2 Focus - JDA

16

Transcript of 2 Focus - JDA

Page 1: 2 Focus - JDA
Page 2: 2 Focus - JDA

2 Journal d’Abidjan - l’HebdoFocus

Page 3: 2 Focus - JDA

3N° 09 du 4 au 10 août 2016 Focus

Du samedi 6 au dimanche 14 août :Festival Climbié Beach à Assinie.

ÉDITOUne planche de salut

Le ministre Gaoussou Touré doit être en train de prier très fort, afin que la nouvelle

tarification du transport routier entre effectivement en applica-tion, après les ratés constatés depuis ce début de semaine. Pour «…soutenir l’appel du président Alassane Ouattara » qui, le 1er mai, avait demandé de baisser les prix pratiqués, après les efforts consentis par le gouvernement sur le coût du carburant, le syndi-cat des transporteurs avait fina-lement acté. Ce n’était pas gagné d’avance. Les transporteurs, qui s’estiment asphyxiés par les in-trants et autres taxes qui ruinent tous leurs efforts, ont pris trois mois pour donner suite à l’invita-tion du chef de l’État. Et manifes-tement, au ministère des Trans-ports, on manquait d’arguments pour contraindre ou convaincre les acteurs du secteur de res-pecter la décision présidentielle. Au vu de ce qu’il est donné de constater depuis quelques jours déjà, les choses se présentent plutôt bien. Même s’il convient d’être circonspect, le secteur du transport étant imprévisible. L’ap-plication effective de la baisse des coûts du transport constitue une véritable planche de salut pour Gaoussou Touré, dont la réforme du permis de conduire a été suspendue par le président, afin de désamorcer la grogne des Ivoiriens face à la vie chère. D’où cette fois, l’impérieuse nécessité de tirer les leçons de cette em-bellie pour reprendre du poil de la bête. Notamment en mettant un terme à l’utilisation anarchique d’espaces publics, abusivement qualifiés de gares routières, et en éradiquant la mafia « Gnambro », qui coûterait quotidiennement 20 millions de francs CFA aux entre-prises de transport.

ILS ONT DIT... « Cette façon de changer la constitution est anti-démocratique, autoritaire, et viole la constitution de 2000 », Bamba Moriféré porte-parole du Code le 1er août.

« L’évolution des trois chantiers est très bonne. Les délais pour les jeux seront respectés », Robert Beugré, ministre en charge des Jeux de la Francophonie, le 1er aout après une visite des sites.

« La Côte d’Ivoire a de très fortes chances d’être retenue pour l’organi-sation du congrès mondial de la poste, parce que toute la famille postale mon-diale veut que ce congrès se tienne en Afrique », Bruno Koné le 1er août, face aux ambassadeurs accrédités en RCI.

RENDEZ-VOUS

UN JOUR UNE DATE

Le Premier ministre tunisien Habib Essid a été démis de ses fonctions le 30 juillet, par un vote du Parlement.

UP

DOW

N

C’est le nombre d’enfants âgés de 6 à 16 ans qui ne vont pas à l’école en Côted’Ivoire, soit 20% des enfants en âge d’être scolarisés.

2 millions

LA PHOTO DE LA SEMAINE

Le Franco-ivoirien Michel Soro, 29 ans a été sacré Champion WBA inter-national des Super Welters en France, le 1er aout.

LE CHIFFRE

Concert de zouglou et coupé décalé au Palais de la culture – Abidjan.

Vendredi 5 août :

Festival « Handicap’art » à Marcory.Du 10 au 13 août :

Concert du groupe Révolution au Palais de la culture – Abidjan.

Samedi 6 août :

Démarrage effectif le 1er août de l’opération de salubrité à Adjamé, avec le déguerpissement de com-merçants installés sur des trottoirs.

7 août 1960 : La Côte d’Ivoire obtient son indépendance, sous le leadership de Félix Houphouët-Boigny.

Benoît tAnoH

Page 4: 2 Focus - JDA

4 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 5N° 09 du 4 au 10 août 2016Évènement

Après les binômes café-cacao et coton-anacarde, l’État ivoirien veut donner un nouveau souffle à l’hévéa et au palmier à huile. Deux cultures de rente, dont les planteurs subissent les fluctuations de prix dictés au niveau mondial. Pour le premier producteur africain de caoutchouc, la hausse de la production, 359 000 tonnes en 2016 contre 340 000 en 2015, cache mal le désamour progressif des producteurs pour cette culture. Et pour cause, de 1 000 francs CFA en 2011, le prix du kilo a chuté à 247 francs CFA pour la campagne 2016. Un prix largement en deçà de la barre des 400 francs déterminés depuis la fin de la crise posté-lectorale. De quoi frustrer les producteurs à la recherche d’autres alternatives, comme le cacao.

Atteindre une production annuelle de 600 000 tonnes de latex par an d’ici 2020. Tel est l’objectif de

la Côte d’Ivoire. Pour y arriver, le Conseil des ministres du 27 juillet dernier a adop-té une communication relative aux orien-tations stratégiques de la réforme de la fi-lière hévéa. « Comme vous le savez, cette filière connait des difficultés importantes liées à la fluctuation des prix au niveau international, mais également à des per-turbations de type organisationnel», avait expliqué le ministre Bruno Koné. Poursui-vant, le porte-parole du gouvernement avait souligné que ces perturbations por-taient d’énormes préjudices à l’ensemble des acteurs de la filière, notamment les 50 000 producteurs villageois, répartis sur 220 000 hectares de parcelles géo localisées, et qui occupent une place importante dans la stratégie de dévelop-pement du caoutchouc. Une décision salvatrice Cette réforme, qui « s’inscrit dans le cadre d’une poli-tique de préservation des acquis », en-tend créer un cadre propice au dévelop-pement de la filière, en s’appuyant sur l’encadrement technique des planteurs. L’optimisation des systèmes de produc-tion, le renforcement du professionna-lisme des producteurs et la mise en place d’un organe étatique de régulation, de suivi et de contrôle de l’activité, en sont les principaux aspects. Mais le point le plus important de la réforme porte sur l’actualisation du mécanisme de fixation des prix aux planteurs, de façon à parve-nir à une répartition plus rationnelle du re-venu généré par l’ensemble de la chaîne de valeur. Il s’agit de faire en sorte que ces productions soient traitées comme celles des filières café-cacao, coton et anacarde, en accordant aux planteurs

l’opportunité de bénéficier d’au moins 60% du prix international.

Le paradoxe des chiffres Selon le Fonds interprofessionnel de développement de l’hévéa (FIDH), le chiffre d’affaires de la fi-lière est passé de 538 milliards à 292 mil-liards de francs CFA entre 2011 et 2016. Une chute qui a occasionné la baisse substantielle des revenus des produc-teurs, de 350 milliards en 2013 à 140 en 2015. Mais paradoxalement, la produc-tion reste en hausse. De 311 429 tonnes en 2014, elle est passée à 340 000 en 2015, puis à 359 000 en 2016. Cette progression s’accompagne, malgré tout, d’une perte financière qui, déjà en 2015, obligeait certains planteurs à abandonner leurs exploitations. D’autres avaient tout simplement choisi d’abandonner l’entre-

tien des champs, pour ne s’y rendre que lors des opérations de saignée. C’est le cas d’Ange Akpa, un producteur installé à Dabou sur cinq hectares. « Ceux qui se maintiennent encore dans la filière peinent à entretenir leurs champs. Pour nous autres, qui avons d’autres activi-tés, cette culture n’a plus de valeur », se désole-t-il. Mais si la réforme, longtemps attendue et finalement annoncée par le gouvernement, est effectivement mise en œuvre, « ce sera un nouveau souffle pour la filière », s’empresse-t-il d’ajouter. Pour sa part, Yéboué Yao, vice-président de l’Association des professionnels du caoutchouc de Côte d’Ivoire (APRO-MAC) et président de l’Association des

producteurs du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROCANCI), indique qu’il a toujours invité les producteurs à diver-sifier leurs cultures. « Avec l’hévéa, le pro-ducteur est sûr d’avoir un revenu mensuel durant dix mois, alors qu’avec le cacao, il faut attendre uniquement la période des campagnes ». Ce dernier ajoute que

les producteurs d’hévéa se doivent d’ac-croitre leurs espaces cultivables, plutôt que de les abandonner.

Pression fiscale En plus de cette diffi-culté, les producteurs et industriels d’hé-véa dénoncent les nombreuses taxes qui leur sont imposées, notamment les 2,5 % prélevés sur les revenus, et une taxe foncière de 7 500 francs CFA par hectare de surface plantée. Quant aux sociétés agro-industrielles, elles paient des impôts à hauteur de 25% du bénéfice industriel et commercial (BIC). Et depuis l’exercice 2012, l’État a imposé de nouvelles taxes sur la production, qui représentent 5 % du chiffre d’affaires du caoutchouc granulé.

FILIÈRE HÉVÉA : LA FIN DE LA SAIG NÉE ?

Avec l’hévéa, le producteur est sûr d’avoir un re-venu mensuel durant dix mois, alors qu’avec le cacao, il faut attendre uniquement la période des campagnes.’’

ouAkAltio ouAttARA

Certains producteurs peinent à entretenir leurs champs d’hevéa.

Page 5: 2 Focus - JDA

4 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 5N° 09 du 4 au 10 août 2016 Évènement

FILIÈRE HÉVÉA : LA FIN DE LA SAIG NÉE ?

Réforme sur fond de clivage La course pour le contrôle de la future autorité de régulation semble déjà lancée entre, d’une part, l’APROMAC, organisation faîtière, et de l’autre, le Fond interprofessionnel soli-darité hévéa (FISH). En séminaire à Dabou entre le 28 et le 30 juillet, cette dernière structure, dirigée par l’ex-ministre Vincent Essoh Lohoues, a appelé les producteurs à rejeter l’APROMAC, qualifiée de « faîtière incapable de défendre les intérêts de toute

la chaîne de valeurs de la filière hévéa ». Il déplore le fait qu’elle ne défendrait que les intérêts des usiniers, majoritaires dans son conseil d’administration, alors qu’elle est censée en faire autant pour les producteurs. Et de poursuivre : « l’APROMAC a géré la filière de 1983 à 2004. Il a fallu attendre 7 ans pour qu’elle cède la gestion du FISH aux planteurs. Pourtant, les résolutions du séminaire de 1997 sur l’hévéaculture en Côte d’Ivoire, leur donnait le pouvoir de gestion. Malgré cela, elle continue de faire des ponctions sur le revenu de ceux-ci ». Le patron du FISH a terminé en accusant les usiniers de manipuler l’APROCANCI, en vue de les diviser pour mieux régner. « La filière hévéa n’a pas besoin de faux monnayeurs ! », a-t-il conclu. En guise de réponse à cette attaque en règle, l’APRO-MAC et l’APROCANCI accusent plutôt le président du FISH de s’être rendu cou-pable de détournements de fonds. « Notre fond devrait nous permettre de financer deux usines. Il faut que Vincent Lohoues nous donne des explications sur les trois milliards de francs CFA qui ont disparu. Nous attendons de lui un bilan et non une politique de division », a répliqué Yéboué Yao. Ce dernier appellera tout de même à l’union des producteurs afin d’empêcher un groupuscule de personnes de s’acca-parer la filière.

Nous saluons cette reforme mais restons réservés, car nous crai-gnons un nombre pléthorique de représentants du gouvernement. Deux commissaires du gouverne-ment, c’est déjà suffisant pour le Conseil d’administration. Or, dans l’organigramme qui nous est pré-senté, nous notons la présence d’une trentaine de représentant de l’État. Et ce sont les paysans qui vont devoir supporter les coûts.

L’état annonce des objectifs, sans les faire accompagner de mesures idoines. Nous avons déjà pris les choses en main depuis en finançant les planteurs et en accordant des subventions aux nouveaux venus. Nous avions déjà un mécanisme de soutien de la filière. Et cela nous a permis de construire une usine de transformation.

Je leur dis toujours que quand les prix chutent, il faut produire plus. La chute n’est pas permanente, mais cyclique. Certains ont abattu des arbres d’hévéa pour le cacao. Cela est une erreur, car le cacao ne pro-duit qu’une ou deux fois dans l’an-née. Or, pour l’hévéa, nous avons une production mensuelle. Nos producteurs doivent diversifier leurs produits. À part l’hivernage, en avril et mai, les autres mois de l’année sont des mois de production pour les jeunes plantations.

1 Comment accueillez-vous les reformes annoncées pour

la filière ?

2 Cette réforme peut-elle contribuer à atteindre les

600 000 tonnes en 2020 ?

3 Que conseillez-vous aux pro-ducteurs qui abandonnent

leurs plantations ?

Producteur à Aboisso, président de l’APROCANCI

YÉBOUÉ YAO

3 QUESTIONS À

Certains producteurs peinent à entretenir leurs champs d’hevéa.

Production nationale : 359 000 tonnes en 2016. 1er producteur africain, et 7ème producteur mondial.50 000 producteurs.220 000 hectares de superficie exploitée. La Thaïlande est le 1er produc-teur mondial, avec une produc-tion annuelle de 4 millions de tonnes.Prix national : 271 francs CFA.18 usines de transformation de latex en Côte d’Ivoire.

Page 6: 2 Focus - JDA

6 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 7N° 09 du 4 au 10 août 2016Évènement

Êtes-vous pour ou contre une stabilisation des prix del’hévéa ? CONTRE

POURVINCENT LOHOUES ESSOH FRANÇOIS DJEDJEMEL

Les citadins et ruraux de plus en plus intéressés par l’hévéa, malgré l’instabilité des cours sur le marché

international, vont se frotter les mains. Le Conseil des ministres du 27 juillet a décidé de la mise en place d’un organe de régu-lation, en vue d’une répartition plus équi-librée du revenu généré par la chaîne de valeurs de la filière, comme pour le café et le cacao, où la fixation d’un prix garanti bord champ met les producteurs à l’abri des fluctuations du marché international. Cette décision pourrait amplifier l’engoue-ment pour la culture d’hévéa, au détriment des cultures vivrières. Situation maîtrisée Les statistiques na-tionales montrent que le nombre de pro-ducteurs villageois d’hévéa a atteint 50 000 en 2016, contre 22 000 10 ans plus tôt. En témoigne le recul des terres culti-

vées pour le maïs, les tubercules, le plan-tain etc., face à l’avancée de l’hévéa, qui occupe aujourd’hui 220 000 hectares. Le président Ouattara l’a reconnu devant les travailleurs, le 1er mai dernier. Parlant de la petite boule d’attiéké vendue à 200 francs CFA, il a indiqué qu’outre la sécheresse, ces prix sont liés au fait que «…beaucoup de plantations, notamment de manioc, ont été remplacées par de l’hévéa ». La situa-tion peut inquiéter, mais elle est loin d’être désespérée. Les recherches du Centre na-tional de recherche agronomique (CNRA) montrent qu’il est possible d’associer le vivrier à l’hévéa en milieu paysan. Certains producteurs d’hévéa l’ont d’ailleurs expé-rimenté avec succès. Mathias N’Guessan, de la sous-préfecture de Tiémélékro (N’zi-

Parlant de la flambée des prix des denrées alimentaires, notamment l’attiéké, les autorités avaient reconnu qu’elle résultait en partie du rempla-cement des plantations de manioc par celles d’hévéa. Avec les mesures de soutien à cette filière, faut-il craindre pour la sécurité alimentaire ?

Comoé) affirme qu’« en plus du maïs, j’ai environ 450 pieds de bananier plantain sur mon exploitation d’hévéa. À raison de 1 000 francs CFA le régime, j’arrive à assurer le quotidien de ma petite famille, en attendant la vente de ma récolte de caoutchouc». Pour cet adepte du binôme hévéa-vivrier, la pénurie du vivrier sur les marchés est due au mauvais état des pistes rurales, qui ne favorise pas l’ache-minent des récoltes sur les marchés. Le gouvernement ivoirien a pris la juste me-sure de la menace. Au ministère de l’Agri-culture, on assure que la diversification du vivrier et le renforcement de la productivité sont une garantie à moyen terme, et un leitmotiv pour atteindre la souveraineté ali-mentaire dès 2020.

Benoît tAnoH

Nous sommes habitués à la fixation des prix, telle qu’appli-quée actuellement. C’est-à-dire que nous avons l’habitude d’être soumis à la fluctuation des prix sur le marché inter-national. Le producteur bénéficie ainsi, directement, de la flambée des prix. Et cela est bénéfique. Même si les prix peuvent baisser, le producteur sait plus ou moins à quoi s’attendre. Je ne sais pas ce que la stabilisation va nous apporter, eu égard à l’expérience que nous connaissons avec la stabilisation des prix pour le café, le cacao et l’ana-carde. Elle risque de créer beaucoup de remous sociaux dans notre filière, et beaucoup de grogne. Nous sommes donc inquiets depuis cette annonce.

Nous louons cette initiative du gouvernement. La régula-tion des prix mettra fin à la souffrance des producteurs de l’hévéa, comme c’est le cas pour ceux du cacao. Nous l’avions appelée de tous nos vœux, et nous attendons la mise en œuvre effective de cette politique, de même que la création d’une autorité de régulation des prix. Elle pourra évaluer l’incidence de la reforme sur nos conditions de vie et de travail. Cette réforme va nous sortir des griffes des in-dustriels qui imputent plusieurs charges aux producteurs. Il s’agit d’améliorer la gouvernance de la filière, d’appliquer l’ordonnance relative aux organisations interprofession-nelles agricoles, et de respecter son mode opératoire.

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ASSOCIA-TION DES PRODUCTEURS DE CAOUT-

CHOUC NATUREL (APROCANCI)

PRÉSIDENT DU FOND INTERPROFES-SIONNEL SOLIDARITÉ HÉVÉA (FISH)

LE DÉBAT

Avec l’hévéa, le producteur est sûr d’avoir un revenu mensuel sur dix mois.

SOUTIEN À L’HÉVÉA : AU DÉTRIMENT DE LA SÉCURITÉ ALI-MENTAIRE ?

Page 7: 2 Focus - JDA

6 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 7N° 09 du 4 au 10 août 2016 Évènement

Page 8: 2 Focus - JDA

8 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 9N° 09 du 4 au 10 août 2016 PolitiquePolitique

À l’image de l’éphémère CNC Les acteurs du CODE et ceux de la Coalition na-tionale pour le changement (CNC), née avant l’élection présidentielle de 2015, sont

pratiquement les mêmes. Leur démarche également. Après la signature de la charte, place désormais aux conférences de presse co-animées, à la rencontre des militants, à la saisine des chancelleries étrangères, aux meetings éclatés. L’on se souvient d’ailleurs que lors des meetings, les lea-ders de la CNC n’hésitaient nullement à étaler leurs divergences... Alors que

Mamadou Koulibaly (Lider), Kouadio Konan Bertin et Charles Konan Banny (can-didats indépendants) invi-taient les Ivoiriens à se faire enrôler sur la liste électorale,

le FPI tendance Sangaré appelait plutôt au boycott. Interrogés sur la stratégie à adopter en cas de tenue ef-fective du référendum, Bam-ba Moriféré a indiqué que le CODE appellera à voter non, alors qu’Appiah Kabran, aussi membre de cette coa-lition, à relativisé les choses : « Nous allons observer. Nous avons plusieurs moyens dé-mocratiques, y compris le boycott».

Au dernier trimestre 2016, les Ivoiriens se pro-nonceront sur le projet de constitution en cours d’élaboration. À l’ap-proche de cette échéance, le « front du non » reste désuni.

EN BREFLE GOUVERNEMENT PART EN VACANCES

HYACINTHE NOGBOU APPELLE À LA RÉCON-CILIATION

Le Conseil des ministres est suspendu depuis sa dernière session du 3 août, pour permettre aux ministres de partir en vacances. Le Président de la République pren-dra également un mois de repos, avec la possibilité d’interruption en fonction de l’actualité, et à sa de-mande. Par contre, chacun des ministres aura deux semaines de vacances, en alternance. Une première vague pendant les deux premières semaines et la seconde pour la seconde quinzaine du mois d’août. Bourreau de travail, le Pre-mier ministre Daniel Kablan Duncan a pris l’habitude de ne pas épuiser ses deux semaines de vacances. En 2015, il avait repris du service après seulement quatre jours de repos.

Secrétaire exécutif du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), parti de Charles Blé Goudé, Hya-cinthe Nogbou a invité le 1er aout les différents partis politiques de l’opposition, en proie à des divisions in-ternes, à faire la paix en leur sein pour “ mieux coordon-ner la lutte démocratique “. Ce message s’adressait en premier lieu aux dissidents de son parti, avec à leur tête Joel Poté, et aux deux camps qui s’affrontent au FPI et au PIT. Des conflits nés autour de la stratégie de conquête ou de recon-quête du pouvoir, contri-buant ainsi à fragiliser l’op-position.

I ls sont 23 partis de l’op-position au sein du Col-lectif de l’opposition dé-

mocratique (CODE). Le 30 juin dernier, ils se sont réu-nis pour dire non au projet de révision constitutionnel. Si un mois après, l’objectif commun reste de faire bloc, ce n’est pas encore l’unani-mité pour ce qui concerne la voie à suivre. Une coalition en quête de leader Si pour le FPI, c’est Affi Nguessan qui doit porter, de façon « natu-relle et incontestable», le leadership au sein du CODE, cet avis n’est pas partagé par tous. Selon des indiscré-tions, la présidente du RPC, Henriette Lagou, et Gnonzié Ouattara du RPP, se disent aptes à porter le flambeau de cette lutte. Interrogé à ce sujet, Henriette Lagou dit ne pas se reconnaitre dans une telle querelle, mais sa réponse en dit long : « Même au Parlement, il y a des bagarres avant la prise de décision. Ce n’est parce que les débats ont été hou-leux sur un point, qu’on dira qu’il y’a blocage. L’essen-tiel est que nous sommes tous opposés au projet de révision de la constitution». Selon une source au sein du CODE, qui préfère garder l’anonymat, les divergences sont telles que pour co-ani-mer la première conférence, organisée le 1er août der-nier, à l’immeuble Carbonne à Cocody, le choix a dû être porté sur le plus âgé, Bamba Moriféré, du RPCI.

Ouakaltio OUATTARA

Ouattara Gnonzié peut-il être le leader du CODE?

Les divergences sont telles que pour co-animer la première conférence, le choix a dû être porté sur le plus âgé. ’’

CONSTITUTION : LE CODE CHERCHE SA ROUTE

Page 9: 2 Focus - JDA

8 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 9N° 09 du 4 au 10 août 2016 PolitiqueÉconomie

Au secours des Jeux de la Francophonie

Oualkaltio OUATTARA

Les préparatifs des 8ème Jeux de la Francophonie accusent du retard. Robert Beugré Mambé, gouverneur du District Autonome d’Abidjan, vient d’être appelé à la rescousse.

Cadre du PDCI-RDA, limogé de la tête de la Commission élec-torale indépendante (CEI) en février 2010, à quelques mois de la présidentielle, il avait été nommé à la tête du District d’Abidjan en mai 2011, par le tout nouveau président, Alassane Ouattara. Ce dernier semblait déjà apprécier les qualités de l’ingénieur formé au Centre des hautes études de la construction, et à la très répu-tée École nationale des ponts et chaussées, à Paris.

L’homme des missions Là où un comité interministériel a pa-taugé, et malgré l’arrivée d’un nouveau directeur général du comité d’organisation, nommé il y a quelques mois, en rempla-cement de son prédécesseur démissionnaire, Robert Beugré aura « l’entière responsabilité » de l’organisation des Jeux de la Francophonie. À 63 ans, le ministre auprès du président de la République est présenté comme une force tranquille et un « bos-seur ». L’on se souvient qu’en octobre 2015, quand le président Ouattara recevait les rois Atchans (Ebrié) dans le cadre de sa campagne électorale, il avait lancé à l’endroit de Mambé : « Je veux te nommer ministre, mais quand je vois l’immense travail que tu abats au niveau d’Abidjan, je me demande si cela est encore nécessaire ». Alassane Ouattara faisait allusion aux nom-breux succès dans l’organisation des visites des chefs d’État et de gouvernement étrangers à Abidjan, grâce à l’implication de Mambé. Sans oublier d’autres réussites : fêtes des lumières et feux d’artifice en fin d’année.

Un ambitieux grandiloquent Prédicateur méthodiste et fils de pasteur, Robert Beugré Mambé a toujours nourri de grandes ambitions pour Abidjan, dont il rêve d`augmenter l’attractivité pour la hisser au niveau des grandes métropoles d’Afrique: Jo-hannesburg, Le Caire ou Lagos. Et « Monsieur le Gouverneur » ne manque aucune occasion pour se gargariser de mots, disent de lui les mauvaises langues. L’homme s’en donne à cœur joie à chaque cérémonie, surtout lorsqu’il reçoit des présidents étran-gers, à qui il remet symboliquement les clefs de la ville. Soutenu par plusieurs « fans clubs », il lui arrive de s’offrir des intermèdes « griotiques », ce qui fait dire à beaucoup qu’il aime trop les hon-neurs. Pourtant, certains de ses amis soutiennent que ce n’est pas incompatible avec ses qualités d’« humble serviteur de la nation ».

ROBERT BEUGRÉ MAMBÉ

Révélé en 2007 après sa nomination à la tête de la Com-mission électorale indépendante (CEI), Robert Beugré Mambé a depuis gravi de nombreux échelons, pour de-venir le tout nouveau ministre auprès du Président de la République, chargé de l’organisation des Jeux de la Francophonie.

Page 10: 2 Focus - JDA

L’INDE INJECTE 118 MILLIARDS DANS LE PARC AUTOMOBILEEximbank of India et la Côte d’Ivoire ont signé, lundi 1er août, un accord de prêt d’un montant total de près de 200 millions de dollars, soit environ 118 milliards de francs CFA, destinés au financement du Projet de renouvellement du parc au-tomobile ivoirien.

Du baume au cœur pour les transporteurs. Eximbank of India

vient de signer avec la Côte d’Ivoire un contrat commer-cial d’environ 118 milliards de francs CFA. Celui-ci défi-nit les obligations respec-tives entre l’acheteur, la Côte d’Ivoire et le vendeur, l’Inde, pour l’achat de véhicules en vue du renouvellement du parc automobile ivoirien. L’État et les banques mis à contribution La signature de cet accord de prêt, consenti avec un taux d’intérêt de 1,75% pour une durée de 12 ans, avec un différé de 2 ans, porte à environ 222 milliards de francs CFA les concours financiers (tous financements confondus) oc-troyés par Eximbank of India à la Côte d’Ivoire. À en croire Gaoussou Touré, ministre des Transports, s’exprimant au mois de mai dernier dans le cadre de l’atelier sur la poli-tique des transports urbains dans le District d’Abidjan, « le projet de renouvellement du parc automobile porte sur l’acquisition de 50 000 véhicules toutes catégories confondues, pour un coût global de 750 milliards de francs CFA sur 5 ans, soit

150 milliards par an ». Déjà, l’État avait mis à la disposi-tion des transporteurs une ligne de crédit de 100 mil-liards de francs CFA, alors que les banques partenaires du projet ont pris des enga-gements qui se chiffrent à ce jour à plus de 50 milliards pour accompagner le projet. Initié par le gouvernement en 2011, il vise à faire face à la vétusté et au vieillissement du matériel roulant de plus de 20 ans d’âge. L’état du parc au-

tomobile a en effet des conséquences sécuritaires, sani-taires, et environ-nementales, qui ont toujours été décriées, à la fois par la population et les pouvoirs publics, souvent à la suite de graves accidents qui ont

endeuillé les familles. Projet au rabais Initialement prévu pour l’acquisition d’un total de 300 000 véhicules flambants neufs, ce projet à dû revoir ses prétentions à la baisse. La stratégie fondée principalement sur un dispo-sitif opérationnel de sélection des véhicules par catégorie a montré ses limites, affirment certains initiés, après une lec-ture critique de la politique de renouvellement proposée. De l’avis de ces derniers, s’inspi-rant des politiques de renou-vellement du parc menées,

EN BREF

Le 29 juillet, l’État de Côte d’Ivoire a procédé à la des-truction de tous les cam-pements construits dans la forêt du Mont Péko, afin de permettre à la nature de reprendre ses droits. Pour l’heure, aucun plan de des-truction des plantations ca-caoyères dans cette forêt n’est en vue. Ces planta-tions occupent une super-ficie de 20 000 hectares et produisent entre 60 000 et 100 000 tonnes par an. Si l’objectif de ce déguerpis-sement est aussi d’éviter l’apparition de nouveaux champs, l’on se demande si l’État va s’engager à abandonner ces planta-tions, ou à les détruire. Pour l’heure, les efforts sont concentrés sur la relo-calisation des déguerpis.

Les « Prix Jeunesse de la Francophonie », premiers prix jeunesse de l’espace francophone en matière d’innovation, entendent ré-compenser chaque année des jeunes francophones âgés de 18 à 35 ans, qui ont fait des réalisations exceptionnelles au cours de l’année, au sein de cet espace qui regroupe 900 millions d’habitants sur les cinq continents. Sélection-nés parmi plus de 200 can-didats en provenance de 26 pays, 13 Ivoiriens font partie de ces 35 jeunes lauréats, innovateurs dans différents domaines. Ils se-ront récompensés au cours d’une cérémonie festive or-ganisée le 29 octobre 2016 à Abidjan, sous l’égide de l’Organisation internatio-nale de la francophonie (OIF).

MONT PÉKO : QUEL AVENIR POUR LES CACAOYERS ?

13 IVOIRIENS PARMI LES JEUNES INNOVATEURS

Benoît TANOH

10 Journal d’Abidjan - l’HebdoÉconomie

Une nouvelle flotte attendue pour remplacer les véhicules de plus de 20 ans.

118 milliards de francs CFA de prêt.50 000 véhicules à acquérir au total.50 milliards promis par les banques lo-cales.

BŒUF

AUBERGINE

TOMATES

OIGNON

BANANE P.

P.DE TERRE

SUCRE

À la date du 3 août 2016 11h (marché d’Adjamé)

2 200F/KG

500 F/KG

400 F/KG à

400 F/KG à

5 000 F/KG

500 F/KG

500 F/KG

600/FKG

700 F/KG

(Évolution sur une semaine)

LE PANIER DE LA MÉNAGÈRE

notamment au Maroc et au Sénégal, le schéma ivoirien devra s’auto-régénérer pour devenir une opération clas-sique résultant du bon fonc-tionnement du marché, c’est à dire géré de façon auto-nome par les transporteurs eux-mêmes. De quoi mettre un bémol à ce projet ambi-tieux qui vise, entre autres, à accroître la rentabilité de l’activité transport, à créer le maximum de richesse et des emplois pour les jeunes, et à lutter contre la pollution.

Page 11: 2 Focus - JDA

11N° 09 du 04 au 10 août 2016 Économie

Rien ne prédisposait Ma-rie Diongoye Konaté, architecte de formation,

à jouer les premiers rôles dans l’industrie céréalière. Sa déter-mination lui vaudra de s’impo-ser à la deuxième place du mar-ché ivoirien des laits en poudre. Son entreprise, Protein kissèè-La (PKL), basée dans la zone de Vridi, réalise aujourd’hui un chiffre d’affaire de près de 1,3 milliard de francs CFA. Des débuts modestes Tout commence lorsque cette res-sortissante malienne, en poste au Brésil, prend conscience de toutes les richesses dont regorge l’Afrique. Affectée en Côte d’Ivoire au début des

années 90 à la Direction et contrôle des grands travaux (DCGTX) pour le projet soja à Touba et Odienné, « je me suis dit qu’il faut qu’on transforme, valorise, et crée des emplois», révèle-t-elle. Marie décide alors de se lancer dans la pro-duction de farines infantiles. Malgré les obstacles au niveau du financement, elle ne déses-père pas. Avec 400 000 francs CFA, elle s’achète d’abord une broyeuse, et obtiendra le sou-tien de la Caisse française de développement, qui lui octroie-ra un prêt de 40 millions de francs CFA. Acteur incontournable PKL quitte alors son berceau

d’Adjamé pour la zone indus-trielle de Vridi, en 1997, et dé-croche son premier gros mar-ché : une commande de 980 tonnes provenant de l’Union Européenne. La peur au ventre, la chef d’entreprise redoutait les résultats des tests de cer-tification effectués à Bruxelles, mais tout se passera bien. PKL emploie aujourd’hui près de 74 employés permanents et 200 emplois temporaires, et distribue ses produits au

Marie Diongoye KONATÉ Superwoman des farines infantilesElle est la fondatrice de l’entreprise PKL (Protein Kissèe-La), spécialisée dans les produits agroalimentaires des-tinés aux enfants. Les marques Farinor et Nutribon de Marie Diongoye Konaté rivalisent désormais avec celles des grandes multinationales.

La promotrice de PKL se tourne désormais vers l’Asie.

AntHony NIAMKÉ

Cameroun, au Sénégal et au Togo. Ce sont plus de 15 000 tonnes de produits de base qui ont été achetés entre 2005 et 2009 pour plus de 2,5 milliards de francs CFA, faisant vivre des milliers de paysans ivoiriens. Et Marie Diongoye Konaté envisage désormais de conquérir l’Asie, et de faire partie des dix meilleures entreprises agroalimentaires d’Afrique de l’ouest d’ici 2020.

Page 12: 2 Focus - JDA

EN BREF

LA CÔTE D’IVOIRE VA HO-NORER « LES EXCELLENTS »

En prélude à la célébration de la fête de l’indépen-dance, le gouvernement ivoirien procédera à une cérémonie de remise des prix d’excellence le 6 août, dans la salle des « Pas perdus » du palais prési-dentiel. Les lauréats sont issus de divers domaines d’activités, notamment de l’administration publique, du secteur privé et de la société civile, primés pour leur travail et leur mérite. La journée de l’excellence, abandonnée en 1997, a été relancée par le gou-vernement en 2012. En-touré de 13 personnalités, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan préside le comité de sélections des lauréats.

ORIENTATION POST-BAC : LE CASSE-TÊTE DES PARENTS ET ÉLÈVES

Fatoumata Bamba, 19 ans, vient de décrocher son baccalauréat A2. La

grande joie passée, place aux incertitudes : « Jusque-là, je ne sais pas dans quelle filière m’orienter ». Jacob Youzan, 21 ans, nouveau bachelier sé-rie D, hésite quant à lui entre les sciences économiques et un concours de la fonction publique, selon le vœu de son père. Charlotte Adou, 21 ans également, a l’embarras du choix entre l’université et les grandes écoles.Parents et élèves désorien-tés On le voit, entre aptitudes et potentialités réelles des nou-veaux bacheliers, aspirations des parents, et opportunités of-fertes sur le marché de l’emploi, le choix n’est pas toujours aisé. Au point de pousser vers une impasse nombre d’aspirants étudiants. Vanessa Wondji, aujourd’hui caissière dans une banque de la place s’en sou-vient encore : « J’ai perdu 3 ans en fac de pharmacie parce que ma mère voulait que je de-

Après les cris de joie de réussite au baccalauréat, place aux orientations uni-versitaires. Entre choix d’établissements et filières, l’équation devient parfois difficile à résoudre pour les élèves, comme pour les pa-rents.

vienne pharmacienne ! ».Ces échecs auraient pu être évités si les bacheliers avaient pu recourir à un conseiller d’orientation tout au long de l’année scolaire. En réalité, dans de nombreux établisse-ments secondaires, ce person-nel qualifié fait défaut. Si bien que la majorité des candidats au bac se fie aux rumeurs.

Cette situation se complique davantage face à la bataille que se livrent les grandes écoles et universités privées. À travers un marketing agressif sur les radios et les panneaux publici-taires, elles promettent stages en entreprise et placement fa-cile des diplômés à l’issue de la formation. Autant d’arguments

12 Journal d’Abidjan - l’HebdoSociété

J’ai perdu 3 ans en fac de pharmacie parce que ma mère voulait que je de-vienne pharmacienne !’’

Explosion de joie à l’annonce des résultats du BAC. Et après?

AntHony NIAMKÉ

ÉCHOS DES RÉGIONS

Selon le préfet de la région du Lôh-Djboua, Joseph Kpan Deih, trois bébés dont l’âge varie entre trois et six mois ont été enlevés successivement à Divo. À en croire l’administrateur civil, ces enlèvements ont débuté le 30 juillet avec le même mode opératoire. « La coupable est une femme qui, au marché, approche une potentielle victime ayant un bébé au dos, apprécie l’en-fant, propose de lui offrir des cadeaux », a indiqué le préfet. La mère, fière de voir sa progéniture valorisée par une autre, brise les murs de la méfiance, se laissant flatter par des compliments. « Au moment où la mère est occupée à sélectionner les cadeaux, la supposée bienfaitrice tient l’enfant avec lequel elle disparaît par la suite », explique le préfet Jospeh Kpan. Pendant que les enquêtes sont en cours, le préfet invite les populations à plus de vigilance.

DIVO : TROIS BÉBÉS DISPARAISSENT

LES GAOUS ONT LEUR SIÈGE

« Gaou Production », structure de production du groupe Magic Sys-tem, inaugure ce jeudi son siège à Cocody. Situé sur le boulevard Latrille, au carrefour Les Oscars, le siège abrite également ce-lui de la Fondation Magic System, et sera inauguré en présence des membres du groupe musical et de chefs d’entreprises parte-naires de la structure. « Ce siège est un symbole de persévérance, de rigueur et d’abnégation dans le travail. Nous avons décidé d’investir dans notre pays pour offrir de l’emploi aux jeunes », indique une note du groupe transmise à la presse.

12

commerciaux face auxquels certains parents n’hésitent pas à consentir de lourds sacrifices. Leur objectif est d’éviter à leurs progénitures de connaitre les difficultés qui sont celles des universités publiques, confron-tées aux problèmes de capa-cités d’accueil et aux grèves intempestives, avec leur corol-laire de violence. Pour Capit

Bakayoko, conseiller en déve-loppement personnel, il faut laisser les enfants s’orienter vers les filières en fonction des métiers qu’ils rêvent d’exercer, ce qui leur donne la possibilité de laisser exprimer leur génie. Qui selon lui, se manifeste gé-néralement vers la fin du pre-mier cycle.

Page 13: 2 Focus - JDA

Le lundi 1er août, les avions amé-ricains ont mené des raids contre l’organisation État islamique en

Libye, pour libérer la ville de Syrte des djihadistes, qui en ont fait leur fief depuis plus d’un an. À la demande du gouvernement d’union nationale diri-gé par Faïez el-Sarraj, les États-Unis viennent en appui aux forces pro-gou-vernementales qui progressent désor-mais dans leur offensive. La présence des Britanniques et des Français pour des opérations de renseignements, a aussi été récemment révélée. Si cette intervention américaine est vue d’un bon œil par les grandes puissances, la Russie mise à part, elle divise cepen-

dant en Libye, où le Parlement, basé à Tobrouk, estime que les frappes améri-caines sont illégales. « Le conseil prési-dentiel du gouvernement de Tripoli, en donnant son accord aux Américains, s’est approprié la fonction. Ce gouver-nement n’a pas encore la confiance du Parlement et il n’a pas prêté serment », a déclaré Fathi al-Maryami, conseiller médias du Parlement à RFI. Il en est de même chez les voisins tunisiens et algériens, opposés depuis longtemps à une intervention, estimant qu’il faut d’abord une action politique pour trou-ver un arrangement entre les protago-nistes libyens, pris dans une folle ba-taille du pouvoir.

Daesh Frappée par les États-Unis en Libye

Depuis le début de l’année, le Ve-nezuela est plongé dans une crise économique et sociale qui a affai-bli le régime du président Nicolas Maduro, devenu la cible d’un pro-cessus de référendum révocatoire activé par l’opposition, et qui vient de franchir une étape importante.

VENEZUELA : MADURO POUSSÉ VERS LA SORTIE

Nicolas Maduro, le président véné-zuélien, est dans une situation de plus en plus inconfortable.

La longue marche vers le processus de référendum révocatoire à son encontre, activée en mars 2016 par l’opposition, se poursuit. Le pourcentage requis de signa-tures pro-référendum (1% des électeurs) a été atteint, après en avoir recueilli près de 2 millions dont seules 1,3 millions ont été validées par le Conseil national élec-toral (CNE), puis 399 412 fin juin qui ont finalement été validées après un audit qui aura duré un mois. Une étape significative a donc été franchie le lundi 1er août quand le CNE a donné carte blanche à ce projet destiné à mettre le président sur la touche. Référendum révocatoire La crise entre Maduro et son opposition, commencée en janvier dernier, n’est donc pas près d’être close. L’économie du pays est exsangue, notamment à cause de l’effondrement du cours du pétrole, et les pénuries alimen-taires rendent le quotidien difficile. À cela s’ajoute la victoire, pour la première fois

depuis 17 ans, des anti-chavistes (l’oppo-sition à Hugo Chavez, décédé en 2013) aux législatives de décembre 2015. Tous ces facteurs ont considérablement contribué à l’affaiblissement du régime de Maduro. Pour Henrique Capriles, chef de la coali-tion d’opposition MUD, « le référendum révocatoire, c’est pour en finir avec les files d’attente, pour qu’il y ait de la nourriture et des médicaments, suffisamment d’argent pour chacun, et de la sécurité », rapporte l’AFP. Les dates de la phase suivante du référendum ne sont pas encore fixées par le Conseil national électoral. Mais pour le convoquer, l’opposition anti-chaviste, qui veut le tenir avant la date butoir du 10 jan-vier 2017, devra recueillir quatre millions de signatures. Elle a appelé ses partisans à descendre dans la rue hier mercredi et aujourd’hui jeudi pour recueillir « les 20%

UNE SEMAINE DANS LE MONDE

Après l’attaque sanglante de la caserne de Nampala, le 19 juillet, qui a fait 17 victimes et une trentaine de blessés parmi les forces armées maliennes, le mouvement terroriste Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghaly, prétend déte-nir cinq militaires. Le site mauritanien d’Alakhbar a annoncé mardi 2 août que le groupe djihadiste allait bien-tôt diffuser une vidéo de cinq soldats qu’il a capturés lors de l’attaque. De l’avis d’une source militaire anonyme, « cette annonce médiatique cacherait mal la réalité du terrain. Car jusque-là, l’attaque est aussi revendiquée par un nouveau groupe armé peul ». Selon cet interlocuteur, Iyad Ag Ghaly voudrait, à travers cette campagne médiatique, attirer l’attention du pouvoir central sur son existence. On s’interroge même sur la véracité de cette annonce puisque le ministère de la Défense ne l’a pour l’instant pas confirmée. Le service de presse de l’armée assure quant à lui qu’il faut laisser le temps à la commis-sion technique qui doit bientôt dépo-ser son rapport. « Il doit faire la lumière sur tout ce qui s’est passé, en même temps que l’inventaire de tout ce que nous avons perdu »…

MALI : 5 MILITAIRES SERAIENT DÉTENUS PAR LES DJIHADISTES

B.S

BouBAcAR SANGARÉ

Nicolas Maduro, vers un avenir de plus en plus incertain.

13N° 09 du 4 au 10 août 2016 Afrique & Monde

c.A

de signatures nécessaires ». L’équation est simple : si le référendum se tient avant la date butoir, Maduro sera révoqué et les élections seront convoquées. S’il se tient après, il n’y aura pas d’élection, auquel cas Maduro désignera son vice-président pour lui succéder.

Page 14: 2 Focus - JDA

14 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 15N° 09 du 4 au 10 août 2016 CultureSport

CARTONS DE LA SEMAINE

L’attaquant ivoirien de l’Im-pact de Montréal, Didier Drogba, a été exclu le di-manche 31 juillet 2016 lors du match nul de Montréal contre Washington (1-1), en championnat nord-américain (MLS), pour avoir répondu à un tacle rugueux par un coup de genou.

Le Club Omnisport Des-cartes Dames a remporté, le samedi 30 juillet 2016, le premier trophée de son his-toire face à l’ASEC Mimosas, club le plus titré du volley-ball ivoirien, lors de la finale de la coupe nationale 2016.

MURIELLE AHOURÉ, L’ESPOIR DE TOUTE UNE NATION

Murielle Ahouré, sprinteuse sur 100 et 200 mètres, portera le drapeau de la délégation ivoirienne aux

JO 2016. Tel est le choix fait par le Comité national olympique, là où d’autres nations procèdent par vote. La vice-championne du monde du 100m et du 200m aux mon-diaux de Moscou en 2012, a annoncé la bonne nouvelle le lundi 1er août via le réseau social Facebook.

À l’école américaine Malgré un pal-marès bien fourni en titres, notamment celui de meilleure performeuse mondiale de l’année sur 100m avec un chrono de 10s78 (nouveau record) le 11 juin à Montverde en Floride, rien ne prédes-tinait cette sprinteuse à briller au firma-ment de l’athlétisme ivoirien, et depuis quelques années à l’international. Née à Abidjan le 23 août 1988, elle s’envo-

lera pour la France en 1990, mais c’est aux États-Unis qu’elle découvrira ses talents d’athlète. Malgré un diplôme en droit pénal obtenu en 2009 à l’Univer-sité de Miami, Murielle opte pour l’athlé-tisme. La même année, elle quitte Miami pour Houston, où elle fera la rencontre de son entraîneur Allen Powell, arti-san de sa progression. Entraînée dans l’une des meilleures écuries du monde, l’ivoirienne semble avoir atteint la matu-rité depuis trois ans, avec l’espoir d’une médaille à Rio. De toute l’histoire de la participation de la Côte d’Ivoire aux JO, seule une médaille a été obtenue, celle de bronze de Gabriel Tiacoh sur 400m

La Côte d’Ivoire est présente à ce grand rendez-vous du sport que sont les Jeux Olympiques de Rio, avec 15 athlètes. Parmi eux, Murielle Ahouré, grand espoir de médailles et porte-drapeau lors de la cérémonie d’ouverture le 5 août.

en 1984 à Los Angeles. Trente-deux ans après, Murielle Ahouré compte pendre le relais. Pour y arriver, elle se donne à fonds aux entraînements depuis six mois, avec l’aide de son coach. Sur 100m, la distance reine, la championne d’Afrique devra affronter deux Jamaïcaines, Elaine Thompson, meilleure performance mon-diale de l’année en 10″70, et Frazer Price, double championne olympique en titre et championne du monde de la spécialité. Le défi est donc de taille pour celle qui a été désignée ambassadrice pour la pro-motion du café-cacao en mars 2016, et qui porte sur ses épaules les espoirs de toute une nation.

La championne d’Afrique de tir à l’arc, Carla Frangilli, ne fait plus partie de la délégation d’athlètes

qui représenteront la Côte d’Ivoire aux JO de Rio, qui démarrent ce vendredi. C’est le week-end dernier que l’Ivoiro-italienne a fait cette annonce sur Face-book. En effet, le Comité national olym-pique (CNO) s’est résolu à la retirer de la liste des athlètes qualifiés, car elle n’a pu bénéficier des documents relatifs à

sa naturalisation. Une situation quali-fiée de déshonorante pour la Fédération ivoirienne de tir à l’arc. Ivoirienne depuis 2012, Carla Frangilli, 28 ans, avait rem-porté en janvier dernier la médaille d’or au championnat d’Afrique de tir à l’arc à Windhoek, en Namibie, ce qui la qua-lifiait d’emblée pour ces Olympiades. Au vu de ses performances, c’est une chance de médaille qui s’est envolée pour la Côte d’Ivoire.

Carla Frangilli Éliminée avant le début des Jeux

Carla Frangilli sera absente à Rio.

AntHony NIAMKÉ

A.N

Murielle Ahouré espère rapporter des medailles, 32 ans après Gabriel Tiacoh.

Page 15: 2 Focus - JDA

14 Journal d’Abidjan - l’Hebdo 15N° 09 du 4 au 10 août 2016 Culture

MURIELLE AHOURÉ, L’ESPOIR DE TOUTE UNE NATION FESTIVALS GASTRONOMIQUES : À BOIRE ET À MANGERPOUR TOUS

Du 13 au 14 août prochain, la place Inch’Allah, dans la commune de Koumassi, accueillera la 4ème édi-

tion du « Placali Show Festival ». L’événe-ment est devenu un rendez-vous incon-tournable pour tous ceux qui ont contribué à donner ses lettres de noblesse à la pâte de manioc accommodée à la sauce de son choix. Pour Roméo Effi, le promoteur, la motivation est toute simple. Il s’agit de saisir l’opportunité des vacances pour « remettre au goût du jour cette habitude prise par les noceurs qui, après leur virée en boîte de nuit, cherchent à se mettre quelque chose de consistant dans le ventre, au petit matin ».

En l’espace de quelques années, Abi-djan est devenue une plaque tour-nante de l’organisation de festivals gastronomiques en tous genres. Pro-moteurs, amateurs de bonne bouffe, acteurs du tourisme, chacun y trouve son compte.

Revenus substantiels Le « Côcôti Show Festival », un autre espace gastrono-mique, donne chaque année, au mois d’avril, l’occasion à certains détaillants de viande de porc d’offrir des recettes aux consommateurs, à des prix promotion-nels. Le « Festival des glaces, du chocolat et de la pâtisserie », tout comme le « Festi-val des grillades » le « Festival du Garba », le « Festival des crustacés et coquillages», ou encore le « Festival d’alloco d’Abidjan», sont également une aubaine pour les pro-moteurs qui ont flairé le bon coup. On y trouve donc à boire et à manger pour

Directeur de publication : Ibrahim DIALLO

Directeur Général : Mahamadou CAMARA

Directrice Déléguée : Aurélie DUPIN

Rédacteur en chef : Benoit TANOH

Ont collaboré à ce numéro :Mahamadou CAMARA - Anthony NIAMKÉ - Ouakaltio OUATTARA - Bou-bacar SANGARÉ - Benoit TANOH. Infographiste : Boris TIANA

Directeur commercial : Ismaël OUATTARA

JOURNAL D’ABIDJAN, édité par JDA SARL, imprimé à Abidjan en 10.000 ex. par Hooda Graphics.Dépôt légal :12871 du 23 Mai 2016JDA SARL : Cocody, Rue du Lycée Technique, Immeuble N2-Abidjan. Tél : + 225 22 01 99 99 www.jda.ci / [email protected]

AntHony NIAMKÉ

Les abidjanais dégustent différents mets lors des festivals gastronomiques.

INFO PEOPLE

ASALFO PROMET UN FEMUA À KO-ROGHOC’est lors d’une remise de dons aux autorités de la ville de Korogho, le samedi 30 juillet,

qu’Asalfo, le leader du groupe Magic Sys-tem, a fait cette annonce : « Le FEMUA reviendra à Korhogo ». Une décision qui, selon l’artiste, est une reconnaissance de la grande sollicitude des autorités de la ville durant les préparatifs de la 9ème édition du Festival des musiques ur-baines d’Anumabo à Korogho, mais éga-lement une dette à rembourser. Cette ville devait en effet accueillir la clôture du Femua 2016, mais cette program-mation avait due être annulée suite au décès de Papa Wemba le 24 avril.

AKISSI DELTA PERD SON CADREURIl s’appelait Soro Ouagolo et était l’opérateur de prise vue de la série à suc-cès « Ma famille », qui devait reprendre le tournage de sa nouvelle saison le lundi 1er Août 2016. Malheureusement, c’est ce même jour que ce cameraman, bien connu dans le métier, a rendu l’âme à la polyclinique des Deux-Plateaux (Cocody). C’est non seulement une grande perte pour la réalisatrice Akissi Delta, mais aussi pour le cinéma ivoirien. Soro Oua-golo était également le cadreur de nom-breuses productions ivoiriennes, et no-tamment du film « Le mec idéal », Étalon de Bronze du FESPACO 2011, réalisé par l’ivoirien Owell Brown.

Réservez dès maintenant vos emplacements publicitaires !Ismaël OUATTARA [email protected] ou [email protected] / Tél : 22 01 99 99Téléchargez la grille tarifaire :www.jda.ci

COMMUNIQUEZ !

tous, et des revenus plus que substan-tiels pour les promoteurs. Pour « Le Fes-tival des grillades », en plus des tickets vendus à 2 000 francs CFA, pour près de 100 000 festivaliers, les promoteurs en-caissent des retombées financières liées à la location des stands, de 500 000 à 1 million de francs CFA, sans compter les recettes versées par différents sponsors. Dame Marcelle Bolou, restauratrice à Abi-djan, confirme cette occasion de faire de bonnes affaires : « Les festivals culinaires nous permettent de gagner de l’argent et de nous faire connaître ».

Page 16: 2 Focus - JDA