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par

Victor Morin, LL. D.Chevalier Grand’Groix de l’Ordre Equestre du Saint-SĂ©pulcre,

Ex-président-général de la Société Royale du Canada, etc.

EDITION DE L’AUTEUR

HULL, P.Q.IMPRIMERIE LECLERC ENRG.

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Les Ordresde Chevalerie religieuse

au Canada

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au Canada

par

Victor Morin, LL. D.Chevalier Grand’Croix de l’Ordre Equestre du Saint-SĂ©pulcre,

Ex-président-général de la Société Royale du Canada, etc.

EDITION DE L’AUTEUR

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HULL, P.Q.IMPRIMERIE LECLERC ENRG.

1940

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DROITS D’AUTEUR

L’auteur autorise volontiers la citation ou la reproduction de toute partie de cette Ă©tude avec l’entente qu’on lui

en donne crédit.

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PRÉFACE

Cette Ă©tude a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au congrĂšs annuel de la SociĂ©tĂ© Canadienne d’Histoire de l’Eglise Catholique, Ă  Kingston en 1939, et publiĂ©e dans le compte-rendu de ses sĂ©ances.

Les renseignements qu’elle contient Ă©tant, pour la plupart, inĂ©dits ou dissĂ©minĂ©s dans des ouvrages ordinairement introuvables dans nos bi­bliothĂšques, l’auteur s’est rendu Ă  la demande qu’on lui a faite d’en publier une Ă©dition Ă  l’usage de ceux qui s’intĂ©ressent Ă  cette question.

Il y a ajoutĂ© un index onomastique afin d’en rendre la consultation plus facile et le tirage en a Ă©tĂ© fait Ă  300 exemplaires.

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Les Ordresde Chevalerie religieuse

au Canada-

La coutume de dĂ©cerner des rĂ©compenses pour reconnaĂźtre les ser­vices militaires ou civils se retrouve chez tous les peuples civilisĂ©s et mĂȘme chez les barbares. En GrĂšce ainsi qu’à Rome, on accordait des palmes civiques, des couronnes murales, rostrales ou obsidionales Ă  ceux qui avaient bien mĂ©ritĂ© de la patrie. Au Moyen Ăąge, Ă©poque des guerres continuelles entre la Croix et le Croissant, Ă©poque des chevauchĂ©es Ă©piques au service de Dieu et du Roi, l’honneur suprĂȘme auquel un gentilhomme pouvait aspirer, c’était d’ĂȘtre crĂ©Ă© chevalier.

Le chevalier se distinguait par deux caractéristiques principales: il était noble et il combattait à cheval.

A l’origine, la noblesse Ă©tait en effet une condition essentielle Ă  la candidature d’un chevalier; on en vint plus tard Ă  y admettre ceux qui s’étaient particuliĂšrement distinguĂ©s par des actions Ă©clatantes et qui reçu­rent, en cela, un premier quartier de noblesse. De nos jours, cette condition est entiĂšrement disparue sous les assauts des rĂ©clamations dĂ©mocratiques; les actes mĂ©ritoires et une conduite honorable suffisent Ă  recommander un candidat aux honneurs de la chevalerie et il va de soi qu’avec les per­fectionnements apportĂ©s par nos dĂ©couvertes modernes dans l'art de tuer son semblable, le combat Ă  cheval n’a plus sa raison d’ĂȘtre; on l’a rem­placĂ© par la chevauchĂ©e des capitaux.

Les cĂ©rĂ©monies d’investiture dans les ordres de chevalerie Ă©taient na­guĂšre entourĂ©es de nombreuses prescriptions religieuses Ă  raison du caractĂšre sacrĂ© qui s’y attachait. Le postulant devait jeĂ»ner et prier pendant plusieurs jours et passer toute la nuit en priĂšres, la veille de cette cĂ©rĂ©monie, dans la chapelle oĂč elle devait se dĂ©rouler; c’était sa “veillĂ©e d’armes”. Il rece­vait la communion Ă  l’aube et, aprĂšs avoir entendu la messe, il prĂȘtait serment de fidĂ©litĂ© Ă  Dieu et au Roi, jurait de ne jamais forfaire Ă  l’honneur et recevait l’armure d’un chevalier, composĂ©e du heaume, du haubert, de la cuirasse, du bouclier armoriĂ©, de l’épĂ©e, de la lance et des Ă©perons dorĂ©s. L’installateur le frappait alors du plat de l’épĂ©e sur chaque Ă©paule pour indiquer qu’un chevalier ne doit pas forligner en combattant avec un ad­versaire indigne de lui et il lui donnait l’accolade en signe de son admission dans la fraternitĂ©. La cĂ©rĂ©monie se terminait par un festin et de grandes rĂ©jouissances dont la plupart consistaient en joutes et tournois.

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Bien que les pays monarchiques observent encore une bonne partie de ce cĂ©rĂ©monial, les dĂ©mocrates se bornent habituellement, de nos jours, Ă  faire prĂȘter le serment d’allĂ©geance, Ă  frapper du plat de l’épĂ©e, aprĂšs admonestation, et Ă  donner l’accolade, pour armer un chevalier. Dans les ordres qui ont un caractĂšre religieux, tels que l’Ordre du Christ, celui du Saint-SĂ©pulcre, etc., les cĂ©rĂ©monies d’investiture ont lieu Ă  l’église sous la conduite d’un haut dignitaire ecclĂ©siastique et elles ont conservĂ© plu­sieurs des anciens rites.

Il existe encore un grand nombre d’ordres de chevalerie, tant religieux que profanes, dans les divers pays d’Europe. Ils se recrutent normalement par l’admission de nouveaux membres, mais la recherche dont ils Ă©taient autrefois l’objet tend Ă  diminuer; on les remplace volontiers par des cita­tions Ă  l’ordre du jour, octrois de mĂ©dailles, prĂ©sentations d’épĂ©es et autres marques d’honneur plus en harmonie avec les idĂ©es modernes. C’est pour rĂ©pondre aux dĂ©sirs latents du peuple français Ă  ce sujet que, le 29 florĂ©al an X, le Premier Consul instituait la LĂ©gion d’Honneur et que Lucien Bonaparte justifiait la crĂ©ation de cette institution nouvelle en proclamant Ă  la tribune : “Par la crĂ©ation de cet Ordre, nous semons des honneurs afin de recueillir des vertus”.

Le Canada n’a pas encore Ă©tabli de telles distinctions pour ses na­tionaux; au contraire, le gouvernement King a nettement affirmĂ© son opposition Ă  la crĂ©ation de titres honorifiques et mĂȘme Ă  l’acceptation d’honneurs Ă©trangers par les canadiens, bien qu’il ait fermĂ© les yeux Ă  diverses reprises sur l’octroi de certains titres et rubans.

Une timide tentative a cependant Ă©tĂ© faite en ce sens au gouverne­ment de QuĂ©bec par la crĂ©ation rĂ©cente d’un Ordre du MĂ©rite agricole et d’un autre pour le MĂ©rite scolaire. Les ordres religieux de Terre-Sainte et de Rome Ă©tant de nature plutĂŽt confessionnelle, aucune interdiction n’a, jusqu’à ce jour, empĂȘchĂ© les canadiens de les accepter. C’est d’eux que nous voulons nous occuper dans cette Ă©tude et nous les examinerons par ordre chronologique de leur crĂ©ation.

I.—ORDRE DE SAINT-JEAN DE JERUSALEM ou DE MALTE (Terre-Sainte)

Cet Ordre, le plus ancien qui existe aujourd’hui, a pris modestement naissance Ă  JĂ©rusalem, en 1048, par la fondation d’un hospice destinĂ© Ă  recevoir les pĂšlerins malades ou nĂ©cessiteux, sous la direction de GĂ©rard Tune, son premier prieur. Reconnu par Godefroy de Bouillon aprĂšs la prise de JĂ©rusalem, il Ă©tendit son Ɠuvre en fournissant des escortes aux chrĂ©tiens contre les bandes musulmanes qui infestaient le pays et devint moitiĂ© religieux, moitiĂ© militaire sous le commandement de Raymond du Puy. JĂ©rusalem Ă©tant retombĂ©e aux mains de Saladin (1187), les chevaliers se retirĂšrent dans la forteresse de Margat et bientĂŽt aprĂšs dans celle de Saint-Jean d’Acre d’oĂč ils furent de nouveau chassĂ©s par les musulmans en 1295 et passĂšrent successivement dans l’üle de Chypre, dans celle de Rhodes

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dont ils portĂšrent le nom Ă  cette Ă©poque, dans celle de CrĂšte et finalement dans l’üle de Malte qui leur fut cĂ©dĂ©e par Charles-Quint en 1530 Ă  condition de faire une guerre perpĂ©tuelle aux musulmans et aux corsaires.

Ils furent alors dĂ©signĂ©s sous le nom de Chevaliers de Malte, mais avec l’évolution des siĂšcles la raison d’ĂȘtre de cette chevalerie devint un non-sens; il n’y a plus de corsaires et les “guerres saintes” contre les musulmans sont terminĂ©es depuis longtemps. Aussi cet Ordre a-t-il dĂ©clinĂ© sans cesse et le dernier coup lui fut portĂ© en 1798 par la prise de l’üle de Malte au cours de l’expĂ©dition de NapolĂ©on en Egypte. C’est en vain qu’on voulut alors le galvaniser en le plaçant sous la maĂźtrise de l’empereur de Russie (27 octobre 1798), il dĂ©clina constamment et ses archives furent transportĂ©es Ă  Rome. La dignitĂ© de grand-maĂźtre fut cependant rĂ©tablie par le pape LĂ©on XIII en 1879 et l’Ordre a conservĂ© quelques ramifications de ses anciens avatars en Italie, en Russie, en Prusse, en Autriche, en Espagne et en Angleterre.

En 1830, l’Ordre de Malte fut rĂ©tabli en Grande-Bretagne suivant les principes de la religion reformĂ©e et une charte lui fut accordĂ©e en 1888 sous le nom d’Ordre Hospitalier de Saint-Jean de JĂ©rusalem pour s’occuper de service d’ambulance et d’autres Ɠuvres charitables. Un grand prieurĂ© y a Ă©tĂ© constituĂ© sous le patronage de Sa MajestĂ© le roi d’Angleterre avec le duc de Connaught, ancien gouverneur du Canada, comme grand prieur; on y compte quatre classes: les Chevaliers et Dames de Justice, les Chape­lains Conventuels, les Servants d’Armes (ou Chevaliers et Dames de GrĂące) et les Donats ou Ecuyers.

La dĂ©coration consiste en une croix dite “de Malte” dont les quatre branches, appointĂ©es au centre, sont Ă©gales, s’élargissent vers les extrĂ©mitĂ©s et se terminent en doubles pointes, avec des ornements accessoires qui varient suivant les pays; elle est d’or Ă©maillĂ© de blanc et se porte en sautoir avec un ruban noir; une croix semblable se place sur le cĂŽtĂ© gauche de la poitrine.

L’histoire de cet Ordre au Canada reste entourĂ© de mystĂšre, ainsi qu’on peut en juger par les renseignements qui suivent:

Les voyageurs qui descendent Ă  l'hĂŽtellerie du ChĂąteau Frontenac, Ă  QuĂ©bec, ne peuvent manquer de remarquer, sur le mur de la cour intĂ©rieure de cet Ă©difice, au-dessus de la porte d’entrĂ©e, une vieille pierre encastrĂ©e dans la maçonnerie et sur laquelle est gravĂ©e cette croix de Malte avec la date 164... Le dernier chiffre en a disparu par l’érosion d’un coin, mais des documents anciens nous ont permis de constater que c’était un 7, ce qui donne Ă  l’inscription la date de 1647. Lorsqu’on a la curiositĂ© de demander aux archĂ©ologues Ă  quoi cette pierre se rapporte, on apprend que “c’était la pierre angulaire d’un prieurĂ© de l’Ordre de Malte Ă  QuĂ©bec sous le rĂ©gime français”, et la source de cette explication se trouve dans l’ouvrage du capitaine John Knox An historical journal of the campaigns in North America for the years 1757, 1758, 1759 and 1760 oĂč il cite, au nombre des principaux Ă©difices de QuĂ©bec, “une maison imposante, mais non encore terminĂ©e, pour les Chevaliers Hospitaliers”.

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Cette assertion est rĂ©pĂ©tĂ©e dans un passage de Y American Gazetteer pour l’annĂ©e 1762 oĂč un voyageur, de passage Ă  QuĂ©bec, dit que cette ville abonde en beaux Ă©difices au nombre desquels se trouve “the House of the Hospitallers, which is a noble building of square stone said to have cost 40,000 livres” et dans la traduction italienne de cet ouvrage, publiĂ©e sous le titre de II Gazettiere Americano, qui va plus loin sans autre raison apparente cependant, en mentionnant cet Ă©difice sous le nom de “PrieurĂ© des Chevaliers de JĂ©rusalem” (Cavalieri Gerosolimitani) et en parlant de “livres” sterling.

Ces affirmations ne laissent pas moins subsister un doute dans nos esprits, car l’existence d’un prieurĂ© comporte en soi toute une organisation avec bailliages, commanderies, fiefs et bĂ©nĂ©fices souvent considĂ©rables et si une institution de cette importance eĂ»t existĂ© au Canada, l’histoire de cette colonie eĂ»t certainement fait mention du rĂŽle qu’elle n’eĂ»t pas manquĂ© de jouer, alors que nos historiens sont d’un mutisme absolu Ă  son sujet.

Knox et le correspondant de l’American Gazetteer n’auraient-ils pas voulu parler tout simplement de l’édifice des Religieuses HospitaliĂšres que, dans leur ignorance de la langue française et des institutions catholiques, ils auraient attribuĂ© Ă  des Chevaliers Hospitaliers? La chose est d’autant plus plausible qu’en parlant des Ă©difices de MontrĂ©al le mĂȘme Knox dit: “The streets are regular, the houses well constructed, and particularly the public buildings, far exceeding those of the capital of Canada in beauty and commodiousness; that of the KNIGHTS HOSPITALLERS being extremely magnificent”. On sait cependant qu’il n’a jamais existĂ© de tel Ă©difice Ă  MontrĂ©al appartenant Ă  des chevaliers hospitaliers, et l’historien anglais, pourtant digne de foi dans ses rĂ©cits, n’aurait-il pas voulu parler, avec la meilleure foi du monde, de l’HĂŽpital GĂ©nĂ©ral oĂč la MĂšre d’Youville avait rĂ©cemment installĂ© sa communautĂ© des SƓurs Grises pour continuer les Ɠuvres d’hospitalisation des FrĂšres Charon?

Quoi qu’il en soit, la pierre du ChĂąteau Frontenac ne peut mentir et elle porte incontestablement la croix des chevaliers de Malte, preuve absolue qu’il existait Ă  QuĂ©bec un Ă©difice appartenant Ă  cette institution ou, du moins, qu’un personnage important, membre insigne de cette chevalerie, l’aĂźt fait construire en y plaçant son armoirie. La clĂ© de cette Ă©nigme nous a Ă©tĂ© partiellement donnĂ©e par l’historien J.-Edmond Roy dans une brochure intitulĂ©e L’Ordre de Malte en AmĂ©rique, publiĂ©e Ă  QuĂ©bec en 1888, oĂč il exprime l’avis que la pierre en question “a dĂ» former partie des mu­railles d’une maison appartenant Ă  l’Ordre de Malte” bien qu’il n’existĂąt pas de prieurĂ© de cet Ordre au Canada. Voyons les raisons qu’il en donne:

Charles Huault de Montmagny, successeur de Champlain au gou­vernement du Canada, occupait un rang Ă©levĂ© dans l’Ordre de Malte; Marc-Antoine Brasdefer de Chasteaufort qui fut appelĂ© Ă  remplir les fonc­tions de gouverneur intĂ©rimaire aprĂšs la mort de Champlain faisait partie du mĂȘme Ordre, ainsi qu’Antoine-Louis de BrĂ©haut de l’Isle qui accompa­gnait de Montmagny en qualitĂ© de lieutenant et plusieurs autres personnages importants de la Nouvelle-France.

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Deux autres gouverneurs de possessions françaises en AmĂ©rique Ă©taient connus comme dignitaires de l’Ordre de Malte : de Razilly en Acadie et de Poincy aux Antilles, et leurs activitĂ©s simultanĂ©es avec celles du gouverneur de la Nouvelle France au bĂ©nĂ©fice du mĂȘme Ordre nous justifient de croire que M. de Montmagny songeait effectivement Ă  l’établissement d’un prieurĂ© de Malte Ă  QuĂ©bec. Aussi, la date de 1647 sur la pierre Ă©nigmatique nous en fournit une preuve, sinon certaine, du moins assez concluante puisque le rĂ©cit de Knox nous dit que cet Ă©difice Ă©tait “inachevĂ©â€, le rappel du gouverneur en 1648 ayant brusquement interrompu les travaux.

Parmi les chevaliers de Malte qui ont jouĂ© un rĂŽle dans l’histoire de la Nouvelle-France, soit de loin ou sur son sol mĂȘme, les recherches de M. Roy et du savant abbĂ© Bois nous permettent de signaler, outre ceux que nous avons dĂ©jĂ  nommĂ©s: Charles de Bourbon, comte de Soissons, vice-roi de la Nouvelle-France; le commandeur Aymar de Chaste, grand marĂ©chal de l’Ordre, un des propriĂ©taires de la colonie; NoĂ«l Brulart de Sillery, bailli et grand’croix de l’Ordre, qui fonda et dota princiĂšrement l’établissement qui porte son nom ; Louis de Buade, comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France et divers membres des familles de LĂ©vis-Ventadour, de Tracy, de Courcelles, de la Barre, Denonville, d’Ar- genson, de la GalissonniĂšre, Bochart de Champigny, de Beaujeu, Tonti, de Villiers, de Crisacy, le comte Archambaud de Douglas, le chevalier de Bernetz, le rĂ©collet François Chartier de LotbiniĂšre et autres.

Sous le rĂ©gime anglais, l’Ordre de Malte a perdu son caractĂšre religieux et, parmi ceux de ses membres qui s’identifient avec notre pays, signalons en premier lieu Son Altesse Royale le duc de Connaught, ancien gouverneur gĂ©nĂ©ral, Grand Prieur de cet Ordre en Angleterre; le comte de Minto, ancien gouverneur gĂ©nĂ©ral, Chevalier de Justice, et la comtesse de Minto, Lady of Justice, Lord Strathcona et Mont-Royal, le comte Grey, ancien gouverneur gĂ©nĂ©ral, le baron Shaughnessey, Lady Tilley, Sir François Lan- gelier, Sir George E. Drummond, Sir Louis Davies, Sir Frederick Borden, Sir Thomas Tait, le gĂ©nĂ©ral Sir Henry M. Pellatt, Sir Edmund Walker et autres personnages distinguĂ©s Ă  qui cet honneur a cependant Ă©tĂ© confĂ©rĂ© Ă  titre civil ou militaire, plutĂŽt que religieux, de l’agrĂ©ment de la couronne britannique.

II.—ORDRE ÉQUESTRE DU SAINT-SÉPULCRE DE JÉRUSALEM(Terre-Sainte)

Cet Ordre vient en second lieu par l'ancienneté de sa fondation qui suivit de prÚs celle de Saint-Jean de Jérusalem.

Il fut fondé par Godefroy de Bouillon le 1er janvier 1099 (1> à titre religieux et militaire pour garder le Saint-Sépulcre du Sauveur, pour défendre

<-1'> Cette date est en contradiction apparente avec les faits, vu que Godefroy de Bouillon n’entra Ă  JĂ©rusalem qu’en juillet 1099; mais il faut observer qu’alors l’annĂ©e commençait Ă  PĂąques, de sorte que cette fondation du 1er janvier eut lieu six mois plus tard.

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les chrĂ©tiens contre les attaques des musulmans, et pour racheter les esclaves chrĂ©tiens. Les conditions d’admission Ă©taient trĂšs sĂ©vĂšres Ă  l’origine: on exigeait la noblesse de race et on imposait aux chevaliers le devoir d’en­tendre la messe tous les jours, de combattre pour la dĂ©fense de la religion, d’éviter le duel, l'intempĂ©rance, l’impuretĂ©, le blasphĂšme, l’usure et mĂȘme le commerce, de protĂ©ger les veuves et les orphelins, etc.

Par contre, les chevaliers recevaient, en retour de ces obligations, des privilĂšges, importants Ă  cette Ă©poque reculĂ©e, mais qui nous font sourire aujourd’hui; leur nomenclature est consignĂ©e dans un MĂ©moire du RĂ©vĂ©ren- dissime Gardien de la Terre-Sainte dĂ©posĂ© aux archives du Vatican en 1553. On y signale en particulier la prĂ©sĂ©ance de cet Ordre qu’on y place aussitĂŽt aprĂšs celui de la Toison d’Or, le droit pour les chevaliers de lĂ©gitimer les bĂątards, de changer leurs noms et de leur concĂ©der des armoi­ries, de couper la corde d’un pendu et de faire enterrer son cadavre, de crĂ©er des notaires et de possĂ©der des biens ecclĂ©siastiques quoiqu’engagĂ©s dans les liens du mariage ; ils Ă©taient en outre exempts de loger les militaires et affranchis de la gabelle ainsi que des droits sur la biĂšre et le vin. <2>

Il va de soi que ces prescriptions moyenĂągeuses sont oubliĂ©es depuis longtemps, car elles n’ont plus de raison d’ĂȘtre de nos jours. La condition de noblesse de race est remplacĂ©e par celle d’une position sociale permettant au chevalier de vivre dans l’aisance (more nobilium) ; les autres conditions d’admission consistent en services rendus Ă  l’Eglise et les obligations se rĂ©duisent Ă  celles de mener une vie honorable et d’observer les rĂšgles des statuts de l’Ordre.

Baudouin, successeur de Godefroy de Bouillon, rendit une ordonnance en 1103 qui Ă©tablit les statuts des chanoines et chevaliers du Saint-SĂ©pulcre en s’en attribuant la maĂźtrise souveraine et dĂ©signe, en son absence, le Patriarche de JĂ©rusalem pour le remplacer; il leur confia la garde du Saint-SĂ©pulcre et leur donna pour insigne la croix qui lui avait Ă©tĂ© attribuĂ©e Ă  la conquĂȘte de JĂ©rusalem, en prescrivant que les chevaliers feront les vƓux accoutumĂ©s d’obĂ©issance, de' pauvretĂ© et de chastetĂ©. Cette' ordon­nance a Ă©tĂ© rapportĂ©e par Du Breul au ThĂ©Ăątre des antiquitĂ©s de Paris, publiĂ© en 1612.

Nous avons vu qu’à la prise de la Ville Sainte par Saladin, les chevaliers de Saint-Jean se retirĂšrent Ă  Margat et de lĂ  Ă  Saint-Jean d’Aore; de mĂȘme, les chevaliers du Saint-SĂ©pulcre s’établirent Ă  PtolĂ©maĂŻde <3>. Mais Ă©galement chassĂ©s de la Terre-Sainte, la plupart d’entre eux se rĂ©fugiĂšrent Ă  PĂ©rouse en Italie, tandis que le roi de France Louis VII ramenait un groupe de vingt frĂšres au retour de la deuxiĂšme croisade prĂȘchĂ©e par Saint Bernard et les Ă©tablissait Ă  Saint-Samson d’OrlĂ©ans oĂč ils se maintinrent jusqu’en 1254, Ă©poque Ă  laquelle Saint Louis les transfĂ©ra

(2) Ce mĂ©moire en langue latine est rapportĂ© par Pasini-Frassoni dans son Histoire de l’Ordre Militaire du Saint-SĂ©pulcre de JĂ©rusalem, pa­ges 99 et 100.

(3) Floriot, Abrégé des Ordres Militaires, 1685.

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Ă  la Sainte-Chapelle de Paris oĂč il avait dĂ©posĂ© la Sainte Couronne rapportĂ©e de Palestine en 1239.

On a soulevĂ© des doutes sĂ©rieux sur la filiation de cette derniĂšre institution avec l’Ordre militaire du Saint-SĂ©pulcre; on l’a plutĂŽt considĂ©rĂ©e comme archiconfrĂ©rie et elle fut abolie par la rĂ©volution de 1789. Louis XVIII la rĂ©tablit en 1814, mais Ă  la suite d’une protestation du PĂšre Gardien du Saint-SĂ©pulcre qui refusait de reconnaĂźtre sa parentĂ©, elle fut dĂ©finiti­vement supprimĂ©e par le roi en 1823 (4).

Le pape Innocent VIII voulut fondre l’Ordre du Saint-SĂ©pulcre dans celui de Saint-Jean qu’on dĂ©signait alors sous le nom de “chevaliers de Rhodes”, en 1484, et lui transporter tous ses biens; mais devant l’opposi­tion formidable qu’il rencontra et les procĂšs qui s’en suivirent, son suc­cesseur Alexandre VI rendit Ă  l’Ordre du Saint-SĂ©pulcre son ancienne indĂ©pendance en 1496 et, pour en augmenter l’éclat, il s’en rĂ©serva la grande maĂźtrise pour lui et ses successeurs, tout en dĂ©lĂ©guant au PĂšre Gardien de la Terre-Sainte, le privilĂšge d’en crĂ©er les chevaliers.

L’autoritĂ© ainsi confĂ©rĂ©e au SupĂ©rieur des Franciscains, Gardien de la Terre-Sainte, fut successivement confirmĂ©e par LĂ©on X en 1516, par ClĂ©ment VII en 1525, par Urbain VIII en 1642, par ClĂ©ment XII en 1708 et par une bulle de Benoit XIV en 1746; il conserva cette prĂ©rogative jusqu’au 23 juillet 1847, date d’un bref de Pie IX, qui la transporta alors au Patriarche Latin de JĂ©rusalem dont il venait de rĂ©tablir la juridiction en Terre-Sainte. Pie IX ne s’en tint pas Ă  la remise de l’Ordre du Saint- SĂ©pulcre aux mains du Patriarche; par le bref Cum multa sapienter, en date du 24 janvier 1868, il le divisa en trois classes et nomma le Patriarche Administrateur ou Grand-MaĂźtre de l’Ordre, fonction que LĂ©on XIII con­firmait par bref du 3 aoĂ»t 1888 qui autorisait en mĂȘme temps l’admission des dames Ă  titre honorifique.

Le 3 mai 1907, Sa SaintetĂ© Pie X rĂ©formait la constitution de l’Ordre par le bref Quant multa en rĂ©servant la dignitĂ© de “Grand-MaĂźtre” au Souverain Pontife et confĂ©rant le titre de “Lieutenant GĂ©nĂ©ral” au Pa­triarche Latin de JĂ©rusalem avec pouvoir cependant d’en confĂ©rer les diffĂ©rents grades au nom du Souverain Pontife, et le 13 octobre 1908 la secrĂ©tairerie d’Etat du Vatican publiait des instructions dĂ©taillĂ©es sur les nominations des reprĂ©sentants du Patriarche, ainsi que sur les uniformes et insignes de l’Ordre. L’Oeuvre de la PrĂ©servation de la Foi en Palestine Ă©tait confiĂ©e aux Chevaliers du Saint-SĂ©pulcre par Sa SaintetĂ© BenoĂźt XV dans une lettre au Patriarche en date du 3 juillet 1920.

Enfin le bref de Pie XI Decessores Nostri en date du 6 janvier 1928 a finalement modifiĂ© la constitution de cette institution dont le titre officiel est maintenant l’Ordre Equestre du Saint-SĂ©pulcre de JĂ©rusalem; les dĂ©tails de son organisation ont Ă©tĂ© fixĂ©s jusqu’à ce jour par deux DĂ©crets de la SacrĂ©e CongrĂ©gation CĂ©rĂ©moniale en date du 5 aoĂ»t 1931 et du 19 mars

<4) Maigne, Dictionnaire encyclopédique des Ordres de chevalerie, 1861.

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1932 aux termes desquels cet Ordre est placĂ© sous la bienveillante protection du Saint-SiĂšge et dirigĂ© par Sa BĂ©atitude le Patriarche Latin de JĂ©rusalem qui en est le Recteur et l’Administrateur PerpĂ©tuel, avec siĂšge de l’Ordre Ă  JĂ©rusalem, et tous Statuts et RĂšglements antĂ©rieurs sont abrogĂ©s.

Aux termes de ces dĂ©crets, l’Ordre du Saint-SĂ©pulcre comprend quatre degrĂ©s: (a) les Chevaliers Grand’Croix, (b) les Grands Officiers, Ce) les Commandeurs et (d) les simples Chevaliers, ainsi que des Dames de trois hiĂ©rarchies diffĂ©rentes. Des Lieutenances (autrefois dĂ©signĂ©es sous le nom de Chapitres) sont constituĂ©es dans les pays oĂč le Recteur juge opportun d’en Ă©tablir et sont dirigĂ©es par des conseils de neuf membres nommĂ©s par le Recteur de l’Ordre pour un terme de trois ans; le Lieutenant en est prĂ©sident et le Prieur (prĂȘtre) vice-prĂ©sident. L’Oeuvre de la Pré­servation de la Foi en Palestine lui est tout spĂ©cialement confiĂ©e.

La dĂ©coration de l’Ordre consiste en une croix potencĂ©e d’or, Ă©maillĂ©e de rouge et cantonnĂ©e de quatre oroisettes de mĂȘme Ă©mail; on la dĂ©signe ordinairement sous le nom de“croix de JĂ©rusalem”. Les chevaliers grand’- croix la portent Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’un grand cordon de ruban moirĂ© noir passĂ© en Ă©charpe de droite Ă  gauche, avec plaque de brillants entourant une croix de JĂ©rusalem sur la poitrine; les grands officiers et les commandeurs portent la dĂ©coration en sautoir suspendue d’un ruban noir et les grands- officiers ont aussi droit Ă  la plaque; les chevaliers et les dames portent la simple dĂ©coration attachĂ©e d’un ruban noir Ă  la poitrine. Le costume se compose d’un frac en drap blanc avec plastron, col et parements en velours noir chargĂ© de broderies en or reprĂ©sentant des feuilles d’olivier; chapeau bicorne noir avec plumes blanches et cocarde rouge et blanche; Ă©pĂ©e dorĂ©e avec croix de l’Ordre Ă©maillĂ©e de rouge sur la poignĂ©e; Ă©perons dorĂ©s et Ă©paulettes de colonel portant la croix de JĂ©rusalem. Un manteau de drap blanc agrafĂ© au cou et portant la croix rouge de JĂ©rusalem sur le cĂŽtĂ© gauche complĂšte ce costume.

Dans son ItinĂ©raire de Paris Ă  JĂ©rusalem (1806), le vicomte de Chateaubriand dĂ©crit avec Ă©motion la cĂ©rĂ©monie d’investiture en cet Ordre dont il fut l’objet “dans l’église du Calvaire, Ă  douze pas du tombeau de JĂ©sus-Christ, Ă  trente du tombeau de Godefroy de Bouillon, avec l’épĂ©e et les Ă©perons du libĂ©rateur du Saint-SĂ©pulcre”. On comprend sans peine que cette cĂ©rĂ©monie devait ĂȘtre impressionnante, accomplie dans le mystĂšre, en cachette des Turcs, maĂźtres de la Terre-Sainte Ă  cette Ă©poque; et s’il m’est permis de rappeler Ă  ce sujet un souvenir personnel, je dirai qu’une de mes impressions les plus pĂ©nibles fut de voir un jour des chrĂ©tiens de diverses dĂ©nominations se quereller dans l’église du Saint-SĂ©pulcre au sujet de leurs prĂ©rogatives, sous la surveillance d’une escouade de soldats turcs aux uniformes effilochĂ©s, abjects, mais chargĂ©s, l’arme au bras, de maintenir l’ordre en ce lieu saint!

Il est trĂšs probable qu’il y eut des chevaliers de l’Ordre du Saint- SĂ©pulcre parmi les illustres familles de France reprĂ©sentĂ©es au Canada sous le rĂ©gime français, car un bon nombre d’entre elles retracent leur ascendance jusqu’aux croisades; mais les listes officielles que nous avons compulsĂ©es ne

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signalent aucun de leurs noms parmi ceux qui sont venus en Nouvelle- France et dont la plupart Ă©taient de jeunes officiers qui n’avaient pas encore Ă©tĂ© dĂ©corĂ©s.

Sous le rĂ©gime anglais, la difficultĂ© des communications et l’éloi­gnement semblent avoir portĂ© obstacle Ă  la crĂ©ation de chevaliers pendant plus d’un siĂšcle. Le comte de Premio-Real, qui remplit avec tant de dis­tinction la charge de consul d’Espagne au Canada, fut crĂ©Ă© commandeur de cet Ordre Ă  Rome en 1864 et, dans un opuscule Ă©videmment publiĂ© par le chevalier L.-A. Huguet-Latour en 1882, nous constatons que ce chevalier (plus tard Ă©levĂ© au grade de commandeur), dĂ©jĂ  constituĂ© procureur de l’Ordre du Saint-SĂ©pulcre au Canada par bref du Patriarche Latin de JĂ©rusalem en date du 27 juin 1881, recevait l’investiture aux mains de Mgr Fabre, Ă©vĂȘque de MontrĂ©al, en mĂȘme temps que MM. U.-E. Archambault, surintendant des Ecoles Catholiques de MontrĂ©al, Edward Murphy, prĂ©si­dent de la Banque d’Epargnes, et Pierre-Paul-Ernest Smith, prĂ©sident du Conseil SupĂ©rieur de la SociĂ©tĂ© Saint-Vincent de Paul.

Nous relevons ensuite les noms des chevaliers suivants dans une bro­chure intitulĂ©e MĂ©morial des honneurs Ă©trangers confĂ©rĂ©s Ă  des Canadiens (Bibaud 1885), dans le Bulletin des Recherches Historiques (article de Pierre-Georges Roy, octobre 1900), dans une Liste des DĂ©corĂ©s des diffé­rents Ordres de Chevalerie dans le diocĂšse de QuĂ©bec, publiĂ©e par G.-J.- Ernest CĂŽtĂ© en 1932 et dans l’ouvrage dĂ©jĂ  citĂ© de Pasini Frassoni oĂč les dates d’investiture nous semblent cependant inexactes: F.-R.-E. Cam­peau, Ottawa (1883), Dr J.-E. Landry, QuĂ©bec (1884), ClĂ©ment Vince- lette, Beaupo-rt (1884), Msr Joseph-Thomas Duhamel, Ă©vĂȘque d’Ottawa (chevalier grand’eroix 1886), puis J.-W. Bourbeau-Beauchesne, Georges Bourke-Bourgeois, l’hon. C.-E. Casgrain, l’hon. Georges Couture, John Heney, l’hon. A.-C.-P.-R. Landry, J.-A. Langlais, François Le Brice de KĂ©roack, J.-E. Lefebvre de Bellefeuille, G.-J. MacDonnell, Jean-Elie Mar­tineau, Saint-Georges Landry, Richard J. Devins, N.-R. Martineau, J.-Y. Beauchesne, W.-J. Maedonell, L.-J.-A. Derome, William Brennan, J.-F. Rioux et le Dr Berthelet de 1884 Ă  1906.

Le dimanche 14 mars 1926, grĂące Ă  l’initiative du chevalier grand’eroix L.-J. Rivet, rĂ©sidant Ă  Rome, et du commandeur Victor Morin, de MontrĂ©al, Sa BĂ©atitude Mgr Louis Barlassina, patriarche Latin de JĂ©rusalem, consti­tuait le premier Chapitre rĂ©gulier d’un Ordre de chevalerie en AmĂ©rique en confĂ©rant l’investiture Ă  20 chevaliers de l’Ordre du Saint-SĂ©pulcre dans la cathĂ©drale de MontrĂ©al. En voici les noms:

Membres d’honneur: Leurs Excellences Messeigneurs Georges Gau­thier, crĂ©Ă© chevalier grand’eroix et E.-A. Deschamps, grand officier.

PrĂ©sident: M. Victor Morin, promu chevalier grand’eroix.Prieur: M. l’abbĂ© Olivier Maurault, chevalier.Chancelier: M. S.-D. ValliĂšres, chevalier.Vexillaire: M. Emile Vaillanoourt, grand officier.CĂ©rĂ©moniaire: M. GaĂ©tan Valois (de Lachute), chevalier.SecrĂ©taire: le Dr Joseph Gauvreau, chevalier.

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Trésorier: M. Ludger Gravel, chevalier.Conseillers: MM. Francis Fauteux et J.-A. Bernier, chevaliers.

Membres du Chapitre: Le RĂ©v. PĂšre Nasre, l’hon. L.-J. Loranger, MM. LĂ©on TrĂ©panier, A.-E. Prud’homme, Oswald Mayrand, le Dr O.-H. Letour­neau et R.-A. Bergeron, (tous de MontrĂ©al), Samuel Casavant (de Saint- Hyacinthe) et Horace Beaumier (de Joliette), chevaliers. Madame Victor Morin Ă©tait en mĂȘme temps crĂ©Ă©e Dame du Saint-SĂ©pulcre.

L’investiture fut plus tard confĂ©rĂ©e dans ce chapitre Ă  MM. A.-A. Gardiner (de Saint-Lambert), Ernest Bilodeau (d’Ottawa), L.-Emile GrothĂ© et Thomas Guerin (promus commandeurs par la suite), Dr J.-M. Valois, Ar­thur Gaboury, J.-E. Laforce, Paul Corbeil et Albert Chevalier, tandis que M. J.-A. Bernier Ă©tait promu au grade de chevalier grand’croix, Ă  titre de Lieutenant de la juridiction de MontrĂ©al, succĂ©dant Ă  M. Morin, en 1939.

Le chapitre de MontrĂ©al Ă©tant fondĂ© et organisĂ©, Sa BĂ©atitude le Patriarche de JĂ©rusalem se rendit Ă  QuĂ©bec et confĂ©ra l’investiture Ă  MM. L.-C. Terreau, Fortunat Gingras et Joseph Mercier Ă  titre de commaa- deurs ainsi qu’à M. Pierre Paradis et au Dr L. Fiset Ă  titre de cheva­liers. Sur la recommandation d’un dignitaire de l’Union Saint-Joseph d’Ottawa, M. J.-S. TĂ©treault, de la ville de Sherbrooke, prĂ©sident de cette sociĂ©tĂ©, fut aussi crĂ©Ă© commandeur en mĂȘme temps qu’une autre nomination Ă©tait faite trop prĂ©cipitamment par Sa BĂ©atitude la veille de son embarquement pour la Terre-Sainte et rĂ©voquĂ©e par la suite. M. l’abbĂ© C.-J. Roy, de Saint-GĂ©rard de Majella, et M. Emile Gaboury, d’Halifax, furent aussi crĂ©Ă©s chevaliers Ă  la mĂȘme Ă©poque.

La fondation d’un Chapitre de cet Ordre Ă  QuĂ©bec fut rĂ©alisĂ©e trois ans plus tard par les soins de M. J.-G.-Ernest CĂŽtĂ© qui avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© com­mandeur en 1927 par Sa BĂ©atitude le Patriarche Latin de JĂ©rusalem, Ă  l’occasion d’un voyage en Europe, et chargĂ© de prĂ©parer l’organisation de ce Chapitre, en mĂȘme temps que Mesdames CĂŽtĂ© et Thivierge Ă©taient ad­mises Ă  la dignitĂ© de Dames du Saint-SĂ©pulcre.

La fondation en fut faite le 4 juin 1929, et ce Chapitre se compo­se aujourd’hui des officiers et membres suivants:

PrĂ©sident: M. J.-G.-Ernest CĂŽtĂ©, promu chevalier grand’croix.Vice-prĂ©sident: M. l’abbĂ© YvanhoĂ« Caron, chevalier.Chancelier: M. J.-EugĂšne Corriveau, commandeur.Vexillaire: M. Chrysanthe Jobin, chevalier.HĂ©raut d’armes: M. J.-L. Blondeau, chevalier.TrĂ©sorier: M. Pierre Paradis, commandeur.Membres du Conseil: MM. Joseph Racine, commandeur, Marcelin

Pettigrew, commandeur, et J.-M. Dessureault, chevalier.

Membres du Chapitre: Madame J.-G-Ernest CÎté, MM. C.-J .-O. Montplaisir, commandeur, Edouard Latour, P.-A. Mathieu, Pierre Vézina et A.-N. Biron, chevaliers.

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Leurs Eminences les Cardinaux Rouleau et Villeneuve ont Ă©tĂ© dé­corĂ©s du cordon de chevalier grand’croix, et Leursi Excellences Messeigneurs Cassulo, Brunault, Cloutier, Courchesne, Lamarche, Ross, LĂ©ventoux, McGuigan et Plante ont Ă©tĂ© Ă©lus membres d’honneur de ce Chapitre qui, d’autre part, a perdu les membres suivants depuis sa fondation: les com­mandeurs F.-E. Lavoie, A.-H. Rondeau, T.-D. Dubuc, Albert ChrĂ©tien et les chevaliers J.-E. Bernier, Arthur Hamel, Jules-H. CĂŽtĂ©, TĂ©lesphore Martin, C.-N. Laroche, E. BĂ©gin et L.-H. Borne, les uns Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ©s et les autres restant membres dĂ©tachĂ©s sans faire partie du Chapitre de QuĂ©bec.

III.—L’ORDRE DU CHRIST (Saint-SiĂšge, Portugal et BrĂ©sil)

On connaĂźt la fin tragique de l’Ordre des Templiers, fondĂ© Ă  JĂ©rusalem en 1119 pour la garde du temple de Salomon et la lutte contre les musul­mans. RĂ©pandu dans les principaux pays d’Europe oĂč il acquit des richesses et une influence considĂ©rable, il fut accusĂ© de toutes sortes de crimes depuis l’impiĂ©tĂ© jusqu’à la luxure, et finalement supprimĂ© le 22 mai 1312 par une bulle du pape ClĂ©ment V, Ă  l’instigation du roi Philippe-le-Bel dont le but principal Ă©tait, paraĂźt-il, de s’emparer de ses richesses.

Ce n’est pas ici le lieu de commenter l’horrible supplice infligĂ© au grand-maĂźtre Jacques de Molay et Ă  ses cinquante-six compagnons qui, aprĂšs un procĂšs de deux ans sur des plaintes plus ou moins fondĂ©es, furent brĂ»lĂ©s vifs en protestant de leur innocence et en assignant leurs bourreaux, suivant la lĂ©gende, Ă  comparaĂźtre devant le tribunal de Dieu avant l’expiration de l’annĂ©e; <5) mais il y a lieu de remarquer que la disparition de l’Ordre du Temple crĂ©a des regrets presque universels et que nombre de pays oĂč il avait prospĂ©rĂ© tentĂšrent de le faire revivre <5 6>.

Le roi du Portugal, Denis 1er, prit l’initiative de son rĂ©tablissement en 1317 et en sollicita l’autorisation du pape Jean XXII qui la lui accorda en 1319 Ă  deux conditions principales: (a) celle d’en changer le nom qui fut dĂšs lors dĂ©signĂ© sous celui d’Ordre du Christ et (b) le droit pour lui et ses successeurs d’en crĂ©er des chevaliers, d’oĂč naquit la branche ponti­ficale de cet Ordre. Le siĂšge de l’Ordre fut d’abord Ă©tabli Ă  Castro-Moreno, puis Ă  Tomar; les biens des Templiers dans ce royaume lui furent trans­portĂ©s et le pape Alexandre VI libĂ©ra les chevaliers laĂŻques des vƓux de pauvretĂ© et de cĂ©libat qui furent maintenus, cela va de soi, pour les prĂȘtres de Tomar; il fut sĂ©cularisĂ© en 1789 par la reine Marie qui ajouta un cƓur

(5) Par une curieuse coĂŻncidence le Pape ClĂ©ment V mourut Ă  Lyon le 20 avril et le roi Philippe-le-Bel le 29 novembre de la mĂȘme annĂ©e (1314).

(6) On a prĂ©tendu que cet Ordre a continuĂ© d’exister d’une façon occulte, Jacques de Molay ayant dĂ©signĂ© secrĂštement Jean Marc de Larmeny pour lui succĂ©der. Les loges maçonniques en reprirent les statuts au XVIIIe siĂšcle et le prince de Galles (plus tard Edouard VII d'An­gleterre) en fut Ă©lu grand maĂźtre en 1873.

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en Ă©mail rouge Ă  l’insigne des chevaliers grand’croix et des commandeurs, par dĂ©votion envers le SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus.

Lorsque les armĂ©es françaises, conduites par Junot, obligĂšrent le roi Jean VI Ă  fuir de Lisbonne en 1807, il emporta cet Ordre au BrĂ©sil oĂč il fonda un nouveau royaume qui fut rĂ©uni Ă  celui du Portugal en 1815; et, lorsqu’il revint en son pays, treize ans aprĂšs sa fuite, le BrĂ©sil garda l’Ordre du Christ qui fut dĂ©clarĂ© national par une loi du 20 octobre 1823 avec les mĂȘmes insignes qu’au Portugal, sauf l’addition d’un lisĂ©rĂ© bleu sur les bords du ruban <7).

A Rome, les souverains pontifes dĂ©cernent cette distinction comme rĂ©compense de services civils ou militaires sans qu’il soit nĂ©cessaire de faire preuve de noblesse pour l’obtenir, mais elle est habituellement ré­servĂ©e aux personnages de rang Ă©levĂ©. Aucun costume spĂ©cial n’y est attachĂ© et elle ne comporte qu’une classe: celle de chevaliers qui peuvent porter la dĂ©coration en sautoir, avec plaque, ou Ă  la boutonniĂšre, tandis qu’au Portugal et au BrĂ©sil on compte des chevaliers grand’croix, des comman­deurs et de simples chevaliers.

La dĂ©coration consiste en une croix latine d’émail rouge, aux extré­mitĂ©s pattĂ©es, chargĂ©e d’une croix semblable d’argent et suspendue d’un ruban entiĂšrement rouge pour le Saint-SiĂšge et le Portugal, mais lisĂ©rĂ© de bleu pour le BrĂ©sil; cette croix est surmontĂ©e d’une couronne royale pour le Portugal et impĂ©riale pour le BrĂ©sil. Les chevaliers grand’croix et les commandeurs portugais et brĂ©siliens surmontent aussi la croix d’un cƓur en Ă©mail rouge et portent sur la poitrine une plaque reproduisant l’insigne de l’Ordre. Depuis la sĂ©cularisation de 1789, les trois dĂ©corations du Christ, de Saint-Jacques et d’Avis ont en outre Ă©tĂ© rĂ©unies par les rois de Portugal dans un mĂ©daillon attachĂ© Ă  un seul ruban de couleurs verte, rouge et vio­lette en trois parties Ă©gales pour ne paraĂźtre en prĂ©fĂ©rer aucun, la croix de l’Ordre du Christ occupant cependant le sommet.

Le MĂ©morial des honneurs Ă©trangers confĂ©rĂ©s Ă  des Canadiens nous dit qu’au Canada Pierre Boucher de Boucherville a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© de cet Ordre, mais la description de sa dĂ©coration nous porte Ă  croire qu’il s’agit plutĂŽt de l’Ordre du Cruziero du BrĂ©sil ou Croix du Sud, qui fut crĂ©Ă© par l’empereur Don Pedro le 1er dĂ©cembre 1822 Ă  l’occasion de son sacre.

Nous ne croyons pas que cette dignitĂ© aĂźt Ă©tĂ© confĂ©rĂ©e Ă  des cana­diens. Le Saint-SiĂšge y a supplĂ©Ă© par l’octroi du titre de Comte Romain ou “Palatin” Ă  plusieurs de nos archevĂȘques et Ă©vĂȘques ainsi qu’à quelques laĂŻques, tels que le Lt.-Col. Gustave d’Orsonnens, l’hon. HonorĂ© Mercier (1891), et le chevalier Louis de Gonzague BaillargĂ©. Mais, ces titres d’hon­neur n’entrent pas dans la catĂ©gorie des Ordres de chevalerie que nous examinons.

<7> Cf. Perrot Collection historique des Ordres de Chevalerie (Paris 1846) et Wahlen Ordres de Chevalerie et marques d’honneur; histoire, costumes et dĂ©corations (Bruxelles, 1855).A, /

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L’Ordre de Saint-GrĂ©goire 21

IV.—L’ORDRE DE SAINT-GREGOIRE-LE-GRAND (Saint-Siùge)

Nous voici rendus Ă  l’époque oĂč les souverains pontifes, princes temporels des Etats de l’Église en mĂȘme temps que chefs spirituels de la chrĂ©tientĂ©, jugĂšrent le moment venu de crĂ©er des distinctions ou ordres de chevalerie qui seraient propres au Saint-SiĂšge pour rĂ©compenser les dĂ©fen­seurs des biens pontificaux, de mĂȘme que les vertus, le mĂ©rite et les services civils et militaires.

Plusieurs de ces Ordres n’ont eu qu’une durĂ©e passagĂšre, la raison d’ĂȘtre de leur existence Ă©tant disparue. Tels sont les Chevaliers de Saint- Georges, instituĂ©s par Alexandre VI en 1498 pour dĂ©fendre les Etats du Saint-SiĂšge contre ses ennemis; ceux de Saint-Pierre Ă©tablis en 1520 par LĂ©on X pour combattre les Turcs; les Chevaliers de Saint-Paul, instituĂ©s en 1540 par Paul III pour le mĂȘme objet et rĂ©uni par lui avec le prĂ©cĂ©dent; et ceux de Saint-Jean de Latran ou Chevaliers Pies, instituĂ©s par Pie IV en 1560 pour rĂ©compenser les vertus et les services rendus Ă  la religion. Tous ces ordres sont aujourd’hui Ă©teints (8). L’Ordre de l’Eperon d’Or ou de la Milice DorĂ©e qu’on prĂ©tend avoir Ă©tĂ© fondĂ© par Constantin avec l’appro­bation du pape Saint Sylvestre a Ă©tĂ© rĂ©formĂ© sous le pontificat de Gré­goire XVI; nous en parlerons Ă  l’occasion de la fondation de l’Ordre de Saint-Sylvestre.

A l’exemple de ces glorieux prĂ©lats, le pape GrĂ©goire XVI voulut donner Ă  son peuple une marque de son affection en fondant un ordre de chevalerie dĂšs la premiĂšre annĂ©e de son pontificat, le 1er septembre 1831, et il lui donna le nom de son Ă©minent patron S aint-GrĂ©go ire-le-Grand. Cet Ordre devait d’abord ĂȘtre rĂ©servĂ© Ă  ceux qui se signaleraient par leur zĂšle Ă  dĂ©fendre l’Eglise, mais, par lettre du 30 mai 1834, ses statuts furent mo­difiĂ©s aux fins de rĂ©compenser tous les mĂ©rites.

Il comprend trois classes: les chevaliers grand’croix, les comman­deurs et les simples chevaliers. La dĂ©coration consiste en une croix d’or Ă  huit pointes, Ă©maillĂ©e de rouge et portant au centre l’effigie de saint Gré­goire en or sur champ d’émail bleu entourĂ©e d’un cercle qui porte les mots S. Gregorius Magnus; au revers on lit la devise de l’Ordre: Pro Deo et Principe, sur champ d’azur. La croix est sommĂ©e d’un trophĂ©e pour les militaires ou d’une couronne de lauriers en Ă©mail vert pour les civils. Le ruban est rouge bordĂ© d’un lisĂ©rĂ© orange et lorsque le Souverain Pontife veut honorer plus spĂ©cialement un chevalier grand’croix, il enrichit sa croix de diamants, Ă©largit le cordon de son Ă©charpe et ajoute des rayons Ă  sa plaque d’argent. Ces faveurs spĂ©ciales Ă©tablissent une distinction entre les chevaliers grand’croix de 1Ăšre et de 2Ăšme classe, mais elles ne sont guĂšre accordĂ©es en dehors des sujets romains oĂč le nombre des chevaliers grand’- croix est limitĂ© Ă  30, celui des commandeurs Ă  70 et celui des chevaliers Ă  300. Hors des Etats Romains, le nombre en est illimitĂ©.

<8> Celui de Saint-Jean de Latran est plutÎt tombé en désuétude et se confÚre encore occasionnellement.

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Aussi les Souverains Pontifes ont-ils distribuĂ© copieusement cet Ordre en notre pays; on peut en juger par la liste suivante que nous devons en grande partie Ă  Monseigneur Paul Bernier, chancelier de l’archevĂȘchĂ© de QuĂ©bec, Ă  M. le chanoine Albert Valois, chancelier de l’archevĂȘchĂ© de MontrĂ©al, Ă  la Liste des DĂ©corĂ©s de QuĂ©bec prĂ©parĂ©e par M. CĂŽtĂ©, et Ă  M. Pierre-Georges Roy, l’infatigable compilateur des Recherches Historiques, qui ont complĂ©tĂ© les notes que nous en possĂ©dions.

Chevaliers Grand’Croix: L’hon. R.-E. Caron, l’hon. A.-B. Routhier, l’hon. L.-F.-G. Baby, l’hon. A.-R. Angers, l’hon. HonorĂ© Mercier.

Commandeurs: Sir L.-H. Lafontaine, Sir E.-P. TachĂ©, Jacques Viger, l’hon. Charles Wilson, Sir G.-E. Cartier, J.-E. Landry, Sir W.-H. Hingston, A.-F. Gauthier, l’hon. T.-J.-J. Loranger, Sir Hector Langevin, Sir J.-A. Chapleau, l’hon. F.-R. Masson, l’hon. GĂ©dĂ©on Ouimet, L. de G. BaillargĂ©, J.-H. Guillet, G.-A. Drolet, l’hon. J.-T. Taschereau, l’hon. A.-C.-P.-R. Lan­dry, l’hon. Joseph Shehyn, l’hon. Alphonse Desjardins, C.-S. Cherrier, Char­les FrĂ©mont, Sir F.-X. Lemieux, Sir Geo. Garneau, Sir Thomas Chapais, l’hon. N. Garneau, l’hon. G.-E. Amiot, Nap. Drouin, P.-T. LĂ©garĂ©, Cyrille Tessier, A.-B. Dupuis, C.-E. Rouleau, C.-J. Magnan, Pierre-Georges Roy, Jos. Mercier, J.-F.-S. Dugal, B.-J. Bennett, Elz. Miville-DĂ©chĂȘne, Antoine Lame, Joseph Picard, Alfred Desjardins, OnĂ©sime Pouliot, Rodolphe Bé­dard, Henri Gagnon, Calixte Dagneau, Jules Dorion, F. Canac-Marquis, L.-P. Turgeon, Arthur VallĂ©e, J.-H. Larue, Adjutor Maranda, NapolĂ©on Drolet, G.-J -Ernest CĂŽtĂ©, Procule Couillard, Arthur Leclerc, Henri Me- lanson, Dr Louis Mignault, l’hon. Donat Raymond, Georges Bellerive, l’hon. H.-S. BĂ©land, J.-E. Chapleau, Gustave Proteau, E.-P. De Blois, James McCarthy, R.-E. Lefaivre, A.-N. Blanchet, Victor Mathieu, Albert Chré­tien, Victor ChĂąteauvert, J.-A. Julien, Frs. Ayers et G.-H. Ayers.

Chevaliers: Jean-B. Turgeon, T.-E. d’Orsonnens, A.-E. Aubry, G.-M. Muir, M.-J.-A. Prendergast, GĂ©dĂ©on DĂ©silets, L.-A.-H. Latour, l’hon. P.- J.-O. Chauveau, Geo.-A. Hughes, Charles Trudelle, C.-A. VallĂ©e, J.-W.-D. MacDonald, N.-J. Pinault, P.-J.-O. Rousseau, Charles Brochu, W.-J. Cronin, l’hon. J.-A. Berthelot, Alex. McDonald, Joseph Nault, J.-E.-A. Dubuc, H.-A. Plamondon, Joseph BussiĂšres, A.-G. Vandandaigue, LĂ©on Descarries, A.-C. Guilbault, Ls. Lefebvre, L. Dussault, Edwin Hurtubise, J.-E. BĂ©dard, l’hon. John Sharpies, L.-A. Robitaille, F.-X. Dumontier, Alph. BĂ©dard, Joseph Dumont, l’hon. A. Rivard, Etienne Paradis, J.-N. Castonguay, Ls. Emond, P. BeaulĂ©, C.-A. Langlois, Nazaire Fortier, Joseph Gauthier, Louis Lefebvre, A. Dumontier, Henri Garneau, J.-A. Couture, Cyrille Robitaille, A. Paquet, F.-X. PrĂ©fontaine, Auguste Fortin, J. ChĂąteauvert, Auguste GagnĂ©, BĂ©noni Lalime, Martin Madden, J.-N. Miller, J.-S. Matte, J.-E. Corriveau, G.-A. Carette, Roch Terreau, Emile HĂ©bert, Georges Vien, Philibert Langlois, L.-A. Trempe, J.-A. Lefrançois, L.-P. Gagnon, ZĂ©phirin Giasson, J.-G. Gias- son, J.-H. Levasseur, Albert Dupuis, Ulric Boileau, Alfred Boyer, W.-H. Atherton, Narcisse Cloutier, Osoar Hamel, P.-E. BĂ©gin, Henri Lavigueur, L.-I. McMahon, Edouard Fortier, Hyacinthe Lebel, Armand Dugal, FrĂ©dĂ©ric Pelletier, Arthur Couture et Arthur Gagnon.

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L’Ordre de Saent-Syxvestre 23

Remarque. Nous regrettons de n’avoir pu nous procurer les noms des membres de cet Ordre nommĂ©s Ă  QuĂ©bec depuis l’annĂ©e 1933, et comme il n’est pas organisĂ© en chapitre au Canada, nous nous sommes adressĂ©s Ă  la chancellerie du Vatican pour en avoir la liste; on nous a rĂ©pondu qu’il n’y a pas de registre officiel de ces nominations et qu’on se contente de les publier au moment de l’émission du diplĂŽme. Tout Ă©trange que soit ce renseignement, il semble donc difficile d’en dresser un relevĂ© qui soit plus satisfaisant, mais nous croyons cette liste Ă  peu prĂšs complĂšte.

La mĂȘme rĂ©ponse nous a Ă©tĂ© faite au sujet des autres Ordres de che­valerie mentionnĂ©s dans cette Ă©tude.

V.—L’ORDRE DE SAINT-SYLVESTRE ou DE L’EPERON D’OR RÉFORMÉ. (Saint-Siùge)

L ancien Ordre de l’Eperon d’Or ou de la1 Milice DorĂ©e, dont quelques auteurs font remonter la fondation Ă  Constantin, sous le pontificat de Saint- Sylvestre, mais qui est attribuĂ©, avec plus de vraisemblance, au pape Pie IV en 1559, Ă©tait tombĂ© dans le mĂ©pris par suite de la prodigalitĂ©, et surtout de la vĂ©nalitĂ© de sa distribution. Les familles princiĂšres de Rome et les nonces et prĂ©lats, qui avaient obtenu ou qui s’étaient arrogĂ© le pou­voir de le confĂ©rer, raccordaient avec facilitĂ© et l'exploitaient mĂȘme pour s’en faire des rentes; les choses en Ă©taient rendues Ă  un tel point que cet Ordre autrefois recherchĂ© tomba dans un tel discrĂ©dit que le pape GrĂ©goire XVI jugea nĂ©cessaire de le rĂ©former, ou plutĂŽt de le remplacer par un nouvel Ordre auquel il donna le nom de Saint-Sylvestre (9).

Par lettres apostoliques du 31 octobre 1841, il voulut lui rendre son lustre primitif en n’y appelant que ceux qui auraient bien mĂ©ritĂ© de la religion et de la chaire de Saint Pierre, ou qui se seraient distinguĂ©s du vulgaire par leur habiletĂ© dans les lettres ou les sciences et par l’intĂšgre accomplissement de leurs devoirs civils et militaires. Il donna Ă  cet Ordre le nom de Saint-Sylvestre en l’honneur du pape sous le pontificat duquel il avait Ă©tĂ© fondĂ© et le divisa en deux classes: commandeurs et chevaliers; il s’en rĂ©serva la grande-maĂźtrise et annula toute nomination d’autre autoritĂ© que de la sienne; il restreignit le nombre des commandeurs Ă  150 et celui des chevaliers Ă  300, sauf pour les Ă©trangers dont le nombre est illimitĂ©; il leur donna pour costume un habit militaire avec Ă©pĂ©e et Ă©perons et le rendit accessible Ă  tous les mĂ©rites, quels que soient le rang et la position sociale des candidats. Le cordon de grand’croix est aussi accordĂ© de nos jours. Il a Ă©tĂ© de nouveau rĂ©formĂ© par le Souverain Pontife Pie X en 1905.

Notons cependant que la dĂ©coration de l’Éperon d’Or ou Milice DorĂ©e se donne encore quelquefois en dehors de la chevalerie pour rĂ©com­penser ceux qui ont bien mĂ©ritĂ© de l’Eglise et du Souverain Pontife. Ceux

(9) Cf. Maigne op. cit. V° Eperon d’Or.

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24 La chevalerie religieuse

Ă  qui cet honneur est accordĂ© portent, par tolĂ©rance, le nom de chevaliers, mais ils ne font pas partie d’un ordre de chevalerie.

La dĂ©coration de l’Ordre de Saint-Sylvestre consiste en une croix d’or Ă  huit pointes, Ă©maillĂ©e de blanc, Ă  laquelle est suspendu un Ă©peron d’or avec molette tournante; elle est chargĂ©e d’un Ă©cusson orbiculaire rayonnant d’or et portant l’effigie du pape Saint-Sylvestre sur champ d’émail blanc entourĂ© d’un cercle d’émail bleu sur lequel se dĂ©tache Ă  l’avers l’inscription Sane. Silvester P.M. et au revers Gregorius XVI restituit avec le millĂ©sime MDCCCXLI. Le ruban est noir avec trois raies rouges, une au centre et une sur chaque bord. Le costume se compose d’un frac qui Ă©tait originairement de drap Ă©carlate Ă  deux rangĂ©es de boutons dorĂ©s, avec parements verts et Ă©paulettes en cannetille d’or, pantalon blanc, chapeau bicorne Ă  plumes blanches, Ă©pĂ©e Ă  poignĂ©e de nacre et bottes en cuir noir avec Ă©perons d’or. La couleur du frac est aujourd’hui noire avec une seule rangĂ©e de boutons.

On dit que le collier de commandeur de cet Ordre avait Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  Sir Louis-Hippolyte Lafontaine mais qu’il ne l’avait pas formellement acceptĂ©; l’hon. J.-A. Berthelot, le Dr W.-H. Hingston et M. L.-E. Couture en avaient Ă©tĂ© dĂ©corĂ©s et le grade de chevalier avait Ă©tĂ© confĂ©rĂ© aux Doc­teurs Vincelette et Robitaille, aux h on. C.-S. Cherrier et ValliĂšres de Saint-RĂ©al.

De nos jours, les attributions en ont Ă©galement Ă©tĂ© rares. MM. Louis Terreau, Arthur Trudeau, Guido Nincheri et L.-A. Trudelle ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s commandeurs, tandis que la chevalerie en a ete conferee a MM. Jules Do- rion, J.-B.-J. Racine, Edmond Giroux, J.-W. Cantin, Marino Paparelli, Al­bion JettĂ©, J.-H. CĂŽtĂ© et Ludger Faguy; mais, pour les raisons indiquĂ©es Ă  l’article prĂ©cĂ©dent, il nous a Ă©tĂ© impossible d’obtenir plus de dĂ©tails sur la crĂ©ation des chevaliers de cet Ordre pontifical au Canada.

VI.—L’ORDRE DE PIE IX (Saint-Siùge)

A l’occasion du premier anniversaire de son accession au trĂŽne pontifical, Pie IX crĂ©a cet Ordre Ă  Rome le 17 juin 1847 et lui donna le nom de Pie, tant Ă  cause de lui-mĂȘme que pour rappeler celui qui avait Ă©tĂ© instituĂ© par Pie IV en 1560 sous le vocable de Saint-Jean de Latran et dont les membres Ă©taient dĂ©signĂ©s sous le nom de Chevaliers Pies ou Piani. Il le destina Ă  rĂ©compenser ceux qui se distingueraient par des actions Ă©clatantes ou par de grands services rendus au Saint-SiĂšge apostolique.

Cet Ordre fut divisĂ© en deux classes, la premiĂšre comportant noblesse hĂ©rĂ©ditaire et la seconde noblesse personnelle (10). La dĂ©coration consiste en une gloire d’or chargĂ©e d’une Ă©toile d’azur Ă  huit raies, au centre de laquelle est un petit mĂ©daillon blanc portant Ă  l’avers l’inscription Pius IX et au revers Anno MDCCCXLVII; ce mĂ©daillon est entourĂ© d’un cercle d’or sur

<io) Cf. Gourdon de Genouillac, Nouveau dictionnaire des Ordres de Chevalerie (1892).

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L’Ordre de Pie ix 25

lequel sont inscrits les mots Virtuti et merito en lettres bleues. Le costume se compose d’un frac bleu Ă  parements rouges, Ă©paulettes et broderies d’or, pantalon blanc, bicorne Ă  plumes blanches et Ă©pĂ©e Ă  poignĂ©e de nacre. Le ruban est bleu foncĂ© avec deutx lisĂ©rĂ©s rouges sur chaque bord.

Les chevaliers de la premiĂšre classe portent leur dĂ©coration en sau­toir et peuvent obtenir le privilĂšge d’attacher sur leur poitrine une plaque ou crachat d’argent portant l’étoile de l’Ordre; une deuxiĂšme bulle, pro­mulguĂ©e Ă  GaĂ«te le 17 juin 1849 les a autorisĂ©s Ă  suspendre le bijou au ruban ou grand cordon passĂ© en Ă©charpe de droite Ă  gauche, ce qui les constitue chevaliers grand!croix, et ils peuvent obtenir l’autorisation d’enri­chir leur plaque de pierreries. Ceux qui ne jouissent pas de cette distinction sont alors dĂ©signĂ©s sous le nom de commandeurs, portant la croix en sautoir, et les autres sous celui de simples chevaliers portant leur insigne suspendu au ruban sur le cĂŽtĂ© gauche de la poitrine.

Le MĂ©morial des honneurs Ă©trangers confĂ©rĂ©s Ă  des Canadiens nous indique au titre de “commandeurs” de cet Ordre les juges T.-J.-J. Loranger et A.-B. Routhier, le maire SĂ©vĂšre Rivard, le dĂ©putĂ© (plus tard ministre) Alphonse Desjardins, le magistrat B.-A.-T. de Montigny et Olivier Berthelet, tandis que le Bulletin des Recherches Historiques signale en outre M. Alfred Larocque et l’hon. P.-J.-O. Chauveau au grade de commandeurs et MM. Lucien Forget, Hugh Murray, E.-H. Richer, Joseph Taillefer, NoĂ© Ray­mond, M.-J.-A. Prendergast, E.-L. de Bellefeuille et C.-E. Rouleau Ă  titre de chevaliers. On notera que la plupart d’entre eux Ă©taient d’anciens zouaves pontificaux.

Dans les nominations rĂ©centes nous relevons les noms des comman­deurs J.-B. Letellier de Saint-Just et de l’hon. C.-F. DelĂąge, surintendant de l’Instruction publique.

VII.—LES MÉDAILLES ET MARQUES D’HONNEUR

Des mĂ©dailles de reconnaissance pour services rendus, marques d’hon­neur dĂ©cernĂ©es Ă  des personnalitĂ©s civiles, et mĂ©dailles militaires pour la dĂ©fense des Etats de l’Eglise, ont en outre Ă©tĂ© crĂ©Ă©es et dĂ©cernĂ©es par les Souverains Pontifes Ă  diverses Ă©poques, telles que la MĂ©daille du MĂ©rite Militaire de GrĂ©goire XVI, celles de Mentana et de Castelfidardo de Pie IX, la croix Pro EcclesiĂą et Pontifice, la mĂ©daille Bene Merenti etc.; mais comme elles ne se rapportent Ă  aucun Ordre de chevalerie, il n’y a pas lieu de rappeler leur histoire ni d’en faire la description dans cette Ă©tude.

Le port de ces dĂ©corations est cependant autorisĂ© Ă  titre militaire Ă  l’instar de celles des Ordres de chevalerie (11).

f11) Cf. Daguin, Ordres de chevalerie autorisés en France (1894).

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26 La chevalerie religieuse

PRÉSÉANCE DES ORDRES DE CHEVALERIE RELIGIEUSE ENTRE EUX

Comme les divers Ordres de chevalerie catholique relĂšvent du Saint- SiĂšge, c’est au Souverain Pontife qu’il appartient de dĂ©terminer le rang et la prĂ©sĂ©ance qu’ils doivent avoir entre eux, ainsi que de modifier de temps Ă  autre les prescriptions Ă©tablies Ă  cet Ă©gard, suivant son bon plaisir.

Nous avons vu, en parlant de l’Ordre du Saint-SĂ©pulcre, que, par un dĂ©cret de 1553, la prĂ©sĂ©ance de cet Ordre a Ă©tĂ© Ă©tablie sur tous autres, Ă  l’exception de celui de la Toison d’Or, et que Benoit XIV, ainsi que Pie IX, ont confirmĂ© toutes les prĂ©rogatives et les privilĂšges que leurs prĂ©dé­cesseurs avaient approuvĂ©s Ă  son sujet.

Ces conditions restĂšrent en vigueur jusqu’au 14 mars 1906 alors qu’une communication officielle de la Chancellerie des Ordres pontificaux de chevalerie fut publiĂ©e dans l’Osservatore Romano Ă©tablissant l’ordre de prĂ©sĂ©ance et la classification de ces divers Ordres comme suit:

1°—L’Ordre SuprĂȘme du Christ, avec une seule classe de chevaliers commandeurs.

2°—L’Ordre de Pie IX, avec trois grades: (a) Les chevaliers grand- croix, (b) les commandeurs et (c) les simples chevaliers.

3°—L’Ordre de Saint-GrĂ©goire le Grand, divisĂ© en deux classes, soit Civile et Militaire, avec trois grades dans chacune d’el'Ies: (a) les chevaliers grand’croix, (b) les commandeurs, et (c) les simples chevaliers.

4°—L’Ordre de Saint-Sylvestre, qui comprend trois grades: (a) les chevaliers grand’croix, (b) les commandeurs, et (c) les simples chevaliers. Les titulaires de VÉperon d’Or ou Milice DorĂ©e dont la dĂ©coration se rattache Ă  l’Ordre de Saint-Sylvestre, ainsi qu’on l’a vu plus haut, ne com­prennent qu’une seule classe.

5°—L’Ordre du Saint-SĂ©pulcre, pour lequel le Souverain Pontife dĂ©lĂšgue son autoritĂ© au Patriarche Latin de JĂ©rusalem. Il comprend les classes suivantes: (a) chevalier grand’croix, (b) grand officier, avec ou sans plaque, (c) commandeur, et (d) simple chevalier. Il admet aussi les Dames qui sont divisĂ©es en le, Ile et Me classes.

Il va de soi que l’Ordre de Malte ou de Saint-Jean de JĂ©rusalem, dont nous avons parlĂ© en premier lieu par suite de l’antĂ©rioritĂ© de sa fondation, s’étant sĂ©cularisĂ© et s’étant mĂȘme reconstituĂ© sous l’égide de la religion rĂ©formĂ©e, n’entre pas aujourd’hui dans la catĂ©gorie des Ordres de chevalerie rĂ©gis par les dĂ©crets du Saint-SiĂšge.

Ces rangs et prĂ©sĂ©ances s’appliquent aux divers Ordres de chevalerie en tant que corps ou groupes, mais il va de soi que, dans le protocole des prĂ©sĂ©ances individuelles, un chevalier d’un grade supĂ©rieur aura prioritĂ© sur un autre d’un grade infĂ©rieur bien que celui-ci fasse partie d’un Ordre

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Préséances et considérations 27

dont le rang est plus Ă©levĂ© dans la hiĂ©rarchie que nous venons d’indiquer. Ainsi, un chevalier grand’croix de l’Ordre du Saint-SĂ©pulcre aura prĂ©sĂ©ance sur un commandeur de l’Ordre de Saint-GrĂ©goire-le-Grand dans une cĂ©ré­monie oĂč ces deux officiers seront individuellement prĂ©sents et un simple chevalier cĂ©dera toujours le pas Ă  un commandeur d’un Ordre reconnu; mais la prĂ©sĂ©ance de deux chevaliers d’un mĂȘme grade sera rĂ©glĂ©e suivant l’ordre du dĂ©cret de 1906.

CONSIDERATIONS FINALES

On a pu constater, Ă  la lecture de ces pages, que les Ordres de chevale­rie Ă©taient religieux, en mĂȘme temps que militaires, Ă  leur origine et que les plus anciens d’entre eux furent fondĂ©s pour la garde des Lieux Saints, pour la guerre contre les musulmans ennemis sĂ©culaires de la chrĂ©tientĂ©, pour l’hospitalisation des blessĂ©s, des malades et des pĂšlerins, enfin pour le rachat des esclaves chrĂ©tiens.

Pour remplir efficacement ce but, les chevaliers faisaient vƓu de pauvretĂ©, d’obĂ©issance et de chastetĂ©, tout comme les membres des ordres religieux; mais avec l’évolution du temps et le relĂąchement des mƓurs primitives, ces conditions se modifiĂšrent peu Ă  peu; la guerre contre les infidĂšles perdit sa raison d’ĂȘtre ainsi que le cĂ©libat des chevaliers non en­gagĂ©s dans les ordres sacrĂ©s. DĂšs lors, le caractĂšre primitif de cette institution se modifia; les chevaliers consacrĂšrent leur Ă©pĂ©e Ă  la dĂ©fense des faibles et des opprimĂ©s, notamment Ă  celle des Dames dont la faiblesse se recom­mandait Ă  la protection des preux. Dans le service du Roi ils avaient pour principes d’ĂȘtre “sans peur et sans reproche” et de prĂ©fĂ©rer la mort au dĂ©shonneur.

L’influence qu’ils exercĂšrent ne manqua cependant pas d’exciter la jalousie des ambitieux et, d’autre part, les richesses qu’ils avaient accumulĂ©es dans leurs luttes contre les corsaires allumĂšrent des convoitises qui les conduisirent finalement Ă  leur perte; on en vit un exemple frappant dans la persĂ©cution dont les Templiers furent victimes.

La noblesse de conduite des chevaliers et le prestige dont ils s’étaient entourĂ©s au cours des siĂšcles ne pouvaient cependant pas manquer de laisser subsister un sentiment d’admiration vivace Ă  leur endroit; aussi les souverains en prirent-ils occassion pour exciter leurs sujets Ă  la pratique des vertus, de mĂȘme que pour rĂ©compenser leur mĂ©rite, en crĂ©ant de nou­veaux ordres de chevalerie destinĂ©s Ă  remplir ce but et en posant Ă  la base de leur fondation les deux principes immuables de cette institution au cours des siĂšcles: Honneur et Valeur.

Les Ordres de chevalerie moderne peuvent se diviser en trois caté­gories: ceux qu’on dĂ©signe sous le n.om de Grands Ordres, tels que la Toison d’Or et la JarretiĂšre, parce qu’ils ne s’accordent qu’aux souverains et aux dignitaires les plus Ă©minents; ceux qui portent la dĂ©signation d'Ordres de Cour, comme celui de Calatrava, ceux du Chardon d’Ecosse et

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de St-Patrick d’Irlande qui sont rĂ©servĂ©s aux familles nobles; et enfin les Ordres de MĂ©rite, qui constituent seuls une vĂ©ritable distinction par la reconnaissance du mĂ©rite personnel puisqu’ils ont Ă©tĂ© fondĂ©s dans le but de rĂ©compenser les actions Ă©clatantes, les vertus insignes, les talents supĂ©rieurs ou les services exceptionnels <12>.

Parmi ceux de chevalerie religieuse, il y a lieu de noter que les plus anciens ont conservĂ© la tradition des rĂ©unions capitulaires, tandis que les autres ne constituent que des distinctions individuelles, sans lien de cohé­sion entre leurs membres. Au Canada, l’Ordre Equestre du Saint-SĂ©pulcre de JĂ©rusalem compte deux Chapitres rĂ©guliĂšrement organisĂ©s, Ă  MontrĂ©al et Ă  QuĂ©bec, qui se rĂ©unissent capitulairement quatre fois par annĂ©e pour la rĂ©citation de l’office, la commĂ©moration de leurs morts, la poursuite de leurs Ɠuvres et l’expĂ©dition gĂ©nĂ©rale de leurs affaires. Rien n’empĂȘche cependant le Saint-SiĂšge de prescrire de semblables rĂ©unions pour les autres Ordres.

“Ça estĂ© une belle invention, dit Montaigne au livre II, chapitre VII, de ses Essais, d’establir certaines marques vaines et sans prix pour en honorer la vertu,... une belle et proufitable coustume de trouver moyen de recognoistre la valeur des hommes rares et excellents et de les contenter et satisfaire par des payements qui ne chargent aulcunement le publicque et qui ne coustent rien au prince”, et, parlant du bout de ruban dont un homme de mĂ©rite, mais modeste et parfois inconnu du public tapageur, est dĂ©corĂ©, Madame de Girardin ajoute: “Ce mauvais bout de ruban signifie courage, dĂ©vouement, sacrifice, devoir glorieusement accompli, pĂ©ril gĂ©né­reusement affrontĂ©, privations, patience, savoir, talent, honneurs, bien souvent hĂ©roĂŻsme, quelquefois gĂ©nie, toujours travail”. Il atteste, en un mot, que le regard de la patrie reconnaissante s’est arrĂȘtĂ© sur un homme de mĂ©rite.

On peut commettre des erreurs, il est vrai, dans la distribution de ces rĂ©compenses; il se peut que quelques solliciteurs obtiennent des dĂ©co­rations dont ils se pavanent d’autant plus qu’elles sont immĂ©ritĂ©es, mais c’est une exception qui n’amoindrit en rien le mĂ©rite de ceux que les hon­neurs ont spontanĂ©ment recherchĂ©s. Rappelons-nous que ce n’est pas le signe extĂ©rieur d’une dĂ©coration qui honore celui qui la porte; c’est uniquement la mise en Ɠuvre et l’exercice constant des vertus, des talents et des qualitĂ©s morales qui auront justifiĂ© son attribution.

<12> Cf. Maigne, Ov. cit.

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Index onomastique

Amiot, h on. G.-E.........................Angers, h on. A.-R..........................Archambault, U.-E........................Argenson, P. Voyer d’ ................Atherton, W.-H..............................Aubry, A.-E...................................Ayers, Fib........................................Ayers, G.-H...................................

★ ★Baby, hon. L.-F. G.......................BaillargĂ©, L. de G................... 20,Barlassina, Mgr L..........................Barre, Lefebvre de la ................Beauchesne, J.-Y .........................Beaujeu, LiĂ©nard de ...................BeautĂ©, P........................................Beaumier, Horace .......................BĂ©dard, Alph.................................BĂ©dard, J.-E...................................BĂ©dard, Rodolphe.........................BĂ©gin, E..........................................BĂ©gin, P.-E.....................................BĂ©land, hon. H. S.........................Bellefeuille, E.-L. de ............ 17,Bellerive, Georges .......................Bene Merenti (mĂ©daille) ...........Bennett, B.-J..................................Bergeron, R.-A..............................Remets, chevalier de ..................Bernier, J.-A..................................Bernier, J.-E..................................Berthelet, le Dr ..........................Berthelot, bon. J.-A................22,Berthelet, Olivier .........................Bilodeau, Ernest .........................Biron, A.-N....................................Blanohet, A.-N..............................Blondeau, J.-L...............................Boileau, Ulric ..............................Borden, Sir Frederick ................Borne, L.-H...................................Boucher de Boucherville, P.........Bourbeau-Beaucbesne, J.-W..........

Bourbon de Soissons, C.................. 13Bourke-Bourgeois, G.......................17Boyer, Alfred .............................. 22BrĂ©haut de L’Isle, A. L. de ....... 12Brennan, Wm................................ 17Brochu, Charles ........................... 22Brunault, Mgr Hermann ........... 19BussiĂšres, Joseph ......................... 22

★ ★Calatrava, Ordre de .................... 27Campeau, F.-R.-E......................... 17Cantin, J.-W..................................... 24Caron, abbĂ© IvanhoĂ« ................ 18Caron, hon. R.-E.............................22Carrette, G.-A................................ 22Cartier, Sir G.-E............................ 22Casavant, Samuel ......................... 18

■ Casgrain, hon. C.-E....................... 17Cassulo, Mgr AndrĂ©a .................. 19C astelfidardo, mĂ©daille de .............25Castonguay, J.-N............................ 22Champigny, Boebart de .............. 13Chapais, Sir Thomas................... 22Chapitres organisĂ©s ..................... 28Chapitre, Premier......................... 17Chapleau, Sir J.-A..........................22Chapleau, J.-E..................................22Chardon d’Ecosse, Ordre du .... 27Chaste, Ayniar de ....................... 13Chasteaufort, Brasdefer de ......... 12Chateaubriand, vicomte de ......... 16ChĂąteauvert, J................................. 22ChĂąteauvert, Victor .................... 22Chauveau, hon. P.-J.-0.............22, 25Cherrier, hon. C.-S....................22, 24Chevalier, Albert ......................... 18Chevaliers Pies ou Piani ............. 21ChrĂ©tien, Albert .................... 19, 22Christ, Ordre du ................... 19, 26Cloutier, Mgr F. X....................... 19Cloutier, Narcisse ......................... 22Comte Romain ou Palatin ......... 20Connaught, le duc de ........... 11, 13

2222171322222222

22221713171322182222221922222522252218131819172425181822182213192017

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30 Index onomastique

Considérations finales ..................Corbeil, Paul ..............................Corriveau, J.-Eug..................... 18,CÎté, G.-J-Ernest .................. 18,CÎté, Mme G.-J.-E.......................CÎté, Jules>-H........................... 19,Couillard, Procuie .......................Courcelles, D. de Rémy de .........Courchesne, Mgr G.......................Couture, Arthur ..........................Couture, hou. Geo.......................Couture, J.-A................................Couture, L.-E................................Crisacy, Antoine de .....................Cronin, W.-J..................................

★ ★Dagneau, Calixte .........................Davies, Sir Louis .........................De Blois, E.-P.................................DĂ©chĂȘne, Elz.-Miville ................DelĂąge, hon. C. F.........................Denonville, J. R. de Brisay.........Derome, L.-J.-A.............................Descarries, LĂ©on .........................Deschamps, Mgr E.-A..................DĂ©sileits, GĂ©dĂ©on .........................Desjardins, Alfred .......................Desjardins, hon. Alph............. 22,Dessureauilt, J.-M..........................Devins, Richard J.........................Dorion, Jules ......................... 22,Douglas, Archambaud de .........Drolet, G.-A...................................Drolet, NapolĂ©on .........................Drouin, Nap..................................Drummond, Sir G.-E...................Dubuc, J.-E.-A..............................Dubuc, F.-D..................................Dugal, Armand ...........................Dugal, J.-F.-S................................Duhamel, Mgr J.-T.......................Dumont, Joseph .........................Dumontier, A.................................Dumontier, F.-X............................Dupuis, Albert ............................Dupuis, A.-B..................................Dussault, L.....................................

Emond, Louis .............................. 22Eperon d’Or, dĂ©coration de V ... 23 EpĂ©ron d’Or, Ordre de V ............ 21

★ ★Faguy, Ludger ............................ 24Fauteux, Francis ......................... 18Fiset, Dr L...................................... 18Forget,, Lucien .............................. 25Fortier, Edouard ......................... 22Fortier, Nazaire ........................... 22Fortin, Auguste ........................... 22FrĂ©mont, Charles ......................... 22Frontenac, L. de Buade de ....... 13

★ ★Gaboury, Arthur ......................... 18Gaboury, Emile ........................... 18GagnĂ©, Auguste ........................... 22Gagnon, Arthur ......................... 22Gagnon, Henri ............................ 22Gagnon, L.-P.................................. 22GalissionmiĂšre, Barrin de la......... 13Gardiner, A.-A............................... 18Gameau, Sir Georges .................. 22Gameau, Henri ............................ 22Gameau, hon. N............................ 22Gauthier, A.-F................................ 22Gauthier, Mgr Georges................ 17Gauvreau, Dr Joseph.................... 17Giasson, J.-G.................................. 22Giasson, ZĂ©phirin ......................... 22Gingras, Fortunat ....................... 18Giroux, Edmond ......................... 24Grands Ordres ............................ 27Gravel, Ludger ........................... 18Grey, comte de ........................... 13GrothĂ©, L.-Emile ......................... 18GuĂ©rin, Thomas ........................... 18Guilbault, A.-C.............................. 22Guillet, J.-H......................................22

★ ★Hamel, Arthur ............................ 19Hamel, Oscar .............................. 22HĂ©bert, Emile ............................ 22Heney, John ................................ 17Hingston, Sir W.-H................22, 24

271822221824221319221722241322

22132222251317221722222518172413222222132219222217222222222222

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Index onomastique 31

Hughes, Georges-A........................Huguet-Latour, L.-A.............. 17,Hurtubise, Edwin .......................

★ ★Jarretiùre, Ordre de la ................Jette, Albion ................................Jobin, Chrysanthe .....................Julien, J.-A.....................................

★ ★Keroack, F. Le Brice de ............

★ ★Lafontaine, Sir L.-H.................22,Laforce, J.-E..................................Lalime, BĂ©noni ..........................Lamarche, Mgr C..........................Landry, hon. A.-C.-P.-R........... 17,Landry, Dr J.-E.................... 17,Landry, Saint-Georges ................Langelier, Sir François ................Lange vin, Sir Hector ..................Langlais, J.-A................................Langlois, C.-A................................Langlois, Philibert .....................Laroche, C.-N................................Larocque, Alfred .........................Larue, Antoine ..........................Larue, J.-H....................................Latour, Edouard .........................Lavigueur, Henri .......................Lavoie, F.-E..................................Lebel, Hyacinthe .........................Leclerc, Arthur ..........................Lefaivre, R.-E................................Lefebvre, Louis ...........................Lefrançois, J.-A.............................LĂ©garĂ©, P.-T..................................Lemieux, Sir F.-X.........................Letellier de Saint-Just, J.-B........Letourneau, Dr O.-H...................Levasseur, J.-H.............................Leventoux, Mgr J.-M..................LĂ©vis-Ventadour ..........................Loranger, hon. L.-J.......................Loranger, hon. T.-J.-J............ 22,LotbiniĂšre, Dom. F. Chartier de

MacDonald, J.-W.-D....................... 22Macdonell, W.-J............................ 17MacDonmell, G.-J.......................... 17MacMahon, L.-1..............................22Madden, Martin ........................... 22Magnan, C.-J....................................22Malte, Ordre de .................... 10, 26Marauda, Adjutor ....................... 22Marquis, F.-Canac ......................... 22Martin, TĂ©lesphore ..................... 19Martineau, J.-E............................. 17Martineau, N.-R............................ 17Masson, hon. F.-R..........................22Mathieu, P.-A............................... 18Mathieu, Victor ............... 22Matte, J.-S.......................................22Maurault, abbĂ© (Mgr) Olivier .. 17Mayrand, Oswald ....................... 18McCarthy, James ....................... 22McDonald, Alex............................ 22McGuigan, Mgr ........................... 19MĂ©dailles d’honneur .................... 25Melanson, Henri ......................... 22Mentana, mĂ©daille de ................ 25Mercier, hon. HonorĂ© ........... 20, 22Mercier, Joseph ..................... 18, 22MĂ©rite agricole, Ordre du ........... 10MĂ©rite Militaire (mĂ©daille) .... 25MĂ©rite scolaire, Ordre du ........... 10Mignault, Dr Louis .................... 22Milice DorĂ©e ......................... 21, 23Miller, J.-N.................................... 22Minto, le comte est Lady ........... 13Montigny, B.-A.T. de .................. 25Montmagny, Huault de ............. 12Montplaisir, C.-J.-0........................ 18Morin, Victor ....................... 17, 18Morin, Mme Victor .................... 18Muir, G.-M.................................... 22Murphy, Edward ......................... 17Murray, Hugh ............................ 25

★ ★Nasre, RĂ©v. PĂšre ......................... 18Nault, Joseph .............................. 22Nincheri, Guido .......................... 24

★ ★Ordres de Cour ............................ 27Ordres de MĂ©rite ......................... 28

222222

27241822

17

24182219222217132217222219252222182219222222222222222518221913182513

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32 Index onomastique

Orsonnens, Gustave d’ ................. 20Orsonnens, T.-E. d’ ....................... 22Ouimet, hon. GĂ©dĂ©on ................... 22

★ ★Paparelli, Marino ......................... 24PĂąquet, A.......................................... 22Paradis, Etienne ........................... 22Paradis, Pierre .............................. 18Pellatt, Sir H. M.............................. 13Pelletier, FrĂ©dĂ©ric ......................... 22Pettigrew, Marcellin ..................... 18Piani ou Pies, Chevaliers .......... 24Picard, Joseph ................................ 22Pie IX, Ordre de ..................... 24, 26Pinault, N.-J.................................... 22Plamondon, H.-A............................. 22Plante, Mgr Orner ....................... 19Poincy, P. Lougviliions de .......... 13Pouliot, OnĂ©sime ......................... 22PrĂ©fontaine, F.-X...............................22Premio-RĂ©al, comte de ............... 17Prendergast-, M.-J.-A..................22, 25PrĂ©sĂ©ance des Ordres..................... 26Pro EcclesiĂą et Pontifice {croix) 25Pnoteau, Gustave ........................... 22Prud’homme, A.-E........................... 18

★ ★Racine, Joseph .............................. 18Racine, J.-B. J...................................24Raymond, hon. Donat ................. 22Raymond, NoĂ© .............................. 25Razilly, I. Launay de ................... 13Richer, E.-H....................................... 25Rioux, J.-F....................................... 17Rivard, hon. Adjutor..................... 22Rivard, SĂ©vĂšre .............................. 25Rivet, L.-J......................................... 17Robitaille, Cyrille ......................... 22Robitaille, L.-A..................................22Robitaille, Dr Olivier ................. 24Rondeau, A.-H................................. 19Ross, Mgr F.-X.............................. 19Rouleau, C.-E..............................22, 25Rouleau, cardinal R.-M................. 19Rousseau, P.-J.-0...............................22

Routhier, hon. A.-B..................22, 25Roy, abbé C.-J................................. 18Roy, Pierre-Georges ..................... 22

★ ★Saint-Georges, Ordre de ............. 21Saint-GrĂ©goire, Ordre de........ 21, 26Saint-Jean, Ordre de ..................... 10Saint-Jean de JĂ©rusalem ..............26Saint-J ean de Latran ........... 21, 24Saint-Patrick d’Irlande, Ordre de 28Saint-Paul, Ordre de ................... 21Saint-Pierre, Ordre de ............. 21Saint-SĂ©pulcre, Ordre du ... 13, 26 Saint-Sylvestre, Ordre de ... 23, 26Sharpies, hon. John ..................... 22Shaughnessey, le baron ............. 13Shehyn, hon. Joseph ..................... 22Sillery, N. Brulart de ................... 13Smith, P. P. Ernest ....................... 17Strathcona & Mont-Royal, Lord 13

★ ★TachĂ©, Sir E.-P................................ 22TaiUefer, Joseph ........................... 25Tait, Sir Thomas ........................... 13Taschereau, hon. J.-T...................... 22Templiers, Ordre des..................... 19Terreau, L.-C............................. 18, 24Terreau, Roch .............................. 22Tessier, Cyrille .............................. 22TĂ©treault, J.-S................................. 18Thivierge, Mme ........................... 18Tilley, Lady .................................. 13Toison d’Or, Ordre de la 14, 26, 27Tonti, le chevalier de ................... 13Tracy, de ........................................ 13Trempe, L.-A.................................... 22TrĂ©panier, LĂ©on ............................ 18Trudeau, Arthur ........................... 24Trudelle, Charles ......................... 22Trudelle, L.-A.....................................24Turgeon, Jean-B.................................22Turgeon, L.-P..................................... 22

★ ★Vaillancourt, Emile ....................... 17VallĂ©e, Dr Arthur........................... 22

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Index onomastique

Vallée, C.-A......................................22ValliÚres, S.-D................................ 17ValliÚres de SaintJtéal .............. 24Valois, Gaétan ............................ 17Valois, Dr J.-M............................ 18Vandandaigue, A.-G...................... 22Vézina, Pierre .............................. 18Vien, Georges ................................ 22

33

Viger, Jacques ............................ 22Villeneuve, cardinal R................. 19Villùers, Coulon de ................... 13Vinceiette, Dr Clément ......... 17, 24

★ ★Walker, Sir Edmund .................. 13Wilson, hon. Chs............................ 22

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TABLE

Préface ............................................................................................ 7Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte

(Terre-Sainte) ................................................ „..................... 10Ordre Equestre du Saint-SĂ©pulcre de JĂ©rusalem

(Terre-Sainte) ....................................................................... 13Ordre du Christ (Saint-SiÚge, Portugal et Brésil) ................ 19Ofdre de Saint-Grégoire-le-Grand

(Saint-SiĂšge) ......................................................................... 21Ordre de Saint-Sylvestre ou de l’Eperon d’Or RĂ©formĂ©

(Saint-SiĂšge) ................................ „....................................... 23Ordre de Pie IX (Saint-SiĂšge) ................................................ 24MĂ©dailles et marques d’honneur .................................................. 25PrĂ©sĂ©ance des Ordres de Chevalerie religieuse

entre eux ................................................................................ 26Considérations finales ................................................ 27Index onomastique ............................................. 29

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