ABre Sujets de Francais

155
Su  jet  1  Amérique du Nord, juin 2014 Texte  En 1942, le père Pons dirige un orphelinat nommé La V illa Jaune... Lorsque j’avais dix ans, je faisais partie d’un groupe d’enfants que, tous les di- manches, on mettait aux enchères. On ne nous vendait pas : on nous demandait de défiler sur une estrade afin que nous trouvions preneur. Dans le public pouvaient se trouver aussi bien nos vrais  parents enfin revenus de la guerre que des couples désireux de nous adopter. 5 Tous les dimanches, je montais sur les planches en espérant être reconnu, sinon choisi. Tous les dimanches, sous le préau de la Villa Jaune, j’avais dix pas pour me faire voir, dix pas pour obtenir une famille, dix pas pour cesser d’être orphelin. Les  premières enjambées ne me coûtaient guère tant l’impatience me propulsait sur le 10  podium, mais je faiblissais à mi-parcours, et mes mollets arrachaient péniblement le dernier mètre. Au bout, comme au bout d’un plongeoir, m’attendait le vide. Un silence plu s pr ofond qu’un gouf fr e.Deces ra ngées de tes, de ces ch apea ux, cr ânes et ch ig no ns , un e bo uc hede va its’ouvrirpours’excla mer:«Monfils!» ou : « C’est lui ! C’est lui que je ve ux ! Je l’adop te ! » Les orteils cr ispés, le c orps tend u vers cet 15 appel qui m’arracherait à l’abandon, je vérifiais que j’avais soigné mon apparence. [...] Certes, mes chaussures faisaient mauvais effet. Deux morceaux de carton vomi. Plus de trous que de matière. Des béances 1 ficelées par du raphia. Un modèle aéré, ouvert au froid, au vent et même à mes orteils. Deux godillots 2 qui ne résistaient 20 à la pluie que depuis que plusieurs couches de boue les avaient encrottés 3 . Je ne  pouvais me risquer à les nettoyer sous peine de les voir di sparaître. Le seul indi ce qui permettait à mes chaussures de passer pour des chaussures, c’était que je les  portais aux pieds. Si je les avais tenues à la main, sûr qu’on m’aurait gentiment désign é les poubelles. Peut-être aurais-je dû conserver mes sabots de sema ine ? 25 Cependant, les visiteurs de la Villa Jaune ne pouvaient pas remarquer cela d’en  bas ! Et même ! On n’allait pas me refuser pour des chaussures ! Léonard le rouquin n’avait-il pas récupéré ses parents alors qu’il avait paradé 4  pieds nus ?  — Tu peux retourner au réfectoire, mon petit Joseph. 1.  Béances : trous. 2. Godillots : grosses chaussures. 3.  Encrottés  : recouverts. 4.  Paradé : défilé.

Transcript of ABre Sujets de Francais

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 1/155

Su jet 1

 Amérique du Nord, juin 2014

Texte

 En 1942, le père Pons dirige un orphelinat nommé La Villa Jaune...

Lorsque j’avais dix ans, je faisais partie d’un groupe d’enfants que, tous les di-manches, on mettait aux enchères.On ne nous vendait pas : on nous demandait de défiler sur une estrade afin quenous trouvions preneur. Dans le public pouvaient se trouver aussi bien nos vrais

 parents enfin revenus de la guerre que des couples désireux de nous adopter.5

Tous les dimanches, je montais sur les planches en espérant être reconnu, sinonchoisi.Tous les dimanches, sous le préau de la Villa Jaune, j’avais dix pas pour me fairevoir, dix pas pour obtenir une famille, dix pas pour cesser d’être orphelin. Les

 premières enjambées ne me coûtaient guère tant l’impatience me propulsait sur le10

 podium, mais je faiblissais à mi-parcours, et mes mollets arrachaient péniblementle dernier mètre. Au bout, comme au bout d’un plongeoir, m’attendait le vide. Unsilence plus profond qu’un gouffre. De ces rangées de têtes, de ces chapeaux, crâneset chignons, une bouche devait s’ouvrir pour s’exclamer : « Mon fils ! » ou : « C’est

lui ! C’est lui que je veux ! Je l’adopte ! » Les orteils crispés, le corps tendu vers cet15

appel qui m’arracherait à l’abandon, je vérifiais que j’avais soigné mon apparence.[...]Certes, mes chaussures faisaient mauvais effet. Deux morceaux de carton vomi.Plus de trous que de matière. Des béances 1 ficelées par du raphia. Un modèle aéré,ouvert au froid, au vent et même à mes orteils. Deux godillots 2 qui ne résistaient20

à la pluie que depuis que plusieurs couches de boue les avaient encrottés 3. Je ne pouvais me risquer à les nettoyer sous peine de les voir disparaître. Le seul indicequi permettait à mes chaussures de passer pour des chaussures, c’était que je les

 portais aux pieds. Si je les avais tenues à la main, sûr qu’on m’aurait gentimentdésigné les poubelles. Peut-être aurais-je dû conserver mes sabots de semaine ?25

Cependant, les visiteurs de la Villa Jaune ne pouvaient pas remarquer cela d’en bas ! Et même ! On n’allait pas me refuser pour des chaussures ! Léonard le rouquinn’avait-il pas récupéré ses parents alors qu’il avait paradé 4  pieds nus ?

 — Tu peux retourner au réfectoire, mon petit Joseph.

1. Béances : trous.2. Godillots : grosses chaussures.3. Encrottés : recouverts.

4. Paradé : défilé.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 2/155

Sujet 1 | Énoncé

Tous les dimanches, mes espoirs mouraient sur cette phrase. Le père Pons suggérait30

que ce ne serait pas pour cette fois non plus et que je devais quitter la scène.Demi-tour. Dix pas pour disparaître. Dix pas pour rentrer dans la douleur. Dix pas

 pour redevenir orphelin. Au bout de l’estrade, un autre enfant piétinait déjà.Éric-Emmanuel Schmitt, L’Enfant de Noé.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1   Qui est le narrateur ?

Rappel : soit le narrateur est anonyme, extérieur à l’histoire (récit à la 3e personne) ;soit il est un personnage de l’histoire, principal ou secondaire (récit à la 1 re  per-sonne). Vous devez donc observer les verbes et les pronoms personnels sujets dutexte.

2   En vous appuyant sur le passage de « On ne nous vendait pas » (l. 3) à « désireuxde nous adopter » (l. 5), expliquez quelles sont les deux situations dans lesquelles setrouvent les enfants de la Villa Jaune.

Relisez ce passage. Pour identifier les deux situations des enfants, relevez les ex- pressions qui évoquent les relations à leurs parents.

3   Dans la première moitié du texte, de « On ne nous vendait pas [...] » (l. 3) à « [...]mon apparence. [...] » (l. 17) :

a) À quoi peut faire penser la manière dont les enfants se présentent aux adultes ? b) Relevez dans ce passage des mots ou expressions qui vous permettent de justifier 

votre réponse.c) À partir des passages au discours direct, commentez l’attitude des adultes et précisezles sentiments qu’ils peuvent éprouver.

a) Relisez le passage. Observez les champs lexicaux. Lequel pourrait évoquer la présentation des enfants ? Quel titre donneriez-vous à ce champ lexical dominant ?b) Utilisez votre étude des champs lexicaux du passage et sélectionnez les mots ouexpressions qui justifieront votre réponse.c) Observez les marques du discours direct : guillemets éventuels, verbes introduc-

teurs, des paroles, temps des verbes, etc. Analysez le sens des paroles prononcées,

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 3/155

Sujet 1 | Éno

la façon de s’exprimer des adultes, les types de phrase. Expliquez l’attitude et lesentiments des adultes.

4  Dans le passage de « Certes, mes chaussures [...] » (l. 18) à « [...] les poubelles.

(l. 25) :

a) Relevez les noms qui désignent les chaussures du narrateur : quelle caractéristiquessentielle apparaît ?

 b) De « Deux morceaux de carton [...] (l. 18) » à « [...] mes orteils. » (l. 20) : quelle ela particularité grammaticale de ces phrases ? Quel est l’effet produit ?c) En quoi le ton adopté par le narrateur dans ce passage s’oppose-t-il à la tonalité dreste du récit ?

a) Repérez et relevez les mots ou expressions qui désignent les chaussures du na

rateur. Certains groupes de mots peuvent être très imagés.b) Observez la construction de ces phrases et comparez-la à la construction habtuelle (sujet + verbe + complément(s)). Que manque-t-il ? Expliquez l’effet recheché et produit sur le lecteur. Utilisez aussi votre réponse à la question 4. a).c) Définition de « tonalité » : sur le plan affectif, émotionnel, impression généra

 produite par un texte ou un passage. Interrogez-vous : que pensez-vous de la sitution du narrateur et de ses camarades ? Comment la qualifieriez-vous ? Comparla tonalité du passage décrivant les chaussures et celle du reste du texte. Sont-elleidentiques ou différentes ? Expliquez votre réponse.

5  De « Peut-être aurais-je [...] » (l. 25) à « [...] mon petit Joseph. » (l. 29) : à quelconclusion en arrive le narrateur en ce qui concerne son apparence ?

Relisez ce passage. Analysez la progression du raisonnement au sujet des chaussurdu narrateur et de son apparence. Au début : « Certes, mes chaussures faisaiemauvais effet ». Ensuite... À la fin...

6  « [...] dix pas pour me faire voir, dix pas pour obtenir une famille, dix pas poucesser d’être orphelin [...] » (l. 8) ; « Dix pas pour disparaître. Dix pas pour rentr

dans la douleur. Dix pas pour redevenir orphelin [...] » (l. 32).a) Quelle figure de style est ici utilisée?

 b) Comparez précisément ces deux courts passages : quelle conclusion pouvez-vous etirer?

a) Observez les mots et la construction de ces phrases. Déterminez si la figure dstyle employée repose sur la pensée (hyperbole, personnification, allégorie, etcla construction (chiasme, oxymore, antithèse, etc.), l’analogie (comparaison, mtaphore, etc.) ou la répétition (allitération, assonance, parallélisme, etc.). Nomme

cette figure.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 4/155

Sujet 1 | Énoncé

b) Observez ces deux passages, les mots et les constructions utilisées. Interrogez-vous. Qu’est-ce qui est identique ? Qu’est-ce qui est différent ? Par exemple, com-

 parez « me faire voir » et « disparaître ».

7   Dans l’ensemble du texte, dites quels sont les sentiments successifs éprouvés par lenarrateur. Vous justifierez chacune de vos réponses par des citations précises.

Relisez le texte et repérez les mots ou groupes de mots (noms, verbes, adjectifs) quiexpriment directement ou indirectement un sentiment. Nommez les sentiments dunarrateur correspondant à ces mots.

Réécriture

4 points

Transposez les phrases suivantes, où les enfants sont désignés par le pronom« nous », à la troisième personne du pluriel et en utilisant le système du présent.Vous ferez toutes les modifications nécessaires.

« On ne nous vendait pas ; on nous demandait de défiler sur une estrade afin quenous trouvions preneur. Dans le public pouvaient se trouver aussi bien nos vrais

 parents [...] ».

Effectuez les deux transformations : – le passage de « nous » à « ils » implique de modifier l’accord du verbe, la personne

du déterminant possessif (« nos vrais parents »), le pronom personnel « nous »sujet et complément d’objet direct, indirect ou second ; la forme du pronom per-sonneldela3e personne du pluriel change selon qu’il est sujet, complément direct,indirect ou second ;

 – le changement de temps des verbes de l’imparfait au présent implique de modifier la terminaison et parfois le radical, en respectant l’accord avec le nouveau sujet.

Dictée

6 points

Un grand crucifix accroché au mur complétait la décoration de ce réfectoire, dont la porte unique, nous croyons l’avoir dit, s’ouvrait sur le jardin. Deux tables étroites,côtoyées chacune de deux bancs de bois, faisaient deux longues lignes parallèlesd’un bout à l’autre du réfectoire. Les murs étaient blancs, les tables étaient noires ;ces deux couleurs du deuil sont le seul rechange des couvents. Les repas étaient

revêches, et la nourriture des enfants eux-mêmes sévère. Un seul plat, viande et

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 5/155

Sujet 1 | Éno

légumes mêlés, ou poisson salé, tel était le luxe. Ce bref ordinaire, réservé aux pensionnaires seules, était pourtant une exception.

Victor Hugo, Les Misérables, 1862.

Deuxième partie : rédaction

15 points Le candidat traitera l’un de ces deux sujets au choix.Votre texte fera au moins deux pages (soit une quarantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Imaginez la suite de ce texte, dans laquelle le narrateur raconte comment, udimanche, un couple choisit de l’adopter. Vous pourrez commencer par : « Ldimanche suivant... ».

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés.Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « le narrateur raconte

« la suite de ce texte ». Il faut donc respecter : – la situation : les « enchères » pour adopter un orphelin, « un couple choisit d

l’adopter » ; – le genre narratif : le récit, avec son cadre spatio-temporel (l’orphelinat), sa chron

logie (le dimanche, le défilé sur l’estrade), ses péripéties, ses passages descriptiet un dialogue éventuel, les personnages, leurs sentiments et leur caractère ;

 – la narration à la 1re  personne ; – les temps du récit (imparfait et passé simple comme principaux temps) ; – la ponctuation, les temps et les personnes du dialogue (discours direct) ;

 – la longueur du texte : « au moins deux pages (soit une quarantaine de lignes) »Étape 3. Trouvez des idées : déroulement du défilé, attitude et réactions des principaux personnages, prise de parole du couple, réactions des autres personnagesentiments (joie, déception, colère, etc.).Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – mettez en place la suite du récit (le dimanche suivant, l’orphelinat, la salle et soestrade, attitude et sentiments du narrateur) ;

 – décrivez le défilé (les dix pas en avant), l’attente du narrateur (sera-t-il adopté o

 pas ?), ses sentiments et réactions ;

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 6/155

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 7/155

Sujet 1 | Éno

 –   L’introduction présente le thème et pose la question. Passez une ligne avant développement.

 –  Le développement expose votre point de vue, soutenu par au moins trois argu

ments et trois exemples. Un paragraphe développe un argument. Défendez votthèse en utilisant des modalisateurs de certitude (assurément , j’affirme, incotestablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans doute, emploi du conditionnel..des figures de style comme l’hyperbole, l’énumération, les fausses questions (oquestions rhétoriques) ou le vocabulaire positif, mélioratif pour affirmer votr

 point de vue. Passez une ligne avant la conclusion. –  La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant u

 bilan rapide.

Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (saut de ligne, retour à la ligne).

Étape 7. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 8/155

Sujet 1 | Corrigé

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1   Le narrateur est le personnage principal de cette histoire, Joseph (l. 29), qui racontesa vie et son enfance à l’orphelinat La Villa Jaune, en 1942.

2  Les enfants de la Villa Jaune sont soit de véritables orphelins dont les parents sontmorts, soit des enfants séparés de leurs parents à cause de la guerre (« nos vrais parentsenfin revenus de la guerre » (l. 4)).

3   a) La manière dont les enfants se présentent aux adultes peut faire penser à une sorte

de spectacle, proche de la mise en scène théâtrale des défilés de mannequins ou desventes aux enchères.

 b) Plusieurs expressions évoquent ce spectacle théâtralisé, ces défilés de mode ou cesventes aux enchères : « défiler sur une estrade » (l. 3), « je montais sur les planches »(l. 6), « le podium » (l. 11), « nous trouvions preneur » (l. 4), « dix pas pour me fairevoir»(l.8),«lepublic»(l.4),«cesrangéesdetêtes»(l.13),«soignémonapparence»(l.16).c) Certains adultes sont heureux de retrouver leur enfant perdu, ils le montrent en ex-

 primant leur affection de manière sobre (« Mon fils ! » (l. 14)) ; d’autres sont ravisd’avoir trouvé un enfant qui leur convient, dont l’apparence leur plaît : ils s’exclamentalors bruyamment, pour traduire la satisfaction de leur désir, comme s’il s’agissait d’un

 jouet qui les comble de joie plus que d’un enfant : « C’est lui ! C’est lui que je veux !Je l’adopte ! » (l. 14).

4   a) Les chaussures du narrateur sont désignées par les expressions ou termes sui-vants : « deux morceaux de carton vomi » (l. 18), « des béances ficelées par du raphia »(l. 19), « un modèle aéré, ouvert au froid, au vent et même à mes orteils » (l. 19), « Deuxgodillots » (l. 20). Ces expressions soulignent le très mauvais état de ces chaussures,

usées, trouées, rafistolées, sales, bref totalement délabrées. b) Ces phrases sont nominales, non verbales. Ce procédé met bien en valeur l’état dedélabrement des chaussures : elles se réduisent à des trous avec un peu de matièreautour ; comme les godillots du narrateur, la phrase est réduite au minimum.c) La tonalité générale du texte est pathétique : le narrateur exprime son émotion, suscitel’émotion du lecteur en montrant sa souffrance d’orphelin que personne n’adopte. Le

 passage qui décrit les chaussures est plutôt réaliste, il évoque de manière très crue leschaussures grossières et usées du narrateur. Cependant ce passage se teinte aussi de

comique, d’humour dans certaines expressions qui désignent les godillots.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 9/155

Sujet 1 | Cor

5  La conclusion du narrateur sur son apparence est partagée car elle traduit à la foses craintes sur le soin de sa tenue, notamment de ses chaussures, liées à son désespode ne pas être choisi, et son espoir d’être enfin adopté malgré cet élément négatif dan

son apparence. Il se demande s’il n’aurait pas dû garder ses sabots de semaine males visiteurs ne voient pas ses chaussures usées et sales ; et il poursuit son raisonnment en enchérissant (« Et même ») : Léonard a trouvé des parents adoptifs alors quétait « pieds nus ». On sent ici le vif désir d’être enfin choisi malgré l’obstacle quconstituent ces godillots.

6   a) C’est une figure de répétition, une anaphore plus précisément car le même groupde mots se trouve en tête de plusieurs membres de phrases : « Dix pas pour... ».

 b) Ces deux courts passages s’opposent : c’est une antithèse car la symétrie de construction permet d’opposer « me faire voir » et « disparaître », « obtenir une fmille » et « rentrer dans la douleur », « cesser d’être orphelin » et « redevenir orphelin ». Ces figures de style combinées mettent en valeur les sentiments contradictoiredu narrateur, espoir et désespoir, impatience et déception, joie et douleur. Toute sa vs’articule autour de ces dix pas en avant puis en arrière.

7  Les sentiments du narrateur se succèdent en fonction des différentes phases de cépisode ; il éprouve d’abord de l’espoir (« en espérant être reconnu, sinon choisi (l. 6)), puis de « l’impatience », qui le propulse « sur le podium » (l. 10), ensuite trouble et la crainte l’envahissent (« je faiblissais [...] mes mollets arrachaient pénibl

ment le dernier mètre » (l. 11)). Enfin, il ressent une très forte tension dans l’attend’une issue favorable (« Les orteils crispés, le corps tendu », (l. 15)). Dans la deuxièm

 partie, la crainte l’emporte : il craint de ne pas être choisi à cause de ses chaussurdélabrées, et, à la fin, il éprouve une forte déception de ne pas avoir trouvé de famillun profond désespoir (« mes espoirs mouraient » (l. 30)).

Réécriture

On ne les vend pas ; on leur demande de défiler sur une estrade afin qu’ils trouven

 preneur. Dans le public peuvent se trouver aussi bien leurs vrais parents.

Dictée

L’imparfait de l’indicatif est le temps dominant de ce passage descriptif des MisérableLes terminaisons sont identiques pour les verbes des trois groupes (-ais, -ais, -ait , -ion-iez, -aient ).Les verbes s’accordent avec leur sujet : « Un grand crucifix [...] complétait », « la porunique [...] s’ouvrait », « Deux tables [...] faisaient », « Les murs étaient », « les table

étaient », « Les repas étaient », « la nourriture [...] était » (le verbe est sous-entendu c

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 10/155

Sujet 1 | Corrigé

c’est le même que dans les phrases précédentes), « était le luxe » (le sujet et le verbesont inversés), « Ce bref ordinaire [...] était ».Attention ! Plusieurs verbes sont éloignés de leur sujet, séparés par un groupe de mots

 plus ou moins long.Deux verbes sont conjugués au présent de l’indicatif : « nous croyons » (le verbe croirechange le i en y à certaines personnes de plusieurs temps) ; « ces deux couleurs du deuilsont » (l’accord se fait avec « couleurs » et non pas avec « deuil » placé juste devantle verbe).Dans ce texte descriptif, de nombreux adjectifs et participes passés épithètes s’ac-cordent en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel) avec le(s)nom(s) qu’ils qualifient : « Un grand crucifix accroché », « la porte unique », « Deuxtables étroites, côtoyées » (mot inscrit au tableau), « deux longues lignes parallèles »,

« le seul rechange », « Un seul plat », « viande et légumes mêlés » (quand les noms sontde genre différent, l’adjectif prend les marques du masculin et du pluriel), « poissonsalé », « Ce bref ordinaire, réservé », « aux pensionnaires seules » (« pensionnaires »est masculin ou féminin ; ici, l’accord se fait au féminin mais l’adjectif « seules » ne

 permet pas de le savoir car la prononciation est identique : « aux pensionnaires seules »/« un seul plat »).Les adjectifs attributs du sujet s’accordent avec le sujet du verbe  être : « Les mursétaient blancs, les tables étaient noires », « Les repas étaient revêches » (notez l’accentcirconflexe), « tel était le luxe » (l’ordre des mots est inversé : attribut + verbe + sujet).Plusieurs mots ont une orthographe souvent source d’erreur : « crucifix », « réfec-toire » (nom masculin avec une syllabe finale en -oire. Ne confondez pas avec dortoir ,

 par exemple), « dont » (pronom relatif, à ne pas confondre avec la conjonction decoordination  donc), « banc » (bancal ), « faisaient » (plusieurs formes du verbe  faires’écrivent fai- et se prononcent fe), « parallèles » (notez la répartition de la lettre  l ),« blanc » (blancheur , blanchir ), « couvent » (une couventine est une religieuse qui vitdans un couvent ), « nourriture » (notez la répartition de la lettre r ), « eux-mêmes »(pronom personnel de la 3e personne du pluriel ; notez le trait d’union et la marque du

 pluriel de « mêmes »), « exception ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 11/155

Sujet 1 | Cor

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’invention

Le dimanche suivant, le père Pons nous demanda de monter sur l’estrade pour de nouvelles enchères. À nouveau dix pas pour ne plus être orphelin. Dix pas pour me montrsous mon meilleur jour. Dix pas pour quitter enfin la Villa Jaune, la villa triste ! D

 pas vers le paradis ou l’enfer...Cette fois, j’avais abandonné mes godillots, trop ruinés, trop laids. J’avais préféré gader mes sabots de semaine. Certes, depuis la salle, on ne pouvait pas les voir, ces maudits godillots, mais je m’étais mis dans la tête qu’ils me portaient malheur, que les gen

ne voyaient que ces monstres de saleté et de laideur.Je parcourus les dix pas sans me presser, essayant de ne pas mettre trop d’espoir nd’illusions dans cette autre tentative. Mes jambes me portaient sans faiblir. Je me retrouvai devant le vide. Les rangées de têtes, de chapeaux, de crânes et de bérets m

 parurent plus clairsemées que d’habitude. C’était un mauvais signe. Il y aurait don peu d’élus en ce jour, peu d’enfants quitteraient l’orphelinat. J’étais totalement offeà la vue et à l’appréciation des visiteurs. Je pouvais sentir leurs regards me parcourime jauger, me scruter. Un silence de plomb, interminable, insupportable, planait danla salle. Pas le moindre frémissement. Pas le moindre souffle. Personne pour s’excl

mer « C’est lui que je veux ! Je l’adopte ! » J’avais beaucoup de peine à retenir melarmes. Encore un échec ! Je passerais ma vie dans cette sinistre villa. C’était décid

 jamais plus je ne participerais à ces horribles enchères, qui vous précipitent dans  plus sombre désespoir. J’attendais la phrase fatidique du père Pons, qui me renverraà l’enfer de l’orphelinat, à cette existence sans parents, sans amour, sans avenir.

 — Tu peux retourner au réfectoire... — Excusez-moi, mon père. Pourriez-vous attendre un instant ? interrompit une doucvoix de femme. Comment t’appelles-tu, mon enfant ?J’écarquillai les yeux, j’essayai de voir qui s’intéressait à moi. Un frisson parcoura

tout mon corps, mon sang se glaçait et ma poitrine allait exploser. — Jo... Joseph, madame, balbutiai-je. — Quel âge as-tu, Joseph ? interrogea la voix d’ange. — Dix ans, madame, depuis le 24 février. — Eh bien mon père, nous souhaiterions, mon mari et moi, faire plus ample connaisance avec Joseph.Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvâmes dans le parloir. Je découvris aloune femme brune, jeune encore, assez jolie. Elle portait avec élégance un tailleur gr

 perle et un petit chapeau noir. Ses yeux brillaient d’un éclat étrange que je ne parvena

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 12/155

Sujet 1 | Corrigé

 pas à définir mais son visage, tout son être exhalaient la bonté, la tendresse. Le mari setenait en retrait, silencieux. Il était vêtu simplement, d’un costume marron qui ne me

 parut pas défraîchi. Elle me questionna longuement. Quels étaient mes goûts ? Est-ce

que j’aimais lire, faire du sport ? Depuis quand étais-je à la Villa Jaune ?... Je répon-dais le plus sincèrement possible mais je ne pouvais cacher mon trouble, mon émotion.Enfin on s’intéressait à moi ! Mais au fond de moi, une petite voix me susurrait : « At-tention, Joseph, ne t’emballe pas. Tu risques d’être encore plus déçu si ça ne marche

 pas ». Cet avertissement, je ne voulais pas l’écouter...

 — Mon petit Joseph, aimerais-tu vivre avec nous ? Nous sommes des gens modestes,nous avons un bon métier, nous travaillons dans la couture. Malheureusement, nousne pouvons pas avoir d’enfant. Alors si tu le souhaites, et seulement si tu es d’accord,nous entreprendrons les démarches d’adoption. Qu’en dis-tu ?

Que pouvais-je en dire ? J’attendais ce moment de bonheur depuis longtemps ! Unefamille ! J’allais avoir à nouveau une vraie famille ! La joie, trop forte, me submergeaet j’éclatai en sanglots. Dans un élan irrésistible, je me jetai dans leurs bras à tous deuxet parvins à murmurer : « Oh ! oui, je veux bien être votre fils ! »

Sujet de réflexion

Selon un proverbe très ancien, « l’habit ne fait pas le moine ». Il faut considérer quela question de l’apparence, du paraître se pose depuis longtemps puisque la sagesse

 populaire nous invite à ne pas juger les gens sur l’extérieur. Qu’en est-il exactement ?Dans quelle mesure l’apparence influence-t-elle le jugement porté par les autres ?

Force est de constater que l’apparence joue un rôle considérable dans notre société.D’abord parce que la vue est le sens sollicité en premier ; en effet, la première impres-sion passe par le regard que l’on porte sur autrui. Nous le savons, c’est pourquoi noussoignons notre image, l’image que nous voulons renvoyer à autrui, pour être apprécié,accepté, aimé par ses camarades, ses amis, par le groupe. Parfois, au contraire, c’est

 pour se faire remarquer, pour se différencier, voire pour choquer comme les punks, les

gothiques. La tenue vestimentaire joue donc un rôle important dans l’apparence. Ainsiles marques, les logos constituent-ils un signe de reconnaissance auquel beaucoup degens, jeunes et adultes, se soumettent.

Ensuite ces phénomènes de mode sont amplifiés par les médias et désormais les réseauxsociaux, qui disposent d’un grand pouvoir dans la diffusion des « looks », des critères

 physiques et esthétiques. Par exemple, la tyrannie de la minceur dans la mode, chezles mannequins, conduit les jeunes filles à vouloir leur ressembler, mettant quelque-fois leur santé en danger en développant des comportements anorexiques. Au niveau

vestimentaire, ce souci de l’apparence lié à la mode entraîne une uniformisation : on

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 13/155

Sujet 1 | Cor

s’habille de manière identique, on imite les vedettes, les stars, on suit les conseils donnés par Chloé, Jane ou Betty sur leur blog « Lifestyle » ; avant de « shopper », on vvoir quelles sont les tendances pour paraître « fashion »... Nous sommes évidemmen

dans une civilisation de l’image donc du paraître !Enfin, l’apparence, le paraître répondent également à des motivations plus intimes, plu

 personnelles : la volonté de se protéger car on se sait vulnérable ; alors on dissimuson être profond derrière une apparence trompeuse. Pour illustrer cette question paun autre exemple, tout à fait révélateur du phénomène, le « délit de faciès », lors dcontrôles de police ou de demandes d’emploi, ne se fonde-t-il pas exclusivement sul’apparence ? Régulièrement, le gouvernement tente de lutter contre ces pratiques einstaurant notamment le CV (curriculum vitae anonyme. La rapidité et la superficialides rapports humains actuels expliquent sans doute l’importance de l’apparence dan

les jugements que l’on porte.Cependant, l’opposition entre être et paraître n’est pas aussi simple qu’on pourrait croire. N’existerait-il pas un « bon » paraître, une apparence qui ne soit pas mensongère?En premier lieu, la tenue vestimentaire ne révèle pas seulement le comportement grégaire de ceux qui se soumettent aux lois de la mode, elle est aussi le reflet de leur êtrde leur personnalité, l’expression de leur façon de vivre, de leurs goûts, de leurs idéeou de leurs valeurs ; elle les prolonge en quelque sorte, en extériorisant qui ils son

réellement. Dans ce cas, être et paraître ne s’opposent plus, ils se complètent. C’e pourquoi, comme le dit La Fontaine, dans sa fable « Le Cochet, le Chat et le Sourceau » :Garde-toi, tant que tu vivras,de juger les gens sur la mine.En second lieu, l’apparence est une façon d’accepter le jeu social, les relations entrles membres de notre société, dans laquelle nous jouons la plupart du temps des rôleQui ne se soucie pas de faire bonne impression lors d’un examen oral ou d’un entretied’embauche ? Il ne s’agit pas de faire illusion, de tromper l’autre, mais de le mettre dan

une disposition favorable qui entraînera chez lui le désir de mieux nous connaître, d’aler au-delà des apparences, de l’autre côté du miroir. D’ailleurs, le respect de l’autre, droit à la différence incitent à ne pas se contenter d’un jugement hâtif, reposant sur seule apparence ; bien au contraire, il faut développer d’authentiques rapports, fondésur une meilleure connaissance.

En conclusion, l’apparence influence bien le jugement porté par les autres, mais c jugement n’est pas nécessairement négatif, à condition de ne pas se limiter à la surfacà l’extérieur, d’engager un véritable échange qui conduira du paraître à l’être des uns

des autres, échange qui exige du temps dans un monde où règne trop souvent la vitess

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 14/155

Su jet 2

 Inde, avril 2014

Texte

 Dans Pilote de guerre , Saint-Exupéry, écrivain et pilote, offre un témoignage des mis- sions qu’il a effectuées au sein du groupe d’aviation 2/33 de 1939 à 1940, jusqu’à ladéfaite et la signature de l’armistice en juin 1940 qui coupera la France en deux zones.

Aux heures de paix, on sait où trouver chaque objet. On sait où joindre chaque ami.On sait aussi où l’on ira dormir le soir. [...] Mais voici la guerre.Je survole donc des routes noires de l’interminable sirop qui n’en finit plus de cou-

ler. On évacue, dit-on, les populations. Ce n’est déjà plus vrai. Elles s’évacuentd’elles-mêmes. Il est une contagion démente dans cet exode. Car où vont-ils ces5

vagabonds ? Ils se mettent en marche vers le Sud, comme s’il était, là-bas, des lo-gements et des aliments, comme s’il était, là-bas, des tendresses pour les accueillir.Mais il n’est, dans le Sud, que des villes pleines à craquer, où l’on couche dansles hangars et dont les provisions s’épuisent. Où les plus généreux se font peu à

 peu agressifs à cause de l’absurde de cette invasion qui, peu à peu, avec la lenteur 10

d’un fleuve de boue, les engloutit. Une seule province ne peut ni loger ni nourrir la France !

Où vont-ils ? Ils ne savent pas ! Ils marchent vers des escales fantômes, car à peinecette caravane aborde-t-elle une oasis, que déjà il n’est plus d’oasis. Chaque oasiscraque à son tour, et à son tour se déverse dans la caravane. Et si la caravane aborde15

un vrai village qui fait semblant de vivre encore, elle en épuise, dès le premier soir,toute la substance. Elle le nettoie comme les vers nettoient un os.L’ennemi progresse plus vite que l’exode. Des voitures blindées, en certains points,doublent le fleuve qui, alors, s’empâte et reflue. Il est des divisions allemandesqui pataugent dans cette bouillie, et l’on rencontre ce paradoxe surprenant qu’en20

certains points ceux-là mêmes qui tuaient ailleurs, donnent à boire. Nous avonscantonné, au cours de la retraite, dans une dizaine de villages successifs. Nousavons trempé dans la tourbe lente qui lentement traversait ces villages : « — Oùallez-vous ? — On ne sait pas. »Jamais ils ne savaient rien. Personne ne savait rien. Ils évacuaient. Aucun refuge25

n’était plus disponible. Aucune route n’était plus praticable. Ils évacuaient quandmême.OnavaitdonnédansleNordungrandcoupdepieddanslafourmilière,etlesfourmis s’en allaient. Laborieusement. Sans panique. Sans espoir. Sans désespoir.Comme par devoir.

Antoine de Saint-Exupéry, Pilote de guerre, 1942.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 15/155

Sujet 2 | Éno

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1   a) Qui sont « les populations » dont il est question au début de l’extrait ? b) Où se rendent-elles ?

Relisez l’introduction du texte pour bien situer les événements.

a) Observez les indications de lieu du texte. Identifiez les « populations » évoquée

 par le narrateur en vous appuyant sur ces indices de lieu et sur la situation.b) Repérez dans le texte la question « Où se rendent-elles ? » répétée plusieurs fosous cette forme ou sous une autre. Relevez les réponses à ces questions.

2   a) Comment est appelé ce déplacement de population ? b) Quels événements l’expliquent ?

a) Repérez dans le texte le nom qui qualifie ce déplacement massif des populationsynonyme de « fuite ». Ce terme a été aussi employé pour nommer le déplacemedes populations de la campagne vers les villes.

b) Relisez en particulier l’introduction du texte, les premières lignes, le titre dl’œuvre. Repérez et relevez les causes de ce déplacement de populations.

3   a) Dans quel but ces populations se déplacent-elles ? b) En citant le texte, vous direz si elles atteignent leur but.

a) En vous appuyant sur la question 1. b), repérez et relevez le but poursuivi par c populations, ce qu’elles recherchent et espèrent trouver.b) Relisez attentivement la fin du texte. Observez le type et la forme des phras(affirmative, négative) pour dire si le but est atteint ou non. Citez des passages d

texte pour justifier votre réponse.4   a) Dans le deuxième paragraphe, relevez les deux expressions qui désignent le mou

vement des populations. À quelle figure de style a-t-on affaire ? b) Quelle vision le narrateur donne-t-il ainsi de cet événement ?

a) Repérez, dans le deuxième paragraphe, les passages qui évoquent de manière trexpressive le mouvement des populations, pour frapper fortement le lecteur. Obsevez la construction de ces deux expressions dans leur phrase (emploi de mots outiou non). Interrogez-vous. Comment nomme-t-on la figure de style fréquemme

employée pour exprimer de façon imagée la réalité ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 16/155

Sujet 2 | Énoncé

b) Analysez les mots (noms, verbes, adjectifs) qui composent ces deux expressions.Identifiez l’idée commune qu’elles développent. Expliquez l’image que le narrateur donne de cet événement.

5   D’où le narrateur observe-t-il cette scène ? Justifiez la réponse.Relisez l’introduction du texte pour bien situer la scène. Précisez l’endroit d’où lenarrateur observe cette scène. Repérez et relevez un verbe qui le confirme.

6   « Nous avons trempé dans la tourbe lente qui lentement traversait ces villages »(l.22)

a) Qui désigne, d’une part, le pronom « nous » ? b) Qui désigne, d’autre part, le groupe nominal « la tourbe lente » ?c) Mettez en relation cette distinction et votre réponse à la question 5 : quelle est la

 position adoptée par le narrateur ?Relisez l’introduction du texte pour bien définir les personnages de ce récit.

a) Rappel : le pronom nous inclut je et au moins une autre personne. Qui est je ici ?Quelle(s) autre(s) personne(s) pouvez-vous identifier ?b) Analysez le sens de ce groupe nominal. Que signifie « tourbe » dans cette situa-tion ? L’idée de lenteur revient plusieurs fois dans ce texte. À propos de qui ou dequoi ? Observez la fin du quatrième paragraphe pour répondre.c) Suivez les consignes de la question. Comparez les lieux où se trouve le narrateur.

En vous appuyant sur ces analyses, définissez la position adoptée par le narrateur.7   a) À partir de « Chaque oasis craque [...] » et jusqu’à la fin du texte, à quels animaux

est comparée la population ? b) Quels comportements sont suggérés par ces deux comparaisons ?

Relisez attentivement le passage évoqué.

a) Repérez le nom des deux animaux auxquels est comparée la population. Atten-tion, la ressemblance peut s’exprimer en une comparaison ou une métaphore.b) Analysez le comportement de ces deux animaux. Servez-vous de vos connais-sances et de vos propres observations pour expliquer ces images dans ce contexte

 précis.

8   a) Dans le dernier paragraphe, sur quels aspects de la situation insiste l’accumulationdes termes négatifs ?

 b) Quelle est la caractéristique des cinq dernières phrases de l’extrait ? Quel effet produisent-elles ?c) À la lumière de votre analyse, caractérisez la tonalité de cet extrait.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 17/155

Sujet 2 | Éno

a) Mettez cette question en relation avec la 3. et la 7. Indiquez les aspects mis evaleur par l’accumulation de négations mais aussi par les formules affirmatives.b) Observez la construction des cinq dernières phrases. Interrogez-vous : est-el

habituelle ? Que manque-t-il ?c) Faites le bilan de votre analyse du texte et du dernier paragraphe en particulieDéfinition de « tonalité » : d’un point de vue affectif, impression d’ensemble produite par un texte (comique, ironique, tragique, polémique, etc.).

Réécriture

4 points

Réécrivez le passage suivant en mettant le nom « village » au pluriel et en l

transposant à l’imparfait de l’indicatif. Vous ferez toutes les modifications nécessaires.

Et si la caravane aborde un vrai village qui fait semblant de vivre encore, elle en épuisdès le premier soir, toute la substance. Elle le nettoie comme les vers nettoient un os

Repérez et soulignez, dans ce passage, « village » ainsi que les pronoms qui le rem placent. Mettez ces mots au pluriel, quand c’est possible, en veillant à accorder toules éléments que commande « village » (adjectif, déterminant, verbe). Repérez soulignez les verbes. Reliez-les à leur sujet par une flèche. Conjuguez les verbesl’imparfait de l’indicatif, en les accordant avec leur sujet. Attention à l’orthographde « nettoie » et « nettoient » à l’imparfait.

Dictée

6 points

Il voyait le soleil. La chambre, dès qu’il leva le volet, en fut inondée. Il ouvritla fenêtre et aperçut, en face, à trente mètres au moins, un immeuble blanc tout

 pareil au leur. En face aussi, chaque appartement avait un balcon de ciment et, sur 

quelques-uns de ces balcons, du linge séchait.La rue des Francs-Bourgeois 1, à l’endroit où ils habitaient trois jours plus tôt en-core, était à peine large de cinq mètres et on devait descendre du trottoir quand oncroisait un passant.Deux avions vrombissaient dans le ciel, parfois cachés par la brume matinale. Onn’était qu’à huit kilomètres d’Orly 2.

Georges Simenon, Le Déménagement , 1967.

1. « Francs-Bourgeois » est écrit au tableau lors de l’épreuve.2. « Orly » est écrit au tableau lors de l’épreuve.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 18/155

Sujet 2 | Énoncé

Deuxième partie : rédaction

15 points

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Vous ferez le récit de l’exode de la population française vers la zone libre par unde ces réfugiés : le narrateur fera partie de cette foule errante qui fuit les zonesoccupées, il racontera l’arrivée des réfugiés dans l’un de ces villages refuges duSud, leur accueil par la population locale, les conditions de vie rencontrées.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « exodede la population française », « zone libre », « fuit les zones occupées », « arrivéedes réfugiés », « un de ces villages du Sud », « accueil par la population locale »,« conditions de vie rencontrées ».Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « le récit », « le narrateur fera partie de cette foule errante ». Il faut donc respecter dans cette suite du récit :

 – la situation : la guerre de 1939-1945, l’exode vers la zone libre ;

 – le genre narratif : le récit, avec son cadre spatio-temporel, sa chronologie, ses péripéties, ses passages descriptifs, les personnages et leur caractère ;

 – la narration à la 1re  personne (« le narrateur fera partie de cette foule errante ») ; – les temps du récit (par exemple le présent comme principal temps, comme dans

le texte de Saint-Exupéry, pour rendre l’histoire plus vivante, plus actuelle).

Étape 3. Trouvez des idées ; la chronologie du récit est suggérée par le sujet : fuitedes zones occupées par les Allemands, marche lente vers la zone libre, arrivée dansun village du Sud, accueil des réfugiés par la population locale, conditions de viedes réfugiés dans ce village. Évoquez les réactions et les sentiments du narrateur et

des autres personnages (joie, déception, colère, fatigue, espoir, etc.).Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – mise en place de la suite du récit (la fuite vers la zone libre, le bruit des combats,les avions) ;

 – arrivée dans un village du Sud (description rapide, installation, accueil des réfu-giés par les villageois), expression des divers sentiments et réactions ;

 – conditions de vie des réfugiés dans le village ; – dénouement : installation définitive de tous les réfugiés dans ce village ? d’une

 partie seulement ? Reprise de la marche lente vers un autre village ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 19/155

Sujet 2 | Éno

 – la limite imposée : « au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes) ».

Étape 5. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes partieÉtape 6. Relisez-vous et corrigez d’éventuelles erreurs de ponctuation, d’ortho

graphe.

Sujet de réflexion

Pensez-vous qu’on puisse faire preuve de solidarité dans une situation difficileVous construirez votre réflexion en prenant appui sur des arguments et sur deexemples précis.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « solidrité », « situation difficile ». Le thème est la solidarité dans notre société.Étape 2. Repérez la forme du texte à produire : « Pensez-vous », « votre réflexion Il faut donc respecter :

 – le genre argumentatif : le développement organisé (« vous construirez »), avec  progression, ses analyses et ses arguments, ses exemples précis ;

 – le temps de l’argumentation : le présent et les temps qui s’articulent avec lui ; – la composition en parties et paragraphes ;

 – la limite imposée : « au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes) ».Étape 3. Définissez votre point de vue, votre réponse, votre thèse.Thèse 1. Oui, de nos jours, la solidarité existe dans notre société. Trouvez au mointrois arguments et exemples pour défendre cette thèse (par exemple, les gens ne so

 pas indifférents à la maladie ou à la solitude : les dons pour la lutte contre le cancer,téléthon ; la solidarité des jeunes envers les personnes âgées isolées ; l’engagemedans l’humanitaire).Thèse 2. Non, de nos jours, la solidarité n’existe plus dans notre société. Trouvez amoins trois arguments et exemples pour défendre cette thèse (par exemple, l’inertde personnes témoins d’un vol ou d’une agression dans le bus ou le métro, l’égoïsmet l’individualisme grandissants).Étape 4. Trouvez d’autres idées et arguments pour défendre la thèse choisie : qu’esce qui peut justifier la solidarité ou son absence ? Les valeurs de partage et de frternité ? Le développement des réseaux sociaux ? La compétition sociale et profesionnelle ? Les difficultés personnelles ? Pensez à des œuvres que vous avez luou à des films que vous avez vus, à des faits divers que vous connaissez, à votrexpérience personnelle.

Étape 5. Établissez le plan de votre argumentation.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 20/155

Sujet 2 | Énoncé

 –   L’introduction présente le thème et pose la question. Passez une ligne avant ledéveloppement.

 –   Le développement  expose votre point de vue, soutenu par au moins trois ar-

guments et trois exemples. Vous pouvez aussi nuancer votre avis en montrantque la solidarité existe mais pas partout ni toujours. Un paragraphe développeun argument. Défendez votre thèse en utilisant des modalisateurs de certitude(assurément , j’affirme, incontestablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans doute,emploi du conditionnel...), des figures de style comme l’hyperbole, l’énuméra-tion, les fausses questions (ou questions rhétoriques) ou le vocabulaire positif,mélioratif pour affirmer votre point de vue . Passez une ligne avant la conclusion.

 –  La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant un bilan rapide.

Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (saut de ligne, retour à la ligne).Étape 7. Relisez-vous et corrigez d’éventuelles erreurs de ponctuation ou d’ortho-graphe.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 21/155

Sujet 2 | Cor

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1   a) Les « populations » évoquées au début de l’extrait sont les Français des zoneoccupées par les Allemands au début de la Seconde Guerre mondiale ; elles fuient dvant l’arrivée des troupes ennemies. Mais elles ne savent pas où elles peuvent trouvrefuge, ni quel village peut les accueillir ; c’est pourquoi elles marchent sans relâchsans but précis.

 b) Ces populations cherchent à gagner la zone libre, à se réfugier dans des villages d

sud de la France.2   a) Ce déplacement de population se nomme « exode » (de (l. 5) et (l. 18)).

 b) Cet exode s’explique par la guerre qui vient d’éclater et l’invasion du nord de France par les troupes allemandes.

3   a) Ces populations se déplacent pour fuir la zone des combats, le nord de la Francenvahi par les Allemands, elles veulent se réfugier en zone libre, au Sud, pour échappà l’invasion allemande et retrouver une paix relative, un logement, de la nourriture.

 b) Le but n’est pas atteint car ces réfugiés ne savent pas où ils vont : « ils marchent ve

des escales fantômes » (l. 13), « Ils évacuaient quand même » (l. 26). Les villages dSud sont envahis par les réfugiés, obligés d’aller toujours plus loin, pour trouver enfdes villages qui pourraient les accueillir : « et les fourmis s’en allaient » (l. 27).

4   a) Dans le deuxième paragraphe, deux métaphores désignent le mouvement des po pulations : « l’interminable sirop qui n’en finit plus de couler » (l. 3) et « un fleuve d boue » (l. 11). b) Le narrateur donne une vision sombre de cet événement, en insistant sur les routenoires de la foule des réfugiés qui fuient le Nord, sur cette masse boueuse qui coulcomme l’eau d’un fleuve. C’est une sorte de folie, de démence qui s’est emparée de

 populations, qui se répand inexorablement sur les routes du Sud, inonde les villages

5  Le narrateur, pilote dans le groupe d’aviation 2/33, « survole » les routes, les villageet donc observe cette scène depuis le ciel.

6  « Nous avons trempé dans la tourbe lente qui lentement traversait ces villages(l. 22)

a) Le pronom personnel « nous » désigne ici le narrateur, Saint-Exupéry, et ses compgnons pilotes comme lui, soldats pris dans la retraite, et immergés dans cette « tourb

lente ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 22/155

Sujet 2 | Corrigé

 b) Le groupe nominal « la tourbe lente » désigne les populations jetées sur les routes,les réfugiés qui forment ce « fleuve de boue » et cet « interminable sirop ».c) Maintenant le narrateur observe les réfugiés depuis le sol car lui aussi est sur les

routes : les soldats battent en retraite et se mêlent parfois aux populations évacuées,à cette multitude confuse : « Nous avons cantonné, au cours de la retraite, dans unedizaine de villages successifs. Nous avons trempé dans la tourbe lente qui lentementtraversait ces villages » (l. 21). Au milieu de cette foule, il peut lui demander où elleva (l. 23).

7   a) À partir de « Chaque oasis craque [...] » et jusqu’à la fin du texte, la populationest comparée à des « vers » qui « nettoient un os » (l. 17) puis à des « fourmis » (l. 28).

 b) Les réfugiés, affamés, dévorent tout quand ils arrivent dans un village, qui reste

comme un mort rongé par les vers, comme un squelette nettoyé de sa chair. Les fourmisévoquent l’agitation des colonnes d’insectes noirs qui marchent vers un autre refuge puisque l’on a donné un grand coup de pied dans leur nid (l. 27). Le narrateur insiste sur le comportement grégaire des fourmis, qui se rassemblent en colonie pour se déplacer.

8   a) L’accumulation des termes négatifs insiste sur l’ignorance des réfugiés quant àleur destination finale, sur le néant : on ne sait rien, on ne sait jamais rien, aucun refugene peut les accueillir, aucune route n’est praticable. Il n’y a aucun espoir mais la masse

 progresse quand même. C’est absurde et tragique. b) Les cinq dernières phrases sont nominales ou non verbales. Elles sont courtes. Elles

expriment à la fois la lenteur, l’étirement des colonnes d’évacués sur les routes, leur obstination, leur entêtement à marcher vers un but inaccessible.c) La tonalité de cet extrait est tragique car ces populations marchent vers un refuge quine sera jamais disponible, vers une sorte de vide ou de néant. Écrasés par la fatalité dela guerre et de la destruction, par l’ombre de la mort qui plane sur eux, les réfugiés,déshumanisés, tels des animaux, se réduisent à la seule énergie qui les fait avancer sans penser, « Laborieusement. Sans panique. Sans espoir. Sans désespoir. Comme par devoir ».

Réécriture

Et si la caravane  abordait de vrais villages qui  faisaient semblant de vivre encore,elle en épuisait, dès le premier soir, toute la substance. Elle  les nettoyait comme lesvers nettoyaient un os.

Dictée

Cet extrait comporte des verbes à l’imparfait ; les terminaisons sont identiques pour 

les trois groupes (-ais, -ais, -ait , -ions, -iez, -aient ) : « il voyait » (certaines formes

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 23/155

Sujet 2 | Cor

du verbe voir  comportent un y  à la place du i  : nous voyons, vous voyez, je voyaietc.), « chaque appartement avait », « du linge séchait », « ils habitaient », « La ru[...] était » (le verbe est très éloigné de son sujet, séparé par des groupes nominaux e

une subordonnée), « on devait », « on croisait », « Deux avions vrombissaient », « on’était qu’à » (attention ! le verbe est construit avec la négation restrictive ne... que)Plusieurs verbes sont conjugués au passé simple. Les terminaisons varient selon groupe du verbe : -ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent  (1er  groupe) ; -is, -is, -it , -îmes, -îte-irent  (2e groupe et certains verbes du 3e) ; -us, -us, -ut , -ûmes, -ûtes, -urent / -ins, -in-int , -înmes, -întes, -inrent  (3e groupe). Écoutez bien les terminaisons pour les orthographier : « il leva » (attention ! une erreur fréquente est d’ajouter un t  à la fin), « Lchambre [...] fut » (le verbe est séparé de son sujet par une subordonnée), « il ouvr[...] et aperçut » (attention à la cédille devant u).

Les adjectifs et les participes passés attributs s’accordent avec le sujet du verbe être« La chambre [...] en fut inondée », « La rue [...] était à peine large ». Ils sont éloigndu sujet, le risque d’erreur d’accord est donc plus grand.Un participe passé, employé comme adjectif, s’accorde en genre et en nombre avec nom qu’il qualifie : « Deux avions [...] cachés ». Attention ! Le nom et le participe sonéloignés.Les adjectifs épithètes s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifien« un immeuble blanc tout pareil », « la brume matinale ».Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en les mettaau féminin ou en trouvant des mots de la même famille, vous pouvez identifier cettconsonne muette : « dès » (attention à l’accent grave), « volet », « moins » (minus« blanc » (blanche, blanchir ), « ciment » (cimenter , cimenterie), « endroit » (droitdroitier ), « plus » ( plusieurs), « tôt » (n’oubliez pas l’accent circonflexe), « quand (même si), « passant » ( passante), « parfois », « huit » (huitaine).Plusieurs mots ont une orthographe difficile, souvent source d’erreur ou de confusioavec un homonyme : « et » (est de être), « à » (a, as, du verbe avoir ), « quelques-uns(n’oubliez pas le trait d’union), « ces » (déterminant démonstratif, souvent confond

avec le possessif   ses  ou la forme verbale  c’est   ou   s’est ), « où » (relatif, souvenconfondu avec la conjonction de coordination  ou), « plus tôt » (contraire de « plutard », souvent confondu avec l’adverbe plutôt , signifiant « de préférence »),  quan(même si, à cause de la liaison, vous entendez le son t  devant « on croisait », la lettrfinale est d  ; quand  est une conjonction de subordination, introduisant une subordonnéde temps ; remplacez par  lorsque, pour être sûr(e) de l’orthographe), « vrombissaient(om et  em s’écrivent avec un  m devant b, p et m, sauf quelques exceptions commbonbon, bonbonne, embonpoint ).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 24/155

Sujet 2 | Corrigé

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Le village est maintenant loin derrière nous. Nous marchons encore et toujours sur ces routes noires de monde, encombrées de brouettes, de landaus chargés de valiseset d’ustensiles de cuisine, de vélos auxquels on a attaché une carriole de fortune oùl’on a parfois installé, au lieu du bric-à-brac habituel, les enfants épuisés par ces joursd’exode vers un Sud qui se révèle de moins en moins accueillant.Et pourtant les réfugiés que je vois autour de moi continuent d’avancer, animés par 

 je ne sais quel fol espoir ou tout simplement par l’énergie du désespoir. « Peut-être

qu’au prochain village... Qui sait ? Ils pourront nous héberger... » Alors, comme eux, je marche. Sans penser. En mettant un pied devant l’autre.Soudain, deux avions vrombissent, encore cachés par les nuages du ciel gris. Amisou ennemis ? Nul ne se pose la question ! C’est la débandade ! Pris de panique, on se

 précipite dans les fossés, derrière les talus, dans un bosquet tout proche. Je m’étale detout mon long dans un champ de betteraves. Je lève les yeux. La route est désertée,

 jonchée de sacs, de valises, de vélos abandonnés... On craint que les pilotes allemandsne mitraillent la route, comme ils l’ont fait la semaine dernière en Mayenne, faisant de

nombreuses victimes dans la colonne des réfugiés.Fausse alerte. Les avions ont poursuivi leur route. Tout le monde se relève, hébété, sortdes abris de fortune et regagne la route. La colonne s’ébranle et le lent cheminementreprend. Inlassablement. Durant des heures et des heures qui me semblent intermi-nables...Et puis un murmure s’élève, enfle... « Un autre village, là-bas, à flanc de colline ! » Le

 pas se fait plus rapide, pour y arriver avant la tombée de la nuit.Une heure plus tard, nous voici à l’entrée du village. Plutôt un gros bourg regroupantdes maisons basses de pierre blanche, aux toits d’ardoise gris bleu. Au centre, j’aperçois

le clocher de l’église. Un peu à l’écart, quelques bâtiments plus grands, longs. Sansdoute des fermes ou des hangars agricoles.Alertés par le grondement du fleuve des réfugiés, des villageois, intrigués, écartent lerideau de leur fenêtre, d’autres, plus curieux ou plus téméraires, sortent sur le pas deleur porte. Quelques minutes plus tard, un homme, le visage un peu rougeaud, arriveen courant. Il porte l’écharpe tricolore de maire. Il s’arrête net quand il découvre lelong serpent qui ondule sur la route. Une discussion s’engage alors avec les hommesdu début de la colonne. En jouant des coudes, j’essaie de m’approcher pour entendre

les négociations, car c’est bien de cela qu’il s’agit ; en effet, qui souhaite voir débarquer 

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 25/155

Sujet 2 | Cor

chez lui des centaines de réfugiés, épuisés, affamés, assoiffés, en quête d’un endroit os’arrêter enfin ?« Combien êtes-vous ? demande le maire.

 — Nous ne savons pas. Nous n’avons jamais compté. Des gens ont abandonné, d’autrse sont joints à nous. Impossible de savoir. »Les villageois s’approchent, veulent participer aux décisions qui vont être priseQuelques-uns s’animent, s’échauffent ; je vois bien la peur dans leurs regards. La peude devoir prendre en charge tous ces miséreux qui vont dévorer leurs provisions, boirleur vin et leur eau, saccager champs et prés, voler leurs poules et gober leurs œufs. Lmême peur que j’ai lue dans les yeux des habitants des villages traversés depuis qunous avons fui le Nord et ses combats, les journées terrés dans les caves.Mais quelques femmes, jusque-là silencieuses, prennent la parole. « On ne peut pa

les laisser repartir. Regardez les enfants et les bébés. Ils sont exténués ; ils pourraiemourir si on ne s’occupe pas d’eux.

 — Pour sûr ! s’exclame une autre, pleine de compassion pour ces innocentes victimeJe vais chercher du lait. On a fini de traire les vaches tantôt. Ça leur fera du bien. E

 pour les enfants, de bonnes grosses tartines beurrées, avec de la confiture. Vous aimeça, les enfants ? »Devant la détermination des femmes, les hommes n’osent plus rien dire. Une telgénérosité, un tel esprit de solidarité me réchauffent le cœur. Je commençais à doutede la nature humaine.L’hébergement s’organise. Le maire ouvre le foyer rural pour y installer les familleavec enfants. Les hangars, les étables, le moindre bâtiment vide sont réquisitionnéOn s’y entasse tant bien que mal mais c’est mieux que de dormir à la belle étoile, acreux d’un fossé ou sous un arbre. Au moins nous aurons chaud cette nuit. Les femmedu village arrivent avec des paniers remplis de pain, de saucissons, de fromages, d

 pommes... On dirait la corne d’abondance qui déverse ses richesses ! Les yeux deréfugiés qui m’entourent s’allument, pétillent. Quelle joie de trouver cette chaleur humaine que nous n’espérions plus.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 26/155

Sujet 2 | Corrigé

Sujet de réflexion

De récents faits divers ont révélé que des personnes aux revenus modestes sont venuesen aide à des immigrés clandestins cherchant à gagner l’Angleterre et vivant, en at-tendant un éventuel passage, dans des conditions très précaires aux environs de Calais.Elles leur apportaient nourriture et boissons chaudes, rechargeaient leur téléphone por-table. Mais cet exemple particulièrement édifiant prouve-t-il qu’en règle générale on

 peut faire preuve de solidarité dans des conditions difficiles ?

Malheureusement, force est de constater que d’autres faits divers ont montré l’inertie,l’indifférence et même la lâcheté de personnes qui assistaient à un vol ou à une bagarredans les transports, métro, bus ou train. Aucun voyageur n’a porté secours à la victimedes violences. En effet, le sentiment d’insécurité est parfois si fort dans des circons-

tances difficiles que l’on préfère ne pas faire preuve de solidarité envers une victime par peur de subir soi-même des violences.

Par ailleurs, on dit que les gens deviennent de plus en plus égoïstes et individualistes :ils pensent d’abord à eux. Cet individualisme fragilise la cohésion sociale et la solidaritéentre les membres d’une société. Des publicités, à la télévision, exploitent désormais cecomportement en montrant des hommes, des femmes, des jeunes refusant de partager une barre chocolatée ou un paquet de chips, prêts à tout pour en priver l’autre ! Desspots précédents mettaient en scène des personnes qui acceptaient de partager. C’est

de la publicité, certes, mais celle-ci véhicule les valeurs et les comportements de notresociété, elle en est le reflet. L’homme actuel semble donc se replier sur lui-même, privilégier son propre bien-être, sa liberté individuelle au détriment d’un altruisme quil’inciterait à aider les autres, à se montrer solidaire, surtout dans les difficultés.

Cependant cette vision de notre société et de nos contemporains n’est-elle pas tropsombre, trop pessimiste ?

Les bénévoles sont très nombreux dans les associations comme le Secours populaire,les Restos du cœur. Ils donnent de leur temps, de leur énergie pour aider les plus dé-munis ; ils sont souvent prêts à partager le peu qu’ils possèdent avec celui qui est dans

le besoin. Certains n’hésitent pas à partir dans des zones dangereuses, des pays enguerre, pour s’engager dans des actions humanitaires : apporter de la nourriture, desmédicaments, des soins. Hélas ! Quelques-uns ont payé de leur vie ce désir, ce besoinde solidarité. La solidarité s’exprime également lors de manifestations comme le Té-léthon ou les campagnes de la Croix-Rouge : les dons à des associations, à des œuvresde charité sont nombreux car les gens se sentent concernés par la lutte contre les ma-ladies, par la recherche médicale ; en effet, chacun de nous peut, un jour, être touché

 par la maladie. L’essor considérable des réseaux sociaux renforce cette solidarité car la

vitesse des communications aujourd’hui permet de mobiliser beaucoup de personnes

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 27/155

Sujet 2 | Cor

en un temps très court. On l’a vu récemment à propos d’enfants malades, nécessitanune opération chirurgicale très chère ; les internautes ont réuni rapidement les fondnécessaires au financement de cette intervention. Ces exemples prouvent que l’indiv

dualisme forcené ne règne pas dans notre société.Enfin, si nous nous référons à la guerre évoquée par Saint-Exupéry dans  Pilote d

 guerre, nous devons parler des résistants qui ont lutté pour libérer leur pays, des gensimples qui, au péril de leur vie, ont caché un pilote anglais ou américain, des enfantsmême des familles entières pour qu’ils échappent aux Allemands. Nous pouvons citcomme exemple Le Journal d’Anne Frank , dans lequel elle raconte comment des amde sa famille les ont aidés à se cacher, ou le film de Louis Malle, Au revoir les enfantracontant comment un prêtre a caché des enfants juifs au milieu des pensionnaires dson collège afin de les sauver de la déportation. Nous constatons bien que dans ce

situations extrêmement difficiles la solidarité est possible car les hommes s’engage pour la liberté, la justice et le bien.

Je pense que c’est avant tout une question de dignité humaine, de conscience d’appatenir à une humanité qui défend de nobles valeurs, des valeurs supérieures de fraternitde générosité, de solidarité, un idéal d’homme. Ces deux citations illustrent parfaitement ces aspirations morales élevées : « Il y a dans les hommes plus de choses à admirque de choses à mépriser » (Albert Camus). « Il est bon de suivre sa pente pourvu quce soit en montant » (André Gide).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 28/155

Su jet 3

 Polynésie, septembre 2013

Texte

 Dans ce chapitre, Loana, la mère de l’héroïne se souvient de sa demande en mariageà Tahiti. Voici l’histoire de la demande en mariage de Loana.

Après la mort de sa mère, Loana est allée vivre chez une tatie éloignée et son mari,un Irlandais. La tatie et son mari étaient des catholiques très pratiquants. [...]Ils allaient à la messe à Sainte-Thérèse, et Tatie a inscrit Loana à la chorale de la

 paroisse parce qu’à son avis, Loana avait une voix magnifique et puis une fille qui

chante pour le Bon Dieu a toutes les chances de se pêcher un bon mari — à l’église.5

Tatie, elle, n’avait pas rencontré son mari à l’église mais c’était une bonne prisequand même. Elle avait eu de la chance.Alors Loana chantait dans la chorale à l’église tous les dimanches matin.Un beau jour, Auguste et sa famille ont commencé à venir régulièrement à la messeà Sainte-Thérése — avant, ils allaient à la cathédrale.10

Pour Auguste, ça a été le coup de foudre. Tous les dimanches il était là, assis au premier rang, et il admirait Loana : il ne faisait que ça. Elle ne le remarquait même pas, elle était trop occupée avec les cantiques 1.

Un jour, juste après la messe, la mère d’Auguste a engagé la conversation avec latatie de Loana. Elle voulait en savoir un peu plus sur la jeune fille, et Tatie a dit :15

« Ah ma nièce, c’est une très bonne fille. Elle va à la messe tous les dimanches — c’est pas le genre à traîner sur la route. » Les deux femmes ont causé un bonmoment et se sont quittées en s’embrassant comme si elles se connaissaient depuistoujours.Le dimanche suivant, on a fait des présentations dans les règles et après ça, cinq20

dimanches de suite, Auguste et Loana ont fait la causette devant l’église après lamesse.

Un jour, en rentrant de l’église, Tatie, avec un clin d’œil, a dit en riant à Loana :« Tu as pêché une sacrée pièce, ma fille. »Il y a eu une demande en mariage et la tatie comptait bien sûr que Loana dirait oui,25

 parce qu’Auguste venait d’une famille très respectable, et qu’il avait un bel avenir devant lui comme instituteur. C’était aussi un catholique très pratiquant et, en plus,il avait un visage agréable et des manières irréprochables.Tatie dit à Loana : « Pense à cette demande en mariage, ma fille. Il faut y penser sérieusement. »30

1. Cantique : chant religieux.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 29/155

Sujet 3 | Éno

En attendant, on a décidé que le jeune homme viendrait en visite. C’est Tatie quiavait fixé la date et l’heure.Auguste est arrivé à six heures précises comme l’avait demandé Tatie — il est

arrivé avec une plante en pot pour Tatie, qui ne s’y attendait pas du tout.Ils se sont assis à la table de la cuisine : Auguste et Tatie d’un côté et Loana de35

l’autre.

Célestine Hitiura Vaite, L’Arbre à pain, Au vent des îles, 2002.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1  « Des catholiques très pratiquants » (l. 2)

a) Expliquez le mot « pratiquants ». b) Donnez deux mots de la même famille.

a) Un mot peut avoir plusieurs sens selon le contexte où il est employé : on pratiquun sport, un instrument de musique. Quel sens a ce mot quand il s’agit de religionb) Pour former des mots de la même famille, on repère le radical puis on change suffixe ou on ajoute un préfixe.

2  « Alors Loana chantait [...] » (l. 8)

a) À quel temps est conjugué le verbe ? b) Quelle est la valeur de ce temps ?c) Relevez un indice temporel qui justifie cette valeur.

a) Pour identifier un temps, on observe la terminaison, la présence éventuelle d’usuffixe ; on définit aussi le contexte dans lequel ce temps est employé : ici, il s’agd’un roman (voir le titre du livre).b) Chaque temps possède une ou plusieurs valeurs ; par exemple, le présent employdans un proverbe exprime une vérité générale : La nuit porte conseil .c) La valeur d’un temps est parfois renforcée par un indice temporel ; par exempll’adverbe « bientôt » renforce la valeur de futur immédiat ou proche du présent

 J’arrive bientôt . Repérez l’indice temporel dans la phrase du texte. Quel sens a-t-i

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 30/155

Sujet 3 | Énoncé

3   « Coup de foudre » (l. 11)Expliquez cette expression ; dans quel sens est-elle employée ?

Un mot ou une expression peuvent avoir un sens propre et un sens figuré. Auguste

a-t-il été frappé par la foudre, par un éclair, lors d’un orage ?4   « Il admirait Loana : il ne faisait que ça. » (l. 12)

Remplacez les deux points par un mot coordonnant dont vous donnerez la nature.

Un mot coordonnant est une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni,car) ou un adverbe de liaison (puis, ensuite, cependant, etc.). Ces mots possèdent unevaleur temporelle ou logique (opposition, addition, cause, etc.). Interrogez-vous sur la valeur des deux points employés pour lier les deux propositions.

5   Pourquoi la mère d’Auguste rencontre-t-elle la tatie de Loana ? Relevez des élé-

ments du texte.Relisez le texte surtout à partir de « Un jour, juste après la messe... ». Interrogez-vous. Quels sont les projets de Tatie et de la mère d’Auguste ? Repérez et relevezles indices qui expliquent les raisons de cette rencontre. Relisez aussi l’introductiondu texte en italique.

6  Tatie a dit : « Ah ma nièce, c’est une très bonne fille. Elle va à la messe tous lesdimanches [...] » (l. 16)Quelle forme de discours reconnaissez-vous ? Justifiez.

Rappel : les paroles sont rapportées de trois manières : discours direct, indirect,indirect libre. Chaque discours possède des caractéristiques propres : ponctuation,guillemets, temps verbaux, pronoms personnels, verbe introducteur. Observez et re-levez les caractéristiques de cette phrase pour identifier le type de discours rapporté.

7   Transformez ce passage en discours indirect. Vous commencerez votre phrase par :Tatie a dit que...

Définition : le discours indirect transforme les paroles rapportées pour les intégrer dans le récit sous la forme d’une proposition subordonnée introduite par un verbede parole. Vous devez modifier le temps des verbes « est » et « va » (en concordance

avec « a dit »), et la personne du déterminant possessif « ma nièce ». Pouvez-vousgarder tous les mots de la phrase ?

8   « Tu as pêché une sacrée pièce [...] » (l. 24)De qui parle la Tatie ? Quel trait de caractère de la Tatie cette remarque révèle-t-elle ?

Relisez le deuxième paragraphe pour répondre. Définissez le trait de caractère deTatie en vous appuyant sur le sens de la métaphore « pêché une sacrée pièce ».Est-il question d’amour ici ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 31/155

Sujet 3 | Éno

9  Pourquoi est-il important qu’Auguste vienne « d’une famille très respectable (l. 26) ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte.

Pour répondre, relisez votre réponse de la question 8. Repérez et relevez les passag

qui justifient votre réponse (la famille d’Auguste est très pratiquante...).10  « Des manières irréprochables » (l. 28)

Décomposez le mot « irréprochables » et donnez son sens.

Un mot dérivé est formé d’un radical auquel on ajoute un préfixe, un suffixe ou ldeux. Chaque partie du mot a un sens. Quel sens a le radical ? Quelles nuances léléments ajoutés apportent-ils ?

11 « Pense à cette demande en mariage [...] » (l. 29)Quel est le mode utilisé dans cette phrase ? Quelle est sa valeur ?

Il existe plusieurs modes verbaux : indicatif, subjonctif, conditionnel, impératif, infinitif, participe. Certains ne se conjuguent pas avec les pronoms personnels ( jtu, il, elle, nous, vous, ils, elles). Observe la forme verbale « Pense ». Les modexpriment certaines valeurs.

12  « Qui avait fixé la date et l’heure. » (l. 31)Donnez la nature et la fonction de cette proposition.

Une subordonnée est introduite par un mot subordonnant : conjonction de subodination, mot interrogatif (conjonction, adverbe, pronom, déterminant), mot relat

(pronom, adverbe). Repérez le mot subordonnant de cette proposition. Identifiez-en relisant la phrase concernée. De quoi dépend cette subordonnée ? D’un verbeD’un nom?

13  Sur quels critères se marie-t-on selon la Tatie ? Rédigez votre réponse en tenacompte de vos réponses précédentes.

Rédigez une synthèse de vos analyses et réponses précédentes, notamment 1, 5, 9 et 10.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 32/155

Sujet 3 | Énoncé

Réécriture

4 points

Réécrivez le texte à partir de « En attendant » et jusqu’à la fin en remplaçant« le jeune homme », « Auguste » et « ils se sont assis » par le pronom personnel« elles ». Vous effectuerez tous les changements nécessaires.

« En attendant, on a décidé que le jeune homme viendrait en visite. C’est Tatie quiavait fixé la date et l’heure.Auguste est arrivé à six heures précises comme l’avait demandé Tatie — il estarrivé avec une plante en pot pour Tatie, qui ne s’y attendait pas du tout.Ils se sont assis à la table de la cuisine : Auguste et Tatie d’un côté et Loana de

l’autre. »

Effectuez toutes les modifications rendues nécessaires par le passage du masculinsingulier (« Auguste », « le jeune homme ») au féminin pluriel (« elles »). Attention,il n’y a désormais que des personnages féminins autour de la table.

Dictée

6 points

Auguste est tombé à genoux et il a dit à Loana : « Je te jure que je ferai de toi unefemme heureuse. »Mais un soir que Loana était assise sous la véranda, en train de réfléchir, elle s’estrendu compte qu’elle n’avait pas envie d’être la femme d’Auguste. Elle n’éprou-vait rien pour lui et elle savait que normalement on éprouve quelque chose pour l’homme qu’on va épouser. Elle savait, par exemple, que lorsque Tatie avait ren-contré Gordon pour la première fois, elle s’était dit : « Cet homme-là, il est pour moi. Cet homme-là, je veux de lui ! »

Célestine Hitiura Vaite, L’Arbre à pain, Au vent des îles, 2002.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 33/155

Sujet 3 | Éno

Deuxième partie : rédaction

15 points

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Racontez la suite du texte, en tenant compte du cadre spatio-temporel ; vourespecterez les personnages, leur caractère, le temps des verbes.Vous inclurez un dialogue argumenté où Loana donne son avis, sa réponse et sesentiments sur son éventuelle union avec Auguste.

Vous donnerez au moins trois arguments en accord ou non avec la propositiod’Auguste.Votre texte sera structuré en paragraphes.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés.Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Racontez », « la suitdu texte », « un dialogue argumenté », « Loana donne son avis, sa réponse et sesentiments », « union éventuelle avec Auguste ». Il faut donc respecter :

 – la situation : demande en mariage, mariage arrangé ; – le genre narratif : le récit, avec son cadre spatio-temporel, sa chronologie, s

 péripéties, ses passages descriptifs et son dialogue obligatoire, les personnages leur caractère ;

 – la narration à la 3e  personne ; – le dialogue argumentatif de Loana : acceptation ou refus du mariage (trois argu

ments au moins) ; – les temps du récit (ici imparfait et passé composé comme principaux temps) ;

 – la ponctuation, les temps et les personnes du dialogue (discours direct).Étape 3. Trouvez des idées : déroulement de la rencontre, attitude et réactions detrois personnages, prise de parole de Loana, sa décision (oui ou non) et ses arguments (je suis trop jeune, je ne t’aime pas, etc.), réactions des autres personnagesentiments (joie, déception, colère, etc.).Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – mise en place de la suite du récit (la cuisine, la table, attitude des personnages) – déclenchement de la prise de parole (qui parle en premier ? que dit-il/elle ?), di

cours argumenté de Loana ;

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 34/155

Sujet 3 | Énoncé

 – expression des divers sentiments et réactions ; – dénouement et conclusion : perspective d’avenir (mariage de Loana, départ de

Loana ?).

Étape 5. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes parties.Étape 6. Relisez-vous et corrigez d’éventuelles erreurs de ponctuation, d’ortho-graphe.

Sujet de réflexion

Pensez-vous que la société moderne pose un regard positif et bienveillant sur lemariage arrangé ?

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « la sociétémoderne », « regard positif et bienveillant », « mariage arrangé ». Le thème est lemariage arrangé.Étape 2. Repérez la forme du texte à produire : « Pensez-vous... ? ». Vous présente-rez votre réflexion sur le thème en un développement organisé et argumenté mêmesi le sujet ne le précise pas. Il faut donc respecter :

 – le genre argumentatif : le développement organisé, avec sa progression, ses ana-lyses et ses arguments, ses exemples ;

 – le temps de l’argumentation : le présent et les temps qui s’articulent avec lui ; – la composition en parties et paragraphes.

Étape 3. Définissez votre point de vue, votre réponse, votre thèse.Thèse 1. Oui, de nos jours, la société porte un regard positif et bienveillant sur lemariage arrangé. Trouvez au moins trois arguments et exemples pour défendre cettethèse (par exemple, les jeunes ne sont pas assez expérimentés, mûrs pour choisir leur conjoint ou conjointe).Thèse 2. Non, de nos jours, la société ne porte pas un regard positif et bienveillantsur le mariage arrangé. Trouvez au moins trois arguments et exemples pour défendre

cette thèse (par exemple, le mariage arrangé conduit à un échec assuré car l’unionrepose sur un arrangement économique et non sur la liberté ou l’amour).Étape 4. Trouvez d’autres idées et arguments pour défendre la thèse choisie : qu’est-ce qui peut justifier un mariage arrangé ? Des intérêts sociaux, financiers ? Mariagearrangé ou mariage forcé ? Pensez aux œuvres que vous avez lues ou étudiées enclasse, à la maison. Par exemple, certaines pièces de Molière.Étape 5. Établissez le plan de votre argumentation :

 –   L’introduction présente le thème et pose la question. Passez une ligne avant le

développement.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 35/155

Sujet 3 | Éno

 –  Le développement expose votre point de vue, soutenu par au moins trois arguments et trois exemples. Un paragraphe développe un argument. Défendez votthèse en utilisant des modalisateurs de certitude (assurément , j’affirme, inco

testablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans doute, emploi du conditionnel..des figures de style comme l’hyperbole, l’énumération, les fausses questions (oquestions rhétoriques) ou le vocabulaire positif, mélioratif pour affirmer votr

 point de vue. Passez une ligne avant la conclusion. –  La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant u

 bilan rapide.

Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (sauts de ligne, retours à la ligne).Étape 7. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 36/155

Sujet 3 | Corrigé

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1   a) Le mot « pratiquants » signifie « qui observent les règles et les rites d’une reli-gion » ; par exemple, un catholique pratiquant va régulièrement à la messe, respectel’enseignement de la Bible.

 b) L’adverbe pratiquement  et l’adjectif  praticable appartiennent à la même famille que« pratiquant ».

2   a) Ce verbe est conjugué à l’imparfait de l’indicatif. b) La valeur de l’imparfait est ici l’habitude, la répétition.

c) Le complément circonstanciel de temps « tous les dimanches matin » justifie cettevaleur d’habitude.

3  L’expression « coup de foudre » désigne un amour soudain et irrésistible. Elle estemployée dans un sens figuré.

4  Il admirait Loana, donc il ne faisait que ça. Le mot de liaison est une conjonctionde coordination.

5   La famille d’Auguste, qui fréquentait la cathédrale, est venue régulièrement àSainte-Thérèse, pour voir et écouter Loana. Puis, un jour, la mère d’Auguste « a en-

gagé la conversation avec la tatie de Loana » (l. 14). Elle se renseigne sur la jeunefille : « Elle voulait en savoir un peu plus » (l. 15). Son intention est de marier Augusteà Loana. Depuis le début du texte, il est question de « se pêcher un bon mari » (l. 5).

6  Cette façon de rapporter les paroles est le discours direct ; il est introduit par leverbe « a dit », suivi des deux points. Les paroles rapportées sont entre guillemets ; onnote aussi l’emploi du présent et les marques de 1re personne, le déterminant possessif « ma ».

7  Tatie a dit que sa nièce était une très bonne fille, qu’elle allait à la messe tous les

dimanches et que ce n’était pas le genre à traîner sur la route.8  La « sacrée pièce » désigne Auguste. Elle veut dire que ce garçon est un parti très

intéressant pour un mariage. La tante de Loana se montre intéressée, soucieuse desaspects matériels : situation sociale, profession d’Auguste, argent, biens...

9  Il est important qu’Auguste vienne « d’une famille respectable », c’est-à-dire res- pectée pour sa supériorité sociale (« il avait un bel avenir devant lui comme instituteur »(l. 26)), sa pratique de la religion catholique (« un catholique très pratiquant » (l. 27)),son honorabilité ; Auguste a aussi grâce à sa bonne éducation « des manières irrépro-

chables » (l. 28). Ainsi Loana fera un très bon mariage, elle qui est orpheline.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 37/155

Sujet 3 | Cor

10  L’adjectif « irréprochables » est composé d’un préfixe négatif  ir-/in-, du radicreprocher  et du suffixe -able. Cet adjectif signifie que l’on ne peut rien reprocher aumanières d’Auguste : elles sont bonnes et belles.

11 Le mode du verbe « pense » est l’impératif. Il a une valeur d’ordre, de conseinsistant car Tatie ajoute : « Il faut y penser sérieusement ».

12  « Qui avait fixé la date et l’heure » est une proposition subordonnée relative ; danla construction emphatique « c’est... qui », la relative est complément de l’antécéden« Tatie ».

13  Selon la tatie, on se marie suivant des critères sociaux et professionnels, morauxil faut appartenir à une bonne famille, honorable, avoir une bonne situation, un bon mtier, d’excellentes manières. Les critères sont aussi religieux : il faut être un catholiqu

 pratiquant. Enfin, Tatie évoque un critère physique : « il avait un visage agréable ».

Réécriture

En attendant, on a décidé qu’elles viendraient en visite. C’est Tatie qui avait fixé date et l’heure. Elles sont arrivées à six heures précises comme l’avait demandé Tat

 —  elles sont arrivées avec une plante en pot pour Tatie, qui ne s’y attendait pas dtout. Elles se sont assises à la table de la cuisine :  elles et Tatie d’un côté et Loana dl’autre.

Dictée

Plusieurs verbes se conjuguent avec l’auxiliaire être. Le participe passé s’accorde avele sujet : « Auguste est tombé », « Loana était assise ». Le participe passé ne s’accord

 pas : « elle s’est rendu compte », « elle s’était dit » (c’est comme si le verbe était suid’un COD et d’un COS : elle avait rendu compte à elle-même, elle avait dit quelquchose à elle-même).Plusieurs verbes sont conjugués à l’imparfait de l’indicatif, à la 3e  personne du singulier : « elle n’avait pas », « elle n’éprouvait rien », « elle savait ». Attention : « je ferai

est au futur simple.Au présent de l’indicatif, le verbe vouloir se termine par un -x : « je veux » (tu veuxLe verbe aller  sert parfois d’auxiliaire, il est suivi de l’infinitif : « on va épouser ».Les noms genou, hibou, chou, caillou, bijou, joujou, pou prennent un x au pluriel.Il ne faut pas confondre la préposition  à  et  a  (3e  personne du présent de avoir ) : «genoux », « à Loana » ; « il a dit ».Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en mettant aféminin ou en cherchant un mot de la même famille, on peut identifier cette consonne

« dit » (dite), « sous » ( soustraire, souscrire).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 38/155

Sujet 3 | Corrigé

Quelques mots ont une orthographe source fréquente d’erreurs ou de confusions avecun homonyme : « est »/ « et », « toi » ( toit ), « heureuse », « en train de » (entrain),« s’est » (c’est ), « compte » (conte, comte), « fois » ( foi, foie).

« Cet homme-là » : devant un mot masculin commençant par une voyelle ou un h nonaspiré, on emploie le démonstratif  cet  :  ce livre, cet  ouvrage, cet  habit. Il ne faut pasle confondre avec le féminin : cette femme, cette avenue, cette habitude. Notez le traitd’union et l’accent grave sur  là.

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Tous trois se regardaient en silence, conscients de ce qui se jouait dans cette rencontre.Leur avenir. Comme à l’église, Auguste admirait Loana, n’osant prendre la parole le

 premier. Plusieurs minutes se sont écoulées. Alors Tatie, impatiente, a lancé la discus-sion en demandant à sa nièce ce qu’elle pensait de la proposition de mariage. Dans latête de Loana, les idées se bousculaient. Devait-elle accepter et ainsi satisfaire Tatie ?Devait-elle refuser l’offre, au risque de décevoir sa tante et de s’attirer sa colère ? Quedeviendrait-elle si Tatie la chassait de chez elle ? C’était une véritable tempête sous le

crâne de la jeune fille.Auguste, lui, n’espérait qu’une chose, que Loana dise oui, car il était fou d’elle depuisle premier jour où il l’avait aperçue. Il n’avait aucune doute, elle était la femme de savie. Prenant son courage à deux mains, il a demandé d’une voix tremblante : « Loana,veux-tu m’épouser ? Je te promets de te rendre heureuse toute notre vie. »Tatie était contente qu’Auguste ait réussi à vaincre sa timidité ; elle espérait que sanièce était convaincue et allait accepter ce mariage. Loana a regardé sa tatie puis a fixéAuguste dans les yeux.« Je te remercie de ta proposition et je sais que tu es sincère quand tu affirmes que tu

feras tout pour me rendre heureuse. J’ai conscience que vous tous attendez beaucoupde moi mais je dois refuser cette offre. Ce n’est pas ce que j’imagine pour ma viefuture : je ne me vois pas mariée aussi jeune. Le mariage, maintenant, fermerait monhorizon, or je rêve de liberté, d’évasion, de voyage. Je ne veux pas rester ici à Tahiti, jeveux découvrir d’autres pays. Partir ! J’aime mon île mais le monde est vaste. Et puis

 j’ai l’intention de poursuivre des études, et si possible des études supérieures, obtenir un diplôme, exercer un métier que j’aime et que j’aurai choisi. L’existence de femmeau foyer, attendant le retour de son mari, lui préparant de bons petits plats, tenant la

maison propre et en ordre, comme le fait ta mère par exemple, ne me satisfera pas, j’en

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 39/155

Sujet 3 | Cor

ai la certitude absolue. Et je ne suis pas prête à devenir mère car je sais que nos familleinsisteront pour que nous ayons des enfants rapidement. Non, je t’en prie... laisse-mterminer. Si tu m’interromps, je crois que je n’aurai pas la force de tout expliquer.

y a tant de choses à voir dans ce monde et j’espère pouvoir les admirer. Mais le pluimportant à mes yeux est que je veux choisir moi-même l’homme de ma vie. Tu ferasans doute un bon mari, attentionné, ta situation te permettrait de m’apporter le confomatériel, la sécurité. Moi, je veux l’amour, le coup de foudre, la passion. Je veux sentle frisson de tout mon être quand je verrai l’aimé, quand j’entendrai sa voix. Certece sont peut-être des rêves de jeune fille romanesque ou romantique mais c’est mochoix. Je crains qu’avec toi, Auguste, le mariage ne se transforme jamais en amour. Jlis la déception dans tes yeux, je ne peux t’offrir que mon amitié. »

Auguste était devenu pâle, immobile sur sa chaise. Soudain, il s’est levé et, en silence,quitté la maison. Loana se retrouvait seule avec Tatie et redoutait sa réaction. Allait-ella jeter dehors, elle qui apportait le déshonneur sur sa maison ?

Sujet de réflexion

Plusieurs débats agitent notre société depuis quelque temps ; ils portent en particulisur la famille, sur la place de la femme, l’égalité entre les sexes. La question du mariagrevient régulièrement dans ces discussions : les couples mariés résistent-ils au temps à l’usure du quotidien ? Est-il nécessaire de se marier pour vivre en couple? Un aspede ce sujet retient notre attention encore aujourd’hui : le mariage arrangé. Quel regarnotre société porte-t-elle sur cette forme d’union ?

Les mariages arrangés existaient dans les siècles passés dans les familles royales poudes raisons politiques, ou encore économiques dans les familles aisées de la bourgeoiset parfois même chez les paysans. Molière a d’ailleurs évoqué ce sujet dans plusieurde ses comédies : L’Avare, L’École des femmes, par exemple. On aurait pu croire qucette pratique avait disparu dans notre société moderne. Sans doute les jeunes filleaimeraient-elles pouvoir choisir librement leur futur époux mais certaines influence

certaines traditions, certaines valeurs, l’autorité paternelle contribuent à faire perdurle mariage arrangé. Comme dans le roman de Célestine Hitiura Vaite, les parents onle projet d’un bon mariage avec le fils d’une famille respectable, à la situation aisée

 possible, et d’une réputation irréprochable. Tout est organisé, planifié, décidé par le parents, parfois avant même que les jeunes gens se rencontrent. Où sont la spontanéidu coup de foudre, la découverte progressive de l’autre ? C’est une conception derapports amoureux très différente. D’ailleurs certains, jeunes filles ou jeunes homme

 pensent quelquefois qu’ils manquent d’expérience, de lucidité pour bien choisir c

lui ou celle qui va partager leur vie ; c’est pourquoi ils acceptent l’arrangement pas

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 40/155

Sujet 3 | Corrigé

entre les parents, soucieux de ne pas les décevoir, conscients que c’est dans l’intérêtdu futur époux ou de la future épouse. Cependant, il arrive que la pression se fasse

 plus forte, que le choix soit irrévocable. On s’oriente alors vers un mariage forcé. Sans

tomber dans les excès d’un féminisme étroit, des réactions, des protestations s’élèventaujourd’hui de plus en plus contre cette forme de « violence » faite aux femmes prin-cipalement, cette atteinte à la liberté de chacune de choisir un mari, ce non-respect desdroits individuels. Il est vrai que le développement de la scolarité, la poursuite d’études,l’accès des femmes au monde du travail favorisent chez elles un désir d’émancipation,d’autonomie, de liberté, d’égalité. De plus, le mariage est un acte majeur dans la viedes hommes, un moment de bonheur dans la vie d’un couple, ce qui n’est guère com-

 patible avec une union arrangée. Par ailleurs, le mariage est codifié par la loi afin queles droits et libertés soient respectés. L’échange des consentements témoigne du choix

librement consenti par les époux. Avoir le choix, c’est pouvoir accepter ou refuser le projet que l’on a négocié pour vous, à votre place. Un mouvement général, impulsé par les jeunes eux-mêmes, hommes et femmes, vers une plus grande participation dans lechoix de leur conjoint semble s’imposer de nos jours. Cette évolution est inévitable ;elle n’est ni un manque de respect des parents ni une absence d’amour filial, elle est lamanifestation d’une volonté de prendre en main sa destinée, son projet de vie, car onconçoit difficilement que le mariage se transforme en amour, alors que l’on sait bienque l’amour se transforme en mariage.

En conclusion, la société moderne ne porte pas un regard positif et bienveillant sur le mariage arrangé dans la mesure où il heurte trop les principes et valeurs largementdéfendus, la liberté individuelle, le droit de chacun à un choix libre, l’égalité entrehomme et femme.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 41/155

Su jet 4

 Sujet national, juin 2013

Texte

 Dans le sud de l’Italie, une vieille femme évoque son enfance, au cours de laquelle s famille a tenté de fuir le pays pour s’installer à New York. Elle s’adresse à un personage nommé don Salvatore. L’action se déroule dans la première moitié du  e siècl

Don Giorgio nous a menés jusqu’au port et nous avons embarqué sur un de ces pa-quebots construits pour emmener les crève-la-faim d’un point à un autre du globe,dans de grands soupirs de fioul 1. Nous avons pris place sur le pont au milieu denos semblables. Miséreux d’Europe au regard affamé. Familles entières ou gaminsesseulés. Comme tous les autres, nous nous sommes tenus par la main pour ne pas5

nous perdre dans la foule. Comme tous les autres, la première nuit, nous n’avons putrouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses 2 ne nous dérobent la couver-ture que nous nous partagions. Comme tous les autres, nous avons pleuré lorsquel’immense bateau a quitté la baie de Naples. « La vie commence », a murmuréDomenico. L’Italie disparaissait à vue d’œil. Comme tous les autres, nous nous10

sommes tournés vers l’Amérique, attendant le jour où les côtes seraient en vue,espérant, dans des rêves étranges, que tout là-bas soit différent, les couleurs, lesodeurs, les lois, les hommes. Tout. Plus grand. Plus doux. Durant la traversée, nousrestions agrippés des heures au parapet 3, rêvant à ce que pouvait bien être ce conti-nent où les crasseux comme nous étaient les bienvenus. Les jours étaient longs,15

mais cela importait peu, car les rêves que nous faisions avaient besoin d’heuresentières pour se développer dans nos esprits. Les jours étaient longs mais nous lesavons laissés couler avec bonheur puisque le monde commençait.Un jour enfin, nous sommes entrés dans la baie de New York. Le paquebot sedirigeait lentement vers la petite île d’Ellis Island. La joie de ce jour, don Salvatore,20

 je ne l’oublierai jamais. Nous dansions et criions. Une agitation frénétique avait pris possession du pont. Tout le monde voulait voir la terre nouvelle. Nous acclamionschaque chalutier de pêcheur que nous dépassions. Tous montraient du doigt lesimmeubles de Manhattan. Nous dévorions des yeux chaque détail de la côte.Lorsque enfin le bateau fut à quai, nous descendîmes dans un brouhaha de joie et25

d’impatience. La foule emplit le grand hall de la petite île. Le monde entier était là. Nous entendions parler des langues que nous prîmes d’abord pour du milanais ou

1. Fioul  : carburant, dérivé du pétrole, qu’utilisent les bateaux.2. Mains vicieuses : mains de voleur.3. Parapet  : barrière placée sur le bord du pont pour empêcher les passagers de tomber à l’eau.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 42/155

Sujet 4 | Énoncé

du romain 4, mais nous dûmes ensuite convenir que ce qui se passait ici était bien plus vaste. Le monde entier nous entourait. Nous aurions pu nous sentir perdus. Nous étions étrangers. Nous ne comprenions rien. Mais un sentiment étrange nous30

envahit, don Salvatore. Nous avions la conviction que nous étions ici à notre place.Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta, 2004.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1   « [...] ce continent où les crasseux comme nous étaient les bienvenus. » (l. 14)

a) De quel continent s’agit-il ? b) Qui est désigné par l’expression « les crasseux » ? Que pensez-vous de cette formu-lation ?

a) Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous permettent d’identifier cecontinent.b) Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous aident à trouver l’identitédes crasseux. Interrogez-vous : cette expression est-elle positive ou négative ?

2  En vous appuyant précisément sur le texte, expliquez ce que les personnages at-tendent de ce nouveau pays.

Repérez et relevez les mots ou expressions qui vous permettent d’identifier les es- poirs et les attentes des personnages.

3   a) Par quels sentiments successifs passent les personnages aux différentes étapes duvoyage ? Illustrez votre réponse par des éléments précis du texte.

Définition de « sentiment » : état affectif dû à des émotions.Repérez et relevez les expressions qui renvoient aux différents sentiments ressentis

 par les personnages lors de la traversée. Reformulez ces sentiments avec vos propresmots en vous efforçant de trouver des synonymes.

4. Le milanais, le romain : dialectes italiens.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 43/155

Sujet 4 | Éno

 b) Pourquoi le « sentiment » évoqué dans le dernier paragraphe est-il qualifd’« étrange » ?

Repérez et relevez les mots ou expressions qui expliquent les raisons pour lesquell

leur sentiment est étrange, bizarre, inattendu dans le dernier paragraphe. Explique pourquoi les personnages ressentent un sentiment étrange.

4  « Le paquebot se dirigeait lentement vers la petite île d’Ellis Island. La joie de c jour, don Salvatore, je ne l’oublierai jamais. Nous dansions et criions. » (l. 19)Identifiez les deux temps utilisés et justifiez l’emploi de chacun.

Interrogez-vous : quels verbes expriment une action ou un état qui a lieu dans  passé ? Quel verbe exprime une action ou un état qui a lieu dans le futur ? Quels soles temps utilisés ? Pourquoi ces temps sont-ils utilisés ? Quelle est leur valeur ?

5   « Miséreux d’Europe au regard affamé. Familles entières ou gamins esseulés. » (l. 4a) Quelle remarque grammaticale pouvez-vous faire sur la construction de ces deu

 phrases ? b) Quel effet produisent-elles sur le lecteur ?

a) Interrogez-vous : pourquoi ces deux phrases vous semblent-elles étranges ? Equoi ne respectent-elles pas le modèle habituel de la phrase que l’on rencontre traditionnellement : sujet – verbe – complément. ? Que manque-t-il ?b) Quelle impression le narrateur cherche-t-il à produire ? Sur quoi souhaite-t-il isister lorsqu’il parle ainsi des immigrants ? Vous devez expliquer l’impression qu

 produit cette phrase chez le lecteur.

6  Pensez-vous que Domenico a raison en murmurant « La vie commence » (l. 9)Développez votre réponse en quelques lignes. Vous prendrez appui sur le texte et éventuellement votre culture personnelle.

Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Ce qui compte, c’est que vous réussissià défendre votre point de vue en vous appuyant sur des arguments pertinents valables. Vous devez extraire des mots ou expressions pour justifier votre avis mavous pouvez aussi vous aider de votre culture personnelle (les films que vous ave

vus, les livres que vous avez lus, votre expérience personnelle) pour répondre.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 44/155

Sujet 4 | Énoncé

Réécriture

4 points

Réécrivez les phrases suivantes, en remplaçant les pronoms de la 1

re

personnedu pluriel (nous) par la 3e personne du pluriel (ils).Vous ferez toutes les modifications nécessaires.

Comme tous les autres, nous nous sommes tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la foule. Comme tous les autres, la première nuit, nous n’avons putrouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses ne nous dérobent la couver-ture que nous nous partagions.

Commencez par souligner les pronoms personnels   nous   qui désignent les im-migrants puis soulignez les pronoms personnels de la 1re  personne du pluriel(nous) qui désignent les immigrants et qui accompagnent les verbes pronominaux.Transformez-les en pronoms personnels de la 3e  personne du pluriel (ils).Soulignez ensuite les verbes dont ils est sujet et modifiez la terminaison des verbesconjugués.Enfin, soulignez les pronoms personnels COI de la 1re  personne du pluriel qui dé-signent les immigrants (nous) et transformez-les en pronoms personnels COI de la3e  personne du pluriel (ils).

Dictée

6 points

Tous les émigrants n’étaient pas obligés de passer par Ellis Island. Ceux qui avaientsuffisamment d’argent pour voyager en première ou en deuxième classe étaient ra-

 pidement inspectés à bord par un médecin et un officier d’état civil et débarquaientsans problèmes. Le gouvernement fédéral estimait que ces émigrants auraient dequoi subvenir à leurs besoins et ne risqueraient pas d’être à la charge de l’État.Les émigrants qui devaient passer par Ellis étaient ceux qui voyageaient en troi-sième classe [...] dans de grands dortoirs non seulement sans fenêtres mais prati-quement sans aération et sans lumière, où deux mille passagers s’entassaient sur des paillasses superposées.

Georges Perec, Ellis Island , 1980.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 45/155

Sujet 4 | Éno

Deuxième partie : rédaction

15 points

Vous traiterez aux choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Imaginez la suite de ce texte, dans laquelle la narratrice raconte les premier jours des personnages à New York.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet.Étape 2. Repérez et soulignez d’une couleur les mots clés qui évoquent le thème dtexte que vous devez écrire.Étape 3. Repérez et soulignez la forme du texte que vous devez écrire. Ici : « Imginez la suite de ce texte », « raconte ». Il faut donc respecter :

 – le genre du texte : le roman, le récit ; – les pronoms personnels utilisés : je et nous ; – les temps des verbes utilisés ; – la cohérence des personnages et des lieux avec le texte proposé.

Étape 4. Trouvez des idées : pour cela, reprenez les mots clés qui indiquent le thèmdu sujet. Ici, « Imaginez la suite du texte », « les premiers jours des personnages Qui sont les personnages dont vous souhaitez parler ? Comment sont-ils ? Que fonils ? Que ressentent-ils ?Étape 5. Établissez le plan de votre devoir.

Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser etoutils

Récit/ Narration/ Description

éventuellement.Attention, le devoir doitcomporter trois ou quatre

 paragraphes différents.

Les premiers jours des

 personnages à New York.Pour trouver des idées,répondez aux questions :Où ? Quand ? Qui ?Pourquoi ? Comment ?Inspirez-vous des idées dutexte.

L’imparfait et/ ou le

 passé simple.

Étape 6. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 46/155

Sujet 4 | Énoncé

Sujet de réflexion

Le monde d’aujourd’hui laisse-t-il encore place, selon vous, à un ailleurs quifasse rêver ?

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet.Étape 2. Repérez et soulignez d’une couleur les mots clés qui évoquent le thème dudevoir et les parties.Étape 3. Repérez et proposez une définition des mots clés :

 – « laisser place à » : permettre à quelque chose d’exister ; – « un ailleurs » : un autre lieu, différent de celui où l’on est et dont on a l’habitude ;

 – « rêver » : se représenter par l’imagination quelque chose que l’on souhaite demanière chimérique ; imaginer, inventer, souhaiter.

Étape 4. Repérez la forme du texte que vous devez écrire. Ici : un texte de typeargumentatif composé d’arguments et d’exemples dans lequel « vous donnerez votreréponse dans un développement argumenté et organisé. » Vous conjuguerez donc lesverbes au présent.Vous pouvez traiter le sujet de plusieurs manières :Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, le monde d’aujourd’hui

laisse de la place à un ailleurs qui fait rêver (point de vue A). Vous développez deuxou trois arguments, illustrés d’exemples pour défendre cette thèse.Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, le monde d’aujourd’huine laisse pas de place à un ailleurs qui fasse rêver (point de vue B). Vous développezdeux ou trois arguments, illustrés d’exemples, pour défendre cette thèse.Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue Aou B à l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième par-tie, vous choisissez de nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dansla première partie à l’aide d’un ou de deux arguments illustrés d’exemples :

 – modèle 1 : le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le pointde vue B est acceptable aussi ;

 – modèle 2 : le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le pointde vue A est acceptable aussi.

Étape 5. Interrogez-vous pour trouver des arguments et des exemples. Par exemple :Dans le monde d’aujourd’hui existe-t-il un pays qui fasse rêver et dans lequel onsouhaiterait vivre? Quel pays offre aujourd’hui des conditions de vie (personnelleset professionnelles) qui font rêver ? Les conditions de vie des gens leur permettent-

elles de rêver ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 47/155

Sujet 4 | Éno

Étape 6. Établissez le plan de votre devoir.Dans le corrigé, la solution 2 a été choisie comme illustration.L’introduction doit servir à exposer le problème et à introduire le thème. Vous dev

rédiger votre introduction au présent.Le développement de l’argumentation doit comporter deux ou trois parties. Pouchacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aidd’un exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (danla limite de trois). Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présenIl faudra veiller à utiliser :

 – des modalisateurs de la certitude (il est évident , il est certain, assurément , incotestablement ...);

 – des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet , d

lors, de fait , par conséquent , donc...); – des modalisateurs qui expriment la possibilité ( peut-être,  il est possible,  il e

nécessaire...); – des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner vot

désir de convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.

La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet.

Étape 7. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 48/155

Sujet 4 | Corrigé

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1   a) Le continent dont il s’agit est l’Amérique comme le montrent les expressions« New York » et « Ellis Island ».

 b) Les « crasseux » désignent les immigrants, les pauvres qui quittent l’Italie pour aller en Amérique. Cette formulation est péjorative.

2  Les personnages espèrent une vie différente, nouvelle et meilleure : « espérant...que tout là-bas soit différent, les couleurs, les odeurs ». Ils attendent un changementtotal par rapport à leur vie d’avant : « Tout ». Ils espèrent être traités différemment,

car « les lois, les hommes » seraient différents. Il y aurait une place pour eux dans cemonde « Plus grand ». Ils vivraient enfin décemment sur un continent où la vie serait

 plus douce : « Plus doux ».

3   a) Les personnages ressentent plusieurs sentiments au cours de leur voyage.D’abord, ils sont apeurés lorsqu’ils arrivent sur le paquebot : « nous nous sommestenus par la main pour ne pas nous perdre dans la foule ». Ensuite, ils ressentent dela tristesse lorsque le paquebot s’éloigne des côtes italiennes : « nous avons pleurélorsque l’immense bateau a quitté la baie de Naples », puis de l’espoir en rêvant aumonde meilleur qui les attend : « espérant, dans des rêves étranges ». Ils ressentent del’excitation lorsqu’ils voient l’Amérique : « Nous dansions et criions. », « Une agita-tion frénétique », « Nous acclamions », ils « montraient du doigt » et « dévor[aient] desyeux chaque détail de la côte ». Enfin, lorsque les immigrants débarquent ils éprouventune grande joie : « brouhaha de joie et d’impatience ».

 b) Le sentiment évoqué est qualifié d’« étrange » car ces immigrants sont des étran-gers qui ne savent pas ce qui les attend exactement (« Nous ne comprenions rien. »).Pourtant, ils se sentent bien et sont persuadés d’être à leur place : « Nous avions laconviction que nous étions ici à notre place. »

4  Les deux temps utilisés dans cette phrase sont l’imparfait (« se dirigeait », « dansionset criions ») et le futur (« oublierai »). L’imparfait a une valeur descriptive. En effet,il permet de décrire ici le trajet du paquebot et les réactions des personnages. Le futur est employé ici par la narratrice qui évoque ses sentiments. Elle exprime une idée quisera toujours vraie dans le futur : « je ne l’oublierai jamais ».

5   a) Ces deux phrases n’ont pas de verbe : elles sont nominales. b) Le lecteur a l’impression que ces personnages n’ont pas d’identité propre. L’absencede verbe souligne leur déshumanisation. Ces pauvres sont juste une masse informe de

 personnes frappées par la pauvreté.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 49/155

Sujet 4 | Cor

6  Je pense que Domenico a raison en murmurant « La vie commence ». En effet, iétaient miséreux dans leur pays : « crève-la-faim », « Miséreux d’Europe au regaraffamé ». Ils espèrent un changement dans leur vie : « espérant [...] que tout là-ba

soit différent ». Les États-Unis constituent un monde nouveau et bien plus grand, danlequel tout semble possible : « Le monde entier était là. Nous entendions parler delangues [...] ce qui se passait ici était bien plus vaste ». Par exemple, Charlie Chapliest un immigrant qui a connu la célébrité aux États-Unis. De plus, le film Le Parrain dCoppola montre la fuite d’un enfant de l’Italie vers les États-Unis. Celui-ci deviendr

 par la suite un des plus importants chefs de la mafia. Mais vous pouviez éventuellement dire aussi que les immigrants étaient souvent matraités aux États-Unis et qu’ils restaient pauvres et misérables.

Réécriture

Comme tous les autres, ils se sont tenus par la main pour ne pas se perdre dans la foulComme tous les autres, la première nuit, ils n’ont pu trouver le sommeil, craignant qudes mains vicieuses ne leur dérobent la couverture qu’ils se partageaient.

Dictée

Le texte est un extrait de roman, à l’imparfait. Certains verbes sont au conditionn présent.

Chaque verbe s’accorde avec son sujet : – à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -a

-ions,  -iez,  -aient   : « Tous les émigrants n’étaient pas... », « Ceux qui avaientétaient » (le verbe est loin du sujet), « débarquaient » (le verbe est loin du sujet), « Lgouvernement fédéral estimait », « Les émigrants qui devaient... étaient », « ceux qvoyageaient », « deux mille passagers s’entassaient » ;

 – au conditionnel présent, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes et csont les mêmes que celles de l’imparfait : « ces émigrants auraient », « ne risqueraie

 pas ».Les participes passés s’accordent avec le sujet :

 – dans l’expression « les émigrants n’étaient pas obligés » ; – dans le verbe « inspecter », à la voix passive, « ceux qui... étaient rapidement in

 pectés ».

Les participes employés comme adjectifs s’accordent avec le nom qu’ils qualifient« des paillasses superposées ».Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent soit d’une préposition (« pas obligé

de passer », « suffisamment d’argent pour voyager »), soit d’un verbe (« qui devaien

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 50/155

Sujet 4 | Corrigé

 passer »). Une consonne redouble dans les mots « suffisamment », « officier », « s’en-tassaient », « paillasses ».Dans des expressions comme « à bord », « à la charge », « à » prend un accent car c’est

une préposition. Attention à l’orthographe de : – « ceux » (pronom démonstratif pluriel), à ne pas confondre avec ce (déterminant ou

 pronom démonstratif singulier) et se (pronom réfléchi) ; – « ces » dans l’expression « ces émigrants ». Ici c’est bien un déterminant démons-

tratif, à ne pas confondre avec ses (déterminant possessif) ; – « où » (pronom indiquant le lieu), à ne pas confondre avec ou (conjonction de coor-

dination).

On écrit « de grands dortoirs » : « de » remplace dans ce cas l’article indéfini pluriel

des.Attention à la préposition sans :

 – on écrit « sans aération » et « sans lumière » au singulier car ce sont deux nomsindénombrables ;

 – dans le cas de noms dénombrables, on écrit « sans problèmes » et « sans fenêtres »,mais ces deux expressions pourraient aussi s’écrire sans s : « sans problème », « sansfenêtre ». Les deux orthographes sont acceptées.

Devant un verbe, le pronom personnel   leur  est invariable. Devant un nom, s’il est

 pluriel, on accorde le déterminant possessif  leurs : « leurs besoins ».Les adverbes en -ment  s’écrivent -amment , s’ils sont dérivés d’un adjectif en -ant . C’estle cas de l’adverbe suffisamment , dérivé de l’adjectif  suffisant .

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 51/155

Sujet 4 | Cor

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Maintenant que nous étions arrivés sur l’île d’Ellis d’Island, il nous fallait désormarejoindre au plus vite le vieux continent qu’est l’Amérique, mais nous ne savions pacomment nous y prendre. À notre grande surprise, nous vîmes des gens se diriger veun bateau. Je devinai qu’il s’agissait d’un bateau chargé d’effectuer les liaisons martimes entre l’île et la ville de New York. Notre voyage était loin d’être fini, il fallaencore être patients et courageux. Nous montâmes sur le bateau et rapidement nouaccostâmes à proximité du centre-ville de New York. Émerveillés et impressionné

nous levâmes tous les yeux vers ces immeubles, ces géants de pierre et de fenêtres, qus’évertuaient à fendre les nuages. Nous nous sentions minuscules au milieu de cetforêt de buildings, à l’architecture étonnante. Cela contrastait nettement avec les masons basses et rustiques dans lesquelles nous vivions en Italie ! Les ruelles pittoresqude notre pays natal laissaient place à de grands boulevards où grouillaient une multtude de gens, tous pressés et bien habillés. Je rougis de honte : nous étions sales et novêtements usés témoignaient de notre pauvreté.

 Nous étions aussi faibles et terrassés par la fatigue : il fallait à tout prix que nous trovions de quoi nous nourrir. Quelques mètres plus loin, nous aperçûmes un parc et de

 bancs. Nous nous installâmes. De la pelouse verdoyante, des arbres centenaires, deécureuils peu farouches. Je me sentis alors soulagée. Domenico partit à la recherchde nourriture tandis que d’autres s’affalèrent sur les pelouses. Pour ma part, je m’asssur un banc et je contemplai cet étrange havre de paix, situé à deux pas du tumulte dla ville. J’étais fascinée. Domenico revint et nous dévorâmes les quelques croûtons d

 pain qu’il avait trouvés au détour d’une poubelle. La nuit tombait doucement et noudécidâmes de dormir dans le parc. Je m’apprêtais à m’endormir lorsque j’entendis dchiens aboyer et des voix aux accents rauques. Les gardiens du parc s’avancèrent venous. Je compris, au ton menaçant qu’ils employaient, que nous n’étions pas les bien

venus. Dans la panique, nous nous levâmes et nous quittâmes le parc. Je me souviendrtoute ma vie de la frayeur que j’ai ressentie au cours de cette nuit.Dans la pénombre, nous nous dirigeâmes tant bien que mal vers les bords de l’HudsoMalgré la faim qui nous tenaillait le ventre, nous nous installâmes sous un pont et nounous endormîmes rapidement. Le lendemain, nous errions dans la ville, sans savoir oaller ni que faire. Domenico avait évoqué l’existence d’un quartier dans lequel vivaiede nombreux Italiens et nous avions convenu qu’en l’état actuel des choses la meilleusolution était de nous y rendre. Malgré mon extrême lassitude, je décidai de deman

der notre chemin à une passante. Quelle chance nous eûmes ! Cette jeune femme éta

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 52/155

Sujet 4 | Corrigé

italienne et elle avait migré aux États-Unis, quelques années auparavant. Elle était heu-reuse de pouvoir nous aider. Elle nous emmena dans le quartier italien : c’est là qu’ellevivait avec le reste de sa famille. Elle nous accueillit chez elle chaleureusement et nous

 proposa de rester autant que nous le souhaitions. Malgré la difficulté du voyage et lesconditions dans lesquelles nous arrivâmes, je n’oublierai jamais l’émerveillement que

 j’ai ressenti lorsque je suis arrivée à New York.

Sujet de réflexion

Le monde d’aujourd’hui se caractérise par la rapidité, la compétitivité, la consomma-tion et la communication, ce qui ne laisse guère de place a priori au rêve, à l’imagina-tion et au désir de créativité. L’existence quotidienne, à la fois trépidante et monotone,

 permet difficilement d’envisager un ailleurs qui fasse rêver, même si la mondialisationnous ouvre virtuellement toutes les frontières.

En premier lieu, les individus ont peu de temps et de disposition d’esprit pour envisager un ailleurs qui fasse rêver. En effet, notre travail monopolise une grande partie de notreénergie physique, intellectuelle et psychologique. Il s’avère alors difficile de trouver letemps de rêver à un ailleurs idyllique, d’envisager un départ vers un pays lointain auxrivages paradisiaques, réservé, semble-t-il, aux cartes postales des agences de voyages.Par exemple, lorsque j’interroge mon père sur la possibilité pour la famille d’envisager 

un nouveau départ dans un pays lointain, il me répond toujours qu’il travaille trop etqu’il n’a pas le temps d’y penser.

Par ailleurs, je suis convaincu que les difficultés économiques actuelles engendrent unemorosité, et parfois une souffrance, incompatibles avec l’idée d’un ailleurs. De fait,s’autoriser à envisager un ailleurs, ou l’espérer, c’est se projeter de manière positivedans l’avenir. Or, il est impossible, pour certains, de penser ainsi. En effet, les gensqui sont au chômage, qui peinent à payer leur loyer et leurs charges ou qui gagnent unsalaire insuffisant ont pour seul objectif de vivre, voire de survivre. Économiquementet psychologiquement, il semble donc difficile pour eux d’opérer une telle projection.

Ainsi, ma mère qui travaillait chez Virgin Megastore a été licenciée récemment. Ellese bat tous les jours pour retrouver un emploi et nous devons désormais vivre sur leséconomies qu’elle avait consacrées à nos vacances. Je doute fortement que sa situation

 personnelle et professionnelle l’encourage à rêver d’un nouveau départ dans un paysétranger.

Enfin, aujourd’hui, les gens semblent davantage vivre dans un monde virtuel que dansun monde réel. C’est le nouveau monde, l’ailleurs moderne. Les hommes ne peuvent

 plus rêver à un ailleurs car ils sont submergés par leurs échanges sur Facebook et

 perdent leur temps à surfer sur le web. Or, paradoxalement, de telles activités anni-

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 53/155

Sujet 4 | Cor

hilent toute aspiration à un ailleurs. Par exemple, mon meilleur ami passe au moindeux heures tous les soirs à jouer à  Call of Duty et il est en contact permanent aveses amis via Skype et Facebook. Quand je lui parle de mon désir d’aller dans un pay

étranger qui me fait rêver, comme l’Australie, il se moque de moi. Il considère qu’il edéjà dans un ailleurs ; il se complaît, en fait, dans une virtualité rassurante alors que départ pour un pays étranger nécessite un vrai courage, des efforts d’adaptation à unnouvelle langue et à des coutumes que l’on ne connaît pas, une volonté de réussir.

En définitive, le monde dans lequel nous vivons ne laisse guère l’opportunité auhommes d’envisager un ailleurs qui fasse rêver. Il faut que l’action relaie nécessarement le rêve et que le désir de partir soit motivé par un projet cohérent et une authentique volonté de construire sa vie. Ainsi ce désir d’ailleurs sortira des clichés et derêveries stériles pour redevenir le moteur de l’action des hommes sur le monde.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 54/155

Su jet 5

Guyane, Guadeloupe, Martinique, juin 2013

Texte

Cette scène se situe au tout début du roman.

Il était une fois cinq soldats français qui faisaient la guerre parce que les chosessont ainsi.Le premier, jadis aventureux et gai, portait à son cou le matricule 2124 d’un bureaude recrutement de la Seine. Il avait des bottes à ses pieds, prises à un Allemand etces bottes s’enfonçaient dans la boue, de tranchée en tranchée, à travers le laby-5

rinthe abandonné de Dieu qui menait aux premières lignes 1.L’un suivant l’autre et peinant à chaque pas, ils allaient tous les cinq vers les pre-mières lignes, les bras liés dans le dos. Des hommes avec des fusils les condui-saient, de tranchée en tranchée – floc et floc des bottes prises à un allemand –, versles grands reflets froids du soir par-delà les premières lignes, par-delà le cheval10

mort et les caisses de munitions perdues, et toutes ces choses ensevelies sous laneige.Il y avait beaucoup de neige et c’était le premier mois de 1917 et dans les premiers

 jours.

Le 2124 avançait dans les boyaux 2 en arrachant, pas après pas, ses jambes de la15

 boue et parfois l’un des bonshommes l’aidait en le tirant par la manche de sa vieillecapote, changeant son fusil d’épaule, le tirant par le bras de sa capote raidie, sansun mot, l’aidant à soulever une jambe après l’autre hors de la boue.Et puis des visages.Il y avait des dizaines et des dizaines de visages, tous alignés du même côté dans20

les boyaux étroits et des yeux cernés de boue fixaient au passage les cinq soldatsépuisés qui tiraient tout le poids de leur corps en avant pour marcher, pour aller plusloin vers les premières lignes. Sous les casques, dans la lumière du soir par-delà

les arbres tronqués, contre les murs de terre perverse, des regards muets dans descernes de boue qui suivaient un instant, de proche en proche, les cinq soldats aux25

 bras liés avec de la corde.Lui, le 2124, dit l’Eskimo, dit aussi Bastoche, il était menuisier, au beau tempsd’avant, il taillait des planches, il les rabotait, il allait boire un blanc sec entredeux placards pour cuisine – un blanc chez Petit Louis, rue Amelot, à Paris –, ilentourait chaque matin une longue ceinture de flanelle autour de sa taille. Des tours30

1. Premières lignes : les soldats qui sont les plus exposés.2. Boyaux : fossés étroits et sinueux qui mettent en communication les tranchées.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 55/155

Sujet 5 | Éno

et des tours et des tours. Sa fenêtre s’ouvrait sur des toits d’ardoise et des envols de pigeons. Il y avait une fille aux cheveux noirs, dans son lit, qui disait – qu’est-cequ’elle disait ?

Attention au fil3

.Ils avançaient, la tête nue, vers les tranchées de première ligne, les cinq soldats35

français qui faisaient la guerre, les bras liés avec de la corde détrempée et raidiecomme le drap de leur capote, et sur leur passage, quelquefois, une voix s’élevait,une voix tranquille, jamais la même, une voix neutre qui disait attention au fil.Il était menuisier, il était passé en conseil de guerre pour mutilation 4 volontaire,on avait trouvé des morsures de poudre sur sa main gauche blessée, on l’avait40

condamné à mort. Ce n’était pas vrai. Il avait voulu arracher de sa tête un cheveu blanc. Le fusil, qui n’était même pas le sien, était parti tout seul, parce que de la

mer du Nord aux montagnes de l’Est, depuis longtemps, les labyrinthes creusés par les hommes n’abritaient plus que le diable. Il n’avait pas attrapé le cheveu blanc.

Sébastien Japrisot, Un long dimanche de fiançailles, 1991.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 points Répondez en ayant soin de rédiger des phrases complètes. Recopiez fidèlement le numéro des questions et traitez-les dans l’ordre du questionnaire.

1  Où se déroule la scène ? Relevez trois citations du texte qui vous permettent drépondre.

Repérez et relevez les mots qui évoquent un lieu (nom propre, nom commun). Ceindices sont répartis dans l’ensemble du texte.

2  À quel événement historique le texte fait-il référence? Justifiez votre réponse ecitant le texte.

Repérez et relevez les mots qui évoquent une date, une époque, un mois. Ces indictemporels sont répartis dans l’ensemble du texte.

3. Les soldats font référence aux mines que les Allemands ont laissées sur le champ de bataille.4. Mutilation : blessure grave affectant le corps.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 56/155

Sujet 5 | Énoncé

3  « Il était une fois cinq soldats français qui faisaient la guerre parce que les chosessont ainsi. » (l. 1)Dans cette phrase complexe, donnez la nature de chaque proposition et la fonction des

 propositions subordonnées.Une subordonnée est introduite par un mot subordonnant : conjonction de subor-dination, mot interrogatif (conjonction, adverbe, pronom, déterminant), mot relatif (pronom, adverbe). Repérez les mots subordonnants de cette phrase. Identifiez-les.De quoi dépendent ces subordonnées ? D’un verbe ? D’un nom ? Une subordonnéerelative complète un nom antécédent, une subordonnée conjonctive peut être com-

 plément circonstanciel (de condition, conséquence, but, opposition, cause, temps,etc.).

4  D’après les informations données par le texte, présentez en quelques lignes lesconditions de vie des soldats.

Repérez et relevez les mots qui évoquent les conditions de vie des soldats. Ces in-dices sont répartis dans l’ensemble du texte.

5   a) Quel est le temps verbal dominant dans le texte ? b) Dans le troisième paragraphe, quelle est la valeur du temps verbal utilisé ?

a) Pour identifier un temps, on observe la terminaison, la présence éventuelle d’unsuffixe ; on définit aussi le contexte dans lequel ce temps est employé : ici, il s’agit

d’un roman.b) Chaque temps possède une ou plusieurs valeurs ; par exemple, le passé simpleemployé dans un récit exprime des éléments de premier plan, qui se succèdent etfont progresser l’histoire.

6  « Le 2124 avançait dans les boyaux [...] et parfois l’un des bonshommes l’aidait[...], changeant son fusil d’épaule [...]. » (l. 15)Comparez l’expression soulignée avec celle de la phrase suivante et expliquez sa signi-fication dans chacune des phrases : « Pour plaire à ses électeurs, le politicien a changéson fusil d’épaule ».

Un mot ou une expression peuvent avoir un sens propre et un sens figuré. Comparezces les deux phrases, leur contexte (guerre et élections politiques). Qui porte un vraifusil sur l’épaule ?

7  « On avait trouvé des morsures de poudre sur sa main gauche blessée, on l’avaitcondamné à mort. » (l. 40)Quel est le temps verbal utilisé ? Justifiez son emploi.

Chaque temps possède une ou plusieurs valeurs ; par exemple, le passé simple em-

 ployé dans un récit exprime des éléments de premier plan, qui se succèdent et font

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 57/155

Sujet 5 | Éno

 progresser l’histoire. En général, un temps composé s’emploie avec un temps simp pour situer les événements dans le temps, les uns par rapport aux autres.

8  Relisez attentivement le passage qui s’étend de « Lui, le 2124, dit l’Eskimo...

 jusqu’à « qu’est-ce qu’elle disait ? » et le dernier paragraphe.Sans recopier le texte, racontez l’histoire du personnage à partir des informations founies par le narrateur.

Relisez les passages indiqués. Repérez et relevez les informations concernant le mtricule 2124. Résumez son histoire en vous servant de ces informations. Rétablissl’ordre chronologique. Ne recopiez pas les passages du texte.

9  « Il avait voulu arracher de sa tête un cheveu blanc » (l. 41) : précisez la fonctiogrammaticale du groupe de mots souligné.

Faites l’analyse logique de cette phrase : sujet ? verbe ? complément(s) ? Observles verbes, la place du groupe de mots souligné. De quel verbe dépend-il ? Rappeun verbe intransitif se construit sans complément d’objet (il dort) ; un verbe transitse construit avec un complément d’objet direct ou indirect.

10  Dans un paragraphe de plus de cinq lignes, expliquez la manière dont l’auteu présente la guerre dans ce texte.

Relisez le texte et vos réponses aux questions 4 et 8. L’auteur porte-t-il un regard psitif ou négatif sur la guerre ? Repérez et relevez des passages du texte pour justifivotre réponse (les premières et les dernières lignes, par exemple).

Réécriture

4 points

Réécrivez ce passage en remplaçant le pronom « il » par celui de la 1re personndu singulier et en mettant le premier verbe au présent. Effectuez toutes les modifications nécessaires.

Il était menuisier, il était passé en conseil de guerre pour mutilation volontaire,

on avait trouvé des morsures de poudre sur sa main gauche blessée, on l’avaitcondamné à mort. Ce n’était pas vrai. (l. 39)

Effectuez les deux transformations :

 – le passage de « il » à « je » implique de modifier l’accord du verbe, la personne ddéterminant possessif (« sa main »), le pronom personnel complément (« l’avacondamné ») ;

 – le changement de temps du premier verbe (« était »), de l’imparfait au présen

implique cependant de respecter la chronologie des événements marquée dans

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 58/155

Sujet 5 | Énoncé

texte par l’emploi du temps simple (imparfait) et du temps composé (plus-que- parfait). Quels temps allez-vous employer avec le présent ?

Dictée

6 points

Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D’abord, — parce qu’il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui luia déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. — S’il ne s’agissait que de cela, la prison

 perpétuelle suffirait. À quoi bon la mort ? Vous objectez qu’on peut s’échapper d’une prison ? Faites mieux votre ronde.

Pas de bourreau où le geôlier suffit.Mais, reprend-on, — il faut que la société se venge, que la société punisse. — Nil’un, ni l’autre. Se venger est de l’individu, punir est de Dieu.La société est entre deux. Le châtiment est au-dessus d’elle, la vengeance au-dessous. Rien de si grand et de si petit ne lui sied. Elle ne doit pas « punir pour se venger » ; elle doit corriger pour améliorer.

Victor Hugo, Le Dernier Jour d’un condamné, 1829.

 Note : il est important de préciser aux élèves toute la ponctuation, tirets compris.

Deuxième partie : rédaction

15 pointsVous traiterez au choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Avant d’être exécuté, le personnage au matricule 2124 écrit une lettre d’adieu àsa femme pour lui expliquer les raisons de sa condamnation à mort et lui fairepartager ce qu’il ressent. Écrivez cette lettre. Votre texte comportera au moinsdeux pages.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « avant

d’être exécuté », « le personnage au matricule 2124 », « lettre d’adieu », « sa

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 59/155

Sujet 5 | Éno

femme », « expliquer les raisons de sa condamnation à mort », « partager ce quressent ».Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Écrivez cette lettre

Il faut donc respecter : – le cadre spatio-temporel : janvier 1917, la guerre, les tranchées ; – le genre de la lettre : la forme (en-tête, formules d’ouverture et de clôture) ; – l’emploi de la première et de la 2e  personne du singulier, « lettre d’adieu à

femme » ; – l’intention : expliquer les raisons de sa condamnation à mort, faire partager s

sentiments et impressions ; – les temps de la lettre (par exemple présent et passé composé comme principau

temps);

 – le nombre de pages imposé (« deux pages »).Étape 3. Trouvez des idées : narration des événements (mutilation volontaire, coumartiale, condamnation, exécution proche), expression des sentiments et des im

 pressions (amour de sa femme, regrets, horreur de la guerre, peur de la mort, etc.Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – formules d’ouverture de la lettre (lieu, date, destinataire) ; – exposé de son sort, récit des événements (mutilation, jugement, condamnation – explications : les raisons de son geste ;

 – sentiments et impressions : insérez-les dans les différentes parties de la lettre ; – formule de clôture : adieux à sa femme.

Étape 5. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes partide la lettre.Étape 6. Relisez-vous.

Sujet de réflexion

Vous êtes l’avocat du personnage au matricule 2124 : vous le défendez danun discours adressé aux juges en produisant au moins trois arguments illustréd’exemples.Votre texte comportera au moins deux pages.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « l’avocdu personnage », « vous le défendez », « discours adressé aux juges ». Le thème eun procès militaire (cour martiale).Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « avocat », « défendez

« un discours adressé aux juges ». Définition de « plaidoirie » : exposé visant

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 60/155

Sujet 5 | Énoncé

défendre un accusé. Il faut donc respecter :

 – le genre de la plaidoirie : le développement organisé, avec sa progression, sesexplications et ses arguments, ses exemples, l’adresse aux juges ;

 – la visée de l’avocat : défendre l’accusé devant les juges ; – le temps de l’argumentation : le présent et les temps qui s’articulent avec lui ; – le nombre de pages imposé (« deux pages »).

Étape 3. La thèse est ici donnée par le sujet : la défense du soldat accusé de mutila-tion volontaire, pour éviter la peine de mort.Étape 4. Trouvez des idées et des arguments pour expliquer, justifier le geste dusoldat : le désespoir, l’horreur de la guerre, la peur, les conditions dans les tranchées,ses états de service, des circonstances atténuantes, appel aux sentiments des juges,etc.Étape 5. Établissez le plan de votre argumentation.

 –   L’introduction présente le chef d’accusation et la stratégie de défense de l’avo-cat. Passez une ligne avant le développement.

 –  Le développement expose la défense, soutenue par au moins trois arguments ettrois exemples. Un paragraphe développe un argument. Utilisez des modalisa-teurs de certitude (il est évident que, j’affirme, incontestablement ...), des figuresde style comme la gradation, l’énumération, les fausses questions (ou questionsrhétoriques) ou le vocabulaire positif, mélioratif, affectif. Passez une ligne avant

la conclusion. –  La conclusion appelle les juges à la clémence à l’égard de l’accusé.

Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (saut de ligne, retour à la ligne).Étape 7. Relisez-vous en corrigeant d’éventuelles erreurs (orthographe, syntaxe,

 ponctuation).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 61/155

Sujet 5 | Cor

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1  La scène se déroule sur le front de la guerre de 14-18, dans les tranchées (« dtranchée en tranchée » (l. 5), près des « premières lignes » (l. 6), « dans les boyaux(l. 15)).

2  Le texte fait référence à la Première Guerre mondiale (« Il était une fois cinq soldafrançais qui faisaient la guerre » (l. 1) ; nous sommes dans « le premier mois de 191et dans les premiers jours » (l. 13)).

3  « Il était une fois cinq soldats » est une proposition principale ; « qui faisaient guerre » est une proposition subordonnée relative, épithète de « soldats » ; « parce qules choses sont ainsi » est une proposition subordonnée circonstancielle, complémencirconstanciel de cause de « faisaient la guerre ».

4  Les conditions de vie des soldats sont extrêmement difficiles, très pénibles : ivivent dans la boue (l. 5), ils peinent à se déplacer ; il fait froid (« grands reflets froids(l. 10) ; « toutes ces choses ensevelies sous la neige » (l. 11) ; « beaucoup de neige(l. 13)) ; ils sont trempés, épuisés, obligés de porter des bottes prises à l’ennemi car imanquent de tout (l. 4). Autour d’eux c’est le chaos : « le cheval mort et les caisses d

munitions perdues » (l. 10).5   a) Le temps dominant est l’imparfait de l’indicatif.

 b) L’imparfait sert à décrire la scène, comme une sorte de tableau présentant les pesonnages en train de marcher. C’est l’arrière-plan de cette histoire qui se met peu à peen place car nous sommes au début du roman.

6  Quand le soldat change son fusil d’épaule, il fait passer son arme de l’épaule gauchà l’épaule droite, par exemple ; c’est le sens propre de cette expression. Quand le polticien change son fusil d’épaule, il change d’attitude, d’opinion ; c’est le sens figuré

7  Ces verbes sont conjugués au plus-que-parfait de l’indicatif ; ce temps permet retour en arrière en rapportant des faits antérieurs à ceux exprimés à l’imparfait.

8  Avant la guerre, le soldat au matricule 2124, surnommé l’Eskimo, et aussi Bastochétait menuisier. Il vivait à Paris, avec une jeune fille aux cheveux noirs ; la fenêtre de schambre donnait sur les toits. Chaque matin il mettait une longue ceinture de flanellautour de sa taille et partait au travail. Il taillait des planches, les rabotait, fabriquait demeubles de cuisine. Il fréquentait un petit bar, rue Amelot, où il buvait du vin blanc. était heureux. Maintenant, en janvier 1917, sur le front, il a été condamné à mort pou

mutilation volontaire et va être exécuté.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 62/155

Sujet 5 | Corrigé

9  La fonction du groupe de mots « un cheveu blanc » est complément d’objet directdu verbe arracher.

10  L’auteur présente la guerre de manière réaliste ; dans cette scène, il montre les

conditions épouvantables des soldats dans les tranchées : la boue, le froid, l’humidité, laneige, le chaos des animaux morts, des caisses de munitions perdues, des arbres déchi-quetés, l’épuisement. Parfois on note une pointe d’humour : la phrase d’ouverture estcelle des contes mais le monde décrit et l’histoire racontée n’ont rien de merveilleux ;l’onomatopée « floc et floc » traduit de manière amusante la difficulté de marcher dansla boue. Enfin, le portrait du menuisier avant la guerre comporte aussi une pointe d’hu-mour dans la façon de mêler son travail, la fréquentation du bar, la manière d’enrouler la ceinture de flanelle, ou encore les causes de sa blessure sur le front. Ce mélange deregistres fait mieux ressortir l’horreur de la guerre, le tragique des condamnations àmort pour mutilation volontaire, l’inhumanité de ces situations.

Réécriture

Je suis menuisier, je suis passé en conseil de guerre pour mutilation volontaire, ona trouvé des morsures de poudre sur  ma  main gauche blessée, on m’a condamné àmort. Ce n’est pas vrai.

Dictée

De nombreux verbes sont au présent de l’indicatif ; au pluriel, les terminaisons sont lesmêmes pour tous (-ons, -ez, -ent  ou -ont ) ; au singulier, elles varient (-e, -es, -e/ -s, -s,-t  ou pas de terminaison/ -x, -x, -t ) : « ceux qui jugent et qui condamnent » (l’accord sefait avec le pronom pluriel « ceux », antécédent du relatif « qui »), « ceux qui disent »,« il importe », « vous objectez », « on peut », « vous ne croyez pas », « osez-vous »,« le geôlier suffit », « reprend-on » (terminaison d  même si vous entendez t-on avec laliaison), « il faut », « se venger est »/ « punir est » (les infinitifs sont sujets du verbe).Deux verbes sont au présent du subjonctif : « il faut que la société se venge, que la

société punisse ».Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’une préposition («  de  retran-cher ») ou d’un autre verbe (« pourrait luinuire»,«on peut s’échapper », « osez-vousavoir »). Remplacez les verbes en -er  par un verbe en -ir  pour savoir s’ils sont à l’in-finitif : de retrancher/ de raccourcir, on peut s’échapper/ on peut partir.Quelques mots ont une orthographe souvent source d’erreurs : « nécessaire »,« d’abord », « parce que », « déjà » (deux accents : un aigu et un grave), « suffi-rait », « objectez », « s’échapper », « mieux », « croyez » (attention au y), « barreaux »

(pluriel en x), geôlier.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 63/155

Sujet 5 | Cor

Orthographiez correctement les homonymes : ceux qui/ se venger, nui (participe pasde«nuire»)/la nuit , a (verbe avoir )/ à (à quoi bon, à la solidité), cela (ceci, cela)/ ceuxlà, où (relatif)/ ou (conjonction de coordination), et  (conjonction de coordination)/ e

(verbe « être »).

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Quelque part sur le front de l’Est, 8 janvier 191

Mon aimée,

Lorsque tu liras cette lettre, j’aurai quitté ce monde. Je suis terrorisé à cette idée, mocorps est secoué de tremblements et de frissons glacés, mon estomac se tord de douleumais là-haut je connaîtrai enfin la paix, car ici c’est un véritable enfer, sans espoir dsalut. Ce n’est que ténèbres, désolation et mort. L’eau, la boue, les rats, la crasse, leexplosions mais aussi le terrible silence... La guerre n’est qu’une boucherie, un horribcarnage. Les hommes ont été abandonnés de Dieu, désormais le Diable règne en maîtdans ces tranchées. Quiconque n’a pas vécu ce cauchemar ne peut pas comprendre c

que je ressens.Demain, à l’aube, ils viendront me chercher pour me fusiller. Avec quatre de mes camarades d’infortune. « Pour l’exemple ! », ils ont dit, les juges de la cour martial« Pour mutilation volontaire ». Nous nous sommes soustraits à notre « devoir de sodat » car nous nous sommes « délibérément mutilés ». Moi, j’ai tiré à bout portansur ma main gauche, pour ne plus pouvoir tenir mon fusil, mettre en joue et faire feLes autres se sont coupé l’index de la main droite : ils ne peuvent plus appuyer sula gâchette. Depuis des semaines et des semaines, je n’avais qu’une idée en tête, efinir avec cette guerre, avec ce carnage. Avec cette peur au ventre, qui te tord les tripe

quand tu entends les Allemands creuser leurs tunnels pour faire sauter nos positionQuand le lieutenant lance le signal de l’attaque et qu’il faut bondir hors de la tranchésous le feu des mitrailleuses ennemies. La peur de te revenir estropié, avec un bras oune jambe en moins, ou, pire encore, la mâchoire emportée par un obus.Je ne supportais plus de voir ton image s’éloigner, ton visage s’estomper, d’oublier timbre de ta voix. La guerre m’a volé tout ça. La souffrance, l’angoisse, le chagrinl’écœurement ne se taisent plus.Tu rêvais peut-être d’accueillir un héros à la fin de cette guerre, désormais tu ne sera

 plus que la femme d’un lâche, d’un salaud. Je m’en veux de t’infliger ce déshonneu

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 64/155

Sujet 5 | Corrigé

Mais tu es jeune et belle, refais ta vie, ne porte plus ce nom de l’indignité. Sois enfinheureuse. Mais je t’en supplie, ne m’oublie pas, ne m’efface pas complètement de tamémoire ni de ton cœur. Laisse briller une toute petite lueur, pour celui qui ne voulait

 pas que la bête immonde l’emporte sur l’homme de bien car, heureusement, tu ne vois pas ce dont les hommes sont capables.Adieu, mon aimée. Ne pleure pas. Le plus difficile n’est pas cette condamnation à mortmais ton absence. Ne plus te voir, ne plus t’entendre, ne plus sentir ton parfum, ne pluscaresser tes cheveux de soie... C’est cela mourir, mon amour.

Adieu pour toujours.

Ton mari, qui t’a aimée jusqu’à son dernier souffle...

Sujet de réflexion

Messieurs les juges,

Cette cour martiale doit statuer aujourd’hui sur le sort de ce soldat, accusé de mutilationvolontaire. Certes, c’est une accusation très grave, passible de la peine de mort entemps de guerre. Mais, je vous en conjure, vous devez lui accorder des circonstancesatténuantes.

Vous devez prendre en compte ses états de service. Durant ces trois années de guerre, il

a participé avec courage à la bataille de la Marne en septembre 1914. Il a été blessé dansla Somme, lors d’une patrouille de nuit, en sauvant son lieutenant pris dans les barbeléset en le ramenant dans nos lignes. Pourtant, il n’a reçu aucune citation ni décoration

 pour cet acte de bravoure. Sa conduite a toujours été exemplaire selon ses supérieurseux-mêmes, il a toujours obéi aux ordres, jusqu’à cet acte de folie. Je ne vous demande

 pas d’effacer ce moment d’égarement mais de réparer une injustice en prononçant unesanction clémente.Car, oui, c’est bien une bouffée de folie qui l’a poussé à commettre cet acte insensé.Pensez à ce qu’il a vécu, enduré ces dernières semaines ! À ce qu’ils ont vécu, puisque

 plusieurs de ses camarades n’ont pas résisté non plus à la terrible pression des combatsintenses qui se sont déroulés dans la région. Attaques, contre-attaques successives,nuit et jour, pour s’emparer de la colline de Blaches, position éminemment stratégiquesi l’on en croit l’état-major. Mon client a vu mourir à ses côtés bon nombre de sescompagnons d’armes, dans des conditions atroces, sous le fracas des obus, sous lecrépitement des mitrailleuses lourdes. Ces positions ont été pilonnées des jours entiers

 par l’artillerie allemande mais aussi l’artillerie française. Dans ce déluge de feu, de boue, qui peut affirmer avec certitude qu’il aurait résisté ? Ce soldat voulait que ça

s’arrête. Il a prévenu ses supérieurs que ses nerfs allaient lâcher mais l’a-t-on écouté ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 65/155

Sujet 5 | Cor

A-t-on entendu son cri d’alarme, son appel à l’aide ? Non. Non, car il fallait reprendcette colline aux Allemands, quel qu’en soit le prix ! Sa responsabilité est-elle entièou est-elle partagée par ceux qui sont demeurés sourds ?

Enfin, réfléchissez aux conséquences de votre décision sur le moral de nos troupeCroyez-vous qu’une sentence de mort sera exemplaire ? Pour l’exemple, on a fusillé dsoldats qui ont tenté de déserter. Les désertions ont-elles cessé ? Non. Pour l’exemplon a fusillé des soldats qui auraient pactisé avec l’ennemi le soir de Noël. Des rumeude fraternisation avec l’ennemi courent un peu partout sur le front en ce début d’année 1917. Les mutilations volontaires cesseront-elles avec l’exécution de ce pauvrmalheureux ? Vous savez parfaitement qu’elles continueront. En l’envoyant devant

 peloton d’exécution, vous faites disparaître le symptôme du mal, vous n’extirpez pala racine de ce mal profond.

Au moment de juger en votre âme et conscience, messieurs les juges, mettez toucela sur les plateaux de la balance, et vous verrez qu’il serait totalement injuste dle condamner à mort !

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 66/155

Su jet 6

 Amérique du Nord, juin 2013

Texte

Un vieil homme raconte comment, en compagnie d’hommes et de femmes de son villagede Nouvelle-Calédonie, il a été désigné par les autorités françaises pour représenter l’Océanie à l’Exposition coloniale de 1931, à Paris.

 Nous avons embarqué le 15 janvier 1931, sur le Ville de Verdun. Nous vivions sur le troisième pont, comme des passagers de dernière catégorie. Il faisait trop chaudle jour, trop froid la nuit, et plusieurs d’entre nous ont contracté la malaria 1 lors

d’une escale aux Nouvelles-Hébrides. Il y a eu trois morts, si mes souvenirs sontexacts, dont Bazit, un Kanak 2 albinos de Wé. L’équipage a jeté leurs corps à la5

mer sans nous laisser le temps de leur expliquer que l’on naît pour vivre avec lesvivants et que l’on meurt pour vivre avec les morts. Les morts ne peuvent vivre dansl’océan, ils ne peuvent pas retrouver leur tribu... Nous sommes arrivés à Marseilleau début du mois d’avril, sous la pluie. Des autocars militaires attendaient sur lequai de la Joliette pour nous conduire directement à la gare Saint-Charles. Je ne10

connaissais que la brousse de la Grande-Terre 3, et d’un coup je traversais l’unedes plus vastes villes de France... À l’époque, je n’étais jamais allé au cinéma.

J’avais mal aux yeux à force de les tenir ouverts pour ne rien perdre du spectacle !Les lumières, les voitures, les tramways, les boutiques, les fontaines, les affiches,les halls des cinémas, des théâtres... ». Parvenus à la gare, nous n’osions pas bouger.15

 Nous restions collés les uns aux autres, comme des moutons, effrayés par le bruit,les fumées, les râles de vapeur et les sifflements des locomotives. La fatigue m’aterrassé. Je n’ai presque rien vu du voyage, sauf un moment magique : un peu deneige qui tombait sur le Morvan 4. Je restais le plus près possible de Minoé 5. Ellem’était promise, et j’avais fait le serment à son père, le petit chef de Canala, de20

veiller sur elle.

À Paris, il ne subsistait rien des engagements qu’avait pris l’adjoint du gouverneur à Nouméa 6. Nous n’avons pas eu droit au repos ni visité la ville. Un officiel nous aexpliqué que la direction de l’Exposition était responsable de nous et qu’elle vou-lait nous éviter tout contact avec les mauvais éléments des grandes métropoles.25

1. Malalaria : maladie très contagieuse qui entraine de très fortes fièvres.2. Kanak  : peuple d’Océanie (appelé aussi « mélanésien »). Ce nom, en polynésien, signifie « homme ».3. Grande-Terre : nom de l’île principale qui constitue la Nouvelle-Calédonie.4. Morvan : région de Bourgogne.5. Minoé : nom féminin.6. Nouméa : capitale de la Nouvelle-Calédonie.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 67/155

Sujet 6 | Éno

 Nous avons longé la Seine, en camion, et on nous a parqués derrière des grilles,dans un village kanak reconstitué au milieu du zoo de Vincennes, entre la fosse auxlions et le marigot des crocodiles. Leurs cris, leurs bruits nous terrifiaient. Ici, sur 

la Grande-Terre, on ne se méfie que du serpent d’eau, le tricot rayé. Et encore... lesgamins s’amusent avec. C’est rare qu’il arrive à ouvrir sa gueule assez grand pour 30

mordre ! Au cours des jours qui ont suivi, des hommes sont venus nous dresser,comme si nous étions des animaux sauvages. Il fallait faire du feu dans des huttesmal conçues dont le toit laissait passer l’eau qui ne cessait de tomber. Nous devionscreuser d’énormes troncs d’arbres, plus durs que la pierre, pour construire des pi-rogues tandis que les femmes étaient obligées de danser le pilou-pilou à heures35

fixes. Au début, ils voulaient même qu’elles quittent la robe-mission 7 et exhibentleur poitrine. Le reste du temps, malgré le froid, il fallait aller se baigner et nager 

dans une retenue d’eau en poussant des cris de bêtes. J’étais l’un des seuls à savoir déchiffrer quelques mots que le pasteur 8 m’avait appris, mais je ne comprenais pasla signification du deuxième mot écrit sur la pancarte fichée au milieu de la pelouse,40

devant notre enclos : « Hommes anthropophages 9 de Nouvelle-Calédonie ».

Didier Daeninckx, Cannibale, 1998.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

Définissez bien les mots clés des questions : grammaire, figure de style, vocabulairanalyse et interprétation. Citez le texte en précisant les lignes.

1  Du début du texte à « de Wé. » (l. 5), l’auteur décrit les conditions dans lequelle

s’est déroulé le voyage en bateau. Quelles sont-elles ? Relevez trois indices dans c passage pour justifier votre réponse.

Relisez ce passage. Repérez et relevez les mots ou expressions caractérisant leconditions de la traversée en bateau, bonnes ou mauvaises.

7. Robe-mission : robe préconisée par les missionnaires, lorsqu’ils ont converti les Kanaks au christianisme.8. Pasteur  : prêtre chez les protestants.9. Anthropophages : qui mangent de la chair humaine (synonyme de « cannibales »).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 68/155

Sujet 6 | Énoncé

2   De « Il y a eu trois morts » (l. 4) à « leur tribu... » (l. 8)

a) Pour quelle raison l’équipage du navire a-t-il « jeté leurs corps à la mer » ? b) De quelle manière le narrateur perçoit-il ce geste ? Justifiez votre réponse.

Relisez le passage concerné.

a) Interrogez-vous. Pourquoi les cadavres ne sont-ils pas conservés sur le navire ?b) Repérez et relevez les mots qui expriment un jugement positif ou négatif sur lecomportement des marins vis-à-vis des Kanaks morts.

3   « Nous restions collés les uns aux autres, comme des moutons, effrayés par le bruit,les fumées, les râles de vapeur et les sifflements des locomotives. » (l. 16)

a) Relevez et identifiez la figure de style utilisée dans cette phrase.

 b) Expliquez-la : que met ainsi en valeur le narrateur ?a) Repérez et relevez le mot outil qui introduit une figure de style. Identifiez cettefigure et nommez-la.b) Identifiez les trois éléments qui constituent la figure de style. Analysez-les. Ex-

 pliquez le sens de cette figure.

4   En prenant appui sur le radical du participe passé « terrassé » (l. 18), expliquez lesens propre de ce mot, puis précisez son sens dans la phrase.

Un mot dérivé est construit avec un radical auquel on ajoute un préfixe (devant), un

suffixe (derrière) ou les deux. Repérez les différentes parties qui forment ce mot.Quel est le radical ?Expliquez le sens de « terrassé » en vous servant de votre analyse du mot et du sujetdu verbe.

5   « Les lumières, les voitures, les tramways, les boutiques, les fontaines, les affiches,les halls des cinémas, des théâtres... » (l. 14)

a) Quelle est la particularité grammaticale de cette phrase ? b) Quel effet est produit par la construction de cette phrase ?

a) Analysez la structure de cette phrase. Sa construction est-elle habituelle (sujet – verbe – complément) ? Que manque-t-il ?b) Une construction inhabituelle cherche à produire un effet. Relisez les lignes qui

 précèdent et suivent le passage concerné. Quel est l’état d’esprit du narrateur ?

6  « Je n’ai presque rien vu du voyage, sauf un moment magique : un peu de neigequi tombait sur le Morvan. » (l. 18) Expliquez le choix de l’adjectif « magique » par lenarrateur.

Un mot possède souvent un sens propre et un sens figuré. Définissez la situation du

narrateur dans ce passage. Déduisez-en le sens de « magique ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 69/155

Sujet 6 | Éno

7  « Elle m’était promise, et j’avais fait le serment à son père, le petit chef de Canalde veiller sur elle. » (l. 19)

a) Expliquez l’expression : « Elle m’était promise ».

 b) Qu’apprend-on dans cette phrase sur le caractère du personnage ?a) Un mot possède souvent un sens propre et un sens figuré. Définissez les relationentre le narrateur et Minoé. Déduisez-en le sens de « promise ».b) Appuyez-vous sur les informations données par le narrateur dans cette phras(« promise », « serment », « veiller sur elle ») pour identifier ses traits de caractèr

8  « Un officiel nous a expliqué que la direction de l’Exposition était responsable dnous et qu’elle voulait nous éviter tout contact avec les mauvais éléments des grandemétropoles. » (l. 23)

a) Comment sont rapportées les paroles de l’officiel ? Quelles caractéristiques grammaticales vous permettent d’identifier ce type de discours rapporté ?

 b) Que pensez-vous de l’explication avancée par l’officiel ?

a) Rappel : les paroles sont rapportées de trois manières : discours direct, indirecindirect libre. Chaque discours possède des caractéristiques propres : ponctuatioguillemets, temps verbaux, pronoms personnels, verbe introducteur. Observez et rlevez les caractéristiques de cette phrase pour identifier le type de discours rapportb) Repérez les paroles de l’officiel rapportées par le narrateur. Expliquez leur sen

9  Dans le passage de « Nous avons longé la Seine » (l. 26) à « Hommes anthrop phages » (l. 41), comment les Kanaks sont-ils traités ? Développez votre réponse evous appuyant sur des citations de ce passage.

Relisez entièrement la dernière partie du texte. Repérez et identifiez les champlexicaux qui évoquent le traitement infligé aux Kanaks (par exemple, « parqués »

10  Quelle image des Kanaks la direction de l’exposition veut-elle montrer ? Selovous, le narrateur correspond-il à cette image ? Développez votre réponse en prenaappui sur l’ensemble du texte.

Relisez le texte. Pour montrer comment la direction voit les Kanaks, servez-vounotamment de vos réponses aux questions 1, 3, 8 et 9, et du titre du livre.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 70/155

Sujet 6 | Énoncé

Réécriture

4 points

Réécrire le passage suivant à la 3

e

personne du pluriel et au féminin. Vous effec-tuerez toutes les modifications nécessaires.

« Parvenus à la gare, nous n’osions pas bouger. Nous restions collés les uns auxautres, comme des moutons, effrayés par le bruit, les fumées, les râles de vapeur et les sifflements des locomotives. La fatigue m’a terrassé. » (de (l. 15) à (l. 18))

Les verbes restent au pluriel mais passent à la 3e  personne et au féminin. Changezles pronoms personnels et indéfinis. Accordez les terminaisons verbales (verbes et

 participes passés) avec le nouveau sujet et le nouveau COD.

Dictée

6 points

Je me suis précipité sur les uniformes, les poings dressés. Ils n’attendaient quecela pour sortir leurs gourdins et me frapper sur les épaules, la tête. J’ai réussi àm’agripper à un des surveillants, à m’en servir comme d’un bouclier. J’avançaisen le tenant par la gorge. Je montrais les dents, comme ils nous avaient appris à le

faire pour impressionner les visiteurs. Ils avaient formé le cercle et riaient. — Mais c’est qu’il mordrait, le cannibale !L’un des gardiens s’était faufilé derrière moi, et quand j’ai pris conscience de sa

 présence, il était trop tard. La matraque s’est abattue sur ma nuque. Je suis tombésur les genoux, à demi assommé. J’ai rassemblé toutes les forces qui me restaient

 pour ne pas fermer les yeux.

Didier Daeninckx, Cannibale, 1998.

On précisera aux élèves que le narrateur est un homme. On écrira le nom propre autableau.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 71/155

Sujet 6 | Éno

Deuxième partie : rédaction

15 points

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Un journaliste a visité l’Exposition coloniale. Imaginez l’article qu’il rédige poudénoncer le traitement infligé aux Kanaks. Vous signerez votre article des intiales du journaliste (A. B.).

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet.Repérez et soulignez les mots clés : « un journaliste », « Exposition coloniale « dénoncer », « le traitement infligé aux Kanaks ».Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Imaginez l’article qurédige ». Il faut donc respecter :

 – le genre de la presse écrite : l’article, avec ses informations (qui ? quand ? oùquoi ? comment ? pourquoi ?) ;

 – la rédaction à la 1re personne du singulier, au passé composé et à l’imparfait (fairapportés), au présent (réactions, commentaires) ;

 – l’effet à produire : dénoncer ; – la signature du journaliste : initiales A. B. ; – le nombre de pages imposé (« deux pages »).

Étape 3. Trouvez des idées : compte rendu de la visite de l’Exposition colonia(pavillons de l’Exposition), déclenchement de la dénonciation (traitement infligaux Kanaks), sentiments et sensations.Qui d’autre que le journaliste peut aussi dénoncer la condition des Kanaks (visiteur

associations, etc.) ?Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – mise en place du compte rendu (lieu, moment, faits) ; – événement déclencheur de la dénonciation ; – expression des divers sentiments (surprise, indignation, colère, etc.), argumen

 pour condamner le traitement des Kanaks ; – conclusion sur l’expérience vécue par le journaliste.

Étape 5. Défendez votre thèse en utilisant des modalisateurs de certitud

(assurément , j’affirme, incontestablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans dout

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 72/155

Sujet 6 | Énoncé

emploi du conditionnel...), des figures de style comme l’hyperbole, l’énumération,les fausses questions (ou questions rhétoriques), le vocabulaire négatif, dépréciatif 

 pour affirmer votre point de vue, la ponctuation expressive (point d’exclamation,

 points de suspension).Étape 6. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes parties.Étape 7. Relisez-vous.

Sujet de réflexion

Selon vous, en quoi la rencontre d’une autre culture est-elle une expérience en-richissante ? Vous donnerez votre réponse selon un développement argumentéet organisé.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet.Repérez et soulignez les mots clés : « en quoi », « rencontre d’une autre culture »,« expérience enrichissante ».Le thème est notre enrichissement intellectuel, personnel grâce aux autres cultures.Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Selon vous », « votreréponse », « un développement argumenté et organisé ». Il faut donc respecter :

 – le genre argumentatif : le développement organisé, avec sa progression, ses ana-

lyses et ses arguments, ses exemples ; – le temps de l’argumentation : le présent et les temps qui s’articulent avec lui ; – le nombre de pages imposé (« deux pages »).

Étape 3. La thèse est ici donnée par le sujet : la rencontre d’une autre culture estune expérience enrichissante ; votre réponse doit expliquer en quoi, pourquoi c’estenrichissant pour vous.Étape 4. Trouvez des idées et des arguments pour développer la thèse proposée : ons’enrichit parce que l’on connaît d’autres pays, d’autres civilisations ; on développeses connaissances sur le monde, sur les hommes, sur la musique, etc.

Étape 5. Établissez le plan de votre argumentation :

 –   L’introduction présente le thème et la thèse proposée par le sujet. Passez uneligne avant le développement.

 –  Le développement expose votre réponse, soutenue par au moins trois argumentset trois exemples. Un paragraphe développe un argument. Utilisez des modalisa-teurs de certitude (il est évident que, j’affirme, incontestablement ...) ou de nuance( peut-être,   sans doute, emploi du conditionnel...), des figures de style commel’hyperbole, l’énumération, les fausses questions (ou questions rhétoriques) ou le

vocabulaire positif, mélioratif. Passez une ligne avant la conclusion.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 73/155

Sujet 6 | Éno

 –  La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant u bilan rapide.

Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (sauts de ligne, retours à la ligne).

Étape 7. Relisez-vous en corrigeant d’éventuelles erreurs (orthographe, syntax ponctuation).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 74/155

Sujet 6 | Corrigé

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1  Les conditions du voyage en bateau sont très difficiles, et même épouvantables,inhumaines : « Il faisait trop chaud le jour, trop froid la nuit » (l. 2) ; plusieurs Kanaks« ont contracté la malaria » (l. 3) ; « Il y a eu trois morts » (l. 4).

2   a) Les marins ont jeté le corps des Kanaks morts pour des raisons sanitaires : on ne peut conserver les cadavres sur le bateau car le risque de contagion est très grand ; par ailleurs il existe un usage chez les marins : les hommes qui trouvent la mort durant lanavigation ont la mer pour sépulture.

 b) Pour le narrateur, c’est un drame car les morts, dans sa culture et sa religion, doiventvivre avec les autres morts de leur tribu ; ils doivent reposer en terre et non pas dansl’océan.

3   a) La figure de style employée dans cette phrase est une comparaison : « comme desmoutons ».

 b) Le narrateur veut dire que lui et les autres membres de sa tribu se regroupent commele font les moutons d’un troupeau sous l’effet de la peur provoquée par la découvertede ce monde inconnu. C’est un comportement grégaire.

4  Dans ce participe passé, on relève le radical  terre ; « terrassé » signifie donc dansson sens propre jeté à terre avec violence. Dans le texte, le participe signifie  abattu

 physiquement  par la fatigue, extrêmement fatigué.

5   a) Cette phrase est non verbale ; c’est une phrase nominale. b) Cette phrase nominale produit un effet d’accumulation car elle énumère tous leséléments du paysage de Marseille que découvrent successivement le narrateur et sescompagnons. Ils gardent leurs yeux ouverts pour tout voir de cette grande ville deFrance.

6  Le narrateur emploie l’adjectif « magique » car l’apparition de la neige est un mo-ment étonnant, merveilleux ; il n’a jamais vu la neige tomber, cette chute est une sortede phénomène surnaturel, qui l’enchante.

7   a) Minoé a été promise au narrateur, c’est-à-dire qu’elle est sa fiancée : son père a promis qu’elle l’épouserait. b) Le narrateur est fidèle à son serment, à la parole donnée au père de Minoé ; il semontre aussi protecteur, courageux pour affronter ce monde totalement inconnu.

8   a) Les paroles de l’officiel sont rapportées au discours indirect ; les marques de ce

discours sont le verbe « expliquer » qui introduit les paroles, la conjonction de subordi-

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 75/155

Sujet 6 | Cor

nation « que » (« qu’ ») qui introduit la subordonnée comportant les paroles, l’emplodu pronom personnel « nous » et la concordance des temps. Les verbes des subodonnées sont au passé car ils dépendent du verbe de la principale conjugué au pass

composé (« a expliqué »). b) L’explication de l’officiel est un mauvais prétexte ; en effet, la direction prétend vouloir assurer la sécurité des Kanaks, préserver leur état naturel et bon de toute mauvaiinfluence, du mal que l’on rencontre dans les grandes villes. La responsabilité de direction serait engagée s’il leur arrivait quelque chose dans Paris. En réalité, elle veles parquer dans le zoo de Vincennes comme des animaux sauvages, les montrer auvisiteurs comme des sortes de monstres, des anthropophages. Elle ne les considèr

 pas comme des représentants de l’Océanie à l’Exposition coloniale mais comme unattraction de zoo.

9  Dans ce passage, les Kanaks son traités comme des animaux sauvages qu’il fau« dresser » (l. 31) ; on les a enfermés comme des bêtes fauves (« parqués derrière degrilles » (l. 26)). On les oblige à travailler devant les visiteurs du zoo, à vivre dans dconditions très pénibles, à se baigner et nager dans une eau glacée (l. 37), à pouss« des cris de bêtes » (l. 38).

10  La direction de l’exposition souhaite montrer les Kanaks comme des bêtes sauvages, des cannibales, qui vivent à moitié nus, dans une sorte d’état naturel, n’ont pade langage articulé mais poussent cris d’animaux. Le narrateur ne correspond absolu

ment pas à cette fausse image ; il éprouve des sentiments, possède une culture et detraditions, une religion, des rites funéraires ; il est également curieux car il cherchedécouvrir ce monde inconnu. Il a appris à lire le français même s’il ne déchiffre ni ncomprend tous les mots, comme « anthropophages » par exemple. C’est un hommcivilisé, respectueux de son serment, qui réfléchit et analyse.

Réécriture

Parvenues à la gare, elles n’osaient pas bouger. Elles restaient collées les unes au

autres, comme des moutons, effrayées par le bruit, les fumées, les râles de vapeur les sifflements des locomotives. La fatigue les a terrassées.

Dictée

Ce texte est un autre extrait de Cannibale, il possède donc les mêmes caractéristiquesrécit à la 1re  personne, temps du passé (imparfait, passé composé).Les verbes pronominaux s’accordent avec leur sujet : « je me suis précipité », « je sutombé » (« je » est le narrateur) ; « l’un [des gardiens] s’était faufilé », «  la matraqu

s’est abattue ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 76/155

Sujet 6 | Corrigé

Le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire avoir  ne s’accorde pas avecle COD quand ce COD est placé après : « ils avaient formé le cercle  », « j’ai prisconscience », « j’ai rassemblé toutes les forces ».

Le participe passé de quelques verbes conjugués avec l’auxiliaire  avoir  ne s’accorde pas car il est suivi d’un COI : « j’ai réussi à m’agripper », « ils nous avaient appris à lefaire ».Plusieurs verbes, notamment du premier groupe, sont à l’infinitif car ils dépendentd’une préposition : « pour  sortir et me frapper », « à m’agripper », « à m’en servir »,« à le faire », « pour  impressionner », « pour  ne pas fermer ».Plusieurs verbes sont conjugués à l’imparfait de l’indicatif et s’accordent avec leur sujet : « Ils n’attendaient », « j’avançais » (attention à la cédille), « je montrais », « ilsriaient », « il était », « toutes les forces qui me restaient » (l’accord se fait avec « toutes

les forces », antécédent du pronom relatif  qui).Les adjectifs qualificatifs et certains participes passés s’accordent avec le nom qu’ilsqualifient : « les poings dressés », « je suis tombé à demi assommé ».Plusieurs mots comportent une consonne que l’on n’entend pas ; en mettant au fémininou en cherchant un mot de la même famille, on peut parfois identifier cette consonnemuette : « poings » (poignée, poignard, poignet), « surveillants » (surveillantes),« dents » (dentiste), « appris » (apprise), « trop », « tar d » (tarder, tardif).Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : « dressés », « attendaient », « frap-

 per », « agripper », « surveillants », « comme », « appris », « impressionner », « can-nibale », « derrière », « abattue », « assommé », « rassemblé ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 77/155

Sujet 6 | Cor

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Inhumain !Le président de la République a inauguré hier l’Exposition coloniale, en présence d

 plusieurs ministres français, de délégations de divers pays européens, de représentande nos lointaines colonies, des notables de la ville de Paris. Ils ont visité les pavillonde l’Afrique du Nord, de l’Indochine, de Madagascar, de l’Océanie, des Indes, s’émeveillant devant un temple du Cambodge, une pagode, le palais des Colonies et lefresques de sa façade, ou devant l’ensemble savamment ordonné d’animaux, de v

gétation luxuriante et exotique, sans oublier les êtres humains de nos terres procheou lointaines. Depuis cette cérémonie et ce tour de l’Empire colonial, des milliers dvisiteurs se sont précipités à Vincennes pour admirer les « parties vivantes » de leuEmpire ! Honnêtement il m’est impossible de dire « notre Empire ».Au milieu de cette cohue qui découvre en direct que la France, par exemple, ne slimite pas à la seule métropole, je me suis senti submergé par un sentiment de colèrde révolte quand je me suis arrêté devant le pavillon de l’Océanie. Des hommes et defemmes, parqués comme du bétail, gesticulaient, poussaient des cris d’animaux, amilieu de ce qui est censé être une reconstitution d’un village de Nouvelle-Calédonie

Manifestement, sous les averses printanières, ils étaient transis de froid, eux qui sonhabitués à la douceur et la chaleur de leur île. Au signal, on les obligeait à plonger danune eau glacée, puis à travailler, creuser un tronc pour fabriquer une pirogue tandque les femmes préparaient un repas sur un maigre feu. Et les spectateurs, ébahis maaussi craintifs, applaudissaient. Ce spectacle tenait plus du carnaval ou du cirque qude la célébration des cultures et des civilisations d’un ailleurs qui aurait dû nous fairrêver.D’ailleurs la Ligue des droits de l’homme trouve elle aussi infamantes les conditiondans lesquelles la direction de l’Exposition a installé les Kanaks. On ne peut traite

ainsi ceux que l’on considère comme les représentants de l’Océanie.Mais ce qui indigne le plus, c’est le panneau installé devant cet enclos : « Hommes anthropophages de Nouvelle-Calédonie ». Comment peut-on diffuser dans le public dtelles inepties ? Des cannibales ! Nous atteignons là le comble de la bêtise et du mensonge scientifique ! Nous voici revenus aux e et e siècles lorsque Espagnols Portugais découvraient les terres de l’Amérique et du Brésil, et racontaient aux Euro

 péens que les peuples de ces contrées se nourrissaient de chair humaine qu’ils faisaiecuire sur d’immenses grils. Nous replongeons dans les ténèbres de l’ignorance et d

l’obscurantisme.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 78/155

Sujet 6 | Corrigé

Qui sont les véritables sauvages ? Les hommes qui vivent encore proches de la natureet en harmonie avec elle ou ceux qui traitent ces êtres de façon totalement indigne etinhumaine ?

Sujet de réflexion

L’accélération et la facilité des échanges grâce aux médias, à Internet et aux réseaux so-ciaux, la vitesse des transports (train à grande vitesse, avion), l’augmentation du tempsde vacances et de loisirs, l’apprentissage des langues favorisent considérablement lesrencontres entre gens de pays différents, et donc souvent de cultures différentes. Maisces rencontres constituent-elles une expérience enrichissante ?

Pour ma part, je considère que de telles rencontres sont particulièrement enrichissantes

car elles permettent de s’ouvrir au monde et à l’autre. Nos origines, notre éducation,notre pays et parfois même notre région façonnent notre culture, notre pensée, nosgoûts ; ces influences sont essentielles dans notre formation mais aussi dans notre viequotidienne. La découverte d’autres cultures ouvre nos horizons, élargit notre visiondu monde et des autres ; en effet, la diversité n’est-elle pas un facteur important de re-nouvellement, de richesse culturelle et personnelle ? Nos habitudes culinaires ont beau-coup évolué. Qui de nous ne déguste pas un bon couscous, une pizza, une paella, et biend’autres plats empruntés aux traditions culinaires de pays plus ou moins lointains maisqui réjouissent nos palais ? L’expérience d’une nouvelle cuisine constitue à mes yeux

un plaisir unique. D’ailleurs, les industriels et les restaurateurs exploitent pleinementcet engouement ; aujourd’hui, dans tous les supermarchés de nos villes vous trouvezles cuisines mexicaine, chinoise, africaine, japonaise, indienne. La découverte d’autressaveurs, de nouvelles épices, de légumes ou de fruits inconnus exalte nos sens, le goûtévidemment mais également l’odorat et la vue.Cependant, il est des domaines plus sérieux, comme l’histoire, la société, la langue.

 Notre collège participe depuis vingt ans maintenant à un échange avec un établisse-ment scolaire de Sofia, capitale de la Bulgarie. Cette expérience nous a permis de vivreune quinzaine de jours dans un pays qui utilise l’alphabet cyrillique ; son folklore est

très vivace chez les adultes et chez les jeunes ; en effet, la Bulgarie a vécu sous le jougturc du e siècle jusqu’au e siècle ; durant cette période, le peuple bulgare a faitvivre secrètement toutes ses traditions : chants, danses, arts... En France, nous sem-

 blons moins sensibles à cette culture du passé, même si certains souhaitent protéger notre patrimoine linguistique (l’occitan, le breton, le corse, le picard...). La rencontreavec des élèves de ce pays nous fait comprendre l’importance de notre histoire, de notreévolution. Et puis, nous appartenons à l’Europe, vaste espace géographique, culturel.Il convient donc de mieux se connaître entre Européens, ce qui nous enrichit mutuel-

lement ; chaque pays se nourrit d’influences multiples et variées qui favorisent notre

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 79/155

Sujet 6 | Cor

évolution, notre dynamisme, notre curiosité.Il me paraît impensable d’aller à l’étranger, sans entrer en contact direct avec la cultudu lieu, avec les gens qui incarnent cette culture. Ainsi nous percevons mieux la relat

vité des usages, des modes de vie ou de pensée ; ces rencontres prouvent qu’il n’exis pas de civilisation supérieure mais seulement des civilisations diverses, chacune posédant sa valeur et sa légitimité. C’est pourquoi nous pouvons porter un regard plulucide, plus objectif sur notre propre société, sur nous-mêmes. La distance, l’éloignment stimulent notre réflexion.

En conclusion, ces rencontres authentiques sont une expérience vraiment enrichissantque la télévision ou les livres ne peuvent remplacer ; elles développent la compréhension, la tolérance, la reconnaissance de la diversité, valeurs humaines essentielles.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 80/155

Su jet 7

 Liban, juin 2013

Texte

Un soir d’hiver, à la sortie du collège, Paul, un élève fragile, décide de participer àune bataille de boules de neige.

Dargelos était le coq du collège. Il goûtait ceux qui le bravaient ou le secondaient.Or, chaque fois que l’élève pâle se trouvait en face des cheveux tordus, des genoux

 blessés, de la veste aux poches intrigantes, il perdait la tête. La bataille lui don-nait du courage. Il courrait, il rejoindrait Dargelos, il se battrait, le défendrait, lui

 prouverait de quoi il était capable.5

La neige volait, s’écrasait sur les pèlerines 1, étoilait les murs. De place en place,entre deux nuits, on voyait le détail d’une figure rouge à la bouche ouverte, unemain qui désigne un but.Une main désigne l’élève pâle qui titube et qui va encore appeler. Il vient de recon-naître, debout sur un perron, un des acolytes 2 de son idole. C’est cet acolyte qui10

le condamne. Il ouvre la bouche : « Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappela bouche, y pénètre, paralyse les dents. Il a juste le temps d’apercevoir un rire et,

 juste à côté du rire, au milieu de son état-major, Dargelos qui se dresse, les joues

en feu, la chevelure en désordre, avec un geste immense.Un coup le frappe en pleine poitrine. Un coup sombre. Un coup de poing de marbre.15

Un coup de poing de statue. Sa tête se vide. Il devine Dargelos sur une espèced’estrade, le bras retombé, stupide, dans un éclairage surnaturel.Il gisait par terre. Un flot de sang échappé de la bouche barbouillait son menton etson cou, imbibait la neige. Des sifflets retentirent. En une minute la cité se vida.Seuls quelques curieux se pressaient autour du corps et, sans porter aucune aide,20

regardaient avidement la bouche rouge. Certains s’éloignaient, craintifs, en faisantclaquer leurs doigts ; ils avançaient une lippe 3, levaient les sourcils et hochaient la

tête ; d’autres rejoignaient leurs sacs d’une glissade. Le groupe de Dargelos restaitsur les marches du perron, immobile. Enfin le censeur et le concierge du collège ap-

 parurent, prévenus par l’élève que la victime avait appelé Gérard 4 en entrant dans25

la bataille. Il les précédait. Les deux hommes soulevèrent le malade ; le censeur 5

se tourna du côté de l’ombre :

1. Pèlerines : manteaux en forme de cape.2. Acolyte : compagnon, complice.3. Lippe : terme familier désignant la lèvre du bas.4. Gérard est un autre élève, ami de Paul.5. Censeur  : personne responsable de la discipline dans un établissement scolaire.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 81/155

Sujet 7 | Éno

 — C’est vous, Dargelos ? — Oui, monsieur. — Suivez-moi.30

Et la troupe se mit en marche.Les privilèges de la beauté sont immenses. Elle agit même sur ceux qui ne laconstatent pas. Les maîtres aimaient Dargelos. Le censeur était extrêmement en-nuyé de cette histoire incompréhensible.

Jean Cocteau, Les Enfants terribles, 1929.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1  Qui sont les deux personnages présentés de « Dargelos était le coq du collège [...]à « [...] avec un geste immense » ? Qu’est-ce qui caractérise chacun d’eux ? Relevedes indices précis du texte pour justifier votre réponse.

Précisez l’identité des deux personnages : repérez et relevez les noms propres et lexpressions qui les désignent. Repérez et relevez les éléments de leur portrait : pexemple, « le coq du collège ».

2  Quelle est la figure de style utilisée dans la première phrase du texte ? Expliqueson sens.

Observez la construction de cette phrase. Pour identifier la figure de stylinterrogez-vous : quel verbe est employé ? Quelle relation établit-il entre le sujet son attribut ? Quels sens, propres et figurés, possèdent les mots de l’expressio

employée ? Expliquez le sens de cette figure de style.3  « Il courrait, il rejoindrait Dargelos, il se battrait, le défendrait, lui prouverait d

quoi il était capable ».

a) Quel est le personnage désigné par le pronom personnel « il » dans cette phrase ? b) Indiquez le mode des verbes soulignés dans cette même phrase. Justifiez son emploc) Que nous apprend cette phrase sur les souhaits du personnage ?

Lisez la totalité de la question avant de répondre.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 82/155

Sujet 7 | Énoncé

a) Le pronom personnel « il » reprend un nom ou un groupe nominal placé avant.Repérez et relevez le nom ou le groupe nominal auquel il renvoie. En vous aidantdu contexte de la phrase, donnez ensuite l’identité de la personne représentée par ce

 pronom personnel.b) Définition de « mode » d’un verbe : manière dont un fait ou un événement estexprimé par le verbe. Interrogez-vous : le verbe exprime-t-il une action réelle ? uneaction éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre? un souhait ?Il existe plusieurs modes : indicatif, subjonctif, impératif, conditionnel, infinitif, par-ticipe. Observez aussi la fin des verbes (terminaisons et suffixes).c) Définition de « souhaits » : désirs. Repérez et relevez des mots ou expressions quisoulignent les souhaits, les désirs des personnages. Reformulez ces souhaits avec vos

 propres mots en vous efforçant de trouver des synonymes.

4   a) Dans le passage qui s’étend de « La neige volait [...] » à « [...] dans un éclairagesurnaturel. », relevez le champ lexical de la vue.

 b) Le personnage voit-il la scène avec netteté et précision ? Justifiez votre réponse enrelevant des indices précis du texte.

a) Définition de « champ lexical » : ensemble de mots qui se rapportent à la mêmeidée, au même thème (par exemple, les mots « manger », « légumes », « viande » et« chocolat » appartiennent au champ lexical de la nourriture).Repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient au thème de la vue.

b) Vous devez extraire des mots ou des expressions qui indiquent si le personnagevoit ou non la scène précisément et nettement. Relisez l’introduction du texte. Quandse déroule cette scène ? Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignentla netteté et la précision de la vue ou qui soulignent l’idée contraire.

5   a) Dans le passage qui s’étend de « Il gisait par terre [...] » à « [...] du côté del’ombre », relevez deux reprises nominales qui désignent l’élève pâle.

 b) Selon vous, dans quel état physique se trouve-t-il ? Justifiez votre réponse par d’autres indices du texte.

a) Définition de « reprise nominale » : procédé qui sert à évoquer des éléments (per-sonnes ou choses) dont on a déjà parlé dans un texte mais en les désignant différem-ment. Une reprise nominale est formée d’un nom ou d’un groupe nominal.Repérez et relevez deux noms ou groupes nominaux sur les trois qui désignentl’élève pâle.b) Une reprise nominale apporte souvent une information supplémentaire. Analy-sez le sens des deux reprises nominales que vous avez relevées et précisez l’état

 physique du personnage.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 83/155

Sujet 7 | Éno

6  Quelles sont les différentes attitudes adoptées par les autres élèves à partir de « Desifflets retentirent [...] » ? Comment interprétez-vous ces réactions ?

Relisez attentivement le passage concerné.

Définition de « attitude » : comportement.Repérez les mots ou expressions désignant les différents groupes d’élèves. Préciseles différents comportements adoptés par les élèves puis expliquez pourquoi, selovous, ils réagissent ainsi.

7   a) « incompréhensible » : Décomposez ce mot et expliquez sa formation. b) Pourquoi le censeur juge-t-il cette histoire « incompréhensible » ?

a) Vous devez identifier les différents éléments qui composent un mot : le radicale préfixe ou le suffixe, ou les deux.

b) Relisez le texte, la fin en particulier. Quels sont les sentiments et l’attitude demaîtres et du censeur à l’égard de Dargelos ? Donnez les raisons pour lesquelles censeur trouve cette histoire incompréhensible.

8   a) « Les privilèges de la beauté sont immenses. Elle agit même sur ceux qui ne lconstatent pas » : quel est le temps utilisé dans ces phrases ? Quelle est sa valeur ?

 b) Qui s’exprime ici ?

a) Donner la valeur d’un temps, c’est expliquer pourquoi il est utilisé dans ccontexte particulier. Observez les formes verbales. Interrogez-vous. Quel est temps utilisé ? En quoi est-il différent des autres temps du texte ? Précisez sa vleur dans ces phrases.b) Procédez à une lecture attentive de l’ensemble du texte. Interrogez-vous : quraconte cette histoire ? Qui parle dans le texte ? En vous appuyant sur la valeur dtemps identifié, précisez qui s’exprime dans ces deux phrases.

9  Comment Dargelos est-il perçu par les différents personnages en présence ? Voudévelopperez votre réponse en vous appuyant sur l’ensemble du texte.

C’est une question de synthèse. Appuyez-vous sur l’ensemble du texte et sur voréponses aux questions 1, 2, 6, 7 et 8. Vous devez citer des mots ou expressions d

texte pour justifier votre réponse.Définition de l’expression « comment est-il perçu... ? » : comment est-il considéréquelle image ses camarades, les maîtres et le censeur ont-ils de lui ? Repérez relevez les mots ou expressions qui soulignent la manière dont les élèves, les maîtret le censeur considèrent Dargelos. Reformulez ces expressions avec vos propremots, en utilisant des synonymes.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 84/155

Sujet 7 | Énoncé

Réécriture

4 points

Réécrivez le passage suivant au passé, en utilisant à bon escient l’imparfait et lepassé simple.Vous ferez toutes les modifications nécessaires.

Il ouvre la bouche : « Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappe la bouche,y pénètre, paralyse les dents. Il a juste le temps d’apercevoir un rire et, juste àcôté du rire, au milieu de son état-major, Dargelos qui se dresse, les joues en feu,la chevelure en désordre, avec un geste immense. Un coup le frappe en pleine

 poitrine.Un coup sombre. Un coup de poing de marbre. Un coup de poing de statue. Sa têtese vide.

Conjuguez les verbes au présent soit à l’imparfait soit au passé simple :

 – si les verbes au présent expriment un état, une action secondaire, une action quise répète, conjuguez-les à l’imparfait ;

 – si les verbes au présent expriment une action importante, qui fait avancer l’his-toire, conjuguez-les au passé simple.

Soulignez tous les verbes conjugués au présent et faites une flèche vers leur sujet.Transformez la conjugaison des verbes en étant attentif au choix de leurs terminai-sons (-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent  ; -is, -is, -it , -îmes, -îtes, -irent  ; -us, -us, -ut ,-ûmes, -ûtes, -urent ).

Dictée

6 points

On transporta l’élève dans la loge du concierge où la concierge qui était une brave

femme le lava et tenta de le faire revenir à lui.Dargelos était debout dans la porte. Derrière la porte se pressaient des têtes cu-rieuses. Gérard pleurait et tenait les mains de son ami. [...]Le censeur voulait accompagner le malade. Il avait déjà fait chercher une voiturequi les attendait lorsque Gérard prétendit que c’était inutile, que la présence ducenseur inquièterait beaucoup la famille et qu’il se chargeait, lui, de ramener lemalade à la maison.

 — Du reste, ajouta-t-il, regardez, Paul reprend des forces.Le censeur ne tenait pas outre mesure à cette promenade. Il neigeait. L’élève habi-

tait rue Montmartre.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 85/155

Sujet 7 | Éno

Il surveilla la mise en voiture et comme il vit que le jeune Gérard enveloppait soncondisciple avec son propre cache-nez de laine et sa pèlerine, il estima que sesresponsabilités étaient à couvert.

Jean Cocteau, Les Enfants terribles, 1929.

Deuxième partie : rédaction

15 pointsVous traiterez aux choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Racontez un autre épisode illustrant les relations entre Paul, Dargelos, les autreélèves et les adultes du collège.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés.Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à écrire : « racontez ».

Vous devez donc rédiger un récit relatant un autre épisode, une autre aventure qumontre les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et les adultes du collègÉtape 3. Trouvez des idées. Quelle aventure raconter ? Où et quand se déroule-elle ? Quel rôle jouent Dargelos et Paul ? Quelle est la réaction des autres élèvedes adultes du collège ? Quelles sont les relations entre les élèves, entre les élèvet les adultes ? Aidez-vous de votre expérience d’élève, des livres que vous avez luet des films que vous avez vus.Étape 4. Établissez le plan de votre devoir.

Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et outils

Récit/ Narration/DescriptionÉventuellement undialogue entre les élèves.Attention, votre devoir doit comporter trois ouquatre paragraphesdifférents et deux pages.

L’épisode illustrant lesrelations entre Paul,Dargelos, les autres élèveset les adultes du collège.

L’imparfait et/ ou le passésimple pour le récit.

Étape 5. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 86/155

Sujet 7 | Énoncé

Sujet de réflexion

Selon vous, faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter par lesautres ?

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet.Étape 2. Repérez et soulignez d’une couleur les mots clés qui évoquent le thème dudevoir et les parties : « faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter 

 par les autres ? »Étape 3. Définitions :

 – « être prêt à tout » : s’attendre à tout et être capable de tout ;

 – « se faire accepter par les autres » : se sentir intégré à un groupe, se sentir aiméet respecté par un groupe.

Étape 4. Repérez la forme du texte à écrire. Comme il s’agit d’un sujet de réflexion,développez un texte argumentatif composé d’arguments et d’exemples. Conjuguezles verbes au présent.Étape 5. Définissez le problème : est-on obligé d’être capable de tout pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe ?Vous pouvez traiter de plusieurs manières le sujet :

 – Solution 1 : oui, on doit être prêt à tout pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe (point de vue A). Vous développez deux ou trois arguments, illustrésd’exemples pour défendre cette thèse.

 – Solution 2 : non, on n’est pas obligé d’être capable de tout et il ne faut pas fairetout et n’importe quoi pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe (pointde vue B). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés d’exemples pour défendre cette thèse.

 – Solution 3 : Dans une première partie, vous défendez le point de vue A ou B àl’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie,

vous nuancez (sans vous contredire) votre point de vue de la première partie grâceà un ou deux arguments illustrés d’exemples.

Étape 6. Interrogez-vous pour trouver des arguments et des exemples. Quelles sontles actions que l’on est capable d’accomplir pour être intégré, aimé et respecté par un groupe ? Quels sont les bénéfices d’une telle attitude ? Quels sont néanmoins sesinconvénients voire ses dangers ? Est-ce qu’être prêt à tout nous garantit à coup sûr d’être intégré, aimé et respecté ?Étape7. Établissez le plan de votre devoir. Dans ce corrigé, la solution 3 a été choisie

comme illustration.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 87/155

Sujet 7 | Éno

 –   L’introduction  présente le thème et la thèse. Interrogez-vous sur l’expressio« être prêt à tout ». Qu’est-ce que cela signifie à vos yeux ? Rédigez votre intrduction au présent. Passez une ligne avant le développement organisé.

 –  Le développement de l’argumentation comportera deux ou trois parties. Vouarticulerez votre réflexion autour de ce que l’être humain est capable d’accepte pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe. Pour chacune des paties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un exemplIl faudra veiller à utiliser des modalisateurs de la certitude (il est évident , il ecertain, assurément , incontestablement ...), des connecteurs logiques (en premilieu, de plus, ensuite, enfin, en effet , dès lors, de fait , par conséquent , donc..des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votdésir de convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination. Passe

une ligne avant la conclusion. –  La conclusion fait un bilan sur le sujet et insiste éventuellement sur la nécessi

d’être soi-même, même si c’est douloureux (d’autres idées sont possibles).

Étape 8. Relisez attentivement votre devoir et vérifiez la correction de la langu(ponctuation, orthographe, lisibilité).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 88/155

Sujet 7 | Corrigé

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1  Les deux personnages présentés sont deux collégiens. Ils se nomment Paul et Dar-gelos. Dargelos est un collégien admiré pour sa beauté : c’est « le coq du collège ». Ilest bagarreur : « il goûtait ceux qui le bravaient ou le secondaient ». Paul a le visagetrès blanc : « l’élève pâle ». Il semble faible mais il prend du courage avec la bataille :« la bataille lui donnait du courage. ».

2  La figure utilisée est une métaphore. Elle signifie que Dargelos est admiré pour sa beauté. On devine aussi que Dargelos est un garçon fier et qu’il a une forte personnalité.

3   a) Le pronom personnel désigne Paul. b) Les verbes sont au mode conditionnel. Ce mode sert à exprimer des faits irréels. Il permet ici d’exprimer le désir de Paul de faire partie de la bande de Dargelos.c) Cette phrase nous apprend que Paul souhaite tellement faire partie de la bande deDargelos qu’il est prêt à tout.

4   a) Les termes « voyait », « reconnaître », « apercevoir », « devine » sont des motsqui composent le champ lexical de la vue.

 b) Le personnage ne voit pas la scène avec netteté comme en témoignent les expressions

« la neige volait », « il vient de reconnaître » et « il a juste le temps d’apercevoir ».5   a) Les deux reprises nominales qui désignent l’élevé pâle sont « la victime » et « le

malade ». b) Paul est dans un état critique. Il saigne de la bouche : « un flot de sang échappé de la bouche barbouillait son menton et son cou ». Il est étendu comme un mort : « il gisait par terre ».

6  Des élèves se précipitent autour de Paul mais ne l’aident pas : « quelques curieuxse pressaient autour du corps », « sans porter aucune aide ». D’autres, plus apeurés,

s’éloignent en faisant des gestes pour indiquer que Paul est blessé : « certains s’éloi-gnaient, craintifs » « ils avançaient une lippe, levaient les sourcils ». Enfin certainsélèves s’empressent de récupérer leurs sacs : « d’autres rejoignaient leurs sacs d’uneglissade ». Les élèves feignent l’indifférence et ne portent aucun secours à Paul. On

 peut supposer qu’ils se comportent ainsi car ils ont peur de la réaction de Dargelos.

7   a) Le mot « incompréhensible » est composé du préfixe privatif   in-, du radicalcomprehens- (issu du verbe comprendre) et du suffixe -ible.

 b) Le censeur juge cette histoire incompréhensible car il apprécie Dargelos. Il ne com-

 prend pas qu’il se soit comporté ainsi à l’égard de Paul.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 89/155

Sujet 7 | Cor

8   a) Le temps utilisé est le présent. Il a une valeur de vérité générale. b) C’est le narrateur qui s’exprime ici.

9  Dargelos est toujours d’abord perçu comme un élève pour qui on éprouve de l’ad

miration. En effet, Paul le considère comme « son idole ». Dargelos est aussi un élèvque l’on respecte et que l’on craint. Alors que Paul gît sur le sol, aucun ne vient lu

 porter secours. On devine que les élèves agissent ainsi parce qu’ils ont peur de lui. Enfin Dargelos est un élève dont le charme agit sur tous. C’est un élève charismatique« les maîtres aimaient Dargelos » et le censeur est « ennuyé » par « cette histoire ».

Réécriture

Il ouvrit la bouche : « Darg... », aussitôt la boule de neige lui  frappa la bouche,

pénétra, paralysa les dents. Il eut juste le temps d’apercevoir un rire et, juste à côté drire, au milieu de son état-major, Dargelos qui se dressait, les joues en feu, la cheveluen désordre, avec un geste immense. Un coup le frappa en pleine poitrine. Un cousombre. Un coup-de-poing de marbre. Un coup-de-poing de statue. Sa tête se vidait

Dictée

Le texte est la suite du roman Les Enfants terribles, au passé simple et à l’imparfait.Chaque verbe s’accorde avec son sujet :

 – à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -a-ions, -iez, -aient  : « Dargelos était », « se pressaient des têtes curieuses », « Gérar pleurait et tenait », « Le censeur voulait », « une voiture qui les attendait », « il schargeait », « Le censeur ne tenait », « Il neigeait », « L’élève habitait », « le jeunGérard enveloppait », « ses responsabilités étaient » ;

 – au conditionnel présent, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes et csont les mêmes que celles de l’imparfait : « la présence du censeur inquiéterait » ;

 – au passé simple, des verbes en -er  : « On transporta », « la concierge... le lava tenta », « ajouta-t-il », « Il surveilla », « il estima » ; des verbes du troisième group

en -re ou -oir  : « Gérard prétendit », « il vit » ; – au plus-que-parfait, la conjugaison de l’auxiliaire suit les mêmes règles que le

verbes conjugués à l’imparfait. Lorsque le verbe est construit avec l’auxiliair« avoir », le participe passé ne s’accorde pas avec le sujet : « il avait fait chercher »

 – à l’impératif, à la 2e  personne du pluriel : « regardez » ; – au présent : « Paul reprend ».

Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent soit d’une préposition (« il se chageait... de ramener »), soit d’un verbe (« Le censeur voulait accompagner », « Il avait

fait chercher »).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 90/155

Sujet 7 | Corrigé

Une consonne double dans les mots femme, derrière, accompagner, enveloppait.Il faut veiller à l’orthographe des mots suivants :   censeur, condisciple, cache-nez,

 pèlerine, à couver t.

Il ne faut pas confondre les homonymes « a/ à », « ou/ où » et « cet/ cette ».Plusieurs noms ou groupes nominaux sont au pluriel. Un déterminant pluriel les intro-duit : « les mains », « des forces », « ses responsabilités ».Il faut veiller à l’accord de l’adjectif dans le groupe nominal suivant : « des têtes cu-rieuses ».

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Comme tous les lundis matin à 9 heures, les élèves de 5e assistaient au cours de françaisde Mme Litera. Paul, l’élève pâle à la lèvre gonflée, était assis au premier rang tandisqu’au fond de la classe Dargelos était avachi sur sa chaise. Mme Litera expliquait lesdifférents niveaux de langue et les élèves suivaient silencieusement la leçon. Soudain,Paul poussa un cri strident et se leva brutalement de sa chaise : « Aïe ! Je viens derecevoir une gomme en pleine tête ! », cria-t-il.

Indifférent, Dargelos tourna la tête vers la fenêtre. Certains élèves commencèrent àchuchoter tandis que d’autres s’agitaient sur leurs chaises. Tous les élèves avaient bienvu que c’était lui l’auteur de ce jet de gomme.« Asseyez-vous et taisez-vous, dit Mme Litera d’un ton menaçant. Maintenant, dites-moi, qui a lancé cette gomme ?

 — C’est pas moi en tout cas », affirma Dargelos.Les autres se taisaient. Ils avaient peur de « cafter » ou de « passer pour des balances ».Paul geignait. Il avait un bleu à l’endroit où la gomme avait percuté sa tête.« Madame, est-ce que je peux aller à l’infirmerie ?

 — Oui, Paul, je t’autorise à y aller. Maintenant, je souhaite connaître l’identité ducoupable. Si vous refusez de parler, vous serez tous collés mercredi après-midi. »Tous les élèves de la classe s’observaient du coin de l’œil en se demandant qui allaitoser parler le premier. Gérard, le copain de Paul, était sur le point de lever la mainlorsqu’il reçut un grand coup de pied dans sa chaise. Le coup venait d’un des acolytesde Dargelos. Gérard se résigna et resta silencieux.Dargelos avait un sourire narquois, il observait la scène sans rien dire et ne semblait

 pas concerné par toute cette affaire. Face au silence magistral de la classe, Mme Litera

 posa à nouveau la même question. Sans succès.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 91/155

Sujet 7 | Cor

« Bien, dit-elle, vous allez prendre une feuille et me donner, de manière anonyme, nom du coupable. »Tous les élèves prirent une feuille. Certains gribouillèrent, d’autres n’écrivirent rien

Mais, étonnamment, Dargelos nota quelque chose : il désignait Gérard comme cou pable.La cloche sonna et les élèves rendirent tous leur feuille. Ils quittèrent le cours en courant, sauf Marie, une élève brillante mais timide, qui s’avança craintivement vers

 bureau de Mme Litera et murmura :« Madame, je connais le nom du coupable.

 — Ne sois pas si apeurée, Marie, et dis-moi qui est l’auteur de ce jet de gomme. — Si certains élèves apprennent que je vous ai donné le nom du coupable, c’en est fide ma vie.

 — C’est très grave, ce que tu dis. Tu as peur que Dargelos et sa bande te menacent os’en prennent à toi à la sortie du collège?

 — Oui, c’est exactement ça. — Ne t’inquiète pas, j’ai bien senti que c’était encore un énième coup de Dargelos. Jne suis pas dupe. Il a un visage d’ange mais je sais que c’est loin d’en être un.

 — Oui, c’est lui, Madame, je confirme votre intuition. Mais promettez-moi de ne padire que c’est moi qui vous l’ai dit.

 — C’est promis, Marie. Je te remercie d’avoir eu le courage de venir me voir. »

Mme Litera quitta la salle et se rendit dans le bureau du censeur.

Sujet de réflexion

À la récréation, dans mon collège, on peut constater que les élèves se regroupent entcopains. Il est important, à notre âge, d’avoir des amis avec qui on peut rire, discuteet à qui on peut se confier. Cependant, faut-il se mettre en danger ou trahir ce que l’oest pour se faire à tout prix aimer, être respecté par les autres, se sentir intégré ?

Tout d’abord, il est évident qu’il ne faut pas oublier le respect que l’on doit à sa prop

 personne sous prétexte de se faire accepter par les autres. Parfois, certains sont prêtsse mettre physiquement en danger pour se faire accepter par un groupe. Au cours d’unsoirée, l’un de mes amis a voulu faire comme ses camarades. Il a voulu leur prouvequ’il était capable, comme eux, de boire une dizaine de verres d’alcool d’affilée. Maheureusement, comme il n’avait jamais bu d’alcool de sa vie, il a sombré rapidemendans un coma éthylique et a terminé la soirée aux urgences de l’hôpital. C’est absurdde mettre ainsi sa santé et même sa vie en péril simplement parce qu’on souhaite scomporter comme les autres et qu’on désire à tout prix être intégré dans un groupe.

De plus, je pense qu’il est inutile de chercher à abdiquer sa personnalité et à modifie

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 92/155

Sujet 7 | Corrigé

son comportement uniquement dans le but d’être accepté. En effet, dans ce cas, on peut parvenir à se faire accepter par les autres mais on risque de renoncer à ses valeurs etaux principes moraux que notre éducation nous a inculqués. Par exemple, une de mes

amies a voulu faire comme certaines filles de sa classe, fumer et « sécher » les coursdu collège tous les après-midi. Au début, elle s’est sentie acceptée et même admirée

 par ses camarades, mais, devant la réaction de ses parents et de ses professeurs, elles’est rapidement sentie mal à l’aise car ce comportement ne lui apportait aucune sa-tisfaction personnelle véritable et surtout ne correspondait pas à l’image qu’elle avaitd’elle-même.Cependant, il est certain que l’adolescence est une période au cours de laquelle il estimportant pour un jeune de se faire accepter par les autres, d’appartenir à un groupequi reconnaisse ses qualités et qui l’apprécie pour ce qu’il est. Parfois, le groupe définit

des exigences qui ont valeur d’initiation et qui peuvent engendrer des comportementstransgressifs. S’il est évident qu’il ne faut pas se renier soi-même pour être accepté par les autres, il faut faire des efforts pour aller vers eux et essayer de les comprendre. Par exemple, dans ma classe, une nouvelle élève est arrivée récemment d’Algérie. Elle afait des efforts considérables pour parler notre langue afin de pouvoir communiquer avec nous, elle s’est inscrite à l’association sportive du collège pour se sentir rapide-ment intégrée à ce nouvel environnement et elle a travaillé régulièrement ses cours ennous demandant des conseils pour les devoirs à rendre. Je pense que c’est la bonnemanière d’agir pour être accepté par les autres et cela n’exige pas d’abdiquer touteoriginalité, en témoigne l’arrivée du Grand Meaulnes dans sa nouvelle école.

En définitive, il ne faut jamais agir inconsidérément et sans réfléchir pour se faire ac-cepter par les autres. Il est nécessaire de rester authentique, fidèle à soi-même et auxvaleurs que nos parents nous ont inculquées. Ce n’est qu’à cette condition que les autres

 peuvent nous comprendre, nous aimer et nous respecter : nous pourrons alors assumer notre originalité, partie intégrante de notre personne.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 93/155

Su jet 8

 Polynésie, juin 2013

Texte

 En 1919, Elsa Triolet, écrivaine d’origine russe, vient passer plusieurs mois à Tahi Elle est accompagnée par son mari André. Elle consigne ses impressions dans un ouvrage intitulé À Tahiti.

Tout d’abord, quand l’univers s’organisait, la nuit était prévue pour le repos et lareconstitution des forces. Toujours et partout, il est d’usage de dormir dans le noir de la nuit, et la lune et les étoiles n’ont pas été créées pour la peur.

J’ai vécu dans une petite stanitza 1 de la steppe trans-caucasienne 2 dans unesolitude presque totale. Combien était paisible la nuit du jardin où embaumait le5

tabac. J’ai vécu dans un ranch solitaire du désert fertile de la Californie et, mar-chant la nuit sur le macadam de la route, je réfléchissais tranquillement à ce que jedevais acheter le lendemain dans la petite ville voisine.Mais là-bas, sur cette île entre ciel et terre, j’ai appris à connaître l’angoisse noc-turne. Notre vaste chambre, avec ces cinq portes et une fenêtre, avait, la nuit,10

quelque chose d’effrayant. Il arrivait qu’André se levât la nuit trois ou quatre fois pour chercher par la maison, une torche électrique à la main, la raison des bruits.

Je le suivais au petit trot, apeurée. Nous ne trouvions jamais rien et les bruits conti-nuaient à nous déranger.Il est bon de savoir au juste ce que l’on craint, il existe des serrures, des revolvers,15

mais comment savoir ce qui bruit, cogne, soupire dans l’obscurité et l’éclat d’unenuit tropicale ? Un coup sourd, un craquement, les vitres des fenêtres qui tintenten frémissant, la porte qui craque, une lumière qui passe ! Qu’est-ce que c’est ?Rien, le silence. Un ciel noir, étranger, les dessins jamais vus, compliqués, desconstellations piquées avec une épingle sur le noir, et que l’on voit par transparence.20

Le silence résonne dans les oreilles. Une mer d’acier luit sous la lune, l’air de dire

 je n’y suis pour rien. Une allée lunaire court dessus, frémissante. Les palmiersimmobiles s’élancent dans les airs.Le sommeil nous fuit. Nous descendons dans le jardin. Le clair de lune est si violentqu’il devrait, semble-t-il être bruyant. Mais tout est silencieux. [...]25

Une fraîcheur commence à venir des montagnes. Nous retournons dans la calmemaison, dans la vaste chambre aux cinq portes et une fenêtre grandes ouverteset, à nouveau, il se met à en couler, à suinter par toutes les fentes, à nous assaillir,

1. Stanitza : petit village isolé.2. Steppe trans-caucasienne : région peu habitée de Russie.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 94/155

Sujet 8 | Énoncé

quelque chose d’incompréhensible, d’inconnu, d’anonyme. Mais si, cela a un nom,les indigènes 3 appellent ce quelque chose qui vit dans la nuit, et que nous ne pou-30

vons comprendre : toupapaou 4.

Elsa Triolet, À Tahiti, Les éditions du Sonneur, septembre 2011.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 points

Toutes vos réponses devront être rédigées.1   Selon l’auteure, à quoi doit servir la nuit ?

Observez la construction des verbes exprimant l’idée d’une utilité, d’une fonctionde la nuit, ainsi que leurs compléments.

2   « [...] il est d’usage de dormir [...] » (l. 2)

a) Donnez la valeur de ce présent de l’indicatif. b) Relevez deux adverbes qui renforcent la valeur de ce présent.

a) Rappelez-vous les différentes valeurs du présent de l’indicatif : moment de la

 parole ou de l’écriture, passé ou futur proches, narration... Observez attentivementl’expression verbale « il est d’usage » pour répondre.b) Relevez les adverbes de la deuxième phrase. Lesquels sont mis en relief pour insister sur la valeur du présent ?

3   Dans le deuxième paragraphe : de « J’ai vécu [...] » (l. 4) à « [...] dans la petite villevoisine. » (l. 8)

a) À quels pays l’auteure fait-elle allusion ? Relevez des mots qui justifient votre ré- ponse.

 b) Relevez dans ce passage le champ lexical de l’isolement.c) À quel sentiment ou impression est pourtant associé ce champ lexical ?

a) Repérez et relevez les mots qui évoquent directement ou indirectement des paysexistants.b) Définition de « champ lexical » : ensemble de mots (nom, verbe, adjectif, adverbe)qui expriment l’idée d’isolement. Pensez aux mots de la famille d’isolement et à sessynonymes.

3. Indigènes : qui est originaire du pays, sans aucune connotation péjorative.4. Toupapaou : tupapau, fantôme, esprit qui hante la nuit.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 95/155

Sujet 8 | Éno

c) Définitions :

 – « sentiment » : état affectif dû à des émotions ; – « impression » : effet produit sur l’esprit, sensation.

Repérez et relevez les mots exprimant sentiments et impressions. Identifiez la valede l’adverbe « pourtant » qui figure dans la question.

4  Par quel mot le troisième paragraphe commence-t-il ? À quelle classe grammaticaappartient-il ? Quelle est sa valeur ?

Définition de « classe grammaticale » d’un mot : nature, identité d’un mot (nomverbe, adjectif, pronom, déterminants, etc.). Il existe dix classes de mots. Chaqumot a un sens, exprime une valeur.

5  « [...] là-bas [...] » (l. 9)

a) De quel endroit s’agit-il précisément ? b) Relevez dans le même paragraphe un groupe nominal désignant le même endroit.

a) Là-bas est un adverbe de lieu qui se définit par rapport à  ici. Identifiez ce lieu erepérant les noms de pays cités. Pensez à l’endroit où vit l’auteure habituellemenoù elle écrit son livre.b) Dans cette phrase, repérez et relevez les autres mots évoquant un lieu.

6  Quel nouveau sentiment accompagne la nuit dans cet endroit ? Relevez trois mo

 pour justifier votre réponse.Observez la deuxième partie du texte (reportez-vous à la question 4). Repérez relevez les mots exprimant un sentiment différent de celui de la question 3. c).

7  Quatrième paragraphe : de « Il est bon de savoir [...] » (l. 15) à « Qu’est-ce quc’est ? » (l. 18)

a) Quels types de phrases identifiez-vous dans ce passage ? b) Quel effet produisent-ils ?

a) Définition de la notion grammaticale « type de phrase » : une phrase exprim

une intention qui définit un type (donner une information, poser une question, donner un ordre ou un conseil, exprimer un sentiment). Repérez les types de phrase eobservant notamment la ponctuation.b) La combinaison de plusieurs types de phrase dans ce passage crée une constrution expressive. Qu’exprime-t-elle ? Expliquez l’effet produit sur le lecteur.

8  « Rien, le silence. » (l. 19)À quel type de phrase appartient cette proposition ?

En quoi cette phrase ne respecte-t-elle pas la construction habituelle sujet – verb

 – complément ou attribut du sujet ? Que manque-t-il ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 96/155

Sujet 8 | Énoncé

9   « Une mer d’acier luit sous la lune » (l. 21)

a) Identifiez la figure de style. b) Dans le passage qui s’étend de « Il est bon de savoir [...] » (l. 15) à « Mais tout est

silencieux. » (l. 25), relevez et commentez une autre figure de style.a) Définition de « figure de style » : procédé grâce auquel l’auteur enrichit la langueet l’expression de ses impressions.Identifiez les mots clés de cette proposition. Lesquels sont mis en relation ? Com-ment ? Nommez cette figure de style fréquemment employée.b) Observez le passage concerné.Trois ou quatre figures de style sont utilisées dans ce passage au niveau de laconstruction des phrases, des relations entre des éléments du paysage ou des ad-

 jectifs.

10   À qui le pronom « nous » renvoie-t-il dans la fin du texte ?

Le pronom personnel nous désigne la 1re  personne et une autre, ensemble.Comparez les « nous » du début du dernier paragraphe et de la fin. S’agit-il desmêmes personnes ?

11  « Une fraîcheur » (l. 26)Donnez la classe grammaticale de « une ».

Définition de « classe grammaticale » d’un mot : nature, identité d’un mot (nom,verbe, adjectif, pronom, déterminants, adverbe, préposition, conjonction de coordi-nation et de subordination, interjection).Observez la place de « une » dans le groupe nominal ? Qu’en déduisez-vous sur saclasse?

12   Quelle est l’étrange et inquiétante particularité de la chambre à coucher ? Expli-quez.

L’effet produit est défini par la question : « étrange et inquiétante particularité ».Observez le passage qui décrit la chambre. Repérez et relevez les caractéristiquesde la chambre à coucher pouvant produire de tels effets.

13   Comment est formé le mot « incompréhensible » ? Trouvez un autre mot forméavec le même préfixe.

La formation des mots : un mot construit est formé de plusieurs éléments qui ontchacun un sens et un nom. Un mot dérivé est formé d’un radical auquel on ajouteun préfixe ou un suffixe ou les deux.Identifiez les éléments qui forment « incompréhensible ». Deux autres adjectifs dutexte sont formés avec le même préfixe.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 97/155

Sujet 8 | Éno

14  En utilisant vos réponses précédentes, expliquez en quoi l’ambiance nocturne fanaître l’inquiétude chez la narratrice.

Cette question de synthèse récapitule la plupart des réponses précédentes. Relise

les et expliquez l’effet d’inquiétude produit par l’ambiance nocturne chez la narratrice (questions 1, 3, 6, 7, 12 et 13).

Réécriture

5 points

Réécrivez le passage suivant :

 – en remplaçant la 1re personne du singulier   je par la 1re personne du plurinous. Vous effectuerez toutes les modifications nécessaires ;

 – en remplaçant « la nuit » par « les nuits ».

Combien était paisible la nuit du jardin où embaumait le tabac. J’ai vécu dans unranch solitaire du désert fertile de la Californie et, marchant la nuit sur le macadamde la route, je réfléchissais tranquillement à ce que je devais acheter le lendemaindans la petite ville voisine.

Effectuez l’accord :

 – des verbes « vivre », « réfléchir » et « devoir » avec le nouveau sujet « nous

(terminaisons du passé composé et de l’imparfait) ; – du verbe « être » et de l’attribut du sujet avec le sujet au pluriel « les nuits ».

Dictée

5 points

Le soir, nous allions en dehors de la ville, à vélo, loin.Ensuite, nous regardions le soleil se coucher en face de nous, derrière l’île de Moo-rea.

Par temps clair, on pouvait nettement voir dans l’île verte des vallées et des mon-tagnes à bords déchiquetés, comme si quelqu’un avait mordu dedans et enlevé desmorceaux avec une mâchoire à dents cassées.Quand il pleut, Moorea se transforme en sa propre ombre grise, fantomatique. [...]Pour nous, ce coucher de soleil était bientôt devenu quelque chose de familier etde cher. C’était notre coucher de soleil à nous.

Elsa Triolet, À Tahiti, Les éditions du Sonneur, septembre 2011.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 98/155

Sujet 8 | Énoncé

Deuxième partie : rédaction

15 points

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.

Sujet d’imagination

Vous aussi avez vécu une expérience nocturne et effrayante. Racontez en unetrentaine de lignes.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés.

Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Racontez ». Il fautdonc respecter :

 – le genre narratif : le récit, avec sa chronologie, ses péripéties, ses passages des-criptifs et parfois dialogués ;

 – la narration à la 1re  personne du singulier, « d’une expérience que vous avez vé-cue » ;

 – l’effet à produire : une expérience nocturne et effrayante ; – les temps du récit (par exemple imparfait et passé simple comme principaux

temps) ;

 – le nombre de lignes imposé (« une trentaine »).Étape 3. Trouvez des idées : circonstances de cette expérience (cadre spatio-temporel), événement qui va constituer cette expérience, causes et effets physiquesde la peur, sensations (visuelles, auditives), dénouement.Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – mise en place du récit (lieu, nuit, circonstances) ; – événement déclencheur de l’expérience négative, effrayante ; – péripéties, progression du suspense, expression des divers sentiments et sensa-

tions (visuelles, auditives, tactiles...) ; – dénouement et conclusion sur l’expérience nocturne et effrayante vécue.

Étape 5. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes parties.Étape 6. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 99/155

Sujet 8 | Éno

Sujet de réflexion

Pourquoi peut-on être tenté par les voyages ?Vous répondrez et donnerez votre point de vue argumenté et illustré par deexemples en une trentaine de lignes.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés qui défnissent le thème de la rédaction :

 – « Pourquoi ? » : vous devez donner des raisons, des causes, des explications  justifications ;

 – « être tenté par les voyages » : c’est le thème des voyages ;

 – « Vous répondrez » : apportez une réponse précise à la question posée ; – « et donnerez votre point de vue argumenté et illustré par des exemples » : vou

devez produire un texte argumentatif (argumenté et illustré) pour présenter  justifier votre propre point de vue sur la question des voyages.

Étape 2. Définissez votre point de vue, votre réponse, votre thèse.Thèse 1. Oui, de nos jours, on peut encore être tenté par les voyages. Trouvez amoins trois arguments et exemples pour défendre cette thèse (par exemple, le désde connaître d’autres cultures).Thèse 2. Non, on n’est plus tenté par les voyages. Trouvez au moins trois argumen

et exemples pour défendre cette thèse (par exemple, l’uniformisation des cultureson trouve partout des fast-foods et du Coca-Cola).Étape 3. Trouvez des idées et des arguments pour défendre la thèse choisie : ovoyage parce que l’on veut changer d’air, s’évader de la vie quotidienne ; on n’e

 plus tenté par les voyages parce que, grâce aux médias, à l’Internet, aux réseausociaux, on peut faire des « voyages immobiles », en restant chez soi. Existe-t-encore aujourd’hui des pays qui nous font rêver ?Étape 4. Établissez le plan de votre argumentation. Votre texte sera rédigé princ

 palement au présent.

 – L’introduction présente le thème et pose la question. Passez une ligne avant développement.

 – Le développement expose votre point de vue, soutenu par au moins trois argments et trois exemples. Un paragraphe développe un argument. Défendez votthèse en utilisant des modalisateurs de certitude (assurément , j’affirme, incotestablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans doute, emploi du conditionnel..des figures de style comme l’hyperbole, l’énumération, les fausses questions (oquestions rhétoriques) ou le vocabulaire positif, mélioratif pour affirmer votr

 point de vue. Passez une ligne avant la conclusion.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 100/155

Sujet 8 | Énoncé

 – La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant un bilan rapide.

Étape 5. Rédigez en matérialisant les parties (sauts de ligne, retours à la ligne).

Étape 6. Relisez-vous et vérifiez la correction de la langue (ponctuation, ortho-graphe, lisibilité).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 101/155

Sujet 8 | Cor

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1  La nuit doit servir au « repos » et à la « reconstitution des forces » (première phrase

2   a) Ce présent a une valeur de vérité générale, permanente. b) Les adverbes « Toujours » et « partout » renforcent cette valeur permanente et unverselle du présent.

3   a) L’auteure fait allusion à la Russie, « steppe trans-caucasienne », puis à la « Calfornie » (États-Unis).

 b) Les mots « solitude » (l. 5), « solitaire » (l. 6), « steppe » (l. 4), « désert » (l. 6) ap

 partiennent au champ lexical de l’isolement.c) Ce champ lexical de l’isolement est associé à un sentiment de paix, de sérénité (« pasible » (l. 5) ; « tranquillement » (l. 7)), à des impressions agréables (« où embaumale tabac » (l. 5)).

4  Le troisième paragraphe commence par « Mais », une conjonction de coordinationcelle-ci a une valeur d’opposition.

5   a) « Là-bas » désigne l’île de Tahiti. b) Le groupe nominal « sur cette île entre ciel et terre » désigne aussi Tahiti.

6  La peur accompagne la nuit à Tahiti, comme le montrent les mots « angoisse » (l. 9« effrayant » (l. 11), « apeurée » (l. 13).

7   a) On relève des phrases interrogatives et exclamative, des phrases déclaratives pafois courtes. On note aussi des phrases nominales.

 b) Les phrases interrogatives et exclamative, les phrases nominales, les phrases courte produisent un effet de peur, expriment les émotions fortes ressenties par l’auteure dance monde inconnu.

8  Cette phrase est nominale, non verbale.

9   a) Il s’agit d’une métaphore. b) Dans le texte, on relève une personnification : « Le sommeil nous fuit » (l. 24). O prête au sommeil le mouvement, l’action d’un être animé, comme si le sommeil pouvas’éloigner rapidement, en courant, de nous.

10  Le pronom personnel « nous » (l. 30) ne renvoie pas seulement à Elsa Triolet etson mari André ; il désigne aussi les hommes en général, en dehors des habitants dl’île : il existe des êtres vivant dans la nuit que nous, qui ne vivons pas sur l’île de Tahiqui n’avons ni la même culture ni les mêmes croyances, ne pouvons pas comprendr

Les indigènes, eux, les comprennent et leur donnent un nom, « toupapaou ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 102/155

Sujet 8 | Corrigé

11  « Une » est un déterminant, article indéfini, féminin singulier.

12  La particularité étrange et inquiétante de cette « vaste » chambre à coucher estqu’elle possède « cinq portes et une fenêtre ». Les cinq portes peuvent craquer, grincer,

cogner ; les vitres de la fenêtre tintent, laissent passer la lumière de la lune et des étoiles,ou laissent voir le ciel noir, la mer d’acier... Ombres, bruits, silence, lumière fugitivesont autant de sources d’angoisse pour l’auteure et son mari.

13  L’adjectif « incompréhensible » est formé du préfixe à valeur négative in-, du radi-cal compréhens- (comprendre, compréhension) et du suffixe -ible. Les adjectifs « im-mobiles » (l. 23) et « inconnu » (l. 29) comportent le même préfixe in-.

14  Le séjour sur une île tropicale, la vaste chambre aux cinq portes et une fenêtre,les bruits et le silence de la nuit, la lumière nocturne, la vie invisible des animaux,

 bref l’immersion dans un monde inconnu empêchent la narratrice de dormir. Commeni son mari ni elle ne peuvent identifier l’origine des bruits, des éclats soudains delumière, ils sombrent dans l’inquiétude et même l’angoisse (l. 9). Ils se sentent assaillis

 par « quelque chose d’incompréhensible, d’inconnu, d’anonyme » (l. 29), par des êtresinvisibles, auxquels les Tahitiens donnent le nom de toupapaou, sortes de fantômes oud’esprits qui hantent l’obscurité des nuits.

Réécriture

Combien étaient paisibles les nuits  du jardin où embaumait le tabac.  Nous avonsvécu dans un ranch solitaire du désert fertile de la Californie et, marchant les nuitssur le macadam de la route, nous réfléchissions tranquillement à ce que nous devionsacheter le lendemain dans la petite ville voisine.

Dictée

Quatre verbes sont conjugués à l’imparfait de l’indicatif : « nous allions », « nousregardions », « on pouvait », « c’était ».Trois verbes sont conjugués au plus-que-parfait de l’indicatif : « quelqu’un avait mordu

[...] et enlevé » (l’auxiliaire  avait  est commun aux deux participes passés  mordu etenlevé) ; les participes passés conjugués avec avoir  ne s’accordent pas car le COD « desmorceaux » est placé après le verbe et mordre se construit ici sans COD) ; « ce coucher de soleil était [...] devenu » (le participe conjugué avec l’auxiliaire être s’accorde avecle sujet masculin singulier).Deux verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’un autre verbe que les auxiliaires êtreet avoir  : (nous regardions le soleil) « se coucher », (on pouvait) « voir ».Les adjectifs et les participes passés employés comme des adjectifs s’accordent en

genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient : « temps clair », « l’île verte », « aux

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 103/155

Sujet 8 | Cor

 bords déchiquetés » (au pluriel car les montagnes présentent plusieurs bords), « dencassées » (ce sont les dents qui sont cassées), « sa propre ombre grise », « fantomatique » (attention ! On écrit fantôme mais fantomatique), « quelque chose de famili

et de cher » (chose est féminin singulier mais  quelque chose de est de genre neutrl’adjectif qui suit cette expression est au masculin singulier).Attention aux homonymes : à vélo, à dents (à ne pas confondre avec les formes a, as dverbe avoir  ), se coucher (à ne pas confondre avec le démonstratif  ce dans ce couchede soleil ), on pouvait (à ne pas confondre avec la forme ont  du verbe avoir ), quand

 pleut (à ne pas confondre avec quant à moi), c’était notre coucher (à ne pas confondavec il s’était enflammé).

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Cet été-là, mes parents avaient loué une petite villa en Provence, pour y passer unquinzaine de jours de vacances. La villa était un peu à l’écart du village, pas très loide la forêt de la Sainte-Baume. Il faisait beau et chaud, aussi je décidai, quelques jouaprès notre arrivée, de dormir dehors, sous une tente que j’avais plantée dans le petit p

qui s’étendait derrière la maison. Je soumis mon projet à mes parents, qui acceptèrenimmédiatement.Un soir, je m’installai donc pour la nuit. J’avais prévu boisson et nourriture car jcomptais bien veiller un peu tard dans la nuit pour profiter des étoiles qui illuminaiele ciel d’août. Je m’allongeai dans l’herbe et attendis. Mes espoirs ne furent pas déçuLe spectacle des astres qui s’allumaient dans le firmament était féerique. J’aperçumême une étoile filante. Mais la fatigue me gagna vers minuit. Je me couchai sous tente et fermai les yeux.Au bout d’un moment, je les rouvris, réveillé par un bruit. Je tendis l’oreille et recon

nus le bruit strident et monotone des cigales. Au milieu de la nature, je percevais le bruits beaucoup plus nettement que depuis ma chambre, fenêtre grande ouverte. Je mrendormis. Combien de temps avais-je dormi lorsque je fus à nouveau réveillé par u

 bruit étrange ? Impossible à dire car je ne pouvais lire l’heure à ma montre, ma torchélectrique refusant obstinément d’éclairer ! Soudain, je perçus un nouveau bruit. Diffrent du cri des cigales. Je me concentrai pour tenter de l’identifier. On aurait dit un brude pas, ceux d’un être glissant sur l’herbe. Puis, une ombre se projeta sur la toile de tente ! Mon sang ne fit qu’un tour... Un frisson me parcourut de la tête aux pieds. O

marchait autour de ma tente ! Qui ? Certainement pas mes parents, qui devaient dorm

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 104/155

Sujet 8 | Corrigé

à poings fermés ! Un rôdeur ? Un animal venu de la Sainte-Baume ? Pas de doute... On piétinait autour de mon fragile abri ! Allait-on l’ouvrir ? J’étais glacé de peur, incapablede bouger ou de pousser le moindre cri. Victime offerte sans défense au monstre ani-

mal ou humain qui cherchait une proie... Je sentais la sueur couler sur mon front, dansmon dos. L’ombre, projetée sur la toile, semblait danser sous la lumière de la lune. Quefaire ? Appeler à l’aide ? Mes parents entendraient-ils mes cris de panique? Me lever et bondir hors de la tente pour me réfugier dans la maison ? Le monstre aurait le tempsde m’attraper... La terreur s’empara de moi quand je vis la fermeture éclair de la tenteglisser lentement vers le haut. Une ombre gigantesque se pencha vers l’intérieur... Unéclair jaillit brutalement et m’aveugla...

« Pardon ! Je t’ai réveillé ? Je n’arrivais pas à dormir. »

Mon père braquait une torche électrique vers moi, qui restais totalement paralysé etmuet.

« Je viens de faire une petite promenade nocturne et j’en profite pour voir si tout va bien ici. »

Je balbutiai quelques mots incompréhensibles. Mon père mit sans doute ce charabia sur le compte du réveil brutal qu’il avait provoqué, s’excusa, referma la tente et disparutdans la nuit. Soulagé mais tremblant, je cherchai vainement le sommeil. Mon cœur 

 battait si fort dans ma poitrine qu’elle allait sûrement exploser ! Au petit matin, dès lelever du jour, je me précipitai dans la maison. Durant le petit déjeuner, je me gardai

 bien de parler de cette terreur nocturne, et dans l’après-midi, je démontai la tente à lagrande surprise de mes parents, qui ne me posèrent pourtant aucune question.

Sujet de réflexion

Le progrès technologique, l’amélioration des conditions et de la qualité de vie, la di-minution du temps de travail ont permis de développer une société des loisirs qui secaractérise notamment par le goût des voyages. Pour quelles raisons l’homme moderne

 peut-il être tenté par les voyages ? Que chercherait-il en parcourant le monde ?

Incontestablement l’homme moderne est tenté par les voyages. Une statistique récenteentendue à la radio indique que la France est la première destination mondiale avecquatre-vingt-trois millions de visiteurs et touristes ! C’est donc que le voyage attire

 bon nombre de personnes. La première raison qui pousse à voyager est, selon moi, lacuriosité, le désir de découvrir d’autres cultures, un patrimoine architectural inconnu,comme les principaux monuments de Paris ou les châteaux de la Loire, la Koutoubiade Marrakech... qui sont autant de témoignages des civilisations passées. Le besoinde connaissance, de savoir, d’enrichissement est assurément un facteur essentiel dans

l’essor du tourisme actuel.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 105/155

Sujet 8 | Cor

Par ailleurs, le voyage est occasion de rencontres, en pénétrant dans la « profondeurdes régions visitées ; en effet, il ne s’agit pas seulement de visiter les musées, les chteaux, les grandes villes mais de rencontrer les gens du pays, leurs traditions, leur folk

lore, leur cuisine aussi. Ainsi les voyages, pour certains, se conçoivent de manièroriginale : en roulotte, par exemple, on découvre des paysages que l’on ne voit paquand on voyage en voiture ; on vit à un rythme différent, on s’arrête dans les ferm

 pour passer la nuit ; on goûte les produits du terroir. Il existe maintenant des offrtrès variées pour les amateurs d’authenticité, de naturel, loin du confort uniformisé dechaînes d’hôtel, de la promiscuité des campings, loin des « pièges à touristes ».De toute façon, le voyage répond toujours à un besoin d’évasion : l’homme a de toutemps été attiré par l’ailleurs. Il cherche alors le dépaysement qui va le sortir de svie quotidienne, de la routine. On cherche le soleil, les plages de sable blanc, l’eau tu

quoise pour compenser la grisaille des mois passés à travailler. Le voyage favorise alol’oubli, certes momentané, mais bénéfique tout de même. C’est pourquoi certains voygeurs recherchent avant tout l’aventure : les treks, randonnées pédestres en Italie ou a

 Népal, satisfont les sportifs. La traversée du désert marocain en dromadaire permetdes familles, parents et enfants, de vivre une expérience hors du commun. L’hommcherche à dépasser ses limites, vivre « dangereusement », pour échapper au confort à la sécurité de tous les jours.

En conclusion, l’homme moderne est plus que jamais tenté par les voyages, mais le

motivations varient considérablement, comme on a pu le voir. Les professionnels dtourisme ont parfaitement compris cette diversité de la demande puisqu’il est toujou possible de trouver une offre correspondant à nos attentes. Malgré la télévision, leautres médias, Internet, l’homme éprouve encore ce besoin de partir, de découvriPeut-être est-ce inscrit dans ses gènes ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 106/155

Su jet 9

 Sujet zéro du ministère, 2013

Texte

Voilà l’épicerie-mercerie de Mlle Alloison. Ah ! Mlle Alloison ! Un long piquet avecune charnière au milieu. [...] Elle savait par cœur ce que je venais chercher ; ellerentrait dans sa cuisine et elle me laissait seul dans l’épicerie.Il n’y avait qu’une lampe à pétrole pendue dans un cadran de cuivre. On semblaitêtre dans la poitrine d’un oiseau : le plafond montait en voûte aiguë dans l’ombre.5

La poitrine d’un oiseau ? Non, la cale d’un navire. Des sacs de riz, des paquets de

sucre, le pot de la moutarde, des marmites à trois pieds, la jarre aux olives, les fro-mages blancs sur des éclisses, le tonneau aux harengs. Des morues sèches penduesà une solive jetaient de grandes ombres sur les vitrines à cartonnages où dormaitla paisible mercerie, et, en me haussant sur la pointe des pieds, je regardais la belle10

étiquette du « fil au Chinois ». Alors, je m’avançais doucement, doucement ; le plancher en latte souple ondulait sous mon pied. La mer, déjà, portait le navire. Jerelevais le couvercle de la boîte au poivre. L’odeur. Ah ! cette plage aux palmiersavec le Chinois et ses moustaches. J’éternuais. « Ne t’enrhume pas, Janot. — Non,mademoiselle. » Je tirais le tiroir au café. L’odeur. Sous le plancher l’eau molle15

ondulait : on la sentait profonde, émue de vents magnifiques. On n’entend plus lescris du port.Dehors, le vent tirait sur les pavés un long câble de feuilles sèches. J’allais à lacachette de la cassonade. Je choisissais une petite bille de sucre roux. Pendant queça fondait sur ma langue, je m’accroupissais dans la logette entre le sac des pois20

chiches et la corbeille des oignons; l’ombre m’engloutissait : j’étais parti.

Jean Giono, « Le Voyageur immobile », Rondeur des jours, L’Eau vive, I, 1943.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1   « Elle savait par cœur ce que je venais chercher » : d’après vous, que vient chercher 

le narrateur dans l’épicerie-mercerie de M

lle

Alloison ?

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 107/155

Sujet 9 | Éno

Relisez attentivement le texte. Interrogez-vous. À quoi l’enfant compare-t-il le mgasin de Mlle Alloison ? Que regarde-t-il principalement ? Repérez et relevez lsensations et impressions du narrateur. Quel autre lieu évoque-t-il à plusieurs r

 prises ?2  Quel âge donnez-vous au narrateur ?

Observez le texte pour voir s’il comporte des indications chiffrées précises. Repéreet relevez les indices permettant de définir l’âge du narrateur. Déduisez son âge

 partir des indices relevés.

3  Pourquoi le narrateur a-t-il l’impression d’être dans la cale d’un navire ? Vous donnerez plusieurs raisons en prenant en compte tout le texte.

Interrogez-vous. Qu’est-ce qui fait penser à la cale d’un bateau ? Définition d

« cale » : partie la plus basse dans un navire, où l’on stocke des marchandises.4  Comparez les deux phrases suivantes :

 – « le plancher en latte souple ondulait sous mon pied » ; – « Sous le plancher l’eau molle ondulait ».

Quelle métamorphose se produit entre les deux ?

Définition de « métamorphose » : changement d’une forme en une autre forme, d’uaspect en un autre aspect ; transformation. Comparez la structure des deux phraseQuel est le sujet du verbe ? Quel est le complément ? Quels éléments sont communs

Lesquels sont différents ? Quelle transformation le changement de construction d phrases symbolise-t-il ? Expliquez-la.

5  « L’odeur. » Quelle remarque grammaticale pouvez-vous faire sur la constructiode cette phrase ? Pourquoi cette phrase est-elle répétée ?

En quoi cette phrase ne respecte-t-elle pas la construction habituelle sujet – verb – complément ou attribut du sujet ? Que manque-t-il ?Pourquoi est-elle répétée ? Observez la place de « L’odeur » dans le mouvement dcette parte du texte. Expliquez l’effet produit par la répétition.

6  « On n’entend plus les cris du port » :a) À quel temps est le verbe de la phrase ?

 b) Quel était le temps principal du texte avant cette phrase ?c) Quel est l’effet produit par le changement de temps ?

Observez les terminaisons des verbes pour identifier les temps utilisés. Rappelevous les valeurs de ces temps. Identifiez l’effet recherché et produit dans cette part

 précise du texte, en fin d’un long paragraphe et avant un blanc typographique.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 108/155

Sujet 9 | Énoncé

7   Quel rapport voyez-vous entre le titre « Le Voyageur immobile » et le texte ?

Analysez le sens des deux mots clés du titre. Que constatez-vous ? Interrogez-vous :comment peut-on associer ces deux mots ? Cherchez dans le texte, et dans vos ré-

 ponses précédentes, des indices justifiant le titre.8   Dans quel univers l’enfant puise-t-il son imagination ? Pouvez-vous faire des rap-

 prochements avec des livres que vous avez lus ou des films que vous avez vus ? Expli-quez ce qui vous fait penser à ces livres ou ces films.

Relisez vos réponses aux questions 3, 4, 5 et 7. Repérez et relevez les indices qui permettent d’identifier l’univers dans lequel l’enfant puise son imagination. Mobili-sez les titres de livres que vous avez lus, de films que vous avez vus et qui renvoientà ce même univers. Pensez aux livres étudiés ou lus au collège, notamment en 5e.

Réécriture

4 points

Vous transposerez au présent et à la 3e personne du singulier le passage suivant :

J’allais à la cachette de la cassonade. Je choisissais une petite bille de sucre roux.Pendant que ça fondait sur ma langue, je m’accroupissais dans la logette entre lesac des pois chiches et la corbeille des oignons ; l’ombre m’engloutissait : j’étais

 parti.

La transposition est double :

 – passer de l’imparfait et du plus-que-parfait au présent de l’indicatif ; – remplacer le pronom personnel sujet je par  il , ainsi que le déterminant possessif 

(« ma langue »).

Si à l’imparfait tous les verbes ont les mêmes terminaisons, au présent, ces termi-naisons varient selon le groupe du verbe. Identifiez le groupe de chaque verbe ettrouvez la terminaison qui convient.

Dictée

6 points

Il est nuit. [...]Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent, les lignes se mêlent,

 je saisis encore le coin d’un mot, puis plus rien.J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché

sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 109/155

Sujet 9 | Éno

aux flancs de Robinson, pris d’une émotion immense, remué jusqu’au fond de lacervelle et jusqu’au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un

 bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se

 profiler la tête longue d’un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuplel’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l’horizon de ses craintes ;debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me demande où jeferai pousser du pain...

Jules Vallès, L’Enfant , 1879.

Deuxième partie : rédaction

15 pointsVous traiterez au choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Un lieu, une image ou un mot déclenche votre imagination et vous transpor

dans une rêverie. Racontez ce « voyage immobile ».

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « un lieune image ou un mot », « déclenche », « votre imagination », « rêverie », « voyagimmobile ».À la question 7, vous avez expliqué « voyageur immobile » ; servez-vous de votréponse pour identifier le thème de la rédaction.Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Racontez ». Il fau

donc respecter :

 – le genre narratif : le récit, avec sa chronologie, sa progression, ses passages decriptifs ;

 – la narration à la 1re  personne du singulier («  votre  imagination et  vous  tran porte ») ;

 – l’effet à produire : passer de la réalité au rêve ; – les temps du récit (par exemple imparfait et passé composé comme principau

temps, présent de narration) ;

 – le nombre de pages imposé (« deux pages »).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 110/155

Sujet 9 | Énoncé

Étape 3. Trouvez des idées : déclenchement de cette rêverie (lieu, image, mot), paysrêvé, description des paysages, activités dans le pays rêvé, sentiments et sensations.Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – mise en place du récit (lieu réel) ; – événement déclencheur de la rêverie (lieu, image, mot), du « voyage immobile » ; – découverte du pays imaginé, expression des divers sentiments (surprise, émer-

veillement, joie, etc.) et sensations (visuelles, auditives, tactiles, gustatives, ol-factives) ;

 – dénouement (retour à la réalité ?) et conclusion sur l’expérience vécue.

Étape 5. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes parties.Étape 6. Relisez-vous.

Sujet de réflexion

Pensez-vous que le monde où vous vivez aujourd’hui laisse encore place à larêverie ? Vous présenterez votre réflexion dans un développement organisé.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « le mondeoù vous vivez aujourd’hui », « laisse encore place », « rêverie ». Le thème est lerapport entre notre monde moderne et la rêverie, le rêve et la réalité actuelle.

Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Pensez-vous », « votreréflexion », « vous présenterez... un développement organisé ».Définition de « réflexion » : examen et comparaison de ses pensées, analyse desaspects d’un thème, point de vue qui en résulte.Il faut donc respecter :

 – le genre argumentatif : le développement organisé, avec sa progression, ses ana-lyses et ses arguments, ses exemples ;

 – le temps de l’argumentation : le présent et les temps qui s’y articulent ; – le nombre de pages imposé (« deux pages »).

Étape 3. Définissez votre point de vue, votre réponse, votre thèse.Thèse 1. Oui, de nos jours, le monde laisse encore place à la rêverie. Trouvez aumoins trois arguments et exemples pour défendre cette thèse (par exemple, le monde

 possède de très nombreuses régions qui peuvent faire rêver ; l’univers est vaste, ladécouverte et la conquête d’autres planètes font rêver).Thèse 2. Non, de nos jours, le monde ne laisse plus place à la rêverie. Trouvezau moins trois arguments et exemples pour défendre cette thèse (par exemple, lesmédias nous montrent tous les pays, il n’y a plus un seul endroit inconnu ; la vie est

uniformisée, elle est pratiquement la même partout).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 111/155

Sujet 9 | Éno

Thèse 3. Certes, de nos jours, le monde ne laisse plus beaucoup de place à la rêvermais il offre encore des occasions de rêver.Étape 4. Trouvez des idées et des arguments pour défendre la thèse choisie : on rêv

 parce que l’on veut changer d’air, s’évader de la vie quotidienne; on ne rêve plu parce que, grâce aux médias, à Internet, aux réseaux sociaux, on peut tout connaîten restant chez soi. Existe-t-il encore aujourd’hui des pays qui nous font rêver ?Étape 5. Établissez le plan de votre argumentation.

 –   L’introduction présente le thème et pose la question. Passez une ligne avant développement.

 –  Le développement expose votre point de vue, soutenu par au moins trois arguments et trois exemples. Un paragraphe développe un argument. Défendez votthèse en utilisant des modalisateurs de certitude (assurément , j’affirme, inco

testablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans doute, emploi du conditionnel..des figures de style comme l’hyperbole, l’énumération, les fausses questions (oquestions rhétoriques) ou le vocabulaire positif, mélioratif pour affirmer votr

 point de vue . Passez une ligne avant la conclusion. –  La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant u

 bilan rapide.

Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (sauts de ligne, retours à la ligne).Étape 7. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 112/155

Sujet 9 | Corrigé

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1  Le narrateur vient chercher dans l’épicerie-mercerie une sorte de refuge où il peutdécouvrir tout un monde de sensations extraordinaires olfactives (l’odeur du poivreet du café), gustatives (la bille de sucre qui fond sur sa langue), visuelles (« la belleétiquette du ”fil au Chinois” » (l. 10)). Dans cette « poitrine d’un oiseau » ou cette« cale d’un navire », il peut laisser libre cours à son imagination.

2  On ne peut donner un âge précis au narrateur mais plusieurs indices prouvent quec’est un enfant ; en effet, il est petit car il doit se hausser « sur la pointe des pieds »

 pour voir le « fil au Chinois » (l. 10) ; Mlle Alloison l’appelle affectueusement par lediminutif « Janot » (l. 14). Il a la curiosité d’un enfant dans ce lieu extraordinaire, ilaime les sucreries (l. 19). Mais surtout il a une imagination débordante.

3   Le narrateur a l’impression d’être dans la cale d’un navire à cause de la forme du lieu(« le plafond montait en voûte aiguë » (l. 5)), éclairé par « une lampe à pétrole penduedans un cadran de cuivre » (l. 4). Mais ce sont surtout les produits de l’épicerie-merceriequi évoquent la cargaison d’un navire (l. 6) ; de plus, le plancher souple du magasin fait

 penser au bois du bateau, bercé par le mouvement de la mer (l. 11). Le navire renvoie

au voyage et les produits et les sensations renvoient à l’exotisme.4   Le verbe « ondulait » et le nom « plancher » sont communs aux deux phrases. Dans

la première, « plancher » est sujet du verbe, dans la seconde, il est complément cir-constanciel de lieu. L’« eau » apparaît comme sujet dans la deuxième phrase. D’abord,le narrateur a une sensation d’ondulation quand il marche sur le plancher souple dumagasin, ce qui fait penser au mouvement de l’eau. Ensuite, « l’eau molle » bouge« sous le plancher » du magasin. Bien entendu, il n’y a pas d’eau sous le plancher ; lenarrateur se croit sur le navire voguant sur la mer. En fait, la métamorphose des phrasesexprime le passage de la réalité (l’épicerie) au rêve (le voyage sur le navire).

5   Cette phrase est non verbale, nominale. Elle est répétée car elle marque la découvertede nouvelles odeurs (le poivre, le café) ; elle termine le mouvement de découverte :l’enfant prend la boîte, lève le couvercle. Alors, l’odeur s’échappe, le narrateur respireet se met à rêver. Ces sensations olfactives déclenchent son imagination.

6   a) Le verbe est au présent de l’indicatif. b) L’imparfait était le temps principal du texte (« m’avançais », « ondulait », « rele-vais », etc.).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 113/155

Sujet 9 | Cor

c) Grâce au présent de narration, le lecteur plonge dans l’esprit du narrateur, dans soimaginaire, dans son rêve qui devient réalité. Le changement de temps marque ce décrochage.

7  L’adjectif « immobile » est opposé à « voyageur » car le premier exprime l’absencde mouvement tandis que le second exprime le mouvement. Le texte explique en fale titre : il montre comment le narrateur, un enfant, voyage grâce à son imagination,

 partir de sensations visuelles, olfactives, gustatives, tout cela sans bouger de l’épicerimercerie.

8  L’enfant puise dans les aventures maritimes, les voyages lointains, l’exotisme dl’ailleurs, riche de sensations inconnues, enivrantes. On peut penser à certains romande Jules Verne, comme Deux ans de vacances, à L’Île au trésor  de Stevenson, ou

 Robinson Crusoé de Daniel Defoe, et à leur adaptation au cinéma. Dans les deux premières œuvres, les héros sont des enfants qui rêvent d’aventures sur les mers lointaineaventures qu’ils vivront finalement en réalité. Quant à Robinson Crusoé, c’est le roman d’aventures maritimes par excellence. Ces ouvrages ont fait rêver bon nombre dlecteurs.

Réécriture

Il va à la cachette de la cassonade.  Il choisit une petite bille de sucre roux. Pendanque ça fond sur sa langue, il s’accroupit dans la logette entre le sac des pois chiche

et la corbeille des oignons ; l’ombre l’engloutit : il est parti.

Dictée

Sept verbes du premier groupe sont conjugués au présent de l’indicatif (-e,  -es,  --ons, -ez, -ent ) : « je frotte », « les lettres s’effacent », « les lignes se mêlent », « la lunmontre », « je peuple », « je rêve », « je me demande ».Un verbe du deuxième groupe est conjugué au présent de l’indicatif (-is, -is, -it , -isson-issez, -issent ) : « je saisis ».

Six verbes du troisième groupe sont conjugués au présent de l’indicatif ; leurs termnaisons varient selon la forme de leur infinitif : « il est » (être), « je tends » (tendre« j’ai » (avoir), « la nuque qui me fait » (faire ; l’accord se fait avec l’antécédent d

 pronom relatif sujet : « la nuque qui »), « je fais » (faire), « je vois » (voir).Le verbe « faire » est conjugué au futur simple : « je ferai ».Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’une préposition («  sans lever « sans  entendre ») ou d’un verbe qui n’est pas l’auxiliaire  avoir  ou être  (« je  fa

 passer », « je vois se profiler », « je ferai pousser »).

Plusieurs participes passés sont employés comme des adjectifs ; ils s’accordent e

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 114/155

Sujet 9 | Corrigé

genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel ils se rapportent : « le cou brisé »,« je suis resté penché [...] dévoré [...] collé [...] pris [...] remué ».Plusieurs adjectifs s’accordent avec le nom qu’ils qualifient : « la poitrine creuse »,

« une émotion immense », « la tête longue », « l’espace vide », « l’éternelle solitude ».Plusieurs mots sont homonymes :  est/  et,  se  ( s’effacent, se mêlent, se profiler )/  ce(moment ),  cou  (col)/ coup, coût,  flancs  (les côtés)/ flan (le gâteau),  pris  (participe

 passé de prendre)/ prix,  où  (moment où, où je ferai)/ ou (ou bien),  pain/ pin (arbre ;attention, ici, le narrateur parle du pain à manger, même s’il se demande où il fera

 pousser du pain et non un pin ou des pins).Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en mettant au fé-minin ou en trouvant un mot de la même famille, vous pouvez identifier cette consonne :nuit (nuitée), regard (regarder ), mot (mot à mot ), flanc ( flancher ), pris ( prise), fond

( fonder , fondation), moment (momentané), bout (bouter , ébouter ), mât (démâter ), de- bout.Quelques mots sont souvent sources d’erreur : « curiosité » (les noms en -té  ou -tiéne prennent jamais de e sauf ceux qui expriment une contenance, comme assiettée, etquelques noms comme dictée, butée, pâtée, jetée, montée) ; « là-bas » (accent grave,trait d’union) ; « penché » ; « tous les oiseaux »/ « tout comme » (la prononciation estidentique mais « tous » est au pluriel (« les oiseaux ») ; « tout » est invariable car c’estun adverbe (tout à fait comme)) ; « horizon ».

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Depuis quelque temps, la mode des vide-greniers s’est développée. Mes parents ontdonc décidé de participer à une de ces manifestations organisées dans notre quartier le

 premier week-end de juin. Mais nous devions trouver quoi mettre en vente. Nous voici

alors tous partis en exploration !« Je me charge du grenier ! » ai-je proposé à ma mère, qui, elle, commençait à trier sagarde-robe. Elle en aurait certainement pour un bon bout de temps !Dans les combles, c’était un véritable capharnaüm ! Des cartons, de vieilles valises,une malle, des sacs, des piles de magazines, des jouets à moitié cassés et bien d’autresobjets non identifiés étaient entassés dans le plus grand désordre. Je n’y montais ja-mais mais apparemment on avait entassé là les vestiges de plusieurs existences ! Lamalle aux serrures de cuivre attirait mes regards. Sans doute à cause des nombreuses

étiquettes collées dessus. Avec un vieux pull qui traînait par là, j’ai enlevé la poussière

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 115/155

Sujet 9 | Cor

qui les rendait illisibles. Quelle surprise ! J’ai découvert des étiquettes multicoloreavec des dessins de navire, des paysages avec des chameaux. « Compagnie GénéraTransatlantique », « Hôtel Excelsior Venezia »... Les couleurs étaient ternies, les in

criptions parfois illisibles, usées par le temps. L’une d’elles a retenu mon attention« LES MESSAGERIES MARITIMES FONT LE TOUR DE MONDE ». Au centrun globe terrestre en arrière-plan et, au premier plan, un magnifique paquebot blan

 barré d’une bande de papier, portant l’inscription « Nouméa Nouvelle-Calédonie ».

 Nouméa... Nouvelle-Calédonie... Des noms qui évoquaient les territoires françad’outre-mer... les îles lointaines du Pacifique. J’ai fermé les yeux. J’étais sur le pondu paquebot blanc, cheveux au vent, le visage battu par les embruns, admirant le balledes dauphins. Soudain, à l’horizon, la terre... Le navire voguait sur des flots turquoiseLes grands oiseaux des mers, ailes déployées, nous escortaient. La Nouvelle-Calédonm’apparaissait dans toute sa splendeur, sous le soleil qui chauffait ma peau. Le spectacle devenait de plus en plus grandiose au fur et à mesure de notre approche. D’immenses cocotiers se dressaient vers un ciel d’un bleu intense ; j’apercevais des valléencaissées qui s’enfonçaient dans les terres couvertes d’une végétation luxuriante. Deodeurs et des parfums inconnus flottaient dans l’air et m’enivraient. La joie et l’attrade cet ailleurs exotique me poussaient à vouloir tout découvrir...

Me voici sur une plage de sable blanc, au bord du lagon. Un doux vent caresse movisage. J’entends les cris des perruches qui se mêlent au chant d’oiseaux bariolés, pe

chés sur des buissons dont les fleurs rouges flamboient. Je m’étends sur le sable chauet je m’endors dans la lumière du paradis terrestre, dans le calme du soir...

« Qu’est-ce que tu fais ? Tu as trouvé quelque chose ? » a hurlé ma mère au pied dl’escalier. Réveil brutal ! Les îles ont disparu et le grenier m’est apparu, sombre, pousiéreux, froid.

Sujet de réflexion

Les magazines   Géo,   National Geographic, les chaînes de télévision spécialisée

Voyage, National Geographic, Planète +, Ushuaïa TV , les chaînes généralistes avecertaines de leurs émissions (Thalassa,  Des racines et des ailes) et la diffusion dnombreux documentaires nous font découvrir le monde au point que l’on peut s’interroger : un coin de notre planète nous est-il encore inconnu ? Existe-t-il encore d

 pays qui nous fassent rêver ?

Il est vrai que nous sommes véritablement bombardés d’informations sur tout, les pay proches ou lointains, leurs cultures, leur art de vivre, leur cuisine. Si nous le souhaitonnous pouvons acheter des magazines de la presse écrite, qui grâce aux photos et au

articles, nous font découvrir des paysages de notre terre. La diffusion de très nombreu

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 116/155

Sujet 9 | Corrigé

documentaires à la télévision nous plonge en direct au cœur du monde, dans un villagereculé de la Chine ou nous font partager le quotidien d’Indiens d’Amazonie, avec unréalisme et une précision scientifique à vous couper le souffle. Et que dire d’Internet ?

Il suffit d’un moteur de recherche, de quelques clics et vous savez tout d’un pays, d’unerégion, de leur histoire, de leur économie, de leur population, photos et même vidéosà l’appui. Jamais la terre entière n’a autant ressemblé à un village, dont on connaîtabsolument tout !C’est d’ailleurs en regardant ces émissions ou en lisant que l’on constate souvent l’uni-formisation, la standardisation de notre monde ; les mêmes modes de vie se répandentsur toute la planète. Vous pouvez boire un soda, un Coca-Cola, manger un hambur-ger quasiment partout. Vous entendez aussi la même musique, la mode vestimentaireest identique : T-shirt, jean, baskets, casquette américaine... Non seulement l’Europe

mais aussi les autres continents suivent le mode de vie des États-Unis ; cette « améri-canisation » estompe, efface les différences qui existaient autrefois, entraîne une perted’originalité et donc de richesse culturelle. Il arrive parfois qu’un touriste, désireuxde ramener un souvenir du pays visité, constate avec stupeur que les objets vendus nesont pas produits par les petits artisans locaux mais sont fabriqués en Chine ! Si on rêved’un ailleurs, d’évasion, c’est que l’on veut trouver autre chose, qui permette d’échap-

 per à son quotidien et à l’ordinaire. Faut-il en conclure avec désespoir que notre mondene laisse plus de place à la rêverie ? Cette vision semble trop pessimiste ; en effet, lesoccasions de rêver sont encore nombreuses aujourd’hui. Fort heureusement !Premièrement, les médias, s’ils nous donnent beaucoup d’informations, ne nous lesdonnent pas toutes, il reste à découvrir des aspects multiples et variés. Et puis, voir un reportage sur Madagascar peut stimuler notre imagination. Nous consommons tropsouvent l’information, de manière passive, alors qu’elle devrait déclencher tantôt uneréflexion tantôt le rêve. Notre vie intérieure sera d’autant plus intense et plus richequ’elle sera stimulée par ce que nous voyons et entendons. L’homme actuel doit à tout

 prix demeurer actif car, dans la vie professionnelle, dans la vie sociale, personnelle, lerisque de la passivité est grand. Dans un monde dont on dit qu’il est en crise, l’homme

se prend à rêver parce que ses conditions de vie, son travail ne le satisfont plus, parceque les difficultés l’assaillent.

Malgré l’excès d’informations, à cause des problèmes que l’homme rencontre dans lemonde actuel, le besoin de rêver se fait plus fort, plus nécessaire car la rêverie favorisel’évasion, nous projette dans le futur, nous donne la force de lutter pour que nos rêvesde bonheur, de liberté deviennent réalité.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 117/155

Su jet 10

 Inde, avril 2013

TexteArbres

 À Georges Ribermont-Dessaignes.

En argot 1 les hommes appellent les oreilles les feuillesc’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musiquemais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien

Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des humains

Les arbres parlent arbrecomme les enfants parlent enfantQuand un enfant de femme et d’hommeadresse la parole à un arbrel’arbre répondl’enfant entendPlus tard l’enfant

 parle arboricultureavec ses maîtres et ses parentsIl n’entend plus la voix des arbresil n’entend plus leur chanson dans le vent

Pourtant parfois une petite fille pousse un cri de détressedans un square de ciment arméd’herbe morne et de terre souillée

Est-ce... oh... est-cela tristesse d’être abandonnéequi me fait crier au secoursou la crainte que vous m’oubliiezarbres de ma jeunessema jeunesse pour de vraiDans l’oasis 2 du souvenir 

1. Argot  : vocabulaire particulier à un groupe social, à une profession ; ou langue familière.2. Oasis : endroit d’un désert qui présente de la végétation due à la présence d’un point d’eau ; sens figuré : lieu moment reposant, chose agréable qui fait figure d’exception dans un milieu hostile ou une situation pénible.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 118/155

Sujet 10 | Énoncé

une source vient de jaillir est-ce pour me faire pleurer J’étais si heureuse dans la foule

la foule verte de la forêtavec la crainte de me perdreet la crainte de me retrouver 

 N’oubliez pas votre petite amiearbres de ma forêt.

Jacques Prévert, Histoires, 1946.

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1   En quoi ce texte est-il poétique ? Relevez au moins trois indices pour justifier votre

réponse.Définition de « poétique » : qui relève du genre de la poésie.Pour montrer que ce texte est poétique, interrogez-vous : quel « dessin » le texteforme-t-il sur la page ? Les lignes sont-elles complètes ? Le texte est-il écrit en vers ?Le texte est-il composé de strophes ou de paragraphes ? Le texte contient-il desrimes ? des sonorités évocatrices ? De nombreuses images comme la comparaison,la métaphore, la personnification ou l’allégorie sont-elles employées ?

2  Dans les vers 3 et 4, relevez le champ lexical de la parole. À qui la parole est-elleattribuée ?

Définition de « champ lexical » : ensemble de mots qui se rapportent à la mêmeidée, au même thème.Procédez à une lecture attentive des vers 3 et 4. Repérez et relevez des mots ouexpressions qui renvoient au thème de la parole. Interrogez-vous : à qui ou à quoila parole est-elle donnée ? Relisez le texte pour répondre. Observez les pronoms

 personnels et les déterminants possessifs.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 119/155

Sujet 10 | Éno

3  « Arboriculture » (vers 12)

a) Décomposez ce mot pour expliquer son sens. b) Dans quel contexte utilise-t-on habituellement ce mot ?

a) Définition de « décomposer un mot » : identifier les différents éléments qui com posent ce mot : le radical du mot, le préfixe ou le suffixe, ou les deux. La décompsition du mot vous aide à en deviner le sens.Identifiez le radical du mot en vous appuyant sur son sens. Identifiez le préfixe eou le suffixe que vous reconnaissez.b) Définition de « contexte » : « ensemble des circonstances dans lesquelles se produit un événement ou une action » ( Larousse).Interrogez-vous : à quel domaine appartient l’arboriculture ? À quelle occasion mot est-il habituellement employé ? Avec qui l’enfant parle-t-il d’arboriculture ?

4  « Il n’entend plus la voix des arbres » (vers 14)

a) Quelle est la figure de style ici utilisée ? Relevez un autre passage reprenant la mêmfigure de style.

 b) Qu’est-ce qui caractérise cette « voix » ? Développez votre réponse en vous appuyasur les vers 1 à 15.

a) Définition de « figure de style » : procédé qui consiste à rendre plus expressif  plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. O

dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.Observez la construction de la phrase : sujet – verbe – complément. Pour identifila figure de style, interrogez-vous. Quels mots du vers 14 sont associés de façoinhabituelle? À quels domaines appartiennent ces mots ? Comment nomme-t-on figure qui associe les mots de cette façon ? Relisez votre réponse à la question 2.Repérez et relevez un passage contenant la même figure de style en observant notamment les champs lexicaux.b) Définition de « caractérise » : « marque d’un signe qui distingue, qui différencie( Larousse).

Procédez à une relecture attentive des vers 1 à 15.Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les caractéristiques dcette voix. Par exemple, cette voix est musicale : « leur chanson ».

5   Vers 16 à 19, où se trouve la petite fille ? Comment ce lieu est-il caractérisé ? Rlevez au moins deux indices du texte pour justifier votre réponse.

Procédez à une relecture attentive des vers 16 à 19. Repérez et relevez les mots quévoquent un lieu, un espace. Identifiez ce lieu.Repérez et relevez deux mots ou expressions caractéristiques de ce lieu. Observe

notamment les expansions du nom (adjectifs épithètes, compléments du nom).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 120/155

Sujet 10 | Énoncé

6   À partir du vers 20, qui parle ? À qui ? Relevez deux indices pour justifier votreréponse.

Procédez à une lecture attentive du vers 20 à la fin du texte.

Observez les pronoms personnels, les déterminants possessifs, les marques de genre(masculin, féminin) des adjectifs et participes passés. Repérez et relevez les mots ouexpressions qui nous renseignent sur l’identité de la personne qui parle.

7   Quels sont les deux lieux qui s’opposent dans cette strophe (vers 16 à 32) ? À quelleépoque chacun de ces lieux est-il associé ?

Procédez à une relecture attentive de la strophe.Identifiez les deux lieux qui s’opposent en observant les champs lexicaux corres-

 pondant à ces deux espaces. Relisez votre réponse à la question 5.

Interrogez-vous : à quelle période chacun des lieux opposés fait-il référence ? Ob-servez le champ lexical du temps : dates, saisons, âge, etc.

8  « Une petite fille/ pousse un cri de détresse » (vers 16-17). Quelles sont les causesde la détresse de la petite fille ?

Procédez à une lecture attentive du vers 16 à la fin du texte.Observez le champ lexical des sentiments dans ce passage et l’expression de la cause(construction des phrases).Repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent pourquoi la petite fille

 pousse un cri de détresse.Reformulez ces mots ou expressions avec vos propres mots en vous efforçant detrouver des synonymes.

9   « Est-ce... oh... est-ce » (vers 20) : expliquez le jeu de sonorités et relevez une autreexpression qui confirme votre interprétation.

Définition de « le jeu de sonorités » : le jeu sur les sons.Expliquez ce que vous entendez lorsque vous prononcez cette phrase. Servez-vous

 par exemple du langage phonétique des SMS. Puis vous devez extraire une expres-sion du texte qui justifie votre interprétation.

10   Vers 33 et 34, quel est le mode du verbe conjugué ? Justifiez son emploi.Définition de « mode du verbe » : le mode est la manière ou la façon dont un faitou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une actionréelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ?un souhait ? Les modes du verbe sont l’indicatif, le subjonctif, l’impératif, le condi-tionnel, l’infinitif et le participe.Observez la forme verbale. Interrogez-vous. Est-ce un mode personnel, avec desterminaisons qui varient selon la personne (indicatif, subjonctif, impératif, condi-

tionnel) ou non personnel (infinitif qui est invariable ou participe qui varie parfois

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 121/155

Sujet 10 | Éno

seulement en genre et en nombre) ? Quel est le type de cette phrase (déclaratif, iterrogatif, exclamatif, impératif) ? Qu’exprime cette forme verbale (action réelle oéventuelle, souhait, conseil, ordre, etc.) ? Expliquez l’emploi de ce mode dans c

deux vers en observant qui parle et à qui.11 Question bilan : quels liens apparaissent dans ce poème entre les arbres et les en

fants ? Vous développerez votre réponse en vous appuyant sur l’ensemble du texte.

Définition de « liens » : « ce qui établit entre des choses abstraites un rapport, e particulier logique ou de dépendance » ( Larousse).Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.Appuyez-vous sur vos réponses aux questions 5, 6, 7, 8, 9 et 10 pour faire le bilademandé.

Repérez et soulignez des mots ou expressions qui mettent en évidence les relationles rapports qu’entretiennent les arbres et les enfants.

Réécriture

4 points

Réécrivez le passage suivant en mettant les verbes à l’imparfait et en remplaçant « un enfant » par « des enfants ». Vous effectuerez toutes les modificationnécessaires.

Quand un enfant de femme et d’hommeadresse la parole à un arbrel’arbre répondl’enfant entendPlus tard l’enfant

 parle arboricultureavec ses maîtres et ses parents

Commencez par souligner les groupes nominaux « un enfant » et « l’enfant » transformez-les en groupes nominaux « des enfants » et « les enfants ».Soulignez ensuite les déterminants possessifs qui correspondent à « l’enfant ».Soulignez les verbes conjugués, et faites une flèche vers leurs sujets.Pour finir, effectuez les deux modifications suivantes :

 – accordez les verbes avec le sujet pluriel « des enfants » ou « les enfants » modifiez les déterminants possessifs soulignés ;

 – les verbes conjugués au présent doivent être conjugués à l’imparfait.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 122/155

Sujet 10 | Énoncé

Dictée

6 points

L’autruche

Lorsque le petit Poucet abandonné dans la forêt sema des cailloux pour retrouver son chemin, il ne se doutait pas qu’une autruche le suivait et dévorait les caillouxun à un. C’est la vraie histoire, celle-là, c’est comme ça que c’est arrivé...Le petit Poucet se retourne : plus de cailloux!Il est définitivement perdu : plus de cailloux, plus de retour ; plus de retour, plusde maison ; plus de maison, plus de papa-maman. — C’est désolant, se dit-il entreses dents.

Soudain il entend rire et puis le bruit des cloches et le bruit d’un torrent, des trom- pettes, un véritable orchestre, un orage de bruits, une musique brutale, étrange,mais pas du tout désagréable et tout à fait nouvelle pour lui. Il passe alors la tête àtravers le feuillage et voit l’autruche qui danse.

Jacques Prévert, Contes pour enfants pas sages, 1947.

Deuxième partie : rédaction

15 pointsVous traiterez aux choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Comme la petite fille du poème, vous gardez un souvenir d’enfance situé dansun cadre naturel : décrivez ce lieu et racontez cet épisode.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet.Étape 2. Repérez et soulignez d’une couleur les mots clés qui évoquent le thème dutexte à écrire : « un souvenir d’enfance », « un cadre naturel ».Définition de « cadre naturel » : la nature. Ex. : la forêt, la campagne, le désert, lamontagne...Étape 3. Repérez et soulignez la forme du texte à écrire : « décrivez ce lieu »,

« racontez cet épisode ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 123/155

Sujet 10 | Éno

Étape 4. Reformulez ce que vous devez faire : raconter un souvenir d’enfance, décrire le lieu de ce souvenir, situé obligatoirement dans un cadre naturel.Étape 5. Trouvez des idées. Quel souvenir sélectionner ou inventer ? Quel cad

naturel choisir (campagne, montagne, mer, forêt, etc.) ? Quelle aventure serait-il itéressant de développer (vacances, partie de pêche, promenade, etc.) ?Étape 6. Établissez le plan de votre rédaction en l’organisant en paragraphes.

Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et outils

Récit/ Narration/DescriptionÉventuellement des

 passages dialogués si vousfaites intervenir un autre

 personnage.

La description du cadrenaturel.Récit d’un souvenir d’enfance.Épisode vécu dans ce

cadre naturel.

Le passé simple,l’imparfait et le présent.Des adjectifs variés, descompléments du nom, des

 propositions relatives pour

enrichir la description.Du vocabulaire précis(couleur, aspect).Le champ lexical de lanature.Des verbes de perceptioncomme admirer , observer ,contempler , entendre.Des comparaisons pour 

évoquer la nature.

Étape 7. Relisez attentivement votre devoir et corrigez les éventuelles erreurs d ponctuation et d’orthographe.

Sujet de réflexion

Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? Vous donnerez votre réponse selon un développement argumenté et organisé.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet.Étape 2. Repérez et soulignez d’une couleur les mots clés qui évoquent le thème ddevoir et les parties : « Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui les êtres humains à vouloretrouver la nature? ». Le thème est le retour à la nature.Définition de « pousse » : « pousser quelqu’un à faire quelque chose » : incitequelqu’un, l’engager à faire quelque chose ( Larousse). La question porte sur le

raisons du retour à la nature, les motivations des gens. Le désir de retrouver la natu

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 124/155

Sujet 10 | Énoncé

n’est pas à contester.Étape 3. Repérez la forme du texte à écrire : « Vous donnerez votre réponse selonun développement argumenté ».

Étape 4. Interrogez-vous pour trouver des arguments et des exemples. Quels sont lesraisons ou les événements qui incitent les êtres humains à vouloir retrouver la nature(écologie, refus de la vie urbaine et moderne, besoin d’authenticité et de simplicité) ?Quefont-ils pour la retrouver (déménagement, changement de métier, voyage, etc.) ?À quelles occasions y parviennent-ils ? Que leur apporte la nature ? Pourquoi est-ilessentiel pour les êtres humains de retrouver parfois la nature ?Étape 5. Établissez le plan de votre devoir.L’introduction expose le problème et introduit le thème. Partez par exemple dufait que bon nombre de citadins décident de retrouver la nature en s’installant à la

campagne. Rédigez votre introduction au présent. Passez une ligne avant le déve-loppement.Le développement de l’argumentation doit comporter deux ou trois parties arti-culées autour de l’idée que l’humain aurait intérêt à se rapprocher de la nature. Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aided’un exemple. Il faudra veiller à utiliser :

 – le présent ; – le retour à la ligne pour matérialiser les paragraphes ; – des modalisateurs de la certitude (il est évident , il est certain, assurément , incon-

testablement ...); – des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet , dès

lors, de fait , par conséquent , donc...); – des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre

désir de convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination ; – un saut de ligne avant la conclusion.

La conclusion   fait un bilan sur le sujet et ouvre sur un nouveau problème (par exemple, la diminution des terres cultivables et des forêts).

Étape 6. Relisez attentivement votre devoir et corrigez les éventuelles erreurs de ponctuation et d’orthographe.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 125/155

Sujet 10 | Cor

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1 Ce texte est poétique car il est composé de strophes et de vers. Par ailleurs, il contiedes rimes comme le montrent les mots « entend » et « enfant ». Enfin, le texte est richen images : « Les arbres parlent arbre/ comme les enfants parlent enfant ».

2  Les mots « langue », « argot », « disent » et « parlent » appartiennent au chamlexical de la parole. La parole est attribuée aux arbres.

3   a) Le mot « arboriculture » est composé d’un radical, arbori-, qui fait référence auarbres, et d’un suffixe,  -culture. Ce suffixe fait référence à ce qu’on cultive. Le m« arboriculture » signifie donc le fait de cultiver les arbres, de les aider à pousser, grandir.

 b) On utilise ce mot dans un contexte paysager, quand on veut évoquer le domaine d’umétier.

4   a) La figure de style utilisée ici est la personnification. En effet, on attribue uncaractéristique humaine (« la voix ») à un élément naturel, l’arbre. L’expression « lorqu’ils parlent des humains » est aussi une personnification.

 b) Cette voix a pour caractéristique de n’être entendue que par les enfants : « l’arbr

répond/ l’enfant entend ».5  La petite fille est dans « un square ». C’est un lieu triste et abandonné : « cimen

armé », « herbe morne », « terre souillée ».

6  Les expressions « j’étais si heureuse » et « n’oubliez pas votre petite amie » noumontrent que la petite fille du square est le personnage qui parle.

7  Le square bétonné symbolise l’époque actuelle. Il s’oppose à la forêt d’arbres, témoignage d’une époque révolue, au cours de laquelle la nature avait encore de l’im

 portance.

8  La petite fille pousse un cri de détresse car elle est effrayée à l’idée d’être oublié par les arbres qui disparaissent au profit du ciment : « la tristesse d’être abandonnéqui me fait crier au secours/ ou la crainte que vous m’oubliiez/ arbres de ma jeunesse Elle exprime aussi sa détresse car elle a peur de voir disparaître ce lieu qui lui procuradu bonheur : « J’étais si heureuse dans la foule/ la foule verte de la forêt ». Ce cri ddétresse témoigne aussi de sa nostalgie de l’enfance.

9  À l’oral, on entend les lettres S.O.S. Cette interprétation est confirmée par l’expresion suivante : « me fait crier au secours ». En effet, un S.O.S. est un signal de détress

que l’on envoie quand on a besoin d’aide ou de secours.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 126/155

Sujet 10 | Corrigé

10  Le verbe « N’oubliez pas » est au mode impératif. La petite fille utilise le modeimpératif pour s’adresser aux arbres, « arbres de ma forêt ». Elle leur donne un conseil.

11  Le langage de l’arbre est uniquement compris par les enfants : « l’arbre répond/

l’enfant entend ». Par ailleurs, les arbres permettent à la petite fille d’être heureuselorsqu’elle joue : « J’étais si heureuse dans la foule/ la foule verte de la forêt/ avec lacrainte de me perdre/ et la crainte de me retrouver ». L’arbre est aussi un symbole de la

 jeunesse et de l’enfance (« arbres de ma jeunesse »), ce qui peut expliquer la relationmagique que la fillette entretient avec lui.

Réécriture

Quand des enfants de femme et d’homme

adressaient la parole à un arbrel’arbre répondaitles enfants entendaientPlus tard les enfantsparlaient arboricultureavec leurs maîtres et leurs parents

Dictée

Le texte est un extrait de conte. Les verbes sont au conditionnel, au passé simple, àl’imparfait et au présent. Chaque verbe s’accorde avec son sujet :

 – des verbes à l’imparfait : les terminaisons sont identiques pour tous les verbes (-ais,-ais, -ait ,-ions, -iez, -aient ) : « il ne se doutait pas », « une autruche le suivait etdévorait les cailloux » ;

 – un verbe au passé simple en -er  : « le petit Poucet... sema » ; – des verbes conjugués au présent de l’indicatif, à la 3e  personne du singulier : les

terminaisons varient selon le groupe auquel appartient le verbe. Les verbes du pre-mier groupe, en -er  ont une terminaison en -e : « Le petit Poucet se retourne », « Il

 passe ». Ceux du troisième groupe ont une terminaison en -d  pour les verbes en -dre(« il entend ») ou en -t  (« se dit-il », « il... voit »). Au présent de l’indicatif, à la3e  personne du singulier, le verbe « être » : « C’est la vraie histoire », « c’est », « ilest », « C’est ».

Les participes passés s’accordent avec le sujet : « c’est arrivé », « il est perdu ».Les participes employés comme adjectifs et les adjectifs s’accordent avec le nom qu’ilsqualifient : « le petit Poucet abandonné », « la vraie histoire », « une musique brutale ».Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : « torrent », « trompette », « nou-

velle », « feuillage ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 127/155

Sujet 10 | Cor

« Caillou » s’écrit avec un x au pluriel.Il ne faut pas confondre les homonymes c’est/s’est/ses/ces/sait , ça/sa, tout/tous.Attention à l’orthographe de « celle-là ».

Derrière l’expression « plus de », on trouve des noms au singulier ou au pluriel efonction du sens. Ainsi, « plus de cailloux » s’écrit au pluriel car s’il y en avait, il y eaurait plusieurs ; mais « plus de retour », « plus de maison », « plus de papa-mamans’écrivent au singulier car s’il y en avait, il n’y en aurait généralement qu’un(e) seul(ePlusieurs noms ou groupes nominaux sont au pluriel. Un déterminant pluriel les intrduit : « des cloches », « des trompettes ». Le sens indique qu’ils sont au pluriel : « uorage de bruits » (dans un orage, il y a plusieurs bruits).

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Quand j’étais petite, j’habitais une maison à la campagne. Au loin, j’apercevais l’école je m’y rendais tous les matins à pied. Des champs immenses de fraises juteuses et dearbres regorgeant de pommes s’étendaient à perte de vue. Je me promenais régulièrement à travers les herbes hautes et verdoyantes et je m’abritais du soleil sous le

 branches des tilleuls majestueux. Les roses et la lavande inondaient le jardin de leu parfum doux et raffiné. Aux alentours, il y avait un vieil arbre dans lequel on avaconstruit une cabane, des chemins de terre et un champ de pommiers, mon terrain d

 jeu préféré pour d’interminables parties de cache-cache. C’était un lieu idyllique, pr pice à la fois aux jeux, au calme et à la sérénité.Comme tous les ans, on fêtait le 14 juillet à notre manière. Traditionnellement, ma mèm’offrait une pochette de feux d’artifice et tous les voisins et leurs enfants se réunisaient au bout du chemin de terre, qui prolongeait notre rue. Dans la nuit épaisse, noumarchions vers le lieu que nous avions choisi pour tirer nos feux d’artifice. L’atmo

sphère était particulière car nous ne distinguions pas les visages des uns et des autreJe humais l’air si particulier de la campagne en été. Nous arrivâmes au bout du chemiDevant nous s’étendait une immense plaine.Mon père tira le premier feu d’artifice. Une détonation retentit et le ciel noir s’illumind’une couleur bleue. Tout à coup, nous entendîmes un bruit étrange et inquiétant : semblait venir d’un fourré. Personne ne s’inquiéta et ne s’appesantit. Pour nous fair

 peur, un de mes voisins fit éclater un pétard énorme et tout le monde sursauta. Mais  bruit persista. C’était comme un miaulement. Alors un de nos voisins alluma sa lamp

torche et nous aperçûmes un faon, immobile et apeuré. Il semblait blessé à la patte e

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 128/155

Sujet 10 | Corrigé

avait été apparemment abandonné. Il fallut cesser le feu d’artifice car il était urgentde s’occuper de l’animal. J’étais très émue de voir pour la première fois de ma vie unfaon de si près. Un des voisins partit chercher sa camionnette tandis que, nous autres,

nous observions avec étonnement et fascination cet animal sauvage, effrayé et recro-quevillé sur lui-même. Les adultes déplacèrent avec précaution le faon du fourré vers lacamionnette. Le voisin conduisit l’animal blessé chez un vétérinaire qu’il connaissait

 personnellement. J’appris un peu plus tard que le faon avait été sauvé.

Sujet de réflexion

Randonnées dans le désert ou à la montagne, séjours dans un hameau de campagne oudescentes de fleuves sur une péniche, les hommes semblent apprécier de plus en plus

le contact avec la nature et certains choisissent même d’abandonner leur appartement parisien pour s’installer dans un décor bucolique de province. Il est alors intéressantde se demander ce qui les incite à vouloir retrouver un environnement naturel.

Tout d’abord, il est évident que les gens souffrent de la pollution de l’air et sont gênés par les bruits multiples qui les agressent au quotidien. L’été, ils choisissent souvent dese rendre à la campagne pour profiter du calme et des promenades au grand air. Par exemple, ma tante habite à Paris et se plaint sans cesse du bruit de la rue, des odeurset du rythme trépidant des voyageurs dans le métro. Elle est ravie de pouvoir passer 

quelques jours dans sa maison de campagne entre les cyprès et les vignes. Elle affirmeque le fait d’être au calme, loin de l’agitation de la ville, lui permet de se retrouver, detisser à nouveau le lien d’appartenance qui nous unit à la nature éternelle. Cette idéeest corroborée par le film Into the Wild , où le personnage principal, pourtant promis àun brillant avenir professionnel, décide de fuir la ville pour vivre en totale harmonieavec la nature.

Par ailleurs, dans une étude publiée en 2012, la fondation de Dublin a montré que lesconditions de travail sont anormalement difficiles, tant sur le plan physique que sur le plan psychique. Dès lors, la pratique de la marche à pied en forêt, sur un chemin

fluvial... permet d’apaiser les tensions du corps et de l’esprit ; elle favorise ainsi leretour à une sorte d’harmonie intérieure. En effet, certaines études médicales montrentqu’à l’issue d’une marche en forêt, le taux de cortisol salivaire (hormone du stress)est à un niveau de concentration moins élevé qu’il ne l’est après la marche en zoneurbaine.

Enfin, on peut assurément considérer que les gens éprouvent le désir de se rapprocher de la nature authentique lorsqu’ils souhaitent manger davantage de produits bio ou deslégumes et des fruits en vente directe de la ferme. Vouloir retrouver le vrai goût des

aliments souligne incontestablement un retour à la richesse et à la vertu nourricière de

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 129/155

Sujet 10 | Cor

la nature. Par exemple, depuis quelques années, se sont développées des AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne). Or, une AMAP naît en général dla rencontre d’un groupe de consommateurs et de producteurs prêts à entrer ensemb

dans une démarche commerciale concernant aussi bien les fruits, les légumes que fromage ou la viande. Cela montre bien le désir des citoyens et des responsables drenouer un lien profond avec la nature.

En définitive, si l’homme moderne est plus que jamais aliéné par sa vie professionnelet citadine, la nature demeure pour lui un refuge dans lequel il peut puiser du calme recouvrer une forme de sérénité. Mais, de nos jours, la nature semble aussi l’objet d’unreconquête car le fait de consommer des produits authentiques et savoureux devient umoyen de remettre la nature au centre de son existence pour, selon l’expression dMontaigne, « bien faire l’homme ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 130/155

Su jet 11

 Sujet zéro du ministère, 2013

Texte

Le Voyage difficile

 À Christian Sénéchal.Sur la route une charrette,Dans la charrette un enfantQui ne veut baisser la têteSous des cahots surprenants.

La violence de la routeChasse l’attelage au loinD’où la terre n’est que bouleDans le grand ciel incertain.

 Ne parlez pas : c’est iciQu’on égorge le soleil.Douze bouchers sont en ligne,

Douze coutelas pareils.

Ici l’on saigne la lunePour lui donner sa pâleur,L’on travaille sur l’enclume 1

Du tonnerre et de l’horreur.

« Enfant cache ton visageCar tu cours de grands dangers.

 — Ne vois-tu pas, étranger,Que j’ai un bon attelage. »

Garçons des autres planètes N’oubliez pas cet enfantDont nous sommes sans nouvellesDepuis déjà très longtemps.

Jules Supervielle, Le Forçat innocent , extrait de Mes légendes, 1930.

1. Enclume : masse de fer sur laquelle on bat le métal pour lui donner la forme souhaitée.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 131/155

Sujet 11 | Éno

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1  Dites en une phrase ou deux ce que raconte le poème.

Relisez le poème et relevez les informations essentielles : personnages (un enfanle narrateur), lieux (la route, le grand ciel), conditions du voyage (cahots, incertaigrands dangers, etc.). Interrogez-vous : que devient l’enfant ? Pourquoi ?Rédigez le résumé de l’histoire en une ou deux phrases complexes : utilisez la su

 bordination et/ ou la coordination.2  Voici le résumé d’une autre histoire, racontée par Ovide dans les  Métamorphose

au er  siècle. Quels points communs voyez-vous entre cette histoire et celle de l’enfadu poème ?

Phaéton était le fils du Soleil et d’une nymphe de l’Océan. Un de ses compagnonsle met au défi de prouver qu’il est bien le fils du Soleil. Phaéton se rend alors au

 palais du Soleil pour lui demander la preuve qu’il est bien son fils. Le Soleil jurede lui accorder tout ce qu’il voudra pour qu’il n’en doute plus. Phaéton réclamealors le droit de conduire le char du Soleil toute une journée. Horrifié, car aucunmortel n’était assez puissant pour dompter les chevaux qui tirent son char, le Soleiltente de dissuader son fils. Mais Phaéton ne veut pas écouter les supplications deson père. Lié par son serment, ce dernier se résigne à le conduire devant le char éblouissant, prêt à partir au lever de l’Aurore. Les chevaux fougueux s’élancent,mais comme le Soleil l’avait prévu, Phaéton perd le contrôle de l’attelage : le char commence à suivre une course désordonnée et dévaste le ciel et la terre. Jupiter foudroie alors Phaéton et arrête la course du char.

Lisez attentivement le texte d’Ovide. Comparez les deux textes. Repérez et releveles points communs : par exemple, personnages, lieux, etc. Proposez au moins tro

 points communs.

3  Le titre du poème est « Le Voyage difficile ». Pourquoi ? Justifiez votre réponse evous appuyant sur le texte.

Repérez et relevez les mots exprimant la difficulté du voyage (conditions, dangersExpliquez pourquoi ce voyage est difficile en résumant l’histoire de l’enfant.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 132/155

Sujet 11 | Énoncé

4   Si vous deviez porter un jugement sur l’enfant du poème, quels adjectifs utiliseriez-vous ? Proposez deux adjectifs qui vous paraissent convenir.

Interrogez-vous. Quels sont les défauts et les qualités de l’enfant ? Votre regard sur 

lui est-il positif, négatif ou les deux ? Choisissez deux adjectifs qui qualifient cetenfant.

5   « [...] c’est ici/ Qu’on égorge le soleil./ [...] Ici l’on saigne la lune »Dans les strophes 3 et 4, « ici » désigne :

Vrai Faux

La terre

L’espace

La charrette

Le ciel

Rappel : « ici » désigne le lieu où l’on est. Relisez les strophes 1 à 4. Définissezl’endroit où se trouve l’enfant à ce moment de son voyage. Où se trouvent le soleilet la lune dont parle le narrateur ?

6   Dans les strophes 3 et 4, le poète emploie différentes images pour parler des astreset des constellations :

a) Relevez au moins trois de ces images.

 b) Dites quels sont leurs points communs et ce qu’elles évoquent.a) Définition de « image » : ressemblance entre deux éléments, deux réalités quel’on rapproche. Relisez ces deux strophes. Où se trouve l’enfant à ce moment-là ?Relevez au moins trois éléments du paysage évoqués de façon imagée.b) Expliquez les points communs entre ces images. Par exemple, le poète évoque letonnerre en le rapprochant des coups de marteau du forgeron sur son enclume (cf. ledieu Vulcain). Il exprime ainsi la peur, la menace.

7   a) Relevez les verbes à l’impératif. b) Dans la strophe 5, qui emploie l’impératif et pourquoi ?

a) Rappel : un verbe à l’impératif se conjugue, sans pronom personnel, seulementà la 2e  personne du singulier ( plonge), ainsi qu’aux 1re et 2e  personnes du pluriel( plongeons, plongez). Repérez et relevez toutes les formes verbales correspondantà cette définition.b) Interrogez-vous. Qui parle à l’enfant ? Est-il clairement nommé ? Pensez au genrede ce texte pour répondre.

8   Selon vous, pourquoi le poète écrit-il : « Garçons des autres planètes/ N’oubliez pascet enfant » ? Expliquez votre réponse.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 133/155

Sujet 11 | Éno

Interrogez-vous sur les raisons qui ont poussé le poète à s’adresser aux garçonQu’est-ce qui, dans le comportement de l’enfant et de Phaéton (question 2) justifirait ce choix ? Quels sont les défauts de ces deux garçons, que l’on retrouverait ch

tous les garçons ? Il existe plusieurs réponses car la question est ouverte. Cependan justifiez toujours votre réponse.

Réécriture

4 points

Enfant cache ton visageCar tu cours de grands dangers.

1  Réécrivez ces deux vers en commençant par « Enfants... ».

2  Réécrivez le même passage au discours indirect et en prose en commençant pa« L’étranger dit à l’enfant... »

Pour la première question, commencez par modifier les verbes, le pronom personnet le déterminant possessif en les adaptant au sujet pluriel « enfants ».La deuxième question nécessite d’utiliser le discours indirect. Celui-ci se construde façon différente si les paroles rapportées sont une interrogation, une phrase d

clarative ou un ordre adressé à l’impératif. Observez attentivement les parolestransformer puis effectuez toutes les modifications nécessaires (verbes, pronom pesonnel et déterminant possessif).

Dictée

6 points

Phaéton demanda le char de son père et le droit de guider, un seul jour, ses chevauxailés. Le soleil regretta son serment et dit : « Ce que tu exiges est une mission

importante, qui ne convient ni à tes forces, ni à un enfant de ton âge. Aucun dieune peut, excepté moi, s’asseoir sur le char qui répand la flamme. Même Jupiter ne saurait le conduire. Au début, la route est raide, et mes chevaux, bien reposésle matin, peuvent à peine la gravir ; au milieu du ciel, sa hauteur est immense :vues de là-haut, la mer et la terre me font souvent trembler moi-même. La dernière

 partie est une pente rapide ; elle demande un guide expérimenté. Et pourras-tu lutter contre le tourbillon des astres et vaincre la force qui les fait tourner ? La route estsemée de pièges et remplie de monstres effrayants. »

D’après Ovide, Métamorphoses, Livre II.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 134/155

Sujet 11 | Énoncé

Deuxième partie : rédaction

15 points

Vous traiterez au choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Un groupe d’enfants s’apprête à faire une expérience risquée. L’un d’entre euxessaie de convaincre les autres de renoncer à cette expérience. Vous raconterezla scène.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « ungroupe d’enfants », « expérience risquée », « l’un d’entre eux », « convaincre derenoncer ».Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « vous raconterez lascène ». Il faut donc respecter :

 – le genre du récit : cadre spatio-temporel, personnages, progression de l’histoire(projet d’expérience risquée), description, dialogue (scène) ;

 – la rédaction à la 3e  personne du singulier, au passé composé ou au passé simpleet à l’imparfait (faits rapportés, description), au présent (dialogue) ;

 – l’effet à produire du discours d’un des personnages : convaincre de renoncer ; – le nombre de pages imposé (« deux pages »).

Étape 3. Trouvez des idées : projet d’expérience risquée (où ? quoi ? quand ? qui ?),déclenchement de la mise en garde (avertissement du danger, risques, conséquences

 possibles), sentiments et réactions des personnages (peur, lucidité, entêtement, in-conscience, etc.), décision (échec ou réussite de l’argumentation ?).Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – mise en place du cadre de l’expérience risquée (lieu, moment, personnages) ; – déclenchement de l’argumentation : qui veut faire renoncer ? Pourquoi ? ; – dialogue (discours direct) : prise de conscience des risques, échange d’arguments,

de réactions, de sentiments ; – dénouement : l’expérience risquée est-elle tentée ? Oui/ non.

Étape 5. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes par-ties. Respectez la forme du dialogue intégré dans un récit : ponctuation, guillemets,retours à la ligne.

Étape 6. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 135/155

Sujet 11 | Éno

Sujet de réflexion

Pensez-vous qu’il soit préférable de laisser les enfants vivre toutes les expériencequi les tentent, ou au contraire qu’il est nécessaire de poser des limites à leurenvies ? Vous donnerez votre réponse dans un développement argumenté et oganisé.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « leenfants », « laisser vivre toutes les expériences qui les tentent », « poser des limità leurs envies ». Le thème est la liberté et ses limites.Étape 2. Repérez la forme du texte à produire : « Pensez-vous... ? ». Vous prése

terez votre réflexion sur le thème en « un développement organisé et argumenté Il faut donc respecter :

 – le genre argumentatif : le développement organisé, avec sa progression, ses anlyses et ses arguments, ses exemples ;

 – le temps de l’argumentation : le présent et les temps qui s’articulent avec lui ; – la composition en parties et paragraphes.

Étape 3. Définissez votre point de vue, votre réponse, votre thèse : quelle attitudest préférable ? Une liberté totale des enfants ou l’instauration de limites ?Thèse 1. Oui, il faut laisser les enfants vivre toutes les expériences qui les tenten

Trouvez au moins trois arguments et exemples pour défendre cette thèse (pexemple, les jeunes d’aujourd’hui sont informés et donc assez expérimentés, mû

 pour mesurer les risques, les dangers de certaines expériences).Thèse 2. Non, il ne faut pas laisser les enfants vivre toutes les expériences qui letentent. Trouvez au moins trois arguments et exemples pour défendre cette thès(par exemple, l’inexpérience, la naïveté des enfants les exposent à des risques odes dangers qu’ils ne soupçonnent même pas).Étape 4. Trouvez d’autres idées et arguments pour défendre la thèse choisie : la fa

 blesse psychologique des enfants, leur fragilité, l’excès d’information, l’insoucian

de la jeunesse, les dangers d’une éducation trop permissive, etc.Étape 5. Établissez le plan de votre argumentation.

 –   L’introduction présente le thème et pose la question. Passez une ligne avant développement.

 –   Le développement  expose votre point de vue, soutenu par au moins trois aguments et trois exemples. Un paragraphe développe un argument. Défendevotre thèse en utilisant des modalisateurs de certitude (assurément ,  j’affirmincontestablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans doute, emploi du condition

nel, mais, certes...), des figures de style comme l’hyperbole, l’énumération, l

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 136/155

Sujet 11 | Énoncé

fausses questions (ou questions rhétoriques) ou le vocabulaire positif, mélioratif  pour affirmer votre point de vue. Passez une ligne avant la conclusion.

 –  La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant un

 bilan rapide.Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (sauts de ligne, retours à la ligne).Étape 7. Relisez-vous.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 137/155

Sujet 11 | Cor

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1  Le poème raconte la disparition d’un enfant parti en charrette pour un dangereuvoyage dans l’espace mais qui a refusé de suivre les conseils de prudence donnés ple narrateur.

2  Le texte d’Ovide raconte aussi l’histoire d’un enfant (le fils du Soleil) : il veuconduire le char du Soleil mais refuse d’écouter les mises en garde, les conseils. Lvoyage dans l’espace est dangereux et, comme dans le poème, le héros disparaît.

3  Le voyage est difficile car la route est pleine de cahots, de violence ; l’enfant ealors chassé de la route dans le grand ciel où il affronte d’autres dangers (« égorger »« coutelas », « saigner », « tonnerre », « horreur », « grands dangers »). Mais l’enfanne veut pas baisser la tête, renoncer face aux difficultés.

4  L’enfant est courageux car il affronte les dangers et les difficultés du voyage. Maisse montre aussi têtu car il refuse obstinément d’écouter les conseils, les avertissemendu narrateur.

5

Vrai Faux

La terre   X

L’espace   X

La charrette   X

Le ciel   X

6   a) Le poète emploie plusieurs images dans ces deux strophes : « on égorge le soleil« on saigne la lune », « douze bouchers », « douze coutelas ».

 b) Ces quatre images évoquent le sang et la mort (« égorger », « saigner », « bouchers« coutelas ») ; le soleil couchant est rouge comme le sang, la lune est pâle comme elle avait perdu tout son sang. Les bouchers, avec leurs grands couteaux, sont les douzconstellations du zodiaque. Ces images expriment la violence, la peur.

7   a) On relève plusieurs verbes à l’impératif : « Ne parlez pas » (vers 9), « cache (vers 17), « N’oubliez pas » (vers 22).

 b) Dans la strophe 5, le poète qui est aussi le narrateur, prend la parole et s’adressà l’enfant audacieux, inconscient. Il cherche à protéger l’enfant en l’avertissant de

graves dangers qui le menacent : il joue le rôle du père ou de l’adulte.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 138/155

Sujet 11 | Corrigé

8  Le poète s’adresse uniquement aux garçons parce que les garçons sont plus té-méraires, plus inconscients, moins raisonnables que les filles ; ils s’entêtent à refu-ser d’écouter conseils et avertissements, comme le fait Phaéton dans le texte d’Ovide

(question 2). Les garçons seraient trop sûrs d’eux, au point de mettre parfois leur vieen danger. On peut aussi penser à Icare, sourd aux avertissements de son père, et quiest mort en volant trop près du soleil.

Réécriture

1  Enfants cachez votre visageCar  vous courez de grands dangers.

2  L’étranger dit à l’enfant de cacher son visage parce qu’il court de grands dangers.

Dictée

Les terminaisons du passé simple varient selon le groupe du verbe : -ai, -as, -a, -âmes,-âtes, -èrent  (premier groupe) ; -is, -is, -it , -îmes, -îtes, -irent  (deuxième groupe et cer-tains verbes du troisième) ; -us, -us, -ut , -ûmes, -ûtes, -urent / -ins, -ins, -int , -înmes,-întes, -inrent  (troisième groupe). Écoutez bien les terminaisons pour les orthographier.De nombreux verbes sont au présent de l’indicatif ; au pluriel, les terminaisons sont lesmêmes pour tous (-ons, -ez, -ent  ou -ont ) ; au singulier, elles varient (-e, -es, -e/ -s, -s,

-t  ou pas de terminaison/ -x, -x, -t ) : « tu exiges », (« la route », « la dernière partie »,etc.) « est », (« une mission ») « qui ne convient », « aucun dieu ne peut », (« le char »)« qui répand », « mes chevaux [...] peuvent » (le sujet et son verbe sont éloignés), « lamer et la terre font », « elle demande », (« la force ») « qui les fait » (« les » n’est pasle sujet).Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’une préposition (« de guider »),d’un autre verbe (« ne peut s’asseoir », « ne saurait le conduire », « peuvent [...] lagravir », « font [...] trembler », « pourras-tu lutter [...] et vaincre », « fait tourner »).Remplacez les verbes en -er  par un verbe en -ir  pour savoir s’ils sont à l’infinitif : « de

guider » (de finir), « font trembler » (font frémir).Les adjectifs et les participes passés employés comme des adjectifs s’accordent engenre et en nombre avec le(s) nom(s) qu’ils qualifient : « un seul jour » ; « ses chevauxailés » ; « une mission importante » ; « mes chevaux, bien reposés » ; « vues [...] lamer et la terre » (le participe est placé avant les noms et séparé par un complément) ;« la dernière partie » ; « une pente rapide » ; « un guide expérimenté » ; « de monstreseffrayants ».Les participes passés employés avec l’auxiliaire  être s’accordent avec le sujet : « la

route est semée [...] et remplie ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 139/155

Sujet 11 | Cor

Quelques mots ont une orthographe souvent source d’erreurs : « excepté », « s’aseoir », « répand » (répandre, à ne pas confondre avec étendre), « à » (prépositioà ne pas confondre avec  a  de  avoir ), « et » (coordination, à ne pas confondre ave

est  de être), « ses » (déterminant possessif, à ne pas confondre avec le déterminandémonstratif  ces).

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

Chaque année, au mois de juillet, les grands-parents Martin organisaient une fête dfamille qui réunissait leurs enfants, trois garçons et une fille, ainsi que leurs dix petitenfants. Les cousins et cousines adoraient ce rassemblement, organisé dans la maisofamiliale, à la montagne. C’était pour eux l’occasion de se retrouver, d’organiser deveillées tardives en ces doux soirs d’été, de se raconter leur vie depuis leur dernièrencontre. C’était aussi d’interminables après-midis de jeu dans la maison, mais leu

 plus grand bonheur était de se retrouver dans les environs du village, loin du regardes parents !Ce jour-là, la joyeuse troupe programma une partie de cache-cache dans le hameau d

granges foraines qui surplombait le village. Mais en arrivant, Matteo proposa plutôd’aller explorer les petites grottes qu’ils apercevaient depuis le bas du pré, au-delà druisseau. Ces grottes les attiraient depuis très longtemps mais, jusqu’à ce jour, aucun’avait eu le cran de braver l’interdiction des parents et grands-parents. Pour y accédeil fallait franchir le cours d’eau, dont les flots bondissaient sur les pierres à cause de fonte des neiges. Mais il fallait surtout escalader une petite falaise.« Allez, on y va tous, vous verrez, ce sera plus amusant que nos éternelles parties dcache-cache! » s’exclama Matteo avec enthousiasme. Les autres garçons acceptèreimmédiatement cette proposition. Les filles se montraient plus timorées, hésitante

Leïla protesta :« Attendez ! Les petits ne pourront pas nous suivre, ils ne sauront pas escalader cet

 paroi qui me paraît assez abrupte. — Mais ils y arriveront. Ce ne sont pas des mauviettes, eux ! répliqua sèchement Mateo.

 — Mauviettes ou pas, c’est trop dangereux. Et puis, il faut d’abord traverser le ruisseaet le courant est fort, trop fort...

 — Ah ! Les filles ! Elles ont même peur de leur ombre ! se moqua Matteo en interrom

 pant sa cousine.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 140/155

Sujet 11 | Corrigé

 — Je n’ai pas peur de mon ombre, comme tu dis, j’essaie de réfléchir et de mesurer lesrisques de ta proposition. J’essaie d’être lucide, raisonnable, contrairement à toi. Lesdangers sont trop grands pour les petits et même pour nous : le courant et la profondeur 

du ruisseau, l’absence de pont, les pierres glissantes cachées sous l’eau. Et si nous passons tous de l’autre côté, il restera à escalader la paroi jusqu’à l’entrée des grottes. Sinos parents nous ont interdit d’aller là-bas, c’est qu’ils ont leurs raisons, ils connaissentl’endroit. Toi-même, tu n’es pas sûr de pouvoir grimper. Un rocher peut se détacher et tomber sur la tête de celui qui suit ; on peut lâcher prise et tomber dans le vide.D’ailleurs, les chèvres n’y vont jamais, preuve que c’est trop dur ! » dit Leïla cherchantà se montrer convaincante car elle sentait que les autres n’osaient pas renoncer à ce

 projet insensé. Elle savait que le garçon, blessé dans son amour-propre parce qu’ellelui avait tenu tête, s’obstinerait.

À peine avait-elle fini que Matteo s’élança, traversa le ruisseau en bondissant sur lesrochers, faisant jaillir des gerbes d’eau. De l’autre côté, il se retourna et nargua Leïla.Puis il entreprit d’escalader la paroi. Il progressa rapidement dans un premier temps,tel un cabri. Mais au bout d’un moment il resta coincé, collé contre la roche, incapablede monter ou redescendre... Il fallut bien avertir les parents que Matteo avait besoind’aide.

Sujet de réflexion

L’un des reproches souvent adressé à notre société est la permissivité, le laxisme àl’égard des enfants, au point de parler même de l’enfant-roi. Est-il préférable de laisser une entière liberté à l’enfant désireux de tenter toutes les expériences ou, au contraire,de limiter ses envies et, par voie de conséquence, sa liberté ? Ces deux modes d’édu-cation sont fréquemment source de polémiques.

Pour ma part, je pense qu’imposer des limites aux envies de l’enfant est une attituderationnelle et raisonnable, voire sage. L’enfant, de par son âge, son degré de déve-loppement, est rempli de désirs, d’envies, de rêves. Au moment de Noël, on voit lesenfants ébahis devant les rayons de jouets, ouvrant grand les yeux devant telle console

de jeu ou tel smartphone qu’il aimerait recevoir en cadeau. La plupart du temps, la listedes cadeaux espérés est longue et coûteuse. Leur déception est très grande quand ilsdécouvrent qu’ils ne recevront pas tout ce qu’ils attendaient impatiemment. Pour cer-tains, « c’est le pire Noël de leur vie ! ». Des jouets pourtant demandés ne retiennentleur attention que peu de temps et finissent dans un placard ou un vide-greniers.Quand il s’agit d’expériences tentantes, les parents et les éducateurs en général doiventse montrer stricts, sévères dans l’intérêt de l’enfant ; en effet, ce dernier manque d’ex-

 périence, ce qui est logique vu son jeune âge ; il convient alors de lui expliquer, de

l’informer des risques ou des dangers qu’il ne perçoit pas car il vit dans une sorte de

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 141/155

Sujet 11 | Cor

« bulle » ou de monde virtuel. C’est pourquoi les campagnes de prévention se mutiplient à l’école et dans les médias pour avertir les jeunes de certaines conduitesrisques, certains jeux extrêmement dangereux qui ont d’ailleurs coûté la vie à plusieu

d’entre eux. L’adolescence, c’est la période de l’insouciance, de l’inconscience : ondu mal à se projeter et à envisager objectivement les conséquences de nos actes ; oressent une impression de force, de puissance, on se croit à l’abri de tout, capable dsurmonter la moindre épreuve. Malheureusement la réalité est tout autre car les sollictations se développent à un rythme effréné : Internet, les réseaux sociaux, les forums ddiscussion, les blogs... Or des faits divers parfois tragiques ont montré la vulnérabilides jeunes, exposés aux agissements de personnes mal intentionnées.Enfin, il faut éduquer l’enfant le plus tôt possible à la liberté, à l’exercice de sa libertéc’est un véritable apprentissage, soutenu en cela par les parents et les éducateurs ; la v

en société, en groupe impose des contraintes, des limites, des règles que nous devonaccepter. Il faut savoir dire non à un enfant, lui faire comprendre que chacun ne peu

 pas faire que ce qui lui plaît, que satisfaire ses envies sans se soucier des autres ou deconséquences plus ou moins graves de ses actes.

Pour conclure, certes il vaut mieux poser des limites aux envies, empêcher les enfande vivre toutes les expériences, mais il ne s’agit toutefois pas de les empêcher de vivrde faire eux-mêmes certaines expériences, qui leur apporteront de la maturité. Il fautrouver un équilibre entre permissivité et sévérité absolue. C’est une tâche difficile

délicate que d’accompagner l’enfant dans le passage à l’âge adulte.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 142/155

Su jet 12

 Sujet national, juin 2014

Texte

 Durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), Paul a été condamné à mort par lesnazis. C’est sa dernière rencontre avec sa femme.

PAUL — Je sais que tu es brave, je sais que tu sauras vivre sans moi. Il faut que tuvives, toi.FRANÇOISE — Je ne sais pas, Paul.( À part ) Toute ma vie s’engloutissait et je ne voulais pas lui montrer que j’avais

mal, que la douleur qui me serrait devenait insupportable.5

PAUL — Si, je sais que tu es brave. Françoise, nous avons lutté de tout notre cœur.Je tombe avant de toucher au but, mais toi tu verras la victoire.FRANÇOISE — ( À part ) Et moi je pensais : que m’importe la victoire sans toi.( À Paul ) Ô Paul, nous n’avions jamais pensé que la victoire ce serait cela.PAUL — Si Françoise. Souviens-toi. Nous le disions.10

FRANÇOISE — Ô Paul. Dire et savoir, quelle différence !PAUL — Nous gagnons. Les nôtres se lèvent de tous côtés. Georges a réussi àavoir des nouvelles du dehors. Ils reculent partout.FRANÇOISE À part  — C’était faux. Les prisons sont toujours pleines de fausses

 bonnes nouvelles. En mai 1942, vous savez où étaient les armées hitlériennes. Elles15

avançaient partout, elles atteignaient presque la Volga.PAUL — C’est pourquoi ils se hâtent d’abattre ceux qu’ils tiennent. Mais ils nenous auront pas tous. Des milliers se lèvent qui nous remplaceront et nous venge-ront.FRANÇOISE — Hélas Paul. Toi...20

PAUL — Nous nous battons pour la liberté. Que tous les combattants ne soient pas au défilé, chacun le sait avant de s’engager et aucun ne voudrait déserter parcequ’il risque de tomber avant la fin. Ce qui serait horrible, ce serait de mourir pour rien, de mourir sans avoir rien fait de sa vie. Nous avions choisi, toi et moi.FRANÇOISE — Je n’avais pas choisi de te perdre, jamais. J’avais toujours pensé25

que nous tomberions ensemble, si nous tombions.PAUL — Chérie ! Tous les combattants ne sont pas frappés au même moment.Heureusement. Où serait la victoire si tous succombaient. Tu vivras, toi. Oh ! que

 j’en suis heureux.FRANÇOISE — Paul.30

PAUL — Chérie, sois forte comme tu l’as toujours été.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 143/155

Sujet 12 | Éno

FRANÇOISE — Je le suis, Paul. Je le serai.(Silence. Elle lui caresse les cheveux.)

Charlotte Delbo, Une scène jouée dans la mémoire, 2001 (édition posthume).

Première partie : questions – réécriture– dictée

Questions

15 pointsToutes vos réponses devront être rédigées.

1  « Nous avions choisi, toi et moi » (l. 24). De quel choix Paul parle-t-il ?

Relisez l’introduction du texte. Repérez les passages où les personnages parlent dchoix ou de choisir. Analysez la situation de Paul et de Françoise, leurs activitédans ce contexte historique. Définissez le choix qu’ils ont fait.

2  Françoise partage-t-elle ce choix ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur texte.

Interrogez-vous. À ce moment de leur existence, Françoise partage-t-elle encore c

choix ? Qu’est-ce qui a changé ? Relevez les passages qui expriment ce changemed’attitude.

3   Comment l’opposition entre les deux personnages apparaît-elle dans leurs ré pliques ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant précisément sur le texte.

Rappel : l’opposition se marque de diverses façons : conjonctions de coordinatio(mais, or ), adverbes ( pourtant , cependant , etc.), subordonnées (bien que, alors quetc.), forme de phrase (affirmative/ négative), figure de style (antithèse, etc.). Relisle texte et repérez un ou plusieurs de ces procédés.

4  Quels sont les arguments de Paul pour convaincre Françoise que leur combat evaut la peine ?

Rappel : un argument est une idée ou un fait destiné à soutenir une thèse, un avià convaincre ou à persuader un interlocuteur. Relisez les répliques de Paul. Quelleidées ou quels faits utilise-t-il pour convaincre Françoise que leur combat en vaut

 peine ? Trouvez-en au moins trois.

5  « J’avais toujours pensé que nous tomberions ensemble » (l. 25) :

a) Quel sens donnez-vous ici au verbe tomber  ? b) Identifiez le temps de ce verbe et justifiez son emploi.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 144/155

Sujet 12 | Énoncé

a) Un mot est souvent polysémique, avec un sens propre et au moins un sens figuré.Interrogez-vous. Quel est le sens propre de « tomber » ? Quel est son sens figurédans ce contexte précis ?

b) Observez la terminaison et le suffixe de « tomberions ». Deux temps sont forméssur la base de l’infinitif « tomber ». Lequel est employé ici ? Le verbe « tomberions »se trouve dans une subordonnée ; quel est le temps du verbe de la principale ? Pour expliquer l’emploi du temps « tomberions », conjuguez le verbe de la principale au

 présent de l’indicatif. À quel temps est alors conjugué « tomber » ?

6   Selon vous, à qui Françoise s’adresse-t-elle dans les apartés ?

Définition de « aparté » : paroles prononcées par un personnage et que les autres personnages présents sur scène n’entendent pas (en théorie). Relisez les répliquesde Françoise. Interrogez-vous. Si elles ne s’adressent pas à Paul, à qui s’adressentces paroles en aparté ? Rappelez-vous : c’est du théâtre.

7  Une scène jouée dans la mémoire : comment comprenez-vous ce titre à la lumièredu texte ?

Interrogez-vous. À quel genre appartient ce texte ? Observez sa disposition sur la page. Expliquez le sens de « scène ». Observez le temps des verbes dans les apar-tés de Françoise. Comparez-les à des apartés de pièces que vous avez étudiées. Cestemps sont-ils les mêmes ? Analysez la situation des personnages. Expliquez l’en-semble du titre.

8  Si vous étiez metteur en scène, quels éléments de décor (lieu, éclairages, sons...)choisiriez-vous ? Développez votre réponse en justifiant vos propositions.

La réponse est ouverte. Toutefois, la situation des personnages, le moment de l’ac-tion, l’atmosphère générale peuvent orienter vos choix de décor, d’éclairages, desons, de jeu des acteurs. Pensez à des œuvres que vous avez lues ou vues et qui

 présentent quelques ressemblances avec le texte. Proposez vos éléments de mise enscène.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 145/155

Sujet 12 | Éno

Réécriture

4 points

Réécrivez ces deux phrases en remplaçant « tu » par la troisième personne du plurieau féminin. Vous ferez toutes les modifications nécessaires.

Je sais que tu es brave, je sais que tu sauras vivre sans moi. Il faut que tu vives, toi.

Effectuez trois transformations :

 – le passage de « tu » (singulier) à la 3e  personne du pluriel implique de modifil’accord des verbes, en gardant le même temps ;

 – le passage au féminin pluriel implique de modifier l’accord de l’adjectif attrib

du sujet ; – le passage de « tu » (singulier) à la 3e personne du pluriel implique de modifier

conjonction de subordination car le pronom personnel commence désormais pune voyelle.

Dictée

6 points

Beaucoup parmi les gens de la résistance passent la plupart de leur temps dans lestrains. On ne peut rien confier au téléphone, au télégraphe, aux lettres. Tout courrier doit être porté. Toute confidence, tout contact exigent un déplacement. Et il y a lesdistributions d’armes, de journaux, de postes émetteurs, de matériel de sabotage.Ce qui explique la nécessité d’une armée d’agents de liaison qui tournent à traversla France comme des chevaux de manège. Ce qui explique aussi les coups terriblesqui les atteignent. L’ennemi sait aussi bien que nous l’obligation où nous sommesde voyager sans cesse.

Joseph Kessel, L’Armée des ombres, 1943

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 146/155

Sujet 12 | Énoncé

Deuxième partie : rédaction

15 points

Vous traiterez aux choix l’un des deux sujets de rédaction suivants.Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).

Sujet d’imagination

Rédigez la dernière lettre de Paul à ses enfants.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « la der-nière lettre », « Paul », « ses enfants ».Étape 2. Repérez et encadrez la forme du texte à produire : « Rédigez la dernièrelettre ». Il faut donc respecter :

 – le cadre spatio-temporel : mai 1942, la guerre, la prison ; – le genre de la lettre : la forme (en-tête, formules d’ouverture et de clôture, signa-

ture); – l’emploi de la 1re  personne du singulier et de la 2e du pluriel (« lettre de Paul à

ses enfants ») ; – l’intention : expliquer les raisons de sa condamnation à mort, faire partager ses

sentiments et impressions, avant d’être exécuté, prodiguer quelques conseils ; – les temps de la lettre (par exemple présent, futur et passé composé comme prin-cipaux temps) ;

 – le nombre de pages imposé (« deux pages, soit une cinquantaine de lignes »).

Étape 3. Trouvez des idées : narration/ explication des événements (engagementdans la Résistance, arrestation, condamnation, exécution proche), sentiments et im-

 pressions (amour de sa femme et de ses enfants, regrets de ne pas les voir grandir,horreur de la guerre, peur de la mort, etc.), conseils.Étape 4. Établissez le plan de votre rédaction :

 – formules d’ouverture de la lettre (lieu, date, destinataire) ; – exposé de son sort, récit des événements (combat contre l’occupant, jugement,

condamnation, exécution proche) ; – explications : les raisons de son engagement, ses espoirs ; – sentiments et impressions, conseils à ses enfants : insérez-les dans les différentes

 parties de la lettre ; – formule de clôture : adieux à ses enfants.

Étape 5. Rédigez votre texte en formant des paragraphes pour les différentes parties

de la lettre.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 147/155

Sujet 12 | Éno

Étape 6. Relisez-vous et corrigez d’éventuelles erreurs (orthographe, ponctuatiovocabulaire, etc.).

Sujet de réflexion

D’après vous, l’expression artistique (littérature, théâtre, cinéma, musique, peinturetc.) apporte-t-elle quelque chose à l’évocation des événements du passé ?À l’aide d’exemples historiques et/ ou personnels de votre choix, vous présenterevotre réflexion dans un développement argumenté et organisé.

Procéder par étapes

Étape 1. Lisez attentivement le sujet. Repérez et soulignez les mots clés : « l’expresion artistique (littérature, théâtre, cinéma, musique, peinture, etc.) », « apporte-elle quelque chose », « l’évocation des événements du passé ». Le thème général ela fonction, la mission de l’expression artistique (l’art) par rapport aux événemendu passé.Étape 2. Repérez la forme du texte à produire : « D’après vous », « vous présenterez votre réflexion dans un développement argumenté et organisé ». Il faut donrespecter :

 – le genre argumentatif : le développement organisé, avec sa progression, ses anlyses et ses arguments, ses exemples (« exemples historiques et/ ou personnels »

 – le temps de l’argumentation : le présent et les temps qui s’articulent avec lui ; – la composition en parties et paragraphes ; – le nombre de pages imposé (« deux pages, soit une cinquantaine de lignes »).

Étape 3. Définissez votre point de vue, votre réponse, votre thèse.Thèse 1. Oui, l’expression artistique apporte quelque chose à l’évocation des événments du passé. Trouvez au moins trois arguments et exemples pour défendre cetthèse (par exemple, la connaissance de l’histoire, la prise de conscience des grand

 problèmes, les leçons à tirer de l’histoire). La rédaction ci-après soutient cette thèsThèse 2. Non, l’expression artistique n’apporte rien à l’évocation des événemendu passé. Trouvez au moins trois arguments et exemples pour défendre cette thè(par exemple, la mission de l’art est de divertir, d’amuser ; l’art n’a pas à dénoncou à défendre une cause ; l’art ne change rien, il est inefficace, les problèmes sotoujours les mêmes).Étape 4. Trouvez d’autres idées et arguments pour défendre la thèse choisie : qu’esce que peut apporter l’art à l’évocation du passé ? L’art peut-il être engagé dans notsociété ? Les gens s’intéressent-ils à l’art ? Pensez à votre expérience personnellaux œuvres que vous avez lues ou étudiées en classe, à la maison. Reportez-vou

à votre programme d’histoire et à l’actualité récente (commémoration de la guer

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 148/155

Sujet 12 | Énoncé

de 1914, du débarquement du 6 juin 1944).Étape 5. Établissez le plan de votre argumentation :

 –   L’introduction présente le thème et pose la question. Passez une ligne avant le

développement. –  Le développement expose votre point de vue, soutenu par au moins trois argu-

ments et trois exemples. Un paragraphe développe un argument. Défendez votrethèse en utilisant des modalisateurs de certitude (assurément , j’affirme, incon-testablement ...) ou de nuance ( peut-être, sans doute, emploi du conditionnel...),des figures de style comme l’hyperbole, l’énumération, les fausses questions (ouquestions rhétoriques) ou le vocabulaire positif, mélioratif pour affirmer votre

 point de vue. Passez une ligne avant la conclusion. –  La conclusion rappelle que vous avez répondu à la question posée en dressant un

 bilan rapide.Étape 6. Rédigez en matérialisant les parties (sauts de ligne, retours à la ligne).Étape 7. Relisez-vous et corrigez d’éventuelles erreurs (orthographe, ponctuation,vocabulaire, etc.).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 149/155

Sujet 12 | Cor

Première partie : questions – réécriture – dictée

Questions

1  Paul et Françoise ont fait le choix de s’engager dans la résistance pour lutter contles Allemands, donc de faire éventuellement le sacrifice de leur vie pour la liberté, poula libération de la France.

2  Françoise ne partage pas totalement ce choix : certes elle s’est engagée dans la lutcontre les Allemands mais elle n’a pas choisi de perdre Paul. Si Paul devait mouravant la victoire finale, elle pensait qu’elle mourrait avec lui : « Je n’avais pas choide te perdre, jamais » (l. 25).

3  Plusieurs procédés soulignent l’opposition entre les personnages. Certaines parolde Paul sont reprises par Françoise mais à la forme négative : « Je sais » (l. 1) et « Jne sais pas » (l. 3) ; « Nous avions choisi, toi et moi » (l.24) et « Je n’avais pas choisi(l. 25). Aux négations de Françoise s’oppose la répétition de « si » de Paul, (l. 6) (l. 10). Par ailleurs, le système de l’aparté permet de marquer l’opposition entre le

 personnages car, dans ses apartés, Françoise exprime des propos différents, contraire« Il faut que tu vives, toi. » (l. 1) et « ( À part ) Toute ma vie s’engloutissait [...] devenait insupportable. » (l. 4) ; « mais toi tu verras la victoire » (l. 7) et « ( À part ) Et m

 je pensais : que m’importe la victoire sans toi » (l. 8) ; « Nous gagnons. [...] Ils rculent partout. » (l. 12) et « ( À part ) C’était faux. [...] Elles avançaient partout, elleatteignaient presque la Volga » (l. 14).

4  Pour convaincre Françoise de l’utilité et du sens de leur combat, Paul utilise plusieurs arguments. D’abord, il insiste sur le courage, la bravoure de Françoise, sur leuengagement total (« nous avons lutté de tout notre cœur », (l. 6)), sur la certitude de victoire même si tous ceux qui ont lutté ne la voient pas (« mais toi tu verras la victoire(l. 7) ; « Nous gagnons » (l. 12)). Ensuite, il insiste sur l’engagement dans la Résistancde Français de plus en plus nombreux (« Les nôtres se lèvent de tous côtés » (l. 12

« Des milliers se lèvent qui nous remplaceront et nous vengeront » (l. 18)). Enfin, leucombat en vaut la peine car ils luttent pour la liberté, la leur, celle des autres França(« Nous nous battons pour la liberté » (l. 21)) ; vivre sans résister serait horrible et leumort, de toute façon inévitable, n’aurait alors aucun sens.

5   a) Le verbe « tomber » a ici le sens de « mourir », de tomber mort sous les balleennemies.

 b) Le verbe est conjugué au conditionnel présent ; il exprime le futur dans le passé danla subordonnée qui dépend du verbe principal au plus-que-parfait, « J’avais toujour

 pensé ».

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 150/155

Sujet 12 | Corrigé

6  Dans les apartés, Françoise s’adresse aux spectateurs (« En mai 1942, vous savezoù étaient les armées hitlériennes » (l. 15)) ; nous sommes au théâtre, c’est le principede la double énonciation.

7  Le titre de cette pièce évoque les souvenirs de Françoise, qui revit les événementsde la Seconde Guerre mondiale, et en particulier cette scène, ce moment essentiel desa vie, de leur vie, les adieux à Paul. Les verbes des apartés sont au passé tandis queles verbes du dialogue proprement dit sont au présent. Françoise se remémore aujour-d’hui ses pensées, ses sentiments d’alors, commente rétrospectivement ce passé qu’ellerevit dans sa mémoire. D’ailleurs, concernant la guerre, que ce soit la première ou laseconde, on parle beaucoup du devoir de mémoire. Grâce à ces apartés, le spectateur 

 pénètre ainsi dans la conscience de Françoise. Dans une pièce, habituellement, le tempsdominant des apartés est le présent car il n’y a pas de décalage; ici, la scène est rejouéedans la mémoire du personnage ; Françoise se dédouble en quelque sorte : elle revit lascène comme personnage et elle la commente comme narratrice, un peu comme dansune autobiographie. Elle porte un regard en arrière.

8   Le décor de cette scène serait sobre, pour correspondre au moment dramatique desadieux : Françoise voit Paul pour la dernière fois, dans sa cellule, peu avant son exé-cution. Les murs seraient grisâtres, avec des inscriptions faites par les prisonniers pré-cédents ; une petite fenêtre haut perchée, par laquelle le jour pointe, pour matérialiser le monde extérieur, monde que Paul va quitter ; un lit métallique. L’atmosphère doit

être sombre, triste, avec peu de lumière. Un jeu d’éclairages permettrait de mettre envaleur les apartés de Françoise : un mince faisceau de lumière l’éclaire quand elle pro-nonce ces paroles à part ; dans le reste de la cellule, la lumière faiblit encore un peu. Auniveau sonore, le silence régnerait, troublé une fois par quelques ordres criés en alle-mand, une salve de peloton d’exécution, avant « Nous gagnons. » (l. 12), par exemple,

 pour accroître la tension. Pour le jeu des acteurs, il faut que Françoise et Paul soient proches, comme l’indique la didascalie de la fin (« Elle lui caresse les cheveux »). Ils pourraient être assis sur le lit. Au moment des apartés, lorsque Françoise est éclairée,elle pourrait s’éloigner de Paul, pour marquer la distance entre les deux époques, entre

Françoise qui vit la douloureuse séparation, et Françoise qui commente la scène.

Réécriture

Je sais qu’elles sont braves, je sais qu’elles sauront vivre sans moi. Il faut qu’ellesvivent, elles.

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 151/155

Sujet 12 | Cor

Dictée

Le temps dominant est le présent de l’indicatif. Les terminaisons varient selon legroupes, avec quelques particularités au niveau du radical des verbes du 3e groupe :

 – 1er  groupe : « beaucoup [...] passent » ; « toute confidence, tout contact exigent(accord avec les deux sujets) ; « ce qui explique » ; « agents de liaison qui tournent(l’accord se fait avec l’antécédent pluriel du pronom relatif  qui) ;

 – 3e groupe : « on ne peut » (pouvoir) ; « tout courrier doit » (devoir) ; « il y a »« les coups terribles qui les atteignent » (atteindre ; l’accord se fait avec l’antécéde

 pluriel du pronom relatif  qui) ; « l’ennemi sait » (savoir) ; « nous sommes ».

Trois verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’un autre verbe (« on ne  peut rieconfier », « doit être porté ») ou d’une préposition (« de voyager »). Pour savoir s’i

sont à l’infinitif, remplacez les verbes du 1er  groupe, en -er , par un verbe du 2e groupen -ir  : on ne peut rien finir, de partir.Quelques accords peuvent être difficiles : « au téléphone, au télégraphe, aux lettres (on utilise le   téléphone, le  télégraphe et on envoie des  lettres) ; « tout courrier, touconfidence, tout contact » (au singulier : le moindre courrier, la moindre confidencle moindre contact) ; « les distributions d’armes, de journaux, de postes émetteurs, dmatériel de sabotage » (on distribue des armes,  des journaux, des postes émetteumais du matériel de sabotage) ; « une armée d’agents de liaison » (beaucoup d’agen

assurent la liaison).Quelques mots ont une orthographe souvent source d’erreur ou de confusion avec uhomonyme : « parmi » (sans s à la fin, contrairement à hormis),«laplupart»,«temps(avec s  à la fin, comme corps), « courrier » (avec deux  r  successifs), « confidence (avec ence, contrairement à confiance), « émetteurs » (avec deux t  successifs et un seum), « nécessité » (notez la place du c et des deux s), « travers » (traverser), « chevaux(les noms en -al  ont un pluriel en -aux, sauf  bal , chacal , festival , régal , carnaval , cal« coups » (couper, coupure ; à ne pas confondre avec cou ou coût ), « où » (relatif, aveun accent grave ; à ne pas confondre avec ou, conjonction de coordination), « cesse

(cesser), « ce qui explique » (= cela explique ; à ne pas confondre avec « ceux [les genqui expliquent leur choix »).

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 152/155

Sujet 12 | Corrigé

Deuxième partie : rédaction

Sujet d’imagination

De ma prison, le 11 mai 1942

Mes enfants chéris,

Votre mère vous remettra cette lettre, assurément la première et la dernière lettre que je vous écris. Mes ultimes pensées vont vers vous, que, malheureusement, je ne peuxvoir car ici on interdit les visites aux enfants. De toute façon, c’est mieux ainsi : vous

garderez de votre père une belle image, le souvenir d’un père qui, jusqu’à ces jours der-niers, se promenait avec vous au parc Montsouris, vous poussait sur la balançoire, voustendait le pain à jeter aux canards et aux cygnes du lac. Le souvenir d’un père qui aurait

 beaucoup donné pour vous voir grandir, vous accompagner au fil de ce long voyage dela vie. Le destin en a décidé autrement et vous devrez rester seuls avec votre mère, qui,elle aussi, vous adore et me remplacera auprès de vous. Comme elle, soyez courageux.Comme elle, attendez les jours meilleurs qui, très bientôt, illumineront votre existencede la lumière de la liberté retrouvée. C’est pour cette liberté que je me suis battu. C’est

 pour votre bonheur que je fais volontiers le don de ma vie.

Soyez fiers de votre père. N’écoutez pas certaines personnes qui déformeront sansdoute la vérité, qui prétendront que je suis un mauvais père, « parce qu’il a abandonnéses enfants pour devenir un saboteur ». Non ! Je ne suis pas un saboteur ni un terroriste !Je me bats, nous nous battons, nous sommes désormais des milliers à nous battre pour notre pays, notre France, qui souffre de cette horrible occupation, tandis que d’autressont prêts à la vendre à l’ennemi ! Je ne verrai pas la victoire mais je meurs heureux desavoir que vous la goûterez, une victoire à laquelle, à la mesure de mes forces, j’auraicontribué.Mes enfants, la guerre est un terrible fléau, un cataclysme qui dévaste les pays et les

familles, qui ravage tout sur son passage. Mais je ne pouvais pas rester les bras croisésà ne rien faire, en simple spectateur, alors que la mort s’abat partout. Je voudrais quevous le compreniez bien. Je ne suis pas plus courageux qu’un autre, je ne suis pasce qu’on appelle un héros. Cependant, je ne pouvais pas rester indifférent, ni sourdaux appels de détresse de mon pays martyrisé. Les Allemands m’ont arrêté, peut-êtreai-je été dénoncé ; puis, après un semblant de jugement, ils m’ont condamné à mort. Jemeurs en paix avec moi-même car j’ai choisi de m’engager dans cette lutte, conscientdes dangers que je courais. Le plus insupportable, je m’en rends compte maintenant en

vous écrivant cette lettre, c’est d’imaginer que je ne vous verrai plus, que je ne vous

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 153/155

Sujet 12 | Cor

serrerai plus dans mes bras, que je ne serai plus là pour vous aider à grandir, à devenun homme et une femme dignes. Nous ne vieillirons pas ensemble. Je n’assisterai paà votre mariage, je ne connaîtrai jamais mes petits-enfants.

Mon petit Joseph, ou plutôt dois-je dire mon grand Joseph, tu es maintenant l’hommde la famille. C’est à toi qu’incombe le devoir de veiller sur ta mère et sur ta petisœur. Lucie est encore trop jeune pour comprendre tout ce qui se passe aujourd’huTu devras lui expliquer, la consoler quand elle réalisera qu’elle ne me verra jama

 plus, quand la douleur et le chagrin seront trop forts et qu’elle se réveillera, la nuen pleurs, ou quand ses regards tristes seront perdus dans le vide. Je te confie là unlourde tâche mais je sais que tu es capable de l’assumer. Mes chers enfants, vous sorte

 prématurément et brutalement de l’enfance ; j’en suis désolé. Vous découvrez trop tque la vie sait se montrer particulièrement cruelle.

Mais il est temps de vous dire adieu. Le matin va venir et bientôt je quitterai ce mond pour toujours. Ne m’oubliez pas. Laissez-moi une petite place dans votre cœur poum’y laisser vivre encore. Je ne vous encombrerai pas. Vous sentirez seulement au fonde vous brûler cette petite flamme du souvenir et de l’amour.Je vous embrasse très fort. Je vous aime.

Votre père, Pa

Sujet de réflexion

En cette année de commémoration, le centenaire de la Première Guerre mondiale et soixante-dixième anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944, nous constatonque bon nombre d’œuvres, littéraires ou cinématographiques, évoquent ces sombre

 périodes de notre histoire. Par exemple, le prix Goncourt a été attribué à Pierre Lemaît pour son roman Au revoir là-haut , qui raconte la destinée de plusieurs hommes prdans la tourmente de la guerre de 14-18. Nous pouvons donc nous interroger sur rôle et l’efficacité de l’expression artistique en général pour évoquer les événemen

du passé. Que nous apporte-t-elle ?Selon moi, le rôle des œuvres d’art dans l’évocation du passé, notamment d’événments historiques importants comme les conflits mondiaux, est essentiel. La grandhistoire est bien servie par l’histoire d’un roman, d’un film ou d’une pièce de théâtrPar exemple, le film d’Alain Resnais, Nuit et Brouillard , est essentiel à la découverde l’univers concentrationnaire créé par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Surtout pour les nouvelles générations, celles qui sont éloignées de tels événements, qui n’ont pas vécu cette tragédie qui a bouleversé le monde. Le roman L’Or et

 Boue de Christophe Lambert nous plonge au cœur des tranchées, en mettant en scèn

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 154/155

Sujet 12 | Corrigé

des personnages que nous suivons dans leur quotidien. Un livre d’histoire, même trèsdocumenté, reste souvent abstrait ; une fiction, fondée sur des faits réels, nous en ap-

 prend beaucoup en étant plus concrète : grâce à la reconstitution historique, nous péné-

trons vraiment dans l’époque, dans la vie des petites gens pris dans la tourmente d’uneguerre ou d’une révolution. Ainsi, le lecteur suit les aventures de Gavroche, dans  Les

 Misérables de Victor Hugo, au moment des journées révolutionnaires de 1832. Il prendmieux conscience de la misère du peuple ou des enfants au travers de la destinée de

 personnages imaginés par l’auteur. L’expression artistique enrichit nos connaissances,la découverte et la compréhension de notre histoire et de notre identité.La littérature et le cinéma sont très efficaces pour évoquer des événements passés car ils

 permettent au lecteur ou au spectateur de suivre un héros, une héroïne, des personnages,auxquels il peut parfois s’identifier. Il est vrai qu’un personnage facilite l’approche

des événements passés, d’une époque, en incarnant un être qui paraît réel, qui vit desaventures mettant en relief les faits importants, débarrassés de l’accessoire. Le lecteur ou le spectateur est directement en prise avec la réalité évoquée. Dans  La Chansonde Hannah, Jean-Paul Nozière raconte les aventures de Louis, enfant de dix ans, filsd’émigrés polonais ; l’histoire commence en août 1940 ; le fait que le héros soit unenfant permet au collégien d’avoir le point de vue, la perspective, les sentiments d’unenfant, et non d’un adulte, face aux événements dramatiques de l’Occupation, après ladéfaite française. On imagine plus facilement ce que pouvait ressentir un garçon dans

ces années de guerre.Et puis, ne l’oublions pas, la force des images est indéniable ; un tableau, un film ont parfois plus de poids, de puissance que les mots. C’est pourquoi le peintre Pablo Pi-casso, dans son œuvre intitulée Guernica, dénonce les horreurs de la guerre civile espa-gnole, et notamment le bombardement de la ville de Guernica par l’aviation allemande,en avril 1937. La peinture historique, genre très en vogue au e siècle, joue donc unrôle majeur car elle permet de réagir aux grands événements qui marquent l’huma-nité tout entière ou un peuple en particulier. La réalité est montrée, représentée sous saforme réelle ou symbolique, pour mieux frapper l’esprit, pour provoquer l’émotion, et

donc une meilleure prise de conscience.Enfin, l’art, en évoquant les événements passés, constitue un témoignage utile et perpé-tue le devoir de mémoire, afin que les catastrophes comme les guerres mondiales ne sereproduisent plus ; il nous aide à tirer les leçons de l’histoire, pour préserver les valeursles plus nobles de l’humanité, comme la liberté, la solidarité, la dignité humaine. L’art,

 par les mots, les images, la peinture, les pièces de théâtre, nous clame « Plus jamaisça ! »

En conclusion, l’art possède diverses missions, celle de divertir par exemple, mais aussi

et surtout, selon moi, celle de nous faire réfléchir, de favoriser une prise de conscience

7/25/2019 ABre Sujets de Francais

http://slidepdf.com/reader/full/abre-sujets-de-francais 155/155

Sujet 12 | Cor

chez le public. La création artistique demande certes du temps mais, par la distancqu’elle instaure entre l’événement et la publication d’un livre, d’une chanson ou d’ufilm, elle aiguise le regard que nous allons porter sur ces faits et enrichit notre connai

sance du monde et de l’être humain, qui peut être un « ange » ou une « bête ».