions entre la valeur comptable et la valeur économique du

bien. Ces distorsions peuvent être corrigés par une actualisation des valeurs des actifs.

Si l’opération donne lieu à des redressements, ces derniers touchent el même

temps les comptes d’amortissements concernés ainsi que les comptes de capitaux

propres (soit par l’intermédiaire du résultat via les dotations aux amortissements soit

par déduction ou augmentation directe des capitaux propres).

La pratique des provisions et l’actualisation des actifs :

En vertu du principe de prudence, les charges sont prises en considération dés

qu’elles sont probables. Ceci donne lieu à la constitution des provisions pour

dépréciation des actifs. Par mesure de prudence ou de recherche d’avantages fiscaux

même temporaires, les entreprises ont tendance à surestimer leurs charges probables.

En cas de surestimation, ces provisions peuvent être ramenées à leur valeur

réelle.

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Le réajustement de la valeur d’entrée des immobilisations :

Du point de vue comptable, la réévaluation des bilans était règlementée, au

Maroc, par un texte législatif. Deux types de réévaluations étaient envisagés pour les

immobilisations : une réévaluation libre et une réévaluation légale. Avant 1999 les

cœfficients de réévaluation étaient communiqués annuellement par l’administration

fiscale. Actuellement, la réévaluation légale est abrogée, il ne reste que la réévaluation

libre.

En comptabilité, la réévaluation donne lieu à une constatation d’un écart de

réévaluation qui est la contrepartie de l’élément de l’actif réévalué. Dans l’optique

financière deux logiques sont en application :

La première est celle qui envisage de corriger les éléments de l’actif, surtout

les immobilisations, en prenant en considération leur valeur économique et non leur

valeur d’entrée. Cette opération donne lieu à une correction à la hausse ou à la baisse

des éléments de l’actif. La contrepartie est déduite ou ajoutée aux capitaux propres.

Dans la seconde, si le retraitement économique donne lieu à une plus-value

économique (soit à court ou à long terme) la contrepartie doit être constatée aux

capitaux propres mais corrigés des impôts latents à constater dans les dettes fiscales

(soit à court terme ou à long terme). L’impôt latent est pris en considération puisqu’en

cas de concrétisation de cette plus-value l’impôt sera constaté. Cette deuxième

optique est valable dans le cas où il serait envisagé une cession du bien à court ou à

long terme. Dans le cas contraire (moins-value), les actifs sont rectifiés à la baisse, la

contrepartie est diminuée des capitaux propres.

6) La répartition des résultats :

La répartition des résultats est une mesure envisagée dans le cadre du bilan

liquidité ou dans l’approche patrimoniale et surtout dans les entreprises ayant la forme

de sociétés. Ces dernières leur répartition obéit à certaines règles juridiques, comme

c’est le cas de l’affectation de 5% du bénéfice à la réserve légale dans la limite de

10% du capital, des réserves statutaires ou même des intérêts statutaires.

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Lors de l’affectation du résultat en vue de présenter un bilan retraité, on doit

respecter ces règles. Le résultat à affecter est e résultat net corrigé du solde des reports

à nouveau et des résultats en instance d’affectation.

La répartition des bénéfices consiste à répartir le résultat entre les réserves

légales et statutaires, les dividendes et les impôts retenus à la source sur le produit des

actions. La partie des résultats non distribuée vient augmenter l’autofinancement de

l’entreprise.

b. Les reclassements fonctionnels et financiers

La deuxième étape dans la préparation des bilans fonctionnels et financiers est

le reclassement des postes de l’actif et du passif. Il s’agit d’un ensemble de

redressements complémentaires visant à regrouper les éléments de l’actif et du passif

selon les critères adéquats, qui permettront d’appliquer efficacement les méthodes

d’analyse adaptées à l’approche de l’analyste.

Les reclassements fonctionnels permettent d’aboutir à un reclassement des

postes de l’actif et du passif en tenant compte des différentes fonctions économiques

de l’entreprise à savoir : l’investissement, l’exploitation, hors exploitation et la

trésorerie. Les postes du bilan seront regroupés pour répondre à ce classement sans

tenir compte ni du degré de liquidité ni du degré d’exigibilité.

Les reclassements financiers permettent de reclasser les postes de l’actif en

fonction du critère de liquidité croissante et les postes du passif en fonction du critère

d’exigibilité croissante. Ceci permet de regrouper les actifs à plus d’un an et les

passifs durables en haut du bilan, puis les actifs et les passifs à moins d’un an et enfin

les éléments de la trésorerie.

Selon l’optique choisie, l’opération de reclassement permet d’affecter des

glissements de valeurs d’un poste à un autre au niveau de l’actif ou du passif ou de

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l’actif vers le passif comme c’est le cas des amortissements et des provisions dans

l’approche fonctionnelle.

Le point commun entre ces deux approches est qu’elles s’accordent sur les

retraitements économiques : élimination des actifs fictifs, intégration du crédit-bail,

prise en compte les impôts latents, …etc.

Les principales différences entre les reclassements fonctionnels et les

reclassements financiers sont :

Pour l’approche fonctionnelle   :

L’analyste part d’un bilan en valeurs brutes, avant affectation du résultat. Le

résultat net ainsi que les amortissements et les provisions sont considérés comme du

financement durable.

Le point le plus important de cette approche est celui de la prise en

considération des différents cycles de l’entreprise. Les comptes seront reclassés en

fonction de leur lien avec l’investissement, avec l’exploitation ou avec ce qui est hors

exploitation. Elle demeure l’approche la plus adéquate pour une analyse interne de

l’entreprise.

Pour l’approche financière   :

On part d’un bilan en valeurs nettes et après affectation des résultats. Au

niveau des reclassements des comptes, on constate une nette séparation entre les

emplois et les ressources à plus d’un an et les emplois et les ressources à moins d’un

an. Le reclassement des comptes est fait en fonction des critères de liquidité et

d’exigibilité croissante.

Pour opérer de tels reclassements, des postes voire des comptes entiers doivent

faire l’objet de glissement du bas vers le haut ou du haut vers le bas du bilan.

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Chacune de ces approches est sujette à des critiques et compte des points

faibles et points forts, toutefois elles demeurent les approches les plus connus et les

plus en vigueur.

B. Le Compte des Produits et Charges (C.P.C).

En complément de l’étude du bilan, l’étude du Compte de Produits et Charges

constitue un point obligé de l’analyse financière pour la mise en œuvre ultérieure de la

méthode des ratios et du tableau de financement.

Le C.P.C est établi à partir des comptes généraux de gestion organisés de telle

sorte qu’ils permettent de calculer directement la valeur ajoutée produite par

l’entreprise et l’excédent d’exploitation à partir duquel est obtenue la capacité

d’autofinancement.

a. Présentation du Compte des Produits et Charges :

Le C.P.C du Plan Comptable Marocain (P.C.M) est présenté en liste (il existe

deux types de présentations en liste et en compte)3, et permet de dégager divers

niveaux de résultats, qui traduisent les conséquences des opérations d’exploitation de

l’entreprise, de sa politique de financement, de ses opérations non courantes et de

l’impôt sur les sociétés. Dans les deux cas, le rappel des informations de l’exercice

précédent est obligatoire. Les produits et les charges de l’entreprise, qu’ils soient

afférents à l’exercice en cours ou à des exercices antérieurs, sont enregistrés par

nature et classés en trois rubriques :

Les opérations d’exploitation ;

3P. CONSO & F. HEMICI, "Gestion financière de l’entreprise", Edition DUNOD, 10eme édition, Paris 2002.

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Les opérations financières ;

Les opérations Non courantes.

Ainsi, le C.P.C fait apparaître les résultats intermédiaires suivants :

Figure N° 2 4   : Présentation en liste

Résultat d’exploitation = Produits d’exploitation - Charges d’exploitation

Résultat Financier = Produits Financiers - Charges Financières

Résultat Courant = Résultat d’Exploitation + Résultat Financier

Résultat Non Courant = Produits Non Courants - Charges Non Courantes.

Résultat Avant Impôt = Résultat Courant + Résultat Non Courant

Résultat Net = Résultat Avant Impôt - Impôt sur le résultat

Par ailleurs, la somme du Résultat d’exploitation et du résultat financier

permet de dégager un résultat courant Avant Impôts, qui constitue en fait la marge

issue de l’activité normale de l’entreprise.

Après avoir présenté le Compte de Produits et Charges, venons procéder à un

aperçu sur les trois concepts fondamentaux qui vont nous servir de comprendre

l’importance des différents résultats cités au dessus.

b. Les trois concepts fondamentaux : Bénéfice, Rentabilité, liquidité.

Lorsque le financier désire étudier la rentabilité de l’entreprise, il doit séparer

nettement trois différentes mesures de la rentabilité générée par l’activité de

l’entreprise. La première traduit de l’enrichissement de l’entreprise tel qu’il est

mesuré par le fisc (bénéfice net). La deuxième traduit la capacité d’autofinancement

générée durant l’exercice et la troisième les flux de liquidité rendus disponibles par

cette activité bénéficiaire.

4 Op. Cite, Professeur Abdelkarim MOUSSA," Cours d’analyse Financière", Université Sidi Mohamed BenAbdilah, 2005/2006, p.61 et 62.

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Bénéfice :

La notion de bénéfice net est notion fiscale. Il s’agit de la part des flux de

fonds générés par l’activité bénéficiaire de l’entreprise (enrichissement) qui a le poids

de l’impôt. Ce bénéfice est sensible à toutes les manipulations ayant pour but de

réduire le montant de l’impôt sur les bénéfices et notamment les différentes dotations

aux amortissements et provisions. Pour cette raison, nombreux considèrent que le

bénéfice net est souvent dépourvu de signification économique ou financière.

Rentabilité :

Afin de mesurer la rentabilité d’un investissement, il convient de comparer le

montant dépensé pour l’investissement à l’ensemble des flux positifs générés par cet

investissement. L’investissement correspond dans ce cas là à l’ensemble des actifs

nécessaires à l’exploitation ; les flux de fonds générés sont à la fois ceux ayant subi

l’impôt et ceux constitués en franchise d’impôts. Il est nécessaire d’introduire ici la

notion de Capacité d’Autofinancement ou Cash-flows5, c'est-à-dire l’ensemble des

fonds générés par l’activité de l’entreprise. Il s’agit donc du solde entre les produits et

les charges entraînant effectivement une entrée ou une sortie de fonds. En négligeant

pour l’instant les délais de règlement (ventes, achats, …etc.) et de stockage, les postes

de ventes, d’achats, de salaires …etc., correspond à des rentrées ou des sorties

d’argent effectives. Au contraire, la dépense associée aux dotations (amortissements

ou provisions) est nulle ou tout au plus égale au coût de l’encre utilisé par le

comptable pour ces écritures.

Liquidité :

Le flux financier ou flux de liquidité effectivement généré par l’activité de

l’entreprise diffère du cash-flow potentiel du fait que certains produits et charges ne

sont pas réglés comptant. Il s’agit notamment des achats qui peuvent être effectués à

crédit (augmentation du crédit fournisseur) et à l’inverse des ventes qui ne sont pas

5 C’est un terme importé des Etats-Unis, il fait l’objet de nombreuses définitions comptables différentes.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 34: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

réglées comptant (mais passent en augmentation de crédit client) ou même de

l’augmentation de stocks qui n'a pas encore fait l’objet d’une vente et donc d’un

règlement.

c. Les résultats : d’Exploitation, Financier, Courant, Non Courant, et le Résultat Net de l’exercice :

1) Le Résultat d’exploitation :

Les produits d’exploitation sont ainsi :

Les ventes de marchandises ;

Les ventes de biens et services produits ou production vendue ;

Les variations de stocks de produits ou production stockée ;

Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ou

production immobilisée ;

Les subventions d’exploitation qui permettent de faire face à une

insuffisance du prix de vente ou à des charges d’exploitation ;

Les autres produits d’exploitation ;

Les reprises d’exploitation : transferts de charges.

Les charges d’exploitation comprennent :

Les achats revendus de marchandises, qui correspondent aux achats de

l’exercice, corrigés par la variation de stocks ;

Les achats consommés de matières et fournitures ;

Les autres charges externes ;

Impôts et taxes ;

Charges du personnel ;

Autres charges d’exploitation

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Le Résultat d’Exploitation  = Produits d’exploitation - Charges d’exploitation.Le Résultat d’Exploitation  = Produits d’exploitation - Charges d’exploitation.

Page 35: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Dotations d’exploitation.

Le Résultat d’Exploitation correspond donc au surplus dégagé par les

opérations liées à l’activité ordinaire de l’entreprise (achat, production, vente), et

constitue un indicateur de mesure des performances industrielles et/ou commerciales

de l’entreprise. Il traduit un résultat opérationnel avant incidence des opérations

financières, des éléments non courants et de l’impôt sur les résultats.

2) Le Résultat Financier :

Donc, le Résultat Financier est donné par la différence entre les produits

financiers et les charges financières, et permet d’apprécier la qualité de l’ingénierie

financière de l’entreprise (politique d’endettement, coût de crédits, utilisation des

modes de financement adéquats et les moins onéreux, …etc.).

Les produits financiers sont :

Les produits de titres de participation et autres titres

immobilisés ;

Les gains de change ;

Les intérêts et autres produits financiers ; 

Les reprises financières, transferts de charges.

Les charges financières regroupent :

Les charges d’intérêt ;

Les pertes de change ;

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Le Résultat Financier = Les produits financiers - les charges financières.Le Résultat Financier = Les produits financiers - les charges financières.

Page 36: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Les autres charges financières ;

Les dotations financières.

3) Le Résultat Courant :

Le Résultat Courant est la somme du Résultat d’exploitation et du Résultat

Financier. Il traduit donc le niveau des performances tant commerciales

qu’industrielles et financières de l’entreprise. Comme il intègre les résultats des

opérations de financement et de placement de l’entreprise, le Résultat Courant sera

tributaire de l’évolution des taux d’intérêt, des performances des marchés financiers et

du risque financier que présente l’entreprise.

Si le Résultat Financier est lié à des décisions de gestion financière concernant

le cycle d’exploitation, d’investissement et de financement de l’entreprise, il n’en

demeure pas moins que son niveau dépendra aussi des stratégies de croissance externe

poursuivies par l’entreprise et des facteurs d’évolution de l’environnement monétaire.

4) Le Résultat Non Courant (R.Nn.C) :

Le Résultat Non Courant est égal à la différence entre les produits non

courants et les charges non courantes. Le Résultat Non Courant résulte donc des

opérations qui ne relèvent pas de l’activité ordinaire de l’entreprise ou qui altèrent sa

structure.

Les produits non courants sont :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Résultat Courant = Résultat d’Exploitation + Résultat FinancierRésultat Courant = Résultat d’Exploitation + Résultat Financier

Résultat Non Courant = Les produits non courants - les charges non courantes.Résultat Non Courant = Les produits non courants - les charges non courantes.

Page 37: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Les produits de cessions d’immobilisations ;

Les subventions d’équilibre qui permettent de compenser

totalement ou partiellement les pertes qui auraient été subies par

l’entreprise en l’absence de subventions ;

Les subventions d’investissement ;

Les autres produits non courants ;

Les reprises non courantes ; transferts de charges.

5) Le Résultat Net de l’exercice :

Le Résultat Net de l’exercice est le solde final du Compte de Produits et

Charges qui intègre tous les aspects de l’entreprise. Il est déterminé par la différence

entre les produits et charges de l’exercice. Si les produits excédent les charges,

l’entreprise aura dégagé un bénéfice. Dans le cas inverse, il s’agira d’une perte. Les

deux schémas suivants représentent ces deux cas :

(Figure N°2) 6   : cas de bénéfice (Figure N°2) 7   : cas de perte

6Op. Cite, P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière de l’Entrepris"e, Edition DUNOD, 10 éme édition, Paris 2002.7 Idem.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Résultat Net = Total des Produits – Total des ChargesRésultat Net = Total des Produits – Total des Charges

Page 38: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

C. l’état de Soldes de Gestion (E.S.G).

Si le C.P.C permet de déterminer les différents niveaux de rentabilité

(exploitation, financier, courant, non courant), l’état des Soldes de Gestion (E.S.G)

permet de visualiser à travers les soldes de gestion comment l’entreprise a généré son

bénéfice et sa capacité d’autofinancement.

a. La Marge Brute sur Ventes en l’état (M.B.V) :

L’activité de l’entreprise est séparée en activité de négoce (achat et vente en

l’état) et en activité de production. La marge brute issue de l’activité de négoce est

calculée par la différence entre les ventes de marchandises (en l’état) et les achats

revendus de marchandises :

Les achats revendus sont égaux aux diminués de la variation de stocks de

marchandises (stock final – stock initial). Notons au passage une distorsion de la

composante  ‘achats’, valorisée au prix d’achat, et de la composante ‘variation de

stocks’ qui, elle, valorisée au coût d’achat, c'est-à-dire au prix d’achat majoré des frais

accessoires d’achat.

Pour les entreprises commerciales, le taux de marge, c'est-à-dire le rapport de

la marge brute au chiffre d’affaires hors taxe, constitue un indicateur fondamental

pour l’analyse du seuil de rentabilité, en l’absence de comptabilité analytique, et pour

l’analyse de la politique commerciale de l’entreprise dans le temps et par rapport à la

concurrence.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Marge Brute = ventes de marchandises en l’état – achats revendus de marchandisesMarge Brute = ventes de marchandises en l’état – achats revendus de marchandises

Page 39: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

b. La Production de l’exercice (P.E):

Si le chiffre d’affaires traduit le dynamisme commercial de l’entreprise, il

n’est pas toujours significatif de l’activité réelle de celle-ci. C’est pourquoi on a

recours pour les entreprises industrielles ou de services au concept de production qui

englobe :

La production vendue, c'est-à-dire le chiffre d’affaires ;

La production stockée, à savoir les variations de stocks de produits ;

La production immobilisée, c'est-à-dire les immobilisations produites par

l’entreprise pour elle-même.

Il convient de noter que les reprises d’exploitation et les transferts de charges

ne sont pas pris en compte, car ils sont sans impact sur la production de l’exercice. Par

contre, l’exclusion du calcul de la production des subventions d’exploitation semble

injustifiée quand celles-ci constituent des compléments de prix comme dans le secteur

agro-alimentaire par exemple.

L’intérêt du concept de production est tout d’abord de fonder une opinion

valable sur le niveau d’activité de l’entreprise, en particulier quand les encours de

fabrication sont importants et/ou que l’entreprise réalise des travaux pour elle-même.

Ensuite, il permet de rapprocher la production de l’exercice des consommations

correspondantes.

On note enfin certaines limites de ce concept qui agrège des éléments calculés

sur des bases hétérogènes. Alors que la production vendue est évaluée en prix de

vente, la production stockée et la production immobilisée sont évaluées au coût de

production. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E

Marocaine

Production = production vendue ± production stockée ± production immobilisée de l’exercice

Production = production vendue ± production stockée ± production immobilisée de l’exercice

Page 40: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

c. La Valeur Ajoutée (V.A) :

On peut définir la Valeur Ajoutée comme : “l’expression d’une création de

valeur ou d’accroissement de valeur que l’entreprise apporte aux biens et services en

provenance des tiers dans l’exercice de ces activités professionnelles courantes”.

Pour ce qui est du plan comptable, la VA s’évalue par la différence entre la

marge brute et la production d’une part, et les consommations de l’exercice d’autre

part. elle peut être obtenue de méthodes de calcul à savoir : la méthode soustractive et

la méthode additive. Pour notre cas on va utiliser la méthode soustractive mais cela

n’empêche pas de rappeler la méthode additive.

La méthode soustractive   :

Les consommations en provenance des tiers englobent deux types selon

l’activité de l’entreprise :

Les entreprises commerciales : Autres Consommations de biens ou

services ;

Les entreprises industrielles : les Achats Consommés de Matières et

Fournitures et les autres Charges Externes réellement consommées.

Le concept de VA reste un terme primordial dans l’économie puisqu’il nous

permet de relier l’analyse Micro-économique et l’analyse macro-économique. La V.A

mesure en effet l’apport réel de l’entreprise dans l’économie, et la somme des V.A de

toutes les entreprises dégage le Produit Intérieur Brut (P.I.B) du pays dans la

comptabilité nationale. Ce concept sera donc préféré au chiffre d’affaires pour

apprécier la taille et la contribution de l’entreprise et de ses facteurs de production à

la richesse nationale.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

V.A = Marge Brute + Production – Consommations de l’exerciceV.A = Marge Brute + Production – Consommations de l’exercice

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

La méthode additive   :

Il faut mentionner ainsi que le concept de Valeur Ajoutée présente un intérêt

particulier pour l’analyse de la répartition des revenus entre les différentes parties

prenantes tels que le personnel, l’Etat, les apporteurs de capitaux, et l’entreprise elle-

même. Le calcul dans ce cas est de manière additive, en faisant la somme de la

rémunération des parties prenantes de la V.A.

La répartition de la Valeur Ajoutée peut être schématisée comme suit 8   :

8 Op. Cite, P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", Edition DUNOD, 2002, p.146.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Parties prenantesParties prenantes Mode de rémunérationMode de rémunération

Personnel

Etat

Apporteurs de capitaux

Entreprise

Charges du PersonnelCharges du Personnel

Impôts et TaxesImpôts et Taxes

Intérêts ou Dividendes Intérêts ou Dividendes

Dotations aux Amortissements et aux Provissions.Affectation du Résultat aux réserves.

Dotations aux Amortissements et aux Provissions.Affectation du Résultat aux réserves.

Page 42: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

d. L’Excédent Brut d’exploitation (E.B.E) :

L’E.B.E représente le résultat provenant du cycle d’exploitation et constitue à

ce titre le premier solde significatif en termes de rentabilité.

Il est calculé à partir de la V.A, en y ajoutant les subventions d’exploitation et

en y rattachant les impôts, taxes et virements assimilés, de même que les charges du

personnel. Si le solde est négatif, on parle dans ce cas d’une Insuffisance Brute

d’Exploitation (I.B.E)9.

Il s’agit d’un résultat d’exploitation indépendant et neutre vis-à-vis de la

politique de financement de l’entreprise (charges et produits financiers), de la

politique d’investissement et de renouvellement des immobilisations (amortissement),

de la politique fiscale (impôt sur les résultats) et des éléments non courants. L’E.B.E

apparaît comme la bonne mesure des performances industrielles et commerciales de

l’entreprise.

Tout comme la Valeur Ajoutée dont il découle, l’E.B.E doit être d’un volume

conséquent pour permettre le bon fonctionnement de l’entreprise en assurant les

prestations dues, vis-à-vis de différents agents économiques : rémunérer la dette,

permettre le maintien du capital avec la dotation aux amortissements, assurer

l’intéressement, payer les impôts et taxes, distribuer les dividendes et enfin permettre

la croissance avec l’Autofinancement (AT).

e. Le Résultat d’Exploitation (R.E) :

9 Idem..

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

E.B.E = V.A + Subventions d’exploitation – Impôts et Taxes – Charges du PersonnelE.B.E = V.A + Subventions d’exploitation – Impôts et Taxes – Charges du Personnel

Page 43: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le Résultat d’Exploitation figure à la fois dans le C.P.C et dans l’E.S.G. le

Résultat d’Exploitation qui est égal à la différence entre les produits d’exploitation et

les charges d’exploitation peut être calculé à partir de l’E.B.E10 :

Le R.E constitue une bonne mesure des performances industrielles et

commerciales de l’entreprise, indépendamment de sa politique de financement et des

opérations non courantes. Signalons que les reprises et que les transferts de charges

d’exploitation constituent des produits calculés dont l’impact sur le résultat de

l’entreprise n’est qu’apparent.

Notons également le problème relatif aux dotations aux amortissements, dont

l’évaluation découle plus de l’application des règles comptables et fiscales que d’une

appréciation de la dépréciation économique normale de l’immobilisation.

On note ainsi que le Résultat d’Exploitation est calculé hors produits

financiers, alors que ces derniers constituent une composante essentielle de la gestion,

dans la mesure où ils permettent de compenser une pratique de prix de vente modérés.

f. Le Résultat Courant (R.C) :

Le Résultat Courant peut être calculé de la manière suivante11 :

N.B : Produits Financiers – Charges financières = Résultat Financier

10 Op. Cite, P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", DUNOD 2002 ; p.147. 11 Op. Cite. P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", DUNOD 2002, p.148

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

R.E = E.B.E +Autres Produits d’exploitation – autres charges d’exploitation

+ Reprises d’exploitation + Transferts de Charges – Dotations d’exploitation

R.E = E.B.E +Autres Produits d’exploitation – autres charges d’exploitation

+ Reprises d’exploitation + Transferts de Charges – Dotations d’exploitation

Résultat Courant = Résultat d’exploitation +Produits Financiers – Charges FinanciersRésultat Courant = Résultat d’exploitation +Produits Financiers – Charges Financiers

Page 44: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le Résultat Courant résulte donc des opérations ordinaires ou habituelles de

l’entreprise sur un plan industriel, commercial et financier, exclusion faite des

éléments non courants et de l’incidence fiscale de l’impôt sur les résultats.

Le Résultat courant doit être analysé avec prudence, notamment si des

transferts de charges importants sont effectués de l’exploitation dans le non courant.

Des entreprises en situation de récession peuvent enregistrer les pertes importantes et

les considérer comme des éléments non courants pour afficher un résultat positif.

Le Résultat Courant est très prisé par les analystes financiers, qui lui

appliquent l’imposition pour dégager un résultat net corrigé issu de l’activité normale

de l’entreprise.

g. Le Résultat Net Comptable (R.N.C) :

Il s’agit là du dernier résultat, qu’on l’obtient en corrigeant le Résultat Courant

des opérations non courantes et en déduisant l’impôt sur les résultats.

Il est calculé comme suit12 :

N.B :

Produits Non Courants – Charges Non courantes = Résultat Non Courant

Le Résultat Net constitue la mesure comptable de l’enrichissement ou de

l’appauvrissement de l’entreprise. C’est ce résultat qui est soumis à l’assemblée

générale ordinaire. Ce résultat fait apparaître ce qui reste au niveau de l’entreprise

après la répartition qui est faite entre les principaux intéressés tels que l’Etat et le

12 Op. Cite. P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", DUNOD 2002, p.148

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Résultat net = Résultat Courant + Produits non courants – Charges non courantes

– Impôts sur les résultats.

Résultat net = Résultat Courant + Produits non courants – Charges non courantes

– Impôts sur les résultats.

Page 45: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

personnel. Les associés disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet d’une nouvelle

répartition au niveau de l’entreprise entre réserves, reports et dividendes.

Le Résultat Net bénéficie d’une grande diffusion auprès des tiers et il demeure

le meilleur indicateur de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification est

altérée par son caractère composite : des éléments courants et non courants.

Cependant, une entreprise est considérée comme potentiellement rentable si

son Résultat Net provient en grande majorité des éléments courants voire des

éléments d’exploitation. Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable. C’est

ce dernier qui sera retraité afin de déterminer le résultat fiscal, base de calcul de

l’impôt sur le résultat.

Après avoir exposé d'une manière générale, et non plus détaillée, les outils

jugés importants pour comprendre ce qu'est une analyse financière, qui respecte un

certain enchaînement qui se diffère d'une personne à l'autre (selon les auteurs). Ce

chapitre reste le mot clé pour mener une analyse financière fine qui permet de juger la

santé financière, patrimoniale, et commerciale ou industrielle de l’entreprise, il nous

permet d’évaluer la situation de l’entreprise dans un moment donné ou une durée

déterminée, et de ressortir les points forts et les points faibles. Ainsi, à partir du calcul

des différents résultats exposés au dessus, l’analyste financier arrive à juger si

l’entreprise réalise ses objectifs de bénéfice, de rentabilité et de liquidité. Il peut

même dégager l’importance et la force de ses opérations d’exploitation par rapport a

ses concurrents, et leur évolution dans le temps et dans l’espace en utilisant les

données de différents exercices successifs.

On va aborder dans le deuxième chapitre, l'équilibre financier qui représente

une importance remarquable du fait qu'il contient la notion de Fonds de Roulement et

du Besoin en Fonds de Roulement.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 46: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Chapitre 2   :

L'Equilibre Financier : Notion, analyse externe, et analyse interne.

La liquidité d'une entreprise est définie comme étant sa capacité à honorer ses

engagements financiers à court terme.

Pour assurer cette liquidité au sein de l’entreprise un certain équilibre doit

exister entre la durée des opérations à financer et la durée des moyens de

financements correspondants.

Pour ce deuxième chapitre, on essaie d'exposer qu'est ce qu'on veut dire par

l'équilibre financier ? Pour répondre à cette question, on va commencer premièrement

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 47: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

par une définition de la notion d'équilibre financier, ce qui va nous permettre de traiter

le Fonds de Roulement, les besoins de financement du cycle d'exploitation qui vont

servir à mieux comprendre le Besoin en Fonds de Roulement, et en dernier lieu de

faire la relation entre l'analyse financière et le Fonds de Roulement.

On va suivre et terminer ce chapitre par une exposition de deux types d'analyse

financière à savoir, d'une part, l'analyse financière externe dite statique par la méthode

des ratios tout en analysant la rentabilité, la liquidité et la structure financière, et en

concluant par les limites de cette méthode. D'autre part, l'analyse financière interne ou

encore dynamique en analysant deux composantes à savoir la Capacité

d'Autofinancement et le tableau de financement.

I. La notion d’équilibre financier.

Selon cette approche d’analyse, il faut avoir un équilibre entre le degré de

liquidité des éléments d'actif et celui d'exigibilité des éléments du passif, c'est-à-dire

que les emplois à plus d'un an doivent être financer par des ressources pouvant

demeurer à la disposition de l'entreprise pour une durée égale à la durée de vie de ces

emplois.

Cette règle peut s’écrire ainsi13 :

Il s’agit d’une règle de bon sens et de prudence. En effet, les ressources

attendues des actifs immobilisés s’étalent sur la durée de leur vie et il est logique de

vouloir utiliser ces ressources pour rembourser les financements correspondants. Pour

cela, il faut que la durée de ceux-ci soit au moins égale à la durée de vie des actifs

concernés.

A. Le Fonds de Roulement.

13 J. BARREAU & J. DELAHAYE, "Gestion Financière", EDITION DUNOD, 9ème édition, Paris 2000, p.133.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Les emplois stables doivent être financés par les ressources durablesLes emplois stables doivent être financés par les ressources durables

Page 48: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

La situation financière de l’entreprise est définie par son aptitude à maintenir

un degré de liquidité suffisant pour assurer en permanence sa solvabilité. L’équilibre

financier résulte de l’opposition entre la liquidité des actifs que l’entreprise détient et

l’exigibilité de son endettement, c’est pourquoi l’analyse de la structure du bilan,

c'est-à-dire de la composition de son capital, permet d’apprécier la situation

financière. Cette analyse porte sur le bilan financier de l’entreprise dont la mise en

forme nécessite les retraitements de l’information comptable précédemment évoqués.

L’analyse financière utilise deux techniques d’interprétation du bilan financier. La

première donne une mesure globale de l’équilibre financier mesuré par le Fonds de

Roulement (F.R), la deuxième a pour objectif la recherche de rapports caractéristiques

existant entre les différentes composantes du capital ou Ratios. Le fonds de

Roulement n’est pas un simple instrument d’analyse statique. La notion de Besoins en

Fonds de Roulement (B.F.R), qui lui est associé, joue un rôle fondamental lors de la

mise en œuvre de la gestion financière prévisionnelle.

La notion de Fonds de Roulement est sans doute celle qui est la plus utilisée

dans l’analyse financière, tant au niveau de l’analyse théorique qu’en pratique.

Le Fonds de Roulement peut signifier une marge de sécurité représentée par la

fraction des capitaux permanents qui n'est pas utilisée pour le financement des valeurs

immobilisées, mais intervient pour le financement d'emplois liés à l'actif circulant et

pour faire face au décalage pouvant se produire entre les sorties et les entrées des

fonds.

a. Définition du Fonds de Roulement :

L’équilibre financier résulte de l’ajustement des flux financiers. Si cet

ajustement est réalisé, l’entreprise doit pouvoir à un moment donné acquérir ses dettes

exigibles et disposer d’une encaisse. Cette constatation n’a qu’une signification

limitée car cet équilibre est immédiatement remis en cause par la transformation des

actifs et des dettes. C’est pourquoi l’étude de l’encaisse et de ses variations ne peut

donner une indication suffisante sur les conditions de l’équilibre financier.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 49: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

En revanche, chaque élément d’actif qui participe à un cycle financier dont la

durée est donnée par sa nature, est caractérisé par son degré de liquidité. Chaque

élément d’endettement est caractérisé par son degré d’exigibilité. L’équilibre financier

résulte donc de la confrontation entre la liquidité des actifs qui détermine le flux de

recettes futures et l’exigibilité de l’endettement qui détermine le flux des dépenses

futures. L’équilibre financier n’est pas défini par le seul équilibre entre le capital

économique détenu (les actifs) et les moyens de financement mis en œuvre.

La confrontation entre les éléments stables de l’actif et du passif du bilan

donne une indication sur les conditions de l’équilibre ; leur stabilité assure l’équilibre

à venir et non seulement l’équilibre à un moment donné. Tout excédent des capitaux à

long terme sur l’actif immobilisé appelé Fonds de Roulement, constitue une certaine

marge de sécurité qui vient conforter cet équilibre.

Le F.R est un indicateur de l’équilibre financier de l’entreprise. Son intérêt est

d’avoir une signification non pas à l’égard de la solvabilité au moment de sa mesure,

mais surtout à l’égard de sa solvabilité future. La rapidité des modifications de

structure de l’actif circulant et du crédit (Fournisseurs) vient cependant tempérer la

garantie d’équilibre qu’offre l’existence d’un Fonds de Roulement aussi rigide. La

permanence de l’endettement notamment à court terme conduit d’ailleurs à

s’interroger sur sa signification. On constate cependant que le renouvellement des

crédits à court terme n’est pas toujours automatique, en particulier pour les entreprises

où le F.R reste élément essentiel de la gestion financière.

b. Calcul du F.R :

Le F.R. peut être calculé de deux manières différentes14, soit par le haut du

bilan ou bien par le bas du bilan, et selon les deux approches citées auparavant à

savoir : l’approche fonctionnelle et l’approche financière (liquidité).

1) Calcul à partir de l’approche fonctionnelle :

14 http://geronim.free.fr/compta/analysefin/partie34.htm Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E

Marocaine

Page 50: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le Fonds de Roulement est dit Fonctionnel lorsque les dettes et les créances

sont analysées et enregistrées selon leur fonction (financement ou emplois stables,

exploitation, …etc.) et sont maintenues dans leur compte d’inscription initial jusqu’à

leur règlement final. Le F.R.F est donc formé de la différence entre les ressources et

les emplois qui ne résultent pas d’opérations d’exploitation et d’une durée supérieure

à un an à l’origine ; c’est ce Fonds de Roulement Fonctionnel qui ressort de l’étude du

bilan du P.C.G des entreprises et qui est déterminé dans le Tableau de Financement

que nous allons étudier dans la suite de ce mémoire.

Par le haut du bilan :

Par le bas du bilan :

2) Calcul selon l’approche financière :

Non retenu dans le P.C.G des entreprises, mais classique dans l’analyse

financière, le F.R liquidité est obtenu par la différence entre le Financement

Permanent et l’Actif Immobilisé dans le cadre d’un classement dans le bilan des

créances et des dettes en fonction de leur échéance (c'est-à-dire le bilan financier

après retraitements).

Par rapport au F.R.F, les différences essentielles sont en conséquence, d’une

part l’exclusion des créances et des dettes arrivées à un an ou moins d’un an de leur

échéance, dans le Financement Permanent (dettes) et dans l’Actif Immobilisé

(créances). D’autre part, l’inclusion dans l’Actif Circulant des créances et des dettes

dont l’échéance est inférieure ou égale à un an.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

F.R.F = Ressources Stables - Emplois Stables

F.R.F = Financement Permanent – Actif Immobilisé

F.R.F = Actifs Circulants - Passifs Circulants

Page 51: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Par le haut du bilan :

Par le bas du bilan :

Le Fonds de Roulement varie de deux manières :

- De manière continue : du fait des amortissements et du résultat

qui modifient, progressivement et tout au long de l’exercice, le

montant des ressources stables (durables).

- De manière discontinue : à la suite d’opérations telles qu’une

augmentation du capital, distribution de dividendes, acquisition

d’immobilisations …etc.

B. Les besoins de financement du cycle d’exploitation.

Le caractère statique de la notion de Fonds de Roulement apparaît

immédiatement quand on note que des capitaux permanents, c'est-à-dire stables,

contribuent au financement des actifs circulants soumis à des fluctuations fréquentes

et plus ou moins accentuées en fonction de la nature de l’activité et de l’évolution de

l’environnement. La marge de sécurité que représente le F.R est incontestablement

délicate à définir et à apprécier. C’est pourquoi, il convient d’analyser l’évolution à

court terme des actifs et des dettes qui participent au cycle d’exploitation, c'est-à-dire

des besoins de financement du cycle d’exploitation. Chose qu’on va essayer de

simplifier en étudiant la nature de ces besoins de financement et les fluctuations

saisonnières qui peuvent apparaître durant l’activité.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

F.R = Ressources durables - Emplois durables

F.R = Actif à moins d’un an -  Passif à moins d’un an

Page 52: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

a. La nature des besoins :

Le fonctionnement du cycle d’exploitation exige la détention d’actifs

physiques et financiers. On peut parler d’un terme « d’Argent Gelé » car le cycle

d’exploitation induit un solde net de besoins, que l’on a analysés et que l’on peut

regrouper en trois catégories :

- Des capitaux sont gelés en stocks de matières premières, les stocks en

cours de production et les stocks de produits finis, c'est-à-dire des coûts

d’achat et des coûts de production n’ayant pas abouti à une vente de

produits ;

- Des fonds sont gelés en créances sur la clientèle (ventes non encore réglées

par les clients) ;

- Des dettes vis-à-vis des fournisseurs et qui ne sont pas encore réglées par

l’entreprise.

La détention des stocks a pour contrepartie un endettement induit : le crédit sur

les acquisitions de matières et de fournitures. Cet endettement à court terme vient

diminuer les besoins de financement nés de la détention des actifs circulants. La

différence entre les actifs circulants et les dettes à court terme exprime un besoin de

financement du cycle d’exploitation.

Le montant de crédits dont bénéficie l’entreprise est généralement inférieur au

montant des actifs circulants. L’importance du besoin de financement dépend de la

nature de l’activité de l’entreprise et des conditions de gestion.

La nature de l’activité de l’entreprise détermine la composition des actifs

circulants et des dettes, ainsi que de leur volume. Suivant les secteurs d’activité, les

conditions d’exploitation sont différentes. Les conditions d’approvisionnement

influencent les volumes du stock de matières premières et l’importance des crédits

fournisseurs dépend des habitudes commerciales pratiquées sur le marché. La nature

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 53: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

du processus de production et, en particulier, sa durée influencent le volume des en

cours de production. Enfin, le marché sur lequel vend l’entreprise, dépendent

l’importance des stocks de produits finis et surtout le volume du crédit consenti à la

clientèle.

L’entreprise est ainsi soumise à un certain nombre de contraintes auxquelles

elle ne peut échapper du fait de sa fonction de production et de son environnement. Il

est donc important de noter que le poids des contraintes n’est pas le même pour des

entreprises appartenant à des secteurs différents. Ainsi, les entreprises de distribution

(hyper marché MARJANE par exemple) ont souvent un besoin de financement nul

sinon négatif du moins durant certaines périodes.

S’il existe un besoin de financement minimum dû à cette contrainte, son

montant est cependant fonction du volume d’activité de l’entreprise et des conditions

de gestion. L’efficacité des méthodes de gestion industrielle et commerciale a un effet

sur le volume des stocks de matières et de produits finis. Il appartient à l’entreprise

d’apprécier les conséquences de ruptures de stocks éventuelles et en particulier le

niveau de service qu’elle souhaite offrir à sa clientèle. Le volume du crédit consenti à

la clientèle est souvent une contrainte en raison des conditions traditionnelles offertes

sur le marché. La politique commerciale de l’entreprise peut cependant influencer le

volume du crédit ‘clients’.

b. Les fluctuations saisonnières :

Le montant des besoins de financement varie sans cesse sous l’effet des

fluctuations de l’activité de l’entreprise. En même temps, les biens constituent

l’origine de ces besoins se renouvellent. Ils sont caractérisés par une certaine vitesse

de rotation.

Les fluctuations proviennent soit des conditions d’approvisionnement, soit des

conditions de vente. Les achats de matières premières peuvent être saisonnières

(produits agricoles par exemple), alors que les ventes sont régulières. Les ventes sont

le plus souvent à l’origine des fluctuations saisonnières les plus importantes en raison

de la variation des besoins de consommation suivant les saisons. Par contre, sauf le

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 54: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

cas des matières premières périssables, la production est continue pour obtenir la

meilleure efficacité de l’outil de production.

Ces fluctuations d’activité se traduisent par des variations du volume du stock

de matières premières et surtout du stock de produits finis et des créances sur la

clientèle. En même temps, les variations du rythme d’approvisionnement font varier

le volume de la dette à l’égard des fournisseurs. L’évolution des actifs et des dettes

peut être divergente.

C. Le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.R).

a. Définition :

Là encore, il faut retenir la même idée que celle citée pour le Fonds de

Roulement. Il faut distinguer, d’une part le Besoin de Financement Global (B.F.G) qui

est la différence entre l’A.C (H.T) et le P.C (H.T) que doit financer l’entreprise à la

date du bilan et qui est calculé à partir du bilan comptable ou fonctionnel. D’autre

part, le Besoin en Fonds de Roulement calculé à partir du bilan financier (après les

retraitements) et se diffère donc du Besoin de Financement Global.

La notion de Besoin en Fonds de Roulement est liée au problème posé par la

couverture du besoin de financement du cycle d’exploitation. La caractéristique de ce

besoin est d’être instable, fluctuant et soumis aux aléas de la conjoncture. Des

conditions de son financement vont dépendre les conditions de maintien de l’équilibre

financier de l’entreprise. La définition de Besoin en Fonds de Roulement serait simple

si le seul moyen de couvrir ces besoins était le recours à des capitaux permanents

(financement interne ou externe).

Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) provient des opérations engendrées

par le cycle d'exploitation, il résulte du décalage dans le temps existant généralement

entres les flux physiques (réel) et les flux monétaires qui représentent les règlements

des opérations. Le cycle d'exploitation se caractérise par une succession d'opérations

de natures différentes (Approvisionnement, stockage, production, stockage de

produits finis) dont le renouvellement est périodique.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 55: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

b. Mode de calcul :

Selon le P.C.M, le B.F.G se calcule par la différence entre l’A.C (H.T) et le

P.C (H.T). Si cette différence est positive, cela montre que les emplois sont supérieurs

aux ressources, ce qui traduit un B.F.G qui doit être comblé. En cas d’une différence

négative, il s’agit donc d’une ressource de financement.

Ainsi, le Besoin en Financement Global peut se calculer de différentes

manières. Mais, puisque le P.C.M n’a pas prévu de distinction entre le B.F.G

d’exploitation et le B.F.G hors exploitation15, on retiendra celle la plus connu et

utilisée à savoir16 :

D. La Trésorerie Nette (T.N) :

a. Définition :

La trésorerie est le montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables

possédés par une entreprise de manière à pouvoir couvrir sans difficultés les dettes qui

viennent à échéance.

Une trésorerie importante représente un capital oisif qu'il faut le gérer

(investissement, règlement des dettes), mais une trésorerie négative est un signe de

manque de liquidités donc l'objectif d'une entreprise c'est d'avoir une trésorerie nulle

(situation d'équilibre).

b. Mode de calcul :

15 Pour plus d’informations et de détails, veuillez consulter l’ouvrage Op. Cite, de BELKAHIA & OUDAD, « Finance d’Entreprise », p.89, 90 et 91. Et Op. Cite, abdelkarim MOUSSA, « Cours d’analyse financière », p.35, 36 et 37. 16 http://geronim.free.fr/compta/analysefin/partie35.htm

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

B.F.G = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T)

B.F.R = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T)

B.F.G = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T)

B.F.R = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T)

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

La Trésorerie Nette peut se calculer de deux manières17, à savoir :

Première méthode   :

Deuxième méthode   :

On note enfin que la même remarque se fait pour les deux approches de calcul,

c’est à dire si :

- le F.R (F.R.F) est supérieur au B.F.R (B.F.G) le Fonds de Roulement

(F.R.F) finance en totalité le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.G) et il

existe un excédent de ressources qui se retrouve en trésorerie.

- Le F.R (F.R.F) est inférieur au B.F.R (B.F.G), le Fonds de Roulement

(F.R.F) ne finance qu’une partie du Besoin en Fonds de Roulement

(B.F.G). la différence doit alors être financée par les crédits bancaires.

c. Le fonds de roulement minimum nécessaire :

L'évaluation des besoins en fonds de roulement, donc du niveau de Fonds de

Roulement nécessaire, c'est-à-dire du montant des capitaux permanents qui doivent

être affectés à la couverture des besoins de financement, repose sur un choix de

politique financière.

Le Fonds de Roulement minimum nécessaire par rapport auquel on va définir

les Besoins en Fonds de Roulement est celui qui répond aux contraintes de la fonction

17 Op. Cite, J. BARREAU & J. DELAHAYE," Gestion Financière", EDITION DUNOD, 9ème édition, Paris 2000, p.132.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Trésorerie Nette = Fonds de Roulement fonctionnel – Besoin de Financement Global.

Trésorerie Nette = Fonds de Roulement – Besoin en Fonds de Roulement.

Trésorerie Nette = Fonds de Roulement fonctionnel – Besoin de Financement Global.

Trésorerie Nette = Fonds de Roulement – Besoin en Fonds de Roulement.

Trésorerie Nette = Trésorerie Active (T.A) – Trésorerie Passive (T.P).Trésorerie Nette = Trésorerie Active (T.A) – Trésorerie Passive (T.P).

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

de production et aux objectifs visés par l'entreprise. On a vu comment évaluer à partir

de ces éléments constitutifs (actifs circulants et crédit « fournisseurs ») le besoin de

financement du cycle d'exploitation. Il est plus difficile de définir l'attitude de

l'entreprise à l'égard des conditions de maintien de l'équilibre financier. Tout recours à

des crédits à court terme vient diminuer le degré d'autonomie de l'entreprise. Le risque

financier du moins sous son aspect rupture de liquidité croît avec l'importance des

crédits bancaires à court terme. Par contre, la diminution de l'encaisse oisive (durée et

montant) vient augmenter la rentabilité.

d. Les opérations hors exploitation :

On a retenu jusqu'ici, pour évaluer les besoins, les seules données de

l'exploitation. Or, les opérations d'investissement et les opérations financières

viennent affecter les actifs circulants et les dettes à court terme. Il peut en résulter un

besoin de financement complémentaire. C'est le cas lorsque la TVA à récupérer à la

suite d'acquisitions d'immobilisations atteint des montants importants qui viennent

alourdir les actifs circulants. Au contraire, le crédit « entrepreneurs » vient augmenter

les dettes à court terme. Les remboursements d'emprunts à long terme se traduisent

sur le plan comptable par l'enregistrement dans les dettes à court terme de la fraction

de ces emprunts à moins d'un an d'échéance. Ce crédit est disponible pour l'entreprise

sur courte période, mais une variation brutale du montant des annuités de

remboursement d'emprunts peut venir modifier l'équilibre à court terme d'une période

à une autre. L'entreprise doit donc toujours tenir compte, lors de l'évaluation du fonds

de roulement minimum nécessaire, des besoins autres que ceux nés de l'exploitation.

Mais, il convient de noter dès maintenant que toute évaluation comporte une

incertitude. .L'évaluation du Fonds de Roulement minimum nécessaire doit en tenir

compte. Ceci se traduira par une encaisse de précaution au cours de certaines périodes

et des besoins de crédit à court terme dont le montant est inférieur à celui que peut

normalement obtenir l'entreprise au cours d'autres périodes.

E. Analyse Financière et Fonds de Roulement.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Le Fonds de Roulement est un outil important de l'analyse financière ; il est

une préoccupation permanente des responsables financiers de l'entreprise et des

banquiers. Son rôle est cependant de plus en plus souvent contesté car s'il est parfois

un bon indicateur de l'équilibre financier, son caractère statique restreint

incontestablement sa signification. La notion de besoin en fonds de roulement qui lui

est associée répond mieux aux besoins de l'analyse dynamique du fonctionnement de

l'entreprise.

Malgré les critiques que l'on peut lui adresser, le fonds de roulement est un

instrument de mesure simple qu'il faut évidemment savoir interpréter et compléter

éventuellement par d'autres observations. L'équilibre financier de l'entreprise pose le

problème de l'appréciation de son degré d'autonomie, des conditions de coût de

l'équilibre réalisé et de son maintien durant la croissance.

a. Solvabilité et autonomie :

Le Fonds de Roulement donne une mesure globale de la structure de l'actif et

de la structure du passif à la fin d'une période. II ne renseigne donc pas sur les flux

financiers ou les flux réels qui sont venus modifier la consistance et le volume du

capital au cours d'une période. Le niveau de fonds de roulement est cependant la

résultante de ces flux. Il donne en même temps une indication sur l'équilibre des flux

à venir qui dépendent de la structure de l'actif, du volume et de la structure de

l'endettement. L'utilisation du fonds de roulement est un moyen d'apprécier

globalement l'échelonnement dans le temps des flux financiers car son calcul ignore

l'échéancier de l'endettement. Cet échéancier est une information complémentaire

pour l'analyste.

Le niveau du Fonds de Roulement commande, comme on l'a vu, le niveau de

la trésorerie, donc le maintien de la solvabilité. Il constitue une garantie du niveau des

liquidités, du moins dans le cadre d'une évolution normale des actifs circulants pour

une entreprise appartenant à un secteur donné. En d'autres termes, le niveau du fonds

de roulement doit être apprécié en fonction de la vitesse de rotation des actifs

circulants et du rapport entre cette vitesse et celle de renouvellement du crédit

consenti à l'entreprise. Son importance assure une plus ou moins grande marge de

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

sécurité face aux aléas de fonctionnement de l'entreprise. Il n'existe guère de transition

entre les différents modes de financement du moins quant à leur durée. Toute

insuffisance du fonds de roulement implique nécessairement soit une encaisse réduite,

soit un endettement à court terme plus important. Les risques d'insolvabilité sont

d'autant plus grands que le fonds de roulement est faible. Ce risque croît avec le

montant des crédits à court terme et leur durée d'utilisation. L'autonomie financière de

la firme s'en trouve donc affectée. Il convient cependant d'apprécier cette situation

avec prudence car le degré d'autonomie dépend également de la structure de

l'ensemble du passif (part relative de l'endettement dans les ressources globales) et de

l'importance du cash-flow face aux charges de remboursement d'emprunt.

Le Fonds de Roulement est un indicateur d'équilibre global qu'il faut toujours

apprécier avec prudence et en fonction de la nature de l'activité de l'entreprise. Ce

dernier aspect est fondamental. Le Fonds de Roulement traduit également l'attitude de

l'entreprise face au risque et à la rentabilité.

b. Solvabilité et rentabilité :

Le niveau de Fonds de Roulement traduit en partie le choix d'une certaine poli-

tique financière. En effet, si l'importance du Fonds de Roulement est une garantie de

solvabilité, elle affecte cependant la rentabilité de l'entreprise car la détention d'une

encaisse de sécurité est onéreuse. Certes, l'encaisse oisive qui ne participe pas

directement au fonctionnement de l'entreprise et qui vient diminuer la vitesse de

rotation du capital peut faire l'objet de placements à court terme. Mais le revenu qu'on

peut en tirer reste faible face au coût de détention des capitaux utilisés. Seul l'emploi

des fonds à des fins productives peut assurer un profit suffisant pour justifier l'usage

des capitaux propres ou des capitaux d'emprunt.

Sous cet aspect, la rentabilité s'oppose à la solvabilité. À court terme, la

recherche de la rentabilité la plus élevée possible va à l'encontre de la solvabilité.

L'arbitrage entre la rentabilité et le risque se traduit par un certain niveau de fonds de

roulement. Le fonds de roulement optimal est celui qui répond aux objectifs que s'est

fixé l'entreprise. La variation du Fonds de Roulement ne doit pas être subie par

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l'entreprise, mais maîtrisée par elle. « Investir » dans le Fonds de Roulement, c'est

détourner des capitaux permanents de leur emploi dans des investissements productifs

et a priori aller à l'encontre de l'objectif de rentabilité. Mais l'investissement en actifs

circulants peut contribuer à augmenter le chiffre d'affaires, le profit et la rentabilité de

l'actif global.

c. Solvabilité et croissance :

La croissance de l'entreprise entraînait une augmentation progressive des

besoins de financement du cycle d'exploitation et ce, indépendamment des

fluctuations saisonnières. Or, la croissance est assurée le plus souvent par,

l'accroissement de la capacité de production, c'est-à-dire par l'augmentation des

immobilisations. L'investissement exige des apports de fonds importants et entraîne

une augmentation du Fonds de Roulement nécessaire au maintien de l'équilibre

financier.

L'investissement se traduit le plus souvent par une baisse sensible des

liquidités et un accroissement de l'endettement. Toutes les ressources de l'entreprise

sont immobilisées à cette fin. Par contre, les besoins du cycle d'exploitation vont

croître progressivement au fur et à mesure de l'utilisation de la capacité de production.

C'est pourquoi on assiste le plus souvent à une diminution du Fonds de Roulement

soit en valeur absolue, soit relativement aux actifs circulants. Sa reconstitution ou son

augmentation progressive va en partie dépendre du cash-flow sécrété par les

nouveaux investissements ou des opérations financières ultérieures. Il faut donc

toujours tenir compte de la phase de développement de l'entreprise pour apprécier le

niveau du fonds de roulement.

Même en l'absence d'un programme d'investissement important le Fonds de

Roulement ne peut suivre régulièrement l'évolution des besoins de financement car,

outre le cash-flow, ce sont les opérations financières d'emprunt (ou d'augmentation de

capital) qui maintiennent son niveau ou viennent le renforcer. Or ces opérations

n'interviennent que pour des montants importants et à des intervalles réguliers.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Pour éviter une surabondance de liquidités inemployées, il est de bonne

politique de retarder le plus possible la réalisation d'une opération financière

importante. Le niveau de couverture des besoins de financement à long terme par les

capitaux permanents varie suivant les phases de développement de l'entreprise. Cette

dernière peut donc s'écarter au cours de certaines périodes de la politique qu'elle s'est

fixée sans pour autant mettre en péril sa situation. Ce sera le cas chaque fois que le

fonds de roulement est insuffisant, mais que l'entreprise dispose encore d'une certaine

capacité d'endettement.

L'augmentation du Fonds de Roulement est cependant une contrainte de la

croissance. Cette contrainte peut peser lourdement sur la politique de l'entreprise et il

est fréquent de voir apparaître des difficultés financières au moment où l'entreprise

connaît un développement rapide. L'augmentation du Fonds de Roulement est éga-

lement une contrainte de l'inflation. Sinon l'entreprise voit son équilibre financier

progressivement et insensiblement affecté.

d. Fonds de Roulement et endettement :

L'évolution des conditions de l'endettement conduit naturellement à

s'interroger sur la validité du concept de capitaux permanents. Le crédit à court terme

apparaît de plus en plus comme un moyen de financement non pas ponctuel mais

renouvelable de telle manière qu'il semble permanent. Cette situation est d'autant plus

sensible qu'en période de crise les entreprises sont contraintes d'augmenter le recours

au crédit à court terme, pour assurer leur solvabilité avant de tenter de rééquilibrer

cette situation par autofinancement ou allongement de leur endettement. En réalité, le

crédit à court terme a toujours une apparence de permanence tant que l'entreprise

fonctionne normalement. Mais il suffit que l'activité de l'entreprise diminue pour que

cette permanence se traduise en une volatilité extrêmement dangereuse pour la

solvabilité et l'autonomie de l'entreprise. Il arrive toujours un moment où le critère

juridique l'emporte sur tous les autres. Le crédit qui reste permanent est celui qui a été

négocié, suivant un échéancier long. Il est 'commode de dire que le Fonds de

Roulement est inutile ; il suffit pour cela de disposer d'un crédit à court terme

confirmé... ce qui revient à disposer de capitaux permanents donc d'un fonds de

roulement.

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II. Analyse Financière externe (statique) et interne (dynamique).

L'analyse financière d'une entreprise consiste à étudier et interpréter sa

situation financière, une bonne gestion doit être baser sur une bonne analyse et une

bonne compréhension de l'entreprise et par suite la détection rapide des problèmes

éventuels.

La situation économique et financière d’une entreprise à un moment donné est

la résultante de plusieurs facteurs qui interagissent ou qui agissent séparément :

- Les facteurs financiers : niveau des fonds propres, niveau, nature et coût de

l’endettement, type de financement, …etc. ;

- Les facteurs économiques : chiffre d’affaires, charges, fiscalité, …etc. ;

- Les facteurs humains : qualité du management, productivité des ressources

humaines, …etc.

L'analyse financière a besoin des certains instruments de mesure pour faire le

rapprochement entre ces facteurs, et pour atteindre son objectif recherché. L'analyse

externe (statique) par la méthode des ratios constitue l'un de ces instruments la plus

utilisés, sans oublier un autre instrument qui peut être aussi important celui d’analyse

interne (dynamique) du tableau des flux financiers (tableau de financement).

A. Analyse Statique : méthode des Ratios.

a. Méthode des Ratios Financiers :

L’analyste financier se propose d’étudier les comptes d’une entreprise pour

porter un diagnostic financier. Dans l’énorme masse d’informations comptables, il va

opérer une sélection et effectuer des rapprochements entre les différents postes afin de

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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calculer des Ratios Financiers qui mettent en évidence les caractéristiques

économiques et financières de l’entreprise concernée.

L’objectif de l’entreprise est la recherche de la Rentabilité. Pour cela, elle

devra choisir une politique d’investissement et une politique de financement jugées

capables d’‘optimiser’ sa rentabilité à long terme. Toutefois, cette recherche de la

rentabilité doit prendre en considération deux types de contraintes à savoir ; d’une

part il faut trouver un bon financement de ses investissements et donc suivre une

politique de financement (structure financière) cohérente. D’autre part, il faut faire

face au risque d’illiquidité, car nombre d’entreprises se retrouvent en situation de

cessation de paiements, bien que relativement rentables.

L’analyse par les ratios est un art plus qu’une science. Pour être plus

significative, l’analyse en termes de ratios doit respecter un certain nombre de

principes :

Les ratios utilisés doivent être peu nombreux mais assez significatifs ;

Il faut éviter les jugements absolus des ratios ou leur donner une portée

future très importante puisqu’ils ont été construits sur la base des

données passées.

Pour ce qui nous concerne, on propose une approche simplifiée cernant les

trois principales dimensions financières de l’entreprise : sa rentabilité, sa

liquidité, et sa structure financière.

Partant des comptes redressés et regroupés d’une entreprise, la méthode des

ratios se propose de mettre en lumière un certain nombre de grandeurs significatives

et d’en proposer une interprétation. Un ratio est un rapport entre deux grandeurs

comptables ou un groupe de postes, soit du bilan soit du Compte de Produits et

Charges, soit les deux ensembles. Il est calculé pour apprécier une vue globale sur le

développement de l'activité de l'entreprise dans le temps et dans l'espace.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 64: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Les ratios sont très utiles pour les gestionnaires dans la mesure ou ils leurs

permettent de :

- Mesurer la performance de l'entreprise à travers le temps ;

- Détecter les problèmes existants et donner des solutions ;

- Evaluer l'entreprise en terme de rentabilité, liquidité, et en

terme de sa structure financière.

Il faut noter enfin que cette technique d'analyse a souvent 1a préférence des

analystes extérieurs à l'entreprise, alors que les services financiers de l'entreprise doi-

vent le plus souvent traiter les données brutes pour répondre aux exigences de la

gestion financière.

b. Analyse de la rentabilité.

La rentabilité s’appréhende à trois niveaux selon les objectifs de l’analyse ; il

s’agit donc de la rentabilité commerciale, de la rentabilité économique et de la

rentabilité financière.

1) Rentabilité économique :

L’entreprise a besoin de l’ensemble de ses actifs pour générer ses bénéfices. Il

est donc important de mesurer la rentabilité qu’elle génère sur ses investissements.

Donc, on utilise le ratio suivant dit Return On Assets (ROA)18 :

18 Op. Cite, Professeur Abdelkarim MOUSSA, "Cours d’analyse financière", Université Sidi Mohamed Ben Abdelah, 2005/2006, p.103.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Résultat NetROA = Actif Total

Résultat NetROA = Actif Total

Page 65: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Les analystes préfèrent souvent des ratios calculés à partir des Cash-flows qui

sont plus proches de la réalité financière de l’entreprise et moins sensibles aux

manipulations fiscales19 :

Les indicateurs de rentabilité économique permettent d’éclairer les

investisseurs sur la rémunération des capitaux nécessaires à l’exploitation. Or, ces

indicateurs ne sont pas significatifs pour tous les utilisateurs de l’analyse financière.

A titre d’exemple, les apporteurs de capitaux sont intéressés par la rentabilité

financière et plus précisément par la rémunération que leur apporte l’activité dans sa

globalité.

2) Rentabilité financière :

La finalité de l’entreprise est d’offrir une bonne rentabilité à ses propriétaires

de façon à leur compenser le risque encouru, et il convient d’évaluer cette rentabilité

par rapport aux capitaux propres investis20 :

19 Idem.20 Op. Cite, Bruno SOLNIK, "Gestion Financière", Edition DUNOD, Paris 2001, p.42.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Capacité d’Autofinancement

Actif Total

Capacité d’Autofinancement

Actif Total

Résultat Net

Capitaux Propres

Résultat Net

Capitaux Propres

Page 66: analyse financière et diagnostic

55

Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Pour les mêmes raisons que précédemment, on préfère souvent prendre en

compte l’ensemble des Cash-flows, qu’ils aient subi ou non le poids de l’impôt ; d’où

le ratio21 :

La rentabilité financière demeure un objectif essentiel pour l’entreprise. Son

amélioration passe par une bonne gestion de l’actif et du passif et une rentabilisation

des actifs ayant une relation étroite avec les éléments d’exploitation. En fait, la

rentabilité financière est une rentabilité qui tient compte des effets de l’endettement et

des éléments non courants.

c. Analyse de la liquidité :

La liquidité est une contrainte de la gestion financière et même de la survie de

l’entreprise. Un certain nombre de dettes sont exigibles à très court terme et il

convient d’être en mesure de faire face à ses engagements. Aussi, en période de

crises, les banques sont-elles amenées à réduire leurs crédits de trésorerie et

notamment le découvert bancaire de certaines entreprises. Celles qui ne peuvent

rapidement liquider une partie de leurs actifs d’exploitation (stocks… etc.) pour

rembourser ces dettes sont en situation de cessation de paiements et peuvent être

mises en liquidation judiciaire même si elles font par ailleurs des bénéfices. Cette

situation apparaît notamment pour les entreprises à forte croissance et faible

rentabilité.

Une bonne analyse de la situation de la liquidité de l’entreprise nécessite une

étude détaillée du cycle d’exploitation. Il est toutefois possible de calculer un certain

nombre de ratios comparant le degré de liquidité des actifs au degré d’exigibilité des

dettes du passif. On cite ainsi, trois types de liquidité qui sont : la liquidité générale, la

liquidité réduite, et la liquidité immédiate, et qui se calculent comme suit.

21 Idem.Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E

Marocaine

Capacité d’Autofinancement

Capitaux Propres

Capacité d’Autofinancement

Capitaux Propres

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55

Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

1) La liquidité générale :

On compare notamment les actifs circulants, c'est-à-dire l’ensemble des actifs

non immobilisés, à l’ensemble des dettes à court terme (Passif Circulant) par le

rapport22 :

Ou leur différence23 :

Plus le Fonds de Roulement sera élevé (ratio de liquidité générale supérieur à

1), plus faible sera la part du Passif Circulant face à l’actif circulant qui pourra couvrir

ces dettes. Il faut bien voir que ce raisonnement veut dire que pour des besoins de

cycle d’exploitation donnés (stocks, crédits clients), il est plus prudent d’avoir un

financement à long terme qu’exigible à court terme.

La liquidité s’appréhende donc à travers des indicateurs très généraux (ratio de

liquidité générale, Fonds de Roulement) mais aussi et surtout par une analyse détaillée

de l’actif et du passif circulants qui créent les problèmes de liquidité (clients, stocks,

…etc.). Un F.R important peut constituer un coussin de sécurité utile pour l’entreprise

et il est important de l’évaluer en fonction de son niveau d’activité, c'est-à-dire en

jours de chiffres d’affaires.

2) La liquidité réduite :

22Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAÊTAN MORIN, Maghreb 1997, p.18123 Op. Cite, Bruno SOLNIK, "Gestion Financière", Edition DUNOD, Paris 2001, p.45.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Actif Circulant

Ratio de Liquidité Générale = Passif Circulant

Actif Circulant

Ratio de Liquidité Générale = Passif Circulant

Fonds de Roulement = Actif Circulant - Passif CirculantFonds de Roulement = Actif Circulant - Passif Circulant

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Les analystes pensent que la liquidité des stocks n’est pas toujours évidente

(stock outil, durée du processus de production, …etc.), pour en sortir de cette

hypothèse ils retiennent généralement le ratio de liquidité réduite suivant24 :

3) La liquidité immédiate25 :

Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements à court

terme grâce à ses moyens disponibles. Il reste sans intérêt du fait, d’une part des

fluctuations importantes qu’il peut connaître, et d’autre part de l’objectif de trésorerie

« zéro » qui traduit une gestion financière prudente et efficace en évitant toute

trésorerie oisive.

d. Analyse de la structure financière :

La structure financière d’une entreprise est une notion très utilisée dans le

langage de la finance d’entreprise. Elle intéresse tous les analystes et surtout les

banquiers. L’étude de la structure financière se concentre sur l’étude du passif du

bilan et plus précisément sur l’endettement et le choix des modes de financement.

Or, les choix entre les modes de financement disponibles à l’entreprise se

situent à deux niveaux à savoir :

24 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.181.25 P. VERNIMMEN, "Finance d'entreprise", Edition DALLOZ, 5ème édition, Paris 2002, p.302.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Actif Circulant - StocksRatio = Passif Circulant

Actif Circulant - StocksRatio = Passif Circulant

DisponibilitésRatio =

Passif Circulant

DisponibilitésRatio =

Passif Circulant

Page 69: analyse financière et diagnostic

55

Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

- Le choix entre le financement propre (apports des actionnaires) et le

financement externe (emprunts);

- Le choix, parmi les financements internes, entre les apports en capital et

l’autofinancement.

L’analyse de la structure financière de l’entreprise privilégie le premier point

et le souci majeur de l’analyste financier demeure la mesure du niveau d’endettement,

de l’autonomie financière de l’entreprise et l’étude du risque financier qui en découle.

Ce risque financier est lié à l’incertitude que fait peser l’endettement sur le niveau

d’activité de l’entreprise. Le second point relatif au choix entre les apports en capital

et l’autofinancement relève beaucoup plus de la politique de répartition de résultats

que de la politique de financement.

1) L’autonomie financière :

Les ratios de structure financière comparent le financement externe aux fonds

propres de l’entreprise. Dans la structure du passif, on met plus particulièrement en

évidence la part de l’endettement total dans le passif et la répartition des capitaux

permanents entre fonds propres et endettement à terme (dettes à long et moyen terme).

On utilise l’un ou l’autre des ratios complémentaires suivants26 :

Ces deux ratios permettent de mesurer le niveau d’autonomie financière ou

d’indépendance financière de l’entreprise et reflètent les choix de politique financière.

Ils permettent de mesurer le risque qui pèse sur les créanciers de l’entreprise, qui ont

intérêt à voir les fonds propres prédominer dans la structure de financement.

26 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.179.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Dettes de Financement Capitaux PropresRatio = ou R = Passif Passif

Dettes de Financement Capitaux PropresRatio = ou R = Passif Passif

Page 70: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

A l’inverse, les actionnaires peuvent préférer assurer le financement sur fonds

d’emprunts et contrôler l’entreprise, moyennant des fonds propres réduits, d’autant

plus que la déductibilité fiscale des charges d’intérêt peut améliorer, toutes étant

égales par ailleurs, la rentabilité des capitaux propres, phénomène connu sous le nom

d’Effet de Levier.

2) L’endettement à terme :

La capacité d’endettement à terme peut être mesurée à partir de trois ratios27 :

Ces trois ratios sont équivalents et peuvent être utilisés séparément. Ils

traduisent soit une capacité d’endettement potentielle, signe de flexibilité financière,

soit la saturation de cette capacité et la nécessité de recourir à des fonds propres.

3) La capacité de remboursement des dettes à terme :

Les créanciers à long terme courent le risque de perdre leur capital prêté et

aussi de ne pas toucher les intérêts y afférents. Trois ratios permettent aux créanciers

de mesurer la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements28 :

27 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.180.28 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.180.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Dettes de Financement Dettes de Financement Cap. Propres R.E = ou R = ou R = Cap. Propres Financement Permanent Fin. Permanent

Dettes de Financement Dettes de Financement Cap. Propres R.E = ou R = ou R = Cap. Propres Financement Permanent Fin. Permanent

Dettes de FinancementRatio 1 = Capacité d’Autofinancement

Dettes de FinancementRatio 1 = Capacité d’Autofinancement

Page 71: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le premier ratio traduit le nombre d’années nécessaires à l’entreprise pour

assurer le remboursement total des dettes à terme, au moyen de sa Capacité

d’Autofinancement (C.A.F). Les banquiers considèrent comme risquée la situation

financière de toute entreprise dont les dettes à terme excédent cinq années de Capacité

d’Autofinancement. Le deuxième ratio montre le degré de couverture des charges

financières par le résultat d’exploitation. Le dernier ratio indique la capacité de

l’entreprise à faire face au remboursement des annuités en termes de principal et

d’intérêts. Un facteur (1-t) a été appliqué aux charges d’intérêt afin de tenir compte de

leur déductibilité fiscale du résultat imposable, « t » représentant le taux de l’impôt

sur les résultats. Plus ce ratio est élevé, plus l’entreprise est autonome et plus elle sera

en mesure de saisir des opportunités d’investissement au moyen des Cash-flows

qu’elle sécrète.

e. Les limites et les insuffisances de la méthode des ratios.

La méthode des ratios bénéficie de la faveur des banquiers et des analystes

financiers en raison de sa simplicité. A partir de rapports entre deux grandeurs, elle

permet de fonder une opinion sur la situation financière de l’entreprise grâce à

l’évolution de ces ratios dans le temps.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Résultat d’Exploitation Ratio 2 =

Charges Financières

Résultat d’Exploitation Ratio 2 =

Charges Financières

Capacité d’AutofinancementRatio 3 = Annuité et principal de la dette + Charges Financières (1-t)

Capacité d’AutofinancementRatio 3 = Annuité et principal de la dette + Charges Financières (1-t)

Page 72: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Cependant, la simplicité de la méthode des ratios et son intérêt pratique ne

doivent pas masquer les insuffisances et les limites qu’elle connaît. On va citer

quelques exemples de ces limites.

1) Les ratios et l’information comptable :

Le calcul des ratios est établi à partir des informations et des données

contenues dans les états de synthèse de l’entreprise. Or, la comptabilité fondée sur

l’enregistrement des opérations en coûts historiques et le phénomène permanent

d’inflation, font que l’information comptable est déformée.

En outre, la rigidité des principes comptables empêche le bilan de rendre en

compte de la réalité économique de l’entreprise. C’est ainsi que des immobilisations

importantes financées par le crédit-bail concourent à l’activité et à la formation du

résultat de l’entreprise, mais n’apparaissent pas dans ses actifs, en raison de la

conception juridique ou patrimoniale du bilan. De la même façon, l’application du

principe de prudence introduit des biais, et fausse ainsi l’analyse de certains ratios. A

cet égard, il est important de rappeler le caractère fondamental de divers retraitements,

à la fois au niveau du bilan et du C.P.C de l’entreprise.

Enfin, certains dirigeants soucieux de donner à leur entreprise une image

attractive ou d’atténuer l’imposition de leur entreprise manipulent l’information

comptable et font de l’habillage du bilan. On peut voir les pratiques les plus

fréquentes de manipulation du résultat imposable (ce qui peut faire l’objet d’une

répression pénale) :

o Absence d’amortissements ou amortissements insuffisants pour

dégager des bénéfices fictifs ou minimiser une perte ;

o Constitution des provisions injustifiées pour reporter sur d’autres

exercices le paiement de l’impôt, ou au contraire non constitution de

provisions pour gonfler le résultat ou réduire la perte et améliorer la

présentation ;

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 73: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

o Majoration ou minoration des stocks pour moduler le résultat de

l’exercice;

o Maintien à l’actif de créances irrécouvrables, modification des

méthodes comptables, accroissement des comptes courants d’associés

juste avant la clôture des comptes.

Ces manipulations visent soit à présenter une situation financière mirifique de

l’entreprise alors que la réalité est désastreuse, soit à se soustraire au paiement de

l’impôt en introduisant de sérieuses entorses dans la sécurité et la fiabilité de

l’information comptable.

2) Les ratios et les stratégies d’entreprise :

Une entreprise investit et lance un nouveau produit qui va lui permettre de se

positionner en leader sur son marché et de réaliser des bénéfices très importants dans

un délai de deux à trois ans. Il est clair que les ratios calculés avant cette échéance ne

sauront renseigner l’analyste financier, ni sur les profits à venir.

3) Les ratios et le facteur humain :

Bien des entreprises ne doivent leur succès ou leur situation florissante qu’à un

seul dirigeant ou à une petite équipe en place. Ceci est particulièrement vrai pour les

Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E). En l’absence d’une structure de relève

crédible et compétente, il suffit que l’animateur principal décède pour que les tiers

s’inquiètent et que l’avenir de l’entreprise s’assombrisse. Ce type de situation échappe

complètement aux ratios élaborés à partir de données chiffrées.

4) Les ratios et les stratégies de groupe :

Les ratios calculés pour une entreprise considérée isolément et éventuellement

comparés à ceux d’une entreprise concurrente peuvent paraître bons ou mauvais.

Même si l’entreprise fait partie d’un groupe, leur signification sera assez relative car

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 74: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

ils n’expriment plus le résultat d’une stratégie propre à l’entreprise, mais celui d’une

stratégie de groupe qui peut en être éloignée.

Malgré les diverses imperfections et déformations qui caractérisent

l’information comptable, la méthode des ratios demeure l’instrument privilégié de

l’analyse financière statique. Aussi, cette méthode doit elle être complétée par les

approches basées sur les flux, qui ont le mérite de mettre en évidence d’une manière

dynamique tous les flux financiers qui traversent l’entreprise.

B. Analyse Financière dynamique : Capacité

d’Autofinancement, et Tableau de Financement.

Pour se maintenir et se développer, l’entreprise doit procéder à des

investissements de renouvellement ou d’expansion, faire face à la dépréciation de ses

actifs et à des risques divers et assurer le financement de son Besoin en Fonds de

Roulement.

Pour ce faire, l’entreprise dispose d’un ensemble de ressources dont l’origine

peut être externe (augmentation de capital, dettes de financement, …etc.) ou interne

(Fonds Propres). S’agissant des ressources internes, ce sont celles qui sont sécrétées

par l’exploitation de l’entreprise et qui sont désignées par les vocables de Capacité

d’Autofinancement et d’Autofinancement.

a. Mesure et signification de la Capacité d’Autofinancement

(C.A.F) :

Le Plan Comptable Marocain définit la Capacité d’Autofinancement comme

une ressource de financement générée par l’activité de l’exercice, avant toute

affectation du Résultat Net, et calculée selon les dispositions indiquées dans l’E.S.G.

Pour bien cerner cette notion, il convient d’en examiner le mode de calcul.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 75: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

1) Le calcul de la Capacité d’Autofinancement à partir le Résultat

Net (méthode indirecte29) :

La méthode indirecte n’est autre qu’une manière rapide de calculer la Capacité

d’Autofinancement le principe est le suivant : le Résultat Net représenterait la

liquidité si tous les produits étaient encaissables et toutes les charges décaissables

puisqu’il n’en est rien, il suffit de corriger le Résultat Net de toutes les charges et tous

les produits calculés pour retrouver la liquidité.

Le P.C.M propose de calculer la Capacité d’Autofinancement à partir du

Résultat Net comme suivant30 :

Le calcul de la C.A.F à partir du Résultat Net participe d’une approche

résolument microéconomique, orientée davantage vers les décideurs privés et les

29 Jacques TEULIE & Patrick TOPSACALIAN, "Finance", Edition VUIBERT, 3ème édition, Paris 2000, P. 123/124.30 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.151.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Capacité d’Autofinancement

=

Résultat Net de l’exercice (+ bénéfice, - perte)

+

Dotations de l’exercice autres que celles relatives aux actifs, aux passifs

circulants et à la Trésorerie (Dotations d’Exploitation, Financières, et Non

Courantes

-

Reprises sur Amortissements, sur Provisions (autres que celles relatives au

actif et au passif circulants et à la trésorerie) et sur les subventions

-

Produits de Cessions d’Immobilisations

+Valeur Nette d’amortissement des immobilisations cédées ou retirées de l’actif

Capacité d’Autofinancement

=

Résultat Net de l’exercice (+ bénéfice, - perte)

+

Dotations de l’exercice autres que celles relatives aux actifs, aux passifs

circulants et à la Trésorerie (Dotations d’Exploitation, Financières, et Non

Courantes

-

Reprises sur Amortissements, sur Provisions (autres que celles relatives au

actif et au passif circulants et à la trésorerie) et sur les subventions

-

Produits de Cessions d’Immobilisations

+Valeur Nette d’amortissement des immobilisations cédées ou retirées de l’actif

Page 76: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

banquiers familiers avec la notion de Cash-flow, qui est un concept simple à utiliser et

à intégrer. Cependant, l’assimilation abusive de la C.A.F à la notion de Cash-flow,

c'est-à-dire de trésorerie immédiatement disponible, peut conduire à des erreurs

d’appréciation. En fait, la C.A.F correspond au potentiel généré par l’activité normale

de l’entreprise pour :

o Financer ses investissements de renouvellement (dotations aux

amortissements) et d’expansion (bénéfices non distribués) ;

o Faire face à la dépréciation de l’actif immobilisé (dotations aux

provisions) ou à des risques et des charges probables (provisions

probables pour risques et charges) ;

o Assurer la rémunération des apporteurs de capitaux (dividendes).

On remarque que les résultats de cessions d’actif immobilisé ne sont pas pris

en compte, bien qu’ils constituent un flux, dans la mesure où la C.A.F ne prend pas en

considération que les opérations trouvant leur origine dans l’activité ordinaire de

l’entreprise. Elle mesure davantage la capacité de l’entreprise à dégager un

Autofinancement par son activité ordinaire que l’Autofinancement potentiel généré

par l’ensemble des opérations de l’exercice.

2) Le calcul de la C.A.F à partir de l’E.B.E (méthode directe31) :

Cette méthode fondée sur l’idée de flux de liquidité consiste à rajouter ou à

retrancher de l’E.B.E toutes les autres variables du C.P.C qui représentent des

encaissements ou des décaissements réels ou potentiels (hormis les cessions

d’immobilisations). Il est peut être bon de rappeler à ce stade que les Dotations aux

Amortissements et Provisions et les Reprises sur Amortissements et Provisions sont

des variables calculées n’impliquant aucun mouvement de fonds. Donc, il est

31 Op. Cite, Jacques TEULIE & Patrick TOPSACALIAN, "Finance", Edition VUIBERT, 3ème édition, Paris 2000, p.122.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 77: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

recommandé à titre d’analyse et de contrôle de calculer la C.A.F selon une méthode

soustractive à partir de l’E.B.E. le schéma de calcul est le suivant32 :

Schéma de calcul de la C.A.F à partir l'E.B.E :

Le calcul de la C.A.F selon la méthode soustractive à partir de l’E.B.E

s’inscrit davantage dans une démarche macroéconomique chère aux comptables

nationaux. La C.A.F constitue dans un reliquat plutôt qu’un agrégat comme dans la

méthode précédente.

32 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.152.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Capacité d’Autofinancement=

E.B.E ou I.B.E-

Charges décaissables :

Autres charges d’exploitation.Charges financières (sauf dotations sur actif immobilisé et

financement permanent).Charges non courantes (valeur net d’amortissement des

immobilisations cédées et dotations sur actifs immobilisé ou sur financement permanent).

Impôt sur les résultats+

Produits encaissables :

Autres produits d’exploitation.Transferts de charges d’exploitation.

Produits financiers (sauf reprises sur provisions réglementées ou sur provisions durables et reprises sur amortissements).

Produits non courants (sauf produits de cessions d’immobilisations, reprises sur subventions d’investissement et reprises sur provisions

durables ou réglementées).

Capacité d’Autofinancement=

E.B.E ou I.B.E-

Charges décaissables :

Autres charges d’exploitation.Charges financières (sauf dotations sur actif immobilisé et

financement permanent).Charges non courantes (valeur net d’amortissement des

immobilisations cédées et dotations sur actifs immobilisé ou sur financement permanent).

Impôt sur les résultats+

Produits encaissables :

Autres produits d’exploitation.Transferts de charges d’exploitation.

Produits financiers (sauf reprises sur provisions réglementées ou sur provisions durables et reprises sur amortissements).

Produits non courants (sauf produits de cessions d’immobilisations, reprises sur subventions d’investissement et reprises sur provisions

durables ou réglementées).

Page 78: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Selon la méthode soustractive, le caractère potentiel ou théorique de la C.A.F

apparaît clairement, car elle s’obtient par la différence entre les produits encaissables

et non calculés et les charges décaissables et non calculées. En fait, la C.A.F

correspond à la différence entre les produits encaissés et les charges effectivement

décaissées si et seulement s’il n’existe pas de décalage de trésorerie, c'est-à-dire si les

produits et les charges se traduisent par des encaissements et les décaissements

immédiats et intégraux.

3) Mesure et signification de l’Autofinancement :

L’Autofinancement constitue le ‘surplus monétaire (ressource) généré par

l’entreprise et conservé durablement pour assurer le financement de ses activités’. On

le calcule en rattachant de la C.A.F les distributions ou retraits de bénéfices intervenus

au cours de l’exercice. Il se calcul comme suit33 :

Cette définition montre que la C.A.F constitue le maximum de ressources que

l’entreprise pourrait consacrer à l’Autofinancement (A.T), en l’absence de distribution

de dividendes.

4) Analyse critique des concepts de Capacité d’Autofinancement et

d’Autofinancement :

La Capacité d’Autofinancement :

La C.A.F constitue un indicateur central du diagnostic financier de la

rentabilité de l’entreprise. La C.A.F, qui est le solde des produits encaissables et des

charges décaissables, représente le plafond que l’entreprise peut consacrer au

paiement des charges autres que celles liées à la réalisation des ventes. Une C.A.F

négative est le signe que l’exploitation engendre plus de dépenses que de recettes,

33 Op. Cite, R.BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’entreprise Tome1", Edition GAETAN MORIN MAGHREB 2007, p.161.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Autofinancement = C.A.F – Bénéfices (dividendes pour les S.A) distribués au cours de l’exercice

Autofinancement = C.A.F – Bénéfices (dividendes pour les S.A) distribués au cours de l’exercice

Page 79: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

cette situation étant très risquée pour l’équilibre financier à terme de l’entreprise. A

contrario, une C.A.F positive mesure l’aptitude de l’entreprise à financer par ses

propres ressources les besoins financiers liés à sa pérennité et à son développement

(dividendes, investissements ; remboursements de dettes).

Malgré son intérêt, la C.A.F n’est plus parfaite et n’est pas exempte de

critiques qu’on peut citer par exemple :

o On peut tout d’abord relever son caractère hétérogène, dans le sens où

elle contient des éléments qui ont supporté l’impôt sur les résultats

alors que d’autres ont été dotés franchises d’impôts. La C.A.F se

trouve donc amélioré durant les exercices de dotations importantes aux

amortissements et aux provisions, et il est possible d’arriver à une

situation paradoxale d’amélioration de la C.A.F et de détérioration de

la trésorerie de l’entreprise ;

o De la même façon, la C.A.F intègre aussi bien les éléments courants

que les éléments non courants, à l’exclusion des opérations liées aux

cessions d’actifs qui ont été neutralisés. Aussi, une bonne appréciation

du potentiel de l’entreprise doit elle être fondée sur une séparation de

notions de C.A.F courante et de C.A.F non courante, avec une

distinction entre les dotations aux amortissements et provisions

courantes et non courantes, et entre les impôts sur les résultats

courants et non courants. …etc.

L’Autofinancement :

Avantages :

L’A.T présente des avantages certains sur un plan stratégique et sur un plan

financier :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 80: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

o Sur le plan stratégique : l’A.T confère à l’entreprise des degrés de

liberté en matière de choix d’investissements ;

o Sur le plan financier : l’A.T constitue un facteur d’indépendance

financière appréciable. Il permet à l’entreprise de limiter le recours à

l’endettement (jugé très coûteux) et améliore donc sa rentabilité, en

réduisant le poids des charges financières. De plus, l’amélioration de la

situation nette de l’entreprise s’accompagne généralement d’une

appréciation par le marché de la valeur boursière de l’action pour les

sociétés cotées.

Comme le cas de la C.A.F, l’A.T a des limites. Voici les principaux

inconvénients qu’on peut citer :

o Diminution des bénéfices distribués ;

o Il est souvent insuffisant pour financer les grands investissements ;

o Apparence gratuite de l’autofinancement peut entraîner des

investissements dont la rentabilité est nulle.

b. L’analyse financière dynamique : Tableau de Financement :

Alors que l’analyse financière statique basée sur le bilan permet de fonder une

opinion sur l’équilibre financier et la situation de trésorerie de l’entreprise à un

moment donné, l’analyse des flux financiers vient compléter le diagnostic par une

approche plus dynamique des mouvements financiers de l’entreprise au cours de

l’exercice. Les flux financiers n’apparaissent explicitement ni dans le bilan, qui donne

une photographie de l’entreprise à un moment donné, ni dans le C.P.C qui regroupe

les flux réels de la période. Aussi, les analystes financiers recourent au Tableau de

Financement qui met en évidence l’évolution financière de l’entreprise au cours de

l’exercice en décrivant les ressources dont elle a disposé et les emplois qu’elle en a

effectués. L’introduction du Tableau de Financement dans le Plan Comptable

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Marocain (P.C.M), vient donc consacrer l’analyse des flux. La reconnaissance dont

bénéficie aujourd’hui le Tableau de Financement au plan international montre à

l’évidence l’intérêt réel de ce document en vue de l’appréciation de la variation du

patrimoine et de la situation de l’entreprise.

1) L’intérêt du Tableau de financement :

Le Tableau de financement fait ressortir les mouvements financiers intervenus

au cours d’un exercice, c'est-à-dire les ressources nouvelles dont l’entreprise a disposé

et les emplois auxquels elle a procédé.

En règle générale, tout accroissement d’un élément de l’actif (variation

positive) et toute baisse d’un élément du passif (variation négative) constituent des

emplois. A contrario, toute augmentation d’un poste du passif (variation positive) et

toute diminution d’un poste de l’actif (variation négative) représentent une ressource :

Les accroissements d’actifs sont des emplois qui correspondent à des

investissements à long terme ou à l’acquisition de biens physiques et financiers faisant

partie de l’actif circulant. Les diminutions d’actifs constituent des ressources et

correspondent à un échange de biens contre des créances ou de la monnaie.

Les accroissements du passif constitue des ressources et correspondent à des

apports de fonds (augmentation de capital par exemple) et à l’enregistrement de dettes

(fournisseurs, concours bancaires, etc.). Quant aux diminutions du passif, elles

correspondent à une diminution de capitaux propres ou à un remboursement de dettes.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

2) La présentation fonctionnelle du tableau de financement :

Le tableau de financement proposé par le P.C.M, s’intéresse à l’ensemble des

activités de l’entreprise, et permet d’expliquer l’évolution de l’équilibre financier et

de la situation patrimoniale de l’entreprise, à travers l’évolution de la variation du

Fonds de Roulement Fonctionnel (F.R.F). L’évolution de la variation du Besoins en

Fonds de financement Global (B.F.G) permet d’établir la relation fondamentale de la

trésorerie34:

La construction du tableau de financement obéit donc aux principes de

l’analyse fonctionnelle préconisée par le Code Général de Normalisation Comptable

(C.G.N.C). Avant de procéder à la présentation du contenu du tableau de financement,

voici au début les retraitements prévus par le Plan Comptable Marocain (P.C.M).

3) Les retraitements nécessaires :

Le Tableau de Financement est un document qui répond davantage à des

considérations économiques que comptables. C’est pourquoi certaines neutralisations

et/ou reclassements doivent être effectuées pour limiter l’analyse aux seuls flux de

fonds qui correspondent à des mouvements financiers réels. Ainsi, sont exclus du

tableau de financement tous les mouvements qui ne constituent pas de flux, tels que

les écarts de conversion, les écarts de réévaluation, les virements de compte à compte,

etc.

Les Ecarts de conversion actif ou passif :

34 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, MAGHREB 2007, p.272.

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Variation Trésorerie = Variation F.R.F – Variation B.F.GVariation Trésorerie = Variation F.R.F – Variation B.F.G

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Comme on l’a déjà vu, les créances et les dettes libellées en devises sont

converties au cours de change à la clôture de l’exercice, et des écarts de conversion

sont constatés soit à l’actif en cas de pertes de change latentes, soit au passif en cas de

gains de change latents. La constatation de ces plus ou moins-value ne correspond à

aucun mouvement réel de fonds (emploi ou ressource), et c’est la raison pour laquelle

les dettes et les créances doivent être ramenées à leur valeur d’origine en dirhams :

cette neutralisation s’effectue par la contre-passation des écritures comptables ayant

constaté les écarts de conversion ;

Les Ecarts de réévaluation :

La réévaluation d’actifs, qui est une dérogation au principe du coût historique

se traduit par l’accroissement d’un actif et l’inscription corrélative d’un écart de

réévaluation au passif. Or, cette opération purement patrimoniale n’entraîne aucun

flux. Aussi, la neutralisation porte sur l’écart de réévaluation, qui figure au passif, et

qui correspond à la différence entre la valeur actuelle et la valeur nette comptable des

actifs en cause. On diminuera donc à la fois les capitaux propres de l’entreprise et la

valeur nette des immobilisations.

La prime de remboursement des obligations :

Les reclassements des primes de remboursement des obligations consiste à

diminuer le montant des emprunts obligataires au passif de la valeur nette des primes

de remboursement inscrite à l’actif dans les immobilisations en non-valeurs.

Les virements de compte à compte :

Les virements de poste à poste n’entraînent pas de flux et par conséquent ne

doivent pas être pris en considération. C’est le cas par exemple des virements d’un

poste d’immobilisations en cours à un poste d’immobilisations, des mouvements de

capitaux propres qui ne correspondent pas à des flux (résultat de l’exercice et

incorporation au capital de sommes prélevées sur les réserves ou sur l’écart de

réévaluation par exemple).

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4) La structure du Tableau de Financement :

Le Tableau de Financement du P.C.M comporte deux parties : la Synthèse des

Masses du bilan et le tableau des Emplois et Ressources.

LA SYNTHESE DES MASSES DU BILAN :

La Synthèse des Masses du bilan est un tableau établi sur deux exercices, à

partir des montants nets du bilan fonctionnel avant répartition des résultats. 

Tableau de Financement de l’exercice (modèle normal)   : Synthèse des Masses 35 .

Synthèse des Masses

Masses Exercice

a

Exercice

b

Variations a – b

Emplois

c

Ressources

d

=

1

2

3

Financement Permanent

Moins l’actif immobilisé

Fonds de Roulement Fonctionnel (1- 2)(A)

OuOu

Ou

=

4

5

6

Actif circulant

Moins Passif Circulant

Besoin de Financement Global (4 – 5) (B)

OuOu

Ou

35 Op. Cite, , Professeur Abdelkarim MOUSSA," Cours d’analyse Financière", Université Sidi Mohamed BenAbdilah, 2005/2006, p.133.

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7 Trésorerie Nette (Actif – Passif) (A – B) Ou

Ce tableau permet de mettre en évidence les variations constatées entre deux

exercices qui correspondent soit à des emplois financiers, soit à des ressources de

financement :

Si la variation du financement permanent › la variation de l’actif immobilisé

Variation du F.R.F (A) = Ressource Nette

Si la variation du financement permanent ‹ la variation de l’actif immobilisé

Variation F.R.F (A) = Emploi Net

Si la variation de l’actif circulant hors trésorerie › la variation du passif circulant hors trésorerie

Variation B.F.G (B) = Emploi Net

Si la variation de l’actif circulant hors trésorerie ‹ la variation du passif circulant hors trésorerie

Variation B.F.G (B) = Ressource Nette

La variation de la trésorerie nette, qui s’obtient horizontalement par la

différence entre la trésorerie active et la trésorerie passive, peut être calculée

verticalement par la différence entre la variation du F.R.F et la variation du B.F.G.

LE TABLEAU DES EMPLOIS ET RESSOURCES :

Le Tableau du Financement présente pour deux exercices quatre masses

successives :

Les ressources stables et les emplois stables de l’exercice exprimés en terme

de flux ;

La variation du B.F.G et la variation de la trésorerie nette exprimées en termes

de variation nette globale.

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Tableau de Financement de l’exercice (modèle normal)   : Suite 36

Emplois et Ressources

Exercice Exercice précédent

Emplois Ressources emplois Ressources

I

Ressources stables de l’exercice (flux)

Autofinancement (A)Capacité d’AutofinancementDistribution de bénéfices

Cessions et réductions d’immobilisations (B)Cessions d’immobilisations incorporellesCessions d’immobilisations corporellesCessions d’immobilisations financièresRécupérations sur créances immobilisées

Augmentation des capitaux propres et assimilés (C)Augmentation de capital, apportsSubventions d’investissement

Augmentation des dettes de financement (D)(nettes de primes de remboursement)

TOTAL 1 Ressources Stables (A+B+C+D)

36 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, MAGHREB 2007, p.55.

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Emplois et Ressources (suite)

II

Emplois stables de l’exercice (flux)

Acquisitions et augmentations d’immobilisations (E)Acquisitions d’immobilisations incorporelles Acquisitions d’immobilisations corporellesAcquisitions d’immobilisations financièresAugmentation des créances immobilisées

Remboursent des capitaux propres (F)Remboursement des dettes de financement (G)Emplois en non valeurs (H)

TOTAL 2 Emplois Stables (E+F+G+H)

Variation du Besoin de Financement Global (B.F.G) ou ou

Variation de la Trésorerie ou ou

Total Général

Les Ressources et les Emplois stables de l’exercice   :

Les ressources stables de l’exercice comprennent l’Autofinancement, les

cessions et réductions d’immobilisations, l’augmentation des capitaux propres et

assimilés, l’augmentation des dettes de financement.

L’AT constitue le moyen de financement interne privilégié de

l’entreprise. Il traduit un surplus monétaire qui représente un potentiel

de liquidités. Rappelons que l'autofinancement est calculé par la

différence entre la C.A.F et les dividendes mis en paiement en cours de

l'exercice ;

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Les cessions d'immobilisations apparaissent au niveau du C.P.C en

produits non courants. On retient dans le tableau de financement le flux

du prix de cession qui représente une ressource définitive pour

l'entreprise. A noter que les cessions d'immobilisations financières

portent sur les titres de participation et les autres titres immobilisés,

alors que les réductions d'immobilisations concernent les prêts

immobilisés et les autres créances financières (dépôts, …etc.) ;

On retient en ressources les augmentations de capital en nature ou en

numéraire, primes d'émission, de fusion ou d'apport comprises ;

Parmi les augmentations de capitaux propres assimilés, on prend en

compte les subventions d'investissement pour le montant perçu ou à

recevoir ;

En ce qui concerne l'augmentation des dettes de financement, il s'agit

des nouveaux emprunts (obligataires ou non) à plus d'un an, des

avances, dettes, dépôts et cautionnements nouveaux acquis au cours de

l'exercice.

Les emplois stables de l'exercice comprennent les acquisitions et

augmentations d'immobilisations, le remboursement des capitaux propres, le

remboursement des dettes de financement, les emplois en non-valeurs.

Le détail des acquisitions et augmentations d'immobilisations par

l'entreprise ;

Le remboursement des capitaux propres correspond à des réductions de

capital, qui se traduisent par des sorties monétaires. De fait, en sont

exclus les réductions de capital par imputation de pertes ;

Le remboursement des dettes de financement correspond aux

remboursements des emprunts, avances, dépôts et cautionnements, et

dettes diverses de l'entreprise ;

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Les non-valeurs figurent dans le tableau de financement car elles

correspondent à de véritables sorties monétaires.

LE B.F.G et la Trésorerie Nette de l'entreprise

Alors que les emplois et les ressources stables de l'exercice sont repris dans le

Fableau de Financement pour leur valeur brute, le B.F.G et la Trésorerie Nette sont

représentés par les montants nets calculés et consignés dans la Synthèse des Masses

du bilan.

5) L'interprétation du Tableau de Financement :

Le Tableau de Financement constitue pour l'analyste financier un document

essentiel, en particulier quand il est pluriannuel. Il permet tout d'abords d'apprécier la

politique d'investissement et de financement de l'entreprise, et de s'assurer que

l'équilibre financier de l'entreprise est satisfaisant, en vérifiant que le F.R.F permet de

faire face au Besoin de Financement Global de l'entreprise.

Le tableau de financement traduit donc une synthèse de la politique financière

poursuivie par l'entreprise et peut être exploité de diverses manières :

Expression en valeurs relatives des diverses composantes du tableau

par rapport au total pour une approche globale ;

Analyse fine de la structure et de l'évolution des emplois en général et

des catégories d'investissements en particulier pour identifier la

stratégie de croissance (interne ou externe) ;

Appréciation de la politique de désinvestissement ;

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Analyse de la politique d'investissement de l'entreprise, de son degré

d'autonomie financière et du taux d'autofinancement de ses

investissements ;

Appréciation de la politique de dividendes de l'entreprise.

A titre indicatif, les ratios suivants peuvent être directement calculés à partir

de la synthèse des masses du bilan et/ou du tableau d'Emplois et de Ressources37 :

6) Les limites du tableau de financement :

Le tableau de financement recèle de nombreuses informations, et constitue à

ce titre un instrument valable d'analyse de la gestion financière de l'entreprise.

Cependant, ce document n'échappe pas à des critiques en raison de ses insuffisances.

37Op. Cite, R.BELKAHIA & H.OUDAD, "Finance d'entreprise Tome1", Edition GAËTEN MORIN, MAGHREB 2007, p.277.

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Autofinancement C.A.F Dettes de Financement Ou Total Ressources Total Ressources Total Ressources

Acquisition et augmentation d'immobilisations Distribution de bénéfices

Total emplois C.A.F

Variation F.R.F

Variation B.F.G

Remboursement dettes de financement Remboursement dettes de financement

Ou C.A.F Autofinancement

Autofinancement C.A.F Dettes de Financement Ou Total Ressources Total Ressources Total Ressources

Acquisition et augmentation d'immobilisations Distribution de bénéfices

Total emplois C.A.F

Variation F.R.F

Variation B.F.G

Remboursement dettes de financement Remboursement dettes de financement

Ou C.A.F Autofinancement

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

La première limite de ce document est tout d'abord conceptuelle en raison des

notions de C.A.F et de F.R.F qui sont avant tout des indicateurs comptables.

La C.A.F est un concept hybride, dans le sens où elle est à la fois calculée

avant rémunération des capitaux propres (dividendes), mais après rémunération des

dettes financières (charges financières), et non pertinente dans la mesure où elle ne

traduit qu'un potentiel de trésorerie, rarement disponible en pratique, du fait des

variations positives du B.F.R de l'entreprise.

Le concept de Fonds de Roulement Fonctionnel (F.R.F) n'est également pas

exempt de critiques, du fait de l'ambiguïté de la notion de stabilité des ressources.

Ainsi, par exemple, la partie à moins d'un an d'un emprunt est considérée comme

stable, alors que des crédits de trésorerie revolving ne sont pas considérés comme

stables, même s'ils sont permanents en pratique. Il y a également lieu de signaler la

cœxistence des notions de F.R.F et de Fonds de Roulement Financier ou Permanent,

qui ne peut que nuire à l'intérêt de ce concept dans la mesure où leur contenu est

sensiblement différent.

D'autres limites existent. Elles concernent le retraitement des opérations de

crédit-bail, qui n'a pas été prévu par le P.C.M, et les titres et valeurs de placement qui

sont classés dans le Besoin de Financement Global (B.F.G), alors qu'ils constituent

dans beaucoup des cas de véritables placements de trésorerie.

Enfin, on parle de l'absence de distinction au niveau du Besoin de

Financement Global, entre les opérations d'exploitation et les opérations hors

exploitation.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Dans ce deuxième chapitre, on a pu soulever l’importance de certains concepts

qui expriment et qui simplifient la notion d’équilibre financier, tels que le Fonds de

Roulement et le Besoin en Fonds de Roulement, tout en montrant la différence qui

existe entre ces deux concepts et les deux autres concepts dits Fonds de Roulement

Fonctionnel et Besoin de Financement Global, cette différence qui trouve son origine

dans l’approche utilisé pour déterminer chacun de ces éléments, qu’elle soit

fonctionnelle (bilan) ou financière (bilan financier). On a exposé encore, les

différentes méthodes de calcul de ces grandeurs tout en mentionnant pourquoi le faire.

En outre, la détermination du Fonds de Roulement, du Besoin en Fonds de

Roulement, et de la Trésorerie Nette a nécessité de soulever ce lien qui existe entre

l’analyse financière et le Fonds de Roulement.

Après avoir exposé et expliquer la notion d’équilibre financier, il s’avère

important et obligatoire de montrer théoriquement comment se fait l’analyse de

l’équilibre financier ou autrement dit comment peut on analyser l’équilibre financier

en utilisant les données des états de synthèse ? La réponse était présentée par deux

méthodes connues et citées par la plupart des analystes et des auteurs de la matière à

savoir : la méthode des Ratios, et la méthode des Flux Financiers représentée par le

Tableau de Financement qu’on l’a précédé par une exposition de ce qu’est la Capacité

d’Autofinancement. La première méthode est dite statique ou externe puisqu’elle

utilisé par des analystes externes de l’entreprise leur permettant de fonder une opinion

sur l’équilibre financier et la situation de trésorerie de l’entreprise à un moment

donné. L’analyse des flux financiers vient compléter le diagnostic par une approche Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E

Marocaine

Page 93: analyse financière et diagnostic

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plus dynamique des mouvements financiers de l’entreprise au cours de l’exercice. Les

flux financiers n’apparaissent explicitement ni dans le bilan, qui donne une

photographie de l’entreprise à un moment donné, ni dans le C.P.C qui regroupe les

flux réels de la période. La deuxième méthode est dite dynamique ou interne, parce

qu’elle menée par l’analyste financier de l’entreprise elle-même

Chapitre 3 :

Etude de cas : cas d'une Petite et Moyenne Entreprise

Dans ce troisième chapitre, on va se référer aux deux premiers chapitres, et

aux annexes situées à la fin de ce mémoire pour bien illustrer et coller la théorie avec

la réalité économique. Ces annexes appartiennent à une Entreprise de taille moyenne

(P.M.E), et qui travaille dans le domaine public par l'installation électrique dans le

milieu rural.

On va commencer par une définition de l'entreprise cible, tout en cachant son

nom et son siège pour garder la confidentialité des données et le secret du métier, en

citant son capital, sa taille, son chiffre d'affaires, son secteur, …etc. Ensuite, on

appliquera ce qu'on vient d’exposer théoriquement dans les deux premiers chapitres,

pour interpréter les différents résultats et les différentes grandeurs et rapports réalisés

par cette entreprise durant deux exercices d’activité. Les données, les tableaux, et les

différents états de synthèse des deux exercices sont trouvés à la fin de ce mémoire, et

on va les utiliser pour décortiquer ce qui nous semble nécessaire pour compléter ce

travail.

À la fin, on essaiera de donner quelques remarques, recommandations, pour

conclure ce modeste travail qu'on a essayé de le rendre simple mais stimulant son

lecteurs à réfléchir sur ce thème qu'on juge d'actualité et d'importance, et dans lequel

on a trouvé pas mal de difficultés conceptuelles et professionnelles.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Section 1 : Introduction à l'Analyse Financière.

Définition de l'entreprise :

Nom : x (confidentiel).

Siège : MAROC.

Capital social ou personnel : 800 000,00 Dirhams.

Taille : Petite et Moyenne Entreprise.

Chiffre d'affaires : 9 442 890,92 Dirhams.

Secteur : Marché publique, l'électrification du milieu rural, autrement dit B.T.P.

Statut juridique : Société à Responsabilité Limitée (S.A.R.L).

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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I. Le Diagnostic Financier (D.F)

A. Le Diagnostic Financier :

Le diagnostic peut être définit comme étant : "une démarche qui s'appuie sur

l'examen critique de l'information comptable et financière fournie par les dirigeants de

l’entreprise à destination des tiers, et qui commence par la collecte des informations,

l’analyse attentive de ces informations, et la mise en œuvre des indicateurs

significatifs.

a. Objectifs du Diagnostic Financier :

La réponse à la question de pourquoi le diagnostic financier peut être résumée

comme suit :

- L'équilibre financier : deux méthodes pour le déterminer soit la méthode

statique (externe ou encore traditionnelle), soit par la méthode dynamique

(interne ou encore contemporaine) ;

- La rentabilité : l'objectif est de juger si l'entreprise a réalisé des

investissements rentables par rapport aux capitaux engagés.

b. La démarche de Diagnostic financier :

La démarche peut être schématisée comme suit :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

La collecte des informations

La collecte des informations

Externe : Bilan, C.P.C, tableaux,… etc.

Interne : informations

complémentaires.

Page 96: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

c. Les types du diagnostic :

B. Les objectifs du Diagnostic Financier :

Les objectifs se diffèrent, de l'entreprise elle-même qui utilise l'information

financière pour avoir des décisions financières adéquates, aux tiers qui veulent porter

un jugement sur la situation financière de l'entreprise. On peut résumer ces différents

objectifs comme suit :

- L'entreprise : l'objectif de l'entreprise en exploitant l'information

financière est d'arriver à prendre les décisions financières jugées

satisfaisantes et adéquates, en ce qui concerne les deux politiques

d'investissement et de financement;

- Les tiers : leurs objectifs diffèrent, les actionnaires et les

épargnants cherchent une grande rentabilité avec un moindre

risque. Par contre, les prêteurs cherchent plus de garanties que de

profits, ainsi les salariés cherchent à participer à la répartition de

richesses et de la V.A.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

L’analyse de ces informations 

L’analyse de ces informations 

Points forts

Points faibles

La sélection des indicateurs significatifs 

La sélection des indicateurs significatifs 

Ratios, …etc.

Types de D.G

Types de D.G

Check Up

Curatif

Page 97: analyse financière et diagnostic

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C. Introduction à la comptabilité : par l’approche

financière.

a. Qu’est qu’un bilan ?

On peut définir le Bilan en tant qu'un flash permettant de visualiser ou de

décrire dans un moment donné ce que l'entreprise détient (Passif ou Ressources) et ce

qu'elle doit (Actif et Emplois). Il joue un rôle primordial et majeur dans l’ana lyse

financière de l’entreprise, et c’est à partir de lui qu’on puisse comprendre les autres

états de synthèse.

b. L'actif du bilan :

L’Actif Immobilisé (A.I)  :

En se référent à l'annexe 1 qui désigne l'Actif de l'entreprise, on trouve que

l'A.I est de 3 632 814,01 DHs alors qu'il était pour l'exercice précédent de 2 297

693,75 DHs, c'est-à-dire une variation positive de 58,10% entre les deux exercices.

En détaillant l'A.I, on trouve que l'entreprise n'a pas d'Immobilisations en Non

Valeurs, les Immobilisations Incorporelles constituent 0.01% avec un montant de

941,57 DHs. Par contre, la majorité est formée par les Immobilisations Corporelles

qui représentent 99,99% (100% pour l'exercice précédent) de l'A.I dont la grande

partie sont des Constructions (1 650 971,07DHs). Ainsi qu'une absence des

Immobilisations Financières 0DHs, puisque l'entreprise est une P.M.E non cotée et

locale ce qui justifie encore l'absence d'Ecarts de Conversion Actif 0DHs. Enfin, on

constate que l'A.I représente par rapport au total général d'Actif plus de 54%.

L'Actif Circulant (A.C) :

L'annexe 1 montre cette fois ci que l'A.C est d'un montant total de 2 404

565,49 DHs et 855 369,99 DHs pour l'exercice précédent, c'est-à-dire une variation

positive de plus de 180%. L'A.C qui comporte les Stocks, qui sont d'un montant de 41

700,00 DHs qui n'a pas varié, représentant 1,73% du total d'A.C, et qui est formé en

totalité par les Matières et Fournitures Consommables, avec une absence totale des

Marchandises 0DHs, des Produits en Cours 0DHs, des Produits Intermédiaires 0DHs,

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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et des Produits Finis 0DHs (ce n'est plus une entreprise commerciale ou industrielle

mais d'installation électrique BTP). Pour la deuxième composante de l'A.C à savoir

les Créances de l'A.C, celles-ci sont d'un montant de 2 362 865,49 DHs (pour

l'exercice précédent 813 669,99 DHs) avec un pourcentage de plus de 98% du total

d'A.C dont la grande majorité est réservée aux Clients et Comptes Rattachés (1 868

982,99 DHs) et Etat – Débiteur (490 721,40DHs). Pour les deux composantes qui

restent qui sont les Titres et Valeurs de Placement, et les Ecarts de Conversion Actif

(Eléments circulants) sont nuls pour les raisons citées auparavant. Enfin, l'A.C

représente presque 36% du total général d'Actif.

La Trésorerie Active (T.A) :

Pour la Trésorerie Active, qui est les moyens de règlement disposés par

l'entreprise, elle est d'un montant de 683 324,71 DHs et de 789 214,99 DHs pour

l'exercice précédent c'est-à-dire une variation négative de -13.41%. Elle est composé

en général par les Chèques et Valeurs à encaisser soit un montant de 670 248,81 DHs

c'est-à-dire plus de 98% du total de la T.A, les Banques et C.C.P sont nuls, et la

Caisse, régies d'avances et accréditifs avec un montant de 13 075,90 DHs soit Presque

2% de la T.A. cette dernière représente plus de 10% du total général d'Actif.

Le total général de l'Actif pour cet exercice est de 6 720 704,21 DHs, soit une

progression de plus de 58% par rapport à l'exercice précédent qui était d'un montant

total de 3 942 278,73 DHs, cela veut dire que l'activité de l'entreprise a évolué d'un

exercice à l'autre.

c. Le passif du bilan.

Le Financement Permanent (F.P) :

Comme on a exposé dans la partie théorique, le F.P se compose de cinq

rubriques. L'annexe 2 montres que le total du F.P de l'exercice est de 2 650 652,56

DHs et de 988 000,26 DHs pour l'exercice précédent soit une variation positive de

plus de 168%. Le total des Capitaux propres est de 1 555 015,00 DHs et de 986

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 99: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

029,92 DHs l'exercice précédent soit une variation positive de presque 58%, les

Capitaux Propres représentent 58,66% du total du F.P. Pour les Capitaux Propres

Assimilés sont nuls avec 0DHs. Concernant les Dettes de financement qui ont connu

une variation remarquable entre les deux exercices le montant s'est passé de 1 970,34

DHs à 1 095 637,55 DHs formé totalement par les Autres Dettes de Financement, les

Dettes de financement représentent 41,34% du total du F.P. pour les deux autres

composantes qui restent sont nulles, Provisions Durables pour Risques et Charges

0DHs et Ecarts de Conversion Passif 0DHs. Le F.P constitue 39,44% du total général

du Passif.

Passif Circulant (P.C) :

Le P.C de l'entreprise est de 3 282 376,85 DHs et de 2 617 092,41 DHs pour

l'exercice précédent soit une variation positive de 25,42%. Il est formé dans sa totalité

par les Dettes du Passif Circulant 3 282 376,85 DHs, presque 82% du total formé par

les comptes Fournisseurs et comptes rattachés pour 1 402 482,94 DHs et les Comptes

d'associés pour 1 287 295,69 DHs. Pour les deux autres composantes c'est-à-dire

Autres Provisions pour Risques et Charges pour 0DHs et les Ecarts de Conversion

Passif (éléments circulants) pour 0DHs. Le P.C constitue 48,83% du total général du

Passif.

Trésorerie Passive (T.P) :

Le montant de la T.P est de 787 674,80 DHs et 337 186,06 DHs l'exercice

précèdent soit une variation positive de 133,60%. Le compte Banques (soldes

créditeurs) constitue 100% du montant de la Trésorerie Passive, le recours au compte

Banques s'est passé de 337 186,06 DHs à 787 674,80 DHs. La T.P représente 11,72%

du total général du Passif.

Enfin, le total général est de 6 720 704,21 DHs et de 3 942 278,73 DHs soit

une variation positive de 70,42%. Donc, on peut déterminer les grandes masses du

bilan fonctionnel en N comme suit :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 100: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Actif Immobilisé

3 632 814,01 Financement Permanent

2 650 652,56

Actif Circulant (Hors Trésorerie)

2 404 565,49

Passif Circulant (Hors Trésorerie)

3 282 376,85

Trésorerie active

683 324,71

Trésorerie Passive

787 674,80

6 720 704,21 6 720 704,21

II. Le passage du bilan comptable au bilan financier.

A. Le Bilan Financier :

Le bilan financier est un bilan organisé en vue d'évaluer le patrimoine de

l'entreprise et d'apprécier le risque de faillite à cours terme.

Le passage du bilan comptable au bilan financier se fait à l'aide des

retraitements et des reclassements de certains postes d'Actif et du Passif. Le passage

du bilan comptable au bilan financier nécessite d'effectuer différents reclassements

avant de grouper les postes de l'actif et du passif en masses homogènes, cela veut dire

regrouper à l'actif et au passif des éléments patrimoniaux selon leurs échéances à plus

ou moins d'un an.

Les retraitements financiers du bilan comptable :

1) Retraitements des immobilisations en non valeurs et des

actifs fictifs :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 101: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Toujours en se référent à l'annexe 1, on remarque que l'entreprise ne possède

pas des immobilisations en non valeurs. Et c'est la même chose pour les Ecarts de

conversion-Actif.

2) Retraitements des écarts de conversion-Passif :

Tel est le cas des Ecarts de Conversion-Actif, on remarque encore une absence

des Ecarts de conversion-Passif, et la cause c'est que l'activité de l'entreprise ne

dépasse pas le territoire du Maroc et n'a pas de relations économiques avec l'extérieur.

3) La prise en considération des impôts latents sur certains

postes du passif :

Les comptes concernés par ce type de retraitement, on retrouve les

subventions d’investissement, les provisions réglementées et les provisions pour

risques et charges, n’existent pas pour notre société étudiée.

4) Les éléments de la trésorerie-passive :

Les comptes courants associés créditeurs :

Il y a lieu de constater deux types de comptes courants associés créditeurs. Les

comptes bloqués et les comptes non bloqués.

Les comptes d’associés créditeurs bloqués sont considérés comme des

capitaux propres.

Les comptes courants associés créditeurs non bloqués sont considérés

comme des éléments de la trésorerie passive.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 102: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

On considère les comptes d’associés créditeurs non bloqués et qui sont d’un

montant de 1 287 295,69 DHs pour cet exercice N et étaient de 1 507 295,69 DHs

l’exercice précédent, et on va les considérer en tant qu’éléments de Capitaux.

Prise en compte des effets escomptés non échus :

Dans le cadre du Plan Comptable Marocain aucun retraitement n’est envisagé

puisque le concours bancaire est déjà dans le passif de la trésorerie et l’effet est

rattaché aux créances clients.

Les retraitements des engagements Hors Bilan : sûretés réelles,

engagements financiers, et crédit-bail :

Les engagements donnés par une entreprise sous la forme de sûretés réelles

(hypothèque, gage, nantissement, warrant) ou d’engagements financiers (aval,

cautions) peuvent constituer un facteur de risque très important pour l’entreprise.

C’est pourquoi l’analyste financier devra les étudier avec une grande attention.

Donc, le Bilan Financier ou liquidité en N est comme suit :

Actif Immobilisé

Actif Circulant (HT)

Trésorerie Active

4 920 109,70

2 404 565,49

683 324,71

Financement Permanent

Passif Circulant (HT)

Trésorerie Passive

2 650 652,56

3 282 376,85

2 074 970,49

8 007 999,90 8 007 999,90

B. Le Compte des Produits et Charges (C.P.C).

a. Présentation du Compte des Produits et Charges :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 103: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le CPC du Plan Comptable Marocain (P.C.M) est présenté en liste, et permet

de dégager divers niveaux de résultats, qui traduisent les conséquences des opérations

d’exploitation de l’entreprise, de sa politique de financement, de ses opérations non

courantes et de l’impôt sur les sociétés. Dans les deux cas, le rappel des informations

de l’exercice précédent est obligatoire.

b. Les trois concepts fondamentaux : Bénéfice, Rentabilité,

liquidité :

Bénéfice :

Il s’agit de la part des flux de fonds générés par l’activité bénéficiaire de

l’entreprise (enrichissement) qui a le poids de l’impôt. Ce bénéfice est sensible à

toutes les manipulations ayant pour but de réduire le montant de l’impôt sur les

bénéfices et notamment les différentes dotations aux amortissements et provisions.

Rentabilité :

Pour arriver à mesurer la rentabilité d’un investissement, il convient de

comparer le montant dépensé pour l’investissement à l’ensemble des flux positifs

générés par cet investissement. Il s’agit donc du solde entre les produits et les charges

entraînant effectivement une entrée ou une sortie de fonds. Au contraire, la dépense

associée aux dotations (amortissements ou provisions) est nulle ou tout au plus égale

au coût de l’encre utilisé par le comptable pour ces écritures.

Liquidité :

Le flux financier ou flux de liquidité effectivement généré par l’activité de

l’entreprise diffère du cash-flow potentiel du fait que certains produits et charges ne

sont pas réglés comptant. Il s’agit notamment des achats qui peuvent être effectués à

crédit (augmentation du crédit fournisseur) et à l’inverse des ventes qui ne sont pas

réglées comptant (mais passent en augmentation de crédit client) ou même de

l’augmentation de stocks qui n'a pas encore fait l’objet d’une vente et donc d’un

règlement.Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E

Marocaine

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c. Les résultats : d’Exploitation, Financier, Courant, Non

Courant, et le Résultat Net de l’exercice :

Pour les différents résultats qu’on va citer ci après se trouvent en détail dans

l’annexe 3 à la fin de ce travail. On va montrer comment ils se calculent tout en

essayant de les commenter.

1) Le Résultat d’exploitation (R.E) :

Le Résultat d’Exploitation  = Produits d’exploitation - Charges d’exploitation.

Pour l’exercice N   :

Le R.E  = 9 442 890,92 – (6 589 983,51+1 116 498,10+67 319,20+797 273,61+182 249,69)

Le R.E  = 9 442 890,92 – 8 753 324,11 = 689 566,81 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

Le R.E  = 7 280 006,96 – (5 054 010,30+1 050 917,93+84 440,60+814 017,20+122 323,34)

Le R.E  = 154 713,83 DHs.

Donc, à partir des deux résultats calculés ci-dessus, on remarque que

l’entreprise a dégagé un surplus de 689 566,81 DHs pour l’exercice N et 154 713,83

DHs l’exercice N-1, ce qui constitue un indicateur de performance commerciale de la

société.

2) Le Résultat Financier (R.F) :

Le Résultat Financier = Les produits financiers - les charges financières.

Pour l’exercice N   :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Le R.F  = - 11 552,93 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

Le R.F  = 416,23 – 19 079,80

Le R.F  = - 18 663,57 DHs.

Le Résultat Financier est négatif pour les deux exercices, soit (11 552,93) DHs

pour l’exercice et (18 663,57) DHs l’exercice précédent. Ce qui montre que

l’entreprise n’a pas de produits financiers et a des charges financières, ce qui pose pas

mal de questions sur la qualité de l’ingénierie financière de l’entreprise et de sa

politique de financement.

3) Le Résultat Courant (R.C) :

Résultat Courant = Résultat d’Exploitation + Résultat Financier

Pour l’exercice N   :

Le R.C  = 689 566,81 + (- 11 552,93)

Le R.C  = 678 013,88 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

Le R.C  = 154 713,83 + (- 18 663,57)

Le R.C  = 135 634,03 DHs.

 partir de ces deux résultats, qui sont successivement 678 013,88 DHs

l’exercice N et 135 634,03 DHs l’exercice N-1, on peut dire que les opérations

d’exploitation positives ont pu couvrir la négativité des opérations financières c'est-à-

dire celles de financement et de placement, ce qui montre que la société est plus

performante en commercial par rapport au financier, qui doit le tenir en considération

au future pour donner une meilleure image à ces tiers surtout les banquiers.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 106: analyse financière et diagnostic

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4) Le Résultat Non Courant (R.Nn.C):

Résultat Non Courant = Les produits non courants - les charges non courantes.

Pour l’exercice N   :

Le R.N.C  = - 14 442,33 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

Le R.N.C  = - 8 039,49 DHs.

Le R.N.C qui est obtenu à partir des opérations non courantes, ou encore dites

par les auteurs français, exceptionnelles, c'est-à-dire qui ne sont pas relatifs à

l’exploitation. On trouve que ce Résultat est négatif pour l’exercice N d’un montant

de (14 442,33) DHs et de (8 039,49 DHs) l’exercice N-1.

5) Le Résultat Net de l’exercice (R.N) :

Résultat Net = Total des Produits – Total des Charges

Pour l’exercice N   :

R.Net = 9 442 890,92 – 8 764 877,04

R.Net = 593 051,02 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

R.Net = 7 280 423,19 – 7 144 789,16R.Net = 135 634,03 DHs.

Mais, ce Résultat Net est différent lorsqu’on utilise le total des charges calculé

à partir les trois annexes (4a, 4b et 4c) de DETAIL DES POSTES DES COMPTES

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 107: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

DE CHARGES, qui contient deux autres éléments non calculés sur l’annexe 3 à

savoir charges non courantes et les impôts sur les bénéfices. D’où le Résultat Net est

égal pour :

Pour l’exercice N   :

R.Net = 9 442 890,92 – 8 873 905,85R.Net = 568 985,08 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

R.Net = 7 280 423,19 – 7 176 564,60R.Net = 103 858,59 DHs.

Donc, dans les deux cas de figures cités en haut, on trouve que le Résultat Net

est positif et proche d’atteindre 600 000,00 DHs, c'est-à-dire que l’exploitation a pu

dégager un bénéfice positif d’une année à l’autre permettant à la société de survivre et

de se développer. Ce bénéfice permet à l’entreprise en effet d’assurer la rémunération

des capitaux propres, de faire face aux besoins de fonctionnement et de

développement, et de se disposer des réserves suffisantes pour pallier les aléas de

l’environnement et de la future. L’absence des bénéfices traduit une situation critique

et révélatrice de déficiences de gestion importantes. De ce fait, le R.N qui est un

critère clé du D.F doit être étudiée avec une attention particulière.

Il faut signaler que, la rentabilité d’une entreprise suppose l’appréciation des

résultats dégagés à chacun des niveaux reconnus comme significatifs pour porter un

jugement réel et adéquat sur la qualité de la gestion, puisqu’on a vu que le R.F et le

R.N.C étaient négatifs. Cela peut être expliqué comme une faiblesse dans la gestion

des opérations financières et des opérations non courantes (exceptionnelles) et qui

peuvent affecter la situation de l’entreprise.

C. L’état de Soldes de Gestion (E.S.G).

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Page 108: analyse financière et diagnostic

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L’état des Soldes de Gestion (E.S.G) permet de visualiser à travers les soldes

de gestion comment l’entreprise a généré son bénéfice et sa capacité

d’autofinancement. La cascade des soldes permet de dégager plusieurs niveaux de

mesure de la performance d’une entreprise. L’E.B.E y joue un rôle charnière en tant

qu’indicateur de la performance économique de l’entreprise, et constitue également le

point de départ de la mesure et de l’affectation du surplus monétaire. L’annexe 5 dans

la fin de ce travail contient les données et les résultats qu’on va étudier ci après.

a. La Marge Brute sur Ventes en l’état (M.B.V) :

Marge Brute = ventes de marchandises en l’état – achats revendus de marchandises

Pour notre société cible, on trouve que la formule change un peu en

remplaçant ventes de marchandises en l’état par ventes sur travaux (suite à l’activité

BTP de cette société).

Pour l’exercice N   :

M.B.V = 9 442 890,92 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

M.B.V = 7 280 006,96 DHs.

On peut dire que la M.B.V est positive dans les deux exercices, soit

9 442 890,92 DHs en N et 7 280 006,96 DHs en N-1, c'est-à-dire une variation

positive de presque 30%. Cela se justifie par a nature d’activité de l’entreprise qui ne

possède pas un stock de marchandises. Pour les entreprises commerciales on peut

utiliser la M.B.V par rapport au chiffre d’affaires hors taxes pour déterminer un seuil

de rentabilité pour analyser la politique commerciale de l’entreprise par rapport aux

concurrents.

b. La Production de l’exercice (P.E) :

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Page 109: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Production = production vendue ± production stockée ± production immobilisée de

l’exercice.

Pour ce qui est de la production d’exercice, ça n’existe pas pour cette

entreprise toujours pour la même raison (nature d’activité). L’entreprise n’a pas de

Prestations de services, ni des stocks, ni des immobilisations produites pour elle-

même.

Cela nous prive de porter un jugement sur le niveau d’activité de l’entreprise,

surtout que ses ventes (son chiffre d’affaires), qui traduisent le dynamisme

commercial de celle-ci, s’approchent d’un million de Dirhams ne sont pas toujours

significatives de l’activité réelle.

c. La Valeur Ajoutée (V.A) :

Comme on l’a déjà souligné auparavant de ce travail, on utilisera la méthode

soustractive pour déterminer la V.A.

V.A = Marge Brute + Production – Consommation de l’exercice

Avant de calculer la V.A des deux exercices, on doit comme même montrer

comment se calcul la Consommation de l’exercice et la déterminer. Mentionnons ainsi

que cette entreprise ressemble plus à une entreprise industrielle que commerciale,

pour cela les consommations en provenance des tiers sont les Achats Consommés de

Matières et Fournitures et les Autres Charges Externes.

Consommation de l’exercice = Achats Consommés + Autres Charges Externes

Pour l’exercice N   :

Consommation = 6 589 983,51 + 1 116 498,10

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 110: analyse financière et diagnostic

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Consommation = 7 706 481,61 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

Consommation = 5 054 010,30 + 1 050 917,93Consommation = 6 104 928,23 DHs.

Donc, la Valeur Ajoutée est égal à :

Pour l’exercice N   :

V.A = 9 442 890,92 - 7 706 481,61V.A = 1 736 409,32 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

V.A = 7 280 006,96 – 6 104 928,23V.A = 1 175 078,74 DHs.

A partir des deux résultats de la V.A et qui sont de 1 736 409,32 DHs pour

l’exercice N et de 1 175 078,74 DHs pour N-1, on constate que l’entreprise a réussi à

créer de la valeur ajoutée pour les deux exercices soit une variation positive de 48%,

ce qui va permettre à l’entreprise de trouver une ressource pour se développer et

rémunérer les différentes parties prenantes. Ce concept sera donc préféré au chiffre

d’affaires pour apprécier la taille et la contribution de l’entreprise et de ses facteurs

de production à la richesse nationale, et qui mesure en effet l’apport réel de

l’entreprise dans l’économie.

d. L’Excédent Brut d’exploitation (E.B.E) :

E.B.E = V.A + Subventions d’exploitation – Impôts et Taxes – Charges du

Personnel

Pour l’exercice N   :

E.B.E = 1 736 409,32 – (67 319,20 + 797 273,61)

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 111: analyse financière et diagnostic

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E.B.E = 871 816,51 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

E.B.E = 1 175 078,74 – (84 440,60 + 814 017,20)E.B.E = 276 620,94 DHs.

L’E.B.E représente le résultat provenant du cycle d’exploitation et constitue à

ce titre le premier solde significatif en termes de rentabilité.

Pour notre entreprise, elle a réalisé un E.B.E positif pour les deux exercices

soit un montant de 871 816,51 DHs l’exercice N et de 276 620,94 DHs l’exercice

N-1, c'est-à-dire une variation positive de plus de 200%. C’est un résultat

d’exploitation indépendant et neutre vis-à-vis de la politique de financement de

l’entreprise, de la politique d’investissement et de renouvellement des

immobilisations, de la politique fiscale et des éléments non courants. L’E.B.E apparaît

comme la bonne mesure des performances industrielles et commerciales de

l’entreprise.

Tout comme la Valeur Ajoutée dont il découle, l’E.B.E doit être d’un volume

conséquent pour permettre le bon fonctionnement de l’entreprise en assurant les

prestations dues, vis-à-vis de différents agents économiques.

e. Le Résultat d’Exploitation (R.E) :

R.E = E.B.E +Autres Produits d’exploitation – autres charges d’exploitation

+ Reprises d’exploitation + Transferts de Charges – Dotations d’exploitation

Pour l’exercice N   :

R.E = 871 816,51 – 182 249,69R.E = 689 566,82 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 112: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

R.E = 276 620,94 – 122 323,34R.E = 154 297,60 DHs.

Comme c’était le cas pour les soldes précédents, l’entreprise a pu réaliser un

R.E positif qui est de 689 566,82 DHs en N et qui était de 154 297,60 DHs en N-1 soit

une variation positive de presque de 350%. L’entreprise montre encore une fois

qu’elle est performante indépendamment de sa politique de financement et de ses

opérations non courantes.

Mais, on note que le R.E est calculé hors produits financiers, alors que ces

derniers constituent une composante essentielle de la gestion globale de l’entreprise.

f. Le Résultat Courant (R.C) 

Résultat Courant = Résultat d’exploitation +Produits Financiers – Charges

Financiers

Résultat Courant = R.E ± R.F

Le R.F est déjà calculé dans la partie du C.P.C, c’est le même résultat et c’est

la même manière de le calculer.

Pour l’exercice N   :

R.C = 689 566,82 – 11 552,93R.C = 678 013,88 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

R.C = 154 297,60 – 18 663,57R.C = 135 634,03 DHs.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 113: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le Résultat Courant résulte des opérations ordinaires ou habituelles de

l’entreprise sur un plan industriel, commercial et financier, exclusion faite des

éléments non courants et de l’incidence fiscale de l’impôt sur les résultats.

L’entreprise continue à dégager des résultats positifs, le R.C est de 678 013,88

DHs en N et de 135 634,03 DHs en N-1 c'est-à-dire une variation positive qui

s’approche de 400%. Le R.C doit être analysé par l’entreprise avec prudence,

notamment si des transferts de charges importants sont effectués de l’exploitation

dans le non courant. Des entreprises en situation de récession peuvent enregistrer les

pertes importantes et les considérer comme des éléments non courants pour afficher

un résultat positif.

Le Résultat Courant est très prisé par les analystes financiers, qui lui

appliquent l’imposition pour dégager un résultat net corrigé issu de l’activité normale

de l’entreprise.

g. Le Résultat Net Comptable (R.N.C) :

Résultat Net Comptable = Résultat Courant + Produits non courants – Charges

non courantes – Impôts sur les résultats.

R.N.C = R.C ± R.Nn.C – impôts sur les résultats

Le R.N.C est calculé de la même manière qu’au C.P.C, il reste inchangeable

pour l’E.S.G.

Pour l’exercice N   :

R.N.C = 678 013,88 – (14 442,33 + 118 652,43)R.N.C = 544 919,13 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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R.N.C = 135 634,03 – (8 039,49 + 23 735,95)R.N.C = 103 858,59 DHs.

Nous venons au dernier résultat de ce tableau qu’on l’obtient en corrigeant le

Résultat Courant des opérations non courantes et en déduisant l’impôt sur les

résultats. Malgré cette déduction, le R.N.C reste positif pour les deux exercices et

atteint 544 919,13 DHs en N et 103 858,59 DHs en N-1 avec une variation positive

énorme d’un exercice à l’autre soit plus de 400%. Cela mesure l’enrichissement

réalisé par cette entreprise, et qui va permettre de déterminer ce qui lui reste après la

répartition qui est faite entre les principaux intéressés tels que l’Etat et le personnel.

Les associés ou encore propriétaires disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet

d’une nouvelle répartition au niveau de l’entreprise.

Le Résultat Net bénéficie d’une grande diffusion auprès des tiers et il demeure

le meilleur indicateur de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification est

altérée par son caractère composite : des éléments courants et non courants.

Cependant, une entreprise est considérée comme potentiellement rentable si

son Résultat Net provient en grande majorité des éléments courants voire des

éléments d’exploitation. Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable. C’est

ce dernier qui sera retraité afin de déterminer le résultat fiscal, base de calcul de

l’impôt sur le résultat.

Après avoir terminé cette introduction en Analyse financière, nous passons

voir ce qu’est une analyse d’équilibre financier en déterminant le F.R, le B.F.R, et la

Trésorerie Nette.

Section 2 : Analyse de l’équilibre financier.

I. Notion d’équilibre financier.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 115: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Selon cette approche d’analyse, il faut avoir un équilibre entre le degré de

liquidité des éléments d'actif et celui d'exigibilité des éléments du passif, c'est-à-dire

que les emplois à plus d'un an doivent être financer par des ressources pouvant

demeurer à la disposition de l'entreprise pour une durée égale à la durée de vie de ces

emplois.

A. Le Fonds de Roulement (F.R) :

a. Définition du F.R :

On peut le définir comme une ressource nette stable de l’entreprise ou bien

une marge de sécurité représentée par la fraction des capitaux permanents qui n'est

pas utilisée pour le financement des valeurs immobilisées, mais intervient pour le

financement d'emplois liés à l'actif circulant et pour faire face au décalage pouvant se

produire entre les sorties et les entrées des fonds.

b. Calcul du F.R :

1) Selon l’approche fonctionnelle :

Par le haut du bilan :

F.R.F = Ressources Stables - Emplois Stables

F.R.F = Capitaux Propres + Dettes à moyen et long terme - Actif immobilisé

F.R.F = Financement Permanent – Actif Immobilisé

L’exercice N-1 L’exercice N

Capitaux Propres 986 029,92 1 555 015,00

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Dettes de Financement

Actif immobilisé

1 970,34

2 297 693,75

1 095 637,55

3 632 814,01

Fonds de Roulement Fonctionnel (1 309 693,49) (982 161,45)

N.B   :

Les montants trouvés entre parenthèses signifient qu’ils sont négatifs. On

retiendra cette règle tout au long de ce travail.

Par le bas du bilan :

F.R.F = A.C hors trésorerie (y compris la T.A) – P.C (y compris la T.P)

L’exercice N-1 L’exercice N

Stocks

Créances de l’actif Circulant

T.A

Passif Circulant

T.P

41 700,00

813 669,99

789 214,99

2 617 092,41

337 186,06

41 700,00

2 362 865,49

683 324,71

3 282 376,85

787 674,80

Fonds de Roulement Fonctionnel (1 309 693,49) (982 161,45)

L’entreprise a réalisé un F.R.F négatif pour les deux années, en N-1 c’était de

(1 309 693,49) DHs et en N est de (982 161,45) DHs, cela signifie que les ressources

stables de l’entreprise n'ont pas pu financé la totalité des emplois stables.

Les auteurs et les analystes financiers disent que c’est un cas rare (F.R.F

négatif) mais valable pour certaines activités dont la mobilisation des capitaux n’est

pas en bonne condition pour l’investissement et le financement des besoins

d’exploitation nés. C’est le cas des grandes surfaces, par exemple MARJANE au

MAROC, et les activités, telle que celle de ce cas pratique, disposent d’un potentiel de

négociation très fort vis-à-vis de leurs fournisseurs et de leurs clients également.

2) Selon l’approche financière :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 117: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

On va calculer le F.R en se basant sur le bilan financier déjà déterminé

(paragraphe II de la section 1 de ce 3ème chapitre). Donc, le F.R pour l’exercice N est

de :

Par le haut du bilan :

F.R = Ressources durables - Emplois durables

L’exercice N

Capitaux Propres

Dettes de Financement

Actif immobilisé

1 555 015,00

1 095 637,55

4 920 109,70

Fonds de Roulement (2 269 457,15)

Par le bas du bilan :

L’exercice N

Stocks

Créances de l’actif Circulant

T.A

Passif Circulant

T.P

41 700,00

2 362 865,49

683 324,71

3 282 376,85

2 074 970,49

Fonds de Roulement Fonctionnel (2 269 457,15)

On peut faire la même constatation que celle faite pour le F.R.F, puisque les

deux sont négatifs.

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Page 118: analyse financière et diagnostic

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B. Les besoins de financement du cycle d’exploitation.

a. La nature des besoins :

Le fonctionnement du cycle d’exploitation exige la détention d’actifs

physiques et financiers. On peut parler d’un terme « d’Argent Gelé » car le cycle

d’exploitation induit un solde net de besoins, que l’on a analysés et que l’on peut

regrouper en trois catégories :

- Des capitaux sont gelés en stocks ;

- Des fonds sont gelés en créances sur la clientèle ;

- Des dettes vis-à-vis des fournisseurs.

b. Les fluctuations saisonnières :

Le montant des besoins de financement varie sans cesse sous l’effet des

fluctuations de l’activité de l’entreprise. En même temps, les biens constituent

l’origine de ces besoins se renouvellent. Ils sont caractérisés par une certaine vitesse

de rotation.

Les fluctuations proviennent soit des conditions d’approvisionnement, soit des

conditions de vente. Les achats de matières premières peuvent être saisonnières, alors

que les ventes sont régulières. Les ventes sont le plus souvent à l’origine des

fluctuations saisonnières les plus importantes en raison de la variation des besoins de

consommation suivant les saisons. Par contre, sauf le cas des matières premières

périssables, la production est continue pour obtenir la meilleure efficacité de l’outil de

production.

C. Le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.R).

a. Definition :

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Page 119: analyse financière et diagnostic

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Là encore, il faut retenir la même idée que celle citée pour le Fonds de

Roulement. Il faut distinguer, d’une part le Besoin de Financement Global (B.F.G) qui

est la différence entre l’A.C (H.T) et le P.C (H.T) que doit financer l’entreprise à la

date du bilan et qui est calculé à partir du bilan comptable ou fonctionnel. D’autre

part, le Besoin en Fonds de Roulement calculé à partir du bilan financier (après les

retraitements) et se diffère donc du Besoin de Financement Global.

b. Mode de calcul :

B.F.G (B.F.R) = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T)

Pour l’exercice N   :

B.F.G (B.F.R) = 2 404 565,49 – 3 282 376,85B.F.G (B.F.R) = - 877 811,36 DHs.

Pour l’exercice N-1   :

B.F.G (B.F.R) = 855 369,99 – 2 617 092,41B.F.G = - 1 761 722,42 DHs.

Le B.F.G est négatif pour les deux années N-1 et N, respectivement un

montant de (877 811,36) DHs en N et de (1 761 722,42) DHs en N-1. Cette situation

est peut être due au terme moyen du compte « Fournisseurs » qui est supérieur à celui

du compte « Clients ». Ce qui permet à cette entreprise d’éviter un décalage à financer

entre ces deux comptes et de couvrir les besoins de financement du cycle

d’exploitation. On parle dans ce cas là d’une ressource de financement.

D. La Trésorerie Nette (T.N).

a. Définition :

La trésorerie est le montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables

possédés par une entreprise de manière à pouvoir couvrir sans difficultés les dettes qui

viennent à échéance.

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b. Mode de calcul :

Première méthode   :

Trésorerie Nette = F.R.F – B.F.G

N-1 N

F.R.F (1 309 693,49) (982 161,45)

B.F.G (1 761 722,42) (877 811,36)

Trésorerie Nette 452 029,02 (104 350,09)

Deuxième méthode   :

N-1 N

Trésorerie Active 789 214,99 683 324,71

Trésorerie Passive 337 186,06 787 674,80

Trésorerie Nette 452 029,02 (104 350,09)

On peut calculer ainsi, la Trésorerie à partir le Fonds de Roulement et le

Besoin en Fonds de Roulement :

N

F.R (2 269 457,15)

B.F.R (877 811,36)

Trésorerie Nette (1 391 645,78)

On constate que la T.N de l’entreprise était positive dans l’année N-1 d’un

montant de 452 029,29 DHs. Malgré un F.R.F négatif de (1 309 693,49) DHs qui

signifie que les ressources stables n’ont pas pu financer la totalité les emplois stables,

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Page 121: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

le B.F.G négatif de (1 761 722,06) DHs vient pour corriger cette situation grâce à la

faiblesse du compte Stocks qui se transforment rapidement en liquidités, et l’absence

de décalage important entre le compte « Fournisseurs » et le compte « Clients ». Pour

l’année N on peut dire que la situation est plus complexe puisque les grandeurs sont

négatifs, c'est-à-dire que le F.R.F négatif de (982 161,45) DHs, le B.F.G est négatif

de (877 811,36) DHs ce qui nous a donné une T.N négative de (104 350,09) DHs. La

T.N négative peut être expliqué par l'incapacité de financement des emplois à court

terme par les ressources à court terme.

Ainsi, selon l’approche financière, le F.R négatif absorbe la totalité de

ressources constituées par le B.F.R. En fin les capitaux propres sont insuffisants par

rapport aux immobilisations et la rentabilité de l'entreprise n'est pas en mesure de

produire une trésorerie nette positive. Ä Dans ce cas l’entreprise reste toujours en

dépendance à l'égard des banques qui lui accorde des emprunts pour financer ses

emplois.

Enfin, on peut dire que cette société qui présente une T.N tantôt excédentaire

tantôt déficitaire, est dans une situation normale mais qu’elle doit l’analyser avec plus

d’attention et de réflexion sur les éléments qui composent le F.R.F (F.R) et le B.F.G

(B.F.R) qui déterminent cette trésorerie, c'est-à-dire trouver un équilibre en

accroissant le haut de bilan (F.R.F, F.R) et réduisant le bas de bilan (B.F.G, B.F.R).

c. Le Fonds Roulement minimum est-il nécessaire ?

Le F.R est une notion qui constitue à l’évidence le pivot de toute analyse

financière. Même s’il n’y a pas de position unanime sur le niveau optimum du Fonds

de Roulement, il est admis par tous les auteurs et les intéressés que l’existence d’un

Fonds de Roulement positif est une nécessité pour la plupart des entreprises. Cette

position a d’ailleurs été adoptée par B.A.M (Bank Al Maghrib), qui considère qu’une

situation financière est déséquilibrée lorsque les Financement Permanent ne trouve

pas intégralement l’Actif Immobilisé.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 122: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Ainsi, on peut dire que le Fonds de Roulement minimum nécessaire par

rapport auquel on va définir les Besoins en Fonds de Roulement est celui qui répond

aux contraintes de la fonction de production et aux objectifs visés par l'entreprise. On

a vu comment évaluer à partir de ces éléments constitutifs (actifs circulants et crédit «

fournisseurs ») le besoin de financement du cycle d'exploitation. Il est plus difficile de

définir l'attitude de l'entreprise à l'égard des conditions de maintien de l'équilibre

financier. Tout recours à des crédits à court terme vient diminuer le degré d'autonomie

de l'entreprise. Le risque financier du moins sous son aspect rupture de liquidité croît

avec l'importance des crédits bancaires à court terme. Par contre, la diminution de

l'encaisse oisive (durée et montant) vient augmenter la rentabilité.

d. Les opérations hors exploitation :

On a retenu jusqu'ici, pour évaluer les besoins, les seules données de

l'exploitation. Or, les opérations d'investissement et les opérations financières

viennent affecter les actifs circulants et les dettes à court terme. Il peut en résulter un

besoin de financement complémentaire. On a vu dans ce qui précède surtout pour les

résultats calculés l’importance des éléments exceptionnels dits encore hors

exploitation et leur influence sur les autres soldes qui les suivent (puisqu’ils sont

négatifs) dans le C.P.C et l’E.S.G. L'entreprise doit donc toujours tenir compte, lors

de l'évaluation du fonds de roulement minimum nécessaire, des besoins autres que

ceux nés de l'exploitation.

E. Analyse Financière et Fonds de Roulement :

Le Fonds de Roulement est un outil important de l'analyse financière ; il est

une préoccupation permanente des responsables financiers de l'entreprise et des

banquiers. Son rôle est cependant de plus en plus souvent contesté car s'il est parfois

un bon indicateur de l'équilibre financier, son caractère statique restreint

incontestablement sa signification. La notion de besoin en fonds de roulement qui lui

est associée répond mieux aux besoins de l'analyse dynamique du fonctionnement de

l'entreprise.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 123: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Pour plus de détails sur la relation entre l’analyse financière et le Fonds de

Roulement, le lecteur peut lire le titre E du deuxième chapitre auparavant dans lequel

on a essayé de simplifier cette relation en reliant la solvabilité avec l’autonomie, la

rentabilité, la croissance, et le F.R avec l’endettement.

II. Analyse Financière externe (statique) et interne (dynamique).

L'analyse financière d'une entreprise consiste à étudier et interpréter sa

situation financière, une bonne gestion doit être baser sur une bonne analyse et une

bonne compréhension de l'entreprise et par suite la détection rapide des problèmes

éventuels.

A. Analyse Statique : méthode des ratios.

a. Méthode des Ratios Financiers :

L’analyse par les ratios est un art plus qu’une science. Pour être plus

significative, l’analyse en termes de ratios doit respecter un certain nombre de

principes :

Les ratios utilisés doivent être peu nombreux mais assez significatifs ;

Il faut éviter les jugements absolus des ratios ou leur donner une portée

future très importante puisqu’ils ont été construits sur la base des

données passées.

b. Analyse de la rentabilité.

1) Rentabilité économique :

Résultat NetROA =

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Page 124: analyse financière et diagnostic

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Actif Total

N-1 N

Résultat Net 103 858,59 568 985,08

Actif Total 3 942 278,73 6 720 704,21

ROA 0,02 0,08

On peut calculer ce même rapport mais en utilisant cette fois ci la C.A.F par

rapport à l’Actif total, puisque Les analystes préfèrent souvent des ratios calculés à

partir des Cash-flows qui sont plus proches de la réalité financière.

N-1 N

C.A.F 225 765.70 727 168,82

Actif Total 3 942 278,73 6 720 704,21

Ratio 0.05 0.10

Les indicateurs de rentabilité économique permettent d’éclairer les

investisseurs sur la rémunération des capitaux nécessaires à l’exploitation.

Pour notre cas, on voit que cet indicateur est faible puisqu’il n’a pas pu

dépasser 0,10 en N et 0,05 en N-1. Les propriétaires de cette entreprise peuvent

utiliser ce ratio pour jouer sur l’augmentation de leur Résultat Net et de leur

C.A.F.

2) Rentabilité financière :

Résultat NetRentabilité financière =

Capitaux Propres

N-1 N

Résultat Net 103 858,59 568 985,08

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Capitaux Propres 986 029,92 1 555 015,00

Ratio 0,10 0.36

Comme le ratio précédent, et pour les mêmes raisons on utilisera la C.A.F par

rapport aux Capitaux Propres pour déterminer ce ratio :

N-1 N

C.A.F 225 765.70 727 168,82

Capitaux Propres 986 029,92 1 555 015,00

Ratio 0,22 0.46

Le ratio de la rentabilité financière permet d’appréhender la capacité de

l’entreprise à servir un résultat à ses apporteurs de capitaux (associés, actionnaires,

prêteurs) et à rémunérer ces derniers de façon à compenser le risque encouru. Pour

l’entreprise X, on constate qu’elle a pu réaliser un ratio positif qui s’est évolué en

passant de 0,22 en N-1 à 0,46 en N, et cela est peut être due à l’augmentation de la

marge bénéficiaire de l’entreprise (rentabilité commerciale), c'est-à-dire

l’augmentation de son chiffre d’affaires à 9 442 890,92 DHs, et à la bonne gestion des

actifs et des passifs. Ainsi, il ne faut pas oublier à cet égard l’importance de la mesure

de l’effet de l’endettement sur la rentabilité de l’entreprise et le choix entre fonds

propres et endettement extérieur, ce choix qui ne peut être bénéfique que si la

rentabilité économique est supérieure au coût de l’endettement.

c. Analyse de la liquidité.

1) La liquidité générale :

Actif Circulant

Ratio de Liquidité Générale =

Passif Circulant

N-1 N

A.C 855 369,99 2 404 565,49

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Page 126: analyse financière et diagnostic

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P.C 2 617 092,41 3 282 376,85

Ratio 0,32 0.73

Ce ratio mesure le degré de couverture du passif à court terme par les actifs à

court terme. Ce ratio doit être supérieur ou égale à « 1 ». Pour notre cas d’étude ce

ratio est inférieur à 1 pour les deux années soit 0,32 en N-1 et 0,73 en N. Ainsi, cette

constatation, le ratio est inférieur à la norme 1et plus, peut être expliquée par le fait

que les actifs à court terme ne garantissent pas une marge importante de paiement du

passif à court terme. En plus ce ratio est en hausse puisque l’A.C a augmenté plus que

proportionnel que le P.C, sachant que les Créances de l’A.C sont évolués en N et les

stocks sont restés stables pour les deux années.

Pour bien apprécier la liquidité de l’entreprise, on doit recourir à d'autres ratios

plus significatifs.

2) La liquidité réduite :

Actif Circulant - StocksRatio =

Passif Circulant

N-1 N

A.C (hors stocks) 813 699,99 2 362 865,49

P.C 2 617 092,41 3 282 376,85

Ratio 0,31 0,71

On constate que même en calculant la liquidité de l’entreprise hors Stocks le

Ratio ne change pas radicalement, il reste de 0,31 en N-1 et de 0,71 en N. On se

demande pourquoi ? La réponse est peut être simple, on constate que la part des

stocks dans l’Actif Circulant est faible et reste stable pour les deux années avec un

montant faible de 41 700.00 DHs par rapport à l’évolution des Créances. Ainsi, on

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 127: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

peut remarquer que l’entreprise est en mesure de rembourser en moyenne 31,5% en

N-1 et 72% en N de ses dettes à mois d'un an en immobilisant la totalité de ses

créances et de ses liquidités.

3) La liquidité immédiate :

Disponibilités (T.A)Ratio =

Passif Circulant

N-1 N

T.A 789 214,99 683 324,71

P.C 2 617 092,41 3 282 376,85

Ratio 0,30 0,20

Ce ratio mesure le degré des interventions de l'entreprise en utilisant ses

disponibilités immédiates. On constate que ce ratio est faible même s’il presque

similaire aux deux ratios de liquidité calculés en haut soit 0,30 en N-1. Ce n’est pas le

cas pour l’exercice N, ce ratio est de 0,20 soit une différence de 0,50. Cela peut être

expliqué par l’absence des ressources non employés, ou bien il est du à une mauvaise

du compté « Clients » qui représente la majorité de l’A.C (H.T). Ainsi, on peut ajouter

que le ratio de liquidité immédiate exprime la partie de D.C.T qui peut être remboursé

grâce aux disponibilités (T.A).

d. Analyse de la structure financière :

La structure financière d’une entreprise est une notion très utilisée dans le

langage de la finance d’entreprise. Elle intéresse tous les analystes et surtout les

banquiers. L’étude de la structure financière se concentre sur l’étude du passif du

bilan et plus précisément sur l’endettement et le choix des modes de financement.

1) L’Autonomie financière :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 128: analyse financière et diagnostic

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Dettes de Financement Ratio =

Passif

N-1 N

Dettes de Financement 1 970,34 1 095 637,55

Passif 3 942 278,73 6 720 704,21

Ratio 0.0000049 0,16

Capitaux Propres Ou R =

Passif

N-1 N

Capitaux Propres 986 029,92 1 555 015,00

Passif 3 942 278,73 6 720 704,21

Ratio 0,25 0,23

On constate que le premier ratio d’autonomie financière est presque nul, il a

légèrement évolué en passant de 0,0000049 en N-1 à 0,16 en N, cela montre que les

Dettes de Financement représentent une faible partie sur le total du passif. Ce faible

ratio peut être un indicateur de risque pour les créanciers de l’entreprise.

Ainsi, la constatation du deuxième ratio qui est de 0,25 en N-1 et 0,23 en N,

montre qu’il n’a pas dépassé 0,5 c'est-à-dire que les capitaux propres n’ont pas pu au

moins représenter la moitié du Passif. A partir de ce ratio trop faible, on peut dire que

l’entreprise doit réfléchir avant de recourir à un financement par endettement puisque

selon les mesures traditionnelles des banques la capacité d'emprunt de l’entreprise est

saturée, sauf si son banquier à un autre point de vue.

2) L’endettement à terme :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 129: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Comme on l’a souligné auparavant, ces ratios sont équivalents et ont la même

signification. Pour cela on calculera le premier ratio :

N-1 N

Dettes de Financement 1 970,34 1 095 637,55

Capitaux Propres 986 029,92 1 555 015,00

Ratio 0,001 0,70

La constatation de ce ratio montre la grande variation entre les deux exercices,

en N-1 ce rapport était purement faible soit 0,001 et cela peut être expliquée par le fait

que l’entreprise est jugée autonome et dispose d’une capacité d’endettement plus

importante. En N, ce rapport a progressé d’une façon marquante en arrivant à 0,70, ce

qui exige à l’entreprise d’être plus prudente puisqu’il s’approche de 1. Ainsi, si ce

rapport dépasse 1, la situation de l’entreprise, dans ce cas là, est jugée inquiétante.

3) La capacité de remboursement des dettes à terme :

Afin de pouvoir inspirer la confiance de ses partenaires financiers, l’entreprise

doit disposer d’une capacité d’endettement et en même temps d’une capacité de

remboursement. La mesure de cette capacité de remboursement se fait à travers une

comparaison entre les dettes à long et moyen terme et les flux de revenus générés par

l’entreprise (sa C.A.F). Trois ratios permettent de mesurer cette capacité, seuls les

deux premiers sont utiles pour notre cas, l’autre restant est à rejeter :

Dettes de Financement Ratio 1 =

Capacité d’Autofinancement

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Dettes de Financement Dettes de Financement Cap. Propres R.E = ou R = ou R = Cap. Propres Financement Permanent F.P

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

N-1 N

Dettes de Financement 1 970,34 1 095 637,55

C.A.F 225 765,70 727 168,82

Ratio 0,008 1,50

Ce ratio qui suppose que la totalité de la C.A.F est affecté au remboursement

des emprunts et ne prend pas en considération les Charges Financières dans la mesure

où elles seront prises en considération dans le calcul du deuxième ratio par rapport au

résultat d’exploitation. Pour l’interprétation du présent ratio calculé, on constate qu’il

était encore une fois trop faible soit 0,008 pour l’exercice N-1 ce qui indique que la

C.A.F était totalement capable de rembourser les Dettes de Financement. Mais cette

constatation n’est nullement part valable en N, puisque le rapport est de 1,50 due à

une grande variation des Dettes de Financement non proportionnelle à celle de la

C.A.F. Malgré cela, on peut dire que le banquier considère comme non risquée la

situation de cette entreprise puisque les Dettes de Financement n’excédent la C.A.F

que d’une année et demi (1,50). Les banquiers considèrent comme risquée la situation

financière de toute entreprise dont les dettes à terme excédent cinq années de Capacité

d’Autofinancement.

Résultat d’ExploitationRatio 2 =

Charges Financières

N-1 N

Résultat d’Exploitation 154 297,60 689 566,82

Charges Financières 19 079,80 11 552,93

Ratio 8,08 59,68

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

On constate à partir de ce deuxième rapport, qui était de 8,08 en N-1 et de

59,68 en N, que les Charges Financières sont totalement couvertes par le Résultat

d’Exploitation.

e. Les limites et les insuffisances de la méthode des ratios.

La simplicité de la méthode des ratios et son intérêt pratique ne doivent pas

masquer les insuffisances et les limites qu’elle connaît. On va citer quelques exemples

de ces limites.

1) Les ratios et l’information comptable :

Le calcul des ratios est établi à partir des informations et des données

contenues dans les états de synthèse de l’entreprise. Or, la comptabilité fondée sur

l’enregistrement des opérations en coûts historiques et le phénomène permanent

d’inflation, font que l’information comptable est déformée.

2) Les ratios et les stratégies d’entreprise :

Une entreprise investit et lance un nouveau produit qui va lui permettre de se

positionner en leader sur son marché et de réaliser des bénéfices très importants dans

un délai de deux à trois ans. Il est clair que les ratios calculés avant cette échéance ne

sauront renseigner l’analyste financier, ni sur la situation actuelle, ni sur les profits à

venir.

3) Les ratios et le facteur humain :

Bien des entreprises ne doivent leur succès ou leur situation florissante qu’à un

seul dirigeant ou à une petite équipe en place. Ceci est particulièrement vrai pour les

Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E), telle que notre cas pratique. En l’absence

d’une structure de relève crédible et compétente, il suffit que l’animateur principal

décède pour que les tiers s’inquiètent et que l’avenir de l’entreprise s’assombrisse. Ce

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

type de situation échappe complètement aux ratios élaborés à partir de données

chiffrées.

4) Les ratios et les stratégies de groupe :

Les ratios calculés pour une entreprise considérée isolément et éventuellement

comparés à ceux d’une entreprise concurrente peuvent paraître bons ou mauvais.

Même si l’entreprise fait partie d’un groupe, leur signification sera assez relative car

ils n’expriment plus le résultat d’une stratégie propre à l’entreprise, mais celui d’une

stratégie de groupe qui peut en être éloignée.

B. Analyse Financière dynamique : Capacité d’Autofinancement, et Tableau de Financement.

Pour se maintenir et se développer, l’entreprise doit procéder à des

investissements de renouvellement ou d’expansion, faire face à la dépréciation de ses

actifs et à des risques divers et assurer le financement de son Besoin en Fonds de

Roulement. Elle peut choisir soit un financement externe tels que le crédit bancaire,

…etc., ou un financement interne représente par l’Autofinancement. On étudiera cette

dernière ressource, par le calcul de la C.A.F et de l’A.T.

a. Mesure et signification de la C.A.F :

Le P.C.M définit la Capacité d’Autofinancement comme une ressource de

financement générée par l’activité de l’exercice, avant toute affectation du Résultat

Net, et calculée selon les dispositions indiquées dans l’E.S.G. Pour bien cerner cette

notion, il convient d’en examiner le mode de calcul.

1) Le calcul de la Capacité d’Autofinancement à partir le Résultat

Net (méthode indirecte) :

Le P.C.M propose de calculer la Capacité d’Autofinancement à partir du

Résultat Net comme il indiqué sur l’Annexe 5 (E.T.I.C) (voir également p.75 de ce

mémoire) :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 133: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Capacité d’Autofinancement (C.A.F) – Autofinancement   :

Exercice NExercice

Précédent (N-1)

1 Résultat Net de l'Exercice 544 919,13 103 858,59

2 + Dotation d'Exploitation 182 249,69 122 323,34

3 + Dotation Financières

4 + Dotation Non Courantes

5 - Reprises d'Exploitation

6 - Reprises Financières 416,23

7 - Reprises Non Courantes

8 - Produits Cessions Immobilières

9 + Valeurs Nettes d'amortissement des Immobilisations Cédées

I Capacité d'Autofinancement 727 168,82 225 765,70

10 - Distribution de Bénéfices

II Autofinancement 727 168,82 225 765,70

Comme son nom l’indique la C.A.F détermine les possibilités

d’Autofinancement de l’entreprise. Ainsi, la C.A.F de l’entreprise étudiée reste

positive, elle était de 225 765,70 DHs en N-1 et elle est de 727 168,82 DHs en N, soit

une variation positive de 222,09%. Plus la C.A.F de cette entreprise est grande, plus

ses possibilités financières sont grandes. Non seulement la C.A.F permet le

financement des investissements et/ou le remboursement des emprunts, mais elle

accroît également le potentiel d’endettement. On a vu dans le calcul des ratios

comment la C.A.F détermine également la capacité de remboursement des dettes à

terme. Cette méthode de calcul part d’une approche résolument microéconomique,

orientée davantage vers les décideurs privés et les banquiers.

2) Le calcul de la C.A.F à partir de l’E.B.E (méthode directe) :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 134: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le calcul de la C.A.F selon la méthode soustractive à partir de l’E.B.E

s’inscrit davantage dans une démarche macroéconomique chère aux comptables

nationaux. La C.A.F constitue dans un reliquat plutôt qu’un agrégat comme dans la

méthode précédente.

Exercice N Exercice Précédent

N-1

E.B.E 871 816,51 276 620,94

- Charges décaissables :

Autres Charges d’exploitation.

Charges Financières.

Charges Non Courantes.

Impôts sur les Résultats

11 552,93

14 442,33

118 652,43

19 079,80

8 039,49

23 735,95

+ Produits encaissables :

Autres Produits d’exploitation.

Transferts de charges.

Produits Financiers.

Produits Non Courants

416,23

Capacité d’Autofinancement 727 168,82 225 765,70

On constate qu’on a pu déterminer le même résultat pour la C.A.F. Mais ce

qui change pour cette méthode soustractive, c’est qui la marque plus que la méthode

indirecte, c’est son caractère potentiel ou théorique de la C.A.F apparaît clairement,

car elle s’obtient par la différence entre les produits encaissables et non calculés et les

charges décaissables et non calculées. En fait, la C.A.F correspond à la différence

entre les produits encaissés et les charges effectivement décaissées si et seulement s’il

n’existe pas de décalage de trésorerie, c'est-à-dire si les produits et les charges se

traduisent par des encaissements et les décaissements immédiats et intégraux.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 135: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

3) Mesure et signification de l’autofinancement :

L’Autofinancement constitue le ‘surplus monétaire (ressource) généré par

l’entreprise et conservé durablement pour assurer le financement de ses activités’. On

le calcule en rattachant de la C.A.F les distributions ou retraits de bénéfices intervenus

au cours de l’exercice.

Autofinancement = C.A.F – dividendes distribués au cours de l’exercice

L’Autofinancement pour notre cas, et comme il est déterminé dans le tableau

précédent, reste le même et il est égal à la C.A.F, car l’entreprise n’a pas distribué de

bénéfices pour les deux exercices. A partir de cette constatation, on peut dire que la

C.A.F constitue le maximum de ressources que l’entreprise pourrait consacrer à l’A.T,

chose recherchée par ce type d’entreprises (P.M.E) puisqu’elle leur permettent de

garder leur autonomie financière, managériale, et de prise de décisions, loin d’une

dilution du pouvoir ou du bénéfice. Mais, l’entreprise va se trouver obligé, dans mon

point de vue, de recourir à l’endettement externe pour financer son expansion et pour

financer ses opérations d’exploitation et ses besoins urgents.

4) Analyse critique des concepts de Capacité d’Autofinancement et

d’Autofinancement :

C.A.F A.T

Avantages : Un indicateur central du

diagnostic financier de la

Sur le plan stratégique : l’A.T

confère à l’entreprise des degrés de

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 136: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

rentabilité de l’entreprise.

Elle représente le plafond

que l’entreprise peut

consacrer au paiement des

charges autres que celles

liées à la réalisation des

ventes.

liberté en matière de choix

d’investissements.

Sur le plan financier : l’A.T constitue

un facteur d’indépendance financière

appréciable. Il permet à l’entreprise

de limiter le recours à l’endettement

(jugé très coûteux) et améliore donc

sa rentabilité, en réduisant le poids

des charges financières.

Inconvénie

nts :

Son caractère hétérogène.

Elle intègre aussi bien les

éléments courants que les

éléments non courants.

Diminution ou même pour ce cas une

absence totale des bénéfices

distribués.

Il est souvent insuffisant pour

financer les grands investissements.

Apparence gratuite de

l’autofinancement peut entraîner des

investissements dont la rentabilité est

nulle.

b. L’analyse financière dynamique : Tableau de

Financement :

Alors que l’analyse financière statique basée sur le bilan permet de fonder une

opinion sur l’équilibre financier et la situation de trésorerie de l’entreprise à un

moment donné, l’analyse des flux financiers vient compléter le diagnostic par une

approche plus dynamique des mouvements financiers de l’entreprise au cours de

l’exercice.

1) L’intérêt du Tableau de financement :

Le Tableau de Financement fait ressortir les mouvements financiers intervenus

au cours d’un exercice, c'est-à-dire les ressources nouvelles dont l’entreprise a disposé

et les emplois auxquels elle a procédé.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 137: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

2) La présentation fonctionnelle du tableau de financement :

Avant de présenter la structure du Tableau de Financement, on commence par

une présentation littéraire de ce Tableau. Celui-ci s’intéresse à l’ensemble des

activités de l’entreprise, et permet d’expliquer l’évolution de l’équilibre financier et

de la situation patrimoniale de l’entreprise, à travers l’évolution de la variation du

Fonds de Roulement Fonctionnel (F.R.F). L’évolution de la variation du Besoins en

Fonds de financement Global (B.F.G) permet d’établir la relation fondamentale de la

trésorerie. De la même façon que ce qu’on a fait auparavant, mais cette fois en

calculant la variation, donc on a :

Variation Trésorerie = Variation F.R.F – Variation B.F.G

Avant de procéder à la présentation du contenu du Tableau de Financement,

voici au début les retraitements prévus par le P.C.M.

3) Les retraitements nécessaires :

Les Ecarts de conversion actif ou passif ;

Les Ecarts de réévaluation ;

La prime de remboursement des obligations ;

Les virements de compte à compte.

4) Structure du Tableau de Financement :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 138: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Le Tableau de Financement du P.C.M comporte deux parties : la Synthèse des

Masses du bilan et le tableau des Emplois et Ressources.

LA SYNTHESE DES MASSES :

Tableau de Financement de l’exercice (modèle normal)   : Synthèse des Masses,

l’entreprise X est le suivant   :

Synthèse des Masses

Masses Exercice

N

Exercice

N-1

Variations a – b

Emplois Ressources

=

1

2

3

F.P

Moins l’A.I

F.R.F (1- 2) (A)

2 650 652,56

3 632 814,01

(1 309 693,49)

988 000,26

2 297 693,75

(982 161,45)

1 335 120,26

+1 662 652,3

327 532,04

=

4

5

A.C

Moins P.C

2 404 565,49

3 282 376,85

855 369,99

2 617 092,41

+1 549 195,5

+ 665 284,44

6B.F.G (4 – 5) (B) (877 811,36) (1 761 722,42) 883 911,06

7 T.N (Actif–Passif) (A–B) (104 350,09) 452 029,02 556 379,11

On constate dans ce tableau de Synthèse de Masses que, la première variation

du F.P entre les deux exercices qui est de 1 662 652,30 DHs est supérieure à celle de

l’A.I qui est de 1 335 120,26 DHs, ce qui a donné une ressource nette de 327 532,04

DHs. Ainsi, la variation de l’A.C est de 1 549 195,50 DHs supérieure à la variation du

P.C qui est de 665 284,44 DHs, ce qui engendré un emploi net de 883 911,06 DHs.

Ces variations se résultent par une Trésorerie Nette, obtenue par la différence entre le

F.R.F et le B.F.G, égale à 556 379,11 DHs qui va diminuer les ressources de

l’entreprise.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 139: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

LE TABLEAU DES EMPLOIS ET RESSOURCES :

Emplois et Ressources

Exercice

Emplois Ressources

I

Ressources Stables de l’exercice (flux)

Autofinancement (A)Capacité d’AutofinancementDistribution de bénéfices

Cessions et réductions d’immobilisations (B)Cessions d’immobilisations incorporellesCessions d’immobilisations corporellesCessions d’immobilisations financièresRécupérations sur créances immobilisées

Augmentation des capitaux propres et assimilés (C)Augmentation de capital, apportsSubventions d’investissement

Augmentation des dettes de financement (D)(nettes de primes de remboursement)

TOTAL 1 Ressources Stables (A+B+C+D)

727 168,82

727 168,82

727 168,82

Emplois et Ressources (suite)

Emplois stables de l’exercice (flux)

Acquisitions augmentations d’immobilisations (E)

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 140: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

II

Acquisitions d’immobilisations incorporelles a Acquisitions d’immobilisations corporelles b

Acquisitions d’immobilisations financièresAugmentation des créances immobilisées

Remboursent des capitaux propres (F)

Remboursement des dettes de financement (G)

Emplois en non valeurs (H)

TOTAL 2 Emplois Stables (E+F+G+H)

1 000,001 516 369,95

650 089,04

2 167 458,99Variation du Besoin de Financement Global (B.F.G)

883 911,06

Variation de la Trésorerie 556 379,11

Total Général 2 167 458,99 2 167 458,99

a = valeur brute en N – valeur brute N-1, soit 1 000,00.

b = 4 136 488,11 – 2 620 118.16 = 1 516 369,95

Pour ce qui est de l’interprétation de ce Tableau de Financement, on peut dire

qu’on a constaté que les ressources sont composées par l’Autofinancement avec

727 168,82 DHs, la variation du B.F.G avec 883 911,06 DHs, et de la Trésorerie

Nette avec 556 379,11 DHs. Alors que les emplois sont formés en général par les

acquisitions d’immobilisations corporelles, soit 1 516 369,95 DHs. Ainsi, on peut

retenir les mêmes constatations que celles faites lorsqu’on a parlé du F.R.F et du

B.F.G, et les mêmes remarques faites en calculant le ratio d’autonomie financière. On

peut ajouter que cette entreprise n’a pas une politique de dividendes ou autrement dit

de distribution de bénéfices.

Chapitre 4   :

Recommandations, et Propositions.Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E

Marocaine

Page 141: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

Dans ce dernier chapitre, je me suis trouvé incapable d’adresser des

recommandations et des propositions, au vrai sens des deux mots, mais juste comment

je vois moi cette P.M.E Marocaine et l’environnement dans lequel elle travaille, tout

en commençant par une description de ses points forts et de ses points faibles, puisque

le fait de proposer des vraies solutions nécessitent plus d’études et un échantillon

suffisant, avec une certaine capacité d’avoir toutes les informations nécessaires. Mais,

je préfère comme même ouvrir un débat sur les théories financières qui tiennent en

compte ce qu’on appelle la structure financière, et la recherche d’une structure jugée

optimale (s’elle existe bien sûr). Et là, je limite le débat sur deux théories qui me

semblent importantes et de grande utilité à savoir : la théorie de Gouvernance, et la

théorie de Dénaturation des P.M.E. En ce qui me concerne pour ce travail, je souligne

très bien que je ne vais pas entrer dans les détails, puisque j’ai déjà dit au début que

j’ai essayé face aux contraintes de limiter mon sujet (méthodologiquement un sujet

vaste égal l’incapacité de le maîtriser et donc de convaincre), mais de donner une idée

générale sur ces deux théories. Tout en laissant au lecteur de ce mémoire,

l’opportunité de développer ces connaissances à propos de tout ce qu’on a exposé et

ce que on exposera par la suite.

A. Recommandations, et propositions :

La présente entreprise représente un exemple simple mais plein de sens et

d’explications de la réalité de la majorité des P.M.E Marocaines (et non pas toutes). Je

pense que je peux (à partir de mon expérience et de ma formation) déterminer les

points forts et les points faibles, et de proposer à cette entreprise des solutions :

a. Les points forts :

Les points forts que j’ai pu ressortir à partir de mon stage sont les suivantes :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 142: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

L’entreprise est parmi les premières entreprises d’électrification dans

sa région ;

L’activité de l’entreprise est d’une grande importance, elle bénéficie

d’une clientèle sûre et loin du risque de défaillance, elle peut même

s’implanter dans d’autres régions pourquoi pas d’autres pays ;

L’entreprise évolue rapidement et augmente son activité, ce qui se

traduit par la variation positive de ses chiffres ;

L’évolution de l’entreprise se traduit par un rentabilité remarquable,

puisque son Résultat Net qui a passé de 103 858,59 DHs en N-1 à

544 919,13 DHs en N ;

Le B.F.R de l’entreprise est négatif, ce qui montre que l’entreprise est

capable d’éviter un décalage financier et de couvrir ses besoins de

financement ;

Les opérations non courantes et les opérations financières sont presque

absentes ou d’une influence légère pour cette entreprise, ce qui permet

à cette dernière d’éviter leur impact sur son cycle d’exploitation ;

L’entreprise peut bénéficie de la protection de l’Etat, et donc mettre

des barrières à l’entrée pour les nouvelles entreprises soucieuses de

s’implanter.

b. Les points faibles :

Les points faibles de cette entreprise se limitent au niveau financier, puisqu’on

n’a pas des informations sur ses niveaux commercial, personnel (ressources

humaines) et managérial :

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 143: analyse financière et diagnostic

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

L’entreprise a réalisé un Fonds de Roulement négatif pour les deux

exercices N-1 et N, ce qui peut se justifier par une forte augmentation

des acquisitions d’immobilisations surtout corporelles devant une

certaine faiblesse de ses capitaux propres ;

La Trésorerie Nette est négative en N, ce qui peut être expliqué par

l'incapacité de financement des emplois à court terme par les

ressources à court terme, et risque les ressources de l’entreprise ;

On a vu que le ratio de liquidité générale est inférieur à la norme 1 et

plus, ce qui explique que les actifs à court terme ne garantissent pas

une marge importante de paiement du passif à court terme. Ainsi,

l’entreprise a une capacité d’intervention limitée en utilisant ses

disponibilités immédiates (faible ratio de liquidité immédiate) ;

L’autonomie financière de l’entreprise et sa capacité d’endettement

sont sensibles. A partir les deux ratios calculés de l’autonomie

financière et de capacité d’endettement, on trouve que la situation de

l’entreprise est plus inquiétante et risquée en N par rapport à N-1,

puisqu’il y avait une variation importante des Dettes de Financement

plus que proportionnelle de celle des Capitaux Propres.

c. Propositions :

Après avoir déterminé quelques points forts et points faibles de cette

entreprise, les solutions peuvent être comme suite :

L’entreprise peut recourir à un renforcement de ces capitaux propres

par les apports de ses associés (en nature ou en numéraire), pour faire

face à l’augmentation de l’Actif Immobilisé ;

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

Page 144: analyse financière et diagnostic

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Essayer de stimuler la Trésorerie pour pouvoir financer les emplois à

court terme, et rembourser les Dettes à Court et Moyen terme ;

L’entreprise doit essayer de rectifier sa politique de financement, par le

recours aux fonds propres et à ressources stables pour éviter ou bien

limiter le coût de l’endettement extérieur surtout le crédit bancaire.

B. Théorie de Gouvernance et théorie de Dénaturation :

Tout phénomène financier peut s'appréhender comme un transfert temporel de

richesse, lequel est fondamentalement risqué. Aucun agent économique n'est certain

de la richesse réelle qu'il percevra à la fin du contrat qui réglemente ce transfert. Le

risque encouru varie dans sa nature et dans son intensité, selon le support du transfert,

c'est-à-dire en fonction du type d'actif utilisé. Les deux dimensions fondamentales du

raisonnement financier sont donc le temps et le risque.

La théorie financière a pour objectif principal l'explication et la

compréhension des différents phénomènes financiers, par exemple la création de

valeur par les entreprises. Son champ d'investigation ne se limite pas à l'étude des

seuls marchés financiers ; il inclut également une étude approfondie des différentes

décisions financières de l'ensemble des agents économiques et notamment des firmes.

A ce dernier titre, la théorie financière devrait jouer à terme le même rôle, vis-à-vis de

la gestion financière, que la science physique par rapport à l'art de l'ingénieur et

conduire à l'élaboration d'une technologie financière. L’une des questions

importantes et majeurs de la finance est la possibilité ou la capacité d’atteindre une

structure financière optimale que pas mal de théories ont essayé de la répondre

(théorie d’équilibre financier, modèles actuariels, l’apport de Modigliani et Miller

1958, …etc.).

Les théories qui ont essayé d’expliquer les phénomènes financiers sont

nombreuses et différentes, ce qui a donné naissance à des divergences entre ces

théories. Les explications philosophiques et idéologiques sont contradictoires,

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émanant des auteurs tels que Machiavel, Kant, ou encore Locke et Marx. Chacun de

ces penseurs donne sa propre conception selon ses préférences, ses objectifs, et ses

appartenances. Malgré cette diversité, on compte exposer les deux théories jugées

d’actualité et qui sont : la théorie de Gouvernance qui trouve ses origines dans

d’autres théories plus anciennes, et la théorie de Dénaturation des P.M.E qui essaie de

trouver une réponse aux problématiques posées par ce type de sociétés, qui

représentent une part importante dans presque tous les pays du monde.

Pour Mr. Stéphane TRÉBUCQ38, il pense que préalablement à la présentation

des théories de la gouvernance, et à la construction d'une typologie, il semble

souhaitable d'apporter quelques précisions historiques à leur propos. Si l'on retient la

base de données Umi-Proquest référençant les articles de revues anglo-

saxonnes, l'un des premiers articles mentionnant le thème de la gouvernance, figure

dans la revue américaine Industry Week (Perry 1975). La gouvernance ('corporate

governance') est alors listée parmi les grands thèmes appelés à mobiliser les

entreprises en vue de transformer, à terme, leur mode d'organisation. Mais ce n'est

qu'à partir des années 90 que le sujet prendra un réel essor, à la suite du rapport

Cadbury (1992) et de la montée en puissance des investisseurs institutionnels

Si l'ensemble de ces publications se réfère, plus ou moins explicitement, aux

théories pré-existantes, il n'en demeure pas moins vrai que la gouvernance a été

largement appréhendée en fonction des différents prismes disciplinaires inhérents aux

sciences de gestion. Durant la période 1985-1996, la gouvernance apparaît en effet

comme un thème relevant plus particulièrement de la stratégie. En revanche, entre les

années 1997 et 2001, la majorité des articles associe la gouvernance à la finance.

Quant à l'année 2002, suite à la falsification de certains comptes de sociétés

américaines, elle fait de la gouvernance une thématique rattachée principalement à la

comptabilité, et accessoirement à la finance.

Dans un article publié en 1976, Jensen & Meckling intégrant la théorie de

l'agence, la théorie des droits de propriété et la théorie financière afin d'aboutir à une

théorie de la structure de propriété de la firme, a inspiré la plupart des recherches

38 Maître de conférences à l'Université Montesquieu Bordeaux IV.

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menées ultérieurement dans une optique financière. L'orthodoxie retient comme

objectif assigné au dirigeant (agent) la maximisation de la richesse de l'actionnaire

(principal), et la nécessité de contrôler le dirigeant afin de limiter l'expression de son

opportunisme (Williamson 1985). En réaction à ce courant de pensée, Freeman et

Reed (1983) recommandent d'élargir le cadre d'analyse de l'agence, trop focalisé sur le

seul intérêt des actionnaires, et ce, afin de mieux orienter la stratégie de la firme.

L'entreprise est alors censée servir non pas l'intérêt exclusif des actionnaires, mais

aussi celui de la société toute entière. Les dirigeants sont alors incités à prendre en

considération les intérêts, parfois contradictoires, de toutes les parties prenantes, c'est-

à-dire, selon l'acception la plus large, l'ensemble des groupes ou individus

identifiables pouvant affecter ou être affectés par la poursuite des objectifs de la

firme. D'autres chercheurs, spécialisés en 'organizational behavior', ont élaboré, à

partir de 1989, la théorie dite de l'intendance ('stewardship theory'), plus

particulièrement centrée sur la question des motivations du dirigeant (Donaldson &

Davis 1989, Donaldson 1990).

Selon Davis, Schoorman et Donaldson (1997), la théorie de l'intendance a été

introduite afin d'étudier les relations entre acteurs, en se basant sur des hypothèses

comportementales différentes de celles du paradigme dominant, lequel est fondé sur

la théorie de l'agence. La question du partage de la valeur entre les différentes parties

prenantes n'est donc pas primordiale dans la théorie de l'intendance.

L’une des formalisations récentes est celle, dans un article plus récent, de

Jensen 2000 qui s'élève formellement contre une théorie préconisant la maximisation

des richesses en faveur de l'ensemble des parties prenantes. De son point de vue, il

s'agit là d'une tentative de politisation de la fonction objectif de la firme, a priori

nuisible. Il considère que le seul indicateur valable de la performance doit demeurer la

création de valeur actionnariale, et ce, dans une optique de long-terme. Quant aux

problèmes d'abus de situations monopolistiques ou d'externalités négatives, ils doivent

rester sous la responsabilité exclusive des Etats et des gouvernements. Aussi, toute

dépense engagée au nom du principe de responsabilité sociale ou sociétale ne

pourrait, toujours selon Jensen (2000), que pénaliser la compétitivité des entreprises

placées dans un environnement concurrentiel.

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Selon Lazonick & O'Sullivan (2000), le credo de la maximisation de la valeur

actionnariale, si tant est qu'il puisse être mis en œuvre, appartient clairement à une

vision idéologique de la gouvernance. L'origine de ce courant doit être replacée dans

son contexte historique, celui des années 70, une période où la plupart des entreprises

américaines étaient confrontées à de sérieuses difficultés de compétitivité, face à leurs

homologues japonaises. Les économistes américains à l'origine de l'essor des théories

contractualistes étaient convaincus de la supériorité du marché (sur les entreprises), en

tant que mécanisme efficient d'allocation des ressources. Si l'on en croit Lazonick &

O'Sullivan (2000), "ces économistes étaient opposés idéologiquement au pouvoir

pouvant être exercé par des managers", ces derniers étant susceptibles d'orienter à

mauvais escient les ressources et la rentabilité de la firme. Les théoriciens de l'agence

ont alors posé un cadre conférant aux actionnaires une position centrale, tout en

consacrant comme mécanisme régulateur, la discipline externe exercée par le marché,

via les offres publiques d'achat.

Selon Frankfurter & McGoun (1999), la croyance dans la supériorité du

marché, supposé naturellement efficient, constitue la pierre angulaire des théories

financières libérales dont l'objectif premier est la maximisation de richesse des

actionnaires. Ces auteurs estiment particulièrement spécieux l'usage du terme

"efficient". Ils l'estiment paré d'une connotation implicitement positive, en phase avec

l'éthique protestante, alors qu'en réalité les mécanismes de marché peuvent présenter

de nombreux écueils (myopie des dirigeants et des investisseurs, comportements

mimétiques et bulles spéculatives, répartition paréto-optimale conduisant à exclure

certains individus, incapacité de valoriser certains aspects). Toutefois, dans un cadre

généralisé de la théorie de l'agence, Hill & Jones (1992) ont proposé de lever cette

hypothèse ou cette croyance de marchés efficients, en postulant l'existence

d'inefficiences et de pouvoirs déséquilibrés entre les différentes parties prenantes.

En ce sens, selon Bohren (1998), le modèle principal- agent n'intègre pas

l'équité. Il s'agit pourtant d'une notion pourtant fondamentale, à laquelle nombre

d'individus accordent beaucoup d'importance. En effet, selon la théorie de l'agence, le

principal ne ressentira aucun remord si l'agent travaille trop longtemps ou perçoit une

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rémunération trop faible. De même, dans les modèles d'agence, le dirigeant n'aura

aucun scrupule à falsifier l'information, s'il se sait à l'abri des conséquences résultant

d'un tel agissement. Il agira ainsi en toute rationalité, afin d'optimiser à son avantage

le rapport effort personnel- rémunération personnelle. L'agent n'éprouve aucun cas de

conscience. Il agit et détermine ses actions en fonction de sa situation contractuelle.

Naturellement, dans un modèle multi- périodique, les effets de réputation pourront

venir réduire les tentations d'un usage malhonnête de l'information. Par ailleurs,

Bohren (1998) dénonce la conception passablement matérialiste de la théorie de

l'agence, mettant en scène un agent insatiable, âpre au gain, et désirant accroître sans

cesse sa rémunération tout en réduisant ses efforts.

Les théoriciens de l'agence ont également opté pour un individualisme radical

(Frankfurter & McGoun 1999) conduisant à délaisser les décisions intégrant

l'influence des comportements de groupe, ou encore l'influence des institutions

(Doucouliagos 1994).

S’il existe de nombreuses études sur l’impact de la bonne (ou de la mauvaise)

gouvernance financière disons sur le patrimoine des actionnaires, rares sont celles qui

sont consacrées aux créanciers. Certes, actionnaires et créanciers ont souvent le même

intérêt : celui de voir croître la valeur de l’entreprise. Ce n’est que dans certaines

circonstances que leurs intérêts divergent véritablement. C’est le cas des acquisitions.

C’est aussi le cas lorsque l’entreprise est en difficulté : tous les raisonnements

optionnels sont alors particulièrement pertinents pour analyser la répartition de la

valeur de l’entreprise entre ses différents pourvoyeurs qui ont apportés leurs fonds.

L’étude de cette problématique a fait l’objet d’une recherche menée et présidée par

Michael BRADLEY, et George DALLAS et autres (the relation between corporate

governance and credit risk, bond yields and firm valuation).

Une autre manière de voir la gouvernance est celle proposée par Mr. Gérard

CHARREAUX39, qui essaie de montrer l’intérêt des approches comportementales

surtout celle liée à la Finance Comportementale, c'est-à-dire trouver une réponse à ce

conflit d’intérêts entre investisseurs propriétaires et managers, Mr. CHARREAUX

39 Professeur en Sciences de Gestion à l’université de Bourgogne, séminaire organisé par le Centre de recherches en Finance, Architecture, et Gouvernance des Organisations, cahier n° 1050601 du FARGO, Juin 2005.

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est l’un des chercheurs très actifs dans la matière. Le lecteur désireux de connaître

plus sur ses idées peut utiliser les liens Internet trouvées dans la Webographie de ce

travail. Dans un autre séminaire organisé par le FARGO en Septembre 2005, avec la

participation de CHARREUX et Alain SCHATT40, les deux auteurs disent que

souvent retenue comme référence, la « corporate governance » est regroupée

avec la « corporate finance » (la finance d’entreprise) dans une rubrique globale.

Cette proximité avec la finance, qui s’explique par des raisons historiques en

matière de recherche, fait que la « corporate governance » est souvent considérée –

de façon restrictive – comme une composante de la finance.

Cette association de la « corporate governance » à la finance est

principalement due à l’article généralement considéré comme fondateur du

domaine sur le plan international, celui de Jensen et Meckling publié en 1976 dans

le Journal of Financial Économics, « Theory of the Firm: Managerial Behavior,

Agency Costs and Ownership Structure ». Cet article, qui constituait le premier

jalon du projet très ambitieux des auteurs de construire une nouvelle théorie des

organisations, fondée sur la théorie de l’agence, proposait également une nouvelle

explication de la structure de financement (et de la structure de propriété). Sa

publication dans une revue de finance et l’attention portée au problème de la

structure de financement optimale allait associer la « corporate governance » à

la finance. L’idée centrale de la contribution de Jensen et Meckling était,

cependant, de montrer que les formes organisationnelles pouvaient s’expliquer

comme autant de réponses aux problèmes posés par les conflits d’intérêts entre

parties prenantes à la firme. La théorie de la structure de financement et de la

structure de propriété contenue dans l’article ne constitue qu’une simple application

de cette démarche très générale, centrée sur la résolution des conflits entre dirigeants

et investisseurs financiers.

Mais, je veux bien signaler que l’article le plus important pour moi puisqu’il

est en relation directe avec ce travail) est celui dans lequel Mr. CHARREAUX parle

de la Gouvernance des P.M.E/P.M.I. Le professeur affirme que Ce thème, très

ancien, a été développé aux Etats-Unis dans les années trente. Il est devenu d'actualité

en France et cela a conduit à la publication des rapports Viénot et Marini ; ce dernier

40 Professeur à l’Université Robert Schuman Strasbourg 3, cahier du FARGO n° 1050901, Septembre 2005.

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

proposant un certain nombre de réformes du droit des sociétés. Ces rapports portent

principalement sur les pouvoirs des dirigeants, le rôle du conseil d'administration,

l'organisation des différents comités du conseil d'administration, la protection des

actionnaires minoritaires, ou encore le rôle des investisseurs institutionnels.

Autrement dit, ces débats ne semblent concerner apparemment que les grandes

sociétés cotées et leurs dirigeants.

Une des questions intéressantes qui sous-tend ces débats, porte sur la

comparaison des différents systèmes nationaux de gouvernance et leur incidence sur

la compétitivité des entreprises. Ainsi, la recherche est très développée sur les

systèmes de gouvernance anglo-saxons, allemands, japonais et, très accessoirement,

français. Paradoxalement, compte tenu du rôle économique important des PME, les

petites entreprises sont totalement absentes du débat dans la mesure où on considère

que le dirigeant est le plus souvent l'actionnaire principal. Certaines études concluent

en outre à une performance économique des petites entreprises supérieure à celle des

grandes.

Le plus attirant dans cet article c’est sa conclusion dans laquelle il a conclu

que relativement à ces différentes questions, le rôle de la recherche en gestion est de

mettre en évidence les contraintes exercées par les systèmes de gouvernance sur les

choix des dirigeants, en particulier en matière de changement. Il faut bien avouer

qu’actuellement, il existe peu de résultats établis sur ces questions cruciales, en

particulier pour les PME pour lesquelles on ne dispose pas d’une mesure de

performance boursière et pour lesquelles l’accès aux données est souvent difficile. Sur

ce dernier point, on ne peut que souhaiter un renforcement des collaborations entre les

entreprises et les chercheurs en sciences de gestion.

Toutes ces théories qu’on vient de citer comme exemple (elles existent

d’autres théories et formalisations très récentes et riches surtout en France, aux Etats-

Unis, et en Allemagne, …etc.), discute et partent de la théorie d’agence et des autres

théories connues, et de ce conflit de pouvoir et de monopole de la firme. Les

actionnaires essayent de leur coté de garder leur pouvoir de prise de décision et

d’augmentation de bénéfices. Les managers de leur coté cherchent avec toutes les

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

possibilités offertes d’éloigner les actionnaires ou les propriétaires de leur champs de

bataille, qu’ils pensent d’avoir seuls le droit de le gérer de leur propres manières et

selon leurs conditions. On peut dire que c’est la même chose pour les P.M.E, on

entend toujours parler par les spécialistes et les journalistes de cette lutte qui existe

entre le propriétaire et ses employés ou disant cadres ayant des compétences et des

connaissances et maîtrisant l’information. Donc, on n’est pas encore bien positionné

pour comprendre si la P.M.E peut être analysée selon sa nature et ses spécificités ou

bien on lui applique la théorie financière en générale, comme on l’a exposé dans les

paragraphes précédents.

Une autre explication s’impose, c’est celle développé par trois articles de deux

chercheurs français. Le premier est de Najat BOUSSAA THEMA41, et les deux autres

sont d’Olivier TORRES42. Pour commencer, on trouve dans l’article de Najat

BOUSSAA une méthodologie qui simplifie ce sujet de la structure financière de

l’entreprise, puisqu’elle a divisé son travail à cinq sections. Elle a commencé par un

passage en revue de quelques théories financières (la théorie de l’agence, la théorie de

financement hiérarchique, et la théorie de cycle de vie), dans la deuxième section elle

présente sa méthodologie et son échantillon, ensuite elle analyse les résultats des

différents tests effectués, les principaux résultats sont résumées dans la quatrième

section, dans la dernière section elle reprend le résultat qui caractérise son étude par

rapport aux autres.

Commençant par son revue de littérature (on expose ce qu’on juge important,

l’essentiel pour nous c’est sa conclusion). Elle annonce que c’est à partir du milieu

des années 70 que la recherche en PME a commencé à se développer et à considérer

ces entreprises comme des organisations particulières. La PME n’est plus une

miniature de la grande entreprise. Les premières études menées dans ce sens ont tenté

de reprendre les théories déjà existantes et de trouver celles qui peuvent expliquer le

comportement financier des PME. Si on part du modèle de Modigliani et Miller

(1958), on s’aperçoit que l’une des hypothèses centrales du modèle, l’existence de

marchés financiers en concurrence parfaite, s’avère non adaptée aux PME. Celle-ci ne

41 L’Université de Paris –X- Nanterre. 42 Professeur Agrégé (PRAG) à l'Université Paul Valéry, de Montpellier III Membre de l'ERFI (Equipe de Recherche sur la Firme et l'Industrie) Université Montpellier I.

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tient pas compte de l’effet de la taille ou du stade de développement sur la structure

financière.

Colot et Michel (1996) se fondent sur trois axes de recherche dans la

théorie financière : la diversification, le CAPM (Capital Asset Price Model) et la

théorie de l’agence et montrent qu’ils ne sont pas les meilleurs outils qui permettent

d’expliquer la structure financière des PME. Cependant, la théorie de l’agence révèle

un potentiel explicatif important pour traiter de la problématique des PME. Elle est

défendue par de nombreux auteurs tels que Ang (1991, 1992) ou Charreaux (1984).

Toutefois, quelques études empiriques (Norton 1991), Landstrom (1992) rejettent le

bien fondé de cette théorie.

Pour la théorie de l’agence, la relation d’agence est un contrat dans lequel une

(ou plusieurs personnes) a recours aux services d’une autre personne pour accomplir

en son nom une tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature

décisionnelle de l’agent (Jensen et Meckling 1976). Des problèmes surviennent

lorsque l’agent satisfait ses intérêts plutôt que ceux de son mandant. La réduction des

risques de ces conflits engendrés par un comportement discrétionnaire du dirigeant

entraîne des coûts appelés coûts d’agence (Jensen et Meckling 1976) : coûts de

surveillance, coûts de dédouanement et coûts résiduels.

Un optimum d’endettement sera atteint lorsque les coûts d’agence totaux

sont minimaux. Dans le cas des PME, les problèmes d’asymétrie d’information et de

risque moral sont plus importants que dans le cas des grandes entreprises. Ceci est

expliqué par le manque de transparence financière et par leur structure de propriété, ce

qui engendre une réticence de la part des créanciers à leur prêter à long terme étant

donné le risque élevé de substitution des actifs. Ainsi, les plus petites entreprises

auront plus recours aux dettes à court terme au détriment de leurs liquidités. Les

problèmes d’agence peuvent être réduits en présentant des garanties. Dans ce sens,

les entreprises ayant une part élevée d’immobilisations peuvent accéder plus

facilement à des financements externes.

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

La théorie du financement hiérarchique suppose qu’il y a un classement entre

les différents modes de financement. Les modèles de départ sont basés sur

l’hypothèse d’asymétrie de l’information (Myers et Majluf, 1984, Narayanan, 1988).

L’explication fournie par ces modèles est que le dirigeant agit en faveur des

actionnaires existants au détriment des actionnaires futurs. Par la suite, l’hypothèse

de l’asymétrie de l’information a été relâchée (Myers, 1990) sans pour autant mettre

en cause le principe de hiérarchie.

La théorie du financement hiérarchique permet de conclure à la non

séparabilité entre les décisions d’investissement et de financement. Cependant, il y a

des problèmes de testabilité des théories du financement hiérarchique rendus encore

plus difficiles à cause des conclusions parfois contradictoires de chacun des

modèles.

En ce qui concerne les P.M.E, la hiérarchie trouvée par Myers et Majluf

(1984) semble être la mieux adaptée à leur choix de financement. En effet, ce n’est

pas uniquement les préférences du dirigeant qui décident du classement à

adopter mais aussi les possibilités d’accéder au marché financier. De plus, ayant un

risque élevé de faillite, les banques se méfient beaucoup de leur accorder des

emprunts.

Pour le dernier courant de cycle de vie, il pense que la croissance et l’accès au

marché financier ont une influence sur la structure financière. Les entreprises

dynamiques auront besoin de financements externes pour financer leur croissance.

Pendant la période de démarrage la seule source de financement disponible est les

fonds propres sous forme de capital avancé par le propriétaire. Toutefois, ces firmes

sont caractérisées par un passage rapide à la phase de croissance. Cette phase est

généralement financée par les dettes commerciales ou des dettes bancaires à court

terme. Ces financements à court terme peuvent engendrer des risques d'illiquidité

étant donné les taux de croissance très élevés. A ce stade l'entreprise doit choisir entre

la réduction de sa croissance, l'introduction au marché des capitaux ou le recours au

capital risque. Ainsi, on peut prévoir que les entreprises caractérisées par un taux

de croissance élevé combiné à une difficulté d’accès au marché financier ont un

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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endettement total et à court terme excessif.

Maints travaux ont essayé de valider l’ensemble de ces théories financières

dans le cas des PME. L’enquête effectuée par Norton (1991) auprès d’une centaine de

dirigeants de PME américaines en croissance montre que les éléments liés aux coûts

de faillite, d’agence et d’asymétrie de l’information n’expliquent pas la structure du

capital des PME. Cependant, les décisions des responsables financiers semblent être

conformes aux conclusions du modèle du financement hiérarchique : fonds internes,

fonds externes et financement par fonds propres en dernier recours. D’autres auteurs

(tel que Foss 1993) plaident pour une théorie de la firme centrée sur la notion de

compétence de l’entrepreneur qui ne peut pas être sujette à contrat.

Passant donc directement aux conclusions de ce travail. L’objectif était

d’étudier les variables déterminantes de la structure financière des P.M.E dans le

cadre du courant de la dénaturation. En ce qui concerne le choix entre dettes et fonds

propres, les variables déterminantes sont la taille et la rentabilité. Ceci confirme la

théorie du financement hiérarchique. En effet, à capacité d’autofinancement égales,

les entreprises préfèrent recourir au C.I.E (Crédit interbancaire) et en second lieu à

l’endettement qu’au financement par émission d’actions. Dans le cas des P.M.E, ces

résultats soulignent les difficultés d’accès aux sources de financement. En ce qui

concerne la structure de la dette, on constate l’importance des garanties comme

variable déterminante dans l’octroi des dettes.

Au total, elle a montré que les théories de l’agence, de cycle de vie et du

financement hiérarchique sont pertinentes pour expliquer les choix en matière de

financement des PME. L’analyse empirique met l’accent sur l’effet de la particularité

de la structure de propriété des P.M.E (en effet le niveau de dette est souvent

déterminé par la capacité personnelle du dirigeant d’assumer le risque financier) ainsi

que l’importance du C.I.E.

Elle signale la non pertinence de la cotation dans l’explication de la structure

financière de ces entreprises. Cependant, lorsque la cotation est associée à la

croissance elle devient significative. Parfois, on se trouve devant un effet statut et pas

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seulement taille. Paranque (1994) affirme que «le niveau pertinent de fonds propres

est à évaluer quasiment au cas par cas, à l’aune du dynamisme des P.M.I et de leurs

capacités à répondre à la demande qui leur est adressée». Ang (1992) retient

essentiellement la difficulté de séparer les états financiers de la P.M.E de ceux

de son propriétaire.

Pour le travail d’O. TORRES, on va exposer juste ces apports pour le courant

de dénaturation du milieu des années 90 (puisque l’auteur a cité d’autres courants tels

que de diversité, de spécificité, …etc.). L’auteur essaie de trouver une relation entre la

diversité et la spécificité. Il affirme que La thèse de la spécificité n'est jamais remise

en cause, elle est simplement modulée. La diversité ne signifie que des changements

de degré au sein du cadre universel de la spécificité. L’auteur s’est posé une

question qui est comme suit : les changements de degré ne peuvent-ils pas

s'accompagner de changements de nature ?

Poser cette question pour l’auteur, conduit à ne plus considérer la thèse de la

spécificité comme un postulat mais comme une simple hypothèse de recherche

réfutable. Il ne s'agit plus d'ériger le dogme de la spécificité comme le cadre absolu de

la recherche en PME mais d'entamer un examen critique de cette thèse. Jusqu'à quel

point, le cadre d'analyse proposé par les chercheurs en P.M.E est-il valide ? La

question n'est pas de savoir si le concept P.M.E est pertinent ou non mais de délimiter

son champ de validité. Dans quelles conditions peut-on accepter la thèse de la

spécificité et à partir de quel moment ce concept n'est-il plus valide ? Pour que l'objet-

P.M.E puisse être un véritable objet de recherche, il faut, non seulement le définir,

mais aussi en fixer les limites. Il convient donc d'adopter une démarche contingente

(réfutable) de la spécificité.

L’auteur passe à nous exposer deux travaux qui semblent récuser l'universalité

de la spécificité de la PME.

- Dénaturation de la PME et autonomie de gestion :

Curvalle (1994) s'interroge sur l'impact des méthodes de Juste à Temps et

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d'Echange de Données Informatisées sur le mode de fonctionnement des P.M.E. De

même, dans une perspective précisément contingente, Dubost (1995), tout aussi

interrogative se demande si "les P.M.E françaises évoluent vers des bureaucraties",

autrement dit s'éloignent du modèle traditionnel de la P.M.E du fait de l'augmentation

des phénomènes de contrôle externe et de dépendance dont elles font l'objet. Au total,

si l'indépendance juridique est depuis longtemps utilisée comme un critère apte à

définir l'appartenance ou pas d'une entreprise de petite taille au monde des P.M.E, la

notion d'indépendance organisationnelle (plus difficile à cerner que l'indépendance

juridique) paraît devoir jouer le même rôle.

- Dénaturation de la PME et indépendance financière !

En ce qui concerne les activités financières de l'entreprise, plusieurs études

tendent à montrer que les caractéristiques traditionnelles (spécificités) des P.M.E sont

sensibles aux modes de financement. L'ouverture du capital soit par capital-risque

(Stephany, 1993), soit lors d'une introduction sur le second marché (Belletante et

Desroches, 1994) tend à réduire les spécificités des P.M.E, voire à les remettre en

cause comme cela peut être le cas lors d'un rachat d'une P.M.E par un groupe. En

interprétant ces résultats selon l'optique qui est la nôtre, la question est de savoir où

placer le seuil critique délimitant la spécificité du modèle-P.M.E ? Entre

l'indépendance financière totale où l'entrepreneur autofinance tous ces

investissements et la dépendance financière totale où l'entreprise devient la filiale d'un

groupe et par voie de conséquence est exclue du monde des PME, il demeure

plusieurs situations intermédiaires où les caractéristiques spécifiques de la PME

s'atténuent plus ou moins fortement. On peut alors suggérer deux seuils. Dans une

optique restrictive, on considérera que le modèle- PME est un modèle d'indépendance

financière. Partant de là, toute autre situation est dénaturante. Ainsi, une entreprise de

petite taille qui fait appel à une société de capital-risque ou qui émet des actions n'est

plus une PME au sens théorique. Mais on peut avoir une définition plus large et

considérer que le modèle- P.M.E est un modèle de non- dépendance financière. Dans

ces conditions, seules les P.M.E appartenant à un groupe sont exclues. Cette

deuxième conception paraît largement majoritaire au sein de la communauté

scientifique en PME. Mais le développement des pratiques de capital-risque et la

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Mémoire de fin d’études Abdelkader EL YAAGOUBI M.B.F : 2007/2008

création de marché des capitaux plus adaptés aux entreprises de petite et moyenne

taille comme le second marché et le hors-cote ne sont-elles pas des tendances récentes

de nature à transformer radicalement les modes de financement traditionnels de la

PME et par voie de conséquence à dénaturer le modèle-P.M.E tout entier ?

Pour conclure cette partie dans laquelle on a exposé ces théories, on peut dire

que les recherches concernant les P.M.E sont vraiment dans un stade développé et

riche, surtout lorsqu’on voit ce grand volume de séminaires, de thèses, et d’ouvrages

dans les pays développés. Mais, l’essentiel et l’objectif qu’on cherche est de se

positionner par le fait de se poser quelques questions et de leur trouver des réponses le

plus proche possible : quelle est notre position et notre niveau de compréhension de

ce phénomène au Maroc par rapport à ce qui se passe en Europe ou en Amérique ou

autres ? Quel modèle pouvons suivre ? Et dans quelles conditions ? Notre

réglementation est elle suffisante ou bien nous avons besoin d’une nouvelle

réglementation ? …etc. La réponse à ces questions et d’autres questions peut faire

l’objet d’une thèse de doctorat, ou des séminaires tout en exploitant les recherches

faites par certains chercheurs leaders dans la matière tels que G.CHARREUX, O.

TORRES, …etc. Puisqu’on entend toujours parler que les P.M.E représentent 95%

des entreprises existantes dans notre pays, on espère que tous les intervenants se

mobilisent pour rendre ce type de société compétitif, transparent et capable de faire

face aux défis futurs.

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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La finance d’entreprise peut être considérée comme l’une des rares disciplines

de l’économie qui soit autant en pure relation avec la réalité quotidienne extérieure à

l’entreprise, tout en analysant et en maîtrisent ses différents éléments internes quelque

soit leur nature (économique, financière, technique, sociale, …etc.).

L’entreprise comme nous l’avons vu, résulte de la combinaison d’un

ensemble de facteurs agencés en vue de produire des biens et des services et de les

échanger avec d’autres agents économiques. La production nécessite des facteurs

humain, technique, et financier (capital). Cela permet à l’entreprise de créer de la

valeur. La maximisation de cette dernière représente, selon la théorie financière,

l’objectif essentiel de la gestion de l’entreprise. En effet, l’appréciation de cette valeur

passe à travers la mesure de la capacité bénéficiaire et de la rentabilité.

Nous avons pu voir que l’objectif de l’analyse et du diagnostic financier est de

faire le point sur la situation financière de la société en mettant en évidence ses points

forts et ses points faibles. On a vu aussi que, les orientations de l’analyse financière

sont fortement influencées par les contraintes ou biens objectifs majeurs de

l’entreprise. Ces objectifs qui peuvent être soit la maximisation du profit, c'est-à-dire

que l’équilibre financier est réalisé lorsqu’on atteint des gains supérieurs aux risques

encourus. Ou bien un objectif de solvabilité qui se traduit par une capacité d’honorer

ses engagements surtout financiers à l’égard de différents intervenants, le degré de

solvabilité est fonction des ressources financières disponibles pour faire face aux

exigences de financement de l’activité. Le dernier objectif peut être celui de la

rentabilité, qui reste une condition essentielle pour la survie et le développement de

l’entreprise, et pour éliminer les contraintes liées au maintien du capital ou à la

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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rémunération de ses fonds propres …etc. le niveau de rentabilité peut être un

indicateur de la solvabilité future de l’entreprise.

On a exposé donc, les différents outils de l’analyse financière qui nous

permettent de juger la réalisation ou non de ces objectifs cités. Nous avons commencé

tout d’abord, par le bilan qui reste un moyen clair et simple pour décrire la situation

de l’entreprise, et d’évaluer les principaux éléments de son patrimoine. Ensuite, nous

avons vu comment le C.P.C permet de regrouper toutes les opérations de l’exercice

dans ce seul compte. Le classement des produits et charges donne la possibilité de

ressortir les différents résultats liés aux trois catégories d’opérations (opérations

d’exploitation, financières, et non courantes). Après cette présentation des données du

C.P.C, nous avons pu élaboré directement l’E.S.G, qui se compose de deux tableaux à

savoir : le tableau de formation des résultats, et le tableau de calcul de la C.A.F et de

l’A.T. ces deux tableaux nous ont permis de visualiser à travers les soldes de gestion

(marge Brute, V.A, E.B.E, …etc.) comment l’entreprise a généré son bénéfice et sa

capacité d’autofinancement.

Pour bien apprécier la notion d’équilibre financier, nous avons décidé de lui

consacrer une partie entière, en croyant à son importance et son utilité. Pour mieux le

comprendre nous avons cité une définition de cette notion d’équilibre, et nous avons

détaillé les notions de Fonds de Roulement (F.R.F) et de Besoin de Fonds Roulement

(B.F.G) en donnant leur définition, les raisons de les étudier, et leurs différentes

méthodes de calcul. Nous n’avons pas pu se limiter à ces deux termes pour décrire

l’équilibre financier en exposant deux méthodes permettant d’évaluer cet équilibre, la

première méthode dite statique est celle des Ratios, c'est-à-dire les différents rapports

établis entre les grandeurs calculés permettant de porter un jugement sur l’entreprise

dans un moment donné. La seconde méthode essaie de faire face aux insuffisances de

la première, c'est-à-dire que le Tableau de Financement est d’un caractère dynamique

puisqu’il complète le diagnostic par une détermination des mouvements financiers de

l’entreprise au cours de l’exercice.

Dans un troisième chapitre dans lequel nous avons rencontrer quelques

problèmes liés à la difficulté d’avoir toutes les informations nécessaires à une analyse

Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine

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financière fine (problème de confidentialité des données). Nous avons collé

l’exposition théorique avec un cas réel et pratique d’une Petite et Moyenne Entreprise

Marocaine, ce qui nous a donné l’occasion de valider nos connaissances et acquis

théoriques. Cette partie reste primordiale pour apprécier ce thème -du fait de la nature

de cette société, sa taille, son secteur, et autres facteurs- car c’est ici qu’on apprend la

capacité d’interpréter un tel ou tel résultat et de justifier un tel jugement, et de rester

en relation intime avec les chiffres, c'est-à-dire être dans la mesure de juger d’une

manière objective en oubliant tout ce qu’on a connu, ce qu’on connaît, et ce qu’on va

connaître.

Cette capacité de juger et de justifier, s’apprécie de plus sur le quatrième

chapitre dans lequel nous avons essayé de soulever les points forts et les points faibles

(objectivement) de cette entreprise. Nous avons pu sentir et ressortir ses points forts

qui lui donnent la possibilité de continuer sa survie et sa réussite, sans oublier de

l’avertir des imperfections ou bien faiblesses liées à son niveau financier. Cette

détermination des points forts et faibles, était accomplit par une certaine proposition

de solutions jugées satisfaisantes de notre part. Ainsi, l’importance de la partie

pratique se traduit par cette curiosité de connaître et chercher le cadre théorique qui

tient en compte l’étude des P.M.E, surtout dans les pays développés et dans nos

partenaires commerciaux et économiques du Nord. Et enfin, on demande à tous les

lecteurs de ce travail, d’essayer de formuler leurs points de vue concernant ce thème

d’analyse financière des P.M.E en particulier, et de la finance en général pour aboutir

à une économie Marocaine forte, compétitive, et productive puisqu’on souffre

toujours et encore de cette économie de rente qui donne l’impression d’une certaine

mauvaise politique économique, et une mauvaise répartition des richesses. Sans

oublier les scandales financiers que connaît la planète et les crises financières qui se

suivent, ce qui nécessite des entreprises fortes et des règles transparentes et prudentes.

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