Accidents toxiques et accidents d'apnée

36
Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014 Accidents toxiques – Accidents d’apnée Accidents Toxiques Accidents d’apnée Philippe Jourdren [email protected] et

description

Cours d'accidents (ADD, Narcose, Essoufflement) toxiques et d'accidents d'apnée destiné aux plongeurs préparant le diplôme de Guide de Palanquée FFESSM (N4)

Transcript of Accidents toxiques et accidents d'apnée

Page 1: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Accidents ToxiquesAccidents d’apnéePhilippe Jourdren

[email protected]

Page 2: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Plan du cours• Introduction• Les accidents toxiques

– Dûs au N2 : ADD, Narcose– Dûs à l’O2 : Hyperoxie– Dûs au CO2 : Essoufflement

• Les accidents d’apnée– Mécanismes– Facteurs favorisants– Conduite à tenir– Conseils pour la pratique

Page 3: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Introduction

Pourquoi (encore) un cours sur les accidents ?

• Rappel des éléments vus au Niveau III• En tant que Guide de Palanquée, vous aurez (peut-être) à

gérer des situations d’accidents• Il convient donc d’être sûr(e)s de ses décisions et de ses

actions• Etre capable d’identifier les symptômes pour agir

efficacement et rapidement

N’oubliez pas : vous êtes responsables des plongeurs que vous encadrez !

Page 4: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’azote et l’ADD• L’ADD, c’est un Accident De Désaturation (anciennement appelé

Accident De Décompression)

• Un accident de désaturation est un dégazage anarchique de l’azote (N2) dissout dans l’organisme

• Les accidents de désaturation sont des accidents biophysiques– A la remontée, il y a saturation d'azote (N2) au-delà du seuil de saturation

critique– Ils résultent principalement de l’application de la loi de Henry

• Dissolution des gaz dans les fluides• Effet « bouteille d’eau gazeuse »

– Ils sont amplifiés par la loi de Boyle-Mariotte• P x V = constante• A température constante, le volume occupé par un gaz est inversement

proportionnel à la pression exercée

Page 5: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’ADD : le mécanisme de désaturation

++

++

++++

++

++++++

++++

++++++

++++++

++++

++++++

+++

+++++

++

++++

++

+++++Saturation

SousSaturation

SousSaturation

Sur- Saturation

Sur- Saturation

Sur- SaturationSur- Saturation

Critique !!!

Pression partielle de N2

dans l’air respiré

Tension de N2 dissous dans le corps du plongeur

Page 6: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’ADD• L’ADD est classé en deux types par la COMEX,

selon ses manifestations– ADD Type I : Bénin

• Epuisement, puces (fourmillements, démangeaisons),• moutons (cloques, boursouflures de la peau, …)• Bends (gêne ou douleurs articulaires, sensation de présence de corps

étranger)– ADD Type II : Grave

• Accidents neurologiques (accidents médullaires) :perte de sensibilité aux pieds, dans les jambes, incapacité de bouger les jambes, lombalgie aigüe, …

• Accidents labyrinthiques (état nauséeux, vertiges, perte d’audition, acouphènes, …)

• Accidents pulmonaires (douleur thoracique, sensation d’étouffement)• Accidents cérébraux (troubles du langage, troubles oculaires, para-

hémi-tétra-plégie, perte de connaissance)

Gra

vit

é

Page 7: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’ADD : localisation des bulles

Page 8: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’ADD• Les accidents de Type I font toujours craindre l’apparition d’un accident de

type II

• Symptômes des accidents labyrinthiques– Asthénie (fatigue généralisée)– État nauséeux– Vertiges, marche impossible– Déficit auditif, Acouphènes (bourdonnements d’oreilles et sifflements)– Survient après la sortie de l’eau (ne pas confondre avec un barotraumatisme de l’oreille, bien

identifier le profil effectué pour discriminer la cause)

• Symptômes des accidents neurologiques– Asthénie, Aphasie (troubles du langage), prostration– Paralysie isolée d’un membre– Mouvements oscillatoires courts et saccadés des yeux – Paraplégie, Hémiplégie ou Tétraplégie (en fonction de la « hauteur » d’atteinte dans la moelle

épinière)– Coma voire décès

– Ce sont les plus graves et les plus fréquents des ADD. Toute anomalie comportementale ou motrice doit être interprétée comme symptôme

Page 9: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’ADD• Conduite à tenir

– Donner l’alerte et faire un bilan précis– Oxygénothérapie avec le masque à haute concentration– Hydratation et proposer de l’aspirine (en une prise)– Couvrir, réconforter et réchauffer l’accidenté– Ne pas oublier les autres membres de la palanquée (attention si évacuation !)– « Lier » l’ordinateur de plongée à l’accidenté !

• Rappels importants– Même si tous les signes de l’ADD régressent quand l’accidenté respire de l’O2, il ne faut jamais arrêter

l’oxygénothérapie jusqu’à la prise en charge par les secours– Ne pas négliger les signes, même mineurs (personne isolée sur le bateau, quelqu’un qui se gratte les

avant-bras, …)– Agir rapidement : les chances de guérison sont d'autant plus grandes que l'évacuation est rapide– 75 % des ADD surviennent dans l’heure qui suit la sortie de l’eau

• 4 causes essentielles de l’ADD– La plongée profonde (> 35 mètres). – Le non respect de la vitesse de remontée et/ou des paliers– Des erreurs dans la gestion de l'autonomie (panne d’air) – Une organisation de plongée irresponsable

Page 10: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’ADD et la reprise de la plongée• Avis médical préalable obligatoire !

– Au sein de la FFESSM, la reprise de la plongée après un ADD nécessite l'établissement d'un certificat médical signé par un médecin fédéral et le président de la commission médicale régionale

• Pour information– Avec un ADD de type I

• ADD cutané : pas de souci particulier, attention à l’utilisation de combinaison étanche

• Bend : effectuer un contrôle radiologique, si celui-ci est normal : reprise au bout de 2 semaines, sinon contre-indication définitive

– Avec un ADD de type II• Labyrinthique : reprise au bout de 6 mois si tout est normal, sinon contre-

indication définitive• Neurologique :

– Si pas de séquelles, reprise possible au bout de 6 mois– Si existence de séquelles, contre-indication définitive

Page 11: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Prévention de L’ADD• Avant la plongée

– Etre en bonne condition physique– Adopter une bonne hygiène de vie– S’hydrater (avec de l’eau plate)– Durcir son ordinateur si on a plus de 40 ans

• Pendant la plongée– Eviter les profils de plongée à risque– Ne pas faire d’effort– Respecter la vitesse de remontée préconisée, la durée des paliers et la vitesse de remontée entre les

paliers– Plonger au Nitrox– Allonger les paliers si la plongée a lieu en eau froide ou si il y a eu un essoufflement– Pas de Valsalva à la remontée

• Après la plongée– Pas d’apnée, pas d’effort– Pas de déplacement en altitude (par exemple, pas de balade dans les montagnes corses après une plongée

!)– Se limiter à 2 plongées dans un intervalle de 12 heures– Pas d’avion avant minimum 12 heures de délai– S’hydrater, toujours s’hydrater !

Page 12: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’azote et la narcose• D’après le dictionnaire Littré, la narcose est

« un état de somnolence et d’engourdissement »

• Lorsque la Pression partielle d’azote dans le mélange respiré dépasse un seuil, ce gaz se révèle toxique pour le système nerveux central– Les troubles apparaissent à une PpN2 > 3,5 bar en général (soit une profondeur de 34

mètres)– A plus de 50 mètres, on peut considérer que personne n’y échappe (PpN2 = 6 bar x

0,79 = 4,74 bar)

• Les effets narcotiques de l’azote sont un jour ou l’autre ressentis par tout plongeur. On appelle aussi la narcose à l'azote :– L’ivresse des profondeurs– L’extase des profondeurs

• Elle survient pendant la plongée et ne doit pas être prise à la légère

Page 13: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

La narcose• Plus on plonge profond plus le risque de

narcose est important. Plus on reste longtemps et profond, plus le risque de narcose est important

La narcose n’est pas liée à une phase de la plongée !

• La profondeur d’apparition des symptômes est variable en fonction des individus– De 30 à 40m pour les plus sensibles– De 40 à 60m pour la plupart

• Un plongeur qui a narcosé ne s’en rappelle pas en général

Page 14: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

La narcose : Mécanisme• L’azote se dissout 5 fois plus dans les graisses que

dans l’eau• L’azote se dissout au

niveau de la membrane des neurones et dans la gaine de Myéline, ce qui entraîne des perturbations dans la transmission des informations

• C’est donc tout le système nerveux central qui est perturbé

Page 15: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

La narcose : Symptômes et Facteurs favorisants• Symptômes

– Euphorie, anxiété (voire terreur)

– Engourdissement• physique (coordination des

gestes)• psychique (non réponse aux

signes, diminution de l’attention, de la mémoire, risque de lâcher de l’embout)

– Dialogue intérieur– Perte de connaissance– Comportement incohérent – Désorientation spatiale– Problèmes de vision (double

ou floue)

• Facteurs favorisants– Le manque de pratique de

plongées profondes, le stress

– La fatigue– Le froid– La profondeur– Le manque de visibilité– Une descente trop rapide

(ou tête en bas)– Un manque de condition

physique– Les conditions de plongée

Page 16: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

La narcose• Conduite à tenir

– Extrême vigilance dans la zone des 30m

– Auto surveillance de la palanquée

– Assistance & remonter le (ou la) narcosé(e)

– Bien regarder la personne pour la rassurer

– Questionnement régulier par signes lors de la remontée

– Arrêt de la plongée

• Prévention– Bonne forme physique et

mentale– Plonger avec coéquipier

expérimenté– Pas d’alcool avant la plongée– Attention à la vitesse de

descente– Savoir limiter la profondeur

d’évolution– Pas d’effort à la descente– Savoir adapter la respiration à

la profondeur d’évolution– Forcer sur l’expiration

(notamment à la descente)

Page 17: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’Oxygène et l’hyperoxie• L’hyperoxie est l’exposition d’un individu à

une pression partielle d’O2 > 0,21 bar• Un plongeur, dès son immersion, est donc

systématiquement en hyperoxie, car la pression partielle en O2 du mélange respiré est supérieure à 0,21 bar– A 3 mètres, en respirant de l’air

• Le corps tolère correctement l’hyperoxie jusqu’à 1,6 bar de PpO2

Page 18: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Crise hyperoxique et Bronchite pulmonaire

• Au-delà de 1,6 bar de PpO2, le mécanisme de l’effet Paul Bert va se déclencher et amener le plongeur vers la crise hyperoxique

• La crise est inexistante pour la plongée à l’air (dans la limite des 60 mètres !)

• Principale limite pour la plongée Nitrox• Apparition en fonction de la profondeur

– Variable selon l’individu– Variable sur le même individu (de façon imprévisible)

• Deux manifestations de l’hyperoxie– Effet Paul Bert : Crise hyperoxique– Effet Lorrain-Smith : Bronchite pulmonaire

Page 19: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

La crise hyperoxique• Crise convulsive sans signe avant-coureur externe

visible et décelable

• Signes avant-coureur– Accélération de la fréquence cardiaque– Nausées– Vertiges– Crampes, convulsions de la face– Troubles visuels– Troubles auditifs : bourdonnement– Euphorie, troubles du comportement

Page 20: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’hyperoxie : Effet Paul Bert• La crise est directement déclenchée par une

exposition prolongée à une pression partielle d’O2 égale ou supérieure à 1,6 bar.

• Déroulement de la crise– Phase « tonique » de contracture généralisée en extension

associée à une apnée– Phase « clonique » (2 à 3 min) de convulsions, morsure de la

langue, perte d’urine– Phase de « dépression » (10 min) de retour progressif à la

conscience, confusion, amnésie• Attention la crise est cyclique !!!

Page 21: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’hyperoxie : Conduite à tenir• En plongée

– Procéder comme avec un plongeur syncopé– Maintenir le détendeur en bouche– Se positionner en mode sauvetage– Remonter très progressivement vers la surface (attention :

ne pas remonter pendant la phase tonique, il y a risque de surpression pulmonaire)

• En surface– Déséquiper, réchauffer , rassurer– Position demi-assise si le plongeur est conscient– Envisager une évacuation suivant l’état du plongeur

Page 22: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’hyperoxie : Effet Lorrain-Smith• L’augmentation de la Ppo2 au niveau des alvéoles pulmonaires

entraine des phénomènes inflammatoires, et une disparition du surfactant.

• Si l’exposition persiste, on aboutit à un œdème pulmonaire et une hypoxie !

• L’effet L.S. est dû à une exposition prolongée et répétée à l’O2

• Les symptômes de l’effet L.S. :– Irritation trachéale, gène respiratoire– Face rosée– Toux d’intensité croissante, difficultés respiratoires

• La conduite à tenir :– Respirer de l’air à pression atmosphérique !– Consulter un médecin spécialisé rapidement (les dégâts peuvent être

irréversibles !)

Page 23: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Le CO2 et l’essoufflement• Le nom savant de l’essoufflement est l’hypercapnie

• L’accumulation de CO2 dans les tissus est la principale cause de l’essoufflement– Rappel : il y a environ 0,038 % de CO2 dans l’air– A partir de 2% les premiers troubles apparaissent– A 7% la respiration devient haletante– Au-delà, la syncope survient

• En cas d’expiration insuffisante, le CO2 produit dans le corps va stagner dans les poumons. A l’inspiration suivante, on va donc inspirer un gaz où la concentration de CO2 est supérieure, on a alors vite un sentiment d’asphyxie

• Les symptômes– Augmentation de la fréquence respiratoire– Agitation, nervosité, mouvements désordonnés– Technique dégradée, mauvaise maîtrise des gestes– Dégagement important de chapelets de bulles– A l’oreille, rythme rapide du détendeur

Page 24: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’essoufflement

Fréquence ventilatoire

+ importante

On laisse rentrer

plus d’air

On expire mal

Le CO2 stagne dans les poumons

Le CO2 dissous dans

le sang revient dans les poumons

Le bulbe rachidien

commande d’inspirer

Quand fait un effort en plongée, on rentre dansLe cercle vicieux de l’essoufflement…

ou commentla concentration de CO2 augmente dans le mélange respiré

Profondeur Surface 10 m 20 m 30 m 40 m

Pabs 1 bar 2 bar 3 bar 4 bar 5 bar

PpN2 inspiré 0,8 bar 1,6 bar 2,4 bar 3,2 bar 4 bar

PpO2 inspiré 0,2 bar 0,4 bar 0,6 bar 0,8 bar 1 bar

PpCO2 expiré 0,04 bar 0,08 bar 0,12 bar 0,16 bar 0,2 bar

Si on ré-inspire le mélange avec plus de CO2 on

s ’essouffle !!!

Page 25: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

LE CO2 et l’essoufflement• Causes principales

– Air de mauvaise qualité dans le bloc– Matériel respiratoire en mauvais état ou mal entretenu– Mauvaise condition physique– Stress– Effort en profondeur

• Facteurs favorisants– Conditions météo (houle, courant, …)– Combinaison trop serrée, mauvais état du matériel– Surlestage– Froid

• Symptômes– Sur soi

• Maux de tête, envie irrépressible d’inspirer, angoisse• Impossibilité de tenir de courtes apnées (environ 3 secondes)

– Sur les autres membres de la palanquée• Consommation anormale• Chapelet ininterrompu de bulles• Plongeur en position verticale• Gestes désordonnés• Détresse dans le regard

Page 26: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’essoufflement• Conduite à tenir

– Arrêt immédiat de tout effort– Pas de palmage (surtout si on se

trouve au-delà de 20 mètres)– Passer en mode assistance, se

préparer à un sauvetage éventuel

– Tenter de faire comprendre à l’essoufflé(e)

• De se calmer• De forcer sur l’expiration

– De retour au bateau• Ne pas hésiter à administrer de

l’O2• Surveiller les signes d’une

surpression pulmonaire ou d’un ADD

• Réchauffer, rassurer

• Prévention– Bonne condition physique– Connaître ses limites– Pas de plongée « warrior »– Veiller à être bien lesté– Eviter de se placer en situation de

stress– Plonger avec du matériel en bon état– Forcer sur l’expiration (notamment à

la descente)– Si il y a du courant

• Mettre une ligne de vie à la mise à l’eau et un trainard à l’arrière du bateau

• Ne pas palmer contre le courant, se protéger avec le relief

• Ne pas rester longtemps en surface• Descendre le long du mouillage en se

halant avec les mains

Page 27: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Les accidents d’apnée• Rappels sur les échanges gazeux

• Le réflexe respiratoire est déclenché par une surabondance de CO2 dans le bulbe rachidien, et non pas par un manque d’O2

• Vocabulaire de l’O2– Hypoxie : 0,15 bar <PpO2 < 0,21 bar

– Normoxie : PpO2 = 0,21 bar

– Hyperoxie : PpO2 > 0,21 bar

– Anoxie : PpO2 < 0,12 bar

Page 28: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

La syncope anoxique• Une syncope est une perte de connaissance, avec ou

sans arrêt respiratoire

• Une syncope anoxique est une syncope causée par un déficit en O2 dans le système nerveux central.

• Pour l’apnéiste, le mécanisme de la syncope anoxique se déroule en 3 phases

Page 29: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

La syncope anoxique : mécanisme• A la descente

– Par l’effet de la pression ambiante, la PpO2 augmente– La diffusion de l’O2 dans le corps est accélérée

• Au fond– L’O2 est consommé par le corps

• A la remontée– Par l’effet de la pression ambiante, la PpO2 diminue– Le corps a consommé l’O2 dissous, et la tension d’O2 dans le sang

décroit brusquement– Arrivé en surface, si l’hypoxie est prononcée, on peut déclencher une

samba– Si la tension d’O2 passe sous le seuil anoxique, on tombe en syncope

Page 30: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

L’hyper-ventilation• L’hyper-ventilation est un mécanisme pervers

– N’augmente pas la saturation en O2 (l’hémoglobine est déjà saturée à 97 % !)

– Fait chuter la tension de CO2 dans le corps de façon drastique

• La dette en CO2 est longue à « rembourser »

• Symptômes de l’hyper-ventilation– Fourmillements, étourdissements, anxiété– Spasme, tétanie.– Risque de crise d’épilepsie (chez les personnes prédisposées)

• Provoque la syncope anoxique– Le seuil hypercapnique passe sous le seuil hypoxique

Page 31: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

l’hyper-ventilation

Page 32: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Symptômes de la syncope anoxique• Pour soi, Il n’existe aucun symptôme pré-syncopal, la syncope

survient brutalement, sans qu’on puisse s’en rendre compte !!

• Les symptômes externes– Au fond et à la remontée :

• Largage de bulle (arrêt de la ventilation)• Plongeur se met à couler• Plus de mouvement• Tremblements, convulsions

– En surface :• Pas de reprise ventilatoire (ne vide pas le tuba)• Pas de signe OK en surface• Pas de prononciation de la phrase rituelle « Ca va ! »• Tremblements, convulsions• Plongeur inanimé flottant à la surface

Page 33: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Prévention des accidents d’apnéeFacteurs favorisants Prévention

Hyper-ventilation Ne pas effectuer d’hyper-ventilation (au plus 4 cycles respiratoires amples en 15’’)

Durées des apnées Limiter la durée des apnées (90’’ max pour une apnée à 10 mètres)

Efforts musculaires à la remontée Remonter relâché, se laisser remonter par Archimède

Mauvaise condition physique Sans commentaire !Pas de recherche de performance

Lestage trop important Se lester au plus juste, être toujours en flottabilité légèrement positive à la profondeur max

Cumul des apnées Se donner un temps de récupération égal 3 ou 4 fois le temps d’apnéeLimiter le nombre d’apnées par heure

Pratique en solo Toujours faire de l’apnée en binôme, codifier vos immersions, surveillance en surface

Plongée bouteille Pas d’apnée après une plongée (ADD)

Page 34: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Conduite à tenir• La samba et la syncope amènent l’apnéiste vers la

noyade

• Réanimation cardio-pulmonaire si nécessaire• Oxygénothérapie • Évacuation de la victime

Page 35: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Questions / Réponses

Page 36: Accidents toxiques et accidents d'apnée

Formation Niveau 4 – Saison 2013/2014

Accidents toxiques – Accidents d’apnée

Merci pour votre attention

Certains schémas de cette présentation

sont extraits de Illustra-Pack 3 de Alain Foret

Retrouvez-moi surhttp://www.philjourdren.fr http://fr.slideshare.net/lizard2802

Twitter : @PhilJourdren