agefi_2016-04-28_jeu_12

1
jeudi 28 avril 2016 12 MARCHÉS&PRODUITS PAGE Les cours ont monté au plus haut de l’année après des chiffres sur l’offre américaine, les investisseurs préférant retenir une baisse de la production plutôt qu’une progression des stocks. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a gagné 1,29 dollar à 45,33 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), terminant en- core à un niveau de clôture sans précédent depuis novembre. A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a monté de 1,44 dollar à 47,18 dollars sur l’Intercontinental Ex- change, lui aussi au plus haut depuis novembre. En hausse dès l’ouverture, les cours pétroliers ont brièvement flanché après la publication par le dé- partement de l’Energie (DoE) des Etats-Unis de ses chiffres hebdomadaires sur l’état de l’offre améri- caine. «Les stocks de brut ont monté, ce qui a poussé quelques investisseurs à passer à la vente», a remar- qué Gene McGillian, de Tradition Energy. Néanmoins, les marchés pétroliers ont vite semblé se faire à cette progression, alors même qu’elle porte les réserves américaines au plus haut depuis 1929, et sont repartis en hausse pour le reste de la séance. «On dirait que le marché s’est concentré sur une nouvelle baisse hebdomadaire de la production amé- ricaine», a expliqué M. McGillian, évoquant aussi la solidité de la demande d’essence. Dans le contexte général de surabondance mondiale, beaucoup d’investisseurs considèrent comme une lueur d’espoir le déclin persistant de la production américaine, récemment passée sous les neuf millions de barils par jour (bj). Les cours semblent d’ailleurs obéir depuis le début du mois à un mouvement général d’optimisme, qui laisse perplexes certains observateurs, puisqu’ils ont enregistré trois semaines consécutives de hausse malgré l’échec à la mi-avril de négociations entre pays producteurs, en l’absence des Etats-Unis mais avec la participation de la plupart des membres de l’Opep. «On continue à avancer dans l’idée que la produc- tion va poursuivre son déclin en Amérique du Nord et que la demande va augmenter à travers le monde», a résumé M. McGillian. Par ailleurs, en dehors de la situation physique du marché pétrolier, «l’affaiblissement du dollar donne du soutien aux cours», a-t-il remarqué.n En forte progression malgré une offre abondante PÉTROLE. Les investisseurs préférant retenir une baisse de la production plutôt qu’une hausse des stocks. Le cours du baril de «light sweet crude» a gagné hier 1,29 dollar à 45,33. ERIC SCHREIBER* L’or (+16.4%), l’argent (+11.6%) et le platine (+9.6%) ont fait preuve d’une belle performance au courant du premier trimestre de cette année. Pour l’or, il s’agit même de la meilleure perfor- mance trimestrielle depuis 1974. Par la même occasion, les fonds côtés (ETF) sur l’or ont acheté plus de 300 tonnes d’or pour près de $11 milliards, ce qui repré- sente environ 11% de la produc- tion annuelle. L’intérêt renouvelé des investisseurs a surpris notam- ment le gestionnaire d’actifs Blackrock qui, pour des raisons régulatoires, a du suspendre les ventes de son ETF Shares Gold Trust. En effet, la masse sous ges- tion s’était accrue de plus de 20% durant les deux premiers mois de l’année. Les actions des mines de métaux précieux ont largement battu les prix des métaux précieux eux- mêmes. Depuis le début de l’an- née, l’ETF IShares Global Gold Miners a gagné 78%, le Sprott Ju- nior Gold Miners ETF 77% et le Market Vectors Gold Miners ETF 63%. Une partie de la per- formance provient notamment de la couverture de positions shorts. Toutefois, ce changement abrupte de direction du marché dans un volume élevé de trans- actions pourrait signifier la fin attendue de la tendance baissière enclenchée il y a plus de 5 ans. Les cours des entreprises mi- nières ont moins bien performé que celui des métaux sous-jacents et que ceux du marché dans son ensemble depuis de nombreuses années. Certaines actions mi- nières ont même perdu jusqu’à 80% de leur valeur depuis 2011. Un investissement dans cette classe d’actifs comme substitut de l’or physique s’est révélé jusqu’ici comme une stratégie dé- sastreuse. Cela pourrait peut-être changer cette année. Malgré un turnaround impressionnant, la plupart des actions minières co- tent toujours près de leurs plus bas. Elles sont donc bon-marché par rapport à la substance de l’en- treprise et offrent aux investis- seurs en mesure d’accepter une forte volatilité la possibilité d’in- vestir dans l’or avec un levier im- portant. Les cours des entreprises minières battront tôt ou tard le prix de l’or physique, que se soit à la baisse comme à la hausse. A côté des mouvements extrêmes du marché des métaux précieux ces derniers trimestres, trois autres aspects ont soutenu les cours de l’or durant cette période. En jan- vier dernier, la BoJ a surpris en annonçant sa nouvelle politique de taux négatifs. Les marchés fi- nanciers se sont alors déplacés dans une direction inattendue: le Yen s’est apprécié alors que les ac- tions japonaises chutaient. Par la suite, en février, la BCE a étendu son programme d’expansion mo- nétaire sensiblement plus qu’at- tendu. La aussi, contrairement aux attentes, l’EUR s’est apprécié. Enfin, en mars, la FED a du re- noncer à son programme de nor- malisation monétaire avec quatre hausses des taux pré-annoncées pour l’année. La force du dollar l’y a contrainte. Pour la première fois depuis sept ans, les interventions des banques centrales ne conduisent plus les marchés dans les directions sou- haitées. Sept ans de politique mo- nétaire ultra-expansive au niveau mondial, plusieurs rounds d’achats d’obligations (Quantita- tive Easing), plus de $7 milliards d’emprunts à taux négatifs, et en- fin des déficits étatiques croissants ont tous très peu contribué à re- lancer la croissance mondiale. A côté de cela, de nombreux effets collatéraux non désirés ont eu des conséquences sociales majeures. La perte de confiance dans la toute puissance des banques cen- trales pourrait signifier la fin de la baisse des marchés de métaux précieux. * DuraWealth AG Le net regain d’intérêt pour les mines d’or MÉTAUX PRÉCIEUX. Différents facteurs soutiennent les cours des entreprises minières. RECHERCHE NN INVESTMENT PARTNERS: prudence sur les marchés émergents La croissance des marchés émergents demeure faible, avec peu de signes d’amélioration. C’est ce que constatent les experts de NN In- vestment Partners, dans leur dernier commentaire de marché (Hou- seView) publié hier. Ceux-ci relativisent les récentes données macroé- conomiques en provenance de Chine, où le PIB a essentiellement été soutenu par l’intensification du crédit qui, à son tour, a notamment offert un soutien aux prix des matières premières. Le fait que les an- ticipations étaient particulièrement faibles en début d’année a suscité une hausse de l’indice de surprise économique au cours des derniers mois. «Ceci peut certes aider les actifs des pays émergents à court terme», expliquent l’économiste senior Willem Verhagen et le stra- tégiste Maarten-Jan Bakkum de NN Investment Partners. «Mais avant qu’une surperformance durable puisse se matérialiser, une accélération de la croissance des économies émergentes par rapport à celle des pays développés est requise.» L’asset manager néerlandais insiste notamment sur le fait que sa mesure de la dynamique de croissance dans cette ré- gion, celle-ci mesurant les variations sur trois mois de huit indicateurs cycliques des 20 premières économies émergentes, demeure en ter- ritoire négatif. De même que l’indicateur de sentiment relatif à la croissance, tel que mesuré par le Thomson Reuters Market Psych, qui s’inscrit en territoire négatif récemment, après s’être amélioré en jan- vier et février, avant de rechuter en territoire neutre au début du mois d’avril. Parler d’une reflation durable des marchés émergents est dif- ficilement justifié à l’heure actuelle. Ce, dès lors que le récent engoue- ment pour cette classe d’actifs reflète les anticipations de la politique monétaire américaine (volatile par nature) et le boom du crédit en Chine (une dynamique qui n’est pas soutenable sur les moyen et long termes). Le stock de dette, la forte dépendance vis-à-vis des capitaux externes et la faiblesse du commerce mondial constituent de sérieux obstacles à la croissance des pays émergents. MARKIT: 200% de surperformance L’appétit des investisseurs internationaux pour les actifs des pays émer- gents s’intensifie de façon plus que significative, d’après le fournisseur de données boursières et financières Markit. Qui calcule que ceux-ci ont mobilisé pour 9,6 milliards de dollars dans les fonds négociables en bourse (ETF) durant le mois de mars, soit un plus haut mensuel de trois ans. À ce stade du mois d’avril, cette tendance semble persister, alors que le plus gros ETF en termes d’actifs sous gestion (Vanguard FTSE Emerging Markets ETF) a généré un rendement de 6% depuis le début de l’année, soit deux fois plus que le S&P 500. «Cet appétit a persisté au cours du second trimestre 2016, avec une hausse de 2,7 milliards de dollars d’actifs nouveaux depuis le début du mois d’avril», précise Simon Colvin, analyste chez Markit. Cette récente évolution représente un revirement par rapport à la dynamique du début d’année, lorsque les investisseurs avaient retiré pour 4,5 milliards de dollars hors des marchés émergents durant janvier et février. Pour Markit, les investisseurs semblent tabler sur la poursuite d’une politique mo- nétaire ultra-accommodante de la Fed et le rebond des prix des matières premières. NATURE CLIMATE CHANGE: économie et interactions climatiques Le journal scientifique Nature Climate Change attire l’attention sur la multiplication des études liées aux coûts économiques du change- ment climatique. Dans sa dernière édition, parue hier, ses experts évo- quent les résultats de deux récentes études mettant l’accent sur les points d’inflexion climatiques («tipping points»). Cette approche per- mettrait d’évaluer les réponses optimales des décideurs politiques, dans un environnement incertain, liées à la nature et au timing d’évé- nements climatiques extrêmes interragissant entre eux. Par exemple, dans leur dernière étude («Risk of multiple interacting tipping points should encourage rapid CO 2 emission reduction»), les experts Yon- gyang Cai, Timothy M. Lenton et Thomas S. Lontzek apportent des preuves selon lesquelles plusieurs éléments du système climatique peuvent basculer dans d’autres états de matière en raison du réchauf- fement climatique. Provoquant ainsi des dommages économiques ir- réversibles. En combinant des hypothèses réalistes, relatives aux pré- férences des décideurs politiques, avec des anticipations d’interactions futures de plusieurs points d’inflexion climatiques, les experts calculent que le coût social du carbone pourrait être huit fois plus élevé qu’au- jourd’hui. Soit 116 dollars par tonne de CO 2 . Le soja se maintient COMMODITIES. Le boisseau de soja pour juillet coûtait hier 10,2850 dollars. Contre 10,2725 la veille. Les cours du soja ont légèrement monté à Chicago après une bonne nouvelle sur la demande internationale d’oléagineux amé- ricain, et ont ainsi résisté à une baisse générale des cours agri- coles, sur fond d’accalmie des in- quiétudes météorologiques. «Après une ouverture en baisse, les cours du soja se sont repris», a souligné Bill Nelson, de Doane Advisory Services. «Ce matin, le gouvernement américain a fait l’annonce encourageante que 350.000 tonnes de soja avait été vendues à un acheteur étranger non identifié.» «C’est important, car on observe rarement une telle vente en cette période de l’année, pendant la- quelle les acheteurs se concen- trent surtout sur l’Amérique du Sud», a-t-il précisé. «C’est proba- blement lié aux conditions en Ar- gentine, où des inondations ont provoqué d’importantes pertes.» Sur le marché du soja, cette ac- tualité a compensé une tendance générale à la baisse sur les mar- chés agricoles, sensible dans les cours du maïs et du blé. Soutenus depuis le début de la se- maine par de mauvaises perpec- tives météorologiques aux Etats- Unis, les cours font désormais face «à un retournement des pré- visions pour la semaine pro- chaine», ont souligné dans une note les experts de la maison de courtage Allendale. «Au lieu de précipitations supérieures à la normale, on attend désormais un temps plus sec. Cela devrait per- mettre de reprendre les semis d’ici la moitié de la semaine pro- chaine.» A la lueur de ces nouvelles pré- visions, les investisseurs sem- blaient finalement s’inquiéter de chiffres hebdomadaires publiés en début de semaine sur la pro- gression des semis américain, particulièrement rapides pour le maïs cette année. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus actif, a terminé à 3,8475 dollars, contre 3,8725 dol- lars en fin de séance précédente. Le boisseau de blé pour juillet, lui aussi le plus actif, valait 4,8350 dollars contre 4,8775 dollars au- paravant. Le boisseau de soja pour juillet, là encore le plus échangé, coûtait 10,2850 dollars contre 10,2725 dollars précédemment.n Le gouvernement russe souhaite vendre en Bourse 10,9% du géant des diamants Alrosa dans le cadre de son plan de privatisations vi- sant à combler le déficit budgé- taire causé par la chute des cours du pétrole, a affirmé le journal Vedomosti. Ce vaste projet de cessions d’ac- tifs publics annoncé fin 2015 peine à se mettre en oeuvre, entre volonté de ne pas brader des parts de capital dans un contexte de marché difficile et désaccords concernant la manière d’agir. Après avoir envisagé de vendre une part d’Alrosa directement à un investisseur «stratégique», le gouvernement a finalement dé- cidé de placer 10,9% à la Bourse de Moscou où le groupe minier de Iakoutie (Sibérie Orientale) est déjà coté, selon Vedomosti qui cite plusieurs sources au sein de l’Etat fédéral et de l’entreprise. Actuellement, la société est déte- nue à 44% par l’Etat fédéral et à 25% par la région de Iakoutie. Une part de 16% a déjà été mise en Bourse en 2013, mais l’opéra- tion avait donné des résultats dé- cevants. Le quotidien économique russe indique que la vente de 10,9% supplémentaires par l’Etat, qui doit encore être validée par le Kremlin, pourrait rapporter «plus de 50 milliards de roubles» soit environ 675 millions d’euros au taux de mercredi. Au total, le gouvernement espère céder des participations capitalis- tiques pour 1.000 milliards de roubles (plus de 13 milliards d’eu- ros) afin de compenser en partie l’effondrement des cours du pé- trole, les hydrocarbures représen- tant traditionnellement près de la moitié des revenus budgétaires. Ces opérations devraient concer- ner, outre Alrosa, les producteurs de pétrole Rosneft et Bachneft. Pour ce dernier, dont l’Etat avait repris le contrôle récemment à l’issue d’une procédure judiciaire controversée, le groupe privé Loukoïl a fait part de son intérêt. n Cession de 10,9% sur le marché ALROSA. L’Etat a décidé de placer cette part supplémentaire à la Bourse de Moscou.

Transcript of agefi_2016-04-28_jeu_12

Page 1: agefi_2016-04-28_jeu_12

jeudi 28 avril 201612 MARCHÉS&PRODUITSPAGE

Les cours ont monté au plus haut de l’année aprèsdes chiffres sur l’offre américaine, les investisseurspréférant retenir une baisse de la production plutôtqu’une progression des stocks.Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraisonen juin a gagné 1,29 dollar à 45,33 dollars sur le NewYork Mercantile Exchange (Nymex), terminant en-core à un niveau de clôture sans précédent depuisnovembre. A Londres, le prix du baril de Brent dela mer du Nord pour livraison en juin a monté de1,44 dollar à 47,18 dollars sur l’Intercontinental Ex-change, lui aussi au plus haut depuis novembre.

En hausse dès l’ouverture, les cours pétroliers ontbrièvement flanché après la publication par le dé-partement de l’Energie (DoE) des Etats-Unis de seschiffres hebdomadaires sur l’état de l’offre améri-caine.«Les stocks de brut ont monté, ce qui a pousséquelques investisseurs à passer à la vente», a remar-qué Gene McGillian, de Tradition Energy.Néanmoins, les marchés pétroliers ont vite semblése faire à cette progression, alors même qu’elle porteles réserves américaines au plus haut depuis 1929,et sont repartis en hausse pour le reste de la séance.

«On dirait que le marché s’est concentré sur unenouvelle baisse hebdomadaire de la production amé-ricaine», a expliqué M. McGillian, évoquant aussila solidité de la demande d’essence.Dans le contexte général de surabondance mondiale,beaucoup d’investisseurs considèrent comme unelueur d’espoir le déclin persistant de la productionaméricaine, récemment passée sous les neuf millionsde barils par jour (bj).Les cours semblent d’ailleurs obéir depuis le débutdu mois à un mouvement général d’optimisme, quilaisse perplexes certains observateurs, puisqu’ils ont

enregistré trois semaines consécutives de haussemalgré l’échec à la mi-avril de négociations entrepays producteurs, en l’absence des Etats-Unis maisavec la participation de la plupart des membres del’Opep.«On continue à avancer dans l’idée que la produc-tion va poursuivre son déclin en Amérique du Nordet que la demande va augmenter à travers lemonde», a résumé M. McGillian.Par ailleurs, en dehors de la situation physique dumarché pétrolier, «l’affaiblissement du dollar donnedu soutien aux cours», a-t-il remarqué.n

En forte progression malgré une offre abondantePÉTROLE. Les investisseurs préférant retenir une baisse de la production plutôt qu’une hausse des stocks. Le cours du baril de «light sweet crude» a gagné hier 1,29 dollar à 45,33.

ERIC SCHREIBER*

L’or (+16.4%), l’argent (+11.6%)et le platine (+9.6%) ont faitpreuve d’une belle performanceau courant du premier trimestrede cette année. Pour l’or, il s’agitmême de la meilleure perfor-mance trimestrielle depuis 1974.Par la même occasion, les fondscôtés (ETF) sur l’or ont achetéplus de 300 tonnes d’or pour prèsde $11 milliards, ce qui repré-sente environ 11% de la produc-tion annuelle. L’intérêt renouvelédes investisseurs a surpris notam-ment le gestionnaire d’actifsBlackrock qui, pour des raisonsrégulatoires, a du suspendre lesventes de son ETF Shares GoldTrust. En effet, la masse sous ges-tion s’était accrue de plus de 20%durant les deux premiers mois del’année.Les actions des mines de métauxprécieux ont largement battu lesprix des métaux précieux eux-mêmes. Depuis le début de l’an-née, l’ETF IShares Global GoldMiners a gagné 78%, le Sprott Ju-nior Gold Miners ETF 77% et leMarket Vectors Gold MinersETF 63%. Une partie de la per-formance provient notammentde la couverture de positionsshorts. Toutefois, ce changementabrupte de direction du marchédans un volume élevé de trans-

actions pourrait signifier la finattendue de la tendance baissièreenclenchée il y a plus de 5 ans.Les cours des entreprises mi-nières ont moins bien performéque celui des métaux sous-jacentset que ceux du marché dans sonensemble depuis de nombreusesannées. Certaines actions mi-nières ont même perdu jusqu’à80% de leur valeur depuis 2011.Un investissement dans cetteclasse d’actifs comme substitutde l’or physique s’est révéléjusqu’ici comme une stratégie dé-sastreuse. Cela pourrait peut-êtrechanger cette année. Malgré unturnaround impressionnant, laplupart des actions minières co-tent toujours près de leurs plusbas. Elles sont donc bon-marchépar rapport à la substance de l’en-treprise et offrent aux investis-seurs en mesure d’accepter uneforte volatilité la possibilité d’in-vestir dans l’or avec un levier im-portant. Les cours des entreprisesminières battront tôt ou tard leprix de l’or physique, que se soità la baisse comme à la hausse.A côté des mouvements extrêmesdu marché des métaux précieuxces derniers trimestres, trois autresaspects ont soutenu les cours del’or durant cette période. En jan-vier dernier, la BoJ a surpris enannonçant sa nouvelle politiquede taux négatifs. Les marchés fi-

nanciers se sont alors déplacésdans une direction inattendue: leYen s’est apprécié alors que les ac-tions japonaises chutaient. Par lasuite, en février, la BCE a étenduson programme d’expansion mo-nétaire sensiblement plus qu’at-tendu. La aussi, contrairementaux attentes, l’EUR s’est apprécié.Enfin, en mars, la FED a du re-noncer à son programme de nor-malisation monétaire avec quatrehausses des taux pré-annoncéespour l’année. La force du dollarl’y a contrainte.Pour la première fois depuis septans, les interventions des banquescentrales ne conduisent plus lesmarchés dans les directions sou-haitées. Sept ans de politique mo-nétaire ultra-expansive au niveaumondial, plusieurs roundsd’achats d’obligations (Quantita-tive Easing), plus de $7 milliardsd’emprunts à taux négatifs, et en-fin des déficits étatiques croissantsont tous très peu contribué à re-lancer la croissance mondiale. Acôté de cela, de nombreux effetscollatéraux non désirés ont eu desconséquences sociales majeures.La perte de confiance dans latoute puissance des banques cen-trales pourrait signifier la fin dela baisse des marchés de métauxprécieux.

* DuraWealth AG

Le net regain d’intérêtpour les mines d’orMÉTAUX PRÉCIEUX.Différents facteurs soutiennent les cours des entreprises minières.

RECHERCHE

NN INVESTMENT PARTNERS: prudence sur les marchés émergentsLa croissance des marchés émergents demeure faible, avec peu designes d’amélioration. C’est ce que constatent les experts de NN In-vestment Partners, dans leur dernier commentaire de marché (Hou-seView) publié hier. Ceux-ci relativisent les récentes données macroé-conomiques en provenance de Chine, où le PIB a essentiellement étésoutenu par l’intensification du crédit qui, à son tour, a notammentoffert un soutien aux prix des matières premières. Le fait que les an-ticipations étaient particulièrement faibles en début d’année a suscitéune hausse de l’indice de surprise économique au cours des derniersmois. «Ceci peut certes aider les actifs des pays émergents à courtterme», expliquent l’économiste senior Willem Verhagen et le stra-tégiste Maarten-Jan Bakkum de NN Investment Partners. «Mais avantqu’une surperformance durable puisse se matérialiser, une accélérationde la croissance des économies émergentes par rapport à celle des paysdéveloppés est requise.» L’asset manager néerlandais insiste notammentsur le fait que sa mesure de la dynamique de croissance dans cette ré-gion, celle-ci mesurant les variations sur trois mois de huit indicateurscycliques des 20 premières économies émergentes, demeure en ter-ritoire négatif. De même que l’indicateur de sentiment relatif à lacroissance, tel que mesuré par le Thomson Reuters Market Psych, quis’inscrit en territoire négatif récemment, après s’être amélioré en jan-vier et février, avant de rechuter en territoire neutre au début du moisd’avril. Parler d’une reflation durable des marchés émergents est dif-ficilement justifié à l’heure actuelle. Ce, dès lors que le récent engoue-ment pour cette classe d’actifs reflète les anticipations de la politiquemonétaire américaine (volatile par nature) et le boom du crédit enChine (une dynamique qui n’est pas soutenable sur les moyen et longtermes). Le stock de dette, la forte dépendance vis-à-vis des capitauxexternes et la faiblesse du commerce mondial constituent de sérieuxobstacles à la croissance des pays émergents.

MARKIT: 200% de surperformanceL’appétit des investisseurs internationaux pour les actifs des pays émer-gents s’intensifie de façon plus que significative, d’après le fournisseurde données boursières et financières Markit. Qui calcule que ceux-ciont mobilisé pour 9,6 milliards de dollars dans les fonds négociablesen bourse (ETF) durant le mois de mars, soit un plus haut mensuelde trois ans. À ce stade du mois d’avril, cette tendance semble persister,alors que le plus gros ETF en termes d’actifs sous gestion (VanguardFTSE Emerging Markets ETF) a généré un rendement de 6% depuisle début de l’année, soit deux fois plus que le S&P 500. «Cet appétita persisté au cours du second trimestre 2016, avec une hausse de 2,7milliards de dollars d’actifs nouveaux depuis le début du mois d’avril»,précise Simon Colvin, analyste chez Markit. Cette récente évolutionreprésente un revirement par rapport à la dynamique du début d’année,lorsque les investisseurs avaient retiré pour 4,5 milliards de dollarshors des marchés émergents durant janvier et février. Pour Markit,les investisseurs semblent tabler sur la poursuite d’une politique mo-nétaire ultra-accommodante de la Fed et le rebond des prix des matièrespremières.

NATURE CLIMATE CHANGE: économie et interactions climatiquesLe journal scientifique Nature Climate Change attire l’attention surla multiplication des études liées aux coûts économiques du change-ment climatique. Dans sa dernière édition, parue hier, ses experts évo-quent les résultats de deux récentes études mettant l’accent sur lespoints d’inflexion climatiques («tipping points»). Cette approche per-mettrait d’évaluer les réponses optimales des décideurs politiques,dans un environnement incertain, liées à la nature et au timing d’évé-nements climatiques extrêmes interragissant entre eux. Par exemple,dans leur dernière étude («Risk of multiple interacting tipping pointsshould encourage rapid CO2 emission reduction»), les experts Yon-gyang Cai, Timothy M. Lenton et Thomas S. Lontzek apportent despreuves selon lesquelles plusieurs éléments du système climatiquepeuvent basculer dans d’autres états de matière en raison du réchauf-fement climatique. Provoquant ainsi des dommages économiques ir-réversibles. En combinant des hypothèses réalistes, relatives aux pré-férences des décideurs politiques, avec des anticipations d’interactionsfutures de plusieurs points d’inflexion climatiques, les experts calculentque le coût social du carbone pourrait être huit fois plus élevé qu’au-jourd’hui. Soit 116 dollars par tonne de CO2.

Le sojase maintientCOMMODITIES. Le boisseaude soja pour juillet coûtaithier 10,2850 dollars.Contre 10,2725 la veille.

Les cours du soja ont légèrementmonté à Chicago après unebonne nouvelle sur la demandeinternationale d’oléagineux amé-ricain, et ont ainsi résisté à unebaisse générale des cours agri-coles, sur fond d’accalmie des in-quiétudes météorologiques. «Après une ouverture en baisse,les cours du soja se sont repris»,a souligné Bill Nelson, de DoaneAdvisory Services. «Ce matin, legouvernement américain a faitl’annonce encourageante que350.000 tonnes de soja avait étévendues à un acheteur étrangernon identifié.» «C’est important, car on observerarement une telle vente en cettepériode de l’année, pendant la-quelle les acheteurs se concen-trent surtout sur l’Amérique duSud», a-t-il précisé. «C’est proba-blement lié aux conditions en Ar-gentine, où des inondations ontprovoqué d’importantes pertes.» Sur le marché du soja, cette ac-tualité a compensé une tendancegénérale à la baisse sur les mar-chés agricoles, sensible dans lescours du maïs et du blé. Soutenus depuis le début de la se-maine par de mauvaises perpec-tives météorologiques aux Etats-Unis, les cours font désormaisface «à un retournement des pré-visions pour la semaine pro-chaine», ont souligné dans unenote les experts de la maison decourtage Allendale. «Au lieu deprécipitations supérieures à lanormale, on attend désormais untemps plus sec. Cela devrait per-mettre de reprendre les semisd’ici la moitié de la semaine pro-chaine.» A la lueur de ces nouvelles pré-visions, les investisseurs sem-blaient finalement s’inquiéter dechiffres hebdomadaires publiésen début de semaine sur la pro-gression des semis américain,particulièrement rapides pour lemaïs cette année. Le boisseau de maïs (environ 25kg) pour livraison en juillet, lecontrat le plus actif, a terminé à3,8475 dollars, contre 3,8725 dol-lars en fin de séance précédente. Le boisseau de blé pour juillet, luiaussi le plus actif, valait 4,8350dollars contre 4,8775 dollars au-paravant. Le boisseau de soja pour juillet,là encore le plus échangé, coûtait10,2850 dollars contre 10,2725dollars précédemment.n

Le gouvernement russe souhaitevendre en Bourse 10,9% du géantdes diamants Alrosa dans le cadrede son plan de privatisations vi-sant à combler le déficit budgé-taire causé par la chute des coursdu pétrole, a affirmé le journalVedomosti. Ce vaste projet de cessions d’ac-tifs publics annoncé fin 2015peine à se mettre en oeuvre, entrevolonté de ne pas brader des partsde capital dans un contexte demarché difficile et désaccordsconcernant la manière d’agir. Après avoir envisagé de vendreune part d’Alrosa directement àun investisseur «stratégique», legouvernement a finalement dé-

cidé de placer 10,9% à la Boursede Moscou où le groupe minierde Iakoutie (Sibérie Orientale)est déjà coté, selon Vedomosti quicite plusieurs sources au sein del’Etat fédéral et de l’entreprise. Actuellement, la société est déte-nue à 44% par l’Etat fédéral et à25% par la région de Iakoutie.Une part de 16% a déjà été miseen Bourse en 2013, mais l’opéra-tion avait donné des résultats dé-cevants. Le quotidien économique russeindique que la vente de 10,9%supplémentaires par l’Etat, quidoit encore être validée par leKremlin, pourrait rapporter «plusde 50 milliards de roubles» soit

environ 675 millions d’euros autaux de mercredi. Au total, le gouvernement espèrecéder des participations capitalis-tiques pour 1.000 milliards deroubles (plus de 13 milliards d’eu-ros) afin de compenser en partiel’effondrement des cours du pé-trole, les hydrocarbures représen-tant traditionnellement près de lamoitié des revenus budgétaires. Ces opérations devraient concer-ner, outre Alrosa, les producteursde pétrole Rosneft et Bachneft.Pour ce dernier, dont l’Etat avaitrepris le contrôle récemment àl’issue d’une procédure judiciairecontroversée, le groupe privéLoukoïl a fait part de son intérêt.n

Cession de 10,9% sur le marchéALROSA. L’Etat a décidé de placer cette part supplémentaire à la Bourse de Moscou.