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ALCOOL FACTEUR D’INTEGRATION OU TEMOIN D’EXCLUSION
REMARQUES SUR UNE FILE ACTIVE DE 91 PERSONNES AYANT UNE ADDICTION A L’ALCOOL, SUIVIES A CAMBO LES BAINS.
JL PETRISSANS Bayonne JM WIROTIUS Brive la Gaillarde R CHABAUD Paris
PLAN DE LA PRESENTATION
• RAPPELS EPIDEMIOLOGIQUES.
• ETUDE / UN AN DE SOINS (CMP de CAMBO)– AGE, SEXE, ENTITE ADRESSANTE, MOTIF.– SOINS.
• BILAN 18 MOIS APRES LA FIN DE L’ANNEE– RESULTATS.– ANALYSE FACTORIELLE CORRESPONDANCES. – CESURE DE LA FILE ACTIVE.
ADDICTION A L’ALCOOL
• BILAN SELON QUESTIONNAIRE «C.A.G.E.» – Envie de Cesser de boire. (CUT)
– Alerté par votre entourage. (ANNOYED)
– Culpabilisé, Gâchant la vie. (GUILTY)
– Prise d’alcool dès l’Éveil, comme 1ère boisson. (EYE)
• ADDICTION A L’ALCOOL :– Témoin d’exclusion ou moyen d’intégration.– Témoin d’intégration ou moyen d’exclusion.
EPIDEMIOLOGIE
• ALCOOL COMME MOTIF DE PRISE EN CHARGE CHEZ LES
PATIENTS SUIVIS EN AMBULATOIRE :– FRANCE : n = 4213 soit 11,25%
• HOMME 72,23% FEMME 27,77%.
– AQUITAINE : n = 305 soit 8%• HOMME 69,50% FEMME 30,50%.
– CAMBO : n = 54 soit 32%• HOMME 70% (autre : 64%) FEMME 30% (autre : 36%).
CARACTERISTIQUES DE LA COHORTE
• AGE :– moyenne = 48,6 +/- 12,3 ans– Min. = 21 ans ; Max. = 74 ans ; Médiane = 50 ans
• SEXE :– HOMMES : n = 58 soit 64%
• âge = 48,6 +/- 12,25 ans.
– FEMMES : n = 33 soit 36 %• âge = 48,7 +/- 12,7 ans.
INCLUSION• ENTITE ADRESSANTE :
– HOPITAL : on rappelle ici la fréquence des HSDT.
• N = 47 soit 52%• âge = 49,3 ans
– CLINIQUE PRIVEE :• N = 20 soit 22%• âge = 52 ans
– MEDECIN TRAITANT : • N = 24 soit 26%• âge = 44,6 ans
• MOTIF DE PRISE EN CHARGE : – ALCOOL :
• N = 54 soit 59%• âge = 51,1 ans
– AUTRE :• N = 37 soit 41%• âge = 45,1 ans
DUREE DU SUIVI• SOINS DEPUIS LE DEBUT DE L’ANNEE ?
– OUI• N = 63 soit 69%• âge = 49,1 ans
– NON• n=28 soit 31%• âge = 47,6 ans
• DUREE DE PRISE EN CHARGE :– EN COURS
• N = 58 soit 64%• âge = 50,6 ans
– TERMINEE• N = 26 soit 29%• âge = 42,4 ans
– DECEDE• N = 7 soit 8% dont 5 suicides• âge = 54,9 ans
PRISES EN CHARGE• INTERVENANTS :
– PSYCHIATRE SEUL : n = 15 soit 17%• âge = 46,9 ans
– INFIRMIER SEUL : n = 12 soit 13% mais avec suivi médical ailleurs.• âge = 51 ans
– PSYCHIATRE et INFIRMIER : n = 64 soit 70%• âge = 48,6 ans
• MEDICAMENTS SPECIFIQUES :– OUI : n = 33 soit 36%
• âge = 49,5 ans– NON : n = 58 soit 64%
• âge = 48,1 ans • SOUTIEN PAR LES « ALCOOLIQUES ANONYMES » :
– OUI : n = 5 soit 6%• âge = 45,8 ans
– NON : n = 86 soit 94%• âge = 48,8 ans
RESULTATS 18 MOIS PLUS TARD
• SEVRAGE– OUI : n = 30 33%
• âge = 48,1 ans
– NON : n = 21 soit 23%• âge = 43,9 ans
– INTERMITTENCE : n = 40 soit 44%• âge = 51,5 ans
• BIEN-ETRE APPARENT (sauf décédés) – OUI : n = 39 soit 46%
• âge = 51,6 ans
– NON : n = 45 soit 54%• âge = 45,1 ans
PRISE EN CHARGE ADDICTION OH
• ETAT D’ABSTINENCE à 18 MOIS :– ABSTINENT : 33 % NON ABSTINENCE : 23 % INTERMITTENT : 44 %
• BILAN PSYCHIQUE à 18 MOIS :– BIEN-ETRE : 43 % NON BIEN-ETRE : 49 % DECEDES : 8 %
• BILAN PSYCHO-ADDICTIF à 18 MOIS :– A+BE : 21 % A+ME : 11 % NA+BE : 22 % NA+ME : 38 % DECES : 8 %
• A + BE : 21% NON (A + BE) : 71 % DECES : 8 %• SUR LES 7 DECES IL Y EUT 5 SUICIDES.
Légende : A : abstinent ; NA : non abstinent ; BE : bien-être (ni anxieux, ni déprimé) ; ME : non bien-être (anxieux et/ou déprimé).
QUALITE DE L’ABSTINENCE
• SEVRAGE / BIEN-ETRE APPARENT (sauf décédés) ni déprimés ni anxieux – SEVRE et BIEN-ETRE : n = 19 soit 21%
• âge = 52,4 ans
– SEVRE sans BIEN-ETRE : n = 10 soit 11% • âge = 38,5 ans
– NON SEVRE et BIEN-ETRE : n = 20 soit 22%• âge = 50,8 ans
– NON SEVRE sans BIEN-ETRE : n = 35 soit 39%• âge = 46,9 ans
• Le motif de prise en charge devient d’autant plus explicite que le patient est plus âgé.
• La maladie alcoolique est chronique et lourde à traiter : l’intervention est pluridisciplinaire 7 fois sur 10, la prise en charge était déjà en place en début d’année également 7 fois sur 10 et toujours en cours en fin d’année dans plus de 6 cas sur 10 , et une fois sur 2 le patient est adressé par un service hospitalier public pour poursuivre, en ambulatoire, des soins spécialisés. La moitié des patients furent en placement administratif.
• La mobilisation vers les associations d’anciens buveurs est rare, seulement 6 fois sur 100, et uniquement acceptée par les hommes.
• Les traitements médicamenteux spécifiques sont relativement peu fréquents. En effet les patients venant pour un autre motif que l’alcool n’en bénéficient qu’une fois sur 7, alors que ceux pris en charge explicitement pour alcool sont traités par ces médicaments plus d’une fois sur 2.
• Le sevrage (abstinent depuis au moins un an et sans quête addictive ) n’est pas synonyme de bien-être. Mais un seul patient sevré est décédé.
SOINS ET ADDICTION OH
Bien-Être * AA+ *
Connu * * <40 Hôpital * * MT >58 * Hommes *
Abstinence *
Méd+Inf * TTT+ *
Sevrage Intermittent * * Autre Motif DCD * * Terminée
Motif Alcool * * TTT- * AA- 50-58 * * Médecin Seul
*Mal-Être * 40-49 En Cours * * Non Abstinence * Femmes
* Infirmière Seule * Non Connu
Clinique *
ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES MULTIPLES D’UNE PRISE EN CHARGE DE 91 PATIENTS OENOLIQUES, EN CMP
Bien-Être * AA+ *
Connu * * <40 Hôpital * * MT >58 * Hommes *
Abstinence *
Méd+Inf * TTT+ *
Sevrage Intermittent * * Autre Motif DCD * * Terminée
Motif Alcool * * TTT- * AA- 50-58 * * Médecin Seul
*Mal-Être * 40-49 En Cours * * Non Abstinence * Femmes
* Infirmière Seule * Non Connu
Clinique *
ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES MULTIPLES D’UNE PRISE EN CHARGE DE 91 PATIENTS OENOLIQUES, EN CMP
SUICIDE ET MALADIES PHYSIQUES
• Cancer : (1 étude) x 1,80.• S.E.P. : (1 étude) x 2,36.• Maladie de Parkinson : (1 étude) x 2,52.• Trauma crânien : (5 études) x 3,50.• Atteintes médullaires : (1 étude) x 3,82.• L.E.A.D : (1 étude) x 4,35.• Épilepsie : (12 études) x 5,11.• Alcoolisme : (35 études) x 5,86.• HIV : (1 étude) x 6,58.
Standardized Mortality Ratio (SMR) : suicides (dans la pathologie considérée) rapportés aux suicides dans une population appariée (sans la pathologie).
HARRIS E. Suicide as an outcome for medical disorders 1994
LOGIQUE CHRONOLOGIQUE
Auras Corporelle Familiale Sociale
Stress Coping Déni et Deuil Représentation sociale
Trajectoire
ESPT
Anxiété
Deuil pathologique
DEPRESSION
Addictions Interprétations Excitations φ ou ψ
Handicap acceptéINSIGHT ET RESILIENCE
ADDICTION A L’ALCOOL
• RAPPELS EPIDEMIOLOGIQUES :– 4,5 % de la population en France. – 13 % chez les personnes déprimées.
• RESULTAT SUR UNE COHORTE DE 47 TC :– 23 soit 49 %.
INTEGRATION VS/OU EXCLUSION• Pour essayer de comprendre cette importante proportion de malades
alcooliques et pour essayer de vérifier cette hypothèse « moyen d’intégration – témoin d’exclusion », la cohorte a été secondairement divisée en deux groupes : les « basques » et les « non basques ».
• Lors de cette enquête on a caractérisé la population « basque » par le nom, la langue parlée, l’intégration culturelle ou éventuellement par la situation de 3ème génération installée sur place.
• Les deux premiers critères furent toujours présents, pour caractériser la population « basque ». Les deux autres étaient toujours redondants dans cette cohorte. On n’a jamais retrouvé ces deux derniers, isolés.
• Ils ne furent donc jamais utilisés, le choix ayant été déjà fait pour caractériser les patients « basques » avec les deux premiers.
• Il y a 31% de « basques » et 69% de « non basques », selon ces critères.
BASQUES (n = 28) NON BASQUES (n = 63)
SEX-RATIO (n.s.)
HOMMES = 64 % FEMMES = 36 % HOMMES = 64 % FEMMES = 36 %
AGE AU MOMENT DE L’ENQUETE (n.s.)
49,4 +/- 13,2 ans 48,3 +/- 12,04 ans
MOTIF DE PRISE EN CHARGE (n.s.)
ALCOOL = 64 % AUTRE = 36 % ALCOOL = 57 % AUTRE = 43 %
ENTITE ADRESSANTE (n.s.)Hôpital = 68 % Clinique = 21 % Médecin = 11 % Hôpital = 44 % Clinique = 22 % Médecin = 33%
ANALYSE MONOVARIEE : CARACTERISTIQUES A L’ENTREE SELON ORIGINE.
BASQUES (n = 28) NON BASQUES (n = 63)
PRISE EN CHARGE DEJA EN PLACE EN DEBUT D’ANNEE (n.s.)OUI = 75 % NON = 25% OUI = 67 % NON = 33 %
PRISE EN CHARGE TOUJOURS EN PLACE EN FIN D’ANNEE (n.s.)En Cours = 61 % Terminée = 32 % Décédé = 7 % En cours = 65 % Terminée = 27 % Décédé = 8 %
TYPE DE PRISE EN CHARGE (n.s.)Méd+Inf = 71 % Méd seul = 14 % Inf seul = 14 % Méd+Inf = 70 % Méd seul = 18 % Inf seul = 13 %
MEDICAMENTS SPECIFIQUES ANTI-ADDICTION REGULIEREMENT PRIS (n.s.)
OUI = 43 % NON = 57 % OUI = 33 % NON = 67 %
AIDE COMPORTEMENTALE AUPRES DES ALCOOLIQUES ANONYMES (n.s.)OUI = 7 % NON = 93 % OUI = 5 % NON = 95 %
ANALYSE MONOVARIEE : MODALITES DE PRISE EN CHARGE SELON ORIGINE.
BASQUES (n = 28) NON BASQUES (n = 63)
ETAT D’ABSTINENCE à 18 MOIS (n.s.)
Abstinent = 46 % Non Abstinent = 21% Intermittence = 32 % Abstinent = 27 % Non Abstinent = 24% Intermittence = 49 %
BILAN PSYCHIQUE à 18 MOIS (n.s.)Bien-être = 46% Mal Être = 46% Décédés = 7 % Bien-être = 41% Mal Être = 51% Décédés = 8 %
BILAN PSYCHO-ADDICTIF à 18 MOIS (s.)
Abst + Bien-être 29 % Non (Abst+BE) 64 % Décédés 7 % Abst + Bien-être 17 % Non (Abst+BE) 75 % Décédés 8 %
ANALYSE MONOVARIEE : RESULTATS SUR L’ETAT D’ABSTINENCE ET SUR LA SITUATION PSYCHIQUE 18 MOIS APRES LA FIN DE L’ENQUETE SELON ORIGINE.
DEUX SEMIOSPHERES D’après JM WIROTIUS
AUTOCHTONE
IMPORTE
« Les sémiosphères génèrent des normes et des frontières »
………
PRINCIPES SEMIOTIQUES
• Les sémiosphères génèrent des normes et des frontières. • Seuls les comportements
correspondant aux normes sont considérés comme des actes, les autres sont :– Sans signification.– Inappropriés.– Inexistants.
04/11/23 25
Faire : action, changement d’étatFaire faire : le factitif
vouloir fairedevoir faire
savoir fairepouvoir faire
LA SYNTAXE MODALE Les modalités du faire en Psychiatrie
D’après JM WIROTIUS
SOCIOLOGIE : MALADE / MEDECIN
• Malade a besoin d’un modèle explicatif,
• Relié à ses expériences et ses croyances,
• Intégré dans son environnement culturel.
• SENS PROFANE
• Médecin utilise strictement un modèle interprétatif,
• Relié à ses expériences et aux vérités scientifiques,
• Intégré dans son environnement professionnel.
• SENS PROFESSIONNEL
Une opposition dans la compréhension peut en résulter et déstabiliser ainsi les « repères » et les espoirs du malade.
ENSEIGNEMENTS DE L’ENQUÊTE
• Un aspect sociologique dans le traitement de l’alcoolisme n’a pas du être pris en compte puisque, à soins égaux, à motif de prise en charge identique, à entité adressante peu discriminante, les patients « basques » sont plus souvent « abstinents et en situation de bien-être » que les « non basques ».
• On peut essayer de modéliser ces facteurs culturels ou sociologiques de la manière suivante :
– L’alcool demeure un formidable facteur d’intégration sociale, même si le groupe à intégrer est soumis à une addiction.
– Il est possible que l’alcoolisme du patient « non basque » dérive en partie de son souhait d’intégrer le groupe dominant qui l’entoure, par ce media délétère.
MERCI A TOUS
MILESKER DENERI
MUCHAS GRACIAS A TODOS
J.L. PETRISSANS, J.M. WIROTIUS & R. CHABAUD