17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA...

24
BEST of

Transcript of 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA...

Page 1: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

BESTof

Page 2: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

2 BESTof REAVIE 2019

Qui sont les membres de l’Association Reavie 2019 ?

Pour contacter l’association : [email protected]

Dominique NADAL *Directeur général adjoint

AXA SANTÉ & COLLECTIVES

Roger MAINGUYDirecteur général

APRIL SANTE PREVOYANCE

Laurent OUAZANA *PrésidentENTORIA

Barthélemy PHILIPPE *Directeur France

SCOR GLOBAL LIFE

Simon RECHATINDirecteur assurances

de personnesSWISS RE

Nicolas PAGES *Directeur commercial à la

direction entreprises collectivesGENERALI

Jean-François RIMOUX *Directeur de la communication

et de la RSEKLESIA

Jean-François TRIPODI *Directeur général

CARTE BLANCHE PARTENAIRESTrésorier

ASSOCIATION REAVIE

Éric VILONDirecteur général de Bien-être

assistance, en charge des solutions santé et bien-être

EUROP ASSISTANCE FRANCE

Nathalie THOOL Directeur technique santé et prévoyance ALLIANZ FRANCE

Christophe SCHERRERDirecteur général déléguéMALAKOFF MEDERIC

HUMANIS

Pascale SOYEUX *Directrice santé

prévoyanceCOVEA

Henri LAURENT *Président

ASSOCIATION REAVIE

Jean-Manuel KUPIEC *Directeur général adjoint

OCIRP

Nathalie GAUDIN *Secrétaire général

ASSOCIATION REAVIE

Gilles GARETONDirecteur commercial services

� nanciers et nouveaux marchésMONDIAL ASSISTANCE

Philippe DRAPIERDirecteur développement assurances collectives et

partenariats non vie SWISS LIFE

Denis FENDT Directeur général adjoint,

Directeur du développement GROUPE AESIO

Pierre DUFOUR Vice-président en

charge du pôle santé, bien-vivre

GROUPE IMA

Arnaud CHEVALIERDirecteur de clientèle réassurance

AON FRANCE

Jean-Pierre DIAZDirecteur santé et prévoyance

AG2R LA MONDIALE

Typhaine DELORMEDirecteur assurances

collectivesGROUPAMA GAN VIE

Jean-Paul BABEYPrésident

ALPTIS ASSURANCES

Khédija ABDELMOULA-CLAVERIE

Head of Audit & Riskaddactis® France

Max BARBIERDirecteur général,

Responsable du service santé prévoyance

MERCER FRANCE

Laure CHÂTELDirectrice économie sociale

CNP ASSURANCES

* M

emb

res

du

Co

nsei

l d’a

dm

inis

trat

ion

2 BESTof REAVIE 2019of REAVIE 2019of

Page 3: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

3BESTof REAVIE 2019* M

emb

res

du

Co

nsei

l d’a

dm

inis

trat

ion

LE MOT DU PRÉSIDENTSOMMAIREKLESIA - Quelle contribution des organismes d’assurance dans l’amélioration de la place de nos aînés dans la société ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

SCOR GLOBAL LIFE - Quelle évolution du travail non salarié pour quels impacts sur la protection sociale complémentaire des TNS ? . . . . . . . . . . . . . . 5

ADDACTIS FRANCE - La prévoyance des fonctionnaires : chiffres clés, tendances et analyses d’un marché très spécifique . . . . . . . . . 6

CARTE BLANCHE PARTENAIRES - Le parcours de santé : des défis à relever ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

CNP ASSURANCES - Notre responsabilité sociétale face aux enjeux de la longévité . . . . . . . . . 8

AON FRANCE - Les risques extrêmes en assurance de personnes : innovation modèle et solutions nouvelles de transfert de risque . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

AXA SANTÉ ET COLLECTIVES - Réforme de la dépendance : quelles perspectives pour le marché français ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

GENERALI - Qualité de vie au travail : quel rôle pour le secteur de l’assurance vis-à-vis des employeurs et pour les salariés ? . . . . . . . . . . . . 11

GROUPE IMA - Accompagnement des fragilités : des dispositifs innovants pour soutenir les moments de rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

ALPTIS ASSURANCES - #acteurdemasanté : des programmes de prévention santé et d’empowerment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

ALLIANZ FRANCE - Le fléau des maladies cardiovasculaires est-il inéluctable ? . . . . . . . . . . . . . 14

MALAKOFF MÉDÉRIC HUMANIS - Courtiers-assureurs, la complémentarité gagnante . . . . . . . . . 15

SWISS RE - Solutions Digital & Smart Analytics appliquées aux assurances de personnes . . . . . . . . 16

DÉBAT DE L’ASSOCIATION REAVIESanté - Protection sociale - Retraite : Analyse et réaction des présidents des fédérations de l’assurance sur l’actualité réglementaire . . . . . . . 17

CONFÉRENCE PLÉNIÈRE CNP Assurances et Vyv : le pari d’un modèle original ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

30 ans de Reavie…Pour un bel anniversaire, ce fut un bel anniversaire . Une participation record, un cocktail de bienvenue somptueux et musical, des intervenants prestigieux, des ateliers passionnants et, par-dessus tout cela, le beau temps, ingrédient indispensable au parfait accomplissement de notre rendez-vous annuel .

30 ans, une pérennité dont les fondateurs et les acteurs de la première édition au Touquet – ils nous l’ont avoué – n’avaient pas osé rêver !

30 ans, c’est l’âge de la maturité pour une rencontre devenue indispensable à la profession et dont la date est très tôt et en priorité réservée dans les agendas .

30 ans, c’est l’âge de la plénitude de l’action et de la réflexion et la promesse de nombreuses éditions à venir, tout aussi utiles et passionnantes .

Comme c’est désormais une tradition, vous allez retrouver, ou découvrir, dans ce « Best of » la synthèse de chacun des ateliers qui ont constitué le fil conducteur de nos rencontres .

Tout anniversaire réussi mérite à ses organisateurs des remerciements . Les miens, adressés au nom des membres de l’Association Reavie et de l’ensemble des participants, iront aux organisateurs de ces ateliers . Ils iront aussi aux présidents des fédérations, Florence Lustman (FFA), Thierry Beaudet (Mutualité Française) et Djamel Souami (CTIP) . Ces derniers ont échangé leurs points de vue, leur analyse, leur vision de l’actualité de la profession et du métier lors d’un débat animé par François Limoge désormais rédacteur en chef de L’Argus de l’assurance .

Nos trois présidents ont d’ailleurs accepté le principe de se réunir de nouveau en 2020 pour ce « Débat de l’Association » que l’on rebaptisera alors « Tribune des présidents » .

Remerciements encore à Stéphane Dedeyan et à Antoine Lissowski pour la profondeur et le brio de leurs témoignages sur leurs stratégies respectives à la tête de Vyv et de CNP Assurances .

Et enfin un dernier et grand merci aux équipes de L’Argus de l’assurance pour leur efficacité sans faille et leur sourire qui a donné la belle tonalité de cette 30e édition .

Je sais que je vous retrouverai en 2020 pour un nouveau grand Reavie .

Je m’en réjouis et je vous attends .

Henri LAURENT Président, ASSOCIATION REAVIE

Page 4: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

4 BESTof REAVIE 2019

ATELIER 1 KLESIAQuelle contribution des organismes d’assurance dans l’amélioration de la place de nos aînés dans la société ?

ANIMÉ PAR :

K Sandrine LEMOINEDirectrice de la communication institutionnelle, KLESIA

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K François-Xavier ALBOUYDirecteur de recherche, CHAIRE TRANSITION DÉMOGRAPHIQUE - TRANSITION ÉCONOMIQUE (TDTE)

K Axel DAUCHEZPrésident et fondateur, MAKE .ORG

K Catherine GRANDPIERRE-MANGINPrésidente, KLESIA MUT’

K Sylvain MAILLARDDéputé de Paris (1re circonscription), membre de la commission des Aff aires sociales et porte-parole de LREM, ASSEMBLÉE NATIONALE

K Pierre MAYEURDirecteur général, OCIRP

« Le défi du vieillissement est une problématique majeure, à la fois transversale et intergénérationnelle. »

Pierre MAYEURDirecteur général, OCIRP

D’ici 2050, le nombre de personnes de plus de 85 ans devrait tripler . Véritable sujet d’inquiétude pour les Français, la dépendance est un sujet qui interpelle autant les politiciens que la société civile . Le rapport Libault remis récemment au gouvernement dans le cadre du projet de loi « Grand âge et autonomie » s’est inspiré des résultats de la grande consultation nationale orchestrée au printemps 2019 . « Au total, 18 300 propositions écrites ont été émises par les citoyens et 1,7 million de votes ont été enregistrés. Un record ! », se félicite Axel Dauchez, fondateur et président de Make .org, qui a recueilli ces propositions lors de la consultation qu’il a organisée .

« Toutes les sociétés du monde suivent une tendance de vieillissement, c’est inéluctable », rappelle François-Xavier Albouy, directeur de recherche au sein de la chaire Transition démographique-Transition économique . Pour vieillir en bonne santé, il conseille de rester actif (bénévolat, tutorat…), de prendre soin de soi (nutrition, sport…) et de continuer à acquérir des connaissances . Cette « recette » permettrait de retarder de cinq ans l’entrée dans la dépendance . Quant à la contribution des assureurs, Catherine Grandpierre-Mangin, présidente de Klesia Mut’, le confi rme : « La mutualité, qui couvre 70 % des plus de 65 ans, réfl échit à des services de “ mieux vieillir ” pour une société solidaire et inclusive : accueillir des crèches au sein des Ehpad, inciter les salariés à se déclarer aidants, mobiliser les entreprises autour du label Cap’Handéo… » .

Pour Pierre Mayeur, directeur général de l’OCIRP, union des institutions de prévoyance, « le défi du vieillissement est une problématique majeure, à la fois transversale et intergénéra-tionnelle » . Si les réponses sont forcément complexes et multiples, décloisonner le système et sortir des silos apparaît comme un préalable : État, Sécurité sociale, entreprises, assureurs doivent travailler ensemble . Sur le plan local, le département apparaît comme l’échelon le plus pertinent . Député de Paris à l’Assemblée nationale, Sylvain Maillard évoque certaines propositions du rapport Libault : la revalorisation des métiers liés au grand âge, la baisse du reste à charge en Ehpad grâce à la continuité de la CRDS… « Nous réfl échissons aussi à une façon de transmettre plus tôt son capital, dans une société où l’on hérite aujourd’hui en moyenne à 60 ans. » Et d’annoncer l’entrée en vigueur du congé indemnisé pour les proches aidants et une enveloppe de 130 millions d’euros à destination des Ehpad…

CHIFFRE CLÉIl y aura

2 millions de personnes dépendantes en 2050 .

Page 5: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 2 SCOR GLOBAL LIFEQuelle évolution du travail non salarié pour quels impacts sur la protection sociale complémentaire des TNS ?

ANIMÉ PAR :

K Didier LEGRANDResponsable de marché, SCOR GLOBAL LIFE

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Doria CHERKASKIDirectrice marketing grands réseaux, BNP PARIBAS CARDIF FRANCE

K Hind ELIDRISSICEO et cofondatrice, WEMIND

K Anthony JOUANNEAUDirecteur général, +SIMPLE .FR

K Éric MARRELResponsable marketing assurances, direction du développement, du marketing et des engagements sociaux et sociétaux, MALAKOFF MÉDÉRIC HUMANIS

1970 : 4,5 millions de travailleurs non salariés

2000 : 2,2 millions de travailleurs non salariés

2018 : 3,2 millions de travailleurs non salariés(Source : Insee).

« C’est un monde assez hétérogène constitué majoritairement de personnes plus jeunes, plus mobiles et plus tournées vers le numérique que les travailleurs indépendants classiques. »

Didier LEGRANDResponsable de marché, SCOR GLOBAL LIFE

Le monde du travail non salarié est en pleine évolution avec le développement de nouvelles typologies d’acteurs (auto- ou micro-entrepreneurs, freelances, travailleurs des plateformes de type Uber ou Deliveroo) . «   C’est un monde assez hétérogène constitué majoritairement de personnes plus jeunes, plus mobiles et plus tournées vers le numérique que les travailleurs indépendants classiques  », résume Didier Legrand, responsable de marché de Scor Global Life . Éric Marrel, responsable marketing assurances à la direction du développement, du marketing et des engagements sociaux et sociétaux de Malakoff Médéric Humanis, précise que « leurs carrières professionnelles sont bien moins linéaires. Un chef d’entreprise peut choisir d’être indépendant à ses débuts puis va lancer une structure et se salarier, tout en faisant la même chose qu’avant » .

Comme le nombre de travailleurs non salariés, après une période de fl ottement, repart clairement à la hausse, les opérateurs de la protection sociale complémentaire s’adaptent et prennent en compte les nouveaux besoins exprimés . Chez +SIMPLE .FR, un courtier nouvelle génération, «  on propose de la simplicité avec un interlocuteur unique pour une couverture totale. Notre site fonctionne par univers métiers (taxi, coiff eur, etc.) et mise beaucoup sur la connaissance client », explique Anthony Jouanneau, directeur général de +SIMPLE .FR . Le service est également au rendez-vous : «  Notre produit prévoyance intègre un questionnaire de santé  » . Le courtier digital Wemind « construit des off res, avec l’aide de la technologie, qui proposent aux indépendants une protection similaire à celle des salariés » . Sa cible ? « Les nouvelles professions libérales et les chefs d’entreprise que nous mettons virtuellement en relation en créant une communauté avec une identité forte », souligne Hind Elidrissi, CEO et cofondatrice de WEMIND . Plus de simplicité au programme chez Malakoff Médéric Humanis en prévoyance avec « plus de forfaitaires, plus de lisibilité et des contrats plus orientés sur le court terme. Et bien sûr plus de digital », résume Éric Marrel . Enfi n chez BNP Paribas Cardif, l’eff ort est soutenu pour « assouplir les formalités et les process, limiter les délais et accompagner ces travailleurs non salariés peu adeptes de la prévoyance  », indique Doria Cherkaski, directrice marketing grands réseaux .

Reste à savoir comment va évoluer le monde du travail non salarié . «  Aujourd’hui les travailleurs des plateformes constituent une minorité de la population active, mais, à terme, toutes les professions passeront “à la moulinette” des plateformes », estime Hind Elidrissi . 5BESTof REAVIE 2019

Page 6: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

6 BESTof REAVIE 2019

ATELIER 3 ADDACTIS FRANCELa prévoyance des fonctionnaires : chiff res clés, tendances et analyses d’un marché très spécifi que

ANIMÉ PAR :

K Céline BLATTNERDirectrice générale, ADDACTIS FRANCE

AVEC L’INTERVENTION DE :

K Isabelle HÉBERTDirectrice générale, MGEN et directrice des services innovants, GROUPE VYV

« S’intéresser à la prévoyance des salariés, ce n’est déjà pas courant. Se pencher sur la prévoyance des fonctionnaires, c’est carrément audacieux ! », explique Céline Blattner, directrice générale d’Addactis France, en présentant l’étude menée par ce cabinet de conseil en actuariat sur le taux de couverture et le niveau de garantie des 5,7 millions d’agents de la fonction publique . Ou plutôt des fonctions publiques : 2,4 millions d’agents pour la fonction publique d’État, 2 millions pour la fonction publique territoriale et 1,2 million pour la fonction publique hospitalière bénéfi cient de dispositifs très hétérogènes en termes de couverture et de participation fi nancière de leur employeur .

Leur principal point commun est d’être nettement moins bien couverts que les 19,3 millions de salariés du secteur privé : « Les contrats de prévoyance des fonctionnaires doivent obligatoirement couvrir les risques courts (incapacité). En revanche, les risques lourds (invalidité et décès) ne sont couverts que de façon optionnelle », regrette Céline Blattner .

La masse assurable n’en reste pas moins considérable… mais diffi cile à appréhender pour un actuaire ne disposant que de données des salariés du privé . La réglementation relative aux arrêts de travail des fonctionnaires est en eff et très spécifi que : les congés pour « maladie ordinaire », « longue maladie » (CLM) et « maladie de longue durée » (CLD) peuvent s’étaler sur des périodes discontinues et faire l’objet d’une requalifi cation a posteriori . Un véritable casse-tête pour le calcul des provisions !

En revanche, et contrairement aux idées reçues, l’absentéisme des fonctionnaires n’est en moyenne pas très diff érent de celui des salariés du privé, bien que très variable selon les typologies de fonctionnaires . « Dans la fonction publique d’État, il est même plutôt inférieur à la moyenne », observe Isabelle Hébert, directrice générale de MGEN . « Si l’on considère que les fonctionnaires sont en première ligne face aux violences sociales et sociétales, que leur exposition au stress est importante, qu’ils sont très mal couverts en prévoyance et qu’ils sont, en prime, traités de fainéants, on peut dire qu’ils subissent une quadruple peine ! »

Autre particularité : dans la fonction publique d’État, la santé et la prévoyance sont couplées . « Cela permet d’avoir une autre approche de la prévention », estime Isabelle Hébert . Les services de prévention ont en eff et du mal à trouver un retour sur investissement en assurance santé . « Ils peuvent en revanche avoir un impact sur l’absentéisme et les risques d’invalidité et de décès », poursuit Isabelle Hébert . C’est donc là qu’il faut aller chercher le retour sur investissement .

CHIFFRES CLÉSFonction publique territoriale • 2 millions d’agents

dont 40 % ont plus de 50 ans .

• 37 % des collectivités ont mis en place un dispositif de couverture prévoyance .

• 50 % des agents l’ont souscrit .

• 31 % des agents bénéfi cient d’une participation fi nancière de leur collectivité, en moyenne 128 € par an (contre 253 € par an en santé) .

Fonction publique d’État• 2,4 millions d’agents

dont 30 % ont plus de 50 ans .

• Selon les ministères, entre 33 % et 75 % des agents sont couverts en prévoyance .

• La participation fi nancière de l’employeur est très réduite : en moyenne 12 € par mois pour la santé et la prévoyance .

« Nous avons la conviction que la prévoyance des fonctionnaires est un risque assurable. Mais c’est un risque diffi cile à appréhender pour les actuaires et délicat à provisionner. »

Céline BLATTNERDirectrice générale, ADDACTIS FRANCE

Page 7: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 4 CARTE BLANCHE PARTENAIRESLe parcours de santé : des défi s à relever !

ANIMÉ PAR :

K Jean-François TRIPODIDirecteur général, CARTE BLANCHE PARTENAIRES

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Isa BOUGLIMEDirecteur partenariats santé et assurances, GROUPE HOYA SEIKO PENTAX

K Marie SAUVAGEResponsable des relations avec les partenaires santé, ESSILOR

« Reavie fête ses 30 ans le 10 octobre 2019, journée mondiale de la vue : la date idéale pour sensibiliser les congressistes à l’importance du bien voir ! »

Jean-François TRIPODIDirecteur général, CARTE BLANCHE PARTENAIRES

Imaginez  : vous ouvrez un livre et une tache blanche masque votre vue précisément au milieu de la page  ; vous ouvrez une porte et cette même tache blanche vous empêche de voir la serrure ; vous discutez avec un ami dont le visage est occulté par cette tache de plus en plus envahissante au fi l des mois, qui aff ecte votre vision centrale et vous gêne dans toutes vos activités quotidiennes . C’est ce que vivent les personnes atteintes par la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), pathologie atteignant le centre de la rétine .

Pour sensibiliser les congressistes de Reavie à l’impact de la DMLA sur la vie quotidienne, Carte Blanche Partenaires les a équipés de casques de réalité virtuelle reproduisant la vision des personnes atteintes . Les participants à cet atelier ont ainsi été amenés à répondre à un quiz sur les diff érentes pathologies visuelles, eff ectuer un test de vision et jouer aux fl échettes en s’appuyant sur leur seule vision périphérique, leur vision centrale étant altérée par la DMLA . « C’est épuisant », soupire un congressiste . « Comment ajuster sa fl échette quand on arrive à peine à repérer la cible ? », s’interroge un autre .

« J’espère que cette expérience ludique vous a permis de mieux comprendre l’importance du dépistage visuel et de la prévention », poursuit Jean-François Tripodi, directeur général de Carte Blanche Partenaires, à l’issue de cet atelier et en ce jour de la journée mondiale de la vue . « Nous accompagnons près de 8 millions de Français dans leur parcours de santé et nous croyons en l’adage “ Mieux vaut prévenir que guérir ” . En mettant en application quelques gestes simples quotidiennement, des situations handicapantes peuvent être évitées. » Et d’ajouter : « Nous menons aussi des actions de prévention visuelle de terrain au sein des entreprises, directement auprès des salariés. Autant pour détecter des problèmes de vue que pour les prévenir » .

Cet atelier a également été l’occasion pour deux grands acteurs de l’optique de présenter leurs innovations . Le groupe Essilor a ainsi exposé VisioSmart, la nouvelle génération de dépisteur numérique « qui est notamment utilisé en médecine du travail », explique Marie Sauvage, responsable des relations avec les partenaires santé . Autres outils présentés  : le site labonnevue .fr, qui permet de faire un test visuel en ligne, ainsi que des casques de réalité virtuelle montrant l’eff et des diff érents traitements de verre . Le groupe Seiko s’est davantage focalisé sur l’expérience client dans les magasins d’optique en présentant les diff érents appareils de mesure (de l’écart pupillaire par exemple) et de réalité augmentée « qui permettent aux porteurs de lunettes de se projeter avec leur future monture et leurs verres  », explique Isa Bouglime, directeur partenariats santé et assurances du groupe Hoya Seiko Pentax . « Nous voulons aider les opticiens à mieux équiper leurs clients et à optimiser leur expérience en magasin. »

CHIFFRES CLÉS• Jusqu’à 80 % des cas de cécité

sont évitables, soit parce qu’ils résultent de pathologies évitables (20 %), soit parce qu’ils sont guérissables (60 %) .

• En 2050, la myopie touchera 50 % de la population mondiale .

• En France, 1 million de personnes sont atteintes par la DMLA : un quart des personnes de plus de 75 ans et la moitié des plus de 80 ans sont concernées .

7BESTof REAVIE 2019

Page 8: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 5 CNP ASSURANCESNotre responsabilité sociétale face aux enjeux de la longévité

ANIMÉ PAR :

K Laure CHÂTELDirectrice économie sociale, CNP ASSURANCES

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Marie BAZETOUXDirectrice générale, FILASSISTANCE

K Laure DE LA BRETÈCHEDirectrice déléguée à la Direction des Retraites et de la Solidarité, LE GROUPE CAISSE DES DÉPÔTS

K Arnaud ELMALEHFondateur, PANJO

« Qu’elle soit progressive ou brutale, la dépendance est un sujet diffi cile pour la personne mais aussi pour son entourage. »

Marie BAZETOUXDirectrice générale, FILASSISTANCE

« Nous sommes face à un défi réjouissant : nous allons vivre plus longtemps et a priori en bonne santé », a commencé Laure Châtel, directrice économie sociale de CNP Assurances, avant de compléter : « Mais avec l’arrivée des papy-boomers, les besoins à couvrir vont être colossaux. Les assureurs ont un rôle à jouer dans le financement du reste à charge autour du logement » . De fait, CNP Assurances a toujours plaidé en faveur d’une assurance dépendance universelle par répartition, sur le même principe que l’assurance prévoyance collective . « Commencer à 20 ans à cotiser 8 euros par mois permettrait de verser une rente viagère de 500 €. »

« Qu’elle soit progressive ou brutale, la dépendance est un sujet difficile pour la personne mais aussi pour son entourage. Les aidants sont souvent sujets à l’absentéisme et parfois au burn out », explique Marie Bazetoux, directrice générale de Filassistance . La cellule d’aide aux aidants mise en place est là pour répondre à leur besoin premier :la coordination . Elle rassemble des ergothérapeutes, des assistantes sociales, des médecins et des infirmiers, afin de les accompagner psychologiquement et administrativement . Ils peuvent également avoir recours à des prestataires vérifiés, notamment pour les soins à domicile . « Intégrer cette offre d’assistance à nos contrats d’assurance est une solution », estime Laure Châtel .

Face à cet enjeu de longévité, Arnaud Elmaleh, fondateur de Panjo, a mis sur le marché une offre innovante : « Seniors en liberté » . En partant du constat que 70 % des seniors possèdent un bien immobilier, il a souhaité redonner ses titres de noblesse au viager, trop souvent perçu comme un pari sur la mort (seulement 5 000 transactions par an) . « Notre objectif est de proposer un pari sur la vie, en permettant à la personne qui vend son appartement en viager d’en garder l’usufruit sur une période donnée, puis de bénéficier d’une rente viagère si elle vit au-delà », explique-t-il .

La Caisse des Dépôts, aussi, cherche des solutions . À son initiative, un groupe de travail incluant CNP Assurances, le groupe La Poste, l’ADIL et CDC Habitat a d’ailleurs récemment émis des propositions à Dominique Libault*, comme le viager social ou la revalorisation des métiers du grand âge… « On parle du 5e risque depuis des décennies. Il est temps de faire un effort collectif, associant public et privé, en faisant sauter les cadres », a estimé Laure de la Bretèche, directrice déléguée à la Direction des Retraites et de la Solidarité au sein du groupe Caisse des Dépôts .

* Rapporteur d’un rapport remis récemment au gouvernement dans le cadre du projet de loi « Grand âge et autonomie » .

CHIFFRE CLÉ

94 % des Français déclarent vouloir tout mettre en œuvre pour fi nir leur vie chez eux .

8 BESTof REAVIE 2019

Page 9: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 6 AON FRANCELes risques extrêmes en assurance de personnes : innovation modèle et solutions nouvelles de transfert de risque

ANIMÉ PAR :

K Arnaud CHEVALIERDirecteur commercial et technique réassurance vie, Reinsurance Solutions, AON FRANCE

AVEC L’INTERVENTION DE :

K Pierre VALADEChargé de clientèle réassurance vie, Reinsurance Solutions, AON FRANCE

« L’effi cience d’une couverture de réassurance se juge sur la durée. »

Arnaud CHEVALIERDirecteur commercial et technique réassurance vie, Reinsurance Solutions, AON FRANCE

« Les risques évoluent. Face à ce constat, la réassurance apporte une réponse spécifi que qui passe par la modélisation, la structuration, la calibration et le placement de couverture idoine », annonce Arnaud Chevalier, directeur commercial et technique réassurance vie, Reinsurance Solutions de Aon France .

C’est ainsi que le département Vie Reinsurance Solutions d’Aon France s’intéresse notamment à la baisse des taux et aux risques de pandémie .

Le 18 juin 2019 a changé la donne pour de nombreux assureurs, notamment en assurance vie, avec un taux de l’OAT à 10 ans qui est tombé sous le seuil de 0 % . En parallèle de cette évolution du marché, de nouveaux produits se lancent et d’autres se développent (PER, fonds euro-croissance) . « Il est très diffi cile pour eux d’être compétitifs à côté des stocks des fonds euros qui ont été investis quand la courbe des taux était plus favorable », précise Pierre Valade, chargé de clientèle réassurance vie, Reinsurance Solutions de Aon France . La solution ? Une manière de rendre ses produits attractifs est de proposer des garanties diff érenciantes . Parmi elles, « une garantie plancher en cas de vie qui s’applique à un produit d’épargne en unité de compte », illustre Pierre Valade . Charge au réassureur de tarifer la garantie en fonction de la performance attendue des unités de compte, de la volatilité des unités de compte et de l’âge des assurés . « Mais il n’y a pas suffi samment de réassureurs acceptant de tarifer. Cela nécessite un travail complexe de structuration et un partenariat solide entre le réassureur et l’assureur. »

Autre facteur à prendre en compte dans le contexte actuel, notamment dans le cadre de l’assurance emprunteur : la plus grande volatilité des portefeuilles de contrats . « La réassurance peut couvrir les acteurs du marché face à ces risques de vagues massives de chutes / rachats », résume Pierre Valade .

Mais il n’y a pas que les risques fi nanciers, il faut également faire face à des cas de pandémie . « Ce n’est pas un risque nouveau mais sa modélisation est récente », explique Arnaud Chevalier . Et force est de constater que le challenge est loin d’être évident . « Nous allons couvrir un niveau de risque considéré comme normal, même si la normalité évolue tout le temps. L’effi cience d’une couverture de réassurance se juge sur la durée. »

CHIFFRE CLÉ36 heures selon l’OMS c’est le temps nécessaire à un virus pour faire le tour du monde, à cause de nos déplacements et de nos échanges internationaux .

9BESTof REAVIE 2019

Page 10: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 7

Réforme de la dépendance : quelles perspectives pour le marché français ?

ANIMÉ PAR :

K Lucie TALEYSONDirectrice technique et marketing, AXA SANTÉ ET COLLECTIVES

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Dominique NADALDirecteur général adjoint, AXA SANTÉ ET COLLECTIVES

K Jean-Marie ROBINEDirecteur de recherche, INSERMChercheur associé, INSTITUT NATIONAL D’ÉTUDES DÉMOGRAPHIQUES (INED)

« Sur les 11 millions d’aidants, 60 % sont des femmes. Elles subissent une double peine : elles se seront beaucoup occupées de leurs proches, mais comme leur espérance de vie est plus longue que celle des hommes, elles n’auront plus personne pour s’occuper d’elles. »

Lucie TALEYSONDirectrice technique et marketing, AXA SANTÉ ET COLLECTIVES

«  Avec les annonces d’Emmanuel Macron en juin 2018 et les rapports Libault et Bonne en 2019, la dépendance est revenue dans l’actualité », se félicite Lucie Taleyson, directrice technique et marketing d’Axa Santé et collectives . « Nous nous en réjouissons car nous sommes des pionniers dans sa prise en charge depuis 35 ans . »

Entre-temps, les limites de la longévité ont été repoussées  : « L’espérance de vie à la naissance a augmenté de 3 mois par an depuis les années 1950. Elle dépasse aujourd’hui 85 ans pour les femmes », observe le démographe Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’INSERM et chercheur associé à l’INED . Cette croissance s’est toutefois interrompue en 2014, amenant les experts à s’interroger  : a-t-on atteint un plafond ? « La courbe de l’espérance de vie a déjà connu des plateaux », tempère Jean-Marie Robine . « Si l’on se réfère à d’autres indicateurs statistiques (l’âge maximum au décès et la limite de longévité commune), l’espérance de vie pourrait atteindre 120 ans à l’horizon 2070. »

« Cet allongement de la longévité aura évidemment un impact sur l’assurance  », commente Lucie Taleyson en rappelant que 1,3 million de personnes bénéfi cient de l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) . «  En réalité, le nombre de personnes dépendantes est plus proche de 2,5 millions et devrait doubler à l’horizon 2050.  » Le coût de leur prise en charge est de 24 milliards d’euros (1 % du PIB), auxquels s’ajoutent toutes les aides informelles qui sont évaluées à 11 milliards d’euros « mais pèsent en réalité le double », considère Lucie Taleyson . Le coût de la dépendance est donc proche des 50 milliards d’euros si l’on ajoute, en prime, les diff érents reste à charge non comptabilisés .

«  Il y a urgence à solvabiliser ce risque !  », estime Dominique Nadal, directeur général adjoint d’Axa Santé et Collectives . « Le rapport Libault prône un fi nancement majoritairement public par une reconduction de la CRDS après son extinction, en 2024 ou 2026  », explique Lucie Taleyson . «  Mais ces 9 milliards d’euros seront largement insuffi sants. E l’on ne peut plus se permettre d’attendre des années ! »

Le sénateur Bernard Bonne esquisse dans son rapport une autre piste : le recours, à titre complémentaire de la solidarité nationale, à une solution assurantielle obligatoire, adossée aux contrats santé par exemple . « Cela permettrait de répondre à l’urgence en couvrant rapidement l’ensemble de la population », estime Lucile Taleyson qui ne cache pas sa préférence pour cette solution .

CHIFFRES CLÉSEspérance de vie à la naissance :

79,5 ans pour les hommes,

85,3 ans pour les femmes .

Âge moyen de survenance de la dépendance :

78 ans pour les hommes,

83 ans pour les femmes .

10 BESTof REAVIE 2019

AXA SANTÉ ET COLLECTIVES

Page 11: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 8 GENERALIQualité de vie au travail : quel rôle pour le secteur de l’assurance vis-à-vis des employeurs et pour les salariés ?

ANIMÉ PAR :

K Christian ACKNINChef de région provinces, GENERALI

AVEC L’INTERVENTION DE :

K Denis CAMPANAFondateur, ACTUAR’NET

« 20 % des entreprises ne connaissent pas leur taux d’absentéisme et celles qui le connaissent sont incapables de le traduire en euros, c’est-à-dire en coûts réels pour l’entreprise et restent alors des coûts cachés. »

Christian ACKNINChef de région provinces, GENERALI

«  Cent milliards d’euros, c’est le coût global que représente l’absentéisme pour notre économie  ! Cent milliards d’euros, c’est aussi, le budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ou encore le prix de 1  000 Airbus A 320  ! Face à un tel constat devons-nous rester impassibles, intégrer cette “variable” et ne jouer que sur l’augmentation des cotisations et la réduction des garanties ? Cela pourrait poser la limite de notre créativité et le paradigme de notre industrie ; nous devons donc augmenter notre promesse d’accompagnement et d’analyse  », prévient Christian Acknin, chef de région provinces de Generali . Le travail à faire est considérable car «  20  % des entreprises ne connaissent pas leur taux d’absentéisme et celles qui le connaissent sont incapables de le traduire en euros, c’est-à-dire en coûts réels pour l’entreprise et restent alors des coûts cachés » . Même alerte du côté de Denis Campana, fondateur d’Actuar’net : « L’absentéisme représente plus de 4 points du produit intérieur brut (PIB). Cela peut paraître insignifi ant et certains diront que c’est le problème de l’État . Mais 4 % du PIB peuvent être convertis en 6 % des salaires ou 12 % de la rémunération du capital autrement dit l’EBE. Des chiff res qui parlent plus aux entrepreneurs » . Pour lui, pas de doute, «  c’est un sujet dont les assureurs doivent s’emparer, l’absentéisme engendre un coût et doit être perçu comme un risque » . Sa solution ? Prevviz, une application web en mode SaaS qui fournit aux ressources humaines un tableau de bord très synthétique sur le coût de l’absentéisme . «  Grâce aux données sociales de l’entreprise, il est possible d’avoir une vision en temps réel du coût de l’absentéisme et de ses conséquences sur chacune de ses composantes (maintien de salaire, incapacité, invalidité, etc.), autant de poches de gains ! Et comme au sein d’une entreprise, le risque n’est pas homogène d’un service à l’autre, cet outil réalise une cartographie des zones de risques », ajoute Denis Campana . Reste ensuite à passer à l’action « avant que la fi n de l’histoire ne se termine pour l’assureur par de l’invalidité » . Une étude de cas, réalisée avec l’outil Prevviz et présentée lors de Reavie 2019, a permis à l’entreprise de réaliser une estimation du coût de l’absentéisme . Résultat : trois millions d’euros . « Je ne crois pas que trois millions d’euros soient des coûts cachés », lance Denis Campana . « Nous sommes convaincus qu’il est temps, à l’ère de l’industrie 4.0, d’intégrer cette approche nouvelle du conseil et du traitement de la donnée à notre promesse client », concluent Denis Campana et Christian Acknin .

CHIFFRE CLÉ107 milliards d’euros c’est le coût annuel que représente l’absentéisme au travail .(Source : Institut de socio-économie des entreprises et des organisations - ISEOR)

11BESTof REAVIE 2019

Page 12: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 9 GROUPE IMAAccompagnement des fragilités : des dispositifs innovants pour soutenir les moments de rupture

ANIMÉ PAR :

K Sandra KLEINDirectrice commerciale santé, GROUPE IMA

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Emmanuelle CHIFFLOTCheff e de projet IsèreADOM, DÉPARTEMENT DE L’ISÈRE

K Pierre DUFOURVice-président en charge du pôle santé, bien-vivre, GROUPE IMA

K France LAMOTTEDirectrice de l’autonomie, DÉPARTEMENT DE L’ISÈRE

K Pierre MAYEURDirecteur général, OCIRP

K Suzanne TARTIÈREDocteur et secrétaire générale, ASSOCIATION LES TRANSMETTEURS

« Pour soutenir ces situations de rupture, des solutions concrètes peuvent se mettre en place, tant par les acteurs du public comme du privé, l’objectif étant d’arriver à terme à une coopération transverse. »

Sandra KLEINDirectrice commerciale santé, GROUPE IMA

Perte d’un proche, maladie chronique, avancée en âge… autant de fragilités susceptibles de mettre à mal la vie familiale et professionnelle . «  Pour soutenir ces situations de rupture, des solutions concrètes peuvent se mettre en place, tant par les acteurs du public comme du privé », estime Sandra Klein, directrice commerciale santé du Groupe IMA . Ancienne directrice médicale du SAMU de Paris, Suzanne Tartière en est convaincue : « Une personne qui appelle le SAMU ou qui va aux urgences plus de trois fois par an relève d’une urgence sociale ». D’où la création de l’association Les Transmett eurs soutenue depuis plusieurs années par le Groupe IMA . Bénévoles, infi rmières et assistants sociaux viennent en renfort des pouvoirs publics pour prendre en charge ces personnes fragilisées .

L’OCIRP, l’union des institutions de prévoyance, bénéfi cie également d’un poste d’observation privilégié à travers ses actions de soutien au veuvage et à la dépendance . Lancé à Reavie, le nouveau dispositif «  Vivre après  » repose sur les services d’accompagnement mis en œuvre par le Groupe IMA avec un coordinateur capable de prendre en compte de façon globale la situation des personnes . «  Ce dispositif s’accompagne d’un site Internet dédié aux ruptures de vie : vivreapres.fr », explique Pierre Mayeur, directeur général de l’OCIRP .

« Il y a une vraie complémentarité entre les compétences de l’OCIRP et les nôtres », s’est réjoui Pierre Dufour, vice-président du Groupe IMA en charge du pôle santé, bien-vivre, qui a présenté le nouveau parcours oncologie d’IMA . Il s’appuie sur sa plateforme médico-sociale pour accompagner sur la durée les patients atteints de cancer, grâce à un soutien psychologique, social et économique . Là encore, la présence d’une infi rmière « case manager » apparaît comme essentielle .

Ce concept de ressource pivot ou de sentinelle a également été retenu par le département de l’Isère pour son dispositif «  IsèreADOM » de maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie . «  Nous sommes partis d’un constat simple  : 10 000 places en Ehpad sur le département, 9 000 personnes sur liste d’attente, aucune place prévue en création », résume France Lamotte, directrice de l’autonomie au département de l’Isère . L’idée était de décloisonner les services de santé, grâce à un logiciel ad hoc interfacé avec celui des hôpitaux et des médecins . Outre les soignants, des artisans de proximité sont également dans la boucle . «  Nous sommes actuellement en discussion avec une dizaine d’autres départements intéressés par notre dispositif  », se félicite Emmanuelle Chiffl ot, cheff e de projet IsèreADOM du département de l’Isère .

CHIFFRE CLÉ300 000 personnes de plus de 60 ans n’ont aucune relation sociale (famille, amis, voisins, associations…) .

12 BESTof REAVIE 2019

Page 13: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 10

#acteurdemasanté : des programmes de prévention santé et d’empowerment

ANIMÉ PAR :

K Sébastien ERARDResponsable vie associative, ALPTIS Pilote du projet NATURE EN TÊTE

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Jean-Paul BABEYPrésident, ALPTIS ASSURANCES

K Françoise COUIC-MARINIERDocteure en pharmacie

« Avec Nature en tête, nous avons formé 250 stagiaires en médecine naturelle, 30 % d’entre eux ont déclaré avoir réduit ensuite le nombre de leurs visites chez leur médecin traitant. »

Sébastien ERARDResponsable vie associative, ALPTIS Pilote du projet, NATURE EN TÊTE

Créé en 1976 par des travailleurs non salariés désireux d’avoir une protection sociale adaptée à leur mode de vie, le groupe Alptis a choisi la forme associative : « Les bénéfi ces sont réinvestis dans le développement », explique Jean-Paul Babey, son président . « Pour responsabiliser nos adhérents, nous les invitons à participer à certains projets. Ce modèle d’entrepreneuriat n’a pas pris une ride ! »

Alptis compte aujourd’hui 600 adhérents bénévoles : « Dès le début des années 1980, ils ont organisé des conférences thématiques  », explique Sébastien Erard, responsable vie associative d’Alptis . « Nous avons aujourd’hui une approche plus expérientielle avec des ateliers participatifs de 10 à 15 personnes.  » Ce format permet de tisser des liens entre adhérents et de créer de petites communautés locales .

De cette logique communautaire est née une première plateforme collaborative, «  Agir ensemble  », qui a «  fait émerger l’intérêt de nos adhérents pour la santé naturelle  », poursuit Sébastien Erard . «  Les plantes médicinales (phytothérapie), les huiles essentielles (aromathérapie) et les macérats de bourgeons (gemmothérapies) peuvent être des remèdes puissants. Mais seulement s’ils sont utilisés à bon escient. »

Le site Nature en tête a été créé en 2018 pour expliciter les bons usages de ces thérapies naturelles . Une vingtaine d’auteurs spécialisés ont publié plus de 160 recettes pour, entre autres, soigner un hématome, une mycose des pieds ou une sinusite . Ils proposent aussi des formations courtes (4 à 8 heures) pour découvrir «  les bases de la phytothérapie », « avoir les clés pour aff ronter les maux de l’hiver »…

Nature en tête a formé 250 stagiaires et reçoit en moyenne 5  000 visites par mois . Françoise Couic-Marinier en est l’une des principales contributrices . Cette docteure en pharmacie, spécialiste de la phytothérapie et de l’aromathérapie, défend ardemment les bienfaits des médecines naturelles, au plan économique autant que médical : « Pour soigner des escarres, les bains bouillonnants au miel sont plus effi caces et beaucoup moins chers que les pansements classiques. Les amputations diabétiques coûtent 45  000  € à la Sécurité sociale alors qu’elles pourraient être évitées dans 100  % des cas par un mélange d’huiles essentielles  », explique-t-elle . Le système de santé allemand l’a bien compris  : «  Les consultations de naturopathie y sont prises en charge », insiste Françoise Couic-Marinier .

CHIFFRES CLÉS7 personnesentrant dans une pharmacie sans ordonnance sur 10 viennent pour des remèdes naturels .

Chaque mois, plus de 1 000 études scientifi ques sont publiées sur les eff ets des huiles essentielles ou des molécules chimiques qui les composent .

13BESTof REAVIE 2019

ALPTIS ASSURANCES

Page 14: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 11 ALLIANZ FRANCELe fl éau des maladies cardiovasculaires est-il inéluctable ?

ANIMÉ PAR :

K Nathalie THOOLDirecteur technique santé et prévoyance, ALLIANZ FRANCE

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Robert BARGETPrésident, ASSOCIATION DE PRÉVOYANCE SANTÉ (ADPS)

K Frédéric DURAND-SALMONCEO et fondateur, BE PATIENT

Les maladies cardiovasculaires sont la 1re cause de mortalité en France avec 180 000 décès par an (32 % des décès).

« Les salariés apprécient que l’on se déplace sur leur lieu de travail. Nous avons déjà réalisé plus de 6 000 tests de dépistage des risques cardiométaboliques. »

Nathalie THOOLDirecteur technique santé et prévoyance, ALLIANZ FRANCE

« Avec 180 000 décès chaque année, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité en France, devant le cancer  », rappelle Nathalie Thool, directeur technique santé et prévoyance d’Allianz France . Et de préciser : « Nous savons que la prévention et la détection en amont permettraient d’éviter une partie de ces décès. Mais le business model pour fi nancer la prévention est diffi cile à trouver, sur un marché santé où les marges sont faibles et les clients assez volatils  » . Allianz a donc initié en 2015 un innovathon pour trouver en 48 heures une solution à cette problématique .

Résultat : l’assureur a décidé de soutenir le projet de la start-up Be Patient . L’idée est simple  : aller à la rencontre du grand public et des salariés, et mener sur site des actions de prévention des risques cardiovasculaires . Le moyen  ? Un camion entièrement aménagé sillonnant la France, ou un lieu dédié et confi dentiel dans l’entreprise et une infi rmière spécialement formée . «  En tant qu’acteur de la télémédecine, nous avons proposé d’équiper ces lieux d’un outil de dépistage digital  », explique Frédéric Durand-Salmon, CEO et fondateur de la start-up Be Patient . L’infi rmière accueille la personne et lui pose quelques questions sur ses antécédents . Ensuite, elle la fait monter sur une balance connectée, lui installe un tensiomètre et enfi n eff ectue un prélèvement sanguin au bout du doigt à l’aide d’un lipidomètre, également connecté . «  Les données sont transmises à notre logiciel qui délivre en quelques minutes le score obtenu par le patient, en fonction des critères de l’Association européenne de cardiologie. » L’infi rmière peut ensuite émettre des recommandations en termes de nutrition ou d’activité physique . Si la personne est diagnostiquée comme « à risque » (environ 1 patient sur 3), elle est orientée vers un médecin .

L’association de prévoyance santé ADPS cofi nance avec Allianz ces campagnes de dépistage . «  Partenaire de nombreux événements festifs et sportifs, nous proposons ces préventifs au grand public, avec un succès constant.  » Ce bilan ne prend que 15 minutes et permet de tester entre 25 et 30 personnes par jour . Depuis le lancement du dispositif, déjà plus de 6 000 tests ont été eff ectués auprès du grand public et des entreprises assurées chez Allianz en santé, en collaboration avec les DRH . « Les salariés apprécient que l’on se déplace sur leur lieu de trava il. Cela nous donne un accès direct aux assurés et constitue un élément de fi délisation de nos clients professionnels », confi e Nathalie Thool .

14 BESTof REAVIE 2019

Page 15: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

15BESTof REAVIE 2019

ATELIER 12 MALAKOFF MÉDÉRIC HUMANISCourtiers-assureurs, la complémentarité gagnante

ANIMÉ PAR :

K Christophe SCHERRERDirecteur général délégué, MALAKOFF MÉDÉRIC HUMANIS

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Gilles BÉNÉPLANCDirecteur général, GRAS SAVOYE WILLIS TOWERS WATSON

K Anne-Sophie GODONDirectrice innovation, MALAKOFF MÉDÉRIC HUMANIS

K Joël ROTHInspecteur manager, MALAKOFF MÉDÉRIC HUMANIS

Les cinq critères de l’indice du capital humain de MALAKOFF MÉDÉRIC HUMANIS :1. La santé et la qualité

de vie au travail.2. L’éthique et la

démarche RSE.3. La création et le

partage de la valeur.4. La gouvernance

et le management.5. La gestion des

compétences.

La recette d’une bonne complémentarité :

« Prendre un marché porteur, ajouter quatre volumes de rapports humains, deux volumes de prestations étendues, un zeste de services. »

Gilles BÉNÉPLANCDirecteur général, GRAS SAVOYE WILLIS TOWERS WATSON

« À l’occasion des 30 ans de Reavie, rien de tel que de s’intéresser à la complémentarité gagnante qui dure entre les courtiers et les assureurs et d’imaginer le futur, autrement dit de débattre sur les évolutions à mettre en place et les sujets sur lesquels miser demain », annonce Christophe Scherrer, directeur général délégué de Malakoff Médéric Humanis . Avant d’ajouter : « Nous nous limiterons aux trois prochaines années car il est difficile d’aller plus loin tant les choses évoluent vite de nos jours » .La recette d’une relation réussie selon Gilles Bénéplanc, directeur général de Gras Savoye Willis Towers Watson ? « Prendre un marché porteur, ajouter quatre volumes de rapports humains, deux volumes de prestations étendues, un zeste de services. Mélanger et déguster sans modération. » Pour Joël Roth, Inspecteur manager de Malakoff Médéric Humanis, « la répartition harmonieuse des rôles du courtier (qui conseille le client) et de l’assureur (qui assure le risque) y est également pour beaucoup » . Et Christophe Scherrer d’ajouter : « Pour que le rôle de chacun soit bien respecté, il faut vraiment une relation de confiance entre les deux partenaires ».S’il faut se féliciter de cette harmonie, la prudence reste de mise : « Face à un environnement perçu comme étant de plus en plus risqué, nous nous devons d’être exemplaires. C’est-à-dire de faire en sorte qu’il n’y ait pas de trou dans la raquette », estime ainsi Gilles Bénéplanc . Pour Anne-Sophie Godon, directrice innovation de Malakoff Médéric Humanis, pas de doute, « les clients veulent de la réactivité, de la simplicité, du conseil et des services, un parcours multicanal, de la personnalisation et de la co-construction » . Elle propose ainsi certains leviers de transformation : « L’intégration du client dans la relation est déterminante. La data est un outil efficace pour notre service. Il ne peut y avoir de transformation sans l’implication des collaborateurs. L’innovation des produits, des services doit toujours être recherchée. Et enfin, une transformation n’est pas possible sans confiance » . Des pistes d’action à prendre en compte alors que l’environnement est chahuté : « La pression concurrentielle est réelle, le contexte économique et financier est incertain et la réglementation est de plus en plus prégnante », résume Christophe Scherrer . « Pour que le courtier et l’assureur anticipent les enjeux du futur et que chacun y trouve sa place, la relation assureur-courtier doit se resserrer. Il faut que l’on travaille main dans la main mais aussi et surtout intégrer le client à nos réflexions. Dans cette nouvelle relation à trois, on ne s’interdit pas de construire les réponses à trois », conclut Christophe Scherrer et, comme l’explique Anne-Sophie Godon, « avec par exemple l’hackathon, organisé cet été, qui a réuni courtiers, assureurs et ETI » . Autre exemple : « Nous avons essayé de créer un “indice du capital humain” et prouver qu’il existe une corrélation entre cet indice et la performance de l’entreprise. Ces types d’expérimentation nous permettent de sortir du champ habituel dans lequel on est complètement ancré pour intégrer des dimensions nouvelles » .

Page 16: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

ATELIER 13 SWISS RESolutions Digital & Smart Analytics appliquées aux assurances de personnes

ANIMÉ PAR :

K Simon RECHATINDirecteur assurance de personnes, SWISS RE

AVEC L’INTERVENTION DE :

K Grégoire CAROHead DSA Modelling & Rapid Prototyping, SWISS RE

Big Data : 90 % des données existantes ont été créées ces deux dernières années.

« Souvent, nos clients nous demandent comment ils pourraient exploiter leurs données. Mais la première question à se poser est d’abord de savoir ce que l’on souhaite faire, et ensuite de regarder si l’exploitation des données peut contribuer à cet objectif. »

Grégoire CAROHead DSA Modelling & Rapid Prototyping, SWISS RE

Mieux utiliser les données . C’est l’objectif du moment pour la plupart des acteurs du marché . Et les réassureurs ne font pas exception, à en croire le témoignage de Simon Rechatin, directeur assurance de personnes de Swiss Re  : «  Nous nous intéressons aux données et à leur valeur depuis 2012, sous l’impulsion de notre CEO Christian Mumenthaler. Pour lui, les nouvelles technologies ont complétement changé les règles du jeu et la seule incertitude est de savoir qui en seront les vainqueurs ».

À Zurich, Swiss Re est implanté au cœur de la Silicon Valley européenne (Google, IBM . . .) . Un environnement favorable qui a poussé le réassureur à développer des modèles d’apprentissage automatique appliqués aux assurances de personnes, un domaine qui reste encore peu exploité compte tenu de la diffi culté d’accès aux données et du cadre légal . C’est Grégoire Caro, Head DSA Modelling & Rapid Prototyping chez Swiss Re, qui se charge de présenter la solution Smart Analytics développée par le réassureur, qui permet de mener à bien des projets évolutifs (amélioration de la chaîne de valeur existante) ou disruptifs (couverture de nouveaux risques) . « Souvent, nos clients nous demandent comment ils pourraient exploiter leurs données. Mais la première question à se poser est d’abord de savoir ce que l’on souhaite faire, et ensuite de regarder si l’exploitation des données peut contribuer à cet objectif. Et pas l’inverse. »

Pour commencer, il faut investir dans une architecture propre et dans une plateforme dans laquelle les données internes vont être complétées par des données externes, souvent très utiles  : images satellites, données météo, statistiques de santé… « Une règle à retenir pour tout projet : ne jamais laisser les data scientists en silo, mais bâtir des équipes mixtes composées d’actuaires, de managers, d’experts marchés et de spécialistes de l’IT  », explique Simon Rechatin . « C’est grâce à cette mixité que nous sommes parvenus à adresser plusieurs cas d’usage satisfaisants  », confi rme Grégoire Caro, tout en reconnaissant qu’il y a eu également des pistes infructueuses et abandonnées . Parmi les cas d’usage les plus probants, citons  : l’amélioration et l’automatisation des process de lecture de documents, l’affi nage du pricing, le triage des sinistres par typologie et la création de nouveaux produits, par exemple pour la couverture des maladies chroniques (diabète, Alzheimer…) .

16 BESTof REAVIE 2019

Page 17: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

17BESTof REAVIE 2019

DÉBAT DE L’ASSOCIATION REAVIE

Santé - Protection sociale - Retraite :Analyse et réaction des présidents des fédérations de l’assurance sur l’actualité réglementaire

ANIMÉ PAR :

K Henri LAURENTPrésident, ASSOCIATION REAVIE

K François LIMOGERédacteur en chef, L’ARGUS DE L’ASSURANCE

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Thierry BEAUDETPrésident, MUTUALITÉ FRANÇAISE (FNMF)

K Florence LUSTMANPrésidente, FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ASSURANCE (FFA)

K Djamel SOUAMIPrésident, CENTRE TECHNIQUE DES INSTITUTIONS DE PRÉVOYANCE (CTIP)

Invités à réagir à l’actualité réglementaire de cette rentrée, les présidents des trois fédérations représentatives de la profession se sont vu proposer par Henri Laurent, président de l’Association Reavie, de pérenniser ce rendez-vous annuel en le rebaptisant «  Tribune des présidents  » . Pour commencer, ils ont fait le point sur leurs échanges avec le président de la République Emmanuel Macron, qu’ils avaient jugés plutôt satisfaisants l’an dernier . La lune de miel serait-elle fi nie  ? «  Nous avons en eff et été “  convoqués  ” en décembre dernier à l’Élysée pour évoquer l’augmentation des cotisations en 2019, jugée excessive. Agnès Buzyn a même parlé de “ sabotage politique de sa réforme RAC zéro ”, qui a de fait été transformée en instrument politique de soutien au pouvoir d’achat », déplore d’entrée Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, avant de préciser  : «  J’ai demandé que l’on tienne compte de la nature des portefeuilles. Protéger des actifs et des retraités en santé, c’est diff érent. Je ne veux pas qu’on voie les mutuelles comme des mauvais élèves, alors qu’elles protègent 70 % des personnes de plus de 65 ans et beaucoup des plus fragiles ». « L’exécutif entend les arguments, mais pas sûr qu’il en tienne compte », a estimé pour sa part Djamel Souami, président du CTIP, annonçant solennellement qu’il n’y aurait pas de hausse des tarifs en lien avec le « RAC zéro  » en 2020, et rappelant que, pour les institutions de prévoyance, la hausse des cotisations santé sur la période 2008-2017 avait atteint 3 % par an, pour des prestations en progression de 3,2  % sur la même période . « Dans le même temps, la fi scalité a bondi de 18,4 % ». Florence Lustman, nouvelle présidente de la FFA depuis sa prise de fonction le 1er octobre 2019, a préféré temporiser : « La ministre de la Santé a reconnu l’existence de facteurs endogènes pouvant provoquer des hausses de tarifs comme l’allongement de la durée de vie ou l’évolution des pratiques médicales ».

François Limoge, rédacteur en chef de L’Argus de l’assurance, aborde alors le sujet de la résiliation infra-annuelle à tout moment qui sera eff ective en santé en 2020 . « L’objectif affi ché est de peser à la baisse sur les primes, en mettant 400 acteurs en concurrence sur le marché. Mais si l’un des acteurs avait trouvé la martingale pour baisser ses frais de gestion, cela se saurait. Si personne ne l’a fait, c’est parce que ces coûts sont et, pour une grande part, liés au poids de la réglementation  », réagit Thierry Beaudet . «  Cette mesure est avant tout une réponse à un besoin de communication politique sur le pouvoir d’achat ! », complète Djamel Souami .

Profi tant de la brèche, François Limoge oriente le débat sur la complémentaire santé solidaire (CSS), prévue pour le 1er novembre 2019. « J’ai du mal avec cette appellation. Cela signifi e-t-il que nos mutuelles ne sont pas solidaires ? », s’interroge Thierry Beaudet avant de préciser  : « Ce changement de dispositif va concerner potentiellement 15  % des Français... Encore faut-il qu’on ait les moyens d’accompagner les personnes les plus éloignées du système de santé, afi n que leurs droits formels se concrétisent en droits réels  ». Et Djamel Souami, dont les adhérents ont choisi de ne pas se positionner sur ce dispositif, de compléter : « Cette réforme devrait

Page 18: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

18 BESTof REAVIE 2019

améliorer l’accès aux soins des personnes en ayant besoin, mais les conditions de délégations de gestion ne nous semblent pas satisfaisantes ».«  Comment avez-vous accueilli la loi Pacte et la création du Plan d’épargne retraite (PER) au 1er octobre 2019 ? » . À cette question, la présidente de la FFA préfère commencer par le positif  : « La France est très en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE et il faut se réjouir que l’on ait enfin la volonté de développer l’épargne retraite supplémentaire dans notre pays. Les assureurs vont pleinement s’engager pour la réussite de ce produit long, même si nous aurions jugé préférable d’imposer une partie de sortie en rente, pour faire peser le risque de longévité en partie sur l’assureur, et pas entièrement sur l’assuré avec une sortie en capital. Ce sera à nos réseaux d’apporter le bon conseil à leurs clients  !  ». Et Djamel Souami de renchérir  : «  Malgré ces imperfections, le PER s’inscrit dans l’évolution nécessaire de notre système de protection sociale, bientôt centenaire et confronté à la fois au vieillissement de la population et aux nouvelles formes de travail et de parcours professionnels ».

«  Quelle conséquence globale aura pour la profession le contexte des taux bas, devenus négatifs depuis cet été  ?  » À cette question, Florence Lustman répond sans hésiter  : «  C’est une vraie disruption  ! En janvier 2020, 60  % du TME (taux moyen de rendement des emprunts d’État) vont devenir négatifs. À l’évidence, le corpus réglementaire élaboré dans les années 1970, dans un contexte de taux à deux chiffres, n’est plus adapté. Pour autant, les fondamentaux sont bons, le rendement est encore là et les assureurs sont solides. Mais notre devoir de prudence nous oblige à anticiper les effets d’une période de taux négatif sur la durée ». Et d’ajouter : « En termes d’impact, il va y avoir un effet mécanique sur le résultat et il faudra provisionner davantage. D’autant que jusqu’ici les résultats techniques négatifs étaient compensés par les produits financiers. Désormais, la prime devra couvrir entièrement le coût du

risque ». Une vision que partage Djamel Souami  : «  Il y aura des impacts sur les provisions à court terme et sur les tarifs à moyen terme. Les contrats santé collectifs sont en déficit technique depuis 10 ans : le secteur va devoir changer ses pratiques et se transformer dans les 2 à 3 ans à venir » .

Enfin, François Limoge aborde le sujet de la dé-pendance et du rapport Libault, remis récemment au gouvernement dans le cadre du projet de loi «  Grand âge et autonomie  » . Bien qu’il semble fermer la porte aux assureurs, ce rapport est jugé dans sa globalité « pertinent » par Thierry Beaudet, notamment sur la revalorisation des métiers de l’accompagnement et sur le chiffrage du reste à charge, estimé à 10 milliards d’euros . «  Mais la solidarité nationale ne pourra pas tout pour résoudre le besoin social et sociétal en matière de dépendance. Nous n’avons que peu d’années pour mettre en place des solutions permettant de mutualiser ce risque. C’est pourquoi nous avons fait des propositions, nous y avons travaillé techniquement avec la FFA. Nous pensons en tant qu’assureurs avoir les capacités de délivrer une rente mensuelle qui redonne du revenu disponible aux personnes en situation de dépendance lourde. Une des possibilités est de l’inclure dans les complémentaires santé. Cela aboutirait à une assurance dépendance généralisée, assortie d’une portabilité au sein d’un pool d’assureurs. » La FFA, qui s’associe à cette proposition, a évolué par rapport à sa position historique. «  Cela fait sens et je pense que nous serons écoutés, car c’est une réponse aux besoins de nos concitoyens  », explique Florence Lustman . Tout en saluant cette initiative, le CTIP s’interroge sur cette proposition dont il ne connaît pas les détails et qui entraînerait «  une dépense contrainte supplémentaire, obliga-toire et universelle, qui viendrait renchérir les complémentaires santé  : cela ne me semble pas dans l’air du temps  », estime Djamel Souami, qui croit davantage à un dispositif qui reprendrait le cadre social et fiscal de la prévoyance, étendu à la dépendance .

« Il faut se réjouir que l’on ait enfin la volonté de développer l’épargne retraite supplémentaire dans notre pays. Les assureurs vont pleinement s’engager pour la réussite du PER, même si nous aurions jugé préférable d’imposer une partie de sortie en rente. »

Florence LUSTMAN Présidente, FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ASSURANCE (FFA)

CHIFFRE CLÉLe coût de la santé représente

203,5 milliards d’euros (9 % du PIB), soit 3 037 € par individu et par an (Source : chiffres DRESS 2018).

Page 19: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

19BESTof REAVIE 2019

De gauche à droite :

Thierry Beaudet Président, MUTUALITÉ FRANÇAISE (FNMF)

Florence LUSTMAN Présidente, FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ASSURANCE (FFA)

Djamel SOUAMI Président, CENTRE TECHNIQUE DES INSTITUTIONS DE PRÉVOYANCE (CTIP)

Page 20: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

CNP Assurances et Vyv : le pari d’un modèle original !

ANIMÉE PAR :

K François LIMOGERédacteur en chef, L’ARGUS DE L’ASSURANCE

AVEC LES INTERVENTIONS DE :

K Stéphane DEDEYANDirecteur général, GROUPE VYV

K Antoine LISSOWSKIDirecteur général, CNP ASSURANCES

«  L’assurance de personnes n’a jamais été un métier aussi complexe », observe François Limoge, rédacteur en chef de L’Argus de l’assurance en ouvrant la conférence plénière . Pour faire face à un environnement hostile fait de taux bas, d’instabilité réglementaire et de révolution technologique, deux acteurs ont fait le pari d’un modèle original  : le groupe Vyv et CNP Assurances .

Le groupe Vyv est né en 2017 du rapprochement de la MGEN, du groupe Istya et d’Harmonie Mutuelle « pour relever les défi s du marché et montrer que le modèle mutualiste est une bonne réponse  », explique Stéphane Dedeyan, son directeur général .

Quant à CNP Assurances, « c’est un modèle unique d’entreprise publique et cotée, historiquement détenue par La Banque Postale, la Caisse des Dépôts et le groupe BPCE  », explique Antoine Lissowski, son directeur général . En 2018, le gouvernement a annoncé la création d’un grand pôle fi nancier public  : «  CNP devient une fi liale de La Banque Postale qui passe elle-même sous le contrôle de la Caisse des Dépôts », poursuit Antoine Lissowski qui voit dans ce conglomérat fi nancier un modèle d’avenir  : «  Les groupes multi-activités sont plus solides face aux crises que les entreprises mono-activité » .

De fait, ces deux géants voient dans leur taille un atout dans le contexte économique et réglementaire actuel : « Les taux bas et Solvabilité 2 appellent à la concentration », commente Stéphane Dedeyan . Mais la constitution du groupe Vyv répond aussi à une autre urgence : « Le mouvement de banalisation de l’assurance santé nous amène à trouver de nouveaux avantages comparatifs  », poursuit son directeur général qui voit dans les activités de services et de soins, « qui représentent 20 % de l’activité du groupe Vyv, un excellent levier de diff érenciation » .

Pour original que soit leur modèle, les groupes CNP Assurances et Vyv n’en restent pas moins en construction  : « L’opération de transfert d’actions a été approuvée par l’Autorité des marchés fi nanciers (AMF) et les autorités publiques  », explique Antoine Lissowski . «  Nous attendons encore le feu vert de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) et de la BCE (Banque centrale européenne). Le transfert de titres se fera probablement début 2020. Mais nous n’avons pas attendu cette date pour défi nir et engager 32 chantiers d’intégration . »

Annoncé en septembre 2017, la constitution du groupe Vyv est maintenant fi nalisée . « Le passage de témoin entre François Venturini (ndlr  : qui a quitté la direction générale du groupe début 2019) et moi marque la fi n de la période de création  », explique Stéphane Dedeyan . « Il m’a fallu six mois

CONFÉRENCE PLÉNIÈRE

« Le groupe Vyv est très diversifi é avec des activités d’assurance, des établissements de soins, des services d’aide à la personne et de télémédecine, du transport sanitaire et même du funéraire et du logement social. Cela nous permet d’apporter des solutions complètes à nos adhérents. »

Stéphane DEDEYANDirecteur général, GROUPE VYV

20 BESTof REAVIE 2019

Page 21: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

21BESTof REAVIE 2019

De gauche à droite :

Stéphane DEDEYAN Directeur général, GROUPE VYV

et Antoine LISSOWSKI Directeur général, CNP ASSURANCES

Page 22: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

22 BESTof REAVIE 2019

pour définir les contours de notre plan de transformation stratégique, finaliser la gouvernance opérationnelle et aller chercher 500 millions d’euros sur les marchés financiers pour financer notre transformation. Nous sommes aujourd’hui parés. »

Pour aller où ? « CNP Assurances portera demain l’ensemble des offres d’assurance du groupe La Poste », explique Antoine Lissowski . « Mais cela se fera par étape, pour prendre le temps de l’expliquer aux salariés.  » Prochaines étapes  : «  Intégrer les activités de prévoyance puis d’IARD dans notre périmètre, ce qui nous amènera, peut-être, à découvrir de nouvelles activités en chemin… » .

Stéphane Dedeyan partage cette envie de ne pas trop baliser son chemin . À terme, le groupe Vyv sera sans doute intégré . Mais pour l’heure, les entités qui le constituent restent indépendantes, « avec des bases d’adhérents très identifiées ». « Se fixer une échéance me semble contre-productif dans un univers aussi incertain : cela amène à figer des scénarios économiques ou stratégiques. »

La structuration du groupe Vyv suscite toutefois bien des interrogations  : comment piloter une structure de tête de 500 salariés pour faire vivre un groupe de 43 000 personnes ? « Chaque entité est positionnée sur un marché très clair », répond Stéphane Dedeyan . «  Laissons-les continuer à faire ce qu’elles font très bien et tentons de leur apporter autre chose.  » Mais quoi  ? «  Le groupe Vyv, c’est 80 % de santé et 20 % de prévoyance. Nous pourrions élargir le spectre et aller vers la retraite, ou même l’IARD  », annonce Stéphane Dedeyan . En attendant, la structure de tête a une autre priorité : « Mettre les activités de services et de soins à la disposition de toutes les entités du groupe pour leur permettre d’apporter à leurs adhérents des solutions globales, qui vont bien au-delà de l’indemnisation » .

Du côté de CNP Assurances, les interrogations portent davantage sur l’avenir de son modèle historique de multi-partenariat  : «  En devenant l’assureur unique de La Banque Postale, allez-vous abandonner ce modèle  ?  », demande François

Limoge . «  Au contraire, il va continuer à se développer car c’est un modèle rentable. Nous avons déjà réglé la question des conflits d’intérêt : nos partenaires savent très bien que nous pouvons travailler avec leurs concurrents. Mais nous apparaissons comme un tiers de confiance, avec des procédures garantissant qu’une Business Unit n’a de vision que sur sa propre activité  », répond Antoine Lissowski .

Au-delà de leur processus de transformation, les groupes Vyv et CNP Assurances ont un point commun  : une culture spécifique . Pour Stéphane Dedeyan, les valeurs mutualistes ne sont pas noyées dans la taille du groupe Vyv : « Au contraire, elles en sont magnifiées car cette taille nous permet d’aller au-delà de notre rôle de financier pour apporter des solutions globales à nos adhérents » . Antoine Lissowski se reconnaît dans ces valeurs : « J’ai été fonctionnaire une grande partie de ma vie. Être assureur, c’est aussi travailler pour l’intérêt général. Nous ne sommes pas mutualistes mais nous avons les mêmes valeurs » .

CHIFFRES CLÉS• Les activités de soins et de services

représentent 20 % du chiffre d’affaires (2 milliards d’euros sur 10) mais plus de 75 % des effectifs du groupe Vyv (43 000 salariés au total) .

• CNP Assurances détient 2,7 millions de contrats dépendance sur les 7 millions du marché français .

« La dépendance n’est pas un risque émergent. C’est un risque central qui ne pourra pas être traité par la création d’une nouvelle Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale). Il faut un marché de l’assurance mature : cela prendra des années, le retour sur investissement ne se fera pas en cinq ou même dix ans, mais il faut y aller. »

Antoine LISSOWSKI Directeur général, CNP ASSURANCES

De gauche à droite : Stéphane DEDEYAN

Directeur général, GROUPE VYVet Antoine LISSOWSKI

Directeur général, CNP ASSURANCES

Page 23: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul
Page 24: 17Best-of Reavie 2019 · AON FRANCE Jean-Pierre DIAZ Directeur santé et prévoyance AG2R LA MONDIALE Typhaine DELORME Directeur assurances collectives GROUPAMA GAN VIE Jean-Paul

L’Association Reavie vous donne rendez-vous du 7 au 9 octobre 2020

pour la 31e édition de REAVIE !

www.reavie.com

Pho

tog

rap

hies

: ©

7.2

3 S

tud

io