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TOUS ME CROYAIENT MORTE, ALORS QUE J’ÉTAIS TOTALEMENT CONSCIENTE SOCIÉTÉ Le déferlement du «Gender» Divulguée tous azimuts par l’ONU et ses agences, l’idéologie du «gender», qui vise à détruire la famille, a deux sources principales et de multiples influences... MANIFESTATION Marche pour la Vie A travers le monde, de nombreuses marches pacifiques en faveur de la Vie rappellent que le droit à la vie est le plus fondamental des droits de l’homme... ÉGLISE Réponse des Evêques à la pétition Le bien-fondé de la réflexion menée au sein de «Choisir la vie» a ainsi ouvert une brèche permettant de mieux saisir les enjeux... PHILOSOPHIE «Tuer un innocent est toujours injuste!» Elizabeth Anscombe, l’une des figures les plus importantes de la philosophie anglo- saxonne du XXe siècle. PARCOURS DE VIE «L’avortement a blessé mon humanité» Catherine Hermenjat, maman et grand-maman, témoigne de sa guérison... ÉTHIQUE L’embryon est-il quelqu’un? A partir de la fécondation, on peut parler de «miracle» de la vie: il s’agit bien d’un nouvel être, autosuffisant avec son propre programme... POLITIQUE L’IVG libre est une affaire privée Le conseiller fédéral Alain Berset veut tuer dans l’œuf l’initiative... N° 3 - NOV.-DÉC. 2012 TÉMOIGNAGE ANGÈLE LIEBY «UNE LARME M’A SAUVÉE» C L V NUMÉRO GRATUIT choisir la vie

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Tous mecroyaienTmorTe,alors quej’éTaisToTalemenTconscienTe

SOCIéTé

Le déferlement du «Gender»Divulguée tous azimuts par l’ONU et ses agences, l’idéologie du «gender», qui vise à détruire la famille, a deux sources principales et de multiples influences...

MANIFESTATION

Marche pour la VieA travers le monde, de nombreuses marches pacifiques en faveur de la Vie rappellent que le droit à la vie est le plus fondamental des droits de l’homme...

églISE

Réponse des Evêques à la pétitionLe bien-fondé de la réflexion menée au sein de «Choisir la vie» a ainsi ouvert une brèche permettant de mieux saisir les enjeux...

PHIlOSOPHIE

«Tuer un innocentest toujours injuste!»Elizabeth Anscombe, l’une des figures les plus importantes de la philosophie anglo-saxonne du XXe siècle.

PARCOURS DE VIE

«L’avortement a blessémon humanité»Catherine Hermenjat, maman et grand-maman, témoigne de sa guérison...

éTHIQUE

L’embryon est-il quelqu’un?A partir de la fécondation, on peut parler de «miracle» de la vie: il s’agit bien d’un nouvel être, autosuffisant avec son propre programme...

POlITIQUE

L’IVG libre est une affaire privéeLe conseiller fédéral Alain Berset veut tuer dans l’œuf l’initiative...

N° 3 - NOV.-DéC. 2012

TéMOIGNAGEANGèLE LIEBY«UNE LARME M’A SAUVéE»

CLV

NUMéR

O

GRATUIT

choisir la vie

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Le noir complet, un poids sur la poitrine, une respira-tion rapide qui siffle à ses oreilles. Quand elle revient à elle, Angèle pense d’abord qu’elle est piégée sous des gravats, après un séisme. En fait, ce bruit est celui du respirateur artificiel qui la maintient en vie…

«J’ai eu beau regarder de toutes mes forces, je ne voyais rien. Je me sou-venais être venue aux urgences de l’hôpital pour un violent mal de tête.

Mon état s’est aggravé, on m’a plongée dans un coma artificiel... Et je suis main-tenant paralysée. Emmu-rée en moi-même. Je crois hurler, mais rien ne sort. J’ai l’impression de bou-

ger, mais mon corps reste inerte.

Personne ne sait que je suis consciente.» Intu-bée, gisant comme morte sur son lit d’hôpital, elle entend et ressent tout ce qui se passe autour d’elle.

Sans pouvoir crier sa souf-france ou faire signe à ses proches... Douze jours de calvaire, qu’elle retrace dans un livre bouleversant: «Il faut partir du principe que tant qu’une personne n’est pas dans un cercueil, el le peut ressentir les

choses. Il faut faire atten-tion aux douleurs qu’on lui impose, aux mots qu’on prononce. Quand on me croyait dans le coma, j’en-tendais très bien.

Je n’oubl ierai pas les paroles de cette infirmière,

disant à une collègue: “Franchement, ça ne sert à rien de s’embêter, elle va bientôt clamser!”

Pire, je ressentais tout. Quand on nettoyait mes sinus sans anesthésie, la douleur était insuppor-

table. Mais je ne pouvais ni me débattre ni hurler.»

Un jour, un médecin m’a pincé le téton pour mon-trer comment «s’assu-rer qu’une personne est vivante ou morte». La souf-france a été atroce. Mais en surface, rien. Le méde-cin l’a constaté: «Vous avez vu? Aucune réaction.»

Je tenais à raconter cette descente aux enfers, puis le lent retour à une vie normale. Mon livre a une valeur thérapeutique. Mais pas seulement. J’aimerais que mon témoignage évite à d’autres les souffrances que j’ai endurées. Que les soignants regardent les «gisants» d’un oeil diffé-rent.

Témoignage exceptionnel

Angèle Lieby: «Une larme m’a sauvée»Exclusité Choisir la Vie

Angèle Lieby en Suisse> mercredi 20 mars 2013 - 20h00 LAUSANNE - CHUV - Auditoire César Roux

> jeudi 21 mars 2013 - 20h00 FRIBOURG - Université Miséricorde

> vendredi 22 mars 2013 - 20h00 SION - Collège des Creusets

Atteinte d’un syndrome extrêmement rare, Angèle Lieby, 59 ans, a été considérée comme morte pendant près de deux semaines. En réalité, son corps était entièrement paralysé mais elle était pleinement consciente.

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chf 29.00 frais de port compris

“Franchement, ça ne sert à rien de s’embêter, elle va bientôt

clamser!”

Je ne redoute pas la vieillesse: avec ce qui m’est arrivé, c’est devenu un honneur de vieillir.

Tous mecroyaienTmorTe,alors quej’éTaisToTalemenTconscienTe

A son chevet, Cathy, sa fil le, et Raymond, son mari, sont dévastés

«Quatre jours seulement après mon arrivée aux urgences,un médecin a dit à mon mari qu’il fallait son-ger à me débrancher. Il lui a conseillé de préparer mes obsèques. Mon époux est donc allé me choisir un cer-cueil – “de chêne bois clair, capitonné soie blanche” – avant de se rebeller.»

Terrorisée, Angèle se féli-cite d’avoir toujours fait savoir qu’elle préférait être incinérée... «Au moins, je ne risquais pas d’être enterrée vivante.» «Et puis, j’ai réalisé que j’avais autorisé le don d’organes, et là, ça a été la panique. J’étais terrifiée à l’idée qu’ils m’arrachent le coeur sans anesthésie.»

Mais après 12 jours d’enfer, soudain, un petit miracle, le jour de son anniversaire

de mariage. Cathy, sa fille, se penche vers elle et lui murmure: «Ne t’en fais pas ma petite maman, je prends soin de papa.»

Submergée par l’émotion, une larme roule le long de sa joue. «Puis j’ai pu remuer un doigt. J’étais sauvée!» Les médecins, qui la pensaient condam-née, mettent enfin un nom sur sa maladie: «Le syn-drome de Bickerstaff. Une maladie auto-immune, qui attaque le système nerveux et paralyse le corps. Je crois que j’étais le quinzième cas au monde.»

Son mal est réversible mais Angèle doit tout réap-prendre: manger, respirer, marcher… «Aujourd’hui encore,j’ai deux séances de kiné et une d’orthophonie par semaine. Mais ce ne sont que des détails. J’ai 59 ans. La ville est belle, je suis toujours là.»

«A présent, je suis emplie d’une énergie nouvelle.

Douce et durable. Je ne redoute pas la vieillesse: avec ce qui m’est arrivé, c’est devenu un honneur de vieillir. J’ai déjà connu ma fin, i l ne me reste donc que de belles choses à vivre. Les douleurs les plus effroyables vont pas-ser comme un rhume. Mon sourire était paralysé; il est revenu, et il est encore plus rayonnant.

D’après des articles parus dans Closer et le Journal du

Dimanche

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www.choisirlavie.chProtéger la vie, c’est aussi protéger son environnement: le magazine Choisir la Vie est imprimé sur papier recyclé 4 5

Depuis les années 80, la société n’a plus la volonté de condamner des femmes ou des médecins pour motif d’avortement. Mais depuis 2002, avec la liberté d’avor-ter sans avis médical et le droit au remboursement, on est passé à un climat qui incite fortement à la pratique de l’interruption de gros-sesse.

Les chiffresDans son message rela-tif à l’initiative populaire «Financer l’avortement est une affaire privée», le Conseil fédéral positionne fièrement la Suisse comme un bon élève face aux autres pays avec un taux d’IVG plus faible, notam-ment chez les adolescentes.

Ce qu’il oublie, c’est de rap-porter le taux au nombre de grossesses menées à terme. Sous cet angle, les arguments du Conseil fédéral et de M. Berset ont moins belle allure. Et pour cause! Chez les 15–19 ans, on observe 63 avortements pour 37 naissances (OFS, statistique des IVG 2010). Dans les faits, les mineures avortent dix fois plus que la moyenne et aucune alter-native officielle ne leur est proposée au moment du «choix».

Mais surtout, il faut consi-dérer l’utilisation récente et massive de la pilule du lendemain, qui est passée de 8’000 unités en 2002,

à 93’500 unités en 2008, soit une augmentation de 1’100%. Comment se fait-il alors que l’avortement n’ait pas diminué pour autant? Au contraire, sur la même période, les IVG ont continué d’augmenter de 4%.

On peut se demander sous quel angle M. Berset a étudié le dossier quand il déclare: «Si on regarde les chiffres, la loi a fait ses preuves. Elle n’a pas provoqué d’augmentation des avortements» (24H, 9/5/12).

Déresponsabilisa-tionEn soutenant de manière aussi partisane le rem-boursement des IVG, on peut penser qu’Alain Ber-set cherche à favoriser la prochaine étape qui sera l’introduction du «pass contraception» inventé par Ségolène Royal en France: distribution gratuite aux adolescentes de toutes les formes de contracep-tion, en plus de l’accès gratuit et confidentiel à l’avortement, tout cela à l’insu des parents, bien entendu. C’est la libérali-sation sexuelle sans limite qui dévalorise la sexualité et déresponsabilise les jeunes.

Aspect financierLe socialiste argumente: «Veut-on qu’une femme

aux moyens modestes mène sa grossesse à terme non pas parce qu’elle le s o u h a i t e , m a i s p a r c e qu’elle n’a pas les moyens de l’interrompre?» (Le Temps, 10/5/12). Est-ce donc votre réponse la plus imaginative? Le socialisme prônant la justice sociale et économique ne vous invi-terait-il pas à poser la ques-tion à l’endroit: lorsque des femmes doivent remettre en cause leur grossesse pour des raisons unique-ment financières, ne fau-

drait-il pas songer, d’abord, à leur proposer les moyens de la poursuivre? Or, qu’existe-t-il aujourd’hui pour les soutenir? Ces mill ions qui f inancent aujourd’hui l’avortement et que vous estimez être des peccadilles, pourquoi refusez-vous de les verser à des associations qui sou-tiennent des mères en dif-ficulté?

Efficacité non démontrableLa LAMal précise que les prestations mention-nées au catalogue doivent être “efficaces, appro-priées et économiques” et que leur “efficacité doit être démontrée selon des

méthodes scientifiques” (Art. 32, Loi fédérale sur l’assurance-maladie). Or, selon l’Office Fédéral de la Statistique, on ne connaît pas le motif de 45% des IVG. Cela veut dire qu’en 10 ans, plus de 45’000 avortements ont été rem-boursés sans que M. Berset puisse établir aujourd’hui, de manière autre qu’idéo-logique, s’il s’agit d’une prestation appropriée. Le peuple suisse n’a cer-tainement pas saisi qu’en adoptant la solution des

délais, ses primes d’assu-rance maladie couvriraient des prestations qui ne découlent pas d’une déci-sion médicale.

Conséquences sur la santé physique des femmes et des enfantsAlain Berset fait mine d’ignorer les multiples répercussions des IVG sur les coûts de la santé. Or, des études incontes-tées montrent les consé-quences de l’avortement sur la santé des femmes: risque 2 à 3 fois plus élevé d’avoir un cancer du col de l’utérus, des ovaires, du foie, du sein, du poumon et

Politiquele conseiller fédéral Alain Berset veut tuer dans l’œuf l’initiative «Financer l’avortement est une affaire privée.»

«Chez les 15–19 ans,on observe

63 avortementspour 37 naissances.»

Après une IVg, 44% des femmes se plaignent

de désordres nerveux

d’avoir des complications lors d’une nouvelle gros-sesse.

Conséquences psychologiquesD’autres études montrent qu’après une IVG, 44% des femmes se plaignent de désordres nerveux, 36% souffrent de troubles du sommeil, 31% regrettent leur décision et 11% ont eu recours à une prescription de médicaments psycho-tropes. 25% des femmes avortées ont consulté un psychiatre contre 3% pour les autres. La plupart des problèmes commencent à

se manifester une année ou plus après l’avortement (Le traumatisme post-avortement, Dr Florence Allard).

Nouveaux modèles d’assuranceEn 10 ans, c’est un huitième d’une génération qui a été éliminé par l’avortement en Suisse. Et on observe déjà chez les enfants «sur-vivants» des troubles de

comportements ou des angoisses existentielles (Une humanité blessée, Dr. Ph. Ney). Très vite, on s’apercevra que l’avor-tement est un facteur de

déséquilibre social et éco-nomique. Pour convaincre, il faut dès maintenant se rassembler pour mettre en place des modèles d’assu-rance innovants en faveur des familles et de la vie naissante.

Olivier Dehaudtprésident de Choisir la Vie

avec Michel Hermenjat, auteur de «Cet enfant qui

m’a manqué»Editions Première Partie

Un remboursement en contradiction avec la LAMalLa LAMal vise à promouvoir la santé et à prévenir les maladies (Loi fédérale sur l’assurance-maladie, Chap. 2). Elle définit les soins qui sont pris en charge par l’assurance obligatoire: des prestations qui servent à diagnostiquer ou à traiter une maladie et ses séquelles, et qui sont dispensés sur la base d’une prescription médicale.Or, concernant l’IVG, il n’y a pas de prescription médicale, l’acte est remboursé sur présentation d’une «situation que la femme définit librement et qu’elle n’a pas à prouver» (Santé sexuelle suisse, L’interruption de grossesse). L’avortement libre est donc bien une affaire privée.

l’iVG libreesT une affaire priVée

Le Conseil fédéral ne retire aucune leçon de dix ans d’avortements et rejettesans appel l’initiative proposant un financement privé de l’IVG. DR

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www.choisirlavie.ch6 7Protéger la vie, c’est aussi protéger son environnement: le magazine Choisir la Vie est imprimé sur papier recyclé

L’idéologie du «gender» reprend l’interprétation que donne Engels de la lutte des classes. On sait que, selon Marx, la lutte des classes était, par excellence, la lutte opposant le capitaliste au prolétaire. Pour Engels, cette lutte est d’abord celle qui oppose l’homme (le maître) à la femme (son esclave). La famille hétérosexuelle serait le lieu par excellence où la femme est exploitée et opprimée par l’homme. La libération de la femme passe donc par la destruction de la famille. Une fois «libé-rée» du joug marital et du fardeau des maternités, la femme pourra occuper sa place dans la société de pro-duction.

Lutte des classes et structuralismeS’inspirant non seulement de la lutte des classes, mais aussi du structu-ralisme, l’idéologie du «gender» considère que chaque culture produit ses règles de conduite. La culture traditionnelle doit être dépassée, «car elle opprime la femme». Les femmes doivent prendre la tête d’une nouvelle révolu-tion culturelle avec de nou-velles règles de conduite.

Cette nouvelle culture considère que les diffé-rences de rôles entre les sexes n’ont aucun fonde-ment naturel; elles sont apparues à une certaine époque de l’histoire et le moment est venu qu’elles disparaissent. Le «gender» assure que les différences de rôles entre l’homme

et la femme sont d’ori-gine purement historique ou culturelle: elles sont le produit d’une culture en voie d’extinction. La nou-velle culture doit «déma-terniser» la femme et abolir toutes les distinctions.

Cette idéologie a été adoptée par la plupart des agences de l’ONU et par d’ innombrables ONG. Grâce à ces complicités croisées, elle étend ses rami-fications partout, y compris dans certaines œuvres cari-tatives chrétiennes, qui ont accepté aveuglément cette forme de colonisation idéo-logique.

L’avortement, «nouveau droit» de l’homme

Alors que la votation de 2002 et les discussions qui l’ont précédée portaient

sur la « dépénalisation » de l’avortement – vocable qui suggérait une « dérogation » et non un droit. En alle-mand on parlait de « Frei-gabe » et non de « Recht ».

Dans le cadre de la culture nouvelle, celle qui s’inspire de l’idéologie du «gender», l ’avortement apparaî t aujourd’hui explicitement comme un «nouveau droit» de l’homme qui menace non seulement l’existence de la famille, mais la vie de l’enfant non né.

Les «droits à la santé reproductive»Les autres «nouveaux droits» que l’ONU s’em-ploie à imposer com-prennent aussi les «droits à la santé reproductive». Nous allons passer en revue quelques-uns de ces soi-disant «nouveaux droits» en montrant com-

ment et pourquoi ils sont destructeurs de la famille.

La spirale contracep-tive. La généralisation de la contraception a été et continue à être large-ment patronnée et subven-tionnée par l’ONU et ses satellites, dont l’IPPF (le planning familial interna-tional). La contraception détruit la famille de mul-tiples façons. D’abord, la contraception atteint de plein fouet les deux fins du mariage. Elle atteint la parole donnée au conjoint, car elle introduit dans la relation conjugale un élé-ment de méfiance qui est destructeur de l’amour. Elle peut atteindre l’être conçu, car bon nombre de préparations contracep-tives actuelles ont aussi des effets abortifs.

Les usagers de la contra-ception attendent de celle-

SociétéDivulguée tous azimuts par l’ONU et ses agences, l’idéologie du «gender», qui vise à détruire la famille, a deux sources principales et de multiples influences.

ci une efficacité totale. Le «droit à la contraception» implique donc le «droit à l’avortement» de rattra-page. Il s’ensuit que, dans l’union conjugale, le plaisir est perçu comme le bien à rechercher et l’enfant comme le risque à éviter.

A nouvelle culture, nou-velle éducation. L’ONU et ses satellites agressent encore la famille de façon plus sournoise en faisant une campagne mondiale pour l’éducation sexuelle. Public visé spécialement: les adolescents. Ceux-ci doivent jouir sans restric-tions des «droits reproduc-tifs»: contraception, pilule du lendemain, avortement en toute confidentialité. Les parents n’ont aucun droit de regard sur les «nouveaux droits» que les adolescents sont invités à exercer.

A première vue, l’interdic-tion d’intervenir faite aux parents ne porte que sur la seule question de l’édu-cation sexuelle. En réalité, cette interdiction signale la prochaine dérespon-sabilisation des parents; ceux-ci vont être peu à peu dessaisis de tout contrôle sur l’éducation donnée à leurs enfants. La nouvelle «culture» issue de l’idéo-logie du genre appelle une nouvelle éducation, l’éducation aux «nouveaux droits» de l’homme. Cette éducation ne peut être garantie par les parents, à priori suspects d’attache-ment à la culture dépas-sée. Les enfants devront donc recevoir une éduca-tion idéologiquement cor-recte, en l’occurrence anti-famille, qui sera dispensée dans tout le réseau scolaire dûment téléguidé.

Mgr Michel Schooyans et Olivier Dehaudt

Fribourg, le 24 juillet 2012

Réponse des Evêques à la pétition

Monsieur le Président,

Au nom des membres de la Conférence des évêques suisses (CES), j’accuse bonne réception de votre courrier du 7 mai dernier, assorti des signatures récoltées contre l’introduction de la théorie du genre dans les œuvres caritatives des Eglises.

Cette pétition a retenu toute notre attention et j’aimerais d’abord vous remercier, ainsi que les membres de l’Association que vous pré-sidez, pour votre engagement et votre présence dans le débat actuel autour de cette théorie. D’une façon certaine, ils ont permis de focali-ser l’attention sur un problème réel. D’autre part, beaucoup d’encre a coulé depuis et il est judicieux de ne retenir à l’heure actuelle que les points décisifs de la question.

Tout d’abord, veuillez nous excuser du retard accumulé avant de vous répondre. Il est dû au fait que toute la question a fait l’objet de délibération au sein de la Confé-rence lors de son assemblée début juin et surtout, à l’issue de ladite assemblée, lors de la rencontre entre les délégués de la CES et d’Action de Carême à Einsiedeln, le 6 juin dernier.

Des rencontres plus conséquentes avec les responsables de l’Action de Carême, dont les initiatives caritatives en faveur des plus pauvres reçoivent bien évidemment l’appui de tous les fidèles, nous permettront d’éviter à l’avenir que des thématiques issues d’autres horizons ne glissent dans la conception du matériel distribué aux paroisses et associations avant le début du Carême, ce qui a été le cas pour l’édition française du bulletin rédigé ce printemps. Cela permettra de sauvegarder la qualité «chrétienne» de ce qui est proposé aux fidèles, enfants compris et, dans le contexte de notre question, de tenir un langage précis. AdC dépend directe-ment de la confiance des catholiques. C’est déjà un point.

En outre, la Conférence des évêques a demandé à sa Commission théologique d’approfondir le thème du genre, pour en saisir les concepts qu’il véhicule. C’est là une contribution demandée au nom de la vérité.

A un niveau plus institutionnel, le membre de la Conférence qui siège au Conseil de fondation d’Action de Carême pourra relever le défi d’une présence attentive et d’une prise d’influence sur l’œuvre d’entraide, qui aille dans le sens de l’idée maîtresse qui a guidé AdC dès ses débuts: offrir aux catholiques en Suisse une opportunité concertée d’aide aux plus démunis, par le truchement de la période de Carême, propice à la réflexion, à la prière et au partage et focalisée sur le mystère du Crucifié. Ce sont là des valeurs immuables auxquelles se référer dans une per-ception de foi et d’Eglise.

Le bien-fondé de la réflexion menée au sein de «Choisir la vie» a ainsi ouvert une brèche permettant de mieux saisir les enjeux du problème et envisager des solutions concrètes.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, chers membres de l’association «Choisir la vie», mes salutations les meilleures et tous mes vœux.

Erwin Tanner-Tiziani Secrétaire général

Mgr Michel Schooyans est professeur émérite de l’Université de Louvain-la-Neuve (BE) où il a enseigné vingt-cinq ans la philosophie politique, membre de l’Académie pontificale des Sciences sociales, consulteur du Conseil pontifi-cal pour la famille, auteur de nombreux ouvrages d’une portée internationale.

Le déferLement du «gender»

La balance du gender, en ne pesant que les inégalités, nie la complémentarité homme/femme.

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Très tôt, ma mère m’a encou-ragée à faire mes propres expériences avant de me marier et m’a accompagnée au planning familial pour que je prenne la pilule. Mal-gré cela, à 18 ans, je me suis retrouvée enceinte.

Tu es bien trop jeuneMes parents n’ont jamais envisagé la possibilité que je puisse garder l’enfant. Pour eux, il n’y avait qu’une seule solution: l’avorte-ment. J’ai été confrontée à tous les arguments que les gens évoquent dans ces cas-là: «Tu es bien trop jeune. Tu ne sauras pas t’occuper d’un bébé. Tu n’as pas ter-miné tes études. Ce sera un handicap pour démarrer dans la vie. Qu’allez-vous offrir à cet enfant? Com-ment allez-vous l’assu-mer? Si vous vous mariez à cause de cette grossesse, on donne peu de chance à votre couple». Ce dernier argument a pesé très fort dans la balance.

Mon ami, Michel, lui, n’a rien osé dire. Sa mère lui avait conseillé de ne pas s’en mêler : «C’est une affaire de femmes». Mais il m’a accompagnée dans toutes les démarches. Nous sommes allés au planning familial. Personne ne nous a parlé des conséquences, ne nous a demandé: «est-ce vraiment ce que vous voulez? Subissez-vous des pressions de votre entou-rage?» Ce fut une des périodes les plus tourmen-tées de ma vie.

Je me rappelle exactement le jour, la saison et le temps qu’il faisait en entrant à la clinique. Je me souviens de l’anesthésie. Michel était là à mon réveil. On avait de la peine à se regarder et l’on n’osait rien se dire. Les mois qui ont suivi ont été difficiles. On a failli rompre à plusieurs reprises. Et je m’étonne que notre couple ait survécu à cette épreuve.

Pourtant, huit mois plus tard, nous nous sommes

mariés. Lors de la cérémo-nie religieuse, le pasteur nous a remis une bible que nous avons commencé à lire. Peu après, nous avons choisi ensemble de suivre Jésus et de nous engager dans la foi chrétienne.

Les conséquences du curetage abortifL’impact de cet avortement a commencé a se faire sen-tir lors de mon premier accouchement: le placenta

ne se décollait pas. Cela s’est reproduit également lors du deuxième accou-chement. A chaque fois, je devais subir une délivrance artificielle du placenta et je perdais beaucoup de sang. Selon le médecin, il s’agis-sait d’une conséquence du curetage abortif.

Avant le troisième accou-chement, les examens aux ultrasons ont indiqué que l’adhérence du placenta à l’utérus allait en s’aggra-

Parcours de vieCatherine Hermenjat, maman et grand-maman, témoigne de sa guérison.

vant et qu’il fallait envisa-ger l’ablation de l’utérus. Cela nous a fait réfléchir et nous nous sommes mis devant Dieu. Nous avons demandé la prière de gué-rison et le pasteur a pra-tiqué l’onction d’huile comme l’indique la Bible. Une semaine plus tard, à la grande surprise de toute l’équipe médicale, j’ai accouché normalement et le placenta s’est décollé sans problème. Le Sei-gneur m’avait guérie. Pour moi, c’était l’assurance du plein pardon de Dieu. Mes deux accouchements sui-vants se sont déroulés sans complication.

Plusieurs années de déprimeCe sont les conséquences psychologiques qui ont été les plus dures. Dès que j’ai pris mon premier bébé dans les bras, j’ai compris combien sa vie était fragile et dépendante de moi. J’ai été alors profondément bouleversée d’avoir avorté mon premier enfant. Et il y avait les cauchemars, les chagrins sans raisons apparentes, la perte de l’estime de moi... J’ai vécu ainsi plusieurs années de déprime.

L’avortement déshumanise…Un jour, une amie m’a dit que les périodes dépres-sives pouvaient provenir du fait de ne pas avoir fait le deuil de mon bébé avorté. Je n’avais jamais envisagé une telle relation de cause à effet. J’ai alors constaté que, chaque année, je fai-sais une dépression de trois à quatre semaines à la date anniversaire de mon avor-tement. Mon mari et moi, nous avons alors décidé de suivre un accompagne-ment thérapeutique.

Lorsque nous passons à

l’acte de l’avortement, nous sommes amenés à déshumaniser l’enfant, et en même temps, nous nous déshumanisons aussi nous-mêmes. Ainsi, cette démarche thérapeutique nous a permis de nous

ré-humaniser et de don-ner à notre bébé son exis-tence. Nous avons pu faire le deuil de notre enfant. Et en levant l’interdit qui nous empêchait de penser à lui, nous avons pu l’ima-giner. Pour mon mari et

moi, cela ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’un garçon. Et nous lui avons donné son prénom.

Catherine Hermenjat Pour Choisir la Vie

Accompagnement après l’avortement

L’avortement est une interruption artificielle d’un cycle biologique conduisant normalement à la naissance d’un enfant. Toute grossesse établit un attachement biologique très précoce entre la mère et l’em-bryon et toute perte embryonnaire nécessite un détachement, qui s’accomplit lors du processus de deuil.

En raison de son caractère tabou (oscillant entre la banalisation par le corps médi-cal et social et la stigmatisation culpabilisante de certains milieux), l’avortement est le plus souvent tenu secret, et le deuil ne peut pas se dérouler normalement. La dés-humanisation de l’embryon, sans véritable statut humain, et qui est le plus souvent considéré comme un simple amas de cellules, n’incite nullement à initier le deuil de cette perte.

Dans ce cadre de souffrance secrète, taboue, s’installe souvent une anesthésie psychique qui tente à minimiser et à refouler tout ce vécu difficile. Le syndrome post-avortement peut survenir plus ou moins longtemps après l’avortement, soit sponta-nément, soit à l’occasion d’un autre deuil, d’un contact avec une femme enceinte, d’une nouvelle grossesse, de la date anniversaire de l’avortement…

Pour aider celles et ceux qui perçoivent cette souffrance, Choisir la Vie met en place, à partir de février 2013, un accompagnement (à visée thérapeutique) permettant aux personnes blessées par l’avortement de trouver un chemin d’espérance et de guérison.

Rens.: www.choisirlavie.ch ou [email protected] (confidentialité assurée)

«L’avortement a bLessémon humanité»

Catherine Hermenjat: «il y avait les cauchemars, les chagrins sans raisons apparentes, la perte de l’estime de moi…» DR

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www.choisirlavie.ch10 11Protéger la vie, c’est aussi protéger son environnement: le magazine Choisir la Vie est imprimé sur papier recyclé

Elle peut être considérée comme la plus importante femme philosophe britan-nique du 20ème siècle. Mère de sept enfants, intellectuelle engagée, Elizabeth Ans-combe (1919-2001) étudia et travailla d’abord à Oxford, puis fut nommée professeur à l’université de Cambridge (1970-1986). Son influence est considérable, principale-ment en éthique et en philo-sophie de l’action.

Certaines actions sont intrinsèque-ment injustes

En 1958, Elizabeth Ans-combe publie son article le plus célèbre: «La philo-sophie morale moderne». Elle y formule d’abord des objections décisives contre les principales doctrines éthiques de notre temps, notamment le déontolo-gisme de Kant. En outre, cet article va susciter un regain d’intérêt pour Aris-tote et la notion de vertu.

Enfin, Elizabeth Anscombe s’attaque à toutes les doc-trines éthiques qui pré-tendent évaluer la moralité d’une action uniquement en fonction de ses consé-quences. Par exemple, John Stuart Mill (1806-1873) estime qu’une action est «juste» si elle a des consé-quences «bonnes», ce qui signifie pour lui qu’elle

contribue à augmenter la somme totale de bonheur dans le monde. Il n’a pas pensé, toutefois, que ce critère pouvait être appli-qué au détriment des plus faibles, car la mort ou l’as-servissement de quelques-uns peut contribuer au bon-heur du plus grand nombre.

Très récemment, un autre éthicien conséquentialiste, Peter Singer (né en 1946), a quant à lui affirmé qu’il fallait agir de manière à maximiser la satisfaction des préférences émises par les individus. Il en est ainsi arrivé à la conclusion qu’il pouvait être «juste» que des

parents choisissent, dans certaines circonstances, de tuer leur nouveau-né. De son côté, Elizabeth Anscombe explique qu’il existe des actions toujours injustes, quelles que soient les circonstances et les conséquences. Par exemple, condamner un innocent à la

PhilosophieElizabeth Anscombe (1919-2001) est l’une des figures les plus importantes de la philosophie anglo-saxonne du XXe siècle.

peine de mort ne peut en aucun cas être considéré comme une action «juste», à moins que l’on fasse sem-blant de ne pas savoir ce que veut dire ce mot!

La position pro-vie est fondée sur la réalité observable par tousElizabeth Anscombe s’at-taque à un préjugé très répandu, selon lequel la position pro-vie relèverait d’une croyance religieuse et ne serait pas partageable par tous. Ainsi, un commu-niste polonais lui demanda un jour: «C’est, je suppose, [...] parce que vous pensez qu’il y a une âme que vous parlez avec hostilité de l’avortement.» Sa réponse fut très claire: «Je répondis que de savoir si ce qui est à l’intérieur d’une femme enceinte est un petit être humain est une question de même type que celle de savoir si ce qui est à l’inté-rieur d’une jument est un petit cheval ou ce qui est à l’intérieur d’une chatte est un petit chaton. Dès la toute première étape de la grossesse, il ne devrait (normalement) pas y avoir de débat à propos des deux situations précédentes; il ne devrait pas y en avoir non plus à propos de l’être humain. Mon interlocuteur n’avait rien à répondre à cela; il était manifestement déconcerté.»

On l’aura compris, l’em-bryon est un être vivant appartenant à l’espèce humaine et il s’agit donc d’un être humain. Tout i n t e r l o c u t e u r f a i s a n t preuve d’honnêteté intel-lectuelle peut reconnaître cette évidence. Elizabeth Anscombe revient sur cette question dans un manifeste de 1990, rédigé par elle et signé par 23 autres uni-versitaires britanniques:

«l’opposition à l’assassinat d’embryons humains n’est pas fondée sur l’existence d’une âme spirituelle, pas plus que ne l’est l’oppo-sition à l’assassinat des adultes.»

Quatorze jours à partir de quoi?Elizabeth Anscombe déve-loppe une argumenta-tion très rigoureuse pour réfuter les sophismes de ceux qui essayent d’établir

toutes sortes de critères extravagants afin de fixer le commencement de la vie à un autre moment que la fécondation. Face au projet de loi britan-nique qui voulait rendre licite la recherche sur les embryons jusqu’au 14ème jour, elle réplique: «Qua-torze jours à partir de quoi? Si la réponse est «quatorze jours à comp-ter de la fécondation» cela passe sous silence la ques-tion «pourquoi mesurer le développement depuis la fécondation si la féconda-tion n’est pas le début?» Si quoi que ce soit est sup-posé arriver à 14 jours qui marquerait le début de la vie, à coup sûr [...] le déve-loppement serait mesuré à partir de ce point. [...] Quoi qu’on puisse dire à pro-pos des différentes étapes du développement, il n’y a aucun doute sérieux que le début du processus est la fécondation, et même le langage utilisé par ceux qui soutiennent l’expéri-mentation destructive des embryons le concède.»

E n a m o n t , d ’ a u t r e s objectent que les ovules et les spermatozoïdes sont aussi humains et vivants, et que le «début de la vie», à proprement parler, n’existe pas, car la vie est un continuum. Mais Eliza-beth Anscombe débusque facilement la supercherie: «Premièrement, les ovules et les spermatozoïdes sont humains et vivants, mais cela ne fait pas d’eux des êtres humains, pas plus que ne le sont les cellules

sanguines. Deuxièmement, [...] il est certainement vrai que chaque nouvel être vivant découle d’êtres humains préexistants (ses parents), par l’intermé-diaire des gamètes. [...] Mais cela ne signifie nulle-ment que les êtres humains n’ont pas un début et une fin. Bertrand Russell fait partie du continuum de la vie en ce sens qu’il avait

des ancêtres à l’époque de Socrate et a des des-cendants encore vivants aujourd’hui. Mais Russell lui-même n’était pas vivant à l’époque de Socrate, et n’est pas en vie aujourd’hui. Russell, comme tous les êtres humains, a eu une durée de vie limitée, avec un début et une fin, et il est logique d’affirmer que son commencement était sa conception.»

En conclusion, le raisonne-ment pro-vie d’Elizabeth Anscombe peut être pré-senté sous la forme d’un syllogisme: Tuer un être humain innocent est tou-jours injuste. Or, l’embryon est un être humain inno-cent. Il est donc injuste de tuer des embryons.

Olivier Quaglia

Sources: E. Anscombe, «Knowledge and Reve-r e n c e f o r H u m a n Life», 1981 E. Anscombe, «Destruc-tive research upon human embryos», 1990

Notes: B. Russel (1872-1970) est un célèbre philo-sophe britannique.

eLizabeth anscombe:«Tuer un innocenTesT Toujours injusTe!»

Olivier Quaglia est philosophe de formation (Uni-versité de Genève) et enseigne actuellement cette discipline dans une école secondaire supérieure. Il est également enseignant de français. Ses cours de philo-sophie portent principalement sur l’éthique et la phi-losophie politique. Il est marié et père de deux enfants.

«14 jours à partir de quoi? Si la réponse est «14 jours à compter de la fécondation» cela passe sous silence

la question «pourquoi mesurer le développement depuis la fécondation si la fécondation n’est pas le début?»

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www.choisirlavie.ch12 13Protéger la vie, c’est aussi protéger son environnement: le magazine Choisir la Vie est imprimé sur papier recyclé

Une sentence renversanteLe 18 octobre 2011, le Tri-bunal de Justice de l’Union européenne n’a pas man-qué de surprendre, à l’oc-casion de son Arrêt dans l’affaire «Oliver Brüstle-Greenpeace». Ce neu-roscientifique allemand de l’Université de Bonn avait sollicité en 1997 l’oc-troi d’un brevet relatif au traitement de la maladie de Parkinson, ceci par la transformation des cellules souches embryonnaires en cellules précurseurs neu-rales. Dans les faits, il s’agit d’une opération particu-lièrement délicate, impli-quant une «instrumen-talisation» de l’embryon pouvant conduire à son élimination. Face à cet enjeu déontologique, les critiques de toute part ne se sont pas fait attendre, portant ainsi l’affaire par devant la justice euro-péenne.

Dans ses considérants, la Cour de justice se basait notamment sur l’article de la Directive du Parle-ment européen relative à la protection juridique des inventions biotech-nologiques. La teneur en est la suivante: «Doit être exclu de la brevetabilité un procédé qui, en utilisant le prélèvement de cellules souches obtenues à par-tir d’un embryon humain au stade du blastocyste, entraîne la destruction de l’embryon». Chacun l’aura compris, l’enjeu de cette procédure juridique relève avant tout de la définition

même de l’embryon et par voie de conséquence de sa dignité. Qu’est-ce qu’un embryon? Doit- i l être protégé? La Cour euro-péenne s’est précisément prononcée sur cette ques-tion de la manière sui-vante: «Tout ovule humain doit être considéré à partir de la fécondation comme un embryon humain, en tant que cette fécondation cherche à réaliser le pro-cessus d’un être humain complet».

Techniques et dignitéD e t e l l e s q u e s t i o n s méritent, si ce n’est une réflexion philosophique, du moins une réflexion humaine. En premier l ieu, lorsque la Haute Cour déclare qu’un pro-cédé impliquant la des-truction de l’embryon ne peut être breveté, elle sous-entend que l’embryon détient intrinsèquement une dignité. Par consé-quent, toute innovation

technologique qui irait à l’encontre de cette dignité ne pourrait être objective-ment légitimée. La tradi-tion législative et philoso-phique a élaboré au cours du temps les différents concepts de «personne / dignité / droit de la per-sonne». Une personne, parce qu’elle est douée de raison, au contraire du reste du monde animal, est consciente de ses actes et libre. Elle doit donc, au nom de cette nature, rendre compte de ses actes, mais aussi être pro-tégée et respectée. Cela étant, l’avance des sciences et des technologies a conduit à remettre en cause cette notion même de «personne» par rapport à certains êtres humains. En effet, un embryon est-il une personne? A partir de quel moment se réa-lise le passage à la qualité de «personne» d’un être humain? Les enjeux sont considérables avec d’une part les questions fonda-mentales du droit à la vie

et du respect de la per-sonne humaine ; d’autre part, l’urgence et la néces-sité pour la biomédecine d’utiliser la «matière» de l ’embryon (possé-dant des cellules univer-selles), ceci pour soigner et guérir d’autres êtres dits adultes et considérés comme «complets». Pour comprendre l’ampleur du paradigme, il est néces-saire de se reporter aux premiers développements du concept de «personne», puis à l’évolution de cette notion.

Qu’est-ce qu’une personne?Le concept de «personne» est apparu grâce à la tra-dition philosophique, mais aussi et surtout grâce à la tradition chrétienne. Le terme de « personne » renvoie, originellement, à son étymologie per-sonare et faisait référence, dans l’Antiquité, au masque que portaient les acteurs de la tragédie pour inter-

EthiqueA partir de la fécondation, on peut parler de «miracle» de la vie: il s’agit bien d’un nouvel être, autosuffisant, avec son propre programme et sa propre structure, dont l’objectif premier sera de se réaliser complètement afin de pouvoir, comme ses semblables, entrer en relation, créer, aimer, penser.

préter un rôle, un per-sonnage. Grâce à une concavité située au niveau de la bouche, le son pou-vait «sonner» au loin. Le masque représentait le rôle du personnage, son caractère ou fond moral qui se voyait reflété au travers de ses actes. Nous comprenons donc com-ment peu à peu ce concept entrera en relation directe avec l’action et la parole de l’homme. L’homme est donc cette «personne» (ou personnage) qui possède une fonction (un rôle) dans le scénario du monde (la société) où il agit et s’ex-prime en fonction (ou non) du bien.

Cependant, nous pouvons affirmer avec certitude que le concept de «personne», tel qu’il a été intégré dans notre culture, nous a été transmis principalement grâce à l’émergence du christianisme et la néces-sité pour les premiers Pères de l’Eglise de trou-ver un terme qui permette, en premier lieu, de réaffir-mer la valeur et la dignité de tout homme; et en deu-xième lieu, de résoudre certains problèmes liés aux dogmes. C’est ainsi qu’au VIème siècle apparaît, pour la première fois dans l’histoire, la définition phi-losophico-théologique du concept de « personne » par Boèce : «La personne est une substance indivi-duelle de nature ration-nelle». Bien que l’accent soit mis sur la nature rationnelle de l’homme, il faut comprendre que dans le mot substance était entendu le composé corps-âme, c’est-à dire la nature spirituelle et matérielle de l’homme qui lui permet de s’auto-suffire, d’aspi-rer à la vie divine tout en appartenant pleinement au monde naturel. Pour sa part, le monde «moderne» perdra (étrangement)

cette notion de nature cor-porelle de l’homme pour se préoccuper exclusive-ment de la raison. Seule la raison en effet offre une connaissance scientifique, véritable et universelle. L’homme est une personne en raison de sa capacité intellectuelle. A partir de là, deux courants extrêmes s’opposeront à jamais: le rationalisme et le matéria-

lisme. Notre siècle est quasi entièrement héritier de la «Modernité»: la personne demeure cet être rationnel, autosuffisant et conscient de lui-même, qui a des désirs et montre un intérêt pour la vie. De son côté, la biotechnologie a mis en lumière les principes de la matière et de la vie inter-rogeant de ce fait le statut de l’homme à l’état d’em-bryon. Comment un être sans raison ni conscience apparente pourrait-il avoir une dignité et être consi-déré comme une personne, alors que par ailleurs son utilité médicale ou scien-tifique semble si évidente?

Le dynamisme propre de la natureDéfinir la personne selon ses qualités intellectuelles ou psychologiques (p. ex.: désirs) est réducteur et a pour conséquence de la diviser. Les désirs ou inté-rêts sont changeants et la raison n’est pas toujours présente (par exemple pendant le sommei l) . Ces qualités intrinsèques sont importantes, mais ne surpassent pas d’autres valeurs fondamentales comme le fait de pouvoir

simplement vivre, et, par conséquent, avoir la possi-bilité d’aimer et être aimé. Au surplus, pourquoi ne devrait-on pas considérer le mouvement de la nature vers sa réalisation propre comme un désir de vivre? L’embryon ne tend-il pas avec une volonté innée vers son accomplissement total? Par ailleurs, il est symptomatique de consta-

ter que le jargon scienti-fique a besoin de plusieurs termes pour décrire les dif-férents «États» successifs de l’embryon. Cela étant, force est de constater qu’il ne s’agit pas de réalités dis-tinctes mais bien des diffé-rents moments d’un même processus.

C’est justement dans cet esprit que l’Arrêt susmen-tionné de la Cour euro-péenne constitue de facto un pas historique pour tous les chercheurs impliqués dans la défense de la vie. Dès la fécondation, l’em-bryon est un être humain et, donc, une personne. En effet, dès ce premier moment se trouvent fixés en lui son programme génétique et sa structure propre: son physique, sa psychologie et même son caractère. Ce n’est plus qu’une question de temps pour que cette nouvelle vie se développe en un être

complet et il tombe sous le sens que la nature pos-sède ses propres principes qui dépassent la volonté humaine.

La nature (dans ce cas p a r t i c u l i e r l a n a t u r e «humaine») a son propre fonctionnement: elle met tout en œuvre pour par-venir à son but, sa seule fin. Il s’agit en fait de la réa l i sa t ion d ’un ê t re humain complet à partir d’une série d’étapes. Aris-tote dira que le début n’a de sens sans la fin, sans la raison d’être. Et si la fin est digne, chose que nos prédécesseurs ont démon-tré définitivement, alors le début lui aussi est digne, peu importe son aspect ou degré de développement. En définitive, la nature de l’homme est marquée en premier lieu par la vie. La vie est un tout qui se déve-loppera en vue d’une fin. A partir de la fécondation, on peut en conséquence parler de «miracle» de la vie. Il s’agit d’un nouvel être, autosuffisant, avec son propre programme et sa propre structure, dont l’objectif premier sera de se réaliser complètement afin de pouvoir, comme ses semblables, entrer en rela-tion, créer, aimer, penser. En conséquence, les légis-lations élaborées politique-ment devraient toujours préserver cette référence à la «loi naturelle». A ce sujet, les recherches sur la nature, en particulier celles sur la nature de l’homme, nous révèlent paradoxale-ment la voie à suivre...

Stéphanie Perruchoud

L’embryon est-iL queLqu’un?

Stéphanie Perruchoud: d’origine suisse-espagnole, elle vit actuellement en Espagne. Après avoir suivi la formation Philanthropos à Fribourg, elle effectua sa Licence en philosophie à Paris (IPC). Elle compléta sa formation par un Master en Pensée Contemporaine. Á présent, elle réalise sa thèse de Doctorat sur le thème de la corporalité chez Merleau-Ponty et fait partie d’un groupe de recherche sur ce même thème.

«Tout ovule humain doit être considéré à partir

de la fécondation comme un embryon humain, en tant que cette fécondation cherche à réaliser le processus d’un

être humain complet»

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www.choisirlavie.ch14 15Protéger la vie, c’est aussi protéger son environnement: le magazine Choisir la Vie est imprimé sur papier recyclé

L’histoire commence sur une plage, quand Anne-Dauphine remarque que sa fille, Thaïs, marche d’un pas hésitant, son pied pointant vers l’extérieur. Les méde-cins découvrent que Thaïs est atteinte d’une maladie dégénérative. Elle vient de fêter ses deux ans et il ne lui reste que quelques mois à vivre. Alors Anne-Dauphine fait une promesse à sa fille: “Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres petites filles, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d’amour.”

Il nous faut parfois une l o n g u e m a r c h e p o u r atteindre notre objectif, et parfois cette marche n’est que deux petits pas, deux empreintes dans le sable mouillé, puis plus rien.

Les traces dans le sableCela me fait penser au texte d’Ademar de Barros, poète brésilien: “Les traces dans le sable”: “Une nuit, un homme fit un rêve. Il marchait au bord de la mer en compagnie du Seigneur. Sur le fond du ciel, il voyait se dérouler les scènes de sa vie. Il remarquait, dans chaque scène, deux traces parallèles de pas dans le sable. L’une était la sienne; l’autre celle du Seigneur. À la fin, il se retourna pour voir toutes les empreintes sur le sable. Il s’aperçut alors qu’à divers moments de sa vie, il n’y avait qu’une trace de pas. Et que cela correspondait aux heures

les plus tristes et les plus sombres de sa vie. Intrigué, il dit au Seigneur: “Tu m’as assuré que Tu marche-rais toujours à mes côtés. Mais je m’aperçois qu’aux périodes les plus dures de ma vie, il n’y a plus qu’une empreinte dans le sable. Pourquoi m’as-tu aban-donné quand j’avais le plus besoin de Toi?». Le Seigneur se tourne alors vers lui et lui répond: «Mon enfant, mon très cher enfant, Je t’aime et ne saurais t’abandonner. Si tu ne vois qu’une trace de pas aux moments les plus difficiles de ton existence, c’est qu’alors, tout simple-ment, Je te portais dans mes bras...”

On ne voyait pas une petite fille malade

A la maison comme à l’hôpital, chacun se sen tait bien auprès de Thaïs et ressentait le besoin de venir auprès d’elle. Dans une interview accordée à la Fondation Lejeune, en mai 2011, Anne-Dauphine raconte: “Dès le début, Thaïs avait accepté sa maladie. Elle avait com-pris ce qui l’attendait, mais elle ne s’est jamais révol-tée. Elle vivait pleinement sa vie. Elle était, surtout, complètement habitée par l’amour. Ainsi, quand on rentrait dans sa chambre,

on sentait autre chose et on ne voyait pas une petite fille malade, mais une petite fille. Comme les autres, elle pouvait être gaie, espiègle. Elle était aussi attentive, à l’écoute. D’ailleurs, parmi ceux qui sont venus la voir, plusieurs m’ont dit, après avoir lu mon livre, qu’ils n’avaient pas réalisé qu’elle ne par-lait plus !”

Aujourd’hui, on se rend compte qu’il se passe vrai-ment quelque chose autour de ce récit, comme il se passait vraiment quelque chose autour de Thaïs. En une année, ce sont 200’000 lecteurs qui ont été tou-chés. Ce petit livre avec,

Histoire vécue le récit bouleversant de la maladie d’une petite fille.

en couverture, la photo de Thaïs marchant sur le sable mouillé, circule de main en main, de coeur en coeur. Combien ne m’ont pas dit: “Ma femme l’a lu, elle a été très touchée. Je voulais le lire également, mais depuis il circule dans la famille et je n’arrive pas à mettre la main dessus.”

Nous voulons des hérosQue ce témoignage touche tant et tant de coeurs est un signe magnifique d’es-pérance pour notre monde qui a soif d’héroïsme. Nous voulons des héros ! Non pas de ces héros forts, sûrs d’eux mêmes et invincibles, comme nous pensons l’être trop souvent nous-mêmes. Non! Nous voulons de ces héros qui nous montrent que nous sommes petits, faibles et fragiles. De ces héros blessés. De ces héros infirmes. De ces héros qui pleurent. De ces héros qui ne peuvent pas s’en sortir tout seuls. De ces héros qui ont besoin de la main tendue des autres. De ces héros qui ont besoin d’être portés dans les bras du Sei-gneur.

Car c’est bien là que nous mène la vie. La vie n’est pas un long fleuve tran-quille, mais une longue maladie dégénérative de notre orgueil, de notre suf-fisance, de notre indépen-dance. Les événements de notre vie nous rappellent que nous avons besoin des autres, besoin de Dieu, que nous ne pouvons pas nous suffire à nous-mêmes.

Les aspirations de notre coeurEt même si souffle sur notre monde moderne un cou-rant d’idées qui voudrait supprimer la vie quand elle ne correspond pas à l’idée qu’on s’en est fait, ou pro-

poser aux citoyens âgés de s’ôter la vie quand celle-ci semble n’avoir plus de sens pour eux, le succès du témoignage de Thaïs nous montre que notre coeur est toujours intact et que les aspirations les plus grandes et les plus généreuses y habitent toujours. Du haut de ses deux ans, Thaïs nous ouvre le chemin.

Une bombe aveuglanteAnne-Dauphine dira : “Ça me fait l’effet d’une bombe aveuglante. Sans un mou-vement et sans un mot, Thaïs me livre un secret, le plus beau, le plus convoité : l’Amour. Celui avec une majuscule. (...) Comment sait-elle ? Comment est-ce possible ? Thaïs est privée de tout. Elle ne

bouge pas, elle ne parle pas, elle n’entend pas, elle ne chante pas, elle ne rit pas, elle ne voit pas. Elle ne pleure même pas. Mais elle aime. Elle ne fait que cela, de toutes ses forces. A travers ses blessures, ses infirmités, ses défaillances. L’amour de Thaïs ne s’im-pose pas, il s’expose. Elle se présente à nous comme elle est, vulnérable et fra-gile. Sans carapace, sans armure, sans rempart. Sans peur. (...) Près de deux ans auparavant, en apprenant l’étendue des dégâts que provoquerait sa maladie, je m’étais posé une ques-tion : “Que lui restera-t-il?” L’amour. Il lui restera l’amour. Celui que l’on reçoit. Et celui que l’on donne aussi.”

Olivier Dehaudt

“deux petits passur Le sabLe mouiLLé”

La petite Thaïs, malgré sa maladie, a révélé une exceptionnelle intelligence de la vie. DR

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Plus de 650 personnes sont venues écouter le témoignage

d’Anne-Dauphine Julliand

C’était à l’église Collège St-Michel (Fribourg) et au Collège des Creu-sets (Sion), les 26 et 27 avril dernier. Un événement organisé par Choisir la Vie avec nos partenaires:

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www.choisirlavie.ch16 17Protéger la vie, c’est aussi protéger son environnement: le magazine Choisir la Vie est imprimé sur papier recyclé

A travers le monde, de nom-breuses marches pacifiques en faveur de la Vie rappellent que le droit à la vie est le plus fondamental des droits de l’homme. En Suisse, la Marche pour la Vie a lieu le samedi avant le Jeûne Fédé-ral. La prochaine aura lieu le 14 septembre 2013.

L’objectif de la Marche pour la ViePromouvoir le respect de la vie humaine, dès la conception jusqu’à la mort naturelle. Les participants s’engagent pour qu‘en Suisse, les enfants non-nés, les personnes handicapées et les malades soient assu-rés d’un droit incondition-nel à la vie.

Le droit d’être informéL e s p a r t i c i p a n t s demandent des moyens de mener une grossesse à terme pour toute femme

en difficulté. Ils demandent également qu’une informa-tion sérieuse soit donnée quant aux conséquences qu’un avortement peut entraîner sur la santé phy-sique et psychologique.

Cet appel s’adresse autant aux autorités publiques, aux médias, qu’aux profes-sionnels qui accueillent les femmes en détresse.

Le témoignage après l’avortementToujours plus de femmes, mais aussi d’hommes, res-

ponsables d’un ou de plu-sieurs avortements parti-cipent à cette Marche pour la Vie, car ils veulent dirent la blessure engendrée en eux-mêmes, dans leur famille et leur entourage

par la perte de l’enfant, quand bien même il n’était pas désiré.

La rengaine des pro-avortements«Si l’enfant annoncé n’est pas sûr de se développer dans l’amour de ses parents, il vaut mieux pour lui d’être avorté.»

Voici notre témoignage: mon épouse et moi, nous sommes parents de quatre enfants, dont des jumelles, et nous en sommes très heureux. Or mon épouse, étant bébé, s’est retrou-vée dans un orphelinat. Si cette politique d’élimina-tion des embryons avait été appliquée, ma future femme aurait tout simple-ment été supprimée. Com-bien d’enfants manquent aujourd’hui à nos familles, à notre pays, à l’Europe, au monde entier?

Donner la chance de rencontrer l’amourL’absence d’amour, à un moment donné de la vie, ne pourra jamais justifier la suppression d’un être humain. Donner la vie, quelles que soient les cir-constances, c’est donner la chance de rencontrer l’amour.

Ma femme a rencontré

Manifestation 1500 personnes en 2011, 3000 personnes en 2012... la prochaine Marche pour la Vie aura lieu le 14 septembre 2013.

l’amour quand une famille suisse l’a adoptée à l’âge de deux ans et demi. Et elle l’a certainement ren-contré bien avant auprès

des généreuses personnes qui l’ont accueillie dans l’orphelinat.

La qualité de vie d’un bébé dépend avant tout de l’amour qui l’entoure, c’est vrai. Mais n’oublions pas que la qualité de vie de l’adulte dépend égale-ment de l’amour qu’il est capable de donner.

Ce n’est pas une vie?Dans un récent débat à la RTS le 25/07/12, Simon Matthey-Doret pose la question suivante à la secrétaire générale des femmes libérales-radi-cales: «Claudine Esseiva, est-ce qu’on tue une vie si on avorte?» Réponse: «Non, on ne tue pas. Ce n’est pas une vie.»

Pour elle, il ne s’agit que d’un amas de cellules. A-t-elle oublié qu’elle-même est passée par cette étape? Qu’elle a été, à un moment de sa vie intra-utérine, ce fameux amas de cellules? En voyant aujourd’hui l’être humain que cet amas de cellules a donné, ne devrions-nous pas deman-der la protection et le droit à la vie pour tous les amas de cellules?

Dans le même débat ,

Oskar Freysinger dira très justement: «Le droit à la vie est un droit absolu, parce que si vous n’accor-dez pas le droit à la vie à un

être humain, tous les autres droits tombent. Donc il est absolument essentiel pour un état de droit de garantir ce droit élémentaire.»

Le droit à la vieQu’il a-t-il de plus impor-tant dans une société? Des routes bien pavées? Une économie prospère? Un environnement sans pollu-tion? Trois fois oui! Mais si vous deviez choisir entre ces trois choses et les droits de la personne, que choisi-riez-vous? Les droits de la personne, n’est-ce-pas?

Maintenant, parmi les droits de la personne humaine, lequel est le plus important? Le droit à un salaire décent? Le droit à une bonne éducation? Le droit à la liberté de parole? Ou le droit à la vie?

Le droit à la vie est pre-mier, n’est-ce pas? Car comment pouvez-vous être bien nourri, bien éduqué et libre de parler, si vous êtes mort?

Voilà pourquoi la ques-tion du droit à la vie n’est pas fondamentale, elle est fondamentalement fonda-mentale. Et il s’agit de fon-der ce repère existentiel comme un préalable à tous les autres droits.

Corée du SudLe 23 août 2012, la Cour const i tut ionnel le sud-coréenne a affirmé que «le droit à la vie était le plus fondamental des droits de l’homme.» Et elle a ajouté que si des raisons économiques ou sociales devaient servir à justifier un avortement, cela «n’au-rait comme conséquence que de rendre les IVG plus communes et renforcerait ainsi la tendance à sup-primer la vie au sein de la société.»

L’enfant poèteSaurons-nous retrouver notre cœur d’enfant? «Un enfant, ça vous décroche un rêve, ça le porte à ses lèvres et ça part en chan-tant. Un enfant, ça pleure des diamants. Et ça rit à n’en savoir que faire. Et ça pleure en nous voyant pleurer. Ça s’endort de l’or sous les paupières. Et ça dort pour mieux nous faire rêver. Un enfant, c’est le dernier poète d’un monde qui s’entête à vouloir deve-nir grand.» (Un Enfant, Jacques Brel).

Un enfant, ça mérite bien une Marche pour la Vie.

Olivier Dehaudt

marche pour La vie

Création du comité romand

«Marche pour la Vie»Le 6 octobre dernier, une quinzaine de per-sonnes se sont réunies à Fribourg pour créer le Comité romand «Marche pour la Vie». L’objectif est de sensibiliser toujours davan-tage de romands à participer à cet événe-ment annuel.

Si vous souhaitez apporter votre contri-bution à ce comité, annoncez-vous à [email protected]

LES MARCHES

POUR LA VIE

DANS LE MONDE

Paris enmarchepourlavie.fr

San Francisco walkforlifewc.com

Washington marchforlife.org

Bruxelles marchforlife.be

Madrid

Ottawa cqv.qc.ca/fr

Rome marciaperlavita.it

Brésil

Colorado Springs walkforlife.com

Berlin marschfuer-das-leben.de

Zurich choisirlavie.ch marschfuerslaebe.ch/fr

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A renvoyer par courrier postal à Association Choisir la Vie Case postale 2219 1950 Sion 2ou par email à [email protected]

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En 2011, l’association a créé «Le Prix Choisir la Vie». Ce prix est décerné chaque année à des associations oeu-vrant de diverses manières pour la reconnaissance du droit à la vie, la protec-tion de la vie humaine dès sa conception et jusqu’à sa mort naturelle, ou la défense des valeurs familiales.

La remise du prix aura lieu cette année le 28 décembre, lors de la Veillée de prière pour le respect de la vie qui aura lieu à Crans Mon-tana. Cette année, le prix de CHF 1’500.- est attribué à l’association EUCHA-RISTEIN.

La communauté accueille et soutient régulièrement des jeunes mères en diffi-

cultés dans des étapes déci-sives de leur vie.

PrésentationFondée en 1996, l’asso-ciation Eucharistein a été reconnue en 2003 comme Association publique de fidèles. Elle a reçu en 2008, l’approbation officielle de ses nouvelles constitutions en tant que Famille ecclé-siale diocésaine de Vie consacrée.

La vie religieuse de la com-munauté est centrée sur l’adoration eucharistique et l’accueil des personnes marquées par les épreuves de la vie. Elles y viennent pour un temps de recons-truction personnelle. Les jeunes peuvent également

y vivre un temps sabba-tique de réflexion, de ser-vice et de prière.

L e s f r è r e s e t s o e u r s consacrés dans la vie reli-gieuse, font le choix de la pauvreté, en ne touchant aucun salaire ou revenu fixe; en travaillant de leurs mains et s’abandonnant avec confiance entre les mains du Seigneur pour tous leurs besoins... Ils font le choix de la chasteté, en vivant comme frères et soeurs dans le célibat pour une plus grande disponibi-lité à la prière et à l’accueil de personnes en difficulté.

La fraternité Eucharis-tein participe à la mission d’évangélisation de l’Eglise par l’animation de veil-

lées de prière, l’accueil de groupes, un apostolat spé-cifique auprès des jeunes et des familles ainsi que par des missions parois-siales, etc.

Eucharistein est un mot grec qui signifie «rendre grâce»; c’est l ’attitude même du Christ à l’égard de son Père, jusqu’au don de sa vie.

www.eucharistein.org

prix «choisir La vie»

chacun à sa manière !

L’association Eucharistein reçoit le

Soutenir la cause de la vie

vous engager à lutter contre le financement des avortements par les caisses-maladies.cotiser des primes de naissance et des participations aux frais dentaires de vos enfants.vous démarquer en vue d’une éthique des valeurs dans la société et auprès des autorités.

Grimisuat

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SUR TOUS VOS ACHATS*ARTiCleS de pARfUmeRie eT dROgUeRie

*Valable jusqu’au 31 décembre 2012, contre remise de ce bon. Hors médicaments remboursés par la Caisse maladie.

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Je m’engage comme membre de l’Association (cotisation annuelle: CHF 60 .00)

Je souhaite recevoir un paquet de 20 magazines afin de les distribuer dans mon entourage .

Je souhaite soutenir la publication et la distribution du “CLV magazine” en faisant un don sur le CCP 17-718 726-5

Je veux soutenir la cause de la vie par la prière et souhaite recevoir les prières et les intentions .

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Je veux soutenir la cause de la vie en faisant un don ou un legs à l’association Choisir la Vie: CCP 17-718 726-5

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«Le premier des droits

de l’homme est le droit à la vie.»

Déclaration des Droits de l’Homme

Art. 2. Complément à la Déclaration des Droits de l’Homme, élaboré par

la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen en

1936