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DIFFERENCES EVOLUTIVES DU PORTA6E CHRONIO.UE DE L'ANTI6ENE HBs CHEZ LES TOXlCOMANES ET LES HOMOSEXUELS Long term follow up of chronic hepatitis B virus infection in intravenous drug abusersand homosexuel men T. MOESTRUP, B.G. HANSSON, A. W/DELL, E. NORDENFEL T, L HAGERSTRANO Brit. Med. J., 1986, 292, 854-57. Le but de cette ~tude prospective su~doise est de pr~ciser les differences ~volutives selon les groupes ~ ris- que - homosexuels et toxicomanes - des sujets porteurs chroniques de I'antig~ne HBs. 16 homosexuels et 78 toxico- manes, porteurs chroniques de I'antig~ne HBs depuis plus de six mois ont ~t~ suivis sur le plan clinique, biologique, s~rologique et histologique (ponction biopsie h~patique r~a- lisle chez respectivement 2/3 et 1/3 des sujets) pendant une dur~e moyenne de 5,8 ans (homosexuels) et 4,2 ans (toxi- comanes). Sur le plan clinique, les homosexuels ~taient te plus souvent asymptomatiques contrairement aux toxico- manes dont les ~pisodes ict~riques frequents ~taient li~s des coinfections virales (virus de I'h~patite A, de I'h~patite non A-non B, virus delta, autres virus) : des manifestations d'h6patite clinique ~taient observ~es chez 13% des homo- sexuels et chez 32% des toxicomanes. La s~roconversion dans le syst~me HBe - perte de I'antig~ne HBe et d~tection d'anticorps anti-HBe - ~tait plus pr~coce chez les toxico- manes : le d~lai de s~roconversion de 50% de la population ~tait de un an chez les toxicomanes contre 5 ans chez les homosexuels. De m~me, la s~roconversion dans le syst~me HBs ~tait plus fr~quente chez les toxicomanes (14/78, soit 18%) que chez les homosexuels (2/16, soit 12,5%). Cette incompetence immunitaire relative des homo- sexuels, notion d~j~ connue mais dont le m~canisme reste hypoth~tique, n'est pas li~e ~ une coinfection par le virus HTLV-III, dont seulement 2 des 16 homosexuels poss~- daient des anticorps. La prevalence des anticorps anti-delta ~tait ~lev~e chez les toxicomanes (63%) et nulle chez les homosexuels. L'importance relative des I~sions histologi- ques est remarquable par la s~v~rit~ accrue chez les homo- sexuels : des I~sions d'h~patite chronique active et/ou de cirrhose existaient chez 8 des 11 homosexuels et un h~pa- tome a ~t~ diagnostiqu~, ~ I'inverse, des I~sions de m~me type n'~taient d~cel~es que chez les toxicomanes coinfect~s par le virus delta (8 des 14 sujets anti-delta positifs biop- si~e). Ce travail souligne clairement le pronostic p~joratif du portage chronique de I'antig~ne HBs chez les homosexuels et le rSle d~terminant de la coinfection delta dans le pro- nostic du portage chronique de I'antig~ne HBs chez les toxicomanes. P.M.6. 483

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DIFFERENCES EVOLUTIVES DU PORTA6E CHRONIO.UE DE L'ANTI6ENE HBs CHEZ LES TOXlCOMANES ET LES HOMOSEXUELS

Long term follow up of chronic hepatitis B virus infection in intravenous drug abusers and homosexuel men T. MOESTRUP, B.G. HANSSON, A. W/DELL, E. NORDENFEL T, L HAGERSTRANO

Brit. Med. J., 1986, 292, 854-57.

Le but de cette ~tude prospective su~doise est de pr~ciser les differences ~volutives selon les groupes ~ ris- que - homosexuels et toxicomanes - des sujets porteurs chroniques de I'antig~ne HBs. 16 homosexuels et 78 toxico- manes, porteurs chroniques de I'antig~ne HBs depuis plus de six mois ont ~t~ suivis sur le plan clinique, biologique, s~rologique et histologique (ponction biopsie h~patique r~a- lisle chez respectivement 2/3 et 1/3 des sujets) pendant une dur~e moyenne de 5,8 ans (homosexuels) et 4,2 ans (toxi- comanes). Sur le plan clinique, les homosexuels ~taient te plus souvent asymptomatiques contrairement aux toxico- manes dont les ~pisodes ict~riques frequents ~taient li~s des coinfections virales (virus de I'h~patite A, de I'h~patite non A-non B, virus delta, autres virus) : des manifestations d'h6patite clinique ~taient observ~es chez 13% des homo- sexuels et chez 32% des toxicomanes. La s~roconversion dans le syst~me HBe - perte de I'antig~ne HBe et d~tection d'anticorps anti-HBe - ~tait plus pr~coce chez les toxico- manes : le d~lai de s~roconversion de 50% de la population ~tait de un an chez les toxicomanes contre 5 ans chez les homosexuels. De m~me, la s~roconversion dans le syst~me

HBs ~tait plus fr~quente chez les toxicomanes (14/78, soit 18%) que chez les homosexuels (2/16, soit 12,5%).

Cette incompetence immunitaire relative des homo- sexuels, notion d~j~ connue mais dont le m~canisme reste hypoth~tique, n'est pas li~e ~ une coinfection par le virus HTLV-III, dont seulement 2 des 16 homosexuels poss~- daient des anticorps. La prevalence des anticorps anti-delta ~tait ~lev~e chez les toxicomanes (63%) et nulle chez les homosexuels. L'importance relative des I~sions histologi- ques est remarquable par la s~v~rit~ accrue chez les homo- sexuels : des I~sions d'h~patite chronique active et/ou de cirrhose existaient chez 8 des 11 homosexuels et un h~pa- tome a ~t~ diagnostiqu~, ~ I'inverse, des I~sions de m~me type n'~taient d~cel~es que chez les toxicomanes coinfect~s par le virus delta (8 des 14 sujets anti-delta positifs biop- si~e). Ce travail souligne clairement le pronostic p~joratif du portage chronique de I'antig~ne HBs chez les homosexuels et le rSle d~terminant de la coinfection delta dans le pro- nostic du portage chronique de I'antig~ne HBs chez les toxicomanes.

P.M.6.

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