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11/2015 Planter en ville, un défi permanent Cerf: vie et mœurs d’un «immigré» Jura: privatisation en forêts domaniales

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Planter en ville, un défi permanent

Cerf: vie et mœurs d’un «immigré»

Jura: privatisation en forêts domaniales

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Tessin: les copeaux ont le vent en poupe 22

Marché du bois Prix du bois-énergie 2015/2016 Brèves 24

Prix des sapins de Noël 2015 Calendrier des ventes de bois 25

Services Agenda et publication Les résineux Tome III 26Offre exclusive lecteurs 27

Echos des régions JU: Externalisation en forêts domaniales Dépérissement croissant en forêt Au chevet du lièvre 28 FR: SFF, nouveau chef nomméGE: La Versoix retrouve un aspect naturelNE: Futur centre forestierVD: Population de lynx stable 30

Page de l’EFS

Propriétaires forestiers insatisfaits Tuyaux pour téléphones portables La voix de l’EFS au Palais fédéral 31

Revue spécialisée dans le domaine de la forêt et du bois, paraît 11 fois par an

Editeur: Economie forestière Suisse (EFS) Président: Max Binder Directeur: Markus Brunner Responsable d’édition: Urs Wehrli

Rédaction: EFS, Rosenweg 14, 4501 Soleure Tél. 032 625 88 00 Fax 032 625 88 99 [email protected] Rédacteur en chef: Fabio Gilardi (fg), [email protected] Rédacteur adjoint: Alain Douard (ad), [email protected]

Administration: Rosenweg 14, 4501 Soleure, tél. 032 625 88 00, fax 032 625 88 99, www.wvs.ch

Annonces: Agence d’Annonces Bienne SA, Roger Hauser, chemin du Long-Champ 135, CH-2501 Bienne T +41 32 344 83 84, F +41 32 344 83 53, M +41 79 669 92 55 [email protected]

Abonnements: Manuela Kaiser, [email protected]

Prix de vente: Abonnement annuel: Fr. 89.–. Prix spéciaux pour apprentis, étudiants, retraités et groupes. Prix à l’unité: Fr. 10.–

Tirage: 1654 ex. (REMP 22.9.2015)

Impression: Stämpfli SA, Wölflistrasse 1, 3001 Berne

La reproduction des articles est autorisée uniquement avec l’accord de la rédaction. Mention des sources obligatoire

Label de qualité du groupe presse spécialisée de l’Association de la presse suisse

ISSN 0015-7597

No 11 SOMMAIREnovembre 2015 revue fondée en 1947

Le cerf élaphe est aujourd’hui courant dans nos forêts. On peut en voir aussi dans les parcs zoologiques.

La prochaine édition de LA FORÊT paraîtra début décembre 2015.

Photo de couverture

Actualité Des plastiques à la place de la scierie Brochure La forêt et le bois Prospectives 2020 en France 3000 milliards d’arbres 5Feuillaisons sous la loupe 6Arbres en ville oui, mais où? Prix Lignum en RomandieFiche Bois mort 7

Solution de branche Forêt recertifiée 8Vitrine pour le bois estampillé suisse 11

Science et pratique Rien n’est permanent ... 13Roi des forêts bien malgré lui 16

Planter en ville n’est pas facile 19

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Le signal est fort: deux ans après l’élection au comité de l’EFS de son président Henrik Bang – qui est aussi le gérant de Forestaviva – l’association cantonale forestière tessinoise va recevoir pour la première fois de son histoire l’Assemblée des délé-gués d’Economie forestière Suisse. Ce sera les 13 et 14 novembre prochains dans la capitale du can-ton, à Bellinzone. Les délégués présents démon-treront l’importance que le monde forestier suisse accorde au frère latin et italophone du sud des Alpes, dont le 52% du territoire est couvert de forêts. Des forêts qui en grande partie protègent l’un des axes de transit nord-sud les plus impor-tants d’Europe et sans lequel de très nombreuses entreprises nationales – qui réalisent des chiffres d’affaires qui vont du million aux milliards de francs, ou d’euros – devraient affronter bien des difficultés. Imaginez les frais supplémentaires pour garantir une distribution rapide et efficace avec le Gothard, la Léventine ou la Riviera bloqués!

Et à propos de forêts justement, le Département du territoire a annoncé, par la voix de son chef le conseiller d’Etat Claudio Zali, que le canton allait à partir de 2016 opter pour le chauffage à base de copeaux de bois dans les immeubles canto-naux et investir quelque 50 millions dans la filière bois. Une mesure efficace pour l’environnement et qui assurera un travail jugé hautement qualifié dans ses vallées périphériques. Avec entre autres comme argument que les personnes employées dans la filière bois sont, pour ce canton-frontière, à plus de 80% des résidents! Bonne lecture et bienvenue au Tessin,

Fabio Gilardi

Grand rendez-vous au Tessin!

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cette aire. L’assemblée bourgeoisiale de Domat-Ems devait encore avaliser le projet de dézonage dans les jours où LA FORÊT était mise sous presse.

Ces changements ne remettent pas tota-lement en cause l’installation d’une unité de transformation du bois. Pfeifer AG se réserve en effet une option sur 8 hectares pour y construire éventuellement une scie-rie de dimension plus modeste.

Le changement d’affectation pourrait toutefois entraîner une hausse des droits de superficie qui atteindraient un niveau incompatible avec la rentabilité d’une indus-trie gourmande en terrain et extensive en termes de valeur ajoutée. Pfeifer déclare en tout cas que «les conditions-cadres pour la construction d’une grande scierie ne sont pour l’instant pas remplies».

fo/LF

Communiqué Pfeifer (en allemand):www.wvs.ch/fileadmin/user_upload/WuH_Nachrichten_LFO_Infos/LF-Infos_ab_2015/PRESSEMITTEILUNG_21-10-2015..pdf

DOMAT-EMS

Des plastiques à la place de la scierieA Domat-Ems, le canton des Grisons reprend les terrains de l’ancienne scierie géante. L’option pour

une unité de transformation de bois n’est pas entièrement enterrée. Mais c’est un industriel du plastique qui va occuper une partie de l’espace laissé libre par les stocks de bois.

En ligne sur www.laforet.ch et www.wvs.ch

La Forêt-Infos

Cette page reprend et adapte un choix de nouvelles parues dans la rubrique LA FORÊT-INFOS du site internet de LA FORÊT et d’Economie forestière Suisse.

Les droits de superficie de l’aire de l’ancienne scierie géante de Domat-Ems – 20 hectares idéalement situés – vont changer de main.

FORÊT FRANÇAISE

Prospectives 2020

SCIENCES

3000 milliards d’arbres

En 2011, après la débâcle de la scierie géante MM Swiss Timber, c’est l’indus-triel du bois autrichien Pfeifer AG qui avait racheté aux enchères, pour 2,5 millions de francs, les droits de superficie de l’aire de l’ancienne scierie. Le plan de zone actuel réserve ces 20 hectares à des activités liées à la transformation du bois.

Fin octobre, le Gouvernement grison a annoncé qu’il va racheter ce droit de super-ficie à Pfeifer, qui souhaite s’en défaire pour 10,8 millions de francs. Lors d’une confé-rence de presse, mi-octobre, le conseiller d’Etat grison Mario Cavigelli a déclaré que la reprise du droit de superficie par le can-ton était la meilleure solution qui puisse s’envisager, faute de quoi Pfeifer aurait pu immobiliser ces terrains durant 90 ans.

Dans la foulée, le canton et la com-mune de Domat-Ems prévoient de lever la réserve sur la zone pour en faire une zone industrielle classique. Une première entreprise, le fabricant d’articles médicaux en matière plastique Hamilton Plastics AG, prévoit d’occuper environ 1 hectare de

En 1992 et en 2004, le FCBA (Institut technologique pour les filières forêt, bois, construction et ameublement) a réalisé des études prospectives sur le bûcheronnage mécanisé en France. Celui-ci est en effet identifié comme principal facteur d’accrois-sement de la productivité en exploitation forestière et d’amélioration des conditions de travail. Le FCBA vient de faire paraître un document similaire, avec un état des lieux actuel et des prospectives jusqu’en 2020.

Téléchargement: www.fcba.fr/actualite/enjeux-et-perspec-tives-de-la-mecanisation-en-exploitation-forestiere-lhorizon-2020

Selon un article publié par le magazine en ligne futura-sciences.com, et relatant les résultats d’une étude de l’Université de Yale, il y aurait sept fois plus d’arbres sur la Terre qu’on ne l’admettait jusqu’à présent. Soit 3000 milliards au lieu de 400 milliards «seulement». Ces résultats ont été obte-nus en croisant les observations par satellite avec des données collectées sur le terrain.

Téléchargement: www.futura-sciences.com => magazines => nature => «Combien d’arbres sur la Terre»

«La forêt et le bois en Suisse» est une attrayante petite brochure que vient de publier l’Office fédéral de l’environne-ment (OFEV). Elle décrit pour un large public les caractéristiques essentielles de la forêt et de l’utilisation du bois en Suisse. Ce fascicule est gratuit, disponible en ver-sion digitale ou imprimée, en français, allemand, italien, romanche et anglais.

Commande ou téléchargement: www.bafu.admin.ch/publikationen/publika-tion/01818/index.html?lang=fr&show_kat=/publikationen

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«La forêt et le bois»

w w w . l a f o r e t . c h L A F O R Ê T- I N F O S

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L A F O R Ê T- i n F O s w w w . l a f o r e t . c h

Des observations réalisées sur plus de trente ans dans différents pays européens montrent qu’il existe une limite dans l’ap-parition précoce des feuilles sur les arbres en réponse au réchauffement climatique. Ce résultat ressort d’une étude interna-tionale publiée dans la prestigieuse revue «Nature» et à laquelle a participé Yann Vitasse, chercheur de l’Université de Neu-châtel et de l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF). Il ne s’agit toutefois pas d’une véritable adaptation au réchauffement global, nuancent les cher-cheurs, car des hivers trop doux peuvent à la longue entraîner des problèmes graves de développement chez les végétaux de climats tempérés.

Une relation connue

La relation entre la température moyenne d’un printemps et la date de sortie des pre-mières feuilles des arbres est connue depuis longtemps. «En général, chaque degré ajouté à la température moyenne entre février et avril entraîne, selon les espèces, une avance de deux à six jours dans l’appa-rition des feuilles», indique Yann Vitasse.

Les chercheurs ont voulu savoir com-ment cette relation a évolué au cours des trente dernières années durant lesquelles le climat s’est fortement réchauffé. Ils ont pour cela analysé les observations de sor-tie des feuilles de sept espèces d’arbres européens (aulne, bouleau, marronnier, hêtre, tilleul, chêne et frêne) sur plus de 1200 sites, tout en s’appuyant sur des

modèles intégrant des processus physio-logiques. Il ressort de leurs analyses que les feuilles sont apparues en moyenne avec quatre jours d’avance par degré entre 1980 et 1994, contre seulement 2,3 jours d’avance par degré entre 1999 et 2013, soit une diminution de plus de 40%.

Une question de dormance ...

Une partie de l’explication est imputable à des effets sur la dormance, un état où les bourgeons des arbres se mettent au repos dès l’automne. La levée de la dormance est provoquée par une période de froid qui doit être suffisamment importante. Or si la température ambiante devient chaude au cours de l’hiver, la levée de la dormance ne devient que partielle et l’arbre a finalement besoin de plus de chaleur pour «forcer» son développement. Il doit donc attendre plus longtemps avant de pouvoir déployer ses feuilles.

... et de luminosité

Un autre facteur cependant contribue à contrer l’apparition trop précoce des feuilles: c’est la durée du jour, que les spécialistes nomment «photopériode». En effet, si la température invite à avancer la date de feuillaison, la plante s’expose à une durée de jour plus courte qu’attendue, ce qui a pour conséquence de retarder l’apparition des feuilles. Ce mécanisme est également une protection supplémentaire contre les gels tardifs.

«Nos résultats ne signifient toutefois pas que les arbres s’adaptent au réchauffement global, avertit le chercheur. Un manque de froid répété durant les hivers empêcherait des levées efficaces de dormance, entraî-nant des problèmes graves de développe-ment pour les plantes en général.»

Communiqué de l’Université de neuchâtel: www2.unine.ch/unine/les_arbres_reagissent_moins_au_rechauffement_climatique_que_par_le_passe

Communiqué du sLF/WsL: www.slf.ch/dienstleistungen/news/nature_paper/index_FR

site de la revue «nature» (en anglais): www.nature.com/nature/index.html

REChERChE

Feuillaisons sous la loupeLes feuillus ont moins réagi au réchauffement climatique au cours des quinze dernières années que pendant les années antérieures.

Différents stades d’évolution des feuilles de hêtres dans une forêt mixte.

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Renseignements et inscriptions:www.lausanne.ch/thematiques/nature-parcs-et-domaines/tourisme-vert-et-loisirs/evenements/journee-arbre.html

Outre la villa de Sarreyer qui obtient du bronze à l’échelle nationale (voir LF d’oc-tobre), le jury du Prix Lignum 2015 a égale-ment distingué plusieurs projets romands de la région «Ouest». L’école Steiner à Bois-Genoud (photo LDD ci-contre), dans l’ouest lausannois est classée au premier rang de la région ouest correspondant à la Romandie. Cet édifice de trois étages est suivi par la salle de concert du Carnal Hall de l’Institut du Rosey à Rolle.

Une récompense sous forme de distinc-tion est attribuée à un projet en relation étroite avec l’économie forestière. Il s’agit de la passerelle de la Joux-Verte réalisée

en 2012 par le Groupement forestier des Agittes, à Corbeyrier, lors de l’aménage-ment d’un sentier de découverte.

Ce pont en mélèze offre une vue en surplomb sur les ruines de l’ancien bar-rage coupant la vallée. Il s’agit probable-ment du premier barrage-voûte de Suisse, construit en 1695. Il servait à accumuler de l’eau qui était ensuite utilisée pour «propulser» des grumes jusque dans la vallée du Rhône.

Informations: www.prixlignum.ch/region.php?vl=0&vi=140&vv=133

LAUSAnne

Arbres en ville oui, mais où?Mardi 17 novembre, Lausanne accueille la Journée suisse de

l’arbre, consacrée à la place de l’arbre en ville.

Cette fiche thé-matique gratuite n’est disponible que sous forme PDF, en téléchar-gement.

Peupliers à Viège.

SUVA

Fiche «Bois mort» à télécharger

PRIx LIGnUm 2015

Projets régionaux romands primés

La Journée annuelle suisse de l’arbre a lieu le 17 novembre au Casino de montbenon. Plusieurs domaines phare seront abordés et feront état d’études et de travaux en lien avec l’arbre dans les villes:• Quels outils mettre en œuvre pour une

meilleure planification de l’arborisation de nos avenues?

• Quelle est l’utilité des outils numé-riques en lien avec les arbres?

• Quelles espèces planter au vu des changements climatiques qui se des-sinent et avec quelles conséquences sur la biodiversité?

• Comment envisager la ville du point de vue de l’arbre plutôt que le contraire?

• Quelles sont les bases juridiques cou-vrant les enjeux sécuritaires de la ges-tion de l’arbre urbain?

• Quels outils de gestion mettre en œuvre?

Les exposés se déroulent en allemand ou en français et font l’objet d’une tra-duction simultanée.

Les arbres secs ou partiellement secs présentent des dangers particuliers qu’il convient de prendre en compte dans le cadre des travaux forestiers. La Suva a publié à ce sujet une nouvelle fiche thé-matique «Concilier travaux forestiers et bois morts» qui énumère les principales mesures à prendre lorsqu’on travaille dans une forêt ou près d’arbres secs, couchés ou dressés.

Téléchargement: www.suva.ch => recherche => «bois mort»

a c T u a l I T é

PETITEs ANNONCEs

Horticulteur diplômé du Centre de formation professionnelle nature et environnement de Lullier cherche un emploi jusqu’en mars 2016. Disponible tout de suite. Contact: tél. 078 664 59 33; courriel: lugom(at)net2000.ch

A vendre tracteur forestier Mahler unifant 2 × 8 tonnes, en bon état, ainsi qu’un JcB Fastrac, 180 chevaux, avec prise de force frontale et plaque à neige. Contact: tél. 079 320 77 61

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enTRepRises eT sécuRiTé

Solution de branche Forêt recertifiéeLa Solution de branche Forêt, solution collective à laquelle peut adhérer toute entreprise et

exploitation forestière de Suisse, a été recertifiée et sa nouvelle version est disponible dès décembre en français. Attention: même les entreprises déjà membres doivent se réinscrire!

La «solution de branche pour la sécurité au travail et la protection de la santé en forêt», en abrégé «solution de branche Forêt», valable pour toute la suisse, a été recertifiée et sa nouvelle version est dis-ponible dès novembre 2015 pour la suisse alémanique, un mois plus tard pour la suisse romande et italienne.

en raison des exigences accrues de la commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail (cFsT), aux-quelles la solution de branche doit se conformer, les entreprises et exploitations forestières souhaitant s’affilier doivent se réinscrire – même celles qui sont déjà membres et possèdent déjà leur numéro de convention.

Déjà 18 ans d’histoire, une longue expérienceelle a déjà 18 ans, la solution de branche Forêt. La première version a été approu-vée par la csFT en juillet 1997. Depuis lors, la plupart des entreprises et exploitations forestières publiques de suisse et du Liechtenstein s’y sont affiliées par l’entre-mise d’economie forestière suisse (eFs), moyennant un prix d’adhésion unique. Les entreprises de travaux forestiers privées ont fait de même – et le font encore – par l’intermédiaire d’entrepreneurs forestiers suisse, leur organisation faîtière.

il y a 18 ans, les initiateurs de la solu-tion de branche n’avaient pas prévu que la cFsT exigerait une recertification tous les cinq ans. un groupe de travail comprenant des représentants d’economie forestière suisse, d’entrepreneurs forestiers suisse et de l’Association suisse du personnel forestier (AsF) s’est donc attelé à la tâche en collaboration avec un spécialiste. La recertification est maintenant acquise. Les documents nécessaires (évaluation des risques, listes de contrôle pour la détermi-nation des dangers, manuel d’utilisation, etc.) ont été rédigés et traduits, l’essentiel du travail administratif est accompli.

Le contexte législatif

L’histoire et le fonctionnement de la solution de branche s’inscrivent dans le contexte législatif et opérationnel suivant:• L’Ordonnance sur la prévention

des accidents et des maladies pro-

La Solution de branche est à l’entreprise ce que l’équipement de protection indivi-duelle (EPI) est au collaborateur.

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fessionnels (OpA) constitue la base de la directive cFsT n° 6508 (Directive relative à l’appel à des médecins du travail et autres spécialistes de la sécu-rité au travail, dite «Directive MssT»). elle a été révisée en 2007 et précise les obligations de l’employeur concernant cet «Appel à des médecins du travail et autres spécialistes de la sécurité au travail» (MssT).

• Au sens de cette Directive MSST, les travaux qu’effectuent les entreprises forestières présentent des «dangers particuliers».

• si l’entreprise occupe dix personnes ou plus, l’employeur est tenu de faire appel à des spécialistes de la sécurité au travail et doit pouvoir prouver l’organisation de la sécurité dans son entreprise. il peut répondre à cette obligation en adhérant à la Solution de branche Forêt.

• L’employeur qui occupe moins de dix employés justifie «par des moyens simples» les mesures qu’il a prises.

• ces «moyens simples» sont, par exemple, les listes de contrôle remplies, les justificatifs des mesures prises, des procès-verbaux, des documents utilisés pour la formation, des renseignements oraux, etc. Beaucoup d’entreprises et d’exploita-

tions forestières peuvent donc se conten-

ter de cette justification par des moyens simples. Mais il faut alors déterminer de cas en cas si les mesures qu’elles mettent en œuvre satisfont aux dispositions légales et aux exigences de l’organe de contrôle, en l’occurrence la suva, ou, en cas de sinistre, aux exigences des autorités chargées de mener l’enquête.

Sécurité juridique accrue

en s’affiliant à la solution de branche et en l’adaptant aux spécificités de son entre-prise, l’employeur bénéficie d’une grande sécurité juridique.

Les besoins varient beaucoup d’une entreprise ou d’une exploitation à l’autre, du fait de leurs tailles et de leurs struc-tures diverses. Le manuel de la solution de branche est donc mis en ligne (dès décembre) dans son intégralité, et chaque entreprise ou exploitation peut ainsi choi-sir et télécharger à son gré les documents qui lui sont utiles.

Actualisée en permanence

Les normes et prescriptions de sécurité évoluent, les documents doivent être adaptés. Les entreprises affiliées à la solu-tion de branche Forêt recertifiée ont accès en tout temps, par internet, aux docu-

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ments actualisés. elles bénéficient de pos-sibilités de formation initiale et continue et d’informations sur la sécurité au travail et la protection de la santé. Des marches à suivre, feuilles de contrôle, documents de travail adaptés aux spécificités de la branche sont mis à leur disposition.

Bref, l’adhésion à la solution de branche pour la sécurité au travail et la protection de la santé en forêt constitue la voie royale pour le recours aux MssT tel qu’exigé par la directive cFsT 6508. L’Association suisse du personnel forestier, economie forestière suisse et entrepreneurs fores-tiers suisse recommandent à toutes les entreprises et exploitations forestières et à tous les entrepreneurs privés d’y adhérer.

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Site internet de la Solution de branche:www.branchenloesung-forst.ch (dès décembre 2015)

Explications sur la directive MSST:www.suva.ch/fr/startseite-suva/praeven-tion-suva/arbeit-suva/asa-sicherheit-mit-system-suva.htm?WT.mc_id=sm_pro_allg_youtube_f_entscheidung

Entrepreneurs forestiers Suisse:www.fus-efs.ch/fr/page-daccueil/membres/

Economie forestière Suisse rubrique «Solution de branche»:www.wvs.ch/fr/taches-centrales/pratique-forestiere/solution-de-branche.html

Réinscription ou adhésion: adresses et barèmesDès le 1er décembre 2015 (1er novembre en suisse alémanique), les exploitations et services forestiers peuvent commander en ligne la nouvelle solution de branche Forêt à l’adresse:• www.branchenloesung-forst.ch (le site sera mis en service en temps voulu)

pour leur part, les entrepreneurs forestiers s’adressent à:• Entrepreneurs forestiers Suisse, secrétariat, Mottastrasse 9, 3000 Berne 6,

tél. 031 350 89 86, fax +41 31 350 89 88, courriel: [email protected], internet: www.fus-efs.ch

une liste des preneurs de licence, avec leur numéro de licence, sera affichée sur le site internet.par entreprise, l’accès électronique à la solution de branche Forêt pour la période du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2020 coûte une taxe unique définie ainsi:

Entreprises et exploitations forestières publiques

jusqu’à 10 collaborateurs 9 collaborateurs et plus

Membre direct d’economie forestière suisse (eFs) ou d’une association régionale Fr. 400.– Fr. 800.– ou cantonale affiliée à l’eFs

non membre Fr. 600.– Fr. 1200.–

Entreprises de travaux forestiers privées

jusqu’à 10 collaborateurs 9 collaborateurs et au-delà

Membre d’entrepreneurs forestiers suisse (Fus) selon infos Fus selon infos Fus

non-membre Fr. 600.– Fr. 1200.–

FRITZ AEGERTER AG TELEFON 062 956 30 70BYFANGWEG 18 MOBIL 079 330 55 663360 HERZOGENBUCHSEE FAX 062 956 30 75www.holzhandel.ch [email protected]

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CeRTiFiCATiOn d’ORigine

Vitrine pour le bois estampillé suisseLe «Certificat d’origine Bois suisse» COBS est bien établi dans la branche. Rendu accessible au grand

public, il lui ouvre le chemin vers ses représentants. Avec comme outil principal la toute nouvelle page internet du COBS, plateforme dont peuvent aussi profiter les exploitations forestières.

En faveur des exploitations forestières: publicité en ligne gratuite pour Noël La nouvelle page internet est aussi ouverte aux exploitations forestières labellisées COBS, qui sont à cet effet enregistrées auprès de leur association cantonale et qui vendent directement leurs produits aux consommateurs finaux. elles peuvent, sous l’onglet «Fournisseurs» de la page, s’enregistrer avec leurs produits labellisés et faire ainsi leur publicité gratuitement au niveau national.

il serait donc judicieux que les exploitations qui vendent directement des sapins de noël, du bois de feu, des copeaux d’écorce, des piquets, des bougies suédoises, etc. à base de leur propre bois s’inscrivent rapidement. Motif: la page internet s’adresse aux consommateurs finaux et sera mise en ligne avant noël. Ce qui n’est par contre pas recommandé par rapport au concept même de cette page, c‘est le listage de produits qui n’osent pas être délivrés directement aux consommateurs. important: les produits non ligneux ne peuvent pas non plus être présentés.

Comment faire? Les exploitations forestières qui proposent des produits labellisés COBS (voir conditions ci-dessus) et qui souhaitent être enregistrées sur la nouvelle page internet www.holz-bois-legno.ch doivent envoyer leurs coordonnées avec leur logo et une photo de leur choix (au minimum 1000 pixels/pièce en largeur, voir sous «Fournisseurs» sur le web) à [email protected]. Le siège central de l’eFS s’occupera de l’enregistrement directement avec Lignum. Votre partenaire de contact est unique-ment le siège de l’eFS (secteur communication) à Soleure.

Urs Wehrli / EFS

www.holz-bois-legno.ch, voici le domaine du bois suisse labellisé. Cette nouvelle page internet sera lancée auprès du grand public à l’Avent, après que les utilisateurs du «Certificat d’origine Bois suisse» et le public spécialisé ont déjà été informés. en effet, de très nombreuses personnes peuvent à un moment ou à un autre influencer une décision en faveur du bois suisse, directement comme consomma-teur final, décideur dans la vie profes-sionnelle ou en fonction d’une charge politico-publique, en tant que citoyen et contribuable quand les pouvoirs publics décident de construire. L’objectif est de communiquer en sensibilisant sur l’origine de la ressource bois – pour qu’en définitive de très nombreuses personnes requièrent du bois suisse et le reconnaissent grâce à son certificat d’origine.

Le lien offre-demande

La nouvelle page internet se positionne entre moyens d’influence et options déci-sionnelles. des séries de photos montées de manière professionnelle expliquent de façon claire les différentes chaînes de valorisation: de la maison familiale en remontant à la source jusqu’à l’arbre même en forêt, des réalisations commu-nales, du meuble exclusif ou du jouet aux étapes de sa fabrication, au travail du bois et jusqu’à l’économie forestière. Cette page démontre comment on peut s’engager en faveur de l’utilisation de bois suisse, et pourquoi son exploitation est tout bénéfice pour la forêt suisse. des questions pratiques et souvent soulevées par les consommateurs finaux reçoivent des réponses courtes et compréhensibles. Sur une carte de la Suisse interactive, il est possible de retrouver les produits recher-chés et leurs représentants.

Cette nouvelle page internet a été conçue en quelques mois et traduite en trois langues. elle représente une partie des mesures immédiates destinées à sou-tenir la filière du bois après le choc de la surappréciation du franc en janvier 2015. Ces mesures sont gérées par Li gnum et soutenues par l’OFeV, et l’eFS en est partie prenante et active. L’idée est d’obtenir une forte présence médiatique sur différents supports et de communi-

quer au travers des médias sociaux. La direction du projet compte aussi avec un important effet multiplicateur grâce à la participation de tous les acteurs de la branche dans la mesure de leurs possibi-lités, en attirant par exemple l’attention sur cette nouvelle page internet et en

la mettant en lien. et dès 2016, la com-munication pour le COBS devrait se faire en ancrage direct avec l’«initiative Bois suisse» largement soutenue.

Informations:www.holz-bois-legno.ch

La page d’accueil du site www.holz-bois-legno.ch.

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FORÊT eT cLimAT

«Rien n’est permanent, sauf le changement» Les effets des changements climatiques sont déjà visibles sur les écosystèmes forestiers. Les modèles de

prédiction ne permettent pas encore de proposer aux forestiers des itinéraires sylvicoles types. A Nice (F), une conférence de spécialistes du monde entier a tenté d’éclaircir ce sujet.

Par Bernard Rérat*

il y a plus de 2500 ans, le philosophe grec Héraclite écrivait: «Rien n’est permanent, sauf le changement.» cette loi naturelle, nous avons trop tendance à l’oublier. Aux prises avec le quotidien et un flot ininter-rompu d’informations, nous en perdons la notion de la marche du temps et celle de la perpétuelle évolution de toute chose. Sauf que, humains des temps modernes, nous ne sommes pas étrangers, loin s’en faut, aux modifications récentes du climat de la Terre et, là, les bouleversements sont tels que nous commençons à en percevoir les effets dans notre vie de tous les jours.

La forêt constitue une scène édifiante où s’exposent les changements en cours. Les

études à ce propos ne datent pas d’hier. en 1997, au congrès forestier mondial de l’Or-ganisation des Nations-Unies pour l’agri-culture et l’alimentation (FAO) à Antalya (Turquie), un chercheur américain a lancé: «Si vous changez un élément de notre environnement, vous risquez de modifier l’ensemble du fonctionnement de notre système climatique et, ainsi, de boulever-ser l’existence des écosystèmes forestiers.»

Presque vingt ans plus tard, les scien-tifiques en savent un peu plus sur les dérèglements climatiques. ils sont main-tenant avérés et se traduisent par un réchauffement de la température plané-taire (+ 1,5 °c dans les régions arctiques et + 1 °c en europe de l’Ouest depuis 1990). D’après le rapport 2015 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évo-lution du climat (Giec), outre le réchauf-fement atmosphérique, la température

des océans s’accroît, tandis que le niveau de la mer s’élève. Dans le même temps, les quantités de neige et de glace fondent alors que le régime des pluies se trouve grandement modifié et qu’une plus forte variabilité des précipitations est signalée par des études météorologiques, par exemple celle de météo-France pour la période de 1960 à 2010.

Forêts déjà affectées

Quelles sont les conséquences de ces per-turbations sur les forêts? cet été à Nice, la 27e conférence biennale sur la santé des forêts de l’Union internationale des orga-nismes de recherches forestières (iUFRO, voir encadré) était dédiée aux effets des risques climatiques et de la pollution de l’air, deux éléments qui agissent sur les forêts tout en interférant entre eux.

Le climat change, les forêts aussi. Chez nous, le chêne s’installe de plus en plus haut, par exemple.

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* Bernard Rérat, journaliste français spécialisé en foresterie, dirige l’Agence de Presse Forêt-Bois à malbuisson (France).

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«ce sont les effets complexes de la pol-lution de l’air et du changement climatique sur les forêts que les chercheurs étudient à travers le prisme interactif de nos diverses spécialités», explique le Français Pierre Sicard, un des organisateurs de la réunion.

ces évolutions ont des conséquences sur les écosystèmes forestiers les plus fragiles. c’est le cas dans le sud-est de la France, où des discolorations de feuilles et des défoliations inhabituelles ont été observées sur le chêne pubescent et le chêne vert. même le pin d’Alep, sur la côte d’Azur, et le pin cembro, dans le massif alpin du mercantour, sont affec-tés par ce phénomène, et «la perte des aiguilles s’est accentuée entre 2000 et 2012», note Pierre Sicard.

Trop d’ozone pour nos arbres

L’ozone est une des menaces les plus sérieuses planant sur les forêts euro-péennes. Avec un ensoleillement intense et la pollution due aux transports, sa concentration devient trop importante dans l’atmosphère. ce phénomène per-turbe la vie des arbres en modifiant la transpiration et la photosynthèse de la feuille; il modifie donc la production de biomasse à partir de la séquestration du carbone.

A Nice, le chercheur suisse marcus Schaub a présenté pour la première fois une carte de la concentration de l’ozone au-dessus des forêts européennes (voir encadré LWF, un programme ...) dressée dans le cadre du programme européen icP-Forests (international co-operative Programme on Assessment and moni-toring of Air Pollution effects on Forests, soit le programme coopératif internatio-nal d’évaluation et de gestion des effets de la pollution de l’air sur les forêt).

«Globalement, sur les dix dernières années étudiées, sa concentration a baissé. mais dans quinze pays européens, dont la France et la Suisse, elle dépasse les

standards au-delà desquels un effet néga-tif sur les arbres se fait sentir», explique marcus Schaub.

Prédictions incertaines: obstacle pour les scientifiquesPour les scientifiques, un des gros soucis actuels réside dans les fortes incertitudes des prédictions météo à long terme, en particulier sur la température et encore plus sur les précipitations. elena Paoletti, la présidente italienne de la conférence iUFRO de Nice, a bien résumé le défi auquel sont confrontés les chercheurs. «Aujourd’hui, nous comprenons mieux le fonctionnement des écosystèmes fores-tiers et des interdépendances influençant leur existence. mais le champ d’investiga-tion est si vaste que nous avons besoin d’une approche globale et multidiscipli-naire nécessitant de coordonner les travaux de différentes spécialités scientifiques.»

Informations sur l’IUFRO (en anglais):http://iufro-nice2015.comwww.iufro.orgProgramme LWF du WSL:www.wsl.ch/info/organisation/fpo/lwf/index_FR Site de l’ICP Forests (en anglais):http://icp-forests.net

L’IUFRO, instance mondiale de recherche forestière

L’iUFRO (international Union of Forestry Research Organizations, en français Union internationale des organismes de recherches forestières) réunit: • 15 000 scientifiques adhérents• 700 organisations• 110 pays • 9 divisions permanentes• 280 groupes de recherche thématique

L’iUFRO occupe une place à part dans le paysage de la recherche scientifique appliquée aux forêts. D’après les respon-sables de cette organisation à but non lucratif, elle est la seule de ce type au monde à être exclusivement consacrée à la recherche scientifique sur les écosys-tèmes forestiers.Ses 700 organisations sont des univer-sités ou des hautes écoles, des labora-toires, des instituts et autres structures de recherche fondamentale ou appli-quée. Leur objectif premier est de faire progresser les connaissances dans le vaste champ des sciences forestières.Avec neuf divisions permanentes et 280 groupes de recherches théma-tiques, les quelque 15 000 chercheurs, répertoriés dans les 110 pays membres de l’iUFRO, couvrent des domaines très variés. Du séquençage du génome des arbres jusqu’à l’économie de la filière et aux nouvelles technologies de l’exploita-tion forestière, les études de l’iUFRO ne manquent pas de diversité.Les résultats des recherches des scien-tifiques de l’iUFRO sont communiqués dans des publications et lors de confé-rences (comme celle de Nice), séminaires, colloques centrés sur des thématiques spécifiques: biodiversité et services des écosystèmes, santé des forêts, biomasse et énergie, interactions entre forêt et eau, forêt et population …De plus, tous les cinq ans se déroule le congrès mondial de l’iUFRO qui fait le point général sur l’avancée des sciences forestières étudiées au sein de l’asso-ciation. Plusieurs milliers de chercheurs se sont réunis à Salt Lake city (USA) en 2014 lors du XXiVe congrès mondial. La XXVe édition se tiendra en 2019 à curitiba, au Brésil.

Plus d’une centaine de scientifiques ont participé à la conférence de IUFRO de Nice.

Effets de l’ozone sur une feuille de hêtre.

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LWF, un programme à l’échelle de la vie des peuplements forestiers

La forêt va-t-elle continuer de remplir ses fonctions? marcus Schaub (photo Bernard Rérat) est un de ceux qui se posent ce genre de questions. il dirige un groupe de recherche du laboratoire d’écophysiologie de l’institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) à Birmensdorf. il préside également un panel d’experts à l’icP-Forests, un programme scientifique euro-péen en lien avec l’UNece (commission économique des Nations Unies pour l’europe), et qui travaille sur les relations entre la qualité de l’air et les stress occasionnés aux arbres et aux forêts. «Le pro-gramme de recherches à long terme Langfristige Waldökosystem-Forschung (LWF) lancé en 1994 par le WSL est la contribution suisse au réseau européen icP-Forests. il vise à évaluer les impacts des changements climatiques et de la pollution atmosphérique sur les écosystèmes forestiers.»marcus Schaub explique que lui et ses collègues travaillent à long terme, à l’échelle de la durée de vie des peuplements forestiers. ils cherchent à mieux connaître les influences de la sécheresse et des autres facteurs climatiques sur la croissance des arbres.Ainsi ont-ils observé qu’en 2003, des peuplements de pins en Valais ont subi de forts dépérissements, faute de pluie et suite aux hautes températures. «Les chênes, qui s’adaptent plus facile-ment, pourraient remplacer un jour les pins en Valais», estiment les chercheurs du WSL. Le programme LWF a aussi montré que les forêts de plaine avaient beaucoup plus souffert de l’été 2003 que

celles de montagne. en fonction des situations spatiales et des essences, les arbres ne réagissent pas à l’identique aux mêmes stress climatiques.Le programme LWF s’intéresse aussi à l’impact des nutriments d’origine atmosphérique déposés sur les sols et sur les végétaux. il étudie encore les influences du changement climatique sur les concentrations en ozone et les risques que ce gaz représente pour les forêts. il s’agit de définir des valeurs critiques de pollution au-delà des-quelles la santé des arbres est en danger.A Nice, marcus Schaub a présenté les premiers résultats d’icP-Forests relatifs à la concentration d’ozone affectant les forêts euro-péennes. ce travail couvre une période de dix ans et a permis de collecter 30 000 données de 203 placettes dans 21 pays.comme icP-Forests au niveau européen, le programme suisse LWF est un outil pour mieux comprendre comment les forêts évoluent et à quoi elles vont ressembler à l’avenir. Dans ce sens, c’est un instrument d’aide à la décision en matière de politique forestière. et il offre également aux propriétaires et aux gestionnaires une base pour agir aujourd’hui afin de façonner la forêt de demain.

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LE CERF EN SUISSE I/III

Roi des forêts bien malgré lui Le cerf est l’un des plus grands animaux sauvages de la faune indigène. Ses populations ne cessent

d’augmenter, entraînant de nombreux conflits avec la sylviculture. A l’origine, ce n’est pourtant pas un habitant classique des forêts.

Par Jacqueline Bütikofer*

Au milieu du XIXe siècle, le cerf avait été exterminé en Suisse. La chasse intense menée au cours des décennies précé-dentes avait décimé ses effectifs. Ensuite, une période d’instabilité politique mar-quée par l’absence de protection des ani-maux, ajoutée à la pauvreté de la popula-tion, lui ont porté le coup de grâce.

Cependant, quelques dizaines d’années plus tard, des individus sont revenus colo-niser les Alpes orientales. Vers 1930, les populations dans le canton des Grisons étaient déjà estimées à plus de 1000 ani-maux. Le cerf était de retour.

Une augmentation rapide des populations Depuis lors, le cerf n’a cessé de conqué-rir de nouveaux habitats. En l’espace de 100 ans, le cheptel est passé de 0 à plus de 33 000 animaux! Selon la statistique fédérale de la chasse de 2013, sa présence est attestée dans 22 cantons sur les 26 que compte notre pays. Il est désormais évident que le cerf est à nouveau bien établi en Suisse. A un tel point que ses populations continuent de croître malgré l’intensification de la chasse. Dans certains cantons, l’évolution est impressionnante.

A Berne par exemple, le cheptel a explosé au cours des dix dernières années, passant de 250 à 1199 animaux. Au Tes-sin, il a presque doublé sur la même

période pour atteindre 5950 individus en 2013, contre 3200 il y a dix ans, comme l’indiquent les deux graphiques en page suivante.

Un seul petit

Cette extension est d’autant plus éton-nante que la biche ne met au monde en principe qu’un seul faon par année, en mai ou en juin. Celui-ci est incapable de suivre sa mère sur de longues distances et doit l’attendre en se cachant. Les taches claires caractéristiques de son pelage l’aident à se camoufler. Les biches sont très attentives à leur faon, mais unique-ment à leur propre petit. Si la mère meurt la première année, les chances de survie du faon sont très faibles, surtout avant

Un cerf de la sous-espèce scoticus (cerf rouge d’Ecosse), dans son environnement d’origine, la prairie.

* Jacqueline Bütikofer est collaboratrice scienti-fique auprès de l’EFS et chasseuse. Traduction: André Carruzzo, Genève.

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l’hiver. En effet, aucune autre biche ne s’occupera de l’orphelin. La plupart du temps, il sera même chassé de la com-munauté. Livré à lui-même, le jeune n’a pratiquement aucune chance de survivre.

Mais s’il réussit à passer l’hiver, avec ou sans sa mère, et qu’il n’est pas mangé par un renard, un lynx, un loup ou un ours, il deviendra un majestueux ongulé. Le cerf est en effet l’un des plus grands animaux indigènes. Il peut atteindre 1,4 m de hau-teur au garrot et plus de 2 mètres de long à l’âge adulte. Le mâle pèse parfois plus de 180 kg. Les femelles sont générale-ment un peu plus petites et nettement plus légères.

Adulte, le cerf n’a pratiquement plus d’ennemis. Seuls l’ours et le loup peuvent encore représenter un danger. Autrement, la plus grande menace vient des chas-seurs. En Suisse, ce sont surtout eux qui régulent les populations de cerfs. Parmi

les autres causes de mortalité figurent la circulation routière et celle ferroviaire, les avalanches, les chutes de pierres, l’âge et l’épuisement. Les maladies fréquentes du cerf comme la mouche du varron, l’œstre du nez et les bronchites vermineuses ne sont normalement pas mortelles chez les animaux en bonne santé.

A l’état sauvage, le cerf peut vivre 18 à 20 ans. Les biches atteignent la maturité sexuelle entre 1 et 2 ans. Les daguets (mâles de 1 à 2 ans) seraient aussi capables de reproduction, mais les pre-mières années de leur vie, ils sont soumis aux mâles dominants, sensiblement plus forts et plus expérimentés, qui défendent leur position par un comportement d’inti-midation et des combats hiérarchiques.

Les bois, caractéristique la plus visible du cerf mâle, jouent ici un rôle déter-minant. L’imposante ramure, qui se renouvelle chaque année, met environ

Graphique 2: la plus importante population de cerfs est comptabilisée aux Grisons, mais l’évolution du nombre de têtes est aussi remarquable au Tessin ou sur Berne.

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masse osseuse, elle est recouverte d’une peau – le velours – qui assure son irriga-tion sanguine pendant son développe-ment. Le velours est très sensible, raison pour laquelle le cerf n’utilise pas ses bois comme une arme pendant leur croissance. Lorsqu’ils ont cessé de pousser, le velours mort est enlevé par frottement, et les bois sont prêts à l’emploi. Chaque printemps, le cerf perd sa ramure; les deux parties tombent séparément, souvent à quelques jours d’intervalle. Le renouvellement des bois demande beaucoup d’énergie, mais de loin pas autant que pour mettre au monde et élever un faon.

Des sens très développés

Mâles et femelles ont en commun des sens extrêmement aiguisés. Leur odorat en particulier est phénoménal. Le cerf peut prendre le vent sur une distance de plus de 1 kilomètre. Son ouïe aussi est excellente et lui permet de localiser les bruits avec une grande précision. Sa vue est également bien développée, mais très complexe. En simplifiant, on peut dire que la vision globale est bonne, mais que la netteté est réduite. A l’instar de nombreux autres mammifères, le cerf est daltonien, il ne peut pas distinguer le rouge du jaune ou du vert. Mais il voit très bien dans l’obscurité. Et il peut percevoir les mouve-ments les plus infimes à de très grandes distances.

Un animal social

Cette faculté de perception des mouve-ments est extrêmement importante pour pouvoir repérer de loin les ennemis et prendre la fuite. Les cerfs sont des ani-maux craintifs qui misent sur leur vitesse et leur endurance. Une fois partis, ils ne s’arrêtent pas de sitôt. Souvent, c’est un individu dominant qui se tient sur ses gardes et avertit ses congénères. Les cerfs vivent dans des groupes appelés hardes. Il en existe différents types:– la harde des non-boisés regroupant

tous les animaux qui ne portent pas de bois, autrement dit les biches et leurs faons, et parfois les jeunes mâles nés l’année précédente,

– la harde de mâles qui se regroupent en été avant le rut pour constituer des réserves pour l’hiver, et

– la harde de rut, formée de la harde de non-boisés et d’un mâle dominant. Elle ne subsiste que pendant quelques semaines en septembre et en octobre, pendant la période de reproduction, puis se dissout.

Le cerf est en général un animal séden-taire. On appelle quartiers d’été et quar-

Graphique 1: en 40 ans, la population de cerfs en Suisse a plus que triplé.

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Le saviez-vous?Initialement, tous les animaux à ramure possédaient quatre canines. Au cours de l’évolu-tion, les canines supérieures, suivant l’espèce, se sont soit atrophiées, soit allongées. Chez certaines espèces de cervidés (comme le chevrotain porte-musc), ces incisives sont très visibles ou ressemblent même à des défenses. Ce n’est pas le cas des daims et des cerfs où elles sont en général absentes. Chez notre cerf indigène, elles sont encore présentes mais sous une forme atrophiée. Appelées «fleurs de lys» ou «crochets», elles sont un trophée très apprécié de chasseurs.

tiers d’hiver les régions où les animaux se tiennent de préférence durant la saison estivale et hivernale. Malgré leur territo-rialité, les hardes parcourent des distances considérables autour de leurs quartiers dans leur recherche de nourriture, de tranquillité, de protection ou de parte-naires pour l’accouplement. En principe on devrait pouvoir rencontrer des cerfs en pleine journée pendant leurs expéditions. Mais les dérangements de plus en plus fréquents auxquels ils sont exposés (p. ex.

en raison des loisirs) les forcent souvent à mener leurs activités uniquement à la tombée de l’obscurité et pendant la nuit.

Des champs aux forêts

A l’origine, le cerf est un animal des pay-sages ouverts, comme en témoignent la constitution massive de son corps, sa posi-tion dressée et son imposante ramure.

Le cerf dans le jargon des chasseursCerf appelé aussi cerf noble, cerf élaphe, cerf rouge; désigne également le mâle par opposition à la biche.Daguet cerf mâle âgé de 1 à 2 ansPièce animal tué à la chasseBiche femelle du cerfFaon petit du cerfNon-boisé biches et faonsHarde groupe de cerfs d’une certaine grandeurPériode de rut période d’accouplementFrayure écorçage d’arbresFleurs de lys, crochet canines supérieures atrophiéesVelours peau nourricière recouvrant les boisMue bois tombés d’un cerf

Dans les fourrés et les sous-bois, ces caractéristiques sont loin d’être un avan-tage. Cependant, le cerf fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation et colonise des habitats extrêmement diver-sifiés. Aujourd’hui, il est aussi considéré comme une espèce forestière en Suisse. Sous la pression conjointe de l’urbanisa-tion, de l’agriculture et des loisirs prati-qués par une population toujours plus nombreuse, cet ancien animal des steppes s’est vu contraint de chercher refuge dans les forêts. C’est ainsi qu’en Suisse, les plus grandes populations de cerfs se trouvent dans les cantons très boisés, comme le Valais, le Tessin ou les Grisons.

Elargissement du menu

Les habitudes alimentaires du cerf sont adaptées à son habitat d’origine, à savoir les prairies ouvertes. Ces animaux sont donc aujourd’hui encore des herbivores. Ils appartiennent au groupe des rumi-nants, dont ils présentent les signes dis-tinctifs: outre un estomac typique, ils possèdent aussi une mâchoire adaptée à leur régime alimentaire. Les incisives supérieures, absentes, sont remplacées par un bourrelet corné servant à broyer la nourriture.

Le cerf se nourrit principalement de graminées, d’herbes et de buissons. Il arrive que des prairies soient broutées sur toute leur surface. Depuis qu’il s’est replié en forêt, il a complété son menu par des fruits, des noix, des feuilles, des aiguilles,

des bourgeons des bois tendres et des écorces. Le cerf est moins difficile que par exemple le chevreuil, mais plus exi-geant qu’un animal comme le mouflon. C’est pourquoi il est considéré comme de type intermédiaire ou mixte. Si l’occasion se présente, il se sert aussi volontiers dans des cultures agricoles et consomme des céréales, des pommes de terre ou des betteraves.

Comportement alimentaire

Comme signalé précédemment, le cerf est d’une part un ruminant, d’autre part une proie classique pour carnivores. Bien qu’apparemment anodines, ces deux caractéristiques ont des conséquences d’une portée considérable: – les animaux ne mangent que pendant

de courtes périodes, car ce faisant, leurs facultés de perception sont réduites et ils sont donc plus vulnérables;

– ils ruminent dans un endroit tranquille et «sûr»;

– leur panse doit être régulièrement rem-plie, sinon le système digestif est perturbé.

En hiver, l’estomac des cerfs se rétrécit et ces animaux doivent donc disposer de suffisamment de réserves de graisse.

La forêt est l’un des endroits les plus sûrs pour le cerf. Normalement, elle lui sert de cachette ou de lieu pour la rumina-tion. Mais si les animaux sont trop déran-gés à l’extérieur, ils ne quittent plus cette protection. Comme ils doivent quand même se nourrir, ils cherchent aussi leur nourriture en forêt. Dès lors, les dégâts aux peuplements forestiers deviennent inévitables.

Sources:Merker M, 1995. Rothirsche in der Schweiz. Baden-Verlag, 128 p.Wagenknecht E, 1996. Der Rothirsch: Cervus elaphus. Die Neue Brehm-Bücherei, Bd. 129. 156 p.Hofmann RR, Schmidt K, 2008. Sicher durch die Jägerprüfung. Haarwild. Heintges Lehr- und Lernsysteme GmbH. 160 p.

Les bois sont la caractéristique du cerf mâle. Ils se renouvellent chaque année, une fois que la ramure de l’année précédente est per-due au printemps.

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ARbRes uRbAins

Planter en ville n’est pas facilePlanter un arbre semble facile. Sauf que l’espace urbain – sec, trop chaud, pollué, aux sols malmenés

voire asphyxiés – est un milieu hostile. Y établir des populations d’arbres sur la durée est difficile, pour des raisons que nous allons examiner.

Texte et photos Marc Koehler*

Dans les villes, le phénomène d’îlot de cha-leur urbain crée un climat plus sec et plus chaud. L’imperméabilisation des surfaces limite les échanges gazeux et hydriques entre le sol et l’atmosphère. La pollution nuit à la physiologie des arbres.

Or la maîtrise de différents paramètres permet de favoriser la reprise et la crois-sance des arbres dans ces conditions. il s’agit notamment de bien donner leur place aux arbres lors de la conception des aménagements, de choisir un maté-riel végétal de qualité, de réaliser un suivi cultural adapté et de mettre en place un substrat qui répond aux besoins des arbres. Ce dernier point fait l’objet de cet article.

A strasbourg, certaines plantations montrent des signes de non-reprise, ou en tout cas de reprise très difficile. Les symp-tômes? une faible vigueur caractérisée par des unités de croissance longitudinale faibles, de 3 à 5 cm/an, et un feuillage éclairci. Les arbres en grosses difficultés peuvent même présenter un feuillage sec en été. La récurrence de ces observations dans la collectivité urbaine alliée à une méconnaissance des conditions pédolo-giques des sites concernés ont conduit à poser l’hypothèse que les sols pouvaient être responsables du phénomène.

Pour que les acteurs concernés puissent en avoir le cœur net, une campagne d’observations pédologiques in situ a été lancée afin de caractériser les sols de plan-tation d’arbres à strasbourg. sur quatre sites, des fosses pédologiques ont été creusées à 1,50 m des troncs de jeunes plantations âgées de 3 à 8 ans, afin d’y observer les horizons et l’enracinement.

Comportement homogène en terre végétaleLes profils de sols observés dans les fosses creusées dans de la terre végétale montrent un enracinement abondant et régulier sur toute la profondeur de la fosse de plantation. néanmoins, les terres végétales étudiées ne sont pas conformes

aux attentes. elles contiennent trop d’élé-ments grossiers, c’est-à-dire de particules d’une granulométrie supérieure à 2 mm. Ces éléments occupent un volume qui ne stocke pas d’eau, ce qui réduit la réserve hydrique disponible pour les racines. Les particules fines, inférieures à 2 mm de diamètre, retiennent l’eau et les éléments nutritifs. Les analyses granulométriques de ces éléments fins montrent des taux de sable très importants, jusqu’à 92%, et des faibles teneurs en argile, de l’ordre de 4%.

Ces terres sont drainantes et retiennent par conséquent peu d’eau. Or les besoins en eau des arbres en milieu urbain sont élevés. C’est pourquoi les terres mises en place dans les sols de plantations doivent comporter entre 10 et 20% d’argile pour stocker plus d’eau; leur teneur en sable ne devrait pas dépasser 60% pour limiter l’effet drainant. Les analyses de densité apparente, permettant d’évaluer le taux de compaction d’un sol, ont montré que

L’état de sécheresse de ces charmes au mois de juillet traduit un manque d’eau dans le sol.

Les racines ont colonisé tout ce volume de terre végétale.

* Marc Koehler est ingénieur en horticulture et paysage au service espaces verts et de nature de la ville de strasbourg (France).

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Schéma de plantation d’un arbre en substrat circulable.

Substrat circulable de bonne qualité avec particules de diverses granulométries.

les terres végétales étudiées ne sont pas trop compactes. elles sont favorables au développement racinaire.

Résultats hétérogènes dans le substrat circulableL’enracinement des arbres dans ce maté-riau se réalise plus ou moins bien. Dans cer-tains sites, la colonisation racinaire se fait de manière régulière même en profondeur. sur d’autres sites, les racines ne colonisent pas le matériau. C’est comme si les racines étaient face à un mur. sur un site étudié, la fosse de plantation est entièrement com-posée de substrat circulable comportant, sur le dessus, une couche de 11 cm de terre végétale pour le gazon. Les racines des arbres n’ont colonisé que ces 11 cm de terre et ne descendent pas dans le substrat circulable. Pourquoi ont-elles pareillement de difficultés à coloniser ce matériau?

Plusieurs hypothèses peuvent être émises. il pourrait s’agir:• du pH• de la matière organique• de la granulométrie ou• du taux de compactionCes paramètres influencent la nutrition minérale, la structure du sol et son com-portement face à l’air et à l’eau. Des prélè-vements ont été réalisés et les échantillons analysés par un laboratoire de pédologie.

Paramètres à examiner

Commençons par le pH, qui influe sur la biodisponibilité des éléments dans le

sol. Les échantillons analysés présentent des pH compris entre 6,9 et 7,4, ce qui correspond à des valeurs de pH neutres, favorables au développement racinaire.

La matière organique? Pour se déve-lopper, un arbre a besoin d’un sol com-portant 25 à 30 grammes de matière organique par kilogramme de substrat. Dans les échantillons analysés, toutes les valeurs sont favorables à la croissance racinaire.

Les analyses granulométriques indiquent un fort taux de sable, entre 78 et 98%, et des faibles taux d’argile, inférieurs à 4%. Les substrats circulables retiennent peu d’eau et sont drainants.

Recommandations générales et techniques de plantationOn peut émettre un certain nombre de recommandations à partir des observations et analyses réalisées à strasbourg. Pour les terres végétales, bien interpréter les résultats d’analyses tels que le pH et le taux de matière organique. Mais le point à améliorer reste la granulométrie. il faut veiller à avoir moins de 30% d’éléments gros-siers. Dans les éléments fins, il convient d’apporter une plus grande attention à la texture, notamment aux taux de sable et d’argile.Comme le substrat circulable provient de fournisseurs, la vigilance doit être focalisée non sur sa composition, mais plutôt sur la phase de mise en place, notamment le compactage.A strasbourg, on rencontre deux techniques de plantation, la plan-tation classique en terre végétale et la plantation en substrat circulable. Dans le premier cas, on se contente de creuser une fosse de plantation qu’on remplit de terre végétale de qualité, à raison de 10 à 15 m3 en fonction de la taille de l’arbre adulte.Le substrat de plantation circulable est principalement composé de pierres concassées, de gravier, de terre cuite, de pierres ponces, de roche volcanique et de sable. On le qualifie de substrat circulable car le mélange est compacté par couches successives de 30 cm, afin de lui conférer la portance nécessaire pour supporter des voies de circulation routière. Au centre de la fosse de plantation de 12 m3 composée de substrat circulable compacté, on creuse un trou de plantation de 1 à 4 m3 qui est rempli de terre végétale pour

accueillir le jeune sujet. Les qualités agronomiques de la terre sont supérieures à celle du substrat circulable; par conséquent, un grand trou de plantation favorisera la reprise de l’arbre. Le mélange terre-pierres et la dalle de répartition de charges sont deux autres techniques mises en œuvre en France. Le mélange terre-pierres est réalisé avec 70% de pierres pour 30% de terre, soit 1 m3 de pierres pour 0,4 m3 de terre. Le volume de la fosse est de 12 m3 minimum. La pierre utilisée doit être dure et d’un calibre supérieur à 4 cm. Le mélange est compacté par couches successives de 30 cm. De ce fait, les pierres deviennent jointives et forment un squelette avec des interstices où se logera la terre, qui ne sera pas compacte. Ce squelette sert de support aux voies de circulation. Comme pour le substrat circulable, un trou de plantation au centre, rempli de terre végétale, est conseillé.La seconde méthode est la dalle de répartition de charges. Dans le cadre d’une plantation sur trottoir, une dalle armée est réalisée au-dessus d’une fosse de plantation en terre végétale. Cette dalle reprend les forces exercées au-dessus de la fosse et les transmet à la couche de fondation du trottoir. L’objectif de cette méthode est de pouvoir planter en terre végétale, en évitant sa compaction par les piétons, les cyclistes ou le trafic routier. il faut néanmoins veiller à laisser une surface de sol nue autour du tronc, afin de favoriser les échanges gazeux et hydriques entre le sol et l’atmosphère.

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Rappel: Le 17 novembre a lieu à Lausanne la journée de l’arbre sur le thème «Quelle place pour l’arbre en ville?» (voir pages Actualité de ce numéro)

D’après les fiches techniques, le subs-trat circulable disposerait d’une réserve utile de 65 litres d’eau par mètre cube de substrat. C’est faible, sachant qu’une terre végétale de qualité peut offrir une réserve utile supérieure à 200 litres par mètre cube de terre.

une compaction trop importante modi-fie la porosité du sol et empêche les racines d’y pénétrer. La compaction du sol – appe-lée la densité apparente – des quatre sites a été mesurée par la méthode des petits cylindres; la méthode du densitomètre à membrane aurait été plus appropriée du fait de la présence des éléments grossiers. Malgré tout, les mesures fournissent des résultats intéressants. en théorie, un sol présentant une densité apparente supé-rieure à 1,6 g/cm3 affecte la croissance raci-naire. Dans le substrat circulable, les valeurs de densité apparente mesurées inférieures à 1,6 g/cm3 correspondent aux horizons colonisés par les racines. Dès que cette valeur dépasse ce seuil, on constate que les racines n’ont pas pu coloniser le matériau. La conclusion est claire: les racines n’ont pas pu pénétrer le substrat en raison de sa compacité trop élevée.

L’hypothèse que les sols peuvent être responsables des difficultés de reprise des jeunes sujets plantés est confirmée!

Source:Marc Koehler, Les sols de plantations d’arbres d’alignement à Strasbourg, diagnostic et recommandations. Mémoire de fin d’études d’ingénieur de l’institut supérieur des sciences agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage, AgroCampus Ouest, CFR d’An-gers, août 2015.

Dalle de répartition de charge.

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Claudio Zali: «Les investissements dans le bois-énergie permettront de promouvoir une ressource de provenance à 100% tessinoise.»

un important pouvoir calorifique: 1 m3 de copeaux chauffe en moyenne autant que 100 litres de mazout.

Où est née l’idée de remplacer le pétrole par des copeaux de bois dans les immeubles cantonaux?La décision a été consolidée par la publi-cation d’une étude commandée par le gouvernement et réalisée par la SUPSI (Ecole universitaire professionnelle de la Suisse italienne), laquelle a mis en lumière le potentiel de développement des réseaux de chauffage à distance, alimentés avant tout au Tessin par la biomasse, comme jus-tement les copeaux et les granulés de bois.

Que prévoit le projet lancé en juillet dernier au Tessin?Le Département du territoire, d’entente avec celui des finances et de l’économie, a décidé d’augmenter le soutien à la filière du bois tessinoise, laquelle occupe 80% de personnes résidant dans le canton. Un groupe de travail mixte a ensuite été créé et chargé d’analyser les coûts induits par l’opération.

Le canton entend-il augmenter ses investissements en faveur de la forêt de protection?Oui. Pour la période 2016–2019, nous prévoyons d’investir 15 millions de francs supplémentaires comparé à la législature précédente et nous passerons de 22 à 37 millions de francs. En plus, les ouvrages en rapport avec les routes forestières ou les infrastructures anti-incendies, nous prévoyons de doubler les investissements, de 6 à 12 millions de francs. Au total, nos investissements pour les quatre années à venir s’élèveront à près de 50 millions.

Dans quelle mesure le thème de l’énergie est important pour la filière du bois?Le thème de l’énergie est aujourd’hui l’un des plus importants qui soient et il le deviendra toujours plus dans le futur, non seulement pour la filière du bois, mais pour l’ensemble de la société. Le bois-énergie et une ressource renouvelable, qui se chauffe au bois respecte le cycle du CO2. En fait, le bois, en grandissant, fixe autant de CO2 qu’il en libérera par la suite durant sa combustion.

Les investissements dans le bois-éner-gie permettront de soutenir une ressource de provenance à 100% tessinoise et – en conséquence – activeront un levier éco-nomique significatif en faveur des entre-prises forestières, des propriétaires fores-tiers (et des bourgeoisies en premier), mais aussi du maintien des places de tra-vail au niveau local et avant tout dans les zones périphériques de notre canton.

Il faut aussi relever, aux fins d’approvi-sionnement énergétique, l’indépendance face aux facteurs géopolitiques externes à la Suisse. La sécurité de l’approvision-nement est assurée par nos exploitations forestières locales, ce qui permet aussi la stabilité des prix sur le long terme.

Pourquoi les copeaux et pas le pétrole?Parce que le pétrole est une source d’éner-gie non renouvelable pour laquelle nous dépendons de l’étranger, qu’il pollue davantage que les copeaux de bois, qui sont eux un combustible renouvelable produit par nos forêts à kilomètre zéro de manière durable. Et pas seulement. Les copeaux de bois broyé possèdent aussi

Le patrimoine forestier du Tessin repré-sente un cas unique en Suisse: avec une couverture de son territoire de près de 52%, le canton affiche la plus importante extension de surface forestière. Les forêts cantonales comptent environ 60 millions d’arbres, pour un accroissement annuel de près d’un demi-million de m3 de bois. «Les forêts ont une grande valeur aux niveaux naturel et paysagé, tout en rem-plissant trois fonctions fondamentales: la protection, une offre de loisirs et une source d’énergie renouvelable à 100%», a affirmé le conseiller d’Etat Claudio Zali. C’était à Faido en juillet dernier, à l’occa-sion de la sortie annuelle de la Section forestière. Le politicien en a profité pour présenter l’un des objectifs de la législa-ture actuelle du Département du territoire: remplacer le pétrole par des copeaux de bois en tant que vecteur énergétique pour le chauffage des bâtiments cantonaux.

Le thème a offert l’occasion de faire, directement avec le ministre, le point de la situation quant à la filière du bois et, en particulier, sur les copeaux en tant que source énergétique à kilomètre zéro (donc moyennant une consommation réduite d’énergie grise, n.d.l.r.). L’interview est parue dans l’édition no 59 de Foresta-viva (septembre 2015), revue éditée par la Ferderlegno, l’association tessinoise équivalente à Lignum-Cedotec, que nous remercions ici pour l’autorisation de paru-tion accordée.

Forestaviva: Quelle est l’importance de la forêt de protection pour le secteur de l’économie forestière tessinoise?Claudio Zali: La forêt de protection revêt une valeur fondamentale et sa fonction est de protéger les zones habitées – mais aussi les routes et les autoroutes – des glissements de terrains, des avalanches ou des chutes de pierres. Je pense par exemple à la zone boisée de Bagn Caslasc, (en Léventine, au-dessus de l’autoroute de la Biaschina, entre Faido et Giornico, n.d.l.r.).

BOIS-ENERGIE AU TESSIN

Les copeaux ont le vent en poupe Ce combustible renouvelable est produit de manière durable et en abondance dans les forêts du sud

des Alpes aussi.

Interview: Forestaviva*

* Forestaviva est la revue de l’association tessinoise Federlegno. Traduction: Fabio Gilardi, LA FORÊT

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Le passage au chauffage aux copeaux de bois dans les immeubles du canton induirait la mise en service de nouvelles installations automatisées, à l’avant-garde du point de vue technologique et ne pro-voquant que de faibles niveaux d’émis-sions polluantes.

L’augmentation de la production de bois-énergie ne met pas en danger les fonc-tions de nos forêts?Absolument pas. Le potentiel pour qua-drupler la quantité de granulés sans modi-fier le cadre de la structure opérative de la filière forêt-bois est là.

Au Tessin, l’accroissement annuel estimé du bois en forêt est d’environ 500 000 m3, en contrepartie d’un prélèvement de quelque 100 000 m3. Le bois de résineux (épicéa, mélèze, etc.), qui représente à

peu près 30% de ces 100 000 m3 récoltés en 2014, est principalement utilisé comme bois d’œuvre. Le bois de feuillus (robinier, châtaigner, hêtre, etc.), qui lui représente plus de 70% de ces 100 000 m3, est par contre essentiellement utilisé comme source d’énergie (copeaux ou bois de cheminée).

Actuellement au Tessin, une quaran-taine d’installations à bois consomment par année entre 50 000 et 5500 000 m3 de copeaux. En considérant le potentiel dormant en forêt, il reste donc une forte marge d’augmentation de la production. Je tiens à rappeler que les objectifs fixés dans le plan forestier cantonal prévoient, d’ici à 2017, d’utiliser 200 000 m3 de copeaux par année afin de produire 6% de l’énergie thermique consommée sur tout le territoire cantonal.

Des mesures d’encouragement sont-elles prévues au niveau cantonal?Le canton encourage les installations à copeaux de bois d’au moins 200 Kw, c’est-à-dire celles qui sont économique-ment rentables et concurrentielles face au mazout.

Forêt, bois, énergie: l’enjambée est de courte amplitude. En fait, la filière la plus directe par excellence …… à condition d’augmenter la quantité d’installations de chauffage à distance sur un territoire, ici cantonal, recouvert à plus de 50% par des forêts.

Informations:www.ti.ch/incentivi

Des copeaux de bois indigènes pour chauffer les immeubles du canton

Le conseiller d’Etat Claudio Zali, chef du Département du territoire du canton du Tessin, a annoncé en juillet dernier (voir interview) «que le bois-énergie devien-dra la principale source d’énergie pour les immeubles du canton à partir de 2016». L’ASIF (Association des entrepreneurs forestiers de la Suisse italienne) et la Federlegno (équivalent de Lignum-Cedo-tec au Tessin) ont manifesté leur satisfac-tion. Extraits des communiqués de presse:

«Au vu de la difficile situation conjonctu-relle du secteur entier, liée à la forte diminu-tion des exportations de bois vers l’Italie en raison de la sur-appréciation du franc, cette proposition qualifiable d’optimale s’oriente dans la direction de stimuler la demande, sur le marché interne, de copeaux de bois en provenance de nos forêts. C’est avec confiance que nous attendons les conclu-sions du groupe de travail des départe-ments du territoire et des finances, en rap-pelant que les 38 entreprises forestières affiliées emploient près de 300 salariés dont le 80% réside dans le canton, et qu’elles forment actuellement 90 apprentis qui proviennent des vallées périphériques du Tessin», commentait l’ASIF. La Federle-gno complétait: «Les copeaux de bois sont un combustible de source renouvelable produit dans nos forêts à zéro kilomètre et de façon durable. Résultat de la trans-formation de troncs de basse qualité, le copeau valorise le bois récolté dans le cadre des soins à la forêt. En outre, il génère un flux économique direct aux propriétaires de forêts et aux exploitations forestières, soutenant ainsi en particulier grâce à de

la main d’œuvre locale la création de postes de travail qualifiés dans les zones périphériques du canton.»

L’étude de la SUPSI (Ecole universitaire professionnelle de la Suisse italienne) l’affirme, la mise en place de réseaux de chauffage à distance (CAD) pour les immeubles résidentiels et commerciaux est en perpétuelle évolution. Au Tessin aussi, ces infrastructures commencent à retenir l’attention, principalement par l’utilisation de centrales thermiques ali-mentées par de la biomasse (bois, gra-nulés, copeaux, résidus ligneux, etc.).

Dans le but d’approfondir les connais-sances sur les réseaux de CAD et leur adéquation énergétique et économique au Tessin, la recherche en a établi les bases en fonction de la situation actuelle et de l’individualisation de solutions optimales, tout en cherchant à être un auxiliaire des collectivités publiques qui prévoient d’encourager la promotion et la diffusion de cette technologie. L’étude permet de déduire l’existence d’un potentiel pour une application à plus grande envergure des CAD au Tes-sin. Ce potentiel ne doit pas obligatoire-ment être lié à de simples études écono-miques, mais au contraire refléter une analyse bien plus générale des densités thermiques disponibles sur le territoire tessinois afin d’identifier dans quelles zones se concentrer pour d’ultérieures évaluations ou estimations. Ce qui pourrait se transformer en un tremplin de lancement subsidiaire pour de nou-veaux projets, ou encore pour réévaluer

d’anciennes études jamais réalisées. Celle de la SUPSI a encore mis en évidence une carence partielle de compétences spé-cifiques ou de ressources économiques adéquates au sein de petites communes qui, bien qu’elles aient souhaité évaluer des alternatives thermiques, non proba-blement pas pu trouver le support néces-saire pour prendre des décisions concer-nant des exploitations complexes.

Dans cette optique, parallèlement à l’étude de suivi, on a donc pensé élaborer un modèle de vérification de la faisabilité d’un projet potentiel de CAD afin d’épau-ler judicieusement les entités publiques, les responsables de projet et les utilisa-teurs finaux de la chaleur sur la solution optimale, aussi bien économique qu’éner-gétique, en fonction de la technologie actuelle. L’objectif ultime de cette étude est de mettre à disposition un instrument utile pour évaluer au mieux cette techno-logie et donc d’accroître la réalisation de téléréseaux de CAD au Tessin en adéqua-tion avec le plan énergétique cantonal.

Les études de faisabilité en faveur des téléréseaux de CAD, tout comme leur réalisation et ensuite le raccordement des immeubles à ceux-ci, sont soutenues par le canton grâce à des mesures d’encou-ragement contenues dans le crédit-cadre de 35 millions pour les économies et l’effi-cience énergétiques.

Curzio Castelli, membre du comité exécutif Federlegno

Traduction: Fabio Gilardi, LA FORÊT

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BOIS-ÉNERGIE

Prix 2015/2016Les recommandations de prix des granulés, plaquettes et bûches

sont en léger retrait par rapport à l’exercice précédent.

Les recommandations de prix du bois de feu et du bois-énergie publiées par les associations Economie forestière Suisse, Entrepreneurs Forestiers Suisse, Industrie du bois Suisse, Energie-bois Suisse et la Communauté d’intérêt des producteurs professionnels de bois-énergie sont en légère baisse par rapport à l’année der-nière. La correction est de 6 à 7%. LF

Prix indicatifs du bois-énergie sous forme de bûches au début de la campagne 2015–2016 (hors TVA)

Quartiers 1 m (frais, bord de route forestière)

Essence: CHF/m3 a1)

Bouleau 102.– à 122.– Hêtre 70.– à 90.– Bois dur de feuillus 65.– à 85.– Résineux 60.– à 70.–

2 m et plus (frais, bord de route forestière)

Essence: CHF/m3 a1) CHF/t lutro2)

Hêtre et bois dur de feuillus3) 51.– à 56.– 47.– à 52.– Résineux et bois tendre de feuillus4) 33.– à 37.– 37.– à 42.–1) Mètre cube apparent. Bois empilé consistant en bois

plein et espaces intermédiaires. Volume plein variable selon assortiment.

2) Tonne lutro. Tonne de bois, eau comprise, état au cubage.

3) Hêtre, charme, frêne, érable, chêne, orme, bouleau.4) Epicéa, sapin, pin, mélèze, douglas, aulne, saule,

tilleul, tremble, peuplier.

Prix indicatifs* des suppléments pour préparation du bois pour poêles et cheminées 2015–2016 (hors TVA)

Etapes de préparation: CHF/m3 a1)

Quartiers secs: (prix départ dépôt/magasin) 45.– à 55.–

Sciage: – 1 coupe (50 cm) 35.– à 40.– – 2 coupes (33 cm) 40.– à 45.– – 3 coupes (25 cm) 45.– à 50.–

Quartiers pour bûches 70.– à 75.–1) Mètre cube apparent. Bois empilé consistant en bois plein et espaces intermédiaires. Volume plein variable selon assortiment.

Prix indicatifs* des granulés de bois (pellets) au début de la campagne 2015–2016 (TVA incluse)

Granulés de bois (pellets) livrés franco silo/maison

En vrac, quantité de: – 3 t 391.39 CHF/t

– 5 t 377.73 CHF/t

– 8 t 367.63 CHF/t

En sacs de 15 kg (prix départ dépôt): – au sac 6.50 CHF/t

Source: www.pelletpreis.ch, prix régulièrement actualisés.

Prix indicatifs* pour le bois-énergie déchiqueté au début de la campagne 2015–2016 (prix franco silo, hors TVA, récupération des cendres comprise)

Décompte selon le volumeAssortiment: CHF/m3 v 1)

Feuillus: – frais2) 37.– à 43.– – sec3) 41.– à 48.– Résineux: – frais2) 25.– à 31.– – sec3) 30.– à 36.–

Décompte selon la consommation de chaleur

Assortiment: ct./kWh

– Plaquettes fraîches2) 4,9 à 5,9 – Plaquettes sèches3) 6,2 à 6,8 – Copeaux de qualité4) 7,0 à 7,81) Mètre cube en vrac.

2) Teneur en eau (humidité résiduelle) 45 à 55%. 3) Teneur en eau 25 à 35%. 4) Teneur en eau inférieure à 18%.

* Les prix indicatifs pour le bois-énergie émanent d’une recommandation commune des organismes ci-après:

Energie-bois Suisse: Rte de la Chocolatière 26, case postale 129 1026 Echandens Tél. 021 320 30 35, fax 021 320 30 38 www.energie-bois.ch

Economie forestière Suisse (EFS): Case postale, 4501 Soleure Tél. 032 625 88 00, fax 032 625 88 99 www.wvs.ch

Fabricants de bois-énergie (IPE): Centre de bois d’énergie Dürmetweg 2, 4457 Diegten Tél. 061 976 99 66, fax 061 976 99 67 [email protected]

Industrie du bois Suisse (IBS): Case postale 56, 3000 Berne 6 Tél. 031 350 89 89, fax 031 350 89 88 www.holz-bois.ch

Entrepreneurs Forestiers Suisse (FUS-EFS):c/o Industrie du bois Suisse Case postale 56, 3000 Berne 6 Tél. 031 350 89 86, fax 031 350 89 88 www.fus-efs.ch

BRèVES

AFN: 5 fr./m3 à 15 fr./m3 de moinsC’est dans cette fourchette – équivalant à une baisse de l’ordre de 15% –qu’évo-luent les recommandations de prix émises par l’Association forestière neuchâteloise (AFN) pour la saison, aussi bien pour les bois de résineux que de feuillus.L’AFN recommande en outre d’écouler sys-tématiquement les grumes de feuillus de qualité A via la vente de bois précieux de Colombier. Tous les propriétaires peuvent annoncer des billes pour cette vente, jusqu’au 13 novembre au plus tard.

Informations:www.afn.ch

Bois d’industrie: chiffre d’affaires en chute de 10% Le Groupe spécialisé Bois d’industrie a ana-lysé, fin septembre, la situation huit mois après l’abandon du taux de change plan-cher. Les fournisseurs et les transformateurs de bois d’industrie sont confrontés à des pertes de chiffre d’affaires de plus de 10% découlant de la compression des prix due au change. Toutefois, pour 2016, l’industrie du papier et des produits dérivés du bois compte sur des besoins en bois identiques. A la différence de ce qu’on a pu constater ces dernières années en début d’automne, la plupart des scieries et les fabricants de produits dérivés du bois, de papier et de pellets sont encore bien approvisionnés. Dans les scieries, les besoins en bois sont un peu inférieurs à l’an dernier.

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Kronoswiss revoit sa stratégie de prixKronoswiss a publié, fin septembre, une nouvelle liste de prix valable jusqu’en sep-tembre 2016. Le fabricant de panneaux accorde une augmentation des prix par rapport à février dernier, mais supprime le bonus pour achats groupés de 3 francs/tonne qu’il consentait jusqu’ici. L’objectif de cette stratégie est double: encourager les livraisons franco usine et faire bénéfi-cier directement les propriétaires des aug-mentations de prix à la production.

LFAugmentation de capital pour Fagus Jura SARaurica Wald AG a voté une augmenta-tion de capital de 2,7 millions de francs en faveur de Fagus Jura SA. Cette entreprise commune à Raurica Wald, Zürich-Holz, l’Association jurassienne d’économie forestière et à Corbat Holding a lancé la construction de son futur centre de trans-formation de hêtre à Vendlincourt (JU) où il est prévu de travailler 25 000 m3/an.

LF

m a r c h é d u b o i s

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Ventes et mises de bois et de bois précieux 2015/2016Association forestièreneuchâteloise (Colombier NE)Date de soumission: 13.11.2015(publication des offres)Délai de dépôt des offres: 8.12.2015Adjudication: 10.12.2015Délai de réclamation acheteurs: 17.12.2015

Informations:www.afn.chtél. 032 730 39 42

Mise de bois de feuillus LausanneDate de la vente: 16.12.2015Lieu: Maison des forêts lausannoises(Boscal), Chalet-à-Gobet (Lausanne)

Informations:www.laforestiere.ch

Aareholz Genossenschaft(Grafenried et Büren a.d. Aare BE)Date de soumission: 25.11.2015(envoi des documents de vente)Délai de dépôt des offres: 6.12.2014Adjudication: 11.12.2014

Délai de réclamation acheteurs: 18.12.2015Informations:www.fb-bucheggberg.ch/submission/tél. 079 794 17 33

Holzverwertungsgenossenschaft (Oberweningen ZH)Délais: 2.2. au 14.2.2016Lieux: dépôts Katzensee (ZH),Winterthour (ZH) et Horw (LU)

Informations:www.wertholz-hvg.ch, tél. 044 885 76 80

Argovie, décembre 2015Date de soumission: 25.11.2015(envoi des documents de vente)Délai de dépôt des offres: 6.12.2015Adjudication: 11.12.2015Délai de réclamation acheteurs: 18.12.2015

Argovie, mars 2016Date de soumission: 25.2.2016Délai de dépôt des offres: 6.3.2016Adjudication: 11.3.2016Délai de réclamation acheteurs: 18.3.2016

Informations et lieux de dépôts:www.awv.chtél. 056 221 89 71

Mise de bois précieux des cantons de Saint-Gall et ThurgovieDate de soumission: 19.2.2016(publication des offres)Délai de dépôt des offres: 6.3.2016

Lieux de dépôts pour le canton de Saint-Gall: Buchs, Henau et Kaltbrunn Lieux de dépôts pour le canton de Thur-govie: Neuwilen et Güttingen

Informations:www.holzmarkt-ostschweiz.com/index.php/wertholzsubmissionen/plaetze- kanton-st-gallen

Nouveau: la mise de bois précieux des cantons de Saint-Gall et Thurgovie ci-dessus réunit les anciennes mises saint-galloise et du lac de Constance. Les conditions de vente et d’adjudication restent identiques.

France, toute l’annéeVentes publiques de l’Office national des forêts (ONF):

Informations:www.onf.fr/filiere_bois/sommaire/offre_de_bois/ventes_publiques/ventes- publiques/20091223-152241-569459/ @@index.html

Ventes des experts forestiers (CNIEFEB): Informations:www.foret-bois.com/fra/agenda-ventes-manifestations/calendrier

L’IG Suisse Christbaum et Economie fores-tière Suisse (EFS) recommandent aux pro-ducteurs de sapins de Noël d’appliquer les prix indiqués dans le tableau ci-contre pour la vente de sapins en direct aux consom-mateurs. Les certifications devraient être mentionnées sur l’étiquette et justifient un supplément sur le prix de vente.

A noter que les prix au détail 2015 demeurent identiques à ceux de la cam-pagne précédente. Les prix de gros des arbres B ont été légèrement corrigés vers le bas, indique l’IG Suisse Christbaum.

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Informations sapins de Noël

IG Suisse Christbaum: Philipp Gut c/o Bildungszentrum Wallierhof 4533 Riedholz, tél. +41 32 627 99 77 [email protected], www.suisse-christbaum.ch

Economie forestière Suisse (EFS): Hans Gerber, case postale, 4501 Soleure tél. 032 625 88 22, fax 032 625 88 99 [email protected], www.wvs.ch

MARCHé SUISSE DES SAPINS DE NOëL

Recommandations de prix 2015IG Suisse Christbaum et Economie forestière Suisse (EFS): recommandations de prix pour la vente de sapins de Noël, de branches de couverture, de branches pour couronnes, de branches avec pives, de verdure (arbres de qual. A)

Essence/assortiment H 0,8–1,0 m H 1,1–1,5 m H 1,6–2,0 m H 2,1–2,5 m Prix CHF/p 1) Prix CHF/p 1) Prix CHF/p 1) Prix CHF/p 1)

Epicéa (sapin rouge)2) 15.– 18.– à 22.– 28.– à 35.– 35.– à 40.– Sapin blanc2) 27.– 30.– 40.– à 50.– 60.– à 70.– Sapin bleu et essences apparentées2) 27.– 30.– à 38.– 45.– à 58.– 62.– à 75.– Nordmann, sapin de Corée2) 38.– à 40.– 40.– à 50.– 60.– à 75.– 80.– à 100.–

Essence/ Br. couverture Br. couronnes Br. avec pives Essence/ Verdure assortiment CHF/botte3) CHF/botte3) CHF/pce3) 4) assortiment CHF/kg

Sapin rouge 15.– – – Sapin ou Nordmann 6.– à 9.– Sapin blanc 20.– à 24.– 25.– 15.– à 25.– Gui avec baies 28.– à 33.– Nordmann – 16.– – Houx, buis, if 20.– à 30.–1) L’emballage avec filets et la préparation du pied sont compris dans ces prix. Ces derniers s’appliquent à de la marchandise fraîche de qualité A sans défauts. Un supplément de 10% doit être ajouté pour la marchandise certifiée de production respectueuse de l’environnement Bio Suisse-Bourgeon Demeter (agriculture) ou FSC et PEFC (sylviculture). 2) Grands arbres pour places publiques, églises, etc.: prix selon le travail. 3) Bottes de 10 à 15 kg, de 5 à 6 kg pour le Nordmann. 4) 1 à 1,5 m de long.

Comment mesurer correctementles sapins de Noël

Source: IG Suisse ChristbaumGraphique: EFS

Hauteur/grandeur en cm

Hauteur/grandeur: mesure depuis la coupe jusqu’à la dernière couronne de branches dirigée vers le haut, la partie de la souche sans branches devant mesurer 12 cm au minimum et 20 cm au maximum.

12–20cm

m a r c h é d u b o i s

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S E R V I C E S

PUBLICATION

AGENDA

Cette rubrique est à votre disposition. N’hésitez pas à nous faire part d’événements (conférences, cours et autres) en rapport avec la forêt. Courriel: [email protected] C’est avec plaisir que nous les mentionnerons ici et gratuitement. Les informations doivent être transmises un mois avant la parution.

Les résineux Tome III: Bois, utilisation, économiePhilippe Riou-NivertCet ouvrage est le troisième opus d’une qua-drilogie encyclopédique sur les résineux. Après nous avoir initié à leur détermination (tome I), à leur écologie et à leur pathologie (tome II), l’auteur, un passionné ingénieur à l’Institut fran-çais pour le développement forestier (IDF), nous fait entrer plus en aval dans la filière des épicéas, pins, mélèzes et autres pseudotsugas. Et l’on (re)découvre très vite que c’est de filières au pluriel qu’il faut parler, tant les débouchés, même à la sortie des scieries, sont variés pour les bois de résineux. Soulignons, au passage, l’importance de la partie consacrée aux différentes méthodes

de débitage dont on ignore généralement la variété hors des cercles spécialisés. Nous avons beaucoup apprécié de plonger dans la présenta-tion des filières annexes que sont la chimie du bois (ci-contre) ou celle de technologies du dernier cri comme l’aboutage du bois vert. Le chapitre sur le commerce reste franco-français, même s’il déborde largement sur les échanges mondiaux. C’est la seule réserve que nous émettons vis-à-vis de ce livre instructif, complet, de belle facture et de lecture aisée.

Distribution: 344 pages, format 16 × 24 cm, prix: env. Fr. 60.– Editions Institut pour le développement forestier, ISBN 978-2-916525-29-7

13 novembre, Bâle Congrès national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique www.aeesuisse.ch

17 novembre, Lausanne «Quelle place pour l’arbre en ville?», journée de l’arbre organisée par le Service des parcs et domaines de Lausanne (inscription jusqu’au 31.10.) www.plante-et-cite.ch/attachments/File/ journee_arbre_2015.pdf

17 novembre, Levier (F) Vente publique de bois de résineux sur pied et façonnés www.onf.fr

18 novembre, Olten «La protection juridique des biotopes et des espèces – bilan actuel et perspectives du droit de la biodiversité», séminaire de l’Association suisse pour le droit de l’environnement (ADE) www.vur-ade.ch/index_fr.php

18 novembre, Lausanne Soirée d’information sur les études à la HAFL de Zollikofen, à 19 h www.hafl.bfh.ch/fr

19 novembre, Zollikofen Soirée d’information «Sciences forestières» à la HAFL (18 h 30 à 19 h 30) www.hafl.bfh.ch/fr

20 novembre, Riddes «Qualité des bois et débitage», cours de formation continue 2 de Forêt Valais www.forêtvalais.ch

21 novembre, Bienne Journée d’information Bois pour futurs étudiants www.ahb.bfh.ch

24 au 27 novembre, Bienne Cours pour caristes (conducteur d’élévateur) www.ahb.bfh.ch/ahb/fr

25 novembre, Bienne Cours de perfectionnement «Séchage du bois» www.ahb.bfh.ch/ahb/fr

25 novembre, Neuchâtel Soirée d’information sur les études à la HAFL de Zollikofen, à 19 h www.hafl.bfh.ch/fr

26 au 29 novembre, Berne 14e Salon Bâtiment+Energie www.bau-energie.ch

DÉCEMBRE

1er décembre, Birmensdorf «Du développement de l’habitat à l’aménagement du paysage», Forum pour la science (en allemand) www.wsl.ch

1er décembre, Zollikofen «HAFL Career Day», journée d’information sur l’emploi destinée aux étudiants www.hafl.bfh.ch/fr

3 décembre, Courlaoux (F) Vente publique de bois de feuillus sur pied et façonnés www.onf.fr

8 décembre, Colombier (NE) Délai pour le dépôt des offres pour la vente de bois de l’Association forestière neuchâteloise www.afn.ch

10 décembre, Colombier (NE) Adjudication des bois de la vente de l’Association forestière neuchâteloise www.afn.ch

16 décembre, Lausanne Mise par adjudication de bois de feuillus, à 14 h au Boscal, maison forestière lausannoise www.laforestiere.ch

16 décembre, Bernwiler (F) Vente publique de bois de feuillus et résineux façonnés www.onf.fr

NOVEMBRE

2 au 6 novembre, Engelberg Silva2015 et 3e Semaine européenne de la forêt (Third European Forest Week) www.unece.org/forests.html

4 au 6 novembre, Amsterdam (NL) Conférence internationale 2015 sur les bois de résineux http://ettf.info/isc2015

5 novembre, Tavannes Apéro-bois au Royal sur «L’assainissement des bâtiments avec le bois», avec Markus Mooser Entrée libre, inscription souhaitée www.lignum-jurabernois.ch

6 novembre, Yverdon-les-Bains «Adaptation/reengineering de la desserte forestière», cours de formation continue www.fowala.ch

6 novembre, Riddes Séance d’information sur le chauffage à bois pour les communes et groupements forestiers www.forêtvalais.ch

10 novembre, Genève Cours d’information sécurité incendie et bois www.lignum.ch/fr/coursincendie

10 au 14 novembre, Hanovre (D) Agritechnica, salon des technologies agricoles http://agritechnica.com/fr

13 novembre, Colombier (NE) Délai pour l’annonce des bois pour la vente de bois de l’Association forestière neuchâteloise www.afn.ch

13 novembre, Riddes «Qualité des bois et débitage», cours de formation continue 1 de Forêt Valais www.forêtvalais.ch

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Couteaux de poche à manche en noyer suisseLA FORÊT et WALD und HOLZ, en collaboration avec la maison Victorinox, proposent une offre exclusive sur deux modèles de couteaux de poche avec manche en bois de noyer indigène.

Le modèle Rangerwood 55 offre 10 fonctions: lame, ouvre-boîte avec petit tournevis, décapsuleuravec grand tournevis et dénude-fil, scie à bois,poinçon-alésoir-alène et œillet d’attache.Mensurations (env.): longueur 130 mm, épaisseur 22,5 mm,

poids 163 g

Le modèle Evowood 81 est pourvu de 5 fonctions: lame, lime et cure-ongle, ciseaux à micro-denture,œillet d’attache.Mensurations (env.): longueur 65 mm, largeur 19 mm, poids 36 g

Cette offre est valable pour des commandes passées jusqu’au 10 décembre 2015. Envoi avec facture.Les commandes sont honorées dans l’ordre d’arrivée, dans la limite des stocks disponibles. Conditions spéciales pour les commandes de plus de 10 exemplaires. Veuillez au préalable contacter: Economie forestière Suisse, Annemarie Tuma, Rosenweg 14, 4501 Soleure, tél. 032 625 88 00, fax 032 625 88 99, [email protected]

Commande (offre valable pour des commandes jusqu’au 10 décembre 2015)

Cette offre me plaît et je commande:

Rangerwood 55, couteau 10 fonctions à Fr. 65.–/pièce (TVA et emballage compris, port en sus)

Evowood 81, couteau 5 fonctions à Fr. 28.–/pièce (TVA et emballage compris, port en sus)

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Rangerwood 55, couteau 10 fonctionsPrix Fr. 65.– (TVA et emballage compris, port en sus)au lieu de Fr. 78.–, prix normal en magasin

Evowood 81, couteau 5 fonctionsPrix Fr. 28.– (TVA et emballage compris, port en sus)au lieu de Fr. 35.–, prix normal en magasin

Vous pouvez renvoyer ce bulletin par la poste ou par fax, ou commander par téléphone ou courriel à l’adresse suivante: Economie forestière Suisse, Annemarie Tuma, Rosenweg 14, 4501 Soleure, tél. 032 625 88 00, fax 032 625 88 99, [email protected]

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é c h o s d e s r é g i o n s

juRA

Forêts domaniales: externalisation en coursLa gestion des forêts domaniales du canton du Jura devrait être privatisée et échoir à l’Association

jurassienne d’économie forestière (AJEF). Ses membres en décideront en novembre. Un transfert de compétences à cette échelle serait une première en Suisse.

Le Canton du jura veut réduire ses dépenses de 35 millions de francs d’ici à 2018. Baptisé «Optima», ce plan d’écono-mies concerne aussi la gestion des forêts domaniales. Tout en restant propriétaire, le canton veut la confier à un partenaire. Le gouvernement cantonal a décidé de privilégier la recherche d’une colla-boration avec l’Association jurassienne d’économie forestière (AjEF), avec pour arguments d’éviter un morcellement de ces bois, de mettre toutes les communes et tous les triages sur pied d’égalité et, surtout, de contribuer au développement des filières collectives ayant déjà fait leurs preuves dans le canton.

«Ces dernières années, les forêts doma-niales ont généré un déficit de l’ordre de 100 000 francs par an. En externalisant la gestion des quelque 2500 hectares qu’il détient – dont 2000 hectares de forêts pro-ductives et 500 hectares de réserves ou de surface improductives – l’Etat espère dimi-nuer cette perte de moitié. Il devrait lui res-ter des charges de l’ordre de 50 000 francs, plus ou moins incompressibles car liées à son statut de propriétaire et à la réalisa-tion de mesures d’intérêt public», explique Patrice Eschmann, ingénieur forestier, res-ponsable du domaine Forêt à l’Office can-tonal de l’environnement.

La commission compétente, le Parle-ment et le Gouvernement jurassiens en ont conclu que ces tâches de gestion n’étaient pas centrales pour le canton, qu’une réduction des effectifs était à pri-vilégier et qu’une entité privée serait plus à même d’exploiter et entretenir ces forêts

de manière rentable, notamment en com-mercialisant les 12 000 m3 de bois qu’on y récolte par année de façon plus efficace.

Vu sous cet angle, l’AjEF est apparue d’emblée comme le candidat idéal. Les négociations avec le canton ont commencé il y a plusieurs mois et, sauf retournement brutal, c’est à l’association que reviendra la gestion du vaste héritage des princes-évêques, passé à Berne puis au jura lors de la création du nouveau canton. L’AjEF pourrait en reprendre la gestion le 1er juillet 2016, date correspondant à une période d’entre-saison forestière. Elle a récemment envoyé un courrier à ses membres, les informant de l’état d’avancement du dos-sier. Ce dernier devait normalement repas-ser devant l’exécutif cantonal à l’heure où LA FORÊT était mise sous presse.

Pas d’obstacles rédhibitoires

un projet de convention a été établi par l’Etat. Deux rencontres ont déjà eu lieu entre ses représentants et ceux du comité directeur de l’AjEF. «Si une entente n’a pas encore pu être trouvée sur l’ensemble du document, des points d’achoppement rédhibitoires ne sont pas apparus jusqu’à présent et nous sommes raisonnablement optimistes sur l’issue des négociations», indique l’AjEF dans sa lettre.

La gestion des forêts domaniales jurassiennes devrait passer des mains de l’Etat à celles de l’Association jurassienne d’économie forestière.

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é c h o s d e s r é g i o n s

Marcel Ackermann: «Un projet largement accepté»Le président de l’AjEF, Marcel Ackermann, agriculteur à Bourrignon, était encore député quand le Parlement cantonal a examiné et accepté le projet en 2014. «Seul le groupe uDC s’est opposé à ce transfert de gestion, sinon le sujet n’a pas suscité de grandes discussions», précise l’agriculteur de Bourrignon. Y-a-t-il eu des réactions dans les milieux forestiers? «Peu. Les entrepreneurs forestiers attendent de voir si l’AjEF conservera une équipe forestière – ce n’est pas encore décidé – ce qui influencera le volume de travail qui leur sera confié.»«C’est nous, l’AjEF, qui sommes les mieux placés pour reprendre cette gestion, estime Marcel Ackermann. La confier à une entreprise privée comporterait le risque de la voir exploiter les meilleurs bois avant de se retirer. Nous sommes les mieux à même de garan-tir la pérennité de ce patrimoine et de le conserver le plus intact possible. Nous avons l’intention de gérer ces forêts de manière durable, qu’on puisse continuer à y organiser des cours de formation pour les bûcherons ou les apprentis, qu’elles restent au service de la collectivité.» Les risques pour l’AjEF? «une telle opération comporte toujours un risque. Mais il est mesuré et nous avons les moyens de le gérer. En outre, le projet de contrat comporte une clause stipulant qu’au-delà d’un certain montant de déficit, le contrat puisse être redéfini. L’AjEF a les moyens de prendre ce risque. Et puis, nous espérons bien que la situation s’améliore à nouveau à terme, sur le front du marché du bois», conclut le président des propriétaires forestiers jurassiens.

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Le projet prévoit une externalisation de la gestion des forêts domaniales, sur la base d’un bail de neuf ans renouvelable. En d’autres termes, l’AjEF s’occuperait des activités courantes liées aux forêts doma-niales (coupes, soins culturaux, entretiens courants de la desserte, tâches étatiques déléguées au triage, etc.) et en assumerait les produits et charges. L’Etat continuerait d’assumer les produits et charges liés à la propriété (taxes immobilières, bâtiments, etc.) et aux investissements éventuels (projets écologiques ou sociaux en forêt, entretiens périodiques de la desserte, etc.).

structure à créer

L’AjEF emploie actuellement deux per-sonnes, une secrétaire à 70% et un direc-teur à plein temps; elles sont appuyées par deux gardes de triage à temps par-tiel. Cette petite structure est surchargée de travail et fragile. La reprise des forêt domaniales lui permettrait d’engager au moins un garde pour renforcer ses rangs et assurer la suppléance du directeur.

Les forêts domaniales ont dissout leur équipe forestière cet été (quatre fores-tiers-bûcherons et deux apprentis). A titre transitoire, les travaux sont assumés par un garde forestier de triage et des pres-tataires privés. En cas de transfert de ges-tion, la reconstitution d’une équipe «est un objet en cours d’évaluation», précise-t-on du côté de l’AjEF.

Limiter les risques

La gestion des forêts domaniales repré-senterait en outre une opportunité pour la centrale de vente de l’AjEF qui serait elle-même propriétaire de bois, ce qui renfor-cerait son positionnement sur le marché et faciliterait la signature de contrats de livraison. Si le projet aboutit, l’AjEF envi-sage d’en profiter pour scinder ses activi-tés commerciales et associatives en deux entités distinctes, comme l’ont déjà fait la plupart des associations d’économie forestière (jura bernois, Bâle, Argovie, etc.).

Il est ainsi prévu de créer une société anonyme qui chapeauterait les activités commerciales de la centrale et la gestion des forêts domaniales. Ce type d’orga-nisation limite les risques économiques pour l’association, tout en en facilitant la gestion. «Il n’est pas prévu de solliciter les membres de l’AjEF pour participer au capital-actions de la nouvelle SA. Seule l’AjEF apporterait des fonds et serait actionnaire de la SA», précise la direction de l’association.

Formellement, elle envisage de procé-der à un transfert d’une partie du patri-moine de l’AjEF – actifs et passifs – à la société anonyme qui démarrerait avec

A l’occasion de sa traditionnelle «Action citoyenne», la Banque cantonale du jura a décidé d’organiser une activité en faveur du lièvre brun. Elle s’est associée, pour la circonstance, à la Fédération can-tonale jurassienne des chasseurs (FCjC) et à l’Office cantonal de l’environne-ment. Le 26 septembre, plus de 90 per-sonnes – 80 collaboratrices et collabora-teurs de la banque – ont ainsi œuvré à l’amélioration de l’habitat du lièvre brun par la plantation et l’entretien de haies et de bosquets sur la commune de Damphreux. LF

Le nombre d’arbres dépérissant est en nette augmentation en forêt, rappelle l’Office cantonal de l’environnement.

Les frênes sont progressivement déci-més par la chalarose. Il n’existe ici aucune mesure de lutte contre ce pathogène et l’évacuation des arbres atteints n’est pas obligatoire. Ces arbres étant fort présents aux abords des voies de communication, il s’agit désormais pour les exploitants d’installations de veiller à abattre les arbres clairement menaçants.

Suite à la sécheresse de l’été, les rési-neux sont désormais violemment atta-qués par différents bostryches. une obli-gation de lutte est ici légalement définie afin de limiter la propagation de ces insectes. Elle incombe aux propriétaires. Tous les arbres atteints ne pourront tou-tefois être évacués à temps et il faut s’at-tendre à des attaques durant plusieurs années. D’autres nouveaux problèmes sanitaires ont également été constatés et ont nécessité des mesures d’éradication (par exemple élimination d’un peuple-ment de pins attaqué par un champignon classé comme organisme de quarantaine avec lutte obligatoire).

Devant l’augmentation du bois mort ou du nombre d’arbres malades en forêt, l’Office de l’environnement tient à rap-peler qu’un milieu naturel librement accessible ne peut être sécurisé. Le bois mort, en offrant un habitat pour de nom-breuses espèces, fait en outre partie inté-grante de l’écosystème forestier. une sur-veillance et une élimination préalable de tous les dangers n’est pas demandée, ni raisonnable. Chaque personne est donc invitée à profiter de beaux moments de détente en forêt, tout en étant consciente des risques et en veillant à un comporte-ment prudent.

LFune situation identique à celle de l’actuelle centrale de vente et lui permettrait d’assu-rer les mêmes prestations qu’aujourd’hui, notamment la garantie de paiement en faveur des fournisseurs de bois. Les membres de l’AjEF auront à se pronon-cer sur ces changements lors de l’assem-blée annuelle agendée au 20 novembre prochain qui, quelle que soit la décision prise, fera à coup sûr date dans l’histoire de cette entité.

ad/LF

informations:www.jura.ch/DEE/ENV/Forets/Forets-doma-niales.htmlwww.ajef.ch

statuts à changer mais objectifs maintenus Compte tenu du calendrier prévu par le plan Optima, la transmission de la gestion des forêts domaniales à l’AjEF devrait se passer assez rapidement, «pour autant que les négociations aboutissent dans les prochaines semaines», précise la direc-tion de l’association, qui prévoit de sou-mettre le dossier à l’assemblée annuelle le 20 novembre 2015. L’ordre du jour comportera les points suivants:– information et vote du projet de reprise

de la gestion des forêts domaniales– information et vote sur le projet de

transfert de patrimoine et de création d’une société anonyme

– ratification des modifications corres-pondantes des statuts de l’AjEF.

Si le projet passe la rampe de l’assemblée de l’association et des autorités canto-nales, le comité et la direction de l’AjEF devront mettre les bouchées doubles au premier semestre 2016 pour préparer la reprise effective de la gestion des forêts domaniales. Elle deviendrait effective au 1er juillet prochain. Reste d’ici là à créer la société anonyme de commercialisation, à nommer le personnel nécessaire, signer les contrats, organiser des locaux et du matériel. Entre autres tâches.Selon ses statuts, l’AjEF a pour objectif d’encourager une économie forestière régionale viable et de développer l’exploi-tation et l’écoulement du bois. La reprise des forêts domaniales s’inscrit parfaite-ment dans cette stratégie. Elle serait indi-rectement favorable aux membres par le renforcement de l’AjEF et de sa centrale de vente, précise l’association.

é c h o s d e s r é g i o n s

Au chevet du lièvre

Dépérissement croissant en forêt

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é c h o s d e s r é g i o n s

Le 22 septembre dernier, le Conseil d’Etat fribourgeois confirmait la nomination de Dominique Schaller-Jolidon à la tête du Service des forêts et de la faune (SFF) au 1er mars 2016. Il remplacera Walter Schwab qui prendra sa retraite, annon-çait le canton dans son communiqué du 25 septembre 2015.

Dominique Schaller-Jolidon répond aux critères fixés par la Direction des institu-tions, de l’agriculture et des forêts (DIAF), tant au niveau des diplômes, de l’expé-rience professionnelle que de ses quali-tés personnelles: il est ingénieur forestier EPFZ, bilingue et est, à 44 ans, au bénéfice de formations postgrade en management environnemental et qualité de l’EPFL et en management et action publique de l’IDE-HAP. IL connaît bien le Service des forêts et de la faune puisqu’il y officie en tant qu’ingénieur forestier d’arrondissement depuis l’an 2000. Avant cela, il a travaillé quatre ans comme collaborateur scienti-fique au Service de l’environnement de l’armée. Il est aussi père de sept enfants.

Les prochains grands défis du Service des forêts et de la faune dont Dominique

Le quotidien neuchâtelois L’Express dévoi-lait l’information dans son édition du jeudi 22 octobre dernier: les Communes de Neu-châtel et de Corcelles-Cormondrèche envi-sagent la construction d’un centre forestier commun. Des terrains sous le hangar du centre forestier actuel de Corcelles ont déjà été réservés pour accueillir la nouvelle construction. LF

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VAuD

Population stableTous les trois ans, le programme national de suivi des grands carnivores en Suisse (KORA), en collaboration avec l’Etat de Vaud, mène une campagne de recen-sement des lynx dans l’arc jurassien, sur les territoires vaudois et neuchâtelois. Le dernier recensement, effectué dans le courant de l’hiver 2014–2015 par pié-geage photographique, démontre que la population de lynx y reste stable. Sur Vaud, on estime leur nombre à 33 indi-vidus (Jura: 20; Plateau: 2; Préalpes: 11). Le lynx n’a attaqué aucun animal de rente en 2014 et 2015 sur territoire vaudois, annonçait le SFFN dans son communiqué.

La présence épisodique du loup sur Vaud est confirmée. une observation a été réalisée en novembre 2014, près de la Croix de Javerne (Bex), où deux moutons ont été tués à la même période. une autre attaque a été signalée à la fin du mois d’août 2015 au Creux du Croue, dans le district franc fédéral du Noirmont. un mouton, pas regroupé pour la nuit avec le reste de son troupeau protégé par un chien de protection, a été tué. Les ana-lyses génétiques en cours permettront de déterminer s’il s’agit du loup qui avait fré-quenté le canton fin 2013, avant de dispa-raître après une dernière observation dans la vallée de Joux. Ces résultats démontrent l’efficacité des actions menées par l’Etat de Vaud en matière de gestion des grands carnivores.

A la suite de la translocation de deux indi-vidus en Italie au printemps 2014, menée dans le cadre du Concept Lynx Suisse, des discussions sont en cours avec l’OFEV et un pays tiers pour le déplacement futur de plusieurs individus du Jura vaudois. Le can-ton participe aussi à une étude pour mieux comprendre le comportement du loup face à des clôtures et à les améliorer en consé-quence. Ces mesures de prévention garan-tissent une cohabitation harmonieuse et durable entre l’homme, ses activités et les grands carnivores.

FRIBOuRg

SFF: nouveau chef au 1er marsDominique Schaller remplacera Walter Schwab à la tête du Service des forêts et de la faune du canton.

Schaller-Jolidon aura la charge sont la réorganisation de son service territorial, la mise en œuvre de la planification direc-trice des forêts, en cours d’élaboration, ainsi que la consolidation de la collabo-ration avec les fédérations cantonales des chasseurs et des pêcheurs.

La DIAF tient encore à remercier Walter Schwab qui assumera la conduite du SFF jusqu’au 29 février 2016.

Informations:www.fr.ch/sff

gENèVE

La Versoix retrouve un aspect naturel

Domi-nique Schaller-Jolidon a été nommé à la tête du SFF pour le 1er mars à venir.

NEuCHâTEL

Futur centre forestier

La Versoix et les milieux qui la bordent constituent, sur un parcours de 22 km, l’une des plus importantes liaisons biolo-giques entre le Jura et le lac Léman. Bien que cette rivière ait conservé un cours en grande partie naturel, certains de ses tronçons ont été passablement remodelés par l’homme au cours des siècles.

Le terrain du Molard était l’un de ceux situés en zone de danger important selon les cartes de dangers liés aux crues. Ces travaux, qui s’élèvent à 2 millions de francs, sont pris en charge par le fonds cantonal de renaturation des cours d’eaux. Ils ont été entrepris sur cette rivière afin d’amélio-rer la sécurité des personnes et des biens contre les inondations. Mais aussi de lui redonner un cours le plus naturel possible, avec la réalisation d’un lit de crue parallèle à celui de la Versoix afin d’augmenter les gabarits d’écoulement, la démolition de la surface en bitume en faveur d’une zone d’expansion de crue et la stabilisation des rives à l’aide de génie biologique grâce à des caissons en bois. L’accueil du public

et la protection de l’environnement n’ont pas non plus été laissés pour compte sur ces 1300 mètres linéaires de berges de rivière renaturée. Depuis le 15 octobre, il est possible d’y découvrir un environne-ment proche de la nature aux portes de la cité.

LF

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PRISES DE POSITION

Propriétaires forestiers insatisfaits de la stratégie contre les espèces exotiques envahissantes

Stratégie contre les espèces exotiques envahissantes et audition sur la stratégie nationale par l’OFEV: l’EFS prend position du point de vue des propriétaires forestiers, et ce de manière

assez critique. De similaires questions de base se posent quant au «Concept castor».

Fondamentalement, l’EFS salue le fait que Conseil fédéral et Parlement veuillent frei-ner le développement des espèces exo-tiques envahissantes sur la base d’une stratégie nationale. Cette initiative s’appuie sur un postulat du conseiller national Karl Vogler. La nécessité d’agir est grande et fait l’unanimité, et c’est en particulier l’écosys-tème forestier et ses nombreuses fonctions qui est concerné. Et pourtant, l’EFS a refusé le projet stratégique proposé et requis son remaniement complet. Car du point de vue des propriétaires forestiers, cette stratégie démontre de graves faiblesses et lacunes, mais surtout, les propriétaires forestiers sont à peine pris en compte, alors que comme acteurs principaux, la stratégie ne peut pas aboutir sans leur participation.

Les propriétaires forestiers jouent «l’Homme noir» Pour la mise en œuvre et le financement des mesures, les propriétaires forestiers sont largement placés dans le rôle de «l’Homme noir»: ainsi, une «obligation d’exploitation pour les néobiotes» devrait être introduite, par laquelle les droits de propriété et la propriété seraient dévalo-risés; la pratique actuelle de la tolérance (assentiment-Duldung) ne semble plus suffire. Les propriétaires forestiers devront assumer des frais pour des conséquences dont ils ne sont ni la cause, ni qu’ils ne

peuvent influencer (influence externe). Et par-dessus tout, les propriétaires se retrouvent souvent les mains liées dans leur lutte contre les espèces envahissantes par la sévère loi forestière, par exemple par l’interdiction d’utilisation de pesticides ou d’herbicides. De gros investissements et des mesures donc coûteuses seront néces-saires. Les suites économiques (négatives) des espèces invasives ne sont pas assez prises en considération dans cette straté-gie. Ce qui provoquera, particulièrement pour l’économie forestière, des frais sup-plémentaires et des rentrées diminuées qui devront être supportés par quelqu’un. L’EFS déplore aussi que la prévention ne soit pas davantage appuyée. A son avis, le responsable d’invasions doit aussi assu-mer ses responsabilités et passer à la caisse (selon le principe du pollueur-payeur). Avec ses réserves face au projet de stratégie, l’EFS ne fait pas bande à part, des critiques appuyées sont aussi venues de la part des cantons (comme d’associations de protec-tion de la nature). La balle est retournée à l’OFEV, où le projet de loi sera espérons-le soigneusement repensé et adapté.

Prise de position face au Concept castor Selon les estimations, quelque 2800 cas-tors vivent en Suisse actuellement et leur nombre a augmenté rapidement ces der-

nières années. Quand les castors abattent des arbres, construisent des barrages et creusent des terriers, des conflits peuvent éclater. Voilà pourquoi le «Concept castor» et l’aide à l’exécution qui règle les rapports avec les animaux protégés doivent être réadaptés. L’OFEV a mis le nouveau projet de concept en consultation en été. L’EFS a aussi pris position, présenté les intérêts des propriétaires forestiers et salue le prin-cipe d’une révision de ce concept … tout en relevant avec critique que là aussi, les intérêts des propriétaires concernés ne sont pas assez pris en considération. Les propriétaires fonciers (entre autres fores-tiers) doivent en grande partie assumer eux-mêmes les frais des dommages cau-sés par les castors, ce qui n’est pas correct dans la mesure où il semblerait que la réin-troduction et le rétablissement du castor en Suisse sont d’intérêt public. Bien que les dommages plus élevés que la limite de la «bagatelle» soient indemnisés, des mesures de prévention (non remboursées) peuvent toujours être exigées. En forêt particulièrement, le prix de ces mesures de prévention peuvent rapidement dépasser l’éventuel montant des dommages. Quant aux dégâts aux infrastructures, la situation n’est pas non plus satisfaisante. Une fois de plus, on différencie les routes forestières dans les forêts de protection et celles en dehors, alors que la majeure partie des dessertes forestières répondent à diffé-rents intérêts d’ordre public. L’EFS espère ici aussi que ses revendications en faveur d’une amélioration dans le sens des pro-priétaires forestiers seront retenues.

Urs Wehrli / EFS

Tuyaux pour téléphone portable: la forêt laisse entendre des sons formidables

Ils font partie des «prestations non ligneuses», toutes ces sortes de sons et de bruits liés à la forêt – et ils sont presque partie intégrante du bois suisse. Ce qui a amené l’EFS à l’idée de réaliser, pour la Foire forestière 2015 de Lucerne, une douzaine de sonneries pour téléphones mobiles. Dans un studio de prise de son professionnel, des cris d’animaux et des bruits techniques liés à l’univers forestier ont été composés de manière à ce que les mélodies se transforment en sonneries concrètes et puissent être téléchargées sur les télé-phones mobiles usuels. Le téléchargement peut être compliqué suivant les modèles, mais facilement réalisable grâce au mode d’emploi fourni. Les sonneries suivantes peuvent être téléchargées gratuitement, faire sourire et être transmises: Le merle/Le pinson/La tronçonneuse/Un arbre tombe/L’appel à la chasse/Départ à la chasse/Le coucou/Le pic noir/Le merlin d’abattage/La bulotte/L’abatteuse/Les loups/Le pic/Le cerf

La voix de l’EFS au Palais fédéral Thomas Ammann (PDC), président de l’association cantonale Waldwirtschaft St. Gallen & Liechtenstein, a été élu au Conseil national. Félicitations, un «homme de bois» du sérail est à Berne.

Informations:www.th-ammann.ch

L a p a g e d e L ’ e f s

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