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    Les mains de Gargas: Essai pour une tude d'ensembleAuthor(s): Andr LEROI-GOURHANReviewed work(s):Source: Bulletin de la Socit prhistorique franaise. tudes et travaux,T. 64, Fasc. 1 (1967),pp. 107-122Published by: Socit Prhistorique FranaiseStable URL: http://www.jstor.org/stable/27916645 .Accessed: 17/11/2012 20:06

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    Les mains de Gargas

    Essai pour une ?tude d'ensemble

    PAR

    Andr? LEROI-GOURHAN

    Depuis 1906 (ann?e en laquelle Gartailhac ?crivit sur les mainscern?es de noir ou de rouge de la grotte de Gargas) (1), plusieursarticles et de nombreuses mentions ont d?velopp? le probl?me pos?par ces quelques 160 mains plac?es par groupes sur les paroisde la cavit?. En 1952, dans les ? Quatre cents si?cles d'art pari?tal ? (2), l'abb? Breuil leur consacra une quarantaine de lignes,r?sumant le point de vue qu'il avait atteint ? cette ?poque : ces

    mains cern?es de noir ou de rouge, parfois de blanc ou de jaune,

    sont en grande majorit? des mains gauches ; il y ena

    plus de 150,? beaucoup paraissent mutil?es, comme si les phalanges en avaient?t? coup?es ? un ou plusieurs doigts ?. Il ajoute un d?tail tr?simportant et qui fait honneur ? son observation : ? Il est certainque la m?me main, avec la m?me mutilation, se retrouve ici ?multiples exemplaires ?. Enfin, il d?clare : ? Gargas est jusqu'icila seule grotte europ?enne o? ces mutilations soient apparues parmiles douze grottes environ d?couvertes renfermant des mains cern?es ?. En 1958, reproduisant le texte des ? Quatre cents si?cles ?dans les ? M?langes J.-B. Noulet ? (3), il y ajouta la mention des

    mains cern?es de la grotte de Tibiran, ? quelques centaines dem?tres de Gargas, mains qui avaient r?cemment ?t? d?couvertes.En

    effet, Gargaset Tibiran

    sont,hormis la

    grottede Maltravieso

    en Estramadure, les seules grottes o? l'on ait rencontr? des mainsaux doigts manquants. Gargas et Maltravieso ont des caract?resd'ailleurs nettement diff?rents ; dans cette derni?re cavit? toutesles mains offrent une d?ficience uniforme des deux derni?res phalanges du petit doigt, alors qu'? Gargas on rencontre dix formulesdiff?rentes, sur les quinze combinaisons r?alisables en retranchantdes doigts. Cette vari?t? dans les ? mutilations ?, le groupementdes mains en panneaux s?par?s, les paires de mains identiques etla distribution des rouges par rapport aux noires ont ?t? laiss?sdans l'ombre par les auteurs. En 1960, avec le concours du R.P.

    (1) Cartailhac (E.).? Les mains inscrites de rouge ou de noir de Gargas, L'Anthropologie, t. 17, 1906, pp. 624-625.

    (2) Breuil (H.). ? Quatre cents si?cles d'art pari?tal, Montignac, 1952, pp. 246-257.

    (3) Breuil (H.). ? La d?coration pari?tale pr?historique de la grotte de Gargas,Bull, de la Soc. m?ridionale de sp?l?ologie et de pr?histoire, t. 5, ann?e 1954-55 (1958),pp. 391-409.

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    108 SOCI?T? PR?HISTORIQUE FRAN?AISE

    Hours et de M. Br?zillon, nous avons entrepris de faire le relev? dela totalit? des mains dans leur cadre topographique, relev? qui a?t? compl?t? en 1966. Ce premier essai est destin? non pas ? r?soudre tous les probl?mes pos?s par les mains de Gargas mais ?donner un aper?u des principaux aspects de leur ?tude d'ensemble.

    L'inventaire des hypoth?ses.

    L'hypoth?se classique, celle qui a ?t? d?fendue par l'abb?Breuil, est que les ? Aurignaciens ? de Gargas, ? la mani?re decertains primitifs actuels, se retranchaient les doigts pour des

    raisons sacrificielles. Plausible ? premi?re vue, cette hypoth?seoffre au moins deux points faibles : 1) elle ne rend pas compte dela vari?t? des soustractions de doigts. Il faut donc supposer quel'auteur les a consid?r?es comme anarchiques car, s'il en avait jug?autrement, il aurait sous-entendu l'existence d'un v?ritable ? codede mutilation ?, ce qu'il n'a pas envisag?. 2) Elle tient pouradmissible des d?labrements allant jusqu'? la suppression de tousles doigts (sauf le pouce) sur plus de 50 % des mains repr?sent?es ;ce qui, ? la r?flexion, para?t extraordinaire. L'hypoth?se des mains

    mutil?es a pourtant ?t? accept?e par la majorit? des pr?historiens,elle est pass?e dans la tradition scientifique, sans v?rificationapprofondie.

    La seconde hypoth?se est celle de l'origine pathologique desamputations, soulev?e d?j? par Oberma?er et par Breuil ; expos?epar le Dr Dekeyer en 1953, le docteur Sahly l'a reprise et d?velopp?e (4). D'apr?s son ?tude, les pertes de doigts auraient ?t?

    d?termin?es par une ? thrombo-ang?ite oblit?rante, type maladiede Reynaud ?, probablement provoqu?e par les gelures ou lacarence alimentaire. Ainsi s'expliquerait la vari?t? des pertes dephalanges et la conservation constante du pouce, normalementrespect? par le processus pathologique. Les arguments qu'on peutopposer ? cette th?se sont : Io que 10 % au moins des mainslisibles sont intactes ; 2? que plusieurs d'entre elles sont plac?esdans des situations que n'explique pas l'hypoth?se pathologique,comme la main enti?re du point 27, ex?cut?e sous une corniche? pr?s de cinq m?tres de haut ; 3? que, pas plus que la premi?rehypoth?se, celle-ci ne tient compte de la distribution topographiquedes diff?rentes mutilations, ni d'une mani?re g?n?rale du fait quela distribution des mains pourrait offrir des caract?res nonal?atoires.

    La troisi?me hypoth?se est celle des doigts repli?s que nousavons formul?e (5) et qui sera d?velopp?e ici. C'est G.-H. Luquet,en 1926, dans ? Art et religion des hommes fossiles ?, qui semblel'avoir ?mise pour la premi?re fois. M. Franck Bourdier a bien

    (4) Le docteur Sahly a eu l'obligeance de m'exposer le contenu du travail qu'ilpr?pare sur les mains de Gargas. U est hors de ma comp?tence de juger des alt?rations pathologiques qui peuvent marquer certaines des mains de Gargas ; il y a l?un champ de recherches tr?s int?ressant mais qui ne me semble pas de nature ?expliquer les traits qui ressortent de l'?tude d'ensemble.

    (5) Leroi-Gourhan (A.). ? Les religions de la pr?histoire, Paris, PUF, 1964, p. 102.? Pr?histoire de l'art occidental, Paris, Mazenod, 1965, p. 109.

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    voulu me rappeler que P. Saintyves, dans ? La main dans lamagie ? (Aesculape, n.s. n? 3, mars 1934) avait repris cette hypoth?se qui n'a peut-?tre pas retenu l'attention qu'elle m?ritait. Il est,quoiqu'on ait dit, parfaitement possible, en repliant les doigts,paume ou dos de la main contre la paroi, de reproduire toutes les

    mutilations de Gargas. Quoique la pulv?risation ? distance ne soitpas th?oriquement exclue, le proc?d? le plus approchant de l'effetdes mains originales consiste ? poser ? l'aide d'une brosse (simpletouffe de crins align?s et li?s) la poudre d'ocre sur la paroi humide.L'op?ration peut se faire en trois temps : lre application ? la basedu pouce et d?tourage de ce doigt ; 2? application entre les doigts?cart?s ; 3e application sur le bord externe. Le processus ne prend

    gu?re plus de 30 secondes.Quoi qu'il en soit du mode d'ex?cution et m?me si l'on admet

    les mutilations volontaires ou pathologiques, deux op?rations critiques auraient d? normalement s'imposer ; la recherche d'un?ventuel dispositif des groupes de mains dans l'ensemble de lacavit? et l'analyse des formules digitales, rien n'autorisant a priorile rejet de l'hypoth?se d'une disposition volontaire.

    Les formules digitales.

    Compte tenu de la lisibilit? acceptable de la moiti? environdes figures, il semble que, sauf de rares exceptions, les soustractions int?ressent normalement les deux premi?res phalanges ;pour ?tablir un code des combinaisons de doigts, il a simplement?t? tenu compte du fait qu'une soustraction avait ?t? op?r?e sur

    L H 04 + + s 44

    Fig. 1.? Tableau des formules digitales avec leur fr?quence. Les formules non

    repr?sent?es sont marqu?es d'une croix. Dans la seconde ligne la formule indexauriculaire repli?e a ?t? omise (J') ; elle n'offre pas de repr?sentation.

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    tel ou tel doigt. Le pouce ne paraissant jamais avoir ?t? l'objet deretranchements, il existe donc ? la base quinze combinaisonspossibles (fig. 1) de la main enti?re (formule A) ? la main d?nu?ede quatre doigts (formule 0).

    Toutes ne sont pas repr?sent?es dans la grotte et l'ordre defr?quence fait appara?tre un trait int?ressant : les combinaisons

    OACHNK, repr?sent?es par un nombre relativement ?lev? de sujets,sont les plus faciles ? r?aliser en repliant les doigts. Les combinaisons E F G, rares, sont encore relativement ais?es ? reproduire. Les autres, D I J L M, sont les plus difficiles.

    Ind?pendamment du crit?re de facilit?, une certaine logiquefigurative est apparente dans le choix des formules digitales. Onnote une pr?f?rence tr?s nette pour les s?ries de doigts contigus,comme en t?moigne le tableau ci-dessous :

    Doigtsretranch?s 2 35

    formules 1 doigt Cattest?es 2 doigts F.F

    G.GH H

    3 doigts .. .

    formules noni doigtattest?es 2 doigts

    3 doigts

    DI

    J'LM .M

    JJ'LM

    Ni l'amputation ? rituelle ?, ni le d?labrement pathologique nes'accordent ? premi?re vue avec cette distribution. Elle laissesupposer, au contraire, que ces gestes de doigts pouvaient ?tresuffisamment familiers aux Pal?olithiques de Gargas, pour qu'une

    Fig. 2. ? Gestes de chasse ou de r?cit des Bochimans du d?sert de Kalahari : a) lesinge repr?sent? par sa main ; b) le phacoch?re figur? par ses boutoirs ; c) la giraferendue par ses oreilles et ses cornes. Comparer avec les formules A, et Cde Gargas.

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    s?lection se soit produite en fonction de la facilit? motrice. S'ils'?tait simplement agit de forcer les doigts repli?s contre la paroi,toutes les combinaisons auraient ?t? r?alisables ; le fait que cellesqui sont tr?s difficiles ? prendre ? main lev?e soient apparemmentabsentes, autorise ? penser que le choix des positions de doigtscorrespondait avec un code manuel de caract?re courant, commecelui que pratiquent encore les Bochimans pour la chasse (fig. 2).

    Analyse des ensembles.

    Les mains cern?es constituent trois ensembles bien d?termin?stopographiquement. L'ensemble I (fig. 3) occupe, sur 35 m?tres delong, la paroi gauche de la premi?re salle. L'ensemble II occupe une

    partie de la paroi droite de la m?me salle. L'ensemble III est situ?dans la seconde salle ; il comprend une main isol?e sous unecorniche de la paroi gauche (27), et, du c?t? droit, 38 mains dispos?es autour d'un pilier ou ? l'int?rieur d'une petite chambrecreus?e dans ce pilier. Enfin, sous le plafond tr?s bas, en directiondes ? oubliettes ?, deux mains cern?es de blanc (28). Les mainsoccupent donc des secteurs bien d?limit?s : les deux c?t?s de lasalle de l'entr?e et le pilier de la seconde salle, creus? d'unepetite chambre aux parois en conque. Les sujets isol?s sont plac?ssur une vo?te, l'un (27) en face du pilier et ? l'entr?e d'un diverticule ?lev?, les deux autres en fin de s?rie, dans le laminoir quifait suite au pilier. La disposition g?n?rale par groupes distincts,avec des figures situ?es ? l'entr?e ou au fond de diverticules, n'estpas sans rappeler celle de la plupart des grottes ? figures animales.

    L'ensemble I se laisse diviser en cinq sections, d'apr?s les diff?rents groupes de mains qui y sont dispos?s. La paroi est anim?epar des replis plus ou moins profonds (fig. 4, 1, 4, 11, 14, 18) formant niche ou replat entre les panneaux plans ou convexes. Nousavons utilis? ces accidents de paroi pour d?terminer les sections.Une telle division para?t correspondre avec le rythme qui s'estimpos? aux pal?olithiques comme ? nous, car chaque sectionainsi d?termin?e offre des caract?res superposables ? ceux desautres sections.

    Le mouvement g?n?ral de l'ensemble I offre des particularit?sassez curieuses, comme le montre le tableau ci-dessous :

    Section 1Section 2Section 3Section 4Section 5

    Concavit?

    taches rouges112

    Plat ou convexit?

    tache rouge4 + 4

    4113

    1136

    Total

    516132341

    Le nombre de mains cro?t par cons?quent depuis l'entr?e jusqu'au fond (de 5 sujets ? 41). Le m?me ph?nom?ne semble se produire dans chaque section qui d?bute par 1 ou 2 mains plac?esdans les parties concaves et se d?veloppe en deux ou trois groupes? effectif croissant. Le m?me fait se r?p?te cinq fois de suite.

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    28

    _/J\

    ^Deuxi?mesalle.

    y \\

    ? J? ' passose'

    >^\^^^ 0_10_20^_3Om.

    Fig. 3.? pian de la grotte de Gargas, emplacement des diff?rents groupes de mains et

    designes

    dans les ensembles I, II et III.

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    114 SOCI?T? PR?HISTORIQUE FRAN?AISE

    Fig. 4. ? R?partition des mains de l'ensemble I, par sections. En trait plein :mainsnoires ; en tirets : mains rouges ; en trame quadrill?e : les taches rouges ;en hachures parall?les : les taches jaunes. Il s'agit de propositions de lecture etles mains ont ?t? figur?es de mani?re conventionnelle.

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    L'ensemble II (fig. 5) comporte deux sections dispos?es dansune paroi assez tourment?e, o? s'ouvre un diverticule (37) ? l'entr?eduquel se trouvent deux couples de b?tonnets rouges et une s?riede points de m?me couleur. La premi?re section ? partir de l'entr?e (38) est constitu?e par 6 mains noires et 1 rouge, la secondesection comprend 9 mains noires et 4 rouges. Dans chacune dessections on voit une d?pression ovale enduite d'ocre rouge. Iciencore, ? partir de l'entr?e, les mains, d'une section ? l'autre,passent de 7 ? 13.

    Ensemble H

    Fig. 5. ? R?partition des mains de l'ensemble II et des figures de la paroi droite del'ensemble III. M?mes conventions que pour la figure 4.*

    L'ensemble III, outre la main isol?e n? 27(fig. 5)

    estdispos?autour et ? l'int?rieur d'un massif (29). Si l'on en fait le tour, on

    rencontre les groupes de figures suivants (fig. 6) : une tacherouge (A), 1 main noire plac?e dans une concavit? (B), puis deux

    mains rouges (C), puis une d?pression ovale badigeonn?e derouge (D) ; viennent ensuite 4 mains rouges (E), puis six mains

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    Fig. 6. ? Disposition des niches ? taches rouges et des mains de l'ensemble III.M?mes conventions que pour la figure 4.

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    rouges accompagn?es d'une autre d?pression ovale en rouge (F).On p?n?tre enfin dans la petite salle o? se trouvent 15 mainsnoires et 10 rouges plus des doigts repli?s de profil. La progression1, 2, 4, 6, 25 est de nouveau ascendante.

    Le fait que dans les huit s?ries de figures topographiquements?parables, la densit? aille croissant de l'entr?e vers le fond, peutdifficilement passer pour accidentel. La proportion des mains rougespar rapport aux noires suit une progression comparable.

    On voit qu'? une exception pr?s (section 5), le nombre desmains rouges suit le d?veloppement de chaque s?rie. Par surcro?tla proportion globale des mains rouges passe de 22 % dans l'en

    semble I et 25 % dans l'ensemble II de la premi?re salle ? 58 %dans l'ensemble III de la seconde salle.

    En r?sum?, les mains noires ou rouges se placent en s?riesascendantes dans chacun des ensembles de l'entr?e vers le fond.Il s'ajoute ? cela que dans cinq cas sur sept (sections 1, 2, 3 et 5de l'ensemble I, ensemble III) la s?rie d?bute par une ou deux mainsnoires plac?es dans une concavit?. Il est aussi difficile de rejeterl'hypoth?se d'un ordre que d'en donner l'explication. On constatebien une certaine affinit? avec les grottes ? nombreux sujetsdispos?s de panneau en panneau, avec des figures de transitiondans les passages ou ? l'entr?e des diverticules, mais aucune

    grotte jusqu'? pr?sent n'offreune telle suite en ? crescendo

    ?,ni

    un jeu aussi net des rouges par rapport aux noirs.

    R?p?titions et alternance des couleurs.

    Un autre fait curieux, d?j? signal? par l'abb? Breuil, est lar?p?tition de la m?me main ? plusieurs exemplaires. Il n'est pastoujours facile, ?tant donn?es les conditions d'application sur laroche grenue et l'?tat de conservation variable, d'?tablir l'identit?des mains. Le contour g?n?ral reste pourtant suffisamment perceptible pour qu'on puisse attribuer sans incertitude la m?me

    origine ? deux mains plac?es ? proximit? l'une de l'autre et deproportions tr?s voisines. Les r?sultats sont expos?s dans le tableaudu haut de la page suivante.

    Il y a donc au minimum 27 cas de r?p?titions par 2 ou 3 etvraisemblablement en trouverait-on beaucoup d'autres si la lisibilit? de certaines des figures ?tait plus grande. Le couplagecombin? avec l'augmentation de l'entr?e vers le fond, a d?termin?en plusieurs cas la rencontre d'une couple de mains noires ?c?t? d'une couple de rouges (15, 16, 21, 36, 29-G). Il est difficile ded?terminer si ces rencontres sont intentionnelles ou fortuites.

    Mains horizontales.

    Un certain nombre de mains sont dispos?es horizontalement.Les unes sont isol?es dans les concavit?s du d?but des sections(11, 19), d'autres incluses dans des groupes (ensemble I, 10, 13,

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    Ensemble l

    groupe 8 .

    groupe 10groupe 13groupe 15groupe 16groupe 21

    groupe 22Ensemble II

    Igrouperoupe3836

    Ensemble III

    groupe Egroupe Fgroupe G

    R?p?t?es par 2

    N, CH

    C, 0

    0, 0, 0, 0, 0

    0

    H

    rouges

    A, 0

    0

    0, F0, 0

    R?p?t?es par 3

    rouges

    21, 29-G). Cette disposition affectant les combinaisons de doigts

    A C H O qui sont les plus repr?sent?es dans la grotte, il est difficilede s?parer ce qu'il pourrait y avoir d'intentionnel de ce qui tientsimplement ? la fr?quence relative des diff?rentes formules. Ces

    mains horizontales ne sont pas toutefois sans ?voquer certainsdes animaux (en majorit? des bisons) repr?sent?s verticalementdans les groupes de figures de quelques grottes comme Niaux, Santimamine, Altxerri.

    Pour beaucoup d'entre elles, les mains de Gargas sont de petitetaille, mains d'adolescents ou m?me d'enfants. Le fait est notablecar la plupart des empreintes de pieds imprim?es dans l'argile desgrottes par les visiteurs pal?olithiques correspondent ? de jeunesindividus (Pech-Merle, Niaux, Ald?ne, Le Tue d'Audoubert). Il est

    facile d'imaginer des explicationsen

    ?voquant par exemple les ritesd'initiation, mais il est beaucoup plus difficile d'?tayer ces explications par preuve directe. Dans le cas pr?sent, il est certain que,comme acteurs, des sujets jeunes et tr?s jeunes ont particip? auxop?rations qui se sont d?roul?es dans la caverne.

    Au terme de l'analyse d'ensemble, on constate que les mainsde Gargas se pr?sentent par groupes de densit? croissante, groupesdans lesquels la fr?quence relative des mains rouges cro?t ?galement,de l'entr?e vers le fond. Les mains sont fr?quemment dispos?espar couples de m?me nature, parmi lesquelles se distribuent desmains, noires ou rouges, dispos?es horizontalement. L'usage durouge, pr?f?rentiellement au noir, ne ressort pas avec nettet?, mais

    les combinaisons C E ne sont pas repr?sent?es dans les rouges.Le ? code ?.

    Si, comme il semble, lesmains ne sont pas dispos?es au hasardmais r?pondent ? un dispositif plus ou moins clairement organis?,

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    Ensemble

    Sectionroupe

    ? ...

    Sectionroupe

    ?....

    ?0 _

    Section

    3groupe1

    ?2? 3...

    Sectionroupe4

    ? 5...?6,7

    Sectionr.8,9

    groupe0

    ?1 ?2

    EnsembleIgroupe8

    ?6

    EnsembleIIgroupe7 ?289 29 29 29 29

    G

    TOTALbrut)TOTALrectifi?)

    1?

    1?

    2 3 4 2 214

    1 1 311 57 57

    Total1 4 4 4 8 1 4 8 1 11 11 2 3 33 3 7 13

    1 2 1 2 4 6 25 159 149

    to C/3o H 3 S se Od M

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    SOCI?T? PR?HISTORIQUE FRAN?AISE 121

    Si l'homologie avec les figures animales est envisag?e, laconfrontation des diff?rentes formules digitales et des ensembleszoologiques devait r?v?ler un parall?lisme des proportions. Si Tonconsid?re non plus les ensembles topographiques mais la totalit?des mains identifi?es, le parall?lisme avec des grottes ? animauxdevient tr?s frappant.

    Gargas

    OACH

    47 %

    13%14%7,5 %

    Ensembledes Pyr?n?es

    bison : 49 %cheval : 28

    %bouquetin : 6 %cervid? : 4 %

    Niaux

    52%28

    %17%1,5%

    Santimamine

    70 %11

    %11%4 %

    Altamira plafond

    78 %

    9%biche : 9 %sanglier : 4 %

    Il est tr?s int?ressant de constater que les quatre sujets lesmieux repr?sent?s ont les m?mes proportions g?n?rales. Ce n'estpeut-?tre pas tout ? fait par hasard que les rapprochements int?ressent des grottes du domaine pyr?n?en, car dans les autres r?gionsles proportions entre les quatre premiers sujets sont diff?rentes :cheval :27 % ;bison : 16 % ;mammouth : 9 % ;bouquetin : 7,5 %.

    Il semble donc, sur la foi des chiffres, que les groupes de

    mains de Gargas offrent la m?me structure figurative que lesfigures des autres grottes orn?es.

    Les mains de Gargas, en r?sum?, se pr?sentent par s?ries group?es en trois ensembles dans lesquels, de groupe ? groupe, les quantit?s sont croissantes de l'entr?e de la grotte vers le fond. Les figuresrouges offrent le m?me ordre croissant. Les mains dans chaquepanneau vont souvent par paires identiques et parfois par trois.Les combinaisons de doigts ne r?pondent pas ? une distributionpurement al?atoire ; elles semblent avoir eu une signification et leparall?lisme se laisse ?tablir entre les ensembles de mains de Gargaset ceux des grottes ? figures animales des Pyr?n?es. Ce parall?lismeest sensible ? la fois

    parla densit? relative de

    chaqueformule et

    parla localisation des unes ou des autres dans les anfractuosit?s ousur les parois formant panneaux. S'il est possible d'assimiler les

    mains de Gargas ? des symboles comparables aux symboles animaux, leur d?termination reste tr?s conjecturale. Il est seulementvraisemblable que les formules O et A, qui sont les plus constantes,r?pondent respectivement au bison (ou ? l'aurochs) et au cheval.

    Dans le cas pr?sent, il s'agit probablement, pour un groupeethnique circonscrit, de la transposition directe des symboles gestuels du chasseur ? l'art pari?tal. Une certaine confirmation de cettetransposition r?side dans ce que les combinaisons de doigts repli?sles plus difficiles ? reproduire ne se rencontrent pas sur les paroisde Gargas.

    M?me si l'on n'admet pas qu'il ait exist? un certain ordre decomposition dans les grottes, on ne peut ?viter de constater quele d?sordre des mains de Gargas co?ncide curieusement avec led?sordre des animaux des grottes pyr?n?ennes. A partir du point

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    122 SOCI?T? PR?HISTORIQUE FRAN?AISE

    o? l'on admet que les chasseurs de Gargas ne retranchaient pasn'importe quel doigt et qu'ils m?laient les diff?rentes mutilationscomme d'autres m?laient les bisons et les chevaux, le probl?me sepr?sente sous une incidence normale et le mythe des ? mutil?s deGargas ? perd beaucoup de son caract?re lugubre.

    Que des chasseurs se soient coup? tous les doigts de la mainpour avoir plus de chance ? la chasse ou que dans le m?me but ilsles aient coup?s aux futurs chasseurs qu'?taient leurs enfants, necorrespond pas ? une d?marche ?conomiquement d?fendable m?meet surtout dans des collectivit?s primitives. Qu'ils aient perdu leursdoigts pour des raisons pathologiques n'est apr?s tout pas impossible, mais s'accorde mal avec la structure d'ensemble.

    Qu'ilsaient

    connu, comme beaucoup de peuples chasseurs, des jeux de doigtspour se signaler silencieusement la pr?sence de tel ou tel gibier,ne sort pas des limites du vraisemblable. Ce qui est remarquable,si cette hypoth?se est exacte, c'est la transposition qui aurait ?t?op?r?e des signes de chasse sur les parois de la grotte. Quelle quesoit l'explication qu'on donne de l'art des cavernes, l'assurance d'untel fait ouvrirait une nouvelle porte sur la pens?e de l'hommepal?olithique.