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21 août au 1 er octobre 2013 C I N E M A LA COURSIVE SCENE NATIONALE LA ROCHELLE

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La Rochelle • Coursive

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C I N E M A

L A C O U R S I V ESCENE NATIONALE LA ROCHELLE

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C I N E M A

Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte MorissonImpression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Jimmy P. Psychothérapie d’un Indien des Plaines de Arnaud Desplechin

Information 7 jours sur 7AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVEdu mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi et dimanche de 14 h à 20 h / lundi de 17 h à 20 hPAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h / 05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03SUR RÉPONDEUR 05 46 51 54 04.SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège •TMVLa Rochelle • UBACTO

Tarifs cinémaTARIF NORMAL 6,80 €CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS 5,50 €MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI 4,50 €LE LUNDI POUR TOUS 4,80 €TARIF JEUNE (– 18 ans), TARIF SEANCES SCOLAIRES ET GROUPES (Centres de Loisirs) 3,50 €CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE10 séances (valable jusqu’au 24 juin 2014) 48 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE• Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 €• Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 €

Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche,à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche,à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune publicTout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€).

POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA:05 46 51 54 00

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Michael Kohlhaas / Arnaud des Pallières

Qu’est-ce qui vous a passionné, dans cette histoire?ARNAUD DES PALLIÈRES : Le personnage, évidemment, sa dignité, sa fulgurance. On lit MichaelKohlhaas comme on suit les traces d’une boule de feu. Mais par-dessus tout, je crois, ce momentincroyable où Kohlhaas, à deux doigts de renverser le pays, dissout son armée et rentre chez lui.Acceptant de redevenir un homme ordinaire, parce qu’il a soudain obtenu ce qu’il demandait depuisle début : le droit de voir sa plainte examinée par un tribunal. Cette rigueur, qui est la marque deKohlhaas, m’a bouleversé et me bouleverse toujours. Qu’un homme gagne, par son courage et sadétermination, la possibilité de prendre le pouvoir mais y renonce par droiture morale, est à mesyeux une des plus belles histoires politiques qu’on puisse raconter.Quelles libertés avez-vous prises avec le texte d’origine?A. D. P. : La plus flagrante est qu’il s’agissait d’un livre allemand. J’aime et j’admire la littératureallemande mais je n’ai aucune notion d’Allemand. Je voulais tourner en Français et n’avais d’autresolution que de franciser l’histoire. Pour conserver le rapport des personnages au protestantismenaissant, les Cévennes se sont imposées car au début du XVIe siècle, catholiques et protestants ontvécu pacifiquement dans cette rude et magnifique région. Par ailleurs, la nouvelle de Kleistcomportait une intrigue secondaire de nature fantastique, incompatible avec le matérialisme décidéde mon film. Puis plusieurs personnages secondaires ont été développés, afin de sortir Kohlhaasd’une trop grande «solitude héroïque». Sa propre fille, le jeune prédicant, le jeune valet Jérémie, leconvers manchot ont été créés de toutes pièces. Enfin, les dialogues ont été intégralement réécrits,dans une langue volontairement contemporaine.Une histoire inscrite dans son temps mais qui a de fortes résonances dans le monde d’aujourd’hui…A. D. P. : Michael Kohlhaas témoigne d’une formidable intuition de notre monde contemporain :comment un marchand respecté, mari aimant, père attentif, devient-il un véritable fanatique, purcorps porteur d’idée fixe? Quelle puissance de mort se met soudain à l’oeuvre chez ce paisiblecommerçant d’il y a cinq siècles? Il y a dans ces questions, malheureusement, l’essentiel de nosinquiétudes politiques pour le monde d’aujourd’hui. in Dossier de presse

France , 2013, 2 h 02, scope-couleur

ScénarioChristelle Berthevas, A. Des Pallièresd’après Michael Kohlhaasde Heinrich von Kleist, Ed. Mille et une nuits

PhotoJeanne Lapoirie

SonJean-Pierre Duret

Musique originaleMartin Wheeler, Les Witches

MontageSandie Bompar, A. des Pallières

AvecMads Mikkelsen, Mélusine MayanceDelphine Chuillot, David KrossBruno Ganz, Denis LavantSergi Lopez, Amira Casar…

DU 21 AOÛT AU 3 SEPTEMBRE

EN EXCLUSIVITE

CANNES 2013 : SÉLECTION OFFICIELLE

FESTIVAL LA ROCHELLE 2013

SOUTIEN RECHERCHE

Adapté d’un roman de Heinrich von Kleist sur un marchand de chevaux au XVIe siècle qui lèveune armée pour faire justice lui-même après avoir échoué devant un tribunal corrompu,«Michael Kohlhaas» est un film plastiquement impressionnant. Tournant dans les Cévennes,des Pallières et sa chef-op Jeanne Lapoirie ont remarquablement capté les paysages grandioseset montagneux, faisant un usage extensif des plans larges et de toutes les conditions météopossibles. Le ciel, les nuages, le vent, les bruits de la nature et des bêtes sont des personnages àpart entière et transforment le film en puissante machine sensorielle. La beauté frémissantedes chevaux et le visage seigneurial de Mikkelsen contribuent à l’élaboration d’une sorte dewestern médiéval… Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 29 mai 2013

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Bambi / Sébastien Lifshitz

Une femme élégante est de retour à Alger, longtemps après. Après quoi? Quel mystèredissimule cette blondeur hitchcockienne? Qu’elle n’est ni blonde, ni tout à fait une femme.Ou plutôt que lorsqu’elle était petite, elle était un garçon prénommé Jean-Pierre. Très tôt,avec une obstination qui ne se démentira jamais le reste de sa vie, celle qui est devenueMarie-Pierre aujourd’hui se sent fille.Sa mère s’y oppose évidemment (nous sommes dans les années 30-40). Et puis unetroupe venue de Paris va l’aider à sortir de son enfermement. C’est celle du Carrousel, uneboîte de travestis des Champs-Elysées. Jean-Pi (comme l’appelle affectueusement satante) découvre à dix-sept ans qu’il n’est pas seul au monde. Il obtient son émancipationde sa mère, qui n’y comprend rien, et monte à Paris. Marie-Pierre, alors qu’elle ne sait nichanter ni danser, va devenir Bambi, l’une des vedettes des boîtes de travestis (commeMadame Arthur) et surtout l’amie de la plus célèbre d’entre elles à l’époque, Coccinelle(1931-2006). Les travestis n’ont de toute façon que deux manières de survivre: le spectacleou la prostitution… Elle enregistre des disques. Elle prend des hormones féminines à quimieux mieux, se fait opérer à la suite de Coccinelle. Et puis elle comprend qu’elle va vieillir.A trente-trois ans, elle passe le bac, entre à l’Université dont elle sort avec un Capes delettres. Pendant vingt-cinq ans, jusqu’à sa retraite, elle sera enseignante au collège deGarges-lès-Gonesse, loin du strass et des paillettes des Champs, sans que personne nes’avise jamais de s’occuper de sa vie passée. Elle recevra les palmes académiques…[…] La réalisation alterne scènes de la vie moderne (notamment ce retour saisissant surles lieux de son enfance en Algérie) et de nombreuses archives montrant les travestis desannées 50 et 60. Marie-Pierre/Bambi est une femme remarquable et intelligente, qui saitexprimer avec pudeur et pourtant sans inhibition les sentiments ambivalents d’un êtrehumain qui se sent différent, parfois à son grand dam, affolé par des pulsions qui ledépassent, le choquent presque, le surprennent toujours. Et c’est peut-être ce qu’il y a deplus intéressant et de troublant dans le film de Lifshitz : ce qu’il dit de la sexualité des gens,de tous les gens, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels… Jean-Baptiste Morain

Les Inrockuptibles, 19 juin 2013

France, 2013, 58 ’, couleur

RéalisationSébastien Lifshitz

PhotoSébastien Buchmann

Son Jean-Christophe Lion

MontageTina Baz

AvecMarie-Pierre Pruvot (Bambi)

DU 21 AU 26 AOÛT

EN EXCLUSIVITE

MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE

BERLIN 2013 : TEDDY AWARD DU

Un trajet de vie trépidant et romanesque documenté par le réalisateur subtil et sensible des« Invisibles».

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France / Suisse / Israël, 20121 h 37, couleur, v.o.

ScénarioAvi Mograbi, Noam Enbar

PhotoPhilippe Bellaîche

SonFlorian Eidenbenz

Musique Noam Enbar

MontageAvi Mograbi, Rainer Trinkler

AvecAvi Mograbi, Ali Al-AzhariYasmine Al-Azhari-KadmonVoixAysha Taybe

DU 21 AU 27 AOÛT

EN EXCLUSIVITE

Dans un jardin je suis entréAvi Mograbi

«Je veux faire quelque chose avec le conflit, ce fardeau que je traîne avec moi.» Ainsis’exprime Ali Al-Azhari devant la caméra de son vieil ami Avi Mograbi. Celui qui parle,Palestinien d'Israël, est obsédé par le retour des réfugiés. Celui qui filme, Juif israélien, estempêtré dans un amour impossible avec une Libanaise. De cette imbrication complexe,le cinéaste-acteur tire un documentaire foisonnant, où le fantôme d’un Moyen-Orientsans frontières, multi-ethnique et pluriconfessionnel côtoie la jeunesse révoltée desprintemps arabes. Les deux hommes manipulent des photos sépia, un vieil annuaire duTel-Aviv des années 1930, une page de calendrier d’une vie antérieure. Avant la créationd’Israël et la nakba, c’est-à-dire la «catastrophe», l’exil de milliers de Palestiniens lors dela guerre de 1948. L’Arabe et le Juif recomposent leurs histoires de famille, refontmentalement le voyage entre Liban, Syrie, Israël et Palestine. Au fil de leurs va-et-viententre intérieurs (l’appartement d’Ali) et extérieurs (sur les traces de sa maison natale, dansles rues de Tel-Aviv ou face à la mer) se noue un dialogue passionnant.Ali est un «présent-absent» : un de ces Palestiniens citoyens d’Israël dont les biens ontété confisqués. Elevé dans la haine des Juifs, il a épousé une Juive, dont il a eu une fillette,Yasmine, aussi loquace en arabe qu’en hébreu. Dans la bouche de ce conteur truculent ettragique, la moindre anecdote devient un spectacle, dont Avi Mograbi est à la fois lemetteur en scène et le spectateur. Avec ce regard sur l’ennemi désigné, le cinéastesuggère magnifiquement la fraternité des destins. Quant à Yasmine, fruit d’un métissageculturel, elle incarne le rêve d’une réconciliation possible. Mais quand il s’agit de dénoncerla violence d'une société ségrégationniste, Avi Mograbi sait ce qu’il faut filmer : la pancarteen hébreu « Interdit aux étrangers», par exemple, plantée dans le square où s'élevait jadisla maison d'Ali et de ses parents…Comme une ponctuation élégiaque et poétique, des vignettes en super-8 viennentrégulièrement bousculer la linéarité du récit : images d’un Orient englouti et, en voix off,la chronique épistolaire d’un amour transfrontière entre Beyrouth et Israël. On avait quittéAvi Mograbi en 2009 avec un documentaire-exorcisme sur la confession d’un jeunecriminel de guerre israélien, le matricule Z32. A l’époque, le cinéaste se disait fatigué,terrassé par le pessimisme. Il est toujours aussi incisif, mais on le sent cette fois apaisé,presque confiant. Comme s’il avait trouvé le moyen de ne plus jamais être seul contretous. Mathilde Blottière, Télérama, 10 juillet 2013

FESTIVAL LA ROCHELLE 2013

SOUTIEN RECHERCHE

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[…] Tout commence comme dans un mélodrame classique: on y suit alternativement lanaissance d’un couple (elle tatoueuse, lui musicien) et leur combat, sept années plus tard,pour sauver leur jolie petite Maybelle des griffes d'un cancer salement tenace. De quoifaire pleurer dans les chaumières? Oui, certes, mais pas seulement. La construction dufilm, qui opèrera ensuite un basculement inattendu, permet non seulement deradiographier un amour, mais aussi et surtout de s’interroger sur ce qu’est vraimentl’amour conjugal et sur ce qu’il peut supporter…[…] Le style de Groeningen est d’une amplitude folle, entre poésie du quotidien et ragepermanente, considérations sur la nécessité de croire et le revers de la médaille… Chaquescène semble fonctionner exactement comme son réalisateur l’a prévu, et c’est unetornade émotionnelle (mais jamais racoleuse) qui s’empare de vous. Adapté d’une piècede théâtre co-écrite par l’acteur principal Johan Heldenbergh, Alabama Monroe est uneballade déchirante dont le ton colle de très près à sa bande originale bluegrass, branchede la musique country, capable en quelques notes de vous ravir le cœur. Cette musiquelaisse pantois, ce film aussi… Thomas Messias, artistikrezo.com, 15 mai 2013

Alabama MonroeThe Broken Circle Breakdown / Felix Van Groeningen

Belgique, 2012, 1 h 52, scope-couleur, v.o.

Scénario Carl Joos, F. Van Groeningen

Photo Ruben Impens

Son Jan Deca

Musique The Broken Circle BreakdownBluegrass Band dirigé par Bjorn Eriksson

Montage Nico Leunen

AvecVeerle Baetens, Johan HeldenberghNell Cattrysse, Geert Van RampelbergNils de Caster, Robby Cleiren…

DU 28 AOÛT AU 10 SEPTEMBRE

SORTIE NATIONALE

BERLIN 2013 : PRIX DU PUBLIC

FESTIVAL LA ROCHELLE 2013

Le réalisateur de «La Merditude des choses» revient avec une histoire d’amour sur fond demusique bluegrass en filmant sa Belgique comme le Midwest.

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France , 2013, 1 h 34, couleur

ScénarioGaëlle Mace, Rebecca Zlotowski

PhotoGeorge Lechaptois

SonCédric Deloche, Gwennolé Le BorgneAlexis Place, Marc Doisne

MusiqueRob

MontageJulien Lacheray

AvecTahar Rahim, Léa Seydoux Olivier Gourmet, Denis MénochetJohan Libereau, Nozha Khouadra…

DU 28 AOÛT AU 17 SEPTEMBRE

SORTIE NATIONALE

Grand Central / Rebecca Zlotowski

[…]Il y a, au centre du film, un va-et-vient entre l’intérieur de la centrale, où la tensionimposée par les contraintes de temps et les fissures qui lézardent la communautédeviennent peu à peu insupportables, et les coins de campagne où Gary et Karole secachent pour s’aimer. L’enfer nucléaire et le paradis amoureux ne sont, ni l’un ni l’autre,tout à fait ce que l’on croit, et Rebecca Zlotowski infléchit intelligemment (mais toujoursvigoureusement) cette opposition. Le garçon éperdu cherche refuge à l’intérieur de lacentrale, au plus près du danger, pour échapper à un désir qui le met au ban de la petitesociété dans laquelle il avait cru trouver sa place.On peut rêver ou réfléchir à l’infini sur la charge politique ou poétique du film. Surl’ignorance bienheureuse que l’on entretient autour de l’existence de cette petite tribud’intouchables (certains risquent de le devenir, au sens strict du terme) ou sur lescorrespondances entre les ravages de la passion sur les âmes et ceux des radiations surles corps. Mais sur le moment, c’est à la vie de ces personnages que l’on s’attache, filméedans toute sa force, sa violence et sa banalité.La distribution des rôles est exemplaire : autour du couple Léa Seydoux-Tahar Rahim(dissonant et harmonieux), Denis Ménochet (récemment vu dans Dans la maison, deFrançois Ozon) se distingue par une variation assez inédite et tout à fait touchante sur lethème du mari trompé. D’autres personnages passent au premier plan pour une ou deuxséquences, une ouvrière forcée de raser ses cheveux irradiés, la responsable du personneltemporaire, impitoyable et compréhensive. Cette petite foule trop humaine et la mise enscène produisent une énergie inédite dans le cinéma français, qu’on espère renouvelable.

Thomas Sotinel, Le Monde du 20 mai 2013

CANNES 2013 : UN CERTAIN REGARD

FESTIVAL LA ROCHELLE 2013

SOUTIEN AFCAE

Gary, un habitué des petits boulots, est embauché dans une centrale nucléaire. Et là, au plusprès des réacteurs, il trouve enfin ce qu’il cherchait : de l’argent, une équipe, une famille. Maisl’équipe, c’est aussi Karole, la femme de Toni…Pour son deuxième long métrage, Rebecca Zlotowski signe un film d’une intensité inédite.

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Gare du Nord / Claire Simon

Paris, Gare du Nord, tout peut y arriver, même des trains. On aimerait y rester, mais il faut sedépêcher… Comme des milliers de vies qui s’y croisent, Ismaël, Mathilde, Sacha et Joan vonts’y rencontrer… La gare est comme une bulle que tous traversent, Français, immigrés, émigrés,voyageurs, fantômes… C’est un carrefour où chaque vie passe vite et disparait.

France, 2013, 1 h 59, couleur

AuteursClaire Simon, Shirel AmitayOlivier Lorelle

PhotoClaire Simon, Richard CopansLaurent Bourgeat

SonThierry Morlaas

MusiqueMarc Ribot

MontageJulien Lacheray

AvecNicole Garcia, Reda KatebFrançois Damiens, Monia ChokriLou Castel, Jean-Christophe BouvetJacques Nolot, André Marcon…

DU 4 AU 24 SEPTEMBRE

SORTIE NATIONALE

SÉLECTION OFFICIELLE

LOCARNO 2013 :

Vous avez dès le départ envisagé la «Gare du Nord» comme un projet au long cours ?CLAIRE SIMON: J’aurais préféré aller plus vite ! Je voulais que les personnages et les histoiressurgissent de la gare. La Gare du Nord représente le territoire, le royaume, le domaine que j’ai essayéd’arpenter comme s’il s’agissait d’un résumé du monde. J’entends par là une métaphore spatiale etgéographique mais aussi temporelle ; le passage dans la gare comme métaphore de notre vie. Onarrive, on traverse, on part : ça correspond au séjour sur Terre. Je pensais toujours à ça, au Jugementdernier, à la Porte des Enfers. Sans l’aspect cauchemardesque de l’Enfer, mais dans l’idée d’unpassage, d’une porte vers l’inconnu… […] On peut raconter plein d’histoires qui se passeraient à lagare, on peut même le faire depuis chez soi, mais c’est tout ce que je ne voulais pas. C’est pour cetteraison que j’ai proposé à trois personnes –Benoît Laborde, Judith Fraggi et John Hulsey– unepériode d’immersion, ce que je n’avais jamais fait sous cette forme. Nous cherchions à écouter leshistoires que la gare raconte, à rencontrer des gens pour trouver matière à un scénario de fiction àpartir de choses vues, entendues, ressenties à la gare… […] Au début nous écrivions sur calepin,nous ne faisions qu’écouter, nous ne regardions pas –d’ailleurs je me disais à cette étape que je neparviendrais jamais à filmer ce lieu. Comme c’était un exercice de mémoire et que l’on perdaitbeaucoup, on a commencé à s’armer de micros et d’enregistreurs : on a joué aux espions ! Onrencontrait aussi des gens évidemment, mais parfois nous enregistrions sans qu’ils le sachent.Ensuite nous avons retranscrit et nous nous sommes lus les textes tous ensemble. C’est à cette étapeque l’idée de faire un projet plus grand est apparu, il y avait une telle matière ! La première formequi m’est venue est le théâtre – la pièce est écrite et répétée mais bute sur des aspects financiers–puis la fiction. Je me suis dit que si je faisais ces deux projets, il fallait aussi faire un documentaire,prendre le risque de la vraie rencontre, de ce qu’on ose dire quand la caméra tourne, sans passer parla médiation des acteurs. Ce film s’appelle Géographie humaine et a été réalisé avant la fiction.

in Dossier de presse

La séance du lundi 9 septembreà 20h30 sera suivie d’une rencontreavec Claire Simon.

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Jimmy P.Psychothérapie d’un Indien des PlainesArnaud DesplechinC’est un film d’aventure, un vrai, un grand. L’histoire de deux hommes en marge quiparcourront, ensemble et l’un vers l’autre, une odyssée. Ce voyage semé d’embûches, degouffres, de passages obscurs, les deux héros l’accompliront pour l’essentiel assis face-à-face,dans une salle désaffectée d’un hôpital militaire du Kansas. L’un, qui jusque là ne parlait pas,raconte. L’autre, avec son accent bizarre, pose des questions, écoute et prend des notes… […] Cette aventure sera aussi, surtout, celle du spectateur: il s’agira, pour lui comme pour lespersonnages, de partir des acquis, de son savoir (de spectateur) pour aller de l’avant etaccomplir lui aussi ce beau programme politique et éthique qu’énonce Devereux à la fin :«deux hommes de bonne volonté qui cherchent un terrain commun». Ce terrain commun esttrès exactement ce que construit le film d’Arnaud Desplechin, avec ses spectateurs.

Jean-Michel Frodon, slate.fr, mai 2013

France , 2013, 1 h 56, scope-couleur, v.o.

ScénarioArnaud Desplechin en collaboration avecJulie Peyr, Kent Jonesd’après le livre Psychothérapie d’un Indiendes Plaines de Georges Devereux, Ed. Fayard

Photo Stéphane Fontaine

Son Jamie Scarpuzza, Sylvain MalbrantNicolas Cantin, Stéphane Thiébault

Musique Howard Shore

Montage Laurence Briaud

AvecBenicio Del Toro, Mathieu AmalricGina McKee, Larry Pine, Joseph CrossElya Baskin, Gary Farmer…

DU 11 SEPTEMBRE AU 1er OCTOBRE

SORTIE NATIONALE

OFFICIELLE

CANNES 2013 : SÉLECTION

[…] Ce n’est pas simplement son personnage d’Amérindien souffrant d’un trouble de lavue psychosomatique que Arnaud Desplechin assoit sur un fauteuil d’analysant. C’esttoute l’histoire des temps modernes qui est soumise au même régime analytique. Unehistoire qui va du génocide indien à la Shoah, et dont les deux protagonistes, Jimmy P.,donc et Georges Devereux, son analyste français, juif d’origine roumaine (le film estadapté d’un de ses «cas»), portent la mémoire. La possibilité de la survie, c’est la questionultime de toute psychanalyse et Devereux, campé avec bonhomie et malice par MathieuAmalric accouche Jimmy P. des moyens de sa survie, rongé par de puissants acidesnévrotiques qui attaquent les yeux, la parole et le corps de cet Indien catholique prostré(Benicio Del Toro, tout en puissance endolorie). Mais la survie, c’est aussi un poids, uneculpabilité terrible pour ceux qui n’ont pas été anéantis par une des grandes catastrophesde l’histoire. Comment survivre au désastre de sa propre vie, de celle de ses parents?Comment survivre à la plus grande catastrophe de l’histoire et à la destruction d’unpeuple? Desplechin noue ces deux questions avec beaucoup de finesse, organise unebelle circulation entre mémoires collective et individuelle, les poids dont on se leste soi-même et ceux dont on hérite. Le film est grave, sombre: il couve à feux doux, mais laissedes brûlures profondes. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 22 mai 2013

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Tip Top / Serge Bozon

[…] Tip Top ouvre sur une petite scène d’anthologie. On y voit Robert (François Damiensen majesté) mettre le souk dans un café de province peuplé de Nord-Africains, qu’ilprovoque de harangues racistes. On comprend deux minutes plus tard que Robert estun flic «undercover» et que sa diversion visait à sauver la peau d’un indic, maghrébin lui-aussi. La violence de la scène est comique, mais le comique de Bozon n’est pas violent, ilest retors, malin, tonique et jamais malveillant…[…] On n’a pas fini de rire : Robert a sur le dos deux inspectrices de la police des policesvenues de Paris, aussi bizarres l’une que l’autre et aussi détraquées que lui : Esther (IsabelleHuppert) et Sally (Sandrine Kiberlain). La première est une maîtresse femme à la limitedu trouble compulsif, la seconde est frappée d’un voyeurisme sexuel pathologique. Unesynchronie affective, l’une intrépide, l’autre fascinée, les unit très vite. Avec Robert, cesactrices forment aussi un assez sidérant alliage nordique, tout en cheveux clairs et tâchesde rousseur, qui contraste avec leur environnement…[…] On pourrait tout à fait décrire le stable Tip Top comme une petite soupe cosmique decollisions permanentes entre les codes sociaux, entre les genres cinématographiques,entre les mœurs culturelles et, naturellement, entre les personnages. Pas facile, parexemple, d’en départir le genre : Tip Top navigue entre le contexte d’un téléfilm policier,les codes sentimentaux d’un certain cinéma d’auteur, les petites connivences de lacomédie en uniformes, la fable déconstructrice à la Luc Moullet et une certaine féeriesociale déglinguée à la Tati… […] Le film, léger, drôle et gracieux, court avec la fluiditéd’un sable nous glissant entre les doigts… Olivier Séguret, Le Monde du 20 mai 2013

France, 2013, 1 h 46, couleur

ScénarioAxelle Ropert, Serge Bozond’après le roman de Bill James, Ed. Rivages

PhotoCéline Bozon

SonLaurent Gabiot, Valène LeroyAngelo Dos Santos

MusiqueRoland Wiltgen

MontageFrançois Quiqueré

AvecIsabelle Huppert, Sandrine KiberlainFrançois Damiens, Karole RocherAymen Saïdi, Saïda BekkoucheFrançois Negret, Samy Naceri…

DU 11 AU 24 SEPTEMBRE

SORTIE NATIONALE

RÉALISATEURS / PRIX SACD

CANNES 2013 : QUINZAINE DES

FESTIVAL LA ROCHELLE 2013

SERGE BOZON: C’est quoi, le genre de «Tip Top» (polar, comédie, etc.)?JEAN DOUCHET: J’ai une idée. Dans vos films précédents, il y avait déjà un goût pour lesruptures de ton, par exemple les danses dans «Mods» ou les chansons dans «La France».Ici, les ruptures ne sont plus ponctuelles, elles deviennent le principe même du film. A chaquechangement de scène, on change de décor, de personnage, de ton, de tout. Alors le spectateurne sait jamais sur quel pied danser. Le burlesque a à voir avec les ruptures, car un gagburlesque survient toujours par rupture. Peau de banane ou tarte à la crème, on glisse ouça claque. Pour «Tip Top», je parlerais de «burlesque moderne». C’est ça, le genre du film.

in Dossier de presse

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Dimanche 6 mai 2012, le matin. Laetitia (Laetitia Dosch), journaliste télé, couvre les électionsprésidentielles. Elle s’apprête à quitter son appartement pour la rue de Solférino et à confierses deux filles à un baby-sitter très amateur. Mais débarque son ex Vincent (Vincent Macaigne,toujours impressionnant), le père de ses enfants, qui vit mal une rupture douloureuse et souffrede troubles maniaco-dépressifs. Gamines déchaînées, baby-sitter submergé, amant un peuenvahissant, avocat misanthrope, France coupée en deux: c’est le bordel. Premier film d’unejeune réalisatrice, chronique d’un couple séparé qui se déchire autour de la garde des enfantsle jour de l’élection de François Hollande, «La Bataille de Solférino» dresse aussi un portrait –accablant mais juste– de la France entre le privé et le public, délire et marasme, crise de nerfset bouffées d’angoisse. «La Bataille de Solférino» réjouit par son énergie mais surtout dérangeet démange. Car le film de Justine Triet gratte là où ça fait mal. Olivier Père, www.arte.tv

La Bataille de Solférino/Justine Triet

France , 2013, 1 h 34, couleur

ScénarioJustine Triet

PhotoTom Harari

SonJulien Sicart

MontageDamien Maestraggi

AvecLaetitia Dosch, Vincent MacaigneArthur Harari, Virgil VernierMarc-Antoine VaugeoisJeane Arra-Bellanger, Liv HarariEmilie Brisavoine…

DU 18 SEPTEMBRE AU 1er OCTOBRE

SORTIE NATIONALE

PARIS CINÉMA, LA ROCHELLE…

FESTIVALS 2013: ACID CANNES

SOUTIEN ACID

Quels étaient les défis de mise en scène les plus risqués, excitants ou difficiles de «La Bataille deSolférino»? Tourner une scène de fiction au milieu de la foule, comme un documentaire ou un reportage?Chercher la vérité dans des longues scènes de dialogues et d’intimité où les personnages –acteurspassent par plusieurs états de fatigue, d’émotion et de violence?JUSTINE TRIET: Les deux. C’était très excitant lorsqu’on a vu les militants, rue de Solférino, croire aux«faux journaux» de Laetitia et se précipiter derrière elle pour apparaître à la télé dès qu’elle lançaitson journal. Parce que j’avais beau avoir prévu les choses, ça me dépassait. Pareil pour la disputeentre Vincent et Laetitia après les résultats. La sécurité du PS a vraiment cru que Vincent allaitagresser une journaliste d’I télé, et a voulu le sortir. Le plus complexe, c’est que plusieurs scènes setournaient simultanément et que je ne pouvais pas tout contrôler. Et je pensais tout le temps quele tournage allait s’arrêter, qu’on allait nous virer. Mais étrangement, on a frôlé les catastrophes, maisc’est passé. Huit caméras tournaient ce jour-là, six au PS (deux aux balcons et trois en bas dans la rue),une à l’UMP, deux dans les rues de Paris, sur le scooter. Alors, c’était un peu fou comme organisation.A 20 heures, l’heure des résultats, plus aucun téléphone ne passait, et j’étais coincée dans la foule,je ne pouvais plus avancer. C’était l’une des scènes les plus importantes de mon film et je n’étais paslà. Les scènes dans l’appartement sont difficiles pour d’autres raisons, parce que nous tournionsénormément, pour avoir cet état de fatigue, de violence, ou de rire. Et les acteurs étaient poussés àbout. Vincent s’est cassé la voix à la première prise de la dispute, Laetitia a détruit le décor à laseconde. On a dû tout reprendre un nombre incroyable de fois pour trouver. www.arte-tv.com

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Mon âme par toi guérieFrançois Dupeyron Frédi perd sa mère. Cette dernière lui a transmis un don. Il ne veut pas en entendre parler maisil est contraint, forcé de reconnaître que ses mains guérissent… Il s’interroge. D’où vient cedon? Qu’importe, il l’accepte… il lâche prise.

France, 2013, 2 h 03, scope-couleur

ScénarioFrançois Dupeyron

PhotoYves Angelo

SonFrançois Maurel, Fred Messa

Musique The Swingsons, Vanupie, Nina Hagen

MontageDominique Faysse

AvecCéline SalletteGregory GadeboisJean-Pierre DarroussinMarie PayenNathalie Boutefeu…

DU 25 SEPTEMBREAU 8 OCTOBRE

SORTIE NATIONALE

La séance du mercredi 2 octobreà 20h30 sera suivie d’une rencontreavec François Dupeyron.

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Jacques Demy:« La création Demy, parcours»

STAGE animé par Alain Bergalaessayiste, cinéaste, enseignant de cinéma à La fémis et commissaire d’exposition

‡samedi 28 septembre

15h La Baie des Anges (France, 1962, 1 h 19, noir et blanc)

20h30 Les Parapluies de Cherbourg (Fance, 1964, 1 h 31, couleur)

précédé du moyen métrage Le Sabotier du Val de Loire (Fance, 1955, 23 ’, noir et blanc)

®Rencontre publique avec Alain Bergala

‡dimanche 29 septembre

9h30 Une chambre en ville (France, 1982, 1 h 34, couleur)

15h Trois places pour le 26 (France, 1988, 1 h 38,couleur)

Formulaire d’inscription à retourner avant le mardi 24 septembredisponible à l’accueil de La Coursive ou téléchargeable sur le site de La Coursive

40€, tarif normal / 32€, Carte La Coursive / 25 €, – de 26 ans / 20€, Pass’Culture Etudiant

Qu’est-ce qu’un grand cinéaste? C’est quelqu’un qui trouve un équilibre unique –qui n’existaitpas avant lui– entre les grandes options de base qui sont les mêmes pour tous ceux qui fontdes films. La plupart des cinéastes acceptent sagement de faire un choix parmi ces optionscontradictoires et de renoncer à celles qu’ils n’ont pas choisies. Jacques Demy a aimé à égalité des cinémas dont les principes fondamentaux semblentdifficilement compatibles. Bresson et Ophuls. Minnelli et Cocteau. Pagnol et Welles. On parle volontiers de « l’univers de Jacques Demy», et l’une de ses grandes ambitions (réussie)a été de créer un monde que l’on retrouve avec émotion et nostalgie de film en film, avec sesvilles portuaires, ses appartements aux étranges couleurs, ses mères essayant de guiderla vie de leurs filles pour réparer la leur, ses amoureux malheureux ou désynchrones, sesmalentendus et ses quiproquos, ses personnages qui passent d’un film à l’autre, et toujours lesjeux de l’amour, du hasard et du destin social. Mais cet univers ne doit pas nous masquer « le cinéma de Jacques Demy» comme geste decréation d’une audace incroyable, d’une invention permanente. Un cinéma de l’entre-deux.Un entre-deux que personne avant lui n’avait exploré avec une telle audace tranquille : entrele réel et l’artifice, entre notre monde ordinaire et un monde qui n’existait que dans sa tête,entre le merveilleux et le trivial, entre le corps ordinaire et le corps chantant et dansant.On suivra le parcours de la création-Demy de son premier long-métrage, quasimentbressonien, «La Baie des Anges» à son dernier film, «Trois places pour le 26», où il rassembletout ce qui a constitué les grands fils rouges de son œuvre : la vie et le spectacle, la fascinationde l’inceste, la vérité et les masques, la pesanteur et la grâce, les déchirements et la légèreté. Ony passera par la case «Parapluies de Cherbourg», le plus parfaitement demyien de ses films,et par l’œuvre qui a le plus grandi en trente ans, «Une chambre en ville», dont on peutaujourd’hui mesurer pleinement la grandeur et la terrible noirceur.Un mystère traverse tous les films de Jacques Demy, l’enfance. On sait tout ce qui vientanecdotiquement de la sienne: les ports, les garages, le petit théâtre, etc. Mais comment, parquels chemins secrets, l’enfant que Demy a préservé en lui a-t-il résisté aux déceptions et à lalucidité de l’adulte devant la réalité de la vie? C’est sans doute un moteur essentiel de sacréation. Alain Bergala

CYCLE / STAGEJACQUES DEMY

Un film légerparlant de choses graves

vaut mieux qu’un film graveparlant de choses légères.

Jacques Demy

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La Baie des Anges[…] Film tourné sous le soleil de Nice, avec une Jeanne Moreau métamorphosée en vampaméricaine, entraînant dans sa dépendance au jeu Claude Mann, acteur novice auxaccents dignes d’un Bresson […], La Baie des Anges est l’un des plus beaux films deJacques Demy… Devant l’impossibilité de réunir le financement des Parapluies deCherbourg, dont il avait terminé l’écriture peu après Lola, Demy écrivit l’argument de LaBaie des Anges en un record de temps et le porta à l’écran dans l’urgence d’une jeunessequi a soif de montrer ce dont elle est capable et pour qui le tournage doit rester unmoment de vérité et de grâce. Cette urgence commande les premiers pas du film: c’estl’inoubliable travelling arrière lancé à cent à l’heure sur la Promenade des Anglais commela promesse du vertige qui viendra étreindre le spectateur.Dans ce ballet des corps, des impressions et des passions, le cinéaste décrit la vérité à lafois superficielle et profonde des êtres et des choses. Il trempe son pinceau dans l’encrierde la modernité pour dépeindre de façon modeste, dans les seules nuances du noir etdu blanc, l’indécision de la vie. Modeste, parce qu’il est précis dans son observation dumonde feutré qu’est l’univers du jeu, sans avoir recours à une métaphysique qui viendraitexpliquer inutilement l’état de fébrilité dans lequel se débattent les personnages. Il nepose sur eux aucun regard moral, il se contente d’enregistrer le faisceau des sentimentset des vibrations qui les animent. […] Jamais autant qu’ici, Jacques Demy n’a livré unehistoire aussi complètement détachée de lui et en même temps aussi intime. […] La Baiedes Anges qui brille désormais d’un nouvel éclat, s’affirme, cinquante ans après sa premièresortie en salles, comme l’un des emblèmes de la Nouvelle Vague et du cinéma moderne.

Vincent Vatrican, Directeur des Archives Audiovisuelles de Monaco

CYCLE / STAGEJACQUES DEMY

MER 25 SEPTEMBRE 16H45VEN 27 SEPTEMBRE 18H30SAM 28 SEPTEMBRE 15HLUN 30 SEPTEMBRE 16H

France, 1962, 1 h 19, noir et blanc

Scénario, dialogues Jacques Demy

Photo Jean Rabier

Son André Hervé

Décors et costumes Bernard Evein

Musique Michel Legrand

Montage Anne-Marie Cotret

Avec Jeanne Moreau, Claude MannPaul Guers, Henri NassietAndré Certes, Nicole Cholet…

Les Parapluies de CherbourgQuand on me demande mon top 10 ciné de tous les temps, Les Parapluies de Cherbourgfigurent toujours dans ma liste. La mélancomédie en-chantée de Jacques Demy fait partiede ces films presque parfaits que l’on peut revoir dix ou vingt fois en éprouvant toujoursle même plaisir, en ressentant immuablement les mêmes tressaillements. Pourtant, cedestin chef-d’œuvral n’était pas écrit d’avance, et il fait imaginer ce que fut l’amont du film,l’audace de Demy et Legrand pour se lancer dans un projet entièrement chanté,configuration absolument inédite à l’époque, y compris dans le musical américain quialternait toujours séquences chantées et dialoguées. Oui, les auteurs ont fait preuve d’unculot, d’une pugnacité et d’une croyance en leur projet admirables pour oser cetteaventure quasi expérimentale, puis pour l’amener vers la Palme d’or cannoise et les cimesde l’histoire du cinéma. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, avril 2013

France, 1964, 1 h 31, couleur

Scénario, dialogues Jacques Demy

Photo Jean Rabier

Costumes Jacqueline Moreau

Musique Michel Legrand

Montage Anne-Marie Cotret

Avec Catherine DeneuveNino Castelnuovo, Anne VernonMarc Michel, Ellen Farner…

Le Sabotier du Val de LoireLe Sabotier du Val-de-Loire subit l’influence de Georges Rouquier –dont Demy fut l’assistant–qui l’aproduit et qui dit le commentaire. Cette évocation d’une semaine de la vie d’un vieux sabotier etde sa femme fera, dans sa forme (un documentaire fictionnalisé) comme dans son sujet (le monderural, le petit artisanat), figure d’exception dans la filmographie de Demy, comme s’il voulait, par cechef-d’œuvre, s’exprimer une fois pour toutes sur une partie de son enfance et rendre hommage àce couple qui l’accueillit pendant la guerre… Dominique Marchais, Les Inrockuptibles

JEU 26 SEPTEMBRE 14HVEN 27 SEPTEMBRE 16H30

SAM 28 SEPTEMBRE 20H30soirée-rencontre avec ALAIN BERGALAen première partie passage unique duSABOTIER DU VAL DE LOIRE (1955, 23 ’)

DIM 29 SEPTEMBRE 17HMAR 1er OCTOBRE 18H15

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Une chambre en ville

AVANT-PREMIÈREDIM 29 SEPTEMBRE 20H30

Des films dés-enchantés, emblématiques de ces années 1980 traumatiques, où les utopiessont remises en question. Dans Une chambre en ville, chanté de bout en bout (sur lapartition pulsative et vénéneuse de Michel Colombier), les personnages évoluent dans unmonde saturé de couleurs sombres. Le film est une variation autour du motif du fantôme:la mort du frère, la présence d’une cartomancienne aux allures de Pythie, les rues de Nantesfilmées de manière presque gothique, avec en son centre névralgique l’appartementétouffant de la colonelle Langlois (Danielle Darrieux, décadente, très loin de la femmepimpante qu’elle incarnait dans Les Demoiselles de Rochefort). Pour montrer le monde endégradation, Une chambre en ville est élaboré avec une provocante puissance plastique –ainsi le magasin de télés monochrome d’Edmond (Michel Piccoli) n’est-il pas sans rappelerles assemblages de postes TV de l’artiste Nam June Paik. A ce stade de sa vie et de sonœuvre, Demy dit que les désirs irréalisés amènent à jaillir du sang sur la toile de l’écran.D’un côté, la passion qui mène au trépas, l’amour impossible entre un ouvrier et unebourgeoise, incarnée par une Dominique Sanda élégante, éperdue, mais sublimementrebelle, meurtrie, et dont le vison ne fait que révéler l’animalité instinctive ; de l’autre, lafracture sociale et les barricades qui tuent également. La lutte des classes semble être unconstat sans avenir. Et la sexualité crue, dans le champ, au premier plan: intangible maismortelle. Le film, soutenu par la critique, sera injustement boudé dans les salles, parceque la crudité de Demy déboussole et met mal à l’aise. Mathieu Orléan

in Catalogue de l’exposition «Le monde enchanté de Jacques Demy»coédition Skira-Flammarion, la Cinémathèque française, Ciné-Tamaris, 2013

CYCLE / STAGEJACQUES DEMY

France, 1982, 1 h 34, couleur

Scénario, paroles Jacques Demy

Photo Jean Penzer

Son André Hervé

Décors Bernard Evein

Musique Michel Colombier

Montage Sabine Mamou

Avec Dominique Sanda, Richard BerryDanielle Darrieux, Michel PiccoliFabienne Guyon…

Trois places pour le 26

SÉANCE UNIQUEDIMANCHE 29 SEPTEMBRE 15H

Dans Trois places pour le 26, son dernier film, produit par Claude Berri – «alors quej’envisageais de laisser le cinéma pour un temps» (in dossier de presse)– Jacques Demyrend hommage au théâtre et au spectacle vivant, aux passions gaies de son enfance et deson adolescence (avec une touche moderne, apportée par les danses géométriques deMichael Peters, par ailleurs chorégraphe de Thriller de Michael Jackson). Pour cela, ildemande à ses complices de toujours, Bernard Evein et Michel Legrand, de concevoir,pour l’un des décors inspirés de Dufy, pour l’autre des instants de music-hall qui exhibentsans retenue le bonheur de la parole et l’intériorité des personnages («ciné qui chante,ciné qui danse»). Et même si l’inceste est là, qui menace l’ordre du film (entre Montand etla jeune Marion –Mathilda May, qu’il ne sait pas être sa propre fille), c’est avant tout unemanière de dire que les pulsions ne se racontent pas (elles se vivent !). Pas pour choquerle public. Demy rend aux arts de la scène, dont il dévoile les coulisses, le bonheur qu’il ena reçu et crée une dernière fois, avec Françoise Fabian, un personnage féminin malicieuxqui, dans la lignée des précédentes mères-filles de son œuvre cinématographique,incarne une de ces éternelles amoureuses foncièrement indépendantes, aux alluresaristocratiques mais au cœur simple.Dans Trois places pour le 26, Demy est à la recherche de l’harmonie, mais pas de labienséance. Avant que le rideau multicolore ne retombe définitivement sur sa pratiqueprotéiforme du cinéma. Mathieu Orléan in Catalogue de l’exposition…

France, 1988, 1 h 38, couleur

Scénario, dialogues, lyrics Jacques Demy

Photo Jean Penzer

Son André Hervé

Décors Bernard Evein

Chorégraphie Michael Peters

Musique Michel Legrand

Montage Sabine Mamou

Avec Yves Montand, Mathilda MayFrançoise Fabian, Jacques Nolot…

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MAR 27

16H18H30

21H14H

MAR 3

16H15

14H18H1520H30

MAR 10

18H15

14H20H3016H15

MAR 17

16H1520H30*

14H18H3018H*

20H45

MAR 24

14H18H15

20H30*16H

18H*

20H15

MA 1er/10

14H

20H1516H15

18H15

ME 21/08

14H30 20H30

17H

19H

MER 28

14H20H3018H15

16H

MER 4

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18H30

MER 11

14H20H3018H30

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MER 18

16H1520H30

14H18H15

20H15*

18H*

MER 25

14H3020 H4518H30

16H45

LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00

Le programme cinéma est consultable sur : www.la-coursive.com

21 AOÛT AU 1er OCTOBRE 2013

Rencontre publique avec Alain Bergala, samedi 28 septembre à 20h30 à l’issue de la projection du Sabotier du Val de Loire et des Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. (Pré-vente billetterie à partir du samedi 21 septembre)

Projections dans le Grand Théâtre

Rencontre publique avec Claire Simon, lundi 9 septembre à 20h30 à l’issue de la projection de Gare du Nord. (Pré-vente billetterie à partir du lun 2 sept.)

DU 21 AU 27 AOÛT

MICHAEL KOHLHAAS de Arnaud des PallièresFrance, 2013, 2h02, scope-couleur

DANS UN JARDIN JE SUIS ENTRÉ de Avi MograbiFrance /Suisse/ Israël, 2012, 1h37, couleur, v.o. BAMBI de Sébastien LifshitzFrance, 2013, 58’, couleur

DU 28 AOÛT AU 3 SEPTEMBRE

GRAND CENTRAL de Rebecca ZlotowskiFrance, 2013, 1h34, couleur ALABAMA MONROE de Felix Van GroeningenBelgique, 2012, 1h52, scope-couleur, v.o.MICHAEL KOHLHAAS de Arnaud des Pallières

DU 4 AU 10 SEPTEMBRE

GARE DU NORD de Claire SimonFrance, 2013, 1h59, couleur ALABAMA MONROE de Felix Van Groeningen

GRAND CENTRAL de Rebecca Zlotowski

DU 11 AU 17 SEPTEMBRE

JIMMY P. PSYCHOTHÉRAPIE D'UN INDIEN DES PLAINES de Arnaud DesplechinFrance, 2013, 1h56, scope-couleur, v.o. TIP TOP de Serge BozonFrance, 2013, 1h46, couleur GARE DU NORD de Claire SimonGRAND CENTRAL de Rebecca Zlotowski

DU 18 AU 24 SEPTEMBRE

LA BATAILLE DE SOLFÉRINO de Justine TrietFrance, 2013, 1h34, couleurGARE DU NORD de Claire SimonJIMMY P. PSYCHOTHÉRAPIE D'UN INDIEN DES PLAINES de Arnaud Desplechin

TIP TOP de Serge Bozon

DU 25 SEPTEMBRE AU 1er OCTOBRE

MON ÂME PAR TOI GUÉRIE de François DupeyronFrance, 2013, 2h03, scope-couleurJIMMY P. PSYCHOTHÉRAPIE D'UN INDIEN DES PLAINES de Arnaud DesplechinLA BATAILLE DE SOLFÉRINO de Justine Trietcycle / stage Jacques Demy: «La création Demy, parcours.»

LA BAIE DES ANGES • France, 1962, 1h19, noir et blancLES PARAPLUIES DE CHERBOURG • France, 1964, 1h31, couleurUNE CHAMBRE EN VILLE • France, 1982, 1h34, couleurTROIS PLACES POUR LE 26 • France, 1988, 1h38, couleur

VEN 23

16H18H30

21H14H

VEN 30

14H18H3020H30

16H

VEN 6

14H18H3016H15

20H45

VEN 13

16H20H3018H15

14H

VEN 20

14H18H15

16H18H*

20H30*

20H15

VEN 27

18H*20H30*

14H20H15

18H3016H30

JEU 22

14H18H

20H30

16H30

JEU 29

16H15

14H18H1520H30

JEU 5

16H

20H30

14H18H30

JEU 12

14H18H1520H30

16H15

JEU 19

14H18H15*20H30

18H20H15*

16H

JEU 26

18H

20H3016H

14H

LUN 26

15H3020H

18H

14H

LUN 2

16H3020H4518H30

14H

LUN 9

18H

LUN 16

18H*20H30*20H45

18H15

LUN 23

20H45

16H1514H

18H*20H30*18H30

LUN 30

20H30

18H14H

16H

DIM 25

14H3018H15

20H45

17H

DI 1er/9

14H3018H4516H30

20H45

DIM 8

18H30

16H15

14H3020H45

DIM 15

14H3018H4516H45

21H

DIM 22

16H30

18H1515H*

17H30 *20H*

14H3020H30

DIM 29

14H30*17H30

20H18H45*

17H*20H45*

15H

SAM 24

14H3020H30

17H

19H

SAM 31

16H4521H

18H45

14H30

SAM 7

16H45

14H3021H19H

SAM 14

14H3020H3018H30

16H45

SAM 21

16H3020H30

17H30*15H*20H*

14H3018H30

SAM 28

14H30*20H*17H*18H

15H20H30 (2)

20H30 (1)

(2)

*

(1)