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A F R A M N E W S L E T T E R A F R A M N E W S L E T T E R Numéro 33-34 October 1991 ISSN 02437090 Publication semestrielle du Centre d'Etudes Afro-américa Nouvelles Littératures en Anglais de la Sorbonne No 5, rue de l'Ecole de Médecine, F 75OO6 Paris ACTIVITÉS DU CETANLA This is a double number (June and December 1991) as we were unable t June.issue, all our time and energies being spent organizing the conference to be held in Paris on February 5-9,1992 on the th Americans and Europe". Some 120 papers will be presented during three or five parallel workshops. It is now too late, not only to submit to register unless you have previously contacted us to that effect. Le 15 décembre 1990, le Dr. Alan Govenar, de l’Université du accompagnait un groupe de musiciens louisianais , dont la famille invités par la Maison des cultures du monde a présenté à l’Institut musique louisianaise et le musicien créole noir Canray Fontenot qui causerie, accompagnée de démonstrations musicales. Le 24 janv professeur Lewis Ehrenberg (Université de Munich) a donné une conf jazz, sa production et ses rapports avec la scène culturelle américai Le 6 février, les poètes Ted Joans et James Emanuel ont lu leur commémoré l’anniversaire de leur ami Langston Hughes. Le 16 mai, le professeur Jack Moore a parlé du folklore afro-méri oeuvres de Zora Neale Hurston et Toni Morrison. Le 2 février, à l’initiative de Suzanne Burdon, la librairie anglai (rue de Rivoli) a inauguré une série de lectures d’auteurs lors de l second numéro de la revue Paris-Transcontinental , dirigée par Claire écrivains Albert Russo, Davida Kilgore y ont participé avec le mu chanteuse noire américaine; Le 16 avril, une autre séance a été c

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A F R A M N E W S L E T T E RA F R A M N E W S L E T T E R

Numéro 33-34 October 1991

ISSN 02437090

Publication semestrielle du Centre d'Etudes Afro-américaines et des Nouvelles Littératures en Anglais de la Sorbonne Nouvelle

5, rue de l'Ecole de Médecine, F 75OO6 ParisACTIVITÉS DU CETANLA

This is a double number (June and December 1991) as we were unable to produce the June.issue, all our time and energies being spent organizing the international conference to be held in Paris on February 5-9,1992 on the theme: "African Americans and Europe". Some 120 papers will be presented during three days in four or five parallel workshops. It is now too late, not only to submit proposals but to register unless you have previously contacted us to that effect.

Le 15 décembre 1990, le Dr. Alan Govenar, de l’Université du Texas, qui accompagnait un groupe de musiciens louisianais , dont la famille cajun Balfa) invités par la Maison des cultures du monde a présenté à l’Institut d’Anglais la musique louisianaise et le musicien créole noir Canray Fontenot qui a donné une causerie, accompagnée de démonstrations musicales. Le 24 janvier 1991, le professeur Lewis Ehrenberg (Université de Munich) a donné une conférence sur le jazz, sa production et ses rapports avec la scène culturelle américaine. Le 6 février, les poètes Ted Joans et James Emanuel ont lu leurs oeuvres et commémoré l’anniversaire de leur ami Langston Hughes.Le 16 mai, le professeur Jack Moore a parlé du folklore afro-méricain dans les oeuvres de Zora Neale Hurston et Toni Morrison.Le 2 février, à l’initiative de Suzanne Burdon, la librairie anglaise W.H. Smith (rue de Rivoli) a

inauguré une série de lectures d’auteurs lors de la parution du second numéro de la revue Transcontinental, dirigée par Claire Larrière. Les écrivains Albert Russo, Davida Kilgore y ont participé avec le musicien et la chanteuse noire américaine; Le 16 avril, une autre séance a été consacrée à la parution du recueil Black American Short Stories (Hatier, Lire en VO), préparé par Françoise Clary et dans lequel figure une nouvelle de Davida Kilgore. Les 12 et 13 mars, Michel Fabre a participé au colloque “African American Artists in Paris”, organisé à Philadelphie (University of Pennsylvania) par le professeur Houston Baker, Jr. à l’occasion de l’ouverture d’une exposition consacrée à Henry Ossawa Tanner, qui vécut en France de 1896 à sa mort, en 1937. Le CETANLA a co-organisé un colloque sur le thème du "Retour dans les littératures post-

coloniales” en collaboration avec le Centre Britanique Interdisciplinaire (Paris VII). Le Professeur Bruce King de l'Institut d'anglais Charles-V.en a été le maitre d’oeuvre. Le colloque s’est tenu à cet institut et au Centre de Recherches Africaines, les 21-23 mars 1991. A cette occasion, bon

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nombre d’auteurs étaient parmi nous, notamment Wilson Harris (Guyana), Ben Okri (Nigéria), Edwin Markham (Montserrat), Olive Senior (Jamaique), Frank Moorehouse, Toni Maniatty et Tim Baker (Australie), Wilson Katiya (Zimbabwe), Dennis Hirson (Afrique du Sud). Wilson Harris a reçu en hommage un recueil de mélanges, préparé par Hena Maes-Jelinek, à l’occasion de son 70eme anniversaire. Avec Ben Okri, il a participé à une soirée au British Council, organisée par Christine Jordis, dont l’aide a été d’une importance capitale. Une trentaine de communications ont été données, et des universitaires venus d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Australie étaient présents.

Theresa Leininger, de Yale University, qui prépare une thèse sur les artistes afrfo-américains établis à Paris pendant l'entre-deux guerres, a été chercheur associée au CETANLA pendant l'année 1990-1991. Elle a recueilli une intéressants documentation et, entre autres, retrouvé encore intact depuis les années vingt le studio d’Augusta Savage. Elle a aussi collaboré à l’organisation d’une exposition des dessins de Mary Bell, employée de maison dans la famille du sculpteur Gaston Lachaise et qui exécuta une centaine d’oeuvres remarquables pour Carl Van Vechten en 1937-39.Michelle Smith , étudiante à Queens College mise à la dispsition du CETANLA comme “research

assistant” a travaillé à une bibliographie de la littérature africaine et exploré l’expérience parisienne du Louisianais Victor Séjour, qui fit carrière comme dramaturge à Paris entre 1840 à 1874.. Elle a retrouvé sa tombe au Père Lachaise, dans la concession de la famille Marcou (15eme section du 21eme district).Le critique de jazz et musicologue Francis Hoftein nous a apporté son concours; ancien

chroniqueur à Jazz Magazine et à Présence Africaine, il vient de terminer un ouvrage pour la collection “Que-Sais-Je”, intitulé Rythm and Blues, après avoir publié un très intéressant recueil de ses chroniques et d’articles théoriques , Au Miroir du Jazz. Ce dernier ouvrage (143 pages, ilustré par Pérahim) est disponible aux Editions de la Pierre, 5 rue Ernest et Henri Rousselle, 75013 Paris, au prix de 100F, frais d’envoi compris.

AUTRES NOUVELLES

Jean-Michel Lacroix, qui dirige à l'UFR le Centre d'études canadiennes, a organisé un colloque consacré à l'ethnicité en Amérique du Nord du 24 au 26 mai à Paris III. Le CETANLA et le CRECINA ont soutenu cette importante manifestation dont les communications seront publiés dans Canadiennes.Le jeudi 18 avril 1991, la journée organisée pour l’A.T.L.A.S par Jean-Pierre Richard sur la littérature africaine d’expression anglaise en traduction française, a été consacrée à MIRIAM TLALI seule femme écrivain sud-africaine de Soweto largement publiée depuis 1979. La romancière a participé à toutes les activités, soit une rencontre avec les traducteurs animée par Isabelle Famchon (dramaturge, traductrice d’Athol Fugard en particulier), une table-ronde dirigée par Bernard Magnier (rédacteur de Notre Librairie); enfin, un débat animé par Denise Coussy, avec les traducteurs de Miriam Tlali: Catherine Belvaude, Gisèle et Michèle Charlot, Jean-Pierre Richard, etc.Le manuscrit du numéro de COMMONWEALTH consacré aux conférenes données sur THE FORESTS, par Wole Soyinka est toujours à la relecture chez l'auteur et nous attendons son retour. Il est rappelé que la cotisation annuelle (de 150 F) à la SEPC donne droit aux deux numéros annuels réguliers de la revue..S'adresser à J.-P. Durix, 11 Chemin de la Rente de Giron, 21000 Dijon. Le numéro spécial sur "L'apartheid en Afrique du Sud" est disponible (50 F) depuis 1990 ainsi que "Women Writers in the Commonwealth".

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Durant le dernier weekend de janvier 1992, le romancier ERNEST GAINES doit participer, avec Elizabeth Spencer, au colloque international organisé par.The Journal of the Short Story in English , c/o Departement d’Anglais, Faculté des Lettres, 11, Bd Lavoisier, F 49045 Angers Cedex

Bruce Dick, Rachida Chbihi, Françoise Clary, Sonia Delgado-Tall, Geneviève Fabre, Claude Julien, Dorra Kamoun, Theresa Leininger, Michelle Smith, Héliane Ventura,

AFRIQUE

Albert Gérard. Contexts of African Literatures Cross Cultures 3 Amsterdam/Atlanta: Rodopi (Keizersgracht 302, 1016 EX Amsterdam), 1990. 180 p. $ 25. Dfl 50.Encore un livre de celui que Bernth Lindfors dans sa préface appelle à juste titre “le Galiée des études littéraires africaines modernes” Un ouvrage toujours bienvenu: Albert Gérard est en effet l’un des rares critiques à pouvoir parler avec autorité de l’ensemble de cette production. Ce recueil d’essais (déjà publiés mais harmonisés en un tout magnifiquement cohérent) traite de questions essentielles: celle des langues, vernaculaires ou adoptées; celle de l’évolution diachronique des littératures; celle des critères de définition d’une littérature nationale; celle des rapports dialectiques entre tradition et changement. Tout d’abord, Gérard se trouve naturellement amené à considérer les relations entre langue et littérature dans la tradition occidentale et à mettre en question les réalités de la littérature anglaise, faisant place aux parlers vernaculaires dans la production du Commonwealth. Le rappel de quinze siècles d’écriture créatrice en Afrique noire, puis l’examen des rapports entre la linguisitique et l’émergence de l’écriture en langues vernaculaires l’amènent à esquisser une carte des “nouvelles frontières” du comparatisme en la matière. Il prend comme cas d’espèce les littératures du Ghana, de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique du Sud afin d’évoquer une problématique de la définition “nationale” en littérature. La troisième grande partie du livre, qui analyse les rapports entre l’ancien et le nouveau, débouche sur l’expérience euro-africaine et pose enfin la question --un peu rhétorique-- de la légitimité des études littéraires africaines. Dans son style à la fois alerte et mesuré, Gérard mène une belle démonstration. Ses atouts majeurs qui expliquent son éminence comme critique sont une approche historique caractérisée par un respect scrupuleux des faits et une approche comparatiste ancrée dans une connaissance exceptionnelle des littératures occidentales à leurs débuts..Leur combinaison permet sans cesse des rapprochements pertinents.; elle amène le lecteur à considérer l’altérité de ces littératures, trop souvent exagérée, comme des variantes d’un même dont les littératures occidentales sont simplement d’autres avatars.

Itala Vivan, ed. . The Flawed Diamond. Essays on Olive Schreiner. Aarhus: Dangaroo Press, 1991. 248 p..Venant à point pour commémorer le centenaire de la publication de The Story of an African Farmce recueil regroupe les communications données au colloque qui eut lieu à l’Université de Vérone à l’occasion de la (première) traduction du roman en italien en 1986, laquelle devint sur le champ un best-seller. C’est Virgnia Woolf qui avait parlé de “diamond with a flaw” à propos, non pas de Schreiner elle-même, mais de la conception qu’elle avait de la tragédie. Dans son éloquente introduction, Itala Vivan rappelle quelques-uns des aspects de l’oeuvre de Schreiner sur lesquels ont insisté les intervenants: son sens de l’historicité mais aussi sa conception de l’aventure coloniale comme une aventure de l’esprit humain qui débouche brutalement sur l’apartheid; le legs qu’elle a fait, comme femme, à la littérature sud-africaine,repris de Doiris Lessing à Nadine Gordimer, entre autres; sa représentation de l’histoire comme fiction. Elle montre également comment cette oevres sert de propédeutique à l’étude de la fiction post-coloniale. Passant de la vision du monde de la romancière inspirée par la positivisme de Comte et ses trois étapes (sauvagerie, barbarie,

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civilisation) du développment de l’humanité (Christopher Heywood et aussi Bob Schreiner) aux rapports entre la fiction et le paysage indigène (Cheryl Clayton), de l’engagement politique de Schreiner (A. Gentili) à l’étude du langage abordée par Ricardo Duranti, le traducteur de Story.. les critiques s’attachent ensuite à la thématique et à l’écriture: Images de la nature et de l’art (Jane Wilkinson), traitement et peinture des noirs (Itala Vivan), images et roles sexuels (Roberta Marzani). Puis Anthony Van Voss étudie un autre roman de Schreiner, From Man to ManMaria Saracino relate sa découverte de la romancière par l’intermédiaire de Virginia Woolf, S’ouvre alors l’examen de “l’après-Schreiner”: André Viola considère Waiting from the Barbarians de Coetzee comme un descendant en droite ligne de The Story tandis que Margaret Diamond songe plutôt à Children of Violence, de Lessing. Puis,deux écrivains, la Sud-Africaine Loretta Ngobo, et l’Italienne Maria Rosa Cutrufelli, parlent des difficultés de la femme écrivain. En dernier, Laura Caretti traite de l’adaptation de Stephen Gray, Olive Schreiner; a One Woman PlayL’ensemble se recommande par sa cohésion. Ce livre représente, à ma connaissance, le regard le plus fouillé et le plus varié qu’on ait récemment jeté sur les divers aspects de ce surprenant roman

Minneke Schipper. Source of al Eveil. African Proverbs and Sayings on Women.London: Allison & Busby, 1991. 97 p. £12.99. D’abord frappé par la splendeur d’une couvertue illustrée parAssane D’doye sur un motif de Mike Keats, le lecteur est pris par la main dans une longue introduction.traitant des proverbes sur les proverbes, des proverbes comme citations, des proverbes sur la femme, et enfin de ces proverbes-là dans le contexte africain. La conclusion n’est pas surprenante: la création d’images de la femme par ce genre de la littérature orale se révèle abondante et les rôles sexuels jamais réellement remis en question; s’il apparait que les femmes ont du s’accommoder de leur inégalité par manque de pouvoir, ceci procède aussi du désir de garder leur propre domaine. Fillette, femme, épouse,princiaple ou épouse complémentaire, mère, fille, belle-mère, veuve, grand mère, aîeule --autant de rôles, autant de définitons fournies par la tradition orale. Minneke Schipper recense les catégories de la beauté, l’amour, la sexualité, la grossesse et l’enfantement, le travail, les conflits, l’inconstance féminine, la sorcellerie et enfin le pouvoir de la femme, peu ou prou définie comme ‘la source de tous les maux”. Ce livre beinvenu est destiné au grand public, il se recommande aussi par son appareil scientifque (note sur les traductions, sources, bibliographîe).

Anne Fuchs. Playing the Market; The Market Theatre, Johannesburg 1976-1986. London, Harwood Academic Publishers, 1990. 183 p. $23.00.Il s’agit d’une étude de sociologie et d’histoire du théâtre située dans son contexte historique et idéologique. Anne Fuchs, qui a préparé une thèse sur ce sujet et passé des mois de recherche sur le terrain, donne une tableau très structuré et nourri d’analyses profondes d’un phénomène représentatif, le Market Theatre. A partir d’un panorama de la scène artistique sud-africaine, et en tenant compte de la création intiale du Workshop ‘71 et du Theâtre de l’Espace, elle retrace la genèse du groupe du Market avec son essai de consceincisation du public blanc,son installation au Market et les représentations de Marat/Sade et de Comédiens, sa fondation officielle et l’impact de problèmes financiers sur sa politique. La partie centrale, la plus passionnante peut-être, consiste en analyses de pièces nouvelles et souvent inédites, comme Paradise Is Closing Down, Cincinnati, Waza Albert, Born in the USA. et Bopha. Cette analyse porte aussi sur la dramaturgie, la mise en scène et le jeu théâtral. L’association de la troupe avec des groupes de la “black consciousness” amènera ensuite la représentaiton d’oeuvres de Maishe Moponya, de UnMonghakazi. L’étude débouche tout naturellement sur las dimensions récentes de cette entrprise théaâtrale et son insertion dans la conflit actuel et les luttes de libération, y compris le rayonnement de la troupe à l’étranger. C’est un épisode crucial de l’histoire culturelle sud-

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africaine qui se trouve ainsi exploré avec une grande compétence et en grand détail. En bref, un apport majeur à notre connaissance d’un aspect très contemporain et bien peu connu d’une littérature en plein essor; on pourrait cependant souhaiter que la typographie en soit plus aérée.

Raoul Granqvist. ed. Canonization and Teaching of African literatures. Amsterdam/Atlanta; Editions RODOPI, 1991. 190 p. $30.00.Ce numéro spécial d’une revue dirigée par des universitaires allemands (adresse: In der Au, 3, D 6000 Frankfurt) est consacré au problème très actuel de la canonisation des textes, qui agite les tenants d’une esthétique d’ouverture aux oeuvres de la “périphérie” autant que les défenseurs d’une “grande tradition” confortant l’hégémonie du “centre” du pouvoir culturel. Le corpus en question est ici celui de la littérature africaine anglophone, Les divers essais sont consacrés à la canonisation, à des questions de genre, de sexe et d’historicité , au canon destiné à l’enseignement dans les universités africaines, à l’impact des écoles critiques de Bennett et Harold Bloom, au canon de littérature africaine défini en Grande Bretagne. Ces essais sont respectivement signés de spécialistes reconnus tels que Richard Priebe, Rhondha Cobham, Bernth Lindfors, Anthony Appiah, Thomas Hale, Elizabeth Gunner. Les attendus épistémologiques remettent en question le nécessité même d’un canon de littérature africaine et de savoir s’il doit avoir des textes pour base. La formation d’un canon oriente d’emblée les questions à poser, les définit, et exclut d’autres perspectives. Ce qui pousse Priebe à préconiser une mise en question et une expansion de celui-ci; tandis que Cobham, tout en reconnaissant le succès d’Achebe à unir éléments africains et européens, relève la marginalisation de la femme dans Things Fall ApartAnthony Appiah démonte avec logique le “nativisme” de critiques nationalistes africains comme Chinweizu au nom d’une la multiplicité des regards potentiellement valables, argumentation continuée a contrario par Hale qui montre comment la formation d’un canon africain remet en question l’optique conservatrice européocentrique. C’est l’essai de Gunner qui peut servir à conclure: elle relève en effet que le canon africain au sens habituel perd du terrain; il est remplacé par une prise en considération d'éléments autres que l’écrit (tels que la tradition populaire et ce que l’on appelle orature) tandis que le champ des littératures africaines s’accroit par rapport à la définition traditionnelle de la littérature. En bref, cet ensemble est remarquable par le caractère fort systématique de ses explorations et son souci des nuances. A signaler: une interview de Charles Mungoshi. Une douzaine de poèmes, des comptes-rendus de colloques, conférence et ouvrages divers complètent cet intéressant numéro de Matatu.

Bernard Hickey, ed.. Palaver. No. 1 (1990), 140 p.Cette nouvelle revue est publiée par le “Grupo du studio sulle culture letteraie dell’Africa e della diaspora” de l’Université de Lecce, en Italie.(c/o Universita degli studi, 73100 LECCE). L’éditorial énonce les objectifs de recherche du groupe, définis assez clairement déjà par son intitulé. Le numéro est trilingue (si l’on tient compte d’un poème de Guillen en espagnol. Toute une partie est consacrée spécialement à Wole Soyinka, le prix Nobel nigérian. Le premier texte est de Soyinka lui-même et s’intitule “The Writer and His Frontiers“ C’est une communication donnée au Congrès du P.E.N. en Octobre 1990 à Venise. Suit la traduction en italien. Quatre autres essais en italien traitent successivement de la cosmologie yorouba (B. Bernardi), de Soynika comme champion de l’intégrité de la culture africaine (Gerald Moore), puis viennent une note biographique de M. Tagliaferro et une approche de la dramaturgie soyinkienne par M. Turano. Le reste du numéro, toujours en italien, se divise en “Anglofonia”, avec un essai de B. Hickey consacré à “The Dead and the Living” du Sud-Africain Mphahlele, et deux textes des poètes de Tanzanie, Kajubi et Kundi Faraja. En “francofonia”, D. A. Harouna étudie la Tyamaba, un mythe peuhl. La littérature africaine lusophone féminne est ensuite abordée à propos de Becco-di-lacca d’Orlanda Amarilis, avec une interview d’elle. Sous la rubrique “Anthropologie” on trouve un essai sur la beauté. Sous

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celle de “La diaspora”.,une ballade de Nicolas Guillen‘ (en bilingue) que commente Z. Altuzarra., tandis que R. Vantaggiato traite du thème nègre chez ce poète cubain. Enfin, des comptes-rendus, annonces et notes. Si j’ai tenu à donner le détail du sommaire, c’est parce que cette revue a ;me grand intérêt de proposer un éventail de la littérature d’origine africaine qui ne soit pas limité par les barrières des langues ni les frontières des nations. Les lecteurs non italianisants regretteront pourtant que la plupart des articles soient écrits dans cette langue.

Ed. C.M. De Moor. Un Oiseau en cage.: Le discours littéraire de Muhammad Taymûr (1892-1921).Amsterdam/Atlanta; Editions RODOPI, 1991. 292 p. $ 47.50.Dans les lettres égyptiennes telles qu’on les connait à l’étranger, Muhammad Taymûr ne jouit

pas de la réputation de Tewfik-al-Hakim.. S’il ne semble pas, non plus, en avoir l’envergure, il méritait assurément davantage d’attention car c’est un pionnier de la nouvelle égyptienne moderne et d’une présentation réaliste de la scène sociale; ce n’est pas un hasard si la comparaison avec Guy de Maupassant a tenté les critiques. Auteur de pièces et d’une oeuvre critique pleine de discernement, Taymûr appartenait à la société cairote européanisée qui comptait bien d’autres noms d’une envergure comparable. C’est cette atmosphère raffinée et ouverte des milieux littéraires où s’enracine la revue as-Sufûr que la première partie du présent ouvrage s’attache à recréer --avec bonheur--au fur et à mesure que s’esquisse la biographie de l’auteur de Mu’allafat..., mettant l’accent sur son milieu familial, ses séjours en France, ses innovations dans tous les genres après son retour au pays, enfin sa création de l’Ecole nouvelle où s’exerceront ses talents de critique, d’adaptateur d’opérettes et de dialoguiste dramaturgiqueL’essentiel de ce volume rend compte du discours narratif dans la prose romanesque et le dialogue théâtral de Taymûr. On trouve donc des analyses assez formelles de son style journalistique, de ses contes et nouvelles abordés également d’un point de vue thématique (le thème de la jeunesse y prédomine). La troisième partie, consacrée au discours théâtral semble plus réussie au lecteur profane que je suis, même si le schéma de déchiffrement (“tableau des événements, organisation scénique et actantielle, texte et contexte culturel”) est un peu trop fixe. Taymûr semble en effet avoir excellé dans la satire sociale, la farce, et avoir réussi à mettre en scène de manière neuve le problème de la drogue dans Al-Hawîya.. La bibliographie est fournie et bien organisée. L’ensemble reste peut-être un peu trop proche du

genre de la thèse de doctorat, et le style manque un peu de légèreté et d’allant. Mais la thèse est solide, la recherche originale et le sujet méritait l’attention visiblement passionnée que lui porte M de Moor.

CANADA

Dermot McCarthy. The Poetics of Place. The Poetry of Ralph Gustafson. McGill-Queens University Press. Montreal, 1991. 323 p £37.95.Tout critique ne bénéficie pas, comme Dermot McCarthy de la collaboration de l’auteur sur lequel (avec lequel) il travaille. Ralph Gustafson, qui occupe une place enviable dans la constellation des poètes de son pays, a l’avantage d’offrir une carrière bien articulée, dont le développement harmonieux reflète et incarne presque l’évolution du genre poétique au Canada durant près d’un demi-siècle. D’un néo-romantisme à un modernisme conscient, puis à un post-modernisme volontiers expérimental, la poésie de Gustavson a accueilli les influences étrangères et s’est laissée porter par l’air du temps. Non qu’elle paraisse le moins du monde à la remorque, mais elle semble s’être développée en symbiose avec la littérature de ses diverses époques, tant son auteur est resté ouvert aux influences. S’il a pu les accueillir sans connaître l’angoisse dont parle de critique Harold Bloom, c’est que son inspiration est toujours demeurée solidement

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enracinés.dans son Québec oriental, avec ce sentiment d’un lieu bien à soi --”a sense of place”, “a ground to stand on.”Les lieux sont toujours présents dans ses vers, comme inscription de la mémoire individuelle ou collective, de même que reviennent les saisons comme inscriptions des dilemmes et des espoirs humains, les uns et les autres cadres et scène des spectacles de la quotidiennetéL’ouvrage retrace donc toute une carrière, mais il veut surtout mieux faire connaître et apprécier un poète de première grandeur. Il y parvient grâce à son enthousiasme, son humilité. On y trouve un souci de montrer plus que d’expliquer, d’expliciter le non-dit plus que de réduire l’oeuvre à des cadres schématiques, de parler doucement plus que de rechercher la formule à la mode. Sa lecture a valeur d’initiation autant que de re-connaissance. Elle nous met en présence d’une poésie authentique. Poésie simple d’aspect mais pleine de profondeur même et surtout quand elle s’abstient de toute rhétorique et refuse l’abstraction pour poser des questions métaphysiques; Comment caractériser Gustafson? Son bon sens tranquille ne manquera pas de rappeler les accents un peu ironiques d’un Robert Frost; sa sensibilité mythique a parfois des accents yeatsiens (les références mythologiques en moins) et une noblesse comparable. Sans conteste, Dermot McCarthy lui rend un hommage mérité, avec sérieux,sensibilité, et même une sorte d’amicale déférence.. Son livre devient un passage obligé vers l'oeuvre de Gustafson.

Patricia Morley. Margaret Laurence; the Long journey Home. McGill-Queens University Press, 1991. 195 p. £14.20.Patricia Morley avait déjà publié chez G.K.Hallau début des années 1970, une étude sur la romancière, qui la caractérisait surtout à partir d’une vision chronologique de sa carrière et de son oeuvre. Elle insistait sur les liens étroit entre sa fiction consacrée à l’Afrique et celle du cycle de Manawaka (encore incomplet), enfin sur l’importance de ses intérêts pour les problèmes sociaux et même politiques. La biographie n’y jouait qu’un rôle secondaire, à titre d’information sur le contexte; l’analyse esthétique et textuelle prédominait. Dans la préface à la seconde edition, revue et augmentée comme il se devait, la critique a repris une grande partie de ses perspectives mais elle a quelque peu changé l’accent de l’ouvrage. Ressentant, explique-t-elle, le besoin d’une “biographie formelle’ de Laurence après 1987, elle a exploré dans le détail les douze dernières années de sa vie, celles qui se sont écoulées entre la parution de The Diviners et son décès. Sa recherche a eu pour base non seulement l’examen des derniers manuscrits et de sa correspondance, mais des interviews de familiers de la romancière, et de longs entretiens avec celle-ci, dont elle était l’amie. Telle quelle, la première édition représentait un ouvrage solide, sinon brillant. Augmentée de l’Epilogue qui a des accents plus intimes, et parfois le ton d’un hommage, l’étude actuelle manque peut-être d’unité dans son écriture mais elle gagne grandement en perspective comme en netteté. Morley predn à contre-courant la tendance à l’hagiographie qui a trop caractérisé la critique laurencienne de la dernière décennie. Elle monte comment le rôle public de la romancière en croisade pour l’écologie, la survie de la terre et de l’humanité, voire la cause féministe, l’a tellement accaparée qu’elle n’a plus été capable de conserver sa discipline d’écrivain. Elle révèle aussi que le projet du roman qu’elle s’était, pendant des années, acharnée à terminer, ne correspondait peut-être pas aux objectifs retenus. Laurence avait commencé ce roman pour combattre le racisme qui, sous couvert de critères ésthetiques, s’était souvent fait jour à l’endroit de The Diviners; On en voulait a son auteur, en effet, d’avoir osé évoquer une union réussie entre le jeune Tonnerre, un métis (pire qu’un nègre) et Piquette, une descendante des respectables “fondateurs” anglo-saxons. Mais la forme romanesque choisie par Laurence n’était pas adaptée à son dessein idéologique. Et il y avait sa santé qui déclinait, sa vue qui baissait, les problèmes liés à son âge Pourtant, Morley a raison de le souligner vigoureusemet, Laurence continuait à produire, par fragments, sous forme de préfaces, d’articles variés, de conférences. La bibliographie sélective qu’elle donne de ses oeuvres fait état de deux

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nouveles oeuvres de fiction, sans compter trois récits pour les enfants. S’y ajoutent Earth, a Memoir (1989) et deux articles majeurs -- “Ivory Tower or Grassroots?:The Novelist as Socio-Political Being” (1978) et “My Final hour”(1984). Plus une demi-douzaine de contributions à des ouvrages collectifs. En parlant, avec une émotion sincère, de “Margaret”, Morley n’échappe pas à une certaine sentimentalisme. Mais qui oserait le reprocher à une amie? Certainement aucun de ceux qui ont connu Laurence dont l’intelligence n’avait d’égale que son remarquable respect d’autrui.

Héliane Ventura. CARAIBE

Jacques Aly et Abdon Valderrama, eds. Oralités Caraïbes. Université Paris VIII (UFR Langues, sociétés, cultures étrangères, 2, rue de la Libetté, 93526 Saint-Denis Cedex O2.) 1991. 108 p.Ces actes d’un colloque sur les oralités caraïbes.regroupent six communications dont l’une de notre regretté collègue Alfred Melon, “La place du noir à Cuba dans la littérature et la culture”. Jean Bernabé réfléchit, quant à lui, sur “Oralité, oraliture et littérature; Alex Tessoneau traite du “kont” et des stratégies discursives en Haïti; Ina Césaire examine la tradtion du conte antillais en mutation; Alfred Melon écrit sur “Oralité et itinéraires pédagogiques du milieu créolophone” et Jacques Aly sur la signification du silence et du bruit dans le récit caraïbe anglophone. Enfin, Abdul Decoteau donne une étude en anglais “The role of the calypsonian poet in the neo-colonial situation.” Bien que centré sur les Antilles, l’ensemble sera utile aux étudiants de la littérature caraïbe anglophone.

ETATS-UNIS

Discovering the tomb of Victor Séjour.Paris, France has traditionally been perceived as a sort of artistic and intellectual Mecca by writers, artists, and free-thinkers from all over the world. For many, Paris is also a safe haven from the restrictions on a person's creativity and freedom of expression. Many Black Americans came here seeking freedom from the constraints imposed by racism in their own country. Most people are aware that Black Americans have long had a special relationship with Paris. This association dates from Richard Wright and James Baldwin in the recent past, all the way back to Josephine Baker. Most of us, however, do not realize that Black American history in Paris goes a great deal further back. I, as a Black American in this line, learned a great deal about our Paris connection. It began with what seemed to be a relatively obscure research project, under the charge of Professor Michel Fabre.As part of a research fellowship program at Queens College, City University of New York, during my year of exchange here in Paris I have been doing various projects at the Centre d’Etudes Afro-Américaines, at the Institut du Monde Anglophone of the University of Paris III. He gave me one of the most unusual research assignments I have ever had! I was first set the task of digging up whatever I could on Séjour from the Bibliothéque Nationale. I found small amounts of biographical data, as well as information on where and when certain plays were staged. I even found more sources; the theatre libraries, for example. Professor Fabre then he asked me to dig up something else... the location of Victor Séjour's remains in Père Lachaise cemetery ! I passed many other famous tombs, including that of Jim Morrison. Finally, in a quiet corner peopled by two old women, I climbed up into section 15. I counted 9 rows down and 16 rows in...I felt as though I were on a macabre treasure hunt. Carefully walking the pathless spaces between the slabs of stone, I turned around. At that moment I saw a grave with an open book carved in worn stone. The letters were difficult to make out, some of them eroded by time, others half filled-in with moss. I peered more closely. Then one word fell from my lips:"Victor."Juan Victor Séjour Marcou et Ferrand was born on June 2, 1817, the son of free blacks in New Orleans, Louisiana. His father,

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who operated a cleaning business, was a mulatto; his mother was an octoroon. In 1836, at age 19, he was sent to Paris to further his education and begin his career. This was common practice among the city's free Black population. In Paris, he was published by Cyrille Bissette, the mulatto editor of the abolitionist journal La Revue des Colonies. The acclaim for Séjour's ode , "Le Retour de Napoléon," introduced him to other literary luminaries, like Alexandre Dumas and Emile Augier. From 1844 to 1865, Séjour's plays were performed regularly in Paris; during the 1850s, at least three of his works were staged in New Orleans. By 1865, however, the intrigue and romanticism that charcterized his plays were no longer to the public's taste. Within a few years, he could no longer have his melodramatic plays put on at all. Victor Séjour died, poverty stricken and racked by tuberculosis, in 1874.I had eaten a sandwich wrapped in aluminum foil on my way to the cemetery. I used the wadded piece of foil to clean the gravestone off a little bit; it looked as if no one had been near it in one hundred years. The slab is engraved "Famille Marcou," and there seem to be several generations interred there. His father, Louis Séjour-Marcou; Armand Victor Séjour; Victor Séjour, "auteur dramatique"; and Henri Victor Séjour, who was some sort of lieutenant. I felt strange standing there, sweeping moss and leaves off with foil, and copying notes to use for my writing. It was like being an explorer discovering something new and an archaeologist recovering something old, both at once. I intend to teach literature at an American university, and to publish my own creative as well as critical writings. I decided to study this year in Paris to broaden both my intellectual and my creative horizons. Suddenly, before Séjour's tomb, I realized that I was one of the newest of over one hundred years of Black Americans in Paris, and there were others yet to come. I knew, too, that this discovery would shape the work I have yet to do. In being sent to search for Séjour, I feel now that in a way I rediscovered my own history, something I didn't know I knew: that I, too, am part of the line; one of the latest in a proud tradition.

Michelle Smith, Queens College Experimental Program in Paris

Melvin Dixon. Vanishing Rooms. New York: Dutton, 1991. 210 p.Le premier roman de Melvin Dixon, Trouble the Water (1988) se caractérisait surtout par un style évocateur et volontiers poétique, alliant la séquence onirique à la tragédie sur le thème du retour au pays, dans le Vieux Sud où la mort côtoie la sirupeuse senteur des pins ou des magnolias. Vanishing Rooms risque de décevoir l’attente des esprits romantiques, mais pas les admirateurs de Dixon. Il se situe pourtant aux antipodes du premier roman, non pas à cause de sa thématique profonde --quête de soi, difficulté des êtres à communiquer, survie problématique des émotions et de l’esprit; mais par sa thématique apparente --complexité des amours homosexuelles et interraciales et, plus évidente encore, cruauté du quotidien dans le grande ville américaine. Presque insupportable, en effet, cette mort apparemment gratuite d'un journaliste homosexuel sous les coups de couteau de quelques punks Ritals new-yorkais en mal de virilité. Encore plus insupportable, le côté sordide de ces brèves rencontres entre hommes qui n'apportent qu'au corps un soulagement passager. Le récit ne nous fait grâce d'aucun détail cru, d'aucune description physique. Pourtant, et c’est là sa grande réussite, il parvient à donner à ces croquis de situations saisies sur le vif, l'aspect d'épures, parfois de compositions semi-abstraites dans lesquelles le sens prime immédiatement sur les sens, et dont la signification transforme la matérialité. Peut-être parce que l'esprit de chacun des quatre protagonistes, dont les récits à la première personne relaient l'intrigue, fait office de filtre qui, chaque fois, enferme la narration dans l'intériorité d’une conscience. Elle lui ôte ainsi l'aspect documentaire et voyeur que n'aurait pas manqué de susciter l’évocation d’un tel sujet par un narrateur omniscient. La poésie que l’on associe à l’écriture de Dixon n’est pas absente de ce roman. Elle revient par exemple dans les splendides évocations des corps de ballet, ou encore dans ce motif des feuilles d’arbres --vertes ou jaunissantes ou tachées de sang coagulé-- qui hante l'imagination de Lonie, ce meurtrier minable que l'on prendra en pitié parce que Dixon lui prête voix et vie, tout autant qu'à ses héros

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en puissance: le danseur noir Jesse, son amie Ruella, et la victime, le Louisianais Metro, ancien amant de Jesse.. Mais il n'y a pas de héros dans cette histoire, ni de victime qui ne soit pas responsable, de même que le coupable arrété par la police était déjà également une victime, avant d’être à son tour violé en prison, sodomisé par les détenus. A qui la faute? A tout un chacun, à la vie urbaine et moderne, à la “nature humaine”, à la civilisation barbare, à une métropole devenue jungle. Certes, il y a le racisme, il y a la haine de l'homosexuel, mais il y a surtout peut-être l'impossibilité d'avoir sa chance, même si l’on croit à tort la possèder enfin. Dixon excelle à évoquer la crasse des paysages, les baraques qui se délitent, les bords pourris de l'Hudson et cette pourriture qui gagne inéluctablement l'âme dans un tel décor. Chacun se déplace et pourtant n’arrive nulle part, même s'il prend ce métro que chante Duke Elligton dans "Take the A train" Et pourtant l'espoir et la beauté existent encore. Ruella tente de nouer avec Jesse une vraie relation amoureuse et échoue; puis son demi-échec devient victoire, partielle elle aussi, dans sa réussite comme danseuse et dans ses relations avec Abdul. Et, peut-être plus que tout autre, Jesse se tire-t-il d'affaire (mais jusqu'à quand?) en devenant le chorégraphe qu'il avait toujours rêvé d’ être. Après avoir sublimé sa douleur dans ses entrechats et ses jetés au lendemain du meurtre de Métro, il semble ainsi proclamer que le salut se trouve peut-être dans l’art. Il rôde dans ce roman une certaine hantise de l'échec, de la mort et de la vie Viennent cependant la rédimer un sentiment du "malgré tout", la persévérance de l’amour, et l'intégrité humaine au milieu de la déliquescence. Il serait injuste de ne retenir de cet univers romanesque que les évocations brutales ou sordides, cepndant si présentes. Passé le choc initial, il est même possible de le trouver beau Le roman, lui, l'est indubitablement au niveau de l'écriture. L'esthétique de Dixon est devenue davantage une esthétique du non-dit, de l'action, du mouvement plutôt que de la description ou de la métaphore -- témoin l'étonnante économie d’adjectifs descriptifs. On a l’impression que le regard ne s'attarde pas suffisamment à la surface des êtres et des objets pour qu’elle puisse longtemps lui en cacher le sens, l’empècher de les percer à nu. Il y a quelque chose du dépouillement pascalien dans cette métaphysique implicite d’ l’austérité qui va bien au delà d’effets plus saississants et probablement plus faciles: je songe en particulier à la peinture de ce paradis artificiel installé dans une sorte d’entrepôt où se vautrent des damnés -- cette séquence qui pourrait sortir de quelque Satyricon cauchemardesque. Autre aspect remarquable dans un contexte américain, Dixon évacue presque complètement la notion de mal et de péché. il donne à voir et ne juge pas. Jouant l’intériorité d’un narrateur contre celle d’un l’autre et les renvoie, ou les disculpe, dos à dos. Il n’est pas question d’avoir raison. Nous sont seulement donnés des éléments d’appréciation des causes et des conséquences. D’où la contemporanéité frappante de ce récit de la relativité, ce roman presque existentialiste qui évacue, avec la foi, tout ce que la conscience peut avoir de trouble. Il brille du sombre éclat du soleil de la désacralisation.

Blyden Jackson. A History of Afro-American Literature. Volume I: The Long Beginning, 1746-1895. Baton Rouge: University of Louisiana Press. 1991. 461 p. $25.95.“Magistral !” est le mot qui vient à l’esprit lors d’une lecture, même cursive, des premiers chapitres... Ceux d’entre nous qui souuhaitaient, depuis des décennies, disposer d’une histoire de la littérature afro-américaine sans avoir de courage de se lancer dans l’entreprise salueront avec reconnaissance la parution du premier volume de ce qui est en passe d’égaler ce que furent en leur temps les volumes de Thorpe, Spiller et autres pour la littérature américaine. Jackson adopte une perspective diachronique qui situe d’abord la production littéraire dans son contexte historico-social; il traite parfois de biographie, emprunte peu aux approches psychanalytique, déconstructionniste ou autres, et témoigne d’une connaissance de première main des courants idéologiques. A souligner parmi les points forts: l’insistance sur les relations étroites entre oralité et écriture, entre littérature écrite et représentation (notamment dans le cas des ”minstrels”), les

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analyses/résumés fournis des princpales oeuvres.. Blyden Jackson a intégré dans sa recherche aussi bien les “découvertes” bibliographiques --concernant , par exemple, Our Nig’Wilson-- que les tropes et :métaphores chers à la jeune génération de critiques (le “trickster”, “signifying”, etc. ) L’introduction génrale offre à elle seule un précieux panorama de l’histoire culturelle et sociale afro-américaine. S’y trouve un intéressant parallèle entre les carrières et les projets l’avocat Charles Houston et de Richard Wright (on pourrait ajouter que ce dernier prit un cas défendu par Houston pour base de sa nouvelle “The Man Who Killed a Shadow”). Si l’éditeur tient ses prix, il sera possible de disposer des quatre volumes de cette histoire littéraire pour moins de $140 dollars -- une véritable aubaine.Gaudet, Marcia and Carl Wooton. Porch Talk with Ernest Gaines. Baton Rouge: Louisiana State University Press, 1990. 139 p. $ 19.95.

En 1986-87, Ernest Gaines a accordé à une folkloriste et un critique, de ses amis une série d'entretiens dans lesquels il parle avec simplicité, pénétration et franchise de sa carrière littéraire

et surtout de son oeuvre, comme l'indique le sous-titre, “Conversations on the Writer’s Craft.” L'ouvrage, qui comporte un index très détaillé, est organisé autour de huit centres d'intérêt. Les

plus fournis traitent les rapports entre tradition orale et littérature, particulièrement forts chez Gaines. Dans cette perspective, famille et culture, folklore et ethnicité sont traités en détail.

"Finding the Voice" pose la question, difficile à résoudre pour tout écrivain, de la voix narrative, de la focalisation,et conduit tout naturellement aux considérations sur les personnages, réels ou

imaginaires. Suivent un chapitre sur l'adaptation cinématographique des oeuvres, et un autre, passionnant, sur le rôle des agents et des éditeurs. En conclusion: les perspectives de l'écrivain et

son travail comme directeur d’un séminaire de “creative writing” à l’University of Southwestern Louisiana. Gaines est un auteur trop important et trop attachant pour que cette entreprise,

structurée de façon très efficace, n'ait pas une valeur quasi exemplaire. On aurait pourtant aimé encore plus de questions sur l'écriture, la narrativité, le langage-- sujets abordés dans divers

chapitres de façon un peu éparpillée. Cependant l’accent est bien mis sur le travail de l’écrivain et le résultat est fort éclairant, tant à propos d’ ouvrages particuliers (surtout A Gathering of Old

Men) qu’à propos de sa conception du travaild’écriture. Un cahier de photographies de Gaudet restitue admirablement le cadre réel de False River qui sert de modèle au comté fictif de

Bayonne.

Micheline Malson, Elizabeth Mudimbe-Boji, Jean O’Barr and Mary Wyer, eds. Black Women in America, Social Science Perspectives. Chicago: The University of Chicago Press, 1990. 340 p $ 15. 95 appear. D’une très grande variété, les essais réunis sous ce titre se structurent autour de quatre grands axes: ils abordent les perspectives et les mythes du changement et du progrès, s’articulent sur la dichotomie de la famille et du travail, prennent pour centre les alliances entre les générations de femmes et enfin traitent du projet d’invention de soi et de constitution de la communauté.. Image d’une conceptualisation possible, celle du “quilt”, cette courte pointe faite de morceaux de tissu divers, est revendiquée par Elsa Berkley Brown comme modèle d’étude et d’enseignement de l’histoire des femmes afro-américaines.tandis que Patricia Williams s’interroge sur leur statut d’objet et de propriété. Les réactions à l’inégalité (racisme, sexisme) , la dialectique de la féminité noire, la condition économique des femmes (et des enfants), leurs rôles familiaux, leur statut économique, leur éventuel carriérisme sont autant de facettes de leurs activités --famliale et de production. A la fin de cette seconde section, James Geschwenger et Rita Carroll-Seguin dénoncent le mythe du progrès afro-américain. Après ce tour d’horizon au présent, une plongée dans le passé permet de désigner certaines causes de cet état de fait: Susan Mann traite ainsi de l’esclavage, du métayage et de l’inégalité sexuelle; Sharon Harley parle des rôles dans l’emploi et la famille, tandis qu’Elsa Brown prend un exemple d’espèce avec l’histoire de Maggie Lena Walker et “the Independent Order of Saint Luke”. Diane Sadoff, elle, se penche sur la littérature: elle voit

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Alice Walker et Zora Neale Hurston comme pôles d’un “matrilignage” revendiqué par la première qui a mis à la mode le terme de “foremothers” . La dernière partie propose en exemple quelques nouvelles réalisations féminines: les traditions féminines noires dans les sectes de l’Eglise sanctifiée sont abordées de façon fort intéressantes, tandis que les années 1980 font l’objet d’un examen sévère sous les aspects de la pauvreté et de la race . Deborah King fournit l’essai le plus cohérent peut-être du point de vue idéologique en s’attachant (et parfois en s’attaquant) au concept de féminisme noir. Et son analyse est tout aussi heureusement poursuivie par Patricia Collins. Ce recueil est parfois touffu, parfois inégal, parfois répétitif. Il n’a pas le profil net d’un travail ”universitaire” classique mais la richesse et la complexité d’un questionnement concernant des réalités vitales. Ce qui n’implique nullement qu’il ne fasse pas preuve du sérieux et de la rigueur que l’on considère comme l’apanage de l’université. Il a l’immense mérite de mettre précisément en question la vision assez traditionnelle et, pour tout dire, réactionnaire, que l’université américaine a jusqu’ici donnée des femmes noires. Bien des mythes s’écroulent, et surtout à propos de la condition économique, à propos des rôles de la femme noire dont Susan Mann et Sharon Harley montrent qu’ils n’ont jamais été ceux, protégés, de la Femme du siècle dernier. Et elles montrent que le racisme a été pire que le sexisme. Quel est le but de l’ouvrage? Un progrès scientifique et pédagogique bien certainement, mais aussi une prise de parole pour (enfin) se dire contre les discours académiques de l’oppression. “Perhaps more important than revising existing concepts and theoretical frameworks is work that frees our imaginations and allows us to conceive new theories, new language and new questions. How can we describe and name an existence that consists of multiple realities and many different situations of oppression? .. Is there a black woman’s voice and perspective that is distinct and recognizable?” Il y a à la fois beaucoup d’assurance et beaucoup d’humilité dans cette voix, et beaucoup de vérités dans ce discours qu’il faut écouter avec soin.

W. C. Handy. Blues, an Anthology. Illustrated by Miguel Covarrubias. Updated With a preface by William Ferris New Yor: Da Capo Press, 1991, 224 p. $14.95.Voici une réimpression bienvenue d’un classique de la musique illustré jadis par un révolutionnaire mexicain (devenu classique). Les blues les plus connnus figurent dans ce spages, et bien d’autres encore, qui auraient mérité d e l'être davantage. L’introduction de Ferris, ce maître des blues du Delta, est précise et savante sans être jamais pontifiante. Un recueil digne d’intérêt, et pas seulement parce qu’il est devenu un jalon de histoire de la musique noire.

Jane H. et William H. Pease. They Who Would Be Free: Blacks Search for Freedom, 1830-1861. Urbana: University of Illinois Press, 1990. 339 p. paper $ 14.95.Ceci n’est pas un nouvel ouvrage sur l’abolitionnisme dans le nord américain (encore un ! , dirions-nous ) mais une tentative intéressante d’histoire des mentalités. Il s’agit d’une analyse des perceptions, des attitudes, des valeurs et des buts caractéristique de ces noirs américains des Etats du Nord qui consacrèrent leur temps, leur argent,parfois leur vie à “la grande cause”. Certes, l’accent est mis, en particulier du point de vue des sources, sur la presse et les publications les plus influentes et les plus visibles. Les associations religieuses et de bienfaisance sont exclues quand elle n’ont pas pour but la fin de l’esclavage. Les analyses se font plus fines à propos des choix et des alternatives restées possible à ces noirs à mesure que les affrontements se multiplient, que les solutions deviennent impossibles à cause des changements politiques et législatifs comme les mesures concernant les esclaves fugitifs.. Les auteurs connaissent leur période sur le bout du doigt et son à même de tirer des moindres événements des commentaires précieux mais aussi de mettre chaque occurrence en perspective dans un contexte national changeant et complexe. A nos yeux l’un des aspects les plus passionnants de cet ouvrage est la

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manière dont les différences entre les notions de liberté et de libération chez les blancs et les noirs sont progressivement mises en évidence.

James Campbell. Talking at the Gates. A Life of James Baldwin. London: Faber, 1991. 306 p.Du vivant de Baldwin, The Furious Passage of James Baldwin, de Fern Marja Eckman, a un peu fait office de bibliographie. Dès 1987, les éditeurs se sont précipités, témoin ce gros volume fort approximatif, fait de pièces et de morceaux pris dans divers autres ouvrages par un journaliste américain. James Campbell, qui a connu Baldwin sur le tard, fait preuve de beaucoup plus d’exactitude, de circonspection, de sérieux. Cinq sections retracent. une vie bien remplie. De l’enfance, il retient surtout ce que l’écrivain a voulu en retenir, suppléant dates et détails, montrant la précocité du poète, les quelques influences subies et déjà, des emprunts littéraires. Avec Cullen come maître et Beauford Delaney comme mentor, Baldwin se libère d’un rôle de prédicateur trop lourd à porter, avant que Wright serve de référence au jeune auteur établi à Greenwich Village. La carrière française de Baldwin est mieux connue ici, mais Campbell explore certaines zones d’ombre et met en perspective les deux vies de Baldwin, celle d’homosexuel et celle d’écrivain. Il s’attache souvent à évoquer la genèse d’une oeuvre, son accueil par la critique, l’étape qu’elle représente, mais de façon concise et sans sacrifier au détail. Le passage des perspectives de “Everybody’s Protest Novel”, qui alièna Richard Wright, à l’engagement, vers 1956, est bien analysé. Tant de personnes, tant d’événements, tant d’activités accaparent alors l’existence de Baldwin que Campbell préfère s’en tenir aux grands jalons marqués par les essais de celui-ci., tout en respectant la chronologie. Il souligne les contradictions, les difficultés (il apporte notamment des documents de première main sur la surveillance du FBI), les conflits sentimentaux chez celui qui est alors un “homme public.” En bref, il parvient à restituer dans une forme à la fois concise et éclairante, les temps forts et les creux d’une carrière internationale. Il laisse,place à d’autres biographies qui ne manqueront pas de suivre, en particulier une approche plus psychanalytique, ou mettront davantage l’accent sur la place de la culture populaire noire, ou sur la littérature elle-même. Mais ce livre est documenté, intelligent, agréablement écrit. Il ne prétend pas à une familiarité intempestive. Ces qualités feront longtemps de lui un guide de valeur pour toute approche biographique d’un écrivain majeur de notre siècle.

Henry-Louis Gates. Figures in Black. Word, Signs and the “Racial” Self. Oxford University Pres, 1990. 311 p. £ 8.95.Bien des essais séminaux de ce recueil ont déjà fait parler d’eux, tel ”The ‘Blackness of Blackness’; a Critique of the Sign and the Signifying Monkey” Certains servent seulement de point de départ à de nouveaux chapitre de ce qui est devenu un livre structuré. “The Literature of the Slave” traite de la littérature afro-américaine dans sa diachronie: Phillis Wheatley, Frederick Douglass (auquel trois chapitres sont consacrés), Harriet Wilson. Jean Toomer et Sterling Brown voisinent, sous le titre “Black Structures of Feeling” avec le métaphorique Singe Malin et un passionnant essai sur les implications de l’emploi du dialecte. Pour qui connait déjà les textes séminaux de Gates, soin introduction “Literary Theory and the Black Tradition éclaire son cheminement théorique, lui donnant une tonalité plus existentielle, d’un jour qui en souligne la cohérence --à témoin:. “I have tried to utilize contemporary theory to defamiliarize the texts of the black tradition,..so that I may more readily see the workings of those texts...I have turned to literary theory as a second circle .. to preserve the integrity of black texts, by trying to avoid confusing my experience as an Afro-American with the black act of language that defines a text.” Un ouvrage précieux, voire indispensable à une approche textuelle sophistiquée.

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Houston A. Baker. Workings of the Spirit. The Poetics of Afro-American Women’s Writing.phototext by Elizabeth Alexander and Patricia Redmond.Chicago: University of Chicago Press, 1991. 236 p. $ 24.95.L’organisation de ce livre est double -- chronologique d’une part puisqu’il part de l’écriture féminine noire au siècle dernier qui sert d’introduction, et qu’il aboutit, dans la “postface”, à l’ère de Toni Morrison. Perspective théorique de l’autre puisqu’il examine les attendus , voire les préjugés, de la critique et de la théorie littéraires.. Les ouvrage sur ce sujet sont déjà pléthore et il est difficile d’apporter du nouveau. Dans ce domaine, Baker a deux points forts, ses explorations profondes de la dimension autobiographique, voire existentielle, de l’expression noire et son ouverture en matière de théories critiques, ce dernier confinant parfois à l’éclectisme Son introduction insiste sur la nécessité d’un retour à l'enraciment et à la sensualité des formes vernaculaires, en réponse à la tendance du victorianisme à égaler écriture féminine et spiritualité Il fait adroitement référence à Bachelard pour dégager une poétique du lieu, du temps et de l’espace. De “Workings of the Spirit” à “The Changing Instant”, les analyses portent surtout sur Mules and Men de Zora Neale Hurston , Sula de Toni Morrison et Sassafrass, ce roman de Ntozake Shange qui passa presque inaperçu quand Ishmael Reed lui donna sa première chance, mais les allusions sont nourries et multiples, et même parfois difficles à suivre. Baker remet sans cesse les oeuvres en situation, les confrontant à des écrits masculins et donnant, entre autres, une longue description de la “création par Wright d’un méta-espace” dans Twelve Million Black Voices. photographies sont superbes et pertinentes. Michel Fabre

Florence Howe, ed. Tradition and the Talents of Women. University of Illinois Pres, 1991. 380 p. pap. $ 17.50.Mettant en contraste le modersnisme de T.S. Eliot et celui de Virginia Woolf, une introduction fournie permet de suivre l’itinéraire nuancé de la critique féministe durant les dernières décennies . Le volume a pour but de recouvrer et d’éclairer la multiplicté des talents féminins: à la fois dans une littérature normative de l’expérience quotidienne au sein d’un monde dominé par les hommes, et dans une écriture dont la forme, les thèmes et le langage peuvent rendre plus fidèlement l’appartenance à une “sous-culture” opprimée. A partir du trope du (degré) “zéro”, qui contient à la fois un sens et son absence, évoquant donc l‘inscription des femmes dans l’histoire et leur place comme écrivains, la première partie de ce recueil d’essais critiques présente quelques jalons du chemin parcouru.depuis Elizabeth Carr (étudiée par Margaret Ferguson, à qui la livre est , en quelques sorte, dédié), Jane Austen (Jean Fergusson Carr) et Charlotte Bronté (Karen Lawrence) Dans la seconde section, “The Self as Strategy of Survival,” Nellie McKay traite des autobiographies afro-américaines d’Harriet Jacobs, Mary Church Terrell et Anne Moody. en tentant de déterminer quelles stratégies permettent à ces auteurs d’ affirmer leur personnalité dans un monde qui ne prise ni la féminité ni la négrité. Elle conclut que leur révolte morale vise simultanément la domination raciale, sociale et sexuelle. Jean Humez, examinant la tradition orale et les histoires racontées par les noires à leurs filles pour les fortifier et les armer contre l’oppresson, fournit un fort intéressant complément à l’artcile de McKay. Avec l’essai de L. Rudnick sur Jane addams, cette section montre que ce type d’autobiographie a une fonction non seulement thérapeutique et pédagogique mais aussi polémique, historique et politique. Agnès Smedley, Djuna Barnes et Meridel Le Sueur font l’objet des trois essais suivants visant à établir la mise en position centrale de la marginalité dans un reversement des perspecives. La production féminine noire revient sur le devant de la scène à propos de la tradition de littérature engagée, illustrée par Nancy Porter qui examine les amitiés entre noires et blanches pendant l’esclavage, dans Dessa Rose, et pendant le mouvement des droits civiques, dans The Salt Eaters(moins connu) Civil Wars de Rosellen Brown. D. Rosenfelt, considérant lel” postféminisme” et S. Hull, qui privilégie la liminalité dans ses analyses de la littérature chicana contemporaine, apportent des considérations plus générales qui conviennent à cette même littérature noire Dans

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la dernière section, tournée vers l’avenir, l’essai de Charlotte Goodman aborde encore l’écriture afro-américaine -- Jubilee est placé en opposition avec La Case de l’Oncle Tom. Il est encadré par un article fort dense d’Elaine Showalter sur le discours de l’intellectuelle féministe et une broderie de E. Hedges sur le texte/tissu et l’emploi comme trope de l’activité “textile” de la femme--l’aiguille et la plume. Cet ensemble est divers et cependant cohérent. L’introduction de Howe lui donne sa centralité et sa direction Les dérives de certains articles par rapport à ce projet ne sont pourtant pas à déplorer car elles jettent souvent des ponts entre les divers points de vue exprimés.

Petesch, Donald A. A Spy in the Enemy's Country. The Emergence of Modern Black LiteratureIowa City: University of Iowa Press, 1989. 286 p. ( pap. seulement, hardback déjà épuisé)Nous disposons déjà de nombreux ouvrages sur cette période de la littérature afro-américaine, pourtant celui-ci ne manquera pas de rendre bien des services, surtout parce qu’il restitue l’arrière-plan culturel de cette floraison inégale. Des récits d’esclaves fugitifs à la Renaissance de Harlem, il intègre de manière complexe et très lisible la recherche historique aux dernières approches de la critique littéraire. C’est surtout une excellente peinture des conditions de production de ces oeuvres dans le contexte d’une idéologie dominante pétrie d’inégalité racial et de mise à l’écart. En conséquence, le concept de “make”, de “décepteur” sert souvent à caractériser l’écriture comme stratégie pour dire le non-dit, le “non dicible”,pour persuader la conscience blanche, renforcer la cohésion du groupe noir et battre en brèche les préjugés culturels. En même temps, Petesch montre bien le talent personnel d'écrivains comme Douglass, Chesnutt, Thurman, Larsen, James Weldon Johnson, etc, dont les oeuvres sont autant d’étapes et de manifestations d’une nouvelle visibilité.

Missy Dehn Kubitschek. Claiming the Heritage: African-American Women and HistoryUniversity Press of Mississippi, 1991. 200 p.A la fois ambitieux et modeste, le projet de cette étude vaut pour la production féminine noire américaine mais se limite en fait à la thématique et la vision historiques dans quelques oeuvres Dans “Une préface personnelle”, l’auteur annonce la couleur d’origine juive et allemande elle s’est appliquée à écouter d’autres voix, notamment celles des écrivains dont elle traite. Les ouvrages retenus l’ont été en fonction de critères divers Tous sont supposés établir la nécessité de “confronter l’histoire de sa tribu afin de construire une identité viable de femme noire”. Elle étabit clairement quels textes théoriques lui servent de point de départ. Elle montre d’abord comment les approches monomythique, universaliste d’une part et celles qui traitent séparément de la race et du sexe, de l’autre, ne peuvent rendre compte de la différence, la démonstration étant faite à propos des divers romans de Paule Marshall. Elle insiste sur le fait que les explorations de l’histoire menées par les héroines ont généralement une aieule, une mère, comme référence principale et que la tradition orale --le récit fait par cette voix du passé-- lui sert de véhicule. Le second chapitre porte sur l’application de ce paradigme à l’exploration de ce lien de parenté, reconnue et choisie, qu’implique le terme de “kindred”. Their Eyes Were Watching God, (Zora Neale Hurston étant considérée comme un passage obligé, ne fût-ce que pour des raisons historiques) occupe tout le troisième chapitre qui traite surtout cette assimilation de l’héritage et de son emploi. A notre avis, le mieux venu (sans toutefois rendre justice aux dimensions extra-féminines de l’histoire dans The Chosen Place, the Timeless Peoplequatre évalue la quête de soi mise en scène dans les divers romans de Paule Marshall. Il montre bien les complexités des fonctions du récit d’oralité. Vient ensuite une sorte de preuve --le refus par certaines héroïnes d’une identité construite sur l’histoire communautaire, notamment dans Tar Baby, et Linden Hills tout autant que dans Plum Bun et Quicksand.chapitre semble moins convaincant parce que précédé successivemrnt de celui qui met en scène le succés, puis l’échec de la récuparation de l’histoire des “foremothers” , comme s’il était destiné

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à pour nuancer ceux-ci par une évocation de l’entre deux: les héroines ont entrepris une quête historique mais se trouvent bloquées par les découvertes qu’elles font. L’analyse d’exemples pris chez Alice Walker, ou dans Corregidora et Beloved, est menée avec intelligence mais l’argumentation aurait été plus vigoureuse si l’ordre des trois derniers chapitres avait été inversé. L’ouvrage fourmille de remarques pleines de finessse sur des points de détail tandis que la discussion par l’auteur, chemin faisant, de ses perspectives méthodologiques et critiques le transforme en une sorte de dialogue avec le lecteur. C’est l’un des attrait d’une étude écrite qui se recommande par son bon sens autant que par sa sensibilité.

Waldo W. Braden, ed. Building the Myth. Selected Speeches Memorializing Abraham Lincoln. Champaign: University of Illinois Press. 1990. 260 p. $ 34.96.Près de 90 statues dues à 57 artistes, 120 photographies connues du héros, des centaines de gravures et autant de caricatures, des douzaines de monographies et de poèmes en hommage au martyr. Les discours, eux, se comptent par milliers. L’auteur n’a d’abord considéré que les oeuvres originales, à la fois dans leur propos et leur exécution, produites par un orateur de marque pour une occasion mémorable afin d’honorer l’oeuvre ou la personne de Lincoln, Un second choix a réduit ce nombre à près de deux douzaines. Du jour des funérailles du Président assassiné aux temps d’Adlai Stevenson , on trouve donc ces passages majeurs que sont les tributs d’Emerson--“A plain man of the people”, de Frederick Douglass, et de William Jennings Bryan ( dissertant adroitement sur Lincoln comme orateur) mais aussi les célébrations de Theodore Roosevelt, de Taft, de Stevenson et, finalement, de Mario Cuomo. il faut noter que si Adlai Stevenson est à lui seul représenté par quatre discours (et le seul à l’être de la sorte). ceci semble surtout dû au fait que Lincoln, avec le temps, inspire de moins en moins de discours, même s’il reste une (brève) référence obligée. Un véritable joyau pour l’afro-américaniste est le discours donné au Waldorf-Astoria le 12 février 1909 devant le club des Républicains par Booker T. Washington lui-même. La rhétorique du mythe d’Horatio Alger s’y déploie tout autant que la louange du grand émancipateur.Il faut souligner que cet excellent ouvrage n’est pas seulement une anthologie. Chaque discours est mis en contexte avec précision et se trouve parfois même mis en scène grâce aux renseignements abondants donnés sur les circonstances de sa production, voire de sa “performance”. Il y a là de quoi donner envie à un enseignant d’offrir un cours sur les avatars de la démocratie américaine à partir de ces grands moments de l’expression publique nationale.

Geneviève Fabre

James Emanuel. Whole Grain.. Collected Poems, 1958-1989. Detroit: Lotus Presss, 1991. 600 p. $25.00.James Emanuel peut désormais tenir entre ses mains la somme de son oeuvre poétique, un beau volume relié, illustré par Keith Anderson. Le titre invite à la métaphore de la céréale nourricière,qu’il n’est pas question de le bluter afin de séparer le son de la farine. Pas plus que l’intégrité de l’être ne tolère qu’on élimine ce qui, en lui, semble appartenir à l’Autre au nom de la pureté du Même. L’ensemble contient bon nombre d’inédits et même l’ordre thématique retenu brouille les cartes de ses publications antérieures pour y substituer un ordre nouveau, en dix-sept groupes, allant de”Old splendid Things” à “Postscript - For Fun.” Il ne s’agit pas ici de retracer le cheminement qui, de 1958 à 1989, l’a conduit entre les pôles de la gravité et du lyrisme, de la tragédie et de l’observation plaisante, au fil de cet itinéraire qu’il suit avec lucidité, courage, humour. Il passe, par exemple, de la perte d’un fils unique, victime de la police raciste de son pays à la décision de survivre et d’écrire “tout de même” quand une fillette lui offre la clé de l’inspiration retrouvée dans la campagne française. Il ne s’agit pas, non plus, de choisir entre poèmes réguliers, vers non rimés, longues suites descriptives, chapelets de haikai. Je pourrais évoquer les noms d’autres poètes --noirs américains

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comme Robert Hayden, blancs américains comme Robert Frost, auxquels cette poésie fait parfois penser. Mais la comparaison n’éclaire guère qu’à celui qui la fait.Authenticité de sentiment, justesse de ton, choix rigoureux de la voix, des nuances, des mots La phrase de Wordsworth, qui définit la poésie:comme “Emotion recollected in tranquility,“ vient à l’esprit Le bouleversement de l’âme devient, par le truchement de l’écriture poétique, un objet de sérénité dans la mémoire.. Mais cela ne cerne pas suffisamment la poésie d’ Emanuel. Il faut avoir recours à Baudelaire, qui note la capacité qui peut échoir à un détail, un événement ordinaire de la vie, de représenter la profondeur de celle-ci. Emanuel aime partir d’un spectacle --si ordinaire soit-il en apparence--, du quotidien, pour en faire surgir le sens profond. Il sait sentir le fil et le grain des choses,avec une grande délicatesse mais sa sensualité ne s’étale pas; elle vient battre sous la surface des mots qui contiennent son jaillissement. Il est par excellence un poète de l’instant --ce bref moment où, dans” Crossing Square Montparnasse, éclatent conjointement le dénuement d’un jeune clochard et l’essor généreux d’un air de jazz .Telle est la poèsie du présent fugitivement vécu et à jamais fixé dans la mémoire. Le lecteur français ne manquera pas d’être touché par l’affection qui se fait jour pour la France, lieu de refuge et de resourcement. De nombreux poèmes sont inspirés par Paris, telle l’ évocation surréaliste du “Bassin aux petits bateaux” des Tuileries pétrifié par le gel. Ou encore “Roller skate Girl”. La France reste la province, souvent visitée, et d’abord le sud-Ouest où nous redécouvrons, sous un autre regard, des scènes familières. A qui d’autre la vision de cet “Epouvantail sur la route de Toulouse”, pourrait-elle suggèrer le souvenir fugitif d’un corps lynché dans le Deep South? Emanuel est un poète extrèmement divers, qui tantôt célèbre Martin Luther King et Malcolm X, et tantôt met en paroles un rire de femme ou l’affolement d’un rouge-gorge dans une chambre. Il se présente parfois comme un solitaire mais ajoute aussitôt: ”Je table sur de la compagnie.” Et si ses haikai contiennent la sagesse à laquelle nous ont habitués leurs modèles japonais, jamais il ne fait la leçon. Il serait séant que la renommée qui ne manquera pas de couronner son oeuvre ne se fasse pas attendre.

Quelques fleurs de Lotus Press (P.O. Box 21607, Detroit, Michigan 48221) - The Watermelon Dress, Portrait of a Woman. Poems and illustrations by Paulette Childress White (1984, 61 p. $6.OO). Ce second recueil d’une noire qui ne manque pas d’humour s’articule sur la robe décorée d pastèques annoncée par la titre. “Quatres étapes - le vieux calicot, l’essayage, les jours dans cette robe, et “au delà de la robe.” Robe évidemment prétexte à des réflexions sur la culture afro-américaine de ces “mordus de la pastèque”, naguère fruit défendu (comme le banjo l’était à Léon-Gontran Damas) par ceux qui prétendaient donner à leurs enfants une éducation de bon ton Prétexte aussi, à une évocation souvent émouvante d’un quotidien dont est tissée la vie d’une épouse et d’une mère. - Toi Derricote. The Empress of the Death House (1856, 52 p. $ 3.50) Toi, c’est Antoinette, car elle est d’ascendance créole de la Lousiane, mêm si elle est née à Détroit et vit à New York. Jean Migrenne l’a traduite dans Poètes de New York (voir ci-desous).Ici, dans ce premier receuil, elle nous offre une sorte de méditation sur la mort, ce monsieur (en anglais) avec lequel il convient de dormir; que l’on célèbre le jour anniversaire du décès d’Anne Sexton, et à qui, tout enfant, elle rendait visite chez sa grand-mère, l’impératrice-de -la-maison-des-morts.. C’est dire que la poésie de Derricote s’enracine dans les “funeral parades” comme dans le féminisme américain. Cocteau est cité en exergue plaisant à”the mirror poems”. Dans “What a mirror thinks:”, Derricote parle-t-elle en son nom, lorsqu’elle écrit: A mirror thinks it has no self/ so it wants to be everything it sees”? Il y a dans ses vers brefs, dans ses mots aérés une violence occasionnelle, mais dense, quand elle évoque sa généalogie: “My mother, bastarded by southern greed: the rammed , inseparable seed, dying her cellsmarried north.” La grand-mère aux yeux verts et aux cheveux passés au henné devient peu à peu un être myuthique. Les vers consacrés à Anne Sexton sont un diptique de questions et de réponses (imaginaires) où la consoeur blanche

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déclare “I made a living of my death.” Derricote est un(e) poète(sse) de l’étrange étrange, au regard parfois dérangeant , profondément original.Dolores Kendrick. Now is the Thing to Praise (1986, 116 p. $ 7)Les voyages de l’auteur, qui a vécu en Irlande, en Espagne et à Hawai, expliquent seulement en partie la variété de son second recueil: il commence avec une séquence, “From Barcelona”, mais se termine sur le quotidien de la vie américaine. Le lecteur français appréciera particulièrement le poéme en prose qui donne son titre au volume et qui commence:”And Paris. The albino with his hair dyed black walking across the Boulevard Voltaire, and Black the grey-haired woman, slow and definite...” D’apparence assez hétéroclite, ce miroitement vise à reflèter les aspects changeants d’une expérience fortement ancrée dans le here and now, l’instant qu’il faut célébrer, la vie dont il s’agit de goûter tous les dons, tout de suite. Le lyrisme est soutenu, même dans quielques pièces qui sont de longues listes de vers brefs, même dans les blues parodiques qui feignent d’hésiter entre “le bordel et la Maison Blanche”.-Naomi Long Madgett. Pink Ladies in the Afternoon. New and enlarged edition. 1990. 76 p. $ 7.00; .Voici près de cinquante ans que l’actuelle directrice de Lotus Press publie de la poésie. Déjà en 1947 Bontemps et Hughes l’avaient inclue dans leur célèbre anthologie. Depuis, elle en est à son septième volume et presque autant de prix littéraires. Son souffle est vaste; la douceur de ses rythmes va de pair avec des observations judicieuses. Et un regard aérien qui se pose tranquillement sur les êtres et les choses n’en a pas moins de discernement que s’il les bousculait. Témoin cette ouverture: “Writing a poem is to try to catch a fluff of cloudwith open-fingered hands. Slim ghosts of truths, ethereal in twilight’s mist, glide and evade and dissipate into enormous air. Making a poem is trying to capture gold-winged butterflies with only a net of dreams.” “The Mother”, “Arrival” créent une atmosphère calme, reposante, rassurante mais la sérénité de Madgett, comme son écriture, est le résultat d’une réflexion soigneusement murie qui n’évite pas les questions . Ansi, dans “Two”, elle déclare: ”How little I know you / can hardly hide behind your enigmatic smile. / How deeply shallow is your love I can only guess.” - Monita Atungaye. Provisions5.00) Cette anthropologue née à Washington, productrice de spectacles et de choréographies, donne sous ce titre son premier recueil de poèmes. Les sujets sont parfois un retour imaginaire aux ancêtres, à l’Afrique des forêts vierges, un monde aux géographies perdues et vouées aux danses de fantômes. Mais son archéologie est celle des familles plus que des sites et ses desperados se collètent encore aujourd’hui avec la police. Le passé vit dans le présent. La diction n’est pas toujours au niveau de l’inspiration.

Jazz sur Livres. Montpellier: Maison du Livres et des Ecrivains.(2O, rue de la République 34000 Montpellier; directeur: Gilles Jouanard) 1991. 94 p.Elégamment présenté, cet ouvrage débute par un avant-propos de Philippe Fréchet qui esquisse un bref panorama des rapoprots entre jazz et littérature, avec miantes citations à l’appui. Il fournit, après un “parcours chronologique des ouvrages sur ce sujet, un répertoire des principales collections françaises et des revues et périodiques spécialisés publiés chez nous et consacrés au jazz Un index de la bibliographie (et même une “bibliographie de la bibliographie”) en font un guide fort utile aux chercheurs dans ce domaine. Il est conseillé aux bibliothèques universitaires.

The Literary Griot. vol.2, no.1. Ousseynou Traoré et ses collègues poursuivent leur intéressant travail. Ce numéro s’intitule Myth ,History and Social Vision in Black Literature “ Aux rapports du mythe et de l’idéologie ressortissent les articles consacrés à Season of Anomy et de Soyinka) et à Heremakhonon de Maryse Condé. Le “genre” dans la fiction de Richard Wright et d’Ernest Gaines et la vision sociale dans celle de Jacques Roumain sont examinés; Suivent un article sur l’oeuvre de Dadié et un autre sur le théâtre radical en Afrique du Sud La revue sollicite des articles en français ou en anglais: “particularly Afro-centric essays on the history, theory and

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criticism of the black expressive art.. .Analyses must be firmly grounded in some theory..” L’adresse est: Prof. O. Traoré, 110 Leonard Hall, Indiana University of Pennsylvania, Indiana, PA 15705.

Chester Himes. The Collected Stories. London: Allison & Busby, 1990. 425 p. £14.99.Ce gros volume rassemble pour la première fois la quasi totalité des nouvelles de Himes (à l’exception de deux ou trois vignettes de jeunesse) dont une dizaine restaient inédites en anglais après leur publication en français dans Un Manteau de rêve, et Il faut être nègre pour faire çàles éditions Lieu Commun. Le lecteur est frappé par la multiplicité et par la variété thématique des récits, bien que ceux-ci s’articulent surtout autour de la prison, de la discrimination et du conflit racial, de la délinquance et des rapports du couple On découvre des aspects fort inattendus du talent de Himes. On trouve des accents très faulknériens dans “The Snake”, un humour digne des tall tales dans “The Ghost of Rufus Jones”, une peinture de la sexualité à la limite de la pornographie dans “Friends”, et une de la religion qui confine à l’hystérie dans “The Revelation.” L’ordre des récits n’est pas chronologique mais une bibliographie permet de retrouver celui-ci afin de suivre, plus aisément et de manière plus apparente que dans les romans de Himes, les progrès indéniables et l’évolution de son écriture. D’abord imprégnée d’un romantisme un peu gauche, elle s’oriente vers un réalisme protestataire et satirique puis vers un expressionisme tout proche du surréalisme et du grotesque. Voilà un volume important autant que fascinant. A quand la parution du recueil de ses policiers (ou plutôt ses “romans domestiques”) que Himes envisageait de publier peu avant sa mort?

Philip D. Curtin. The Rise and Fall of the Plantation Complex; Essays in Atlantic History. Cambridge : Cambridge University Press, 1990. 222 p. $ 10.95.Préférant désormais ce terme (dans le sens où l’on parle de “complexe militaro-industriel”) à la notion de “South Atlantic system”parce que moins chargé idéologiquement, l’auteur, à qui l’on doit des études capitales sur l’esclavage et la traite, situe ici l’esclavage pratiqué dans les plantations américaines dans le contexte d’une pratique économique plus vaste, puisqu’elle commence au Moyen âge dans le bassin Méditerranéen et se termine --si l’on ne tient pas compte du péonage et des sharecroppers dans le Sud profond-- au seuil du vingtième siècle à Cuba. Ces plantations où les esclaves importés d’Afrique, mais provenant aussi des sociétés amérindiennes et de l’Asie, font pousser des produits tropicaux destinés à l’Europe occidentale, à commencer par le sucre, deviennent davantage qu’un ordre économique; elles jouent dans l’histoire mondiale un rôle important que cet ouvrage s’applique à restituer. Il ne repose pas sur des recherches récentes à partir de nouvelles sources, mais offre une série de synthèses. Elles s’appuient sur la connaissance profonde que Curtin a de la question mais aussi sur des ouvrages clés (indiqués à la fin des divers chapitres) comme l’admirable étude de Sidney Mintz sur la culture sucrière et l’esclavage. Le recueil permet donc de combler rapidement les lacunes que l’ historien d’une période ou d’une zone particulière ne peut éviter. Plus qu’une approche comparatiste, il offre un panorama des modulations d’une pratique.. A l’inverse d’ouvrages comme Capitalism and Slavery , d’ Eric Williams, Curtin conclut que le “complexe de la plantation” ne fut pas une cause directe de la révolution industrielle et moins encore son unique cause: l’industrialisation s’enracine dans des changements technologiques survenus en Europe même. Mais il y voit une composante majeure de l’économie occidentale, surtout au dix-huitième siècle. Il conclut que les capitaux auraient donné des profits comparables s’ils avaient été placés dans d’autres entreprises. Il déplore que la réduction des populations en esclavage ait causé tant de morts qu’un développement plus lent aurait épargnées: un régime de travail forcé comme celui du Brésil ou des Caraïbes ne permit pas de bénéficier.de l’immunité aux maladies tropicales, acquise à partir de la seconde génération.

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Curtin fait une bonne place aux Antilles françaises, au rôle capital de la révolution haïtienne, aux oeuvres d’historiens français comme Jean Debien.. On n’en regrette que davantage maintes erreurs de français (pp. 85, 131, 162-163, 169) qui, avec quelques coquilles, déparent un peu cet ouvrage qui doit faire autorité comme synthèse sur la question, et dont le style est heureux, précis et abordable..

Nathan Huggins. Black Odyssey. The African American Ordeal in Slavery. New York: Vintage Books edition. 1990. 254 p.Cette réédition de l'excellent ouvrage d'un historien noir, dont les téléspectateurs français n'ont pas oublié la participation aux "Dossiers de l'Ecran" consacrés à Racines d'Alex Haley en 1978, comporte une longue introduction d'une soixantaine de pages que le professeur Huggins termina en l'automne 1989, peut avant d'être emporté par la maladie. Cet essai est d'une importance majeure concernant l'historiographie de l'esclavage dans la nation américaine. Son titre, "The Deforming Mirror of Truth," ne reflète qu'imparfaitement le contenu de l'essai: on y trouve des analyses brillantes de la production récente sur la question et un avertissement pressant lancé à ses confrères pour un révisionnisme éclairé de la version officielle ("master narrative") de l'histoire américaine.

AUSTRALIE ET PACIFIQUE SUD

Lee Cataldi. The Women Who Live on the Ground. Penguin Australia, 1990. 54 p. $ 9.99. Un recueil de poèmes d'une femme qui économise les mots pour parler avec émotion et pertinence des activités des femmes Warlpiri, avec lesquelles elle travaille, en les contrastant souvent avec celles des blanches, groupe auquel elle appartient.

Timoshenko Aslanides. Australian Things. Penguin Australia, 1990. 54 p. $ 9.99.48 poèmes d'une page, quatre pages de notes et un "Index of people, other living things and places." La parodie n'est peut-être pas le propre de cet Australien pourtant garanti d'origine (il est né à Sydney , d'un père grec , grand admirateur du maréchal russe) mais il tire des effets fort originaux de son dialogue avec un classique japonais du dixième siècle, Le livre de chevet de Sei Shonagon. Des versets/sonnets(?) à perdre haleine pour célébrer la vie. Une inspiration remarquable.

Serge Dunis. Ethnologie d’Hawai’i. Presses universitaires Créoles/ L’Harmatttan. 1990, 370p.Après avoir publié un gros ouvrage sur l’ethnologie de la Nouvelle-Zélande et les mythes maoris, l’auteur a effectué une année de recherches sur la terrain et passé plusieurs années à mettre en forme cette étude. Il retient une approche méthodologiquement comparable à la première, se penchant sur la société polynésienne d’Hawai.afin d’élucider le mythe fondateur de l’idéologie religieuse et sociale de ce nouveau milieu. Selon le mythe maori, les pouvoirs de reproduction du monde remontaient à l’inceste primordial: Tane s’était rapproché de la terre-mère et du ciel-père pour s’emparer de leur fécondité. En conséquence, la prohibition de l’inceste veillait sur ce monopole héréditaire dans une société patriarcale. A Hawai’i, l’inceste n’était pas unique, ni un point de départ nécessaire et suffisant. L‘inceste à l’égyptienne était “répété à volonté par les souverains fermant leur lignée pour régénérer l’Histoire. D’où la divinisation des humains et l’égalité sexuelle de haut parage. En reconnaissant presque la parité du roi et de la reine, les Hawaiens avaient triomphé d e l'idéologie.” (p.4) De façon plus poétique, dans une culture orale déjà affranchie des dieux, une certaine évolution vers l’égalité sexuelle entre “homme de la petite eau” et” Femme de la grand eau” se trouve déjà inscrite, selon la littérature locale..L’analyse se prolonge aux temps des explorations et des conquérants européens et Dunis montre que, ayant

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su anticiper, les indigènes confièrent à leurs propres historiens la sauvegarde de cette culture orale. L’ouvrage s’articule en cinq grandes parties: une introduction à la géographie de l’archipel volcanique souligne l’originalité des techniques de navigation sans instruments. Un exposé des techniques de production passe en revue les cultures et la pêche (dont une importante aquaculture), les procédés de construction des embarcations et des demeures. L’étude de la hiérarchie sociale, depuis le souverains et un clergé qui officie dans des temples jusqu’aux simples habitants, fournit d’autres clés pour décrypter l’imaginaire hawaien. Là, l’auteur étudie une production littéraire fort intéressante (et encore inédite), puisqu’il s’agit des seize chants de la version intégrale de l’Hymne à la Création. Cette cosmogonie versifiée permet de suivre une conception de toutes les formes de la vie à laquelle correspond à une certaine théorie de l’évolution. Au début se trouvent les dieux auxquels trois chapitres sont consacrés. La conception du couple implique nécessairement la reproduction et la création. Là se situe le coeur du problème philosophico-social: d’une part, la sexualité peut être considérée come hiérarchique, sacerdotale et d’essence divine. De l’autre, si elle s’inscrit dans le couple humain, elle est partagée et Dunis souscrit à une conception d’une évolution progressive de la société hawaienne vers l’égalité des sexes qui subvertit les données mythiques initiales.

INDE

Not Far from the River. Poems from the Gatha Saptasathi , translated by David Ray. 1990. Copper Canyon Press. (PO Box 271, Port Townsend, WA 98368). 84 p. $ 20.The girl's such a novice at lovethat she goes around saying true lovers would die if they partedAnd she seems sincere.David Ray découvrit ces quatrains par hasard dans une bibliothèque, en Inde, accepta mollement de les lire à cause d'une version maladroite en anglais, s'enthousiasme pour ces vers porteurs d'une sagesse villageoise au point de leur redonner vie à travers des équivalents occidentaux et actuels, quand ce fut nécessaire. Il nous explique ce cheminement dans une passionnante introduction. . Les poèmes eux-même sont fort beaux, qu'on les lise en séquence ou les déguste individuellement. Ils ne sont "indiens" que par brefs moments, tel le dernier: Our prakrit poems end there, compiled by King Hala. Who could refuse to be movedby their charm,or wish sincerelywe had held our tongues, speaking of love?Arrivé au 356e quatrain, personne ne souhaiterait pareille chose.

Bruce KIng.Three Indian Poets. Nissim Ezekiel; A. K. Ramanujan; Dom Moraes. Madras: Oxford university Press, 1991. 147p. Ces trois poètes post-coloniaux dontl’oeuvre est de niveau international, peuvent être considérés comme les fondateurs de la poésie indienne contemporaine en anglais. Ayant commencé à écrire aux années cinquante où la poésie était davantage l’affaire d’une élite, ils ont introduit des formes plus populaires, proches de l’oralité, avec une certaine déconstruction. La carrière d’Ezekiel, ce juif non conformiste de Bombay, est assez bien connue, avec ses cinq recueils et ses expériences avec le LSD Dom Moraes, influencé par le catholicisme et ses séjours britanniques, peut faire oublier qu’il est Indien. Ramanujan a tout du brahmane américanisé capable de réconcilier la tradition et la modernité. Sa poésie est plus difficile que celle de Moraes, peut être parce qu’il est trilingue mais ik écrit dans le droit fil de l’esthétique et de la poétique indiennes.Ramunjan, selon King, lance un défi encore plus grand à cause de son recours à une intertextualité allusive, son refus des systèmes et son intérêt pour la modernité. King replace ces trois tempéraments et ces trois visions du monde dans leur contexte, il les considère en parallèle, les rapproche et les met en contraste dans ce qu’il appelle modestment une “introduction”. Trois ensembles de deux chapitres chacun apportent une connaissance poussée de la grande période

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de productivité de chacun d’entre eux, puis de son devenir aujourdhui. Ce volume, bref mais dense, représente un passage obligé pour qui s’intéresse à la poésie indienne actuelle.

LITTÉRATURE POST-COLONIALE

Sarah Harasym, ed. Gayatri Chakravorty Spivak. The Post-colonial Critic; Interviews, Strategies, Dialogues,. London: Routledge, 1990. 168 p. Spivak a beau être l’une des théricennes de la littérature les plus lues, citées (voire pillées) aujourd’hui aux Etats-Unis, son oeuvre importante qui remet en question , en les utilisant comme point de départ,les approches marxiste, déconstructionniste, féministe, psychanalytique n’a pas encore fait l’objet d’une étude systématique. Harasym ne s’y emploie pas, elle non plus, qui se contente de réunir une douzaine d’entretiens donnés à travers le monde de 1984 à 1988. Ces dialogues ne sont jamais “neutres”, et portent sur des points aussi controversés que les problèmes de a représentation de soi et de l’autre, la politisation de la déconstruction, les rapports entre le post-colonialisme et la politique multi-culturaliste, entre l’acte de parole et la théorie critique, entre les statégies politiques et la pédagogie. Spivak se veut d’abord “critique post-coloniale” (pour ne pas dire tiers-mondiste) d’où le titre. Sous de fromes diverses, ces entretiens reviennet à ces questions centrales. Le plus prégnant est peut-être “ The Problem of cultural Self-Representation”, mais je songe aussi à “The New Historicism: the Political Commitment and the Postmodern Critic.” Et “Practical Politics and the Open End,” contient de bien intéressantes considérations sur les perspectives féministes et Derrida, que son titre ne laissait pas espérer. Les introductions et notes soigneuses de Hasym permettent de suivre chronologiquement la propre évolution de Spivak, ce qui facilite une lecture pas toujours évidente.

AUTRES OUVRAGES REÇUS

(Cette rubrique signale des ouvrages ne portant pas exclusivement sur notre domaine d’études strictement défini)

Kathleen M. Ashley, ed. Victor Turner and the Construction of Cultural Criticism. Between Literature and Anthropology. Bloomington:: Indiana University Press, 199O. 224 p. pap. $ 19.95 ( commandes hors US à majorer de 20%)Qu’elle en soit consciemte ou pas, la critique littéraire actuelle, sauf la plus formaliste, doit quelque chose à Victor Turner. Ces douze essais présentent une analyse de ses concepts majeurs dans une perspective interdisciplinaire, privilégiant l’application de l’anthropologie culturelle à la littérature. Action symbolique, “carnavalsque”, “performance” culturelle, rapports entre oeuvre individuelle et système social, rituel, “liminalité”, réflexivité sont autant de points ou concepts turneriens en passe de devenir monnaie courante. Bien que les textes analysés appartiennent plutôt au passé, cette approche est éminement utile à l’étude de slittératures “minoritaires” et post-coloniales. Une bibliogeaphie et une évaluation des racines littéraires de l’anthropologie turnerienne sont autant d’invitations à poursuivre.

Poètes de New York: Mosaïque Textes établis par Hughes Labrusse et Jean Migrenne, traduction de Jean Migrenne. Edition bilingue.Editions Amiot, Lenganey (30 rue de la Cachette, Cairon 14810 Thaon), 1991. 173 p.Il faut féliciter le Fonds d’aide à la création littéraire de Basse-Normandie d’avoir eu la clarivoyance de suventionner cet ouvrage. Non seulement,c’est le résultat d’une collaboration étroite entre auteurs et maîtres d’oeuvre, comme l’alerte préface de Labrusse qui situe ces dix-neuf poètes nous l’apprend, mais les traductions de Migrenne sont d’une sureté, d’une précision qui rendent aux poèmes, aussi divers soient-ils, leur éclat premier et leur voix individuelle. Si la

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traduction de la poésie contemporaine est éminement sujette au vieillissement, le choix des oeuvres retenues, souvent inédites en anglais aussi bien qu’en traduction, comportait des risques. Ils ont été maîtrisés: on y retrouve à la fois le pouls de “la capitale”, les caractéristiques souvent déconcertantes de la :mégapopole, mais surtout --ce qui donne au recueil toute son actualité-- les principaux courants des cultures ethniques, ou minoritaires en même temps que les sensibilités de chacun ou de chacune. Les Afro-américains sont bien présents depuis “Toutes ces plumes” de Jayne Cortez célébrant la grande Joséphine (Baker, bien sur) à “Magie noire” de Sonia Sanchez,; et aussi les Hispaniques avec ou les Juifs avec David Shapiro, mais il serait vain de chercher un projet de “représentation minoritaire.” Dans cette polyphonie, New York reste de même un trait d’union peu contraignant et Denis Cooper évoque “La cathédrale de Winchester” et Melvin Dixon le Sénégal dans “Le dilemme de l’alchimiste”, aussi bien que Jewelle Gomez “Riverside Park” ou Sharon Olds le “Solstice d(été à New York”. DE Marilyn Hacker, que les Français connaissetn davantage, la “Rune de la Finlandaise, qui sonne comme une litanie de Péguy, nelaisse pas de suprendre, juxtaposée à deux, très sensuels, très érotique poèmes d’amour. Et ‘Bilingue”, de Marie Ponsot, est tout un progamme. Les étudiants d’université ne perdraient rien, bien au contraire, si nos collègues s’avisaient de faire de ce recueil un livre de classe, car la traduction peut servir de modèle.

Marie-Christine Lemardeley-Cunci. Adrienne Rich. Cartographies du silence. Presses Universitaires de Lyon. 1990. 202 p.Cette belle étude de la poétesse militante, connue surtout pour sa participation aux mouvements pour les droits civiques, contre la guerre au Vietnam et pour l’égalité des sexes, pourrait se résumer, s’il le fallait absolument, par le titre de son chapitre central “Ni madonnes, ni méduses”. L’approche de critique textuelle qui caractérise cet ouvrage s’articule fortement sur es thèmes et n’oublie jamais le contexte L’oeuvre de Rich n’a bénéficié jusqu’à ce jour que de trois volumes (les études de Jane Cooper, Claire Keyes et Craig Werner). Cartographie du silenceseulement le premier ouvrage qui lui est consacré en français, mais l’un des “quatre grands”.

Les Editions Hatier, dont nous avons souvent recensé des ouvrages de la collection Monde noir poursuivent leur politique éditoriale d’ouverture aux littératures ci-devant “marginales”. Dans le domaine anglophone, la série LIRE EN V.O. , une nouvelle collection dirigée par Michel Viel ne limite pas, heureusement la littérature en anglais à la littérature britannique. Bien au contraire. Déjà quatre recueils de nouvelles annotées ont été publiés: Jewish American Short Stories(Septembre 1990), avec une introduction de Marek Halter; préacé par Sim Copans, Paris inclut, concernant le domaine quii nous intéresse, le bel essai plein d’humour et d’amertume, de James Baldwin,” Equal in Paris, qui conte ses tribulations et ses quelques jours de préventive à Fresnes, pour Noël1949, à cause d’un drap de lit emporté par un ami d’un hôtel de la rue du Bac.. Dans They Chose English, consacré aux écrivains non anglophones à l’origine, Catherine Rihoit fait une large place aux écrivains du Commonweath. Le recueil juxtapose, entre autres,”A Horse and Two Goats”, de R.K. Narayan, “Suagr Baby” de Chinua Achebe et “ The Coffee-Cart Girl” d’Ezekiel Mphahlele, “Minutes of glory” d eNgugi Wa ‘Thiongo et “A Devoted Son“ d’Anita Desai. Enfin, Animal Stories contient “The Tiger’s Claw “ de R.K. Narayan et “Rats. Sleep it off Lady” de Jean Rhys. A paraître prochainement: “Tales of the British EmpireAmerican Short Stories.. Chaque volume , présenté avec autant d’élégance et de soin que de compétence linguistique, coûte près de 50 F. .

Roger Asselineau. Poètes anglais de la Grande Guerre. Barre & Dayez, editeurs, 120 avenue Daumesnil, 75012 Paris, 1991. 76 p.En son temps, Yeats avait exclu les poètes de la Grande guerre de l’ Oxford Book of Modern Verse. Il jugeait que “la souffrance passive n’est pas un thème poétique. Argument spécieux

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auquel ce choix présenté en édition bilingue apporte un démenti. .Ces poèmes sont traduits avec un allant qui, en toute liberté, restitue des textes trop oubliés dans des traductions parfois plus convaincantes que les originaux.

Alan. M. Klein. Sugarball. The American Game, the Dominican Dream. Yale University Press (23 Pond St, London) 1991,179 p. £11.95.Pour les amateurs de sport, de culture populaire ou d’ethnographie, cette étude détaillée du baseball considéré non seulement comme un jeu mais comme une obsession pour les Dominicains, contient plus d’un enseignement. L’auteur analyse en effet avec brio les diverses domaines dans lequel vient s’incarner le rapport d’inégalité culturelle; il montre comment ce sport est devenu une sorte de creuset, ou d’arène des relations ambiguës entre la Dominicaine et les Etats-Unis. Le “beisbal” suscite en effet dans l’ile un sentiment de fierté faovrisant l’identité nationale dans la compétition sportive avec le géant américain mais il sert tout autant de truchement à une acceptation du modèle et de la manière de vivre des Etats-Unis. Comme démonstration du fonctionnement de la domination culturelle dans ses rapports avec les migrations, le sous-développement et les média, l’ouvrage n’a pas son pareil.

Alice A. Jardine. Gynésis. Configurations de la femme et de la modernité. Paris: PUF/ Perspectives Critiques, 1991. 322p. 145 F.Parue voici déjà six ans, cette étude est déjà devenue aux Etats-Unis une sorte de classique du genre. Elle jette les base d’une critique féministe, posant des questions qui “relèvent d’un souci des femmes en tant que sujets parlants et écrivants, d’une curioisté quant à leur relation au langage, et du désir de comprendre comment fonctionne la différence sexuelle à un niveau linguistique dans un texte littéraire.” (p. 9) L’exploration de Jardine comporte d’abord un examen, parfois un peu ardu,des rapports entre le discours théorique et le discours fictif, d’une part, et, de l’autre, la constitution de champs idéologiques partculiers. Dans un second temps, elle tente de cerner la spécificité des textes écrits par les hommes et les femmes avec d’autant plus de force persuasive qu’elle se limite, prudemment, à la littérature de l’Occident.. Enfin, elle recense et démonte avec acuité les différences qui distinguent les pratiques françaises des pratiques américaines. Tout ceci donne à l’ouvrage une valeur qui vient s’ajouter à son propos, d’ailleurs parfaitement réalisé: en effet, le chapitre sur “les crises de légitimation” sera d’une grande utilité à l’étudiant des littératures dites minoritaires ou post-coloniales; et celui consacré à “la faute des pronoms” pose des questions plus générales sur la représentation du Même et de l’Autre. A regretter: l’absence d’une table des matières.

André Vuillemin. Informatique et Littérature. (1950-1990) Paris-Genève; Champion-Slatkine, 1991. 308 p. L’auteur est responsable depuis dix ans de la cellule informatique au Centre de recherche en littérature comparée de Paris IV. A ce titre, il s’intéresse à ce que la science informatique apporte à la littérature. Si l’introduction évoque avec lyrisme de surprenantes réalisations de la “littérature potentielle” et de l’écriture automatique par ordinateur, l’essentiel de l’ouvrage est plus technique. Il décrit les instruments - équipements, langages et logiciels; le traitement des caractères, chaines et textes; enfin la numérisation, la reconstitution et l’identification de l’écriture. La seconde partie explore l’établissement d’un index, la reconstitution des concordances et l’analyse des textes selon une approche linguistique..La méthode statistique et ses repésentations graphiques précèdent les démarches documentaires qui vont les procédures d’indexation à la construction d’un thesaurus. Les méthodes de construction, simulation et création apparaissent comme les plus attrayantes. En quatrième partie, une analyse passionante de la notion de création littéraire, avec ses illusions concernant l’importance de l’auteur. Auparavant, suit une présentation des domaines d’application de l’infromatique: la critique des

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textes (restitution, simulation, attribution), la traduction, les banques de textes, l’étude et la mesure de ceux-ci. Une bibliographie détaillée et un index utile pour historien de cette nouvelle “science littéraire” complètent l’ouvrage. Quelques-uns des vingt “documents” servant d’illustrations valent leur pesant d’algorythme. Ainsi le sonnet “La beauté revisitée”, composé sur Amstrad PCW 8258 avec le logiciel OVID à partir d’un fichier de syntagmes relevés dans lesdu Mal et qui se termine par:Je tends pour apaiser ces paillasses charmantsDe purs miroirs qui font tout chose actuelle. Ce sont mes petits yeux aux clartés éternelles.”Vuillemin nous initie habilement à un monde nouveau que la précision de son propos et de multiples exemples rendent moins déconcertant.

Michel Rezé et Ralph Bowen. Introduction à la vie américaine. Paris: Masson. 1990. 212 p.,Cet ouvrage destiné surtout aux étudiants de lere année de ler cycle fait suite à celui que les

auteurs avaient consacré aux concepts clés de la vie américaine. A noter que la “diversité ethnique” vient ici en second lieu, après un panorama des diverses régions. 12 pages sont consacrées au pluralisme ethnique et racial sous le titre "The WASPs and the Other .

Jean-Pierre Lassale. La Démocratie américaine. Anatomie d’un marché politiqueColin, 1991.374 p. Le titre se justifie par l’examen de la technologie et de la communication considérées comme les principales clés du pouvoir politique. Qui s’intéresse surtout à l’ethnicité tirera profit des analyses de la spécificité de la culture politique américaine qui portent sur l’immigration, le “melting pot”, les segmentations ethniques et sociales, les minorités, ou encore les chapitres intitulés “L’histoire et les mythes” et “Une certaine idée de la démocratie.”. Mais il risque d’en apprendre davantage en parcourant ceux qui traitent du pluralisme des acteurs, et des structures du pouvoir, où le Président et le Congrès apparaissent comme des associés rivaux. A noter le rôle de la cour Suprème dans les choix de société, concernant la discrimination raciale. Un ouvrage plutôt optimiste, bourré de faits et d’idées qui rendra de grands services.

André Kaspi, Jean-Claude Bertrand, Jean Heffer. La Civilisation américaine. Paris: PUF , 1190. 424 p. (Le Monde anglophone, collection dirigée par Paul Bacquet). Pour ne pas trouver, peut-être injustement, trop éclectique ce qui est ici défini comme les aspects saillants de la civilisation américaine, il faut lire cet ouvrage en détail, en tenant compte de l’introduction: les auteurs déclarent qu’ils risquent de choquer,les enseignants de civilisation (qui se sont baptisés “civilisationnistes”) issus des disciplines littéraires à qui ils reprochent de préfèrer des territoires reconnus au lieu de pénêtrer dans les jungles et aussi de toucher à tout dans la confusion. Ils définissent la civilisation comme ce qui n’est “ni la littérature, ni l’histoire “ (p. 13) et se contentent de baliser la période contemporaine, retenant ce qui leur semble le plus important pour l’explorer en détail. 22 chapitres, qui vont des origines ethniques de la nation à la place des Etats-Unis dans le monde, passent au crible divers aspects de l’Amérique actuelle. Il est intéressant, par exemple, de voir que l’immigration et les minorités retiennent d’abord leur attention mais que les groupes ethniques sont traités de façon sans rapport avec leur poids numérique. L’index ou les titres de chapitres peuvent être trompeurs: “Afro-Américains” ou “noirs” n’ apparaissent pas dans l’index, et pourtant 13 pages leur sont consacrées sous le titre “le problème noir”; une trentaine de pages contiennent des références éparses aux “Juifs”, onze aux “Indiens” mais seulement huit aux “Latino- Américains.” Ce projet fort sélectif permet, en revanche, de s’appesantir sur certains aspects de l’existence aux Etats-Unis comme la famille, les loisirs et la culture, les médias, les élections. Est-ce au détriment du monde du travail? Il ne le semble pas, puisque celui-ci se trouve abordé à propos des syndicats, de la structure du pouvoir et de la notion de classe par exemple. A tout prendre, ce découpage assez traditionnel ne devrait

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nullement choquer. Le regroupement des thèmes n’est pas exempt de biais idéologique, mais celui-ci se veut le reflet de la société américaine: ainsi, si l’on s’étonne de trouver l’homosexualité dans le chapitre intitulé “Déviances “, c’est que l’opinion publique d’outre-atlantique le considère comme une tel, après la criminalité et la drogue. Pour rendre justice à cet ouvrage, il est besoin d’une lecture attentive. L’étudiant aura également tout à gagner à suivre les riches indications bibliographiques. M.F.

L’équipe de recherche du CETANLA

Composition

-Enseignants-chercheurs:

-- Université Paris III:Azuelos MartineBoffard, Jean ClaudeBourget, Jean-LoupLacroix, Jean-Michel Larrière Claire Poli BernardPoujol Bernard Stewart DanièleWright, Grant

--Autres universités:Alvarez, Jacques Barbiche, Jean-Paul Bardolph, JacquelineBen Susan, Sarah Berben, Jacqueline Bonora, AlainBullier, Antoine Charras, Françoise Clermont, GuyCoussy, Denise Denain, Pierre Durix,Jean-PierreFabre, Geneviève Grangé, Jacques 1939 Julien, ClaudeLaigle, Geneviève Leclaire, Jacques Lurdos, MichèleMane, Robert Maximin, Colette Nedeljkovic MaryvonneOost, Victor Paquet, Anne-Marie Patin, ClaireSaint-André, Eliane Sévry, Jean Solard, AlainTarrieu, Yves Vauthier, Simone Vautor, Véronique.Ventura, Héliane

(Les noms en gras,sotn ceux des directeurs de recherches dans notre formation de DEA)

-Chercheurs post-doctoraux: Clary, Françoise Salamand, Françoise Paolantonacci, Michèle

-Membres étrangers:

Collaborateurs scientifiquesBinder, Wolfgang Universität ErlangenFerris, William University of MississippiKom, Ambroise Université du Cameroun 1946Logsdon, joseph University of New OrleansMaes-Jelinek, Hena Université de LiègeOstendorf, Berndt Universität Munich

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Rubeo, Ugo Universita de RomaSacré, Robert Université de LiègeSalzman, Jack Columbia UniversitySchroeder, Aribert Universität DüsseldorfSkinner, Robert Xavier UniversitySy, Mariémme Université de DakarZabus, Chantal Université de Liège

Chercheurs associés en 1990-91: Leininger, TheresaSmithsonian InstitutionSmith, Michelle Queens College, New York en 1991-92Bailey, Anne Univ. of PennsylvaniaDick, Bruce Appalachian State UniversityJules-Rosette, Benetta University of California, San Diego

Principales publications depuis 1987 des membres de l’équipe ayant répondu à notre questionnaire à cette date

Barbiche, Jean-PaulLes Antilles Britanniques. Paris: L’Harmattan, 1989. A paraître:“Islam in Trinidad and Tobago”, in Plural SocietiesEn cours:traduction de The Political Meaning of Christianity, by Glenn Tinderun article sur les Iles Salomon

Ben Susan, Sarah“The Supreme Court and Affirmative Action, 1789-1989.” America, no.6 (January 1990), 110-117.

Binder, Wolfgang“Learning how to live in London: James Berry” (interview)”, Commonwealth,10:2 (Spring 1988), 28-33.“A MELUS Interview: Adrienne Kennedy” , MELUS 12:3 (Fall 1985, publ. summer 1988 ), 99-108. “Autorenportaits: Laura Goodison and Rosario Ferré”. Literaturnarrichten 19 (Sept. 1988), 14-18. “Awake, ye daughters of Afrika, Awake, Arise...! The Functions of Work and Leisure in Female Slave Narratives.” in Setge Ricard, ed. Les Etats-Unis, images du trvail et des loisirs. d’Aix en Provence, 1989), 127-144.“Afterword” in Rita Dove, Die gläserne Stirn der Gegenwart; Gedichte (Elsingen, Heiderhoff Verlag, 1989), 151-161. “Aus der Karibik nach New York, Toronto und Montreal: Literarische Äusserungen karibischer (E-)Migration seit den 1950er Jahren” In H. Breining, Hg. Interamerikanistik: Kultur- Migration- Transfer (Frankfurt: Vervuert, 1990), 177-213.“Karibisches Selbstverständnis in Derek Walcott’s Lyrik”, in Erlanger Anglistik und Amerikanistik in Vergangenheit und Gegenwart. Festschrif zur Hundertjährigen Bestehen eines InstitutsUniversitätsbund, 1989), 67-80.“David Dabydeen interviewed by Wolfgang Binder.” Journal of Commonwealth Literature

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(Sept. 1989), 67-80. “Poesie aus Jamaica; Verlangsportrait Sandberry Press.” in Literaturnachrichten, 27 (Oct. 1990), 15-17. “David Dabydeen, ed. A Handbook for Teaching Caribbean Literature” Matatu 7 (1990), 152-154“Zwei ungleiche Brüder: John Edgar Widemans Lektionen über schwarzes Gettoleben”,.Zeitung, Oct. 15, 1988, p 2Review of) Zee Edgall’s Beka and Jamaica Kincaid’s Annie John in Buchmagazin (Spring 1990), 52-53..Review of Wilson Harris Der Palast der Pfauen. In Nürnberger Zeitung, Dec. 3, 1988, p 4.“Lyrik der Sonne, Lyrik des Blutes” (on Caribbean poetry) Nürnberger Zeitung, Sept. 24, 1988, pp. 1-2.“Thomas und Beulkah, Schwartzer Alltag im Rita Doves Erzählgedichten”, Nürnberger Zeitung, Feb. 1, 1989, p 2.“Das Exil ist seine Bleibe: René Depestre und sein Roman”. Nürnberger Zeitung, Juli 15, 1989, p 1.-2.“Hahnenkampf, Voodoo und Poesie “(on French Caribbean literature), Nürnberger Zeitung,1989, p 1.“Unangenehme Wahrheiten; Jamaica Kincaid’s tief pessimistische Bewertung des menschlichen Schicksals”.Nürnberger Zeitung, Nov. 24, 1990, p.3. In the press:“The Middle Passage in Caribbean and African American Literature”, in W. Binder, ed. the Americas (Würzburg; Königshausen & Neuman, 1991),Organizing three international conferences and publications of their acta

Bourget, Jean-Loup Lubitsch ou la satire romanesque.(avec Etienne Bourget), Paris: Stock, 1987. Ed. poche, Flammarion, 1990.John Ford. Marseille: Rivages, 1990.Participation à des ouvrages collectifs:Stanley Kubrick. Positif/Rivages, 1987John Huston. Positif/Rivages, 1988Dictionnaire du cinéma américain. Paris: Larousse, 1990.Dictionnaire des films. Paris: Larousse, 1990

“Rèverie sur les sources scandinaves de Sirk”, Positif, 319 (Sept. 1987), 34-37“A propos du cycle ‘Hollywood et l’enfance’,”Positif, 326 (Avril 1988), 29-32.“Du Mouchard à Fort Apache.: constance de l’expresionnisme fordien.” Positif, 331 (Sept. 1988), 45-49.“L’or et l’amour (westerns et mélodrames).”.Positif, 344 (Oct. 1989), 33-36.“John Ford: post-scriptum”. Positif, 353 (JUillet 1990), 7-9.“Douglas Sirk.” La Revue du Cinéma, 425 (Mars 1987), 11-14“La théologie mêlée de Willa Cather: Death comes to the Archbishop”? Caliban, 24 (1987), 97-107“Cinéma et réalismes: Etats-Unis, 1929-1950.” Les Cahiers du 7e Art, 5 (le trim. 1988)“Le tombeau de Henry Adams”, Etudes Anglaises, (l: 1989) 27-38)-une trentaine de comptes-rendusEn cours: Le film historique. GallimardHistoire de la culture américaine , PUF (en collab. avec D. Royot et J.-P. Martin)Introduction à la poésie américaine. Armand Colin/Longman (en collab. avec J. Ollier)

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Bullier, Antoine Partition et Répartition en Afrique du sud; histoire d’une stratégie ethnique (1880-1980)Didier, 1988. 540 p.“Three cases of Shanty -towns on Réunion Island”,Indian Ocean Review, 2 (June 1989), 8-11“ De l’ascendance à l’apparence, ou l’impossible représentation des origines dans la législation sud-africaine”. Cahiers CLAH-CIRAOI, 4 (1987), 241-296..“The Crown Prosecution Service: émergence d’un parquet en Angleterre”, “The Criminal justice Act of 1988”. Revue de science criminelle et de droit légal comparé, 3 (Juillet 1989), 610-613.“L’organisation des poursuites pénales en Irlande du Nord.” Revue de science criminelle et de droit légal comparé, 4 (Sept. 1989), 671-681. .“Pouvoir culturel et politique d’apartheid”. L’Afrique et l’Asie modernes, 160 (Printemps 1989), 87-120“L’Ourdou, langue religieuse ou politique du sous-continent indien”, L’Afrique et l’Asie modernes, 161 (été 1989), 109-115“L’unification des langues bantu”, Commonwealth, SP 2 (1990), 50-52.“Les Treasury Counsels”, Revue de science criminelle et de droit légal comparé, 3 (Sept. 1990), 538-554.Cours polycopié sur la question d’agrégation “L’Afrique du sud de 1931 à 1990”. 110 p.

A paraître:“Singularité linguistique du phénomène afrkaans”, Etudes anglaises, 1991En cours: ouvrages sur le système juridique en Inde, sur la police anti-émeutes au Royaume-Uni, sur la situation linguistique judiciaire en Colombie britannique.

Charras, FrançoiseN. Hawthorne, La fille de Rappacini et autres contes fantastiques. Livre de Poche, 1989 (introduction)Charles Brockden Brown. Wieland ou la transformation. Corti, 1990. (introduction)“Alice Doone’s Appeal, ou la conte gothique à l’épreuve de l’ironie romantique.” americains, 1 (Mars 1991).“Rites et célébrations dans deux oeuvres de Paule Marshall: “To Dah Duh, in Memoria:m” et “Praisesong for the Widow.”, in Geneviève Fabre, ed. Fêtes et Célébrations Ethniques aux Etats-Unis (sous presse)En prépration; article sur Toni Morrison pour Profils américains, no. 2.

Clermont, GuyDoctorat: La Communauté noire américaine et la politique étrangère des Etats-Unis de 1069 à 1979. Université de Paris III, 1988.Comptes-rendus dans Politique Africaine, no. 12.Collaboration au Dictionnaire biographique des émigrés politiques et des militants ouvriers socialistes français aux Etats-Unis (en cours)

Coussy, DeniseLes littératures anglophones depuis 1945. Paris: Fernand Nathan, 1988. 326 p. Direction de l’ouvrage et parties consacrées au Commonwealth et au théatre britannique.

Fabre, Geneviève.Ouvrages et participation à des ouvrages:"Love's Labour Lost, Luttes ouvrières et aventures théâtrales aux Etats-Unis: 1911-1939", in

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L'Ouvrier au Théâtre, Louvain; Cahiers du Théatre, l987. pp.152-84."L'immigrant: salut ou fléau pour l'Amérique?" in L'immigration européenne aux Etats-Unis, 1880-1910, ed J. Cazemajou; Presses Universitaires de Bordeaux, 1986 . "Song of Solomon by Toni Morrison", in Critical Essays on Toni Morrison, ed. Nellie McKay, Boston; G.K.Hall, 1988, pp. 105-114.Les Littératures de langue anglaise depuis 1945. Paris, Fernand Nathan, 1988, Section "Théatre américain contemporain", pp. 201-33.European Perspectives on Hispanic Literature of the United States, Houston, Texas, Arte Publico Press, l988. Direction de l'ouvrage,"Introduction: Blueprints in the Development of a New Poetics", pp.5-21."James Agee" in Encyclopedia of Southern Culture (ed. Wilson, Charles, and William Ferris University of North Carolina Press, 1989), p.874."Towards a Poetics of Afro-American Autobiography", in Baker, Houston, and Patricia Redmond, eds.. Afro-American Literary Study in the 199Os. (Chicago: University of Chicago Press, 1989), 97-105. ."L'autre révolution américaine; les acteurs oubliés de la Guerre d'Indépendance" in la révolution américaine, ed B. Vincent et Elise Marienstras (Presses Universitaires de Nancy, 1990), 55-99."Le théâtre américain " In L'Etat des Etats-Unis, ed. Annie Lennkh et M. F. Toinet (Paris: La Découverte, 199à)196-198

Articles:"La diaspora acadienne", L'Histoire, 108 (Février 1988),98-106."Street Performance by Afro-Americans in New Orleans :Parades and the Mardi Gras Indians", Cycnos, numéro 4, "De la normalité," 1988., 17-27. "The Vision and Representation of History among Hispanics", Atzlan 1989. "Le théâtre noir américain", Le Magazine Littéraire, no. 281 (Octobre 199à), pp. 70-71.

A paraître:Essais et notices sur divers auteurs et groupes américains contemporains. In Encyclopédie du Théâtre. ed. (Paris: Bordas, 1992)"The Movement", in Publicaçaos do Centro de Estudios Afro-Asiaticos, Rio de Janeiro (sous presse)"Leave-taking and retrieving in Don Arias's The Road to Tamazunchale and Alma Villanueva's Ultraviolet Sky", in Essays on Hispanic Literature, ed. Horst Tonn and Juan Bruce-Novoa (sous presse)"Arturo Schomburg, Mediator between Afro-American, Puerto-Rican and Cuban Communities; 1874 -1939", Madrid (à paraître)Articles "Littérature chicano", "Littérature des Américains d'origine asiatique". In Universel des Littératures, Paris: PUF.

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Kom, Ambroise,Ouvrages:ed. Littératures africaines. Paris: Silex, 1987. 105 p.Essais:“Anormalité, violence et identité: l’exemple de Ben Jelloum, Nanga et Sony Labou Tansi.” L’identité dans les littératures de langue française. (Université de Pécs/ACCT, 1989)195-201.“Contexte et créativité dans les pays anglophones et francophones d’Afrique noire.” (Automne 1989), 170-183.“La tentation de l’instituté: Une vie à l’envers de Patrice Mballa.” Peuples noirs, peuples africains59-62 (Sept. 1987-Janv.-Avril 1988), 165-169.“Littérature francophone d’Afrique, parent pauvres de sdépartements d’études françaises.” 59-62 (Sept. 1987-Janv.-Avril 1988).“Un prophète de l’exil: le cas de Mongo Beti.” Notre Librairie, 89 (Oct.-Dec. 1989),129-134.“Derrière un pseudonyme: entretien avec Pabe Mongo.” Notre Librairie, 89 (Oct.-Dec. 1989),190-193..“Uen nécrologie: la critique littéraire au Cameroun. Notre Librairie, 100 (Janvier-Mars 1990), 115-117.“Pabe Mongo, L’Homme de la rue” Notre Librairie, 100 (Janvier-Mars 1990), 117-118.Simon Njami, Cercueil & Cie.” Notre Librairie, 100 (Janvier-Mars 1990), 118-120.En préparation:Direction du Dictionnaire des littératures négro-africaines de langue française. Volume 2 (1979-1989) ¨Projet de l’Université de Yaoundé soutenu par l’AUPELP/CREF

Lacroix, Jean-Michelco-editor . Culture et Société au Canada en période de crise économique. OttawaIssues Series, 1987. 254 p Anatomie de la presse ethnique canadienne. Bordeaux: Maison des Sciences de l’Homme, 1988. 493 p.“Représentations de l’Acadie dans le Public Advertiser de 1756 à 1763.” in Les AcadiensConseil de la vie française en Amérique, 1987), 187-197. “La politique linguistique de la presse ethnique canadienne.” in Multilinguisme et multiculturalisme en Amérique du Nord (Bordeaux: Maison des Sciences de l’Homme, 1987), 9-19.“L’aventure trans-culturelle de Vice Versa ou les métamorphoses des Italo-Québecois de Montréal.” CRAA (Bordeaux: Maison des Sciences de l’Homme, 1988), 163-178.

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“L’itinéraire des Italo-québecois dans l’espace montréalais”.CRAA (Bordeaux: Maison des Sciences de l’Homme, 1989), 163-178.“Représentation de la parole immmigrée dans l’espace théâtral de Marco Micones”. CRAA (Bordeaux: Maison des Sciences de l’Homme, 1990), 193-208.A paraître:“Incidences de la politique des communautés culturelles sur Montréal”, dans Actes du colloque du Centre Saint-Laurent, à l’Harmattan“La Canada , pays de frontières ou pays sans frontières”, dans Actes du colloque du CEDRIC, Presses de Paris-Sorbonne“Le pluri-ethnisme canadien” dans Revue internationale d’études canadiennes, Juin 1991

Rédacteur d’Etudes Canadiennes, secrétaire de l’AFEC, président de l’Association internationale d’études canadiennes

Larrière, Claire1988 Organisation du premier colloque international sur la short story (Paris III)

“Adam Schwartz: ‘The Grammar of Love’.” Journal of the Short Story in English (Angers), 1989. 1990-91 direction des numéros. 1, 2 et 3 de Paris-Transcontinental, a magazine of short stories.

Mane, Robert (1931)directeur de l’AIRCLA (Assocation internationale pour la recherche sur les littératures africaines)

Publicatons:Doguicimi de Paul Hazoumé. Paris: L’Harmattan, 1987. 170 p.Sous presse, dans la même collection “Classiques pour demain”: Henri Lopez, Jean-Baptiste Tait-Loutard, et (printemps 1992) Jacques GodboutDictionnaire universel des littératures, Paris: Presses Universitaires de France, 23 articles sur les littératures et grands auteurs d’Afrique anglophone

Menendez, Mario “Kathleen Gerson, Hard Choices.”Revue Française d’Etudes Américaines, no.32 (Avril 1987), 333.“Wolfgang Binder, Partial Autobiographies.” Revue Française d’Etudes Américaines1987), 455.“La Pequeña Habana”: creacion de un barrio cubano”. Culturas hispanas en los Estados Unidos de America. (Madrid: Ediciones de cultura hispanica, 1990) 323-30.“Création et développement d’un quartier ethnique: Little Havana.” A paraître aux éditions l’Harmattan en 1991.

.Nedeljkovic, Maryvonne “Voss or the uneasy conscience.” Commonwealth: Orality and literature in the Commonwealth. 9 (Spring 1987), 84-91.“The Forest Seen as the Wild frontier in Canada and Australia.” Etudes Canadiennes195-201.“Traditions and contemporayr Australia.” Commonwealth Essays and Studies, 10 ( Spring 1988)“Souvenirs d’un aveugle - Voyage autour du monde: Jacques Arago, témoin ou utopiste. “In Français et l’Australie . Voyages de découvertes et missions scienfitiques de 1756 à nos jours. Nanterre; Université de Paris X, 1989, .pp.195-205. “L’Australie en guerre dans Paper Nautilus de Nicholas Jose.” in Actes du colloque “Guerre et littérature dans le monde anglophone.”(Le Mans: Université du Maine, 1990), 226-239.

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Ostendorf, BerndtVice-président, German Association of American Studies

editor,special number,”Photographie der Kulturgeschichte der USA”. Englisch-Amerikanische Studien. 9 (1987)editor, special number“Protest, Rebellion and Dissent within the Black Community.”Studien / American Studies. 34 (1989) (1987)“The Mechanical Muse: Spüren der Photographie in der amerikanischen Kulturgeschichte.” Englisch-Amerikanische Studien. 9 (1987), 374-405“Ralph Waldo Ellison, Anthropology, Modernism and Jazz” in New Essays on Invisible ManRobert O’Meally (Cambridge University Press, 1968), 95-121.“The Diluted Second Generation: German Americans in Music.” in German Worker’s culture in the US: 1850-1920, ed Hartmut Keil (Washington: Smithsonian Institution, 1988), 261-287.“The Evolution of a Commercial Style: American Advertising from 1860 to 1930. “ Anglo-Americani, 5 (1989), 29-44.“Creoles and Creolization; Notes on the Multi-cultural Origins of New Orleans Music.” Studi Anglo-Americani, 5 (1989), 289-303.“Fotografie und Reklame.” Unser Jarhundert in Wort, Bild und ton: Die 30er Jahre. Bertelsmann, 1989), 229-238.“Western Icons and Myths in American Advertising.” in Rob Kroes, ed. The American West as Seen by Europeans and Americans (Amsterdam: Free University Press, 1990), 384-396A paraître:Co-editor, “Amerikanische ¨Kultur”, Landerbericht USA I & 11.“The Musical World of Doctorow’s Ragtime”, in American Quarterly“Urban Creole Slavery and its Cultural Legacy: the Case of New Orleans.” in Wolfgang Binder, ed. Slavery in the Amerikas“Creolization and Creoles: The Concepts and Their History.” in Wolfgang Binder, ed.française, French Louisiana.En cours:Multiculturalism; Problems and Issues

Paolantonacci, Michèle Les auteurs afro-américains à la bibliothèque Nationale; inventaire 1965-1987. Paris: B.N., 1989.

Patin, Claire “Le mot dans le roman de Patrick White,” Afram Newsletter, Novembre 1989.A paraître:“Poésie et poétique du récit: sur un passage de The Twyborn Affair”, dans Commonwealth.

Schroeder, Aribert“An Afro-American Woman Writer and her Reviewers/Critics: Some Ideological Aspects in Current Criticism of Toni Morrison’s fiction”. Arbeiten aus Anglistik und Amerikanistik. 18 (1990), 109-124.A paraître:“El Grito de East Harlem”, in an anthology, March 1991“The Negro soldier of 1944 ; a documentary film Analyzed as an Example of Public discourse”“Klaus Benesch: The Threat of History. Geschichte und Erzählung im afro-amerkanischen Roman der Gegenwart”

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Sévry, Jean dirige le CERPANA (Centre d’études et de recherches sur les pays d’Afrique noire anglophone) et le CIRRAN (Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Afrique noire) à l’Université de Montpellier. Est membre du bureau de l’APELA (Association pour l’étude des littératures africaines) et du Conseil européen des études africaines.

Publications:Afrique du Sud, Chemins croisés. Paris: Silex, 1987. 228 p.“Afrique du Sud, l’Apartheid en crise”La Documentation française, no. 59 (1987), 40 p.Afrique du Sud; ségrégation et littérature. Anthologie critique. Paris: L’Harmattan, 1989. 276 p.“Chroniques sud africaines: les grèves des mines d’août 1987 et la lutte des classes en Afrique du Sud”, Présence africaine, no. 148 (1987), 185-206. “Le nationalisme afrikaner et l’histoire” Commonwealth, no. spécial , 1990. 12-20. En cours:“Mais que se passe-t-il en Afrique du Sud? Une négociation difficile”, Présence africaine (sous presse)“Apartheid e tlittérature, ou comment le dire?” Jaka Books Editorials, milan ( à paraître dans une encyclopédie, 68 pp. Chaka, Empereur des Zoulous; Histoire, uythes et légendes. L’Harmattan. 320 p (sous presse)

Vauthier, SimoneOuvrages collectifs: “Mexico versus Texas”, in Wolfgang Binder, ed. Westward Expansion in the United States (Erlangen: Palm & Enke, 1987), 237-66. “Story, Story-Teller and Lsitener in Lancelot.” in J. Crowley et al, eds. Critical Essays on Walker Percy (Boston, G..K..Hall, 1988), 184-99. “THe Trestle of Saskatchewan Fiction.“ In Kennett Probert, ed. Writing Saskatchewan; Twenty Critical Essays (Regina: Canadian Plains Research Centre, 1989) “Reader’s Squint; an approach to Jack Hodgins’s The Barclay Family Theatre.” In Reingard Nischik and Barbara Korts, eds., Narrative; Approaches to American, Canadian and British Fiction (Koningshausen: Würzburg, 1990), 153-63.“Images in Stone, Images in Words. In Colin Nicolson, ed. Critical Approaches to the Fiction of Margaret Laurence (London: Macmillan, 1990), 46-70.“Peter Taylor’s ‘Porte Cochère’: the Geometry of Generation.” In Jefferson Humphries, ed. , Southern Literature and Literary Theory (Athens: University of Georgia Press, 1990), 318-38.

A paraître::“When the Dummy Speaks, the example of W.A. Carruthers” in Wolfgang Binder, ed. the United States“La naissance d’un mythe: le Nouvelle Orléans de jJoseph Holt Ingraham.” In Wofgang Binder, ed. Louisiana “Writing about Writing: Carol Shields’ ‘The Journal’.” In Georgiana Colville, ed. Voices; Other Americas. Publications dans des revues: “A delà du réalisme; Sorrowful Mysteries.” Delta. Février 1987 (numéro spécial André Dubus), 128-49. “Dimensions de l’ethnciité dans In the Skin of a Lion de Michael Ondaatje.” Etudes Canadiennes29 (1988), 105-114.“Trying to Ride the Tiger: a Reading of ‘First Heat’.“ Journal of the Short Story in English,(Autumn 1987).

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“On Carol shields’ ‘Mrs. Turner cutting the Grass’.” Commonwealth, 11 (Spring 1989), 63-74. “The interplay of images in Muray Bail’s ‘The Drover’s Wife’.” Visions Critiques, 5 (1988), 138-45. “Lost and found: the Narrative and Descriptive modes in Michael Wilding’s ‘ ‘What it was like, sometimes’. “ Journal of the Short Story in English, 12 (Spring 1989), 63-76.“Ventriloquist’s Act: Frank Moorhouse’s ‘Pledges, Vows and Pass the Note’.”RANAM112. En préparation: un recueil d’essais sur la nouvelle canadienne anglophoneEtude de nouvelles australiennes (Elizabeth Jolley, Michael Wilding)Etudes sur la fiction sudiste (Mary Hood, Elizabeth Madox Roberts)Communications sur Shelby Foote, E.M. Roberts, Carol Shields.

Ventura Héliane “Symbols of Transformation.” Open Letter, n°8 (Summer 1987), 15-24“The anatomy of Embedding.” RANAM, 20 (1987), 103-107.“Heresy and Orthodoxy in Alice Munro’s ‘Memorial’.” Etudes Canadiennes, Décembre 1988, 99-107. “The Camera Eye in Alice Munro’s Last Stories.” Visions Critiques, 5 (1988), 23-34.“Of Beasts and Stones.” Commmonwealth, special issue on Canadian Literature. Spring 1989, 75-82.“Fits: A Baroque Tale.” RANAM, 22 (1989), 87-97.“Walking on Water: a Grammar of Mystification.” Etudes Canadiennes, Juillet 1990. “Country Girls and City Girls in Munro’s ‘The Progress of Love.” Etudes Canadiennes1990.

Zabus, ChantalThe African Palimpsest: Indigenization of Language in the West African Europhone Novel . Amsterdam & Atlanta: Rodopi, 1990. “Under the Palismsest and Beyond: The ‘Original’ in the West African Europhone novel.” in Crisis and Creativity in the New Literatures in English, eds. Geoffrey Davis and Hena Maes-Jelinek (Amsterdam: Rodopi, 1989), 103-21“Gabriel Okara”, et “Amos Tutuola” in Post-War Literatures in English, eds. Theo Bertens al. (Alphen: Samson, 1989)“The Logos-Eaters: The Igbo Ethno-Text,” in Semper Aliquid Novi, eds. Janos Riesz and Alain Ricard (Tübingen; Gunter Narr, 1990), 305-317.“Linguistic Guerilla in the Maghrebian and West African Europhone novel,” Africana Journal, 15 (1990), 276-292.A paraître:“Le palimpseste de l’écriture ouest-africaine francophone.” Bayreuth African Studies.“Othering the Foreign Language in the West African Europhone novel.” Canadian Review of Comparative Literature“Reading the Schizo-Text: Pidgin in the Nigerian novel.” Kunapipi.“The Yoruba Bacchae:: Soyinka’s Dearyanisation of Greek Civilisation.” in Literary Theory, Linguistics and Aesthetics , ed Fred Case (University of Toronto)