Allégations de racisme à HEC Usain Bolt dégoût逦 · Dépucelage à Villeray! page 20!...

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[ ] QUARTIER L!BRE LE JOURNAL INDÉPENDANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL • QUARTIERLIBRE.CA Vol. 19 • numéro 3 5 octobre 2011 www.quartierlibre.ca [ CAMPUS ] Revendeurs voraces au Party 2 e étage page 5 [ SOCIÉTÉ ] Frais de scolarité: My university is rich page 14 [ CULTURE ] Théâtre Aux Écuries: Dépucelage à Villeray page 20 ! ! Allégations de racisme à HEC Usain Bolt dégoûté Page 7

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[ ]QUARTIER L!BRELe jouRnAL inDÉPenDAnT Des ÉTuDiAnTs De L’uniVeRsiTÉ De MonTRÉAL • QuARTieRLibRe.cA

Vol. 19 • numéro 35 octobre 2011

www.quartierlibre.ca

[CAMPUS]Revendeurs voracesau Party 2e étagepage 5

[SOCIÉTÉ]Frais de scolarité:

My university is richpage 14

[CULTURE]Théâtre Aux Écuries:Dépucelage à Villeray

page 20!

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Allégations de racisme à HEC

Usain Bolt dégoûtéPage 7

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!Nous écrivons à la suite de la publi-cation de l’article « Allégations deracisme à HEC Montréal: les étudiantss’excusent » paru dans le derniernuméro du Quartier Libre. Commeétudiants noirs, nous voulons donnernotre point de vue sur l’incident.

Rappelons que le 14 septembre der-nier, durant une activité d’initiation,des étudiants de HEC, voulant« rendre hommage » à l’olympienUsain Bolt, sont allés au stade defootball de l’UdeM peints en noir(certains portant des perruques ras-tas) en scandant des slogans de«smoke some weed, man!», avecl’accent stéréotypé jamaïcain, bran-dissant des singes en peluche (lamascotte de leur association, quecertains étudiants ont feint de sodo-miser), et se sont donnés en spec-tacle allègrement.

Grâce à la vigilance d’AnthonyMorgan, l’«affaire blackface» s’estpropagée comme une traînée depoudre à travers la planète, faisantmême la une de CNN.com. Une pluiede courriels et d’appels a envahi ladirection de HEC, qui a d’abord niél’intention raciste de la part des étu-diants, puis s’est vite rétractée, aprèss’être rendue compte de la gravité dela situation et de l’indignation dupublic. Le secrétaire général de HECa déclaré publiquement que les actescommis étaient inexcusables etqu’une formation serait donnée auxétudiants impliqués dans l’incident.Jacques Nantel a subséquemmentprésenté des excuses formelles àAnthony Morgan au nom de HEC. Lesétudiants noirs de HEC-UdeM-Poly etles communautés noires de Montréaln’ont pas eu droit au même égard.

C’est à travers un

dialogue ouvert

et par un effort

réel que l’on

comprendra le

point de vue des

autres pour être

plus respectueux

envers toutes les

communautés

culturelles.

Au XXIe siècle,

c’est élémentaire

En entrevue à Quartier Libre, troisdes participants de l’activité se sontexcusés auprès des étudiants jamaï-cains et de la communauté noire deMontréal.

Nous apprécions leur sincérité,mais estimons qu’ils sont bien malplacés pour clamer qu’Anthonyaurait dû aller leur parler avant deles traiter de racistes. Anthony n’ad’ai l leurs jamais accusé qui-conque de racisme, mais a plutôtqualifié leurs actes de racistes –nuance !

Durant la planification de leur acti-vité, ces mêmes étudiants s’étaient-ilsdonné la peine de contacter les étu-diants noirs de HEC et la commu-nauté jamaïcaine de Montréal pourdemander conseil quant à la bonnefaçon de rendre hommage à UsainBolt ?

Outre Maxime Côté, Alexandre etCharles ont refusé de divulguer leurnom de famille, de peur de repré-sailles. Représailles de la part de qui?Des méchants cannibales barbares,assoiffés du sang des nobles étu-diants blancs inoffensifs ? Même ens’excusant, Alexandre et Charlescontinuent de perpétuer la peur del’autre.

Nous avons demandé à la directionde HEC la raison pour laquelle per-sonne au sein de son administrationou du CEPSUM n’avait songé à dis-suader ces étudiants de participer àl’événement. Et pourquoi personnen’avait essayé de leur en expliquer lateneur raciste et surtout l’histoirehumiliante, douloureuse et pénibleexistant derrière tous ces gestes,pour les Noirs. Il n’y a pas si long-temps que les minstrel shows met-taient en vedette des artistes blancsqui, voulant «rendre hommage auxNoirs», le corps couvert de charbonet les lèvres rouge vif, produisaientdes sketches où ils représentaient lesNoirs de manière caricaturale etinsultante. De telles initiations nous

rappellent l’époque esclavagiste qué-bécoise, durant laquelle nous étionsconsidérés comme des êtres infé-rieurs et des bouffons.

Nous n’avons jamais obtenu de préci-sion de la part de HEC, mais plutôt desmessages génériques selon lesquelsl’établissement est un milieu ouvert,accueillant des étudiants provenant deplus d’une vingtaine de pays. Même siHEC accueille des ressortissants deplusieurs pays, cela n’importe pas sices étudiants ne sont pas traités avecrespect par leurs condisciples blancset par la direction.

Depuis l’incident, plusieurs groupesau sein des quatre universités mont-réalaises ont invité Anthony à parlerde son expérience et à présider desséances de discussions sur la diver-sité culturelle avec leurs étudiants. Ànotre connaissance, HEC n’a pasencore pris une telle initiative.

Quant à la formation qui sera don-née aux participants de l’incidentblackface, la direction de HEC n’apas non plus été en mesure de nous

confirmer quels sujets y serontabordés et comment, ou si AnthonyMorgan sera invité, ou si les pro-fesseurs, les étudiants noirs de HECet les organismes communautairesnoirs de Montréal seront consultésdans ce processus. Les choses ris-quent-elles de demeurer à unniveau superficiel ? Nous invitonsHEC à revoir ses politiques sur ladiversité culturelle et à bonifier sesactions de sensibilisation intercul-turelle. C’est à travers un dialogueouvert et par un effort réel que l’oncomprendra le point de vue desautres pour être plus respectueuxenvers toutes les communau-tés culturelles. Au XXIe siècle,c’est élémentaire.

Mylène F. DorcéÉtudiante de 3e cycle

Département des littératures de langue française

Université de Montréal

Ricardo Lamour-BlaiseÉtudiant de premier cycleÉcole de service socialUniversité de Montréal

COURR I ER DES LECTEURS

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Appel au dialogue

Ricardo Lamour-blaise, Mylène F. Dorcé et Anthony Morgan.

QUARTIER L!BRE vous convie à sa prochaine

assemblée généralele jeudi 13 octobre à 11h45 au local B-4335 du Pavillon 3200 Jean-Brillant.Venez en grand nombre; il y aura à boire et à manger.

Renseignements : [email protected]

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QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 3

RÉDACTRICEEN CHEFChristine [email protected]

CHEFS DE PUPITRE

cAMPusVincent [email protected]

sociÉTÉAntoine Palangié[email protected]

cuLTuReAnne-Sophie [email protected]

PHOTOGRAPHIEDE LA UNEGracieuseté Usain Bolt

JOURNALISTESOlivier Boivert-MagnenSarah ChampagneAnh Khoi DoJustin DoucetMarianne Drolet-ParéChristiane DumontAudrey Gagnon-BlackburnTiffany HamelinRoxanne Hébert-RattéGabriel LaurierLou-Joris Lavoie RondeauMathilde MercierMathieu MireaultChristine RousseauColine SénacOlivier Simard-Hanley

ILLUSTRATEURJulie Fournier

CORRECTEURSÉtienne CôtéChristiane DumontAntoine St-Amand

INFOGRAPHEAlexandre VanasseZirval design

PUBLICITÉAccès-Média (514-524-1182)www.accesmedia.com

DIRECTRICEGÉNÉRALEMarie [email protected]

IMPRESSION & DISTRIBUTIONHebdo-Litho

POUR NOUS JOINDRETél. : 514-343-7630Courriel : [email protected] Web: www.quartierlibre.ca

Quartier Libre est le journal des étudiants de l’Université de Montréal publié par Les Publications

du Quartier Libre, une corporation sans but lucratif créée par des étudiants en 1993.Bimensuel, Quartier Libre est distribué gra tui tement sur tout le campus de l’Université deMontréal et dans ses environs.Son tirage est de 6000 copies.

nos bureaux sont situés au :3200, rue Jean-Brillant(Local B-1274-6) C.P. 6128, succ. Centre-Ville, Montréal (Québec) H3T 1N8

Quartier Libre est membre de la Presse universitaire canadienne(PUC/CUP).

Dépôt légal :Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada ISSN 1198-9416Tout texte publié dans Quartier

Libre peut être reproduit avecmention obligatoire de la source.

PRochAine PARuTion19 octobre 2011

PRochAine ToMbÉe11 octobre 2011

CAMPUs • Sormany suspendu p. 4 • Trouver un nouvel emploi p. 4 • Scandale p. 5 • Cabane p. 6 • Bientôt, un nouveau terrain de jeu

p. 6 • Dossier : racisme à HEC p. 7 • Un stage pas comme les autres p. 8 • Deux visages de l’endettement p. 9• soCiété • La vie

(universitaire) en vert p. 12 • Hausse des frais de scolarité, le cas anglais p. 14• Humanitaire anglophone enfin en français p. 14 • Un des nôtres

à Durban p. 15 • Justiciers masqués sur la Toile p. 16 • Mettez-vous sur les cartes p. 17 • CUltUre • Yamantaka // Sonic Titan : p. 18

• Art Spiegelman p. 18 • Kannibalen Records p. 19 • La Scène 1 425 p. 19 • Théâtre Aux Écuries p. 20 • Just Fake it : Jo Jack et John p. 20 •

Solo 30x30 de Paul-André Fortier p. 21 • GIRL p. 22 • Enquête sur le bas blanc p. 23

ÉD ITO

SOMMA IRE

QUARTIER L!BRE

!

À propos de la une

Via son agente de publicité, usain bolt, l’homme le plus rapide du monde, a affirmé éprouver du dégoût face à « l’hommage» quelui ont fait des étudiants de hec en début d’année (voir courrier du lecteur en page 2 et dossier en page 7).

Es-tu normal ?Moi, à mes propres yeux, la plupart du temps.

Il faut dire que ma conception de la norma-lité est large et comprend plusieurs types decomportements fichés déviants.

Je connais une femme qui se considère plutôtnormale, heureuse et épanouie. Elle est pré-sentement au chômage et en recherche d’em-ploi, mais elle est amoureuse, alors tout va.

Cette femme s’appelle Martine [nom fictif], etelle a trente ans.

Martine habite au Québec depuis huit ans, etelle possède la double nationalité canadienneet française.

Genre de mélange de Julia Roberts et d’AudreyTautou, Martine est belle et hédoniste. Elle ade la personnalité et du répondant et elle estdu genre à pester contre le fait qu’il faille tra-vailler. Entrons dans les détails : Martine portedu 34C.

Martine est normale ; elle ne fait pas confianceà un autre dentiste qu’à celui qui s’occupe deses dents depuis qu’elle en a. Chaque année,lorsqu’elle retourne visiter sa famille enFrance, elle s’assure de prendre un rendez-vous pour se faire examiner le palais.

Cet automne, Martine avait une raison précised’aller visiter le vieux dentiste : au printempspassé, dans un chalet, un quidam lui avaitbrisé la dent à l’aide d’un goulot de bouteillede bière. Il va sans dire, Martine s’inquiétaitpour son émail.

Alors, Martine visite le dentiste (format pièce de théâtre)

Dentiste, usant de sa formule d’accueilhabituelle : – Alors, quoi de neuf, as-tu unscoop? [NDLR: Étrange formule pour undentiste, il va sans dire.]Martine, au sommet de sa forme : – Etbien oui, j’ai un scoop ! J’ai une copine !

Long moment de silence. [NDLR: SelonMartine, unique témoin lucide du dialogue,le dentiste reste tétanisé pendant cinqbonnes minutes. Toujours selon elle, il nesait pas poursuivre la conversation.Autrement dit, elle aurait tout aussi bien pului annoncer qu’elle avait décidé de récol-ter assez de glaire cervicale dans un petitpot laissé au frigo parce qu’elle voulait voirsi la glaire cervicale pouvait se frire commeun œuf, tant les deux substances se res-semblent. Elle aurait tout aussi bien pudéclarer qu’elle venait de faire caca dansla rue, qu’elle avait laissé traîner une ser-viette sanitaire usée sur le plancher de lasalle de bain publique ou qu’elle promenaitrégulièrement son chat dans les parcs duquartier.]

Cinq minutes s’écoulent.

Dentiste, émergeant d’une sorte d’étatcatalectique : – Dans le même domaine ?Martine, perplexe : – Hein ?Dentiste, à nouveau alerte : – Est-cequ’elle travaille dans le même domaine ?Martine, perplexe : – Non non… Je suisen cinéma et elle est journaliste.

[NDLR : Le dentiste ne demande pas àMartine si elle a été déçue par les hommes,ni comment deux femmes peuvent bien s’yprendre pour faire l’amour sans pénis. Ilne dit pas non plus : «Mon Dieu, quelgâchis.»]

Fin.

«Alors je suis partie avec un tube de den-tifrice de voyage gratuit, et pour la pre-mière fois de ma vie, le dentiste ne m’a pasfait payer la consultation », termineMartine. Mise au fait de tout cela, la sœur deMartine estime que, dans certaines circons-tances, il peut y avoir des avantages à être les-bienne.

Un peu plus tard, Martine dîne chez songrand-père en compagnie de ses parents.

Voilà des lustres qu’elle ne l’a pas vu. Papi nesait pas que depuis quelque années, Martinene flirte plus qu’avec des femmes. Amoureuse,Martine ne peut résister à l’envie de lui annon-cer ce qu’elle considère comme une bonnenouvelle : elle pense avoir rencontré LAfemme de sa vie.

Papi est un peu surpris. Martine aurait toutaussi bien pu déclarer qu’elle râpait du savonen barre pour nettoyer ses vêtements afind’économiser sur le détergent à lessive.

Le père de Martine, qui prétend ne pas êtreaffecté par l’homosexualité de sa fille, décideque mieux vaut prévenir la crise cardiaque dePapi que de la guérir. «Non mais, tu sais, cen’est pas très grave Papi, au moins on ne l’apas faite trisomique, elle n’est pas maladenon plus, tu sais.».

De l’avis de Martine, son père aurait tout aussibien pu lui vomir dans les yeux.

Mais encore?

Selon moi, cette histoire est hilarante, presqueburlesque et tragiquement typique. «Nonmais, dans quel monde vivent ces gens,voilà ce que je me demande », conclutMartine.

Moi je me demande plutôt combien de gensconnaissent cette citation de Nils Kjaer(1870-1924), tirée d’Une lettre à l’esthé-tisme : « Il vaut mieux boire un schnaps,que de regarder de travers ceux qui lefont. »

Christine Berger

* Évoquer l’homosexualité et une forme de

retard mental dans une même phrase comporte

des risques. Tout cela n’est pas sans lien avec le

dossier sur le racisme de Quartier Libre (p. 7)

et rappelle à ma pensée la nouvelle section

Courrier du lecteur (p. 2).

Fait: La journée internationale

du coming-out a lieu le 11 octobre.

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CAMPUS

La directrice principale du Bureau descommunications, Sophie Langlois, a misfin aux spéculations le 21 septembre der-

nier. « M. Wang supervisait les recherches d’étu-diants au 3e cycle, a-t-elle précisé au téléphone.Après enquête [de l’ICM], M. Wang est venudéposer sa démission, que la Faculté [de méde-cine] a acceptée. »

Le blogueur sur le site retractionwatch.wordpress.com,Ovan Oransky, suit de près les déboires de Dr Wang.« Sa démission n’est pas du tout surprenantequand on sait que l’ICM est un établissement affi-lié à l’UdeM», indique M. Oransky par courriel. Laréputation d’un chercheur est certainement terniepar des accusations de fraude, surtout auprès despersonnes travaillant dans le domaine du cher-cheur.»

Malgré cela, Dr Wang pourrait se faire embaucherpar une autre université. «Ce genre de fraude n’estpas médiatisée partout, explique M. Oransky, quienseigne aussi la médecine et le journalisme médical

à l’Université de New York. Cela permet à certainschercheurs de retourner dans leur pays d’origineet de recommencer à neuf. Toutefois, plusieurschercheurs dans la situation de Dr Wang quittentleur domaine de recherche.»

Il rappelle le cas de Fawsi Alrazem qui a démissionnéaprès avoir été reconnu coupable de fraude àl’Université du Manitoba. Le professeur Alrazem tra-vaille maintenant pour l’Université Polytechnique dePalestine.

Dr Wang était un chercheur de calibre international.Il étudiait entre autres le lien entre les gènes et les ano-malies du rythme cardiaque. Selon la CBC, il a reçu4,2 M$ de financement d’Instituts de recherche ensanté du Canada depuis 1999. De plus, l’Associationcanadienne du diabète lui a versé 300 000 $entre 2003 et 2009.

VinCent AllAire

en collaboration avec

loU-Joris lAVoie rondeAU

Le chargé de cours au certificat en journalisme à l’UdeM, PierreSormany, a été suspendu vendredi dernier de son poste directeur desémissions d’affaires publiques de la Télévision de Radio-Canda.

La société d’État a réagi ainsi après que le chroniqueur politique de TVA, JeanLapierre, a déposé une poursuite de 250000 $ pour diffamation contre M.Sormany.

Selon le journal La Presse, Pierre Sormany a écrit sur le mur Facebook d’unecollègue que Jean Lapierre «offre aussi ses services-conseils en relationspubliques et [...] a parmi ses clients nul autre que son “ami” l'entrepreneurAntonio Accurso». Le profil Facebook de M. Sormany indique qu’il a 369 amis.

Pierre Sormany enseigne depuis 32 ans à l’UdeM. Il a reçu une douzaine deprix de journalisme. Il est aussi l’auteur de l’ouvrage de référence, Le Métierde journaliste, utilisé par les étudiants pour apprendre les rudiments dumétier. Le livre se présente «à la fois comme un premier guide des sourcesd’information accessibles aux journalistes de la presse écrite ou électro-nique et comme un portrait critique de l’information au Québec, à tra-vers ses divers champs de pratique».

VinCent AllAire

L’Université d’Ottawa à Montréal

Visitez-nous au Salon national de l’éducation

de Montréal, du 12 au 14 octobre 2011 à

la Place Bonaventure.

Les études supérieuresà l’Université d’Ottawa

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• Fr a u d e s c i e n t i f i q u e •

Dr Wang démissionneLe professeur Zhiguo Wang démissionne de l’UdeM. Dr Wang a fait la manchette quandil a perdu son statut de chercheur et son laboratoire à l’Institut de cardiologie de Montréal(ICM) le 2  septembre dernier. Voilà le problème : l’ICM est un établissement affilié àl’UdeM et Dr Wang était encore considéré comme professeur sous octroi titulaire à laFaculté de médecine, même après la fraude reconnue.

• E n s e i g n e m e n t à l ’ U d e M •

Pierre Sormany suspendu par Radio-Canada

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• R e v e n t e d e b i l l e t s d u Pa r t y 2 e é t a g e •

Marché noir : des étudiants profitent d’autres étudiants

L’homme est un loup pour l’homme, disait le philosophe Thomas Hobbes. Cela seconfirme à l’UdeM: des étudiants font du profit sur le dos d’autres étudiants. Ils reven-dent des billets du Party 2e étage à leurs confrères parfois jusqu’à six fois le prix régu-lier. Il s’agit d’une situation sidérante dont les organisateurs sont conscients.

CAMPUS

«Les seuls billets que nous avonstrouvés se vendaient à 180 dol-lars la paire, déplorent deux

étudiantes rencontrées le soir même de la fête,le 15 septembre, devant le resto-bar LaMaisonnée. C’est dommage, car nous vou-lions vraiment aller au Party 2e étage »,rajoutent celles qui viennent d’entamer leursétudes universitaires en biologie. Le billet sevend pourtant normalement 15 $.

Plusieurs étudiants rencontrés lors de cettesoirée étaient amers. Les billets pour le Party 2e étage se sont vendus en moins de troisheures le 12 septembre dernier. La seulemanière officielle de se procurer un billet étaitde se présenter à un comptoir de la Fédérationdes associations étudiantes du campus del’UdeM (FAECUM).

Ceux qui n’ont pas réussi à se procurer unbillet à temps ont dû faire affaire avec desrevendeurs de billets, qui demandaient parfoisjusqu’à six fois le prix régulier.

Une fête lucrative

« Je me suis acheté deux billets pour faire lafête, raconte un étudiant à HEC Montréalabordé à La Maisonnée le soir de l’événe-ment. Mais lorsque je me suis aperçu de lademande qui existait pour ces billets, je lesai vendus 40 dollars chacun. Ça paie mabière pour la semaine», dit-il en ricanant.

Certains des revendeurs présents ont mêmeacheté leur billet avec l’intention de lesrevendre. « C’est la troisième année quej’achète des billets du Party 2e étage pour lesrevendre, avoue un étudiant de l’UdeM qui nevoulait pas dévoiler son programme d’étude. Jepeux me faire presque 300 % de profit parbillet sans même négocier.»

Problème décrié de toutes parts

Les étudiants sans billet rencontrés durant lasoirée ne sont pas les seuls à condamner lapratique de la revente. Véronique Lambroise,coordonnatrice à la vie de campus à la FAE-CUM et responsable de l’organisation duParty 2e étage, dit prendre le problème ausérieux.

«Les années passées, nous avons eu vent decas de revente, explique-t-elle. Bien qu’il soitdifficile de chiffrer ce problème, nous vou-lions nous assurer cette année qu’il soitmoins facile de revendre les billets et qu’il yait ainsi moins de billets revendus.»

Je peux me faire

presque 300 % de profit

par billet sans

même négocier

un ÉTuDiAnT ReVenDeuR

La Fédération a donc diminué de cinq à deuxle nombre limite de billets que pouvait se pro-curer chaque étudiant. De plus, au moment del’achat, l’étudiant devait présenter sa carte étu-diante valide de l’UdeM. «La Fédération a misen place toutes les mesures réalistes pourassurer un meilleur contrôle sur l’achat et larevente de billets», conclut Mme Laframboise.

Malgré les efforts de la Fédération, des billetsont été revendus cette année encore. Les étu-diants doivent maintenant se demander à quelpoint ils sont prêts à s’endetter… pour faire lafête.

MAthieU MireAUlt

La FAecuM organise deux Partys 2e étage par année: un au début de lasession d’automne, l’autre au com-mencement de la session d’hiver.

Même si la fête se déroule, commeson nom l’indique, au deuxième étagedu pavillon 3200, jean-brillant, lesfêtards peuvent aussi se dégourdir lesjambes sur les pistes de danse quel’on retrouve sur la Place de LaL a u r e n t i e n n e e t a u p a v i l l o nMaximilien-caron.

cette session, l’événement s’estdéroulé le 15 septembre.

un étudiant vend 45 $ un billet pour le Party 2e étage. c'est trois fois le prix régulier. Le phénomène perdure année après année malgré les actions de la Fédération qui organise l'événement.

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• H a u s s e d e s f r a i s d e s c o l a r i t é •

Première action d’éclat à l’UdeMDes étudiants ont érigé une maison en bois dans le hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudrypendant quelques heures le 22 septembre dernier. Une centaine d’étudiants ont assisté à l’évé-nement qui visait à dénoncer la hausse des frais de scolarité de 1625 $ sur cinq ans à partirde l’automne 2012.

CAMPUS

«Nous voulons rester àl’université», pou-vait-on lire sur un

des murs de l’habitation. Les res-ponsables de l’érection de cette mai-son? La Fédération des associationsétudiantes du campus de l’UdeM(FAECUM) avec à sa tête la secrétairegénérale, Stéfanie Tougas. «La mai-son est un symbole, explique-t-elle.C’est un message clair destiné aurectorat pour lui faire comprendreque nous avons besoin d’un lieuaccessible pour étudier. »

Avec des allures de camp de guérille-ros, la structure improvisée contrastaitavec les marbres du Hall d’honneur.Une vingtaine d’étudiants entonnaientdes slogans de manifestation autourde la maison sous le regard impas-sible des agents de sécurité qui gar-daient les portes du rectorat.

Les étudiants ont privilégié ce lieu àvaleur symbolique, comme l’ex-plique Linda Blanchard, étudiante aubaccalauréat en sociologie, qui assis-

tait à l’occupation. « La maisonreprésente pour moi l’importancede l’éducation, explique-t-elle. C’estune façon de faire valoir monpoint de vue auprès des personnesimportantes qui transitent par leHall d’honneur.»

L’occupation du Hall d’honneur aduré près de trois heures. Après quoiles étudiants ont quitté les lieux dansle calme en abandonnant toutefois lamaison aux mains des employés desoutien de l’Université. «On va lalaisser là, ils s’arrangeront avec !»,a alors déclaré Mme Tougas, sourireen coin. En début de soirée, la mai-son était démontée.

C’est la deuxième action posée parla Fédération cet automne. Pendantla nuit du 19 septembre, des étu-diants ont placardé d’affiches lesrues avoisinants l’Assemblée natio-nale à Québec.

gABriel lAUrier

• F i n d e s r é n o v a t i o n s a u C E P S U M •

Nouveau terrain extérieur multisportsLes joueurs des équipes sportives de l’Université disposeront dès la fin octobre d’un nouveau terrain de jeu. L’espace du réservoir Vincent-d’Indy de la Villede Montréal fait l’objet de travaux préparatoirtes à l’installation d’une surface synthétique qui fera office de terrain multisports. Cet aménagement sera complété par quelques zones de volleyball de plage et une piste d’athlétisme. Adossé à la montagne, l’endroit est à deux pas du pavillon Marie-Victorin et est surplombé par la faculté de Musique.

«Le CEPSUM pourra seprévaloir d’une poly-valence plus intéres-

sante, avec un nouveau plateausportif autant pour les sportsrécréatifs et les camps de jour quepour les pratiques de nos équipes»,affirme Benoit Mongeon, coordonna-teur aux communications et marke-ting des Carabins. Combinée au stadeextérieur du CEPSUM, la nouvelle sur-face synthétique « permettra auxéquipes [des Carabins] de s’entraî-ner en même temps, et donc d’avoirdes horaires plus décents», ajoute-t-il, précisant que les entraînementsfinissent souvent assez tard en soirée.Les associations sportives et lescitoyens d’Outremont pourront aussifouler ces installations sportives, envertu d’ententes conclues entre l’ar-rondissement d’Outremont et l’UdeM.

Le vaste espace gazonné, courammentappelé le parc Bellingham, a été cédé

à l’Université de Montréal en 2009 parla ville de Montréal. L’eau du réservoirest stockée directement en dessous.Le réservoir était ouvert aux quatrevents avant d’être recouvert d’un toitétanche et d’une pelouse en 1963.

Entrepris à la fin de l’été, ce chantierest l’ultime phase d’un grand projetde remise à neuf du CEPSUM amorcéen 2009. La Direction des immeublesde l’Université affirmait avoir achevé90 % des rénovations en novembre2010.

La réalisation de ce projet a été ren-due possible grâce à l’appui financierde la Ville de Montréal ainsi que desgouvernements provincial et fédéral,qui s’est élevé, respectivement, à750000 $, 1 M$ et 2,8 M$. Le réamé-nagement du centre sportif phare del’Université se terminera à la finoctobre avec l’ouverture du nouveauterrain extérieur.

Les installations avaient déjà subi unecure de rajeunissement, terminée en2004, au coût de 12 M$. On estime que,

bon an mal an, plus d’un million de per-sonnes fréquentent le complexe inau-guré lors des Jeux olympiques de 1976.

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Manifesterez-vous à Montréal-Nord ?

Plusieurs organisations étudiantes planifient une manifestation devant le bureau de circons-cription de la ministre de l’Éducation, Line beauchamp. L'action aura lieu jeudi, le 6 octobre, à14h30. un autobus prévoit partir de l’udeM à 13 heures pour amener les étudiants intéressés.

Les étudiants ont construit une maison dans le hall d'honneur du pavillon Roger-Gaudrypour dénoncer la hausse des frais de scolarité de 1625 $ sur cinq ans dès l'automne 2012.

Le nouveau terrain synthétique du cePsuM ouvrira dès la fin octobre.

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CAMPUS RACISME À HEC

QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 7

Une formation de sensibilisation

avant NoëlL’affaire des étudiants blackface provoque des remous. Usain Bolt, l’ath-lète jamaïcain détenteur de trois records du monde en athlétisme, a mêmeréagi. Des étudiants de l’UdeM se mobilisent. La direction de HECMontréal prépare quant à elle une formation destinée à faire l’éducationmulticulturelle de ses étudiants.

L’université, un espace de

dialogue et de luttecontre les préjugés

Anthony Morgan était de passage à l’UdeM jeudi dernier pour prôner unmessage d’ouverture et «créer un dialogue» sur les questions raciales.C’est lui qui a filmé, le 14 septembre, trente étudiants de HEC Montréalqui s’étaient déguisés en Usain Bolt – le sprinteur jamaïcain – en se pei-gnant notamment le corps en noir. Ricardo Lamour-Blaise, un étudiant aubaccalauréat en service social de l’UdeM, l’a invité à prendre la parole dansle cadre du cours Travail social et pluriethnicité. Compte rendu de la séancede discussion.

«Quand j’ai vu les étudiants deHEC le visage peint en noirpour la semaine d’intégra-

tion, je n’y ai pas vu d’acte raciste. Cesont les symboles qu’ils ont utilisés pourreprésenter les Jamaïcains qui étaientoffensants », a déclaré Anthony Morgandans une salle remplie d’étudiants du bac-calauréat en service social au PavillonClaire-McNicoll. Par «symboles offensants»,M. Morgan fait entre autres référence à l’ac-cent stéréotypé jamaïcain, au slogan «Wantsome weed, man » (ou « Smoke moreweed» selon The Gazette) ou encore à lamascotte représentant un singe.

C’est d’ailleurs en lisant l’article paru le21 septembre dernier dans Quartier Libresur les allégations de racisme à HECMontréal que M. Morgan a compris que lesinge en peluche utilisé lors de l’activité d’in-tégration n’était en fait qu’une mascotte etqu’il ne fallait voir par là aucun acte délibé-rément raciste. Mais selon lui, «quand onconnaît les symboles utilisés pour ridicu-liser les Noirs, on ne peut pas s’empêcherde penser que les scientifiques des années1850 ont comparé les Noirs à des singespour justifier un système de colonialismeraciste».

Il insiste sur l’importance du contexte his-torique et des symboles, en expliquant ques’il fait un discours sur l’art et qu’il dit quela croix gammée est «esthétique, géomé-trique, ça ne marche pas, parce qu’on nepeut pas faire abstraction du contextehistorique. C’est la même chose ici »,ajoute-t-il en insistant sur le fait que « lesmêmes outils caricaturaux ont été utili-sés sur les Juifs, les homosexuels, lesChinois, les Irlandais».

Anthony Morgan affirme que s’il a parlé auxmédias, ce n’était pas pour être une vedettepour «l’Église des Noirs», mais parce qu’iljuge important de dénoncer ces actes pourcombattre des préjugés qui perdurent encoreau 21e siècle. «Je suis Jamaïcain, mais je nefume pas de pot et je n’ai pas de dread-locks», ajoute-t-il en rigolant et en montrantson crâne chauve.

Selon lui, une des solutions serait de «créerun dialogue, des espaces sécuritaires »pour lutter efficacement contre ce type decomportement basé sur un manque de dis-cernement.

Il propose aussi d’instaurer plus de courssur l’histoire des communautés, qui infor-meraient davantage les étudiants. Ainsi, ilspourraient clairement se rendre comptequ’ils ont des représentations péjoratives,voire racistes, des autres communautés «etsi on a un espace pour avoir ce dialogueet pour lutter contre ces préjugés, c’estbien à l’université».

Courage et maturité

Certains étudiants sont sortis de la confé-rence très émus et ont félicité M. Morganaprès son discours. C’est le cas deLi Juan Xu qui, en tant qu’immigrante chi-noise, approuve les propos et l’initiatived’Anthony Morgan. «Comme il l’a dit, cene sont pas que les Noirs qui sont touchéspar ces phénomènes. Par exemple, lesgens voient toujours les Chinois commedes personnes très discrètes et réservées.Ils pensent toujours qu’on est venu pourconstruire le chemin de fer», dit-elle avecémotion.

«Il a essayé de comprendre ce qui s’étaitpassé. Il a parlé avec beaucoup de matu-rité en n’accusant personne », ajouteSylvie Gagnon, elle aussi étudiante. Selonelle, l’attitude d’Anthony Morgan est hono-rable, car «il a dénoncé cette situationpour éviter que ces images négatives nesoient perpétuées» et non dans le but decauser du tort aux étudiants de HECMontréal.

«C’est juste un dialogue qui éclaire com-ment un geste qui peut être complètementnaïf peut devenir blessant. S’il n’y ajamais ce type de dialogue, il n’y aurajamais de compréhension. C’est pour çaqu’il faut oser en parler », conclutSylvie Gagnon.

MAthilde MerCier

Les étudiants de HEC Montréal impli-qués directement dans l’affaireblackface recevront une formation

de sensibilisation avant Noël, selon la direc-trice des communications de HEC, KathleenGrant. «Tous les étudiants qui ont parti-cipé à la “chose”, vont devoir obligatoire-ment suivre la formation », a expliquéMme Grant en entrevue lundi.

La «chose» fait référence aux actes d’unetrentaine d’étudiants qui se sont peints lecorps en noir, déguisés en sprinteur jamaï-cain Usain Bolt, et ont scandé des chants àpropos du cannabis tout en mimant un actesexuel avec un singe en peluche. C’était le14 septembre.

Depuis, l’événement a pris une ampleurinternationale. Usain Bolt lui-même aexprimé son «dégoût » pour la manièredont ces étudiants l’ont honoré.

Un dégoût partagé par des étudiants del’UdeM. L’un deux, Ricardo Lamour-Blaise,a même invité celui qui a filmé les étudiantsde HEC, Anthony Morgan, à venir s’exprimerà son cours de Travail social (voir articleadjacent).

L’événement a aussi poussé M. Lamour-Blaise et Mylène F. Dorcé à cosigner unelettre pour exprimer leurs points de vue surla situation (à lire en p. 2). Ils demandentnotamment à HEC Montréal de «revoir sespolitiques sur la diversité culturelle et debonifier ses actions de sensibilisationinterculturelle».

De plus, tous deux se demandent « siAnthony Morgan sera invité, ou si les pro-fesseurs et étudiants noirs de HEC, et lesorganismes communautaires noirs de

Montréal, seront consultés dans ce pro-cessus». Sur ce point, Mme Grant est caté-gorique : «Anthony Morgan sera invité àvenir rencontrer les étudiants.»

Le contenu de la formation n’est pas encoretoutefois défini. «Nous pourrons expliqueroù nous allons précisément dans peut-être deux semaines, a dit Mme Grant. C’estque nous voulons dire publiquement quiva nous aider. Les approches auprès desformateurs ont déjà été faites. Il fautmaintenant nous donner du temps. »Selon Mme Grant, la formation sera prêteavant Noël. «Ensuite, la question de com-ment l’adapter pour les organisateurs étu-diants en général, ça sera pour l’annéeprochaine», a-t-elle ajouté.

Selon Mme Grant, la formation sera prêteavant Noël. «Ensuite, la question de com-ment l’adapter pour les organisateurs étu-diants en général, ça sera pour l’annéeprochaine.»

C’est qu’à l’automne 2010, HEC Montréalcomptait 12525 étudiants. Difficile de don-ner une formation à autant de personnesdans un court laps de temps. «Ce qui estsûr, c’est que les organisateurs vont êtresensibilisés » dès que la formation seramise sur pied, a indiqué Mme Grant. Lesorganisateurs, ce sont ces étudiants impli-qués dans les diverses associations étu-diantes de HEC Montréal, notamment lesmembres du comité sports et loisirs qui ontorganisé la journée thématique à l’originede l’affaire.

Pour les autres étudiants et les professeurs,Mme Grant dit que la réflexion est encore encours. «Ce qui nous intéresse, c’est detrouver un moyen de rendre la formation

plus accessible aux étu-diants.» Le moyen en questionn’a pas été précisé. Par ailleurs,Mme Grant dit vouloir que la for-mation puisse servir à d’autresuniversités.

Depuis le début de l’affaire, ladirection de l’École a écartél’idée même d’une quelconqueréprimande auprès des étu-diants concernés. «Nous édu-quons, a précisé Mme Grant.Nous ne sommes pas dans la“business” de la punition.»

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• P r i v a t i s a t i o n d e s u n i v e r s i t é s •

Un stage plus concret que jamaisVous êtes étudiants à la maîtrise ou au doctorat ? Un stage en entreprise, ça vous intéresse-rait ? Avec son programme de stage Accélération, l’organisation MITACS propose d’intégrerles chercheurs-étudiants dans un milieu entrepreneurial. Les participants peuvent ainsi vivreune autre réalité que celle de la recherche au jour le jour. Mais cela se fait parfois au détri-ment de l’avancement de leur propre thèse.

«Il s’agit surtout d’uné chang e s t anda rd ,explique Yoshua Bengio,

professeur au Département d’infor-matique de l’UdeM, qui dirige égale-ment un groupe de recherche au seinmême de MITACS. L’étudiant vaaider l’entreprise et en contrepar-tie l’entreprise va financer unepartie de ses recherches.»

D’une durée de quatre, huit ou 12mois, le stage Accélération s’adresseaux étudiants d’universités cana-diennes inscrits dans un programmede maîtrise, de doctorat ou de post-doctorat. Le principe est simple. Uneentreprise approche d’abordMITACS. Puis, MITACS approchel’étudiant ou le laboratoire derecherche universitaire qui corres-pond le mieux aux attentes de l’en-treprise.

Une applicationconcrète

« Une entreprise a approchéMITACS, car elle souhaitait effec-tuer une collaboration avec lemilieu universitaire et mon profilétait en parfaite adéquation avecsa proposition», explique Marie-Laure De Boutray, doctorante àl’école Polytechnique, qui prépareun stage Accélération de huit mois.La jeune femme, qui travaille sur lescyanobactéries (algues bleu-vert), aposé sa candidature pour tester l’ap-pareil ultrasonique que l’entreprise acréé. L’appareil propose un traite-ment de contrôle des populations decyanobactéries. Ces algues posentdes problèmes de santé publiquequand elles sont présentes en tropgrande quantité dans un point d’eau.

En participant à un segment de quatremois de stage Accélération, Mme DeBoutray reçoit un financement direct

de 15000 $, soit 7500 $ de MITACSet l’autre moitié de l’entreprise parti-cipante. Pendant cette période, elleest plongée dans la réalité de l’entre-prise, ce qui présente un avantagepour l’insertion dans la vie profes-sionnelle.

Marie-Laure De Boutray ajouteque travailler dans une jeune PMEquébécoise lui permettra aussi de sefamiliariser avec la croissance d’uneentreprise en recherche et dévelop-pement.

Oliver Delalleau, étudiant au doctoraten informatique, a quant à lui déjàcomplété un stage Accélération à lasociété ApSTAT sous la direction deYoshua Bengio en 2010. «Ce que jetrouve très intéressant, c’est dedécouvrir le côté “pratique” de larecherche en industrie, avec toutesles contraintes liées aux étapesjalons, aux rapports, au passage del’état de prototype à un environne-ment de production, explique le doc-torant. C’est très facile de faire undoctorat sans jamais aborder ces

aspects, qui sont malgré tout trèsimportants si l’on souhaite faire dela recherche appliquée par la suite.»

Lors de son stage Accélération,Olivier Delalleau a pu développer sescompétences en développement,mais au détriment des recherchesgravitant autour de sa thèse. «Il étaittrès difficile de concilier marecherche de doctorat et monexpérience. Bien que très enri-chissant, le stage n’a que peucontribué au développement dema thèse», dit-il.

Pour sa part, le professeur YoshuaBengio relativise la facilité de se trou-ver un emploi dans l’entreprise.«Lorsque l’entreprise d’accueil etl’étudiant conviennent de la ligne

directrice des recherches appli-quées lors du stage, il n’y a pas depromesse d’embauche à la clef»,indique-t-il.

À quoi ser t donc un s tage decette sorte ? Une expérience profes-sionnelle et un carnet d’adresses quipeuvent s’avérer utiles pour un étu-diant-chercheur qui intègre le mar-ché du t r a v a i l . « Le s s t a ge sAccélération proposés par MITACSpeuvent aussi ouvrir sur des projetsde plus longue haleine, conclutYoshua Bengio. L’entreprise d’ac-cueil peut même souhaiter contri-buer plus longuement au projet derecherche du laboratoire d’appar-tenance de l’étudiant.»

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CAMPUS

cet article fait partie d’une série sur le MiTAcs, une orga-nisation canadienne à but non lucratif qui fait le pont entreles entreprises et les universités canadiennes. son finance-ment provient essentiellement du gouvernement fédéral etdes gouvernements provinciaux.

Marie-Laure De boutray, doctorante à l'école Polytechnique, prépare un stage accélération de l'organisation MiTAcs.

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• H a u s s e d e s f r a i s d e s c o l a r i t é •

Portraits d’étudiants endettésSelon la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), «sur l’ensemble des étu-

diants à temps plein au premier cycle, 65 % s’endettent d’un montant moyen de 13967 $,

et un étudiant sur quatre accumule plus de 20000 $ de dettes ». Samuelle et Martin-Claude sont tous deux représentatifs des étudiants endettés.

Martin-Claude a fait son entrée àl’Université Laval en septembre 2003 enIntervention sportive. Il a complété son bacca-lauréat en trois ans tout en travaillant à temps par-tiel au sein des Forces canadiennes. Il travailletoujours pour l’armée.

Q. L. : À combien s’élève le montant devotre endettement étudiant ?

MC: Il s’élève à pas loin de 11000 $ au total.Je le rembourse au mois. Au début, quand maconjointe était sur le marché du travail, onremboursait chacun 150 $ par mois. Elle a faitun retour aux études, donc étant donné qu’ily a moins d’entrées au niveau du budget fami-lial, j’ai réduit ça à 100 $ par mois.

Q. L. : Combien de temps estimez-vousque vous devrez travailler pour rem-bourser votre prêt ?

MC: Il me reste à peu près 8300 $ à rem-bourser. À cent dollars par mois, il me reste àpeu près 7 ans. Mais je suis choyé au niveausalarial, donc ce n’est pas une contrainte quivient m’étouffer. Ça peut être le cas pourd’autres, mais pas dans ma situation.

Q. L. : Si vous aviez eu à payer 1 625 $de plus par année pour étudier,qu’est-ce que cela aurait changé dansvotre vie ?

Le nombre d’années pour rembourser monprêt. Le taux d’intérêt sur un prêt étudiant n’estpas très élevé pour ce que je considère êtrevraiment un investissement qui, à le longterme, va être plus payant que d’avoir unsecondaire 5 seulement.

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selon la FeuQ, 52 % des étudiants qui bénéficient d’un prêt de l’Aide financièreaux études (AFe) doivent se tourner vers d’autres sources pour payer leursétudes. c’est pourquoi la FeuQ demande le gel des frais de scolarité dès 2012et une bonification de l’AFe pour contrer les effets néfastes de l’endettementétudiant tel qu’il existe actuellement.

samuelle et Martin-claude doivent encore payer pendant sept ans des mensualités pour rembourser leur prêt étudiant.

En quatre ans, Samuelle a obtenu par cumulun Baccalauréat en arts et sciences à l’UdeM,avec une majeure en études cinématogra-phiques et une mineure en communication.Après avoir pris une pause de l’université, ellesuit présentement des cours de maîtrise encommunication à temps partiel, à raison d’uncours par session seulement, tout en travaillant.

Quartier Libre : Quand as-tu eu besoind’un prêt ?

Samuelle : J’ai eu besoin d’un prêt à madeuxième année d’université. À la première,mes parents m’aidaient beaucoup, à ladeuxième, ça a commencé à faire beaucoupavec l’école, le loyer, etc. Donc à partir de ladeuxième année, mes parents payaient les fraisd’université, mais pas les frais de vie, et ilshabitaient trop loin pour que j’habite chez eux.

Q. L. : Après avoir terminé tes études,quel était le montant total du prêt que tuavais à rembourser?

S : À peu près 10000 $. Ça me coûte environ105 $ par mois pour le rembourser. Là, ça faittrois ans que je rembourse, alors il me resteencore 7 ans. Pour l’instant, j’ai un budgetserré, mais éventuellement je verrai à aug-menter mes mensualités et diminuer lenombre d’années.

Q. L. : Est-ce que le remboursement t’im-pose des contraintes?

S : Quand j’ai commencé à travailler et que jefaisais un salaire moindre, c’était plus diffi-cile. J’ai dû attendre deux ans avant d’avoir unevoiture parce que je ne pouvais pas me le per-mettre. Au début, quand tu finis et que tu com-mences à payer, tu considères que c’est beau-coup par mois. Trois ans plus tard, jecommence tout juste à pouvoir mettre de l’ar-gent de côté.

Il va aussi falloir que je planifie un budgetplus serré dans les prochaines années pourpouvoir mettre plus d’argent sur mon prêtétudiant. Je veux éviter de l’avoir à la gorgependant sept ans. C’est long, sept ans. Alors ilva falloir que je coupe ailleurs. C’est certainqu’il va y avoir d’autres priorités. C’estpresque rien, la dette que j’ai contractée…J’ai eu recours à des prêts pendant seulementdeux ans.

Q. L. : Si tu avais eu à payer 1625 $ deplus par année pour étudier, qu’est-ceque cela aurait changé dans ta vie?

Cela aurait changé beaucoup de choses. Jepense que j’aurais dû emprunter à la banquepour aller à l’école. Il aurait fallu que je m’en-dette d’une autre façon, avec un taux d’intérêtbeaucoup plus élevé. J’allais à l’école à tempsplein, je travaillais à temps partiel, je ne pou-vais pas travailler plus que ça. L’été, quandj’avais congé d’école, je travaillais pour meramasser de l’argent, et c’était à la «cenne»près.

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Page 10 • QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 Le contenu des pages de la FAECUM est indépendant de la ligne éditoriale de Quartier Libre

DOMINIQUE BARIL-TREMBALYCOORDONNATRICE AUX AFFAIRES ACADÉMIQUES DE CYCLES SUPÉRIEURS

[email protected]

MARIE-EVE DOSTIECOORDONNATRICE AUX FINANCES ET SERVICES

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DU CAMPUS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

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QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 11Le contenu des pages de la FAECUM est indépendant de la ligne éditoriale de Quartier Libre

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SOC IÉTÉ UNIVERSITÉS VERTES

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Campus comestiblesL’agriculture urbaine s’enracine sur les campus. Les étudiants sont résolus à se nourrir grâceau sol universitaire dans un avenir rapproché. Surtout, ils ont la ferme intention de réconcilierla ville et les champs. Quatre universités, quatre initiatives audacieuses.

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UQAM: des jardins subversifs

«Chaque année on agrandit, maistout est à faire en ce domaine»,explique Maxime St-Denis, coordon-nateur du Collectif de recherche enaménagement paysager et agricul-ture urbaine durable (CRAPAUD), en« rêvant de construire une villeverte et nourricière», tel que l’af-firme le slogan du collectif.

Beaucoup à planter encore. Et pour-tant, le CRAPAUD fait fleurir le Cœurdes sciences de l’UQAM, situé au sudde la rue Sherbrooke entre Jeanne-Mance et St-Urbain, depuis mainte-nant trois ans. Sans attendre la per-mission nécessaire, le collectif adéfriché et a planté il y a trois ans unebande de terre longeant le pavillonSherbrooke ; le « Jardin clandestin»conserve son nom aujourd’hui.

Même si ses relations avec l’adminis-tration et le Service des immeubles etde l’équipement sont «de tièdes àbonnes», précise M. St-Denis, le CRA-PAUD perpétue aujourd’hui ses appelsà «une appropriation plus critiquede l’espace» hors des sentiers asphal-tés. Il incite ainsi à la guérilla jardi-nière, c’est-à-dire à prendre d’assautavec des «bombes végétales» lesespaces urbains désoccupés.

Hormis cette tendance militante, leCRAPAUD s’insère dans la vie univer-sitaire. Il organise l’École d’été surl’agriculture urbaine en étroite colla-boration avec Éric Duchemin, profes-seur associé à la Faculté des sciencesde l’environnement. Maxime St-Denisajoute qu’il prévoit d’exprimer envaleur monétaire sa production ali-mentaire, pesée et recensée minu-tieusement, «pour parler le mêmelangage que tout le monde».

par sArAh ChAMPAgne

uQAM

Ratatouille potentielle en plein centre-ville : des aubergines derrière le pavillon Président-kennedy.

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SOC IÉTÉ UNIVERSITÉS VERTES

QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 13

dans les jardins de Mcgill, on pense

Les étudiants de l’Université McGilldésireux de mettre les mains à laterre ont l’embarras du choix, l’ins-titution comptant plusieurs projetsd’agriculture urbaine.

Au centre de McGill, les 90 mètrescarrés du Campus comestible pro-duisent chaque saison plusieurscentaines de kilos de fruits et delégumes. Des partenaires caritatifsexternes à l’Université, SantropolRoulant et Alternatives, se chargentde les distribuer à des Montréalaisdans le besoin.

Quant au Campus Crops, collectifformé presque exclusivementd’étudiants, il est davantage une«opportunité d’expérimentationet d’éducation qu’un terrainconsacré à la production », dedire Alexandra Blair, coordonna-trice. L’ouverture à tous et unegrande liberté de pratique sont les

mots d’ordre, comme en témoi-gnent les tomates poussant « la têteen bas» et une tentative avortée decultiver des arachides. Alexandrasouhaite que le collectif étudiant«politise l’alimentation» en sou-levant les enjeux de l’agriculturedes pays du Sud et des nombreuxmigrants temporaires qui récoltentnos champs. Campus Crops cher -che aussi à boucler la boucle ducycle alimentaire en offrant sesproduits à une cuisine collectiveétudiante, le Midnight Kitchen, eten profitant d’un des rares com-posteurs industriels de Montréal.

La Ferme du campus MacDonald,située à Sainte-Anne-de-Bellevue,fait figure de projet pédagogiqueunique sur l’Île de Montréal. Ellecompte 205 hectares dédiés à l’éle-vage de poulets, de porcs, de bœufsainsi qu’à la culture de maïs et defourrages. Ces installations réser-vées à l’apprentissage des étudiantsen agriculture sont ouvertes à touspour des visites ponctuelles.

Concordia sème l’éducation

La spectaculaire serre perchée au 13e étage du pavillon Henry F. Halldate de 1966. Elle était abandonnéedepuis plusieurs années et sur lepoint d’être démolie lorsqueSustainable Concordia décide en2006 de la remettre en état. Il estmaintenant possible de louer cetespace grouillant de vie pour des évé-nements ou des projets de culture.

En plus de cette impressionnantestructure, des bacs surdimension-nés bordent la rue Mackay, en basdu même bâtiment. Toutefois, larareté des espaces à verdir aucentre-ville a poussé les étudiants às’installer sur le campus de Loyola,situé à l’ouest de Notre-Dame-de-Grâce.

C’est sur ce campus que MarcusLobb et Ruby Van Vliet, étudiants

employés de Sustainable Concordia,voient leur objectif ultime se concré-tiser : la formation de stagiaires. LaCity Farm School a formé des étu-diants afin qu’ils participent aux jar-dins du campus de Loyola et mêmeà ceux du toit du Palais des Congrès.Cette fertile moisson d’étudiantspenchés sur les légumes ou lesplantes médicinales fait sourireRuby : «Même si des ateliers extrê-mement pratiques étaient au pro-gramme, ils en redemandent !»

Marcus et Ruby soulignent d’unemême voix que la recherche definancement est «difficile et fati-gante», un constat général à toutesles universités montréalaises. Il fautêtre inventif pour trouver des fonds,car «ce type d’éducation ne cadrepas dans la structure universi-taire, l’apprentissage du type“mains à la terre, hands-on” estabsent des grandes réflexions surl’éducation», déplore Marcus.

Une biodiversité prometteuse à l’UdeM

La culture en pots jouxtant laCentrale thermique, l’apiculture surle toit du pavillon de la Direction desimmeubles et la culture de champi-gnons en contrebas de la montagnen’ont démarré qu’au printemps der-nier. Mais les résultats sont déjànotables. L’agriculture urbaine estmoins bien intégrée au paysage del’Université de Montréal qu’auxautres campus montréalais, maisson site géographique est enviable.

«On nous a demandé de faire nospreuves, je pense que c’est fait»,déclare Alexandre Beaudoin, l’und e s f o n d a t e u r s d u g r o u p eProduction agricole urbaine sou-tenable et écologique (P.A.U.S.E.).Le groupe ne se contente pas descultivars les plus communs. On y

cherche à remettre les semencesancestrales au goût du jour, notam-ment le melon de Montréal, cul-ture disparue durant des décenniesà cause de l’urbanisation. En outre,bonne nouvelle pour les plantes ducampus, qui seront rassurées desavoir que l’apiculture provoqueune v é r i t ab l e pa s s ion chez M. Beaudoin : « l’abeille est l’em-blème même de la biodiversité,elle y participe grandement par lebiais de la pol l inisation » ,explique-t-il.

Les ambitions de P.A.U.S.E. ne s’ar-rêtent pas là, car M. Beaudoin veut« que ça explose ». La culturemaraîchère et les ruches pourraientbien essaimer à plus grande échellesur le campus dès l’année pro-chaine et pourquoi pas, s’intégrerau projet d’aménagement de l’an-cienne gare de triage de l’UdeM.McGill

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Récoltes enthousiastes : Alexandra cueille une courge avant de croquer un concombre-citron.

enfumage au milieu des cheminées et des puits de lumière de l’udeM.

Rêve éveillé de carottes et de tomates-cerises urbaines.

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SOC IÉTÉ

Soulever les montagnes, laversion française du livre deTracy Kidder paru en 2003,

arrive bien après celles en hébreu ouen coréen. Plutôt étrange pour unrécit dont l’action se situe en Haïti, unpays largement soutenu par les autrespays de la francophonie. «Pourquoiattendre huit ans pour publier enfrançais? Honnête ment, je n’en aiaucune idée – dans le passé, on atraduit mes livres en plusieurslangues… Mais ce qui a précipité latraduction en français, c’est ArcadeFire et l’engagement de sa chan-teuse Régine Chassagne», racontele lauréat du prix Pulitzer.

Son livre raconte l’expérience haï-tienne de Paul Farmer, un médecin

américain qui consacre sa vie à soi-gner les gens les plus démunis.L’ouvrage décrit notamment l’ap-proche humanitaire originale de cemédecin et de son organisation ensoins de santé, Partners In Health(PIH), fondée sur l’utilisation inté-grée des ressources sur le terrain etle renforcement des compétencesdans les communautés locales.

Rompant avec les trop nombreusesONG en Haïti dont la tradition decharité est inefficace à long terme,PIH autonomise les autochtones àtravers des formations médicalespour qu’ils puissent traiter leurssemblables. L’optimisme, la persé-vérance et le savoir-faire de Farmeront déjà rendu sa cause et sa vision

du développement célèbres dans lemonde anglophone. C’est mainte-nant au tour de la francophonie.

des profits pour rester debout

Tracy Kidder est venu promouvoirl’édition française de son livre àMontréal pour encourager le travailde KANPE (en créole, « se tenirdebout»), l’ONG créée par RégineChassagne, à qui les profits généréspar la vente du livre seront versés.

«C’est impossible de ne pas êtreinspiré par les Haïtiens, leur cou-rage et leur résilience, expliquel’auteur. Puis KANPE est un orga-nisme efficace. Ils cherchent à

coordonner l’action humanitairede plusieurs acteurs pour faire unevraie différence. C’est pourquoi jeleur donne mon appui à traverscette version du livre.»

Régine Chassagne s’est toujours sen-tie fortement liée à Haïti. Ses parentsfrançais, qui y avaient toujours vécu,ont dû quitter le pays sous le régimeDuvallier. Avant même que songroupe Arcade Fire connaisse le suc-cès, la musicienne et choriste a voulufaire sa part pour la Perle desAntilles. Elle a précédé les autresQuébécois en lisant le récit de Kidderen anglais avant 2005, et y a puisél’inspiration de créer KANPE enaoût 2009.

Dans la préface qu’elle a écrite pourl’édition française, Régine avoue :«Cette fondation n’existerait pass’il n’y avait eu le livre de TracyKidder et l’œuvre de Paul Farmer.»Avant de lancer KANPE, Régine

Chassagne a rencontré Paul Farmeret a observé le travail de son organi-sation en Haïti. Elle a décidé d’asso-cier sa fondation à PIH, dont ellereprend la philosophie et complètel’action sanitaire dans des domainesconnexes : nutrition, éducation, agri-culture et autonomie financière(microcrédit). KANPE ne prône doncpas des solutions de soutien financierà court terme, mais plutôt desmoyens de briser le cycle vicieux dela pauvreté en misant sur l’acquisi-tion des compétences par les popu-lations locales.

La nouvelle édition amènera la fran-cophonie, espère son auteur, à seconcentrer sur ce qui fonctionne enHaïti et sur le développement descapacités locales. C’est ce dont « larépublique des ONG» a besoin pourse défaire de sa dépendance à l’aidehumanitaire.

JUstin doUCet

Les Anglais ont plus perduque les Québécois ; jusqu’en1998, l’État assumait la tota-

lité des coûts universitaires au

Royaume-Uni. Peu à peu, les étu-diants britanniques ont vu eux aussileur facture augmenter, et celle dugouve rnemen t d im inue r. Endécembre 2010, sur fond de gravecrise économique, le gouvernementconservateur de David Cameron adéplafonné les frais de scolarité de3290 £ à 9000 £ par année, provo-quant la plus grande manifestationétudiante à Londres depuis la fin dela gratuité. Mais Downing Street atenu bon, et plus du tiers des univer-sités ont confirmé qu’elles adopte-ront le maximum de 9000 £ à l’au-tomne 2012.

Pourtant, il y a quatre semaines, leOffice For Fair Access (OFFA), unorganisme public créé en 2004 pourassurer l’accès équitable aux étudespost secondaires, a mis en place unsystème de quotas pour inciter lesuniversités anglaises à limiter lahausse de leurs frais de scolarité. Legouvernement, qui contrôle le

nombre d’étudiants admissibles danschaque établissement, s’est réservé untotal de 20000 admissions. Il a misces «places vacantes» de côté avecl’intention de les attribuer aux seulesuniversités qui offriront des droits descolarité inférieurs à 7500 £.

Pourquoi cette concession ? Parceque neuf mois après avoir pris ladécision de déplafonner les frais, etquelques troubles sociaux majeursplus tard – on pense notamment auxémeutes londoniennes d’août der-nier –, le gouvernement a comprisqu’il risquait de perdre une grandepart des bénéfices de cette mesure.

Crise de la dette étudiante

Le mécanisme redouté : plus lour-dement sollicités financièrement, lesétudiants devront davantage recourirau système anglais de prêts etbourses. C’est, dans l’immédiat, plus

d’argent public à décaisser : la partde bourse est reperdue instantané-ment pour l’État, et comme l’argentprêté l’est sans intérêts le temps desétudes, cela signifie une perte finan-cière supplémentaire à moyenterme. Mais surtout, les mêmes étu-diants vont sortir de l’université endevant plus d’argent à l’État, et surun marché du travail très incertain :8,1 % des Britanniques sont au chô-mage, dont 973000 entre 16 et 24ans. Et pas d’embellie à l’horizonpuisqu’on prévoit seulement 1,1 %de croissance du PIB anglais pour2011. Finalement, le gouvernementbritannique craint de ne pas récu-pérer une partie substantielle desmilliards qu’il aura fournis en prêtsétudiants, à cause de la multiplica-tion des jeunes diplômés sans travailincapables de rembourser leursdettes. Si l’on ajoute au tableau lanécessité d’une bureaucratie accruepour faire tourner ce système, l’im-popularité des mesures actuelles, etpuis le coût social et politique desfaillites personnelles à venir, oncomprend que le gouvernementCameron ait décidé de mettre del’eau dans son vin.

Un tel scénario est-il possible auQuébec? Probablement pas. D’abordparce que même avec la hausse de1625 $, les frais de scolarité québé-cois (autour de 3800 $ par an) res-teront largement inférieurs aux7500 £ (environ 12000 $) que legouvernement britannique considèrecomme un seuil acceptable, et à plusforte raison au maximum autorisé de9000 £ (14400 $).

Ensuite, la situation de l’économie etde l’emploi est beaucoup moins pré-caire au Canada qu’au Royaume-Uni.Le chômage au pays (7,3 %) est plusfaible d’un point environ, et surtout,le Canada atteindra une croissancede 2,1 % cette année – soit presquele double de l’économie anglaise –selon le dernier rapport du FMI,Perspectives de l’économie mon-diale, paru en septembre. La margede manœuvre des finances publiquescanadiennes et québécoises est doncplus large ; les perspectives d’évolu-tion du marché de l’emploi, et doncde retour sur investissement du gou-vernement dans la population étu-diante, sont aussi bien meilleuresqu’au Royaume-Uni.

Enfin, c’est l’État, et non les universi-tés, qui contrôle le montant des fraisde scolarité au Québec tout en assu-rant leur uniformité d’un établisse-ment à l’autre. Par conséquent, unsystème de mise en concurrencecomme celui imaginé par le gouver-nement anglais pour juguler la hausseserait aussi inutile qu’impossible.

Les contextes anglais et québécoissont donc très différents à bien deségards. Mais le cas du Royaume-Uniest là pour rappeler au gouverne-ment Charest que des décisions apriori bonnes pour les financespubliques peuvent se révéler àdouble tranchant.

JUstin doUCet

Dans le prochain numéro: la cure

minceur des universités sud-coréennes

• A c t i o n h u m a n i t a i r e e n H a ï t i •

Enseigner plutôt qu’assister

En rompant avec la culture de la dépendance dans le développement, le livre Mountains

Beyond Mountains avait déjà inspiré Arcade Fire dans la création de son ONG KANPE.Enfin traduit en français sous le titre Soulever les montagnes, l’ouvrage à succès proposeune autre philosophie humanitaire à toute la francophonie.

Diffusion francophone

c’est chez boréal que vient tout juste de paraître Soulever lesMontagnes. La maison d’édition québécoise ne sera sansdoute pas la seule à publier la traduction française du livre deTracy kidder. Des ententes de partenariat sont en cours avecdes éditeurs européens et, le cas échéant, boréal s’occupe-rait elle-même de la distribution dans les autres pays franco-phones.

• To u r d u m o n d e d e s f r a i s d e s c o l a r i t é •

Les universités anglaisescrèvent le plafond

Ce n’est pas juste au Québec que les frais universitaires provoquent un branle-bas de com-bat. Et quand on se compare, on se console ou on se désole, mais surtout on comprendmieux sa propre situation. Premier volet d’une série d’analyses internationales avec le casdu Royaume-Uni et de ses augmentations massives.

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Manifestation étudiante à Londres le 9 décembre 2010.

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QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 15

SOC IÉTÉ

«C’est très excitant, j’aihâte !» Malgré soncaractère très calme

et réfléchi, Emmanuel a les yeux quis’illuminent quand il parle de sonvoyage en A fr ique du Sud du28 novembre au 9 décembre. Il jubile,et ses convictions sont contagieuses.

En tant qu’un des cinq jeunes dépê-chés à la Conférence annuelle des

Nations Unies sur les changementsclimatiques, il aura comme missionde porter la voix de la jeunesse qué-bécoise. Car en plus d’assister à laconférence, la délégation pourraéchanger des points de vue lors duSommet international de la jeunessesur les changements climatiques.

« Les membres du groupe serontappelés à prendre position, à

influencer les décideurs politiqueset à partager leurs expériences etconnaissances avec la popula-tion», explique Catherine Gauthier,responsable du projet Délégation del a j e u n e s s e d u Q u é b e c àEnvironnement Jeunesse, l’ONG qué-bécoise à la base de cette initiativedepuis 2005.

Cet attrait pour

l’écocitoyenneté a

toujours fait partie

de moi, et pouvoir

prendre part à de

telles négociations

c’est vraiment

incroyable

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« Il faudra faire une étude de mar-ché auprès des jeunes, expliqueEmmanuel Précourt Sénécal, savoirquelles questions ils veulent abor-der durant le sommet.» Il faut selonlui faire participer les jeunesQuébécois pour mieux les sensibili-ser aux enjeux qui les concernenttout autant que le reste de la popula-tion.

C e q u i e s t i m p o r t a n t p o u rEmmanuel ? La mobilisation deMonsieur Tout-le-Monde pour desenjeux aussi importants que la pro-tection de l’environnement. Il admireles personnes qui se donnent lesmoyens de provoquer un change-ment. «Même si les jeunes d’au-jourd’hui ont une conscience envi-ronnementale beaucoup plusgrande, l’effort collectif reste laseule arme efficace pour sensibili-ser et convaincre les jeunesd’agir», explique-t-il.

«Emmanuel a été sélectionné parla délégation au poste de journa-liste pour son engagement remar-quable en environnement et sapassion pour l’écriture», indiqueCatherine Gauthier. Originaire deL’Assomption et ancien corédacteuren chef de L’Éponyme, le journal deson cégep, Emmanuel insiste forte-

ment sur l’importance d’informer lesjeunes Québécois sur tout ce qui sepassera à Durban.

Un étudiant engagé

«Cet attrait pour l’écocitoyennetéa toujours fait partie de moi. Etpouvoir prendre part à de tellesnégociations, c’est vraimentincroyable», dit le journaliste. Cepassionné de vélo participe depuis

maintenant trois ans à l’ActionCitoyenne à Vélo. Le but est simple :pédaler de Montréal à Québec enplein mois de février pour sensibili-ser la population à l’environnement.Il a également déjà participé deuxfois au National Model UnitedNations, une simulation des NationsUnies où des étudiants du mondeentier sont formés aux négociationsinternationales.

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Enthousiasmecommunicatif

Jeune, allumé, engagé. Emmanuel Précourt Sénécal, 19 ans, étudiant au baccalauréat enétudes internationales à l’UdeM, sera le journaliste de la Délégation de la jeunesse du Québecenvoyée à la Conférence des Nations Unies sur le climat à Durban.

emmanuel Précourt sénécal, la douceur du regard, la force des convictions.

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«Avec près de 800 mil-lions d’usagers quitéléchargent beau-

coup d’images et de contenusnécessitant de la bande passante,Facebook est capable d’absorber degrandes quantités de données »,estime Benoit Dupont, chercheur etdirecteur du CICC, le Centre interna-tional de criminologie comparée àl’UdeM. Selon lui, dans l’hypothèsed’une attaque par déni de service,c’est-à-dire qui rend indisponible leservice en saturant ou en perturbantson système, Facebook pourraitcontenir l’offensive.

On estime à pas moins de 60000 lenombre de serveurs actuellement uti-lisés par Facebook dans le monde.«Anonymous a déjà essayé de s’at-taquer aux serveurs d’Amazon il ya quelques mois, et son attaques ’es t heurtée aux capaci tésénormes de cette entreprise, qui arenforcé la protection de ses ser-veurs par des pare-feu depuis lesattaques de Mafia Boy [NDLR: unpirate informatique montréalais]»,raconte M. Benoit. Selon Amazon,cette attaque a entraîné une perte de600 000 $ en 10 heures. « Lesattaques par déni de service quiréussissent prennent en général

pour cible les sites d’entreprisesnouvellement établies et dont lesfinances ne leur permettent pastoujours d’acquérir des services deprotection efficaces – comme c’estle cas encore pour Twitter – ou dessites institutionnels qui ne reçoi-vent pas habituel lement unnombre élevé de visiteurs», ajoutele chercheur.

l’arme du discrédit

S’il semble donc très difficile de fra-giliser les fondements du colosseFacebook par ces manœuvres depiratage informatique, Anonymouspeut, en revanche, « détruire » sapopu l a r i t é . D ’ a p r è s R a ch i dAbdellaoui, administrateur réseauxdans une grosse entreprise de ser-vices, «le spécialiste Nik Cubrilovica récemment découvert queFacebook enregistre toute l’activitédes utilisateurs via les cookies»,ces fichiers, qui mémorisent tempo-rairement des informations tellesqu’une préférence ou un code d’au-thentification [voir l’encadré].«Même si la session Facebook esthors ligne, le serveur Facebookreste actif et relié à votre ordina-teur. Que vous soyez en train deregarder un film, de vous connec-ter à votre banque, ou de faire desrecherches, toutes ces informa-t ions sont l i ée s au se rveurFacebook», affirme-t-il.

Q u a n t à l ’ a c t i o n p r o b a b l ed’Anonymous, Rachid Abdellaouiimagine un dévoilement de donnéesconf ident ie l les dé tenues parFacebook sur plusieurs personnali-tés. Selon Benoit Dupont, « les usa-gers mettent sur Facebook beau-coup d’informations personnellesqui ne sont pas forcément bienprotégées, car les paramètres deconfidentialité sont très complexespour un usager moyen, qui sou-haite avant tout disposer d’un outilfacile d’accès et d’utilisation. Il sepourrait donc qu’Anonymous oud’autres groupes de pirates trou-vent des brèches qui leur permet-tent de moissonner des quantitésimportantes d’informations.»

Confusion?

L’action contre Facebook annoncéepour le 5 novembre a été récemment

niée et sera peut-être finalementmenée par seulement quelquesmembres. Les valses-hésitationsd’Anonymous révèlent-elles lemanque d’organisation du collectif ?

« L’opération “kill Facebook” n’apas vraiment convaincu grandmonde, donc cela a été abandonné.Une opération d’Anon [NDLR: dimi-nuti f du nom « Anonymous »]devient “officielle” quand le mondeembarque. Dans ce cas-ci, ça n’apas marché. Il se peut qu’il y aitquelque part un groupe d’individusanonymes qui planifie encorequelque chose pour novembre,mais nous ne sommes pas au cou-rant », a f f irme L’ internet , unAnonymous montréalais contacté surun forum de discussion en ligne.«Souvent les médias vont faire pas-ser Anon comme un groupe tradi-tionnel avec une hiérarchie, alorsque c’est plus chaotique en réalité.Anybody can wear a suit with no head,it turns out. C’est quelque part aussila force d’Anon, un brand name quin’appartient à personne. Donc desfois, il peut arriver que certainesopérations telles que kill Facebook– qui surgissent de nulle part –soient rejetées par la “majorité”. »Les Anonymous fonctionnent selonune organisation non hiérarchisée.Les groupements d’individus s’ac-cordent sur des stratégies et des tac-tiques via des sites tels Pirate Pad, un

service en ligne permettant de créerun espace collaboratif pour partagerses idées en direct sous forme detexte. Ils ont par ailleurs mis en placedes forums Anons à travers des WebIRC, protocoles de communicationpermettant l’envoi de «messages pri-vés» et la participation à des clavar-dages de groupe. À quand unFacebook made in Anonymous? À lasuite du bannissement de plusieursde ses membres de Google +, le

groupe a réagi en créant un réseausocial nommé «Anonplus».

Tout un réseau souterrain se déve-loppe donc, mais le groupe reste fra-gile, puisque chacun peut faire cequ’il veut. Toutefois, les actions etl’impact médiatique sont bien là,prouvant qu’un tel type d’organisa-tion peut être viable.

Coline sénAC

• N o u v e l l e s t e c h n o l o g i e s •

David contre Goliath à l’heure d’Internet

Quel est le point commun entre Sony, PlayStation, Paypal, et la Scientologie ? Ce sont tousdes victimes d’Anonymous, un groupe de pirates informatiques qui sévissent sur Internetdepuis 2004. Le 5 novembre, Anonymous veut faire tomber Facebook. Facile à dire, mais est-ce aussi facile à faire ?

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SOC IÉTÉ

Anonymous contre Facebook

Leur devise: «Nous sommes Anonymous. Nous sommeslégion. Nous ne pardonnons pas. Nous n’oublions pas.Redoutez-nous.» Leur identité visuelle: le masque blanc deV, le justicier de la bande dessinée V pour Vendetta qui pla-nifie, un 5 novembre aussi, la destruction du parlement d’uneGrande-bretagne opprimée par un régime totalitaire. LesAnonymous s’inspirent de cette fiction afin de cibler «lesgouvernements qui mentent à leurs concitoyens et lesentreprises qui les assistent tout en s’enrichissant tou-jours plus». Leur arme: le dévoilement de bases de données,le piratage de serveurs, la fermeture de sites et l’organisa-tion de manifestations de rue appelées «raids».

Anonymous reproche au réseau social Facebook de ne pasrespecter les libertés individuelles et la vie privée de ses uti-lisateurs, en vendant leurs informations personnelles auxentreprises privées, aux agences gouvernementales et auxservices de sécurité. La police londonienne aurait ainsiréussi à retrouver des émeutiers à la suite des troubles sur-venus en août dernier.

Big Facebook is watching you

Le 2 6 s e p te m b r e , n i kcubrilovic, un expert eninformatique australien, adénoncé l’enregistrementpar Facebook des détails dela navigation de chaque utili-sateur même lorsque celui-cin’est pas branché au service.Facebook a riposté le jourmême en assurant que lesinformations enregistréessur ses serveurs ne sont pasutilisées pour de la publicitéciblée, mais pour renforcerle processus d’identificationde l’utilisateur à la connexionet éviter les courriels indési-rables. Arturo bejar, l’un desresponsables du réseaus o c i a l , a d é c l a r é q u eFacebook était en train dechercher une manière de fil-trer les données de l’utilisa-teur, mais que cela «pren-dra du temps».

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Le manifeste de soutien à Wikileaks, publié lorsque Paypal et Mastercard ont banni l’associationcontroversée, est un des exemples les plus aboutis d’action collective d’Anonymous.

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SOC IÉTÉ

• É s o t é r i s m e •

Du gros n’importe quoi«Ce livre-tarot, à la fois jeu et œuvre d’art, est un fabuleux outil de connaissance de soi pour

se libérer des conditionnements et aborder la vie avec enthousiasme et confiance», annoncele communiqué de presse du Nouveau Tarot de l’Individualisation, publié aux éditions Terrede Lumière. Aborder la vie avec enthousiasme et confiance? Quartier Libre, en dilettante d’éso-térique, a tenté l’expérience. Et a été déçu.

Pierre Lassalle, le créateur du NouveauTarot de l’Individualisation, sembleêtre un homme qui a tout compris de

la vie. Il se présente comme un «auteur d’ex-périences, révolutionnaire, épris d’aventureet prolifique». Tous ces qualificatifs semblentêtre des euphémismes : à 56 ans, PierreLassalle a écrit une trentaine d’ouvrages (dontcertains gros succès de librairie), venduquelque 270000 livres et donné 1200 confé-rences. Il a déjà été journaliste. Il s’intéresseaux sciences humaines, à la psychologie, à lanumérologie, à la spiritualité et à l’astrologie.En 1985, il a même poussé l’audace de sonenthousiasme jusqu’à inventer l’astrologieholistique, «une sagesse vivante issue dumonde céleste», selon ses adeptes.

La page Facebook de Pierre Lassalle ne compteque 26 fans. Et ce n’est pas étonnant. Le cybe-respace de Pierre Lassalle, qui est d’ailleurs néen mars, semble se situer autre part que sur lesmédias sociaux.

En gros, Pierre Lassalle, qui œuvre avec saconjointe, espère amener un maximum de gensà se connaître et à sortir des sentiers battus.«L’Individualité est une Personnalité puis-sance 1 000 ! L’Individualité se construit,petit à petit, en se déconditionnant, en sedébarrassant de toutes les croyances de laconscience collective… en accédant, parsoi-même, et sans aucune influence exté-rieure, à sa propre vérité», peut-on lire dansle livre/guide du Nouveau Tarot de l’Indivi -dua lisation. Le but est de transformer l’êtreordinaire (conditionné) en un aspirant (êtreintermédiaire, qui désire s’individualiser), puisen héros (un être finalisé, qui est pleinementlui-même.) Pour ce faire, le candidat doit seremettre en tête de ses priorités et reléguer lacarrière et la famille au second plan (idéerécurrente de l’œuvre de Pierre Lassalle).

La trousse de Pierre Lassalle comprend unlivre/guide et un paquet de cartes (appeléesarcanes, du latin arcanum, qui signifie secret)i l lustrées par des art is tes parvenus àl’Individualité. Le livre se veut pédagogique, cer-tains passages sont même soulignés en gras.Quelques exemples, sortis de leur contexte: «Celivre a été créé dans un état d’esprit héroïque.[…] Soyez héroïque: devenez vous-même!«L’Individualité est une base incontournablepour devenir vraiment soi-même.[…] Lecommencement de la sagesse est d’accepternotre ignorance.[…]Il est essentiel de savoirvous poser les bonnes questions. […]L’humanité a besoin de vous! Mais qui êtes-vous?»

Le livre/guide ratisse large et évoque le Christ,les chakras (spirales d’énergie), l’ego, le «Je»,le sacrifice et la gratitude.

l’initiation

Armé du manuel d’instruction, Quartier Librea testé le Nouveau Tarot de l’Individuali -sation, et a expérimenté la déception.

Première constatation, ce tarot New Age n’estqu’une pâle copie du tarot divinatoire tradition-nel, duquel il semble être inspiré. Le tarot divi-natoire, dans ses différentes versions, utilise toutou partie des 78 cartes du Tarot de Marseille. Letarot de M. Lassalle ne comporte que 33 cartes.

Mais surtout, le tarot divinatoire est excitant. Enrègle générale, le Tarot exige d’être ouvert auxsymboles afin d’évoluer et d’être réceptif à l’in-visible. Il s’agit toujours d’un jeu mystérieux quisuppose la connexion de l’inconscient à desforces supérieures. Se faire tirer les cartes, c’estse faire prédire l’avenir, avec tout ce que ça peutimpliquer: tomber amoureux ou adopter un êtreabandonné, changer d’orientation sexuelle ou sefaire foutre à la porte, perdre un être cher ouêtre victime d’adultère. Dans le Nouveau Tarotde l’Individualisation, chacun des 33 arcanes«délivre (sic) un message d’harmonie» et«chaque carte tirée révèle un idéal, et donc unpotentiel (presque) infini à développer ».Autrement dit, tout y est toujours positif. AvecPierre Lassalle, l’éventualité de retrouver un chatmort dans son jardin est complètement nulle.

Pierre Lassalle suggère essentiellement une uti-lisation solitaire du Nouveau Tarot del’Individualisation. La pratique est simple : ilsuffit de méditer, respirer profondément etinsuffler de l’énergie aux arcanes en les tenantentre les mains jointes. Il faut être dans un étatd’esprit héroïque et se connecter à une sourcespirituelle telle que notre Ange gardien (il n’estpas expliqué comment effectuer cette

connexion), puis tirer cinq arcanes en posantcertaines questions telles que «Quel résultatou progrès dois-je obtenir ? » L’idée est des’imprégner ensuite du texte des cinq arcaneset de le noter dans son journal spirituel pourpouvoir s’y référer ultérieurement. À la fin del’exercice, il est suggéré de poser chacune des

cartes contre sa poitrine et de demander ànotre Ange de nous éclairer quant au sens del’arcane.

Marié à d’autres méthodes concernant le plon-geon vers la connaissance intérieure, cet exer-cice ponctuel vise, à long terme, à devenir unhéros.

Comment dire?

Le Nouveau Tarot de l’Individualisationsemble être du gros n’importe quoi, mais ilsubsiste un doute. Peut-être qu’un état d’espritpas assez héroïque nous a empêchés de rece-voir le message des cartes ; après tout, l’auteura publié une trentaine d’ouvrages et venduquelque 270 000 livres. Peut-être sommes-nous juste des êtres trop ordinaires pourapprécier l’exercice.

Il n’en demeure pas moins que cette troussecoûte 45 piastres alors qu’il existe sur Internetplusieurs services de tirage de Tarots gratuits.

Christine Berger

Le Nouveau Tarot de l’Individualisation est une

version améliorée du Tarot de l’Individualisation (le

premier), publié en 1992 aux éditions de Mortagne.

Il prédit l’avenir avec un passé trouble

Pierre Lassalle a fait bien des choses dans savie ; il est technicien en hypnose, il a édité unjournal trimestriel (Terra Lucida) et a aussiécrit un thriller ésotérique, Cyberespaces. En1991, il publie La voie de la Lumière aux Éditions de Mortagne.

Le nom de Pierre Lassalle apparaît sur preventsectes.com, un site indépendant quiinforme le public sur les mouvements sec-taires.

On y apprend qu’en 1995 et en 1998, le mou-vement La Voie de la Lumière, qui s’inspirede l’ouvrage du même titre, figure dans leRapport Parlementaire de l’ADFI des Yvelines(l’Association de Défense des Familles et del’Individu victimes de sectes d’un départe-ment français). Fondé en 1986, le mouve-ment comptait, en 1998, environ 300adeptes, dont 80 % de femmes dans la tren-taine. Le rapport identifie La Voie de laLumière comme un mouvement sectaire«pur produit du NEW AGE, [incluant] syn-crétisme, channeling, ésotérisme, art divi -natoire , sophro logie , re laxologie ,Hatayoga, Zen, sexologie humaniste etmassage californien ». Preventsectesindique que Pierre Lassalle est le fondateur

du mouvement, qui a changé de nom pourTerra Lucida. Attention Enfants, une associa-tion qui protège les enfants et les adolescentscontre les sectes, aurait aussi protesté con-tre certaines conférences données par PierreLassalle à Paris.

«Suite aux événements concernant la sectedu Temple Solaire dans les années 90, laFrance est tombée dans une paranoïa parrapport à tout ce qui concerne le psycho-spirituel. M. Lassalle a été éclaboussé parça», explique André Fortier, son agent decommunication.

Finalement, Pierre Lassalle a été accusé d’avoirplagié Rudolf Steiner, instigateur de l’anthro-posophie, un mouvement de pensée qui seraitfondé, selon ses adeptes, sur une démarchespirituelle scientifique. Certains anthro-posophes reprochent aussi à Pierre Lassalle demélanger vérités occultes et fausses consid-érations afin de créer des voiles d’illusion[cette phrase est trouble, comme le reste].

Pierre Lassalle se décrit comme «un com-municateur d’exception, capable d’ex-primer clairement ses propos avec desimages vivantes, percutantes et empliesd’humour.»

Rien de rassurant.

Deux cartes du nouveau Tarot, sans leur symphonie decouleurs très câlinours.

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Une file de 700 personnes, jeunes etmoins jeunes, serpente dans le hallde l’Université Concordia. La bande

dessinée n’est pas une gaminerie. Quelques-uns, fébriles, tiennent pieusement une bandedessinée sous le bras. Enfin, la vedette de laBD contemporaine apparaît. Il s’excused’avoir retardé la séance. « Je parle mieuxquand je fume», explique-t-il. Le public, visi-blement déjà conquis, s’esclaffe à chacune deses touches d’humour pince-sans-rire.

Je parle mieux

quand je fume

ART sPieGeLMAn

Sobre, mais d’une présence vive, l’artiste litavec expression les bulles des planches deMaus et d’autres bédéistes qu’il présentesur grand écran. Par des remarques sur lastructure et l’abstraction, il décrit la BDcomme un formidable langage. «Elle faitson chemin avec force et rapidité jus-qu’au cerveau. […] Amoureux, le texte etl’image ne sont rien l’un sans l’autre»,dit-il. La succession des cases doit créer unrythme, une «musicalité», une «choré-graphie de diagrammes». Spiegelman faitéclater la case en passant de l’Histoire, auxhistoires, à son histoire.

l’homme derrière le crayon

Art Spiegelman a mis «tout ce qu’il pouvaitdans un tout petit espace»: la case. Il a suivile conseil donné par son père, qui a dû mettresa vie dans une valise pour fuir la guerre. Avec

Maus, il a réussi à surpasser les clichés de«super héros qui transforme l’eau en vin».Ses héros de BD sont des souris, qui se ter-rent, qui fuient ou qui subissent l’Holocauste.Maus est une biographie de la vie du père deSpiegelman. L’œuvre suscite un engouementsans précédent et on lui décerne en 1992 unprix Pulitzer spécial, une première – et der-nière – dans le monde de la bande dessinée.

Son mérite est d’avoir permis la montée d’unnouveau genre que l’on nomme dorénavantle roman graphique. Grâce à lui, la bandedessinée n’est désormais plus perçuecomme un genre destiné uniquement auxadolescents. «C’est beaucoup plus que deslignes sur du papier», dit-il. C’est un art.»Le neuvième, mais certainement pas lemoindre, si l’on en croit Spiegelman.

Et l’art nécessite du temps. « Il faut prendreun bain de quelques décennies», explique-t-il en parlant de son nouveau livre. Pour le25e anniversaire de la première édition deMaus, le bédéiste présente Meta Maus, unregard sur un classique moderne. Unouvrage qui lui permet « d’enlever sonmasque de souris», qui lui colle à la peaudepuis la parution du livre et «qui plane surtoute son existence». Une tonne de matérielinédit, dont l’enregistrement des entrevuesavec son père, et des réponses étoffées aux«redondantes questions» sur les choix deSpiegelman: l’Holocauste, les souris, la BD.

sArAh ChAMPAgne

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CULTURE• Ya m a n t a k a / / S o n i c T i t a n : Po p M o n t r é a l •

Pieds de dragon, tête d’aigle

Avec leur projet Yamantaka // Sonic Titan, les artistes multidisciplinairesAlaska B et Ruby Kato Attwood revisitent la mythologie et les traditionsancestrales asiatiques et amérindiennes. Une performance artistique nôwave déstabilisante, au confluent de la musique, des arts visuels et du théâtre.

Vêtus d’habits noirs ou de kimonosblancs, les visages peints en blanc etmarqués de motifs noirs, quelques

musiciens montent discrètement sur la petitescène du Royal Phoenix. Il est minuit passé,la salle n’est pas remplie à craquer, mais unecertaine fébrilité flotte dans l’air. Des lumièress’allument. Un dragon chinois apparaît, luiaussi noir et blanc, à l’arrière de la salle et sefraye un chemin à travers la foule jusqu’à lascène. La musique commence, les voix desdeux chanteuses s’entremêlent, tantôt douces,tantôt puissantes.

S’ensuit une performance envoûtante et désta-bilisante, le plus souvent harmonique, maisflirtant avec la mince frontière qui la séparede la cacophonie. Un amalgame musical,entre la pop psychédélique, le rock et lessonorités asiatiques, et tout ancré dans lathéâtralité.

Vers un opéra nô wave

L’objectif principal de YT//ST est la créationd’un opéra rock de style nô wave, c’est-à-direqui combine le nô, l’art théâtral japonais, et lamusique new-wave. À travers ce work-in-progress, le groupe se produit en spectacle etprésente des fragments de son travail, commece fut le cas lors de la dernière édition de PopMontréal. YT//ST vient également de lancerun premier album, le 1er octobre dernier, quipeut être considéré comme une trame sonorepartielle du projet.

«On conçoit ça comme un tout. Tout celafait partie de l’ensemble d’une mêmeœuvre », indique Ruby Kato Attwood. Lesdeux artistes espèrent présenter leur opéradans sa forme complète d’ici un an ou deux.«En tant qu’artistes, on a pris beaucoup dematurité à travers ce projet», estime poursa part Alaska B.

«On s’est connues il y a six ans, alors qu’onétudiait les arts à Concordia. Dès lemoment où l’on s’est rencontrées, on acommencé à travailler ensemble», expliqueRuby Kato Attwood. C’est deux ans plus tard,en 2007, que le duo voit officiellement le jour.Aujourd’hui basé à Montréal et à Toronto,YT//ST regroupe un collectif d’artistes, pourla plupart des proches, des amis ou desmembres de la famille des deux fondatrices.

se réapproprier les mythes

«On est toutes les deux à moitié asiatiques,indique Alaska B. [Le projet YT//ST] est unefaçon pour nous de revisiter nos traditions,mais en restant dans la contemporanéité.On invente nos propres histoires, des his-toires qui nous représentent.»

«Yamantaka signifie destructeur de la mort,une image qui renvoie à l’ignorance dansle bouddhisme. C’est la peur de vivre, lapeur du monde. Et Sonic Titan, c’est le sonuniversel», explique Alaska B, précisant queles deux jeunes femmes sont elles-mêmesbouddhistes.

Si elles se considèrent comme occidentales,la culture orientale et l’imagerie qui lui estassociée demeurent au cœur de la démarchedes deux artistes. «C’est là où on veut allervisuellement. Et moi, j’ai envie de faire par-tie de cette tradition artistique», évoqueRuby Kato Attwood, tout en rappelant quecette dualité qui les habite s’avère un moteurcréatif important.

YT//ST sera de la soirée-bénéfice du festivalVIVA ! Art Action, un festival dédié à l’art per-formance et d’installation, le 6 octobre pro-chain au Bain St-Michel.

Christine roUsseAU

• A r t S p i e g e l m a n •

Sourismorphisme«J’ai tout appris des bandes dessinées. Et aussi, tout ce que je sais sur les

femmes», affirme Art Spiegelman, seul bédéiste à avoir été couronné duprix Pulitzer avec son roman graphique Maus. De passage à Montréal, ilest venu esquisser l’histoire de sa passion à l’Université Concordia le 24 sep-tembre dernier. Malgré deux heures de conférence, aucun «Zzzzzz» dansla salle.

Bande dessinée 101

Au début du 20e siècle, le dessinà bulles est considéré comme unmédia de masse avec plus de 400parutions hebdomadaires. Puisapparaissent les bédés d’horreuret d’action destinées à un jeuneauditoire. Le comic codeAuthority est alors créé auxÉtats-unis. son rôle est de cen-surer ce genre qui incite à ladélinquance juvénile selon le livreSéduction des innocents, publiéen 1954, par le psychiatre FredricWertham. selon le psychiatre, lesscènes de sexe, d’abus de drogueet de violence inciteraient lesjeunes à la délinquance. on devraattendre jusqu’aux années 70avant que les antihéros et la cri-tique sociale ressurgissent de lacontre-culture.

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Alaska b et Ruby kato Attwood du projet yamantaka // sonic Titan.

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CULTURE MUSIQUE

QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 19

• S c è n e é l e c t r o n i q u e •

Culture tribale

La scène de la musique électronique montréalaise frétille. Trois entre-preneurs DJ fondent Kannibalen Records, un label qui a faim d’une nou-velle manière de produire et qui aspire à mettre en valeur la musique d’ici.

• E n q u ê t e S c è n e   1 4 2 5 •

Émancipation au royaume de l’abri Tempo

Exit Montréal, bonjour Laval. Grâce au réseau de diffusion Scène  1425,l’Île Jésus devient une destination à la mode pour les musiciens québécois etinternationaux. Un grand pas en avant pour la troisième ville la plus populeusedu Québec, qui n’a jamais autant misé sur son émancipation culturelle.

Bien que plusieurs artistes électro-niques montréalais comme GhislainPoirier ou Tiga brillent à l’étranger,

il y a peu de maisons de disques électro-niques montréalaises qui peuvent propulserlocalement des artistes d’ici et leur donnerplus de crédibilité sur la scène internatio-nale. Cette situation a poussé l’avocat JulienMaranda, diplômé de l’UdeM et Marc-AndréChagnon, étudiant en commerce internatio-nal à HEC, à joindre leurs forces à celles dePatrick Barry, titulaire d’un baccalauréat encommerce de la John Molson School ofBusiness de l’Université Concordia.Ensemble, ils ont lancé la maison de disqueKannibalen Records le 9 septembre dernier.

Ces trois entrepreneurs DJ partagent aussi lascène depuis un an sous le nom de BlackTiger Sex Machine (BTSM). Ils ont vite remar-qué la force de la scène électronique mont-réalaise avec le succès de leur événementmensuel Kannibalen au Belmont. Avec les soi-rées Kannibalen, ils espèrent créer un «effettribu» et mettre ainsi en valeur la scène locale

avant de l’exporter à l’étranger. KannibalenRecords s’inscrit dans cette démarche.

Culture du single

Selon les trois entrepreneurs, il est moinsrisqué financièrement de se lancer en pro-duction de musique électronique que danstout autre type de musique. «Contraire -ment aux musiciens traditionnels, les DJpeuvent créer et produire eux-mêmes leurmusique grâce aux nombreux logicielsinformatiques qui existent. À cause decela, produire de la musique électroniqueest moins cher.», explique Patrick Barry.Les maisons comme Kannibalen épargnentdonc sur l’enregistrement en studio et laproduction d’albums. « Les maisons dedisques électroniques peuvent signer deschansons terminées plutôt qu’un grouperock qui a du potentiel», ajoute Marc-André Chagnon.

Signer des singles avec une maison de disquequi a du succès est le meilleur moyen de sefaire connaître. Frédéric Durant a été l’undes premiers artistes à signer une chansonavec Kannibalen Records. «Même si je faistrès peu d’argent avec la vente de meschansons, je gagne en notoriété et je peuxfaire plus de spectacles», admet le DJ, qui apartagé la scène avec des artistes de la scèneélectronique reconnus tels que Birdy NamNam, et Felix Cartal avec son groupe DoozeJacker. « Je me fais très peu d’argent avecla vente des chansons. Produire des chan-sons et les faire signer est plutôt un moyend’acquérir de la visibilité pour faire plus despectacles, car c’est maintenant l’uniquemoyen de subvenir à ses besoins en tantqu’artiste».

La prochain soirée Kannibalen a lieu auBelmont vendredi le 7 octobre

MAthieU MireAUlt

blacktigersexmachine.com

kannibalenrecords.com

«J’ai habité à Laval pendant25 ans, et il n’y avait vrai-ment rien à foutre, affirme

sans détour le blogueur et membre du grouperap 2 Legit 2 Quit, Stéphane “Pellep” Pélichet.Pourtant, il y a plein de jeunes adultes,d’adolescents qui veulent sortir, qui aimentaller voir des spectacles. Ça prenait quelquechose pour les satisfaire.», rajoute le rap-peur qui était de passage à la Maison des artsde Laval le 24 septembre dernier aux côtésd’Andrew WK et de Galaxie.

Une semaine plus tard, c’était la légende du rapfrançais IAM qui prenait d’assaut la banlieueavec le rappeur québécois Koriass, mais cettefois-ci à la fameuse Récréathèque du boule-vard Curé-Labelle. «Le plus difficile pour IAM,ç’a a été d’expliquer aux producteurs où estLaval et qu’est-ce que c’est la Récréa thèque,affirme, en riant, le promoteur et fondateur dela Scène1425, Julien Aidelbaum. Le but, c’estde créer des contextes dont les gens vontencore se rappeler dans dix ans, de joueravec les clichés de la banlieue.»

Parmi ces clichés, Julien Aidelbaum note laSalle André-Mathieu, qui a longtemps eu laréputation d’être une salle de spectacles devariétés pour 45 ans et plus. « Il y a quatre ans,je suis allé m’asseoir avec les propriétaires dela salle, raconte le jeune promoteur à proposdes balbutiements de son projet. Ils voulaientconstruire une nouvelle programmation plusaxée sur la jeunesse. C’est de là qu’est venuel’idée de Scène 1425, une plateforme musi-cale conçue exclusivement pour les jeunesbanlieusards du nord, de 14 à 25 ans.» En2011, le réseau de diffusion a même poussé son

projet vers d’autres contrées en organisant desspectacles du trio folk canadien Timber Timbreet de la bombe électro-pop montréalaise NewCities à Joliette et à Victoriaville, par exemple.

C’est la faute à Arcade Fire

É tud ian t à l ’Un i vers i t é de Mont réa l ,Nicolas Monette habite Laval depuis l’âge desix ans. Au cours des dernières années, il a vules choses changer dans sa ville. Le 5 octobreprochain, il se rendra à deux pas de chez lui, àla Salle André-Mathieu, pour voir le spectaclede la sensation indie de l’Iowa, Little Scream.« Je crois qu’il y a de plus en plus d’engoue-ment de la part des Lavallois pour des spec-tacles de qualité dans leur ville, dit-il. Ondirait que c’est devenu la mode de jouer enbanlieue depuis qu’Arcade Fire l’a fait l’andernier à Longueuil», s’enthousiasme-t-il.

Une mode qui donne désormais un côté plusurbain à Laval, selon le promoteur JulienAidelbaum. «Depuis trois ans, on se rendcompte que les Lavallois ont envie de sortirdans leur ville et qu’ils sont capables de rem-plir des salles de spectacles. Ils sont de plusen plus attirés vers ce qui est marginal»,ajoute-t-il. Plus nuancé, le blogueur et rappeurPellep rappelle que la banlieue nord deMontréal n’est pas non plus le nouveauPlateau. «C’est sûr qu’il y a beaucoup dechangements, mais Laval, c’est encore leparadis de l’abri Tempo, dit-il, en riant. Cen’est pas le genre de choses qui va changerde sitôt.»

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Andrew W. k. lors du lancement de la saison de la scène 1425, le 24 septembre dernier à la Maison des arts de Laval.

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eGlossaire :

Ghislain Poirier : DJ/producteurconnu de Montréal, sous contrat avec lamaison de disques Ninja Tune.

Ninja Tune : Label indépendant demusique créé en Angleterre et ayant uneagence à Montréal.

Tiga : DJ, compositeur et producteur ori-ginaire de Montréal. En 1998, il a fondéson propre label, Turbo Recordings, avecun bureau à Montréal et en Angleterre.

Dooze Jackers : Groupe de Montréalqui fait dans l’Afro beat/Jungle tropical.

Birdy Nam Nam : Un groupe électrofrançais qui a récolté de nombreux prix.

Felix Cartal : Il est jeune et canadien.

julien Maranda, un des Dj qui participent à l’effet « tribu»

de kannibalen Records.

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CULTURE THÉÂTRE

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Dans Villeray, plus de quatrepersonnes sur dix sont néesà l’extérieur du Canada.

Situé dans une zone résidentielle dece quartier populaire et multieth-nique, le nouveau bâtiment de la rueChabot sera inauguré le 14 octobre.«Avec les théâtres actuels, raconteMarcelle Dubois, dramaturge etdirectrice du Festival du Jamais Lu,on a de la difficulté à représenter lasociété multiethnique de Montréal.Ces théâtres-là s’adressent auxblancs catholiques nés tout justeaprès la Révolution tranquille.» Enobservant les programmations despièces québécoises ou étrangèresjouées dans les théâtres montréalais,on constate effectivement que peu de

ses œuvres présentent le visage mul-tiethnique de la ville.

Selon David Lavoie, le directeurgénéral du Théâtre, la programma-tion reflétera les préoccupations desdramaturges nouvellement diplômés,comme la diversité ethnique àMontréal ou le consumérisme. Ilsoutient que, sauf exception, lespièces québécoises présentées parles grands théâtres montréalais,comme le Théâtre du NouveauMonde ou le Théâtre Denise-Pelletier, sont essentiellement desc l a s s i q u e s é c r i t s e n t r e l e sannées 1960 et 1980. «Ces piècesont une valeur historique, maiselles s’adressent à nos parents.»

Marcelle Dubois ajoute que les dra-maturges récemment diplômés seretrouvent souvent dans des salleshors du circuit des théâtres institu-tionnels. « À l’avenir, il y auradavantage de dramaturges et d’ac-teurs québécois issus des minoritésethniques, prédit-elle. Chez lesacteurs, on peut penser à MoniaChokri qui a occupé un des troisrôles principaux du film Lesamours imaginaires de XavierDolan.»

loin du Quartier des spectacles

À l’origine, le Théâtre aux Écuriesdevait s’installer dans le Quartier des

spectacles grâce à un partenariatavec l’Université du Québec àMontréal (UQAM). «Par contre, cepartenariat a dû prendre fin enraison de l’enlisement de l’univer-sité dans la construction de l’IlotVoyageur en 2006. On avait aussisongé à s’installer dans l’immeubleSaint-Sulpice avant que l’UQAM nele vende en 2007. En fin de compte,nous avons décidé d’agrandir leThéâtre Aux Écuries qu’on occu-pait déjà en 2009 », se souvientDavid Lavoie.

L’inauguration du Théâtre aux Écu-ries donnera aux dramaturges de larelève une tribune, croit DavidLavoie. « Avant la saison 2011-2012, l’édifice actuel du Théâtreaux Écuries était un lieu de pro-duction, mais pas de diffusion. »

Des pièces étaient créées là-bas et lelieu servait d’espace de répétition.Les membres du Théâtre aux Écu-ries devaient présenter leurs piècesdans d’autres théâtres de Montréaldotés de sa l les de spectacle .Dorénavant, le Théâtre abriteradeux salles de spectacle et de troissalles de répétition.

Le Théâtre aux Écuries n’exclut pasla présentation d’une pièce enanglais prévoit David Lavoie. Parcontre, ajoute-t-il, la majorité de laprogrammation du Théâtre aux Écu-ries sera en français.

Anh Khoi do

24 heures d’occupation du

Théâtre Aux Écuries le 14 octobre

auxecuries.com

Q.L. : Qu’est-ce que cela ajoute àvotre démarche de donner unevoix à des personnes déficientesintellectuellement?

C.B. : Je voulais mêler à la fois le vraiet le faux, ce qui revient à faire duthéâtre performatif. Jean-PascalFournier et moi – qui avons eu l’idéede la pièce – voulions que les acteursmettent, d’une façon romancée, unpeu de leurs expériences de vie per-sonnelle dans l’écriture des person-nages. Je demandais aux acteurs depenser à divers moments où ils ontvraiment menti. Après, ils improvi-saient et l’on gardait les meilleursmoments. Le texte est principalementécrit par les quatre acteurs de JustFake It. En plus, les personnages

portent le prénom des acteurs de lapièce.

Q.L. : Quels sont les défis quevous avez rencontrés lorsquevous travailliez avec GenevièveMorin-Dupont e t MichaelNimbley?

C.B.: Je tenais vraiment à avoir dans lapièce des déficients intellectuels. Lorsdes répétitions, je dois me retrousserles manches pour roder la diction deGeneviève et Michael. C’est un travailintense. Ça implique surtout plus dereprises de texte, et il faut être patient.Ils n’arriveront pas au même niveau dediction qu’un lecteur de nouvelles.L’important, c’est que Geneviève etMichael soient compris du public.

Q. L. : Quelles sont vos sourcesd’inspiration?

C.B. : Je m’inspire des metteurs enscène italiens Romeo Castellucci etPippo Delbono, qui ont intégré desdéficients intellectuels dans leurspièces de théâtre. C’est pendant mesannées de maîtrise à la CentralSchool of Speech and Drama deLondres que j’ai vu des pièces avecdes déficients intellectuels. Cette pra-tique est très répandue en Europe,mais pas vraiment au Québec. Jeveux donner une voix à des gens quenous ne voyons pas habituellementau théâtre.

Q.L. : Est-ce que c’est la premièrefois que la pièce va être jouée?

C.B. : L’écriture a commencé en2009. Après maintes improvisationseffectuées en répétition, nousavions voulu donner un avant-goûtde Just Fake It au public. Parexemple, l’année dernière, on aprésenté un extrait d’au moins qua-

rante minutes de la p ièce auCarrefour international du théâtre àQuébec et à l’OFFTA, à Montréal.En général, la réception du publica été bonne.

Anh Khoi do

Geneviève Morin-Dupont et Michael Nimbley, atteints respectivement detrisomie 21 et de déficience intellectuelle légère, en sont à leur troisièmeet deuxième collaboration théâtrale avec Catherine Bourgeois et sa com-pagnie Joe Jack et John. Celle-ci travaille à la fois avec des acteurs «nor-maux» et des déficients intellectuels. Catherine Bourgeois les a connusen visitant l’école Les Muses, un centre de formation en théâtre, en chantet en danse pour les déficients intellectuels.

Le titre Just Fake It est une modification du slogan Just Do It de la multi -nationale sportive Nike. «Les quatre personnages font semblant d’êtreheureux», dit Mme Bourgeois. Un homme porte des vêtements grifféscontrefaits. Une immigrante américaine feint la compréhension du fran-çais. Une trisomique prétend être malade pour demeurer chez elle. Unhomme avec une légère déficience intellectuelle évoque un malaise pouréviter les tâches contrariantes.

• J u s t Fa k e I t d e J o e J a c k e t J o h n •

Interpréter de vrais mensonges

La metteure en scène Catherine Bourgeois concilie le vrai et le faux et contribue par sescréations théâtrales à une exploration artistique et humaine hors norme. Sa nouvelle pièceJust Fake It questionne le monde des apparences et des faux-semblants avec une dis-tribution comprenant une actrice atteinte de trisomie 21, auxquels s’ajoutent un acteuratteint de déficience intellectuelle légère, un acteur et une danseuse professionnels.Conversation avec celle qui aura l’honneur d’inaugurer le Théâtre Aux Écuries le14 octobre.

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Reflet du Théâtre Aux Écuries dans la porte d’un appartement.

Les acteurs de la pièce Just Fake It.

• I n a u g u r a t i o n •

Enfin une écurie pour jeunes poulains

talentueuxAprès deux ans de travaux, le rêve du Théâtre de la Pire Espèce et de six jeunes compa-gnies montréalaises est sur le point de se réaliser : inaugurer un lieu de création et de dif-fusion pour les artistes émergents. Situé en plein cœur de Villeray, le Théâtre aux Écuries,qui servait déjà de lieu de création depuis 2009, ouvre ses portes (ses boxes) à une géné-ration inspirée par une ville multiethnique et bilingue.

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CULTURE DANSE

QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 21

• So l o 3 0 x 3 0 •

Danse à l’heure de pointe

Paul-André Fortier est audacieux. Il danse devant un public majoritairement néophyte et peuattentif. Trente jours durant, il offre une incursion dans le monde méconnu de la dansecontemporaine en présentant son Solo 30x30 dans le corridor de la Place des Arts. Lespassants peuvent décider de contourner la foule ou de s’arrêter et de s’interroger. Une ren-contre surprenante, comme une jambette qui fait du bien.

Jour de première : À 17h15,Paul-André Fortier appa-raît, le regard perçant. Gros

silence et petit malaise : c’est tou-jours gênant de fixer quelqu’un quisait qu’on le fixe. Il est svelte et gra-cieux. Seuls les rides et les cheveuxgris trahissent ses 63 ans. Ses mou-vements sont parfois mécaniqueset répétitifs, parfois fluides et déli-cats. Polly, une étudiante de McGill,tombe sous le charme du danseur :« Je ne connais rien à la dansecontemporaine, mais il y aquelque chose de touchant àregarder un vieux danser.» Ellene quitte jamais le danseur desyeux et poursuit : «Il me fait pen-ser à mon grand-père.»

Qui est cet homme?

Un groupe se demande s’il a déjàvu ce visage quelque part : «C’estle magicien du Vieux-Port,non?» Deux jeunes filles se disentqu’elles trouveront les réponsessur Internet. Aucun de ces passantsne s’arrête plus d’une minute. Lafoule de curieux s’élargit peu à peuet le danseur contemporainenchaîne les pas avec une préci-sion étonnante.

Je ne connais

rien à la danse

contemporaine,

mais il y a quelque

chose de touchant

à regarder un

vieux danser

PoLLyÉtudiante de McGill

Le silence semble toujours de mise,comme dans un musée. On entendparfaitement plusieurs «euh, peut-on avoir une explication?» de lapart de certains spectateurs. Unedame qui ne voulait pas laisser sonnom avoue son ignorance : «Y fait-tu de la magie?» «Ça fait chan-gement, mais après trente jours,je pense que je vais être tanné !»dit Martin, qui travaille dans leComplexe Desjardins.

Paul-André Fortier nous présenteson Solo 30x30 à Montréal pourcélébrer les trente ans de sa com-pagnie, Fortier Danse-Création. Lespectacle a déjà été présenté àMontréal en 2006 et dans lesespaces publics de nombreusesvilles. Le site et l’heure de l’événe-ment-performance n’ont pas étéchoisis au hasard. Il commence àune heure de grande affluence,dans l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme, là où convergentdes centaines de travailleurs qui sehâtent de rentrer à la maison.

Alors à demain, même heure,même poste, jusqu’au 21 octobre.

MAriAnne drolet-PAré

• Une créat ion l i t téra i re •

La valse despieds pressés

La journaliste Marianne Drolet-Paré a accepté d’être la31e. La 31e à écrire un texte inspiré du Solo 30x30 pré-senté dans l’Espace Georges-Émile Lapalme de la Placedes Arts. Stylo en main, elle s’est jointe, aux trente écri-vains d’ici invités par Paul-André Fortier et le Festival inter-national de la littérature (FIL) pour célébrer les trente ansde sa compagnie de création. Anonyme, elle s’est discrè-tement placée dans la foule le jour de la première, et nouslivre ici La valse des pieds pressés.

Je m’assois et j’étire mes jambes. J’aperçois des gens, maisje les oublie aussitôt. Je pianote un texto insignifiant quema mémoire a déjà échappé. Mon genou sautille comme

par magie et ma montre continue ses tics. Je suis prête pour ladanse.

Un lourd silence collectif nous oppresse.

Tel un chef d’orchestre, les mouvements de ton corps évoquentun code secret.

Une langue étrangère dans un corps familier.

D’un côté, un point d’interrogation.

De l’autre, un point d’exclamation.

Au centre, une phrase dansée à peine audible. Un geste égal à unmot.

J’essaie de saisir le monologue.

Soudain, j’entends une musique. Mon corps devient prisonnier decette chanson urbaine et d’un coup je me laisse emporter par unevalse saccadée.

Un rythme sourd m’entoure.

Suivi des va-et-vient d’un concert souterrain ;

les pas des passants,

les talons hauts qui se battent.

les clics-clacs d’une symphonie de sacs,

les verres clinquant au refrain des tchin-tchin et des cheers,

le grondement extérieur des chauffeurs impuissants

les grognements des gens mécontents,

et une toux en canon.

Les battements de mon cœur accélèrent la cadence

Et mon genou trépigne toujours, avec la chanson en tête.

Le solo prend fin pour laisser place à la cacophonie habituelle.

Entre en scène un cortège d’inconnus, qui marchent au pas l’underrière l’autre, sans jamais regarder en arrière.

MAriAnne drolet-PAré

http://www.fortierdanse.blogspot.com

Paul-André Fortier

il est un danseur et choré-graphe québécois de renom-mée internationale. sa compa-gnie Fortier Danse-créationcélèbre cette année ses 30 ansd’existence.

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«Àpartir du momentoù on a décidé deformer un groupe

[il y a trois ans], de composer nospropres trucs, on s’est dit qu’onvoulait que ce soit big», raconteFélix Roy, chanteur de la forma-tion. De grandes aspirations pource quatuor formé sur la Rive-Sudde Montréal, qui désire séduire lesfoules de la scène musicale un peupartout sur le globe. Ils se sontd’ailleurs produits dans quelquesfestivals montréalais comme le

Festival mode et design, le OUMF etplus récemment Pop Montréal(avec le groupe Galaxie), et ils ontfait un passage à Musique Plus.Depuis un an, les gars de GIRL sefont de plus en plus connaître auQuébec. Avec leurs chansonsaccrocheuses et leur style éner-gique, ils tentent également de per-cer sur le marché anglophone.«On est allés jouer à Toronto etla réaction a été super bonne»,sou l i gne l e b a t t eu r O l i v i e rLarouche.

Être «big» en anglais

En se produisant ailleurs que dansla métropole, les membres de GIRLespèrent créer un engouementautour du groupe. Comme le ditOlivier, «en étant de Montréal eten jouant à Montréal, il n’y a pasd’exotisme, moins de possibilitésd’impressionner, de resortir dulot. Dans le fond, ce qu’on veut,c’est arriver dans une place oùpersonne ne nous connaît avecun produit, un spectacle et uneimage déjà solides, et créer unbuzz».

Côté musical, GIRL fait dans lerythmé, l’énergique et le dansant.Lorsque vient le temps de compo-ser, les quatre gars vont chercherleur inspiration à gauche et à droite.Ils sont influencés par d’innom-brables genres musicaux, allant dubrit pop au new wave. «Chacun

de nous joue de son instrumentd’une façon qui fait que, peuimporte le style qu’on décide d’ex-plorer, on garde toujours unesonorité bien à nous, qui fait très“GIRL”», indique Maxime St-Jean,bassiste du groupe.

optimisme volontaire

Avec sa musique, GIRL souhaite sefaire l’écho optimiste de sa géné-ration, et se faire porte- parole desjeunes adultes motivés, ambitieuxet déterminés. «GIRL : Ça donnedans l’énergie positive. On essayede toujours rester dans cetesprit-là », raconte Olivier. Cetesprit motivateur se retrouve toutaussi bien dans les textes de leurscompositions, principalementécrits par le chanteur. «Quandj’écris mes paroles [voir extrait],je me fais un peu la morale.J ’ écr i s dans un opt imisme

auquel j ’aspire, en quelquesorte», renchérit Félix.

Les gars de GIRL enregistreront leurtout premier album en janvier pro-chain. Forts d’un maxi (EP) paru en2009, les quatre musiciens se disentprêts à explorer de nouvelles ave-nues et à présenter leur évolutionmusicale au public. Le groupedésire par la suite explorer le conti-nent européen, tout particulière-ment Londres. Comme l’expliqueMaxime, «dans le fond, notre butest de partager le plaisir qu’on aà jouer de la musique avec le plusde gens possible».

AUdreY

gAgnon-BlACKBUrn

www.girlmusic.ca

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• D é c o u v e r t e m u s i c a l e •

Les gars de GIRLQuatre jeunes hommes montréalais tentent leur chance en anglais. De la musique entraînanteet positive jouée en costard blanc. GIRL, un groupe pop-rock à saveur britannique n’a qu’undésir : retentir à l’échelle planétaire.

CULTURE

MINUIT À PARIS(MIDNIGHT IN PARIS)de Woody Allen

11 et 12 octobre17 h 10, 19 h 30 et 21 h 30

DOLBY NUMÉRIQUE Septembre-octobre 2011

CINÉ-CAMPUS

En visite à Paris avec sa fiancée, un écrivain américain se laisse charmerpar la magie de la Ville Lumière. Transporté dans les années 1920, àl’époque où Paris était la capitale culturelle du monde, il fait la rencontred’artistes célèbres qui l’amènent à remettre sa vie en question.

Étudiants : 3,99 $Carte Ciné-Campus : 30 $ pour 10 films

Employés UdeM et grand public : 4,99 $Carte Ciné-Campus : 40 $ pour 10 films

Centre d’essai / Pavillon J.-A.-DeSève2332, boul. Édouard-Montpetit, 6e étageMétro Édouard-Montpetit ou autobus 51

Info-FILMS :514 343-6524www.sac.umontreal.ca

LA NOSTRA VITA de Daniele Luchetti

18 et 19 octobre17 h 10, 19 h 30 et 21 h 30

Claudio, ouvrier sur un chantier dans la banlieue de Rome, est très amoureux de sa femme, enceinte de leur troisième enfant. Un événementtragique vient cependant bouleverser le destin de cette famille heureuse.À travers le support de ses proches, Claudio doit affronter l’injustice quile touche et trouver la force de préserver la joie de vivre de ses enfants.

Dans le cadre de la SEMAINE DE LA LANGUE ITALIENNE DANS LE MONDE

UN JOUR (ONE DAY)de Lone Scherfig

25 et 26 octobre17 h 10, 19 h 30 et 21 h 30

Emma et Dexter ne peuvent plus cesser de penser l’un à l’autre après seulement un jour passé ensemble. Pendant vingt ans, ils se revoient à la mêmedate et poursuit leur relation où elle en était. Ils doivent cependant faireface à la réalité qui les entoure et à leurs hésitations entre l’amitié et l’amour.

GIRL ou Girls ?

Évitons la confusion : GiRLet Girls sont deux groupesdistincts. si le premier estde Montréal, l’autre vient desan Francisco. Le quatuorquébécois a choisi ce nompar amour des filles parceque ça sonne bien, tout sim-plement. Au singulier et enmajuscules, parce que levisuel est accrocheur. Voilàtout.

Extrait de Woo Woo (2009)

singing woo woo woo woo woo woo wooWoo woo woo woo woo woo wooDon’t you need something moreDon’t you need something moreDon’t you need something moreThe glasses are fulli’ll fill another oneTo make sure you won’t need no more

Les membres du groupe GiRL vêtus de leurs costards blancs.

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QUARTIER L!BRE • Vol. 19 • numéro 3 • 5 octobre 2011 • Page 23

Àpart « la jambière lai-neuse, ton ivoire», celafait bien dix ans que les

femmes ont délaissé le bas blanc,selon Hélène Harnois, acheteusepour tout ce qui habille la jambeféminine chez Simons. La célèbremaison n’en propose pas même auxmariées. Ni aux infirmières, quid’ailleurs n’en veulent plus.

La sportive dissimule encore depetites socquettes blanches dans ses

tennis. Mais chez les dames, il neres te que des i rréduct ib les ,quelques « juniors vêtues à la gar-çonne», pour arborer la chaussetteblanche, «avec tailleur ou panta-lon et chaussures lacées, mascu-lines», explique l’acheteuse.

Montrez-moi ce bas

Pour certains, il s’agit d’un attributvestimentaire à exhiber avecpanache. « Avec une tenue soi-

gnée, la chaussette blanche créeun impact sur le plan de la mode.Sous un beau complet noir, cin-tré, chemise blanche et pantalonscourts ou roulés, très tendance,elle est mise en valeur. On ne voitpas le comptable ou l’avocat laporter ainsi, mais plutôt le jeuneurbain branché » , expl iqueMickaël Trottier-Lévesque, acheteuren formation des accessoires vesti-mentaires masculins chez Simons.Il en possède lui-même une paireen magnifique coton égyptien, deCalvin Klein s’il vous plaît.

En tenue de tous les jours, leshommes semblent avoir un rapportplus « tissé serré» avec la chaus-sette blanche que les femmes.« C’est une habitude. Quandj’étais petit, ma mère m’achetaitdes bas blancs et j’ai simplementcontinué à le faire moi-même àl’âge adulte », raconte HaimShoham, qui ne compte plus lespaires de bas blancs dans sa com-mode.

Les chiffres sont imparables : ellesoccupent la moitié du marché chezles sportifs, selon M. Trottier-Lévesque . Une préd i l ec t ionempreinte de pragmatisme. Ainsi,Eduardo Jimenez constate que«c’est moins cher et toujours misen évidence sur les présentoirs».

Jean-Marc Brun y va de son expli-cation : «Peut-être que c’est l’in-dustrie qui aime ça. Parce qu’ilssavent que ça se salit vite, puisqu’on est pris pour s’en rache-ter. »

ChristiAne dUMont

• B a s e t c h a u s s e t t e s •

ImmaculéeConception

Les chaussettes blanches sont appréciées des sèche-linge, qui les avalent pernicieusement.Les femmes les boudent avec conviction, alors que les hommes les portent sans complexe.Qu’advient-il du bas blanc?

PalmarèsCIsm 89,3 Fm - la margesemaIne du 2 oCtobre 2011

Chansons FranCoPhones

C h a n s o n a r t i s t e

1 PetIte leçon des ténèbres . . . . . . . . . . . . . . . PhIlIPPe b

2 et même sI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VulgaIres maChIns

3 l'atelIer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . daVId gIguère

4 tourne enCore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . salomé leClerC

5 la mort de manu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KorIass

6 usb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VIolett PI

7 l'étourderIe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CamIlle

8 ethan hawKe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . leela

9 normal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . l'éQuIPe

10 la bouteIlle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .PonCtuatIon

11 Pas la Forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . benJamIn bIolaY

12 Cœur rubIK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . braVoFunKen

13 haIr F_____g sPraY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . orCondor

14 radIo-aCtIVe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mordICus

15 déPanneur . . . . . . . . . . . . . . . . les Patates ImPossIbles

16 Il Pleut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ProPoFol

17 raInbow (Pour mIeux oublIer) . . . . . . . . . . . PandoraIl

18 un autre soIr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . arthur buIes

19 médICatIon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . the PeelIes

20 analYse analYtIQue . . . . . . . . . . . . . . . .dYlan munICIPal

21 le traIn de troIs heures . . . . . . . . . . . .JohnnIe Condor

22 InCertItude et démIssIon . . . . . . la PolICe des mœurs

23 FallaIt Qu'tu Partes . . . . . . . . . . . . . . . . . . JulIen gagné

24 PresQu'île . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .PendentIF

25 VIe normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JImmY hunt

26 Je te Prends . . . . alex rossI & Inès olYmPe merCadal

27 VIre de bow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . alaClaIr ensemble

28 mange un Char . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . maYbe watson

29 Funambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . nIColas huart

30 le magICIen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ogden

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CULTURE

La chaussette se porte bas, le bas se porte haut

La chaussette est un vêtement tricoté enveloppant le pied etla partie inférieure de la jambe plus ou moins haut. Leshommes ne portent pas de bas, mais des chaussettes.

Le bas est un vêtement féminin tricoté à la main ou à lamachine, qui gaine le pied et la jambe et monte plus haut quele genou. c’est à tort qu’on emploie le mot «bas» dans unsens très général, en l’appliquant à des articles de longueursdifférentes.

source: Grand dictionnaire terminologique

La femme aux bas blancs de French Peter Pan

j’ai dans mes souvenances/Tes deux jambes blanches/À leurjonction la stance/Que scandaient tes hanches.

bas blancs sur support

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