A mes très chers parents -...

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  • A mes trs chers parents

    A mon pre : Derkaoui Boubker A ma mre : Zouiten Assia

    Aucune ddicace ne pourrait exprimer la profondeur des sentiments

    que jpreuve pour vous.

    Vos sacrifices, vos prires pour moi et votre soutien aussi

    bien moral que matriel ne mont jamais fait dfaut.

    Veuillez voir en ce modeste travail, le fruit des longues annes

    deffort et le gage de gratitude et ma tendre affection.

    Que Dieu tout puissant vous protge et vous procure sant et longue

    vie.

  • A ma chre fiance

    Docteur Nisrine Mamouni

    En tmoignage de mon attachement profond et sincre Je te ddie ce travail avec tous mes voeux de bonheur et de russite

  • A la mmoire de mes grands parents Derkaoui Aicha FILALI Ghita

    Jaurais tant aim que vous soyez prsents aujourdhui.

    Que ce travail soit une prire pour le repos de vos mes et que dieu

    vous accueil en sa sainte misricorde.

  • A mes chers frres Kenza et brahim

    En tmoignage de mon attachement profond, sincre et sans gale. Je vous

    ddie ce travail avec tous mes voeux de bonheur, de russite aussi bien dans

    la vie personnelle que professionnelle et de bonne sant.

    A ma petite nice Assia que Dieu te protge.

  • A la mmoire de mes tantes Khadija et Habiba

    A ma tante Noufissa.

    A ma tante chriffe .

    A ma tante Rkia. A mon oncle Mohammed.

    A mon oncle Jafar

    A mon oncle Abdeljabar

    A mes oncles Boubker et Mohammed

    Je vous ddie cette thse avec mes souhaits de succs, de bonheur et de prosprit.

  • A mes cousins et cousines : Ali, Motei, Mustapha, Asmae, Zouhair, Ahmed, Salma, Youssef, Jafar, Fatima zohra, Ismail, Youness, fadllah,

    Iliass, Khawla, Sara, Mohammed, Otman, Ali, Ssimohamed, houssin, Fatiha

    Je vous ddie cette thse en tmoignage de mon affection et de mon grand attachement.

  • A mes amis et frres

    Tarik , Ali , Mohammed , Abdelilah, Youssef

    Je vous ddie cette thse en tmoignage de mon respect avec mes souhaits de succs, de bonheur et de prosprit

  • A mon Matre le professeur Khatouf Mohammed En tmoignage de mon profond respect, jespre que vous trouver dans

    ce travail lexpression de ma reconnaissance et de gratitude.

    Puisse le tout puissant vous prodiguer sant et bonheur pour vous et

    votre famille.

  • A la famille du service de ranimation anesthsie, du bloc des urgences et du bloc central.

    Dr SBAI HICHAM Dr LABIB SMAIL

    Dr KHADIM NAJIB A TOUS LES RESIDENTS

    AINSI QUA TOUS LES INFIRMIIERS

    A toute la famille des internes

    A tous ceux que jai omis de citer.

    Merci de votre aide

  • A tous les patients qui me seront confis.

    A tous ceux qui ont contribu llaboration de ce travail.

    A tous ceux qui ont pour mission cette pnible tache de

    soulager ltre humain et dessayer de lui procurer le bien-tre

    physique, psychique et social.

    A tous ceux connus ou inconnus qui vont feuilleter un jour ce

    travail.

  • A notre matre, prsident du jury Monsieur le professeur Kanja Nabil. Professeur de ranimation anesthsie

    Chu Hassan II Fs

    Vous nous faites un grand honneur daccepter de prsider notre jury

    de thse.

    Votre srieux et vos qualits professionnelles suscitent notre

    admiration.

    Veillez trouver ici, cher Matre, lexpression de notre profonde estime

    et notre haute considration.

  • A Notre Matre et rapporteur de thse Monsieur le professeur Harandou mustapha Professeur De ranimation anesthsie au CHU

    Hassan II

    Nous avons lhonneur de compter parmi vos disciples et nous avons pu

    apprcier avec admiration vos grandes qualits humaines et professionnelles

    qui sont devenus un exemple pour nous.

    Nous tenons vous exprimer notre gratitude pour votre gentillesse et

    votre patience inpuisables.

    Veuillez trouver ici le tmoignage de notre reconnaissance, de notre

    affection et notre profond respect.

  • A mon Matre et juge de thse Mr le professeur M. Hida

    Professeur agrg de Pdiatrie

    CHU Hassan II

    Nous vous remercions pour la spontanit avec laquelle vous avez

    accept de veiller llaboration de ce travail.

    Nous avons apprci vos qualits d'enseignant et de mdecin, votre

    dynamisme et votre extrme sympathie.

    Nulle ddicace ne saurait exprimer notre profonde estime, notre vive

    reconnaissance et notre considration.

  • A notre Matre et juge de thse Monsieur le professeur

    C. Nejjari Professeur agrg dEpidemiologie CHU HASSAN II

    Nos remerciements les plus sincres pour lhonneur que vous nous

    faites en voulant bien juger notre travail.

    Votre comptence et votre modestie demeurent nos yeux exemplaires.

    C'est pour nous loccasion de vous exprimer notre admiration et notre

    respectueuse considration.

  • A mon Matre et juge de thse Madame le Professeur Amarti Riffi Afaf

    Professeur agrge dAnatomopathologie

    CHU HASSAN II

    Nous avons t trs touchs par lamabilit de votre accueil ainsi que

    lintrt que vous avez bien voulu accorder notre travail en sigeant parmi

    le jury.

    Veuillez trouver ici le tmoignage de notre profonde reconnaissance et

    de notre respect.

  • I - INTRODUCTION 1

    II PATIENTS ET METHODES 4

    III RESULTATS 11

    1- Donnes gnrales 12

    2- Toxiques en cause 15

    3- Symptomatologie 17

    4- Prise en charge thrapeutique et volution 21

    IV DISCUSSION 28

    1- Donnes pidmiologiques 30

    2- Toxidrmes 38

    3- L'analyse toxicologique 44

    4- Le traitement symptomatique 50

    5- Le traitement vacuateur 63

    6- Le traitement purateur 77

    7- Le traitement antidotique 81

    8- Lintoxication par la paraphnylne-diamine 87

    9- Lintoxication aux pesticides organophosphors 98

    10 -Lintoxication au phosphure daluminium 103

    11-L intoxication par le monoxyde de Carbone 108

    12-Lintoxication mdicamenteuse 115

    a- intoxications aux benzodiazpines 116

    b- intoxications aux neuroleptiques 119

  • c- intoxications aux antidpresseurs polycycliques 120

    d- intoxications aux barbituriques 125

    e- intoxication au paractamol 128

    f- intoxication par lAcide actylsalicylique 133

    13-Lintoxication par les amines aromatique 139

    14- PRONOSTIC 142

    V- CONCLUSION 147

    VI- RESUME 149

    VII- BIBLIOGRAPHIE 156

  • Tableau 1 : intoxications associes des anomalies radiologiques

    Tableau2 : Toxiques responsables dune lvation du taux des troponines Ic

    Tableau 3 : intoxications associes des anomalies lectrocardiographiques.

    Tableau 4 : Les intoxications ayant ncessits ladministration de drogues

    inotropes et/ou vasoactives

    Tableau5 : intoxications ayant ncessits le traitement anticonvulsivant

    Tableau 6 : intoxications ayant ncessits la ventilation artificielle

    Tableau7: mortalit selon le toxique en cause

    Tableau 8 : Rsultats de lanalyse univarie

    Tableau 9 : Circonstances des intoxications : Donnes du Centre antipoison

    de Paris pour lanne 2004 Tableau 10 : Indice de gravit international de lintoxication.

    Tableau 11 : Les cas de dcs par agent : donnes du Centre Anti Poison du

    Maroc pour lanne 2005

    Tableau 12 : les principaux toxidrmes

    Tableau 13 : Principaux examens de biologie standard trs utiles dans les

    intoxications graves

    Tableau 14 : Toxiques frquemment rencontrs lorigine de Convulsions

    Tableau 15 : Indications de lintubation et de la ventilation artificielle en

    toxicologie aigu.

    Tableau 16 : Indications de lassistance circulatoire priphrique au cours

    des intoxications par mdicaments effet stabilisant de

    membrane

    Tableau 17 : Contre-indications lpuration digestive

    Tableau 18 : les produits toxiques potentiellement graves

  • Tableau 19 : Substances adsorbables par le charbon activ

    Tableau 20 : Substances non adsorbables par le charbon activ

    Tableau 21: Substances pouvant relever dune administration rpte de

    charbon activ

    Tableau 22 : Intoxications o les mthodes d'puration extra rnale sont

    recommandes

    Tableau 23 : Intoxications les plus frquentes comportant un traitement

    antidotique

    Tableau24 : Mortalit lie la paraphnylne diamine

    Tableau 25 : Facteurs prdictifs de mortalits dans lintoxication par le

    phosphure daluminium.

    Tableau 26 :Demi-vie de la carboxyhmoglobine (HbCO) en minutes en

    fonction des conditions doxygnation

    Tableau 27 : Effet de loxygnothrapie hyperbare (OHB) sur les squelles

    neurologiques au dcours dune intoxication au monoxyde de

    carbone

    Tableau 28 : Benzodiazpines et apparentes les plus frquemment en cause

    lors des intoxications. Donnes du centre antipoison de Paris

    Tableau 29 : Risque de convulsions et darythmie ventriculaire valu partir

    de la mesure de la largeur des QRS sur lECG dun patient

    intoxiqu par les antidpresseurs tricycliques

    Tableau 30 : Principaux antidpresseurs

    Tableau 31 : Toxiques avec effets stabilisants de membrane

  • Tableau 32 : Mortalite des intoxications par mdicaments effets

    Stabilisant de membrane ayant ncessit ladministration

    dadrnaline. Ranimation mdicale et toxicologique du groupe

    hospitalier Lariboisire-Fernand Widal. Priode 1996-2001

    Tableau 33 : Intoxications frquentes pour lesquelles une relation entre la

    concentration sanguine et ltat clinique a t dmontre (sujets

    non tolrants)

    Tableau 34 : Doses toxiques de mdicaments frquemment incrimins

    dans les intoxications aigus

    Tableau 35 : Mortalit en fonction des classes thrapeutiques

    Tableau36 : Symptmes cliniques en fonction du taux de

    mthmoglobinmie En % dhmoglobine totale

    Tableau 37 : Exemples dintoxications avec signes de gravit spcifiques.

    Tableau 38 : Critres du Toxscore.

  • 1

    I- Introduction Lintoxication aigu (IA) est un tat pathologique spcial, cr par

    lentre dans lorganisme, dune substance toxique qui bouleverse lquilibre

    vital, laltre momentanment ou labolit.

    Lextrme frquence des intoxications aigus, est une proccupation

    sociologique de notre poque ; elle na cess de crotre au cours des dernires

    annes, ce qui en fait actuellement, un vritable problme de la sant publique

    dans de nombreux pays. Ceci rend imprieux la ncessit dune organisation

    de lutte qui intresse autant les adultes que les enfants [1].

    Les intoxications reprsentent une pathologie dactualit qui fait lobjet

    dtudes de plus en plus nombreuses concernant :

    -la diversit croissante des produits toxiques, et par l mme, la

    multiplicit des circonstances dintoxication, ceci paralllement au

    dveloppement de la pharmacochimie et de lindustrie chimique des produits

    mnagers et agricoles.

    - les progrs raliss dans le domaine du diagnostic et du traitement

    de ces intoxications aigus.

    - la prvention et la lutte, contre ces accidents, grce au

    dveloppement et la cration de Centres Anti-Poison.

    Cest une cause frquente de consultations aux services des urgences,

    observe aussi bien chez ladulte que chez lenfant. Chez lenfant, elle est

    presque toujours accidentelle, linverse de ladolescent et de ladulte, o elle

    rsulte dans limmense majorit des cas de geste suicidaire, avec une nette

    prdominance fminine [1].

  • 2

    Le type de toxique en cause varie en fonction des pays. Lintoxication

    par mdicaments, occupe la premire place dans les pays occidentaux [1].

    linverse, dans les pays en voie de dveloppement, comme le Maroc,

    des produits tels que les pesticides organophosphors, la paraphnylne-

    diamine (takaout) ou le phosphure daluminium (phostoxin) sont frquemment

    incrimins [2].

    A ct du problme pidmiologique, les IA posent quotidiennement des

    problmes diagnostiques et thrapeutiques aux mdecins qui les prennent en

    charge [3]. En effet, lventail infini des toxiques, quun sujet peut absorber, de

    manire volontaire ou non, peut conduire ce que les intervenants non

    spcialiss mconnaissent la symptomatologie et le traitement de cette

    intoxication.

    La dmarche diagnostique en toxicologie est particulire, puisquil sagit

    le plus souvent de confirmer ou dinfirmer un diagnostic apport par lintoxiqu

    lui-mme [3]. En urgence cette dmarche, doit tre mene conjointement la

    dmarche thrapeutique et consiste :

    - rechercher des signes tmoignant de lexistence dune dfaillance

    vitale ; cet examen initial, permet de proposer les gestes thrapeutiques en

    urgence.

    - paralllement prciser, le tableau clinique et biologique de

    lintoxication et le dlai entre lexposition et lexamen , afin de dterminer les

    causes les plus probables, et le moment prcoce ou tardif o se situe le patient

    dans lvolution de lintoxication suspecte.

    - et en fin de porter les indication thrapeutiques spcifiques.

    Le traitement en toxicologie, associe des degrs divers trois

    composantes fondamentales :

  • 3

    -le traitement symptomatique, qui est salvateur lui seul dans un

    grand nombre dintoxication, et qui consiste prendre en charge les

    dfaillances vitales.

    -la dcontamination qui est le plus souvent digestive, et dont les

    modalits sont maintenant parfaitement et clairement dfinies.

    - le traitement spcifique (antidote) : Lefficacit remarquable et la

    relative innocuit, expliquent que certains antidotes reprsentent maintenant,

    un traitement de premire ligne de certaines intoxications.

    Le pronostic des intoxications aigus, tient compte de facteurs lis

    lindividu ge, antcdents et dautres lies aux toxiques.

    Le taux de mortalit en rapport avec les intoxications, est lev dans les

    pays en voie de dveloppement, o elles reprsentent la deuxime cause de

    mort brutale [3].

    Dans ce travail nous avons essay de :

    - claircir la place quoccupe cette pathologie toxique dans le service

    de ranimation polyvalente du CHU HASSAN II de FES.

    - tudier les paramtres pidmiologiques, cliniques, paracliniques,

    thrapeutiques, volutifs de nos patients, et de les comparer aux donnes de la

    littrature.

    - faire sortir les diffrents facteurs pronostiques dont dpend

    lvolution.

  • 4

    II PATIENTS ET METHODES Il sagit dune tude rtrospective stalant du mois de janvier 2003 au

    mois doctobre 2007 et incluant tous les patients intoxiqus admis au service

    de ranimation polyvalente du CHU HASSAN II de FES. Ces intoxications taient

    diagnostiques sur les donnes de lanamnse, de lexamen clinique et de la

    biologie.

    Les paramtres recueillis et analyss sont : cliniques, paracliniques,

    thrapeutiques et volutifs (fiche dexploitation) . Les rsultats ont t

    exprims en nombre, en pourcentage ou en moyenne cart-type. Le groupe

    des patients dcds et celui des survivants ont t compars. Pour lanalyse

    univarie, les variables quantitatives ont t compares par le test t de Student

    et les variables qualitatives par le Chi2 ou le test exact de Fisher.

    Les statistiques ont t effectues laide du logiciel pi info et du

    logiciel SAS.

  • 5

  • 6

    Nom Service d accueille Prnom Age Profession Sexe Origine ATCD de l intoxiqu : Schizophrnie - Dpression nerveuse Psychose indtermine - Sans antcdent Date d intoxication Dlai de consultation Intoxication : isol - collective (nombre de cas) Prsentation : solide, liquide, poudre, arosol Dose suppose ingre Type de toxique : Aliment Pesticide Monoxyde de carbone+Butane Mdicament Produits mnager Inconnu Plante Paraphnylne diamine Autres Voie d entre : orale - inhalation - percutane - inconnue Exposition : unique - multiple - chronique Circonstance : accidentelle - suicidaire - criminelle - professionnelle Toxicomanie - inconnu

  • 7

    Clinique Signes gnraux : Etat de conscience (Glasgow) Tension artrielle Frquence cardiaque Frquence respiratoire Diurse Signes digestifs signes respiratoires signes cardiovasculaires Constipation apne arrt cardio_ circulatoire Contracture abdominal polypne bradycardie Defence abdominale dyspne tachycardie Diarrhe douleur thoracique hypotension Hematemese expectoration hypertension Moelena tirage intercostal et ou sus sternale Scheresse buccal hmoptysie Vomissements encombrement tracho bronchique Lsion buccal

    Signes neurologiques signes cutano-muqueux signes rnaux Trouble de la conscience rythrose oligurie Agitation prurit polyurie Cphale purpura anurie Convulsion ictre Etat des pupilles cyanose Dficit moteur /sensitif Hypertonie Hypotonie Raideur nuque Vertige

  • 8

    Signes ORL signes de rhabdomyolyse Dysphonie Myalgie Trouble du langage Tension musculaire Oedme cou Urine foncs Macroglossie Lsion buccale Examens complmentaires Bilan biologique : -NFS -TP -TCK. - IONOGRAME sanguin : Na +, K+, HCO3-, CL-, Ca++ Ure , creatinine - Bilan hpatique : GOT, GPT, bilirubine - TROPONINE Ic - cratine phosphokinase (CPK) : CPK totale , CPK mb - Gazomtrie Prlvement toxicologique Radiologie : -Thorax : Normal Anomalie (dme aigue du poumon, pneumopathie panchement, Syndrome interstitiel). - Ehographie abdominal, Echocardiographie - Scanner (crbrale, abdominale, thoracique) ECG : Normale Anomalies : Sus/sous dcalage de ST, onde T ngative, extrasystole ventriculaire, tachycardie ventriculaire , fibrillation ventriculaire..

  • 9

    TRAITEMENT Dlai entre lintoxication et la prise en charge Lieu du dbut du traitement: domiciles ( vomissements) hpital hpital : Abstention (surveillance) Traitement symptomatique Abord vasculaire priphrique Abord vasculaire centrale Oxygnothrapie Remplissage Amine vasopressive ( dopamine, dobutamine, adrnaline..) Anticonvulsivant (Diazpam , Phnobarbitale.. ) Sdation (midazolam, fentanyl, ethomidate, Curare..) Intubation ventilation artificielle Trachotomie Corticode TTT vacuateur : Lavage gastrique Vomissement provoqu Autre TTT de l hyperkalmie TTT purateur puration rnale : remplissage vasculaire (srum sals, srum bicarbonat) lasilix, lasilix spciale.. puration extra rnale TTT spcifique (Antidote) Dlai d introduction Classes Atropine Flrumazenil Glucagon Hydroxocobalamine

  • 10

    Naloxone N acetylcystine Contrathion Vitamine C Evolution Complication IRA Infection nosocomiale Instabilit hmodynamique Myocardite CIVD SDRA Cytolyse Sequels Neurologique : Convulsion Etat vgtatif Autre Autre Dcs (dlai par rapport l intoxication)

  • 11

  • 12

    1 Donnes gnrales

    Durant la priode analyse, 81 patients provenant de la rgion de Fs-

    Boulmane ont t inclus. Dans la majorit des cas, nos malades ont transit par

    le service des urgences. Les intoxications survenaient durant toute lanne,

    avec un pic de leurs admissions au printemps (figure1). Lge moyen tait de

    21,7 3 ,6 ans avec des extrmes de 3 et 62 ans. Il existait une prdominance

    fminine avec un sexe ratio de 1,7. Des antcdents psychiatriques taient

    retrouvs chez 8,6 % des suicidants (schizophrnie, troubles

    psychomoteurs.).

    Lintoxication tait volontaire dans 54,3 %, accidentelle dans 20,9 %,

    professionnelles dans 3,7 % et criminelle dans un cas. Lintoxication tait

    collective chez 3 patients. La voie de pntration du toxique tait

    principalement digestive : 87,7 % des cas, pulmonaire dans les autres cas.

  • 13

    1 3 4 5 7 108 96 11 12

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    mois d'admission

    nom

    bre

    de c

    as

    2

    Figure 1 : Rpartition des intoxications selon le mois dadmission

    10,90%

    69,10%(56 cas)

    8,60%

    0,00%

    10,00%

    20,00%

    30,00%

    40,00%

    50,00%

    60,00%

    70,00%

    015ans

    1645ans

    sup 45 ans

    Figure 2:Rpartition des intoxications selon le groupe d'ge

  • 14

    Figure 3 :Rpartition des intoxication selon le sexe

    sexe ratio=1,7

    masculin 37%

    feminin 63%

    Figure 4:Rpartition des cas en fonction des circonstance de l'intoxication

    toxicomanie 1,2%professionelle 3,7%

    accidentelle 20,9%

    suicidaire; 54,3%

    inconnu 18,5%

    criminelle1,2%

  • 15

    2- toxiques en cause

    Les pesticides taient responsables de 35,8% des intoxications,

    reprsents essentiellement par les pesticides organophosphores (POP) dans

    28 ,4% des cas et par le phosphure daluminium dans 7,4 % des cas.

    Lintoxication par la Paraphnylne diamine occupait la deuxime place (28,4 %

    des cas). Les mdicaments en majorit des psychotropes (antidpresseurs

    tricycliques, benzodiazpines, barbituriques ) occupaient la troisime place

    (13,6 % des cas). Les autres toxiques taient reprsents par les gaz (monoxyde

    de carbone+ butane) dans 8,7 %, le chardon Glu dans 4,9 %, les produits

    caustiques dans 3,7 %, et les amines aromatiques dans 3,7 % des cas. Chez un

    de nos patients lintoxication tait due lingestion de plusieurs produits

    (haschisch, benzodiazpine, alcool). Le produit tait inconnu dans 3,7 % des

    cas.

    Pour la dtermination du toxique en cause, on se basait sur

    linterrogatoire, lexamen clinique, et certains paramtres de la biologie

    (glycmie, troponine, cratines phosphokinases .). Aucun prlvement

    toxicologique, na t ralis dans la priode tudie.

  • 16

    Figure 5: rpartition des intoxications selon la nature du toxique

    Paraphnylne-diam ine 28,40%

    Pesticides organophosphors

    28,4%

    inconnu 3,70%

    autres 8,80%

    m edicam en t s 13,60%

    chardon a glu 4,90%

    m onoxyde de carbonne+but ane

    8,70%

    phosphure d'alum in ium

    7,40%

  • 17

    3- symptomatologie

    Les troubles de conscience taient retrouvs chez 44 % de nos patients,

    allant de lobnubilation jusquau coma profond, avec un score de Glasgow

    moyen 11,8 +/- 4,1. Les toxiques incrimins taient : organophosphors

    dans 24,5 %, monoyde de carbone + butane dans 14 ,8 % et les mdicaments

    (benzodiazpines, antidpresseurs, barbituriques) dans 8,16 % des cas. Les

    convulsions taient notes chez 12,3 % de nos patients.

    Sur le plan hmodynamique, la pression artrielle systolique tait en

    moyenne 115,3 +/- 22,7 mmHg, avec des extrmes entre 60 et 160 mmHg.

    Un tat de choc tait retrouv dans 16 % des cas, les toxiques en cause taient

    essentiellement ; les POP =3, la PPD =3, (CO+BUTANE) =2 et le phosphure

    daluminium =2. La frquence cardiaque moyenne 95,2 +/- 23,2 battements

    par minutes, et la diurse 1768 +/- 868 ml/ 24h.

    Des anomalies lectrocardiographiques sous forme de troubles de

    repolarisation, troubles du rythme et/ou de la conduction dans 14,8 % des cas,

    les toxiques responsables taient : la paraphnylne-diamine dans 6,17 %, le

    phosphure daluminium dans 3,7 %, le (CO+BUTANE) et POP dans 2,5 % des cas.

    La myocardite toxique retenue sur les donns de la clinique, le dosage

    des troponine Ic et les donnes de lECG (troubles de la repolarisation, du

    rythme ou de conduction), tait retrouv chez 8,6% des patients, les toxiques

    en cause taient : PPD : n=3, (CO+ butane) n=2, phostoxin : n=1, POP : n=1

    Sur le plan respiratoire, la frquence respiratoire moyenne tait 23 +/-

    6,2 cycles/min, avec des extrmes entre 14 et 40 cycles/min. Les signes de

    dtresse respiratoire : (tirage intercostale et /ou sus sternale, polypne,

    cyanose..) taient retrouvs chez 19,75 % de nos patients, la cause principale

    tait lintoxication au POP chez 8,6 %, suivie de la PPD chez 7,4 % de nos

  • 18

    patients. Des anomalies radiologiques (pneumopathie dinhalation, dme

    aigue du poumon) taient objectives chez 19,7 % des cas (Tableau 1).

    Les signes digestifs (vomissements, diarrhes, douleurs abdominales),

    taient prsents chez 23,4 % de nos patients, et concernaient surtout la PPD,

    POP, et lintoxication mdicamenteuse.

    Des signes de rhabdomyolyse (myoedme, myalgie, urines noirtre.)

    taient prsents chez 24,7% de nos patients, les toxiques responsables taient :

    la PPD : n=14, les amines aromatique : n= 3, le (CO+Butane) : n=2.

    La temprature tait en moyenne 37,2+/- 0,6 C.

    Sur le plan biologique, le taux moyen des globules blancs tait

    16171+ /- 8768 avec une hyperleucocytose dans 24,6% des cas. Lurmie

    0,4 +/- 0,53 g/l et la cratinine 13,47 +/- 17,1 mg/l. Une insuffisance rnale

    aigue tait prsente chez 8,6% de nos patients, les toxiques responsables

    taient ; la PPD : n=4, (CO+Butane) : n=1, lesprit de sel : n=1 et les

    stupfiants : n=1

    La glycmie moyenne tait 1,36 +/- 0,7 g/l. Une hypoglycmie

    (glycmie < 0,8 g/l) tait retrouve chez 7,4 %, les toxiques en causes taient :

    les POP dans 2,5 % des cas, le phosphure daluminium, le chardon glu, et les

    barbituriques dans 1,4 % des cas.

    Le taux des cratines phosphokinases (CPK), dos essentiellement dans

    lintoxication la PPD, tait en moyenne de 7050 +/- 12439 UI/l.

    Le dosage des troponines Ic tait positif (troponine>0,1) dans 14,8 % des

    cas (tableau2).

  • 19

    Tableau 1 : intoxications associes des anomalies radiologiques

    Nature du toxique n anomalies radiologiques

    Monoxyde de Carbone

    +BUTANE

    5 OAP. Syndrome interstitiel

    Paraphnylne diamine

    4

    OAP. Syndrome interstitiel,

    Pneumopathie

    Pesticides Organophosphores 4 Pneumopathie. Syndrome interstitiel

    Esprit de sel 2 Epanchement basithoracique, OAP

    Tableau2 : Toxiques responsables dune lvation du taux des troponines Ic

    Non du toxique troponine positive (n)

    Paraphnylne diamine 5

    Monoxyde de Carbone +BUTANE 4

    Phostoxin 1

    Pesticides organophosphores 1

    Chardon Glu 1

  • 20

    Tableau 3 : intoxications associes des anomalies lectrocardiographiques.

    TV : Tachycardie ventriculaire

    ESV : Extrasystole ventriculaire

    FV : Fibrillation ventriculaire

    Nature du toxique n anomalies lectriques

    Paraphnylne diamine

    5 Blocs de branche, ondes T ngatives, TV

    Phosphure daluminium 3 Blocs de branche, ondes T ngatives, sus et sous-dcalage de ST, ESV, TV, FV.

    Pesticides Organophosphores 2 Blocs de branches

    Monoxyde de Carbone

    +BUTANE

    2 Ondes T ngatives, sus et sous dcalage de ST

  • 21

    4 Prise en charge thrapeutique

    Tous nos patients ont bnfici dun traitement symptomatique :

    Le recours lintubation et ventilation artificielle (IVA) tait ncessaire chez

    38 ,3 % de nos patients, dont 7,4 % tait trachotomiss. Deux de nos

    patients ont bnfici dune trachotomie demble (intoxication par la PPD).

    Le solut de remplissage vasculaire utilis chez nos patients tait le srum

    sal 0,9 %.

    Ladministration de drogues inotropes et/ou vasoactives, (dopamine,

    dobutamine, adrnaline), tait ncessaire chez 16 % des patients (tableau4)

    Le traitement anti-convulsivant (Diazpam + phnobarbital), tait

    administr chez 12,3 % de nos patients.

    Le traitement vacuateur et purateur a consist en :

    -Un lavage gastrique chez 74,1 % de nos patients.

    - Une puration rnale (diurse saline + /- alcaline) chez 27,2 %. Elle a

    concern 14 intoxications par la PPD, 3 intoxications par les drives

    amines aromatiques, une intoxication par lesprit de sel et une par les

    stupfiants (haschisch, benzodiazpine, alcool).

    - Une puration extra rnale chez 2 de nos patients : une intoxication

    par la PPD et une par le CO+butane (traitement des consquence de la

    rhabdomyolyse : hyper kalimie, anurie).

    Le traitement antidotique, tait administr dans 29,6 % des cas :

    organophosphors (atropine), monoxyde de carbone (oxygne).

  • 22

    Tableau 4 Les intoxications ayant ncessits ladministration de drogues inotropes et/ou vasoactives

    Toxiques nombres de cas (n)

    Paraphnylne diamine 3

    Pesticide organophosphors 3

    Monoxyde de Carbone +BUTANE 2

    Phosphure daluminium 2

    Chardon Glu 1

    Esprit de sel 1

    Stupfiant (haschisch, benzodiazpine,

    alcool)

    1

    Tableau5 : intoxications ayant ncessits le traitement anticonvulsivant

    Intoxication nombre de cas (n)

    Paraphnylne diamine 3

    Pesticides organophosphors 3

    Phosphure daluminium 1

    Monoxyde de Carbone +BUTANE 1

    Stupfiant (haschisch,

    benzodiazpine, alcool)

    1

    Chardon glu 1

  • 23

    Tableau 6 : intoxications ayant ncessits la ventilation artificielle

    Intoxication nombre de cas (n)

    Paraphnylne diamine

    11

    Pesticides organophosphors 11

    Monoxyde de Carbone +BUTANE 3

    Phosphure daluminium

    2

    Esprit de sel

    2

    Chardon glu

    1

    Amine aromatique

    1

    Mdicament (antidpresseur tricyclique)

    1

    Stupfiant (haschisch, benzodiazpine, alcool)

    1

    5- volution

    Lvolution tait marque par la survenu de complications dans 27,2 %

    des cas. Elles taient iatrognes et/ou en rapport avec le toxique :

    complications cardiovasculaires, dans 16 % des cas:

    -instabilit hmodynamique : n=13

    - troubles de rythme graves : n= 5

    insuffisance rnale aigue dans 8,6 % cas.

    infection nosocomiale (pulmonaire et/ou urinaire) dans 6,2 % des cas.

    La dure moyenne dhospitalisation tait de 3,5 + /- 6 j.

  • 24

    Les patients intoxiqus volontairement, taient adresss en consultation de

    psychiatrie leur sorties du service.

    La mortalit globale tait de 29,6 % (24 /81). Lintoxication par la PPD

    tait la premire cause de mortalit, suivie par les POP, et le Phosphure

    daluminium (tableau 7)

    Tableau7: mortalit selon le toxique en cause

    Toxique

    nombre de cas (n)

    pourcentage (%)

    Paraphnylne diamine 11 45,8

    Pesticide organophosphor 6 25

    Phosphure daluminium 3 12,5

    Chardon glu 1 4,1

    Mdicaments (benzodiazpine) 1 4,1

    Esprit de sel 1 4,1

    Stupfiant (haschisch,

    benzodiazpine, alcool)

    1 4,1

  • 25

    6- Analyse des donnes

    En analyse univarie, parmi les 30 paramtres analyss, 7 sont ressortis comme facteurs de mauvais pronostic en terme de mortalit. (Tableau

    8). Ce sont:

    - Paramtres cliniques :

    1. Lintoxication par la paraphnylne-diamine (p=0,03)

    2. Ltat de choc (p=0,0000084)

    3. La dtresse respiratoire (p=0,017)

    4. La macroglossie (p=0,007)

    - Paramtres paracliniques : lhyperleucocytose (p=0,002)

    - Paramtres thrapeutiques.

    1. lutilisation de drogues inotropes et /ou vasoactives

    (p=0 ,0000084).

    2. Lintubation et ventilation artificielle (p=0,0016).

    Lanalyse multivarie na pas t ralise, vu le manque de donnes

    dans les dossiers exploits.

  • 26

    Tableau 8 : Rsultats de lanalyse univarie

    variables Survivants Moyenne +/-ET

    ou %

    Dcds Moyenne +/-Et ou %

    P

    ge 23 ,12 +/- 11,05 26,14 +/- 12,8 0,32

    Sex. (fminin) 62,26 62,5 0,98

    Intoxication par la (PPD) 22,6 45,8 0,03

    GCS 11,8+/-3,9 12,06+/-4,5 0,56

    convulsions 20 25 0 ,69

    Frquence cardiaque 91,03+ /-21,66 99,2+/-22,35 0 ,25

    Etat de choc 6,7 68,8 0,0000084

    Anomalies lectriques 38,6 62,5 0,2

    Frquence respiratoire 23,5+/-6,3 22,25+/-6,43 0,65

    Dtresse respiratoire

    (cyanose, tirage intercostale

    et sus sternale, apne)

    44 ,83 93,33 0,017

    Temprature 37,4+/-0,84 37,22+/-0,66 0,43

    signes digestifs (douleurs

    abdominales, vomissements)

    35,48 57,14 0,17

    Rhabdomyolyse 41,94 43,75 0 ,90

    Macroglossie 6,9 40 0 ,007

    Diurse 1700+/-897,6 1870+/-860,3 0,6

    Creatininmie 15,64+/-23,6 11,42+/-3,9 0,16

    Ure 0,28+/-0,7 0,14+/-0,3 0,68

  • 27

    Natrmie 138,69+/-5,18 140,4+/-2,87 0,36

    Kalimie 4,07+/-0,9 4,5+/-1,4 0,36

    Troponine positive 100 85,7 0,33

    glycmie 1,28+/-0,67 1,41+/-0,92 0,63 hypoglycmie 11,1 28,6 0,20

    Globules blancs 12947+/-7081,2 22830+/-7946 0,002

    Infections nosocomiales 6,5 23,1 0,11

    Remplissage vasculaire 86,2 100 0,11

    IVA 46,67 93,75 0,0016

    Trachotomie 10 31,3 0,07

    Lavage gastrique 76 78,26 0,83

    Epuration rnale 50 60 0,53

    Antidote 50 29,4 0,16

    Amines inotropes et /ou vasoactives

    6,7 68,8 0,0000084

    PAS : Pression artrielle systolique

    PPD : Paraphnylne diamine

    IVA : Intubation ventilation artificielle

  • 28

  • 29

    Les intoxications restent une cause majeure dhospitalisation des sujets

    jeunes [4]. Il faut noter que la moyenne dge du suicidant en France sallonge

    progressivement et que, paralllement les intoxications volontaires ou

    accidentelles des personnes ges augmentent constamment [1]. Les donnes

    du service daide mdicale durgence (SAMU) 93 montrent dune faon

    surprenante, et malgr tous les progrs de la pharmacologie et de lindustrie

    pharmaceutique, que le nombre dintoxications graves ne diminue pas. Ces

    donnes permettent daffirmer que si les intoxications sont frquentes, elles

    sont dues une myriade de produits.

    Lapproche mdicale du patient intoxiqu doit rester clinique avec une

    primaut du traitement symptomatique. Les indications et les modalits de

    dcontamination gastro-intestinale sont maintenant parfaitement et clairement

    dfinies. Les antidotes ont encore fait des progrs et certains dentre eux

    doivent tre considrs comme des mdicaments de premire ligne.

    Le rle essentiel dinformation des centres antipoison doit tre soulign

    en raison de la recrudescence des principes actifs lorigine dintoxications et

    des interactions complexes, tandis que des services de ranimation spcialiss

    dans la prise en charge des intoxications offrent une chance supplmentaire

    dvolution favorable grce de nouveaux antidotes et des techniques

    dexception comme lassistance circulatoire lors des intoxications par

    mdicaments effet stabilisateur de membrane, causes frquentes

    dintoxication.

    La prsente tude sest fixe comme objectif, lanalyse des IA graves

    ncessitant ladmission dans un service de ranimation, pour pallier une

    dfaillance vitale.

  • 30

    Les rsultats concernant les donnes gnrales : (ge, sexe, caractre

    volontaire ou non de lintoxication), sont comparables ceux de la plupart

    des tudes publies [5, 6 ,7 ]. En effet, les intoxiqus sont jeunes, et le sexe

    fminin est prdominant. Lintoxication est volontaire dans la majorit des cas.

    La nature du toxique est spcifique notre contexte. Les produits

    agricoles venant en tte, contrairement aux pays occidentaux, o lintoxication

    par ingestion de mdicaments, est de loin la plus frquente [8]. Ceci est

    probablement expliqu par la vocation agricole de notre pays, et la disponibilit

    de produits potentiellement toxiques bon march.

    1-Donnes pidmiologiques

    Les intoxications sont devenues la premire cause dadmission

    lhpital des sujets de moins de 30 ans dans les pays dvelopps et la

    deuxime cause de mort brutale dans les pays en voie de dveloppement. Ainsi

    au Royaume-Uni, environ 15 20 % de la charge de travail des units mdicales

    et 10 % de la charge de travail des services durgence sont dues des

    intoxications volontaires [1].

    Une tude des centres antipoison franais ralise en 1996 portant sur

    prs de 200 000 appels a montr que 45 % des appels concernaient des

    intoxications accidentelles et domestiques de lenfant et 26 % des intoxications

    volontaires de ladulte [1]. Plusieurs tudes ont complt ces donnes.

    Le pourcentage de patients ayant une intoxication aigu grave imposant

    un transfert en ranimation varie selon le toxique. Dans les pays occidentaux,

    la prdominance des intoxications mdicamenteuses rend compte du

    pourcentage faible (3 %) des intoxications admises en ranimation [8].

    linverse, dans les pays en voie de dveloppement, les pesticides sont une

    cause majeure dadmission aux soins intensifs [8]

  • 31

    Selon une enqute priodique de morbidit hospitalire ralise en 1993

    par le ministre de la Sant en France, lincidence annuelle des intoxications

    serait de lordre de 175 000 cas/an dont 151 000 rsulteraient dune prise

    mdicamenteuse. Parmi ces derniers, 131 000 cas taient en rapport avec une

    tentative de suicide [1]. Le taux dhospitalisations chez les plus de 15 ans, qui

    permet dvaluer un peu la morbidit induite, serait de 330 pour 100 000

    habitants. Il y aurait 13 fois plus de tentatives de suicide que de suicides

    avrs. Lintoxication tait volontaire dans 26 % des cas, accidentelle et

    domestique dans 55 % des cas, accidentelle et professionnelle dans 2,8 % des

    cas.

    Selon les produits concerns, les mdicaments et les produits usage

    pharmaceutique taient impliqus dans 53 % des cas, les produits mnagers

    dans 15 % des cas, les produits industriels dans 6,7 % des cas, les produits

    agricoles dans 3,3 % des cas, les cosmtiques dans 2,7 % des cas, les gaz

    toxiques dans 1,9 % des cas et les stupfiants dans 1,4 % des cas.

    Les intoxications aigus sobservent aussi bien chez ladulte que chez

    lenfant. Chez lenfant, elles sont presque toujours accidentelles. Le plus

    souvent, les victimes sont de jeunes enfants, surtout dans la tranche dge de 1

    3 ans, priode dacquisition de la marche. Chez ladolescent et ladulte, les

    intoxications rsultent, dans limmense majorit des cas, dun geste suicidaire.

    Daprs les donnes du centre antipoison de Paris pour lanne 2004, cest

    entre 15 et 40 ans que les intoxications volontaires but suicidaire sont le plus

    souvent perptres (Tableau 9). Ces intoxications, le plus souvent

    polymdicamenteuses, ont une nette prdominance fminine.

  • 32

    Tableau 9 : Circonstances des intoxications : Donnes du Centre antipoison de

    Paris pour lanne 2004 [1]

    10-19 ans

    20-29 ans

    30-39 ans

    40-49 ans

    50-59 ans

    Tentatives de suicide 456 476 406 304 210

    Surdosages Volontaires (a) 120 96 84 72 35

    Nombre total dappels 2 088 2 694 2 981 2 443 2 080

    (a)Patients ayant ingr plus que la dose maximale et appelant ensuite pour senqurir des dangers.

    Il existe actuellement environ 400 000 molcules naturelles et

    synthtiques, dont environ 4 000 viennent au contact des hommes, mais seul

    un nombre restreint de principes actifs est frquemment retrouv au cours des

    intoxications. Lindividualisation de ces causes frquentes est utile pour des

    raisons diagnostiques et thrapeutiques :

    Diagnostiques afin de ne pas sorienter inutilement vers des causes

    rares et peu probables ;

    Thrapeutiques, car les progrs rendent les traitements de plus en plus

    efficaces condition que le dlai de prescription soit le plus court possible.

    La mortalit varie en fonction du toxique et des pays. Dans le service de

    ranimation mdicale et toxicologique de lhpital Lariboisire, la mortalite est

    de lordre de 3,5 %. Cette mortalit, globalement faible, varie de faon

    considrable allant de 1 % pour les psychotropes non compliqus 80 % pour le

    paraquat [1].

  • 33

    Lappel au centre antipoison reprsente une source dinformation sur la

    nature des principes actifs toxiques, les aspects diagnostiques, pronostiques et

    thrapeutiques. Cet appel, qui est enregistr, permet la constitution de

    banques de donnes de la toxicit de tous les nouveaux produits quil sagisse

    de mdicaments, de produits domestiques, agricoles ou industriels.

    Au sein des circonstances de survenue des intoxications, la

    prdominance de ltiologie suicidaire impose que tout patient admis pour

    intoxication volontaire bnficie dun ou de plusieurs entretiens psychiatriques.

    Il importe de savoir quil nexiste pas de paralllisme entre la volont de mourir

    et les produits utiliss. Ainsi ont peut voir des suicides de grands

    mlancoliques avec du diazpam ou de leau de Javel dilue et, qu linverse,

    une simple dispute peut se terminer par un dcs lorsquun produit tel que le

    paraquat est ingr.

    Lapparente banalit de nombreuses intoxications ne doit pas faire

    oublier que la mortalit 5 ans du suicidant admis en ranimation a t

    estime 30 % au Danemark [1].

    Selon le Centre Anti Poison et de pharmacovigilance du Maroc [2], pour

    lanne 2005, la banque de donnes a t alimente par 28501 cas

    dintoxications. Ces intoxications sont survenues en milieu urbain dans 74%

    des cas. Lge moyen des intoxiqus tait de 2315 ans, la population active

    ge de 16 45 ans taient la plus touche (62%), suivie des enfants de moins

    de 15 ans (27%). Le sexe ratio tait de 0,72 en faveur dune prdominance

    fminine.

    Les intoxications taient accidentelles dans (78,4%), suicidaire dans

    (14,8%), et professionnelle dans (2%). Les intoxications notifies taient en

    premier dues aux produits gazeux (33%) suivies par les produits alimentaires

  • 34

    (25%), les mdicaments (14%), les pesticides (11%) les produits mnagers (5%) et

    en dernire place les produits minraux et les plantes.

    La principale voie dintoxication tait la voie orale (62%), linhalation tait

    impliqu dans (33 ,6%) des cas et concerne lexposition aux produits gazeux et

    aux pesticides.

    Parmi les dclarations, les intoxications de gravit modre occupaient la

    premires place (G2:76%), suivies des intoxications mineures ayant rgress

    spontanment (G1 :6,7%), les intoxications svres ayant engage le pronostic

    vital occupaient la troisime place (G3 :6,6%), et en fin les intoxications

    mortelles (G4 : 1,5%). Les grades 0 taient des intoxications restes

    asymptomatiques (2,3%).

    Tableau 10 : Indice de gravit international de lintoxication.

    Indice de gravit Signes

    Nant (0)

    Absence de signes fonctionnel ou physique

    symptmes non spcifiques estims non imputables une

    intoxication

    Mineur (1) Symptmes mineurs, transitoires et rgressant spontanment

    Modr (2) Symptmes marques ou persistants

    Svre (3) Symptmes svre ou engageant le pronostic vital

    Fatal (4) Intoxication mortelle

  • 35

    Lvolution tait connue pour 66% des cas dintoxications dclares

    dont 98,3% tait favorables. Lvolution tait maille de complication dans

    0,2% des cas et le dcs est survenu dans 1,5 % des cas.

    Les cas de dcs sont rpartis selon cinq principales causes :

    - Les pesticides (28,03%), reprsentant le toxique le plus mortel (avec une

    prdominance des organophosphors) ;

    - La paraphnylne-diamine (PPD) (16,48%) ;

    - Les envenimations animales, except le scorpion (9,66%), elles sont

    reprsentes essentiellement par les vipres ;

    - Les plantes (8,33%), reprsentes essentiellement par le chardon glu ;

    - Les mdicaments (7,95%), surtout les intoxications par les psychotropes .

  • 36

    Tableau 11 : Les cas de dcs par agent : donnes du Centre Anti Poison du

    Maroc pour lanne 2005. Les agents incrimins

    Nombre de cas

    %

    Pesticides 148

    28,03

    Organohosphos

    AVK et coumariniques

    Alphachloralose

    Phosphure daluminium

    Pyrehrinoide

    128

    10

    5

    3

    2

    Paraphnylne diamine ( Takaout Roumia) 87 16 ,48

    Animaux 51 9,66

    Plantes 44 8,33

    Chardon Glu : Atractilis Gummifera

    Chanvre indien : Canabis Satival

    Clou de girofle

    Huile de cade

    Champignon

    Majoune

    Indetermin

    25

    3

    3

    1

    1

    1

    10

    Mdicaments 42 7,95

    nxiolytique benzodiazpinique

    Anticonvulsivant barbiturique

    Antideresseur imipraminique

    Neuroleptique

    Hypolipemiant

    AINS

    Anticonvulsivant non barbiturique

    Indetermin

    8

    5

    3

    2

    4

    1

    1

    18

    GAZ 36 6,82

  • 37

    Monoxyde de carbone (CO) 36

    Produits mnagers 33 6,25

    Esprit de sel

    Diluant

    Eau de javel

    Acide chloridrique

    24

    2

    5

    2

    Produits industriels 29 5,49

    Mthanol

    Ethylne glycol

    Gasoil

    Diluant

    Acide Actique

    Indetermin

    8

    2

    2

    2

    2

    13

    Aliments 26 4,92

    Moule

    Couscous

    Petit lait

    Vin

    Poisson

    Indetermin

    2

    2

    1

    3

    2

    16

    Inconnu 32

    6,06

  • 38

    2- LES TOXIDRMES

    Un toxidrme, ou syndrme dorigine toxique, est un ensemble de

    symptmes cliniques, biologiques et/ou lctrocardiographiques, vocateurs

    dune pathologie toxique. Ces symptmes sont la consquence directe de

    laction toxicodynamique des xnobiotiques. Un toxidrme reprsente le

    tableau caractristique typique dune intoxication, il nest en aucun cas

    spcifique dune tiologie toxique. Une polyintoxication ou des complications

    non spcifiques peuvent modifier le tableau clinique. Une mme classe

    mdicamenteuse ou un mme produit, peut induire un ou plusieurs toxidromes

    [9-10].

    Lapproche clinique dun sujet intoxiqu doit tre oriente sur la

    recherche de toxidromes. Lintrt de connatre les principaux toxidromes, est

    de pouvoir voquer une pathologie toxique qui devra tre confirme, et

    denvisager lusage dantidotes. Des diagnostics diffrentiels devront tre

    voqus devant un tableau polymorphe, quand le diagnostic dintoxication

    (circonstances et interrogatoires) nest pas formel.

    Cet examen clinique doit tre systmatique, rigoureux, valu plusieurs

    fois et consign par crit. LECG est systmatique pour toute intoxication grave

    admise en ranimation [10].

    a- Les principaux toxidromes [9-10-13]

    -Le syndrme anticholinergique ou atropinique : Doit tre voqu devant un syndrome confusionnel, une tachycardie sinusale, des pupilles

    dilates et symtriques, une soif, une scheresse cutanomuqueuse, une

    rtention durines (globe vsical), une absence de bruits de transit intestinal

    et/ou une hyperthermie. Il doit faire rechercher la prise dantidpresseurs

  • 39

    polycycliques, de certains neuroleptiques, de certains antihistaminiques,

    antiparkinsoniens, ou de solanaces (datura).

    -Le Syndrme stabilisant de membrane : Associe des troubles de la

    conduction intraventriculaire (largissement du complexe QRS, allongement du

    QT), des arythmies ventriculaires, des troubles hmodynamiques, des

    convulsions et une dtresse respiratoire, et doit faire rechercher la prise de : (

    antidpresseurs polycycliques, chloroquine, certains btabloquants,

    antiarythmiques de classe I, dextropropoxyphne) .

    -Le syndrme sympathomimtique ou adrnergique : Doit tre voqu

    devant une agitation, des convulsions, une hypertension artrielle le plus

    souvent (hypotension dans les formes graves), une tachycardie, une

    hyperthermie, une hyperglycmie, une hypokalimie et/ou une

    hyperleucocytose. Il peut tre observ avec la thophylline, les amphtamines

    ou la cocane.

    -Le syndrme opiode ( overdose ) : Doit tre voqu devant

    lassociation de troubles de conscience, dune bradypne, dune bradycardie

    sinusale et dun myosis serr.

    -Le syndrme malin des neuroleptiques : Est un effet secondaire

    indsirable ou la consquence dune intoxication. Il doit tre voqu devant un

    tableau associant une confusion, une hypertonie gnralise avec hyperrflexie

    ostotendineuse, des sueurs, une hyperthermie, une instabilit

    hmodynamique ainsi quune rhabdomyolyse.

    -Le syndrme srotoninergique : Effet secondaire indsirable ou

    consquence dune intoxication par un produit prosrotoninergique (IMAO,

    ISRS, inhibiteurs de recapture de la srotonine et de la noradrnaline [IRSNA]).

    Il doit tre distingu du syndrme malin des neuroleptiques. En labsence de

  • 40

    lintroduction ou de la modification rcente dun traitement neuroleptique, il

    doit tre voqu devant lassociation dau moins trois des signes suivants :

    hypomanie ou confusion, agitation, myoclonies, hyperrflexie, mydriase,

    hypersudation, frissons, tremblements, diarrhes, incoordination et/ou

    hyperthermie

    -Un syndrme de sevrage : Survient aprs arrt de drivs de la morphine

    ou des benzodiazpines, et doit tre recherch en cas dinsomnie,

    dhallucinations, dagitation, de diarrhes, dune mydriase, dhyperthermie, de

    sueurs, de chair de poule, de tachycardie et/ou de crampes .

    -Une intoxication par laspirine et ses drivs : Doivent tre rechercher

    devant lassociation de troubles neurosensoriels (dont acouphnes ou

    hypoacousie), dune hyperventilation, dune dshydratation, dune

    hyperthermie, de sueurs, dune alcalose respiratoire ou dune acidose

    mtabolique.

    -Une mthmoglobinmie : Doit tre rechercher devant : Une cyanose

    cutanomuqueuse gnralise, gris ardoise , sans explication

    cardiovasculaire ou respiratoire, non corrige par loxygnothrapie, avec une

    PaO2 normale, une SaO2 mesure abaisse, et doit faire voquer une

    intoxication aux: nitrites (poppers), dapsone, ou mtoclopramide chez le

    nouveau-n

    -Un syndrme cholriforme : Doit faire voquer une intoxication par la

    colchicine

    -Un tat de mort apparente avec trac isolectrique lEEG : Doit faire

    liminer une intoxication aigu rcente par barbituriques, benzodiazpines,

    carbamates ou chloralose, surtout en prsence dune hypothermie associe.

  • 41

    b-le coma toxique

    Lorigine toxique dun coma, peut tre voque devant labsence de signe

    de focalisation (tonus, rflexes, motricit, pupilles). Les signes associs

    permettant dvoquer une classe pharmacologique ou un mdicament en

    particulier sont :

    -Un coma calme : benzodiazpines et assimils (zolpidem, zopiclone),

    phnobarbital, mprobamate, phnothiazines sdatives, opiacs, phnytone,

    valproate de sodium.

    -Un coma agit : antidpresseurs polycycliques, antihistaminiques,

    substances hypoglycmiantes.

    - Une hypotonie : benzodiazpines, phnobarbital, mprobamate.

    -une hypertonie : antidpresseurs polycycliques, phnothiazines,

    substances hypoglycmiantes.

    -Des convulsions : antidpresseurs polycycliques, phnothiazines

    antihistaminiques, thophylline, carbamazpine, lithium, dextropropoxyphne,

    cocane, amphtamines, substances hypoglycmiantes.

    - Des myoclonies : antidpresseurs polycycliques, lithium, inhibiteurs

    spcifiques de recapture de la srotonine (ISRS).

    - Un myosis serr en tte dpingle : opiacs.

    - Une mydriase (ractive) : antidpresseurs polycycliques, atropine et

    drivs, cocane, amphtamines, antiparkinsoniens, ISRS.

    -Des hallucinations : antihistaminiques, antiparkinsoniens.

    -Des troubles hmodynamiques : mprobamate, toxiques effet

    stabilisant de membrane, btabloquants et inhibiteurs calciques.

  • 42

    Tableau 12 : les principaux toxidrmes [13].

    Toxidrmes

    Syndromes et signes cliniques

    Toxiques responsables

    Coma avec syndrome de

    myorelaxation

    Calme, hypotonique, hyporflexie,

    absence de focalisation

    Benzodiazpines et

    Apparents carbamates,

    alcools,phnothiazines

    sdatives, barbituriques lents

    et intermdiaires

    Coma avec syndrome

    pyramidal

    Agit, syndrome pyramidal,

    myoclonies, convulsions

    ADT et ttracycliques, lithium,

    carbamates,phnothiazines

    antihistaminiques, cocane,

    hypoglycmie,CO, Anoxie.

    Coma avec syndrome

    extrapyramidal

    Syndrome extrapyramidal

    Neuroleptiques, CO

    Syndrome

    srotoninergique

    Agitation, confusion, hypertonie,

    convulsion, coma,mydriase,

    sueur,fivre,tachycardie, troubles du

    rythme, hypotension, troubles

    mtaboliques,, hyperglycmie

    hypokalimie, acidose, CIVD

    ISRS, ADT, IMAO, Ectasy,

    associations

    Syndrme atropinique

    Mydriase, tachycardie,

    confusion, coma, fivre, bouche

    Sche, rtention durine,

    glaucome

    ADT, antihistaminiques,

    atropiniques

  • 43

    Syndrome adrnergique

    Tachycardie, hypo- ou hypertension,

    troubles durythme, agitation,

    convulsions, vomissements, troubles

    mtaboliques (hyperglycmie,

    hypokalimie,acidose, CIVD)

    Thophylline, btamimtiques,

    cocane,amphtamines

    Effet stabilisant de

    membrane

    Hypotension, collapsus, insuffisance

    cardiaque, ECG+++, coma,

    convulsions,

    ADT, ttracycliques

    chloroquine, bta bloquants

    antiarythmiques,

    dextropropoxyphne

    Syndrome opiode

    Coma, myosis, bradypne, bradycardie

    Morphiniques naturels ou de

    synthse, thanol

    Syndrome

    dhyperthermie maligne)

    dorigine toxique

    Fivre leve, agitation, coma,

    trouble mtaboliques(CPK, acidose,

    hypercapnie

    Ecstasy, cocane

    neuroleptiques ISRS, IMAO

    ISRS : Inhibiteurs spcifiques de recapture de la srotonine

    ADT : Antidpresseurs tricycliques

    IMAO : inhibiteurs de la monoamine oxydase

    CO : Monoxyde de Carbonne

    CIVD : coagulation intra vasculaire dissmin

  • 44

    3-Lanalyse toxicologique

    1-Place des analyses toxicologiques

    La prise en charge dune intoxication est essentiellement symptomatique

    et repose avant tout sur lapproche clinique, regroupant lanamnse, lexamen

    clinique avec individualisation de syndromes toxiques : (anticholinergique, effet

    stabilisant de membrane, srotoninergique..), qui permettront dorienter les

    examens complmentaires [13-11]. Parmi ces examens on distingue : le bilan

    biologique et lanalyse toxicologique

    - Le bilan biologique (ionogramme, gazomtrie, hmostase, numration,

    marqueurs de la fonction hpatique et rnale), prime toujours sur lanalyse

    toxicologique [8-11]. En effet, certaines anomalies biologiques permettent de

    suspecter un toxique, ou une classe de toxiques, et sont dans certains cas le

    reflet direct de leffet toxique, permettant ainsi de confirmer un diagnostic et

    dorienter lanalyse toxicologique.

    - Lanalyse toxicologique, a pour objectif didentifier et/ ou de doser le

    toxique ingr afin de [11] :

    confirmer ou non lhypothse toxique.

    valuer la gravit de lintoxication.

    surveiller lefficacit du traitement (ralisation dune toxicocintique).

    Quelle que soit la place accorde lanalyse toxicologique, le dialogue,

    entre le clinicien demandeur dexamen et le biologiste, qui ralise cet examen,

    est indispensable.

  • 45

    L'apprciation du rle de l'analyse toxicologique tient compte du produit

    en cause et des symptmes cliniques ayant motiv l'enqute toxicologique,

    ainsi :

    L'apport diagnostique et pronostique du laboratoire, est essentiel lorsque

    le clinicien est confront des intoxications potentiellement grves ayant

    des symptmes cliniques retards (paractamol, glycols, mthanol,

    paraquat).

    Dans les intoxications mineures ou modres (benzodiazpines,

    neuroleptiques), les analyses toxicologiques n'apportent pas d'autres

    renseignements, que la confirmation de l'intoxication, et leur intrt est

    limite.

    Devant un tableau clinique urgent suspect d'tre d'origine toxique, l'aide

    diagnostique du laboratoire est importante. Un rsultat positif, de

    l'analyse toxicologique, doit tre confront l'intensit de la

    symptomatologie. Si la recherche toxicologique est ngative, deux

    hypothses doivent tre souleves: soit le tableau clinique est rellement

    d'origine toxique mais aucune substance ne peut tre mise en vidence,

    soit l'tiologie toxique doit tre remise en question, ce qui est

    particulirement vrai pour les patients comateux [13].

    Le laboratoire a un rle essentiel, lorsqu'il existe une corrlation entre le

    taux sanguin et la gravit de l'intoxication. Ce rle consiste valuer le

    pronostic et guider la thrapeutique. Ainsi il permet la prolongation ou

    l'arrt d'un traitement par N-actylcystine d'aprs la paractamolmie,

    de poser l'indication d'une hmodialyse sur les donnes d'une salicylmie

    ou d'une mthanolmie, ou de calculer la dose minimale d'anticorps

    antidigitoxine partir du taux sanguin des digitaliques [12].

  • 46

    2-milieu danalyse

    Les analyses doivent tre effectues, de prfrence dans le sang, qui est

    le milieu biologique, dans lequel la prsence et la concentration dun

    mdicament ou dune substance illicite sont les mieux corrls la toxicit

    (facteur de gravit, facteur pronostic) [8-11-13]. Le sang constitue de ce fait le

    milieu de choix analyser dans le cadre de la prise en charge dune

    intoxication grave.

    Les urines constituent un milieu intressant, en complment du sang [8-

    11]. Leur analyse apporte des informations cumulatives sur la consommation

    des xnobiotiques au cours des 24 48 heures prcdant le recueil. Un

    examen toxicologique urinaire est indiqu pour les mdicaments, ou les

    substances illicites, dont llimination sanguine est rapide en raison dune

    demi-vie brve ou/et dune forte fixation tissulaire. Il doit galement tre

    ralis si les rsultats de lanalyse sanguine ne permettent pas dexpliquer la

    symptomatologie clinique prsente par le malade [11].

    Des prlvements viser conservatoire (plasmathque et urothque),

    sont indiqus ds ladmission du patient, lorsque ltiologie toxique nest pas

    claire ou sil existe des signes de gravit.

    Il faut noter que lanalyse du contenu gastrique ou du liquide de lavage

    gastrique nest pas utile [11].

    Enfin, en cas dadmission tardive, le biologiste pourra demander le

    prlvement dune mche de cheveux ou autres phanres qui offrent une plus

    grande probabilit didentification distance et permettront de documenter

    lobservation (conduite addictive, empoisonnement).

  • 47

    3-mthodes danalyses

    En urgence les examens toxicologiques nont dintrt que sils sont

    spcifiques et peuvent tre rendus aussi rapidement que le bilan biologique de

    routine. On distingue 2 types dexamens : [11]

    - Limmunoanalyse

    - Les mthodes sparatives par chromatographie

    a) Limmunoanalyse

    Particulirement adapte lurgence par sa rapidit de ralisation, (< 1

    h), et sa faisabilit par tous les laboratoires danalyses mdicales. Cependant, il

    est important den connatre les limites : [11]

    - La sensibilit de lanalyse est variable, dune molcule lautre. Cela

    explique lexistence de ractions croises, avec des molcules ayant une

    structure voisine et donc de ractions faussement positives (phnothiazines

    avec le dpistage des antidpresseurs tricycliques).

    - Certaines molcules peuvent donner une fausse raction ngative, alors

    quelles sont prsentes en concentrations toxiques (alprazolam, flunitrazpam,

    par exemple).

    -Les antidpresseurs, autres que tricycliques, largement prescrits

    actuellement et donc ingrs au cours dintoxication, ne sont pas dtects par

    lanticorps antidpresseur tricyclique.

    -des molcules apparentes aux benzodiazpines telles que zolpidem et

    zopiclone, ne sont pas reconnues par lanticorps utilis pour dtecter les

    benzodiazpines.

    Ainsi le dpistage sanguin par immunochimie des benzodiazpines, des

    antidpresseurs tricycliques, des amphtamines, de la cocane et des opiacs

  • 48

    doit tre disponible en urgence en toute connaissance des rserves quant la

    fiabilit du rsultat [11]. Les rsultats doivent tre valids par une technique de

    confirmation [11].

    b) Les mthodes chromatographiques

    Les mthodes chromatographiques sont lourdes et coteuses en

    investissement, consommatrice de temps et requirent du personnel spcialis.

    La recherche large par mthode chromatographique dune intoxication grave

    par mdicament, ou par substance illicite, est recommande [8-11] :

    Pour confirmer ou infirmer les rsultats de limmunoanalyse

    Pour rechercher et quantifier la prsence de tout autre mdicament

    Pour rechercher et quantifier la prsence de toute autre substance illicite.

    Cette analyse par chromatographie doit tre rserve aux patients avec

    des troubles neurologiques graves ou un coma inexpliqu, en labsence

    dorientation prcise [3-11].

    L'intrt du laboratoire est donc important et ncessite une

    communication troite entre cliniciens et biologistes afin d'optimiser la prise en

    charge des intoxiqus.

    Dans notre srie aucun prlvement toxicologique na pu tre ralis.

  • 49

    Tableau 13 : Principaux examens de biologie standard trs utiles dans les intoxications graves [13].

    Paramtre (biomarqueurs) Toxique

    Glycmie

    Kalimie

    Calcmie

    Chlorures

    Cratinine

    Lactates

    Gazomtrie artrielle (inducteur dacidose)

    Gazomtrie (inducteur de dyshmoglobine

    ou de dpression respiratoire

    Carboxyhmoglobine, mthmoglobine)

    Osmolarit

    Taux de prothrombine

    Transaminases

    PH contenu gastrique ou liquide ingr

    Insuline, hypoglycmiants, thanol, fer

    Chloroquine, digitaliques, thophylline,

    btabloquants

    Antirouilles (acide oxalique et

    fluorhydrique)

    Bromures et carbromal

    thylne glycol

    Cyanures, hypoglycmiants, thylne

    glycol, mthanol

    Salicyls, mthanol, thylne glycol)

    Oxyde de carbone, mthmoglobinisants,

    opiacs

    thanol, mthanol, glycols, actone

    AVK, raticides, colchicine, paractamol,

    acide valproque, amanite phallode

    Paractamol, amanite phallode

    Caustique alcalin ou acide

  • 50

    Fer

    Ammonimie

    TP, NFP

    TCA, NFP

    NFP

    Peptide C, insuline

    Cholinestrases globulaires

    Mdicaments base de fer

    Acide valproque

    Colchicine

    Hparine et drivs

    Mthotrexate

    Insuline

    Pesticides organophosphors

  • 51

    4- La prise en charge symptomatique

    La prise en charge des dfaillances vitales est une urgence. Elle ne doit

    pas tre retarde par la ralisation dexamens complmentaires, ni par la

    ralisation dun traitement vacuateur et/ ou purateur [8].

    A) prise en charge des complications neurologiques

    Les troubles neurologiques sont trs frquents chez les patients

    intoxiqus retrouvs chez 44% de nos patients. Il nexiste pas de corrlation

    entre leur intensit (niveau de conscience, survenue de convulsions) et la

    svrit de lintoxication. La gravit immdiate dun coma dorigine toxique est

    lie sa profondeur. Mais la gravit potentielle et donc le pronostic final,

    dpend du mcanisme de toxicit et des complications associes [15].

    Les troubles neurologiques lors dune intoxication sont soit en rapport

    une (atteinte fonctionnelle ou des lsions crer par le toxique) ou secondaires

    des dfaillances viscrales (cardiovasculaires, respiratoires), ou des

    anomalies mtaboliques (hypoglycmie, acidose, hypoxie, etc.) associes

    lintoxication

    [815], quil faut imprativement rechercher, et prendre en charge sans

    dlai. Ainsi, une glycmie capillaire et une bandelette urinaire (glycosurie,

    ctonurie) doivent tre systmatiques [2,15].

    Le traitement symptomatique des manifestations neurologiques est une

    urgence, et une prise en charge mdicalise prcoce des patients inconscients,

    est recommande. Outre le traitement des dfaillances viscrales existantes,

    lobjectif est de prvenir les complications susceptibles daggraver le pronostic

    (pneumopathie dinhalation, hypoglycmie, tat de mal) [15].

    - La protection des voies ariennes du sujet comateux, et fortiori, en

    tat de mal convulsif, est une priorit : le risque de pneumopathie dinhalation

  • 52

    est lev [8-14-15]. Une induction anesthsique en squence rapide, associant

    sdatif et curare facilite lintubation endotrachale [8]. Si un lavage gastrique

    et/ou ladministration de charbon activ sont indiqus, ils ne doivent tre

    effectus quaprs lintubation du patient.

    -Le traitement des convulsions toxiques, fait appel aux benzodiazpines

    en premire intention, relayes par un traitement dentretien. En labsence de

    contrle, des crises par les benzodiazpines, les barbituriques sont indiqus

    [15-16]. Dans notre srie les convulsions taient notes chez 12,3% des

    patients, traits par ladministration du (diazpam + phnobarbital).

    Si lintoxication saccompagne de troubles mtaboliques (hypoglycmie,

    hyponatrmie, etc.) ou dune hypoxie profonde, il est impratif de corriger ces

    anomalies en mme temps.

    -Ladministration de srum glucos hypertonique est indique chez tout

    patient comateux hypoglycmique, quelle que soit ltiologie du coma. Sil est

    impossible de mesurer la glycmie immdiatement, ladministration de glucose

    est justifie chez tout patient inconscient, ayant ou non des anomalies

    neurologiques diffuses ou focalises lexamen [2-15-16].

    -Ladministration doxygne un patient intoxiqu, ayant des troubles

    de la conscience est recommande. Il nexiste pas de relles contres-

    indications loxygne dans ce contexte [15]. En revanche, il est impratif que

    celle-ci soit effectue sous surveillance clinique et instrumentale (oxymtrie de

    pouls).

    -Un traitement sdatif transitoire peut tre indiqu chez le patient

    intoxiqu, encphalopathe ou comateux, pour contrler lagitation [8],

    permettre la ralisation dexamens complmentaires ou la ventilation

    mcanique.

  • 53

    -Il nexiste pas dlments qui puissent faire recommander lutilisation

    empirique et systmatique dune combinaison dantidotes (srum glucos,

    thiamine, naloxone et flumaznil), en prsence dun coma dont ltiologie est

    inconnue

    Tableau 14 : Toxiques frquemment rencontrs lorigine de

    Convulsions

    Hypoglycmies toxiques.

    Anticholinergiques.

    Antihistaminiques.

    Antidpresseurs tri- ou ttracycliques.

    Chloroquine.

    Salicyls (chez lenfant).

    Chloralose.

    Crimidine.

    Lithium.

    Antitussifs (clobutinol).

    Cocane.

    Amphtamines.

    Monoxyde de carbone.

    Sevrages en benzodiazpines.

    Intoxication leau des potomanes.

  • 54

    B) prise en charge des complications respiratoires

    Dans le cadre dune intoxication, les niveaux possibles de dfaillance

    respiratoire sont multiples [15] :

    -commande respiratoire centrale ou sensibilit des chmorcepteurs

    au CO2 (opiacs, hypnosdatifs, alcool),

    - effecteur neuromusculaire (mdicaments anticholinestrasiques telle la

    prostigmine, curares),

    - voies ariennes (coma induisant une hypotonie de la musculature

    pharynge, bronchospasme),

    - poumons (pneumopathies mdicamenteuses de frquence probablement

    sous-estime, SDRA par toxicit directe).

    Par ailleurs la dfaillance respiratoire peut aussi tre secondaire :

    -une insuffisance circulatoire (oedme pulmonaire hmodynamique ou SDRA

    secondaire au choc),

    - lpuisement (acidose mixte induite par lintoxication salicyle)

    -un traitement (surhydratation)

    On distingue deux types dinsuffisance respiratoire :

    -type 1 ou hypoxmie hypo- ou normocapnique PaO2 < 8 kPa (60 mmHg)

    PaCO2 < 6 kPa (45 mmHg) qui rsulte dune altration du rapport

    ventilation/perfusion. Dans le contexte toxique, la premire cause est la

    pneumopathie dinhalation [16,28].

    -type 2 ou hypoxmie hypercapnique PaCO2 > 6 kPa/PaO2 < 8 kPa, est de

    une hypoventilation alvolaire. Dans le contexte toxique, la cause la plus

    frquente, est la dpression de la commande respiratoire centrale, ou de la

    sensibilit des chmorcepteurs centraux ou priphriques.

  • 55

    La distinction entre insuffisance respiratoire de type I ou de type II, est

    importante faire sur la base de la gazomtrie, car elle oriente la prise en

    charge initiale : dans le premier cas, la priorit est lamlioration de

    loxygnation par supplment doxygne (masque venturi, masque a haute

    concentration) [8], dans le second, lassistance ventilatoire doit tre instaure

    demble.

    La prise en charge des complications respiratoires, comporte peu

    dlments spcifiques ltiologie toxique, et peut aller de lobservation

    simple aux techniques de ventilation, voir dchanges gazeux extracorporels,

    les plus sophistiqus.

    -Si la ventilation est ncessaire, lintubation endotrachale est le meilleur

    choix pour maintenir la permabilit des voies ariennes. Elle pose peu de

    problmes lors dintubations de courte durs, et est associe une moindre

    incidence de complications infectieuses ORL ou pulmonaires [15].

    -La PEP au masque et la ventilation non invasive, ne doivent jamais tre

    utilises si la conscience est altre.

    - Une sdation peut tre ncessaire pour assurer lassistance respiratoire,

    mme chez le patient comateux. Il faut utiliser des sdatifs action courte,

    administrs en continu ou en doses rptes (midazolam ; propofol), le moins

    longtemps possible. Pour permettre lvaluation clinique du patient, les doses

    rptes doivent tre prfres la perfusion continue, dans le contexte

    dintoxication non complique. Avant toute radministration de sdatif, le

    sevrage de la ventilation doit tre valu comme alternative possible.

    -Les paralysants musculaires sont indiqus en cas dhyperthermie

    maligne, ou lorsque lhypertonie des muscles de la paroi thoracique joue un

    rle dans le mcanisme de linsuffisance respiratoire dorigine toxique [8].

  • 56

    -La surveillance du patient est fonde sur la gazomtrie, loxymtre de

    pouls, la mesure du CO2 tlexpiratoire, la surveillance des paramtres du

    respirateur (pressions, spiromtrie, courbes dbits/temps) et sur la clinique

    (patient, interaction, patientrespirateur, hmodynamique, recherche de

    barotraumatisme, temprature).

    - le sevrage de la ventilation assiste, peut en gnral tre rapide en cas

    dinsuffisance respiratoire de type 2, une fois la conscience retrouve. Il faut,

    nanmoins, tre attentif la persistance dune faiblesse neuromusculaire, ou de

    troubles des rflexes de protection des voies ariennes. Dans linsuffisance

    respiratoire de type I, le sevrage doit tre envisag quand loxygnation reste

    adquate sous FiO2, infrieure ou gale 40 %, et PEP infrieure ou gale

    cinq. Une dsescalade progressive dans les conditions doxygnation est

    gnralement ncessaire (PEP sur tube en T puis au masque, rduction

    progressive de la FiO2) avec surveillance saturomtrique ou gazomtrique [15].

    Les signes de dtresse respiratoire : (tirage intercostale et /ou sus

    sternale, polypne, cyanose..) taient retrouvs dans 19,75 % et lintubation et

    ventilation artificielle tait ncessaire dans 38,3% de nos patients.

  • 57

    Tableau 15 : Indications de lintubation et de la ventilation artificielle en

    toxicologie aigu [16].

    - Coma mdicamenteux.

    - Encphalopathies prolonges (surdosage au lithium).

    - Convulsions rptes (thophylline, lithium, hypoglycmie, cocane).

    - Troubles du rythme respiratoire (opiodes).

    - puisement respiratoire (salicyls, anticholinestrasiques).

    - Syndrome de dtresse respiratoire de ladulte (aspirine, chloroquine,

    colchicine).

    - Collapsus cardiovasculaire : stabilisants de membrane (chloroquine ++),

    b-bloquants, inhibiteurs calciques.

  • 58

    C) prise en charge des complications cardio-vasculaires

    Il est impratif de bien isoler les mcanismes de toxicit potentielle qui

    peuvent tre [15] :

    Toxicit directe :

    Effet stabilisant de membrane.

    Effet btabloquant .

    Effet dinhibition des canaux calciques.

    Effet de blocage des canaux potassiques.

    Effet anticholinergique.

    Effet cholinergique.

    Effet btamimtique.

    Effet alphamimtique.

    Effet alphalytique.

    Autres mcanismes : effet inotrope ngatif de la colchicine, du mprobamate,

    effet vasodilatateur (drivs nitrs, inhibiteurs calciques).

    Mcanismes indirects :

    Hypovolmie.

    Choc septique.

    Hypothermie.

    Hypoxmie.

    Troubles mtaboliques (dyskalimie, acidose, dyscalcmie, etc.).

    a) LArrt cardiaque

    Larrt cardiaque peut survenir tardivement aprs lintoxication, comme

    par exemple avec les btabloquants [8]. Mais dans la majorit des cas, larrt

    cardiaque survient trs prcocement, dans les deux heures suivant lingestion,

  • 59

    chez un patient jusque-l asymptomatique, sa prise en charge doit tre

    prcoce, immdiate, et prolonge [15].

    b) trouble du rythme et de la conduction

    -bloc intra ventriculaire (effet stabilisant de membrane) : En cas de troubles

    conductifs graves intraventriculaires, le bicarbonate de sodium 8,4 %, est

    recommand raison de 100 250 ml en 15 20 min (+ 1,5g de KCL par

    flacon), sans dpasser une dose maximale de 750 ml/j (risque de surcharge

    hydrosode).

    -bradycardies et blocs auriculoventriculaires : Latropine (0,5 1 mg) est le

    traitement de premire intention des bradycardies sinusales, ou des blocs

    auriculoventriculaires de bas grade. En cas dchec de latropine, les troubles

    conductifs svres des intoxications par btabloquants et inhibiteurs calciques,

    rpondent aux agents btastimulants (isoprotrnol, adrnaline), dfaut, une

    stimulation cardiaque transcutane ou endocavitaire est efficace [15].

    - troubles du rythme grave

    pour les troubles du rythme ventriculaire graves, le choc lectrique externe

    est recommand. En cas de rcidive, et notamment pour les toxiques avec

    effet stabilisant de membrane, la plupart des antiarythmiques sont contre-

    indiqus. Une assistance circulatoire doit alors tre envisage.

    en cas de torsade de pointes, le sulfate de magnsium (bolus de 2 g en intra

    veineux lent, puis entretien de 320 mg/min), est recommand,

    lisoprnaline (1 mg en perfusion titrer), et lentranement

    lectrosystolique en cas de rcidive de celles-ci [8].

    Un traitement par btabloquants, (par exemple : esmolol, bolus de 500

    g/kg en 1 min puis 50 g/kg par minute pendant quatre minutes) est

  • 60

    souvent efficace sur les troubles du rythme induits par la thophylline, les

    amphtamines et les hormones thyrodiennes [8].

    Les troubles conductifs et rythmiques graves au cours des intoxications par

    digitaliques, sont une indication formelle dimmunothrapie par fragments

    Fab antidigitaliques, en complment du traitement symptomatique.

    c) collapsus et tat de choc

    La survenue dun collapsus ou dun tat de choc, est une complication

    redoutable. Ces manifestations peuvent survenir de faon trs prcoce, et

    justifient la mdicalisation du transport, en cas de prise rcente dun

    cardiotoxique dose potentiellement ltale mme chez un sujet

    asymptomatique.

    La connaissance du mcanisme en cause, (hypovolmie, vasodilatation,

    altration de la contractilit), est fondamentale pour un traitement adapt. Elle

    justifie, dans les cas les plus svres, la ralisation dexplorations

    hmodynamiques invasives [15].

    Si un remplissage vasculaire est justifi en premire intention, il devra tre

    prudent en cas de cardiopathie prexistante, ou dingestion (ou de co-

    ingestion) de toxiques pouvant entraner une inhibition de la contractilit

    myocardique.

    Un collapsus par vasodilatation ncessite un traitement vasoconstricteur,

    (noradrnaline, ventuellement dopamine)

    Une dfaillance cardiaque par atteinte de la contractilit, ncessite des

    amines btamimtiques : adrnaline, isoprnaline ou dobutamine, (la

    svrit de ltat de choc peut ncessiter de fortes doses)

    Le recours dautres agents, ayant des proprits inotropes, (glucagon,

    inhibiteurs des phosphodiestrases, sels de calcium, insuline euglycmique),

  • 61

    peut tre discut, en association ou non avec les catcholamines.

    Cependant, leur efficacit nest pas constante.

    En cas dchec de ces thrapeutiques, darrt circulatoire persistant ou de

    choc rfractaire, le recours une assistance circulatoire doit tre discut

    (Tableau 16)

    Ltat de choc et ladministration de drogues inotropes et ou vasoactive

    constituent des facteurs de mauvais pronostic dans notre srie ( p=0,0000084)

    et taient objectives chez 16 % de nos patients.

  • 62

    Tableau 16 : Indications de lassistance circulatoire priphrique au cours des intoxications par mdicaments effet stabilisant de membrane [16].

    Lassistance circulatoire priphrique est indique en raison de lexistence :

    - soit dun arrt cardiaque persistant ladmission en ranimation (100 %

    de dcs)

    - soit dun tat de choc rfractaire dfini par la survenue dans les 24

    premires heures :

    dune pression artrielle systolique infrieure n 90 mmHg ;

    malgr ladministration de 375 ml de bicarbonate molaire :

    - associ plus de 3 mg/h dadrnaline ou noradrnaline ; pour les

    b-bloquants au moins 5 mg h1 de glucagon ;

    avec une dfaillance dorgane dfinie soit par un

    rapport PaO2/FiO2 < 150 mmHg, soit par une insuffisance rnale

    objective par une anurie ou une augmentation de la cratininmie

    suprieure 90 mol/l (chez la femme) et 120 mol/l (chez lhomme)

    et une preuve de lorigine cardiognique du choc (les chocs

    vasoplgiques ne sont pas des indications dassistance circulatoire).

  • 63

    5- Le traitement vacuateur (La dcontamination digestive) A- Gneralits

    Le mtabolisme des toxiques dans lorganisme comporte trois phases :

    (labsorption, la distribution et llimination). En modifiant lune de ces phases

    il est possible de diminuer la gravit de lintoxication et de limiter sa dure

    [47]. Labsorption du toxique peut tre digestive en cas dingestion (voie de

    pntration la plus frquente), transcutane, intraveineuse ou par inhalation

    plus rarement [3]. En cas dinhalation et dinjection intraveineuse, cette phase

    dite dabsorption ne peut tre modifie [47].

    La dcontamination a pour objectif de diminuer ou dempcher

    labsorption du toxique, et sa pntration dans le sang ou les tissus.

    Les pratiques de dcontamination digestive, (vomissements provoqus,

    lavage gastrique, charbon de bois activ dose unique ou multiple, laxatifs,

    irrigation intestinale), ont t profondment modifies par la publication de

    deux documents importants : les recommandations de la Xe confrence de

    consensus de la socit de ranimation de langue franaise(SRLF) en 1993, et

    les positions statements communes de lAmerican Academy of Clinical

    Toxicology (AACT) et de lEuropen Association of Poisons Centres and Clinical

    Toxicologists (EAPCCT), publies en 1997 et 1999, et rvises partiellement en

    2004 [17-51].

    Les indications de cette dcontamination prennent en compte ltat de

    conscience du sujet, le dlai coul depuis lingestion et la toxicit potentielle

    des produits ingrs.

    Cette dcontamination est inutile au cours des ingestions massives de

    produits dpourvus de toxicit (contraceptifs oraux par exemple) et lors

  • 64

    dintoxications mdicamenteuses avec des doses supposes ingres,

    infrieures aux doses toxiques (tableau 34 ).

    Les contre-indications de l'puration digestive, doivent tre

    scrupuleusement respectes, afin de tirer le bnfice escompt des diffrentes

    mthodes et dviter leurs complications (tableau 17).

    Dans notre tude La voie de pntration du toxique tait principalement

    digestive : 87,7 % des cas, pulmonaire dans les autres cas.

  • 65

    Tableau 17 : Contre-indications lpuration digestive [2-51].

    - Intoxication par caustiques, hydrocarbures, acides, produits moussants.

    - Altration de ltat de conscience, sauf si le malade est intub avec sonde

    ballonnet gonfl.

    - Chez le malade non intub, toute situation comportant un risque dinhalation:

    Convulsions

    perte des rflexes de protection des voies ariennes suprieures

    Personnes ges dpendantes.

    - Ilus intestinal, sauf pour le lavage gastrique.

    B): lavage gastrique

    Le but du lavage gastrique, est dvacuer les toxiques ingrs, avant

    quils ne soient absorbs. Il est considr thoriquement, comme la mthode

    de rfrence dvacuation des toxiques ingrs. Son efficacit a t value par

    de nombreuses tudes exprimentales et cliniques.

    Ces indications se sont limites aux intoxications potentiellement graves

    (tableau 18) susceptibles dengager le pronostic vital, se produisant dans un

    dlai moins dune heure [51]. Il peut tre pratiqu plus tardivement, et mme

    rpt dans des cas particuliers [2] :

    - Ingestion de doses massives

    -Toxiques qui retardent la vidange gastrique et/ou ralentissent le transit

    intestinal (antidpresseurs tricycliques par exemple).

    -Mdicaments libration prolonge ou enrobage gastro-rsistant.

  • 66

    -Toxiques formant des agglomrats intragastriques, (carbamates,

    Antidpresseurs tricyclique par exemples).

    - Produits radio opaques encore visibles sur la radiographie de labdomen

    sans prparation, (Fer, Plomb) [17].

    En sinspirant des deux consensus et en les adaptant notre contexte,

    les mdecins du centre Antipoison du Maroc ont tabli une liste de produits

    toxiques potentiellement graves (tableau 18).

    Tableau 18 : les produits toxiques potentiellement graves [2]

    Paraquat .Colchicine. Naphtlne

    Antiarythmiques.

    Antidepressuers tricycliques

    Barbituriques. Carbamates

    Chloroquine. Paractamol

    Digitaline. Thophiline

    Organophosphors. Organochlors

    Phosphure daluminium

    Praphnylne-diamine