Académie de Créteil

RAPPORT DE JURY

CONCOURS DE RECRUTEMENT DE PROFESSEUR DES ECOLES

1ère épreuve d’admission

« Mise en situation professionnelle dans un domaine au choix du candidat »

Session 2018 et Session supplémentaire

CRPE public - privé Externe – Second interne – 3ème voie

RAPPORT EXTERNE

1. Introduction La première épreuve d’admission « Mise en situation professionnelle dans un domaine au choix du candidat » du CRPE, session 2018 et session supplémentaire 2018 donne lieu à la publication d’un rapport de jury qui a pour objectif d’informer les candidats sur les exigences et les modalités de cette épreuve d’une part, et d’autre part de participer à une culture commune pour l’ensemble des membres des commissions. A cet effet, un bilan chiffré de chacune des parties de l’épreuve, une analyse de leur déroulement et des conseils aux candidats pour leur préparation sont exposés dans ce rapport 2018. Les critères d’évaluation retenus pour les différentes parties de l’épreuve, les principales données statistiques de la session 2018 sont également présentés. L’épreuve « Mise en situation professionnelle dans un domaine au choix du candidat » vise à évaluer les compétences scientifiques, didactiques et pédagogiques du candidat dans un domaine d’enseignement relevant des programmes de l’école élémentaire ou de l’école maternelle, choisi au moment de l’inscription au concours parmi les domaines suivants : sciences et technologie, histoire, géographie, histoire des arts, arts visuels, éducation musicale, instruction civique et morale. L’épreuve s’est déroulée du 24 au 30 mai 2018 dans les locaux de l’espace « Chateauform » à Saint-Ouen. 60 commissions ont interrogé les candidats présents et déclarés admissibles aux concours externes, second interne, 3

ème voie publics et privés.

Pour la session supplémentaire 2018, l’épreuve s’est déroulée du 2 au 7 juillet dans les locaux de la Maison des Examens à Arcueil. 40 commissions ont interrogé les candidats présents et déclarés admissibles. Chaque commission comprenait deux membres (inspecteurs de l’éducation nationale, conseiller pédagogique). Pour les commissions du concours privé, deux représentants de l’enseignement ont participé et ont été associés à un inspecteur ou inspectrice de l’éducation nationale. Répartition des candidats selon les domaines lors de la session de mai 2018

Concours Sciences

et technologie

Histoire Géographie Histoire des arts

Arts visuels

Education musicale

Enseignement moral et civique

Public 2d

Public 3ème

Public externe

Privé 2d

Privé 3

ème

Privé externe

Répartition des candidats selon les domaines lors de la session supplémentaire de juillet 2018

Concours Sciences

et technologie

Histoire Géographie Histoire des arts

Arts visuels

Education musicale

Enseignement moral et civique

2- Présentation du déroulement de l’épreuve « Mise en situation professionnelle dans un domaine au choix du candidat » L’épreuve comporte :

- La présentation du dossier par le candidat (20 minutes – 20 points) ;

- Un entretien avec le jury (40 minutes – 40 points).

2.1 Première partie de l’épreuve (20 minutes – 20 points) Cette première partie repose sur une présentation par le candidat au cours de son exposé du dossier qu’il a constitué. Le dossier : Pour cette épreuve, les candidats devaient remettre leur dossier en trois exemplaires, sous format papier, accompagné éventuellement d’une version numérique (format compact disc), au jour et à l’heure de leur convocation pour l’épreuve. Aucune note personnelle n’a été autorisée pendant l’épreuve et les candidats ont eu à leur disposition un exemplaire de leur dossier qui leur a été remis en début d’épreuve par les membres du jury. Les candidats avaient été autorisés à réaliser une présentation numérique, strictement identique au dossier papier mais devaient alors se présenter le jour de l’épreuve avec le matériel nécessaire. Le dossier de 10 pages maximum devait obligatoirement comporter une page de garde téléchargeable sur le site internet du SIEC (www.siec.education.fr) et être rédigé en recto simple, agrafé et dactylographié en Arial 11 avec un interligne simple. Le dossier dans un domaine au choix du candidat se compose de deux ensembles : - une synthèse des fondements scientifiques relatifs au sujet retenu. Par fondements scientifiques, on attend la présentation des principaux acquis scientifiques qui permettent de comprendre le sujet retenu, mais aussi, selon la nature du sujet ou du cycle, les éclairages qu’apporte la connaissance des élèves et des mécanismes d’apprentissage. - la description d’une séquence pédagogique, relative au sujet choisi, accompagnée des documents se rapportant à cette dernière. Le plus souvent, la séquence décrite a été placée dans une progression et parfois dans une programmation. En décrivant la séquence, le candidat doit prouver sa maîtrise des procédés pédagogiques et didactiques courants : déterminer des objectifs, décrire les compétences attendues des élèves, envisager le déroulement d’une ou de plusieurs séances d’enseignement, rechercher des supports d’enseignement, évaluer les acquis des élèves, prendre en compte leurs erreurs ou leurs difficultés. Le texte de cadrage du concours fournit des indications très précises sur l’organisation et les éléments de contenu du dossier. Une grande attention à la lecture de ce texte est attendue des candidats.

2.2 Présentation du dossier Le dossier n’est pas évalué en tant que tel ou sur la qualité des outils numériques de présentation, mais, bien évidemment, il contribue à préparer les membres des commissions. Un écrit soigné est plus facile à présenter oralement au cours de l’exposé. C’est la qualité de votre dossier, de sa présentation à l’oral et du temps d’échange avec lui qui convaincront les membres de la commission. De manière générale, de nombreux candidats ont réalisé une prestation orale d’un niveau satisfaisant. Cependant, certaines présentations restent encore trop proches du dossier, le candidat se contentant d’en faire un résumé et oubliant d’apporter des compléments à sa réflexion. Les candidats ont

majoritairement une présentation en deux parties, abordant la partie scientifique puis la partie didactique. Un certain nombre de candidats s’est affranchi des exposés en deux parties (enjeux scientifiques puis séquence pédagogique) pour aller vers des présentations plus dynamiques et réfléchies : par exemple, enjeux scientifiques des différentes parties de la séquence développée ou, après une présentation en deux parties, bilan critique de la séquence. D’autres candidats ont annoncé en début d’exposé que leur réflexion avait évolué depuis l’envoi du dossier et ont fait preuve d’un recul le plus souvent critique et constructif. L’attention des candidats est attirée sur le fait que le temps non utilisé pour l’exposé n’est pas reporté en complément du temps imparti à l’entretien. Si les notes personnelles ne sont pas autorisées, il est cependant conseillé aux candidats de préparer leur exposé. 2.2.1 Critères d’évaluation Les candidats doivent prendre conscience de l’importance de cette partie de l’épreuve qui constitue le premier contact avec les membres de la commission qui, durant vingt minutes, écoutent le candidat, prennent des notes et se projettent sur le questionnement de l’entretien. Si le jury comprend le stress du candidat et sait faire preuve d’empathie, il juge aussi de sa capacité à surmonter cette situation en contrôlant ses émotions. Ont été pris en considération prioritairement pour évaluer la qualité de l’exposé : - Le respect du temps imparti pour la présentation - L’organisation du discours (tonalité, débit de parole, dynamisme, conviction…) - La capacité à dégager et à exposer les idées essentielles du dossier - La maîtrise de la langue française (syntaxe, intelligibilité, niveau de langage)

Ont été pénalisés : - Les candidats qui lisent le dossier - Les candidats faisant preuve de difficultés majeures d’expression - Les candidats qui effleurent à peine la partie scientifique pour passer directement à l’exposé

de la séquence pédagogique ou l’inverse. - Les candidats qui présentent des séances dont les durées, les modalités, ne sont pas

adaptées au cycle ou au niveau de classe choisis. Notation : grille de référence « Impression générale laissée par l'exposé »

Prestation remarquable

Prestation satisfaisante

Prestation décevante sur le fond et la forme

Prestation insuffisante

Prestation très insuffisante

20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0

2.2.2 Conseils : La plupart des dossiers sont préparés avec sérieux. Certains réalisent des copier-coller, notamment dans la partie scientifique, ce qui les met en difficulté au moment de l’entretien et des approfondissements scientifiques. Il semble également opportun de rappeler aux candidats que le dossier doit être construit sur une problématique à laquelle la séquence doit apporter une ou des réponses. Si l’ensemble des dossiers a fourni une impression très positive au jury, certaines remarques pourront être prises en compte.

2.2 .2.1 sur la forme : Il est préférable de donner un titre à son dossier et de le faire figurer en première page.

Un sommaire (assorti d’une pagination) est également un élément constitutif du dossier qui permet au lecteur d’y naviguer plus aisément.

Une bibliographie, en fin de dossier, indique les sources utilisées par le candidat.

Sur le fond, c’est-à-dire le contenu, il est recommandé de s’appuyer sur des sources reconnues sur le plan scientifique. Un dossier basé uniquement sur les données du site Wikipédia ne révèle pas un candidat ayant procédé à une recherche approfondie, et que dire des quelques candidats (peu nombreux fort heureusement) ayant procédés à de simples copier-coller de contenus tirés d’internet

Enfin, il est attendu d’un candidat au concours de professeur des écoles une syntaxe et une orthographe irréprochables.

2.2.2.2 sur le fond :

Un nombre assez important de candidats ne font pas une lecture assez approfondie du corpus officiel qui pose “la commande” et le positionnement de la séquence dans une programmation et une progression, ce qui pourrait éviter des maladresses, des oublis, des surcharges voire des erreurs. Il manque souvent aussi une problématique centrale pour donner du sens. De nombreux candidats n’utilisent pas les documents de façon pertinente et négligent l’importance de sources précises ou du moins mentionnées.

L’équilibre entre les deux parties du dossier doit également être respecté. Consacrer entre trois et cinq pages à la synthèse des fondements scientifiques nous semble être un minimum avant d’exposer la transposition didactique et la mise en œuvre au sein d’une séquence pédagogique. Cette dernière n’a pas vocation à être développée entièrement, dans toutes ses dimensions (la taille du dossier ne le permettant pas), par contre la description un peu plus détaillée d’une ou deux séances peut offrir des pistes pour la partie entretien et mettre en relief la capacité du candidat à se projeter dans une classe. Les séquences pédagogiques sont souvent trop “lourdes” avec l’utilisation de documents trop nombreux qui ne servent la plupart du temps qu’à illustrer la leçon. Les évaluations proposées ne doivent pas se réduire à une succession de questions. Il ne suffit pas d’évaluer les connaissances, les évaluations doivent mobiliser des compétences : lire une carte, analyser un graphique… Les évaluations doivent donc être mieux réfléchies pour mobiliser savoirs et compétences.

En conclusion pour chacune des sessions 2018 : - Soigner la présentation, s’inscrire en communication (soigner son débit de parole, ne

pas réciter, regarder ses interlocuteurs) - Préparer la présentation en distinguant partie scientifique et partie pédagogique - Guider l’auditeur en annonçant un plan de l’exposé (expliciter les enjeux du sujet,

donner les principes de progression de la séquence) - Veiller à connaître les travaux des auteurs cités - Être capable d’expliciter le vocabulaire utilisé - Ne pas choisir l’option du dossier si les compétences de base ne sont pas maîtrisées - Veiller à adopter une attitude conforme aux attentes du concours - Adapter le débit de parole à l’exposé

2.3 Seconde partie de l’épreuve (40 minutes – 40 points) A la suite de la présentation de l’exposé, un échange s’engage avec les membres du jury pour approfondir les éléments contenus dans le dossier, d’une part, sur les aspects scientifiques, pédagogiques et didactiques du dossier et de sa présentation, et, d’autre part, sur un élargissement et/ou un approfondissement dans le domaine considéré, pouvant notamment porter sur sa connaissance réfléchie des différentes théories du développement de l’enfant.

2.3.1 Critères d’évaluation

Le jury ne demande pas au candidat d’être spécialiste de la question, mais attend que celui-ci maîtrise les concepts et les notions clefs de la matière choisie, qui sont mentionnés dans l’intitulé des programmes. Aucun enseignant ne maîtrise la totalité des connaissances sur tous les sujets ; en revanche, un enseignant doit être capable sur un temps contraint de cerner les concepts et les notions d’une leçon, de rechercher, de connaître et de maîtriser les connaissances. Celles-ci doivent être suffisamment maîtrisées pour être mises en relation les unes avec les autres et faire sens. Plus les connaissances sont maîtrisées, meilleure sera la transposition didactique. Lors de la reprise sur la partie scientifique, les candidats doivent s’attendre à des questions d’élargissement sur les programmes des différents cycles. Le candidat doit aussi s’attendre à être interrogé sur les concepts et les grandes notions en jeu dans la séquence qu’il a développée. En ce qui concerne la séquence, tout en sachant que les candidats n’ont jamais réellement enseigné pour la plupart, le jury n’en attend pas moins une prise de conscience des difficultés que peuvent rencontrer les élèves. Le jury peut aussi s’attendre à un début de réflexion sur les futures pratiques pédagogiques du candidat. Lors de la phase d'entretien, nombre de candidats ont manqué de réactivité face à des questions portant sur la partie " fondements scientifiques" pourtant fortement détaillée dans le dossier présenté. Il s'agit bien de veiller à une appropriation des fondements scientifiques cités dans le dossier. La partie de l’entretien concernant la « mise en œuvre pédagogique » a permis à un grand nombre de candidats d’éclairer les démarches relatives aux contenus d’apprentissage définis dans leurs séances. Si les commissions ont parfaitement conscience que les candidats ne sont pas – encore – des professeurs des écoles, elles attendent à minima des séquences cohérentes établies à partir des instructions officielles. Les termes différenciation, remédiation, étayage, évaluation doivent pouvoir être définis par le candidat en s’appuyant sur sa séquence. Les membres des commissions sont particulièrement attentifs à la capacité des candidats à interroger leurs propositions pédagogiques en se saisissant des remarques et observations du jury. Les commissions ont apprécié la performance des candidats qui se montraient à l’écoute et réactifs face aux questions qui leur étaient posées, proposaient un discours structuré et cohérent, manifestaient une aisance dans l’expression, savaient mettre en perspective les enjeux sous-tendus par les questions, faisaient preuve d’une réflexion construite. Elles ont valorisé les candidats qui étaient capables de replacer leur propos dans le contexte des programmes et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, qui manifestaient la capacité à effectuer des liens entre les différents domaines d’enseignement et entre différents cycles. Les candidats convoquent finalement assez peu leur expérience professionnelle d'enseignement (comme stagiaire ou comme remplaçant). L'analyse de pratiques professionnelles (personnelles ou relatées) pourrait sans doute permettre une meilleure illustration et donnerait de la légitimé aux discours présentés au jury. Les commissions ont apprécié les candidats - Faisant montre de compétences leur permettant d’appuyer leur propos sur des connaissances

des processus d’apprentissage, des étapes de la construction d’une séquence ou d’une séance, de la psychologie de l’enfant, de l’adaptation entre les objectifs pédagogiques et les activités proposées.

- Capables d’envisager l’enseignement d’une notion dans un autre cycle. Les commissions ont jugé insatisfaisant un échange qui présentait quelques-unes des caractéristiques suivantes :

- Incapacité à développer et utiliser les éléments fournis par les membres de la commission ; - Manque de connaissances des textes officiels et notamment des programmes ; - Positionnement institutionnel inadapté ;

- Lacunes dans les contenus didactiques et pédagogiques ; - Peu de liens entre théorie et pratique ; - Argumentation inexistante : justification des choix pédagogiques notamment ; - Posture inadaptée ou rigide : silence prolongé, soupirs ; - Communication laborieuse ; - Compréhension trop partielle des questions, esquive d’une argumentation dans les réponses ; - Justification trop souvent inexistante, notamment en ce qui concerne les choix pédagogiques.

En conclusion pour chacune des sessions 2018 : - Veiller à approfondir les enjeux de l’enseignement dans le domaine choisi dans les

domaines didactiques et pédagogiques - Approfondir les connaissances dans le domaine du développement de l’enfant - Approfondir les modalités de l’évaluation - Veiller à ne pas confondre une suite d’activités avec une séquence ou séance

d’apprentissage - Mieux connaître les mécanismes et les théories de l’apprentissage - Effectuer un choix plus limité de documents afin d’avoir le temps de réaliser une réelle

analyse de ceux-ci avec un questionnement approprié

- Se préparer à entrer dans un exercice formel, normé et codifié en acceptant les questions des membres du jury, en cherchant à y répondre au mieux, en montrant sa capacité à entrer dans une posture réflexive et à faire évoluer son point de vue.

Dans la présentation de la séquence, le candidat doit montrer sa capacité à anticiper, c’est-à-dire à préparer en amont du cours. Les éléments suivants, s’ils ne sont pas tous attendus, doivent être connus des candidats :

- La place de la séquence dans la logique du programme, - Les enjeux de la séquence, les pré requis, les connaissances déjà acquises, les

représentations des élèves sur le sujet, - La problématique développée, les connaissances, les savoir-faire, les attitudes, le vocabulaire

spécifique,

- La longueur des séances, l’organisation des séances, les supports et leur variété pour tenir compte des différents types d’élèves,

- Les difficultés que vont rencontrer les élèves, les possibilités de différencier,

- Les différentes formes d’évaluations et leurs objectifs, les prolongements possibles dans d’autres matières et surtout dans la même matière.

Notation : grille de référence « l’entretien laisse percevoir »

Des compétences remarquables

Des compétences solides

Des compétences probables mais Peu assurées

Des compétences insuffisantes

Des compétences très insuffisantes

40 à 33 32 à 25 24 à 16 15 à 8 7 à 0 3. Analyse des dossiers présentés lors de la session de mai 2018 et de la session supplémentaire 3.1 Option « Sciences technologie » Comme les années précédentes, les dossiers des candidats traitent des thématiques variées. Deux d’entre elles apparaissent en référence au plan numérique ; il s’agit de l’approche du « Code et de la robotique » mais aussi de « Signal et Information ». Le relevé des intitulés des dossiers présentés conduit à la répartition suivante :

Les sujets traitent avant tout du domaine du vivant ceux en technologie ne se limitent pas qu’aux thématiques des circuits électriques. Les sujets moins maitrisés s’adressent au cycle 1 et abordent les élevages, les végétaux, les cinq sens. Des documents similaires issus de sites, notamment des croquis, se retrouvent dans quelques dossiers. Il reste à savoir en extraire une lecture voire une analyse. L’exploitation de supports issus d’internet engendre fréquemment une inadéquation avec les programmes. La démarche d’investigation est mentionnée mais les modalités de mise en œuvre sont à approfondir pour mettre en évidence les enjeux d’un protocole expérimental. 3.2 Option « arts visuels »

Les thématiques choisies se déclinent soit autour d’une problématique plastique (représentation des émotions, le portrait, les couleurs) soit autour de la démarche d’un artiste, soit, quelquefois, autour d’une « technique ». Les choix s’avèrent variés, mais le traitement des thématiques manque souvent de réelle réflexion sur la problématique et les enjeux plastiques. La partie scientifique est souvent traitée de manière encyclopédique. De nombreux candidats peinent à analyser les œuvres qu’ils proposent et élargir leurs propos. Les séances proposées s’insèrent fréquemment dans une pédagogie fondée sur « à la manière de » ; elles gagneraient à élargir afin de permettre aux élèves d’exprimer leur créativité. II serait alors intéressant de joindre au dossier quelques productions d’élèves afin que ces supports soient exploités durant l’entretien. Les liens arts visuels/histoire des arts sont peu apparents. Pour la partie pédagogique, il s'agit de concevoir et si possible de mettre en œuvre une séquence de pratique artistique en arts visuels permettant de développer la sensibilité des élèves. 3.3 Option « histoire des arts »

Le relevé des intitulés des dossiers présentés conduit à la répartition suivante :

Très peu de dossiers présentés. Les thématiques retenues relèvent souvent de l’option « arts

visuels ».

Dans la partie scientifique (généralement trop vaste, développée sous forme encyclopédique), les

dossiers présentés dans cette option doivent permettre aux candidats de montrer des connaissances

dans un ou plusieurs domaines artistiques en fonction du sujet traité pour permettre la découverte et

l'étude d’œuvres architecturales ou littéraires ou musicales ou théâtrales ou cinématographiques,

selon leur contexte historique, social.

Dans la partie pédagogique, il s'agit d'imaginer et de concevoir un dispositif permettant de sensibiliser

les élèves à l'un des domaines artistiques* en privilégiant une approche en interdisciplinarité. L’entretien montre fréquemment une maîtrise très insuffisante des connaissances. Il conviendrait, en lien avec ce qui est présenté dans le dossier de : connaître d’autres courants artistiques, d’autres artistes, d’autres techniques ou d’autres œuvres. Les candidats doivent :

- S’attacher à mieux connaître les références artistiques mentionnées dans les programmes ;

- Bien connaître les documents institutionnels permettant d’appréhender la place de l’histoire

des arts à l’école (programmes, horaires d’enseignement, guide pour la mise en œuvre du PEAC…) ;

- Ne pas citer un artiste sans connaître son travail ;

- Posséder des références culturelles dans les arts visuels qui dépassent celles du dossier.

Conseils communs options « arts visuels » et « histoire de l’art »

- Connaître précisément les compétences qui sont travaillées dans les enseignements artistiques (expérimenter, produire, créer, mettre en œuvre un projet, etc.).

- Connaître les trois piliers du parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) et s’intéresser à sa mise en œuvre concrète dans les écoles.

- Connaître précisément les artistes dont les œuvres sont présentées, être capable de situer les artistes dans des courants artistiques.

- Connaître des artistes contemporains de ceux qui sont présentés. - Etre en capacité de faire des liens entre les œuvres présentées, entre les artistes évoqués,

pour les mettre en réseau. - S’intéresser à l’actualité artistique et culturelle nationale

3.4 Option « histoire »

Le relevé des intitulés des dossiers présentés conduit à la répartition suivante :

Le contexte historique est généralement bien assimilé. Le sujet est souvent traité de manière chronologique. La partie scientifique est fréquemment illustrée d’exemples précis mais occupe généralement une trop grande place dans le dossier au détriment de la partie pédagogique, en raison d’un développement encyclopédique. L’enseignement de l’histoire est souvent présenté sous forme magistrale. Le rôle de l’enseignant, la place de l’élève sont insuffisamment questionnés. Le candidat doit être en capacité :

- D’établir des liens entre les périodes évoquées et le monde contemporain ; - De justifier les choix de documents et en proposer des pistes d’exploitation. La prise de

distance sur les documents soumis aux élèves est peu mentionnée ;

- De bien maitriser le thème auquel son dossier fait référence pour montrer comment il amène les élèves à construire des connaissances et des compétences disciplinaires et transversales.

3.5 Option « géographie »

Le relevé des intitulés des dossiers présentés conduit à la répartition suivante :

Très peu de dossiers relèvent de cette discipline. Les fondements scientifiques s’appuient souvent sur des ressources internet mais les connaissances des candidats restent insuffisantes. Les mises en œuvre sont souvent axées sur un unique jeu de questions/réponses entre l’enseignant et les élèves. On note fréquemment un excès de documents proposés aux élèves, notamment des documents iconographiques. Quelques thématiques retenues mettent en évidence la volonté des candidats de sortir de la géographie physique vers la géopolitique et mettre en évidence les liens entre les hommes et leur milieu.

3.6 Option « éducation musicale »

Le relevé des intitulés des dossiers présentés conduit à la répartition suivante :

Les sujets proposés sont variés dans les thématiques choisies et en lien avec les programmes. Ils sont orientés vers :

- La mise en œuvre d’une pratique artistique (chant, pratique instrumentale collective, création

sonore) ;

- La découverte d’une notion musicale (ex : rythme : notion de pulsation, tempo, ostinato) ;

- La découverte d’un style, d’une forme musicale, qui pourrait être davantage présentée en lien avec l’enseignement de l’Histoire des Arts ;

- La découverte d’une œuvre.

Les candidats « musiciens » eux-mêmes peinent à se dégager de cette expertise disciplinaire pour élargir les échanges. La dimension technique prévaut sur la dimension sensible, artistique. Nombreux sont les dossiers dont les intitulés reprennent des termes basiques : pulsation, rythme, tempo, … Les séances proposées sont souvent inadaptées à l’âge des élèves et supposent des compétences musicales que les élèves ne peuvent pas maîtriser. Il convient d’approfondir la connaissance des capacités d’un élève selon son âge (qualité d’écoute, tessiture, pratique rythmique) Il est attendu du candidat une connaissance des grands courants musicaux et des compositeurs afférents ainsi qu’un repérage dans le temps.

3.7 Option « enseignement moral et civique »

Le relevé des intitulés des dossiers présentés conduit à la répartition suivante :

Les thématiques ont été les suivantes : l’égalité Filles/Garçons avec un nombre important de dossiers cette année portant directement ou indirectement sur le sujet, le harcèlement, les émotions, les symboles de la République, les valeurs de la République et plus classiquement le refus des discriminations, le droit et la règle, les droits des enfants, la sécurité routière … Dans la construction du dossier, la partie scientifique met en évidence la difficulté des candidats à traiter les notions et les concepts en jeu dans le thème retenu. Le choix de l’EMC nécessite une bonne maîtrise des notions et de leur construction dans le temps, ce n’est donc pas une discipline qui se choisit par défaut. L’enseignement moral et civique prend appui sur plusieurs champs d’investigation, relève de la philosophie, de la sociologie, de l’histoire parfois, en y ajoutant quelques notions de droit. Les candidats sont invités à se familiariser avec les programmes qui mêlent approche par contenus et par compétences et se déclinent autour de 4 dimensions : la formation de la sensibilité, la compréhension de la règle et du droit, la formation du jugement, le développement d'une culture de l''engagement.

Les démarches propres à l’EMC sont rarement maîtrisées et sujettes à de nombreuses confusions (débat argumenté, discussion à visée philosophique, jeu de rôle…).

Conclusion Le projet de devenir professeur des écoles doit se construire avec méthode et rigueur. Concernant

l’épreuve de « Mise en situation professionnelle », il convient d’insister sur l’indispensable préparation

que tout candidat doit mettre en œuvre et s’imposer afin de se donner les moyens de réussir.